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Le système climatique

Le système climatique est l'ensemble Terre-atmosphère. Il évolue au


cours du temps sous l'effet de processus internes et de contraintes
externes, d'origine naturelle ou humaine. Les modèles de climat
s'efforcent de simuler au mieux son fonctionnement.

L'étude des changements climatiques nécessite de définir le système


climatique, un ensemble complexe constitué de cinq composantes
principales :

 l'atmosphère
 les surfaces continentales
 l'hydrosphère (océans, lacs, rivières, nappes d'eau souterraines…)
 la cryosphère (glaces terrestres ou marines, manteau neigeux
 la biosphère (tous les organismes vivants dans l'air, sur terre et
dans les océans)

Les échanges au sein du système climatique


La lumière du soleil est la seule source d'énergie apportée au système
climatique. Les composantes du système interagissent entre elles en
échangeant eau, chaleur, mouvement et composés chimiques.

 La terre et l'atmosphère se réchauffent sous l'effet du soleil. Les


grands courants aériens redistribuent cette énergie des tropiques vers
les pôles.
 Une partie de l'énergie solaire parvient aux océans qui, eux aussi,
participent à la redistribution de la chaleur.
 Le sol et les océans se refroidissent par évaporation et par
transpiration de la végétation, une perte d'énergie regagnée par
l'atmosphère lorsque la vapeur d'eau se condense. L'eau retourne à la
Terre et à l'océan par les précipitations, les rivières et les fleuves
(cycle de l'eau).
 Le vent communique son énergie à la mer, en créant certains
courants, comme le Gulf Stream.
 Neige et glace. Plus la superficie du manteau neigeux, des glaciers
et de la banquise diminue, plus les rayonnements solaires chauffent le
sol ou l'océan et plus la température augmente.
 Couvert végétal. Selon sa nature (prairies, cultures, forêts...), il
stocke ou rejette plus ou moins de chaleur, d'eau, de CO  et autres
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gaz.
 L'effet de serre. Les deux tiers de l'énergie en provenance du soleil
sont absorbés par l'atmosphère, les sols et l'océan (le tiers restant est
directement réfléchi vers l'espace par les nuages, les aérosols,
l'atmosphère et la surface terrestre). Atmosphère et surface terrestre
émettent en retour un rayonnement infrarouge que les nuages et les
gaz à effet de serre (vapeur d'eau, dioxyde de carbone, ozone et
méthane pour les plus importants) absorbent et retournent en grande
partie vers le sol. La chaleur est piégée, un peu comme sous les vitres
d'une serre.

En tout point de la Terre, le climat est la résultante de ces interactions.


Même sans changement de l'intensité solaire, du volcanisme, ou de la
composition de l'atmosphère, le climat varie d'une année sur l'autre ou
suivant des cycles pluriannuels (El Ninõ dans le Pacifique sud,
oscillation Nord-Atlantique…). C'est la conséquence de la variabilité
interne (ou intrinsèque) du système climatique. Les modèles de climat
reproduisent correctement cette variabilité interne.
 

Les forçages externes


Le comportement de l'ensemble du système climatologique est influencé
ou contraint par l'évolution de certains paramètres extérieurs que l'on
appelle forçages externes.
Parmi ces forçages, on distingue des mécanismes naturels et des
mécanismes liés aux activités humaines.

Les mécanismes naturels :


- l'activité volcanique. Les volcans rejettent des composés chimiques qui
peuvent refroidir la terre pendant quelques années dans le cas des
éruptions les plus violentes.
- les variations de l'énergie solaire reçue par la Terre. Elles peuvent être
dues au Soleil lui-même ou aux variations de l'orbite terrestre (variations
à très long terme, de l'ordre de la dizaine de milliers d'années).

Les mécanismes liés aux activités humaines :


- Industries, transports, élevages... émettent des gaz (CO , méthane...)
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qui accentuent l'effet de serre naturel.


- L'industrie émet aussi des aérosols (particules liquides ou solides en
suspension dans l'atmosphère) qui atténuent le rayonnement solaire et
modifient les propriétés des nuages, contribuant à légèrement refroidir
l'atmosphère.
- L'activité humaine (villes, déforestation…) modifie également la nature
des sols et donc leur capacité à s'échauffer ou se refroidir et à retenir
l'eau ou la laisser ruisseler.

El Niño et la Niña
1. Des phénomènes océaniques à grande échelle
2. El Niño et le climat mondial

3. Prévoir les épisodes El Niño

Des phénomènes océaniques à grande échelle


El Niño, et son pendant La Niña sont des phénomènes océaniques à
grande échelle du Pacifique équatorial, affectant le régime des vents, la
température de la mer et les précipitations. El Niño et La Niña
correspondent aux deux phases opposées du phénomène couplé
océan/atmosphère appelé ENSO (El Niño / Southern Oscillation).

À l'origine, l'appellation El Niño a été attribuée par les pêcheurs


péruviens à la petite invasion d'eau chaude qui se produit chaque année
le long des côtes du Pérou et de l'Équateur aux environs de Noël  - d'où
son nom : en espagnol, El Niño désigne l'enfant Jésus. Par extension, 
le phénomène climatique correspondant au réchauffement accentué des
eaux de surface près des côtes de l'Amérique du Sud porte aujourd'hui
le nom d'El Niño. Nous savons qu'il est lié à un cycle de variations de la
pression atmosphérique entre l'est et l'ouest du Pacifique, couplé à un
cycle du courant océanique le long de l'équateur.

Seul l' ENSO a un impact planétaire aussi marqué. Les deux autres
bassins océaniques, Indien et Atlantique, sont trop peu étendus pour
permettre un phénomène de couplage aussi important entre circulations
atmosphérique et océanique, même s'ils subissent aussi des remontées
d'eaux profondes et des régimes d'alizés.

Situation météorologique normale dans le Pacifique sud

  © Météo-France/François Poulain

Hors événement El Niño, les alizés de sud-est sont bien établis sur la
face nord de l'anticyclone de l'île de Pâques (l'équivalent de l'anticyclone
des Açores dans l'Atlantique nord). Ces vents réguliers, qui soufflent
d'est en ouest, entraînent les eaux chaudes de surface vers l'ouest. Le
déplacement des eaux chaudes provoque une remontée des eaux
profondes, froides, à l'est du Pacifique, le long des côtes du Pérou. Sur
la carte des températures de la mer apparaît, le long de l'équateur, une
langue froide caractéristique.

Aux eaux chaudes est liée une ascendance de l'air entraînant la


formation de nuages et de précipitations ; aux eaux froides, une
descendance de l'air entraînant son assèchement. Les précipitations
sont donc cantonnées à l'ouest du Pacifique équatorial tropical. Il en est
de même des tempêtes tropicales et des ouragans qui épargnent alors
la Polynésie française.
 
Situation La Niña
Certaines années, ces caractéristiques sont particulièrement marquées.
On parle d'un événement La Niña.
 

Situation El Niño

© Météo-France/François Poulain

Lors d'un épisode El Niño,  les hautes pressions du Pacifique Sud 


diminuent. Les alizés faiblissent, voire se renversent. Les eaux chaudes
de surface, accompagnées de nuages et de précipitations, refluent de
l'ouest vers l'est. Ainsi, lors des situations El Niño, des conditions sèches
se développent sur l'Indonésie et sur l'Australie, les tempêtes tropicales
et les ouragans apparaissent beaucoup plus à l'est qu'à l'habitude et
viennent affecter la Polynésie française, tandis que les côtes du Pérou
connaissent d'inhabituelles précipitations provoquant inondations et
glissements de terrain. De plus, le poisson déserte les eaux côtières
d'Amérique du Sud, les eaux chaudes étant beaucoup plus pauvres en
nutriments que les remontées d'eaux froides habituelles.
 

Des épisodes irréguliers


Les événements El Niño apparaissent d'une manière irrégulière, tous les
2 à 7 ans. Ces épisodes débutent en général en milieu d'année et durent
de 6 à 18 mois. Ils atteignent leur intensité maximale vers Noël.
En 1997, un épisode El Niño très intense avait été observé, avec à la
clef des impacts climatiques et sociétaux importants. Depuis, d'autres
épisodes, d'importance moindre, se sont produits en 2002-2003, 2004-
2005, 2006-2007 et 2009-2010.

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