Vous êtes sur la page 1sur 42

Chapitre 3

Dynamique du mouvement
Introduction

Les eaux des océans et des mers sont animées de mouvements très divers qui ont
d'importantes répercussions sur les activités humaines.

On distingue généralement des mouvements oscillatoires et non oscillatoires.


Les mouvements oscillatoires sont représentés, d'une part par des ondes de période longue
(12 h, 24 h, ...), les marées, d'autre part par des ondes de période plus courte dont les plus
importantes sont les houles et les vagues (< 30 s).

Les mouvements non oscillatoires comprennent principalement les courants (autres que ceux
engendrés par les marées).
I. Circulation atmosphérique: les vents

On ne s’intéresse qu'à la couche basse de l’atmosphère, appelée atmosphère météorologique.


Son épaisseur varie de 8 km aux pôles à 18 km à l'Equateur.

Les vents sont produits par les différences de pression atmosphérique engendrées
principalement par les différences de température. Elles sont dues essentiellement à une
distribution inégale de l'énergie solaire.

On distingue trois zones de circulation des vents entre l'Equateur et les pôles Nord et Sud.
La première zone est celle de la cellule de Hadley qui se situe entre l'Equateur et 30° N et S où
l’on retrouve des vents réguliers soufflant du nord-est dans l'hémisphère nord et du sud-est
dans celui du sud : les alizés.

La seconde se situe aux latitudes moyennes et est caractérisée par des systèmes
dépressionnaires transitoires sous une circulation d'altitude généralement d'ouest, c'est la
cellule de Ferrel ou cellule des latitudes moyennes (mid-latitude cell).

La troisième se situe aux hautes latitudes c’est la cellule polaire. Les cellules polaires N et S se
retrouvent respectivement au nord et au sud des 60-ièmes parallèles nord et sud avec une
circulation de surface généralement d'est.

Entre ces trois zones, à une altitude variant entre 6 et 15 km, on retrouve les courant-jets
circulant autour de la planète et qui sont un des précurseurs de la frontogénèse.
Figure III.1 : Circulation des vents.
Les vents tendent à aller des hautes vers les basses pressions, mais la force de Coriolis
modifie ces vents et les dévie vers la droite dans l’hémisphère nord et vers la gauche dans
l’hémisphère sud.

Ainsi, ils se créent les grandes structures dynamiques de l'atmosphère : les anticyclones (ou
hautes pressions) constitués par des vents qui tournent dans le sens des aiguilles d’une
montre dans l'hémisphère nord, et les dépressions (ou basses pressions ou cyclones) au sein
desquels les vents tournent en sens opposé.

Le comportement inverse est observé dans l’hémisphère sud.


La figure ci-dessous représente la circulation atmosphérique au niveau de la mer.

Figure III.2 : Circulation atmosphérique au niveau de la mer.


III. Mouvement oscillatoires
Les mouvements oscillatoires sont :
 Vague ;
 Houle ;
 Marée.
III.1. Vague
Une vague est une déformation de la surface d'une masse d'eau le plus souvent sous l'effet du
vent. L'agitation de l'atmosphère engendre sur les océans et les mers des mouvements de
surface sous la forme de successions de vagues, de même allure mais différentes.
III.1.1. Caractéristiques
III.1.2. Types

Figure IV.1 : Vagues.


III.1.3. Amplitude

L'amplitude des vagues est proportionnelle au vent,


III.2. Houle
La houle est un mouvement ondulatoire de la surface de la mer qui est formé par un champ de
vent éloigné de la zone d'observation (vent lointain).

Les trains de vagues engendrées par un vent local constituent la mer du vent. Ces vagues se
transforment en houle lorsque le vent faiblit ou lorsqu'elles se propagent en dehors de l'aire
génératrice. La houle peut se propager très loin de la zone de génération (on parle alors de
houle résiduelle).
Figure III.2 : Houle.
Figure III.3 : Vague de la mer dans
une houle le long de la côte.
III.2.1. Création d’une houle
La création de houle se déroule en trois grandes étapes :
• Le vent souffle sur une surface d'eau et provoque de petites perturbations, qui vont
onduler dans une direction d'angle 70 - 80° par rapport à la direction du vent avec une
certaine vitesse.
• Le vent a plus de prise et transmet plus d'énergie à cette surface ce qui entraine un
mouvement d'oscillations. Ce phénomène aura tendance à s'amplifier lorsque le vent
souffle pendant longtemps sur un long Fetch. Les petites perturbations vont de plus
s'entrechoquer, se transmettre de l'énergie et donner une direction globale des
ondulations en arc de cercle dans le sens du vent.
• Une fois le vent s'arrête de souffler, la surface de l'océan a emmagasiné beaucoup
d'énergie transmise par le vent, les vagues deviennent plus régulières, plus organisées,
pour devenir de la houle.

III.2.2. Type de houle


En fonction de la hauteur, on distingue :
III.3. Marée

• La marée est la variation de la hauteur du niveau des mers et des océans, causée par
des forces gravitationnelles dues à la Lune et au Soleil et une force d'inertie due à la
révolution de la Terre autour du centre de gravité du couple Terre-Lune, le tout
conjugué à la rotation de la terre sur son axe.

• La marée désigne la variation cyclique des niveaux de la mer ou de l’océan où


alternativement le mouvement est montant (on parle de « flot ») puis descendant («
usant »). La marée est générée par la force de gravitation de la lune et du soleil.

• La quantification des phénomènes associés à la marée (amplitude, phase) dépend de la


géomorphologie du bassin et reste tributaire de mesure directes recueillies à l’aide de
marégraphes.
Figure III.4 : Marée.
III.3.1. Définition de la marée

La marée est un phénomène d'oscillation périodique du niveau des mers, dû aux forces
qu'exercent la Lune et le Soleil sur la Terre et ses océans.

III.3.2. Types de la marée

Il existe deux types de la marée : Marées astronomiques et marées barométriques.


• L’influence lune et soleil engendre les marées astronomiques.
• La pression atmosphérique influence aussi le niveau de la mer (plusieurs dizaines de
cm) ce sont les marées barométriques.
Remarque :

• On appelle marnage la différence de hauteur d’eau entre une pleine mer et une basse mer
consécutives.

• Comme la terre tourne sur elle-même, l’onde des marées se propage autour de la terre en
suivant le mouvement apparent de la lune et du soleil.

• L'onde de marée met en mouvement une quantité d'eau considérable et génère localement
des courants violents pouvant déplacer une grande charge en suspension.
IV. Mouvement non oscillatoires
Les courants sont des écoulements en général turbulent caractérisés par leur vitesse instantanée
et moyenne. Ils sont générés principalement par :
 le vent : courants induits par le vent (ou courant de dérive) ;
 les marées : courants induits par les marées ou courants tidaux ;
 la différence de pression : courants géostrophiques ;
 la différence de température et de salinité : courants thermohalins ;
 la différence du bilan hydrologique de part et d’autre d’un détroit (chenal) : courants de
compensation ou de décharge.
IV. 1. Courants induits par le vent

Les courants induits par le vent sont :


• Dérives de Stokes (1847)
• Hasselmann (1970)
• Transport d’Ekman (1902)
IV.1.1. Dérives de Stokes

• La dérive de Stokes est le mouvement de transport des masses d’eau associé à la


propagation des vagues dans les océans. Ainsi, une particule flottant à la surface libre des
vagues d'eau subit un déplacement dans la direction de propagation de ces vagues.

• Le vent en surface induit indirectement une houle (ondulation).

• En surface il y apparition d’une dérive horizontale, dans le sens du vent : dérive de Stokes.

• En profondeur (à cause de la viscosité en particulier), il n’y a pas de déplacement, mais un


mouvement circulaire.

• En profondeur, la force de Coriolis s’oppose au mouvement.


IV.1.2. Hasselmann

Hasselmann a montré que la force de Coriolis a tendance à générer un courant opposé à la


dérive de Stokes, mais relativement homogène sur la verticale : c’est le dérive de
Hasselmann.
IV.1.3. Transport d’Ekman

• Le vent qui souffle sur l'océan fait bouger la couche de surface (profondeur < 150m), mais la
force de Coriolis dévie ce mouvement. Le mouvement se propage vers le bas par frottement
avec une vitesse qui diminue en fonction de la profondeur et on obtient un déplacement global
moyen de l’eau suivant une direction perpendiculaire à la direction du vent de surface. Ce
déplacement est appelé transport d’Ekman . Il se fait vers la droite dans l'hémisphère nord et
vers la gauche dans l'hémisphère sud.
Selon la trajectoire des vents, on pourra avoir divergence ou convergence de l’eau, ce
qui crée les deux situations suivantes:

• Pompage (divergence): observé dans le cas d’un vent cyclonique (sens antihoraire). Il
y a un déplacement centrifuge de la colonne d’eau surfacique qui déforme la surface
de l’océan en cuvette. En contre partie il y a une remonté de la couche thermocline
(sous laquelle les eaux sont plus denses) pour garder un équilibre isostatique. Ce
phénomène est connu sous le nom d’upwelling (remontée de l’eau).

• Ventilation (convergence): observé dans le cas d’un vent anticyclonique (sens


horaire). Il y a un déplacement centripète de la colonne d’eau surfacique qui crée un
bombement à la surface de l’océan. En contre partie il y a un enfoncement de la
couche thermocline pour garder un équilibre isostatique. Ce phénomène est connu
sous le nom de downwelling (plongée de l’eau).
IV. 2. Courants induits par les marées

• Un courant de marée ou courant gravitationnel est un type de courant marin de surface


engendré par les marées. Sa force et sa direction évoluent avec le moment de la marée.

• Il est notable près des côtes bordant les mers influencées par la marée.

• Le courant généré par la marée montante est appelé courant de flot (flux).

• Le courant généré par la marée descendante est appelé courant de jusant (reflux).

• Entre les deux phases flot et jusant, le courant devient nul durant une période variable selon
le lieu : c'est l'étale ou renverse.

• Le courant de marée change de direction et de force au fur et à mesure de l'avancement de


la marée.
Calcul de la hauteur d’eau par la règle des douzièmes

Une marée montante ou descendante dure environ 6 heures. Elle n’évolue pas de façon
linéaire, mais sinusoïdale.

Les marins ont inventé la méthode ou règle des douzièmes dans le but de simplifier le calcul
de la hauteur d’eau.

La règle des douzièmes consiste en effet en l’approximation d’un sinus par une fonction
définie par intervalle, chaque intervalle valant une « heure-marée ».
Pour déterminer la hauteur d’eau à un moment donné, la courbe sinusoïde est donc divisée en 6
parts égales. Il suffit ensuite selon la règle des douzièmes, de diviser le marnage par 12 et de
calculer que :
 Durant la 1ère heure marée la mer monte ou descend de 1/12ème du marnage.
 Durant la 2ème heure marée la mer monte ou descend de 2/12ème du marnage.
 Durant la 3ème heure marée la mer monte ou descend de 3/12ème du marnage.
 Durant la 4ème heure marée la mer monte ou descend de 3/12ème du marnage.
 Durant la 5ème heure marée la mer monte ou descend de 2/12ème du marnage.
 Durant la 6ème heure marée la mer monte ou descend de 1/12ème du marnage.
IV. 3. Courants géostrophiques

• La géostrophie traduit l’équilibre entre la force de pression horizontale et la force de


Coriolis. On considère donc ici que la tension du vent et les autres forces de frottement
sont négligeables en dehors d’une couche limite de surface. Cette hypothèse est valide,
seulement à l’intérieur de l’océan et pour des vitesses horizontales.

• Bilan des forces sur une particule fluide:


IV. 4. Courants thermohalins

• Un courant thermohalin ou courant de densité est un courant engendrée par les différences
de densité de l’eau de mer. Ces différences de densité proviennent des écarts de température
et de salinité des masses d'eau, d'où le terme de thermo — pour température — et halin —
pour salinité.

• Les courants de densité se manifestent par des phénomènes de plongé des masses d’eau
denses vers les profondeurs sous les masses d’eau moins denses.
IV.5. Courants de compensation ou de décharge

• Un courant de compensation ou de décharge est causé par une différence de bilan


hydrologique de part et d’autre d’un détroit.

• Un bilan hydrologique est la différence entre les apports et les pertes en eau.
IV.6. Les gyres océaniques

• Une gyre océanique (gyre signifie « rotation » en grec) est un immense tourbillon
océanique formé par la combinaison de plusieurs courants marins. Ils tournent dans le sens
horaire dans l'hémisphère nord, et dans le sens antihoraire dans l'hémisphère sud.

• Il existe des gyres dans tous les océans.

Vous aimerez peut-être aussi