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Le chang

réchauffem

Rélaisé par :
ZOUINE Mohamed
EL AMEL Younes

Sommaire : Année : 2022-23


I. Quelle différence entre réchauffement climatique et changement climatique ?

II. L’Effet de serre:

1. Définition et Histoire
a-Définition
b-Histoire

2. L’effet de serre est un phénomène naturel et vital

a-L’atmosphère

b-L’évolution de la composition de l’atmosphère

c-Mécanisme de l’effet de serre

d- Bilan radiatif de la Terre


3. Les Causes de l’effet de serre
A- Les gaz à effet de serre

A1. Qu’est-ce qu’un gaz à effet de serre ?

A2. Pouvoir de réchauffement global

A3. Quelques gaz à effet de serre et leurs origines

i. Vapeur d’eau

ii. CO2
iii. Le méthane
iv. Protoxyde d’azote
v. Chlorofluorocarbures

vi. Ozone troposphérique O3

A4. Évolution des concentrations des gaz à effet de serre

B- L’impacts des activités humaines

C- Confusion entre effet de serre et trou d’ozone

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1. Réchauffement planétaire (climatique)
2. Elévation du niveau des océans
3. Evènements météorologiques extrêmes

a- Sécheresse intense
b- Fortes précipitations
c- Fonte des glaces
d- Impact sur la biodiversité́ et les écosystèmes
e- Acidification des océans
f- Les Impacts socio-économiques (les maladies infectieuses .....etc. )

D- Rôle de la nature dans la régulation du climat


1-Océans
2-Forêts
3-Equilibres du climat et stockage du carbone

E- Comment limiter l'effet de serre ?

1- Conventions et conférences relatives à l’effet de serre


a- GIEC
b- COP
2- Quelques suggestions et actes anthropiques pour diminuer
l’intensité de l’effet de serre

a-Quelques pistes évoquées pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre

b- S’organiser pour mieux anticiper

F- L’empreinte carbone

Conclusion

Bibliographie

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Introduction

La terre est la seule planète du système solaire abritant la vie, et ceci grâce à la coexistence
de plusieurs conditions environnementales indispensables à la vie, notamment les gaz, l’eau,
les sources d’énergie (lumineuse et chimique) …etc, ce qui permet aux êtres vivants d’avoir
les conditions favorables pour vivre.
C’est ainsi que chaque déséquilibre dans l’un de ces composants constitue un risque pour
l’environnement qui influe de sa part sur l’existence des êtres vivants.
Il y a aussi des processus et des systèmes qui régulent la stabilité et la résilience du système
terrestre : les interactions de la terre, de l’océan, de l’atmosphère et de la vie. Parmi les
interactions qui s’effectuent au niveau de l’atmosphère, on cite le phénomène de l’effet de
serre induisant un réchauffement de la planéte une fois enforcée.

Le climat se détraque à l’échelle de notre planète. Par exemple, l’année 2022 a connu des
phénomènes naturels intenses (la sécheresse au Maroc- la vague de chaleur en Europe-
Inondations au Pakistan…etc) et on entend souvent parler que c’est dû aux changements
climatiques et à l’effet de serre. Ce dernier, est un phénomène qui est dû à des gaz appelés gaz
à effet de serre rejetés en excès dans l’atmosphère principalement par les activités humaines.

Dans ce travail, on va expliquer et détailler le phénomène de l’effet de serre suite à son


importance et sa fameuse réputation. Il est important de poser certaines questions :

Pourquoi le climat change-t-il ? L'effet de serre, c'est quoi ? Quel est le rôle des activités
humaines dans ce changement ?

I. Quelle différence entre réchauffement climatique et changement climatique ?

L’accumulation, sans cesse croissante depuis plus de 100 ans, des gaz à effet de serre dans
l’atmosphère piège la chaleur à la surface de la Terre : ce phénomène appelé effet de
serre entraîne une fois renforcer à un réchauffement planétaire.

Cependant, toutes les zones ne sont pas touchées de la même manière, Ces zones
climatiques réagissent différemment en fonction de leur géographie, du type de sol ou des
courants océaniques : on parle donc de changement climatique.

 A la surface du globe, depuis 1850, les températures ont augmenté de 1,1°C ;


 les zones polaires se réchauffent deux fois plus vite que le reste du globe.

La terminologie internationale ne s’y trompe pas. Elle utilise les termes « global warming »
ou « climate change ». Leur traduction littérale n’est pas réchauffement climatique, mais
respectivement « réchauffement planétaire » et « changement climatique ».

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En un clin d’œil :

 Figure 1et: climat


Météo Relation: entre
quelleRéchauffement
distinction climatique
? et changement climatique

Il est important de distinguer entre deux notions différentes : la météo et le climat.

La météo est le temps qu’il fait à un moment et à un endroit donné. En effet, un phénomène
météorologique ne renseigne pas sur l’évolution du climat.

Le climat désigne les valeurs moyennes d’un ensemble d’événements météorologiques


(précipitations, températures…etc) mesurées sur de longues périodes et sur un lieu
géographique bien définis (zones climatiques). On considère qu’on a besoin de 30 ans
d’observation pour définir des caractéristiques d’ordre climatique.

En généra,l on ne ressent que les changements de météo, sur le court terme et il est beaucoup
plus difficile de percevoir l’évolution du climat sur le long terme.

Figure 2 : Distinction entre météo et climat


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II. Effet de serre
1. Définition et Histoire
a-Définition

L’effet de serre = la serre du jardinier : En superposant une plaque de verre et une


surface noire, une partie de la chaleur se perd à l'extérieur, mais l'essentiel de la
chaleur est emprisonné pour maintenir la température et créer les conditions favorables
au développement des plantes : C’est le principe de l'effet de serre.

Qu’est-ce qu’une serre ? Chacun sait que c’est un bâtiment couvert de vitres, qui
laisse bien passer la lumière du soleil, mais empêche que la chaleur qui se forme à
l’intérieur de la serre, sous l’effet de la lumière du soleil, ne se dissipe trop vite vers
l’extérieur.

Figure 3 : Vue de l’extérieur et de l’intérieur d’une serre

Figure 4 :Comparaison entre l’effet de serre atmosphérique et serre de jardinier

Nous vivons sur Terre comme dans une serre. Notre atmosphère joue le rôle d’une vitre : les
gaz à effet de serre (GES) (le dioxyde de carbone : CO , le méthane : CH et le protoxyde
2 4

d’azote : N O) qui y sont présents, captent et retiennent la chaleur.


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Grâce à eux, la température de notre Terre est en moyenne de 15°C. Sans eux, il ferait un froid
invivable : -18°C !

Figure 5 : Scénario de température sans et avec effet de serre

NB : L’atmosphère terrestre laisse passer la lumière du soleil et emprisonne la chaleur


dans le but de maintenir la température de la terre.

b-Histoire

Dans les années 1780, Horace-Bénédict de Saussure mesurait les effets thermiques du
rayonnement solaire à l'aide de boîtes transparentes qu'il plaçait dans la vallée et au sommet
d'une montagne.

En 1824, Joseph Fourier publie Remarques générales sur les températures du globe terrestre
et des espaces planétaires dans lesquelles il affine l'analyse des expériences de Horace-
Bénédict de Saussure en concluant « la température du sol est augmentée par l'interposition de
l'atmosphère, parce que la chaleur solaire trouve moins d'obstacles pour pénétrer l'air, étant à l'état
de lumière, qu'elle n'en trouve pour repasser dans l'air lorsqu'elle est convertie en chaleur obscure ».

En 1857, Eunice Newton Foote publie Circumstances affecting the Heat of the Sun's Rays dans la
revue American Journal of Science. Elle décrit une expérience où elle mesure la température interne
de cylindres de verre, exposés au Soleil et remplis de différents mélanges gazeux. Elle découvre que le
dioxyde de carbone retient particulièrement bien la chaleur et conclut que « une atmosphère constituée
de ce gaz donnerait à notre Terre une haute température ». Oubliée, sa contribution scientifique est
redécouverte en 2011.

En 1861, John Tyndall identifie à son tour les principaux responsables de ce mécanisme : la vapeur
d'eau et le dioxyde de carbone. Il suggère alors qu'une modification de la composition de l'atmosphère
peut avoir une influence sur l'évolution du climat.

En 1909, Robert Williams Wood montre que contrairement à une idée reçue, le blocage du
rayonnement infrarouge par le verre n'est pas le principal mécanisme qui explique le fonctionnement
d'une serre.
L'expression synthétique : effet de serre provient de la vulgarisation au début des années 1980 des
résultats alarmants des recherches climatologiques. Alors que les climatologues analysent l'impact du

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dioxyde de carbone sur le climat sans parler d'effet de serre, les premières alertes pour infléchir les
décisions politiques sont lancées au début des années 1980 en utilisant cette expression, reprise par la
suite dans des rapports de plus en plus médiatisés, comme le rapport Brundtland (1987). En France,
Jean-Marc Jancovici et Hervé Le Treut ont vulgarisé les risques liés à l'effet de serre depuis les années
1980.

L'effet de serre est un phénomène causé par l'échange d'énergies entre le soleil et
la Terre. L'énergie solaire réchauffe la Terre.
En fait, les rayons infrarouges émis par le soleil sont séquestrés par des gaz à
effet de serre présents sur Terre (dioxyde de carbone, méthane, etc.). La
séquestration de cette réserve de chaleur, permet de maintenir des températures
idéales pour les conditions de vie sur Terre.

2. L’effet de serre est un phénomène naturel et vital

L'effet de serre a toujours été depuis les origines de la vie et même avant, une composante
essentielle et naturelle du climat de notre Terre. Sans lui, la température moyenne serait de
-18°C alors qu'à l'heure actuelle elle est de 15°C et même plus. C'est donc un processus
indispensable à une quelconque vie terrestre. A l'inverse, l'augmentation récente et le
renforcement de cet effet a conduit à un dérèglement climatique si aucune mesure n'est prise
rapidement.

L’effet de serre est donc un phénomène naturel qui maintient sur la Terre une
température moyenne de 15C, permettant ainsi à la vie d’exister. Il est plutôt bénéfique
car il participe de façon prépondérante à l’équilibre de la planète. Cet effet a aussi une
autre influence bénéfique puisqu’il permet à notre planète d’avoir une quantité
suffisante d’eau sous forme liquide. Sans cet effet de serre, la température à la surface de
la Terre serait de -18°C. Actuellement, la température moyenne à la surface de la terre est
de +15 0C, soit 33 0C de plus que sous l’unique action du soleil. Cet écart s’explique par
la présence dans l’atmosphère de gaz ayant des spectres d’absorption dans l’infrarouge.

Figure 6 : Scénario de température sans et avec effet de serre

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NB : L'actuel réchauffement de la planète dû à un accroissement rapide du taux des GES
a conduit maintenant à un dérèglement climatique, avec tout ce que cela comporte
commee risques pour la biosphère et pour l'humanité et beaucoup de gens industriels,
journalistes ou simples citoyens ont parfois des idées fausses sur les risques climatiques
que pourraient provoquer l’accumulation dans l’atmosphère de ces gaz à effet de serre.

3.Mécanisme de l’effet de serre et bilan radiatif de la Terre

L’effet de serre est indispensable à la vie, mais lorsque le couvercle s’épaissit, il y a


danger : la terre prend un coup de chaud. C’est précisément ce qui se passe depuis le début de
l’ère industrielle : les activités humaines ont augmenté la concentration de gaz dans
l’atmosphère. D’après les spécialistes, ces émissions n’ont jamais été aussi élevées depuis
420000 ans.

a-L’atmosphère
Elle est constituée d’une multitude de corps solide, liquide et gazeux dont chacun exerce
une influence sur le climat. La nature, la proportion et le dynamisme de ces constituants
varient avec l’altitude. Ces variations déterminent la répartition verticale de la température, de
l’humidité et de la pression conduisant à identifier 7 couches.
L’atmosphère est une enveloppe gazeuse qui entoure notre planète.

Elle est essentiellement composée de diazote (N2), de dioxygène (O2), de vapeur d’eau
(H2O), de gaz rares (ou nobles) comme l’argon (Ar), le néon (Ne), l’hélium (He), le
krypton (Kr), le xénon (Xe) et le radon (Rn), de dioxyde de carbone ou gaz
carbonique (CO2), de méthane (CH4), d’hydrogène (H2), d’ozone (O3)…etc. En
dehors de ces gaz, l’atmosphère peut comporter un certain nombre de particules liquides
(embruns, gouttelettes de nuage, gouttes de bruine ou de pluie…etc) ou solides
(poussières, cristaux de glace, flocons de neige, grêlons…etc).

Elle joue un rôle décisif dans l’équilibre terrestre.

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Atmosphère

Piège la lumière émise dans


Absorbe les rayons
les grandes longueurs
ultraviolets nocifs émis par
d’ondes, les rayons
le soleil
infrarouges émis par la Terre

Elle maintient une température clémente indispensable à la vie sur Terre

L’équilibre de l’atmosphère est fragile, le modifier pourrait provoquer des changements


climatiques néfastes à l’équilibre de notre planète.

b- L’évolution de la composition de l’atmosphère

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La composition de l’atmosphère primitive peut être appréhendé par l’analyse des gaz
contenus dans les météorites ou des gaz volcaniques issus du manteau et, surtout, par
l’inventaire des corps volatiles de la terre actuelle, quelque soit leur état présent ; ces
composés volatils sont l’eau, actuellement sous forme liquide, le dioxyde de carbone
actuellement en majorité sous forme de calcaire, et d’azote, encore gazeux.

L’atmosphère primitive comprenait principalement de la vapeur d’eau (de 80à 90 %), du


dioxyde de carbone (de 10 à 20%), de l’azote (de 1 à 2%), il n’y avait pas d’oxygène.

Figure 7 : Compostion en gaz de l’atmosphère primitive et atmosphère actuelle

 Evolution de l’oxygène

L’origine de l’oxygène est la photosynthèse, qui est apparue il y a environ 3,8 milliards
d’années, mais jusqu’à moins 2,5 milliards d’années, l’oxygène a été piégé sous forme de
divers oxydes dans les sédiments, au fur et à mesure de sa formation. Par la suite, la plus
grande partie des éléments oxydables présents en surface, étant déjà oxydé l’oxygène formé
par photosynthèse s’est accumulé progressivement dans l’atmosphère. Cette accumulation a
été très lente : des mesures conduites sur des roches sédimentaires d’âges différents suggèrent
qu’une teneur de 1% aurait été atteinte vers -1 milliard d’années, de 10% vers -450 -250
millions d’années. La teneur actuelle s’observerait depuis -300 -250 millions d’années,
estimation qui présente une grande incertitude.

Quand la teneur en oxygène a atteint un certain niveau, probablement vers -400 millions
d’années, a pu apparaitre le trioxygène ou ozone, qui arrête les rayons ultraviolets solaires.

Avant cette date, la vie était essentiellement aquatique ce n’est qu’après l’apparition de
l’ozone dans la haute atmosphère que la vie végétale, puis animale, a pu coloniser la terre
ferme.

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Figure 8 : É volution des différents gaz de l’atmosphère au cours du temps
On remarque sur le graphique que la concentration du dioxyde de carbone diminue fortement
alors que l’oxygène apparaît tardivement et que la concentration de l’azote a peu varié.

Figure 9 : Concentration des différents gaz de l'atmosphère au cours des temps géologiques

c-Mécanisme de l’effet de serre

*Lorsque le rayonnement solaire atteint l’atmosphère terrestre, une partie (environ 30 %)


est directement réfléchie, c’est-à-dire renvoyée vers l’espace, par l’air, les nuages blancs et
la surface claire de la Terre (on pense évidemment aux régions blanches et glacées comme
l’Arctique et l’Antarctique, mais il ne faut pas en surestimer leur rôle : leur position aux pôles
fait qu’elles reçoivent peu d’énergie solaire ; l’albedo est la mesure de cet effet de miroir.

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La notion de l’albédo
L’albédo est le rapport du rayonnement réfléchi par le sol au
rayonnement incident. L’albédo terrestre dépend de la nature de
la surface qui réfléchit le rayonnement (océan, glace, forêt,
roches, etc).

On remarque sur le tableau que la matière qui est blanche (miroir, neige, glace…) a un très
grandFigure
pouvoir10de
: flux d’énergie
réflexion incident
sur les rayonsauduniveau
soleil,de la surface
alors de la terre
que la matière plusetfoncée
flux d’énergie
a tendance
réfléchi par la terre
à moins la réfléchir.

Figure 11 : Variation de la valeur d’albedo selon la coleur du sol

Tableau 1 : l’albédo et la nature des substances de la surface

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* Les rayons incidents qui n’ont pas été́ réfléchis vers l’espace sont absorbés par
l’atmosphère (20,7 %) et la surface terrestre (51 %).

* Cette dernière partie du rayonnement absorbée par la surface du sol lui apporte de la
chaleur qu’elle restitue à son tour, le jour comme la nuit, en direction de l’atmosphère.

L’effet de serre ne s’intéresse qu’à ces rayonnements, qui seront absorbés en partie par
les gaz à effet de serre, ce qui contribue à réchauffer l’atmosphère. Puis dans un troisième
temps, cette chaleur contenue par l’atmosphère est réémise dans toutes les directions ; une
partie s’échappe vers l’espace.

Il est à noter que l’excès de chaleur généré́ par les activités humaines, via l’effet de serre, est
absorbé à 93 % par l’océan, ce qui atténue ainsi l’augmentation de la température dans
l’atmosphère. L’océan global joue donc un rôle de thermostat planétaire et de contrôle des
grands équilibres naturels planétaires.

NB : Sans effet de serre (ce qui implique notamment : sans vapeur d’eau et sans nuages), et
à albedo constant, la température moyenne sur Terre chuterait à −18 °C. Mais à cette
température la glace s’étendrait sur le globe, l’albedo terrestre augmenterait, et la
température se stabiliserait vraisemblablement en dessous de −50 °C.

14

Figure 12 : Mécanisme de l’effet de serre


e- Bilan radiatif de la Terre

La Terre reçoit une puissance solaire moyenne de 342 W/m2. L'intégralité de


l'énergie absorbée par la Terre et l'atmosphère sera réémise vers l'espace sous la forme d'un
rayonnement IR d'où un bilan radiatif équilibré et une température moyenne théoriquement
stable. Mais cette température d'équilibre est plus élevée dans le cas d'un excès de GES.

Figure 13 : Bilan radiatif de la Terre

3. Causes de l’effet de serre


A-Gaz à effet de serre
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Trop de gaz à effet de serre = réchauffement de la planète

Depuis 150 ans environ, la concentration des GES dans notre atmosphère a augmenté.
Depuis 1990, les émissions mondiales de CO issues de la combustion d’énergies fossiles ont
2

augmenté de 68 %.

Or, ces GES retiennent la chaleur. Résultat, la température moyenne globale de notre planète
s’élève (+ 1,1°C depuis 1850). On parle de réchauffement global planétaire et ce
réchauffement entraîne un dérèglement climatique.

A1. Qu’est-ce qu’un gaz à effet de serre ?

Certains gaz présents naturellement dans l’atmosphère terrestre contribuent à retenir la


chaleur près de la surface de la Terre. Ils sont appelés « gaz à effet de serre» (GES) et sont
formés essentiellement de vapeur d'eau, dioxyde de carbone (CO2 ou gaz carbonique),
méthane (CH4), protoxyde d'azote (N2O) et d'ozone (O3). Sans ces gaz, la température
moyenne sur Terre serait de -18 °C, et la vie telle que nous la connaissons deviendrait
impossible.

Depuis le début de la révolution industrielle, vers 1750, l'effet de serre s'est amplifié par le
rejet de quantités importantes de GES dans l'atmosphère. L’utilisation massive de
combustibles fossiles comme le pétrole, le charbon ou le gaz naturel, la déforestation,
certains procédés industriels et pratiques agricoles ainsi que l'enfouissement des déchets
ont notamment joué un rôle majeur dans l'augmentation des émissions de gaz à effet de
serre.

En résumé : Les gaz à effets de serre sont des composants gazeux qui ont la capacité
d’absorption des rayonnements infrarouges émis par la surface terrestre (l’effet de serre).
Un déséquilibre (augmentation) au niveau de la concentration de ces gaz engendre
l’augmentation de la température de la terre ce qui aboutira à un réchauffement climatique.

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Figure 14 : Fonctionnement d’un gaz à effet de serre

A2. Pouvoir de réchauffement global

La contribution à l'effet de serre de chaque gaz se mesure grâce au pouvoir de réchauffement


global (PRG).

Le potentiel ou pouvoir de réchauffement global (PRG) est un indicateur qui vise à


regrouper sous une seule valeur l'effet additionné de toutes les substances contribuant à
l'accroissement de l'effet de serre.

Conventionnellement, on se limite pour l'instant aux gaz à effet de serre (GES) directs c'est à
dire aux six gaz (CO2, CH4, N2O, CFC, HFC, SF6) pris en compte dans le protocole de Kyoto.

Cet indicateur est exprimé en « équivalent CO2 » du fait que, par définition, l'effet de serre
attribué au CO2 est fixé à 1 et celui des autres substances relativement au CO2.

 Le potentiel de réchauffement planétaire (PRP) est donc une mesure qui permet
d’examiner la capacité de chaque gaz à effet de serre à piéger la chaleur dans
l’atmosphère, par rapport au dioxyde de carbone (CO2)

 Si on émet 1 kg de méthane dans l'atmosphère, on produira le même effet, sur un siècle,


que si on avait émis 23 kg de dioxyde de carbone,
 Si on émet 1 kg d'hexafluorure de soufre dans l'atmosphère, on produira le même effet,
sur un siècle, que si on avait émis 22.800 kg de dioxyde de carbone.
 Si on émet 1 kg d'hexafluorure de peroxyde d’azote, on produira le même effet, sur un
siècle, que si on avait émis 296 kg de dioxyde de carbone.

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Figure 15 : Pouvoir de réchauffement global par rapport à un 1 Kg de CO2

A3. Quelques gaz à effet de serre et leurs origines

Tableau 2 : Tableau résumant les principaux GES

Figure 16 : Pourcentages de chaque GES

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La plupart des GES sont d’origine naturelle, mais certains d’entre eux sont uniquement dus à
l’activité humaine ou bien voient leur concentration dans l’atmosphère augmenter en raison
de cette activité.

Ces gaz sont les composants gazeux de l’atmosphère. Les principaux gaz à effet de serre
sont la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone CO2, le méthane CH4, l’oxyde nitreux ou
protoxyde d’azote NO2, et l’ozone O3. Les gaz à effet de serre industriels incluent les
halocarbones lourds fluo carbones chlorés incluant les CFC2, les molécules de HCFC comme
le fréon et le penfluorométhane et l’hexafluorure de soufre SF6.

i. Vapeur d’eau

Le principal gaz à effet de serre est la vapeur d’eau (H2O), qui assure environ les deux
tiers de l’effet de serre naturel.

La vapeur d’eau (H2O) est le gaz à effet de serre le plus abondant et occupe de 0,4 à
4 % du volume atmosphérique alors que les autres gaz comme le gaz carbonique (CO ) 2

et le méthane (CH4) occupent moins de 0,1 % du volume atmosphérique.


Elle est présente essentiellement dans la troposphère.
Dans l’atmosphère, les molécules d’eau captent la chaleur que la terre réfléchit. Elles la
rediffusent dans toutes les directions réchauffant ainsi la surface de la terre, avant de
rejeter finalement cette chaleur dans l’espace.
Elle ne reste que quelques jours dans l’atmosphère.
Les activités humaines n’augmentent pas les quantités de vapeur d’eau dans
l’atmosphère. Cependant, l’air chaud peut contenir beaucoup plus d’humidité et
l’augmentation des températures accentue donc le changement climatique.

19
Figure 17 : Ròle de vapeur d’eau

ii. CO2

Figure 18 : Evolution des émissions du CO2

C’est le gaz principal responsable de l’effet de serre anthropique.


Sa concentration est passée de 280 PPM au début de l’ère industrielle à 350 PPM 1993.
Elle a augmenté d’à peu près 1,5 PPM/an.
La concentration atmosphérique de gaz carbonique a ainsi légèrement augmenté,
passant de 0,030% à 0,038 % en 50 ans.
Un produit de respiration des animaux, et de celle des plantes (10% à 30%
déforestation) et aussi la combustion des énergies fossiles (70 à 90%).
Il est présent à la fois dans la troposphère et la stratosphère.
Son rôle de gaz à effet de serre se joue essentiellement dans la troposphère.
Le carbone est présent en quantité limitée sur terre et, comme l’eau, il suit un cycle – le
cycle du carbone.
Seule la moitié serait recyclée par la nature, et l'autre moitié resterait dans l'atmosphère,
ce qui augmenterait l'effet de serre.

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Le CO2 a une durée de vie de 100 ans dans l’atmosphère.
Il représente plus de 60 % de l’effet de serre anthropique et, dans les pays industrialisés,
plus de 80 % des émissions de gaz à effet de serre.

Origine naturelle

Le gaz carbonique est naturellement produit par tous les organismes vivants, lors de la
respiration des animaux et de la photosynthèse des végétaux et aussi par les volcans.
En respirant, nous produisons environ 20 litres de CO2 par heure.
Lors de leurs éruptions, les volcans éjectent toutes sortes de poussières et de gaz. Leur
composition dépend de la nature du magma dont ils sont issus. Les trois principaux gaz émis
par les volcans sont toutefois la vapeur d'eau, l'anhydride sulfureux et le dioxyde de carbone.
Les scientifiques évaluent ces émissions autour de 100 à 500 millions de tonnes de CO2 par
an.

NB : Ces sources naturelles de gaz carbonique ne contribuent pas au changement

climatique.

Activités humaines (30 GT/an d’équivalent CO2) :

Depuis la révolution industrielle, les sources humaines d'émissions de dioxyde de carbone se


sont multipliées. Les activités humaines, telles que la combustion de pétrole, de charbon et de
gaz, ainsi que la déforestation, sont les causes principales de l'augmentation de la
concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère.

Près de 87% des émissions de dioxyde de carbone attribuables à l'homme, proviennent de la


combustion de combustibles fossiles, tels que le charbon, le gaz naturel et le pétrole. Le reste
provient du défrichage des forêts et autres changements dans l'utilisation des sols (9%), ainsi
que de certains procédés industriels, comme la fabrication de ciment (4%).

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Figure 19 : les sources humaines d'émissions de dioxyde de carbone

Figure 20: L’évolution d'émissions de dioxyde de carbone selon l’origine de l’activité humaine
Plus de 80 % de l’énergie que nous consommons dans le monde est produite par le charbon, le
pétrole et les gaz. Les émissions annuelles de CO issues de leur combustion sont passées de
2

200 millions de tonnes en 1850 à 31,7 milliards de tonnes en 2012 (soit multiplication par 160).

iii. Le méthane

Le deuxième gaz en importance pour l’effet de serre anthropique.


Le méthane représente généralement 15 % des émissions de gaz à effet de serre.
Le méthane est un gaz incolore et inodore naturellement présent dans l'atmosphère
terrestre.
Le méthane constitue 90% du gaz naturel.
Il est le seul hydrocarbure qui puisse être obtenu par un procédé naturel.

22
Il est 21 fois plus efficace que le CO2 pour capter la chaleur. Il a une durée de vie
d’environ 14 ans. Ces concentrations ont été multipliées par 2,5 PPm depuis 1950.
Certains experts estiment que le réchauffement climatique risque d’entraîner un
dégagement important de méthane piégé sous forme d’hydrates dans les sédiments
sous-marins et les pergisol.

Figure 21: Evolution de la teneur de Méthane dans l'atmosphère

a. Naturel

Il existe à la fois des causes naturelles et humaines aux émissions de méthane. Les sources
naturelles créent 36% des émissions de méthane ; Les zones humides, les termites et les
océans sont des sources naturelles des émissions de méthane.

La quantité de méthane produite par des sources naturelles est totalement compensée par
des puits de méthane naturels et ce depuis des milliers d’années. Avant l’influence humaine,
les niveaux de méthane étaient stables à cause de cet équilibre naturel. Aujourd’hui, les
sources liées à l’homme créent la majorité des émissions de méthane ce qui a dérèglé
l’équilibre naturel existant avant la Révolution Industrielle.

23
Les zones humides (marécages) sont une source importante et représentent 78% des
émissions produites.

Photo 1 : La zone humide (marécage)

D’autres sources incluent les termites (12%) et les océans (10%).

Photo 2 : les termites Photo 3 : L’océan

b. Activités humaines

Depuis la Révolution Industrielle, les sources humaines des émissions de méthane se sont
accrues. Les activités humaines telles que la production d’énergies fossiles (33%) et l’élevage
(27%) intensif sont la première cause de l’augmentation des concentrations de méthane dans
l’atmosphère. Ensembles ces deux sources sont responsables de 60% des émissions humaines
de méthane. D’autres sources incluent les décharges et les déchets (16%), la combustion de la
biomasse (11%), la riziculture (9%) et les biocarburants (4%).

24
iv. Protoxyde d’azote

Il s’accumule dans la troposphère

Il est détruit par le rayonnement solaire ultraviolet quand il passe dans la


stratosphère.

Le N2O représente environ 6 % des émissions de gaz à effet de serre.

Les concentrations de protoxyde d’azote dans l’atmosphère ont augmenté de près


de 16 % et ont contribué pour 4 à 6 % à l’accroissement de l’effet de serre.

Sa durée de vie est de 120 ans et il est 310 fois plus efficace que le CO2 pour
capter la chaleur

 Cycle d’azote et son lien avec les émissions de l’azote

La fixation de l’azote de l’air (N2) par les végétaux est réalisée par des bactéries dans les sols
ou associées aux légumineuses (pois, haricots, lentilles, soja, etc.), végétaux riches en azote et
utilisées pour l’alimentation humaine et animale.

25
La dénitrification émet dans l’atmosphère une faible quantité d’oxyde d’azote N2O.
L’activité humaine contribue à l’augmentation de la dénitrification, par l’utilisation des
engrais qui ajoutent aux sols des composés ammoniaqués (NH4+, NH3) et des nitrates (NO3).
L’utilisation des combustibles fossiles dans les moteurs ou les centrales thermiques
transforme l’azote en oxyde d’azote NO2-. Avec N2 et CO2.
On évalue aujourd’hui que la concentration en N2O atmosphérique augmente annuellement
de 0.3% et que cette augmentation est pratiquement reliée entièrement aux émissions dues à la
dénitrification des sols.

a. Naturel

Les sources naturelles créent 62% du total des émissions

Océans

Ces émissions sont créées par les microbes vivant dans l'océan et qui produisent du
protoxyde d'azote. Ceci produit 35% des émissions naturelles, ce qui équivaut à 3,8 millions
de tonnes de protoxyde d'azote par an.

26
Sols

La plus grande source naturelle de protoxyde d'azote provient des sols sous la végétation
naturelle. Ceci produit 60% des émissions naturelles. Les sols non cultivés constituent la
majorité de la surface de la Terre.

Les sols des forêts riveraines et tropicales contribuent de façon importante à cette source
d'émission, parce qu'ils ont davantage d'éléments nutritifs et des taux d'humidité plus élevés.
Ceci facilite la nitrification et la dénitrification microbienne. Les sols sous la végétation
naturelle créent 6,6 millions de tonnes de protoxyde d'azote chaque année.

Figure 23 : les sources naturelles d’émission du Le protoxyde d’azote

b. Activités humaines

Agriculture

La plus grande source d'émissions de protoxyde d'azote provient de l'agriculture, qui


représente 67%. Elle crée 4,5 millions de tonnes par an.

Utilisation de combustibles fossiles et procédés industriels

La combustion des combustibles fossiles et les procédés industriels sont des sources
importantes d'émissions de protoxyde d'azote. Ces activités sont responsables de 10% des
émissions humaines, ce qui équivaut à 700 000 tonnes de protoxyde d'azote par an.

27
Combustion de la biomasse

Une quantité substantielle de protoxyde d'azote est causée par la combustion de la


biomasse, qui représente 10% des émissions anthropiques. La combustion de la biomasse
représente la combustion de la végétation vivante et morte. Dans les incendies, une partie de
l'azote de la biomasse et de l'air environnant est oxydée, créant ainsi des émissions de
protoxyde d'azote. Cela crée 700 000 tonnes de protoxyde d'azote par an.

Dépôt atmosphérique

Les activités humaines (responsables de 9% des émissions anthropiques) libèrent des


composés d'azote dans l'air ; ceux-ci finissent par retomber sur la surface de la Terre. Le dépôt
atmosphérique produit 700 000 tonnes de protoxyde d'azote par an.

Effluents humains

Comme les déchets d’animaux, les déchets humains sont une source importante
d'émissions de protoxyde d'azote. Les stations de traitement des eaux usées et les fosses
septiques sont utilisées pour stocker et traiter les eaux usées. Un grand nombre de ces
systèmes créent des conditions qui sont favorables aux bactéries productrices de protoxyde
d'azote. Les eaux d’égout produisent 3% des émissions humaines. Cela crée 200 000 tonnes
de protoxyde d'azote par an.

Figure 24 : les sources humaines d'émissions du peroxyde d’azote

v. Chlorofluorocarbures

28
Ils participent à 14% de l’effet de serre additionnel. Ils sont en totalité issus des activités
humaines. Ces gaz détruisent la couche d’ozone et contribuent beaucoup à l’effet de serre.
Leur durée de vie et environs 100 ans. PRG entre 10 et 23900- Ce gaz est utilisé comme
propulseur dans les bombes aérosols, liquides réfrigérant dans les systèmes de climatisation,
agent de fabrication des mousses isolantes pour bâtiment, et solvant pour l’électronique.

Les halocarbures contenant du chlore ou du brome sont à l’origine du trou de la couche


d’ozone.

Figure 25 : Évolution d’émission des chlorofluorocarbures

vi. Ozone troposphérique O3

C’est un gaz qui n’est pas directement émis par l’homme. Il est issu de la réaction
chimique entre les oxydes d’azote de formule NOX et les composés organiques volatiles
(COV). Ces deux gaz étant issus de l’industrie chimique et du secteur des transports, par
combustion des hydrocarbures. Cette réaction ne peut se faire que lorsque le rayonnement
solaire est assez puissant, c’est un gaz principalement synthétisé en été. L’ozone
troposphérique est responsable de 15% de l’effet de serre additionnel.

29
Figure 26 : Réction de formation de l’ozone troposphèrique

Gaz à effet de
Source naturelle Source humaine
serre
La vapeur d’eau Évaporation de l’eau surtout
Centrales électriques – Irrigation
(H O)2 au-dessus des océans

Le dioxyde de Utilisation massive d’énergies fossiles pour


Respiration des êtres vivants
carbone les transports, les bâtiments et l’agriculture
– Feux de forêt - Volcans…
(CO ) 2 Déforestation

est émis par la digestion des bovins et


Digestion des herbivores –
Le méthane autres ruminants dans les élevages
Décomposition des
(CH ) intensifs et des cultures (riz) - Décharge
4
végétaux- Volcans
d’ordures

est dégagé par le sol qui reçoit plus


Le protoxyde
Marécages d’engrais azotés que les cultures ne peuvent
d’azote (N O)2
absorber

est produit par le rayonnement solaire sur


Ozone de basse
Foudre l’air pollué des villes.
atmosphère (O ) 3
Industrie - Circulation automobile

Les gaz fluorés Gaz des bombes aérosols et des


N’existent pas dans la nature
(CFC, HFC, PFC) climatiseurs

Tableau 2 : Les sources des gaz à effet de serre

30
A4. Évolution des concentrations des gaz à effet de serre

Les émissions totales de GES produites aujourd’hui ont augmenté de 80 % depuis 1970 et
de 30 % depuis 1990. Elles ont été, entre 2000 et 2010, les plus importantes de l’histoire
humaine.

Les concentrations de CO2, CH4 et de N2O ont augmenté respectivement de 31%, 151% et
17% depuis 1850 (ère pré - industrielle). Le troisième rapport du GIEC indique que la
concentration actuelle de CO2 n'a jamais été atteinte depuis les 420 000 dernières années,
En 150 ans la quantité de CO2 a augmenté de 50% dans l’atmosphère.La déforestation, en
supprimant des végétaux qui auraient absorbé le CO2, est responsable d’environ 10 milliards
de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre dues à l’homme.

de même pour la concentration de CH4, la concentration atmosphérique de N2O n'a quant à


elle pas été aussi élevée depuis 1 000 ans.

Parallèlement à l'augmentation de ces concentrations dans l'atmosphère, la température


moyenne à la surface du globe croît depuis 1861, date des premiers relevés systématiques.
Durant le XXe siècle, cette croissance a été en moyenne de 0,6°C. Globalement, les années 90
furent les plus chaudes. La contribution directe des différents gaz à effet de serre au
réchauffement de notre climat depuis 1861 est respectivement de 64% pour le CO2, 19%
pour le CH4 et 5% pour le N2O. A politique inchangée d'ici 2100, la température globale de la
terre pourrait augmenter de 1,5°C à 5,8°C, provoquant, entre autres, une augmentation des
niveaux des océans atteignant de 15 cm à 88 cm.

Figure 26 : Accumulation du CO2 dans l’atmosphère entre 1959 et 2020

31
NB : Genève, le 25 octobre 2021 (OMM) – Une fois encore, la quantité de gaz à effet de
serre qui piègent la chaleur dans l’atmosphère a atteint un sommet l’an dernier et le
taux d’augmentation annuel a dépassé la moyenne de la période 2011-2020. La tendance
s’est poursuivie en 2021 d’après le Bulletin sur les gaz à effet de serre que publie
l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
La concentration de dioxyde de carbone (CO2), le plus important gaz à effet de serre, s’est
établie à 413,2 parties par million PPM en 2020, soit 149 % du niveau préindustriel. Le
méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N2O) se situaient respectivement à 262 % et à 123 %
des niveaux de 1750, quand les activités humaines ont commencé à perturber l’équilibre
naturel de la Terre. Le ralentissement de l’économie imposé par la COVID-19 n’a pas eu
d’incidence perceptible sur le niveau et la progression des gaz à effet de serre dans
l’atmosphère, malgré un recul temporaire des nouvelles émissions.

Figure 27 : niveaux record de gaz à effet de serre en 2020

32
Durée de vie approximative des gaz à effet de serre dans
l'atmosphère :

Quelques jours pour la vapeur d’eau, une dizaine d’années pour le méthane, 120 ans pour le
CO , jusqu’à 50 000 ans pour certains gaz fluorés
2

Pouvoir de Pouvoir de
Durée de vie
Gaz à effet de serre réchauffement réchauffement
(années)
(W/m2) (CO2 = 1)
Dioxyde de carbone 50 100 - 120 1
Méthane 1.8 12 23
Oxyde d'azote 1.3 114 296
Hexafluorocarbures 100 260 12 - 12000
Perfluorocarbures 1.3 2600 - 50000 8900 - 18000
Fréon-11 (CFC) 0.12 3200 22200
Fréon-12 (CFC) 0.22 - -

Tableau 3 : Durée de vie approximative des gaz à effet de serre dans l'atmosphère

B- Impacts des activités humaines

L’effet de serre est déséquilibré́ par les activités humaines, en particulier l’utilisation des
énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon). Celles-ci provoquent artificiellement l’augmentation
des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et, par conséquent, accentuent
le réchauffement de notre planète. Le CO2 (dioxyde de carbone) représente près des 2/3 des
émissions mondiales de gaz à effet de serre induites par les activités humaines et a la
particularité́ de rester présent longtemps dans l’atmosphère.

Figure 28 : Déséquilibre de l’effet de serre

C- Confusion entre effet de serre et trou d’ozone

L'effet de serre et le réchauffement climatique qu'il induit sont assez souvent confondus
avec l'altération de la couche d'ozone. Il s'agit pourtant de deux phénomènes bien distincts.

33
Le premier concernant la rétention dans l'atmosphère des infrarouges (autrement dit de la
chaleur) ; le second concernant l'augmentation de la transparence de l'atmosphère aux
ultraviolets. Par ailleurs, si les principaux responsables de l'altération de la couche d'ozone, à
savoir les CFC (chlorofluorocarbures, interdits dans les pays industriels dès 1989) sont aussi
des gaz à effet de serre, l'inverse n'est pas vrai : les gaz à effet de serre tels que le dioxyde de
carbone et le méthane n'ont aucun effet sur la couche d'ozone.

II- Conséquences de l’effet de serre

1. Réchauffement planétaire (climatique)

Le réchauffement climatique est le constat d’une augmentation de la température terrestre


moyenne sur de longues périodes. La température moyenne à la surface de la planète est en
constante augmentation. Au niveau global, elle a progressé d’environ 1,1°C depuis la fin du
19e siècle, davantage sur les terres qu’au-dessus des océans, et surtout sur les pôles.

Les scientifiques s’attendent à ce qu’il se poursuive à court terme. D’après le dernier rapport
du GIEC la barre des 1,5 °C a de grande chance d’être dépassée avant le milieu du siècle. D’ici
2100, le réchauffement dépendra grandement des émissions futures : le scénario à très
faibles émissions testé par le GIEC limiterait le réchauffement à 1,4 °C, alors que dans un
scénario très émetteur il serait autour de 4,4 °C, et pourrait même dépasser largement les 5
°C.

Figure 29 : Réchauffement planétaire et son impact sur l’Homme

La température a déjà augmenté de 0.5 0 C en un siècle ce qui peut paraître peu mais on se
rend déjà compte des dégâts que cela cause. Si on ne fait rien la température va continuer à
augmenter (d'ici un siècle on estime qu'elle va augmenter de 5C).

34

Figure 30: Variation des anomalies annuelles de température


Le réchauffement planétaire a de lourdes conséquences environnementales telles que :

2. L’élévation du niveau des océans

Le réchauffement climatique entraîne une élévation du niveau des océans. L'océan se


réchauffe depuis les années 1970 et le niveau moyen des mers augmente à un rythme de
plus en plus rapide. En cause, la fonte des glaces dans l’antarctique et le recul des glaciers.
(A noter qu’il s’agit d’un phénomène irréversible, voué à se poursuivre pendant au moins
des siècles.)

Depuis 1900, le niveau de la mer s’est élevé́ en moyenne d’environ 25 cm dans le monde,
dont 8 cm les 25 dernières années. À l’horizon 2100, le niveau moyen des mers et des
océans pourrait s’élever en moyenne de 29 cm à 110 cm par rapport à̀ 1986-2005. Cette
montée des eaux aura un impact sur les îles, les deltas et les zones costières très basses,
comme au Bangladesh, aux Pays-Bas ou en France (Languedoc-Roussillon). Alorsqu’une
montée d’un mètre seulement du niveau des océans risquerait d’inonder un demi millions
de kilomètres de côtes dans le monde entier.

Figure 31 : Estimation du niveau de mer entre 2010 et 2100

En résumé ; l’élévation du niveau de mer est due à 2 grands phénomènes :

La dilatation thermique des océans (l’eau des océans prend du volume en


s’échauffant).
La fonte des glaciers terrestres

35
3. Les évènements météorologiques extrêmes

Depuis des décennies les météorologues et les climatologues du monde entier


observent les effets du réchauffement sur les phénomènes météorologiques :

a-Secheresse intense

Exemple : la sècheresse au Maroc

Le Maroc est frappé de plein fouet ces dernières années par sa pire sécheresse
depuis près de 40 an. Une catastrophe qui fait craindre une sévère pénurie d'eau
potable depuis l’année dernière et tout ceci est la conséquence du changement
climatique et d'une gestion hydrique inefficiente. Le pays n'a pas enregistré une telle
situation depuis le début des années 1980.

Si par le passé, la sécheresse, récurrente au Maroc, touchait principalement les


régions rurales et le secteur agricole, elle pèse actuellement sur l'approvisionnement
en eau potable en zone urbaine.

Photo 4: Photos prises par satellite du Maroc entre 2021 et 2022

b-Fortes précipitations

Exemple des inondations du Pakistan en 2022

Le Pakistan comme d’autres pays surtout du tiers monde est peu préparé face au
changement climatique. Le réchauffement climatique a été plus intense dans cette région
que dans le reste du monde. Une dépression s'est formée sur la mer d'Arabie, apportant des
précipitations inhabituelles dès le mois de juin. Des précipitations en juillet au Pakistan ont
été presque 200 % plus importantes que les normales de saison, ce qui en fait le mois de
juillet le plus pluvieux depuis 1961.

36
c- La fonte des glaces

On parle de fonte de glaces pour désigner l’accélération brutale ces dernières décennies
de la disparition des glaciers de l’Arctique et de l’Antarctique ou des glaciers de montagne à
travers la planète. Une disparition directement liée au réchauffement climatique.

Avec la hausse des températures engendrée par les émissions de gaz à effet de serre, on
observe que les glaces fondent de plus en plus tôt, et ont de plus en plus de mal à se
reformer en hiver.

Plus de 28 000 tonnes de glaces ont ainsi disparu en un peu plus de 20 ans. Avec pour
conséquences la perte d’habitat pour de nombreux animaux et populations locales mais
aussi la modification des courants océaniques et l’élévation du niveau des mers qui laisse
planer un risque d’inondations dans bien d’autres régions du monde.

Dans 100 ans il n’y aura plus de glace au pôle nord.

Figure 33 : La fonte des glaces et leur impact sur le niveau des mers
37
d- Impacts sur la biodiversité́ et les écosystèmes

Le changement climatique impose des conditions nouvelles face auxquelles de


nombreuses espèces n’ont pas le temps de s’adapter : augmentation du températures,
perturbation des évènements saisonniers, prolifération d’espèces invasives, multiplication
d’évènements climatiques extrêmes (sécheresses, feux, cyclones…)…etc.
Ces bouleversements ont déjà conduit à des mortalités massives et aux premières
extinctions climatiques d’espèces, et à la perte d’écosystèmes polaires, montagneux et
équatoriaux. La biodiversité est d’autant plus en danger que le changement climatique
s’ajoute à d’autres pressions d’origine humaine comme la destruction d’habitats naturels,
l’exploitation directe des espèces ou la pollution des écosystèmes.
L’équilibre des écosystèmes naturels, dont l’Homme dépend, s’en trouve modifié et
menacé. A chaque dixième de degré de réchauffement, de nouvelles espèces sont menacés,
avec un grand risque de mortalités massives dès 1,5 °C.

Figure 34 : L’accélération du cycle des vendanges en France

e-Acidification des océans

 L’augmentation de la concentration en CO2 (dioxyde de carbone) dans l’atmosphère


entraîne une plus forte concentration du CO2 dans l’océan. En conséquence, l’eau de
mer s’acidifie car au contact de l’eau, le CO2 se transforme en acide carbonique.

38
 De 1751 à 2004, le pH (potentiel hydrogène) des eaux superficielles des océans a
diminué de 8,25 à 8,14. Cette acidification représente un risque majeur pour les récifs

39
coralliens et certains types de plancton menaçant l’équilibre de nombreux
écosystèmes.

f -Les Impacts socio-économiques (les maladies infectieuses .....etc. )

Avec une augmentation du nombre de journées avec des températures très chaudes, la
fréquence des vagues de chaleur devrait croître. L’augmentation de ce type d’événements
provoque une augmentation dans le nombre de décès reliés à la chaleur et entraîne une plus
grande incidence d’allergies et de maladies respiratoires et cardiovasculaires,
particulièrement chez les jeunes, les aînés, les personnes à la santé fragile et les malades
chroniques.

Le réchauffement planétaire pourrait aussi augmenter les risques de transmission de


maladies infectieuses (malaria, dengue, fièvre jaune) en agrandissant le territoire propice à
la survie des organismes vecteurs de maladies.
Ces estimations incomplètes indiquent des pertes économiques mondiales entre 0,2 et
2,0% du revenu pour un réchauffement de 2°C. Ces pertes augmentent avec
l’augmentation du réchauffement, mais peu d’estimations sont disponibles pour un

40
réchauffement de 3°C ou plus. Les chiffres agrégés peuvent masquer de grandes
différences entre (et au sein des) pays.

En général et selon différentes études, les changements climatiques mèneront à :

 Un ralentissement de la croissance économique et l’augmentation de la pauvreté.


 Une érosion de la sécurité alimentaire.
 Un besoin renforcé en eau de consommation et un affaiblissement du débit des cours
d'eau (alimentés par les glaciers) à cause de l’évaporation accrue des eaux de surface.
Dans les pays du Sud, la diminution de l'approvisionnement en eau combinée à
la baisse des récoltes pourra entraîner à terme des conséquences sociales très
sérieuses : la pauvreté et la faim provoqueront sans nul doute des migrations et des
conflits pour le contrôle de l'eau et des terres agricoles.
 Des conflits politiques entre les pays industrialisés, qui sont responsables de la
majorité des émissions de gaz à effet de serre, et ceux qui en souffriront. Cette
problématique nord-sud figure depuis plusieurs années à l'agenda du Sommet annuel
mondial sur le climat et gagne d'année en année en importance.
 Plus de déplacements de population au cours du 21ème siècle (bien qu’il soit difficile
de quantifier le phénomène, en raison de la nature multi-causale des phénomènes
migratoires)
 Une perturbation du fonctionnement des centrales électriques, à cause de
l’affaiblissement du débit des cours d'eau qu’ils utilisent pour refroidir leurs
installations ou faire tourner leurs turbines. Durant l'été 2003, le manque d'eau
occasionna de sérieux problèmes pour la production d'énergie, notamment en France
et en Italie.
 Des dommages associés à des événements météorologiques extrêmes plus fréquents
ou plus intenses, ce qui augmentera les pertes dans certaines régions et secteurs et
constituera un défi de taille pour les systèmes d’assurance.
 Des impacts sur les entreprises, soit directs via les processus de production (stress
hydrique et thermique en été, etc.) et/ou des dégâts matériels (inondations, dégâts du
vent, ...), soit indirects (problèmes d'approvisionnement, pénuries, etc.).

III- Rôle de la nature dans la régulation


1-Océans

Les scientifiques ont depuis longtemps compris le rôle essentiel que jouent les océans
dans la régulation du climat de la Terre. Les océans recouvrent 70 % du globe et stockent
1000 fois plus de chaleur que l’atmosphère.

"Il y a à peine cinq ans, la plupart des experts ne connaissaient pas les conséquences du
réchauffement climatique sur les océans, mais dernièrement, un consensus s’est apparu,"
explique Rod Fujita, océanologue à l’Agence de défense de l’environnement. Aujourd’hui, les
scientifiques pensent qu’il faut s’inquiéter : les modifications de la dynamique des océans
41
pourraient avoir de graves impacts sur l’écologie.

L’une des principales fonctions des océans est l’absorption de la chaleur et du dioxyde de
carbone (CO2), l’un des principaux gaz responsables du réchauffement climatique.
Fonctionnant comme une pompe à chaleur, les océans ont absorbé d’énormes quantités de
chaleur et de CO2 au cours des 40 dernières années.
Rod Fujita explique que "les océans nous protègent des changements climatiques accélérés.
En somme, ils sont un rouage qui retarde le réchauffement trop rapide de la terre, freinant le
dérèglement climatique."

"C’est plutôt une bonne nouvelle, dit-il. Mais la mauvaise, c’est que les océans ne font que
ralentir le réchauffement atmosphérique. Une fois que les océans auront atteint un équilibre
avec la terre réchauffée par les gaz à effet de serre, l’excédent de chaleur restera dans
l’atmosphère et tout deviendra beaucoup plus chaud."

En effet, les océans résorbent l’excédent de chaleur de l’atmosphère et retardent l’impact du


réchauffement climatique. Quand et où les océans relâcheront cette chaleur accumulée reste
une inconnue, mais au fur et à mesure que les océans stockent de la chaleur, les écosystèmes
marins sont fragilisés.

Dans leur étude la plus récente, le Groupe d’experts intergouvernemental sur les
changements climatiques (IPCC) s’inquiète de l’acidification des océans à cause d’une
absorption accrue du CO2 atmosphérique, menaçant des espèces sous-marines vitales dans la
chaîne alimentaire marine.

Figure 37 : Stockage du carbone par les océans


42
Figure 38 : Augmentation de la température des océans

2-Forêts
Les forêts constituent des écosystèmes complexes. Elles servent d’habitat à un grand
nombre d’espèces animales et végétales, mais remplissent de nombreuses autres fonctions, à
savoir la production d’oxygène (par la photosynthèse) indispensable à notre vie, la régulation
du cycle de l’eau, à la protection des sols et aux grands équilibres naturels et climatiques.

3-Equilibres du climat et stockage du carbone


A l’échelle régionale, l’ensemble de strates (herbacées, arbustes…etc) qui composent la
forêt présente une réelle stabilisation du climat local, un pouvoir tampon vis-à-vis des
variations climatiques extérieures.

A l’échelle planétaire, la forêt permet de séquestrer le carbone dans sa biomasse végétale


puis dans le sol, ce qui réduit la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère tel le
dioxyde de carbone (CO2) et contribue donc à ralentir le réchauffement climatique.

Photo 5 : Forêt équatoriale

43
E- Comment limiter l'effet de serre ?

Et tout le monde doit s’y mettre !

Lors de conférences internationales, notamment lors des Conférences des parties (COP),
les dirigeants de nombreux pays discutent du futur de la planète dans leur pays, ils doivent
ensuite trouver des compromis entre tous les acteurs de la société pour réaliser les engagements
qu’ils ont pris.

Les pouvoirs publics mettent en place des politiques et des cadres d’action pour tenir
leurs engagements et inciter les citoyens à agir. Les villes mettent par exemple en place des
dispositifs tels que des Plans de déplacements urbains. Ils permettent de faciliter les
déplacements en développant les transports collectifs, la marche et le vélo ! Les écoles lancent
des projets de développement durable et I’intègrent à l’enseignement.

Les industries proposent des technologies innovantes et améliorent continuellement leurs


processus de fabrication afin de limiter leur consommation d'énergie et leurs impacts sur
l'environnement. Certains mettent au point des produits moins polluants et des produits
écoconçus : toutes les étapes de la vie du produit (de sa fabrication à son élimination) sont plus
respectueuses pour l’environnement.

Demain se prépare dès aujourd’hui ! Il n’est pas question de se remettre à vivre comme nos
grands-parents. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère, une ère où nous serons moins
gaspilleurs, plus respectueux de la planète.

1. Conventions et conférences relatives à l’effet de serre

Figure 39 : Conventions, conférences et accords relatives à l’effet de serre

a- GIEC

Pour limiter le changement climatique, la première chose à faire est de bien


comprendre le phénomène et ses origines. C’est pourquoi depuis plus de 30 ans, le
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) informe les États
et le grand public sur l’état du climat, en publiant des rapports d’évaluation très
complets. Ces rapports ne sont pas de nouvelles études scientifiques, mais font la

44
synthèse des travaux publiés par des milliers de chercheurs dans le monde entier au
sujet du changement climatique. rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de
1,5°C, communiqué de presse du GIEC, 8 octobre 2018

Que nous dit le GIEC ?

Voilà en quelques points, les conclusions du GIEC dans ses derniers rapports :

Le GIEC propose 4 prévisions différentes de réchauffement de la planète pour les


années à venir, en fonction du comportement de l’homme. Ces prévisions sont appelées
des scénarios. Le scénario le plus optimiste implique de fortes réductions d’émissions de
gaz à effet de serre. Si la communauté internationale prend des mesures sérieuses, elle
peut réussir à limiter le réchauffement sous le seuil des 2°C par rapport aux
températures mondiales relevées au 19e siècle. A l’inverse, le scénario le plus pessimiste
prévoit que le réchauffement de la planète puisse dépasser les 5°C en 2100

Malheureusement, ce n’est pas de la science-fiction : c’est un scénario tout à fait


envisageable car il correspond au maintien des émissions actuelles. C’est ce qui pourrait
arriver si aucun effort n’est fait pour changer nos habitudes et nos modes de
consommation. -rapport du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire à 1,5°C, résumé réalisé par le
mouvement citoyen Les Citoyens Pour le Climat

Figure 40 : Estimation des degrés d’augmentation de la température

Dans le pire des scénarios, la hausse du niveau des mers pourrait atteindre 1,10 mètre en
2100, ce qui mettrait en péril une personne sur dix dans le monde car nous sommes de plus
en plus nombreux à vivre près des côtes.

45
● Les événements climatiques extrêmes deviennent plus intenses et plus fréquents. Cela
signifie entre autres plus de pluies diluviennes, plus de sécheresses et des ouragans plus
violents

b- COP

Une COP, ou « Conference of Parties », est une conférence réunissant chaque année les
196 pays qui ont signé la convention cadre des Nations unies sur les changements
climatiques.
La COP22 est ainsi la 22ème conférence internationale sur le climat et s'est déroulée du 7 au
18 novembre 2016 à Marrakech en présence de dirigeants du monde entier. Elle fait suite à
la COP21 de Paris, au cours de laquelle des avancées importantes ont été effectuées,
notamment l’engagement des gouvernements à maintenir l’augmentation de la
température moyenne mondiale en dessous de 2°C. La COP22 s’est ouverte sur une bonne
nouvelle : la ratification de l’Accord de Paris le 4 novembre 2016.
(la Conférence de Marrakech s'inscrit dans la continuité des sommets mondiaux organisés par
l'Organisation des Nations unies à la suite de l'adoption du Protocole de Kyoto en 1974, qui engage
les pays signataires à réduire leurs émissions totales de gaz à effet de serre à un niveau inférieur à 5%
et ce sur la période allant de 2008 à 2012).

Les principaux objectifs sont ainsi :

 Définir les règles de transparence, c’est-à-dire établir les différentes informations que
devront fournir les pays sur leurs efforts pour limiter leurs émissions de gaz à effet de serre.
 Trouver les cent milliards de dollars par an promis par les pays riches pour aider les pays du
continent africain et les autres pays pauvres.
 Inciter les pays à s’inspirer des nombreuses actions mises en place par les acteurs non-
étatiques (villes, collectivités, entreprises…).
 Faire le point sur les avancées réalisées depuis un an sur les forêts, l’eau, l’industrie, la
résilience des villes, les bâtiments, l’énergie, les transports, les océans, l’agriculture et la
sécurité alimentaire.
 Repenser l’agriculture, notamment avec l'initiative « Adaptation de l'Agriculture Africaine
(AAA) », regroupant 28 pays et visant à aider les agriculteurs africains à faire face aux aléas
climatiques à travers une meilleure gestion des sols, de l'eau et des risques.

La dernière COP : COP 27 s’est déroulée à Charam El Cheikh en Egypte du 6 au 20 Novembre


2022

Figure 41 : Logo du cop 27


46
2- Quelques suggestions et actes anthropiques pour diminuer l’intensité de l’effet de serre

a-Voilà quelques pistes évoquées pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre

● Préserver les puits de CO2, que sont les sols, les océans et les forêts, qui absorbent le CO2
en excès présent dans l’atmosphère. Cela veut dire : cesser la déforestation massive comme
en Amazonie, reboiser, gérer les forêts durablement, ne pas faire disparaître les sols vivants
en y construisant des bâtiments inutiles ou encore protéger les océans.
● Cesser de consommer des énergies fossiles.
● Développer les énergies sobres en carbone, comme les énergies renouvelables ou le
nucléaire, qui présente toutefois d’autres dangers.
● Développer les low-tech, ces technologies qui consomment moins d’énergie.
● Réduire les émissions des transports, notamment l’avion et la voiture. Encourager la
marche, le vélo et les transports en commun.
● Améliorer l’isolation des bâtiments.
● Modifier son alimentation : manger local, consommer moins de viande, diminuer le
gaspillage alimentaire.
● Développer une agriculture plus respectueuse des sols, réduire la quantité d’engrais et de
pesticides.
● Consommer moins et mieux : acheter moins d’objets électroniques, de vêtements,
apprendre à les réparer. S’interroger sur la provenance de nos achats et privilégier le local si
possible, en raison de l’impact du commerce sur le climat.
● Réduire les déchets, mieux les trier et les recycler.

Figure 42 : Émissions de gaz à effet de serre entre 2018 et 2030 avec diminution de
6,5 % an

47
b- S’organiser pour mieux anticiper
Limiter nos rejets de gaz à effet de serre ne suffit plus : les impacts du changement
climatique sont déjà là. Comment s’adapter au mieux face à ces bouleversements ?
Tempêtes, inondations, épisodes de sécheresse, montée des eaux, vagues de chaleur,
incendies… Nous devons apprendre à anticiper des événements climatiques extrêmes dont
la fréquence et la violence vont augmenter tout au long du XXIème siècle ! Pour y faire face,
nous devons nous adapter de manière très rapide et en innovant. C’est un véritable défi dont
nous sommes tous acteurs !

Le 2ème Plan National d'Adaptation au Changement Climatique (PNACC2) a été adopté en


2018. De plus en plus, les élus se préoccupent de l’enjeu climatique et adaptent leurs
territoires en conséquence :

 Pour limiter les risques de canicules en zone urbaine de nombreuses villes dans le
monde ont entamé leur adaptation : plan de relance pour la rénovation énergétique des
bâtiments publics, choix des matériaux pour construire la ville et améliorer l’isolation des
bâtiments, choix de la forme des bâtiments et de l'organisation urbaine pour réduire
l’exposition au soleil, végétalisation de certaines zones...
 Pour limiter les risques d'inondations lors d’épisodes de fortes pluies, plusieurs pays
entreprennent des travaux : amélioration de la gestion des eaux de pluie,
désartificialisation des sols pour les rendre de nouveau perméables et laisser ainsi l’eau
s’infiltrer, végétalisation..etc.
 Pour limiter l'érosion du littoral et empêcher la submersion marine des zones
côtières, surtout en cas de tempêtes, certains construisent et réalisent des travaux
d'enrochement et des digues le long de leurs côtes.
 Pour mieux résister aux périodes de sécheresse et aux incendies, les régions
fortement exposées étudient les quantités d’eau disponibles et les pénuries
envisageables sous différents scénarios. Cela leur permet de gérer les bassins de
retenue pour continuer à approvisionner les populations en eau.
 Pour limiter la perte de biodiversité, de nombreux espaces naturels sont protégés
: parcs naturels nationaux, régionaux, marins, réserves naturelles, arrêtés de protection
de biotope, réseau Natura 2000… Pour compléter ces espaces, les trames vertes et
bleues visent à créer des corridors écologiques pour maintenir les écosystèmes.
 Les professionnels sont, eux aussi, contraints d'adapter leurs activités pour tenir
compte des évolutions du climat :

 Les chefs d’entreprise adaptent les conditions de travail des salariés (télétravail,
téléconférences) pour limiter leurs déplacements.
 Les industriels intègrent les risques climatiques dans les chaînes d’approvisionnement.
 Les agriculteurs adaptent leurs méthodes de production et le choix des espèces
cultivées pour limiter la baisse des rendements.
 Les forestiers choisissent des essences mieux adaptées et plus résistantes au
changement climatique local pour préserver la flore.
 Les acteurs du tourisme proposent de nouvelles activités aux touristes en raison de la
baisse de l’enneigement en montagne.

Les pouvoirs publics (l'État, les conseils régionaux, les maires…) et les décideurs économiques
(entreprises, industries...) jouent un rôle déterminant à l'échelle nationale et territoriale. Mais c’est
aussi à chaque personne de mettre en place des actions dès maintenant, à son échelle, pour
mieux vivre dans cet environnement en évolution.

V- L’empreinte carbone

L'empreinte carbone ou le contenu carbone d'une activité humaine est une mesure des
émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique, c'est-à-dire qui peuvent lui être
48
imputées. Elle dépend des facteurs d'émission des intrants liés à cette activité et en
particulier des facteurs d’émission associés aux sources d'énergies utilisées,
Les facteurs d’émission associés aux sources d’énergie correspondent pour l'essentiel à des
émissions de CO2. Ils s’expriment en général en grammes d’équivalent CO2 par kilowatt-
heure (gCO2eq/kWh) ; ils peuvent également s’exprimer en grammes d’équivalent carbone par
kilowatt-heure.
La mesure réelle ou l'évaluation modélisée des facteurs d'émissions des différentes sources
d'énergies permettent d’établir des bilans d'émissions et par la suite d'investir dans des équipements
ou dans des procédés consommant moins de ressources de combustibles fossiles de manière à moins
affecter le climat.
Les contenus en CO2 par activité peuvent être regroupés par ensembles d’activités présentant des
caractéristiques et des finalités similaires. On parle alors de contenus en CO2 par usage (chauffage,
éclairage, transports, etc.).

Figure 43 : Empreinte carbone des Français

Conclusion

L’effet de serre est un phénomène naturel qui est déséquilibré par les activités
humaines depuis la révolution industrielle. Les réactions de notre atmosphère sont lentes, le
réchauffement global planétaire est comme un gros bateau. Une fois lancé, il faut du temps pour
le freiner ou le faire changer de cap. La durée de vie du CO dans l’atmosphère est d’environ
2

49
100 ans. Ainsi, plus les mesures seront prises tard, plus il sera difficile de limiter le réchauffement
global de notre planète et ce dérèglement climatique.

Pour éviter que notre climat ne s’emballe, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat (GIEC), le réchauffement climatique devrait être contenu à +1,5°C au
maximum (d’ici 2100 par rapport à 1850). Le premier volet du sixième Rapport d’évaluation du
GIEC, publié le 9 août 2021, indique que cette limitation sera hors de portée à moins
de réductions immédiates, rapides et massives des émissions de gaz à effet de serre.

Stabiliser le réchauffement à 1,5°C exige une neutralité en émissions de CO avant le milieu


2

du siècle : il ne faudra plus émettre dans l’atmosphère plus de CO que ce que nous sommes
2

capables d’en retirer. Sans cela, les bouleversements et le dérèglement climatique seront
irréversibles.

Tout laisse à penser que le réchauffement climatique auquel il semble que nous assistions,
causé par une augmentation de la concentration des GES, et donc à une augmentation de
l'effet de serre, se révèlera fatal pour bon nombre d'espèces animales ou végétales et pour
les milieux naturels les plus fragiles, voire même pour les infrastructures humaines ; et
l'échéance se rapproche à une vitesse faramineuse. C'est donc bien aujourd'hui, et non
demain, que l'humanité doit réagir si elle veut préserver la diversité et la richesse de la
biosphère terrestre, et si elle ne veut pas voir disparaître, à plus ou moins long terme, ce qui
constitue un trésor à l'échelle cosmique, à savoir la vie.

Ce bouleversement n’est donc pas une fatalité. Nous pouvons sérieusement le limiter :
 La sobriété énergétique

La sobriété énergétique consiste à interroger nos besoins puis agir à travers les
comportements individuels et l’organisation collective sur nos différents usages de l’énergie,
pour privilégier les plus utiles, restreindre les plus extravagants et supprimer les plus
nuisibles.
 L’efficacité énergétique

L’efficacité énergétique consiste à agir sur la quantité d’énergie nécessaire pour satisfaire un
service énergétique donné.
 Les énergies renouvelables

Le recours aux énergies renouvelables permet, pour un besoin de production donné,


d’augmenter la part de services énergétiques satisfaite par les énergies les moins polluantes et
les plus soutenables.
Les énergies renouvelables pourraient nous permettre de limiter notre dépendance envers la
combustion du pétrole, et par conséquent de produire moins de gaz à effet de serre.

50
Figure 44: Gestes pour réduire l’intensité de
l’effet de serre de point de vue d’énergétique

Bibliographie :

 Agence Parisienne du climat


 https://climat.be/changements-climatiques/consequences/economie

 https://www.conservation-nature.fr/ecologie/la-fonte-des-glaces/Why
Are Pakistan’s Floods So Extreme This Year?, Scientific
American,6septembre 2022.
 https://www.edumedia-sciences.com/fr/media/956-bilan-radiatif
 https://www.euractiv.fr/section/changement-climatique/news/malgre-des-
resultats-maigres-la-cop22-montre-que-leffort-climatique-se-poursuit/
 http://cop22.ma/fr/#whatscop/post/272
 http://www.huffingtonpost.fr/benoit-leguet/les-sept-enjeux-de-la-cop22/
 https://lempreintecarbone.fr/empreinte-carbone/
 https://reporterre.net/Au-programme-de-la-COP-22-comment-appliquer-l-
accord-de-Paris-sur-le-climat
 Institut national des études économiques
https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1581
 Le 5e rapport du GIEC expliqué simplement par le Réseau Action Climat
 Les chiffres-clés du climat, édition 2019, CGDD, Ministère de la Transition
écologique
 Lettre de la plateforme wallonne pour le GIEC, n°9 : l’empreinte carbone.
 Ministère de Transition écologique
 Rapport fédéral sur le développement durable Québec
 Rapport du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire à 1,5°C,
résumé réalisé par le mouvement citoyen Les Citoyens Pour le Climat
 Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire
de 1,5°C, communiqué de presse du GIEC, 8 octobre 2018

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 Stéphane Hallegatte, Daniel Théry Les impacts économiques futurs du
changement climatique sont-ils sous-estimés ?
 Yves Fouquart 2002, Le climat de la Terre

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