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Pays producteurs :
La quasi-totalité de la production d’alumine vient de la bauxite, mais une partie est en Russie par
l’alunite et la néphéline et en Italie par la leucite.
1) Minéralogie et Géochimie
Clark
Après le silicium et l’oxygène l’aluminium est l’élément le plus abondant (8%) dans l’écorce terrestre,
notamment dans les feldspaths, les argiles et les schistes.
Comportement géochimique
L’aluminium est généralement absent des minéraux de haute température. Il se substitue aux cations
ou à Si4+ dans les silicates, en fonction de la température. L’hydrolyse des silicates libère Al3+
fournissant des hydroxydes qui peuvent se combiner avec la silice pour donner des argiles. Avec un
pH neutre les hydroxydes d’aluminium précipitent directement, ce qui explique les faibles teneurs en
aluminium de la mer.
Les bauxites utilisées dans l’industrie renferment moins de 8% de silice, les teneurs en fer sont moins
gênantes. En général on exploite les bauxites à plus de 40% d’Al2O3.
Minéraux
- La boehmite AlO(OH), représentée surtout dans les gisements européens, considérés comme
allochtones, sur calcaires,
- La gibbsite Al(OH)3 , dans les aires tropicales actuelles sur les diverses roches silicatées, en
Afrique, Australie, Asie et Amérique, dans des gisements considérés comme autohtones,
- La diaspore AlO(OH) souvent associée à la boehmite, en Grèce.
Les principaux éléments des bauxites sont : aluminium, fer titane, silice, oxygène, hydrogène.
2) Epoques gîtologiques
En dehors des gisements constitués par des sédiments métamorphisé riches en alumine du
précambrien de la Russie, les gisements de bauxite appartiennent presque tous à la période Crétacé-
Quaternaire, bien que la roche-support varie du Précambrien au Tertiaire.
Dans certaines provinces comme le brésil la bauxitisation est très récente : un million d’années. Le
phénomène de bauxitisation peut continuer à ce jour. Dans toutes les zones de biostasie des aires
équatoriales, les processus d’élaboration des bauxites peuvent se manifester si les conditions
morphologiques et de drainage le permettent.
3) Provinces minérales
Dans l’ensemble les gisements se répartissent au voisinage de l’équateur. Les provinces dérivent au
cours des temps géologiques, ce qui explique débordent largement les aires intertropicales actuelles,
comme celles de Provences situées à 43° de latitude nord.
Les limites des provinces sont souvent abruptes comme en Provence, où seule la partie sud
comporte les gisements économiques. Ce caractère est généralement déterminé par la situation des
gisements sur les isthmes.
En dehors des zones climatiques les provinces sont définies par des conditions géomorphologiques :
- Dans les zones calcaires, où les gisements sont considérés comme karstiques ou allochtones,
les provinces sont caractérisées par une morphologie en plateau et par substratum
susceptibles de déterminer des réseaux karstiques ;
- Dans les zones non calcaires à bauxites latéritiques sur roches silicatées, les provinces sont
définies en dehors des morphologies des plateaux, par la richesse du substratum en
alumine ;
Les principales provinces du monde se répartissent comme suit :
On distingue deux types de gisements de bauxite : les gisements sur roches carbonatées et ceux sur
roches silicatées. On peut aussi distinguer les gisements associés à des roches sédimentaires avec
deux sous types : sur roches carbonatées et sur roches silicatées, associées à des roches
volcaniques, à des intrusions et à des formations métamorphiques.
Ces gisements parfois qualifiés de karstiques ou d’allochtones sont connus depuis 1821 avec le gîte-
type des Baux de Provence. Dans l’ensemble ces gisements appartiennent à des domaines géo-
structuraux variés et se situent sur des formations géologiques comprises entre le Cambrien (Sibérie)
et le Miocène (Jamaïque). Les domaines paléogéographiques correspondent à des surfaces
pénéplanées lors d’une émersion suivie d’une phase érosive. Dans le détail, le minerai remplit des
poches karstiques dans les calcaires et dolomies. Le toit, souvent sableux, peut renfermer des roches
charbonneuses ou sulfureuses. Le minerai dominant est la boehmite, associée souvent à de la gibbsite
et à du diaspore, les gisements à gibbsite seule étant rares. Du point de vue économique, ces
gisements, qui ont représenté la quasi-totalité du minerai exploité au début du siècle, tendent à
prendre de l’importance au profit des gisements sur roches silicatées.
Par métamorphisme les gîtes karstiques se transforment en roches à diaspore, corindon, magnétite et
chloritoïdes. Les exemples sont les de Namos et Saxos en Grèce.
• Exemple de bauxites sur calcaire. Gisements de Provence
Les bauxites de Provence, comme la plupart des gisements d'Europe, se situent dans le domaine alpin.
En France, les bauxites se répartissent selon une bande grossièrement orientée OSO- ENE, depuis
I’Ariège jusqu'aux Alpes-Maritimes.
Du point de vue paléogéographique, le fait essentiel est l'émersion de I’« Isthme durancien » à l'Albiec,
la bauxite semblant se former sur l'lsthme en lieu et place de I'Albien, témoin d’une altération
continentale (J. NICOLAS, 1968). Tous les gisements reposent sur un mur carbonaté, plus ou moins
karstifié, d'âge jurassique à albien. La morphologie des gisements évolue, en Provence, de bauxites en
poches, au nord, à des bauxites en bandes, au sud. D'autre part, le mur est de plus en plus ancien vers
le nord et le nord- est. Le toit est de plus en plus récent vers le nord, avec le développement de la
transgression crétacée sur cette surface pénéplanée. « La bauxite comble des dépressions à vaste
extension horizontale dont le fond présente une morphologie irrégulière, très déchiquetée dans le
détail, hérissée de pitons et de seuils qui délimitent, au sein de la cuvette, des lentilles plus ou moins
vastes ». Un bon exemple est fourni par la cuvette de MAZAUGUES allongée sur 30 km, large de
quelques kilomètres, épaisse de moins de 10 mètres (fig.).
Coupe schématique du gisement de Mazaugues (Lecolles 1967)
1 Santonien gréso-argileux 2-Santonien calcaire à rudistes 3- Faux toit charbonneux 4- bauxite 5-
jurassique supérieur dolomitique
Dans ce type de gisement, comme en Istrie, le minerai remplit des poches plus ou moins isolées,
karstifiées qui peuvent dépasser 50 mètres de profondeur, mais sont limitées en extension.
- Santonien gréso-argileux
Ce type de gisement pourrait constituer le matériau primaire du type précédent. D’une manière un
peu arbitraire, on a distingué des sous-types en fonction de la nature pétrographique de ce
substratum silicaté : roches sédimentaires, volcaniques, intrusives ou métamorphiques.
Dans le domaine géostructural, on observe une tendance, contrairement aux gîtes sur calcaires, à
trouver les bauxites dans les aires cratonisées. Si leur âge évolue entre le Crétacé et le Quaternaire,
les aires géographiques semblent plus restreintes entre les tropiques actuels, à part des gisements à
cote économique peu élevée, comme ceux d'Ecosse (Agrshire) ou de l'Arkansas.
Du point de vue paléogéographique, outre leur répartition dans des aires climatiques, ces bauxites se
situent sur des surfaces pénéplanées ayant subi une altération continentale. Les reliefs sont
généralement tabulaires, parfois assez hauts en altitude, ce qui permet un drainage favorable à
l’élaboration des minerais. Il semble que, dans des provinces comme les Guyanes, les gisements se
situent dans des zones marécageuses près d'anciens rivages. Le toit est généralement absent.
Les roches formant le mur sont riches en alumine, souvent pauvres en silice et fer : syénite
néphélinique (Guinée, lles de Los, Brésil, Arkansas), basaltes (Cameroun), microdiorites et schistes
(Guinée-Kindia), argiles sédimentaires et roches riches en quartz et kaolin ou feldspaths (Guyanes),
grès kaoliniques et feldspathiques (Queensland). Tous ces gisements sont caractérisés par la
prédominance de la gibbsite sur les autres minéraux. La boehmite est subordonnée (Cameroun)
tandis que le diaspore apparaît en Arkansas et en inde. Le titane est exprimé sous forme d'anatase,
sur les roches volcaniques basiques et les schistes. L’hématite, la goetite, la kaolinite et les oxydes de
manganèse sont également présents.
Il existe un lien étroit entre les gîtes et la surface topographique : la bauxite pauvre en fer se situe
dans les dépressions de la surface des sédiments mésozoïques, tandis que la bauxite riche en fer (>
15 % Fe2O3) se situe sur les crêtes de la surface pré-pliocène. Dans la zone de transition, vers le bas,
la bauxite ferrifère rouge passe à un minerai à ciment blanc pauvre en fer, puis à une bauxite
pisolitique à noyau rouge et auréole blanche dans un ciment blanc, et enfin à la bauxite blanche.
D'autre part la bauxite blanche est surmontée par un grès riche en matières organiques, tandis que la
bauxite rouge est recouverte par un sable sans matières organiques.
La matière organique modifiant Ie Eh et Ie pH des eaux de drainage, les bauxites à faible teneur en fer
proviendraient du lessivage des bauxites préexistantes riches en fer. Ceci s’accompagne de la
précipitation de l’alumine et du lessivage du quartz.
Ceux-ci se développent dans les régions intertropicales, notamment en Guinée et au Brésil. Dans le
sud-est du Brésil, on connaît quatre gisements de ce type (J.J. TRESCASES et A. MELFI, 1975)
La roche-mère est constituée par des faciès alcalins d'âge crétacé-tertiaire, dans un paysage aplani ou
ondulé dominé par des reliefs de plus de 2 mètres. Cette roche-mère est constituée essentiellement
de feldspaths potassiques et de feldspathoïdes avec, accessoirement, du pyroxène et du mica.
La bauxite existe aussi bien sur les versants en pente forte des secteurs montagneux que sur les
plateaux peu ondulés.
Sur les versants à forte la roche mère passe brutalement de la bauxite à gibbsite jaune, friable, très
légère et poreuse à de la bauxite plus dense, la structure de la roche étant toujours conservée’
Un horizon de bauxite nodulaîre, épais de 0 à 1 m sur les profils de montagne, de 2 à 6 m sur les profils
de plateaux, à matrice argileuse ou bauxitique, recouvre les niveaux bauxitiques proprement dits.
Dans les deux cas, la bauxitisation est un processus direct, rapide. L'horizon kaclinique, sans structures
conservées, sous le minerai iso-volume, montre que, sur les plateaux, la bauxitisation n'est pas un
processus actuel, l'évolution récente étant de type monosiallitique.