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Objectif général : Donner les bases permettant de comprendre les processus physiques et
chimiques par lesquels sont mobilisés et transformés les matériaux de la surface terrestre
Objectifs spécifiques :
- Etudier les phénomènes d’altération superficielle,
- Comprendre les actions des différents agents externes,
- Faire le lien entre les processus et les résultats de modifications de la surface terrestre
Etude des réactions roches – atmosphère, c’est-à-dire les processus d’altération des roches
à la surface de la Terre (altération supergène ou météorisation) et les résultats en fonction
des climats.
Comprendre les processus développés par les agents géodynamiques externes et faire le
lien avec les résultats de leurs diverses actions :
- actions géologiques de la gravité, – du vent, - des cours d’eau, - des eaux souterraines, -
des lacs, - des glaciers, - des mers ou océans (sur leurs interfaces avec les continents).
1
4 - Connaître les différentes Chapitre II – Action de la gravité
modalités de mouvements de – Entraînement par chute
terrains liés à la gravité, – Entraînement par glissement
- Comprendre l’importance de – Tassement et effondrement
l’étude de ces mouvements
5 - Comprendre les circulations Chapitre III – Action du vent
atmosphériques - Quelques aspects des circulations
- Connaître les processus atmosphériques
géologiques liés aux vents – Actions géologiques des vents
6 - Comprendre le cycle de Chapitre IV – Les cours d’eau
l’eau – Notions de cycle de l’eau et de l’hydrosphère
- Distinguer les différentes – Actions des eaux de ruissellement
formes d’érosion liées aux
eaux sauvages
7 -Définir les différentes formes Chapitre IV
d’érosion dans un cours d’eau – Action érosive des cours d’eau
- Caractériser les dépôts – Sédimentation fluviatile
alluvionnaires – Rôle géologique des cours d’eau
- Reconnaître l’importance
géologique des cours d’eau
8 - Distinguer les différents Chapitre V – Les lacs
types de lacs – Origine et types des lacs
- Donner les caractéristiques – Sédimentation lacustre actuelle
des sédiments lacustres – Dépôts lacustres anciens
- Comprendre les risques de Chapitre VI – Les eaux souterraines
pollution des lacs – Nappes et puits
- Définir les formes de – Circulations des eaux souterraines
réservoirs d’eau souterraine – Morphologie karstique
- Reconnaître les résultats de
l’action des eaux souterraines
9 - Définir les différents types Chapitre VII – Les glaciers et les
de glacier phénomènes périglaciaires
- Comprendre les – Différents types de glaciers
mouvements des glaciers de – Description et mouvements de glaciers
montagne et leurs actions – Erosion, transport et dépôts glaciaires
érosives – Anciennes glaciations
- Donner les caractéristiques – Phénomènes périglaciaires
des dépôts glaciaires
- Comprendre les
phénomènes périglaciaires
10 - Définir les différents Chapitre VIII - La mer et ses actions
mouvements de l’eau de mer géologiques
- Donner les caractéristiques – Caractères du milieu marin
du milieu marin
11 - Comprendre les diverses Chapitre VIII
formes de rivages marins – Transport et érosion marine
- connaître les différents – Sédimentation marine
milieux de sédimentation
marine
12 Connaître les causes et les Chapitre VIII
2
conséquences de l’érosion – Un cas d’érosion côtière : le golfe du Bénin
côtière dans le golfe du Bénin
Bibliographie :
L. Moret – Précis de géologie. Editions Masson et Cie (1967)
J. Dercourt et J. Paquet – Géologie objet et méthode. 8è éditions Dunod (1994)
A. Foucault et J.-F. Raoult – Dictionnaire de géologie. 3è éditions Masson (1992)
C. Pomerol, I. Gagabrielle et M. Renard – Eléments de géologie. 12è éditions Dunod (2002)
R. Trompette – La Terre une planète singulière. Editions Belin (2003)
F. Michel – Roches et paysages, reflets de l’histoire de la Terre. brgméditions Belin (2005)
S. Marshak – Terre, portrait d’une planète. 2è édition Nouveaux Horizons, de boeck, Paris
(2014)
Sites internet :
http://www.objectif-terre.unil.ch/
http://www. geology ucdavis.edu
3
Sommaire
Introduction générale
4
Introduction générale
Dès lors que les roches affleurent, elles interagissent avec l’air et l’eau et subissent l’altération
ou météorisation. Elles se désagrègent physiquement et chimiquement. Ainsi se forme un
« vernis » superficiel d’épaisseur variable, le sol, recouvrant la roche-mère. La météorisation
(weathering) ou altération supergène fait donc référence à la combinaison de processus qui
désagrègent et corrodent la roche solide et qui finissent par la transformer en sédiment.
La convection dans l’atmosphère génère du vent, de la pluie et de la neige. Les eaux
courantes, la glace et l’air érodent et transportent les sédiments jusqu’à leur site de dépôt. Le
lessivage par les eaux d’infiltration entraine la désorganisation du sous-sol. Les vagues
assurent le transport du sable sur les plages et sculptent les côtes. Tous ces phénomènes
impliquent donc l’action de la pesanteur et l’intervention d’agents de l’atmosphère, de
l’hydrosphère et des êtres qui sont à l’origine des processus dont les résultats sont :
1- l’élaboration des roches exogènes et
2- le changement continuel de la physionomie de la surface terrestre.
L’étude des divers processus en relation avec leurs résultats constitue la géodynamique
externe (géo = Terre, dynamique = force, externe = surface terrestre).
5
Chapitre I
Un massif rocheux n’est jamais absolument compact et homogène. Il présente des surfaces de
discontinuités assimilables à des points de faiblesse à toutes les échelles. Ce sont (fig. 1) :
- les joints sédimentaires ou plans de stratification liés à des arrêts de sédimentation et
des modifications de conditions de dépôt ;
- les failles, les diaclases et les fissures dues à des contraintes développées dans la
lithosphère ;
- les pores, les joints inter-grains définissant la structure et la texture des roches ;
- les plans de clivage des roches (plans de foliation ou de schistosité des roches
métamorphiques) ou des minéraux.
Plan de stratification
6
Ces discontinuités qui peuvent passer inaperçues, fragilisent la roche et constituent autant de
voies ouvertes à la circulation de l’eau et de l’air qui seront à l’origine des réactions
chimiques.
Les roches étant généralement formées par des assemblages de minéraux, leur vulnérabilité à
l’altération est fonction à la fois de celle des minéraux et de la structure de la roche. A
sensibilité égale des minéraux, les roches à gros grains (ex. pegmatites) sont plus altérables
que celles à grains fins (ex. aplites).
A cause de leur abondance dans les roches (95% du monde minéral), les silicatés ont servi de
base pour une échelle de sensibilité des minéraux à l’altération dite échelle d’altérabilité de
Goldich (fig.2).
- Olivine Plagioclases Ca +
Augite Plagioclases Ca Na
Hornblende Plagioclases Na Ca
Stabilité Biotite Plagioclases Na
Température de
Feldspaths potassiques cristallisation
Muscovite
Quartz
+ -
Fig. 2 : Ordre de stabilité croissante des minéraux les plus communs (échelle de Goldich)
En prenant en compte la stabilité relative de tous les minéraux à la surface terrestre on obtient
la figure 3 :
Météorisation Le moins
la plus rapide Halite stable
Calcite
Olivine
Plagioclase calcique
Pyroxène
Amphibole
Plagioclase sodique
Biotite
Orthoclase (feldspath potassique)
Muscovite
Argile (plusieurs types)
Quartz
Météorisation Gibbsite (hydroxyde d’Aluminium)
la moins Le plus
Hématite (oxyde de fer)
rapide stable
Fig. 3 : stabilité relative des minéraux à la surface terrestre (d’après S. Marshak, 2014)
7
Face au déséquilibre thermodynamique supergène, on peut dire, en tenant compte seulement
des minéraux essentiels, que leur vulnérabilité est en sens inverse de la série de Bowen. Les
quatre minéraux ferromagnésiens sont plus altérables que ceux qui les suivent dans la série de
Bowen.
L’olivine et les autres péridots donnent fréquemment des serpentines. Les pyroxènes (augites
en particulier) donnent l’ouralite (amphibole fibreuse). Les amphiboles se transforment en
amiante ou asbeste. La biotite donne la chlorite.
A l’opposé, le quartz est quasi inaltérable. Cependant, il est légèrement soluble dans l’eau,
surtout si elle est alcaline. Il en est de même de la muscovite qui toutefois, par hydrolyse et
élimination des bases, donne des vermiculites ou hydromicas.
De même, le degré d’altérabilité des feldspaths varie suivant leur composition. Il augmente de
l’orthose (peu altérable) aux plagioclases dont la vulnérabilité s’accroît de l’albite à
l’anorthite.
Les minéraux qui sont les produits de réactions de météorisation (ex. : hématite) sont parmi
les plus stables.
Remarque : Tous les minéraux ne subissent pas les mêmes processus d’altération. Ainsi, les
minéraux mafiques sont altérés par oxydation, les minéraux felsiques par hydrolyse, les
carbonates et les sels par dissolution. Les oxydes minéraux ne s’altèrent pas du tout.
L’altérabilité définie plus haut pour les minéraux silicatés dépend de leur composition
chimique. Les différentes espèces sont insolubles dans l’eau mais il est possible de mettre en
évidence une certaine solubilité différentielle du fait du comportement de certains éléments
chimiques (on a remarqué depuis longtemps que les feldspaths pulvérisés s’altéraient dans
l’eau pure en lui communiquant une certaine réaction alcaline).
La molécule d’eau se comporte comme un dipôle (fig. 4) dont la force d’attraction vis-à-vis
d’un ion détermine sa solubilité. Or cette force d’attraction dépend du potentiel ionique z/r (z
= charge de l’ion, r = rayon ionique).
Le diagramme de Goldschmidt (fig.5) définit la position des ions et de leur comportement vis-
à-vis de la molécule d’eau. Trois domaines sont distingués :
8
RAYONS (Å)
2
1,8 Cl CATIONS
Cs SOLUBLES
1,6
Rb
O
1,4 OH
F K
1,2
1,0
Na Ca
HYDROLYSATS
0,8 Mn
Fe
0,6 Mg Fe Ti
Al
0,4
Si PS
0,2
Ces cations précipitent alors à l’état d’hydroxydes insolubles à l’origine des gîtes métallifères
résiduels (bauxite pour Al).
9
-
Du fait du potentiel ionique élevé, l’ion exerce une forte attraction sur O , provoque la rupture
du dipôle et la libération d’ions H+.
C’est le cas, par exemple, des carbonates CO32-, des sulfates SO42-, des phosphates PO43- et de
SiO44-. Ces oxyanions solubles seront aussi évacués par les eaux vers l’océan où ils se
combinent avec les cations solubles (Ca2+ principalement) pour donner les roches
sédimentaires chimiques ou biochimiques.
Du point de vue chimique, la météorisation apparaît donc comme un processus qui sépare une
phase résiduelle (les hydrolysats) et une phase mobile (cations et oxyanions solubles).
Fig. 6 : Bloc attaqué par la désagrégation liée aux variations de températures journalières en
climat chaud et sec (thermoclastie)
10
- Par contraction lors du refroidissement de la lave, il se forme un réseau plus ou moins
régulier de fissures de retrait conduisant à la prismation des coulées (voir orgues basaltiques
en GSC 111).
L’eau qui pénètre dans les fissures exerce une action de dissolution intense dans les calcaires
(cf. processus chimiques). Lorsqu’elle est chargée de sels, ceux-ci, après dessiccation et
réhydratation, augmentent de volume. Ils exercent ainsi une pression susceptible de
désagréger les grains : c’est l’haloclastie. Ce phénomène actif surtout à la côte conduit au
développement d’alvéoles et de taffonis.
c) – Action d’impacts
On peut citer :
- les impacts de grosse météorites entrainant la pulvérisation de la roche ; c’est
l’exemple du Meteor Crater en Arizona (USA), avec 1200m de diamètre et 200m de
profondeur résultant de l’impact d’une sidérite de 50m de diamètre, il y a environ
50.000 ans),
- les impacts des gouttes d’eau de pluie (splash),
- les impacts de foudre à l’origine des fulgurites.
Les plantes supérieures participent à la dislocation des roches en grossissant leurs racines dans
les fissures et diaclases. Aussi, les animaux fouisseurs, vers de terre, tortues contribuent à la
météorisation.
L’Homme accentue l’altération physique par les divers travaux de génie civil (fondations,
routes, chemins de fer, carrières, forage) et d’exploitation des ressources naturelles.
a) – Les agents
- L’eau
Son action est la plus importante. Elle se trouve à la base de toute altération exogène des
roches.
- L’oxygène
Il provient de l’air ou de la réduction d’oxydes. Il provoque l’oxydation et transforme les
sulfures en sulfates.
- Le CO2
Il renforce l’action de l’eau et permet en outre le départ facile des bases sous forme de
carbonates ou de bicarbonates solubles. A cause de l’activité végétale, sa pression relative
dans le sol est 3 à 5 fois plus élevée que dans l’atmosphère.
- Les acides
Secrétés par les bactéries et par les racines des végétaux ou provenant de la matière organique
putréfiée, ce sont des agents les plus actifs avec les pluies d’orages riches en HNO3 et les
fumées des villes. L’action des végétaux inférieurs s’apparente à celle des acides. Les lichens
par exemple décomposent directement la roche dont ils tirent leur alimentation.
11
- Les plantes supérieures
Elles ont à la fois une action destructive (action mécanique de leur racines et secrétions) et
protectrice des sols (à l’aide du couvert végétal). Elles agissent aussi par production d’humus
qui peut accentuer l’altération (humus type Mor) ou, au contraire, la freiner en agrégeant le
sol (humus type Mull).
- Le facteur thermique
Lié aux climats, il est important du fait que la vitesse des réactions de décomposition double
chaque fois que la température s’élève de 10°C.
- Les conditions de drainage et de circulation des eaux
Aussi importantes, elles contrôlent l’intensité de l’altération. Plus celles-ci sont intenses, plus
les roches s’altèrent rapidement par lessivage continuel. L’altération est freinée dans les
déserts où l’eau est rare et où les alcalis donnent rapidement une croûte protectrice de
carbonates.
Les conditions de drainage et de circulation sont déterminées par la topographie. Ainsi, les
terrains en pente sont moins sensibles à l’altération chimique que les terrains plats où l’eau
séjourne longtemps au contact des roches.
- La dissolution
Elle peut se faire sans changement de la composition chimique du minéral (ex. halite = NaCl).
Mais, le plus souvent, il y a transformation totale du minéral. C’est ainsi que l’eau chargée de
CO2 décompose facilement les carbonates de calcium selon la réaction :
Le bicarbonate en solution dans les eaux est entraîné dans un cycle sédimentaire pour donner
des roches calcaires. Lorsque les calcaires en dissolution contiennent des argiles (calcaires
argileux, marnes), celles-ci s’accumulent en surface après le départ de la calcite en donnant
des argiles résiduelles de décalcification (cf. morphologie karstique, chapitre VI).
- L’oxydation
L’oxygène de l’air humide intervient pour transformer les carbonates de fer (sidérite =
FeCO3) et les sulfures de fer (pyrite = FeS2, chalcopyrite = Ca2S, Fe2S3) en oxydes ou en
hydroxydes.
2FeS2 + 19/2 O2 + H2O 2FeSO4 + 2SO42- + 2H+ Fe2O3 H2O (limonite) + 4SO42-
De nombreux gîtes métallifères ont ainsi leur partie supérieure transformée en une croûte de
couleur brunâtre appelée « chapeau de fer ».
- L’hydratation
C’est la fixation de l’eau par certains minéraux.
12
- L’hydrolyse
Le mécanisme même de l’hydrolyse peut se comprendre si l’on considère un minéral donné,
comportant des fissures par lesquelles l’eau pénètre. Ainsi, entre le milieu cristallin et l’eau, il
s’établit un échange d’ions conduisant à l’instabilité de la charpente du minéral.
D’une manière générale, suivant le degré de dissociation de l’eau en OH- et H+, l’on peut
distinguer deux stades dans l’hydrolyse des silicates.
Ce stade est dit sialitique parce que la liaison Al-Si est conservée.
Ce stade est caractérisé par le départ total du silicium. Le résidu qui reste sur place est
l’hydroxyde d’Aluminium. Si la roche comporte des minéraux ferromagnésiens le fer va
également se concentrer sur place. C’est pourquoi ce stade est dit allitique ou ferrallitique.
Fig. 7 : Représentation schématique des structures des minéraux argileux (projection sur un
plan perpendiculaire aux feuillets) – co : couche d’octaèdres, ct : couche de tétraèdres, ei :
espace interfoliaire où peuvent se placer divers cations (d’après G. Millot).
13
Dans le stade ultime (climat tropical humide ou équatorial), toute la silice est lessivée. On
obtient la gibbsite (Al(OH)3) dans laquelle Si/Al = 0 : c’est l’allitisation ou la ferralitisation
ou la latéritisation.
gibbsite (hydroxyde).
2500
Zone boréale Zone tempérée Ceinture Zone tropicale
40 désertique 2000
Taïga Feuillus Steppe Savane Forêt pluviale
30 1500
Température
20 1000
10 500
Équateur
0
Pôle
Substratum cristallin
phyllite 2/1
Roche en voie de
décomposition ou de Kaolinite
désagrégation
phyllites 2/1
ou silice résiduelle (placages) Gibbsite - kaolinite
Épaisseur de la couche d’altération
14
1 – Importance du climat
Les différents facteurs ou processus étudiés dépendent étroitement du climat (fig. 8 et 9).
Ainsi, en climat froid, la désagrégation mécanique par gel constitue l’essentiel de l’altération.
La décomposition chimique, très faible, se résume à l’action des acides conservés dans la
neige et à l’entraînement de l’Aluminium par les complexes organiques non ionisables : C’est
la chéluviation
En climat tempéré les facteurs d’altération sont nombreux mais leur puissance est faible.
L’hydrolyse des minéraux ne dépasse pas le stade sialitique.
Température et pluviosité font que les climats tropical et équatorial sont beaucoup plus
agressifs que les climats froids et secs. La désagrégation mécanique est très faible. La
décomposition chimique, très active, donne des zones d’altération pouvant atteindre parfois
100 mètres de profondeur (fig. 8). L’hydrolyse des minéraux atteint le stade de ferralitisation.
Fig. 9 : Caractères géochimiques des principaux types d’altération en fonction d’un climat de plus en
plus chaud (zones boréales à équatoriales). Les flèches indiquent l’intensité du lessivage de Al2O3 ou
de SiO2
En climat tempéré :
- Quartz et muscovite donnent quartz + muscovite ;
- la biotite s’hydrate, se gonfle et commence à perdre son fer ;
- les feldspaths s’hydrolysent et deviennent friables et farineux.
L’ensemble correspond à une matrice argileuse contenant du quartz et de la muscovite intacts
et dans laquelle nagent des boules de granite inaltérées. Cet ensemble constitue une arène
granitique (fig. 10).
15
surmonte une zone argileuse plus ou moins tachetée d’oxydes de fer (la lithomarge). Cette
argile va passer progressivement à une cuirasse latéritique où se concentrent les hydroxydes
de fer et d’aluminium (fig. 11 et 12).
(Latérisation)
Enclave
kaolinique
Accumulation
Fe2O3 d’hydroxydes
Lithomarge
(Kaolinisation)
SiO2
+
bases
Roche
mère
Survient une modification climatique, avec destruction du couvert végétal qui jouait le rôle de
« filtre séparateur ». Le manteau latéritique devient une proie de l’érosion. Les fleuves roulent
une eau boueuse entraînant une superposition des sédiments ferrugineux ou bauxitiques aux
calcaires. Sur le continent les roches sont rapidement dénudées et les sédiments deviennent
plus détritiques et grossiers. Une telle rupture d’équilibre climatique et, par suite biologique
est appelée rhexistasie.
La théorie en insistant sur les ruptures d’équilibre biologiques peut s’appliquer, avec bonheur,
aux aires stables et présente le mérite d’attirer l’attention sur les processus d’altération
superficielle des roches. La météorisation et la pédogenèse qui, en mobilisant les constituants
minéraux des roches à l’abri du couvert végétal, apparaissent ainsi comme les facteurs
essentiels de l’érosion et de la sédimentation. La théorie montre que l’analyse de séries
sédimentaires des zones marines permet de remonter au type d’altération du continent voisin,
donc d’avoir une idée du climat qui y régnait.
a) – Structure
Elle dépend des circulations aqueuses qui favorisent les dissolutions ou les précipitations des
produits solubles. Ces circulations sont responsables de la formation des niveaux appelés
horizons (fig. 12). Ce sont de haut en bas :
- Les horizons éluviaux, notés A, ils sont caractérisés par la dissolution et l’entraînement vers
le bas de certains composés chimique solubles ou colloïdaux. C’est le phénomène de
lessivage ou éluviation. On distingue A0, A1, A2, ….
- Les horizons illuviaux, notés B, ils sont caractérisés par la concentration des substances
solubles entraînées vers le bas par les eaux d’infiltration. Le phénomène d’accumulation
prend le nom d’Illuviation. On distingue B1, B2, B3, ….
17
- Les horizons de roches mères, notés C (C0 pour la roche mère en voie d’altération et C pour
la roche mère saine).
L’ensemble de la séquence verticale (différents horizons de haut en bas) est appelé profil du
sol ou profil pédologique.
- Dans les régions à saisons sèches peu marquées, le phénomène de lessivage est important.
La structure du sol est de haut en bas celui des figures 12 et 13.
L’importance du lessivage entraîne la perte d’une bonne partie de leur fertilité.
- Dans les régions à saisons sèches très marquées, les circulations aqueuses remontent par
capillarité en entraînant les substances solubles vers le haut. Dans ce cas on obtient une
inversion des horizons A et B.
Parfois, en raison de l’alternance régulière des saisons, lessivage et capillarité s’équilibrent
donnant naissance à des sols sans horizons déterminés, généralement très riches.
Horizons Horizons
C Roche mère,
limon calcaire
- Enfin, à la différence des sols éluviaux, on a des sols dits transportés. Ce sont les sols
d’éboulis et de coulées, les sols alluviaux, les sols glaciaires, les sols lacustres et les sols
éoliens (dépôts de poussière en bordures des déserts).
La diversité des sols dépend de plusieurs facteurs prévalant lors de leur formation :
- le climat (cumul des précipitations, distribution des précipitations pendant l’année et
amplitude moyenne des températures au cours de l’année déterminent le taux et la quantité
d’altération chimique et de lessivage qui se produisent à un endroit donné),
- la composition du substrat (le basalte donne un sol plus riche en fer que le granite)
- la raideur de la pente
- le drainage,
18
- le temps
- le type de végétation
Tous ces facteurs expliquent l’existence de plusieurs systèmes de classification des sols. Mais,
la nature du sol dépend plus étroitement de la nature de la roche mère et du climat. La
végétation joue un rôle non négligeable par production de la matière organique qui est
primordiale. Elle forme des complexes argilo-humiques qui déterminent la structure du sol.
Lorsque l’humus se forme en milieu biologiquement actif et très aéré, il se mélange
intimement avec la matière minérale et constitue un mull. Au contraire le mor (ex. tourbières)
est un humus brut, peu transformé et peu minéralisé, d’un noir intense et fortement acide (pH
= 3,5 à 4,5).
19
Chapitre II
Action de la gravité
Les moteurs de l’érosion, du transport puis du dépôt des éléments de la lithosphère rendus
mobilisables par les processus de désagrégation ou d’altération évoqués plus haut (chap. I)
sont, sur les continents, la pesanteur (gravité) et l’énergie solaire. Les agents sont le vent, les
eaux courantes et la glace.
La gravité est une force à distance d’attraction qu’une masse exerce sur une autre. Lorsque la
gravité agit sur objet mais qu’elle ne peut pas le faire bouger, cet objet a une énergie
potentielle gravitationnelle. Ainsi, par exemple, un rocher qui repose au sommet d’un versant
possède une énergie potentielle gravitationnelle (fig. 14). S’il tombe, l’énergie potentielle se
transforme en énergie cinétique, énergie du mouvement. Déposé plus bas, le rocher a moins
énergie potentielle.
La gravité entraîne donc le déplacement des matériaux élaborés sous le seul effet de la
pesanteur. Ce déplacement revêt trois aspects dont les deux premiers sont les principaux :
l’entraînement par chute, par glissement et les tassements ou effondrement.
Fig. 14 : Concept d’énergie potentielle gravitationnelle. L’énergie potentielle augmente lorsque l’on
gravit la colline
Il se produit chaque fois que la pente naturelle est supérieure à la pente limite d’équilibre. Les
dépôts de gravité sont constitués essentiellement par du matériel grossier, de forme anguleuse
due à l’absence de transport.
1 – Les éboulis
Ils sont formés de blocs tombés individuellement et accumulés au même endroit sous la forme
d’un demi-cône tapissant les versants de montagnes et les bases des collines. Les plus gros
éléments entraînés par leur poids vont plus loin, ce qui aboutit à un granoclassement inverse.
2 – Les éboulements
Ils résultent d’un écroulement en masse (éboulement ≠ écroulement). Il n’y a donc pas de
granoclassement. Les éboulements sont souvent dus à l’existence d’un surplomb
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d’escarpement ou d’érosion différentielle que l’élargissement des diaclases et joints détache et
fait écrouler (fig. 15).
Fig. 15 : Eboulement rocheux à partir d’un massif fissuré et diaclasé et écroulement en masse suivant
une fracture FF.
Exemple d’éboulement :
- Eboulement du Flimserstein (Suisse) en 1939 (fig. 16) ;
- Eboulement du Huascaran au Pérou (1970) : suite à un séisme, une immense masse de
rochers (8 à 10 millions de m3) se déplace sur un front de 3 km, provoque un recouvrement de
8 à 12 mètres, sur plusieurs Km2, à une vitesse d’environ 400 Km/h ;
- Eboulement de Fazao en 1979 ou de Kpéwa (préfecture d’Assoli) en 1983, un bloc de
plusieurs tonnes composant un relief ruiniforme perdit son équilibre et dévala la pente sur un
dénivelé de 150 m entraînant dans son voyage plusieurs autres blocs.
Une grande partie des blocs et fragments déposés au pied des éboulis et des éboulements est
reprise par les cours d’eau, les glaciers ou la mer. C’est la principale source des galets.
21
II – L’entraînement par glissement
1 – Conditions favorisantes
2 – Types de glissements
La masse de roche et/ou de régolithe détaché ne se désintègre pas en un amas de débris mais
reste, au contraire, relativement cohérent donnant l’aspect en « bloc ». Ce bloc se détache au
niveau d’un plan de rupture généralement courbe et concave vers le haut (fig. 17). L’extrémité
amont d’un plan de rupture forme une tête d’escarpement qui constitue une nouvelle paroi de
falaise.
Fig. 17 : Coupe transversale d’un glissement de terrain ou slump. Ce déplacement lent désintègre la
roche en une masse relativement cohérente.
22
La vitesse de déplacement de la masse est de l’ordre de quelques mm/jour à plusieurs dizaine
de m/minute. Certains décollements sont brusques entraînant une grande masse de terrains à
partir d’une fissure amont ou d’une couche argileuse à la base (fig. 18).
Les glissements s’observent fréquemment sur les pentes fortes de montagnes en bordure de
falaise et le long des talus de routes stabilisés.
Fig. 18 : Glissement en masse d’un massif rocheux selon le plan PP qui le sépare du substratum
argileux.
Sous les climats tempérés, la partie supérieure du sol gèle pendant l’hiver, mais elle dégèle
dès le début du printemps suivant. Comme le volume de l’eau augmente de 9,2% quand elle
gèle, le sol saturé d’eau et la roche fracturée sous-jacente se dilatent et les particules de
régolithe (sol composé de fragment de roche) se déplacent perpendiculairement à la pente en
hiver. Lors de la fonte printanière, l’eau redevient liquide et la gravité fait retomber les
particules verticalement. Celles-ci migrent dès lors légèrement vers l’aval (fig. 19). Ce
mouvement graduel du régolithe vers l’aval s’appelle la reptation. Ce phénomène, fréquent
dans les régions au sous-sol argileux en climats froids ou après de fortes pluies, se traduit
parfois, sur les pentes, par la courbure vers le bas de couches stratifiées (fauchage, fig. 20).
Dans les régions arctiques ou de haute altitude, le régolithe gèle et se solidifie sur une grande
profondeur. Lors du bref dégel estival, seul 1 à 3 m supérieurs du sol dégèle. L’eau de fonte
ne pouvant s’infiltrer dans le sol gelé en permanence ou pergélisol (permafrost), la couche
détrempée et fragilisée subit un fluage vers l’aval sous forme de nappes qui se superposent.
23
Les géologues appelle ce type de phénomène caractéristique des régions de toundra la
solifluxion (ou solifluction).
Un autre type de mouvement de transport en masse se produit dans les régions froides, au sein
des glaciers rocheux. Ceux-ci sont constitués d’un mélange de fragments de roches enchâssés
dans une matrice de glace (brèches cimentées par la glace). Comme la glace est très fragile, la
masse combinée de roche et de glace d’un glacier rocheux peut s’écouler lentement vers le
bas de pente. Les glaciers rocheux se forment soit par percolation de neige ou de pluie au sein
d’une accumulation de débris rocheux qui se sont entassés au-dessus d’un pergélisol à la base
d’une falaise, soit par fusion progressive d’un glacier contenant déjà des débris de roche en
abondance.
Les coulées de boues représentent des mises en mouvement de sols ou de régolithes épais
résultant de l’altération à long terme de roches aux flancs abrupts de collines. A la suite de
pluies particulièrement intenses les altérites se transforment en pâtes de boue ou de débris qui
s’écoulent vers l’aval. La vitesse du mouvement dépend de l’angle de la pente et de la teneur
en eau. Moins visqueuse et sur une pente raide, une coulée peut atteindre 100 km/h. Les
coulées suivent typiquement les chenaux de rivières pour se propager vers l’aval et s’étalent
en bas de pente formant un lobe.
Des coulées de boues particulièrement dévastatrices dévalent les vallées de rivières bordant
des volcans. Ces coulées de boues appelées lahars ou laves torrentielles sont constituées d’un
mélange de cendres volcaniques issues de nuages pyroclastiques. Elles intègrent aussi l’eau
issue de neige et glace qui fondent au cœur d’un volcan ou qui sont issues de précipitations
intenses.
L’un des lahars les plus destructeurs s’est produit le 13/11/1985 dans les Andes en Colombie.
L’éruption majeure fit fondre dans la nuit l’épaisse couverture neigeuse qui recouvrait le
volcan, créant un mélange d’eau chaude et de cendres. Le lahar bouillonnant s’engouffra dans
la vallée et balaya la ville toute proche d’Armero en sommeil en tuant 20.000 résidents sur les
25.000.
24
- les slumps (déplacement d’un bloc plus ou moins cohérent),
- les coulées clastiques (pâte visqueuse de blocs flottant dans une boue) et
- les courant de turbidité (nuage de sédiments en suspension dans l’eau et se déplaçant à
proximité du fond marin).
Ces déplaces ment en masse se produisent sur les versants sous-marins qui longent les volcans
de points chauds et les limites de plaques où l’activité tectonique génère des mouvements
d’importantes masses de matériau. Les slumps sous-marins sont susceptibles de déclencher
des tsunamis.
Les mouvements de transport en masse se produisent parce qu’au départ les roches de la
croûte sont affectées par les diaclases et les failles. Ces roches sont ensuite très fragilisées par
la météorisation. Elles peuvent dès lors s’effondrer en réponse à la force de gravité terrestre.
La mise en mouvement s’effectue sur des pentes instables où les glissements sont probables à
cause de la rupture d’équilibre entre la force de gravité et la résistance au déplacement,
équilibre lié à la pente. Ce sont les chocs naturels ou anthropiques (secousse sismique, pluie
exceptionnelle, passage d’un camion, souffle d’une explosion au sein d’un chantier) qui
peuvent déclencher le déplacement.
1 – Tassements différentiels
Ils sont provoqués par le poids des constructions sur des formations de structure hétérogène. Il
en résulte l’écroulement ou l’inclinaison des édifices (exemple du bâtiment de 3 étages du
quartier Didawrè à Sokodé). Les tassements peuvent concerner toute une agglomération par
suite d’une exploitation exagérée d’une nappe souterraine (ex. Mexico).
Ce sont des entonnoirs dus à la chute de toits de cavités : anciennes carrières souterraines ou
vides récents provoqués par la dissolution de roches salines (gypse en particulier) dans la zone
de battement des nappes.
Des effondrements peuvent se produire par suite de la liquéfaction de sédiment en réponse à
un tremblement de terre. Au sein des couches de sable ou de limon humide, le tremblement du
sol peut causer le regroupement des grains entraînant l’augmentation de la pression de l’eau
dans les pores. De ce fait, la friction qui maintenait les grains en place diminue brusquement,
et les sables et limons humides forment une boue liquide. La perte brutale de la cohésion d’un
sédiment sableux humide en réponse à un tremblement du sol s’appelle la liquéfaction. Ce
phénomène peut provoquer l’affaissement de fondations et le basculement de bâtiments.
25
Chapitre III
Action du vent
Équateur
26
Altitude (km)
F 60° polaires
H alizés ou
trade winds
Équateur Pot-au-noir
ou doldrums
Fig. 23 : Cartographie de la circulation atmosphérique dans l’hémisphère nord. Les vents sont déviés
vers leur droite par la force de Coriolis
Au niveau de la tropopause (haute altitude) l’air chaud monte dans la zone équatoriale et son
refroidissement l’amène à s’abaisser progressivement au cours de son cheminement vers les
pôles. A cause de la force de Coriolis, ce flux d’air équatorial méridien engendre deux flux
qui acquièrent rapidement une direction W-E dans l’hémisphère nord : ce sont les jet-streams
tropical et polaire.
2 – Cyclones et anticyclones
Ils résultent de l’enroulement des vents autour des centres de basse et de haute pression, sous
l’influence de la force de Coriolis (fig. 24). Ce sont donc des objets troposphériques qui
seraient engendrés par les oscillations des jet-streams dans la tropopause.
27
Cyclone ou dépression Anticyclone
dépression
Les cyclones tropicaux (ou typhons et hurricanes) naissent de l’interaction entre l’atmosphère
et un océan chaud (27°C ou plus). Ils sont beaucoup plus énergiques, associés à d’abondantes
précipitations et à des vents violents (200 km/h ou plus ; voir échelle Saffir-Simpson).
Alimentés en vapeur d’eau par l’océan, ils dépérissent et meurent lorsqu’ils envahissent les
continents. Les cyclones tropicaux ne se développent qu’en domaine océanique intertropical,
au sein de la cellule de Hadley. Ce sont des colonnes ascendantes d’air humides dont le sens
de rotation est commandé par la force de Coriolis. Le diamètre du tourbillon d’air humide est
de l’ordre de 400 à 500 km (petit pour un cyclone), avec un œil central de 20 km de diamètre,
dépourvu de nuages. Durant sa montée, l’air est refroidi et asséché ; sa masse volumique
diminuant, il redescend par la colonne verticale (œil du cyclone), contribuant à entretenir le
mécanisme et entrainant l’aspiration et l’élévation du niveau de l’océan.
La violence des vents et le haut niveau marin accentué par les marrées expliquent le caractère
destructeur des cyclones tropicaux. Leurs vitesses de déplacement varient de 20 km/h
(cyclone jeune) à 50 ou 60 km/h pour un cyclone adulte en bout de course. Leur durée de vie
est de quelques semaines, durant lesquelles ils peuvent parcourir jusqu’à 10.000 km. Leur
trajet grossièrement rectiligne est légèrement dévié par la force de Coriolis vers la droite dans
l’hémisphère nord et vers la gauche dans l’hémisphère sud.
L’action géologique du vent se manifeste surtout dans les régions dénudées où l’absence du
liant naturel des sédiments, l’eau liquide, rend les dépôts meubles facilement mobilisables :
déserts chauds, déserts froids, rivages de mers à marée etc. Le climat devient désertique
lorsque les précipitations sont inférieures à 25 cm/an.
Le vent est à la fois agent d’érosion et de sédimentation.
Le vent agit par son énergie cinématique (action de balayage ou déflation) aux effets
dramatiques lorsque la vitesse dépasse 100 Km/h, pouvant atteindre 300 Km/h dans le
28
tourbillon ou vortex des tornades les plus violentes. Il agit aussi par l’intermédiaire des
particules qu’il transporte (corrasion).
a) – La déflation
En balayant la surface meuble des plateaux des roches dures, le vent ne laisse apparaître
qu’une dalle rocheuse comme les hamadas sahariennes.
Lorsque le sol comporte des matériaux hétérométriques (ex. : sols alluviaux), la déflation
élimine, par vannage, les particules fines laissant sur place un désert de cailloux appelé reg
(fig. 25) occupant les 3/4 de la surface du Sahara.
Fig. 25 : Reg à cailloux de phtanite (Mauritanie) (phtanite = roche sédimentaire siliceuse et argileuse)
b) – La corrasion
Les particules transportées par le vent, en particulier les grains de quartz, agissent comme des
micro-burins façonnant une surface luisante, d’aspect gras (poli désertique). Ainsi les grains
façonnés par le vent sont généralement piquetés et mats, subsphériques (ronds-mats), avec
une exoscopie à croissants et des V de chocs.
Sur les cailloux de taille appréciable, les projections de grains réduisent les aspérités et
réalisent des facettes planes réunies par des angles émoussés (ventifacts). Les cailloux
tétraédriques à 3 faces exposées au vent (fig. 28.III) sont plus courants que les dreikanters (à
une base et 2 faces oblongues séparées par une arrête médiane).
Sur les roches à lits de dureté inégale alternant, la corrasion provoque une érosion
différentielle à l’origine des alvéoles (fig. 26), des trous ou cannelures ou des roches en
champignons (table du diable). Les roches tendres (sols argileux) sont entaillées de longues
rigoles donnant des yardangs (ou jardangs).
29
Fig. 26 : Alvéoles de bioturbations et stratifications obliques dégagées par corrasion dans un sable
2 – Sédimentation éolienne
Lorsque l’énergie du vent faiblit, les particules transportées se déposent. Les principaux
dépôts éoliens sont : les sables, les poussières ou lœss et les cendres volcaniques.
Les dunes sont des édifices éoliens hauts de quelques mètres à plus de 100 mètres. Le sable
qui les constitue est généralement siliceux, formé de grains de quartz, plus rarement du gypse
et assez fréquemment un sable calcaire (c’est un sable fin et sec). A l’origine d’une dune se
trouve un obstacle (relief, végétation) qui ralentit la vitesse du vent provoquant à l’aval (sous
le vent) le dépôt de grains de sable. La forme élémentaire qui en résulte est une barkhane (fig.
27 et 28) dont la convexité est tournée vers le vent (au vent).
Les barkhanes, très fréquentes dans les déserts chauds (Sahara), progressent de plusieurs
mètres par an, à condition que la direction du vent demeure constante. Plusieurs barkhanes
donnent les dunes transversales (fig. 27).
A l’échelle décimétrique c’est l’image des rides (ripple-marks) qui orne la surface des dunes
avec la même dissymétrie qui constitue un bon critère de polarité des paléovents après
fossilisation.
Des vents de direction variable édifient les dunes en étoile. Les ergs sont des assemblages
complexes de dunes sur plusieurs kilomètres.
Il faut distinguer :
- des dunes stationnaires des régions où le vent change de direction d’une saison à
l’autre (déserts),
- des dunes mobiles (ex. barkhanes, fig. 28) qui s’édifient dans des régions où un même
vent est dominant pendant toute l’année (désert et littoral).
30
Fig. 27 : Divers types de dunes (vues en plan). 1 = barkhanes, 2 = crêtes barhanoïdes, 3 = dunes
transversales, 4 = dunes longitudinales, 5 = dunes en étoile, 6 = dunes paraboliques
Fig. 28 : Les barkhanes vues en plan (I) et leur progression (II), cailloux à facettes (III), structure en
stratifications entrecroisées des sables dunaires (IV)
31
Au bilan, l’exportation moyenne annuelle de poussières de l’Afrique est d’environ 260
millions de tonnes (fig. 29). Les vents d’Ouest en rapportent 60 millions de tonnes sur le
continent. Au cours du trajet trans-océanique, la quantité de poussière en suspension dans
l’atmosphère diminue par chute des particules lourdes sur l’océan ; ce qui entraîne une
sédimentation sous-marine. La moitié du tonnage exporté tombe dans les premiers 1000 Km,
là où leur très forte densité dans l’atmosphère obscurcit le ciel, d’où l’expression
« Dunkelmeer » (mer sombre) du nom d’un navigateur allemand.
c) – Le lœss
Les chutes de poussières participent à la formation des croûtes et des sols. A l’échelle de
plusieurs dizaines de millénaires, ces dépôts cumulés représentent plusieurs mètres
d’épaisseur de poudre jaunâtre : le lœss.
Ces dépôts se font à la limite des grands glaciers ou au voisinage des déserts (Egypte,
Afghanistan). Ils renferment à la fois de l’argile, du sable et du calcaire. Les régions
recouvertes sont fertiles. Le calcaire dissout dans le lœss par les eaux d’infiltration
concrétionne dans les horizons illuviaux sous forme de « poupées ». Le lœss superficiel
décalcifié et plus sombre est appelé lehm (excellente terre à briques).
Le vent transporte aussi des cendres (en réalité poussières) volcaniques à la suite d’éruptions
explosives. En 1982, l’éruption du volcan mexicain El Chichon rejeta 500 millions de tonnes
de poussières, 17 millions de tonnes de soufre, plusieurs millions de tonnes d’azote ce qui
rendit l’hiver suivant plus rigoureux sur le continent américain. La triple explosion du
Krakatoa (Indonésie), en 1883, éparpilla dans l’atmosphère plus de 18 milliards de m3 de
cendre qui se répandirent sur une surface de 750.000 Km2. Des phénomènes semblables
eurent lieu très souvent au cours des temps géologiques.
L’augmentation de la radioactivité des glaces et des sédiments est liée aux explosions
atomiques après dispersion des nuages radioactifs par le vent sur toute la surface de la Terre.
On peut citer la dispersion d’éléments radioactifs libérés par l’explosion de la première bombe
expérimentale (16/07/45, au Nouveau-Mexique, USA) et le nuage radioactif qui recouvrit une
32
bonne partie de l’Europe après l’explosion de la centrale de Tchernobyl (Ukraine, 26/04/86).
Cette dernière explosion a entraîné l’élévation du taux de 137Cs de plus 500.000 fois à Paris au
2/05/1986.
Le rôle géologique du vent, longtemps envisagé comme mineur et vu à travers « les vents de
sables », doit être reconsidéré. Ce sont, en effet, des centaines de millions de tonnes de
poussières qui sont transportés chaque année par le vent, mobilisation qui joue un rôle
climatique, sédimentologique et pédologique non négligeable.
33
Chapitre IV
L’eau est le seul corps naturellement présent à la surface de la Terre sous ses trois états.
L’essentiel de l’eau terrestre est de l’eau salée occupant le volume des océans et des mers
marginales (environ 1340.106 Km3). L’eau douce ne représente que 3% du volume des eaux
salées. Elle se retrouve essentiellement sous forme de glace continentale et pour le reste sous
forme d’eau souterraine (tabl. 1).
Sous ses trois états, l’eau participe d’un vaste cycle (fig. 30). Le processus endothermique
d’évaporation se produit essentiellement à la surface des océans. La vapeur d’eau est
transportée au gré des vents, jusqu’au moment où le seuil de saturation est atteint. Il se forme
par condensation des gouttes d’eau ou des cristaux de neige, avec libération d’énergie dans la
troposphère.
Tableau 1 : Principaux réservoirs d’eau sur Terre (d’après P.H. Gleick, 1996 ; in S. Marshak -
Terre, portrait d’une planète- 2è édition 2014)
Réservoir d’eau Volume (Km3) % de l’eau totale % de l’eau douce
Océans et mers 1 338 000 000 96,5 -
Glaciers, calottes glacières, 24 064 000 2,05 68,7
neige
Eaux salées souterraines 12 870 000 0,76 -
Eaux douces souterraines 10 500 000 0,94 30,1
Pergélisol 300 000 0,022 0,86
Lacs d’eau douce 91 000 0,007 0,26
Lacs salées 85 400 0,006 -
Humidité du sol 16 500 0,001 0,05
Atmosphère 12 900 0,001 0,04
Marécages 11 470 0,0008 0,03
Fleuves et rivières 2 120 0,0002 0,006
Organismes vivants 1 120 0,0001 0,003
34
dans les sédiments de séquences inférieures du bassin des Volta). Elle dépend de plusieurs
facteurs comme la puissance des jets, la pente, la densité sèche, la perméabilité, la croûte de
battance, la présence de végétation.
– le ravinement
En terrain argileux, marneux ou schisteux, les eaux sauvages élargissent progressivement les
fissures en rigoles puis en chenaux parallèles qui fusionnent après et provoquent par recul
l’érosion régressive. Ce ravinement est à l’origine de paysages de « bad-lands » (fig. 31).
– Les lapiez
En pays calcaires, certains plateaux sont creusés de sillons profonds (centimétriques à
métriques) formant un réseau correspondant aux diaclases : ce sont des lapiez ou lapiaz.
Les eaux sauvages ont tendance à évacuer les matériaux les plus fins, les plus meubles ou les
plus solubles pour laisser en saillie les parties résistantes ou insolubles.
- Les cheminées de fées (fig. 32) apparaissent surtout dans les dépôts morainiques ou
volcaniques à forte hétérométrie. Leur développement est dû à une érosion linéaire liée au
ruissellement et non à la pluie (alignement des cheminées sur les crêtes de ravins parallèles).
- Les chaos des régions granitiques sont dus à l’entraînement de la matrice argileuse de
l’arène dégageant les boules non altérées, empilées en désordre.
- Les édifices volcaniques résultent du dégagement des anciennes cheminées ou necks, des
murailles de laves ou dykes.
- Les paysages ruiniformes se développent grâce à la différence de dureté des roches (exemple
des ruines quartzitiques d’Alédjo).
35
Fig. 31 : Paysage de bad-lands
Les eaux de pluie, après avoir ruisselé, se rassemblent dans un chenal bien délimité appelé
torrent (temporaire), rivière ou fleuve (permanent).
* Le débit liquide d’un cours d’eau est le volume d’eau traversant sa section pendant l’unité
de temps. La baisse du débit constitue l’étiage. Au contraire son augmentation donne les
crues.
Le débit moyen n’est pas déterminant dans l’activité géologique, mais le débit maximal le
plus fréquent (crues).
* Le débit solide ou charge est la quantité de matériel qui traverse la section pendant l’unité
de temps (40Kg/s soit environ 4000 t / j pour le Rhône, France).
* La capacité est le débit solide maximal.
*L’énergie développée par un cours d’eau, c’est-à-dire sa potentialité d’érosion est
proportionnelle à son débit et au carré de sa vitesse : e = 1/2mv2.
*Théoriquement la vitesse d’écoulement devrait être un mouvement uniformément accéléré,
mais intervient un coefficient de rugosité C, le rayon hydraulique R et la pente I ; V = C RI .
Il existe dans un cours d’eau plusieurs types d’écoulement :
- l’écoulement laminaire (tranquille, en nappes parallèles donnant des surfaces lisses) ;
- l’écoulement turbulent (les filets d’eau s’entrecroisent et des tourbillons apparaissent
notamment provoqués par la présence d’obstacles comme les piles des ponts. L’affouillement
du lit qui en résulte peut être un facteur d’instabilité du pont) ;
- l’écoulement par chute (caractérisé par des jets animés d’une grande vitesse ce qui confère à
l’eau une rigidité avoisinant celle des solides).
*La capacité et la compétence sont fonctions de la vitesse et du type d’écoulement. Les
substances insolubles peuvent être transportées par flottaisons si leur densité est inférieure à 1,
par suspension dans la masse liquide, par roulement, saltation ou glissement au voisinage du
fond (fig. 33).
36
Fig. 33 : Modes de transport dans un cours d’eau
2 2 d-d'
Vs = r g
9
(r = dimension de la particule, (d – d’) = différence entre les densités de la particule et du
fluide, g = accélération de la pesanteur, = viscosité).
En fonction de la vitesse du courant et de la dimension des particules, Hjulström a établi un
diagramme délimitant les trois domaines de géodynamique externe : érosion, transport,
sédimentation (fig. 34).
Bassin de
réception
A
Chenal
d’écoulement
Point d’inflexion
Point fixe
Cône de déjection
B
37
Courbe B : vitesse maximale d’un courant nécessaire pour déposer une particule d’une taille
donnée. Elle ne commence pas à zéro puisque la vitesse de sédimentation des particules fines
est négligeable.
Le domaine entre les deux courbes correspond au domaine des vitesses pour lesquelles des
particules érodées continuent à être transportées.
2 – Les torrents
Le moyen le plus efficace de combattre l’action dévastatrice des torrents est de respecter le
couvert végétal ou de le rétablir (reboisement), de manière à éliminer le ruissellement.
Ils forment un réseau hiérarchisé (bassin hydrologique) de rivières convergent vers un fleuve
qui peut soit se diriger vers la mer (exoréisme) ou aboutir à un lac ou lagune (endoréisme).
Les eaux des rivières représentent 0,0001% des réserves mais leur action est fondamentale
dans la géomorphologie des surfaces continentales.
a) – L’érosion régressive
A la recherche de leur profil d’équilibre, les cours d’eau creusent les vallées par érosion
régressive. Ce creusement remonte le versant, fait reculer la source ce qui entraîne le
phénomène de capture.
On appelle capture le détournement de la partie amont d’un cours d’eau par un autre dont la
tête recule par suite d’une érosion (régressive) plus intense. Ex. : capture du Niger, capture de
la Meuse (fig. 37)
38
Fig. 37 : Exemple de capture : capture Meuse – Moselle
La capture est favorisée par des différences de pentes ou par la superposition de couche
d’inégale dureté.
b) – L’érosion verticale
C’est le creusement du substratum du lit du cours d’eau lui donnant une forme qui dépend de
la nature de la roche. En terrains meubles et homogènes on obtient des profils transversaux en
V. En terrains massifs et dures (calcaires, granites) des lits en U ou canyons et des gorges. On
appelle clue ou cluse une entaille ayant généralement l’aspect d’une gorge assez étroite sur
une courte distance et qui recoupe transversalement une structure plissée. Elle permet à la
rivière de passer d’une vallée à une autre en « défiant » les lois naturelles de disposition
géométrique et structurale des terrains (fig. 38).
Fig. 38 : Cluse ou clue (gorge qui recoupe une structure plissée et permet à la rivière de passer
d’une vallée à une autre)
39
Fig. 39 : Développement d’une marmite de géant sur un substratum dur. Les cailloux et les
grains de sables entraînés par l’eau qui tourbillonne dans la cavité du lit, contribuent à
approfondir cette cavité, qui devient ainsi une marmite.
Lorsque le cours d’eau traverse des zones d’inégale dureté, l’affouillement des couches
tendres conduit à la formation des chutes (ex. chutes du Zambèze).
La surimposition ou épigénie se définit lorsque par suite de l’érosion de son lit un cours d’eau
s’enfonce dans son substrat. Par suite du déblaiement des couches tendres il arrive que le
cours d’eau rencontre des couches dures qu’il incise en gorges escarpées.
Il y a antécédence lorsqu’un cours d’eau qui a établi son cours avant un mouvement
tectonique, le maintient en s’enfonçant au fur et à mesure du soulèvement. Il en résulte un
cours qui apparaît mal adapté au relief environnant (cas de la majorité des fleuves
himalayens).
c) – L’érosion latérale
Elle est manifeste et maximale en zone de plaine (à pente faible) où le cours d’eau a tendance
à dessiner des sinuosités appelées méandres (fig. 40).
IV – Sédimentation fluviatile
Un lit de cours d’eau est généralement limité par des berges couvertes de végétation
délimitant le lit mineur occupé entièrement en pluviosité normale. Au-delà des berges on a la
plaine d’inondation ou lit majeure. En deçà, le lit d’étiage qui caractérise les périodes sèches.
40
Les cours d’eau transportent des matériaux (limons, sables, cailloux, galets) appelés alluvions
qui se déposent par suite de la diminution de la vitesse du courant. On dit qu’il y a
alluvionnement.
Une terrasse apparaît chaque fois que la rivière s’encaisse dans ses propres alluvions. La
surface de l’ancien lit majeure est alors suspendue au-dessus du fleuve. Si le phénomène se
reproduit plusieurs fois, on a des terrasses dites étagées quand les affleurements de substratum
les soulignent, ou emboîtées dans les autres cas (fig. 41).
Au voisinage des embouchures l’altitude des terrasses est corrélables avec le niveau marin
(terrasse eustatiques) tandis qu’à l’amont, elle dépend du climat (terrasses climatiques).
Pendant la formation des glaciers (périodes anaglaciaires), le niveau de la mer baisse
entraînant remblaiement à l’amont et creusement à l’aval. A l’inverse, pendant les périodes de
fonte des glaciers (périodes cataglaciaires) il y a creusement des terrasses amont et l’élévation
du niveau de la mer conduit au remblaiement à l’aval. Il n’est donc pas possible d’accorder les
terrasses en considérant que toutes celles de même niveau sont contemporaines.
Une coupe dans une terrasse fluviatile montre généralement une succession de chenaux
emboîtées avec deux particularités sédimentaires : stratifications obliques ou entrecroisées,
séquences positives. Ces structures sédimentaires caractérisent les formations fluviatiles et
deltaïques anciennes.
41
Au total les eaux courantes jouent un rôle fondamental dans le transfert des substances
solubles et solides depuis les zones d’altération jusqu’à leur principal réceptacle, la mer. Elles
constituent le facteur essentiel d’aplanissement des continents.
42
Chapitre V
Les lacs
Ce sont des étendues d’eau sans communication avec la mer. Leur étude est appelée
limnologie. Les critères de définition (étendue, profondeur, salinité) sont assez
problématiques.
On appelle généralement étangs des lacs peu profonds et plus ou moins envahis par la
végétation. Les lagunes sont des étendues d’eau en relations temporaires ou permanentes avec
la mer.
- barrages morainiques,
- barrages volcaniques,
- barrages torrentiels,
- barrages d’éboulement,
- barrages de retenues artificielles (Lac Akossombo au Ghana).
1 – Origine détritique
Les sédiments détritiques sont apportés par les cours d’eau qui se jettent ou traversent les lacs.
Il s’agit des sables, des galets et des vases. Ces derniers peuvent avoir une différence de
couleur en fonction des saisons ce qui entraîne une succession de séquences à deux termes ou
varves fréquents dans les lacs d’origine glaciaire.
2 – Origine chimique
Il s’agit principalement des dépôts salins qui sont essentiellement : gypse, chlorures et
bromures (ex. : Mer caspienne). Ces dépôts se fond sur les rives et au fond, en été à cause de
l’évaporation intense et en hiver parce que les sels sont moins solubles dans l’eau froide que
dans l’eau chaude. Il existe peu de lacs à sédimentation calcaire.
43
2 – Origine organique
La pollution des lacs des pays industrialisés par les phosphates favorise la prolifération
d’algues toxiques (cyanobactéries) ce qui perturbe gravement leur équilibre écologique et
provoque leur eutrophisation (baisse de la quantité d’oxygène dissous conduisant à des
conditions anoxiques).
On peut citer :
- les formations détritiques sableuses ou sablo-argileuses (Ex. : les vieux grès rouges
dévoniens),
- les formations carbonées (houilles, lignite, tourbes),
- les diatomites,
- les calcaires lacustres à limnées.
44
Chapitre VI
Les eaux souterraines proviennent essentiellement de l’infiltration des eaux météoriques. Une
fois dans le sous-sol, elles peuvent former des nappes quasi immobiles qui alimentent les
sources et les puits, ou bien encore circuler en creusant les roches (pays à morphologie
karstiques).
Mais il existe des eaux souterraines ayant une autre origine que l’infiltration des eaux de
pluies. Ce sont les eaux juvéniles provenant des profondeurs de l’écorce (eaux thermales). Les
eaux connées (connate water = né avec) sont des eaux fossiles conservées dans les sédiments
anciens.
L’étude des eaux souterraines ou hydrogéologie revêt une importance de plus en plus capitale
(la grande partie des eaux de surface étant polluée ou menacée de pollution) à cause des
problèmes cruciaux d’alimentation en eaux des villes entraînant la surexploitation des
aquifères.
1 – Les nappes
Une nappe est constituée par l’ensemble de l’eau qui occupe les interstices de roches poreuses
dans un domaine défini par son épaisseur et son étendue (aquifère). On distingue (fig. 42) :
- les nappes phréatiques (phréas = puits), elles occupent les roches perméables superficielles ;
- Les nappes captives, avec une surface piézométrique au dessus de la limite supérieure ou toit
(imperméable) de la formation qui la contient ;
- Les nappes artésiennes, une nappe captive devient artésienne lorsque sa surface
piézométrique est supérieure au niveau du sol ;
- les nappes suspendues, elles sont retenues par des couches imperméables au-dessus du
niveau du fond de la vallée ;
- les nappes alluviales, elles s’étendent dans les alluvions de cours d’eau et sont plus ou moins
en relation avec les eaux de la rivière.
L’épuisement d’une nappe peut provoquer des tassements entraînant un enfoncement
catastrophique pour certaines villes côtières et des champs pétrolifères. Le seul remède est
l’arrêt de l’exploitation de la nappe et sa réalimentation. Les nappes souterraines sont par
contre une plaie pour les travaux miniers (sauf si température < 0°C, pergélisol).
2 – Les puits
Les puits ordinaires sont forés dans les nappes phréatiques. Leur niveau est celui de la surface
piézométrique mais leur alimentation dépend de la perméabilité de la roche. Le pompage de
l’eau provoque le rabattement de la nappe (fig. 43). Les puits artésiens sont des puits
jaillissants obtenus en perçant le toit des nappes artésiennes.
On distingue les circulations interstitielles à l’intérieur des roches poreuses et des véritables
cours d’eau qui coulent à l’intérieur des cavités.
45
Fig. 43 : Notion de cône de
Fig. 42 : Divers types de nappes d’eau souterraines. 1 = nappe dépression provoquant le
libre ou phréatique ; 2 = passage d’une nappe phréatique à une rabattement de la nappe
nappe captive, avec puits ordinaire (P1) et puits artésien (P2) ; 3 =
nappe suspendue
1 – Les circulations interstitielles
Elles dépendent de la perméabilité des roches imbibées. Il existe deux modalités de séjour de
l’eau.
Ils ont les mêmes actions que les cours d’eau superficiels mais il faut insister sur deux
mécanismes d’érosion qui se manifestent avec une plus grande intensité.
a) – Dissolution et concrétionnement
Dans le cas des calcaires la solubilité est maximale à 0°C (1,5g/ l d’eau chargée de CO2 à la
pression ordinaire). Mais il existe assez souvent des circulations sous pression à teneur plus
élevée en CO2 ce qui augment le pouvoir de dissolution, et par suite, l’épaisseur des dépôts
(stalactites et stalagmites (fig. 44), revêtements, concrétions, pisolites) lors du retour à la
pression normale.
46
b) – L’action mécanique
Elle est due aux variations de pression (ondes de choc, phénomènes de cavitation). Les cours
d’eau souterrains peuvent naître de la convergence d’un réseau de ruissellement souterrain.
L’apparition d’un cours d’eau souterrain à l’air libre constitue une exsurgence (eau
généralement potable). Au contraire une résurgence est un retour à l’air libre d’un cours d’eau
disparu.
Les formes d’érosion qui résultent de l’activité des eaux souterraines (endokarsts) sont assez
particulières (fig. 44). Les actions dissolvantes et mécaniques de ces eaux conduisent à la
formation de prodigieux réseaux de galeries parfois absolument indépendants de la
topographie mais en revanche tributaires des conditions géologiques (faible pendage,
discontinuités lithologiques). La plus grande galerie karstique au monde se trouve dans les
calcaires carbonifères du Kentucky aux USA. Elle est constituée de salles immenses de 300 m
de long et 35 à 80 m de haut. L’étude de ces galeries constitue la spéléologie.
L’effondrement du plafond de galerie donne un trou à l’air libre appelé aven.
Les ruisseaux souterrains déposent également du calcaire. Après son parcours souterrain,
l’eau qui sort des grottes et fissures renferme du calcaire qui se dépose aux sources, en amas
appelés tufs ou travertins. La vitesse de formation des concrétions est variable (1 cm / an).
Les variations du rapport 18O /16O des couches concentriques ou superposées de planchers
stalagmitiques ont apporté des données précises sur les climats du Quaternaire.
Nous avons déjà noté les effets catastrophiques résultant de l’action des eaux souterraines
(glissement de terrains, fontis, problème de génie civil …).
47
Chapitre VII
Ce sont les chutes de neige qui donnent les glaciers, alors que le gel de l’eau de mer donne les
banquises. Il existe sur tous les continents des champs de neige permanents, sauf en Australie.
Trois conditions permettent l’établissement des glaciers :
- un climat local suffisamment froid pour que la neige hivernale ne fonde pas entièrement
pendant l’été,
- une chute suffisante de neige entrainant une accumulation importante (ce qui n’est pas le cas
de la Sibérie),
- et une pente suffisamment douce et protégée pour que la neige ne s’écoule pas sous forme
d’avalanches et que la neige ne soit pas emportée par le vent.
La limite en altitude des neiges persistantes varie suivant la latitude, l’orientation,
l’abondance des précipitations et d’autres conditions locales.
Après la chute, la transformation de la neige en glace est lente (quelques dizaines à des
milliers d’années). La neige contient 90% d’air. Les processus de sublimation (évaporation
directe des branches de cristaux de neige) et de fusion entrainent la compaction de la neige.
L’enfouissement de la neige accroit le poids des couches sus-jacentes et donc la pression, ce
qui entraine la fusion au niveau des points de contact. La neige se transforme en matériau
granulaire et compact appelé névé contenant environ 25% d’air. Le névé se transforme en
glace compacte avec des cristaux emboîtés et 20% d’air piégé dans des bulles. Les glaciers
sont donc des rivières ou couches de glace recristallisée qui subsistent toute l’année et qui se
déplacent sous l’influence de la gravité.
La surface couverte par les neiges persistantes et les glaciers ou cryosphère (30.106 Km3) est
environ de 15 M Km2 soit 1/10 de la surface continentale et représente 98,5% de la totalité de
l’eau douce du globe.
Les avalanches sont les déplacements en masse de neiges, importants seulement dans les
montagnes de reliefs accusés à fortes précipitations nivales. Ce phénomène n’évacue qu’une
faible quantité de neige alors que ce rôle est dévolu aux glaciers dans les régions de latitude
moyenne.
Ce sont : les glaciers de vallée ou alpins (quelques dizaines de kilomètres avec langues très
réduites), les glaciers de plateau (intermédiaires entre les alpins et les gigantesques inlandsis).
48
2 – Les inlandsis
Ce sont des glaciers régionaux formant des calottes dépositaires des archives du passé récent
de la Terre (fig. 45). La glace stratifiée des inlandsis antarctiques a livré par un forage de 3623
mètres un enregistrement de phénomènes cosmiques (micrométéorites), volcaniques (cendres)
atmosphériques, etc allant jusqu’à – 400.000 ans. Au Groenland on a une immense calotte
(1.660.000 Km3) de plus de 3000 m d’épaisseur.
Des fronts glaciaires arrivant dans la mer, ils s’en détachent des blocs flottants appelés
icebergs (fig. 45).
A la différence des glaciers alpins la température de la glace des inlandsis est toujours
inférieure à 0°C, même en profondeur et sous forte pression. Ce sont des glaciers froids dont
les mouvements sont très lents. La fusion des inlandsis (25000 à 35000 Km3) ferait monter de
60 à 90 m le niveau de la mer.
3 – Les banquises
1 – Description
Un glacier de type alpin comprend deux parties distinctes (fig. 46) : l’une supérieure où la
surface est couverte de neige compacte ou névé, l’autre d’altitude plus basse où la surface est
en glace en été. La zone supérieure, de forme quasi-circulaire, est le cirque ; l’autre, allongée
d’amont en aval, en bande sinueuse, constitue la langue. La limite d’équilibre entre l’afflux et
la fusion permet de définir en haut le collecteur et à la base le diffuseur.
49
a) – Le collecteur ou cirque
Il constitue de vastes champs de neiges à haute altitude, entourés ou non d’abrupts rocheux
coupés de couloirs d’avalanches. Très souvent un glacier comporte plusieurs cirques
collecteurs débouchant les uns dans les autres.
Dans un cirque, la surface de la glace est accidentée par des crevasses de distension
matérialisant le mouvement de toute la masse vers l’aval. Une crevasse majeure, allant
jusqu’au plancher rocheux, marque le point où le glacier se décolle du rocher. Cette crevasse
est la rimaye dont le rôle dans le creusement du cirque est essentiel.
Il se présente en général sous la forme d’un véritable fleuve de glace long de plusieurs
kilomètres mais large seulement de quelques centaines de mètres, épais de 50 à 200 m,
enserré dans de vastes parois qui donnent à la vallée une section en auge caractéristique (fig.
47). Sa surface est convexe transversalement (à cause de l’ablation plus forte sur les bords, de
la chaleur réfléchie par les parois et du gonflement lié au resserrement des parois). A la
différence des cours d’eau, par suite de la fusion de la glace, les glaciers vont en s’amenuisant
vers l’aval.
Elles sont généralement moins importantes que celles de cirques. Il s’agit (fig. 46):
- des crevasses transversales, plus courantes et dues à une variation de pente du fond rocheux ;
- des crevasses longitudinales, habituellement liées à un rétrécissement du lit entraînant un
gonflement vers le haut ;
- des crevasses marginales, dues aux frottements contre les parois du lit.
Les séracs sont dus aux inégalités de vitesse dans chaque tranche séparant deux crevasses ce
qui provoque des cassures perpendiculaires.
L’eau de fusion s’engloutit dans les crevasses pour aller grossir le torrent sous-glaciaire (fig.
46). De grosses pierres, protégeant de la fusion de la glace sous-jacente, émergent en tables
glaciaires dont l’élévation donne une idée de l’épaisseur de neige fondue (fig. 47).
50
Fig. 47 : Morphologie et types de moraines d’un glacier alpin
Les glaciers sont nourris par les chutes de neige dans la zone d’accumulation. Ils subissent
l’ablation par sublimation, fonte et vélage (séparation par fracture de blocs de glace aux
extrémités). La limite entre zone d’accumulation et zone d’ablation constitue la ligne
d’équilibre qui est contrôlée par l’altitude et la latitude. Si la vitesse d’accumulation est
supérieure à la vitesse d’ablation sous la ligne d’équilibre, le front du glacier progresse. C’est
51
l’avancée glaciaire. Au contraire, si la vitesse d’accumulation est inférieure à la vitesse
d’ablation, la position du front remonte : c’est le recul glaciaire.
1 – Erosion glaciaire
Les glaciers sont de puissants agents d’érosion qui dans leur mouvement arrachent d’énormes
blocs aux parois rocheuses constituant leur support pour aboutir à des morphologies très
caractéristiques. L’érosion ou abrasion glaciaire consiste en une incision de vallées profondes
aux parois abruptes dans les montagnes. Le profil transversal d’une vallée glaciaire est donc
une auge à fond plat et à parois subverticale (fig. 47). Cette section en U s’oppose à la section
en V creusé par les eaux courantes. On peut avoir des auges emboîtées suite à la succession de
plusieurs glaciations.
Le profil longitudinal de cette vallée glaciaire est très particulier (fig. 49) : formé de tronçons
à faible pente (les paliers) et de tronçons à pentes raides couplés des rétrécissements
transversaux ou verrous.
52
Cette abrasion est à l’origine de crêtes aiguisées, de cimes pointues et des coupures de dômes
granitiques en deux (surface arrondie d’un côté et paroi abrupte de l’autre : exemple du Half
Dome du Parc National de Yosémite). Enfin, la nature même des surfaces soumises à
l’érosion glaciaire est particulière : les parois sont lisses comme des polies et souvent striées
par les blocs enchâssés dans la glace qui agissent comme des dents d’une râpe géante. Les
sommets des verrous, les fonds de cirques s’ils ne sont pas encombrés de moraines et
d’éboulis, montrent des formes arrondies dites moutonnées (fig. 50).
2 – Transport glaciaire
La surface des langues glaciaires est rarement nette de débris qui sont davantage présents vers
l’aval. Ces matériaux recouvrant parfois les glaciers constituent les moraines mobiles.
Les moraines mobiles sont soit latérales ou médianes (fig. 47). Ces dernières sont formées par
la réunion de deux moraines latérales mobiles au confluent de deux glaciers. Ces moraines
généralement peu distinctes dans la zone du névé deviennent très nettes dans les parties hautes
du diffuseur et s’estompent à nouveau en s’étalant sur toute la surface du glacier au voisinage
du front. Leur origine est évidente : ce sont des débris très hétérométriques, depuis des blocs
de plusieurs tonnes jusqu’à une poudre très fine (farine de roche), arrachés aux parois par les
avalanches et la désagrégation par le gel (gélifraction) qui, mêlés à la neige, réapparaissent au
fur et à mesure de la fusion vers l’aval. Elles correspondent habituellement à des moraines
internes du glacier qui alimentent la moraine de fond ou till (tillite lorsqu’elle est consolidée).
3 – Dépôts glaciaires
On peut distinguer : les dépôts continentaux, les dépôts lacustres et les dépôts en milieu
marin.
Au cours de leur période active, les glaciers élaborent et déposent des sédiments détritiques
morainiques. Ce sont des moraines dites fixes qui sont latérales et forment parfois un cordon
régulier sur plusieurs kilomètres de long. Dans bien des glaciers (et ceci à cause surtout de
l’actuelle régression glaciaire) les moraines latérales se réunissent en courbe fermée en avant
53
du front du glacier : c’est la moraine frontale (amphithéâtre morainique) que le torrent issu du
glacier traverse (fig. 49).
En dessous du glacier se dépose une moraine dite de fond ou till sur une épaisseur de quelques
mètres à quelques dizaines de mètres formée d’un mélange de blocs, cailloux, sable et argile,
d’où le nom d’argile à blocaux.
Ces dépôts continentaux sont caractérisés par une absence de granoclassement et une
stratification mauvaise ou inexistante.
Le front glaciaire est souvent marqué par un lac (ou une mer). Au printemps et en été, par
suite de la fonte, le lac frontal reçoit une quantité accrue de sédiments (sables, limons ou
argiles) assez grossiers qui se déposent immédiatement. Les sédiments les plus fins restent en
suspension et, à l’automne et l’hiver, se déposent, alors que l’arrêt de la fonte empêche
l’arrivée des sédiments grossiers. On a une couche très mince (1 mm), noirâtre, représentant la
sédimentation d’hiver. Elle est très distincte de la couche claire, plus épaisse (1 cm) d’été. Le
couple ainsi formé constitue un doublet ou une varve.
Les varves correspondent ainsi à une sédimentation rythmique saisonnière. Elles ont permis,
par comparaison entre les différents dépôts, de dater les phénomènes de recul du dernier
inlandsis : au total, la surface englacée et enneigée était, au maximum des glaciations Riss et
Würm, le double de ce qu’elle est aujourd’hui, soit 30 millions de Km2, le 1/5 de la surface
des continents.
Les icebergs, issus des langues glaciaires chargées de leurs moraines par fragmentation,
fondent et libèrent dans la mer des sédiments qui constituent la tillite marine. Cette dernière
est aussi non classée et très peu ou pas stratifiée et présente un faciès différent de celui de la
sédimentation environnante (ex. tillite marine de Bitjabé, région de Bassar au Nord-Togo).
L’existence des icebergs laisse des traces dans la stratification du fond marin par largage de
blocs rocheux appelés dropstones (cailloux lâchés).
Plusieurs grandes périodes glaciaires ont affecté l’histoire de la Terre. Elles sont repérables
par l’existence de tillites et aussi de planchers glaciaires striés ou moutonnés. Ce sont des plus
anciennes au plus récentes celles :
- du Paléoprotérozoïque (vers 2300 Ma) connue en Amérique du Nord et en Afrique du Sud,
- du Néoprotérozoïque, avec trois glaciations de 100 Ma échelonnées de 900 à 600 Ma où la
Terre semble avoir été temporairement englacée (« snowball ») avant qu’un effet de serre dû
au CO2 rejeté par les volcans provoque un réchauffement du climat (ex. - Tillite de Tansarga
au Burkina-Faso daté de 600 Ma, - métatillite de Défalé ou de Sara-Kawa au Nord-Togo) ;
- de l’Ordovicien supérieur, connue en Afrique et en Amérique du Sud alors soudés ;
- du Carbonifère supérieur à Permien (350 - 250 Ma), avec une calotte glaciaire sur le
continent gondwanien migrant suivant sa dérive. De 225 à 38 Ma la Terre demeure exempte
de glace ;
- du Néogène et Quaternaire, connues sur les latitudes et altitudes élevées ce qui montre que la
Terre avait déjà sa configuration actuelle.
54
La principale cause des glaciations semble être la variation des paramètres orbitaires, en
particulier la variation de l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre sur le plan de
l’écliptique ce qui réduit l’insolation des hautes latitudes. Leur localisation est fonction du
déplacement des masses continentales (la position du pôle sud en Afrique centrale au
voisinage de la Guinée explique la localisation de la glaciation ordovicienne).
Sur terrain horizontal le dégel superficiel du printemps provoque la formation d’un sol très
instable, gorgé d’eau, le mollisol. En automne le gel du mollisol en progressant de la surface
vers le pergélisol, provoque, à cause de l’augmentation du volume de l’eau qui gèle, des
tensions et des mouvements à l’origine de cellules de convection. Ces dernières sont à
l’origine des cailloux redressés, des sols polygonaux, des festons, de petits plissements
(plications), et de l’interpénétration de lits (involution, injection de type microdiapir).
Sur les plateaux, outre les sols polygonaux en terrain meubles, il se forme des buttes
gazonnées ou parfois de grosses buttes dues à la formation en sous-sol de loupes de glace ou
hydrolaccolites. La fusion des loupes donne naissance à des marres ou mardelles.
Sur les pentes, les sols polygonaux s’étirent (cryoreptation) et le mollisol s’écoule même sur
très faible pente (solifluxion due au gel ou gélifluxion) Ces pentes s’adoucissent
progressivement (cryoplanation).
Lors de la débâcle au printemps le ruissellement sur pergélisol prend, au moment des averses,
une allure torrentielle qui est probablement à l’origine des vallées dissymétriques et du
transport par les fleuves de matériaux très grossiers (parfois de gros blocs sur radeaux de
glace). Localement ces cailloux sont transformés en conglomérat à ciment calcaire (calcin).
3 – Les lœss
La plupart des loess sont des sédiments nivéo-éoliens périglaciaires, fines poussières mêlées
de neige, déposés au voisinage des inlandsis.
Les actions périglaciaires sont un des facteurs essentiels du modelé des pays tempérés, qui
explique, en particulier, l’importance des vallées sans commune mesure avec le débit des
cours d’eau actuels.
55
Chapitre VIII
Les eaux des océans et des mers sont animées de mouvements très divers qui ont des
répercussions importantes sur le climat, la sédimentation et l’écologie des organismes. On
distingue classiquement des mouvements oscillatoires (les houles, les vagues, les tsunamis,
les marées, suivant les périodes d’oscillation) et les mouvements non oscillatoires (les
courants.
Ce sont des oscillations périodiques du niveau marin qui se manifestent de façon épisodique
en fonction d’inégalité de la pression agissant sur la surface de la mer. La distinction entre ces
deux phénomènes est assez délicate.
La houle est une oscillation sensiblement sinusoïdale régulière de la surface, liée à une
dépression mobile qui se déplace sur de très longues distances (ex. de l’Atlantique nord vers
l’Antarctique soit un parcours de 15000 Km). Les tsunamis ou raz de marée sont des houles
d’une amplitude exceptionnelle provoquées par des séismes, soit directement du fait de la
rupture et du déplacement des blocs, soit indirectement du fait des glissements sédimentaires
sous-marins associés. Les ondes de tempêtes sont liées à des dépressions barométriques
importantes se déplaçant sur une zone océanique en provoquant une élévation du niveau de la
mer.
Les vagues sont des oscillations formées sur place sous l’influence d’un vent local. Elles se
superposent le plus souvent à la houle. Les vagues se forment quand le vent atteint la vitesse
de 1,5 m /s. De nature ondulatoire, les vagues représentent un transfert de forme et non de
masse ce qui implique que la trajectoire décrite par un objet sur une vague soit circulaire.
Au large, le mouvement des vagues est vertical. Au niveau de la plage, leur mouvement
vertical s’accompagne d’une translation. Elles changent de forme, leurs crêtes deviennent
instables et elles déferlent (fig. 51) : c’est la zone de brisance.
Vagues d’oscillation Vagues de déferlement
Fig. 51 : Schéma de déferlement des vagues. H, haute plage, B, bourrelet de plage, T, talus de
déferlement
56
Lors du déferlement le jet de rive est formé d’eau écumante et tourbillonnante.
b) – Les marées
Ce sont des mouvements oscillatoires de montée (flux) et de baisse (reflux) du niveau marin
en réponse aux forces gravitationnelles qui s’exercent sur la Terre (ce phénomène se produit
deux fois par jour sur les côtes atlantiques). Les marées sont dues principalement à l’attraction
lunaire (fig. 52) et dans une moindre mesure à celle du soleil (l’influence de la lune est 2,25
fois plus forte que celle du soleil.
Les cycles des marées ou cycles tidaux ont des intensités qui résultent de la conjonction entre
les marées lunaires et les marées solaires. Il existe ainsi un cycle semi-lunaire à plus forte
amplitude (marées de vive-eau) lorsque lune et soleil sont en conjonction (nouvelle lune) ou
en opposition (pleine lune) et des marées de morte-eau lorsqu’ils sont en quadrature. On
définit aussi un cycle semi-annuel au cours duquel surviennent une succession de marées de
fortes amplitudes (équinoxes) et une succession de marées de faibles amplitudes (solstices).
Les marées d’une amplitude exceptionnelle, et par suite, catastrophiques peuvent se produire
lorsqu’une marée de vive-eau coïncide avec une dépression barométrique exceptionnelle.
Ils se manifestent par des circulations océaniques. Ils procèdent de deux moteurs essentiels :
la densité des eaux (en relation avec la température et la salinité) et l’action des vents.
Les courants littoraux agissent comme les courants fluviatiles (écoulement laminaire ou
turbulent). Caractéristiques des mers peu profondes, leur efficacité est plus forte quand les
zones d’écoulement sont resserrées.
Les courants océaniques ont une extension plus considérable et sont liés à des mouvements
généraux des masses océaniques (fig. 53). Seules les modifications physico-chimiques
apportées par ces courants interviennent dans la répartition des particules fines détritiques aux
embouchures des fleuves. Ils sont directement associables au régime des vents. Les courants
ascendants constituent les upwellings dont le siège correspond aux zones de divergences des
eaux (ex. équateur). Les apports d’eaux profondes plus froides fournissent des éléments
nutritifs (azote et phosphore) à l’origine du développement d’une vie intense. A l’inverse, les
zones de convergence des eaux sont le siège des courants descendants appelés downwellings.
57
Fig. 53 : Carte des principaux courants océaniques de surface
2 – Morphologie sous-marine
Schématiquement les fonds océaniques peuvent se subdiviser en trois grandes provinces (fig.
54 et 55) :
- les marges,
- les plaines abyssales ou bassins,
- les rides ou dorsales.
Les marges passives (ou stables) comprennent :
- Un plateau continental ou plate-forme littorale. Il constitue le prolongement naturel du
continent et descend en pente douce (1/6) jusqu’à 150 -200 m. De largeur moyenne 70 Km, il
comprend la zone littorale au contact entre mer et continent et caractérisé par de multiples
courants côtiers.
- Le talus continental ou pente succède au plateau continental. C’est une rupture de pente
souvent accompagnée d’un changement de régime de courants. Le talus descend jusqu’à vers
3000 – 4000 m (4 à 5° de pente = 15 à 30 fois la pente du plateau continental). Sur la plupart
58
des côtes il est entaillé par des vallées ou canyons sous-marins (prolongement du réseau
fluviatile continental (fig. 56).
Marge
Petites dorsale Marge
active
Antilles océanique stable
0m Afrique
rift
2000 plaine
plaine
abyssale
6000 fosse abyssale plateau
talus continental
6000 1000 2000 3000 4000 km continental
- Au pied du talus, la pente s’adoucit. C’est le glacis continental qui descend avec une pente
comparable à celle du plateau continental jusqu’à – 5000 m atteignant la plaine abyssale.
- Les fonds abyssaux sont caractérisés par une mobilité relativement faible des eaux. Ils
recèlent d’importants dépôts minéraux sous forme de nodules polymétalliques.
A la différence des marges stables, les marges actives, caractérisées par une activité sismique
et volcanique, ont un plateau continental et un glacis réduits ou absents. Dès le littoral, le talus
continental plonge jusqu’à – 5000 à -10.000 m pour former une fosse océanique (fig. 54).
400 m
2000 m
Zone 3500 m
benthos
littorale necton
Les paramètres les plus importants de l’eau de mer sont la température et la salinité qui
commandent la densité et influent sur le déplacement des masses d’eau.
a) – La température
59
b) – La composition
L’eau de mer, milieu chimiquement très complexe, est très riche en substances dissoutes et
pauvre en particules en suspension. Elle est le siège de nombreux équilibres et réactions
chimiques.
Tableau 2 : Tableau comparatif des teneurs relatives de gaz dans l’atmosphère et dans l’eau de mer
Gaz Atmosphère (% en volume) Eau de mer (salinité 35‰, T = 10°C)
N2 78,08% 62,1%
O2 20,95% 34,4%
Ar 0,93% 1,7%
CO2 0,03% 1,8%
La composition chimique de l’eau de mer étant très différente de celle de la croûte terrestre,
les éléments présents dans l’eau de mer ne proviennent pas simplement de l’altération des
roches. L’origine de ces éléments est triple :
- Apports continentaux assurés par les eaux des fleuves qui ont lessivé les roches, il s’agit
principalement de CO3H-, Ca2+ et K+ ;
- Apports importants assurés par les sources hydrothermales présentes sur le plancher
océanique des dorsales et par le volcanisme sous-marin. Les sources hydrothermales
apportent des éléments (Fe2+, Ca2+, Mn2+, Cu2+, Zn2+ et silice) déchaussés des minéraux de
basaltes par les ions H+ ;
- Les prélèvements lors de la néoformation des minéraux qui se déposent sur le fond
océanique.
La résultante de ces trois mécanismes fait que les eaux océaniques contiennent
majoritairement des ions Cl- et Na+.
Au bilan, les circulations hydrothermales peuvent recycler toute la masse des océans en 8 Ma.
L’eau de mer joue le rôle d’échangeur thermique et géochimique entre le manteau et l’écorce.
60
4 – Les zones de vie du milieu marin
La mer est source de vie et les organismes marins de toutes les formes se répartissent
jusqu’aux grandes profondeurs (fig. 55).
a) – Le plancton
b) – Le necton
C’est l’ensemble des animaux nageurs distribués dans toutes les zones mais plus abondants en
surface car prédateur du plancton.
c) – Le benthos
C’est l’ensemble des organismes animaux et végétaux fixés ou non sur le fond marin (< 200
m) ou au voisinage. Le benthos inclue le nombre restreint d’individus des grandes
profondeurs comme les éponges, les échinodermes.
Les marées jouent un rôle déterminant dans le transport des matériaux détritiques. Le
déplacement des eaux généralement associé aux courants turbulents provoque une érosion et
une mise en suspension des particules minérales. Le résultat essentiel est la répartition
uniforme des matériaux dans la zone littorale : le flux et le reflux des eaux entraînent un bilan
nul dans le transport des matériaux ; seule la répartition change.
Dans la zone de brisance les vagues sont un agent géologique d’érosion et de transport.
L’effet des vagues est accentué par celui des marées. Le bilan d’une action de brisance est
celui des particules déplacées vers le haut et celui de celles déplacées bas lors du reflux de
l’eau. Ainsi la direction des vagues par rapport à celle de la côte est déterminante dans le
transport des matériaux (fig. 56).
- Les vagues parallèles à la côte ne modifient pas la répartition des particules.
- Par contre, pour les vagues obliques, on assiste à un transfert latéral des matériaux. Le
mouvement de reflux oblique conduit à une dérive littorale.
61
L’effet des vagues renforce celui des courants en mettant les particules en suspension et qui
sont ensuite transportées facilement par les courants. Le transport, fonction de la taille des
matériaux, se fait par roulement sur le fond, par saltation ou par suspension.
L’érosion mécanique liée aux vagues est plus importante. C’est l’abrasion marine qui par le
déferlement répété provoque la formation de falaises littorales en recul vers le continent
laissant la plate-forme littorale inclinée vers la mer (fig. 57).
Si les couches sont horizontales et homogènes, il y a creusement à la base donnant une
encoche de déferlement (fig. 57).
Les affleurements de terrains hétérogènes subissent une érosion différentielle donnant des rias
ou des baies.
Le milieu marin peut être considéré comme une série de milieux de sédimentation. Les trois
types de sédiments marins (terrigènes ou détritiques provenant des continents et de l’abrasion
marine, chimiques résultant de la précipitation directe, et organogène issus de l’accumulation
d’organismes) se répartissent dans quatre environnements de dépôts que sont :
- le domaine fluviomarin (deltas et estuaires),
- le domaine de plate-forme ou néritique,
- le domaine du talus et du glacis ou turbiditique,
- et le domaine océanique profond (plaine abyssale) ou pélagique.
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CONTINENT CONTINENT
rivage rivage
frange littorale frange littorale
mobile
dérive littorale
Sens de déplacement des vagues
Sens de déplacement des vagues
Fig. 56 : Effets de la brisance des vagues sur le littoral. 1, vagues parallèles à la côte ; 2,
vagues obliques
Fig. 57 : Attaque et démolition progressive d’une falaise calcaire par la mer. Sapée à la base
par les vagues (a) ce qui donne une encoche de déferlement, la falaise finit par s’écrouler (b).
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1 – Les dépôts fluviomarins
Les cours d’eau présentent deux types d’embouchures à leur arrivée dans un lac ou dans la
mer : les estuaires correspondent aux mers à courants côtiers et courants de marée importants,
et les deltas dans les cas de mers à marées de faible amplitude ou cours d’eau à charge très
importante.
a) – Les estuaires
b) – Les deltas
La terminaison se divise en plusieurs bras dans une zone où la sédimentation est importante.
Les principaux types (fig. 58) sont caractérisés par :
- la prédominance de la marée induisant des embouchures envasées de type estuarien avec
d’importants replats de marée (tidal flats) et de barres sableuses rectilignes (tidal bars), c’est
l’exemple du Nil ;
- la prédominance des effets de la houle qui engendre une dérive littorale de part et d’autre de
l’embouchure, il s’édifie alors des cordons littoraux parallèles à la côte et qui emprisonnent
des étangs ;
- la prédominance de la dynamique fluviatile qui engendre un delta digité (type bird foot) avec
développement des chenaux en éventail bordés de levées, la sédimentation et la subsidence y
sont considérables.
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Généralement, la sédimentation deltaïque où prédominent stratifications obliques et
entrecroisées est formée d’un empilement de séquences de corps sableux surmontés par des
argiles.
Enfin, les dépôts deltaïques sont à fort potentiel en hydrocarbures (ex. delta du Niger).
Les courants littoraux mobilisent les particules épandues par les vagues et les marées et les
déposent quand leur force diminue. Ces matériaux constitués de sables, graviers ou vases
composent les plages et présentent un granoclassement latéral. A la surface des sables, on
peut observer des rides laissées par les vagues ou la houle. Ce sont des ripples-marks dont la
fossilisation donne des indications précieuses sur les caractéristiques du milieu de
sédimentation.
Les courants littoraux participent à l’élaboration de cordons ou de flèches littorales, de barres
devant l’entrée des rias, de tombolos entre île et continent (fig. 59).
Ils s’effectuent sur le plateau continental. La sédimentation est détritique et de plus en plus
fine vers le large. Au granoclassement latéral s’ajoute un granoclassement vertical. Les
conditions hydrodynamiques génèrent des structures sédimentaires comme les rides et les
mégarides symétriques (rides d’oscillation) ou asymétriques (engendrées par les vagues), les
stratifications entrecroisées.
Le plateau continental peut aussi être le siège de dépôts organiques de type récifaux. La
sédimentation récifale résulte de l’activité d’organismes coloniaux comme les coraux, les
tabulés, les algues calcaires, les stromatolithes et les éponges calcaires. Cette activité se
développe dans des conditions étroitement limitées (température optimale 25 à 30°C mais
toujours supérieure à 18°C, lumière nécessaire, profondeur = 30 à 40 m, eaux agitées et
limpides).
Les récifs sont construits par les squelettes de colonies successives sur des supports solides
(ou fond sableux en mer très calme). Les principales formes de récifs coralliens sont (fig. 60) :
les atolls (îles entièrement coralliennes, en forme d’anneaux plus ou moins complets enserrant
des lagons peu profonds), les récifs barrières (discontinus, coupés de passes et situés à
quelques centaines de mètres à quelques kilomètres au large), et les récifs frangeants bordant
de très près la côte.
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4 – Les dépôts du talus et du glacis
Le talus est une zone de sédimentation limite vers le large des particules solides. A cause de la
pente relativement forte et de l’importance de la dénivellation, le talus et le glacis sont le siège
d’une grande instabilité sédimentaire ou de glissements, initiateurs de courants de turbidité.
De plus, le talus est entaillé de canyons empruntés par des courants turbulents (fig. 61). Les
sédiments peuvent ainsi dévaler la pente ou suivre le cours des canyons et s’accumuler à leur
débouché en édifiant de vastes éventails ou cônes sous-marins (deep sea fans). On peut
distinguer :
- des écroulements caractérisés par des dépôts de blocs et la formation de brèches chaotiques,
- des glissements en masse (sliding) sur plusieurs kilomètres,
- des glissements accompagnés de déformation (slumping),
- des coulées en masse définies par des déplacements en masse de matériels dont la cohérence
est faible.
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IV – Un cas d’érosion côtière : le golfe du Bénin
L’érosion côtière comme l’érosion sur les continents est un phénomène géologique naturel.
Elle est en principe équilibrée par la sédimentation. Cet équilibre peut être rompu par la
nature elle-même (variation climatique, transgression ou régression) ou par l’Homme (coupe
abusive de forêts, feux de brousse anarchiques). Dans tous les cas, l’un des phénomènes
géologiques (érosion et sédimentation) devient dominant et gênant pour l’environnement.
C’est le cas de l’érosion côtière sur le littoral du golfe du Bénin.
1 – Données dynamiques
- Le transit littoral
C’est le transport du sable par la dérive littorale qui est un courant côtier. Sur la côte du golfe
du Bénin, le transit littoral se fait de l’Ouest vers l’Est c'est-à-dire du Ghana vers le Bénin
parce que la houle et les vagues sont obliques à la côte.
- Origine du sable
Le sable qui provient du continent est acheminé par les fleuves vers la mer. Pour le golfe du
Bénin, le grand pourvoyeur de sable est le fleuve Volta.
PAL
ligne de côte
Fig. 62 : Schéma montant la dynamique de la ligne de côte ouest togolaise, avec la zone
d’accumulation et d’érosion côtière.
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3 – Les solutions
Il faut d’abord dire que si l’on laisse la nature faire, un nouvel équilibre va s’établir avec une
nouvelle ligne de côte. Mais beaucoup d’activités humaines et d’ouvrages seraient détruits. Il
est donc nécessaire de protéger les points névralgiques ou les plus sensibles.
- Protection naturelle
Le beach-rock, ancienne plage ensevelie et consolidée, constitue un banc plus ou moins
parallèle à la côte. Il représente déjà une protection là où il est mis à nu. Son action consiste à
briser la force des vagues qui ne déferlent plus directement sur la côte. Mais le beach-rock est
discontinu et n’existe pas partout le long de la côte.
- Protections artificielles
Elles sont variées mais leur efficacité n’est pas toujours évidente. En tout état de cause, ces
protections doivent viser la conservation des ouvrages. Ce sont (fig. 63) :
- les gabions : piquets plantés parallèlement à la côte ;
- les épis : barrières en blocs rocheux, longues de 5 à 10 mètres et disposées
perpendiculairement à la côte ;
- les brises-lames : barrières en roches discontinues et parallèles à la côte ;
- les algues synthétiques : ballots flottants destinés à affaiblir l’énergie des vagues ;
- les digues.
Le grand inconvénient de ces protections est qu’elles sont locales, chères et translatent le
problème de l’érosion vers l’Est.
Il est nécessaire voir indispensable de mener des études d’impact sur l’environnement avant
d’entreprendre une réalisation d’infrastructures qui dépassent le cadre strictement local.
épis
brise-lames
gabions
digue
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