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Caractérisation

hydrodynamique des sols


La redistribution de l'eau arrivant au sol est largement conditionnée par les propriétés
hydriques (rétention hydrique, conductivité hydraulique) des sols. Ces propriétés sont
contrôlées par la structure et la texture des milieux poreux, très variables tant
verticalement (selon les horizons dans les profils de sol) que latéralement (suivant les
conditions de dépôt et les formations superficielles).

Rappels théoriques sur la circulation


d'eau du sol
Le sol est composé de trois phases : la phase solide (squelette, plasma et matériaux
organiques), la phase liquide (eau et solutions) et la phase gazeuse. L'analyse de
différents paramètres hydrodynamiques rend possible la description de la circulation
de la phase liquide, qui est l'objet de notre étude.

Loi de Darcy
La première des relations d'hydrodynamique a été proposée
par Darcy (1856) et étendue aux milieux non saturés.

où :

Q = Flux d'eau qui traverse une section donnée en une unité de temps donnée (LT-1)
K = conductivité hydraulique (cm/h)
Elle exprime la capacité du sol à transmettre l'eau suivant son état de saturation
mesuré par θ ou ψ. La conductivité est maximale à saturation (Ks).
θ = teneur en eau volumique (cm3/cm3)
C'est une variable adimensionnelle qui donne le pourcentage volumique de sol
occupé par l'eau.
z = profondeur du sol (cm)
H = charge hydraulique (cm)
Elle est égale à la somme du potentiel gravitaire et du potentiel de pression
hydrostatique mesuré par la tension ψ (on néglige les potentiels chimique,
osmotique et d'adsorption). H = ψ - z . La tension hydraulique ψ mesure l'état
énergétique et traduit la plus ou moins grande saturation du sol en eau. Elle est
donc faible dans les sols saturés et augmente dans les sols secs. C'est une grandeur
négative exprimée en cm d'eau.
H mesure l'énergie potentielle totale de l'eau dans le sol à l'instant t à la profondeur
z.
dH/dz = gradient de charge hydraulique
Il permet de déterminer le sens de déplacement des flux hydriques lors de
l'exploitation des données des tensiomètres. Il s'exprime en mm d'eau ou en Pa.
Si la conductivité K est connue, les flux hydriques tels que les remontées capillaires et
le drainage peuvent être déduits en mesurant les paramètres de l'équation de Darcy à
l'aide de tensiomètres et d'humidimètres. θ, K et ψ sont liés par les relations
caractéristiques du milieu :

1. La courbe de rétention θ(ψ) lie la teneur en eau volumique à la tension


hydrique et exprime la capacité du sol à retenir l'eau en fonction de la succion
exercée. Grâce à elle, il est possible de connaître les humidités volumiques
correspondant aux données tensiométriques (et vice-versa). C'est une grandeur
macroscopique fondamentale en physique du sol car elle exprime l'influence
de la structure, de la porosité et de l'adsorption sur l'état de l'eau du sol.
2. La courbe de conductivité hydraulique K(ψ) ou K(θ) caractérise la capacité du
milieu à transmettre l'eau en fonction de son état énergétique ou de son état de
saturation.

L'importance que revêt la conductivité hydraulique pour la description de la


dynamique de la phase liquide font de sa détermination un aspect essentiel de
l'évaluation des processus de transfert. La détermination de la phase liquide en
laboratoire s'effectue à l'aide d'échantillons non remaniés et aussi représentatifs que
possible de l'ensemble du terrain dont ils sont issus. Ces deux conditions sont en
général très difficiles à respecter (ce qui induit souvent de grosses erreurs), par contre
les techniques de mise en place au laboratoire sont plus simples et fournissent des
mesures relativement précises.

La capacité capillaire C(h) = dθ/dψ est la dérivée de la rétention hydrique et donne


la variation de la teneur en eau pour une variation de pression.

Autres paramètres du sol


La masse volumique du constituant i (ρ i) est la masse
de i par unité de volume.
La densité équivaut au rapport de la masse volumique du
solide ou du liquide considéré à la masse volumique de l'eau
à 4°C.

La masse volumique apparente du constituant i de la phase α (solide, liquide ou


gazeuse) est la masse de i présente dans la phase en question par unité de volume de
sol en kg/m3.

La densité apparente exprimée en g/cm3 est le rapport du poids de sol sec (g) sur le
volume total de l'échantillon (cm3). En d'autres termes, elle représente la masse
volumique du sol sec.

La teneur en eau du sol est caractérisée par deux paramètres essentiels :

1. l'humidité pondérale w
2. l'humidité volumique θ

L'humidité pondérale w est la relation de masse entre l'eau contenue dans un


échantillon et la matière sèche de cet échantillon.
w = masse d'eau / masse de sol sec

L'humidité volumique est égale au rapport du volume d'eau d'un échantillon sur le
volume total de l'échantillon.

θ = volume d'eau / volume total

Pour convertir l'humidité pondérale en humidité volumique et vice versa, la masse


volumique de l'échantillon doit être déterminée.

θ = θp * da

La teneur en eau volumique d'un sol varie entre une valeur minimale, la teneur en eau
résiduelle θr et une valeur maximale, la teneur en eau à saturation θs. Celle-ci est
numériquement égale à la porosité, l'ensemble des pores étant alors occupé par la
solution du sol. Toutefois, dans les conditions naturelles, un sol ne parvient jamais à
saturation totale car il reste toujours des poches d'air occlus où l'air reste piégé.
Les teneurs en eau à saturation moyennes de divers sols sont de l'ordre de :

sol sableux : 35% < θs < 50%


sol silteux : 40% < θs < 60%
sol argileux : 30% < θs < 65%

Influence de la matière organique

A la mort des végétaux ou des animaux qui se sont nourris de ceux-ci, leurs tissus
retournent dans le sol. Ils évoluent alors en suivant deux processus plus ou moins
simultanés :

La minéralisation, qui est la transformation des résidus organiques en composés


minéraux (CO2, H2O, NH3).
l'humification, qui est la transformation de ces mêmes résidus en polymères de
poids moléculaires élevés plus stables que les produits de départ. Ces polymères et
les produits intermédiaires qui ont servi à leur formation constituent la matière
organique su sol (Chamayou H, 1989).

Contrairement à la fraction minérale du sol, la fraction organique n'est pas constituée


de particules élémentaires dissociables selon leurs dimensions, mais d'un ensemble de
substances, essentiellement caractérisées de manière qualitative par leur nature
chimique.
Sur le terrain, la présence de matière organique dans les agrégats bouche une partie
des pores et de ce fait, la rétention de l'eau par le sol est en partie diminuée. En
revanche elle stabilise les agrégats vis à vis de l'action dégradante de l'eau et maintient
ainsi une bonne macroporosité d'où une perméabilité et une aération convenables du
sol.
Au final, la matière organique augmente considérablement la rétention hydrique du
sol du fait de ses propriétés de mouillabilité et d'hydrophobie qui modifient la tension
superficielle de la solution de sol. Elle s'obtient en effectuant le rapport entre le poids
perdu au feu (g) et le poids initial de l'échantillon de sol (g). Pour cela, on place un
échantillon de sol dans un four à une température de 375°C pendant 16 heures.

La matière organique est surtout présente dans les horizons de surface auxquels elle
donne une teinte plus foncée que les horizons sous-jacents. On distingue la matière
organique fine inférieure à 2 mm composée d'humus et de radicelles et la matière
organique grossière supérieure à 2mm.

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