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CHAPITRE I: CONSTITUANTS ET DESCRIPTION DES SOLS ET DES ROCHES

I- Définition et constitution des sols et roches


1- Définition
a) Les roches
Pour le géologue, une roche représente tout matériau constitutif de l'écorce terrestre.
En géotechnique, une roche est un agrégat naturel massif de matière minérale.
b) Le sol
Le sol dans sa définition géotechnique, est défini comme un agrégat naturel de grains
minéraux, séparables par une action mécanique légère. Il résulte de l’altération naturelle
physique ou chimique des roches. En mécanique des sols, on étudie des sols naturels
(meubles) ainsi que des matériaux fabriqués artificiellement à partir de sols ou de
roches et présentant un caractère meuble.

2- Éléments constitutifs d’un sol


Un sol est un mélange d'éléments solides, d'eau et d'air ou de gaz.
- Les éléments solides proviennent de la désagrégation mécanique et/ou
Chimique d’une roche mère (altération). On distingue les minéraux non argileux (∅>2µm
et ayant le même comportement que la roche mère : Sols pulvérulents), les minéraux
argileux (kaolinite, illite et montmorillonite) et le sols organiques (vases et tourbes)
- L'eau existe sous plusieurs formes (eau de constitution, interfeuillets, liée et
libre). Elle peut remplir plus ou moins tous les vides entre les grains et être
mobile (écoulement plus ou moins rapide). Lorsque l'eau remplit tous les vides,
le sol est dit saturé. Lorsqu'il n'y a pas d'eau, le sol est dit sec.
- Le gaz est contenu dans les vides. c’est l’air pour un sol sec ou mélange d’air et
de vapeur d’eau pour un sol humide.
II- Caractéristiques physiques des sols
1- Description
Les paramètres qui décrivent un sol se rapportent aux diverses proportions dans
lesquelles se trouvent le squelette solide, l'eau et l'air constituant le sol.
Considérons la représentation suivante d'un sol dans laquelle les trois phases
(solide, liquide et gazeuse) sont séparées.

Notations conventionnelles : V : volume total (apparent)


W : poids total du sol Vs : volume des particules solides
Ws : poids des particules solides Vv : volume des vides entre les particules
Ww : poids de l’eau Vw : volume de l'eau
avec W=Ws+Ww Va : volume de l'air
Avec : Vv=Vw+Va
V =Vs+Vv=Vs+Vw+Va
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a) Les paramètres de nature


Ce sont des paramètres qui indiquent les caractéristiques intrinsèques du sol.
Ils sont dits dimensionnels. Ils ne varient pas au cours du temps. Il s’agit de poids
volumique des grains solides (en ), granularité, argilosité, limites d’Atterberg,
teneur en matières organiques,…). :
 Le poids volumique (spécifique) total ou humide (ou poids volumique), noté .
C'est la somme des poids des particules solides et de l'eau d'un volume unité
de sol:
 Le poids volumique des grains solides :
 Le poids volumique du sol sec : si le sol est sec,
 Le poids volumique de l’eau :
 Le poids volumique du sol saturé (lorsque tous les vides sont remplis d'eau):

 poids volumique déjaugé (il est pris en compte lorsque le sol est entièrement
immergé.) :
 Gravité spécifique :
b) Les paramètres d’Etat
Ils indiquent les proportions dans lesquelles sont représentées les différentes
phases d'un sol. Ils sont très importants et essentiellement variables. Ils sont dits non
dimensionnels. Il s’agit de :
 la porosité, notée n, qui permet de connaître l'importance des vides c'est à dire
de savoir si le sol est dans un état lâche ou serré. Elle est définie comme étant le
rapport du volume des vides au volume total. La porosité est toujours inférieure à 1.
Elle peut aussi être exprimée en pour-cent

 indice des vides, noté e, dont la signification est analogue à celle de la


porosité. Il est défini par la relation :

 La teneur en eau, notée W, est définie par le rapport du poids de l'eau au poids
des particules solides d'un volume donné de sol. Elle s'exprime en pour-cent. Elle est
facilement mesurable en laboratoire. La teneur en eau peut dépasser 100% et même
atteindre plusieurs centaines de pourcents.

 Le degré de saturation, noté Sr, indique dans quelle proportion les vides sont
remplis par l'eau. Il est défini comme le rapport du volume de l'eau au volume des
vides. Il s'exprime en pour-cent. Le degré de saturation peut varier de 0 % (sol sec) à
100 % (sol saturé).
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2- Relation entre les différents paramètres


Pour caractériser complètement un sol la connaissance de trois paramètres
indépendants est nécessaire; le poids volumique de l'eau étant connu. Par exemple :
- un paramètre quantifiant le poids volumique : ou ou ,
- un paramètre quantifiant l'importance des vides : e ou n,
- un paramètre quantifiant la présence d’eau : W ou Sr.
Tous ces paramètres ne sont pas indépendants. Ils sont reliés par des relations que l’on
peut retrouver à l’aide du modèle élémentaire. Exemple :

3- Détermination des caractéristiques physiques d’un sol


Pour caractériser un sol, il faut déterminer les paramètres de nature et les paramètres
d’état. Plusieurs essais permettent de déterminer ces paramètres. Nous décrirons
quelques-uns et les autres feront l’objet du cours de géotechnique2
a) La masse volumique des particules solides γs
Sa détermination se fait à l’aide d’un pycnomètre.
Une masse de sol sec ms est introduite dans un pycnomètre
contenant de l’eau distillée. Après avoir éliminé toutes
les bulles d’air, on mesure le volume d’eau déplacé par les grains solides vs.
N.B : Pour les sols (en dehors des sols organiques) : 26 kN/m3 ≤ γs ≤ 28 kN/m3

b) La granulométrie
Il s’agit de la répartition en pourcentage des grains solides qui constituent un sol selon
leurs dimensions. Elle s’obtient à partir des essais granulométriques. Les résultats se
présentent sous forme de courbe granulométrique. Deux types d’essais sont envisageables
selon le sol à tester :
- Par tamisage (par voie humide ou sèche) pour les éléments de diamètre ∅ ≥ 80µm.
- Par sédimentométrie pour les éléments de diamètre ∅ < 80µm.
Les résultats sont traduits sous forme d’une courbe granulométrique Elle représente le poids
des tamisas cumulés (échelle arithmétique) en fonction du diamètre ou du diamètre
équivalent D, tracée dans des axes semi-logarithmiques, à partir de laquelle on peut
déterminer
- Le coefficient d’uniformité de Hazen Cu : D10 est appelé diamètre efficace
Pour Cu > 2, la granulométrie est dite étalée,
pour Cu < 2 la granulométrie est dite uniforme ou serrée. Plus la granulométrie est
serrée plus la pente de la partie médiane de la courbe est prononcée.
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- Le coefficient de courbure Cc

N.B : Di : diamètre correspond à i% de pourcentage de tamisat cumulé.

EXEMPLE DE DETERMINATION DES DIAMETRES

III- STRUCTURE DES SOLS


On distingue les sols grenus et les sols fins qui sont non organiques (taux de M.O
inférieur à 3%) et les sols organiques.

1- Structure des sols grenus


Les sols grenus, encore appelés sols pulvérulents, sont des sols dont le diamètre
des grains est supérieur à 20µm. Exemple : les sables.
Dans le cas de sols humides non saturés : l'eau est retenue, sous forme de
ménisques au voisinage des points de contacts entre les grains, par des forces de
capillarité; elle crée entre ces derniers des forces d'attraction. Le matériau présente une
cohésion capillaire (châteaux de sable). Les forces capillaires sont négligeables devant
les forces de pesanteur.
2- Structure des sols fins
Ils sont encore appelés sols argileux. Leur diamètre est inférieur à 2µm. Les
particules restent collées les unes aux autres. Le sol présente une cohésion: il a
l'apparence d'un solide et ne se désagrège pas sous l'effet de la pesanteur ou d'autres
forces appliquées. Les particules sont formées par un empilement de feuillets. Elles ont
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une forme de plaquettes.


3- Les sols organiques
Lorsque les grains sont essentiellement constitués de matière organique, le sol est
dit organique. La présence dans les sols de matières organiques, qui sont à l'origine de
textures lâches et d'une importante rétention d'eau, confèrent à ceux-ci une grande
plasticité et une grande compressibilité. Pour des études d'ouvrages importants où le
critère de compressibilité est prépondérant (remblai sur sol compressible par exemple),
le dosage de matières organiques des sols appelés à supporter de tels ouvrages est
indispensable.
La tourbe, résultat de la décomposition des végétaux, est un exemple de sol
organique. Elle est presque exclusivement composée de fibres végétales.
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CHAPITRE II : L’EAU DANS LE SOL ET LES ROCHES

INTRODUCTION
La connaissance des propriétés hydrauliques sont indispensables lors de la réalisation
de nombreux projets (Calcul du débit de fuite dans un barrage en terre, vérification de
la stabilité au renard dans un massif de sol qui est le siège de circulations d’eau, par exemple
une digue de canal, Calcul de la transition granulométrique d’une protection de berges ou
d’une protection anti batillage d’un parement amont de barrage) de génie civil.

I- LES FORMES DE L’EAU DANS LE SOL


Dans le sol, on distingue plusieurs formes d’eau dans le sol: l’eau de constitution,
l’eau d’adsorption, l’eau libre.
 L’eau de constitution est celle qui entre dans la composition des minéraux. Elle est
représentée sous forme des radicaux (OH).
 L’eau d’adsorption ou eau liée qui forme une pellicule à la surface des grains. Elle a
une viscosité élevée. Elle est encore appelé eau solide ou eau hygroscopique.
 L’eau libre encore appelée eau gravifique est l’eau qui remplit partiellement ou
totalement les pores ou interstices des matériaux. Cette eau est susceptible de couler si
la porosité est ouverte. L’écoulement peut se faire
- Soit vers le haut, par attraction des parois ou de grains de matériaux considérés:
c’est la capillarité et l’eau est appelée eau capillaire.
- Soit vers le bas par gravité: c’est la percolation ou infiltration. l’eau est considérée
dans ce cas comme eau gravifique.
- Soit Latéralement vers les nappes
II- HUMIDITE DU SOL
1- Définition :
L’humidité d’un sol représente la quantité d’eau contenue dans ce sol.
Sa détermination peut se faire soit par la méthode par dessiccation à l’étuve, soit sans avoir à
extraire cet échantillon de son environnement à travers plusieurs mesures (à partir desquelles
on évalue le degré d’humidité) telles que :
- La méthode tensiométrique qui mesure la tension de l’eau dans le sol
- La méthode résistivimétrique qui mesure la variation de la résistivité de l’eau.
On peut aussi utiliser la méthode de la sonde à neutron (très coûteuse) qui est fondée sur la
propriété qu’ont les noyaux d’atome d’hydrogène de réduire l’énergie et la vitesse des
neutrons rapides.
2- Expression de l’humidité du sol
Soit Wh le poids de l’échantillon humide et Wd celui de l’échantillon sec après
passage à l’étuve. L’humidité wh par rapport à la terre humide peut s’exprimer comme suit :
; ce qui correspond à l’aptitude du chimiste qui reconnait la composition
de la matière qu’il étudie.
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On peut aussi exprimer l’humidité par rapport à la terre sèche. ; ce qui


correspond à l’aptitude du physicien qui cherche à ramener les grandeurs variables aux
variables fixes.
On peut encore exprimer l’humidité du sol par rapport au volume du sol en place. Dans ce cas
intervient le poids volumique sec (γd) c'est-à-dire le poids de la terre sèche renfermée dans
1Cm3 de sol. On aura donc : wv= wd x γd ex : =20g ; Wd=16gf ; γd=1,2gf/Cm3

III- LA PERMEABILITE
1- Définition
La perméabilité est une grandeur qui exprime la facilité qu’éprouve un fluide
(l’eau) à se déplacer dans les milieux poreux. Elle tient compte des propriétés du fluide (la
viscosité cinématique) et celles du milieu solide (la rugosité des grains, leur forme, leur
arrangement plus ou moins régulier).
On parle de perméabilité en petit lorsque le fluide peut se déplacer à travers un échantillon de
petite taille. Par contre la perméabilité en grand, c’est lorsque le fluide ne peut se déplacer
qu’à travers les discontinuités (failles, cassures, fractures, joints, diaclases…).

2- Notion d’énergétique de charge et de perte de charge


a) La charge H
La charge H est l’énergie mécanique d’une particule fluide par unité de poids. Soit une
particule fluide quelconque de volume dv, de masse dM et de poids dw. L’énergie mécanique
dE que cette particule fluide possède est formée de trois composantes : une composante
potentielle (dEp), d’une composante cinétique (dEc) et d’une composante de travail (dT).
Soit dE= dEp+dEc+dT
dEp=dMgh si la masse volumique de la particule fluide est ρ, dEp= ρghdv

Le travail
L’énergie mécanique par unité de poids

Cette équation représente l’équation de la Loi de Bernouilli avec h qui est


l’altitude du point où on calcul la charge hydraulique par rapport à un plan de référence et g
l’accélération due à la pesanteur.
b) La perte de charge
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Dans un liquide en équilibre, la charge est la même en tout point. Dans ce cas, la différence de
charge entre deux points est nulle. Or dans un liquide en mouvement, on constate que
l’énergie des particules diminue donc le déplacement du fluide se traduit par une perte de
charge dans le sens de l’écoulement. ∆H= HA- HB
3- Perméabilité par l’expérience de Darcy
La perméabilité est une grandeur qui exprime la facilité qu’éprouve un fluide à
se déplacer dans un milieu poreux.
La loi de Darcy stipule qu’il existe une proportionnalité entre la vitesse et le gradient de
charge hydraulique. Ceci a été établit à partir de l’appareil de Darcy.
a) Expérience de Darcy
Considérons un cylindre de section s remplit de sable ayant au fond un grillage de
détention de sable. Considérons également une arrivée d’eau par le dessus. Installons le long
du cylindre de petits tubes. Une fois le cylindre remplit d’eau, le robinet est fermé et par le
principe de vase communiquant l’eau est au même niveau que les tubes. Si on ouvre le robinet
de telle sorte que le débit de sortie Q2 soit égale au débit d’entrée Q1, on constate que
l’écoulement de l’eau dans le cylindre s’accompagne d’une baisse du niveau d’eau dans les
tubes (Q2 >Q1). On dit qu’il y a perte de charge qui accompagne l’écoulement de l’eau dans le
cylindre. Cette perte de charge est proportionnelle à la vitesse d’écoulement. On constate
en outre que l’eau circule en régime laminaire (à vitesse faible) et permanent (débit constant).
Son débit Q est proportionnel à la section du cylindre, à la perte de charge et inversement
proportionnel à la longueur du cylindre. Darcy établit donc que
Le coefficient de proportionnalité K introduit dans cette relation a été établi par Darcy comme
étant la perméabilité.
La relation de Darcy peut aussi s’exprimer sous la forme
Q en Cm3/s ; s en m2 ; à la dimension d’une vitesse (qui est fictive) appelée
vitesse de décharge (v’) soit
Le rapport correspond au gradient hydraulique symbolisé par i ( ), donc v’=ki
Le Gradient hydraulique correspond à la perte de charge par unité de longueur en un point
donné.

b) Limites à la loi de Darcy


La loi de Darcy est expérimentale et requiert à cet effet certaines conditions. Pour
que cette loi soit appliquée, Il faut que :
- Le milieu soit perméable en petit
- Le milieu soit homogène et isotrope (c’est-à-dire que la granulométrie soit
uniforme avec une propriété égale dans toutes les trois directions de l’espace)
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- Il y ait un substratum imperméable et horizontal


- Un écoulement laminaire (c’est-à-dire que l’écoulement se fait suivant des liquides
parallèles les uns aux autres)

4- Détermination de la perméabilité
Elle se détermine en laboratoire à l’aide des formules empiriques et des
Perméamètres et sur le terrain.
a) Mesure en laboratoire
a1) A l’aide des formule empiriques
Il y a une multitude de formules empiriques mises au point par de nombreux
auteurs pour déterminer la perméabilité tels que :
 Kozeny et Carman ( )
( )
 Terzaghi D10 dimension de la maille d’un tamis permettant
( ) ⁄
d’obtenir un tamisa dont le diamètre 10%
 Casagrande k=1,4k0,85 e2 ; k0,85 coef de perméabilité d’un sol lorsque
l’indice de vide est 0,85
a2) A l’aide des perméamètres
On mesure la perméabilité à l’aide d’un perméamètre. Cette détermination consiste à créer
un écoulement laminaire verticale de bas en haut en régime permanent dans un échantillon de
sol et à mesurer le débit et la perte de charge et on applique la loi de Darcy pour déterminer K.
il existe deux types de perméamètres : le perméamètre à charge constante et le perméamètre à
charge variable.
 Perméamètre à charge constante : pour mesurer la vitesse de décharge Q/s, on
mesure le volume d’eau qui traverse l’échantillon saturé pendant un temps donné, le niveau
étant maintenu constant non seulement dans le tube d’eau contenant l’échantillon mais
également dans le réservoir d’alimentation.
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Q : volume d'eau recueilli pendant le temps t. L' écoulement dans l'échantillon est
uniforme.

 Perméabilité à charge variable


Dans le cas des faibles perméabilités, l'essai à charge constante serait trop long, les
débits étant très faibles, on procède alors à charge variable : l'eau provient d'un tube de
faible diamètre (section s) relié à l'échantillon. Au fur et à mesure que l'écoulement se
produit, le niveau de l'eau dans le tube baisse (charge variable). On mesure le temps t
nécessaire pour que l'eau descende du niveau h1 au niveau h2 .
Dans cet essai, le mouvement n'est pas permanent, mais le phénomène est lent et on
suppose que la loi de Darcy est applicable à chaque intervalle de temps élémentaire.

b) Mesure sur le terrain


Plusieurs méthodes permettent déterminer la perméabilité parmi lesquelles : les essais de
pompage, l’essai Lefranc, l’essai brillant... (A décrire dans le cours de géotechnique 2)
c) Classification des roches d’après leur perméabilité
En fonction de la perméabilité, les roches peuvent être classées en 4catégories :
- Les roches compactes à fissure étroite. Leur perméabilité ne dépend que de la
fissure étroite qui s’obtient en profondeur. Il s’agit entre autre des roches
cristallines et cristallophylliennes.
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- Les roches compactes à grande fissures (gypses, quartzites, calcaire). Leurs


fissures sont agrandies par dissolution.
- Les roches poreuses et perméables (grès, alluvions, graviers, sables, moraines)
- Les roches poreuses et imperméabilité (marne, argile limon).
d) Grandeurs de la perméabilité des roches poreuses

Roches Perméabilité (Cm/s)


Sables 10-2 à 10-4
Argiles 10-9 à 10-12
Limons 10-7 à 10-8
grès 10-6 à 10-12

En présence de la granulométrie mixte, il y a baisse de la perméabilité car les interstices sont


remplies par les grains petits : c’est le colmatage.

3- Effets mécaniques de l'eau sur les sols : gradient hydraulique critique


a) Cas d'un écoulement vertical ascendant - phénomène de Boulance
Lorsque l'écoulement est vertical ascendant, le vecteur gradient hydraulique i est
vertical et dirigé vers le haut. La force d'écoulement s'oppose donc directement à la
force de pesanteur. Si le gradient hydraulique est suffisamment élevé la résultante de
ces deux forces est dirigée vers le haut et les grains du sol sont entraînés par l'eau: il y
a phénomène de boulance. Le gradient hydraulique critique est le gradient hydraulique
pour lequel la résultante de ces forces est nulle. Sa valeur est donc :

Le phénomène de boulance peut provoquer des accidents graves si des constructions


sont fondées sur le sol où il se produit, ou si le terrain lui-même fait partie de
l'ouvrage : digue ou barrage en terre, fond de fouille, ...
Dans tous les problèmes d'hydraulique des sols, il importe de vérifier que les
gradients hydrauliques ascendants réels sont suffisamment inférieurs au gradient critique
ic.

b) Phénomène de renard
Le phénomène de boulance apparaît dans le cas d'un écoulement vertical
Ascendant. Dans le cas général d'un écoulement en milieu perméable, l'eau peut
atteindre localement des vitesses élevées susceptibles d'entraîner les particules fines du
sol. De ce fait, le sol étant rendu localement plus perméable, la vitesse de décharge
augmente et le phénomène s'amplifie. Des éléments plus gros vont être entraînés tandis
que l'érosion progressera de manière régressive le long d'une ligne de courant. Un
conduit se forme par où l'eau s'engouffre et désorganise complètement le sol. C'est le
phénomène de renard.
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c) Protection des ouvrages contre la boulance : filtres


Le phénomène de boulance des sables peut être évité par la réalisation de
filtres constitués de couches de matériaux perméables de granulométrie choisie et,
maintenant, de nappes textiles appropriées (géotextiles). Ils sont choisis de manière à
permettre à l'eau de s'écoule sans entraînement de particules. Par leur poids propre, ils
chargent le terrain sous-jacent et y provoquent une augmentation des contraintes
effectives. Leur granulométrie est étudiée de manière à:
- retenir les particules de sol sous-jacent entraînées par l'écoulement (critère de
rétention),
- ne pas sensiblement diminuer la perméabilité du sol (critère de perméabilité).

IV- EFFETS DE LA CAPILLARITE DANS LES SOLS


1- Notion de capillarité
La capillarité est la montée de l’eau dans les espaces rétrécis existant entre les solides.
Si l'on plonge dans un récipient contenant de l'eau des tubes de verre de faible
diamètre (tubes capillaires, d < 3 mm), on observe que l'eau s'élève dans ces tubes
d'une hauteur inversement proportionnelle à leur diamètre. Cette hauteur d'ascension
capillaire est la même quelle que soit la forme des tubes pour une section donnée.

a) Cas des tubes fins


Lorsque dans un récipient contenant de l’eau, on plonge un tube dont le diamètre (Ø)
est connu. On constate que l’eau monte à l’intérieur du tube jusqu’à une certaine hauteur h à
raison de la tension T que les molécules de la paroi du tube exercent sur les molécules d’eau.
Le poids Ww de la colonne de l’eau soulevée est exprimée est exprimée par la composante
verticale de la tension superficielle (Tv=Tcosα) exercée par la paroi du tube. Soit :

= ∅
La hauteur h de la montée capillaire est donc : ∅

b) Cas des milieux poreux


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On appelle hauteur totale d’ascension capillaire h la hauteur de la zone mouillée


lorsque le phénomène devient stationnaire. Cette hauteur dépend de la granulométrie, de
l’indice des vides, de la forme des grains, de l’impureté de surface, de l’histoire du matériau.
Cette hauteur croit lorsque la taille de grains diminue.
h et d10 en Cm ; c= constante en fonction de la nature du sol a une valeur
comprise entre 0,1 et 0,5Cm2 ;
Le produit représente le diamètre moyen des canaux d’un sol ayant comme indice des
vides e et formé toutes de particules de toutes identiques de taille d10.
La vitesse d’ascension capillaire dépend du produit kh car les sols fins ont une grande
hauteur d’ascension capillaire et un faible coefficient de perméabilité. Le produit kh et plus
facile à mesurer en laboratoire que la hauteur d’ascension capillaire.
( )
avec n= porosité ; t= durée de l’expérience ; v0 et v sont respectivement le
volume du sol au début du compactage et à la fin ; s= section du moule contenant
l’échantillon
On peut classer les sols en fonction du produit kh
Kh >1 : sol à remontée capillaire forte
0,1≤kh≤1 : sol à remontée capillaire moyenne
Kh <1 : sol à remontée capillaire faible
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CHAPITRE III : DEFORMATION ET CONSOLIDATION DES SOLS

INTRODUCTION
Lorsqu’on applique une certaine charge sur des sols, c’est-à-dire des contraintes, des
déformations peuvent être observées sur ces sols. Généralement, les déplacements observés
sur les sols se font dans un sens vertical : On parle de tassement ou consolidation des sols. Il
peut provoquer des basculements ou des renversements des constructions. Ces tassements
proviennent de la compressibilité (diminution du volume) du sol. Cette compressibilité de sol
résulte de:
- la compression de l'air qui remplit des vides. L'eau est supposée
incompressible. L'air, très compressible, provoquera un tassement quasiment instantané
- De l’évacuation de l’eau contenue dans les vides du sol (consolidation primaire)
- De l’arrangement de grains du sol de façon à occuper un volume plus réduit
(consolidation secondaire)

I- Notions de contraintes et déformation


1- Notion de contraintes
a) Définition
Si nous prenons un morceau de fer de section s de longueur Lo auquel on soumet
des efforts compressifs l’amenant à se déformer. Sa taille va changer et passer de Lo à L. les
efforts fournis sont matérialisés F, la contrainte σ est le rapport :

La composante normale d’une contrainte (σ) à l’élément de surface qui est une traction ou une
pulsion est appelée contrainte de tension ou contrainte de pression et la contrainte
tangentielle (τ) est appelée contrainte de cisaillement.
Le concept de contrainte est une notion fictive puisque le point d’application d’une force peut
être une particule ou un vide.
b) Notion de tenseur de contrainte
A l’intérieur d’un solide, imaginons un point M dont on connait les coordonnées
x, y et z. en ce point, considérons un petit cube à arêtes parallèles de longueur (a). Le tenseur
(qui est l’état des contraintes) comprend 9 composantes de contraintes qui agissent sur les
faces visibles d’un cube. Ces composantes peuvent être rangées dans une matrice 3x3. Cette
matrice ayant l’avantage d’être symétrique comprend 6 données qui sont bien distinctes.

[ ]

σx, σy, σz sont des composantes de traction ou de pulsion suivant des signes. La convention
des signes en mécanique veut que les contraintes de traction (qui allongent le solide dans la
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direction ou elles exercent) soient négatives et les contraintes de pulsion (qui tendent à
raccourcir le solide) soient positives.
sont des contraintes de cisaillement
Parmi les facettes autour du point M, il existe 3 plans privilégiés pour lesquels la contrainte
tangentielle est nulle (τ = 0). Ces 3 plans sont appelés plans principaux ou contraintes
principales, notées
σ1 : Contrainte principale majeure.
σ2 : Contrainte principale intermédiaire.
σ3 : Contrainte principale mineure.
Avec : σ1 ≥ σ2 ≥ σ3
c) Ellipsoïde de contrainte et cercle de mohr
C’est une composante mathématique qui exprime l’état des contraintes en tout point.
A chaque point, les extrémités du vecteur contrainte sont sur un ellipsoïde défini par 3 axes
(σ1, σ2, σ3) qui sont des contraintes principales : c’est l’ellipsoïde de Lamé
- Lorsque toutes les contraintes existent, on parle d’état de contrainte triaxial. Et si elles
sont toutes égales, le chemin des contraintes est isotrope
- Lorsque deux contraintes sont nulles, l’état de contrainte est uniaxial
- Lorsque l’une des contraintes est nulle, l’état de contrainte est biaxial.
Dans ce dernier cas (biaxial), les contraintes sont rapportées dans un plan dont leur
extrémité décrit un diagramme à deux dimensions appelé représentation de Mohr. Le
diagramme de Mohr qui consiste à représenter le vecteur contrainte ̅ dans un système
d’axes (σ,τ). Dans le cas bidimensionnel, cas très fréquent en géotechnique, le cercle de
Mohr est le lieu des extrémités des vecteurs contraintes et les contraintes principales se
réduisent à deux.
En fait, il s’agit de trois cercles dont les valeurs du rayon et les positions respectives des
valeurs de σ1, σ3. Le plus grand de ces cercles s’appelle le cercle de Mohr avec pour centre
=( ,0) et pour rayon = avec σx = σ3 ; σz = σ1 et τxz=0)
 METHODE ANALYTIQUE
Dans le système de repère (Ox, Oy) le tenseur de contraintes s’écrit :
* +
La résultante des moments est nulle, soit: τij = τji càd τxz = τzx
Connaissant les contraintes sur les facettes de normales ox et oz, on peut déterminer les
contraintes sur n’importe qu’elle autre facette inclinée d’un angle

𝜎𝑥 𝜎𝑧 𝜎𝑧 𝜎𝑥
𝜎𝜃 𝑐𝑜𝑠 𝜃 𝜏𝑥𝑧𝑠𝑖𝑛 𝜃
L’état de contrainte sur le plan incliné θ est 𝜎𝑧 𝜎𝑥
𝜏𝜃 𝑠𝑖𝑛 𝜃 𝜏𝑥𝑧𝑐𝑜𝑠 𝜃
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L’équation du cercle (cercle de Mohr) obtenu aura pour coordonnées:


le centre le rayon

Il existe deux plans principaux d’orientation majeure θ1et θ2

𝜏𝑥𝑧
𝜃 𝑎𝑟𝑐𝑡𝑔
𝜎𝑧 𝜎𝑥

𝜋
𝜃 𝜃

Cercle de Mohr

Si x et z sont les directions principales (σx = σ3 ; σz = σ1 et τxz=0). Les contraintes


majeures obtenues à partir de l’équation du cercle sont donc :

 Graphiquement, pour déterminer l’état de contraintes sur un plan incliné d’angle


avec les contraintes principales (σ1et σ3) connues,
Il faut utiliser la démarche suivante :
- De σ1, on trace une parallèle au plan de σ1
- De σ3, on trace une parallèle au plan de σ3
- L’intersection des deux plans donne le pôle « P »
- Du pôle « P », on trace la parallèle à la facette sur
laquelle on veut trouver l’état de contraintes (σ et τ )
- L’intersection de cette droite avec le cercle donne σ
et τ
Sachant que :
- σ >0 en compression (pulsion)
- σ <0 en traction
L’unité de contrainte est le Pascal (Pa) ; 1 Pa=1N /m2=1/9,81Kgf/m2. On peut aussi utiliser le
Bar (b) ; 1b=105 Pa
d) Contraintes dues au poids propre du sol
Le poids du sol augmente avec la profondeur. Pour un sol de poids volumique γ
3
(en kN/m ) et de profondeur z (en m), la contrainte verticale est σv = γ.z
 Cas d’un sol sec
Si le sol est stratifié en plusieurs couches, on aura 𝝈𝒗 𝜸𝒅 𝒊 𝒉𝒊
 Cas d’un sol saturé 𝝈𝒗 𝝈 𝒗 𝒖 𝑒𝑡 𝝉′ 𝝉
2012/2013 17
UE : Géotechnique I

Avec u= pression interstitielle 𝒖 𝜸𝒘 . 𝒉𝒘


σ’v : contrainte effective transmise au squelette solide. Elle est encore appelée contrainte
intergranulaire. Il s’agit de la contrainte s’exerçant entre les grains du sol. Elle s’évalue en
termes de poids volumique déjaugé (γ’) pour un milieu immergé. Soit : 𝝈 𝒗 𝝈𝒗 𝒖 𝜸′ 𝒛
Or La contrainte totale est la contrainte appliquée immédiatement après application des
charges et non encore assimilées par le squelette solide.
À court terme, l’approche globale se fait en contraintes totales et à long terme, l’approche est
en contraintes effectives.
Exemple : Traçons les diagrammes de variation de σv, σ’v et u en fonction de la
profondeur

e) Contraintes dues aux surcharges


Les dépôts de sol sont normalement stables, à moins que des circonstances
naturelles ou un chargement artificiel ne contribuent à y accroître les contraintes
effectives et qu’un tassement s’en résulte. On sait qu’un abaissement de la nappe
augmente la contrainte effective, mais divers types de surcharges induisent également des
contraintes (∆σ) dans le sol. Il s’agit :
- Des charges ponctuelles.
- Des charges uniformément réparties sur les surfaces rectangulaires et circulaires.
- Des charges en forme de remblai de longueur supposée infinie
 Cas d’une surcharge uniformément répartie sur toute la surface q
Dans ce cas et quelle que soit la profondeur z, on a : ∆σ =q
 Cas d’une surcharge ponctuelle Q
En considérant le sol comme milieu semi-infini élastique non pesant, la
contrainte verticale due à la force ponctuelle Q est calculée d’après la formule de Boussinesq :
2012/2013 18
UE : Géotechnique I

 Cas d’une surcharge circulaire uniforme q

Cette relation peut encore s’écrire :

(Iz : facteur d’influence fonction r/R et z/R )


 Cas d’une surcharge rectangulaire uniforme q
Sous l’effet d’une charge rectangulaire de largeur « b » et de longueur « l », la
contrainte induite ∆σ sous l’un des coins de cette charge, est donnée par :
∆σ = lz q lz : facteur d’influence fonction de b/z et l/z. il existe un abaque qui
donne les valeurs de lz en fonction bz (voir tableau) :
Valeurs de lz pour une semelle rectangulaire

2- Notion de déformation
Les déformations sous contraintes se traduisent par des déplacements et des changements de
formes. Une déformation relative se définit comme la variation de la longueur par rapport à
la longueur initiale l0 on a : . Si on a à faire à des déformations successives, le différentiel de

longueur est :
Les principales déformations qu’on utilise en résistance des matériaux sont :
- L’extension ou traction : l’effort est dans l’axe ayant pour but d’allonger. il en résulte
2012/2013 19
UE : Géotechnique I

une augmentation des longueurs et surtout des surfaces de séparation perpendiculaires à la


direction de traction.
- La compression : les efforts tendent à raccourcir le matériau (sols) et donc à ramener
les uns des autres. Mais si la longueur dépasse cinq fois la largeur, le matériau travaille
en flexion.
- La flexion : les forces sont dirigées de telle sorte qu’elles ont tendances à plier le
L’éprouvette (la partie supérieure travaille en compression et la parie inférieure en traction.
- Le cisaillement les efforts tendent à faire glisser les molécules les unes sur les autres.
le cisaillement définit un angle qui permet de définir le glissement relatif.
- La torsion : dans ce cas on fait agir sur les extrémités du matériau, deux courbes en
sens inverse.

a) Rigidité et déformabilité :
Un solide est dit rigide si sa forme reste la même sous l’effet de toute force qui lui est
Appliquée dans le cas inverse, il est dit déformable.
b) Déformation uniaxiale ou déformation linéaire, absolue et relative
Une déformation relative se définit comme la variation de la longueur par rapport à
la longueur initiale l0 on a : . Si on a à faire à des déformations successives, le différentiel de

longueur est :

c) Déformation triaxiale et notion de tenseur


Une modification infinitésimale d’un volume de matière est la somme d’un
déplacement rigide et d’une déformation. Pour déterminer les déformations qui ont lieu dans
toutes les directions autour du point M du sol, il suffit de connaître les valeurs des
déformations dans les directions Ox,Oy et Oz autour de ce point. On définit ainsi le
tenseur de déformations :

[ ]

Et par un choix de coordonnées cette matrice peut devenir :

[ ]

On définit comme pour les contraintes, les directions principales de déformation sur
lesquelles les déformations angulaires sont nulles
La variation de volume du petit élément autour du point M est : ∆V/V = εx + εy + εz

II- RELATION ENTRE CONTRAINTE ET DEFORMATION


Ces relations sont appelées « lois de comportement »ou « loi rhéologique »
puisqu’elles permettent de caractériser la réponse d’un matériau sous l’effet d’un chargement.
Dans le domaine de déformations élastiques dans un solide isotrope, les relations entre
les contraintes et les déformations (loi Hooke) sont : .
2012/2013 20
UE : Géotechnique I

(module de Young) et (coefficient de poisson) sont des coefficients des propriétés des
matériaux élastiques. Ces différentes combinaisons ci-dessus sont valables si les déformations
sont linéaires.
III- Lois rhéologiques
1- Classification rhéologique
On classe les matériaux suivant leur mode de réaction face aux sollicitations
a) Les corps à comportement simple
- Les solides parfaits ou corps d’Euclide qui sont indéformables
- Les corps élastiques ou corps de Hooke qui sont des corps qui retrouvent leur forme et
leur dimension initiales lorsqu’on supprime la sollicitation. Le modèle pratique est
donné par un ressort à spires parfaitement élastique et sans masse.
La déformation est proportionnelle à la contrainte . Le coefficient de
proportionnalité étant le module de Young ( )
Pour ces corps élastiques, on définit deux caractéristiques :
 le module de la déformation volumique : ( )

 le module de cisaillement ( )
b) Les corps à comportement complexes
- Les solides plastiques sont des corps qui se comportent d’abord comme un solide
plastique (La déformation ne se produit qu'à partir d'un certain seuil de contrainte)
jusqu’à un seuil de plasticité et lorsqu’on supprime la contrainte, il y a plasticité parfaite
(le corps se déforme indéfiniment sous une contrainte constante). La déformation
conserve la valeur atteinte lorsque la contrainte cesse. Le modèle rhéologique est
un patin frottant sur une surface horizontale; si on tire sur le patin, il se déplace
lorsque la force de traction atteint un certain seuil.
- Corps visqueux : La valeur de la déformation dépend de la durée d'application
de la
contrainte. Pour une contrainte donnée non nulle, la déformation se fait à vitesse
constante. Après suppression de la contrainte, le système conserve son état final.
Le modèle est réalisé par un piston perforé se déplaçant dans un liquide parfait:
si on tire sur ce piston, il se déplace quelle que soit la contrainte.

c) Comportement des corps réels


Les corps réels ne sont jamais parfaitement élastiques, plastiques ou
visqueux. De
plus, leur comportement peut changer au cours de la déformation. Dans le cas
général, ils combinent les propriétés des 3 types fondamentaux. C'est le cas des
roches qui sont élastiques pour une contrainte faible et deviennent plastiques lorsque
la contrainte devient plus forte. Le passage du comportement élastique au
comportement plastique s'appelle le durcissement: la roche subit des modifications
irréversibles dans sa structure. La déformation de la roche peut rester ductile (rupture
progressive par écoulement, sans grande cassure) mais s'accroître au cours du
2012/2013 21
UE : Géotechnique I

temps, bien que la valeur de la contrainte reste constante: c'est le fluage. Dans
d'autres cas, il apparait une rupture, la roche devient fragile.

IV- NOTION DE COURBE INTRINSEQUE


1- Définition
Une courbe intrinsèque est une représentation du critère de plasticité ou de rupture dans le
plan de Mohr. Pour les différents états de contraintes ont représente les cercles de Mohr
successifs et la courbe intrinsèque est l’enveloppe de ces cercles de Mohr. On peut ainsi
définir une courbe intrinsèque de serrage, de limite élastique, de pic, de rupture ou de
résistance résiduelle.
2- Courbe intrinsèque
D’après Bernard Coulomb (1773), la courbe intrinsèque des sols peut être
assimilée à une droite (droite de Coulomb) dont l’équation sur la représentation de Mohr est :
; est angle de frottement interne et C’est la cohésion. Ces deux termes
représentent les paramètres de résistance.
2012/2013 22
UE : Géotechnique I

Lorsque : le milieu est purement cohérent. C’est le cas des argiles saturées
Lorsque : le milieu est dit pulvérulent. C’est le cas des sables et graviers
La droite est obtenue après plusieurs essais et l’on peut aussi définir l’angle de rupture par la
relation

B- CONSOLIDATION DES SOLS


I- Définitions
Sous l’effet d’un chargement donné (fondation, remblai, etc..), le sol se déforme. On
sait que dans la plus part des cas, la surface du sol est horizontale et les charges sont
verticales; les déformations et par conséquent les déplacements, seront dans la même
direction. Ils sont appelés tassements.
Pour un sol, les tassements résultent essentiellement de sa compressibilité
(diminution de volume) qui est due :
- à la compression du squelette solide
- à l’évacuation de l’eau contenue dans les vides,
- à la compression de l’eau et de l’air contenus dans les vides.
Pour les contraintes courantes l’eau et le squelette solide peuvent être considérés
incompressibles.

II- TASSEMENTS
Dans le domaine du génie civil, le tassement est la dernière cause (la compression de l’eau
et de l’air contenus dans les vides) qui est prépondérante dans le changement du volume et
donc du tassement des sols. Au cours de cette expulsion, il se produit un réarrangement des
grains suivant une configuration plus stable.
Si nous supposons un matériau granulaire soumis à une contrainte, la compression se fait
très rapidement au début à cause de sa forte perméabilité
2012/2013 23
UE : Géotechnique I

Si c’est un matériau fin (argileux), la compression devient lente. Pour expliquer cette
consolidation tardive, notons que sous l’action d’une charge, l’eau libre ne peut s’évacuer
immédiatement et supporte toutes les contraintes appliquées (suppressions interstitielles
∆u= ∆σ) pendant la phase de construction de l’ouvrage ; la transmission des contraintes au
squelette solide se fait progressivement au cours du drainage de l’eau et les surpressions
interstitielles diminuent. Cet écoulement s’arrête lorsque ∆u s’annule. On a donc le
tassement total qui peut être décomposé comme suit :

- Le tassement immédiat ( )
- Le tassement à long terme ou tassement final de consolidation primaire (( )

1- Relations entre le tassement, l’indice des vides et la contrainte effective

Pour une couche de sol de hauteur « ho » et d’indice des vides initial « e0 », après un
chargement donné et à un instant « t », on a ;

avec tassement à l’instant t et et= indice des vides à l’instant t

La détermination de la relation entre l’indice des vides et la contrainte « σ » due à l’action


des charges (la compressibilité des sols), se fait par un essai œdométrique qui permet
d’étudier la consolidation des sols ( amplitudes et durée des tassements pour une charge
donnée) : on utilise un œdomètre. Le principe est le suivant : Un petit échantillon de sol
saturé d’eau (intact ou remanié selon ce que l’on étudie) est soumis à une contrainte
verticale q. Deux pierres poreuses permettent à l’eau d’être expulsée. Le principe de
l’essai consiste à mesurer la variation de hauteur de l’éprouvette de sol pendant l’application
de la charge.

En appliquant un chargement discontinu par paliers et en déterminant la contrainte


effective σ’ et l’indice des vides « e » pour chaque palier de chargement, on peut
tracer la courbe : e= f(logσ’) appelée courbe œdométrique.
2012/2013 24
UE : Géotechnique I

On peut déduire de cette courbe plusieurs paramètres parmi lesquelles:


a) La pression de préconsolidation : σp’
C’est la plus grande contrainte qu’a supporté le sol durant son histoire géologique.
Elle correspond au changement de pente sur la branche supérieure du graphique
précédent. On peut donc obtenir le rapport de surconsolidation (ROC) qui nous permet de

connaître l’état de consolidation du sol. Il est défini par : est la

contrainte effective verticale du sol en place
- Si Roc = 1, le sol est normalement consolidé, c.à.d. qu’il n’a jamais subi une
érosion ou supporté des surcharges (Glaciers..). Ces sols sont capables de développer des
grands tassements, puisque toute surcharge peut augmenter la contrainte effective à un
niveau que le sol n’a jamais atteint, réduisant considérablement l’indice des vides.
- Si Roc > 1, le sol est surconsolidé. Dans ce cas, tant que la contrainte effective
finale est inférieure à la pression de préconsolidation, les tassements seront très faibles.
Et si c’est le cas contraire, les tassements seront plus prononcés.
- Si Roc < 1, le sol est sousconsolidé. C’est le cas des sols en cours de formation
(vases, etc.)
b) Coefficient de compression (sur la branche BC de la courbe)

Ce coefficient cc permet de calculer le tassement total à long terme sous un état de charge
donné en considérant que pour des contraintes supérieures à la contrainte de
consolidation, la variation (e, log σ') est linéaire. Mais lorsque la courbe œdométrique
est fournie, il est préférable de faire le calcul précis comme on L’indice de compression
(pente de la droite BC) :
c) Coefficient de compressibilité
(sur la branche BC de la courbe). Il est peu utilisé car la relation (e, σ')

n’est pas linéaire.
d) Module œdométrique
′ ′
( ) en Kpa

2- Évolution du tassement au cours du temps


a. Tassement final de consolidation primaire

- Pour un sol normalement consolidé, Roc = 1 : ( )

- Pour un sol surconsolidé Roc > 1 :
′ ′ ′
( ) ( )


- Pour un sol sous consolidé Roc < 1 ( )

NB :
- Si le sol est composé de plusieurs couches compressibles, le tassement total sera la
somme des tassements de chaque couche.
- Si la hauteur de la couche est supérieure à 3m, on subdivisera la couche en sous couches.
2012/2013 25
UE : Géotechnique I

b. Tassement à un instant « t »

Le tassement à un temps donné ∆hc(t) est calculé en fonction du tassement final ∆hc, à
partir de la formule suivante : ∆hc(t) = U. ∆hc

U : étant le degré de consolidation moyen défini à un instant « t »par la


relation : avec
surpression interstitielle au temps t.
u(o) : surpression interstitielle à l’instant initiale (∆σ).

Pour déterminer le degré de consolidation « U », il suffit de déterminer l’équation de


u(z,t). La théorie de consolidation unidimensionnelle de Terzaghi, basée sur des
hypothèses simplifiées nous donne l’équation de consolidation en fonction du coefficient de
consolidation : Cv (déterminé à partir de la courbe du tassement en fonction du temps pour
un des paliers de chargement de l’essai oedométrique). On peut alors déterminer le degré
de consolidation U pour un temps « t », ou plutôt pour un facteur temps « Tv » fonction du
temps, Cv et des conditions de drainage :
.
Le facteur temps étant un nombre sans dimension
où H est le chemin de drainage (demi-hauteur de l'échantillon dans l’essai
œdométrique).
( )
est le Coefficient de consolidation ( )
Pour une couche de hauteur h :
H = h/2 si la couche est doublement drainée.
H’ = h si couche est simplement drainée.
Le résultat d'un essai œdométrique classique consiste à donner : σ'c (kPa),
2
cv (m /s) déterminé pour un niveau de contrainte, et cc (sans dimension).
Le tableau suivant donne les valeurs de U en fonction deTv

Valeurs de U en fonction deTv

Notons que pour la fin de la consolidation primaire (U=100%), on prendra


Tv=2.08 (correspondant à un degré de consolidation de 99.5%)
2012/2013 26
UE : Géotechnique I

CHAPITRE IV : RESISTANCE AU CISAILLEMENT DES SOLS

INTRODUCTION
Considérons un massif de sol chargé et les contraintes qui résultent de ces charges
en un point M du massif. En augmentant les charges, on augmente les contraintes. Ces
dernières ne peuvent augmenter indéfiniment : en effet, les contraintes de cisaillement
atteindront sur certaines faces dites surfaces de glissement ou surface de rupture une
limite au-delà de laquelle les particules de sol glisseront les unes sur les autres.
La rupture du sol se produit par glissement relatif des grains les uns par rapport aux
autres et non par rupture des grains eux-mêmes. Le terme résistance au cisaillement vient
du fait que au moment de la rupture d’un sol, il y a un glissement entre les particules
solides. Le chapitre précédent a étudié le comportement des sols sous faible chargement. Le
présent chapitre tient compte des sols plus résistants (comportement élastoplastique,
visqueux)
I- COMPORTEMENT ELASTOPLASTIQUE DES SOLS
1- Définition
Tout sol présente une résistance au cisaillement qui est due au frottement inter-
granulaire (contact entre les grains) et aux forces d’attraction entre les particules dans le
cas des sols fins, à la dureté des grains et à l’état de surface de contact.
On définit aussi la rupture dans un sol à partir des courbes contraintes-
déformations dans des essais à déformation contrôlée.
Pour étudier le comportement de ces sols, on utilise deux lois :
- Critère d’écoulement plastique qui représente la frontière du domaine d’élasticité.
- le critère de rupture représenté par la courbe intrinsèque qui est l’enveloppe des
cercles de Mohr correspondant à la rupture.
L’étude de la résistance au cisaillement d’un sol permet de résoudre plusieurs problèmes
de Génie Civil tels que:
- Stabilité des ouvrages de soutènement.
- Stabilité des talus, pentes et barrages, etc..
- Capacité portante des fondations superficielles et profondes.

2- comportement des sols saturés


Lorsqu’il y a mouvement de l’eau (apport ou export) dans un sol saturé, on note un
changement de volume de ce sol. Les sols grenus sont moins perméables donc contiennent
moins d’eau, la résistance de ce sol va ainsi dépendre des grains solides. Par contre, la forte
rétention d’eau par les sols fins impose un comportement à long et à court terme :
- À court terme, le sol est non drainé ; le sol n’a pas eu le temps d’évacuer l’eau. On
étudie les contraintes totales.
- À long terme, le sol est drainé ; il y a eu consolidation primaire. L’eau est évacuée. On
étudie les contraintes effectives.

II- Détermination des paramètres de résistance des sols : υ et C


Cette détermination se fait en laboratoire par différents types d’essais :
2012/2013 27
UE : Géotechnique I

- Essai de cisaillement direct.


- Essai triaxial.
- Essai de compression simple.
Ces différents essais permettent d’obtenir les paramètres de résistance des sols (cohésion,
angle de frottement). La réalisation des deux premiers essais nécessite deux phases :
La Phase1est la remise sous l’état de contraintes en places (saturation et application de
contraintes jusqu’à u=0).
La Phase 2 qui est le Cisaillement proprement dit.
Selon le drainage pendant l’une ou l’autre de ces deux phases, on distingue trois types
d’essais :
• Essai non consolidé non drainé (UU) : correspond au comportement à court terme du sol
en place. On détermine les contraintes totales.
• Essai consolidé non drainé (CU) : il permet de déterminer les caractéristiques de la
résistance au cisaillement à long terme (c' et υ ') ainsi que la cohésion non drainée Cu.
• Essai consolidé drainé (CD) : il permet déterminer la courbe intrinsèque du squelette
du sol et les caractéristiques c' et υ'; le comportement du sol est à long terme.
Les principes de ces essais seront détaillés dans le cours de géotechnique 2.
1- Essai de cisaillement direct
L'essai consiste à soumettre le sol à un cisaillement direct, rectiligne, suivant un
plan imposé. L'essai consiste à soumettre le sol à un cisaillement direct, rectiligne,
suivant un plan imposé. Trois échantillons identiques doivent être testés, pour trois
contraintes normales différentes. Les valeurs des contraintes de cisaillement à la rupture sont
représentées en fonction des contraintes normales τ = f (σ).
La droite traduit l’équation de Coulomb : τrupt = C + σrupt tgυ
a) Essai Consolidé Drainé (C.D)
τ = C’ + σ tgυ’
c’, υ’ : Les paramètres de résistance au cisaillement
c’ : Cohésion non drainée.
υ’ : Angle de frottement interne effectif.

b) Essai non consolidé non drainé (U.U)


Il est réalisé pour les sols fins
τ = Cu
Cu : Résistance au cisaillement non drainé.

2- Essai triaxial :
Pour trois éprouvettes identiques ( ∅=36 mm, h=2∅) d’un sol donné, on
applique pour chacune les états de contraintes. A la rupture, on note les valeurs des
contraintes principales (σ1, σ3):
σ1 = σ3 + ∆σ1 et ∆σ1 = σ1 - σ3 étant le déviateur de contraintes.
a) Essai non consolidé non drainé (UU).
La représentation ne se fait qu’en contraintes totales car l’essai est rapide
2012/2013 28
UE : Géotechnique I

Essai 1 : σ’3 et σ’1 ; Essai2 : σ3’’ et σ1’’; Essai 3 : σ3’’’ et σ1’’’


L’orientation du plan de rupture : α =π/4 et Cu= (σ1 - σ3)/2
NB : Cet essai ne permet pas la détermination des paramètres effectifs même en
mesurant la pression interstitielle.
Le critère de rupture est :
- En terme de contraintes appliquées sur le plan de rupture :
τ = Cu ; σ = ( σ1 + σ3)/2
- En terme de contraintes principales : Cu = (σ1 - σ3)/2
b) Essai Consolidé Drainé (C.D)
La représentation ne se fait qu’en contraintes effectives car l’essai est très lent donc à
long terme.

Résultats de l’essai CD à l’appareil triaxial

Orientation du plan de rupture : α = π/4 + υ’/2


Le critère de rupture est :
- En terme de contraintes sur le plan de rupture : τ = c’ + σ’tg υ’
- En termes de contraintes principales :
σ’1 = σ’3 Kp +2 c’√Kp. (5.3)
Kp = tg² ( π/4 + υ’/2)

c) Essai Consolidé non Drainé (C.U)


Il a pour but :
- la détermination des paramètres de résistance effectifs (c’, υ’) en mesurant
la pression interstitielle à la rupture.
- La détermination des paramètres de résistance consolidés non drainés
(Cu, φcu)
- L’étude de la variation de la cohésion non drainée en fonction de la
pression de consolidation.
2012/2013 29
UE : Géotechnique I

U est le degré de consolidation


Résultat de l’essai triaxial (CU) avec mesure de U
L’orientation du plan de rupture : α = π/4 + υ’/2
Le critère de rupture est :
- En terme des contraintes effectives, on a :
σ1’ = σ3’Kp + c’√Kp. Kp = tg² ( π/4 + υ’/2)
τ = c’ + σ’tg υ’
- En terme des contraintes totales :
σ1 = σ3Kp +2 Cu√Kp. Kp = tg² (π/4 + υcu/2)
τ = Cu + σtg υcu

3- Essai de compression simple


L’essai consiste à appliquer une charge axiale sur l’échantillon du sol et
l’augmenter progressivement jusqu’à la rupture. L’essai est rapide et les résultats sont
représentés en contraintes totales

Résultat de l’essai de compression simple


Orientation du plan de rupture : α = π/4
La cohésion non drainée est : Cu = σ1 / 2

III- NOTION DE POUSSEE ET BUTEE


Sur un terrain en état de repos, les couches sous-jacentes subissent des pressions
verticales dues aux poids des sols qui se trouvent au-dessus, créant ainsi des pressions
horizontales dites « poussées des terres ». Un mur de soutènement est conçu pour résister à
cette poussée.
1- État des sols au repos
Sous un remblai indéfini à la profondeur z on note :
2012/2013 30
UE : Géotechnique I

- la contrainte effective verticale (qui agit sur une facette horizontale) est
- la contrainte horizontale (sur une facette verticale) est : ′ s’il n’y a pas de
déplacement latéral, k0 étant, par définition, le coefficient de poussée du sol au
repos .
Pour le sable k0=1-Sin θ ; pour les argiles molles k0=1 et pour les argiles
normalement consolidé, k0=0,5

Contrainte au repos

2- CALCUL DE POUSSÉE ET DE BUTÉE


a) Principe de poussée et de butée
Imaginons un écran mince vertical lisse dans un massif de sable. Il est soumis
par définition à la poussée au repos. En supprimant le demi massif de gauche, et en
déplaçant l'écran parallèlement à lui-même vers la droite, il se produit un équilibre dit de
butée (ou passif). En le déplaçant vers la gauche, il se produit un équilibre de poussée
(ou actif). F représente la force horizontale à appliquer à cet écran pour le déplacer
d'une longueur ε.
Si à présent on réalise une translation horizontale du mur, deux cas sont possibles :
– si d'une part le déplacement est imposé vers l'intérieur du remblai (à droite), la force F croît
jusqu'à une valeur maximale Fp qui correspond à la mobilisation totale de la butée;
– si d'autre part, partant d'une situation initiale identique, le déplacement se fait en éloignant
la paroi du remblai, alors F décroît jusqu'à une valeur Fa et qui traduit
l'établissement de l'état de poussée.

Principe de la poussée et de la butée


b) Calcul de la poussée et de la butée
2012/2013 31
UE : Géotechnique I

Pour calculer la poussée, on considère d’après la théorie de Rankine (1860) pour


chaque type de sol en supposant que:
- le sol est isotrope ;
- le mur ne modifie pas la répartition des contraintes verticales :
σ'v = γ h pour un sol à surface horizontale ;
σ’v = γ h cos β pour un sol à surface inclinée d'un angle β sur l'horizontale.
Nous considérerons seulement le cas d'un écran vertical (sol à surface horizontale).
 Les sols pulvérulents (c=0) et à surface horizontale.
La contrainte de poussée (active) σa= ka σ'v =ka γ h
avec ka=1-Sin υ/1+Sin υ =tg2 (π/4- υ /2)
Cette formule se vérifie simplement à travers le graphique de Mohr
De même, la contrainte de butée (passive) est σp= kp γ h
avec kp=1/ ka =1+Sin υ/1-Sin υ = tg2 (π/4+ υ /2)

Représentation des états de poussée et de butée dans le plan de Mohr

 Les sols purement cohérents (φ = 0).


ka =1-2c/ γ h et kp=1+2c/ γ h
 Les sols cohérents et frottants :
 A court terme : (cu≠0 ; υu= 0)

 A long terme : (c’ ≠0 ; υ ≠ 0)


2012/2013 32
UE : Géotechnique I

CHAP V : METHODES DE CALCUL DE LA STABILITE DES MASSIFS DE SOLS

INTRODUCTION
Les problèmes de stabilité de pentes se rencontrent fréquemment dans la construction
des routes, des canaux, des digues et des barrages. En outre certaines pentes naturelles sont ou
peuvent devenir instables. Une rupture d’un talus peut être catastrophique et provoquer des
pertes en vies humaines ainsi que des dégâts naturelles considérables.
L'étude de stabilité d'un talus est généralement menée en considérant une section plane et en
se donnant une surface de rupture circulaire. Cette dernière hypothèse correspond
d'ailleurs bien à ce que l'on observe en réalité. Le terrain entre la surface et le cercle
est découpé en tranches verticales minces pour lesquelles on calcule les forces en présence
en se plaçant à l'instant de la rupture (poids de la tranche, frottement contre le massif de sol
qui reste en place).

Pente artificielle
Pente naturelle
I- L’ORIGINE DE L’INSTABILITE DES TERRAINS
Les mouvements de terrain sont généralement à l’origine de l’instabilité des terrains. Ils
peuvent se manifester par
- des glissements caractérisés par de cisaillement
- Les écoulements et les coulées boueuses qui se caractérisent par une déformation et un
écoulement de type viscoplastique ou fluide.
- Les éboulements caractérisés par perte de la cohésion : le fluage.
Les ruptures sont souvent liées aux problèmes d’écoulement d’eau souterraine ou
d’érosion au pied du massif. En général, on distingue 3 causes de rupture :
- Les ruptures dues aux modifications du moment moteur, par exemple la surcharge des
murs de quai.
- Les ruptures provoquées par des modifications des conditions hydrauliques.
- Les ruptures provoquées par des caractéristiques géotechniques. Exemple : le
lessivage peut entraîner une augmentation de l’indice des vides par conséquent une
réduction de la cohésion.
Les ruptures de terrain peuvent être associées aux pentes naturelles ou aux pentes
artificielles (observées sur de ouvrages tels que talus en déblai ; talus en remblai sur sol non
compressible, talus en remblai sur sol compressible digues et barrages en terre)

II- METHODES DE CALCUL DE LA STABILITE DES PENTES


La stabilité des pentes intervient après une étude géologique de reconnaissance et
mécanique des sols. Ensuite interviennent les calculs.
1- CALCUL DU COEFFICIENT DE STABILITE
Calculer la stabilité d’une pente revient à déterminer le facteur de sécurité FS par
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UE : Géotechnique I

lequel il faut diviser la résistance de la surface de glissement pour que la masse


potentiellement stable soit à la limite de l’équilibre. Ce facteur se formule comme suit :

Q: sollicitation vectorielle ou tensorielle appliquée


au massif (force H, forceV, moment M).
Qmax: valeur maximale de Q.

On distingue deux démarches pour le calcul de facteur de sécurité:


la première : le glissement a déjà eu lieu, il s’agit d’une valeur de FS inférieure ou égale à 1,
donc:
- soit, on connaît la surface exacte et on cherche à déterminer, pour FS=1, les
caractéristiques correspondantes.
- soit, on a les caractéristiques et on cherche à déterminer la surface de glissement.
La deuxième, la plus fréquente, consiste à déterminer la marge de sécurité disponible et
adopter les solutions adéquates pour améliorer la sécurité de l’ouvrage en répondant à des
exigences en fonction de l’emploi des talus.
1- Seuil de sécurité
Le facteur de sécurité minimal FS adopté est assez rarement inférieur à 1.5. Il peut
quelquefois être égal à 2, voire à 2.5 pour des ouvrages dont la stabilité doit être garantie à
tout prix (cas des ouvrages à grand risque pour les personnes, site exceptionnel), ou pour des
méthodes dont l’incertitude est grande. Lorsqu’il n’y a pas de risque pour la vie humaine, on
peut accepter des valeurs plus faibles (1,1 ou 1,2).
FS Etat de l'ouvrage
<1 Danger
1-1,25 Sécurité contestable
Sécurité satisfaisante pour les ouvrages peu
importants
1,25-1,4
Sécurité contestable pour les barrages, ou quand la
rupture serait catastrophique
>1,4 Satisfaisante pour les barrages

Le choix des seuils des facteurs de sécurité dépend de l’approche adoptée, des fréquences de
sollicitations de l’ouvrage en question et du risque créé par la rupture. En condition normale,
Fellenius propose un seuil égale à 1,25, alors que FS = 1.5 pour Bishop (l’approche de
Fellenius est plus conservatoire que celle de Bishop).
2- Calcul du coefficient de sécurité
Pour que le massif reste en équilibre, il faut que le moment des forces motrices soit
équilibré par le moment de forces résistantes. Le coefficient de sécurité peut être le rapport
des forces résistantes aux forces motrices (Fs= Fr/Fm). Il peut aussi être le rapport du moment
résistant au moment moteur (Mr/Mm) ou le rapport des paramètres mécaniques réels aux
paramètres mécaniques nécessaire pour la stabilité (tgθr’/ tgθs’=Cr’/Cs’).
Considérons la représentation ci-dessous (carré élémentaire: dx=dy=1), le plan de
rupture est une ligne droite. L’inclinaison du plan de rupture est définie par l’angle q
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UE : Géotechnique I

La rupture du milieu est normalement due aux contraintes de cisaillement développées


à la surface de rupture. À partir des équations d’équilibre, la contrainte normale mobilisée σf
et la contrainte mobilisée de cisaillement τf au plan de rupture peuvent être déterminées en
fonction σ1 et σ3

Contrainte normale au plan de rupture :

(1)

Contrainte tangentielle au plan de rupture: (2)

On définit le facteur de sécurité FS comme le rapport de la résistance au cisaillement


disponible à la résistance au cisaillement mobilisée, ce qui traduit la réserve de sécurité
dispose le terrain sous cette sollicitation (σ1 et σ3) et en fonction du critère de rupture (c,υ)

FS = Résistance au cisaillement mobilisée / Résistance au cisaillement disponible

Donc, on peut écrire:


(3)

En remplaçant les équations (1) et (2) dans l’équation (3), on trouve:

(4)

D’après le critère de Mohr-Coulomb, l’angle du plan de rupture est égal à 45+θ/2 par rapport
à la direction principale σ3. En remplaçant la valeur de q par 45+ θ/2 dans la relation (4), nous
pouvons donc calculer la valeur du facteur de sécurité par rapport au plan potentiel de
rupture :
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UE : Géotechnique I

2. METHODES CLASSIQUE DU CALCUL DE LA STABILITE DES PENTES


Plusieurs auteurs se sont penchés sur la définition du coefficient de sécurité
déterminant la stabilité des massifs de sols. On distingue : la méthode de Fellenius, de Bishop,
de Taylor, de Caquot, de Biarez…
Dans chacune de ces méthodes, afin de trouver la surface la plus défavorable c’est-à-dire la
surface qui présente la résistance la plus faible au glissement. Il est nécessaire de se donner
plusieurs cercles afin de déterminer le coefficient de sécurité lié à chacun de cercles et de voir
celui dont le coefficient est le plus réduit. On aura ainsi déterminé le cercle de glissement
probable.

a) La méthode de Fellenius ou méthodes des tranches


La méthode de Fellenius est la plus simple du calcul de sécurité. Fellenius suppose que le
volume de glissement délimité par la surface de glissement et la topographie du talus est
subdivisé en n tranches. Chaque tranche est considérée comme un solide indéformable, en
équilibre sur la ligne de glissement.
Dans cette méthode, Fs= Fr/Fm=Mr/Mm
Si Fs >1, le terrain ne bouge pas
Si Fs=1, c’est une situation d’équilibre
Si Fs<1, il y a risque de glissement
Soit un cercle quelconque de centre O et de rayon R pour lequel on vérifie la sécurité vis-à-vis
du risque de glissement. La méthode consiste à découper le volume de sol concerné (compris
dans l'arc EMF) en un certain nombre de tranches limitées par des plans verticaux de largeurs
sensiblement égales.

- son poids W;
- la réaction du milieu sous-jacent sur l'arc AB;
- les réactions sur les faces verticales BC et AD décomposées en réactions horizontales
H et en réactions verticales V. Il s'agit de forces internes au massif étudié.
- les pressions hydrauliques.
Définissons par rapport au centre O :
- le moment moteur, comme celui du poids des terres W (et des surcharges
éventuelles), qui tend à provoquer le glissement ;
- les moments résistants, comme ceux des réactions s'opposant globalement au
glissement de la tranche.
La surface de rupture étant limitée par les points E et F, le coefficient de sécurité
global FS est défini par le quotient:
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FS = SEF(des moments résistants maximaux) /SEF(des moments moteurs)

Sachant que la somme des moments des forces est nulle, considérons la somme des moments
pour l'arc EF. Fellenius émet une hypothèse pour les calculs, selon laquelle seule la force
agissant sur l'arc AB est le poids W, à l'exception des forces internes.
Dans ces conditions, le moment résistant maximal est fourni par la valeur maximale que peut
prendre la composante tangentielle de Rn : (Rn)t
D'après la loi de Coulomb, elle s'écrit (Rn)t = ci.AB+Nn.tan θi

La somme des moments pour toutes les tranches est :

n: nombre total de tranches, R : rayon du cercle de glissement.


ci & υi : caractéristiques mécaniques de la couche dans laquelle est situé l’arc de la tranche
AB.
Par ailleurs, le moment moteur est dû à Tn et égal à TnxR, d'où:

b) Comparaison des méthodes de calcul à la rupture


L’étude comparative des méthodes d’analyse permet de déduire les points suivants:
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UE : Géotechnique I

- Les méthodes qui satisfont toutes les conditions d’équilibre (forces et moments)
telles que celle de Janbu rigoureuse, Spencer, Morgenstern et Price donnent des
résultats précis.
- La méthode de Bishop simplifiée qui satisfait uniquement l’équilibre des moments
donne des résultats aussi précis que celles citées précédemment sauf dans le cas où la
surface de glissement est fortement inclinée au pied du talus.
-Quand la surface de glissement est fortement inclinée au pied du talus, le choix de la
méthode doit se faire de telle sorte qu’elle donne une distribution correcte des forces
inter tranches.
-Les autres méthodes (méthode ordinaire de tranches) qui ne satisfont pas toutes les
conditions d’équilibre peuvent être très imprécises.
- Le facteur de sécurité Ff, déterminé à partir de l’équilibre des forces est plus sensible
aux hypothèses faites sur les forces de cisaillement inter-tranches que le facteur de
sécurité Fm déterminé par les moments d’équilibre. Pour cette raison, il est préférable
d’utiliser une méthode d’analyse où le moment d’équilibre est satisfait (celle de
Bishop par exemple).
- Toutes les méthodes sont imprécises dans le cas où un remblai est sur une fondation
fortement compressible, car dans cette situation la rupture du remblai ne se fait pas par
cisaillement, mais par traction et fissuration.

III- MODELISATION DU COMPORTEMENT MECANIQUE DES SOLS


1- Objectifs de la modélisation
Les méthodes numériques en géotechnique ont pour but de décrire, d’expliquer ou
de prédire le comportement d’une structure naturelle ou artificielle sur la base de lois
physiques qui relient les variations des contraintes aux déformations et aux déplacements.
Plusieurs méthodes numériques existent pour déterminer les réponses d’un milieu rocheux à
des sollicitations.
On se propose de réaliser des modèles numériques dont l’analyse nous permettra
d’évaluer le comportement du massif, à court et à moyen terme, afin d’optimiser les mesures
de renforcement, ainsi que les systèmes d’instrumentations sur les pentes, si cela s’avérait
nécessaire. On s’appuie sur des données géométriques, géologiques et géomécaniques
relatives au profil de pente
2- Choix de la méthode
Le choix de la méthode numérique dépend de l’objectif visé. La comparaison des
résultats de calcul aux mesures d’instrumentation permettra en outre de valider ou d’ajuster
les paramètres mécaniques utilisés dans les simulations, au travers d’une analyse inverse.
Parmi les modèles numériques existant, on peut citer :
Les méthodes à l’équilibre limite pour traiter de l’évaluation d’un facteur risque (comme celle
utilisée par le logiciel DEGRES),
Les calculs en déformations, requièrent en général l’utilisation de méthodes du type éléments
finis ou éléments discrets ;
La méthode des éléments discrets (utilisée par le logiciel UDEC) est façonnée pour des
problèmes dans lesquels interviennent un nombre important mais limité de discontinuités et
donc de blocs de matériaux, et où la réponse globale du massif est dominée par le
comportement de ces premières. Elle permet d’obtenir de grandes déformations le long des
discontinuités et peut aussi bien reproduire les effets de la translation ou de la rotation des
blocs rocheux.
La méthode des différences finies (exploitée par le logiciel FLAC), traite le
problème comme un milieu continu, dont les caractéristiques mécaniques sont une moyenne
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établie sur un élément du maillage. Elle permet aussi d’introduire, en nombre limité, des
discontinuités, mais la réponse globale du massif est cependant dominée par la déformation de
la roche.
D’autres méthodes existent pour des modélisations des remblais décrites dans la base
MOMIS (Modèles numériques d'Ouvrages et Mesures In Situ). Il s’agit entre autre de :
logiciel SAGE-CRISP, DACSAR, ROSALIE-LCPC, CESAR-LCPC, PLAXIS, ABAQUS,
AFENA.
Par ailleurs, la variabilité des propriétés mécaniques, c'est-à-dire l’hétérogénéité du
massif, est un élément primordial du comportement et doit être prise en compte par la
méthode de calcul. L’utilisation d’un modèle continu ou discontinu oblige l’utilisateur à
reconsidérer le choix des paramètres d’entrée entre des approches probabilistes et/ou
stochastiques dans lesquelles interviennent également des incertitudes liées, notamment, aux
effets d’échelle.

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