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Table des matières

Thème page

Notations

Chapitre 1: Introduction générale 10

1.1 Objet de la mécanique des sols. 10


1.2 Disciplines de la mécanique des sols. 10
1.3 Historique. 11
1.4 Quelques grands projets. 12
1.5 Plan du cours. 12

Chapitre 2: Caractéristiques physiques des sols 14

2.1 La formation des sols. 14


2.2 Principales caractéristiques du sol et de la roche. 14
2.3 Structure des sols. 14
2.4 Analyse granulométrique. 15
2.5 Caractéristiques physiques communes aux différents sols 20
2.5.1 Masses et poids volumiques 20
2.5.2 Porosité, indice des vides et densité relative 22
2.5.3 Teneur en eau et degré de saturation. 23
2.6 Propriétés des particules fines. 23
2.6.1 Propriétés colloïdales 23
2.6.2 Surface spécifique. 24
2.6.3 Limites d'Atterberg. 24
2.6.4 Famille minéralogique. 26
2.6.5 Activité. 28
2.6.6 Sensitivité. 28
2.7 Classification des sols. 28
2.7.1 Système de classification unifié des sols (USCS) 29

Chapitre 3: Compactage 38

3.1 Introduction 38
3.2 Définitions 38
3.3 Théorie du compactage 39
3.4 Essais au laboratoire 39
3.5 Matériel de compactage 40
3.6 Procédés spéciaux de compactage 40
3.7 Spécifications et contrôle du compactage sur le terrain 41
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Chapitre 4: L'eau dans les sols 44

4.1 Introduction 44
4.2 Généralités 44
4.2.1 Capillarité 44
4.2.2 Retrait et gonflement des sols 45
4.2.3 Action du gel 45
4.3 Dynamique de l'écoulement 45
4.3.1 Hypothèses 45
4.3.2 Conservation de la masse 45
4.3.3 Charge hydraulique (Equation de Bernoulli) 45
4.3.3 Gradient hydraulique 46
4.3.4 Loi de Darcy pour l'écoulement à une dimension 46
4.3.5 Généralisation aux écoulements à 2 et 3D 47
4.4 La Perméabilité des sols 47
4.4.1 Mesure du coefficient de perméabilité au Laboratoire 48
4.4.1.1 Perméamètre à charge constante 48
4.4.1.2 Perméamètre à charge variable 48
4.4.2 Mesure du coefficient de perméabilité sur site 48
4.4.3 Formules empiriques 49
4.4.3.1 Formule de Hazen 49
4.4.3.2 Formule de Taylor 49
4.4.4 Perméabilité moyenne fictive verticale et horizontale 50
4.5 Principe de la contrainte effective 50
4.5.1 Loi de Terzaghi 50
4.5.2 Loi de Skempton 51
4.5.3 Loi de Bishop 51
4.5.4 Cas d'écoulement linéaire 51
4.6 Effet Renard 52
4.7 Force d'écoulement 52
4.8 Réseaux d'écoulement 53
4.9 Contrôle des écoulements 54

Chapitre 5: Distribution dans le sol des contraintes dues aux charges


extérieures 60

5.1 Introduction 60
5.2 Charge concentrée verticale, problème 3D 60
5.3 Charge linéaire uniforme répartie sur une longueur infinie 62
5.4 Charge uniforme répartie sur une bande de longueur infinie 62
5.5 Charge uniformément répartie 62
5.5.1 Cas de surface circulaire 62
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5.5.2 Cas de bande rectangulaire 62

5.6 Charge surfacique trapézoïdale de grande longueur 64


5.7 Charge triangulaire répartie sur une bande rectangulaire de longueur limitée 67

5.8 Charge triangulaire répartie sur une bande rectangulaire de longueur infinie 67
5.9 Charge triangulaire symétrique répartie sur une bande rectangulaire de
longueur infinie 69
5.10 Charge uniformément répartie sur une surface irrégulière 69
5.11 Charge quelconque répartie sur une bande de longueur infinie 70
5.12 Théorie de Westergaard 70

Chapitre 6: Tassement, Compressibilité et Consolidation 74

6.1 Introduction, le tassement 74


6.2 Composantes du tassement 74
6.3 Compressibilité 75
6.4 Consolidation 77
6.5 Détermination de la contrainte de préconsolidation 78
6.6 Prédiction de la courbe de consolidation pour le sol en place 79
6.7 Calcul des tassements primaires 80
6.7.1 Méthode globale 80
6.7.2 Calcul des tassements instantanés 81
6.7.3 Calcul des tassements de consolidation 82
6.8 Vitesse de consolidation 84
6.8.1 Introduction 84
6.8.2 Phénomène de la consolidation 84
6.8.3 Théorie de Terzaghi pour la consolidation unidimensionnelle 85
6.8.3.1 Les hypothèses 85
6.8.3.2 Mise en équations 86
6.8.3.3 Résolution 86
6.8.3.4 Degré de consolidation 87
6.8.3.5 Degré de consolidation moyen 88
6.9 Détermination expérimentale du coefficient de consolidation 91
6.9.1 Méthode de Casagrande 91
6.9.2 Méthode de Taylor 92
6.10 Détermination du coefficient de perméabilité 93
6.11 Evaluation de la compression secondaire 93
6.11.1 Définition 93
6.11.2 Hypothèses 93
6.11.3 Calcul du tassement secondaire 93
6.12 Tassements admissibles et précautions à adopter 94
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Chapitre 8: Résistance des sols au cisaillement 124

8.1 Introduction. 124


8.2 Critère de rupture de Mohr-Coulomb. 124
8.3 Essais de résistance des sols au cisaillement. 125
8.3.1 Essai de cisaillement directe 125
8.3.2 Essai triaxial 126
8.3.3 Essais spéciaux 127
8.3.4 Essais sur site 128
8.4 Cheminement des contraintes. 128
8.5 Résistance des sables au cisaillement. 130
8.5.1 Sable saturé en cisaillement drainé. 130
8.5.2 Sable saturé en cisaillement non drainé. 131
8.5.3 Autres facteurs influençant la résistance des sables au cisaillement 133
8.5.4 Liquéfaction et mobilité des sables saturés soumis à des charges
cycliques. 135
8.6 Résistance des sols cohérents saturés au cisaillement. 154
8.6.1 Comportement à l'essai triaxial consolidé drainé 154
8.6.2 Comportement à l'essai triaxial consolidé non drainé 155
8.6.3 Comportement à l'essai triaxial non consolidé non drainé. 160
8.6.4 Essai de compression simple 161
8.6.5 Variation de la pression interstitielle 161
8.6.6 Cheminement des contraintes durant un chargement non drainé sur les
argiles normalement consolidées 166
8.6.7 Cheminement des contraintes pendant un chargement non drainé sur
les argiles surconsolidées 168
8.6.8 Application des cheminements des contraintes sur certains problèmes 170
Chapitre 1

Introduction générale

1.1 Objet de la mécanique des sols

Les ouvrages utilisent le sol autant qu’un élément de l’infrastructure qui


transmet la charge globale de l’ouvrage vers une couche du sol suffisamment stable et
résistante. De ce fait, la réussite de l’ouvrage relève de la réussite du projet de
fondation. Selon le type de l’ouvrage et son mode de conception, le sol peut constituer
une base d’appuis pour l’ensemble de l’ouvrage tel que route, tunnel, barrage poids,
mur de soutènement, aérodrome, ou un point d’appuis pour quelques éléments
seulement tel que bâtiment, pont, barrage en arc ..etc. La mécanique des sols (et des
roches) est la science qui regroupe l’ensemble des connaissances et des techniques qui
permettent

D’identifier les caractéristiques qui régissent le comportement mécanique du sol.


L’analyse de l’interaction sol-structure
La réalisation correcte des ouvrages enterrés.

A titre indicatif, la mécanique des sols traite les problèmes relatifs aux
fondations diverses, ouvrages de soutènement, remblais et structures en terre, stabilité
des pentes et talus, route, piste d’atterrissage, tunnels, mines…

1.2 Disciplines de la mécanique des sols

Afin de réaliser les objectifs citées ci-dessus, plusieurs disciplines seront


nécessaires.

1.2.1 Géologie du terrain


L’étude de la géologie du terrain est d’une grande importance. En effet, elle
permet d’identifier les différentes couches du sol, leurs épaisseurs et leurs pendages
ainsi que la présence éventuelle de nappe d’eau souterraine. D’autre part, l’étude
géologique des couches présentes donne des descriptions qualitatives du sol, répond
sur quelques questions relatives à l’histoire du dépôt et permet d’orienter les
recherches préliminaires.
11
Eléments de Mécanique des Sols

1.2.2 Caractéristiques physico-chimiques


L’étude des caractéristiques physiques et chimiques des sols a montré sa grande
utilité pour la prédiction ou l’interprétation du comportement du sol. La majorité de
ces propriétés sont déterminées par des essais au laboratoire ou sur site.

1.2.3 Etude hydraulique


En présence d’eau, l’étude de la perméabilité des différentes couches s’impose
pour estimer la résistance du sol dans les conditions les plus défavorables et le risque
au glissement. La détermination du niveau de stabilisation et l’étude du régime
d’écoulement permet de choisir le matériel de pompage et d’épuisement, comme il
permet de parer aux phénomènes des sables boulants. La détermination de la nature
chimique de l’eau souterraine permet de prévoir le mode d’étanchéité des structures
enterrées.

1.2.4 Caractéristiques mécaniques


L’analyse du comportement mécanique des sols repose sur les conclusions des
disciplines précédentes ainsi que sur des essais de laboratoire ou sur site. Cette
discipline permet de déterminer la résistance du sol et sa capacité portante, et par
conséquent le choix du mode de fondation et les dimensions des éléments enterrés.
Enfin, elle permet de prévoir de façon quantitative la déformation ou tassement du sol
sous la charge de l’ouvrage.

1.2.5 Recherche théorique et modélisation numérique


Dans le but de la compréhension des phénomènes physiques complexes,
plusieurs théories ont été développées. Elles décrivent les problèmes posés par des
modèles mathématiques rigoureux dont la résolution fait recours aux techniques
informatiques et numériques de plus en plus avancées et occupe une large partie de la
recherche actuelle dans ce domaine.

1.2.6 Conception et mise en œuvre


Ce sont les techniques acquises pour la conception et la réalisation des ouvrages
enterrés. Elle prend en compte l’étude des coûts des différentes solutions possibles.
Autre que le savoir faire, la réglementation en vigueur doit être suivie pas à pas pour
garantir les conditions de sécurité que ce soit pendant la réalisation ou au cours de
l’exploitation de
l’ouvrage. Siècle Auteur Théorie
ème
18 Coulomb Résistance au cisaillement
Collin Rupture dans les talus d’argile
1.3 Histoire de la
Darcy Ecoulement de l’eau à l’intérieur du sable
mécanique des sols 19ème Rankine Pression des terres sur les murs de
soutènement
On peut Gregory Drainage horizontal, remblai compacte avec
suivre l’évolution contrefort pour stabiliser la pente des
de la mécanique des tranchées de voies ferrées
Atterberg Limites de consistance de l’argile
sols à travers son 20ème Terzaghi Premier manuel moderne de mécanique des
apparition autant sols
qu’une science à Casagrande Essais sur la limite de liquidité
part entière et le
développement de ses grandes théories (voir le tableau ci-contre).
12
Chapitre 1: Introduction générale

1.4 Quelques grands projets de mécanique des sols à travers le monde

Le sujet se prête à une recherche bibliographique intéressante. Il est


constamment proposé aux étudiants de différentes promotions autant que travail à
exposer.

1.5 Plan du cours

Le chapitre deux est consacré à la description macroscopique, la composition


minéralogique, structure et caractéristiques physiques des sols ce qui permet d’établir
des systèmes de classification des sols. Le chapitre trois s’intéresse à l’amélioration
des caractéristiques du sol par compactage, et présente les essais Proctor lié au
problème. Dans le quatrième chapitre on étudie l’eau dans le sol, la perméabilité du
sol, la loi de Darcy régissant l’écoulement de l’eau dans le sol, les réseaux
d’écoulement, la contrainte verticale due au poids des terres et la notion de la
contrainte effective. Le chapitre cinq donne les résultats pratiques pour l’étude de la
distribution des contraintes dues aux charges extérieures. Le sixième chapitre expose
de façon détaillée le calcul du tassement du sol sous charge extérieure, l’étude de la
compressibilité et de la vitesse de consolidation du sol. Le chapitre sept est relatif à
l’étude de la résistance des sols au cisaillement pour lequel les notions fondamentales
de mécanique des milieux continus, et l’utilisation du cercle de Mohr seront rappelés.
Le chapitre huit présente en détail les différentes théories associées à l’équilibre limite
et abouti au calcul pratique de la pression latérale des terres.
Chapitre 2

Caractéristiques physiques des sols

2.1 Formation des sols


La terre est recouverte d’une couche plus ou moins solide de roches basaltiques et
granitiques d’une épaisseur de 10 à 40 km. Au dessus se trouve le sol. Il s’agit d’une mince
couche d’épaisseur variable de matériaux non consolidés à cause des effets géologiques tels
que les altérations qui provoquent la désintégration des roches en petites particules.
L’altération physique comprend le gel et dégel, variation de température, et activité humaine,
animale ou végétale. Comme altération chimique on site l’oxydoréduction et la carbonatation.
On peut considérer l’érosion autant qu’une altération mécanique.

2.2 Principales caractéristiques du sol et de la roche


Le sol est un matériau hétérogène et anisotrope comportant des minéraux et des
matériaux organiques. La présence de l’air et de l’eau font du sol un matériau complexe à
effet du temps. Son comportement est non linéaire et irréversible d’où la nécessité de
combiner essais en laboratoire et en place, analyse théorique et modélisation, expérience
cumulée et bon jugement pour la réussite d’une étude géotechnique.

2.3 Structure des sols


Le sol est un matériau constitué de particules. Les dimensions de ces particules
peuvent être uniformes ou variées allant des cailloux de 10 cm et s’étendant jusqu’aux
particules fines de moins du micron. Autre que la grosseur des grains, les particules possèdent
d’autres caractéristiques telles que forme, texture et structure élémentaire.

2.3.1 Grosseur des grains


Lorsque le sol est constitué de grains de dimensions variables, l’analyse
granulométrique (voir ci-dessous) permet d’étudier la répartition des particules selon leurs
grosseurs. Toutefois, on peut commencer par une description grossière à l’œil nu (Tab. 2.1).

2.3.2 Forme
Il s’agit de la description de la forme géométrique du grain (Fig. 2.1).

2.3.2.1 Particules cubiques ou sphériques.


Elles prédominent dans les sols à gros grains. Pour une description plus précise, on utilise les
adjectifs : arrondies, sous-arrondies, angulaires et sous-angulaires.

2.3.2.2 Particules en plaquettes


Typique des sols à grains fins.

2.3.2.3 Particules en bâtonnets où aiguilles.


Cette forme est moins répondue dans le sol.
15
Eléments de Mécanique des Sols

Propriété Graviers, Sables Silt Argiles

Gros grains, visibles à Grains fins Grains fins


Grosseur
l'œil nu invisibles à l'œil nu invisibles à l'œil nu

Granulaire Granulaire
Cohérents
Caractéristiques Pulvérulents Pulvérulents
Plastiques
Non plastiques Non plastiques

Effet de l'eau Peux d'importance Important Très important

Effet de la distribution Sans grande Sans grande


Important
granulométrique importance importance

Tab. 2.1: Propriétés texturales des sols.

2.3.3 Texture
Pour sa description on utilise les adjectifs polie, mate, douce, rugueuse, striée, givrée.

2.3.4 Structure élémentaire


Les particules de toutes dimensions et toutes formes s’arrangent dans le sol pour
former des structures variées. Les particules des sols à gros grains ont un arrangement
élémentaire de sorte que chaque grain est solidement installé entre ses voisins telles les
structures élémentaires extrêmes (la plus compacte et la plus lâche), structure dense, structure
lâche et structure en nid d’abeille (Fig. 2.2). Dans les argiles, on peut trouver des structures en
nid d’abeille et structure floconneuse qui sont moins résistantes (Fig. 2.3). Les sols relevant
de ce dernier type posent des problèmes redoutables tels que gonflement et tassement. Les
grains d’argile en forme de plaquettes, peuvent s’arranger de plusieurs façons (Fig. 2.4).
Lorsque le sol comporte des grosseurs de grain variables (grosse ou fine), les arrangements se
diversifient entre agrégats, amas et matrices (Fig. 2.5).

2.4 Analyse granulométrique


C’est l’étude au laboratoire de la répartition des grains d’un sol selon leurs dimensions.
L’essai se fait en suivant un mode opératoire bien précis. Pour les sols grossiers, on effectue
un tamisage tandis que pour les particules très fines l’essai se fait par sédimentométrie. En
général, l’interprétation des résultats se fait en dressant la courbe du tamisat cumulé en
fonction du diamètre des grains (Fig. 2.6). Dans ce contexte, on introduit des coefficients
permettant la description de la répartition granulométrique: le coefficient de courbure Cc et le
coefficient d'uniformité Cu.
16
Chapitre 2: Caractéristiques physiques des sols

arrondie sous-arrondie angulaire sous-angulaire

Fig. 2.1 : Quelques formes typiques de grains grossiers

Structure élémentaire lâche Structure élémentaire dense


n = 0,48 n = 0,26

structure dense structure lâche structure en nid d'abeille

Fig. 2.2 : Arrangement de sols à grains grossiers


17
Eléments de Mécanique des Sols

structure en nid d'abeille structure floconneuse

Fig. 2.3: Arrangement de sols à grains fins

arrangement de plaquettes arrangement de groupement de


d'argile plaquettes d'argile

Enchevêtrement d'amas d'argile

Fig. 2.4: Différents arrangements de plaquettes d'argile

(d'après introduction à la géotechnique)


18
Chapitre 2: Caractéristiques physiques des sols

matrice de particules argileuses enchevêtrement d'amas d'argile avec


inclusions de silt

grains de silt et de sable plaquettes de silt et grains de sable

matrice de particules granulaires matrice partiellement discernable


entre particules

Fig. 2.5: Arrangement de particules solides de différentes grosseurs

(d'après introduction à la géotechnique)


19
Eléments de Mécanique des Sols

arrangement de sable ou silt avec un liant

arrangement d'agrégat régulier arrangement d'agrégat régulier


avec des grains de sable ou silt avec une matrice de particules fines

agrégats irréguliers agrégats irréguliers


retenus par un liant formant un nid d'abeille

Fig. 2.5 : (suite) Arrangement de particules solides de différentes grosseurs

(d'après introduction à la géotechnique)


20
Chapitre 2: Caractéristiques physiques des sols

100
P o u rc e n ta g e d e p a s s a n t e n m a s s e

80

60

40

20

0
1 E -3 0 ,0 1 0 ,1 1 10 100
D ia m è tre d e s g ra in s [ m m ]

Fig. 2.6: Exemple de courbes granulométriques

Coefficient d’uniformité Cu.


Il est défini par : Cu Granulométrie
1 A une seule grosseur
1–2 Très uniforme
Cu = D60 (2.1) 2–5 Uniforme
D10
5 – 20 Peu uniforme
> 20 Très étalée
Il sert à la description de la granulométrie (Tab.
2.2). Dx est par définition le diamètre du tamis Tab. 2.2: Echelle de granulométrie selon Cu
dont le tamisat cumulé est égal à x %.

Coefficient de courbure Cc
Il est défini par :

D302
Cc = (2.2)
D10.D60

On considère que lorsque Cu est supérieur à 4 pour les graviers, et supérieur à 6 pour les
sables, alors 1 < Cc < 3 donne une granulométrie bien étalée.

Exemple 2.1
A l’aide des courbes granulométriques ci-dessous (Fig. 2.6), déterminer les valeurs
respectives du coefficient d’uniformité et du coefficient de courbure.

air va air ma ≈ 0
2.5 Caractéristiques physiques communes aux eau vw eau mw
différents sols
grains vs grains ms

2.5.1 Masses et poids volumiques


Un sol en place est un complexe constitué en général
de trois phases : solide, liquide et gaz (Fig. 2.7). Fig. 2.7 : volume élémentaire
d’un sol
21
Eléments de Mécanique des Sols

. On appelle masse volumique apparente ou tout simplement masse volumique, la masse par
unité de volume du sol considéré :

ρh = m t (2.3)
vt

. La masse volumique sèche est la masse de la matière sèche contenue dans l’unité de
volume :

ρd = ms (2.4)
vt

Dans la majorité des questions, c’est le poids volumique qui intervient, notons donc pi le
poids associé à la masse mi, d'où les définitions:

γh le poids volumique (apparent)

pt
γh = (2.5)
vt

γd le poids volumique sec

ps
γd = (2.6)
vt

γw le poids volumique de l’eau

pw
γw = (2.7)
vw

γs le poids volumique des grains solides

ps
γs = (2.8)
vs

γ' le poids volumique déjaugé. C'est le poids apparent des grains solides baignant dans l’eau.
On montre qu’il est donné par :

γ' = γsat - γw (2.9)

où γsat est le poids volumique apparent du sol saturé.

Parfois on utilise les densités par rapport à l’eau :

dh la densité humide

γh
dh = (2.10)
γw

dd la densité sèche
22
Chapitre 2: Caractéristiques physiques des sols

γd
dd = (2.11)
γw

ds la densité des grains solides

γs
ds = (2.12)
γw

d’ la densité déjaugée

γ'
d' = (2.13)
γw

Remarque 2.1
La densité des gains solides varie peu. Cette conclusion est le fait que l’Aluminium et
le Silicium sont les éléments dominant dans les sols. Ces deux éléments simples ont des poids
atomiques voisins (26,98 et 28,09 respectivement). Ainsi la plupart des minéraux constitutifs
des sols ont une densité des grains solides située entre 2,4 et 2,9.

2.5.2 Porosité, indice des vides et densité relative (indice de densité)

2.5.2.1 Porosité et compacité


La porosité est le rapport du volume des vides (eau et air) au volume total du sol.

n = vv (2.14)
vt

Dans un volume égale à l’unité, les grains solides occupent le volume 1-n dit compacité.

c=1–n

2.5.2.2 Indice des vides


C’est le rapport du volume des vides au volume des grains solides

e = vv (2.15)
vs

cette définition aboutit aux relations

e= n et n= e (2.16)
1− n 1+e

2.5.2.3 Densité relative ou indice de densité


Elle est définie par l’expression

Id = emax − e (2.17)
emax −emin

où emin est l’indice des vides correspondant à l’état le plus compact.


emax est l’indice des vides correspondant à l’état le plus lâche.
23
Eléments de Mécanique des Sols

e est l’indice des vides du sol en place.


L’indication de l’indice de densité permet d’avoir une idée sur l’état de tassement d’un sol
donné : Id = 0 pour l’état le plus lâche (e=emax) et Id=1 pour l’état le plus compact (e=emin).
W Etat du sol
2.5.3 Teneur en eau et degré de saturation 0 - WR Solide sans retrait
2.5.3.1 Teneur en eau WR – WP Solide avec retrait
C’est le rapport du poids de l’eau au poids de la WP – WL Plastique
matière sèche ≥ WL Liquide

Tab. 2.3: Echelle de teneur en eau.


pw
w= (2.18)
ps

Selon la teneur en eau du sol naturel on le classe comme résumé ci-contre (Tab. 2.3).

2.5.3.2 Degré de saturation


C’est le rapport du volume occupé par l’eau au
volume total des vides Sr Etat du sol
0 Sec
1 – 25 Peu humide
Sr = v w (2.19) 25 – 50 Humide
vv 50 – 75 Très humide
100 saturé
Le degré de saturation permet de classer le sol
comme indiqué sur (Tab. 2.4). Tab. 2.4: Echelle de saturation.

Exemple 2.2
Considérons un sol caractérisé par : La masse volumique totale est égale à 1,76 g/cm3, la
masse volumique des grains solides est égale à 2,7 g/cm3 et la teneur en eau est de 10 %.
Calculer les valeurs de :
La masse volumique du sol sec, l’indice des vides, la porosité, le degré de saturation et la
masse volumique du sol saturé.
La masse volumique de l’eau est prise égale à 103 kg/m3 = 1 g/cm3.

2.6 Propriétés des particules fines


Dans le sol, les particules fines et particulièrement les
argiles possèdent des caractéristiques spécifiques par rapport grain
solide
aux grosses particules. Ces propriétés jouent de grands rôles
dans le comportement mécanique des sols. eau
interstitielle
2.6.1 Propriétés colloïdales
De nombreuses propriétés des argiles peuvent eau
s’expliquer sur la base des phénomènes physico-chimiques qui adsorbée
se produisent à la surface des grains. En effet, chaque particule Fig. 2.8 : Eau interstitielle
d’argile est chargée d’électricité négative sur sa surface et eau adsorbée
extérieure. L’eau contenue dans le sol est alors soumise à un
champ électrique près de la surface des grains. Les molécules de l’eau au voisinage des grains
n’ont plus les propriétés physiques de l’eau normale : c’est de l’eau liée ou solide. Alors
chaque grain est enveloppé dans un film d’eau de nature spéciale dite eau adsorbée dont
l’épaisseur est de l’ordre de cinq millimicrons (Fig. 2.8). Cette eau a des effets négligeables
sur les sables et les limons, mais elle a un rôle essentiel dans le comportement des argiles. On
conclut que le comportement du sol fin peut être sensiblement modifié par la présence d’ions
24
Chapitre 2: Caractéristiques physiques des sols

de divers types dans l’eau interstitielle. C’est pourquoi on précise souvent la nature du cation
qui prédomine dans les couches adsorbées. D’autre part, cela montre que la surface extérieure
du grain joue un rôle principal dans le comportement de l’argile. Ce rôle est accentué par
l’énorme développement de la surface du grain par rapport à sa masse. On est donc amené
tout naturellement à définir la surface spécifique ou surface du grain contenu dans l’unité de
volume ou de masse.

2.6.2 Surface spécifique


Elle est définie par le rapport entre la surface d’un solide et sa masse ou son volume.
Dans ce cours on retiendra :

S S = surface (2.20)
volume

Exemple 2.3
Calculer les surfaces spécifiques de cubes de côtés égales respectivement à 1cm, 1mm
et 1 µm.

On constate que lorsqu’on tente de mouiller la surface extérieure des cubes ci-dessus,
il faudrait dix fois plus d’eau pour mouiller la surface d’un grain cubique de 1 mm de côté
occupant le même volume solide qu’un grain cubique de 1 cm de côté. De ce fait, les grosses
particules ont des surfaces spécifiques plus faibles que les petites particules. En partant de ce
principe, on peut s’attendre à ce que les teneurs en eau des sols à grains fins soient plus
élevées que celles des sols à grains grossiers, lorsque touts les autres facteurs, tels l’indice des
vides et la structure sont identiques.

2.6.3 Limites d’Atterberg


Les argiles forment des pâtes dans lesquelles chaque grain est relié aux grains voisins
par des forces de cohésion dues à la présence des couches adsorbées. La consistance qui en
résulte dépend en grande partie de la teneur en eau du matériau. On distingue alors trois états
de la consistance des argiles : états liquide, plastique et solide (Fig. 2.9). A l’état liquide, les
grains sont indépendants les uns des autres, le mouvement relatif entre les particules est aisé.
A l’état plastique, les grains sont plus rapprochées et ont mis en commun leurs couches d’eau
adsorbées. Lorsqu’il y a mouvement, les grains restent attachés les uns aux autres sans
s’éloigner. A l’état solide, les distances inter-granulaires sont encore plus petites. Les grains
arrivent même au contact en quelques points chassant ainsi l’eau adsorbée. Les frottements
internes sont alors importants. La transition d’un état à l’autre est très progressive.
Néanmoins, on utilise de façon pratique les limites d’Atterberg :

Limite de liquidité WL
Elle sépare l’état liquide de l’état plastique.

Limite de plasticité WP
Elle sépare l’état plastique de l’état solide.

Limite de retrait WR
Elle caractérise l’apparition du phénomène de retrait.
25
Eléments de Mécanique des Sols

Etat liquide Etat plastique Etat solide

Fig. 2.9 : Etats de consistance d’un sol

Ces limites sont mesurées sur le mortier, c.à.d. la fraction de sol qui passe le tamis
d’ouverture égale à 0,40 mm.
En comparant la teneur en eau d’un sol donné aux limites d’Atterberg déterminées
précédemment sur un échantillon du même sol, on obtient des indications fondamentales sur
son comportement mécanique. Autrement dit, ces limites décrivent certains comportements
critiques (Fig. 2.10). Sur la base de ces limites, on défini les indices suivant :

Indice de plasticité IP
Il mesure l’étendu du domaine de plasticité du sol. Il s’exprime par :

IP = WL – WP (2.21)

Cet indice occupe une grande place en géotechnique (Fig. 2.11). Casagrande a montré que
l’indice de plasticité est une fonction linéaire de la limite de liquidité :

IP = a WL – b (2.22)

Où a et b sont des constantes. Deux autres indices caractérisent la structure d’une argile de
teneur en eau égale à W. Ils sont l’indice de consistance et l’indice de liquidité.

Indice de consistance Ic
Il est défini par

Ic = WL − W (2.23)
IP

Indice de liquidité IL
Il est défini par

I L = W − WP = 1 − Ic (2.24)
IP
26
Chapitre 2: Caractéristiques physiques des sols

w
Etat Fragile Mi-solide Plastique Liquide
Teneur en eau WR Wp WL
Indice de liquidité IL < 0 IL = 0 IL = 1 IL > 1

w ≈ wp

résistance
résistance

résistance
w < wp w ≈ wL w > wL

déformation déformation déformation

Fig. 2.10 : Relation entre limites d’Atterberg et comportement mécanique

2.6.4 Famille minéralogique


2.6.4.1 Classification
Les propriétés physiques des couches adsorbées dépendent aussi de la nature du
minéral qui constitue le grain. L’étude des couches adsorbées et des minéraux argileux est
importante pour bien comprendre le comportement des argiles que la granulométrie seule ne
saurait expliquer. C’est ainsi que nous classons les minéraux argileux en différents groupes :
famille, espèce et variété. Les trois familles les plus connues sont la kaolinite, la
montmorillonite et l’illite.

2.6.4.1.2 La kaolinite
Les argiles de la famille de la kaolinite sont les constituants essentiels de la plus part
des argiles utilisées en céramique. Leur surface spécifique ne dépasse pas 20 à 30 m2/mg. Les
phénomènes de surface sont donc peu intenses. Autrement dit, ces minéraux sont relativement
inactifs. La formule chimique de cette famille est du type Si2Al2O5(OH)4 pour une demi-
maille, elle est donc assez riche en alumine.

2.6.4.1.3 La montmorillonite
Les sols de la famille de la montmorillonite peuvent absorber de l’eau dans des
proportions considérables, donnant lieu à des gonflements caractéristiques. Ceci est dû au fait
que les liaisons d’un feuillet à l’autre sont faibles à cause de la structure floconneuse, et l’eau
pénètre facilement entre les feuillets. D’autre part, la surface spécifique de cette famille est
élevée, elle peut dépasser 150 m2/g, ce qui donne une grande importance aux phénomènes de
surface. La montmorillonite est alors une famille de minéraux argileux actifs. La formule
chimique des montmorillonites est du type Si4Al(2-x)MgxO10(OH)2x(cations
échangeables)nH2O.

2.6.4.1.4 L’illite
Les argiles de la famille de l’illite sont parmi les minéraux les plus répondus à la surface de la
terre. La structure de l’illite est analogue à celle des micas, mais la matière est beaucoup plus
finement divisée. La formule chimique pour une demi-maille de l’illite est de la forme Si(4-
x)AlxAl2O10(OH)2xK.
27
Eléments de Mécanique des Sols

2.6.4.2 Identification des minéraux argileux dans un sol


2.6.4.2.1 Diffraction des rayons x
C’est une méthode de comparaison des spectres de diffraction de l’échantillon avec les
spectres des minéraux connus. Cette méthode ne donne qu’une idée très approximative de la
nature et la quantité des minéraux présents dans le sol.

2.6.4.2.2 Analyse différentielle thermique


Elle se fait par chauffage continu d’un échantillon dans un four électrique en présence
d’une substance inerte de référence. La structure particulière des minéraux argileux
déterminera des variations thermiques à des températures bien définies pour des minéraux
donnés. Les variations enregistrées peuvent ensuite être comparées avec celles de minéraux
connus.

2.6.4.2.3 Microscopie électronique


Ce procédé présente des difficultés d’interprétation et ne permet pas d’obtenir des
données quantitatives.

2.6.4.2.4 Méthode de Casagrande


C’est une démarche simplifiée basée sur les limites d’Atterberg. Il s’agit de placer sur
l’abaque de plasticité de Casagrande (Fig. 2.11) les points correspondant à l’échantillon et de
comparer sa position avec celle des minéraux connus. Cette méthode peut donner autant de
renseignements pertinents que n’importe quelle analyse de haute précision.

Fig. 2.11: Abaque de plasticité de Casagrande et position des minéraux argileux les plus connus
28
Chapitre 2: Caractéristiques physiques des sols

2.6.5 Activité
Les valeurs des limites de liquidité et de plasticité dépendent en tout premier lieu de
l’importance relative des grains les plus fins au sein du mortier (l’ensemble des grains de
dimension inférieure à 0,4 mm). Par définition, l’activité est le rapport de l’indice de plasticité
exprimé en % à la teneur en argile exprimée en % :

A= IP (2.25)
fraction arg ileuse

La teneur en argile dite aussi fraction argileuse est le rapport du poids des grains secs de
dimension inférieure à deux micromètre au poids total du mortier :

M(Φ < 2 µm)


Targ = (2.26)
Mt

L’activité est caractéristique du minéral constituant Activité Nature de l’argile


les particules fines. Lorsque la teneur en argile est < 0,75 Inactive
assez forte, les grains de dimensions supérieures à [0,75 – 1,25] Normale
deux micromètres sont noyés dans l’argile et ne se > 1,25 active
touchent pratiquement pas. Les limites d’Atterberg
du sol considéré sont donc celles des particules Tab. 2.5: Echelle d'activité
d’argiles, on peut admettre donc que les grains de
dimensions supérieures à deux micromètre ne retiennent pratiquement plus d’eau. L’échelle
d’activité généralement utilisée est la suivante (Tab. 2.5).

2.6.6 Sensitivité
Une argile naturelle qui est manipulée à teneur en eau constante s’amollit en général
au cours de l’opération. On appelle sensitivité de l’argile le rapport de ses résistances à la
compression simple avant et après remaniement.

résistance à la compression simple avant remaniement τ r (intacte)


St = = (2.27)
résistance à la compression simple après remaniement τ r (remaniée)

Une échelle de sensitivité est proposée dans (Tab. 2.6), mais en général, les argiles dont la
teneur en eau naturelle est voisine de la limite de
liquidité sont assez sensibles. La perte de Sensitivité Nature de l’argile
résistance peut avoir deux causes : la destruction [2 – 4] Normale
]4 - 8] Sensible
de la structure acquise par l’argile au cours de la >8 Très sensible
sédimentation ou la perturbation des couches
adsorbées. La première cause est irrécupérable, par Tab. 2.6: Echelle de sensitivité
contre la seconde peut être restituée dès que la
manipulation cesse car l’argile retrouve en partie sa cohésion initiale.

2.7 Classification des sols


La classification des sols est un moyen de créer des catégories de sol permettant de
prédire leurs comportements. En général, le simple examen visuel permet de donner un nom
au matériau : marne bleu, argile jaune, sable fin,…Il faut toutefois compléter cette indication
par :

. Une analyse granulométrique.


29
Eléments de Mécanique des Sols

. Détermination des limites d’Atterberg.


. Teneur en eau, masse volumique.
. Indice de densité pour les sols pulvérulents.
. Résistance à la compression simple pour les sols cohérents.

Ces renseignements permettent à l’ingénieur d’identifier les sols et par conséquent de


se faire une idée sur leurs comportements. Il existe plusieurs systèmes de classification des
sols. Leur inconvénient est qu’ils ne sont pas applicables dans touts les cas des applications.
Parmi les causes de leur limite d’usage c’est qu’ils ne considèrent comme critères de
classification que quelques paramètres si ce n’est pas un seulement tel que classification
selon:
. l’analyse granulométrique.
. l’analyse granulométrique et les limites d’Atterberg.

Nous allons examiner comme exemple de système de classification, le système USCS.

2.7.1 Système de classification unifié des sols (USCS)


Il a été conçu en 1952 par le professeur Casagrande, le bureau de réclamation (U.S) et le corps
des ingénieurs (armée U.S). Il est applicable : aux projets de fondation, aux barrages ainsi
qu’aux pistes d’atterrissage et autres types d’ouvrages. Le principe de base de l’USCS
consiste à (Tab. 2.7-9, Fig. 2.12):
. classer les sols à gros grains (sables et graviers) d’après leurs granulométries.
. classer les sols à grains fins (silts et argiles) d’après leurs comportements plastiques.

Exemple 2.4
A partir des résultats de l’analyse n° de tamis Passant [%]
granulométrique et d’essais de limites de consistance 4 99
suivant, classer le sol étudié selon le système USCS. 10 92
40 86
WL = 20 %, WP = 15 %, IP = 5 100 78
200 60

Exemple 2.4
30
Chapitre 2: Caractéristiques physiques des sols

Grosseur
Composante de sol Symbole
[mm]
Blocs aucun > 300

Cailloux aucun [300 – 75]

Grossier [75 – 19]


Gravier G
Fin [19 – 4,75]
Sols à grains
Grossier [4,75 – 2,0]
grossiers
Sables Moyen S [2,0 – 0,425]

Fin [0,425 – 0,075]

Silts M < 0,075


Sols à grains
fins
Argiles C < 0,075

Sols organiques O sans

Tourbes Pt sans

Tab. 2.7: Classification USCS des sols d'après la grosseur des grains
31
Eléments de Mécanique des Sols

Identification sur terrain


Catégorie Symbole Description
(fraction à grosseur < 75 mm)
Gravier bien étalés, mélange
Gamme granulométrique étendue, nombre
GW graviers-sables, peu ou pas de
(+ 50 % de la fraction grossière est gravier propre
particules fines
élevé de grains de grosseurs intermédiaires
avec peu ou pas
Sols à grains grossiers (+ 50 % est retenue sur tamis 200)

de particules Grosseur prédominante ou gamme


Graviers uniformes, mélange
retenue sur tamis 4)

fines granulométrique étendue mais faible


GP graviers-sables, peu ou pas de
représentation de certaines grosseurs
Graviers

particules fines
intermédiaires

Graviers silteux, mélange Particules fines non plastiques ou de faible


gravier GM gravier-sable-silt plasticité
contenant
beaucoup de
particules fines Graviers argileux, mélange
GC gravier-sable-argile
Particules fines plastiques

Sables bien étalés, sables


Gamme granulométrique étendue, nombre
(+ 50 % de la fraction grossière passe le

sable propre SW graveuleux, peu ou pas de


élevé de grains de grosseurs intermédiaires
particules fines
avec peu ou pas
de particules Grosseur prédominante ou gamme
fines Sables uniformes, peu ou pas de granulométrique étendue mais faible
SP particules fines représentation de certaines grosseurs
Sables
tamis 4)

intermédiaires

Particules fines non plastiques ou de faible


SM Sables silteux, mélange sable-silt
plasticité
sable contenant
beaucoup de
particules fines
Sables argileux, mélange sable-
SC argile
Particules fines plastiques

Identification de la fraction passant le


tamis n° 40

Résistance Résistance
au broyage à aux Ténacité
sec vibrations
Silts inorganiques et sables très
fins, poussière de roche, sables Aucune à Rapide à
Sols à grains fins (+ 50 % passe le tamis

ML fins silteux ou argileux, siltes légère lente


Aucune
argileux peu plastiques
Argiles inorganiques de plasticité
Silts et Argiles Moyenne à Aucune à très
faible à moyenne, argile
(WL < 50 %) CL graveleuse, argiles sableuses, élevée lente
Moyenne
argiles silteuses
Silts organiques et argiles
Légère à
OL silteuses organiques de faible Lente Légère
200)

moyenne
plasticité
Silts inorganiques, sables fins Légère à Lente à Légère à
MH micasés ou diatomés moyenne aucune moyenne

Silts et Argiles Argiles inorganiques de plasticité Elevée à très


CH Aucune Elevée
(WL > 50 %) élevée, argiles grasses élevée
Argiles organiques de plasticité
Moyenne à Aucune à très Légère à
OH moyenne à élevée, silts
élevée lente moyenne
organiques
Tourbes et autres sols fortement D'après couleur, odeur, contenance
Sols fortement organiques Pt organiques spongieuse, structure fibreuse

Tab. 2.8: Classification USCS des sols (d'après Robert D.H., William D.K.: Introduction à la géotechnique)
32
Chapitre 2: Caractéristiques physiques des sols

Cu > 4 et Cc dans [1 – 3]
Sol ne répondant pas à tous les critères de
GW
- 5 % de fines: GW, GP, SW, SP Au dessous de la Sol au dessus de la
Déterminer les ligne A ou Ip < 4 ligne A et 4 < Ip < 7
Utiliser la
pourcentages de sable et
courbe Au dessus de la utiliser le double
de gravier à partir de la symbole
granulométrique ligne A et Ip > 7
courbe granulométrique.
pour vérifier les + 12 % de fines: GM, GC, SM, SC
Suivant le pourcentage de Cu > 6 et Cc dans [1 – 3]
fractions
particules fines (les
estimées lors de Sol ne répondant pas à tous les critères de
passants du tamis 200) on
l'identification SW
classe les sols grossiers de
sur le terrain fines entre [5 – 12]%: Cas limite, Au dessous de la
la façon suivante
double symbole ligne A ou Ip < 4 Sol dans la zone CL-
ML, 4 < Ip < 7,
Au dessus de la utiliser le double
ligne A et Ip > 7 symbole

Tab. 2.9: Critères de classification au laboratoire (système USCS)


33
Eléments de Mécanique des Sols

Fig. 2.12: Abaque de plasticité de Casagrande et position de différents types de sols


Chapitre 3

Compactage

3.1 Introduction
Le sol en place est probablement très compressible, très perméable et de faible
consistance. Dans le cas où le choix d’un autre site pour l’ouvrage est impossible, la
solution possible reste la stabilisation du sol : c.à.d, l’amélioration des propriétés du
sol en question. Ceci peut se faire par plusieurs méthodes :

Procédé chimique
Par malaxage ou injection de produits chimiques dans le sol tels que ciment Portland,
Chaux, Asphalte, Chlorure de Calcium ou de Sodium, résidus de pâtes et papiers.

Traitement thermique
Par chauffage du sol.

Procédé électrique
En appliquant un courant électrique au sol.

Procédé mécanique
Se résolu principalement au compactage et densification.

Autres procédés
Par rabattement de nappe pour réduire les pressions interstitielles, ou pré charge et
chargement temporaire pour réduire les tassements. Les procédés et le matériel de
compactage constituent un thème descriptif favorisant des travaux bibliographiques
très utiles pour l'étudiant. Pour cette raison, beaucoup de détailles dans ce chapitre
n'ont pas étés exposés laissant cette possibilité à l'étudiant à travers des recherches
dirigées.

3.2 Définitions
Le compactage est l’ensemble des opérations mécaniques (apport d’énergie
mécanique), qui conduisent à accroître la densité d’un sol. En faisant, la texture du sol
est resserrée ce qui réduit les déformations et tassements et augmente la compacité du
sol et améliore sa capacité portante. Les ouvrages couramment concernés par le
compactage sont les remblais routiers, les barrages en terre et les aérodromes. La
densification mécanique du sol peut entraîner :

Modification de la granulométrie.
Modification de la teneur en eau.
39
Eléments de Mécanique des Sols

Réduction ou élimination des risques de tassement.


Augmentation de la résistance du sol et la stabilité du talus.
Amélioration de la capacité portante.
Limitation des variations de volume causées par gel, gonflement et retrait.

3.3 Théorie du compactage (théorie de Proctor)


Proctor a montré que le
γd / γw
compactage est fonction de quatre
paramètres : la masse volumique du sol
sec, la teneur en eau, énergie de dd max
compactage et type de sol
(granulométrie, minéralogie,…).
Lorsque la teneur en eau est
élevée, l’eau absorbe une importante Versant sec Versant humide
partie de l’énergie de compactage sans
aucun profit, par contre lorsque la teneur W [%]
en eau est faible, l’eau a un rôle wop
lubrifiant important, et la densité sèche
Fig. 3.1 : courbe de compactage
augmente avec la teneur en eau (Fig.
3.1).
Les courbes de compactage γd / γw Argile plastique
varient avec la nature du sol (Fig.
Sable argileux
3.2). Elles sont très aplaties pour les
sables qui leur compactage est donc Argile sableuse
peu influencé par la teneur en eau. sable
Les matériaux de ce genre constituent
les meilleurs remblais.
Lorsque l’énergie de
compactage augmente, le poids
volumique optimal s’accroît et la W [%]
teneur en eau optimale diminue (Fig.
3.3). Fig. 3.2 : influence du type de sol

3.4 Essais en laboratoire


On utilise dans ces essais deux moules γd / γw
Sr = 1
différents :
d3
Moule Proctor : d2 e1 < e2 < e3
pour les matériaux suffisamment fins d1
pour lesquels ( Φ ≤ 5 mm). e3
e2
e1
Moule CBR :
pour les matériaux à éléments plus gros W [%]
pour lesquels ( 5 ≤ Φ ≤ 20 mm).

Avec chaque moule on peut effectuer Fig. 3.3 : influence de l’énergie


de compactage
deux essais différents :
40
Chapitre 3 : Compactage

Essai Proctor normal :


Dans lequel, l’énergie de compactage est relativement faible et correspond à un
compactage modéré. Il est utilisé pour l’étude des remblais en terre.

Essai Proctor modifié :


Dans ce cas, l’énergie de compactage est plus importante. Il est utilisé pour l’étude
des sols de fondation (routes, pistes d’aérodromes,…).

3.5 Matériel de compactage


Dans les procédés courants de compactage, on utilise

Vibration :
Pour les sols pulvérulents et granulaires, le compactage efficace se fait par vibration
en utilisant : plaque vibrante manuelle, rouleau vibrant autopropulsé, rouleau à pneus
et grosse masse en chute libre.

Pilons à air comprimé :


Pour le compactage des couches de faibles épaisseurs.

Dames à explosion (grenouille)


pour les terrains cohérents ou non de faible surface.

Pilons de 2 à 3 tonnes
montés sur grue roulante, est utilisé pour tous les terrains mais ne sont intéressants
que pour les faibles surfaces.

Rouleaux lisses :
sont utilisés pour les terrains cohérents non argileux.

Rouleaux à pneus :
pour le compactage des terrains non cohérents.

Rouleaux à pieds de mouton :


pour les terrains cohérents. En particulier il est indispensable pour les terrains
argileux.

Engins vibrant (rouleaux, sabots,…) :


pour les sols à gros grains (sables et graviers).

3.6 Procédés spéciaux de compactage


Dans le cas de couches à grandes épaisseurs, on utilise des procédés de
compactage dynamique tels que :

3.6.1 Compactage par explosifs

Explosifs ponctuels :
41
Eléments de Mécanique des Sols

pour les sols pulvérulents le compactage se fait par création d’une onde de choc de
compression.

Explosifs linéaires :
pour les sols cohérents le compactage se fait par mise en place de pieux sableux.

3.6.2 Compactage par vibroflottation


Le procédé consiste à la génération de contraintes et déformations alternées
d’ou réarrangement des grains.

Tubes en vibration :
se pratique pour les matériaux très perméables.

Colonnes ballastées :
les colonnes sont formées de matériaux pulvérulents compactés. Elles sont pratiquées
dans les sols cohérents.

3.6.3 Consolidation dynamique


Elle est valable pour tout type de sol. Il s’agit de transmettre des chocs de forte
énergie à la surface du sol à traiter (chute libre d’une masse de 10 à 30 tonnes
exceptionnellement 140 tonnes d’une hauteur de 15 à 30 m). La profondeur
d’influence est définie par Léonard et coll. (1980) grâce à l’expression :
D = 1 w h [m] (3.1)
2
où w est la masse tombante exprimée en tonne métrique, h est la hauteur de chute en
mètre.

3.7 Spécification et contrôle du compactage sur le terrain


Les paramètres déterminant la qualité du compactage dépendent en général du
type de l’ouvrage à édifier. On peut trouver des conditions sur :

La masse volumique du matériau sec


Sa teneur en eau
Propriétés géotechniques (mécaniques, perméabilité, retrait et gonflement).

Il y a deux catégories de spécifications pour les travaux de terrassement :


spécifications du produit fini (cas de routes et bâtiments) et spécifications de la
méthode employée.

Spécification du produit fini


On impose la compacité relative définie par :
ρd site
C.R. = (3.2)
ρd max
où ρd site représente la masse volumique du matériau sec obtenue sur site, ρd max est la
masse volumique du matériau sec obtenue en laboratoire.
42
Chapitre 3 : Compactage

Spécification des méthodes de compactage


On précise le type et le poids du rouleau qui sera utilisé, le nombre de passages
nécessaire et épaisseur des couches de sol, grosseur maximale des granulats.
Chapitre 4

L’eau dans les sols

4.1 Introduction

L’eau, de part qu’il entre dans la constitution des sols, sa présence est l’origine
de plusieurs phénomènes caractérisant le sol tels que capillarité et pression
interstitielle. D’autre part, l’eau a un effet directe sur le comportement des sols fins
(voir limites d’Atterberg). Elle est un facteur important dans la plupart des problèmes
géotechniques telles que gonflement, gel, percolation, tassement, glissement…A titre
statistique, les pertes de vies humaines causées par la rupture de barrages et digues
(par érosion interne) sont plus importantes de toute
perte causée par les autres types de rupture
α
d’ouvrages de génie civil. Les pertes matérielles et le rm
T
coût d’entretient des structures sous sols gonflants
sont les plus importantes que les dommages causés hc
par inondations, ouragans, tornades et tremblements
de terres.
d

4.2 Généralités
- hc π d2 ρw g /4 = π d T cosα
4.2.1 Capillarité uc = hc ρw g
C’est un phénomène qui découle de la
tension superficielle des fluides. Cette tension se Fig. 4.1: Ménisque et relation entre
développe à l’interface de matériaux différents (Fig. tension capillaire T et pression
capillaire uc
4.1). Elle est la cause des phénomènes de retrait des
sols fins. Dans les sols, les ménisques capillaires
retiennent les particules liées entre elles, le
rm
phénomène est appelé cohésion apparente. La
capillarité contribue ainsi à augmenter les forces de
σ'
contact et améliore la résistance par frottement entre
les particules. En géotechnique, on suppose que le σ'
diamètre effectif des pores est à près égal à 20 % du
rm
diamètre effectif (D10) des grains. La capillarité
permet aussi de pratiquer des fouilles et excavations
dans les sables fins et les sols très fins humides (par Fig. 4.2 : Cohésion apparente
capillarité), mais l’équilibre qui y règne est très
instable.
45
Eléments de Mécanique des Sols

4.2.2 Retrait et gonflement des sols


Retrait et gonflement ont une grande importance sur les caractéristiques des
sols à grains fins. Lorsque les tensions capillaires sont plus fortes que la cohésion ou
la résistance à la traction du sol, les fissures dues au retrait apparaissent. Les endroits
fissurés représentent des zones faibles susceptibles de réduire de façon importante la
résistance, la stabilité et la capacité portante. Le gonflement est un phénomène
complexe. Son importance dépend des minéraux argileux présents, de la texture et de
la structure du sol. Dans la pratique, les trois facteurs responsables des dommages dus
au gonflement sont : la présence de Montmorillonite, une teneur en eau voisine de la
limite de plasticité Wp et la présence d’une source d’eau à proximité.

4.2.3 Action du gel


La formation du gel dans le sol peut avoir des conséquences importantes. Le
volume du sol peut augmenter de 10 %. Les lentilles et plaquettes de glaces peut
provoquer un soulèvement du sol et endommager ainsi les structures superficielles
légères, activation des tassements différentiels, enfin elle peut augmenter la teneur en
eau du sol. Les actions antigel peuvent se résumer dans : l’utilisation des membranes
imperméables, assainissement et drainage de l’eau, l’ajout d’additifs chimiques, et
l’utilisation d’isolants thermiques telles que mousse.

4.3 Dynamique de l’écoulement

4.3.1 Hypothèses
En géotechnique, l’eau se présente dans des conditions permettant de formuler
les hypothèses suivantes :
. Vitesse d’écoulement très faible.
A2, v2,
. Régime permanent et laminaire. A1, v1, P2, z2
. L’écoulement est à une ou deux P1, z1
dimensions.
. Le fluide est considérée parfait c.à.d
non visqueux et incompressible. z=0

4.3.2 Conservation de la masse Fig. 4.3 : Ecoulement d’un fluide


La loi de conservation de la masse
fluide pour un écoulement laminaire (Fig. 4.3)
se réduit à l’équation de débit:

Q = Ai vi = constante (4.1)

4.3.3 Charge hydraulique (équation de Bernoulli)


Tous les sols sont plus ou moins perméables. Ce phénomène se manifeste avec
des intensités très différentes. A titre d’exemple, la vitesse d’écoulement de l’eau dans
le sable pour un gradient hydraulique égal à l’unité, descend rarement au-dessous de
quelques centimètres par heure alors que pour les argiles, cette vitesse ne dépasse pas
quelques centimètres par an. Nous nous intéressons aux régimes permanents c.à.d
dans le cas où les particules fluides suivent des trajectoires invariables au cours du
46
Chapitre 4 : L’eau dans les sols

temps appelés lignes de courant. Le long d’une ligne de courant (Fig. 4.3), la pression
et la vitesse du fluide suivent une certaine loi. Dans le cas des fluides parfaits
(incompressibles et non visqueux) en mouvement sous la seule action de la pesanteur,
on utilise le théorème de Bernoulli pour les fluides réels qui exprime que la charge
hydraulique décroît car le mouvement dissipe de l’énergie par frottement fluide-fluide
ou fluide-sol :

1 v1 + p1 + z = 1 v 2 + p2 + z + ∆h
2 2
(4.2)
2 g g ρw 1
2 g g ρw 2

Où v est la vitesse d’écoulement, p pression, z altitude, g accélération terrestre, ∆h


représente la perte de charge hydraulique entre les deux sections d’étude. Dans le cas
particulier de l’infiltration de l’eau dans le sol, les vitesses d’écoulement sont si
faibles que l’on peut négliger dans l’expression de la charge hydraulique le terme
v2/2g. Dans la pratique, on mesure la pression au delà de la pression atmosphérique
qui est prise comme origine des pressions. Alors la charge hydraulique est mesurée
par l’altitude du niveau atteint par le liquide dans un tube piézométrique placé au
point considéré.

4.3.4 Gradient hydraulique


C’est un paramètre définissant la
variation de la charge par unité de longueur
parcourue (Fig. 4.4). Il joue un grand rôle dans
l’écoulement de l’eau dans le sol : dh

variation de charge dq
i=− = − ∆h (4.3)
longueur parcourue ∆l
u

γw
4.3.5 Loi de Darcy pour l’écoulement à une
dimension dl
La loi de Darcy est une relation de
proportionnalité entre la vitesse de décharge v z=0
z1 dA
dite aussi vitesse fictive et le gradient
hydraulique i. Le coefficient de proportionnalité
est le coefficient de perméabilité k. A une Fig. 4.4 : Définition du gradient
dimension elle s’écrit : hydraulique

v=ki (4.4)

Cette relation est la base de tous les calculs de l’hydraulique souterraine. La vitesse de
décharge v est par définition le débit par unité d’aire, c.à.d c’est le rapport du débit
observé q à la surface totale A :

dq q
v = ⇔ v = (4.5)
dA A
47
Eléments de Mécanique des Sols

La vitesse de décharge v est reliée à la vitesse moyenne V par la relation


approximative :
i
v=nV (4.6)

n étant la porosité. La loi de Darcy est valable dans Zone de


la majorité des sols, car l’écoulement est à faible transition
vitesse et en régime laminaire (Fig. 4.5). Elle
donne d’excellents résultats pour les faibles laminaire turbulent
nombre de Reynolds Re défini par

vd
Re = η / ρ (4.7) v

Fig. 4.5 : Validité de la loi de


mais elle devient de moins en moins précise Darcy
lorsque le nombre de Reynolds dépasse la valeur
de 2.

4.3.6 Généralisation de la loi de Darcy aux écoulements à 2 et 3D


La généralisation de la loi de Darcy en milieu homogène et isotrope est
relativement facile : il suffit de considérer que le gradient hydraulique et la vitesse de
décharge sont des vecteurs colinéaires :
r r r
v = − k grad h = grad (− k h) (4.8)

on postule alors l’existence d’un potentiel de vitesse φ tel que

φ=-kh (4.9)
∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ
v x = ∂x , v y = ∂y , v z = ∂z (4.10)

Lorsque le liquide est incompressible, la conditions de continuité donne :

∂ vx ∂ v y ∂ vz
+ + =0 (4.11)
∂x ∂y ∂z
soit
∆φ=0 (4.12)

qui est une équation de Laplace. Ainsi la fonction ou h est harmonique.

4.4 La perméabilité des sols


La perméabilité du sol à l’eau est affectée par la forme des grains, leur
grosseur, la structure du sol, sa constitution pétrographique, la porosité ou l’indice des
vides, le degré de saturation, le gradient hydraulique, le diamètre effectif des pores qui
influence la hauteur d’ascension capillaire, le cheminement des vides à travers le sol,
la température et les caractéristiques propres au fluide telles que densité et viscosité.
48
Chapitre 4 : L’eau dans les sols

Dans le cas de massif homogène et isotrope, la perméabilité est la même dans toute
les directions. On définit alors un seul paramètre dit coefficient de perméabilité
mesurable par différents essais.

4.4.1 Mesure du coefficient de


perméabilité au laboratoire
Il existe deux essais propres à la
mesure du coefficient de perméabilité :
perméamètre à charge constante et
perméamètre à charge variable. On peut
aussi mesurer ce coefficient par essai ∆h
oedométrique ou triaxial dans l’étude fera l
l’objet de chapitres ultérieures.
A Q
4.4.1.1 Perméamètre à charge constante
La quantité d’eau recueillie (Fig. 4.6)
pendant l’intervalle de temps t est
Fig. 4.6 : Perméamètre à charge
Q=Avt constante

v = k i = k ∆h/l

ce qui donne
dh
Ql
k= (4.13) h1
∆h A t h2

où [Q] = m3, [A] = m2, [∆h] = m et [k] = ms-1


Q
4.4.1.2 Perméamètre à charge variable l
Le coefficient de perméabilité est donné par la
relation (Fig. 4.7): A a

al
k= ln ( h1 ) (4.14)
A ∆t h2

où ln désigne le logarithme naturel à base e. ∆t est


la durée de mesure c.à.d
Fig. 4.7 : Perméamètre à charge
∆ t = t 2 – t1 variable

4.4.2 Mesure du coefficient de perméabilité sur site (formule de Dupuit)


la mesure se fait au cours d’un essai de pompage (Fig. 4.8). La formule se base sur la
loi de Darcy et le débit recueilli à travers la surface latérale du puit de pompage

Q = v t Al ==> v = Q / ( t Al)
49
Eléments de Mécanique des Sols

avec la définition du gradient Q


hydraulique et de la surface latérale r0 r1 r2 r

i = dh / dr et Al = 2 π r h

il vient
Q
= k dh
t Al dr h1 h2

par intégration entre les rayons r1 et r2, h0


on obtient la formule de Dupuit
massif imperméable
2 2

= π k h2 h1
Q
(4.15) Fig. 4.8 : Essai de pompage
t
log r 2
r1

Exemple 4.1
Un échantillon cylindrique de sol de 73 mm de diamètre et de 168 mm de hauteur est
soumis à un essai de perméabilité à charge constante égale à 750 mm. Après une
minute, on recueilli 945,7 g d’eau (de température égale à 20 °C et d’indice de vides
de 0,43). Calculer le coefficient de perméabilité k.

Exemple 4.2
Pendant l’essai de perméabilité à charge variable, on obtenait les mesures suivantes :
a = 625 mm2, A = 1073 mm2, l = 162,8 mm
h1 = 1602 mm, h2 = 801 mm, t = 90 s.
Calculer le coefficient de perméabilité.

4.4.3 Formules empiriques


Il existe des formules empiriques permettant le calcul du coefficient de perméabilité
en fonction de caractéristiques diverses.

4.4.3.1 Formule de Hazen


Elle est valable pour les sables propres (sable contenant moins de 5 % de particules
passant le tamis n° 200) dont le diamètre effectif D10 est compris entre 0,1 et 3,0 mm.
De plus, cette formule n’est utile que pour les valeurs de K ≥ 10-5 ms-1 :

k = C D102 (4.16)

où [k] = ms-1, [D10] = mm, 0,004 ≤ C ≤ 0,012

4.4.3.2 Formule de Taylor


Elle sert au calcul de la valeur du coefficient de perméabilité pour des indices de vides
différents de ceux aux quels les essais ont été faits :

C1 e13 C2 e32
k1 ÷ k2 = ÷ (4.17)
1 + e1 1 + e2
50
Chapitre 4 : L’eau dans les sols

Les coefficients empiriques C1 et C2 dépendent de la structure du sol. Pour les sables


on prendra C1 ≈ C2. La relation suivante est aussi très utile dans le cas des sables
(avec C’1 ≈ C’2) :

k1 ÷ k2 = C'1 e12 ÷ C'2 e22 (4.18)

4.4.4 Perméabilité moyenne fictive verticale et horizontale des terrains stratifiés


Lorsque le terrain est composé de plusieurs couches de perméabilités différentes, il est
possible de calculer un coefficient de perméabilité équivalente pour un massif fictif
supposé homogène. Mais il faut distinguer le cas d’un écoulement horizontal d’un
écoulement vertical.

4.4.4.1 perméabilité équivalente horizontale


Le débit total est la somme des débits dans chaque
couche (Fig. 4.9) : H1 v1
H2 v2
H
v1 H1 + .... + v n H n
v = = kh i (4.19) v3
H H3
d’où
kh H = Σ ( khi Hi ) (4.20) Fig. 4.9 : Perméabilité
moyenne horizontale
4.4.4.2 perméabilité équivalente verticale
La continuité de la vitesse de décharge (Fig. 4.10)
implique H1
H2
v = v1 =….= vn = kv1 i1 =…= kvn in = kv i (4.21) v H
H3
d’où
H = ∑ Hi (4.22)
kv i k vi Fig. 4.10 : Perméabilité
moyenne verticale

4.5 Principe de la contrainte effective


Les différentes phases qui forment un sol saturé ou non ne sont pas régies par les
mêmes lois. L’étude des phases gazeuse ou liquide relève de la mécanique des fluides
ou de l’hydraulique. Pour l’étude de résistance et de déformation de la phase solide,
nous utilisons la pression effective c.à.d la pression réellement appliquée sur le
squelette solide. On considère ainsi que le comportement mécanique du sol ne dépend
que des contraintes effectives. Cette notion fut introduite par Terzaghi et est connue
sous le nom de postulat de Terzaghi ou principe des contraintes effectives qui est un
principe très important en géotechnique.

4.5.1 Loi de Terzaghi


Dans le cas de sols à deux phases solide-gaz ou solide-liquide, on défini la contrainte
effective par :

σ = σ' + u τ = τ' (4.23)


51
Eléments de Mécanique des Sols

où σ (respectivement τ) est la contrainte totale normale (respectivement tangentielle).


σ’ (respectivement τ’) est la contrainte effective normale (respectivement
tangentielle). u est la pression interstitielle du fluide. σ’ ne peut être mesurée mais
seulement calculée.

4.5.2 Loi de Skempton


Elle analyse les forces de contact entre deux grains P
solides (Fig. 4.11) :
u u
P = P' + (A – Ac) u
P'
d’où
σ = σ' + (1 – a) u , a = Ac / A (4.24)
Fig. 4.11 : Formule de
On remarque de cette formule que la loi de Terzaghi est Skempton
le cas limite de la loi de Skempton.

4.5.3 Loi de Bishop


Dans le cas de sol à trois phases solide, liquide et gaz, la formule de Bishop est la plus
valable :

σ = σ' + ua – x (ua – uw) (4.25)

dans laquelle ua (uw) représente la pression du gaz (respectivement du liquide). x est


un coefficient empirique qui dépend du degré de saturation : x est nul pour les sols
secs et est égal à l’unité pour les sols saturés. Entre ces deux extrémités x est
déterminé par expérimentation.

Exemple 4.3
Calculer la contrainte effective au point M (Fig. H
4.12)
d
4.5.4 Cas d’écoulement linéaire descendant ou
ascendant M
En présence d’écoulement linéaire il faut tenir
compte de la force de volume fv due au gradient
hydraulique : Fig. 4.12 : Exemple 4.3

fv = i γw

Ainsi la contrainte effective pour un écoulement descendant devient :

σ' = (γ' + i γw) d (4.26)

et pour un écoulement ascendant elle s’écrit

σ' = (γ' - i γw) d (4.27)


52
Chapitre 4 : L’eau dans les sols

Exemple 4.4
Soit un échantillon de sol dans les deux configurations 1 et 2 (Fig. 4.13). Calculer
pour chaque cas : σ, σ' et u. On donne ρsat = 2,0.103 kg/m3.

4.6 Effet Renard (ou des sables boulant)


Lorsqu’il y a écoulement ascendant, il y a
diminution graduelle des forces niveau B
gravitationnelles. A l’état critique de ce
z=2m
phénomène, le sol entre dans un état de
boulance dans lequel la contrainte effective
est égale à zéro. Le gradient hydraulique H=5m
associé à l’apparition de ce phénomène est dit M M
gradient hydraulique critique ic. Il est défini niveau A
par :

ρ' γ' 1 2
ic = ρ = γ (4.28)
w w

Fig. 4.13 : Exemple 4.4


avec (voir formulaire)

ρs − ρw
ρ' = (4.29)
1+ e

ρs étant la masse volumique des grains solides, il


vient h

ρs
ic = 1 +1 e ( ρw − 1) (4.30) hw = 2 m

niveau A l=5m
M
Exemple 4.5 A = 1 m2
Trouver la charge h qui produira un état de
boulance (Fig. 4.14), et le gradient hydraulique
critique. On donne ρsat = 2. 103 kg/m3.
Fig. 4.14 : Exemple 4.5
4.7 Forces d’écoulement
Les forces d’écoulement sont présentes dans toute asse de sol soumise à un gradient
hydraulique. La force d’écoulement est une force volumique d’intensité fv telle que :

fv = i γw (4.31)

elle agit dans la direction de l’écoulement.

Exemple 4.6
Considérons les données et les résultats de l’exemple 4.5. Calculer la force volumique
d’écoulement lorsqu’il y a boulance. Calculer la force d’écoulement au niveau A.
53
Eléments de Mécanique des Sols

4.8 Réseaux d’écoulement


Il s’agit de l’étude de l’infiltration de l’eau dans le sol. Lorsque l’écoulement
permanent se fait dans un milieu isotrope (la perméabilité est même dans toutes les
directions), le problème est régi par l’équation :

∆φ=0 (4.32)

ou φ est dit potentiel d’écoulement et représente la charge hydraulique. Ce problème


peut être résolu graphiquement par l’établissement d’un réseau d’écoulement composé
de lignes de courant et de lignes équipotentielles (Fig. 4.15). Le procédé est
relativement simple. Il suffit de suivre les règles suivantes :

- Une frontière imperméable est une ligne de courant.


- Les lignes équipotentielles partent de la frontière imperméable suivant un angle
droit.
- L’intersection entre une ligne de courant et une ligne équipotentielle se fait sous un
angle droit.

L = 40 m
12 m

x
canal 2m
∆q
d'écoulement

∆q lignes
a d'écoulement
∆q
30 m

∆l
lignes
∆q équipotentiel

couche imperméable
Fig. 4.15 : Réseau d’écoulement
sous un barrage

Le réseau se dessine de façon à obtenir des mailles de tailles différentes mais de forme
carrée.

Dans un réseau d’écoulement, le gradient hydraulique peut être calculé par différence
finie :

i = (φ2 - φ1) / dl (4.33)


54
Chapitre 4 : L’eau dans les sols

Le débit par canal d’écoulement est donné par :

∆q = v a = k i a = k ∆h a / ∆l = k h a / (b Nd) (4.34)

où ∆q est le débit par canal d’écoulement par unité de temps et par unité de longueur
transversale, h est la différence de potentiel dans le système totale (chute de charge),
(a,b) sont les dimensions de la maille où a est la largeur du canal d’écoulement et b est
la longueur du chemin d’écoulement. Nd est le nombre de chutes de potentiel. Ainsi,
le débit total par unité de longueur transversale est

q = Nf ∆q = k h (a/b) (Nf / Nd) (4.35)

où Nf est le nombre de canaux d’écoulement.

Exemple 4.7
Soit le réseau d’écoulement ci-contre (Fig. 4.15). La longueur transversale du barrage
est de 120 m. Calculer le débit de fuite lorsque le coefficient de perméabilité est égal à
20.10-6 ms-1. Calculer le gradient hydraulique de sortie au point x. Trouver la
distribution des pressions d’eau sous le radier du barrage.

Remarque 4.1
Dans le cas de massif anisotrope, le problème est régi par l’équation :

2 2
ϕ ϕ
kx ∂ 2 + ky ∂ 2 = 0 (4.36)
∂x ∂y

où kx et ky sont les coefficients de perméabilité dans les directions x et y


respectivement.

4.9 Contrôle des écoulements

Pour prévenir l’érosion interne sous les structures, il faut veuillez à ce que le gradient
hydraulique soit strictement inférieur au gradient hydraulique critique, notamment
pour les sols pulvérulents et particulièrement les silts. Pour y parvenir, on peut :
. Vue l’impossibilité d’interdire l’infiltration de l’eau sous la structure, il faut allonger
les chemins d’écoulement pour augmenter les pertes de charge ce qui se traduit par
une baisse du gradient hydraulique dans les zones critiques.
. Soulager la pression de soulèvement sous la structure, à l’aide de puits de décharge
ou drains convenablement mis en place.
. Utiliser les filtres de protection. Ils sont constitués par des couches de matériaux
granulaires placées sur des sols moins perméables Ces filtres permettent l’écoulement
de l’eau sans subir de pertes importantes de charge. Les caractéristiques de ces filtres
sont précisées grâce à des études expérimentales. Les quatre principaux critères pour
les filtres de protection sont les suivants (USACE, 1986) :

Critère de perméabilité Critère de rétention


Critère d’épaisseur Critère pour les fentes et écrans
55
Eléments de Mécanique des Sols

Critère de perméabilité
Le matériau composant le filtre doit être plus perméable que le matériau à protéger dit
base.

Critère de rétention
Les vides du filtre devront être suffisamment petits pour empêcher les particules de la
base d’y pénétrer.

Critère d’épaisseur
La couche filtrante doit être suffisamment épaisse pour assurer la répartition uniforme
de toutes les dimensions de particules à travers tout le filtre.

Critères pour les fentes et écrans


Les filtres et trous doivent être suffisamment petits (même en interposant une couche
filtrante supplémentaire) pour que les particules du filtre ne puissent pénétrer dans les
tuyaux de drainage.
Chapitre 5

Distribution dans le sol des contraintes dues aux charges extérieures

5.1 Introduction
P
Nous avons vu à la fin du chapitre précédent la méthode
de calcul des contraintes dans les massifs de sol due au poids x
propre des terres. Les calculs distinguent le cas de couches y
partiellement saturées du cas de couches saturées avec ou sans θ
mouvement de l’eau. Dans le présent chapitre nous allons r
étudier les résultats des théories de calcul des contraintes dans le σrr
sol dues aux charges extérieures telles que poids des ouvrages, σθθ
z
les charges d’exploitation et le poids des équipements sur
chantier. Fig. 5.1 : Charge
concentrée verticale

σz/ σ0
5.2 Charge concentrée verticale, problème en 3D
(Problème de Boussinesq)
1
σ0 = σz(θ = 0)
Les hypothèses de calcul sont
0,49
. un domaine à 3D semi-infini (Fig. 5.1). 0,18
θ [°]
. Milieu élastique, non pesant sans aucune force de volume,
30 45
isotrope et homogène.
Fig. 5.3 : Distribution de
. Plan supérieur horizontal.
σz en fonction de θ
. La charge extérieure est concentrée, verticale.

La contrainte verticale due à la charge extérieure concentrée est


donnée par la solution de Boussinesq :

3
σz = 3P 2 cos5 θ = 3P z 5 (5.1)
2 πz 2π ρ

On remarque que la contrainte σz est indépendante des propriétés du


massif de sol. Pour le calcul rapide de la contrainte, on peut utiliser
un abaque approprié (Fig. 5.2). La contrainte verticale dans le sol Fig. 5.4 : Courbes
vari avec la position dans le sol du point de calcul (Fig. 5.3). Les iso-contraintes σz
courbes d’égale pression sont comme indiquer ci-contre (Fig. 5.4).
61
Eléments de Mécanique des Sols

Fig. 5.2: Calcul par abaque de la contrainte transmise au sol par une charge
extérieure concentrée (d'après introduction à la géotechnique). NB pour la
théorie de Boussinesq, Nw pour la théorie de Westergaard
62
Chapitre 5 : Distribution dans le sol des contraintes dues aux charges extérieures

q
5.3 Charge linéaire uniforme répartie sur une longueur x
infinie
R
La solution est due à Flamant (Fig. 5.5). y θ
σz

2q z M
σz = πR cos θ
3
(5.2)
Fig. 5.5 : Charge
5.4 Charge uniforme répartie sur une bande de uniforme linéaire
longueur infinie et de largeur finie q
B y
La bande se présente comme indiquer ci-contre (Fig.
5.6). On se basant sur la solution de Flamant, on x
obtient l’expression : x
θ
q sin 2 θ2 − sin 2 θ1  θ1
σz = π  (θ2 − θ1) + 2 
(5.3)
 θ2

5.5 Charge uniformément répartie z

Soit q l’intensité de la charge répartie (Fig. 5.7). La Fig. 5.6 : Charge uniforme sur
solution est basée sur la solution de Boussinesq : une bande de longueur infinie
3q
σz = ∫ cos θ dA
5
(5.4)
2π z 2 A q dA
q
La contrainte dépend de l’aire A de répartition de la charge q.
dA
A
5.5.1 Cas de surface circulaire
La contrainte verticale en un point situé à la verticale du θ σz
centre de la surface circulaire uniformément chargée (Fig.
5.8) est z M
Fig. 5.7 : Charge
σz = q (1 - cos3θ0) (5.5) uniformément répartie

Pour le calcul de la contrainte en un point loin de la


verticale, il existe des abaques basées sur la méthode des R
facteurs d’influence (Fig. 5.9).

5.5.2 Cas de bande rectangulaire


θ0
La contrainte verticale au sein d’un massif à la verticale
d’un des sommets (Fig. 5.10) est donnée par M

σz = q I(m,n) (5.6) z
où Fig. 5.8 : Charge uniforme répartie
sur une surface circulaire
m = a/z n = b/z
et
63
Eléments de Mécanique des Sols

Fig. 5.9: Calcul de la contrainte due à une charge uniforme répartie sur une surface
circulaire. (d'après Introduction à la géotechnique)
64
Chapitre 5 : Distribution dans le sol des contraintes dues aux charges extérieures

I(m, n) = 1 arctg(
mn
)+
mn m2 + n 2 + 2 (5.7)
2π m + n2 + 1
2 2
m2 + n2 + 1 (m2 + 1)(n + 1)

L’expression ci-dessus montre


que les paramètres m et n sont D
C
interchangeables. Il est possible I1 I2 b
de tirer le facteur I d’après des
abaques (Fig. 5.11). A B
a
I4 I3
z
Pour un point M situé à l’intérieur
de la zone chargée ou à son σz
extérieur, on ne peut calculer la
contrainte verticale que par des Fig. 5.12 : Cas
de point interne Fig. 5.10 : Surface rectangulaire
combinaisons élémentaires (Fig. chargée uniformément
5.12,13).

= - - +

M M M M M
Fig. 5.13 : Cas de point de calcul externe à la surface
chargée
4m

Exemple 5.1
On applique une contrainte superficielle uniforme de 117 kPa 3m N
sur une semelle rectangulaire de 3×4 m. On demande de
calculer la contrainte verticale: 1m 3m M
1. sous le coin M de la semelle à une profondeur de 2m. O
2. sous le centre N de la semelle à la profondeur de 2m. Exemple 5.1
3. sous le point O à la profondeur de 2m.

5.6 Charge surfacique trapézoïdale de grande longueur a b


Au dessous de l’axe de symétrie (Fig. 5.14), on peut utiliser
la méthode des facteurs d’influence : q

σz = q I(a/z, b/z) (5.8)


σz
où I est tiré d’après une abaque appropriée (Fig. 5.15).
Fig. 5.14 : Distribution
trapézoïdale de grande longueur
65
Eléments de Mécanique des Sols

Fig. 5.9: Calcul de la contrainte sous le coin d'une surface rectangulaire chargée uniformément.
(d'après introduction à la géotechnique)
66
Chapitre 5 : Distribution dans le sol des contraintes dues aux charges extérieures

Fig. 5.15: Calcul de la contrainte sous un remblai de longueur infinie. (d'après


Introduction à la géotechnique)
67
Eléments de Mécanique des Sols

Exemple 5.2
6m 5m 5m 6m
Soit le remblai routier de hauteur h = 3 m (Fig. 5.16).
La masse volumique moyenne du matériau est égale à
2,0.103 kg/m3. Calculer la contrainte verticale sous le
centre à la profondeur z = 6 m.
Fig. 5.16 : Exemple 5.2
Lorsque l’on désire calculer la contrainte en un point
loin de l’axe de symétrie (Fig. 5. 17) on peut procéder par superposition, ce qui
donne :

q
σz = πa [(a + b) (β1 + β2) − b (ε1 + ε2) + x (β2 − β1 + ε1 − ε2) ] (5.9)

a b b a

q x

ε2 ε1
2(a+b)

2(a+b)
β1 = -

2b
β2

x M

q0 q1
z

Fig. 5.17 : Cas de charge trapézoïdale isocèle répartie sur une largeur infinie

5.7 Charge triangulaire répartie sur une bande


rectangulaire de longueur limitée
L
q
On calcul la contrainte au droit de l’un des coins (Fig. O Q
5.18). On peut calculer par facteur d’influence : B

Fig. 5.18: Cas de charge


σz = q I(L/z, B/z) (5.10) triangulaire de longueur limitée

a
Le facteur I est tiré d’après une abaque
(Fig. 5.19). b
x
5.8 Charge triangulaire répartie sur q0 x
une bande rectangulaire de longueur A B
infinie
θ1 β
y
Le point de calcul peut être quelconque θ
(Fig. 5.20). L’analyse est basée sur la σz θ2
solution de Flamant. Tout calcul fait, la
contrainte verticale sera donnée par : C
z

Fig. 5.20 : Charge triangulaire répartie sur


une bande de longueur infinie
68
Chapitre 5 : Distribution dans le sol des contraintes dues aux charges extérieures

Fig. 5.19: Calcul de la contrainte sous le coin d'une surface rectangulaire sollicitée par
une charge triangulaire. (d'après Introduction à la géotechnique)
69
Eléments de Mécanique des Sols

q  b z (a − b) 
σz = πb0  a (θ2 − θ1) − (5.11)
(a − b) + z 2 
2

Nous pouvons utiliser une abaque basée sur le facteur d’influence :

σz = q0 I(m, n) (5.12)

où I est tiré d’après une abaque ou donné par :

m ( n − 1)
I = 1  n arctg 2 m2 − 2  (5.13)
π m + n − n m + n + 1 − 2n 
2

5.9 Charge triangulaire symétrique répartie sur une bande rectangulaire de


longueur infinie
2b
Le point de calcul peut être quelconque (Fig.
5.21). On peut procéder par superposition de la
q0
solution précédente d’où B A x
O
q
σz = πb0 [b (β1 + β2) + x (β2 − β1) ] β2 β1

(5.14) M
z

Fig. 5.21 : Charge triangulaire


5.10 Charge uniformément répartie sur une symétrique répartie sur une bande
surface irrégulière de longueur infinie

On utilise l’abaque de Newmark (Fig. 5.22), selon la démarche suivante :

1. La profondeur de calcul de la contrainte verticale est prise égale à la distance OQ


de l’abaque, ce qui donne une échelle graphique pour tracer la surface chargée.
2. On trace selon l’échelle ainsi obtenue, le contour de la surface irrégulière sur un
papier transparent.
3. Le point au droit duquel on veut calculer la contrainte est placé au centre de
l’abaque. Le point de calcul peut être à l’intérieure ou à l’extérieure de la surface
chargée. On superpose alors la surface dessinée à l’abaque.
4. On dénombre le nombre n de carreaux de l’abaque situés à l’intérieur de la surface
chargée.
5. La contrainte verticale au point considéré est donnée par :

σz = n I q (5.15)

où I est un coefficient d’influence caractéristique de l’abaque, q est la charge


uniforme.
70
Chapitre 5 : Distribution dans le sol des contraintes dues aux charges extérieures

Exemple 5.3
Une charge uniforme de 250 kPa est appliquée sur la surface montrée ci-contre (Fig.
5.23). Calculer la contrainte au point O à la
profondeur de 80 m.

40 m
5.11 Charge quelconque répartie sur une
bande de longueur infinie
20 m
O
On peut utiliser une méthode graphique basée 10 m
sur le damier de Giroud (Fig. 5.24):
20 m 40 m 60 m

1. Dessiner sur un calque la charge à une


échelle telle que la profondeur z = AA' à Fig. 5.23 : Exemple 5.3
laquelle on veut calculer la contrainte verticale
soit égale au segment P'P du damier et que la charge maximale est P.
2. Placer le calque sur le damier en faisant coïncider AA' et PP'.

3. Compter le nombre n de cases (blanches et noires) du damier recouvertes par le


profil de la charge

4. La contrainte verticale est donnée par :

σz = n I q (5.16)

où I est une caractéristique de l’abaque.

5.12 Théorie de Westergaard


La solution de Boussinesq est basée sur un comportement élastique linéaire du
massif de sol. Cette solution ne s’applique pas aux dépôts naturels de sol où il peut
exister plusieurs couches de natures différentes. Dans ce cas, la solution de
Westergaard est la plus appropriée. Cette théorie repose sur l’hypothèse qu’un sol ne
se déforme que dans le sens vertical en absence de tout mouvement latéral à cause de
la présence de couches minces parfaitement rigides. Pour le calcul pratique, on
trouvera des abaques semblables à ceux de la théorie de Boussinesq (Fig. 5.2).
71
Eléments de Mécanique des Sols

Fig. 5.22: Abaque de Newmark pour le calcul de la contrainte sous une surface
horizontale quelconque chargée uniformément. (d'après Introduction à la
géotechnique)
72
Chapitre 5 : Distribution dans le sol des contraintes dues aux charges extérieures

Fig. 5.24: Abaque de Giroud pour le calcul de la contrainte sous une bande de
longueur infinie soumise à une charge quelconque. (d'après Mahé)
Chapitre 6

Tassement, compressibilité et consolidation

6.1 Introduction, le tassement

Le sol est un amas complexe, c’est un matériau irréversible à cause des


déformations permanentes, son comportement est généralement non linéaire. Les
déformations peuvent être instantanées ou différées introduisant une dépendance au
temps. Les tassements sont par définition les déformations verticales du sol sous
l’action des sollicitations diverses. Le tassement peut s’effectuer vers le bas ou vers le
haut c.à.d un gonflement (pendant les excavations par exemple). Les causes du
tassement sont :

. La compression de l’air et de l’eau interstitielle. Pour le calcul des tassements on


suppose que le sol est saturé, de plus on ne tient pas compte de la compressibilité du
fluide interstitiel.
. La déformation des grains de sol qui est généralement négligeable en Génie civil.
. Expulsion de l’air et évacuation de l’eau interstitielle qui constitue la cause
principale dans l’étude des tassements.

Les tassements peuvent être uniformes ou différents d’un point à l’autre selon la
nature du sol en place. Les tassements des sols non saturés sont presque instantanés
tandis que dans les sols saturés, ils peuvent s’étendre sur quelques secondes dans les
sols sableux-graveuleux, jusqu’à plusieurs dizaines d’années dans les argiles peut
perméables. Le calcul des tassements est nécessaire pour vérifier la conformité des
structures vis-à-vis des conditions de sécurité et de service.

6.2 Composantes du tassement

Le tassement total d’un sol se décompose en tassement primaire et tassement


secondaire. Le tassement primaire a deux composantes, un tassement immédiat et un
tassement différé associé à la consolidation. D’où la formule globale :

St = Sp + Ss = Si + Sc + Ss (6.1)

Par définition, le tassement immédiat est indépendant du temps, tandis que les
tassements de consolidation et le tassement secondaire sont des fonctions du temps.
En général, le tassement immédiat est évalué en se basant sur la théorie d’élasticité.
Le tassement de consolidation se produit dans les sols à grains fins présentant un
75
Eléments de Mécanique des Sols

faible coefficient de perméabilité. La vitesse de tassement dépend du taux


d’évacuation de l’eau interstitielle c.à.d de la perméabilité. Dans ces conditions, le
tassement de consolidation peut se prolonger pendant des mois, des années ou même
des dizaines d’années. Le tassement secondaire se produit à contrainte effective
constante, sans variation de la pression interstitielle, on le définit alors comme un
phénomène de fluage du sol.

6.3 Compressibilité

C’est l’étude de la relation


contrainte-déformation du sol. L’étude de
la compressibilité unidimensionnelle peut
se faire par des essais à l’oedomètre (Fig.
6.1). L’expérience montre que la
compressibilité des sols ne suit pas la loi
de l’élasticité linéaire ni même celle de
l’élasticité non linéaire. La relation
contrainte-déformation peut être
représentée par plusieurs courbes (Fig. Cellule oedométrique
6.2-5): La déformation verticale est
exprimée en fonction de la contrainte
effective σ'v (ou logσ'v), où bien, l’indice
des vides e est exprimé en fonction de la
contrainte effective σ'v (ou logσ'v). Dans
la majorité des essais oedométriques on
trace la courbe e(logσ'v) dont la forme
caractéristique est comme montrer ci-
contre (Fig. 6.2). La courbe est composée
de quatre zones :
zone AB : dite zone de recompression.
Dans cette zone les tassements sont faibles
à cause de la présence de l’eau dans
l’échantillon.
Fig. 6.1: œdomètre
zone BC : C’est une zone de transition. La (d'après Costet et Sanglerat)
contrainte à partir de laquelle se produit la
transition est dite contrainte de
préconsolidation et est notée σ'p. Elle représente la contrainte verticale maximale due
au poids des terres à la quelle cet échantillon a déjà été soumis dans son passé
géologique. Au delà de cette contrainte, le sol est très compressible même pour de
petites variations de la contrainte.
zone CD : dite de compression vierge, dans laquelle la variation de l’indice des vides
est proportionnelle à la variation du logarithme de la pression effective appliquée.
zone DE : où la courbe tend vers une asymptote horizontale.
76
Chapitre 6 : Tassement, compressibilité et consolidation

e e
A B
Cr C

Cc av

D E log σ'
vc σ'vc

Fig. 6.2 : Courbe de compressibilité


e(log σ'vc) Fig. 6.3 : Courbe de compressibilité
e(σ'vc)
Cr: indice de recompression
av: coefficient de compressibilité
Cc: indice de compression

εv εv

Cre

mv Cce

σ'vc logσ'vc

Fig. 6.4 : Courbe de compressibilité Fig. 6.5 : Courbe de compressibilité


εv(σ'vc) εv(log σ'vc)
mv: coefficient de changement de volume Cre: indice de recompression modifié
(mv = 1/E')
Cce: indice de compression modifié
77
Eléments de Mécanique des Sols

Dans la zone de compression vierge, le coefficient de proportionnalité est appelé


indice de compression Cc tel que

∆e
Cc=− ∆log (6.2)
σ

Ce coefficient permet le calcul du module oedométrique E'.


σv

6.4 Consolidation
u0
Lorsqu’un sol fin est sollicité, son
tassement évolue dans le temps. Cette évolution
est liée à la vitesse d’évacuation de l’eau
interstitielle c.à.d à la perméabilité du sol. Ce
phénomène est appelé consolidation et se défini t=0
donc par l’étude de la vitesse de tassement. On σv+ ∆σ
peut illustrer le phénomène de consolidation par σv+ ∆σ
le modèle analogique suivant (Fig. 6.6). Le
ressort correspond au squelette solide. L’eau du
u0 +∆u u0
cylindre représente l’eau libre dans le sol. Le
manomètre indique la pression interstitielle u0.
Lorsque la soupape est fermée, l’application de
l’incrément de charge ∆σ entraîne sa
transmission intégrale à l’eau, le manomètre t = t1 t = t2 >> t1
doit indiquer u0+∆σ. Lorsque la soupape est
ouverte, l’eau s’évacue lentement, en même Fig. 6.6 :Modèle de consolidation
temps, la pression interstitielle diminue. La
diminution de la pression interstitielle est
reprise par le ressort qui se comprime au fur et B t
à mesure. A l’équilibre, l’eau ne s’écoule plus
du cylindre, la pression de l’eau redevient tassement primaire
hydrostatique, le ressort est soumis à la charge A
C
σv+∆σ. Ce modèle permet de représenter ce D
que se produit dans les sols cohérents chargés.
tassement secondaire
Au début, la sollicitation est transmise à l’eau ∆h
sans qu’il y est changement dans la contrainte
effective. Graduellement, l’eau est expulsée, le Fig. 6.7: Tassement primaire et
squelette de sol reprend la variation de tassement secondaire
contrainte, tandis que la contrainte effective
augmente. Au bout d’un certain temps fonction de la perméabilité du sol, la pression
hydrostatique en excès devient nulle et la pression interstitielle reprend la valeur
qu’elle avait avant l’incrémentation du chargement. L’étude de la consolidation peut
se faire à l’oedomètre sous charge constante. Sur la courbe représentative de cet essai
(Fig. 6.7) on distingue deux branches sensiblement rectilignes. La branche BC
représente la zone de consolidation primaire qui est due à la résistance offerte à
l’évacuation de l’eau en excès. La branche CD caractérise la consolidation secondaire
78
Chapitre 6 : Tassement, compressibilité et consolidation

qui est le résultat du réarrangement progressif de la structure du sol. L’intersection des


prolongements de BC et DC se fait au point A. Par définition, ce point détermine la
fin du tassement primaire. Dans les problèmes pratiques, l’étude de la consolidation
revient à déterminer la courbe de variation du degré de consolidation en fonction du
temps U(z, t) défini par :

S(z, t)
U(z, t) = (6.3)
S(z)

où S(z, t) est le tassement à la profondeur z et au temps t, S(z) est le tassement final à


la profondeur z.

6.5 Détermination de la contrainte de préconsolidation

La contrainte de préconsolidation
σ'p est déterminée d’après un essai de e
compressibilité par la construction
A B H
graphique de Casagrande sur la courbe
e(logσ'v) (Fig. 6.8): B'

. Soit A le point où le rayon de courbure T


est minimal.
. On trace la droite horizontale AH à partir
de A.
. A partir de A, on trace la tangente AT au
début de la courbe de compression vierge.
. On trace la bissectrice AB' de l’angle log σ'vc
HÂT. σ'p
. On prolonge la portion rectiligne de la
zone de compression vierge jusqu’à son Fig. 6.8 : Détermination de la contrainte de
intersection en B avec la bissectrice AB'. préconsolidation
. Le point B correspond à la contrainte de
préconsolidation σ'p.

On peut avoir plusieurs cas selon les valeurs relatives de σ'p et la contrainte effective
actuelle due au poids des terres σ'v0 :

Sol normalement consolidé


La contrainte de préconsolidation est égale à la contrainte due au poids des terres :

σ'p = σ'v0

Sol surconsolidé
Lorsque les deux contraintes sont telles que

σ'p > σ'v0


79
Eléments de Mécanique des Sols

on définit alors le taux de suconsolidation par :

σ'p
rsc = (6.4)
σ'v0

Sol sous-consolidé
lorsque

σ'p < σ'v0

Ce cas est généralement rare et n’est pas permanent. En effet, on ne peut le trouver
que dans les sols déposés récemment par un processus géologique ou par intervention
humaine. Le sol en question n’a pas encore atteint son équilibre avec le poids des
terres. La pression interstitielle est alors supérieure à la pression hydrostatique.

6.6 Prédiction de la courbe de consolidation pour le sol en place

La valeur de la contrainte de préconsolidation est influencée par plusieurs


facteurs liés à l’expérimentation tels que le degré de remaniement de l’échantillon, le
rapport d’augmentation de la charge (qui doit être inférieur à 1 pour les argiles molles
et sensibles), et la durée de chaque chargement (qui est de l’ordre de 24 heures). C’est
pourquoi au laboratoire, on obtient des courbes de recompression dont la pente est
légèrement inférieure à la pente de la courbe de compression vierge sur le terrain.
Schmertmann a mis au point une méthode graphique pour évaluer la pente de la
courbe de compression vierge pour le sol en place. Pour corriger la courbe de
compression vierge au laboratoire on procède de la façon suivante :

6.6.1 Pour une argile normalement consolidée

. On évalue la contrainte de préconsolidation e


σ'p par la construction de Casagrande. P1
. On calcule l’indice des vides initiale e0. On e0
trace la ligne horizontale passant par e0 et
s'arrêtant au niveau de σ'p. On obtient alors le
point P1 (Fig. 6.9). F
. On trace une horizontale à partir du point
correspondant à 0,42 e0. Au point
d’intersection de cette droite et du
prolongement de la courbe de compression 0,42 e0 P2
vierge en laboratoire. Ainsi on définit le point
P2. σ'p log σ'vc
. On relie les deux points caractéristiques P1
et P2 par une droite F. Fig. 6.9 : Construction de Schmertmann
pour un sol n.c.
. La pente de cette droite définie l'indice de
compression Cc du sol sur site. De même, la
droite F représente la courbe de compression vierge sur le terrain.
80
Chapitre 6 : Tassement, compressibilité et consolidation

6.6.2 Pour une argile surconsolidée

. On trace la ligne horizontale passant par e0 et e


s’arrêtant au niveau de σ'p d’où le point P1. P1 P2
(Fig. 6.10). e0
. A partir du point P1, on trace une droite
parallèle à la courbe moyenne chargement-
déchargement et s’arrêtant au niveau de la
contrainte de préconsolidation σ'p, d’où le point
P2.
. L’intersection du prolongement de la courbe
de compression vierge avec la droite 0,42 e0
horizontale passant par 0,42e0 donne le point P3
P3. σ'v0 σ'p
. La droite P1P2 donne l’indice de
recompression, et la droite P2P3 donne l’indice Fig. 6.10 : Construction de Schmertmann
pour un sol s. c.
de compression vierge, tout deux sur le terrain.

6.7 Calcul des tassements primaires

6.7.1 Méthode globale


On peut faire un calcul global du tassement en considérant la variation des
caractéristiques mécaniques du sol en fonction de l’état de contrainte. Pour un élément
de volume parallélépipédique, de hauteur dz, le tassement infinitésimal sous la
contrainte verticale appliquée σz est donné par :

dz
ds = σz (6.5)
E'
où E' est une caractéristique mécanique du matériau dite le module oedométrique,
dépendant à la fois de la profondeur z et de la contrainte σz. En un point donné de
profondeur z0, le tassement est donc :


(z)dz
s(z0) = ∫ σz (6.6)
E'(z)
z0

Pour un sol constitué d’une seule couche de faible épaisseur égale à 2h, on pourra
admettre que le module oedométrique E' est constant et que la répartition de la
contrainte verticale σz est linéaire. Dans ces conditions, le tassement de la couche est
donné par :

h (σz1 − σz2)
s= (6.7)
E'

où σz1 est la contrainte verticale due à la surcharge à la surface de la couche, σz2 est la
contrainte verticale due à la surcharge à la base de la couche. Dans le cas général de
massif constitué de multi-couches ou d’une seule couche de grande épaisseur, le
81
Eléments de Mécanique des Sols

calcul pratique des tassements se fait de telle sorte que l’on puisse admettre pour
chaque couche une répartition linéaire de σz et un module oedométrique E' constant.
Le tassement global est enfin la somme des tassements de l’ensemble des couches.

Remarque 6.1

Le module oedométrique est aussi appelé le module tangent. On peut le déterminer


d’après les essais oedométriques ou triaxiaux en traçant la relation effort-déformation.
Pour un incrément de charge ∆σ à partir de l’état (σ, e), on peut utiliser l’expression :

E' = 1+e ∆σ (6.8)


Cc log(1+ ∆σ)
σ

Quelques fois, E' est remplacé par le module sécant. Les essais permettant le calcul de
E' doivent se faire dans des conditions non drainées puisque le tassement immédiat se
produit avant toute consolidation. On appelle alors le module oedométrique, le
module en conditions non drainées Eu. Toutefois, il faut souligner que le calcul du
module Eu est fortement influencé par le remaniement des échantillons. Lorsque nous
voulons évaluer le tassement par composantes, les calculs relèvent de plusieurs
théories étant donné que les composantes de tassement sont de natures différentes.

6.7.2 Calcul des tassements instantanés

Dans les milieux saturés, on peut admettre que ce tassement se produit à


volume constant. On peut le calculer on se basant sur les formules de Boussinesq. A
titre d’exemple, au voisinage d'une semelle flexible uniformément chargée, le
tassement est donné par :

2
1− ν
Si = q B E I (6.9)

Dans laquelle on prendra ν=0,5. B est la dimension caractéristique de la semelle. Le


coefficient d’influence I dépend de la forme de la semelle et de la position du point de
calcul (Tab. 6.1)

Coefficient d’influence
Forme de la semelle Dimensions
Centre Coin Moyenne
Carrée - 1,12 0,56 0,95
L/B=2 1,53 0,77 1,30
L/B=3 1,78 0,89 1,52
Rectangulaire
L/B=5 2,10 1,05 1,83
L/B=10 2,58 1,29 2,25
Circulaire - 1,0 0,64 0,85
Tableau 6.1 : Coefficient d’influence I pour la formule (6.9)

Lorsqu’il s’agit d’une semelle rigide, le coefficient d’influence est plus petit.
82
Chapitre 6 : Tassement, compressibilité et consolidation

6.7.3 Calcul des tassements de consolidation

Au cours de la consolidation du
∆H
sol, l’élément de volume se déforme. Vv0 Vv
Etant donné que les grains sont H0
indéformables (par hypothèse), le volume Vs
Vs
solide reste inchangé (Fig. 6.11). En
fonction de l’indice des vides, on écrit :
Fig. 6.11 : Principe de calcul du tassement
V
Vs = 1+et = Cons tan te (6.10)

pour une surface transversale égale à l’unité, il vient :

h + ∆h
ε v = ∆h = ∆e
h
Vs = 1 + 0 = 1 + 0 + ∆ e d'où
e0 e0 h0 1 + e0

ce qui nous permet de calculer le tassement S de l’échantillon :

S = ∆h = ∆e h 0 (6.11)
1+e0

Exemple 6.1
Une couche de sol possédait les caractéristiques suivantes : épaisseur égale à
10m, indice des vides égal à 1,0. Après la construction d’un remblai, la couche s’est
consolidée. L’indice des vides final n’était que de 0,8. Calculer le tassement de la
couche de sol.

L’utilisation pratique de l’expression (6.11) ci-dessus dépend de la plage de


l’incrément de contrainte par rapport à la contrainte de préconsolidation.

6.7.3.1 Sol normalement consolidé

Le tassement de consolidation Sc se calcule pour la zone de compression vierge. Selon


la courbe effort-déformation utilisée, on exprime le tassement de consolidation par
l’une des formules suivantes :

H σ'
Sc = Cc1+ 0 log( 2) (6.11.a)
e0 σ'1
σ'
Sc = Cce H0 log( 2) (6.11.b)
σ'1
H
Sc = a v1+ 0 (σ'2−σ'1) (6.11.c)
e0
Sc = m vH0 (σ'2−σ'1) (6.11.d)

où σ'2 = σ'1+∆σ, les indices Cc, Cce, av, mv sont relatives à la zone de compression
vierge.
83
Eléments de Mécanique des Sols

Remarque 6.2

1. Avantages des courbes εv(log σ'v) ou ∆h(log σ'v):


. Simplifier le calcul des tassements sans connaître e0.
. Déterminer la contrainte de consolidation σ'vc pendant l’essai.
. Pour deux échantillons, les courbes e(log σ'v) peuvent être très différentes à
cause de e0, par contre les courbes ∆h(log σ'v) peuvent être similaires.

2. Lorsque le sol est un multicouches, le tassement de consolidation sera la somme


des tassements de chaque couche :

n
Sc = ∑ Sci (6.12)
i =1

6.7.3.2 Le sol est surconsolidé

On peut avoir deux cas : σ'v0 + ∆σ'v ≤ σ'p ou σ'v0 + ∆σ'v ≥ σ'p

6.7.3.2.1 La contrainte effective finale est inférieure à la contrainte de


préconsolidation ( σ'v0 + ∆σ'v ≤ σ'p )

On peut utiliser les expressions (6.11) en prenant le soin de remplacer les coefficients
de la zone de compression vierge par ceux de la zone de recompression Cr ou Cre :

H σ'
Sc = Cr1+ 0 log( 2) (6.13.a)
e0 σ'1
σ'
Sc = Cre H0 log( 2) (6.13.b)
σ'1

6.7.2.2.2 La contrainte effective finale est supérieure à la contrainte de


préconsolidation ( σ'v0 + ∆σ'v ≥ σ'p )

Le tassement de consolidation sera la somme de deux parties : un tassement relatif à la


zone de recompresssion, et un tassement relatif à la zone de compression vierge :

H σ'v0 + (σ'p − σ'v0) σ'p + (σ'v0 + ∆σv − σ'p)


Sc = Cr 1 + 0 log[ ] + Cc H 0 log[ ]
e0 σ'v0 1 + e0 σ'p

soit,

H σ'p H σ'v0+ ∆σv


Sc = Cr 1+ 0 log( ) + Cc 1+ 0 log( ) (6.14)
e0 σ'v0 e0 σ'p

En terme d’indice de recompression modifié, il vient :


84
Chapitre 6 : Tassement, compressibilité et consolidation

σ'p σ'v0+ ∆σv


Sc = Cre H0 log + Cce H0 log( ) (6.15)
σ'v0 σ'p

Exemple 6.2

Pendant un essai de consolidation, nous avons


relevé les mesures (e, σ'vc) portées sur le e σ'vc [kPa]
0,708 25
tableau ci-contre. L’indice des vides initial est
0,691 50
de 0,725. La contrainte due au poids des terres 0,670 100
est de 130 kPa. 0,632 200
0,635 100
1. Construire la courbe de consolidation du type 0,650 25
e (log σ'vc). 0,642 50
0,623 200
0,574 400
2. Estimer le rapport de surconsolidation. 0,510 800
0,445 1600
3. Déterminer l'indice de compression et 0,460 400
l'indice de recompression pour le sol en place. 0,492 100
0,530 25
4. Sachant que cet essai est représentatif
d'une couche d'argile de 12m d'épaisseur,
déterminer le tassement de consolidation
pour une contrainte supplémentaire de
220 kPa.

5. Formuler les équations de la courbe de compression vièrge et de la courbe de


rebondissement pour le déchargement commençant à 1600 kPa.

6.8 Vitesse de consolidation

6.8.1 Introduction

La compression secondaire joue un rôle important dans le cas des tourbes et


des sols fortement organiques, tandis que dans les argiles inorganiques, la
consolidation primaire est la composante majeure du tassement. La compression
secondaire se produit après la dissipation de toute pression interstitielle excédant les
conditions hydrostatiques. Le processus se déroule donc à pression effective
constante. Nous allons nous consacré à des théories servant à l’évaluation des taux de
consolidation ou vitesse de tassement primaire et secondaire des sols à grains fins.

6.8.2 Le phénomène de la consolidation

Nous pouvons simuler le phénomène par un modèle analogique comme le


montre fig. 6.12. Lors du chargement d’une couche de sol saturé, la contrainte
supplémentaire ∆σ due au chargement est immédiatement transmise à l’eau qui
développe une pression interstitielle en excès ∆u = ∆σ. A mesure que le temps passe,
85
Eléments de Mécanique des Sols

l’eau est évacuée, et se produit un transfert graduel de la contrainte de l’eau vers le


squelette de sol : la contrainte effective augmente et la surpression interstitielle
diminue.
Lorsque le temps tend vers
l’infini, la surpression interstitielle ∆u est σ'v0+∆σ
totalement dissipée, et la contrainte
effective correspond à σ'v0+∆σ. Dans le Pression
cas d’une couche de sol drainée sur ces ∆σ
deux faces, la surpression interstitielle z
n’est pas uniforme le long de l’épaisseur. σ'v0 ∆σ' ∆u
Au voisinage des faces drainées, l’eau
s’évacue plus rapidement qu’à l’intérieur t 0 ∞
de la couche, ce qui donne des
répartitions non linéaires de la pression de Monôcouche
l’eau et de la contrainte effective. En σ'v0+∆σ
effet, la vitesse d’évacuation de l’eau est
liée physiquement au gradient Pression
hydraulique :
z ∆σ

i = ∆h = ∆u (6.16) σ'v0 ∆σ'


l γ w ∆z ∆u

Or l’écoulement qui se produit


exactement au centre de la couche est nul
car le gradient ∆u/∆z est nul. Près des
extrémités, le gradient tend vers l’infini et
c’est à cet endroit que l’écoulement est le
plus rapide. Le phénomène décrit ci-
t 0 ∞
dessus s’appelle consolidation. Le
tassement global de la couche de sol est
proportionnel au volume d’eau expulsée. Multi-couche
Cette quantité d’eau évacuée ainsi que la
variation de l’indice des vides sont Fig. 6.12: Modèle analogique de
proportionnelles à la surpression consolidation d'un massif de sol
interstitielle dissipée. La théorie de la
consolidation est un modèle mathématique pour l’étude des tassements. En mécanique
des sols, la théorie la plus adoptée repose sur l’hypothèse d’une consolidation
unidimensionnelle, elle a était développée initialement par Terzaghi K. dans les
années 20 du siècle dernier.

6.8.3 Théorie de Terzaghi pour la consolidation unidimensionnelle

La théorie traite le cas d’une couche d’argile compressible comprise entre


deux couches de matériaux poreux très perméables (Fig. 6.13).

6.8.3.1 Les hypothèses

La théorie est basée sur les hypothèses suivantes :


86
Chapitre 6 : Tassement, compressibilité et consolidation

. La couche de sol compressible est homogène.


. La couche est complètement saturée. Sable
. Les grains solides et l’eau interstitielle sont
incompressibles. H = 2h Argile
. La loi de Darcy est valable.
. La compression de la couche et l’évacuation de Sable
l’eau se font dans une seule direction. z
. La couche de sol est drainée sur une ou deux
faces (haute et basse). Fig. 6.13: Couche de sol
. Les déformations sont petites dans le sol. compressible en consolidation
. Le coefficient de compressibilité av et le
coefficient de perméabilité k demeurent constants pendant la consolidation (loi
linéaire d’où l’hypothèse suivante).
. Absence de compression secondaire.

6.8.3.2 Mise en équation

L’équation de Terzaghi représente la formulation de la continuité de


l’écoulement de l’eau interstitielle. Tout calcul fait, elle est donnée par l’expression

2
u
Cv ∂ 2 = ∂∂ut (6.17)
∂z

où u est la pression interstitielle de l’eau, z la variable de profondeur, t la variable


temps. Cv est dit coefficient de consolidation. Il est donné par :

1 + e0
Cv = γk (6.18)
w av

Quoi que cette équation n’a été formulée que pour la consolidation unidimensionnelle,
on peut montrer qu’elle pourrait être dérivée pour les problèmes à consolidation
tridimensionnelle.

Les conditions aux limites sont les suivantes :

. Au début du chargement, la pression interstitielle en excès est égale à l’augmentation


de la contrainte totale ∆σ, ce que nous décrirons par :

à t = 0 : ∆u = ∆ui = ∆σ = (σ'2 - σ'1)

. La couche d’épaisseur H est drainée sur ces deux faces, soit :

pour z = 0 et z = H nous avons ∆u = 0

6.8.3.3 Résolution

La solution est exprimée sous forme de séries de Fourier :


87
Eléments de Mécanique des Sols


∆u = (σ'2 − σ'1) ∑ f (Z)
n =0
1 f 2 (T ) (6.19)

où f1 et f2 sont deux fonctions. ∆u est la pression interstitielle en excès, le facteur de


profondeur Z et le facteur temps T, sont des paramètres sans dimension :

Z = z / Hdr (6.20)

où Hdr est la longueur du chemin de drainage, on la prend égale à l'épaisseur de la


couche H pour un drainage sur une seule face et est égale à H/2 lorsque la couche est
drainée sur ces deux faces.

H dr =  H / 2 pour une couche doublement drainée


 H pour une couche drainée sur une seule face
T = C v t2 (6.21)
H dr

Dans le calcul pratique à la place de (6.19), on utilise des abaques pour le calcul
rapide. Ces abaques sont basés sur la notion du degré de consolidation.

6.8.3.4 Degré de consolidation


e
Nous avons vu dans la section 6.4 que pour
l'ingénieur, l'étude de la vitesse de tassement se e1
conclut par la définition du degré de av
consolidation, c.à.d le taux de la consolidation ∆e e
achevée au temps t et à la profondeur z, par e2
rapport à la consolidation finale à la même σ'
profondeur z (formule 6.3). En fonction de σ'1 σ' σ'2
l’indice des vides, le degré de consolidation est ∆σ' = ∆ui
défini au temps t et à la profondeur z par la
relation : Fig. 6.14: Courbe de compressibilité

e − e(t)
Uz (t) = 1 − (6.22)
e1 e2

où e1 (respectivement e2) représente l’indice des vides initial (final). En terme de


contraintes et de pressions interstitielles, il vient (Fig. 6.14):

σ'− σ'1 σ'− σ'1 ∆ ui − ∆u


Uz = = = = 1 − ∆u (6.23)
σ'2 − σ'1 ∆σ' ∆ui ∆ui

∆u étant la variation de la pression interstitielle à t = 0. En effet, nous avons:

σ' = σ'1 + ∆σ' = σ'1+ ∆σ - ∆u = σ'1 + ∆ui - ∆u


88
Chapitre 6 : Tassement, compressibilité et consolidation

d'où σ' - σ'1 = ∆ui - ∆u

Alors (6.23) donne:


Uz = 1 − ∑ f (Z) f
n=0
1 2
(T ) (6.24)

dont la solution est donnée pour une couche doublement drainée par Taylor (Fig.
6.15)

Exemple 6.3
Une couche d’argile a 12m d’épaisseur. Elle est drainée sur ces deux faces. Trouver le
degré de consolidation et la pression interstitielle en excès après 5 ans de chargement,
aux profondeurs de 3, 6, 9 et 12m. On donne Cv=8,0.10-8 m2s-1, ∆σ=100 kPa.

6.8.3.5 Degré de consolidation moyen

Le degré de consolidation a un caractère local. Pour avoir une idée sur la


consolidation de la couche entière, on introduit le degré de consolidation moyen défini
par :

∫ σ' (z, t) dz 1
H

U moy (t) = H σ'2 ∫0


0
H ≈ σ' (z, t) dz (6.25)
∫ σ'
0
2 (z) dz

en fonction de la surpression interstitielle, il vient :

∫ ∆u(z, t) dz 1
H

U moy (t) = 1 − H σ'2 ∫0


0
H ≈1− ∆u(z, t) dz (6.26)
∫ σ'
0
2 (z) dz

Dans ces expressions, l’approximation est due à la contrainte effective finale σ'2 : est-
elle constante ou variable sur toute la hauteur de la couche ?. Dans la pratique il existe
des abaques donnant le degré de consolidation moyen en fonction du facteur temps.
Dans (Fig. 6.16) on suppose une distribution linéaire des pressions interstitielles
initiales en fonction de la profondeur. Ceci constitue la seule restriction lors de
l’utilisation de ces abaques. Par ailleurs, il existe des relations approximatives de
T(Umoy) comme celles proposées par Casagrande (1938) et Taylor (1948) :

 π ( U moy )2
 4 100 pour U moy < 60 %
T= (6.27)
1,781 − 0,933 log(100 − U moy) pour U moy > 60 %

89
Eléments de Mécanique des Sols

Fig. 6.15: Degré de consolidation pour un point dans une couche


doublement drainée (d'après introduction à la géotechnique)
90
Chapitre 6 : Tassement, compressibilité et consolidation

Fig. 6.16: Relation Umoy(T) dans différents échelles


(d'après introduction à la géotechnique)
91
Eléments de Mécanique des Sols

dont les relations inverses sont :

 2 T
 π pour U moy < 60 %
U moy =  (6.28)
1 − 101,0781 −T
,933
pour U moy > 60 %


Exemple 6.4
Soit une couche d’argile doublement drainée. Calculer le degré de consolidation à
Z1=0,1 et Z2=1 pour T=0,05. Calculer le degré de consolidation moyen de la couche.

Enfin, nous pouvons relier le degré de consolidation moyen au tassement par


l’expression :

S(t)
U moy (t) = (6.29)
Sc

où S(t) est le tassement au temps t, Sc est le tassement final de consolidation primaire.

Exemple 6.5
Soit une couche d’argile molle doublement drainée et d’une épaisseur égale à 12m.
On suppose que la couche est normalement consolidée. Calculer le temps nécessaire
pour que le tassement de la couche soit égal à 0,25m. On donne : e0=0,62 ; σ'v0=110
kPa ; ∆σ'=100 kPa ; Cv=8.10-8 m2s-1 ; Cc=0,25.

Exemple 6.6
Une couche d’argile a une épaisseur de 10m et est drainée sur une seule face. En 3,5
ans, elle présente un tassement de 90 mm. Calculer le tassement de consolidation
finale et déterminer le temps nécessaire pour atteindre 90% de cette valeur. On
donne : Cv=0,544.10-6 m2s-1.

6.9 Détermination expérimentale du coefficient de consolidation Cv

Ce coefficient figure dans l’équation différentielle de consolidation (6.17-18),


et dans la définition du facteur temps (6.19). En réalité, le coefficient de consolidation
dépend du rapport d’augmentation de la charge, du niveau de la contrainte appliquée,
qu’elle excède ou non la contrainte de préconsolidation. Expérimentalement, le calcul
de Cv est basé sur l’expression (6.19). Il existe deux méthodes graphiques associées à
un essai oedométrique classique.

6.9.1 Méthode de Casagrande

On considère l’espace (R(t), log(t)), où R(t) représente la lecture micrométrique de la


variation de la hauteur de l’échantillon en fonction du temps t. La méthode consiste à
92
Chapitre 6 : Tassement, compressibilité et consolidation

déterminer R50 et t50 correspondant à 50 % de consolidation. Pour cela, on suit les


étapes ci-dessous (Fig. 6.17):
R
. On trace les tangentes aux deux
branches linéaires de la courbe. R0
. On détermine le point P1(tp, R100) R1
R2
défini par l’intersection des deux
tangentes. Il défini le temps de la fin
de consolidation primaire tp
correspondant à Umoy = 100 %. R100
. On choisi deux temps t1 et t2
quelconques mais dans un rapport de
1 à 4 (t2 = 4t1) et on prend leurs
log t
lectures micrométriques R1 et R2.
. On reporte au dessus de R1 la t1 t2 = 4 t1 tp
distance égale à R2 - R1. On définit
ainsi la lecture initiale R0 = R1 - (R2 - Fig. 6.17: Méthode de Casagrande pour le
R1). calcul de Cv
. On recommence le procédé pour
plusieurs valeurs de t1 pour obtenir une valeur moyenne de R0 aussi exacte que
possible : R0 = R2 - (R3 - R2).
. On calcul alors R50 = (R0 + R100) / 2, d’où l’on détermine t50(R50).
. On calcul Cv d’après (6.19) dans laquelle on prendra
R
T = 0,197 et t = t50 (associés à Umoy = 50%).
Hdr = (Hdr)moy = Hmoy/2, où Hmoy= (H0 + Hf) / 2
R0
6.9.2 Méthode de Taylor
On considère l’espace R( t ). La méthode
consiste à déterminer R90 et t90 correspondant à
90 % de consolidation. Pour cela, on suit les
étapes ci-dessous (Fig. 6.18):

. On trace la droite d1 tangente à la partie initiale


de la courbe R( t ).
R90 P1
. L’intersection de la droite d1 avec l’axe R
donne R0. d
. A partir de R0, on trace une deuxième droite d2 0,15 d
dont les abscisses sont égales à 1,15 fois les
abscisses de d1. (t90)1/2 (t)1/2
. L’intersection de la droite d2 avec la courbe d1 d2
correspond à P1(R90, t90).
. On applique la formule (6.19) en utilisant t90 et Fig. 6.18: Méthode de Taylor pour
T = 0,848 associés à Umoy = 90%, le calcul de Cv
Hdr = (Hdr)moy.

Généralement, cette méthode donne des valeurs de Cv légèrement supérieures aux


valeurs données par la méthode de Casagrande.
93
Eléments de Mécanique des Sols

6.10 Détermination du coefficient de perméabilité

Lors d’un essai oedométrique, connaissant Cv, on calcule le coefficient de


perméabilité k à partir de (6.18) soit :

γ
k = Cv w a v (6.30)
1 + e0

6.11 Evaluation de la compression secondaire

6.11.1 Définitions

La compression secondaire est le changement de volume qui se produit au delà


de la consolidation primaire. Elle se produit sous une contrainte effective constante,
c.à.d après que toutes les pressions interstitielles en excès soient dissipées. Il s’agit
donc d’un phénomène de fluage. Sur le terrain, il est impossible de départager le
tassement de consolidation primaire de la compression secondaire. Dans la zone de
compression secondaire, on définit l’indice de compression secondaire Cα par :

Cα = ∆ ∆ e
log t
(6.31)

où ∆e est la variation de l’indice des vides pendant l’intervalle ∆t.

et l’indice de compression secondaire modifié Cαe par :

C
Cαe = 1 + α (6.32)
ep

où ep est l’indice des vides au début de la portion linéaire de la courbe e(log(t)), c.à.d.
l’indice des vides à la fin de la consolidation primaire.

6.11.2 Hypothèses

On admet les hypothèses suivantes :


. Cα est indépendant du temps.
. Cα est indépendant de l’épaisseur de la couche de sol.
. Cα est indépendant du rapport d’incrémentation de la charge.
. le rapport Cα /Cc est à peu près constant pour un grand nombre d’argile normalement
consolidées dans la gamme des contraintes que l’on rencontre dans les applications
courantes. (la valeur moyenne de Cα /Cc est de l’ordre de 0,05).

6.11.3 Calcul du tassement secondaire

On peut utiliser l’équation de base


94
Chapitre 6 : Tassement, compressibilité et consolidation

Ss = 1 ∆e
+ e0 H 0
(6.33)

dans laquelle on prendra

∆e = Cα ∆(logt). H0 = Hi - Si - Sc la hauteur de la couche à la fin de la consolidation


primaire. Hi étant l’épaisseur initiale de la couche, Si est le tassement instantané, Sc est
le tassement de consolidation. e0 = ep est relatif à la fin de la consolidation primaire

Exemple 6.7

Soient les données relatives à la vitesse de déformation pour un incrément de


charge de 40 à 80 kPa. On suppose que le tassement de consolidation est de 300 mm et
qu’il se produit au terme d’une période de 25 ans. L’épaisseur de la couche
compressible est de 10 m. L’indice des vides initial est de 2,855. La hauteur initiale de
l’échantillon est égale à 25,4 mm. La lecture micrométrique initiale est de 12,7 mm.
On suppose que la vitesse de
déformation de l’échantillon de laboratoire est à
t [min] R [mm]
peu près la même que celle du dépôt initiale 12,7
compressible. Calculer le tassement secondaire 0 11,224
qui se produira entre 25 et 50 ans 0,1 11,151
0,25 11,123
0,5 11,082
6.12 Tassements admissibles et précautions à 1,0 11,019
1,8 10,942
adopter 3,0 10,859
6 10,711
Les tassements uniformes ne sont pas en 10 10,566
général préjudiciables. Par contre, les 16 10,401
tassements différentiels peuvent provoquer des 30 10,180
désordres graves : dislocation de maçonnerie, 60 9,919
fissures dans les bétons, rotation d’ensemble 100 9,769
180 9,614
..etc. Les tassements uniformes ou absolus sont 300 9,489
considérés admissibles lorsqu’ils peuvent être 520 9,373
absorbés sans inconvénient par la structure. 1350 9,223
Ceci peut être réalisé par des constructions très 1800 9,172
souples ou des constructions très rigides. Pour 2850 9,116
les constructions courantes, on limite les 4290 9,053
tassements différentiels Sd aux valeurs
Exemple 6.7
suivantes :

 L
 600 pour la maçonnerie (plus adaptable que le béton armé)
Sd ≤  (6.34)
 L pour les structures en béton armé
 1000

L étant la portée séparant deux appuis pour lesquels on effectue le calcul.


95
Eléments de Mécanique des Sols

Les précautions à adopter visent à minimiser autant que possible les tassements tout
en prenant garde des sols gonflants. De point de vue réglementaire, il existe des
normes précisant les valeurs limites des tassements (Tab. 6.2).

Type de mouvement Condition Tassement maximal


drainage correcte 15 à 30 cm
facilité d'accès 30 à 60 cm
Tassement total Tas. uniforme sous mur en maçonnerie 2 à 5 cm
Tas. uniforme sous poutraison 5 à 10 cm
Tas. uniforme sous silos, cheminée, radier 8 à 30 cm
stabilité de cheminée et tour 0,004 B
circulation d'engin 0,01 L
stabilité d'empilage 0,01 L
Renversement stabilité de machine à tisser 0,003 L
stabilité de turbo-générateur 0,0002 L
Stabilité de grue sur rail 0,003 L
Ecoulement de l'eau dans les étages 0,01 à 0,02 L
parer à la fissuration de mur de brique 0,0005 à 0,001 L
parer à la fissuration de poutre en B.A. 0,0025 à 0,004 L
Tassement parer à la fissuration de voile en B.A. 0,003 L
parer à la fissuration de poutre continue en acier 0,002 L
parer à la fissuration de poutre simple en acier 0,005 L

Tab. 6.2: Tassements admissibles (d'après Costet et Sanglerat)


Chapitre 8

Résistance des sols au cisaillement

8.1 Introduction

En géotechnique, on s’intéresse d’avantage à la résistance au cisaillement, car


dans la majorité des situations, la rupture dans le sol est produite par l’application de
contraintes de cisaillement excessives.

8.2 Critère de rupture de Mohr-Coulomb σr


τr
Mohr a émis l’hypothèse que la contrainte de
cisaillement à la rupture sur le plan de rupture est fonction
unique de la contrainte normale sur ce plan (Fig. 8.1):
Fig. 8.1: Plan de rupture
τr = f(σr) (8.1)

Indépendamment de Mohr, Coulomb a mis au point un appareil pour mesurer la


résistance au cisaillement des sols. Il a constaté que cette dernière est fonction de deux
paramètres dépendant où pas des contraintes : ce sont l’angle de frottement interne ϕ
(comparable à la résistance au glissement des solides) et la cohésion intrinsèque c,
d’où l’équation de Coulomb :

τ = σ tg ϕ + c (8.2)

Toutefois, il faut noter que ni c ni ϕ ne sont des propriétés intrinsèques du matériau


mais elles dépendent des conditions qui prévalent l’essai. Le critère de Mohr-
Coulomb représente le couplage des relations (8.1,2) :

τr = σr tg ϕ + c (8.3)

Expérimentalement, la relation entre les contraintes tangentielle et normale à la


rupture peut être représentée par une courbe non linéaire dite courbe intrinsèque. Cela
signifie que la relation (8.3) n’est qu’une linéarisation de cette courbe, et que cette
linéarisation n’est valable qu’à l’intérieur d’une certaine plage de contraintes. Le
critère de Mohr-Coulomb est très utile dans l’analyse de la stabilité des pentes et talus.
Pour un sol donné, l’identification de la courbe intrinsèque se fait par une série
d’essais de cisaillement. Pour chaque essai, on détermine le couple (σr, τr ) à la
rupture et on trace le cercle de Mohr associé à cet état. L’ensemble des cercles de
125
Eléments de Mécanique des Sols

Mohr à la rupture permet de tracer


τ
dans le plan τ(σ) une courbe τr = f(σr)
enveloppe des contraintes de
cisaillement à la rupture. Cette courbe
dite enveloppe de rupture de Mohr
caractérise la relation f entre la σ
contrainte normale et la contrainte de
cisaillement toutes deux à la rupture
(Fig. 8.2). Pour l’un des cercles de
Mohr à la rupture, le point de tangence
entre le cercle et l’enveloppe de
Fig. 8.2: Courbe enveloppe
rupture détermine l’inclinaison du plan
de rupture dans l’élément considéré
(hypothèse de rupture de Mohr). On montrera que l’inclinaison du plan de rupture αr
par rapport au plan sur lequel s’applique la contrainte principale majeure est donné
par :

αr = ϕ/2 + π/4 (8.4)

8.3 Essais de résistance des sols au cisaillement

8.3.1 Essai de cisaillement directe


C’est un essai économique, rapide et
simple. L’échantillon est placé dans la
boite à cisaillement (Fig. 8.3). Celle ci
est divisée en deux parties séparées par
un plan horizontal. Une partie est fixe,
l’autre est mobile dans le plan
horizontal. Une charge normale
constante P est appliquée sur
l’échantillon. Au cours de l’essai, on
mesure la force de cisaillement T de
même que le déplacement horizontal δ et
vertical ∆H. On peut alors calculer la Fig. 8.3: Boite de Casagrande pour le
contrainte normale σn = P/A et la cisaillement directe
contrainte de cisaillement τ = T/A, A
étant l’aire de l’échantillon. En traçant les courbes ∆H(δ), on remarque une
augmentation de la hauteur de l’échantillon indiquant que le sols se dilatent pendant
leurs déformations. Cet essai permet la détermination des caractéristiques de
résistance des sols : l’angle de frottement interne ϕ et la cohésion c. Au début de
l’essai, lorsque la force normale P est appliquée seule, le plan horizontal est un plan
principal. Des qu’on applique la force tangentielle T, ce plan cesse d’être principal.
On dit qu’il y a rotation des plans principaux. L’essai n’est indicatif que pour des
conditions de drainage complet. D’autre part, le plan de rupture prédéfini (horizontal)
dans l’essai ne correspond pas toujours au plan de plus faible résistance où à la
direction critique sur le terrain.
126
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Exemple 8.1
Un essai de cisaillement directe est
effectué sur un échantillon d’une
argile modérément dense de
cohésion c = 18 kPa. Au début de
l’essai, on avait σn = 65 kPa et K0
= ( σh / σv)au repos = 0,5. A la
rupture, τr = 41 kPa.

1. Tracer les cercles de Mohr pour


les conditions initiales et à la
rupture, puis déterminer ϕ.
Déterminer :
2. Les contraintes principales à la
rupture.
3. L’orientation du plan de rupture.
4. L’orientation du plan principal
majeure à la rupture. Pierre
pporeuse
5. L’orientation du plan de
contraintes de cisaillement
maximales à la rupture.

8.3.2 Essai triaxial


Il est développer pour contourner Fig. 8.4: Cellule triaxiale
les limites de l’essai de
cisaillement directe. Quoi qu'il est
plus complexe, il est le plus approprié. En effet, on contrôle mieux les conditions de
drainage et il n’y a pas de rotation des plans principaux. De plus, le plan de rupture
peut être quelconque. L’échantillon étant de forme cylindrique, on suppose que les
contraintes appliquées aux extrémités de l’échantillon sont des contraintes principales
(Fig. 8.4). Selon le cheminement des contraintes et des conditions de drainage, il
existe trois modes opératoires que nous résumons dans le tableau 8.1 ci-dessous:

L’essai triaxial permet une Cheminement des Conditions de Symbole de


évaluation meilleure des contraintes drainage l’essai
Non consolidé Non drainé UU
variations de volume. Dans ce
Consolidé Non drainé CU
contexte, on acceptera les Consolidé Drainé CD
définition suivantes :
Tab. 8.1:Essais triaxiaux
. L’obliquité est par définition le rapport

τr / σr (8.5)

. La résistance mobilisable τm est la résistance maximale que peut offrir le matériau,


d’où le coefficient de sécurité :

fs = τm / τappliquée (8.6)
127
Eléments de Mécanique des Sols

. Les relations d’obliquité sont les expressions ci-dessous permettant le mettre en


relation, les contraintes principales et l’angle de frottement interne :


sin ϕ= σ1r σ3r
+
σ1r σ3r
σ1r =1+sin ϕ
σ3r 1−sin ϕ
(8.7)
σ3r =tg 2( π − ϕ)
σ1r 4 2

σ1r =tg 2( π + ϕ)
σ3r 4 2

soit en fonction des contraintes effectives :

σ1r =1+sin ϕ' = tg 2( π + ϕ')


'

σ3r 1−sin ϕ' 4 2


'

(8.8)
σ1r - σ3r = σ'3r (σ'1r / σ'3r - 1)

Exemple 8.2
Un essai triaxial CD est effectué sur un sable. La pression cellulaire est de 100 kPa, et
la contrainte axiale à la rupture est de 200 kPa.

1. Tracer le cercle de Mohr initial et celui de la rupture.


2. Evaluer ϕ en supposant que c = 0. σtorsion σaxiale
3. Estimer la contrainte de cisaillement à la rupture sur le plan de
rupture et trouver l’inclinaison du plan de rupture dans
l’échantillon.
4. Déterminer l’orientation du plan d’obliquité maximale. σradiale
5. Déterminer la contrainte de cisaillement maximale à la rupture
τmax et l’inclinaison du plan sur lequel elle agit.
6. Calculer la résistance au cisaillement mobilisable sur ce plan
Fig. 8.5: Essai sur
et le coefficient de sécurité correspondant. cylindre évidé

8.3.3 Essais spéciaux


Il existe d’autres essais de laboratoire pour l’étude de la résistance des sols au
cisaillement. Parmi ces essais on peut citer :
σv
Essai sur cylindre évidé. σ2
L'échantillon en forme d'un cylindre évidé est σ2
soumis à une torsion (Fig. 8.5). σh

Fig. 8.6: Essai en déformation plane


128
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Essai en déformation plane


L'échantillon de forme prismatique est fixé à ces extrémités (Fig. 8.6).

Essai triaxial vrai σzz


L'échantillon est de forme cubique. Il est soumis à u système
de contraintes triaxiales indépendantes (Fig. 8.7).
σxx
Essai de cisaillement annulaire.
L'échantillon de forme annulaire est soumis à une contrainte σyy
de cisaillement sur un plan fixe (Fig. 8.8).
Fig. 8.7: Essai triaxial vrai

Essai de cisaillement simple. échantillon


partie mobile
L'échantillon est initialement cylindrique, de
diamètre maintenu fixe au cours de l'essai. Il
est soumis à une contrainte de cisaillement
relativement homogène pour éviter les
concentrations de contraintes (Fig. 8.9).
anneau de partie fixe
confinement
8.3.4 Essais sur site
Les essais sur site ont l’avantage Fig. 8.8: Essai de cisaillement annulaire
d’étudier le sol intacte. Pour les argiles molles
on peut effectuer des essais au scissomètre
où le pénétromètre à cône hollandais. Pour σv
les matériaux granulaires, on peut effectuer τh
des essais de pénétration standard. Pour les
sols loessiques, il existe la sonde de σh = K0 σv
cisaillement Iowa. Pour approfondir (avant cisaillement)
d’avantage le domaine des essais sur place il
convient de revoir la bibliographie
correspondante. Fig. 8.9: Essai de cisaillement simple

8.4 Cheminement des contraintes


τ
On a vu que l’état de contrainte en un point est Point de contrainte
représenté par un cercle de Mohr dans un q
système de coordonnées (σ, τ). On peut
remarquer que le cercle peut être représenté par σ
σ3 p σ1
son centre et son rayon. Alors, l’état de
contrainte en un point peut être représenté par un
Fig. 8.10: Point de contrainte
seul point de contrainte (Fig. 8.10) dont les
coordonnées sont :

p = ( σ1 + σ3 ) / 2 et q = ( σ1 - σ3 ) / 2 (8.9)

plus généralement, on prendra :


129
Eléments de Mécanique des Sols

p = ( σv + σh ) / 2 et q = ( σv - σh ) / 2 (8.10)

Ainsi, une succession d’états de contrainte sera τ


représentée par une courbe joignant
l’ensemble des états de contrainte (Fig. 8.11)
au lieu de la représentée par l’ensemble des
cercles de Mohr associés. Le lieu de ces points σ
contrainte s’appelle le cheminement des
contraintes et il est représenté sur un q
diagramme p - q. Remarquons que nous
pouvons représenter ce cheminement en
contrainte totales ou effectives et ceci sur le
même diagramme. C’est au professeur T.W. p
Lambe du MIT que revient le mérite de mètre
en évidence la grande utilité du cheminement
Fig. 8.11: Cheminement de contrainte
de contrainte.

Exemple 8.3
A partir de l’état initial σh = σv, représenter le cheminement des contraintes dans les
cas suivant :

A: ∆σh = ∆σv
B: ∆σh = ∆σv/2
C: ∆σh = 0, ∆σv augmente
D: ∆σh = - ∆σv
E: ∆σh diminue, ∆σv = 0
F: ∆σh augmente, ∆σv diminue
130
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

8.5 Résistance des sables au cisaillement

La résistance des sols au cisaillement constitue l'un des aspects les plus
importants en mécanique des sols. Dans l'aspect expérimental du sujet nous nous
sommes basés sur l'ouvrage "Introduction à la géotechnique" dont nous avons puisé
essais et exemples sans noter sur les illustrations leurs origines.

8.5.1 Sable saturé en cisaillement drainé


L'étude de la résistance des sables au cisaillement se fait par des essais triaxiaux. La
rupture peut être définie de différentes façons: Lorsqu'on détecte une différence
maximale entre les contraintes principales (σ1 – σ3)max, c'est ce qu'on fait le plus
souvent, ou lorsqu'on détecte un rapport maximal entre les contraintes principales
effectives (σ'1 / σ'3)max. Enfin, si on obtient τ = (σ1 – σ3) /2 à une déformation axiale
quelconque. A la rupture les relations suivantes sont applicables:

1 + sin ϕ' ϕ'


( σ'1 )max = = tg2 ( π + ) (8.11)
σ'3 1 − sin ϕ' 4 2

où φ' est l'angle de frottement interne effective. Dans l'essai triaxial drainé, nous
avons
σ'1 = σ1 (8.12)
σ'3 σ3

ce qui donne
σ'
σ1 − σ3 = σ'3 ( 1 − 1)
σ'3

et à la rupture
σ'
σ1 − σ3 = σ'3r (( 1) − 1) (8.13)
σ'3 max

Les courbes
caractéristiques σ1 – σ3 σ1 – σ3
sont comme
indiquer ci- (σ1 – σ3)max
contre (Fig. sable dense (d)
8.12). Au cours
(σ1 – σ3)ult
de l'essai,
l'échantillon ∆V = 0
lâche se
sable lâche (l)
déforme en
barillet tandis
ecd ecl e
que l'échantillon el
ed ecrit
dense se brise
souvent le long Fig. 8.12: Comportement du sable saturé en cisaillement drainé
d'un plan orienté
à environ 45°+ φ'/2 sur l'horizontale. Théoriquement, ecl et ecd devraient être égaux à
131
Eléments de Mécanique des Sols

ecrit. De même, les valeurs de (σ1 – σ3)ult devraient être identiques dans les deux cas de
sable lâche ou dense. On attribue habituellement ces écarts au manque de précision
dans la mesure des indices des vides finaux ou à la distribution non uniforme ders
contraintes au sein de l'échantillon. Casagrande a désigner l'indice des vides critiques
ec comme l'indice des vides pour lequel on atteint un plateau horizontal dans la courbe
(σ1 – σ3)(ε). Le comportement des sables lâches ou denses dépend des paramètres
suivants: le déviateur de contrainte (σ1 – σ3), la déformation ε, la variation de volume
∆V, l'indice des vides critiques ecrit, indice de densité relative ID et pression de
confinement σ3. Nous allons nous consacré à l'étude de la pression de confinement qui
influe en particulier sur la variation de volume ∆V.

8.5.1.1 Influence de la pression de confinement


Pour cela on effectue des essais triaxiaux sur des échantillons dans les mêmes
conditions sauf que σ3 est variable. On observe que la résistance au cisaillement
augmente avec cette contrainte. Sous de faibles contraintes de confinement, la
déformation volumique d'un sable lâche est positive, il se produit une dilatation
identique au comportement d'un sable dense (Fig. 8.13). Lorsque la déformation
axiale augmente, la déformation volumique diminue. Pour les sables denses, on
observe de fortes augmentation de volume (dilatation) aux faibles pressions de
confinement. Lorsque ces contraintes augmentent, les sables denses affichent un
comportement similaire à celui des sables lâches (diminution de volume) (Fig. 8.14).
L'étude de la relation entre la déformation volumique à la rupture et l'indice des vides,
se fait à partir d'essais effectués pour un même indice des vides initial mais sous des
contraintes cellulaires (de confinement) différentes. On constate que pour une
contrainte cellulaire donnée, la déformation volumique diminue proportionnellement à
l'augmentation de l'indice des vides (Fig. 8.15). Par définition, l'indice des vides
critique est l'indice des vides à la rupture pour lequel la déformation volumique est
nulle. De la même façon, on peut étudier la variation de ecrit en fonction de la pression
de confinement, en portant les valeurs du graphique ecrit(σ'3 crit). Pour un indice des
vides donné, on appelle contrainte de confinement critique σ'3 crit, la contrainte
cellulaire σ'3 c pour laquelle la déformation volumique à la rupture est nulle. Aussi,
nous pouvons étudier la relation entre la déformation volumique à la rupture et la
pression de confinement pour différentes valeurs de l'indice des vides après
consolidation ec (Fig. 8.16). On pourra faire la même étude en utilisant les graphiques
(Fig. 8.15). Fig. 8.17 permet de résumer les relations représentées en Fig.8.15 et Fig.
8.16. Enfin, Fig. 8.17a et Fig. 8.17b peuvent être combinées pour constituer un seul
graphe tridimensionnel dit diagramme de Peacock (Fig. 8.18) permettant la prédiction
du comportement du sable pour tout indice des vides après consolidation ec et à
n'importe quelle contrainte de confinement σ'3 c. Chaque point dans ce diagramme doit
demeurer dans le plan WKP, d'où la possibilité des différentes prédictions du
comportement.

8.5.2 Sables saturés en cisaillement non drainé


L'essai de cisaillement triaxial non drainé se caractérise par rapport à l'essai drainé par
l'absence de variation de volume pendant le chargement axial – quoi que l'échantillon
aura tendance à changer de volume -. Il résulte alors une pression interstitielle positive
qui entraînera à son tour une diminution de la contrainte effective. Grâce au
diagramme de Peacock, nous pouvons prédire le comportement non drainé des sables
132
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Fig. 8.13: Exemples de courbes typiques d'essais triaxiaux drainés sur un sable
lâche

à partir de leur comportement drainé lorsqu'on connaît les tendances aux variations
de volume telles qu'elles sont idéalisées sur le diagramme (Fig. 8.19), (Tab. 8.2).

Exemple 8.4
On effectue un essai triaxial CD sur un sol granulaire. A la rupture, σ'1/σ'3 = 4. La
contrainte effective mineure à la rupture est de 100 kPa.
1. Calculer φ'.
2. Quelle est la différence entre les contraintes principales à la rupture.
3. Mettre en graphique le cercle de Mohr et l'enveloppe de rupture.
133
Eléments de Mécanique des Sols

Fig. 8.14: Exemples de courbes typiques d'essais triaxiaux drainés sur un sable dense

Exemple 8.5
Un échantillon de sable est caractérisé par: σ'3 crit = 0,4 Mpa et ec = ecrit = 0,8. Décrire
le comportement drainé et non drainé sachant que l'indice des vides après
consolidation à σ'3 c = 0,4 Mpa est: a) 0,85. b) 0,75
On suppose que le sable en question suit le comportement donné dans Fig. 8.15-16.

8.5.3 Autres facteurs influençant la résistance des sables au cisaillement


Parmi lesquels on peut citer (Tab. 8.3)
134
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Indice des vides à la fin de la consolidation ec

Fig. 8.15: Courbes typiques d'essais triaxiaux drainés. Influence de la contrainte de confinement

. L'indice des vides ou l'indice de densité relative.


. Forme des particules.
. La distribution granulométrique.
. La rugosité de la surface des particules.
. La présence de l'eau.
. La contrainte principale intermédiaire.
. La grosseur des particules.
. Le degré de surconsolidation.

Comme les sables sont des matériaux frottant, ces facteurs influent également sur
l'angle de frottement interne. En règle générale, la résistance au cisaillement augmente
proportionnellement à l'indice de densité relative (Fig. 8.20). Elle est inversement
proportionnelle à l'indice des vides e qui est le facteur le plus important. Les effets de
la densité relative, la forme des grains, la granulométrie et la grosseur des particules
sur la variation de l'angle de frottement interne φ sont résumés ci-contre (Tab. 8.4).
De façon générale, tout autre facteur étant constant: φ augmente avec l'angularité des
particules et avec leurs rugosités. φ augmente avec l'étalement de la granulométrie.
Par contre, la grosseur des grains ne semble pas avoir une influence significative sur
φ. Les sables humides ont φ de 1 à 2 degrés plus faibles que les sables secs. La
surconsolidation n'a pas une influence notable sur φ. A propos de l'influence de la
135
Eléments de Mécanique des Sols

Fig. 8.16: Exemples de courbes typiques pour l'étude de l'influence de l'indice de


vides initial

contrainte principale intermédiaire, il existe une relation empirique qui constitue une
limite inférieure, entre l'angle de frottement interne obtenu par essai triaxial φtx et
l'angle de frottement interne obtenu par l'essai en déformation plane φdp:

φdp = 1,5 φtx – 17° pour φtx > 34°


(8.14)
φdp = φtx pour φtx ≤ 34°

Fig. 8.21 établi quelques corrélations entre φ' et quelques paramètres physiques. Cette
figure et Tab. 8.4 sont très utiles pour évaluer les caractéristiques de frottement des
matériaux granulaires avant même d'effectuer des essais de laboratoire. Ces
indications peuvent suffirent pour la conception de petit projets.

8.5.4 Liquéfaction et mobilité des sables saturés soumis à des charges cycliques
Les sables lâches saturés soumis à des chocs ou à des déformations importantes
avaient tendance à diminuer de volume. Ceci est à l'origine d'une augmentation
positive de la pression interstitielle. Cette variation de la pression interstitielle se
traduit par une diminution des contraintes effectives dans le sol. Lorsque la pression
interstitielle devient égale à la contrainte effective qui s'exerçait avant la perturbation,
le sable perd toute résistance. On dit qu'il est en état de liquéfaction: dans une coulée,
le sable se comporte essentiellement comme un liquide visqueux et son angle de
frottement de repos n'excèderait pas quelques degrés. Ce phénomène pouvant
provoquer de grands dégâts, il faut en tenir compte dans l'étude des projets de
construction. On remarquera que les déformations à l'origine de la liquéfaction
136
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Fig. 8.17: Exemples de courbes typiques d'essais triaxiaux drainés. Relation


idéalisée entre les déformations volumiques, la contrainte de confinement et l'indice
des vides critique

peuvent être causées par des sollicitations statiques (augmentation des contraintes
statiques) mais peuvent aussi être causées par des charges dynamiques telles que:
battage de pieux, circulation d'engins, présence de machines rotatives, les vagues de
tempêtes ou les tremblements de terre. Ces derniers peuvent causer la liquéfaction de
très vastes dépôts naturels de sable lâches. Les liquéfactions engendrant des
glissement de type coulée sont classées selon la susceptibilité du sol en trois types
allant de l'écoulement rapide à la liquéfaction progressive (Tab. 8.5). Les sables de
compacité moyenne à élevée sont caractérisés par la mobilité aux charges cycliques.
Ces dernières engendrent des déformations importantes qui provoquent à leur tour une
augmentation des pressions interstitielles. Alors, lorsque l'intensité et la durée de ces
charges cycliques sont suffisantes, et si elles sont appliquées dans des conditions de
masse volumique et de pression de confinement isotropes, elles peuvent entraîner
aussi la liquéfaction de sable de compacité moyenne à élevée. Nous pouvons aborder
l'étude du comportement des sables sous charges cycliques en examinant les résultats
d'essais au cours desquels on observe une liquéfaction sous des contraintes statiques
137
Eléments de Mécanique des Sols

Fig. 8.18: Diagramme de Peacock

(Fig. 8.22,23). Ces essais montrent que la liquéfaction peut se produire même sous
contraintes statiques. Ce comportement peut s'expliquer par le concept de l'indice des
vides critique et peut être prédit à l'aide du diagramme de Peacock. On peut aussi
effectuer des essais triaxiaux à chargement cyclique pour l'étude de liquéfaction des
sables lâches. Le comportement caractéristique est donné ci-contre (Fig. 8.24). Fig.
8.25,26 montrent le comportement des sables denses lors d'essais triaxiaux cycliques.
D'autres facteurs peuvent influencer le comportement des sables saturés autre que la
contrainte de confinement et l'indice de densité relative. Il s'agit par exemple: du
mode de préparation des échantillons, l'histoire des déformations cycliques
antérieures, le coefficient des terres au repos K0 ainsi que le rapport de
surconsolidation. A présent, que ce passera-t-il avec les sables denses, qui initialement
ont une tendance à se dilater? Quoi que le sujet est relativement complexe, des
chercheurs imminents ont montré que les sables denses suivent le comportement de
mobilité aux charges cycliques plutôt que le phénomène de liquéfaction (Fig. 8.27-29,
Tab. 8.6). La veuille continue est primordiale dans ce domaine, par exemple en
effectuant des relevés des pressions interstitielles sur site, observation de l'érosion et
des petits glissements. Les mesures de prévention des ruptures par liquéfaction sont
du type augmentation de la densité du sol en place en remplaçant les sols lâches ou en
les compactant, la mise en place d'une surcharge pour augmenter la contrainte
effective ou le rabattement en permanence du niveau de la nappe phréatique.
138
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Fig. 8.19: Cercles de Mohr pour des de compression triaxiale drainés et non
drainés
139
Eléments de Mécanique des Sols

Tab. 8.2: Résumé des essais triaxiaux drainés et non drainés


140
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Fig. 8.20: Exemples de cercles de Mohr et enveloppes de rupture pour les essais
triaxiaux drainés illustrant les effets de l'indice des vides
141
Eléments de Mécanique des Sols

Tab. 8.3: Facteurs influençant l'angle de frottement interne


142
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Tab. 8.4: Angle de frottement interne des sols pulvérulents


143
Eléments de Mécanique des Sols

Fig. 8.21: Corrélation entre l'angle de frottement interne effectif en compression


triaxiale et la masse volumique du sol sec
144
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Tab. 8.5: Glissement de type coulée dans les sols


145
Eléments de Mécanique des Sols

Fig. 8.22: Comparaison entre quelques essais triaxiaux


146
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Fig. 8.23: Cercles de Mohr en contraintes totales et en contraintes effectives (es. triaxiaux CU,CD)
147
Eléments de Mécanique des Sols

Fig. 8.24: Exemples de courbes typiques d'essais triaxiaux cycliques sur un sable
lâche
148
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Fig. 8.25: Exemples de courbes typiques d'essais triaxiaux cycliques sur un sable
dense
149
Eléments de Mécanique des Sols

Fig. 8.26: Relation générale entre la contrainte cyclique maximale et le nombre de


cycles nécessaires pour causer la rupture
150
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Fig. 8.27: Diagramme d'état illustrant le potentiel de liquéfaction


151
Eléments de Mécanique des Sols

Fig. 8.28: Diagramme d'état illustrant les lignes d'état permanent de déformation
152
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Tab. 8.6: Différence entre la liquéfaction et la mobilité cyclique


153
Eléments de Mécanique des Sols

Fig. 8.29: Indices et propriétés des sables


154
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

8.6 Résistance des sols cohérents saturés au cisaillement

Le comportement des argiles dépend en particulier de l'histoire σvc + ∆σ


des contraintes subies par le sol, c.à.d de l'état de consolidation
ou de surconsolidation. Comme nous l'avons fait lors de l'étude
des sables, nous allons considéré les essais CD, CU et UU.
σhc
8.6.1 Comportement à l'essai triaxial consolidé drainé (CD)
On consolide d'abord l'échantillon sous une contrainte
compatible avec le problème à résoudre. Une fois la
consolidation est atteinte, on autorise le drainage. Le Fig. 8.30: Consolidation
chargement se fait à un taux suffisamment lent pour qu'il n y ait isotrope σvc = σhc
pas de pression interstitielle induite par le
∆σ
cisaillement. Dans l'essai de compression axiale,
les contraintes de consolidation sont surconsolidée (sc)
généralement isotropes où σv = σh = σ'3c dite
contrainte de confinement (Fig. 8.30). On
applique la contrainte axiale soit en augmentant σ'3 = cte
la charge sur le piston par incréments (essai à
charge contrôlée), soit à l'aide d'une presse normalement c. (nc)
mécanique qui comprime l'échantillon à un taux
de déformation constant (essai à déformation εv
contrôlée). Au cours de l'essai CD, les pressions
interstitielles sont toujours nulles. Les figures ∆V
(Fig. 8.31) ci-contre représentent les courbes
typiques effort-déformation d'une argile
compactée. L'échantillon surconsolidé présente sc
une plus grande résistance que l'échantillon εv
normalement consolidé. D'autre part, la rupture
de l'échantillon surconsolidé aura lieu à une nc
déformation axiale beaucoup plus faible que pour
le sol normalement consolidé. On remarque que
le comportement drainé est analogue à celui des
sables: les argiles surconsolidées augmentent de Fig. 8.31: Courbes typiques de l'essai
volume pendant le cisaillement tandis que les CD sur une argile
argiles normalement consolidées diminuent de
volume. Ainsi on dira que les argiles τ
surconsolidées (respectivement normalement
consolidées) se comportent comme les sables
denses (respectivement sables lâches). Comme le
montre le diagramme (Fig. 8.32), la valeur de la φ'
E C
cohésion effective c' est différente de zéro pour sc
D
les argiles surconsolidées. Par contre, on suppose B
généralement que la valeur de c' pour les argiles nc
normalement consolidées non cimentées est A σ'
nulle. Avant la contrainte de préconsolidation, la σ'p
branche de l'enveloppe de rupture de l'échantillon Fig. 8.32: Diagramme de τ(σ')
surconsolidé est au-dessus de l'enveloppe de
155
Eléments de Mécanique des Sols

rupture de l'échantillon normalement consolidé.


La branche supérieure est dite bosse de e
préconsolidation. Cette augmentation de
résistance de l'échantillon surconsolidé peut
s'expliquer par l'histoire de contrainte et de A
déformation de l'échantillon. En effet, l'indice B
des vides d'un échantillon surconsolidé est plus C
D F
petit que pour un échantillon normalement E
consolidé (Fig. 8.33). Les essais triaxiaux CD σ'
sont particulièrement indiqués dans le cas de
barrage en terre avec écoulement permanent, Fig. 8.33: Indice des vides d'un échantillon
lorsqu'il s'agit d'assurer la stabilité à long terme n. c. et d'un échantillon surconsolidé
des talus d'excavation dans les argiles molles
ou argiles raides (Fig. 8.34). Cependant, en
pratique, les essais triaxiaux CD ne sont pas ∆σ
utilisés de façon courante sur les argiles. En
s.c à σ'hc élevée
effet, il est nécessaire de choisir un taux de
déformation suffisamment lent pour s'assurer
qu'il n'y a pas de pression interstitielle induite n.c
dans l'échantillon à faible perméabilité. Alors,
en dehors des problèmes pratiques tels que
fuites, la durée nécessaire pour amener
l'échantillon à la rupture peut varier entre une s.c à σ'hc faible
journée et plusieurs semaines. Par conséquent, εv
les essais CU sont plus pratiques pour obtenir
les paramètres de résistance en contraintes u
effectives, car il est possible de mesurer la
pression interstitielle induite dans ces essais. n.c
Aussi, ils sont indiqués pour l'étude du
comportement à long terme. u0

8.6.2 Comportement à l'essai consolidé non


drainé s.c εv
Cet essai peut servir à la fois pour les
analyses en contraintes totales et en contraintes σ'1/ σ'3
effectives. L'échantillon est d'abord consolidé
(à soupapes ouvertes) puis amené à la rupture
sans drainage. Au cours de l'essai, on mesure
les pressions interstitielles induites de façon à s.c
calculer les contraintes effectives. Comme pour n.c
l'essai CD, l'essai CU peut être contrôlé en
charge ou en déplacement. Les tendances aux
variations de volume (quoi qu'elles sont
empêchées) induisent les variations de la εv
pression interstitielle (positive ou négative). La
pression interstitielle positive se développe
Fig. 8.35: Courbes typiques de l'essai
généralement dans les argiles normalement triaxial CU sur une argile
consolidées.
156
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Fig. 8.34: Exemples d'analyses CD sur des argiles


157
Eléments de Mécanique des Sols

Cela indique une tendance à la contraction (consolidation) de l'échantillon. Si


l'échantillon a tendance au gonflement, la variation de la pression interstitielle induite
est négative, c.à.d que la pression interstitielle diminue et peut devenir même
négative, c.à.d inférieure à la pression atmosphérique. Les pressions interstitielles
négatives se développent généralement dans les argiles surconsolidées. Généralement,
afin d'assurer la saturation complète de l'échantillon, on lui applique une contre
pression u0. Les courbes typiques ∆σ(εv) = u(εv) = (σ'1/σ'3) (εv) sont comme montrer
ci-contre (Fig. 8.35). Pour cet essai, nous pouvons tracer les cercles de Mohr à la
rupture en contraintes totales ou en contraintes effectives. D'où nous pouvons obtenir
l'enveloppe de rupture de Mohr. Dans le cas d'une argile normalement consolidée, le
cercle de Mohr en contraintes effectives est à gauche du cercle de Mohr en contraintes
totales. L'enveloppe passe par l'origine et on peut considérer que c et c' sont nulles, φ

Fig. 8.36: Cercles de Mohr à la rupture et enveloppes de rupture en contraintes


totales (T) et effectives (E) pour une argile nc.
est plus faible que φ' : φ ≈ φ'/2 (Fig. 8.36). Pour une argile surconsolidée, la pression
interstitielle diminue de sorte que le cercle de Mohr en contraintes effectives est à
droite du cercle de Mohr en contraintes totales. φ' est moins élevée que φ (Fig. 8.37).
La définition des paramètres de Mohr-Coulomb en contraintes effectives devrait
inciter à la prudence au moment de l'interprétation. On doit se demander quel critère
de rupture à été utilisé et comment les paramètres de Mohr-Coulomb ont été obtenus
(d'après le critère (σ'1/σ'3)max ou (σ'1 - σ'3)max). En effet on pourra obtenir des valeurs
de c' et φ' différentes d'un critère à l'autre (Fig. 8.38). Par contre ce problème ne se
pose pas l'ors d'une analyse en contraintes totales (la rupture est définie à (σ1 - σ3)max).
158
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Fig. 8.37: Cercles de Mohr à la rupture et enveloppes de rupture en contraintes


totales (T) et effectives (E) pour une argile sc.

Fig. 8.38: Influence du critère de rupture sur l'enveloppe de rupture


159
Eléments de Mécanique des Sols

Fig. 8.39: Exemples d'analyses CU sur des argiles


160
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Les essais triaxiaux CU sont exécutés pour résoudre les problèmes de stabilité sans
possibilité de drainage tels que: vidange rapide d'un barrage en terre, de talus de
réservoir et de canaux (Fig. 8.39). Mais ils peuvent aussi être utilisés dans les
problèmes pratiques décrit dans la section des essais CD. Pendant le déroulement de
l'essai CU, l'application d'une contre pression serait une bonne garantie pour assurer la
saturation complète de l'échantillon. D'autre part, il faut veuillez à empêcher toute
fuite pendant l'essai. Les taux de chargement (en force ou déplacement) seront
relativement lents de sorte que les pressions interstitielles enregistrées aux extrémités
de l'échantillon seront les mêmes que celles qui règnent dans le plan de rupture. Les
essais CU sont particulièrement utiles pour l'étude du comportement à court terme.

Exemple 8.6
Une argile normalement consolidée est consolidée à 150 kPa, puis cisaillée en
compression axiale sans drainage. A la rupture, la différence entre les contraintes
principales est de 100 kPa et les pressions interstitielles sont de 88 kPa. Evaluer les
paramètres de résistance de Mohr-Coulomb en contraintes totales et en contraintes
effectives a) analytiquement. b) graphiquement. Mettre en graphique les cercles de
Mohr en CT et en CE et les enveloppes de rupture. Calculer (σ'1/σ'3)r et (σ1/σ3)r.
Evaluer l'angle théorique du plan de rupture dans l'échantillon.

8.6.3 Comportement à l'essai non consolidé non drainé UU


Dans cet essai, l'échantillon est placé dans la cellule triaxiale et le drainage n'est pas
effectué dès le début. Par conséquent, l'échantillon n'est pas consolidé et le
cisaillement se produit dans ces
conditions. Généralement, on ne mesure ∆σ
pas les pressions interstitielles et l'analyse intacte de sensibilité moyenne

se fait en terme de contraintes totales.


Avant le déroulement de l'essai, sur les
échantillons non remaniés existe une
pression interstitielle négative dite remanié et compactée
résiduelle (capillaire). Elle est le résultat
du relâchement des contraintes pendant
l'échantillonnage. Les contraintes totales intacte de sensibilité très élevée
étant nulles, il en résulte des pressions εv
interstitielles négatives. Au début de
l'essai, l'application de la contrainte de Fig. 8.40: Courbes typiques de l'essai
triaxial UU sur une argile
confinement engendre dans l'échantillon
une pression interstitielle positive ∆uc qui τ
sera égale à la pression de confinement
échantillon saturé à 100 %
appliquée σc. Et toute augmentation de la
contrainte de confinement isotrope est τr = C φ=0
reprise par la pression interstitielle étant
donné que l'échantillon est saturé, les
grains solides et l'eau interstitielle sont σtot
incompressibles et enfin il n'y a pas de
consolidation secondaire. Par conséquent, Fig. 8.41: Enveloppe de rupture de Mohr
pour les essais UU sur une argile saturée
l'indice des vides et la contrainte effective
demeurent inchangés. Les courbes effort-
161
Eléments de Mécanique des Sols

déformation de l'essai UU ne sont pas très différentes de celles de l'essai CU ou CD,


comme le montre les courbes ci-
contre (Fig. 8.40). Pour les
τ
échantillons non remaniés, la portion
initiale de la courbe correspondant φ'
au module tangent initial est φ=0
fortement influencée par la qualité C
des échantillons. La sensibilité agit
également sur la forme des courbes. E T
σ, σ'
L'enveloppe de rupture pour les
C' = 0
essais UU effectués sur les argiles
Fig. 8.42: Cercle de Mohr à la rupture en
saturées à 100% est une droite contraintes totales et en contraintes effectives
horizontale (Fig. 8.41). Sur les
argiles partiellement saturées,
l'enveloppe de rupture est courbe dans sa partie initiale. Au cours de l'essai,
l'échantillon se saturera et l'enveloppe devient une droite horizontale. En contraintes
effectives, il n'y a qu'un seul cercle de Mohr à la rupture car la contrainte effective à la
rupture est indépendante des pressions de confinement totales appliquées (Fig. 8.42).
Les essais UU s'appliquent à certaines conditions critiques rencontrées dans la
conception d'ouvrages. C'est le cas où les charges externes sont appliquées si
rapidement que les pressions interstitielles en excès n'ont pas le temps de se dissiper et
où la consolidation ne peut se produire durant la période de chargement (Fig. 8.43).

8.6.4 Essai de compression simple


On peut procéder à un essai de compression simple sur les sols argileux pour obtenir
la résistance UU en contraintes totales. Il s'agit alors d'une variante particulière de
l'essai UU où la pression totale de confinement est nulle. En terme de contraintes
effectives, l'essai de compression simple est semblable à l'essai UU. Par conséquent,
la résistance sera la même dans les deux cas.

8.6.5 Variation de la pression interstitielle


Il est souvent nécessaire d'évaluer la variation ou l'excès de la pression interstitielle
∆u(∆σ1, ∆σ2, ∆σ3) engendrée lors d'une variation du chargement ∆σ non drainé. Dans
la pratique, on exprime cette relation à l'aide des paramètres de pression interstitielle
(proposés en 1954 par Prof. A.W. Skempton):

∆u = 1 =B (8.15)
∆ σ3 n
1 + Cv
Csq

où ∆σ3 est la variation de la pression cellulaire σc, n est la porosité, Cv est la


compressibilité des pores, Csq représente la compressibilité du squelette solide. Le
paramètre B exprime la variation de la pression interstitielle résultant d'une variation
de la pression cellulaire en absence de drainage.

Cas de sols saturés


Nous avons Cv = Cw et Cw/Csq = 0, car la compressibilité de l'eau est très faible par
rapport à la compressibilité du squelette, d'où:
162
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Fig. 8.43: Exemples d'analyses UU sur des argiles


163
Eléments de Mécanique des Sols

∆u = 1 (8.16)
∆ σ3

Cas de sols secs


Il vient Cv/Csq Æ ∞, car la compressibilité de l'air est beaucoup plus élevée que celle
du squelette de sol, d'où:

∆u = 0 (8.17)
∆ σ3

les sols partiellement saturés ont des valeurs de B comprises entre 0 et 1 selon le
degré de saturation. La relation B(Sr) est une fonction non linéaire et dépend entre
autres du type de sol et du niveau de sollicitation (Fig. 8.44). La relation ci-dessus de
B est très utile. En effet, dans un essai triaxial, elle permet de vérifier si l'échantillon
est complètement saturé ou pas (Tab. 8.7). Lorsque nous appliquons une contrainte de
cisaillement ou un déviateur de contrainte ∆σ = ∆σ1 – ∆σ3, la relation liant ∆u à ∆σ
pour les sols élastiques est (Skempton):

∆u = (B/3) (∆σ1 – ∆σ3) (8.18)

Tab. 8.7: Valeurs théoriques de B pour différents sols

Mais les sols sont généralement inélastiques et le coefficient de 1/3 n'est pas
applicable. On le remplace par un paramètre noté A dit deuxième paramètre de
Skempton. Lorsqu'il y a à la fois, une variation de la contrainte moyenne et une
variation de la contrainte de cisaillement, on combine les expressions (8.15) et (8.18)
pour obtenir une relation générale:
164
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

∆u = B [∆σ3 + A (∆σ1 – ∆σ3)] (8.19)

dite équation de Skempton. Dans les conditions non drainées, elle régit la variation de
la pression interstitielle en fonction de la variation des contraintes totales. Le
paramètre A dépend à divers degrés: du niveau de la déformation axiale, de l'intensité
de σ2, du rapport de surconsolidation, de l'anisotropie et du remaniement de
l'échantillon. (Tab. 8.8) donne quelques valeurs de A à la rupture, noté Ar. L'équation
de Skempton et ses paramètres sont très utiles dans la pratique. Au-delà d'un seuil
critique, l'excès de pression interstitielle peut être à l'origine d'une rupture. Le cas
échéant, on peut prévoir une construction en plusieurs phases pour permettre de
dissiper lentement la pression interstitielle en excès. Pour les essais triaxiaux les plus
courants, le paramètre A est défini en fonction de l'augmentation des contraintes
principales par:

Aac = ∆u /∆σv Alc = ∆u /∆σh


(8.20)
Aae = 1 - ∆u /∆σv Ale = 1 - ∆u /∆σv

où l'on désigne ac: compression axiale, ae: extension axiale, lc: compression latérale
et le: extension latérale. D'aures parts, on peut montrer que:

Aac = Ale et Aae = Alc

Tab. 8.8: Quelques valeurs caractéristiques de Af pour différents sols


165
Eléments de Mécanique des Sols

Fig. 8.44: Paramètres de pression interstitielle B en fonction du degré de saturation pour quelques sols
166
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Pour tenir compte de la contrainte principale intermédiaire, Henkel propose une


équation des pressions interstitielles plus générale:

∆u = B (∆σoct + a ∆τoct) (8.21)


σoct = (1/3)( σ1 + σ2 + σ3)
(8.22)
τoct = 13 (σ1 − σ2) + (σ2 − σ3) + (σ3 − σ1)
2 2 2

a est appelé le paramètre des pressions interstitielles de Henkel. En fonction de A, il


est exprimé par:

A= 1+a 2 en compression triaxiale (ac et le)


3 3
(8.23)
A = 2+a 2 en extension triaxiale (ae et lc)
3 3

Comme le voit, pour les matériaux élastiques a = 0 car A = 1/3 en compression


triaxiale et A = 2/3 en extension triaxiale.

8.6.6 Cheminement des contraintes durant un chargement non drainé sur des
argiles normalement consolidées
L'application de contrainte de consolidation anisotrope modéliserait plus fidèlement
les conditions qui prévalent sur le terrain (K0 ≠ 1). Des cheminements de contraintes
autres que la compression axiale (tel que lors de chargement de fondation sur semelles
ou remblais) peuvent simuler des conditions de sollicitations. Ainsi, l'extension
latérale simule la poussée des terres, l'extension axiale reproduit les cas de
chargement lors d'excavation tandis que la compression latérale s'applique à la butée
comme celle s'exerçant aux bords d'un ancrage (Fig. 8.45). Remarquons enfin que,
souvent les applications pratiques sont caractérisées par des problèmes plans.
Cependant on continue d'appliquer toujours les résultats des essais triaxiaux (symétrie
de révolution) à des problèmes de déformations planes.

Exemple 8.7
Les courbes σ(ε) et ∆u(ε) de la figure ci-contre (Exemple 8.7) ont été obtenues à partir
d'un essai de compression axiale sur l'échantillon d'une argile normalement
consolidée. Tracer les cheminements de contraintes totales et des contraintes
effectives pour cet essai. Déterminer les paramètres de Mohr-Coulomb. On prendra σ3
égale à 150 kPa.
167
Eléments de Mécanique des Sols

Exemple 8.7
168
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

8.6.7 Cheminement des contraintes pendant un chargement non drainé sur des
argiles surconsolidées
Les argiles surconsolidées ont généralement une valeur de K0 = σv/σh supérieure à
l'unité. Alors, le point de départ des cheminement de contrainte se situe sous l'axe des

Fig. 8.45: Quelques cas pratiques de stabilité sur le terrain et leur simulation par
des essais triaxiaux
169
Eléments de Mécanique des Sols

contraintes hydrostatiques (K0 = 1). Par rapport aux argiles normalement consolidées,
les argiles surconsolidées ont un cheminement des pressions interstitielles différent. A
part ces deux remarques, les mêmes principes restent applicables aux argiles
surconsolidées.

Exemple 8.8
On effectue un essai de compression triaxiale consolidé non drainé sur un échantillon
d'argile dont la contrainte de préconsolidation σ'p est de 800 kPa, ce qui correspond à
un rsc de 10. La figure ci-contre (Exemple 8.8) donne les résultats obtenus. On
effectue un autre essai CU sur la même argile avec le même rsc et, par conséquent, la
même valeur de σ'c. Dans ce dernier essai, on ne maintient pas la contrainte latérale
constante mais on l'augmente proportionnellement à la contrainte axiale de sorte que
∆σ3 = 0,2 ∆σ1 (voir figure). On suppose que les résultats donnés à la figure sont
valables, quelle que soit la façon de modifier les contraintes majeures en compression,
à savoir que σ1 et σ3 augmentent au cours de l'essai. Prédire le comportement du
deuxième essai CU. Calculer les inconnues du tableau ci-dessous (Tab. 8.9), pour des
déformations de 0; 0,5; 2,5; et 7,5 %. Tracer le TSP et le ESP pour cet essai.

Tab. 8.8

Exemple 8.8
170
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement

Tab. 8.9

8.6.8 Application des cheminements de contrainte à certains problèmes de génie


Avec des échantillons de mauvaise qualité due à un mauvais échantillonnage, la
résistance au cisaillement non drainée mesurée en laboratoire est beaucoup plus faible
que la résistance sur le terrain. Dans le cas de chargement de fondation sur les argiles
normalement consolidées, la fin de la construction est la période la plus critique. Les
conditions ultérieures de stabilité s'améliorent avec le temps. Pour les argiles
surconsolidées soumises à un chargement (fondation), les conditions à long terme
deviennent moins sécuritaires après la dissipation de la pression interstitielle. Le
déchargement engendre des pressions interstitielles négatives. Pour une excavation
dans les argiles normalement consolidées, les conditions à long terme sont plus
critiques. Enfin, (Tab. 8.10) résume quelques cas de conditions critiques de stabilité.
171
Eléments de Mécanique des Sols

Tab. 8.10: Conditions critiques pour la stabilité des argiles saturées

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