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Notations
Chapitre 3: Compactage 38
3.1 Introduction 38
3.2 Définitions 38
3.3 Théorie du compactage 39
3.4 Essais au laboratoire 39
3.5 Matériel de compactage 40
3.6 Procédés spéciaux de compactage 40
3.7 Spécifications et contrôle du compactage sur le terrain 41
Thème page
4.1 Introduction 44
4.2 Généralités 44
4.2.1 Capillarité 44
4.2.2 Retrait et gonflement des sols 45
4.2.3 Action du gel 45
4.3 Dynamique de l'écoulement 45
4.3.1 Hypothèses 45
4.3.2 Conservation de la masse 45
4.3.3 Charge hydraulique (Equation de Bernoulli) 45
4.3.3 Gradient hydraulique 46
4.3.4 Loi de Darcy pour l'écoulement à une dimension 46
4.3.5 Généralisation aux écoulements à 2 et 3D 47
4.4 La Perméabilité des sols 47
4.4.1 Mesure du coefficient de perméabilité au Laboratoire 48
4.4.1.1 Perméamètre à charge constante 48
4.4.1.2 Perméamètre à charge variable 48
4.4.2 Mesure du coefficient de perméabilité sur site 48
4.4.3 Formules empiriques 49
4.4.3.1 Formule de Hazen 49
4.4.3.2 Formule de Taylor 49
4.4.4 Perméabilité moyenne fictive verticale et horizontale 50
4.5 Principe de la contrainte effective 50
4.5.1 Loi de Terzaghi 50
4.5.2 Loi de Skempton 51
4.5.3 Loi de Bishop 51
4.5.4 Cas d'écoulement linéaire 51
4.6 Effet Renard 52
4.7 Force d'écoulement 52
4.8 Réseaux d'écoulement 53
4.9 Contrôle des écoulements 54
5.1 Introduction 60
5.2 Charge concentrée verticale, problème 3D 60
5.3 Charge linéaire uniforme répartie sur une longueur infinie 62
5.4 Charge uniforme répartie sur une bande de longueur infinie 62
5.5 Charge uniformément répartie 62
5.5.1 Cas de surface circulaire 62
Thème page
5.8 Charge triangulaire répartie sur une bande rectangulaire de longueur infinie 67
5.9 Charge triangulaire symétrique répartie sur une bande rectangulaire de
longueur infinie 69
5.10 Charge uniformément répartie sur une surface irrégulière 69
5.11 Charge quelconque répartie sur une bande de longueur infinie 70
5.12 Théorie de Westergaard 70
Introduction générale
A titre indicatif, la mécanique des sols traite les problèmes relatifs aux
fondations diverses, ouvrages de soutènement, remblais et structures en terre, stabilité
des pentes et talus, route, piste d’atterrissage, tunnels, mines…
2.3.2 Forme
Il s’agit de la description de la forme géométrique du grain (Fig. 2.1).
Granulaire Granulaire
Cohérents
Caractéristiques Pulvérulents Pulvérulents
Plastiques
Non plastiques Non plastiques
2.3.3 Texture
Pour sa description on utilise les adjectifs polie, mate, douce, rugueuse, striée, givrée.
100
P o u rc e n ta g e d e p a s s a n t e n m a s s e
80
60
40
20
0
1 E -3 0 ,0 1 0 ,1 1 10 100
D ia m è tre d e s g ra in s [ m m ]
Coefficient de courbure Cc
Il est défini par :
D302
Cc = (2.2)
D10.D60
On considère que lorsque Cu est supérieur à 4 pour les graviers, et supérieur à 6 pour les
sables, alors 1 < Cc < 3 donne une granulométrie bien étalée.
Exemple 2.1
A l’aide des courbes granulométriques ci-dessous (Fig. 2.6), déterminer les valeurs
respectives du coefficient d’uniformité et du coefficient de courbure.
air va air ma ≈ 0
2.5 Caractéristiques physiques communes aux eau vw eau mw
différents sols
grains vs grains ms
. On appelle masse volumique apparente ou tout simplement masse volumique, la masse par
unité de volume du sol considéré :
ρh = m t (2.3)
vt
. La masse volumique sèche est la masse de la matière sèche contenue dans l’unité de
volume :
ρd = ms (2.4)
vt
Dans la majorité des questions, c’est le poids volumique qui intervient, notons donc pi le
poids associé à la masse mi, d'où les définitions:
pt
γh = (2.5)
vt
ps
γd = (2.6)
vt
pw
γw = (2.7)
vw
ps
γs = (2.8)
vs
γ' le poids volumique déjaugé. C'est le poids apparent des grains solides baignant dans l’eau.
On montre qu’il est donné par :
dh la densité humide
γh
dh = (2.10)
γw
dd la densité sèche
22
Chapitre 2: Caractéristiques physiques des sols
γd
dd = (2.11)
γw
γs
ds = (2.12)
γw
d’ la densité déjaugée
γ'
d' = (2.13)
γw
Remarque 2.1
La densité des gains solides varie peu. Cette conclusion est le fait que l’Aluminium et
le Silicium sont les éléments dominant dans les sols. Ces deux éléments simples ont des poids
atomiques voisins (26,98 et 28,09 respectivement). Ainsi la plupart des minéraux constitutifs
des sols ont une densité des grains solides située entre 2,4 et 2,9.
n = vv (2.14)
vt
Dans un volume égale à l’unité, les grains solides occupent le volume 1-n dit compacité.
c=1–n
e = vv (2.15)
vs
e= n et n= e (2.16)
1− n 1+e
Id = emax − e (2.17)
emax −emin
Selon la teneur en eau du sol naturel on le classe comme résumé ci-contre (Tab. 2.3).
Exemple 2.2
Considérons un sol caractérisé par : La masse volumique totale est égale à 1,76 g/cm3, la
masse volumique des grains solides est égale à 2,7 g/cm3 et la teneur en eau est de 10 %.
Calculer les valeurs de :
La masse volumique du sol sec, l’indice des vides, la porosité, le degré de saturation et la
masse volumique du sol saturé.
La masse volumique de l’eau est prise égale à 103 kg/m3 = 1 g/cm3.
de divers types dans l’eau interstitielle. C’est pourquoi on précise souvent la nature du cation
qui prédomine dans les couches adsorbées. D’autre part, cela montre que la surface extérieure
du grain joue un rôle principal dans le comportement de l’argile. Ce rôle est accentué par
l’énorme développement de la surface du grain par rapport à sa masse. On est donc amené
tout naturellement à définir la surface spécifique ou surface du grain contenu dans l’unité de
volume ou de masse.
S S = surface (2.20)
volume
Exemple 2.3
Calculer les surfaces spécifiques de cubes de côtés égales respectivement à 1cm, 1mm
et 1 µm.
On constate que lorsqu’on tente de mouiller la surface extérieure des cubes ci-dessus,
il faudrait dix fois plus d’eau pour mouiller la surface d’un grain cubique de 1 mm de côté
occupant le même volume solide qu’un grain cubique de 1 cm de côté. De ce fait, les grosses
particules ont des surfaces spécifiques plus faibles que les petites particules. En partant de ce
principe, on peut s’attendre à ce que les teneurs en eau des sols à grains fins soient plus
élevées que celles des sols à grains grossiers, lorsque touts les autres facteurs, tels l’indice des
vides et la structure sont identiques.
Limite de liquidité WL
Elle sépare l’état liquide de l’état plastique.
Limite de plasticité WP
Elle sépare l’état plastique de l’état solide.
Limite de retrait WR
Elle caractérise l’apparition du phénomène de retrait.
25
Eléments de Mécanique des Sols
Ces limites sont mesurées sur le mortier, c.à.d. la fraction de sol qui passe le tamis
d’ouverture égale à 0,40 mm.
En comparant la teneur en eau d’un sol donné aux limites d’Atterberg déterminées
précédemment sur un échantillon du même sol, on obtient des indications fondamentales sur
son comportement mécanique. Autrement dit, ces limites décrivent certains comportements
critiques (Fig. 2.10). Sur la base de ces limites, on défini les indices suivant :
Indice de plasticité IP
Il mesure l’étendu du domaine de plasticité du sol. Il s’exprime par :
IP = WL – WP (2.21)
Cet indice occupe une grande place en géotechnique (Fig. 2.11). Casagrande a montré que
l’indice de plasticité est une fonction linéaire de la limite de liquidité :
IP = a WL – b (2.22)
Où a et b sont des constantes. Deux autres indices caractérisent la structure d’une argile de
teneur en eau égale à W. Ils sont l’indice de consistance et l’indice de liquidité.
Indice de consistance Ic
Il est défini par
Ic = WL − W (2.23)
IP
Indice de liquidité IL
Il est défini par
I L = W − WP = 1 − Ic (2.24)
IP
26
Chapitre 2: Caractéristiques physiques des sols
w
Etat Fragile Mi-solide Plastique Liquide
Teneur en eau WR Wp WL
Indice de liquidité IL < 0 IL = 0 IL = 1 IL > 1
w ≈ wp
résistance
résistance
résistance
w < wp w ≈ wL w > wL
2.6.4.1.2 La kaolinite
Les argiles de la famille de la kaolinite sont les constituants essentiels de la plus part
des argiles utilisées en céramique. Leur surface spécifique ne dépasse pas 20 à 30 m2/mg. Les
phénomènes de surface sont donc peu intenses. Autrement dit, ces minéraux sont relativement
inactifs. La formule chimique de cette famille est du type Si2Al2O5(OH)4 pour une demi-
maille, elle est donc assez riche en alumine.
2.6.4.1.3 La montmorillonite
Les sols de la famille de la montmorillonite peuvent absorber de l’eau dans des
proportions considérables, donnant lieu à des gonflements caractéristiques. Ceci est dû au fait
que les liaisons d’un feuillet à l’autre sont faibles à cause de la structure floconneuse, et l’eau
pénètre facilement entre les feuillets. D’autre part, la surface spécifique de cette famille est
élevée, elle peut dépasser 150 m2/g, ce qui donne une grande importance aux phénomènes de
surface. La montmorillonite est alors une famille de minéraux argileux actifs. La formule
chimique des montmorillonites est du type Si4Al(2-x)MgxO10(OH)2x(cations
échangeables)nH2O.
2.6.4.1.4 L’illite
Les argiles de la famille de l’illite sont parmi les minéraux les plus répondus à la surface de la
terre. La structure de l’illite est analogue à celle des micas, mais la matière est beaucoup plus
finement divisée. La formule chimique pour une demi-maille de l’illite est de la forme Si(4-
x)AlxAl2O10(OH)2xK.
27
Eléments de Mécanique des Sols
Fig. 2.11: Abaque de plasticité de Casagrande et position des minéraux argileux les plus connus
28
Chapitre 2: Caractéristiques physiques des sols
2.6.5 Activité
Les valeurs des limites de liquidité et de plasticité dépendent en tout premier lieu de
l’importance relative des grains les plus fins au sein du mortier (l’ensemble des grains de
dimension inférieure à 0,4 mm). Par définition, l’activité est le rapport de l’indice de plasticité
exprimé en % à la teneur en argile exprimée en % :
A= IP (2.25)
fraction arg ileuse
La teneur en argile dite aussi fraction argileuse est le rapport du poids des grains secs de
dimension inférieure à deux micromètre au poids total du mortier :
2.6.6 Sensitivité
Une argile naturelle qui est manipulée à teneur en eau constante s’amollit en général
au cours de l’opération. On appelle sensitivité de l’argile le rapport de ses résistances à la
compression simple avant et après remaniement.
Une échelle de sensitivité est proposée dans (Tab. 2.6), mais en général, les argiles dont la
teneur en eau naturelle est voisine de la limite de
liquidité sont assez sensibles. La perte de Sensitivité Nature de l’argile
résistance peut avoir deux causes : la destruction [2 – 4] Normale
]4 - 8] Sensible
de la structure acquise par l’argile au cours de la >8 Très sensible
sédimentation ou la perturbation des couches
adsorbées. La première cause est irrécupérable, par Tab. 2.6: Echelle de sensitivité
contre la seconde peut être restituée dès que la
manipulation cesse car l’argile retrouve en partie sa cohésion initiale.
Exemple 2.4
A partir des résultats de l’analyse n° de tamis Passant [%]
granulométrique et d’essais de limites de consistance 4 99
suivant, classer le sol étudié selon le système USCS. 10 92
40 86
WL = 20 %, WP = 15 %, IP = 5 100 78
200 60
Exemple 2.4
30
Chapitre 2: Caractéristiques physiques des sols
Grosseur
Composante de sol Symbole
[mm]
Blocs aucun > 300
Tourbes Pt sans
Tab. 2.7: Classification USCS des sols d'après la grosseur des grains
31
Eléments de Mécanique des Sols
particules fines
intermédiaires
intermédiaires
Résistance Résistance
au broyage à aux Ténacité
sec vibrations
Silts inorganiques et sables très
fins, poussière de roche, sables Aucune à Rapide à
Sols à grains fins (+ 50 % passe le tamis
moyenne
plasticité
Silts inorganiques, sables fins Légère à Lente à Légère à
MH micasés ou diatomés moyenne aucune moyenne
Tab. 2.8: Classification USCS des sols (d'après Robert D.H., William D.K.: Introduction à la géotechnique)
32
Chapitre 2: Caractéristiques physiques des sols
Cu > 4 et Cc dans [1 – 3]
Sol ne répondant pas à tous les critères de
GW
- 5 % de fines: GW, GP, SW, SP Au dessous de la Sol au dessus de la
Déterminer les ligne A ou Ip < 4 ligne A et 4 < Ip < 7
Utiliser la
pourcentages de sable et
courbe Au dessus de la utiliser le double
de gravier à partir de la symbole
granulométrique ligne A et Ip > 7
courbe granulométrique.
pour vérifier les + 12 % de fines: GM, GC, SM, SC
Suivant le pourcentage de Cu > 6 et Cc dans [1 – 3]
fractions
particules fines (les
estimées lors de Sol ne répondant pas à tous les critères de
passants du tamis 200) on
l'identification SW
classe les sols grossiers de
sur le terrain fines entre [5 – 12]%: Cas limite, Au dessous de la
la façon suivante
double symbole ligne A ou Ip < 4 Sol dans la zone CL-
ML, 4 < Ip < 7,
Au dessus de la utiliser le double
ligne A et Ip > 7 symbole
Compactage
3.1 Introduction
Le sol en place est probablement très compressible, très perméable et de faible
consistance. Dans le cas où le choix d’un autre site pour l’ouvrage est impossible, la
solution possible reste la stabilisation du sol : c.à.d, l’amélioration des propriétés du
sol en question. Ceci peut se faire par plusieurs méthodes :
Procédé chimique
Par malaxage ou injection de produits chimiques dans le sol tels que ciment Portland,
Chaux, Asphalte, Chlorure de Calcium ou de Sodium, résidus de pâtes et papiers.
Traitement thermique
Par chauffage du sol.
Procédé électrique
En appliquant un courant électrique au sol.
Procédé mécanique
Se résolu principalement au compactage et densification.
Autres procédés
Par rabattement de nappe pour réduire les pressions interstitielles, ou pré charge et
chargement temporaire pour réduire les tassements. Les procédés et le matériel de
compactage constituent un thème descriptif favorisant des travaux bibliographiques
très utiles pour l'étudiant. Pour cette raison, beaucoup de détailles dans ce chapitre
n'ont pas étés exposés laissant cette possibilité à l'étudiant à travers des recherches
dirigées.
3.2 Définitions
Le compactage est l’ensemble des opérations mécaniques (apport d’énergie
mécanique), qui conduisent à accroître la densité d’un sol. En faisant, la texture du sol
est resserrée ce qui réduit les déformations et tassements et augmente la compacité du
sol et améliore sa capacité portante. Les ouvrages couramment concernés par le
compactage sont les remblais routiers, les barrages en terre et les aérodromes. La
densification mécanique du sol peut entraîner :
Modification de la granulométrie.
Modification de la teneur en eau.
39
Eléments de Mécanique des Sols
Vibration :
Pour les sols pulvérulents et granulaires, le compactage efficace se fait par vibration
en utilisant : plaque vibrante manuelle, rouleau vibrant autopropulsé, rouleau à pneus
et grosse masse en chute libre.
Pilons de 2 à 3 tonnes
montés sur grue roulante, est utilisé pour tous les terrains mais ne sont intéressants
que pour les faibles surfaces.
Rouleaux lisses :
sont utilisés pour les terrains cohérents non argileux.
Rouleaux à pneus :
pour le compactage des terrains non cohérents.
Explosifs ponctuels :
41
Eléments de Mécanique des Sols
pour les sols pulvérulents le compactage se fait par création d’une onde de choc de
compression.
Explosifs linéaires :
pour les sols cohérents le compactage se fait par mise en place de pieux sableux.
Tubes en vibration :
se pratique pour les matériaux très perméables.
Colonnes ballastées :
les colonnes sont formées de matériaux pulvérulents compactés. Elles sont pratiquées
dans les sols cohérents.
4.1 Introduction
L’eau, de part qu’il entre dans la constitution des sols, sa présence est l’origine
de plusieurs phénomènes caractérisant le sol tels que capillarité et pression
interstitielle. D’autre part, l’eau a un effet directe sur le comportement des sols fins
(voir limites d’Atterberg). Elle est un facteur important dans la plupart des problèmes
géotechniques telles que gonflement, gel, percolation, tassement, glissement…A titre
statistique, les pertes de vies humaines causées par la rupture de barrages et digues
(par érosion interne) sont plus importantes de toute
perte causée par les autres types de rupture
α
d’ouvrages de génie civil. Les pertes matérielles et le rm
T
coût d’entretient des structures sous sols gonflants
sont les plus importantes que les dommages causés hc
par inondations, ouragans, tornades et tremblements
de terres.
d
4.2 Généralités
- hc π d2 ρw g /4 = π d T cosα
4.2.1 Capillarité uc = hc ρw g
C’est un phénomène qui découle de la
tension superficielle des fluides. Cette tension se Fig. 4.1: Ménisque et relation entre
développe à l’interface de matériaux différents (Fig. tension capillaire T et pression
capillaire uc
4.1). Elle est la cause des phénomènes de retrait des
sols fins. Dans les sols, les ménisques capillaires
retiennent les particules liées entre elles, le
rm
phénomène est appelé cohésion apparente. La
capillarité contribue ainsi à augmenter les forces de
σ'
contact et améliore la résistance par frottement entre
les particules. En géotechnique, on suppose que le σ'
diamètre effectif des pores est à près égal à 20 % du
rm
diamètre effectif (D10) des grains. La capillarité
permet aussi de pratiquer des fouilles et excavations
dans les sables fins et les sols très fins humides (par Fig. 4.2 : Cohésion apparente
capillarité), mais l’équilibre qui y règne est très
instable.
45
Eléments de Mécanique des Sols
4.3.1 Hypothèses
En géotechnique, l’eau se présente dans des conditions permettant de formuler
les hypothèses suivantes :
. Vitesse d’écoulement très faible.
A2, v2,
. Régime permanent et laminaire. A1, v1, P2, z2
. L’écoulement est à une ou deux P1, z1
dimensions.
. Le fluide est considérée parfait c.à.d
non visqueux et incompressible. z=0
Q = Ai vi = constante (4.1)
temps appelés lignes de courant. Le long d’une ligne de courant (Fig. 4.3), la pression
et la vitesse du fluide suivent une certaine loi. Dans le cas des fluides parfaits
(incompressibles et non visqueux) en mouvement sous la seule action de la pesanteur,
on utilise le théorème de Bernoulli pour les fluides réels qui exprime que la charge
hydraulique décroît car le mouvement dissipe de l’énergie par frottement fluide-fluide
ou fluide-sol :
1 v1 + p1 + z = 1 v 2 + p2 + z + ∆h
2 2
(4.2)
2 g g ρw 1
2 g g ρw 2
variation de charge dq
i=− = − ∆h (4.3)
longueur parcourue ∆l
u
—
γw
4.3.5 Loi de Darcy pour l’écoulement à une
dimension dl
La loi de Darcy est une relation de
proportionnalité entre la vitesse de décharge v z=0
z1 dA
dite aussi vitesse fictive et le gradient
hydraulique i. Le coefficient de proportionnalité
est le coefficient de perméabilité k. A une Fig. 4.4 : Définition du gradient
dimension elle s’écrit : hydraulique
v=ki (4.4)
Cette relation est la base de tous les calculs de l’hydraulique souterraine. La vitesse de
décharge v est par définition le débit par unité d’aire, c.à.d c’est le rapport du débit
observé q à la surface totale A :
dq q
v = ⇔ v = (4.5)
dA A
47
Eléments de Mécanique des Sols
vd
Re = η / ρ (4.7) v
φ=-kh (4.9)
∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ
v x = ∂x , v y = ∂y , v z = ∂z (4.10)
∂ vx ∂ v y ∂ vz
+ + =0 (4.11)
∂x ∂y ∂z
soit
∆φ=0 (4.12)
Dans le cas de massif homogène et isotrope, la perméabilité est la même dans toute
les directions. On définit alors un seul paramètre dit coefficient de perméabilité
mesurable par différents essais.
ce qui donne
dh
Ql
k= (4.13) h1
∆h A t h2
al
k= ln ( h1 ) (4.14)
A ∆t h2
Q = v t Al ==> v = Q / ( t Al)
49
Eléments de Mécanique des Sols
i = dh / dr et Al = 2 π r h
il vient
Q
= k dh
t Al dr h1 h2
Exemple 4.1
Un échantillon cylindrique de sol de 73 mm de diamètre et de 168 mm de hauteur est
soumis à un essai de perméabilité à charge constante égale à 750 mm. Après une
minute, on recueilli 945,7 g d’eau (de température égale à 20 °C et d’indice de vides
de 0,43). Calculer le coefficient de perméabilité k.
Exemple 4.2
Pendant l’essai de perméabilité à charge variable, on obtenait les mesures suivantes :
a = 625 mm2, A = 1073 mm2, l = 162,8 mm
h1 = 1602 mm, h2 = 801 mm, t = 90 s.
Calculer le coefficient de perméabilité.
k = C D102 (4.16)
C1 e13 C2 e32
k1 ÷ k2 = ÷ (4.17)
1 + e1 1 + e2
50
Chapitre 4 : L’eau dans les sols
Exemple 4.3
Calculer la contrainte effective au point M (Fig. H
4.12)
d
4.5.4 Cas d’écoulement linéaire descendant ou
ascendant M
En présence d’écoulement linéaire il faut tenir
compte de la force de volume fv due au gradient
hydraulique : Fig. 4.12 : Exemple 4.3
fv = i γw
Exemple 4.4
Soit un échantillon de sol dans les deux configurations 1 et 2 (Fig. 4.13). Calculer
pour chaque cas : σ, σ' et u. On donne ρsat = 2,0.103 kg/m3.
ρ' γ' 1 2
ic = ρ = γ (4.28)
w w
ρs − ρw
ρ' = (4.29)
1+ e
ρs
ic = 1 +1 e ( ρw − 1) (4.30) hw = 2 m
niveau A l=5m
M
Exemple 4.5 A = 1 m2
Trouver la charge h qui produira un état de
boulance (Fig. 4.14), et le gradient hydraulique
critique. On donne ρsat = 2. 103 kg/m3.
Fig. 4.14 : Exemple 4.5
4.7 Forces d’écoulement
Les forces d’écoulement sont présentes dans toute asse de sol soumise à un gradient
hydraulique. La force d’écoulement est une force volumique d’intensité fv telle que :
fv = i γw (4.31)
Exemple 4.6
Considérons les données et les résultats de l’exemple 4.5. Calculer la force volumique
d’écoulement lorsqu’il y a boulance. Calculer la force d’écoulement au niveau A.
53
Eléments de Mécanique des Sols
∆φ=0 (4.32)
L = 40 m
12 m
x
canal 2m
∆q
d'écoulement
∆q lignes
a d'écoulement
∆q
30 m
∆l
lignes
∆q équipotentiel
couche imperméable
Fig. 4.15 : Réseau d’écoulement
sous un barrage
Le réseau se dessine de façon à obtenir des mailles de tailles différentes mais de forme
carrée.
Dans un réseau d’écoulement, le gradient hydraulique peut être calculé par différence
finie :
∆q = v a = k i a = k ∆h a / ∆l = k h a / (b Nd) (4.34)
où ∆q est le débit par canal d’écoulement par unité de temps et par unité de longueur
transversale, h est la différence de potentiel dans le système totale (chute de charge),
(a,b) sont les dimensions de la maille où a est la largeur du canal d’écoulement et b est
la longueur du chemin d’écoulement. Nd est le nombre de chutes de potentiel. Ainsi,
le débit total par unité de longueur transversale est
Exemple 4.7
Soit le réseau d’écoulement ci-contre (Fig. 4.15). La longueur transversale du barrage
est de 120 m. Calculer le débit de fuite lorsque le coefficient de perméabilité est égal à
20.10-6 ms-1. Calculer le gradient hydraulique de sortie au point x. Trouver la
distribution des pressions d’eau sous le radier du barrage.
Remarque 4.1
Dans le cas de massif anisotrope, le problème est régi par l’équation :
2 2
ϕ ϕ
kx ∂ 2 + ky ∂ 2 = 0 (4.36)
∂x ∂y
Pour prévenir l’érosion interne sous les structures, il faut veuillez à ce que le gradient
hydraulique soit strictement inférieur au gradient hydraulique critique, notamment
pour les sols pulvérulents et particulièrement les silts. Pour y parvenir, on peut :
. Vue l’impossibilité d’interdire l’infiltration de l’eau sous la structure, il faut allonger
les chemins d’écoulement pour augmenter les pertes de charge ce qui se traduit par
une baisse du gradient hydraulique dans les zones critiques.
. Soulager la pression de soulèvement sous la structure, à l’aide de puits de décharge
ou drains convenablement mis en place.
. Utiliser les filtres de protection. Ils sont constitués par des couches de matériaux
granulaires placées sur des sols moins perméables Ces filtres permettent l’écoulement
de l’eau sans subir de pertes importantes de charge. Les caractéristiques de ces filtres
sont précisées grâce à des études expérimentales. Les quatre principaux critères pour
les filtres de protection sont les suivants (USACE, 1986) :
Critère de perméabilité
Le matériau composant le filtre doit être plus perméable que le matériau à protéger dit
base.
Critère de rétention
Les vides du filtre devront être suffisamment petits pour empêcher les particules de la
base d’y pénétrer.
Critère d’épaisseur
La couche filtrante doit être suffisamment épaisse pour assurer la répartition uniforme
de toutes les dimensions de particules à travers tout le filtre.
5.1 Introduction
P
Nous avons vu à la fin du chapitre précédent la méthode
de calcul des contraintes dans les massifs de sol due au poids x
propre des terres. Les calculs distinguent le cas de couches y
partiellement saturées du cas de couches saturées avec ou sans θ
mouvement de l’eau. Dans le présent chapitre nous allons r
étudier les résultats des théories de calcul des contraintes dans le σrr
sol dues aux charges extérieures telles que poids des ouvrages, σθθ
z
les charges d’exploitation et le poids des équipements sur
chantier. Fig. 5.1 : Charge
concentrée verticale
σz/ σ0
5.2 Charge concentrée verticale, problème en 3D
(Problème de Boussinesq)
1
σ0 = σz(θ = 0)
Les hypothèses de calcul sont
0,49
. un domaine à 3D semi-infini (Fig. 5.1). 0,18
θ [°]
. Milieu élastique, non pesant sans aucune force de volume,
30 45
isotrope et homogène.
Fig. 5.3 : Distribution de
. Plan supérieur horizontal.
σz en fonction de θ
. La charge extérieure est concentrée, verticale.
3
σz = 3P 2 cos5 θ = 3P z 5 (5.1)
2 πz 2π ρ
Fig. 5.2: Calcul par abaque de la contrainte transmise au sol par une charge
extérieure concentrée (d'après introduction à la géotechnique). NB pour la
théorie de Boussinesq, Nw pour la théorie de Westergaard
62
Chapitre 5 : Distribution dans le sol des contraintes dues aux charges extérieures
q
5.3 Charge linéaire uniforme répartie sur une longueur x
infinie
R
La solution est due à Flamant (Fig. 5.5). y θ
σz
2q z M
σz = πR cos θ
3
(5.2)
Fig. 5.5 : Charge
5.4 Charge uniforme répartie sur une bande de uniforme linéaire
longueur infinie et de largeur finie q
B y
La bande se présente comme indiquer ci-contre (Fig.
5.6). On se basant sur la solution de Flamant, on x
obtient l’expression : x
θ
q sin 2 θ2 − sin 2 θ1 θ1
σz = π (θ2 − θ1) + 2
(5.3)
θ2
Soit q l’intensité de la charge répartie (Fig. 5.7). La Fig. 5.6 : Charge uniforme sur
solution est basée sur la solution de Boussinesq : une bande de longueur infinie
3q
σz = ∫ cos θ dA
5
(5.4)
2π z 2 A q dA
q
La contrainte dépend de l’aire A de répartition de la charge q.
dA
A
5.5.1 Cas de surface circulaire
La contrainte verticale en un point situé à la verticale du θ σz
centre de la surface circulaire uniformément chargée (Fig.
5.8) est z M
Fig. 5.7 : Charge
σz = q (1 - cos3θ0) (5.5) uniformément répartie
σz = q I(m,n) (5.6) z
où Fig. 5.8 : Charge uniforme répartie
sur une surface circulaire
m = a/z n = b/z
et
63
Eléments de Mécanique des Sols
Fig. 5.9: Calcul de la contrainte due à une charge uniforme répartie sur une surface
circulaire. (d'après Introduction à la géotechnique)
64
Chapitre 5 : Distribution dans le sol des contraintes dues aux charges extérieures
I(m, n) = 1 arctg(
mn
)+
mn m2 + n 2 + 2 (5.7)
2π m + n2 + 1
2 2
m2 + n2 + 1 (m2 + 1)(n + 1)
= - - +
M M M M M
Fig. 5.13 : Cas de point de calcul externe à la surface
chargée
4m
Exemple 5.1
On applique une contrainte superficielle uniforme de 117 kPa 3m N
sur une semelle rectangulaire de 3×4 m. On demande de
calculer la contrainte verticale: 1m 3m M
1. sous le coin M de la semelle à une profondeur de 2m. O
2. sous le centre N de la semelle à la profondeur de 2m. Exemple 5.1
3. sous le point O à la profondeur de 2m.
Fig. 5.9: Calcul de la contrainte sous le coin d'une surface rectangulaire chargée uniformément.
(d'après introduction à la géotechnique)
66
Chapitre 5 : Distribution dans le sol des contraintes dues aux charges extérieures
Exemple 5.2
6m 5m 5m 6m
Soit le remblai routier de hauteur h = 3 m (Fig. 5.16).
La masse volumique moyenne du matériau est égale à
2,0.103 kg/m3. Calculer la contrainte verticale sous le
centre à la profondeur z = 6 m.
Fig. 5.16 : Exemple 5.2
Lorsque l’on désire calculer la contrainte en un point
loin de l’axe de symétrie (Fig. 5. 17) on peut procéder par superposition, ce qui
donne :
q
σz = πa [(a + b) (β1 + β2) − b (ε1 + ε2) + x (β2 − β1 + ε1 − ε2) ] (5.9)
a b b a
q x
ε2 ε1
2(a+b)
2(a+b)
β1 = -
2b
β2
x M
q0 q1
z
Fig. 5.17 : Cas de charge trapézoïdale isocèle répartie sur une largeur infinie
a
Le facteur I est tiré d’après une abaque
(Fig. 5.19). b
x
5.8 Charge triangulaire répartie sur q0 x
une bande rectangulaire de longueur A B
infinie
θ1 β
y
Le point de calcul peut être quelconque θ
(Fig. 5.20). L’analyse est basée sur la σz θ2
solution de Flamant. Tout calcul fait, la
contrainte verticale sera donnée par : C
z
Fig. 5.19: Calcul de la contrainte sous le coin d'une surface rectangulaire sollicitée par
une charge triangulaire. (d'après Introduction à la géotechnique)
69
Eléments de Mécanique des Sols
q b z (a − b)
σz = πb0 a (θ2 − θ1) − (5.11)
(a − b) + z 2
2
σz = q0 I(m, n) (5.12)
m ( n − 1)
I = 1 n arctg 2 m2 − 2 (5.13)
π m + n − n m + n + 1 − 2n
2
(5.14) M
z
σz = n I q (5.15)
Exemple 5.3
Une charge uniforme de 250 kPa est appliquée sur la surface montrée ci-contre (Fig.
5.23). Calculer la contrainte au point O à la
profondeur de 80 m.
40 m
5.11 Charge quelconque répartie sur une
bande de longueur infinie
20 m
O
On peut utiliser une méthode graphique basée 10 m
sur le damier de Giroud (Fig. 5.24):
20 m 40 m 60 m
σz = n I q (5.16)
Fig. 5.22: Abaque de Newmark pour le calcul de la contrainte sous une surface
horizontale quelconque chargée uniformément. (d'après Introduction à la
géotechnique)
72
Chapitre 5 : Distribution dans le sol des contraintes dues aux charges extérieures
Fig. 5.24: Abaque de Giroud pour le calcul de la contrainte sous une bande de
longueur infinie soumise à une charge quelconque. (d'après Mahé)
Chapitre 6
Les tassements peuvent être uniformes ou différents d’un point à l’autre selon la
nature du sol en place. Les tassements des sols non saturés sont presque instantanés
tandis que dans les sols saturés, ils peuvent s’étendre sur quelques secondes dans les
sols sableux-graveuleux, jusqu’à plusieurs dizaines d’années dans les argiles peut
perméables. Le calcul des tassements est nécessaire pour vérifier la conformité des
structures vis-à-vis des conditions de sécurité et de service.
St = Sp + Ss = Si + Sc + Ss (6.1)
Par définition, le tassement immédiat est indépendant du temps, tandis que les
tassements de consolidation et le tassement secondaire sont des fonctions du temps.
En général, le tassement immédiat est évalué en se basant sur la théorie d’élasticité.
Le tassement de consolidation se produit dans les sols à grains fins présentant un
75
Eléments de Mécanique des Sols
6.3 Compressibilité
e e
A B
Cr C
Cc av
D E log σ'
vc σ'vc
εv εv
Cre
mv Cce
σ'vc logσ'vc
∆e
Cc=− ∆log (6.2)
σ
6.4 Consolidation
u0
Lorsqu’un sol fin est sollicité, son
tassement évolue dans le temps. Cette évolution
est liée à la vitesse d’évacuation de l’eau
interstitielle c.à.d à la perméabilité du sol. Ce
phénomène est appelé consolidation et se défini t=0
donc par l’étude de la vitesse de tassement. On σv+ ∆σ
peut illustrer le phénomène de consolidation par σv+ ∆σ
le modèle analogique suivant (Fig. 6.6). Le
ressort correspond au squelette solide. L’eau du
u0 +∆u u0
cylindre représente l’eau libre dans le sol. Le
manomètre indique la pression interstitielle u0.
Lorsque la soupape est fermée, l’application de
l’incrément de charge ∆σ entraîne sa
transmission intégrale à l’eau, le manomètre t = t1 t = t2 >> t1
doit indiquer u0+∆σ. Lorsque la soupape est
ouverte, l’eau s’évacue lentement, en même Fig. 6.6 :Modèle de consolidation
temps, la pression interstitielle diminue. La
diminution de la pression interstitielle est
reprise par le ressort qui se comprime au fur et B t
à mesure. A l’équilibre, l’eau ne s’écoule plus
du cylindre, la pression de l’eau redevient tassement primaire
hydrostatique, le ressort est soumis à la charge A
C
σv+∆σ. Ce modèle permet de représenter ce D
que se produit dans les sols cohérents chargés.
tassement secondaire
Au début, la sollicitation est transmise à l’eau ∆h
sans qu’il y est changement dans la contrainte
effective. Graduellement, l’eau est expulsée, le Fig. 6.7: Tassement primaire et
squelette de sol reprend la variation de tassement secondaire
contrainte, tandis que la contrainte effective
augmente. Au bout d’un certain temps fonction de la perméabilité du sol, la pression
hydrostatique en excès devient nulle et la pression interstitielle reprend la valeur
qu’elle avait avant l’incrémentation du chargement. L’étude de la consolidation peut
se faire à l’oedomètre sous charge constante. Sur la courbe représentative de cet essai
(Fig. 6.7) on distingue deux branches sensiblement rectilignes. La branche BC
représente la zone de consolidation primaire qui est due à la résistance offerte à
l’évacuation de l’eau en excès. La branche CD caractérise la consolidation secondaire
78
Chapitre 6 : Tassement, compressibilité et consolidation
S(z, t)
U(z, t) = (6.3)
S(z)
La contrainte de préconsolidation
σ'p est déterminée d’après un essai de e
compressibilité par la construction
A B H
graphique de Casagrande sur la courbe
e(logσ'v) (Fig. 6.8): B'
On peut avoir plusieurs cas selon les valeurs relatives de σ'p et la contrainte effective
actuelle due au poids des terres σ'v0 :
σ'p = σ'v0
Sol surconsolidé
Lorsque les deux contraintes sont telles que
σ'p
rsc = (6.4)
σ'v0
Sol sous-consolidé
lorsque
Ce cas est généralement rare et n’est pas permanent. En effet, on ne peut le trouver
que dans les sols déposés récemment par un processus géologique ou par intervention
humaine. Le sol en question n’a pas encore atteint son équilibre avec le poids des
terres. La pression interstitielle est alors supérieure à la pression hydrostatique.
dz
ds = σz (6.5)
E'
où E' est une caractéristique mécanique du matériau dite le module oedométrique,
dépendant à la fois de la profondeur z et de la contrainte σz. En un point donné de
profondeur z0, le tassement est donc :
∞
(z)dz
s(z0) = ∫ σz (6.6)
E'(z)
z0
Pour un sol constitué d’une seule couche de faible épaisseur égale à 2h, on pourra
admettre que le module oedométrique E' est constant et que la répartition de la
contrainte verticale σz est linéaire. Dans ces conditions, le tassement de la couche est
donné par :
h (σz1 − σz2)
s= (6.7)
E'
où σz1 est la contrainte verticale due à la surcharge à la surface de la couche, σz2 est la
contrainte verticale due à la surcharge à la base de la couche. Dans le cas général de
massif constitué de multi-couches ou d’une seule couche de grande épaisseur, le
81
Eléments de Mécanique des Sols
calcul pratique des tassements se fait de telle sorte que l’on puisse admettre pour
chaque couche une répartition linéaire de σz et un module oedométrique E' constant.
Le tassement global est enfin la somme des tassements de l’ensemble des couches.
Remarque 6.1
Quelques fois, E' est remplacé par le module sécant. Les essais permettant le calcul de
E' doivent se faire dans des conditions non drainées puisque le tassement immédiat se
produit avant toute consolidation. On appelle alors le module oedométrique, le
module en conditions non drainées Eu. Toutefois, il faut souligner que le calcul du
module Eu est fortement influencé par le remaniement des échantillons. Lorsque nous
voulons évaluer le tassement par composantes, les calculs relèvent de plusieurs
théories étant donné que les composantes de tassement sont de natures différentes.
2
1− ν
Si = q B E I (6.9)
Coefficient d’influence
Forme de la semelle Dimensions
Centre Coin Moyenne
Carrée - 1,12 0,56 0,95
L/B=2 1,53 0,77 1,30
L/B=3 1,78 0,89 1,52
Rectangulaire
L/B=5 2,10 1,05 1,83
L/B=10 2,58 1,29 2,25
Circulaire - 1,0 0,64 0,85
Tableau 6.1 : Coefficient d’influence I pour la formule (6.9)
Lorsqu’il s’agit d’une semelle rigide, le coefficient d’influence est plus petit.
82
Chapitre 6 : Tassement, compressibilité et consolidation
Au cours de la consolidation du
∆H
sol, l’élément de volume se déforme. Vv0 Vv
Etant donné que les grains sont H0
indéformables (par hypothèse), le volume Vs
Vs
solide reste inchangé (Fig. 6.11). En
fonction de l’indice des vides, on écrit :
Fig. 6.11 : Principe de calcul du tassement
V
Vs = 1+et = Cons tan te (6.10)
h + ∆h
ε v = ∆h = ∆e
h
Vs = 1 + 0 = 1 + 0 + ∆ e d'où
e0 e0 h0 1 + e0
S = ∆h = ∆e h 0 (6.11)
1+e0
Exemple 6.1
Une couche de sol possédait les caractéristiques suivantes : épaisseur égale à
10m, indice des vides égal à 1,0. Après la construction d’un remblai, la couche s’est
consolidée. L’indice des vides final n’était que de 0,8. Calculer le tassement de la
couche de sol.
H σ'
Sc = Cc1+ 0 log( 2) (6.11.a)
e0 σ'1
σ'
Sc = Cce H0 log( 2) (6.11.b)
σ'1
H
Sc = a v1+ 0 (σ'2−σ'1) (6.11.c)
e0
Sc = m vH0 (σ'2−σ'1) (6.11.d)
où σ'2 = σ'1+∆σ, les indices Cc, Cce, av, mv sont relatives à la zone de compression
vierge.
83
Eléments de Mécanique des Sols
Remarque 6.2
n
Sc = ∑ Sci (6.12)
i =1
On peut avoir deux cas : σ'v0 + ∆σ'v ≤ σ'p ou σ'v0 + ∆σ'v ≥ σ'p
On peut utiliser les expressions (6.11) en prenant le soin de remplacer les coefficients
de la zone de compression vierge par ceux de la zone de recompression Cr ou Cre :
H σ'
Sc = Cr1+ 0 log( 2) (6.13.a)
e0 σ'1
σ'
Sc = Cre H0 log( 2) (6.13.b)
σ'1
soit,
Exemple 6.2
6.8.1 Introduction
2
u
Cv ∂ 2 = ∂∂ut (6.17)
∂z
1 + e0
Cv = γk (6.18)
w av
Quoi que cette équation n’a été formulée que pour la consolidation unidimensionnelle,
on peut montrer qu’elle pourrait être dérivée pour les problèmes à consolidation
tridimensionnelle.
6.8.3.3 Résolution
∞
∆u = (σ'2 − σ'1) ∑ f (Z)
n =0
1 f 2 (T ) (6.19)
Z = z / Hdr (6.20)
Dans le calcul pratique à la place de (6.19), on utilise des abaques pour le calcul
rapide. Ces abaques sont basés sur la notion du degré de consolidation.
e − e(t)
Uz (t) = 1 − (6.22)
e1 e2
∞
Uz = 1 − ∑ f (Z) f
n=0
1 2
(T ) (6.24)
dont la solution est donnée pour une couche doublement drainée par Taylor (Fig.
6.15)
Exemple 6.3
Une couche d’argile a 12m d’épaisseur. Elle est drainée sur ces deux faces. Trouver le
degré de consolidation et la pression interstitielle en excès après 5 ans de chargement,
aux profondeurs de 3, 6, 9 et 12m. On donne Cv=8,0.10-8 m2s-1, ∆σ=100 kPa.
∫ σ' (z, t) dz 1
H
∫ ∆u(z, t) dz 1
H
Dans ces expressions, l’approximation est due à la contrainte effective finale σ'2 : est-
elle constante ou variable sur toute la hauteur de la couche ?. Dans la pratique il existe
des abaques donnant le degré de consolidation moyen en fonction du facteur temps.
Dans (Fig. 6.16) on suppose une distribution linéaire des pressions interstitielles
initiales en fonction de la profondeur. Ceci constitue la seule restriction lors de
l’utilisation de ces abaques. Par ailleurs, il existe des relations approximatives de
T(Umoy) comme celles proposées par Casagrande (1938) et Taylor (1948) :
π ( U moy )2
4 100 pour U moy < 60 %
T= (6.27)
1,781 − 0,933 log(100 − U moy) pour U moy > 60 %
89
Eléments de Mécanique des Sols
2 T
π pour U moy < 60 %
U moy = (6.28)
1 − 101,0781 −T
,933
pour U moy > 60 %
Exemple 6.4
Soit une couche d’argile doublement drainée. Calculer le degré de consolidation à
Z1=0,1 et Z2=1 pour T=0,05. Calculer le degré de consolidation moyen de la couche.
S(t)
U moy (t) = (6.29)
Sc
Exemple 6.5
Soit une couche d’argile molle doublement drainée et d’une épaisseur égale à 12m.
On suppose que la couche est normalement consolidée. Calculer le temps nécessaire
pour que le tassement de la couche soit égal à 0,25m. On donne : e0=0,62 ; σ'v0=110
kPa ; ∆σ'=100 kPa ; Cv=8.10-8 m2s-1 ; Cc=0,25.
Exemple 6.6
Une couche d’argile a une épaisseur de 10m et est drainée sur une seule face. En 3,5
ans, elle présente un tassement de 90 mm. Calculer le tassement de consolidation
finale et déterminer le temps nécessaire pour atteindre 90% de cette valeur. On
donne : Cv=0,544.10-6 m2s-1.
γ
k = Cv w a v (6.30)
1 + e0
6.11.1 Définitions
Cα = ∆ ∆ e
log t
(6.31)
C
Cαe = 1 + α (6.32)
ep
où ep est l’indice des vides au début de la portion linéaire de la courbe e(log(t)), c.à.d.
l’indice des vides à la fin de la consolidation primaire.
6.11.2 Hypothèses
Ss = 1 ∆e
+ e0 H 0
(6.33)
Exemple 6.7
L
600 pour la maçonnerie (plus adaptable que le béton armé)
Sd ≤ (6.34)
L pour les structures en béton armé
1000
Les précautions à adopter visent à minimiser autant que possible les tassements tout
en prenant garde des sols gonflants. De point de vue réglementaire, il existe des
normes précisant les valeurs limites des tassements (Tab. 6.2).
8.1 Introduction
τ = σ tg ϕ + c (8.2)
τr = σr tg ϕ + c (8.3)
Exemple 8.1
Un essai de cisaillement directe est
effectué sur un échantillon d’une
argile modérément dense de
cohésion c = 18 kPa. Au début de
l’essai, on avait σn = 65 kPa et K0
= ( σh / σv)au repos = 0,5. A la
rupture, τr = 41 kPa.
τr / σr (8.5)
fs = τm / τappliquée (8.6)
127
Eléments de Mécanique des Sols
−
sin ϕ= σ1r σ3r
+
σ1r σ3r
σ1r =1+sin ϕ
σ3r 1−sin ϕ
(8.7)
σ3r =tg 2( π − ϕ)
σ1r 4 2
σ1r =tg 2( π + ϕ)
σ3r 4 2
(8.8)
σ1r - σ3r = σ'3r (σ'1r / σ'3r - 1)
Exemple 8.2
Un essai triaxial CD est effectué sur un sable. La pression cellulaire est de 100 kPa, et
la contrainte axiale à la rupture est de 200 kPa.
p = ( σ1 + σ3 ) / 2 et q = ( σ1 - σ3 ) / 2 (8.9)
p = ( σv + σh ) / 2 et q = ( σv - σh ) / 2 (8.10)
Exemple 8.3
A partir de l’état initial σh = σv, représenter le cheminement des contraintes dans les
cas suivant :
A: ∆σh = ∆σv
B: ∆σh = ∆σv/2
C: ∆σh = 0, ∆σv augmente
D: ∆σh = - ∆σv
E: ∆σh diminue, ∆σv = 0
F: ∆σh augmente, ∆σv diminue
130
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement
La résistance des sols au cisaillement constitue l'un des aspects les plus
importants en mécanique des sols. Dans l'aspect expérimental du sujet nous nous
sommes basés sur l'ouvrage "Introduction à la géotechnique" dont nous avons puisé
essais et exemples sans noter sur les illustrations leurs origines.
où φ' est l'angle de frottement interne effective. Dans l'essai triaxial drainé, nous
avons
σ'1 = σ1 (8.12)
σ'3 σ3
ce qui donne
σ'
σ1 − σ3 = σ'3 ( 1 − 1)
σ'3
et à la rupture
σ'
σ1 − σ3 = σ'3r (( 1) − 1) (8.13)
σ'3 max
Les courbes
caractéristiques σ1 – σ3 σ1 – σ3
sont comme
indiquer ci- (σ1 – σ3)max
contre (Fig. sable dense (d)
8.12). Au cours
(σ1 – σ3)ult
de l'essai,
l'échantillon ∆V = 0
lâche se
sable lâche (l)
déforme en
barillet tandis
ecd ecl e
que l'échantillon el
ed ecrit
dense se brise
souvent le long Fig. 8.12: Comportement du sable saturé en cisaillement drainé
d'un plan orienté
à environ 45°+ φ'/2 sur l'horizontale. Théoriquement, ecl et ecd devraient être égaux à
131
Eléments de Mécanique des Sols
ecrit. De même, les valeurs de (σ1 – σ3)ult devraient être identiques dans les deux cas de
sable lâche ou dense. On attribue habituellement ces écarts au manque de précision
dans la mesure des indices des vides finaux ou à la distribution non uniforme ders
contraintes au sein de l'échantillon. Casagrande a désigner l'indice des vides critiques
ec comme l'indice des vides pour lequel on atteint un plateau horizontal dans la courbe
(σ1 – σ3)(ε). Le comportement des sables lâches ou denses dépend des paramètres
suivants: le déviateur de contrainte (σ1 – σ3), la déformation ε, la variation de volume
∆V, l'indice des vides critiques ecrit, indice de densité relative ID et pression de
confinement σ3. Nous allons nous consacré à l'étude de la pression de confinement qui
influe en particulier sur la variation de volume ∆V.
Fig. 8.13: Exemples de courbes typiques d'essais triaxiaux drainés sur un sable
lâche
à partir de leur comportement drainé lorsqu'on connaît les tendances aux variations
de volume telles qu'elles sont idéalisées sur le diagramme (Fig. 8.19), (Tab. 8.2).
Exemple 8.4
On effectue un essai triaxial CD sur un sol granulaire. A la rupture, σ'1/σ'3 = 4. La
contrainte effective mineure à la rupture est de 100 kPa.
1. Calculer φ'.
2. Quelle est la différence entre les contraintes principales à la rupture.
3. Mettre en graphique le cercle de Mohr et l'enveloppe de rupture.
133
Eléments de Mécanique des Sols
Fig. 8.14: Exemples de courbes typiques d'essais triaxiaux drainés sur un sable dense
Exemple 8.5
Un échantillon de sable est caractérisé par: σ'3 crit = 0,4 Mpa et ec = ecrit = 0,8. Décrire
le comportement drainé et non drainé sachant que l'indice des vides après
consolidation à σ'3 c = 0,4 Mpa est: a) 0,85. b) 0,75
On suppose que le sable en question suit le comportement donné dans Fig. 8.15-16.
Fig. 8.15: Courbes typiques d'essais triaxiaux drainés. Influence de la contrainte de confinement
Comme les sables sont des matériaux frottant, ces facteurs influent également sur
l'angle de frottement interne. En règle générale, la résistance au cisaillement augmente
proportionnellement à l'indice de densité relative (Fig. 8.20). Elle est inversement
proportionnelle à l'indice des vides e qui est le facteur le plus important. Les effets de
la densité relative, la forme des grains, la granulométrie et la grosseur des particules
sur la variation de l'angle de frottement interne φ sont résumés ci-contre (Tab. 8.4).
De façon générale, tout autre facteur étant constant: φ augmente avec l'angularité des
particules et avec leurs rugosités. φ augmente avec l'étalement de la granulométrie.
Par contre, la grosseur des grains ne semble pas avoir une influence significative sur
φ. Les sables humides ont φ de 1 à 2 degrés plus faibles que les sables secs. La
surconsolidation n'a pas une influence notable sur φ. A propos de l'influence de la
135
Eléments de Mécanique des Sols
contrainte principale intermédiaire, il existe une relation empirique qui constitue une
limite inférieure, entre l'angle de frottement interne obtenu par essai triaxial φtx et
l'angle de frottement interne obtenu par l'essai en déformation plane φdp:
Fig. 8.21 établi quelques corrélations entre φ' et quelques paramètres physiques. Cette
figure et Tab. 8.4 sont très utiles pour évaluer les caractéristiques de frottement des
matériaux granulaires avant même d'effectuer des essais de laboratoire. Ces
indications peuvent suffirent pour la conception de petit projets.
8.5.4 Liquéfaction et mobilité des sables saturés soumis à des charges cycliques
Les sables lâches saturés soumis à des chocs ou à des déformations importantes
avaient tendance à diminuer de volume. Ceci est à l'origine d'une augmentation
positive de la pression interstitielle. Cette variation de la pression interstitielle se
traduit par une diminution des contraintes effectives dans le sol. Lorsque la pression
interstitielle devient égale à la contrainte effective qui s'exerçait avant la perturbation,
le sable perd toute résistance. On dit qu'il est en état de liquéfaction: dans une coulée,
le sable se comporte essentiellement comme un liquide visqueux et son angle de
frottement de repos n'excèderait pas quelques degrés. Ce phénomène pouvant
provoquer de grands dégâts, il faut en tenir compte dans l'étude des projets de
construction. On remarquera que les déformations à l'origine de la liquéfaction
136
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement
peuvent être causées par des sollicitations statiques (augmentation des contraintes
statiques) mais peuvent aussi être causées par des charges dynamiques telles que:
battage de pieux, circulation d'engins, présence de machines rotatives, les vagues de
tempêtes ou les tremblements de terre. Ces derniers peuvent causer la liquéfaction de
très vastes dépôts naturels de sable lâches. Les liquéfactions engendrant des
glissement de type coulée sont classées selon la susceptibilité du sol en trois types
allant de l'écoulement rapide à la liquéfaction progressive (Tab. 8.5). Les sables de
compacité moyenne à élevée sont caractérisés par la mobilité aux charges cycliques.
Ces dernières engendrent des déformations importantes qui provoquent à leur tour une
augmentation des pressions interstitielles. Alors, lorsque l'intensité et la durée de ces
charges cycliques sont suffisantes, et si elles sont appliquées dans des conditions de
masse volumique et de pression de confinement isotropes, elles peuvent entraîner
aussi la liquéfaction de sable de compacité moyenne à élevée. Nous pouvons aborder
l'étude du comportement des sables sous charges cycliques en examinant les résultats
d'essais au cours desquels on observe une liquéfaction sous des contraintes statiques
137
Eléments de Mécanique des Sols
(Fig. 8.22,23). Ces essais montrent que la liquéfaction peut se produire même sous
contraintes statiques. Ce comportement peut s'expliquer par le concept de l'indice des
vides critique et peut être prédit à l'aide du diagramme de Peacock. On peut aussi
effectuer des essais triaxiaux à chargement cyclique pour l'étude de liquéfaction des
sables lâches. Le comportement caractéristique est donné ci-contre (Fig. 8.24). Fig.
8.25,26 montrent le comportement des sables denses lors d'essais triaxiaux cycliques.
D'autres facteurs peuvent influencer le comportement des sables saturés autre que la
contrainte de confinement et l'indice de densité relative. Il s'agit par exemple: du
mode de préparation des échantillons, l'histoire des déformations cycliques
antérieures, le coefficient des terres au repos K0 ainsi que le rapport de
surconsolidation. A présent, que ce passera-t-il avec les sables denses, qui initialement
ont une tendance à se dilater? Quoi que le sujet est relativement complexe, des
chercheurs imminents ont montré que les sables denses suivent le comportement de
mobilité aux charges cycliques plutôt que le phénomène de liquéfaction (Fig. 8.27-29,
Tab. 8.6). La veuille continue est primordiale dans ce domaine, par exemple en
effectuant des relevés des pressions interstitielles sur site, observation de l'érosion et
des petits glissements. Les mesures de prévention des ruptures par liquéfaction sont
du type augmentation de la densité du sol en place en remplaçant les sols lâches ou en
les compactant, la mise en place d'une surcharge pour augmenter la contrainte
effective ou le rabattement en permanence du niveau de la nappe phréatique.
138
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement
Fig. 8.19: Cercles de Mohr pour des de compression triaxiale drainés et non
drainés
139
Eléments de Mécanique des Sols
Fig. 8.20: Exemples de cercles de Mohr et enveloppes de rupture pour les essais
triaxiaux drainés illustrant les effets de l'indice des vides
141
Eléments de Mécanique des Sols
Fig. 8.23: Cercles de Mohr en contraintes totales et en contraintes effectives (es. triaxiaux CU,CD)
147
Eléments de Mécanique des Sols
Fig. 8.24: Exemples de courbes typiques d'essais triaxiaux cycliques sur un sable
lâche
148
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement
Fig. 8.25: Exemples de courbes typiques d'essais triaxiaux cycliques sur un sable
dense
149
Eléments de Mécanique des Sols
Fig. 8.28: Diagramme d'état illustrant les lignes d'état permanent de déformation
152
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement
Les essais triaxiaux CU sont exécutés pour résoudre les problèmes de stabilité sans
possibilité de drainage tels que: vidange rapide d'un barrage en terre, de talus de
réservoir et de canaux (Fig. 8.39). Mais ils peuvent aussi être utilisés dans les
problèmes pratiques décrit dans la section des essais CD. Pendant le déroulement de
l'essai CU, l'application d'une contre pression serait une bonne garantie pour assurer la
saturation complète de l'échantillon. D'autre part, il faut veuillez à empêcher toute
fuite pendant l'essai. Les taux de chargement (en force ou déplacement) seront
relativement lents de sorte que les pressions interstitielles enregistrées aux extrémités
de l'échantillon seront les mêmes que celles qui règnent dans le plan de rupture. Les
essais CU sont particulièrement utiles pour l'étude du comportement à court terme.
Exemple 8.6
Une argile normalement consolidée est consolidée à 150 kPa, puis cisaillée en
compression axiale sans drainage. A la rupture, la différence entre les contraintes
principales est de 100 kPa et les pressions interstitielles sont de 88 kPa. Evaluer les
paramètres de résistance de Mohr-Coulomb en contraintes totales et en contraintes
effectives a) analytiquement. b) graphiquement. Mettre en graphique les cercles de
Mohr en CT et en CE et les enveloppes de rupture. Calculer (σ'1/σ'3)r et (σ1/σ3)r.
Evaluer l'angle théorique du plan de rupture dans l'échantillon.
∆u = 1 =B (8.15)
∆ σ3 n
1 + Cv
Csq
∆u = 1 (8.16)
∆ σ3
∆u = 0 (8.17)
∆ σ3
les sols partiellement saturés ont des valeurs de B comprises entre 0 et 1 selon le
degré de saturation. La relation B(Sr) est une fonction non linéaire et dépend entre
autres du type de sol et du niveau de sollicitation (Fig. 8.44). La relation ci-dessus de
B est très utile. En effet, dans un essai triaxial, elle permet de vérifier si l'échantillon
est complètement saturé ou pas (Tab. 8.7). Lorsque nous appliquons une contrainte de
cisaillement ou un déviateur de contrainte ∆σ = ∆σ1 – ∆σ3, la relation liant ∆u à ∆σ
pour les sols élastiques est (Skempton):
Mais les sols sont généralement inélastiques et le coefficient de 1/3 n'est pas
applicable. On le remplace par un paramètre noté A dit deuxième paramètre de
Skempton. Lorsqu'il y a à la fois, une variation de la contrainte moyenne et une
variation de la contrainte de cisaillement, on combine les expressions (8.15) et (8.18)
pour obtenir une relation générale:
164
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement
dite équation de Skempton. Dans les conditions non drainées, elle régit la variation de
la pression interstitielle en fonction de la variation des contraintes totales. Le
paramètre A dépend à divers degrés: du niveau de la déformation axiale, de l'intensité
de σ2, du rapport de surconsolidation, de l'anisotropie et du remaniement de
l'échantillon. (Tab. 8.8) donne quelques valeurs de A à la rupture, noté Ar. L'équation
de Skempton et ses paramètres sont très utiles dans la pratique. Au-delà d'un seuil
critique, l'excès de pression interstitielle peut être à l'origine d'une rupture. Le cas
échéant, on peut prévoir une construction en plusieurs phases pour permettre de
dissiper lentement la pression interstitielle en excès. Pour les essais triaxiaux les plus
courants, le paramètre A est défini en fonction de l'augmentation des contraintes
principales par:
où l'on désigne ac: compression axiale, ae: extension axiale, lc: compression latérale
et le: extension latérale. D'aures parts, on peut montrer que:
Fig. 8.44: Paramètres de pression interstitielle B en fonction du degré de saturation pour quelques sols
166
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement
où
σoct = (1/3)( σ1 + σ2 + σ3)
(8.22)
τoct = 13 (σ1 − σ2) + (σ2 − σ3) + (σ3 − σ1)
2 2 2
8.6.6 Cheminement des contraintes durant un chargement non drainé sur des
argiles normalement consolidées
L'application de contrainte de consolidation anisotrope modéliserait plus fidèlement
les conditions qui prévalent sur le terrain (K0 ≠ 1). Des cheminements de contraintes
autres que la compression axiale (tel que lors de chargement de fondation sur semelles
ou remblais) peuvent simuler des conditions de sollicitations. Ainsi, l'extension
latérale simule la poussée des terres, l'extension axiale reproduit les cas de
chargement lors d'excavation tandis que la compression latérale s'applique à la butée
comme celle s'exerçant aux bords d'un ancrage (Fig. 8.45). Remarquons enfin que,
souvent les applications pratiques sont caractérisées par des problèmes plans.
Cependant on continue d'appliquer toujours les résultats des essais triaxiaux (symétrie
de révolution) à des problèmes de déformations planes.
Exemple 8.7
Les courbes σ(ε) et ∆u(ε) de la figure ci-contre (Exemple 8.7) ont été obtenues à partir
d'un essai de compression axiale sur l'échantillon d'une argile normalement
consolidée. Tracer les cheminements de contraintes totales et des contraintes
effectives pour cet essai. Déterminer les paramètres de Mohr-Coulomb. On prendra σ3
égale à 150 kPa.
167
Eléments de Mécanique des Sols
Exemple 8.7
168
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement
8.6.7 Cheminement des contraintes pendant un chargement non drainé sur des
argiles surconsolidées
Les argiles surconsolidées ont généralement une valeur de K0 = σv/σh supérieure à
l'unité. Alors, le point de départ des cheminement de contrainte se situe sous l'axe des
Fig. 8.45: Quelques cas pratiques de stabilité sur le terrain et leur simulation par
des essais triaxiaux
169
Eléments de Mécanique des Sols
contraintes hydrostatiques (K0 = 1). Par rapport aux argiles normalement consolidées,
les argiles surconsolidées ont un cheminement des pressions interstitielles différent. A
part ces deux remarques, les mêmes principes restent applicables aux argiles
surconsolidées.
Exemple 8.8
On effectue un essai de compression triaxiale consolidé non drainé sur un échantillon
d'argile dont la contrainte de préconsolidation σ'p est de 800 kPa, ce qui correspond à
un rsc de 10. La figure ci-contre (Exemple 8.8) donne les résultats obtenus. On
effectue un autre essai CU sur la même argile avec le même rsc et, par conséquent, la
même valeur de σ'c. Dans ce dernier essai, on ne maintient pas la contrainte latérale
constante mais on l'augmente proportionnellement à la contrainte axiale de sorte que
∆σ3 = 0,2 ∆σ1 (voir figure). On suppose que les résultats donnés à la figure sont
valables, quelle que soit la façon de modifier les contraintes majeures en compression,
à savoir que σ1 et σ3 augmentent au cours de l'essai. Prédire le comportement du
deuxième essai CU. Calculer les inconnues du tableau ci-dessous (Tab. 8.9), pour des
déformations de 0; 0,5; 2,5; et 7,5 %. Tracer le TSP et le ESP pour cet essai.
Tab. 8.8
Exemple 8.8
170
Chapitre 8 : Résistance des sols au cisaillement
Tab. 8.9