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CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET

DIMENSIONNELLES DES SOLS


Technicien Spécialisé Génie Civil : Tronc Commun

Année 2020-2021
1. Définition des sols
Dans le domaine de génie civil, un sol est défini comme étant un agrégat naturel de grains
minéraux pouvant être séparés par des actions mécaniques légères, contrairement aux
roches dans lesquels les grains sont liés par des forces de cohésion fortes et permanentes.

2. Constituants d’un sol


Un sol est un milieu triphasique composé de :
-Une phase solide : constitue le squelette du sol
-Une phase liquide : constituée d’eau sous différentes formes (eau de constitution, eau
capillaire et eau libre). Lorsque l’eau occupe tous les vides on parle de sol saturé et
lorsqu’il n’y a pas d’eau le sol est dit sec.
-Une phase gazeuse : constituée par un mélange d’air, de vapeur d’eau et éventuellement de
gaz provenant de la décomposition de matières organiques.

Une étude complète du sol doit impérativement passer par une identification des trois phases
constituants un sol.

Fg.1 Les trois phases du sol

Avec :
Ws : le poids des grains solides
Ww : le poids de l’eau
W : le poids total de l’échantillon du sol W= Ws+Ww avec Wa = 0 (négligeable)
V : le volume total de l’échantillon du sol V= Vs+Vv e
Vs : le volume des grains solides
Vw : le volume de l’eau
Va : le volume de l’air
Vv : le volume des vides (Phase liquide et phase gazeuse) Vv=Va+Vw

3. Les paramètres d’état d’un sol


L'état du sol est caractérisé par un ensemble de paramètres physiques qui permettent de
caractériser l’état de compressibilité de la partie solide (lâche ou serré) et de quantifier les
différentes phases (solide, liquide et gazeuse) entrant la composition des sols.
En effet,
• Le poids volumique permet de déterminer l’état de compressibilité du sol,
• La teneur en eau ou le degré de saturation permettent de quantifier la phase eau, et
• La porosité ou l’indice des vides permettent de déterminer la quantité des vides.
Le pourcentage de ces trois phases détermine le comportement mécanique du sol.
3.1 Paramètres adimensionnels ou d’état
Ces paramètres indiquent les proportions des différentes phases présentes dans un sol.
a) Porosité et indice des vides
La porosité n ou pourcentage des vides est le rapport du volume des vides au volume total
𝑽𝒗
du sol, telle que : n= .
𝑽
Le vide dans le squelette solide peut avoir des origines différentes. La décomposition de la
matière organique, de même que la fissuration due à la dessiccation peuvent aussi être des
sources de création du vide dans le sol. On note que le pourcentage de vide quantifié par la
porosité n joue un rôle déterminant dans la résistance mécanique et dans la déformabilité du
sol sous un chargement donné.
On utilise en pratique une autre grandeur adimensionnelle qui caractérise les vides dans le
sol, appelée indice des vides et noté e. C’est le rapport du volume des vides et celui des grains
𝑽𝒗
solides : e=
𝑽𝒔
𝒏
L’indice des vides est relié à la porosité par la relation suivante : e=
𝟏−𝒏
b) Teneur en eau et degré de saturation
La teneur en eau est le rapport du poids de l'eau à celui des grains solides, soit :
𝑾𝒘
ω=
𝑾𝒔
Le degré de saturation Sr, exprimé en pourcentage, est le rapport du volume d'eau à celui
des vides, tel que :
𝑽𝒘
Sr=
𝑽𝒗
Sr = 0 correspond à un sol sec et Sr = 100% correspond à un sol saturé.

3.2 Poids volumique (KN/m3) -Paramètres dimensionnels


Le poids volumique définit l’état de compressibilité d’un sol
𝑾
Ƴ : Poids volumique du sol (Varie entre 15 et 23 KN/m3) Ƴ=
𝑽
𝑾𝒔
Ƴd : Poids volumique du sol sec (Ww=0) Ƴ d=
𝑽
𝑾𝒔
Ƴs : Poids volumique du solide Ƴs=
𝑽𝒔
𝑾𝒘
Ƴw : Poids volumique de l’eau Ƴw =
𝑽𝒘
Lorsque le sol est saturé, les grains du sol, baignant dans la nappe phréatique, sont soumis
à la poussée d'Archimède (immergés dans l’eau) et ont donc un poids déjaugé. On définit
alors le poids volumique déjaugé par :

Ƴ ’ Poids volumique déjaugé Ƴ′ = Ƴ𝑠𝑎𝑡 − Ƴ𝑤


𝑾𝒔𝒂𝒕 𝐖𝐬+Ƴ𝒘.𝑽𝒗
Avec Ƴsat : Poids volumique du sol saturé Ƴ𝒔𝒂𝒕 = =
𝑽 𝑽
4. Relations entre les paramètres
5. Les caractéristiques dimensionnelles
5.1 La forme des grains
Etant produit de la décomposition des roches sous l’action des agents atmosphériques, les
grains constituant la phase solide d’un sol peuvent prendre différentes formes qu’on peur
regrouper dans 3 grandes familles :
➢ Les grains cubiques/sphériques : c’est le cas des sols grenus (Fig. 2)

Fig.2 Différentes formes des


grains cubiques /sphériques

➢ Les grains en plaquettes : cas des sols fins (argiles)


➢ Les grains en aiguilles

5.2 La dimension des grains


Selon la grosseur ou la dimension des grains solides composant le sol on adopte les
dénominations suivantes :
Argile d<2µm
Limon 2µm<d<20µm
Sable fin 2µm<d<0,2 mm
Sable grossier 0,2 mm<d<2mm
Gravier 2mm<d<20mm
Cailloux d>20mm
La dénomination du sol selon la dimension des grains peut être résumée dans deux grandes
catégories de sol, à savoir, les sols fins et les sols grenus (Fig.3)

Fig.3 dénomination selon la dimension des grains solides


➢ Les sols fins : ce type de sol se caractérise par
- Une cohésion en raison des forces de frottement d’attraction intergranulaires : ces
frottements et interactions sont dépendants de la teneur en eau
- Un comportement régi par sa teneur en eau (états solide, plastique et liquide)
- Les frottements et forces d’attraction entre les grains dépendent de la forme, de l’angularité,
de la compacité et de l’effet de surface des grains.
- Résistance à la traction et au cisaillement
- Imperméables et gélifs
- Sensibles à l’eau (gonflement, retrait)
➢ Les sols grenus (Pulvérulents) : contrairement aux sols fins, cette catégorie de sol
se distingue par :
Une insensibilité à l’eau : La teneur en eau n’a pas d’influence sur les forces de frottement
intergranulaires
- Absence de cohésion,
- Un comportement régi par les propriétés du squelette solide
- Perméabilité
- Aucune résistance à la traction
- Résistance au cisaillement
Dans la réalité les sols sont constitués d’un mélange de particules de différentes
dimensions, soit un état intermédiaire entre les sols grenus et les sols fins.

Sable grossier Sol argileux


5.3 La granulométrie
Les grains constitutifs d'un sol ont des dimensions variables allant de quelques
micromètres à quelques dizaines de centimètres. L’analyse granulométrique permet de
déterminer la distribution massique des grains suivant leurs calibres. La courbe
granulométrique représente la répartition en pourcentage des grains solides selon leurs
dimensions. Pour la séparation des particules deux types d’essais sont envisageables selon
le sol à tester :
- Par tamisage (par voie humide ou sèche) en fonction de la maille du tamis pour les grains
de diamètre d> 80 µm
- Par sédimentométrie pour les éléments de diamètre d ≤ 80μm.
Ces deux essais seront détaillés dans les chapitres consacrés aux essais d’identification des
sols.
Les résultats de ces deux essais sont reportés sur un diagramme semi-
logarithmique (Fig.4) :
En abscisse : le diamètre ou diamètre équivalent des particules.
En ordonnée : le pourcentage en poids du tamisat cumulé
Fig.4 Exemple de courbe granulométrique
Les classes granulaires
La classe granulaire d’un sol est désignée par d/D, où :
D : la dimension de la maille laissant passer 95% du matériau
D : la dimension de la maille pour laquelle le refus dépasse 90%
Coefficient d’uniformité et de courbure
Soit Dx la dimension de grain correspondant à x % en poids de tamisât (Fig. 4).
Pour caractériser la granulométrie d'un sol on peut déterminer les rapports suivants :
𝐷60
- Le coefficient d’uniformité de Hazen: Cu=
𝐷10

Cu<2 la granulométrie est dite uniforme ou serrée


Cu>2 la granulométrie est dite étalée
(D30)2
- Le coefficient de courbure : Cc= D10D60 Pour 1 < Cc < 3 la granulométrie est dite bien

étalée (sol bien gradué).


Suivant la forme de la courbe granulométrique, on dira que la granulométrie est étalée ou
serrée, continue ou discontinue, bien graduée ou mal gradué.

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