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Chap. 1 – Propriété physique des sols.

1.1 – Introduction générale.


La terre est recouverte d’une couche plus ou moins solide de roches basaltiques et
granitiques d’une épaisseur de 10 à 40 km. Au dessus se trouve le sol. Il s’agit d’une mince
couche d’épaisseur variable de matériaux non consolidés à cause des effets géologiques tels
que les altérations qui provoquent la désintégration des roches en petites particules.
L’altération physique comprend le gel et dégel, variation de température, et activité humaine,
animale ou végétale. Comme altération chimique on site l’oxydoréduction et la carbonatation.
On peut considérer l’érosion autant qu’une altération mécanique.
En géotechnique, une roche est un agrégat naturel massif de matière minérale. En géologie, on appelle
roche tout élément constitutif de l’écorce terrestre. Cela recouvre donc les roches au sens
géotechnique, mais aussi le sol, le pétrole, l’eau des nappes, etc.

1.2 Objet de la mécanique des sols.


La mécanique des sols est l’application des lois mécaniques et hydrauliques au matériau
sol. Comparé aux nombreux autres matériaux étudiés en mécanique, les bétons, les aciers, les
plastiques, le bois..., le sol présente deux originalités. C’est tout d’abord un milieu discontinu
qu’il faudra donc étudier à la fois dans sa globalité et dans sa composition élémentaire.
D’autre part, c’est un matériau triphasique formé de grains solides, d’eau et d’air. Nous
verrons que les phases non solides jouent un rôle fondamental.
L’étude des caractéristiques physiques et chimiques des sols a montré sa grande utilité
pour la prédiction ou l’interprétation du comportement du sol. La majorité de ces propriétés
sont déterminées par des essais au laboratoire ou sur site.
Structure des sols
Le sol est un matériau constitué de particules. Les dimensions de ces particules peuvent
être uniformes ou variées allant des cailloux de 10 cm et s’étendant jusqu’aux particules fines
de moins du micron. Autre que la grosseur des grains, les particules possèdent d’autres
caractéristiques telles que forme, texture et structure élémentaire.
Grosseur des grains
Lorsque le sol est constitué de grains de dimensions variables, l’analyse granulométrique
(voir ci-dessous) permet d’étudier la répartition des particules selon leurs grosseurs.
Toutefois, on peut commencer par une description grossière à l’œil nu (Tab. 2.1).
Forme.
Il s’agit de la description de la forme géométrique du grain (Fig. 2.1).
Propriété Graviers, Sables Silt Argiles

Gros grains, visibles à Grains fins Grains fins


Grosseur
l'œil nu invisibles à l'œil nu invisibles à l'œil nu

Granulaire Granulaire
Cohérents
Caractéristiques Pulvérulents Pulvérulents
Plastiques
Non plastiques Non plastiques

Effet de l'eau Peux d'importance Important Très important

Effet de la distribution Sans grande Sans grande


Important
granulométrique importance importance

Tab. 2.1: Propriétés texturales des sols.

Structure élémentaire
Les particules de toutes dimensions et toutes formes s’arrangent dans le sol pour former
des structures variées. Les particules des sols à gros grains ont un arrangement élémentaire de
sorte que chaque grain est solidement installé entre ses voisins telles les structures
élémentaires extrêmes (la plus compacte et la plus lâche), structure dense, structure lâche et
structure en nid d’abeille (Fig. 2.2).

Fig. 2.1 : Quelques formes typiques de grains grossiers

Fig. 2.4: Différents arrangements de plaquettes d'argile (d'après introduction à la géotechnique)

1.3. - Caractéristiques physiques des sols.


Le sol étant composé de 3 phases : solide, liquide (eau), gazeuse (air), on définit les
volumes et les masses du modèle élémentaire de sol (Fig.2.1).
Fig. 2.1 Schéma des 3 phases du sol

Pt : Poids total du sol V : volume total du sol


Pa : Poids de l'air Va: volume de l'air
Pw : Poids de l'eau Vw: volume de l'eau
Ps: Poids des grains Vs: volume des particules solides
Vv: volume des vides

Les différents poids volumiques ont les définitions suivantes :


- Poids volumique total du sol en kN/m3) = Pt/Vt

- Poids volumique des particules solides en kN/m3) s= Ps/Vs

- Poids volumique du sol sec en kN/m3) d = Ps / Vt


(2 phases seulement : solide + air)
- Poids volumique de l'eau en kN/m3) w = Pw / Vw

- Poids volumique du sol saturé en kN/m3) sat = Pt / Vt

- poids volumique du sol déjaugé) '= sat - w

La masse de l'air est négligée et prise égale à 0.

Pour obtenir les poids volumiques, nous multiplions les masses par l'accélération de la
pesanteur g =9,81m/s2 pour ce qui nous concerne P = m g. Pour simplifier les calculs on
prendra généralement g = 10m/s2. On exprimera les poids volumiques en kN/m3.
Enfin les densités sont les rapports d'une masse volumique rapportée à celle de l'eau

= / w, elles s'expriment donc sans unité.


Teneur en eau
C’est le rapport du poids de l’eau au poids de la matière sèche.
W= Pw/Ps

Degré de saturation.
C’est le rapport du volume occupé par l’eau au volume total des vides.

Sr = V w / V v Sr Etat du sol
0 Sec
1 – 25 Peu humide
25 – 50 Humide
50 – 75 Très humide
100 saturé

Indice des vides


C’est le rapport du volume des vides au volume des grains solides.

e = Vv / V s

Porosité
La porosité est le rapport du volume des vides (eau et air) au volume total du sol.
n = Vv / Vt
Cette définition aboutit aux relations

e = n / 1- n et n = e / 1+e

Compacité
Dans un volume égal à l’unité, les grains solides occupent le volume 1- n dit compacité.

c=1–n
Relation entre les paramètres physique du sol.

Densité relative ou indice de densité


Elle est définie par l’expression

Id = emax – e / emax – emin

où emin : est l’indice des vides correspondant à l’état le plus compact.


emax : est l’indice des vides correspondant à l’état le plus lâche.
e : est l’indice des vides du sol en place.

L’indication de l’indice de densité permet d’avoir une idée sur l’état de tassement d’un sol
donné : Id = 0 pour l’état le plus lâche (e = emax) et Id = 1 pour l’état le plus compact
(e = emin).

1.4. - Analyse granulométrique.


Elle se fait par tamisage par voie sèche après lavage pour les sols dont les éléments
sont supérieurs à 80mm (NF P94-056) et par sédimentation pour les éléments inférieurs ou
égaux à 80mm (NF P94- 057).
L'analyse granulométrique du sol jusqu'au diamètre de 80 mm se fait en utilisant une série
de tamis (NF P 94-056)
Fig. 1.4. Refus dans les différents tamis
La granularité est exprimée par une courbe granulométrique qui donne la répartition
de la dimension moyenne des grains, exprimée sous forme de pourcentage du poids total du
matériau. Elle est tracée en diagramme semi-logarithmique avec :
- en abscisse, le logarithme de la dimension des ouvertures des tamis en valeurs
croissantes ;
- en ordonnée, le pourcentage, en poids du matériau total, de la fraction du sol dont les
grains ont un diamètre moyen inférieur à celui de l'abscisse correspondante (passant).

Argile limon Sable Gravier Cailloux


Tamisats cumulés (%)

2 m 60 m 2 mm 60 mm 200
mm

Fig. 1.5 Courbe granulométrique


d10 0,14mm
d30 0,55mm
d50 1,35mm

d60 1,94mm
d90 6mm
dmax 20mm
< 8µm 4%

<2mm 66%

CU 13,8
CC 1,11

On détermine en particulier
- la dimension des plus gros éléments dmax ;
- le pourcentage de tamisat à 2mm, à 80mm ;
- les dimensions dN pour N fixé (N en pour cent désigne la dimension des grains dont le
pourcentage N est de dimension inférieure ou égale à d) ;
- le facteur d'uniformité de Hazen CU = d60 / d10 ;
- le facteur de courbure : CC = (d30)² / (d10.d60) ;
- d10 : diamètre efficace.

L'analyse granulométrique du sol pour les particules de sol inférieures ou égales à


80 mm se fait par sédimentation (NF P94-057) (Fig. 2.6)
La méthode utilise le fait que dans un milieu liquide au repos, la vitesse de décantation
des particules fines est fonction de leur dimension. La loi de Stokes donne, dans le cas de
grains sphériques de même masse volumique que les particules de sol, la relation entre le
diamètre des particules et leur vitesse de sédimentation. Par convention, cette loi est
appliquée aux particules de sol pour déterminer leurs diamètres équivalents.
C'est une hypothèse forte puisque les particules d'argile se présentent sous forme de
plaquettes et non pas sous forme de grains sphériques.
1.5. - Classification Des Sols
La classification d'un sol consiste à regrouper les sols qui ont une nature, un état, un
comportement similaires par rapport à une application géotechnique particulière :
géotechnique routière fondations, génie parasismique…

La classification géotechnique des sols des LPC


Elle est adaptée de la classification LPC , elle est basée d'une part sur l'analyse
granulométrique pour les sols à matrice grossière et d'autre part sur les limites d'Atterberg
pour les sols à matrice fine ou pour la partie fine des sols grenus.
Symbol
Définitions Conditions Appellations
es
L.P.C.
CU = D60 < 4 D10
et Grave propre bien
Moins de Gb 1 < CC = (D30)² < 3
Plus de 50% graduée
5% D10 . D60
des éléments
d’éléments
Graves > 80µm ont < 80µm Une des conditions Grave propre mal
un diamètre Gm
de Gb non graduée
> 2mm
satisfaite
Plus de 12% Grave
GL Limites d’Atterberg au-
d’éléments limoneuse
dessous de A
< 80µm
GA Limites d’Atterberg au-dessus Grave argileuse
de A
CU = D60 > 6 D10
et Sable propre bien
Moins de Sb 1 < CC = (D30)² < 3
Plus de 50% gradué
5% D10 . D60
des éléments
d’éléments
Sables > 80µm ont
< 80µm Une des conditions Sable propre mal
un diamètre Sm
de Sb non gradué
> 2mm
satisfaite
Plus de 12% SL Limites d’Atterberg au- Sable limoneux
d’éléments dessous de A
< SA Limites d’Atterberg au-dessus Sable argileux
80µm de A
Si 5% d’éléments < 80µm < 12%, on utilise un double
symbole
Les limites d'Atterberg.

Les limites d'Atterberg sont effectuées sur le seul mortier (diamètre des grains
inférieur à 400 m). La limite de liquidité est déterminée soit à la coupelle de
Casagrande , soit au pénétromètre à cône.

La limite de liquidité déterminée à la coupelle de Casagrande wL est par convention


la teneur en eau pondérale du sol pour laquelle l'entaille pratiquée dans l'échantillon se
referme de 10 mm sous 25 coups appliqués à une vitesse normalisée.
Selon la valeur de la teneur en eau, les propriétés mécaniques d’un sol fin évoluent
depuis celle d’un solide (w faible) jusqu’à celle d’un liquide (w élevé). Entre ces deux
états, pour les teneurs en eau moyennes, le sol présente des propriétés plastiques, c'est-
à-dire qu’il est capable de se déformer rapidement et considérablement sans se casser,
se fendiller ou changer de volume et sans présenter de déformation réversible notable.

– Détermination de la limite de liquidité : méthode de la coupelle

Les caractéristiques sont complétées par :


- L’indice de plasticité : « Ip = wL – wp »
avec w : la teneur en eau à l’état naturel.

- L’indice de Liquidité : « IL = »

- L’indice de consistance : « Ic = »
- Si Ic > 1, le sol est à l’état solide. W Etat du sol
0 - WR Solide sans retrait
Si 0 < Ic <1, le sol est à l’état plastique. WR – WP Solide avec retrait
Si Ic < 1, le sol est à l’état liquide. WP – WL Plastique
WL Liquide
L'indice de consistance IC situe la teneur en eau wnat par rapport aux limites d'Atterberg.
Indice de plasticité (%) Qualificatif
IP < 12 non plastique
12 < IP < 25 peu plastique
25 < IP < 40 plastique
IP > 40 très plastique
- Qualificatif de la fraction du sol constituée d’éléments inférieur à 400µm en
fonction de l’indice de plasticité.

- abaque de plasticité de Casagrande.

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