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4 Propriétés Physiques du sol


Les Constituants du sol (minéraux, matière organique, eau et air) ne sont pas simplement mélangés au
hasard, mais forment un corps de sol organisé (pédon → figure 1) de structure définie et de propriétés
physiques et chimiques distinctives. Ces propriétés, bien qu’elles résultent en partie des constituants
individuels, sont spécifiques au système intégré du sol – le pédo-système. Les propriétés résultantes
des différents sols déterminent leurs réactions à l’environnement et à l’utilisation du sol.

2.1- Taille et texture des particules

La taille des particules représente la texture du sol. C’est une combinaison de minéraux primaires et
secondaires de tailles différentes. Les particules ≥2 mm sont appelées fragments grossiers et
constituent la fraction grossière. Les particules <2 mm constituent la fraction terre fine. La classification
des fractions granulométriques est indiquée au tableau 4.1.
La terre fine est constituée de particules dont le diamètre est inférieur à 2 mm. Les plus fines de ces
particules sont floculées et agrégées entre elles par des ciments, notamment par la matière organique.
Au laboratoire on détruit la matière organique pour séparer les différents éléments minéraux entre eux.
On peut alors déterminer les proportions des différentes classes granulométriques qui composent la
terre fine.
Tableau 4.1 Classification et caractérisation des fractions granulométriques (Directives de la FAO 2006).
Diamètre équivalent
Dénomination Symbole
mm μm
≥200 Rochers
200–63 Pierres
Fraction
63–20 Gravier grossier Grossière
20–6.3 Gravier moyen
6.3–2 Gravier fin
2000–630 Sable grossier}
2–0.063 630–200 Sable moyen Sable
200–63 Sable fin
63–20 Limon grossier
0.063–0.002 20–6.3 Limon moyen Silt Fraction de terre
6.3–2.0 Limon fin fine
2.0–0.63 Argile grossière}
<0.002 0.63–0.2 Argile moyenne Argile
<0.2 Argile fine

Le nombre de particules par unité de poids et leur surface spécifique (par unité de poids) augmentent
fortement à mesure que le diamètre des particules diminue (tableau 4.2, Figure 4.1 et 4.2). Les
fractions à grain fin ont donc une plus grande surface active que les fractions à grain grossier
(particulièrement important pour la fixation de l’eau et les éléments nutritifs).
Tableau 4.2 Relation entre la taille des particules, le nombre de particules et la surface spécifique (en supposant des particules
sphériques).
Fraction Nombre de
granulométrique particules Surface spécifique
cm2/g
μm par g
2000–200 5 · 102 20
200–20 5· 105 200
20–2 5 · 108 2000
2–0.2 5 · 1011 20000 = 2 m2
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Figure 4.1 Surface et taille des particules. Considérons un cube de 1,3 g de 8 mm sur un côté (a). Le cube comporte six
faces d’une surface totale de 384 mm2 (6 faces • 64mm2 par face) ou d’une surface spécifique de 295 mm2/g (384/1,3). Si
ce cube était découpé en cubes plus petits de seulement 2 mm de chaque côté (b), la même masse serait maintenant
présente sous forme de 64 (4 × 4 × 4) cubes, chacun de 24 mm2 de surface (6 faces × 4 mm2 par face) pour une surface
totale de 1536 mm2 (24 mm2 par cube × 64 cubes), soit une surface spécifique de 1182 mm2/g (1536/1,3). C’est quatre fois
plus de surface que le grand cube unique. La courbe (c) explique pourquoi presque tout le pouvoir d’adsorption, le
gonflement, la plasticité, la chaleur de mouillage et d’autres propriétés liées à la surface sont associés à la fraction argileuse
dans les sols minéraux. (Diagram courtesy of Ray R. Weil)

Figure 4.2 La surface spécifique est inversement proportionnelle à la taille des particules du sol

Les particules donnent au sol des caractères qui dépendent en grande partie de leur taille. Les sables
grossiers n’adhèrent pas les uns aux autres et, s’il y en a beaucoup, le sol est alors perméable. Quand
les éléments très fins sont majoritaires ils constituent une masse continue, surtout à l’état humide et le
sol est alors imperméable. La plasticité, la cohérence, la stabilité des agrégats et bien d’autres
caractères, dépendent des proportions des différentes classes granulométriques du sol. C’est ce qui
permet de définir la texture d’un sol. Pour cela, on utilise une méthode graphique (Figure 4.3 - triangle
isocèle avec trois pôles : les sables, les limons et les argiles).
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Figure 4.3 Classes de texture du sol selon la FAO (2006).

a- Les sables

Ils se comportent comme des particules individuelles. Ils ne sont pas collants lorsqu'ils sont humides.
Donc, ils ont une faible capacité de rétention d'eau. Ils sont bien drainés et aérés. Ils ont des formes
irrégulières. En fonction de la densité des minéraux, on sépare deux fractions dans les sables : les
minéraux lourds (d > 2,9) et les minéraux légers (d < 2.9).
 Les minéraux lourds. Ce sont les plus résistants aux attaques des agents de la pédogenèse. Ce
sont donc des témoins et des résidus du matériau originel du sol. On détermine le pourcentage
de chaque espèce minérale et on peut construire des graphiques ou des tableaux
correspondant au spectre de la répartition des minéraux lourds de la fraction sableuse.
 La morphoscopie. C’est l’étude de l’aspect extérieur des minéraux. On s’adresse surtout aux
quartz, qui, étant très durs et très nombreux, gardent les traces d’usures auxquelles ils ont été
soumis très longtemps. La forte résistance du quartz à l’altération en fait un enregistreur des
actions physiques et chimiques auxquelles il a été soumis.
 Les minéraux légers. Ce sont surtout des quartz mais aussi des feldspaths, des micas et des
feldspathoïdes. Ce sont des minéraux très importants car ils constituent une réserve de potasse
ainsi que d’autres ions (Na, Ca, Fe, Mg, etc.) dans le sol.

b- Les limons

Ils sont constitués des mêmes minéraux que les sables principalement composés de SiO2. Ils sont
qualifiés parfois comme des « microsable » avec des formes irrégulières et diversifiées. Mais leur
rapport surface/volume est plus grand et l’altération fait disparaître les limons assez rapidement. Dans
les très vieux sols des régions à climat lixiviant, la teneur en limons est très faible. Ils peuvent être
incrustés d’un film très fin d’argile induisant une certaine plasticité, la cohésion et la sorption.

c- Les argiles

L’argile granulométrique est une fraction minérale du sol comportant des particules dont le diamètre
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est inférieur à 2 μm. Nous appelons aussi un sol " une argile " quand la terre fine présente une texture
avec des proportions supérieures à 40 % en argile minéralogique. Enfin, si une roche a une teneur
élevée (plus de 40 %) en argile granulométrique, on la qualifie aussi d’argile (Figure 4.4).
Les minéraux argileux ont une importance capitale dans le sol. Elles constituent en effet la partie du sol
qui migre facilement, qui gonfle et se rétracte en fonction de l’humidité. Elles ont une surface spécifique
très élevée. La surface spécifique des argiles fins est 10.000 fois celle des sables fins. Ceci leurs confère
la propriété de fixer provisoirement certains éléments chimiques indispensables aux plantes. D’autre
part, les argiles sont les formes stables de la matière minérale silicatée dans les conditions physico-
chimiques du sol. A l’état humide, elles sont plastiques et dures à l’état sec.

Figure 4.4 Relation entre la granulométrie et la nature des minéraux. Proportion des argiles minéralogiques au sein de
la fraction granulométrique
La distribution granulométrique et la classe de texture sont étroitement liées à l’état de l’eau, de l’air et des
éléments nutritifs, Ils influencent fortement l’enracinement et la maniabilité d’un sol. La texture du sol (et
d’autres propriétés du sol) influence fortement la fertilité du sol.
Sol sableux : bonne conductivité de l’eau, faible capacité de rétention d’eau, faible capacité d’eau disponible
pour les plantes, bien aéré, généralement faible état en éléments nutritifs, faible capacité d’adsorption,
bonne enracinement, facilité d’utilisation.
Sol argileux : faible conductivité de l’eau (drainage), capacité élevée de rétention d’eau, faible capacité en
eau disponible pour les plantes, faible aéré, état nutritionnel généralement élevé, capacité d’adsorption
élevée, enracinement difficile, faible maniabilité.
Sol limoneux : intermédiaire entre sol sableux et argileux, grande capacité en eau disponible pour les plantes.
Les sols défavorables sont ceux dans lesquels l’une des classes granulométriques domine fortement (S, Si, C
– Figure 28), Les sols favorables sont ceux dont la distribution mixte granulométrique est mixte (par exemple
le limon, figure 28).

2.2- Structure du sol

La structure du sol résulte de la disposition des constituants minéraux et organiques et des relations entre
les composants solides et l’espace interstitiel (Figure 4.5 et 4.6). Le volume sans matière solide (le volume
des pores) est rempli de proportions variables d’eau et d’air.
La disposition des solides et des pores détermine en grande partie la dynamique de l’eau, de l’air et de la
température, l’état des éléments nutritifs, le volume d’enracinement et la maniabilité du sol, ainsi que les
processus de translocation impliqués dans la formation du sol et les fonctions de filtrage, de tampon et de
transformation.
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Figure 4.5 Composition et structuration des mottes avec des macropores et des micropores

Figure 4.6 Composition des agrégats et des micro-agrégats

a- Types de structure du sol

La structure du sol dépend de la façon dont les particules de sol sont assemblées et, si elles sont
cimentées, de la manière dont elles sont cimentées. Il existe quatre organisations structurelles de base:

b.1- Structure mono-grain

Les particules de sol se présentent sous forme de particules isolées, sables à grain unique.

b.2- Structure Massive:

C’est lorsque les particules du sol sont maintenues ensemble de manière dense, par exemple les
particules d’argile et de limon, grains minéraux, qui sont cimentés par le carbonate de calcium, l’acide
silicique colloïdal, les oxydes et hydroxydes de fer et d’aluminium, la matière organique en
décomposition ou les minéraux argileux dans une zone d’accumulation.
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b.3- Agrégats formés par assemblage

Particules minérales et organiques qui forment des agrégats, dont la taille et la forme sont
extrêmement variables (Figure 4.7 et 4.8):
o Structure granulaire : arrondi, avec de la matière organique, de nombreux pores ronds sont
présents dont la plupart est <10 mm de diamètre, et sont le résultat des moulages de vers de
terre.

b.4- Aggrégats formé par ségrégation

Les particules sont liées entre elles à la suite de processus de ségrégation tels que le séchage et le
rétrécissement des minéraux argileux. Les peds ont peu de pores et présentent une gamme de formes
et de tailles différentes :
o Structure en bloc : polyédrique, presque équidimensionnel,
 Bloc fin de 1–10 mm,
 Bloc grossier >10 mm de diamètre
 Bloc angulaire : surfaces planes, angles vifs
 Bloc subangulaire : surfaces irrégulières, angles arrondis
o Structure planaire ou en feuillet : dimensions horizontales > dimensions verticales

a b

c d
Figure 4.7 Forme des agrégats (A)
globulaire polyédrique, (B) et (C)
prismatique, (D) sable sans structure, (E)
planaire. (a) prismatique, (b) polyédrique,
(c) globulaire, (d) granulaire.

b- Le développement de la structure des agrégats du sol

Le développement de l’agrégation est contrôlé par des agents suivants :


Processus physico-chimiques
 La floculation de l'argile par des cations multivalents, Ca, Fe
 Formation de micro-agrégats provenant d'argile et de colloïdes organiques (humus)
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 Réduction/augmentation de la taille selon les phases sec/humide conduisent à des liaisons


des micro-agrégats plus fortes
 Les cycles de gel/dégel favorisent l’agrégation.

Processus biologiques
 Les moulages produits par les terriers et les activités de vers de terre
 Enchevêtrement de particules par les réseaux collants de racines et hyphes
 La production de colles organiques par des micro-organismes
 Les produits collants des mycorhizes (champignons).
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Figure 4.8 Les différents types de structures dans les sols minéraux. Leur emplacement typique est suggéré. Les dessins
illustrent leurs caractéristiques essentielles et les photos indiquent à quoi ils ressemblent in situ. Pour l’échelle, notez le
crayon de 15 cm de long en (e) et la lame de couteau de 3 cm de large en (d) et (f).

2.3- Densité des particules et densité apparente

Densité des particules (Dp) : est la masse par unité de volume à l’exclusion des espaces interstitiels. La
densité particulaire de la matière minérale des sols varie de 2,60–2,75 g/cm3 avec une moyenne de
2,65 (la densité du quartz) (Figure 4.9 et 4.10).
La densité particulaire des substances organiques est variable et souvent autour de 1,4 g/cm3. En
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raison des différentes combinaisons de minéraux et de substances organiques, la densité des


particules varie, en particulier avec la teneur en matière organique, mais pour une couche arable de
teneur modérée en matière organique, les valeurs se situeront entre 2,4 et 2,65.
La densité apparente (Da) est la densité d’un sol sec, y compris les espaces interstitiels. Da des sols
minéraux secs varie de 1,1 à 1,8 g/cm3. La plupart des sols minéraux ont des Da de l’ordre de 1.3 à
1,5 g/cm3 tandis que les sols organiques (tourbe) peuvent avoir une Da de 0,8-1 g/cm3. La densité
apparente des terres arables meubles, riches en humus, est inférieure à celle des sous-sols plus
denses avec peu de matière organique (Figure 4.9 et 4.10).
La densité apparente est, par exemple, nécessaire pour calculer le poids d’un sol par unité de surface à
une profondeur donnée. Par exemple, une couche de sol de 10 cm d’épaisseur avec une densité
apparente de 1,3 g/cm3 pèse 130 kg/m2 ou 1300 t/ha.

Figure 4.9 Densité apparente et densité des particules


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Figure 4.10 Densité apparente Da et densité particulaire Dp du sol. La densité des particules décrit le poids des particules
solides dans un volume donné de ces particules solides, par exemple, les quatre blocs (particules) de roche solide empilés
étroitement sans espace poreux (a). La masse volumique apparente est le poids des particules solides dans un volume
donné de sol sec (qui comprend à la fois les solides et l’espace interstitiel occupé par l’air). Considérons le diagramme des
quatre mêmes blocs de roche, maintenant disposés lâchement à l’intérieur d’un cylindre pour former un « sol » qui comprend
à la fois les blocs solides et les espaces entre eux (b). Suivez attentivement les calculs et la terminologie doit être claire.
Dans ce cas particulier (c,d), la densité apparente est égale à la moitié de la densité des particules et la porosité est de
50%.

2.4- Porosité

a- Volume des pores du sol

Le volume solide d’un sol est constitué de substances minérales et organiques. Le volume des pores est
différencié en pores de différentes classes de taille et de comportement :
i. Pores grossiers : diamètre moyen >10 μm, conduit l’eau percolante (10–50 μm lentement, >50 μm
rapidement). Une fois que l’eau a percolé à travers le sol, ceux-ci sont remplis d’air.
ii. Pores de taille moyenne : 10–0,2 μm, retenir l’eau liée qui est disponible pour les plantes. Ils sont
remplis d’air, lorsque le sol est séché.
iii. Pores fins : <0,2 μm, retenir l’eau liée qui n’est pas disponible pour les plantes. Ne contenez l’air que
lorsque le sol est fortement séché.
En réalité, le système des pores est un continuum.
La figure 4.11 donne un aperçu de la distribution des pores dans un sol. Le volume des pores des sols varie
entre 30 et 65 % du volume total, en fonction de la texture du sol, de la proportion et de la nature des
substances organiques et inorganiques et des interactions entre les composants minéraux et organiques.
Le volume des pores est plus élevé dans les parties supérieures du sol.
La distribution granulométrique influence la porosité : Si les grosses particules dominent, le sol a un faible
volume total de pores, mais de nombreux pores grossiers. Les particules plus fines donnent un grand
volume total de pores mais de nombreux pores fins.
Teneur en matière organique : La matière organique est très poreuse et augmente toujours le volume
des pores. La matière organique mal décomposée a un volume de pores plus élevé que la matière
fortement décomposée.
Les types de structure du sol varient selon la taille des particules et la teneur en matière organique.
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Figure 4.11 Biopores formés par les organismes du sol. (Gauche) Les horizons supérieurs d’un Ultisol boisé sont
traversés par de vieux canaux racinaires d’arbres dans lesquels les racines d’origine des arbres se sont décomposées
depuis longtemps. Les canaux sont bordés de matière organique noire et servent d’autoroutes pour la croissance
actuelle des racines. (À droite) Des terriers de vers de terre dans l’horizon Bt (60 cm de profondeur) d’un Inceptisol
gérés avec des cultures de couverture et des techniques sans labour. Des matières organiques riches en nutriments
tapissent les terriers, qui servent à fournir un accès facile à l’eau du sous-sol pour ces racines de poivrons.

Les paramètres critiques pour les fonctions écologiques du sol ne sont pas les proportions entre le
volume solide et le volume des pores (ou le volume absolu des pores), mais plutôt le volume des pores
grossiers, de taille moyenne et fins qui peuvent être remplis d’eau ou d’air, et la continuité de ces pores.
Le meilleur rapport solides/pores est de 1:1, de pores grossiers (capacité d’air) à la somme des pores de
taille moyenne et fine (capacité du champ), il est de 2:3.
Un sol sans structure n'a quasiment pas de porosité : elle est très faible, ce sont quelques vides créés par
l'assemblage des grains, on parle de porosité texturale. Cette porosité texturale est surtout de la
microporosité (<0,08mm).
L'agrégation par liaison des colloïdes, l'activité biologiques (racines, faune...), le climat (humectation,
dessiccation) vont créer une porosité structurale qui est surtout d'origine biologique.
Cette porosité structurale est à la fois de la microporosité (< 0,08 mm : chenaux de radicelles, de
mycéliums...) et surtout de la macroporosité (0,08 à 5 mm)
L’augmentation de la densité apparente dans les sols agricoles est synonyme de diminution de la porosité
(surtout la macroporosité).
On considère qu'un minimum de 50 % porosité totale, sur l'ensemble de la profondeur exploitable par les
racines, est un seuil de bonne condition de croissance pour les plantes. La porosité des sols agricoles va
de 25 % (sols compactés) à 60% (sols bien agrégés, riche en MO, avec une biomasse importante...)
 La macroporosité permet :
- le drainage vertical des eaux,
- l'aération du sol,
- le développement racinaire
- un habitat optimal pour la faune du sol.
 La microporosité permet :
- de retenir et de stocker l'eau et sa redistribution sur le profil par capillarité.
Ces différentes formes de porosité sont établies en fonction des états de l’eau : capacité au champs et point
de flétrissement
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- La porosité correspondant à la capacité au champ : l’expression en volume de la somme eau


utile + eau liée.
- La porosité correspondant au point de flétrissement : l’expression en volume de l’eau liée.
- La capacité en air : c’est la porosité totale diminuée du volume de la capacité au champ, c’est
la macroporosité
Dans les sols sableux pauvres en humus :
- - leur porosité de type texturale est indépendante de l’état hydrique.
- - la capacité en air est beaucoup plus forte que la capacité en eau

b- L’effet de la structure du sol sur la porosité

Les structures à grain unique ont des pores plus grands que les structures massives, qui comportent
souvent de nombreux pores fins. La structure granulaire atténue les effets de la distribution
granulométrique, augmentant le nombre de pores fins et moyens dans les sables et augmentant le
nombre de pores grossiers dans les argiles. Les structures de ségrégation ont à la fois des pores fins et de
taille moyenne à l’intérieur des agrégats, mais aussi des pores et des cavités très grossiers entre les
agrégats.
Le volume optimal des pores et la distribution de la taille des pores sont fournis par une structure de sol
bien agrégée, en particulier une structure granulaire.

c- Relation de la densité et la porosité

Pourcentage du volume du sol occupé par les pores est connu comme étant la porosité
La porosité est faible dans les sables et les sous-sols compactés
La porosité est importante dans les sols à texture intermédiaire, avec une forte MO
𝐷𝐷𝐷𝐷
% 𝑝𝑝ℎ𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 = 100 × ( )
𝐷𝐷𝐷𝐷
𝐷𝐷𝐷𝐷
% 𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝𝑝 = 100 − ( × 100)
𝐷𝐷𝐷𝐷

𝐷𝐷𝐷𝐷 − 𝐷𝐷𝐷𝐷
𝑃𝑃𝑃𝑃𝑃𝑃𝑃𝑃𝑃𝑃𝑃𝑃𝑃𝑃é 𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡 = 100 × ( )
𝐷𝐷𝐷𝐷

2.4- Consistance du sol

La consistance fait référence au degré et au type de cohésion et d’adhérence de la masse du sol. Elle décrit
la résistance et la stabilité (résistance mécanique, densité de tassement) des agrégats et fragments du sol et
donc la résistance du sol à la pénétration, à la déformation et à la rupture sous une contrainte appliquée. La
consistance du sol est très importante en ce qui concerne l’enracinement, la maniabilité du sol et la résistance
à l’érosion du sol.
La consistance est l’effet additif de la distribution granulométrique, de la teneur en matière organique et du
type et de stabilité structurale du sol à une teneur en eau donnée. L’évaluation de la cohérence comprend :
Résistance à la rupture : la résistance du sol à résister à une contrainte appliquée.
Mode de rupture : le taux de changement et l’état physique que le sol atteint lorsqu’il est soumis à une
compression.
Adhésivité : capacité du sol à adhérer à d’autres objets.
Plasticité : mesure dans laquelle le sol retravaillé peut être déformé de façon permanente sans rupture
Résistance à la pénétration : capacité d’un sol confiné à résister à la pénétration d’un objet rigide de taille
spécifiée.
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La consistance est principalement déterminée par les surfaces internes du sol composées de matière
organique et d’argile et la teneur en eau.

2.5- Température du sol

La température du sol reflète le contenu en énergie thermique d’un volume donné. La température est
particulièrement importante pour la germination et la croissance des plantes supérieures, l’activité des
organismes du sol, les processus d’altération, les processus de décomposition, le développement structurel des
sols, le bilan hydrique du sol et le bilan gazeux du sol. La température du sol dépend de la chaleur reçue et de
la chaleur dissipée dans le sol, de sa chaleur spécifique et de sa conductivité thermique (Tableau 4.3).
L’apport de chaleur provient presque exclusivement du soleil. L’intensité du rayonnement incident dépend
de la latitude géographique, de la période de l’année et de l’heure de la journée, des conditions
météorologiques, de l’aspect et de l’inclinaison de la surface du sol, de la couleur du sol et du couvert
végétal. Il y a des apports de chaleur mineurs provenant de sources géothermiques et de réactions
exothermiques (oxydation) pendant l’altération, de la décomposition de MOS et de la respiration racinaire.
La perte de chaleur se produit par rayonnement de la surface du sol et par évaporation de l’eau du sol. La
quantité de chaleur perdue dépend de la période de l’année, de l’heure de la journée, de la couverture
végétale, de la couleur du sol et de la teneur en eau.
La capacité thermique est le produit de la chaleur spécifique et de la densité apparente. La chaleur spécifique
est mesurée en joules (J) et désigne l’énergie thermique nécessaire pour élever la température d’un gramme
de sol d’un Kelvin (°K) ou d’un degré Celsius (°C). La chaleur spécifique de l’eau est de 1 J, celle de l’air de
0,24 J, celle des particules minérales du sol ~ 0,2 J et celle de la matière organique ~ 0,4 J. Par conséquent,
la chaleur spécifique d’un sol est principalement contrôlée par sa teneur en eau.
La conductivité thermique est l’énergie thermique en J transférée en 1 s sur une distance de 1 cm sur une
surface de 1 cm2 à un gradient de température de 1°K. La conductivité thermique d’un sol est fortement
influencée par la teneur en air car la conductivité thermique de l’air n’est que de 1/20 de celle de l’eau et
1/60 de celle du matériau solide du sol. En effet, l’air est un isolant thermique.
Le bilan thermique (gain et perte), la capacité thermique et la conductivité thermique donnent lieu à des
courbes de température du sol distinctes qui dépendent de la période de l’année et de l’heure de la journée,
et présentent des maximas de température en été et au milieu de la journée. La température des couches
superficielles du sol varie considérablement plus que dans les sous-sols respectifs, et il y a un décalage
marqué entre les changements de température de surface et de sous-sol. Les sols humides (capacité
thermique élevée) se réchauffent plus lentement que les sols secs et, par conséquent, ils se refroidissent
également plus lentement.
Tableau 4.3 Conductivité thermique des composantes granulométriques du sol
Type de roche Conductivité Capacité thermique
thermique λ volumétrique ρC
(W/mK) (MJ/m³K)
Sable sec 0.3 1.3 – 1.6
Sable saturé d'eau 1.7 2.2 – 2.9
Argile/limon sec 0.4 1.5 – 1.6
Argile/limon saturé 0.9 1.6 – 3.4
d'eau

2.6- Couleur du sol

La couleur du sol est largement utilisée pour identifier les sols (par exemple les chernozems, les cambisols,
les podzols) et les horizons du sol (par exemple les horizons riches en humus, les horizons tachetés, les
horizons blanchis). La couleur du sol influence la température du sol, car les sols sombres absorbent plus de
rayonnement solaire.
La couleur est décrite par (Figure 4.13):
Teinte : composition spectrale, par exemple brun rougeâtre, brun jaunâtre

Valeur : étendue du noir et blanc, par exemple brun foncé, brun clair
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Chroma : saturation de la couleur, par exemple brun fort.

Une description précise des couleurs est obtenue en utilisant des nuanciers standard, par exemple celui de
Munsell, dans les sols humides et secs. Parce que les sols humides réfléchissent moins la lumière que les sols
secs, les sols humides semblent généralement plus foncés et leurs couleurs sont plus intenses.
La couleur du sol est principalement causée et déterminée par la matière organique du sol et les composés
de Fe et de Mn (Figure 4.12):.
 La matière organique assombrit la couleur du sol proportionnellement à sa teneur et à son degré de
décomposition et produit des couleurs noires, brunâtres ou grises.
 Les composés oxydés de Fe et de Mn donnent des couleurs de sol distinctives rouges, oranges,
brunes, brun noirâtre ou noir brunâtre.
 Les composés de Fe réduits (silicates, carbonates, phosphates, sulfures) donnent aux sols des
couleurs verdâtres, jaunâtres, bleuâtres ou grises à noires.
 Les couleurs claires du sol indiquent l’absence de matière organique et de composés colorés Fe et
Mn dans les sols, où la minéralogie est dominée par le quartz (incolore) et les silicates primaires et
secondaires de couleur pâle (tableau 4).
 L’abondance des carbonates (calcium, magnésium) confère au sol une couleur plus claire.

Figure 4.12 La couleur du sol donne une idée sur la présence de la matière organique, la composition chimique et
minéralogique et l’état d’oxydation du fer.
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10

Figure 4.13 La charte de Munsell utilisé pour standardiser la couleur du sol. La coloration sombre est un indicateur de la
présence de la matière organique

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