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Cours sciences du sol II

3- Texture du sol

La texture, avec la structure, sont 2 facteurs fondamentaux dont dépendent les

propriétés physiques du sol et en particulier, les comportements de l’air et de l’eau du

sol.

La texture concerne la composition granulométrique ie la composition élémentaire du

sol, tandis que la structure concerne la façon dont les agrégats sont agencés (mottes).

31- Particules élémentaires du sol

Ce sont les éléments du sol qui ne peuvent plus être fragmentés en éléments plus petits,

d’une façon naturelle dans l’eau.

En pédologie, on les classe conventionnellement suivant leurs diamètres :

- Argiles : Ø<2µ

- Limons : 2µ<Ø<20µ

- Sable fin :20µ<Ø<200µ

- Sable grossier : 200µ<Ø<2000µ

- Gravier : 2mm à 20mm

- Cailloux : Ø>20mm

- Les cailloux et les graviers sont les éléments les plus grossiers du sol, dont la

séparation par simple tamisage, ou même manuellement, est assez facile. Leur

proportion est sans sur la physique du sol jusqu’à une certaine limite.

- Les sables sont les éléments les plus grossiers de la terre fine, sur laquelle

porte l’analyse granulométrique, éléments dont la nature est très variable

suivant celle de la roche-mère d’où ils dérivent : quartz, feldspath, mica,

calcaire, grains ferrugineux.

- Les limons ont à peu près la même constitution minéralogique que les sables.
- Les argiles ne sont pas uniquement constitués de véritables minéralogiques,

ie des silicates d’alumines hydratés, qui ne représentent essentiellement que

les éléments au-dessous de 1µ, mais aussi de quartz très fins, des oxydes ou

hydroxydes de fer, de la silice, le tout à l’état plus ou moins colloïdal. Il y a, en

pratique, confusion entre argile pédologique et argile minéralogique vraie.

L’analyse granulométrique permet de séparer les différentes catégories de particules

d’un sol et d’en déterminer les proportions respectives.

Elle comporte plusieurs étapes :

a) Séparation au tamis des éléments gossiers, cailloux et graviers : l’analyse ne porte

que sur la terre fine,

b) Destruction des agrégats : on s’attaque aux ciments (M.O.) qui lient les particules

entre elles, en traitant à froid puis à chaud le sol par l’eau oxygénée

c) Une fois, les particules libérées, il convient de les disperser, de les mettre en

suspension.

Pour cela :

- On commence par éliminer les ions floculants des colloïdes (Ca++ et Fe+++

essentiellement) par un traitement à HCl, puis

- On remet en suspension dans l’eau, les particules en utilisant un électrolyte,

dont l’anion empêche les colloïdes électronégatifs de s’agglomérer, tandis que

le cation a un faible pouvoir de floculation (NaOH) (ou le polymétaphosphate

de sodium aussi (NaPO3)n--------> Na2P2O7

Méta phosphate Pyrométaphosphate.

d) La granulométrie proprement dite peut alors se faire. La séparation des

différentes catégories de particules repose sur leur vitesse de chute dans un

liquide, vitesse qui est fonction de leur diamètre.


La vitesse de chute d’une particule dans un liquide est proportionnelle au carré du rayon

de cette particule : V=KR2

32- Méthodes d’analyses granulométriques

321- Appréciation manuelle

Sur le terrain, on peut avoir une idée approximative de la texture d’un sol .

- Soit en prenant et en malaxant entre le pouce et le majeur, un morceau de

terre qu’on a humidifié pour sentir si c’est les sables ou les limons ou les

argiles qui dominent. C’est une question d’habitude et de pratique à acquérir

en Pédologie appliquée

- Soit en fabriquant avec la terre humide un cylindre de 3mm de diamètre

environ : si on ne peut pas fabriquer ce cylindre, la terre est sableuse ; si on

peut le fabriquer et qu’en plus, on peut obtenir une bague, la terre est

argileuse.

Naturellement, on a tous les stades intermédiaires entre ces 2 extrémités.

Au labo on peut citer d’autres méthodes que nous n’allons pas insister mais les citer

seulement pour mémoire

322- Méthode internationale par sédimentation et décantations successives

Elle consiste à utiliser les principes de la loi de Stockes, on fait des décantations

successives coupées d’homogénéisation en utilisant une hauteur et une durée de

sédimentation bien précises

323- Méthode densimétrique de Mériaux

Elle est basée sur la mesure de la densité du mélange eau-sol après dispersion des

particules

324- Méthodes des pipettes Robinson


Cette méthode s’explique par l’existence de « trains de particules » de même diamètre,

homogène tout au long de la sédimentation. En appliquant la formule de stockes, on

utilise un temps t, tel qu’à une profondeur donnée, une seule catégorie d’éléments ou 2

catégories d’éléments sont interceptées

33- Expression de la texture : diagramme des textures

On peut utiliser le diagramme de texture ci-dessous pour représenter la granulométrie

d’un sol, ie la proportion des diverses classes de particules d’un sol déterminé

Ce diagramme permet une comparaison graphique de différents sols suivant leur

granulométrie

Triangle de texture
Chacun des 3 côtés du triangle équilatéral porte une graduation de 0 à 100 et représente

une des 3 fractions : sable, limon, argile.

Ce triangle permet de définir 13 catégories de textures (classification américaine)

réparties en 4 groupes :

1- Texture argileuse avec 5 catégories :

- Sols argileux. A

- Sols argilo-limoneux Af

- Sols limono-argileux fins LaF

- Sols limono-argileux La

- Sols argilo-sableux AS

2- Texture équilibrée-terre franche avec 3 catégories :

- Sols limono-argilo-sableux LaS

- Sols limoneux L

- Sols limono-sableux Ls

3- Texture limoneuse : avec 3 catégories

- Sols limoneux fins Lf

- Sols limoneux fins argileux Lfa

- Sols limoneux très fins Ltf

4- Texture sableuse : avec 2 catégories

- Sols sableux limoneux sL

- Sols sableux S

34- Signification de la texture


Quand on parle de texture, il s’agit de l’ensemble des propriétés du sol qui résultent de

la taille de ses constituants. Il faut noter cependant que la proportion de M.O. et de

Calcium intervient également dans l’appréciation de ces propriétés.

Ces propriétés concernent la perméabilité, la facilité de réchauffement, la plasticité, la

cohésion, l’adhérence, et la résistance aux instruments aratoires.

On distingue :

- Les sols argileux : ils sont dits lourds, car ils sont difficiles à travailler,

adhérents aux instruments, compacts, imperméables, riches en colloïdes

minéraux

- Les sols sableux sont dits légers ; ils sont faciles à travailler, perméables,

pauvres en colloïdes et manquent de cohésion. Ils sont souvent désertiques si

la pluie n’est pas répartie dans l’année d’une façon satisfaisante.

- Les sols limoneux sont riches en limons qui sont des particules sans

propriétés colloïdales et qui ne peuvent donc pas jouer le rôle de ciment dans

la formation des agrégats : c’est le cas des baiboho. Malheureusement, ces

particules sont suffisamment fines pour boucher les pores, les espaces

lacunaires du sol et rendre ce dernier asphyxiant, battant.

- Les sols équilibrés ou terres franches, avec des éléments texturaux sans excès

d’aucune sorte, comportant suffisamment d’éléments grossiers et d’éléments

colloÏdaux pour former des agrégats.

- Notons que le rapport : ciments/éléments non colloïdaux (limons _sables) est

très important pour la formation des agrégats et par conséquent pour les

propriétés physiques du sol. C’est ainsi que les propriétés défavorables d’une

terre sableuse ou limoneuse seraient atténuées si cette terre était riche en

M.O.(ciment), …etc
- Bref, ces diverses propriétés du sol qui dépendent de sa texture font que

l’analyse granulométrique est un élément essentiel de la connaissance du sol

pour l’agronome.

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