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Cours d’Ecopédologie Mme Ghanem N. L3EE Chapitre II.

Les propriétés physiques du sol

Chapitre II. Les Propriétés physiques du sol


II.1. L'organisation morphologique des sols

 A partir de quelle unité débute l’organisation morphologique d’un sol ?

 Quelles sont ses différents types d’échelles ?

 A quel niveau termine l’organisation d’un sol ?

II.1.1. Les organisations élémentaires


II.1.1.1. Notion de texture
On appelle texture la résultante du mélange de terres fines et grossières dont les pourcentages
varient d’un sol à l’autre.

Tableau II.1. Échelle granulométrique de la texture du sol

Terre fine Terre grossière

Argiles Limons fins Limons Sables Sables Graviers Cailloux


grossiers fins grossiers
<2µ m 2 – 20 µ m 20 – 50 µ m 50 – 200 µ m 0.2 – 2 mm 2 – 20 mm > 20 mm
Les particules les plus intéressantes sont les terres fines. La plupart des sols se composent d'un
mélange des trois fractions, chacune ayant des effets plus ou moins marqués sur les
caractéristiques du sol naturel. L'effet de l'argile est le plus important : elle donne un sol
visqueux qui retient l'eau et les substances nutritives. Le limon rend le sol glissant. Le sable
donne un sol meuble, bien aéré et bien drainé.

a) La classe texturale
Une classe texturale est définie par la proportion des fractions granulométrique (sable, limon
et argile). On peut la déterminer :
 au toucher au terrain, mais ça reste une détermination imprécise,
 au laboratoire au moyen généralement de la pipette Robinson qui se base sur des
méthodes de sédimentation, basés sur la loi de Stock (1845).

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La détermination d’une classe texturale se fait au moyen d’une représentation graphique des
résultats de l’analyse granulométrique appelée Diagramme Triangulaire Textural (DTT). Il
existe de nombreux triangles de texture. Celui-ci représente la classification adoptée par le
département de l'Agriculture américain (USDA) (Figure II.1).

Figure II.1. Diagramme triangulaire de la texture des sols


b) Importance de la détermination de la texture du sol
La plupart des sols se composent d'un mélange des trois fractions, chacune ayant des effets
plus ou moins marqués sur les caractéristiques du sol naturel. L'effet de l'argile est le plus
important : elle donne un sol visqueux qui retient l'eau et les substances nutritives. Le limon
rend le sol glissant. Le sable donne un sol meuble, bien aéré et bien drainé.

II.1.1.2. Notion de structure


La structure du sol correspond à la façon dont les argiles et la MO et plus particulièrement
l’humus sont imbriqués dans le sol.

Seule la structure du sol peut être modifiée par ajout de MO et/ou de Ca2+. En présence de sels
minéraux (Fe/Al) et de MO les argiles forment des Complexes Argilo-Humiques (CAH).

Les argiles peuvent fixer la MO (humus) par adsorption sur/dans leurs feuillets par
l'intermédiaire des oxydes et hydroxydes d'Al et de Fe qui forment un revêtement pelliculaire.
Plus les argiles sont fins, plus la MO est retenue, et plus la minéralisation est lente.

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Les CAH s’agglomèrent en agrégats en incorporant des filaments mycéliens, du mucus


bactérien (polysaccharides) et des radicelles.

Les sols peuvent être caractérisés par trois types de structures fondamentales :

 Structure fragmentaire : Les agrégats permettent à la fois une rétention de l’eau et


des échanges chimiques avec la solution du sol et les racines. C’est la structure la plus
intéressante pour l’agriculture.
 Structure particulaire : Les particules de terre sont trop grandes et il n’y a pas
d’agrégation entre elles (la plage de sable). Sa capacité d’infiltration est très élevée
mais sa capacité de rétention très réduite, le sol est donc incultivable.
 Structure compacte : À l’opposé de la structure particulaire, les particules sont très
fines (grande proportion d’argiles) et s’agglomèrent, elle limite fortement l’infiltration
de l’eau dans le sol qui s’engorge, on le dit saturé en eau. Ce sol s’appauvrit en
oxygène et devient difficilement pénétrable par les racines.

II.1.1.3. Notions Agrégats et Micro-agrégats (Figure II.2)


La structure est l'organisation du sol est conditionnée par les colloïdes : argiles, substances
humiques et hydroxydes. Les argiles favorisent la fragmentation du sol en produisant des
fentes de retrait à la dessiccation. Elles peuvent enrober les autres particules et colmater les
pores. Elles peuvent fixer des composés organiques par adsorption sur leurs feuillets par
l'intermédiaire des oxyhydroxydes d'Al et de Fer qui forment un revêtement pelliculaire. Ces
complexes organo-minéraux (ou argilo-humiques) sont agglomérés en agrégats (macro et
micro-agrégats) incorporant des filaments mycéliens et des bactéries à polysaccharides.

Figure II.2. Structure schématique d'un macro-agrégat (A) et micro-agrégat (B).

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II.1.2. L’horizon pédologique


Un horizon est une couche du sol, homogène et parallèle à la surface.

On décrit un horizon en fonction de son épaisseur, de sa composition granulométrique


(argiles, limons, sables, cailloux), de son degré d'altération de la roche-mère, de son acidité...

L'ensemble des horizons constituent le profil de sol ou Solum (Figure II.3).

Figure II.3. Les différents horizons d’un profil de sol

Les différents horizons d’un profil du sol sont :

 Les horizons humifères : sont les horizons les plus riches en êtres vivants.
 O, comprenant la litière et les matières organiques en cours de transformation.
Si la terre est assez riche et exploitable, on parle de terre arable.
 OL - litière. La litière comprend l'ensemble des débris bruts (restes de bois, de
feuilles et de fleurs fanées).
 OF - horizon de fragmentation (parfois appelé à tort horizon de fermentation).
La température et l'humidité y sont optimales, en raison de l'isolation fournie par
la litière.
 OH - horizon humifié. Cet horizon est composé quasi exclusivement de matière
organique morte transformée par les organismes du sol.
 L’horizon mixte A : composé d'éléments minéraux et d'humus. Sa structure dépend
de l'incorporation plus ou moins rapide de l'humus. Les horizons minéraux sont les
moins riches en organismes vivants.
 L’horizon lessivé E : Il est drainé par l'eau qui s'infiltre, ce qui le rend pauvre en ions,
en argiles, en composés humiques et en hydroxydes de fer et d'aluminium.

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 L’horizon d'accumulation B : Horizon intermédiaire apparaissant dans les sols


lessivés. Il est riche en éléments fins ou amorphes (argiles, hydroxydes de fer et
d'aluminium, humus), arrêtant leur descente à son niveau lorsqu'ils rencontrent un
obstacle mécanique (frein à la diffusion) ou une modification de
l'équilibre électrostatique.
 L’horizon d'altération S : Il est le siège de processus physico-chimiques et
biochimiques aboutissant à la destruction des minéraux du sol (altération minérale)
 C - roche-mère : peu altérée.
 R - roche-mère non altérée : Couche géologique à partir de laquelle se sont formés les
sols.
II.1.3. La couverture pédologique
Le terme couverture(s) pédologique(s) au singulier ou au pluriel est utilisé en pédologie pour
désigner le sol ou les sols qui recouvrent plus ou moins en continu l'espace terrestre.
Située entre l'écorce terrestre (partie supérieure de la lithosphère) et l'atmosphère, la
couverture pédologique est en évolution constante.

II.2. Le sol et l’eau


Quels sont les états de l’eau dans le sol ?
Quelle est la relation entre l’eau et le sol ?
Quelle est la relation entre l’eau du sol et celle de l’atmosphère ?

II.2.1. Etat de l’eau dans le sol (Figure II.4)


L’eau peut se trouver dans plusieurs états à l’intérieur d’un sol, ces états se distinguent
essentiellement par l’intensité des forces qui lient l’eau et les grains.
On distingue classiquement :
 l’eau de constitution qui entre dans la composition chimique/minéralogique de certains
minéraux (essentiellement les argiles) ;
 l’eau liée à la surface des grains, qui est solidaire des grains ;
 l’eau capillaire qui est retenue par les pores les plus fins du sol au-dessus du niveau de
la nappe : la zone de remontée capillaire peut être complètement ou partiellement
saturée ;
 l’eau libre qui peut circuler dans les pores du sol sous l’effet des forces de pesanteur :

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le volume occupé par cette eau définit la notion de porosité efficace qui est plus petite
que la porosité géométrique ;
 la glace qui se forme en fonction des conditions de température et qui mobilise en
priorité l’eau libre.

Figure II.4. Schéma des différents états de l’eau dans les sols.

II.2.3. Evapotranspiration
Une partie de l'eau qui pénètre dans le sol est évaporée de nouveau dans l'atmosphère soit
directement soit par l'intermédiaire des plantes: l'ensemble de ces pertes en eau constitue
l'évapotranspiration. L'évaporation se fait surtout à la surface du sol. Même pendant la pluie,
une partie de l'eau est immédiatement ré-évaporée car l'atmosphère n'est pas saturée en eau.
Le départ de l'eau superficielle fait remonter l'eau des zones plus profondes (Figure II.5).

Figure II.5. Place de l'eau du sol dans le cycle de l'eau

 On calcule l'évapotranspiration à l'aide de formules empiriques comme celle de


Thornthwaite, de Penman ou de Turc. On distingue l'évapotranspiration potentielle
(ETP) qui est le pouvoir évaporant de l'atmosphère sur un sol avec couvert végétal
disposant de l'eau en abondance.
 L'évapotranspiration réelle (ETR) correspond à la perte en eau d'un sol quand l'eau
vient à manquer: l'ETR est fonction de l'ETP et de la quantité d'eau présente dans le
sol.
 L'ETR peut être mesurée expérimentalement à l'aide de cases lysimétriques. Une case

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lysimétrique est un bac exposé en plein air qui contient un sol couvert d'un certain
type de végétation, ou laissé à nu, dont on évalue la quantité d'eau infiltrée et drainée
par rapport à celle apportée par les précipitations. Certains lysimètres peuvent être
pesés régulièrement pour connaître le volume d'eau contenu dans le sol (Figure II.6)

Figure II.6. Evaporation et évapotranspiration potentielle et réelle.

II.2.4. Tension de succion


La quantité d’eau évaporée diminue avec la quantité retenue dans le sol car les forces de
capillarité s’opposent à son départ et l'énergie nécessaire pour extraire l'eau est d'autant plus
grande que le sol s'appauvrit en eau. Les forces de capillarité entre les grains et la tension
superficielle du film d'eau autour des gains déterminent un potentiel de matrice qui tend à
retenir l'eau et qui peut être mesurée à l'aide d'un tensiomètre. La succion du sol dépend de sa
texture et de la taille des pores, de la quantité d'eau contenue par rapport à sa capacité de
champ (quantité maximale absorbée). Les conditions climatiques sont également
déterminantes (Figure II.7).

Figure II.7. Eau contenue dans le sol selon sa texture (d'après Duchaufour).

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La tension de succion du sol peut être exprimée en unités de pression ou en hauteur d'eau. Les
pédologues emploient une unité particulière, le pF, qui est le logarithme de la pression
négative P exprimée en cm d'eau (figure II.8):

pF = log P

Figure II.8. Tension de succion d'un sol (saturé, humide ou sec), d'après Brooks et al.

II.2.5. Bilan hydrique du sol


L'étude du bilan hydrique a une grande importance pour les cultures industrielles.
L'évaluation de la réserve utile du sol permet de décider de la nécessité de l'irrigation bien
avant les signes de fanaison de la plante. Néanmoins, l'ETP est une valeur moyenne calculée
pour une couverture végétale et un sol naturel qui ne correspond aux conditions particulières
des terres de culture. Il faut tenir compte de l'espèce végétale cultivée et de son état de
végétation. On module la valeur de l'ETP par un coefficient cultural kc peut être supérieur à 1
en période de pleine activité de la plante. Cette valeur de l'ETP sur terre cultivée est
l'Evapotranspiration Maximale ou ETM.
ETM = ETP . Kc
II.2.6.Utilisation de l'eau du sol par les végétaux
Les racines des plantes puisent l'eau dans la réserve utile du sol et la disperse dans
l'atmosphère par évapotranspiration. Si l'eau disponible diminue tandis que la tension de
succion du sol augmente, les racines ont de plus en plus de difficulté d'extraire l'eau,
l'évapotranspiration diminue; elle devient inférieure à l'ETP: c'est l'ET Réelle. Au-dessous de
d'une tension de succion de 1 atmosphère (1000 hPa), l'absorption de l'eau par les racines est
fortement diminuée; elle devient nulle lorsque le point de flétrissement est atteint (en général
16 atmosphères, soit pF = 4,2). Ce point de flétrissement permanent varie beaucoup avec la
texture du sol.

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II.3. L'atmosphère du sol


 Quelle est la différence entre l’air du sol et l’air atmosphérique ?
 Comment se fait la régulation entre l’air du sol et l’air atmosphérique ?
 Quelle est l’importance de l’oxygène dans le sol ?

Quand les pores ne sont pas pleins d’eau, l’air du sol est confiné, les parties solides gênant les
échanges avec l’air extérieur. La porosité du sol et sa distribution conditionnent donc, en
grande partie, les échanges gazeux entre le sol et l’atmosphère. Malgré les difficultés de sa
mesure, on constate que la composition de l’air du sol n’est pas la même que celle de l’air
ambiant.
II.3.1. Composition de l’air du sol
L'air du sol est constitué de gaz libres et dissous qui occupent les pores abandonnés par l'eau
lors de son retrait. Il a une composition toujours assez voisine de celle de l'air atmosphérique
avec lequel il est en contact permanent (Tableau II.2.).
Tableau II.2. Composition en gaz de l’air du sol
Constituant Air du sol (%) Atmosphère extérieure (%)
Azote 78,5 à 80 78
18 à 20,5 en sol bien aéré
10 après une pluie
Oxygène 2 en structure compacte 21
0 dans des horizons réduits
0,2 à 3,5
Dioxyde de
5 à 10 dans la rhizosphère 0,03
carbone
Vapeur d'eau Généralement saturé Variable
Traces de H2, N2O, Ar 1
Gaz divers en anoxie NH3, H2S, CH4 (surtout Ar, autres en traces)

II.3.3. Régulation de la composition de l’air du sol


Plusieurs mécanismes chimiques sont responsables du maintien d’un certain équilibre de la
composition de l’air dans le sol.
Exemples :
 Lorsque la pression du CO2 diminue dans les sols calcaires, les bicarbonates se
décomposent et libèrent du CO2. Une réaction inverse ait lieu lorsque la concentration

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en CO2 augmente.
Ca (HC03)2 CaCO3 + H2O+ CO2
II.3.4. Besoins en Oxygène dans l’air du sol
Le fonctionnement des racines et de leurs mycorhizes ainsi que l’activité microbiologique du
sol, sont très sensibles à l’accessibilité de l’oxygène dans le sol.
Exemple : Quand le taux d’oxygène du sol est inférieur à 1% les racines meurent.
Comme l’air du sol n’est qu’en partie de l’oxygène, cela signifie qu’un taux de macroporosité
inférieur à 10% du volume total de sol entraîne une réduction quasi-complète de l’activité des
racines.
La concentration en CO2 est moins modifiée par un manque de porosité que celle en O2 car,
 d’une part la solubilité du CO2 dans l’eau est largement supérieure à celle d’O2,
 et d’autre part la production principale de CO2 a lieu dans le sol

Le manque d’O2 dans le sol est synonyme d’asphyxie. Les différentes formes d’asphyxie du
sol sont dues :
 à une texture fine : un sol fin et limoneux a tendance à se tasser sous l’effet de la
pluie pour créer une croûte à la surface (battance) ce qui limite les échanges gazeux avec
l’atmosphère. Le sol est donc imperméable en surface est devient asphyxiant pour les
racines et les micro-organismes du sol.
 à une structure compactée : Le sol est imperméable à l’eau et à l’air, il est
asphyxiant pour les micro-organismes du sol et les racines. De plus le développement
racinaire est difficile ainsi que le travail du sol.
 à l’hydromorphie : le sol est gorgé d’eau et dépourvu d’oxygène à plus ou moins
long terme. Il est donc extrêmement asphyxiant pour les végétaux. Il faut procéder au
préalable à des travaux d’aménagement (drainage…) pour y installer des végétaux.

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II.4. La température du sol


Comment que le sol reçoit son énergie ?
Quels sont les facteurs d’échauffement du sol ?

La plus grande partie de l'énergie calorifique que le sol reçoit provient de l'énergie solaire: la
part de cette dernière, qui arrive au sol, est estimée, en moyenne, en climat tempéré, à 144
calories par jour et par cm2 (surface horizontale).
En fait, elle varie considérablement en fonction de la latitude, de la saison, de l'exposition et
du couvert végétal; l'énergie calorifique reçue le jour élève la température du sol et évapore
l'eau retenue; la nuit, au contraire, le sol se refroidit par rayonnement: il s'ensuit une
oscillation diurne de la température du sol, qui est caractéristique du type de sol et de sa
végétation.

II.4.1. Facteurs d'échauffement superficiel du sol: sols chauds et sols froids


Lorsqu'on mesure la température de sols différents, dans une même région et à un me
moment, on constate qu'elle peut varier dans de larges limites; trois facteurs interviennent à ce
point de vue :
 la couleur du sol, les sols foncés s'échauffant plus vite que les sols clairs;
 la teneur en eau, qui joue un rôle considérable : la capacité calorifique de l'eau est, en
effet, quatre à cinq fois plus élevée que celle de l'air ou des parties solides; il faut donc
beaucoup plus de calories pour élever du même nombre de degrés la température d'un
sol saturé d'eau, que celle d'un sol sec. Les sols sableux ou calcaires, qui se dessèchent
rapidement, sont des sols «chauds», alors que les sols mal drainés ou tourbeux, sont
des sols «froids »;
 la couverture végétale, qui se comporte en écran, intervient de façon importante. La
forêt est, à cet égard, plus efficace que la pelouse: un sol de forêt dense est souvent, en
été, moins chaud de 8 à 10 °C qu'un sol nu. Par les chaudes journées ensoleillées, la
température d'un sol nu peut dépasser 50 °C en climat tempéré, et 60 à 70 °C en climat
tropical.

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II.4.2. Action de la température du sol et de ses variations


Cette action est considérable : elle s’exerce, d’une part sur la pédogenèse, d’autres part sur la
végétation.
 Action sur la pédogenèse : La température joue un rôle très important, aussi bien
dans les processus d'altération que dans ceux de la décomposition des litières.
 Action du gel et du de gel sur la pédogenèse (cryoturbation) : les alternances de gel
et de de gel jouent un rôle important dans les régions arctiques et en haute montagne ;
elles ont aussi influence profondément et durablement la formation des sols d'Europe
du Nord au cours des glaciations quaternaires.
II.5. La couleur du sol
 Quelle est l’utilité d’étudier la couleur d’un sol
La couleur du sol a un effet important sur la proportion de la radiation solaire totale qui est
réfléchie (cette proportion est appelée albédo = % d’énergie incidente qui est réfléchie
directement). Dans les conditions naturelles l’albédo varie de 0,1 à 0,3. Un sol plus foncé (par
exemple riche en MO) a une albédo plus faible, il absorbe plus de chaleur qu'un sol crayeux
de couleur claire s’échauffant lentement.
La détermination de la couleur du sol : Elle est donnée grâce à un code de couleur. Il
en existe un certain nombre ; Taylor et Cailleux, Munsell, Séguy, Reinhold, etc,
 La couleur est la résultante de trois composantes : La teinte, la clarté et la pureté. C’est
un paramètre important dans la classification des sols.

Figure II.9. L'atlas de Munsell est le système d’identification des couleurs le plus
largement reconnu aux États-Unis.

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