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Agrologie & principaux substrats de culture

UNIVERSITE MOHAMED PREMIER


FACULTE DES SCIENCES D’OUJDA
DEPARTEMENT DE BIOLOGIE
MASTER IHP

COURE AGROLOGIE
&
PRINCIPAUX SUBSTRATS DE CULTURE

ANNEE UNIVERSITAIRE : 2016 - 2017

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Agrologie & principaux substrats de culture

CONTENU DU COURS
I- Introduction.
II- Les constituants du sol.
II-1- Les fractions du sol.
II-2- Les constituants minéraux de la fraction solide.
II-2-1- Etude granulométrique du sol.
II-2-1-1- Les éléments grossiers.
II-2-1-2- Les éléments de la terre fine.
II-2-1-2-1- Les éléments sableux.
II-2-1-2-2- L’argile ou colloïde minéral.
II-3- Les constituants organiques.
II-3-1- Les différents groupes de matières organiques du sol.
II-3-1-1- Les végétaux et animaux vivants.
II-3-1-2- Les débris végétaux et animaux organisés.
II-3-1-3- Les produits transitoires.
II-3-1-4- L’humus ou colloïde organique.
II-4- Le complexe argilo-humique.
III- Etude physique du sol.
III-1- Le profil cultural des sols.
III-1-1- La texture du sol.
III-1-2- La structure du sol.
III-1-2-1- Les multiples formes de la structure du sol.
III-1-2-2- La mesure indirecte de la structure.
III-1-2-2-1- La mesure de la porosité.
IV- Les propriétés physiques du sol.
IV-1- l’humidité du sol ou l’eau dans le sol.
IV-1-1- Définition de l’humidité (teneur en eau) du sol.
IV-1-2- Mesure de l’humidité.
IV-1-2-1 laboratoire.
IV-1-2-2 In situ.
IV-1-3-Etats de l’eau du sol.
IV-1-4- Les profils hydriques.
IV-2- L’aération du sol.

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Agrologie & principaux substrats de culture

IV-3- La température du sol.


V- Les propriétés physico-chimiques du sol.
V-1-Le pouvoir absorbant.
V-1-1- Le mécanisme de l’échange des cations.
V-1-2-Les valeurs caractéristiques du complexe absorbant.
V-1-3- Rôle agricole du pouvoir absorbant.
V-1-3-1- Principaux éléments minéraux du sol.
V-2- Le pH du sol.
V-2-1- Importance du pH dans le sol.
V-2-2- Le pouvoir tampon.
V-2-3-L’acidification des sols phénomène naturel.
V-2-4-Mesure & Interprétation : pH eau & pHKCl.
VI- Les Substrats De Culture
VI-1-Les principales propriétés physiques, chimiques et biologiques des substrats.
VI-2-Les principaux substrats de culture.
VI-2-1-Les substrats de culture d'origine organiqu.e
VI-2-1-Les substrats de culture d'origine minérale.
VI-2-1-Les substrats de culture d'origine organo-minérale.

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Agrologie & principaux substrats de culture

AGROLOGIE
I- Introduction :
Science ayant pour objet les sols dans leur rapport avec la production végétale.
Avec la pédologie, c'est une des deux branches principales de la science des sols.
-Le sol est la formation naturelle de surface à structure meuble et d’épaisseur variable, résultant
de la transformation de la roche-mère sous-jacente sous l’influence de divers processus,
physiques, chimiques et biologiques (définition de Demolon).
-La terre végétale correspond à la couche superficielle du sol enrichie en matière organique,
d’épaisseur variable, généralement comprise entre 10 et 30 cm. (G. Arnal - Laboratoire des
ponts et chaussées).
-La terre arable est la partie de sol qui est labourée et ensemencée.
-Le substrat est le support sur lequel vivent un ou plusieurs organismes.
Formation d’un sol : Processus de pédogenèse.
Un sol provient de la décomposition d’une roche, que l’on appelle pour cette raison la roche
mère. Elle peut s’agir d’une roche dure (granite, schiste, grès,…), d’une roche tendre (argile,
marne,….) ou d’une roche meuble (sable).
L’intensité de la désagrégation physique et de l’altération chimique dépendent du climat,
véritable moteur de la formation des sols, elles conduisent à la formation d’un mélange
constitué de :
- minéraux désagrégés mais non altérés tels que : blocs de pierre et graviers, grains de sables et
poudre de limon.
- Complexe d’altération qui est une sorte de pâte provenant de l’altération chimique des
minéraux, on y trouve de la pâte d’argile colorée par des oxydes de fer et des sels minéraux
sous des formes plus ou moins solubles tels que : calcium, magnésium, potassium, sodium,….
A ce stade, on ne peut pas parler encore de sol.
Le sol ne prend naissance que lorsqu’à ces constituants minéraux s’ajoutent des constituants
organiques, provenant d’organismes végétaux et animaux. A partir de ce moment, les débris
organiques surtout d’origine végétale aboutissent à la formation de substances noires et qu’on
appelle l’humus.
Dans ce sol encore jeune et qui continue à s’approfondir, les mouvements de l’eau vers le bas et
vers le haut vont faire subir aux éléments solubles colloïdaux (calcium, oxyde de fer, argile,
humus,..), des déplacements ou migrations et qui peuvent être soit vers le bas (lessivage) soit
vers le haut (remontée capillaire).

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Agrologie & principaux substrats de culture

Après toutes ces transformations et selon les cas on rencontre :


- des sols jeunes ou peu évolués, ils sont peu profonds et généralement constitués d’un seul
horizon.
- des sols évolués, ils sont plus profonds et généralement constitués d’une succession
d’horizons, les un lessivés (vers le haut), les autres enrichis vers le bas (Figure 1).
Ce cours va s’intéresser à l’étude physique, physico-chimique et biologique du sol.
II- Les constituants du sol :
II-1- Les fractions du sol :
Un sol est constitué de trois fractions :
A) Une fraction solide et qui est composée de deux sortes d’éléments :
a) des éléments minéraux, ou constituants mécaniques : sables grossiers et fins, limon, argile,
calcaire, oxyde de fer…. Ces éléments proviennent surtout de la désagrégation et de l’altération
de la roche mère, mais peuvent aussi provenir d’apports par l’homme comme amendement.
b) des éléments organiques, ou matière organique du sol à base de débris végétaux et d’humus.
Ces éléments proviennent d’organismes surtout végétaux, produits par le sol ou apportés par
l’homme (fumure organique : fumier, engrais verts).
B) Une fraction liquide ou solution du sol et qui est composée d’eau dans laquelle sont
dissoutes des substances solubles provenant à la fois de l’altération des roches, de la
décomposition des matières organiques et des apports de fumures minérales par l’homme sous
formes d’engrais solubles dans l’eau.
C) Une fraction gazeuse, ou atmosphère du sol et qui est composée des mêmes gaz que l’air,
avec en plus des gaz provenant de la décomposition des matières organique du sol.

Figure 2b : Les constituants du sol

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Remarque :
Les trois fractions ne sont pas obligatoirement présentes dans chaque sol. Il existe des sols sans
calcaire, d’autres presque dépourvus de matières organiques.
De même l’importance relative de ces trois fractions est évidemment très variable d’un sol à
l’autre (figure 2 et 2b).
II-2- Les constituants minéraux de la fraction solide
Ces constituants, qui représentent plus de 80 % du poids de la terre humide, sont généralement
classés d’après leur grosseur : c’est la granulométrie.
II-2-1- Etude granulométrique du sol
La granulométrie classe les éléments du sol d’après leur grosseur. L’analyse granulométrique du
sol appelée aussi l’analyse physique, consiste à classer les éléments du sol d’après leur
grosseur, et à déterminer le pourcentage de chaque fraction (Figure 3).
II-2-1-1- Les éléments grossiers
Le passage au tamis à trous de 2 mm de la terre séchée, permet de séparer d’abord :
- la terre fine, de diamètre inférieur à 2 mm.
- les éléments grossiers, de diamètre supérieur à 2 mm. Ces derniers peuvent être subdivisés en
pierres (+ de 20 mm) et en graviers de 2 mm à 20 mm.
II-2-1-2- Les éléments de la terre fine
Dans la terre fine, les éléments sont encore classés par taille, selon l’échelle internationale
d’atterberg (1926) (Figure 4):
Diamètre des particules En mm En microns (µ)
Sables grossiers 2 à 0.2 2000 à 200
Sables fins 0.2 à 0.02 200 à 20
Limons 0.02 à 0.002 20 à 2
Argile Moins de 0.002 Moins de 2

Dans ces diverses fractions, on peut distinguer deux groupes de minéraux :


- des minéraux inaltérés ou incomplètement altérés, c'est-à-dire ayant la même composition que
la roche mère dont ils proviennent : les pierres et les graviers ainsi que les sables et les limons.
- des minéraux altérés, c'est-à-dire provenant d’une modification chimique des minéraux de la
roche mère en même temps qu’une diminution importante de leur taille. Ces particules
minérales si fines sont appelées Argiles. Ils ont un aspect collant d’où le nom de colloïde.
D’autres types de colloïdes peuvent être mélangés avec l’argile tels que, les débris de quartz, la
silice les oxydes de fer et les cristaux de calcaire très fins.
L’analyse granulométrique range dans la fraction argile tous ces colloïdes minéraux.

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II-2-1-2-1- Les éléments sableux


Les éléments sableux peuvent être siliceux, silicatés ou calcaires.
Les propriétés des éléments sableux dépendent de leur nature et de leur grosseur.
L’analyse granulométrique a pour but de définir la texture d’un sol, c'est-à-dire le pourcentage
de ses divers constituants, et par là d’expliquer les propriétés physiques de ce sol : son
comportement vis-à-vis de l’eau, de l’air des instruments de culture et des racines.
Les éléments mécaniques influent différemment sur ces propriétés selon leur grosseur et leur
nature :
- Les pierres réduisent la capacité nutritive du sol.
- Les sables grossiers rendent le sol filtrant et léger.
- Les sables fins et les limons rendent le sol battant et asphyxiant.
II-2-1-2-2- L’argile ou colloïde minéral
Les éléments sableux que nous venons d’étudier sont généralement enrobés d’une sorte de
colle, qui les réunit en petits agrégats, le sol est donc construit.
Les colloïdes sont des macromolécules organiques ou minérales qui, placées dans l'eau, ne
forment pas une solution, mais forment une suspension colloïdale.
Le colloïde est une substance qui peut se mettre en suspension colloïdale, il peut exister à l’état
dispersé ou floculé.
Les colloïdes du sol peuvent avoir deux origines :
- Colloïdes minéraux qui proviennent de l’altération de la roche mère (argiles).
- Colloïdes organiques qui proviennent de la décomposition des matières organiques (humus).
Les deux colloïdes s’associent au niveau du sol pour former le complexe argilo-humique.
Les micelles (Particule colloïdale en suspension dans un milieu, généralement formée par des
groupements de molécules semblables, présentant une extrémité hydrophile et une extrémité
hydrophobe) des colloïdes sont entourées d’une couche dense de charges électriques de même
signe :
- Des charges négatives pour les colloïdes électronégatifs tels que : argile, humus.
- Des charges positives pour les colloïdes électropositifs tels que : oxyde de fer et d’alumine.
Cette couche dense de charges électrique est entourée d’un nuage de plus en plus lâche de
charges de signe contraire, constituées par des ions adsorbés par le colloïde.
Pour l’argile et l’humus qui sont des colloïdes électronégatifs, les ions positifs qui s’y associent
sont les protons H+ et les cations métalliques tels que : Ca++, Mg++, K+, Na+,….
Lorsque le nuage de charges positives autour d'une micelle électronégative est très lâche,
souvent parce que les charges positives sont en petite quantité, les micelles, de même signe, se

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Agrologie & principaux substrats de culture

repoussent mutuellement, ne peuvent se déposer et occupent tout le volume du liquide. On dit


que les colloïdes sont dans l'état dispersé ou peptisé.
Si le nuage de charges positives est dense autour des colloïdes, soit parce qu'on en a rajouté,
soit parce que la richesse en cations du sol permet cette densité du nuage dans la solution du
sol, les micelles ne peuvent plus se repousser. La neutralisation des charges négatives par les
charges positives permet de surcroît aux colloïdes de s'agglomérer et de former un floc. On dit

que les colloïdes sont dans l'état floculé ou précipité.


Les acides, libérant des ions H+, provoquent la floculation des colloïdes, les bases au contraire,
libérant des ions OH-, provoquent la dispersion des colloïdes. En effet les anions éloignent les
cations des micelles. Ces deux états sont réversibles (Figure 5).
On peut donc écrire les réactions ci-dessous :

Argile- + H+ → Floculation → Argile H

Argile- + H+ ← Précipitation ← Argile H


Le fait que les colloïdes soient dispersés ou floculés a beaucoup d'importance pour les sols.
Lorsque les argiles et les humus sont floculés, ils soudent entre elles les particules inertes
du sol (sables, limons) formant ainsi des agrégats terreux meubles, aérés et résistants aux
effets destructurants de la pluie. Lorsque les argiles et les humus sont dispersés, les sables
et les limons ne présentent pas de structure en motte ou bien quand elle existe encore,
cette structure est détruite à la première pluie. Les sols sont battants et asphyxiques.
La plupart des minéraux argileux sont en formes de feuilles, d'où leur nom de phyllites ou
phyllosilicates. Chaque particule, nommée cristal ou phyllite (feuille), de forme hexagonale ou
irrégulière, est constituée d'un empilement de quelques dizaines ou centaines de feuillets. La
constitution chimique, l'épaisseur (de l'ordre du nanomètre) et l'écartement de ces feuillets
(selon l'état d'hydratation, sept à vingt angströms, un A° = 1 millionnième de millimètre) définit
le type minéral de l'argile, et ses propriétés. Les trois types d’argiles les plus rencontrés sont : la
kaolinite, la montmorillonite et l’illite, que l’on rencontre le plus souvent mélangés dans le sol.
La surface de fixation et d’échange de l’argile est incroyablement développée par cette structure
feuilletée : un gramme de montmorillonite par exemple a une surface extérieure de fixation de
80 m2 et une surface de 800 m2 pour l’intérieur des feuillets.
Les propriétés de l’argile sont celles des colloïdes électronégatifs (figure 6).

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Agrologie & principaux substrats de culture

- il est hydrophile c'est-à-dire capable de fixer de l’eau (montmorillonite > illite > kaolinite),
cette propriété lui permet la plasticité, l’adhésivité, le gonflement et le retrait.
- il peut être dispersé ou floculé.
II-3- Les constituants organiques
A la mort des êtres vivants, leur substance s’incorpore au sol, se mélangeant aux substances
minérales : ils représentent les constituants organiques du sol, et leur rôle sur sa fertilité est
hors de proportion avec leur faible pourcentage.
Contrairement aux constituants minéraux (sable, limon et argile), de composition relativement
stable, les constituants organiques sont plutôt en transformation continue pour redonner les
substances qui ont servi à les construire.
II-3-1- Les différents groupes de matières organiques du sol
II-3-1-1- Les végétaux et animaux vivants
Ces êtres vivants se trouvent sur le sol et dans le sol, ils représentent plusieurs tonnes à
l’hectare, et influent directement sur les propriétés du sol.
II-3-1-2- Les débris végétaux et animaux organisés
Il s’agit de la matière organique fraîche qui retourne au sol, elle a sensiblement la même
composition que les tissus vivants dont ils proviennent (CHO, amidon lignine, cellulose, des
sels minéraux, des protéines,….)
Toutes ces substances ont une même caractéristique : ce sont des corps très complexes
constitués de très grosses molécules. Mais elles différent cependant par leur vitesse de
décomposition, certaines sont faciles à se décomposer (amidon, cellulose,…), elles constituent
l’aliment principal des microorganismes du sol capables de décomposer de la lignine, des
tannins, des résines,…
II-3-1-3- Les produits transitoires
Ce sont les maillons de cette chaîne de transformations partant des matières organiques fraîches
à très grosses molécules et aboutissant, pour la plupart de ces molécules, à des substances
minérales simples à très petites molécules, il s’agit de l’eau, du CO2 et des éléments minéraux.

II-3-1-4- L’humus ou colloïde organique


Les composés humiques, sont ainsi synthétisés au cours de l’humification, qui commence
aussitôt après la phase de prolifération microbienne, et se poursuit à mesure que décroît le
nombre des microbes.

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Agrologie & principaux substrats de culture

Les matières premières de la synthèse de l’humus sont :


- des résidus de lignine plus ou moins transformée par oxydation.
- des composés phénoliques solubles, issus de la décomposition de la lignine, de la cellulose et
des sucres solubles.
- des matières azotées (protéines, acides aminés, ammoniac).
- des éléments minéraux qui se lient aux molécules des constituants humiques.
On comprend que seules les matières organiques végétales puissent produire de l’humus, car
elles sont les seules à fournir de la cellulose et de la lignine.
L’humus est donc la fraction colloïdale de la matière organique, obtenue par synthèse
microbienne et physico-chimique à partir de la matière organique végétale.
La vitesse d'humification dépend de l'activité biologique conditionnée par la température.
La quantité d'humus dans le sol est la résultante des actions concurrentes de l'humification et de
la minéralisation. L'humus joue un rôle important sur la valeur agronomique des sols cultivés et
la physiologie des végétaux (rétention de l'eau, fixation d'oligo-éléments, action stimulante sur
la formation et la croissance des racines...). Mais chaque année, le sol perd de son humus par
minéralisation. L'importance de cette perte dépend du type de sol (teneur en argile et calcaire
notamment) et du climat (humide ou sec, chaud ou froid). En agriculture, pour conserver les
propriétés du sol, il faudra procéder à des apports compensatoire de matière organique: engrais,
amendements organiques (en particulier résidus de récolte, feuilles, sarments de vigne...),
enherbement temporaire, déjections animales (lisier, fumier), compost, boues de stations
d'épuration...

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Agrologie & principaux substrats de culture

Schéma de la première phase de l’humification

Schéma de la deuxième phase de l’humification

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Agrologie & principaux substrats de culture

Schéma du devenir de la matière organique dans le


sol
II-4- Le complexe argilo-humique
Les micelles d’humus, électronégatives comme celles de l’argile, ne peuvent se fixer
directement sur elles. Pourtant argile et humus sont associés en un complexe, cette liaison étant
rendue possible par trois procédés et qui sont :
- les cations Ca++, capables de former un pont calcique entre l’argile et l’humus, c’est une
fixation particulièrement forte, ce qui explique la stabilité du complexe, c'est-à-dire la
résistance à la dispersion par l’eau et à la destruction de l’humus par minéralisation.
- les cations ferriques, capables de former un pont ferrique entre l’argile et l’humus, ce mode de
liaison caractérise les sols bruns (Tirs), c’est une liaison moins forte que les ponts calciques
donc moins stable.
- la fixation directe de l’humus sur certaines charges positives de l’argile : les charges dues par
exemple à l’échange des ions OH- fixés sur les Al+++ des feuillets d’argile.
Dans cette association argile-humus, les micelles d’humus forment autour de celles d’argile une
enveloppe protectrice.
L’humus protège l’argile contre la dispersion, c’est un colloïde protecteur (Figure 7).
III- Etude physique du sol
L’état physique des couches du sol cultivé (leur structure et les propriétés mécaniques et de
transfert qui en découlent) détermine les conditions dans lesquelles vont se dérouler la

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Agrologie & principaux substrats de culture

germination et la levée des cultures puis la croissance et le fonctionnement de leurs racines. Cet
état joue également un rôle particulièrement important dans le cycle de l’eau et des éléments
qui y sont dissous.
C’est au toucher et à l’observation que la texture et la structure du sol deviennent des notions
concrètes.
III-1- Le profil cultural des sols
Le profil cultural est un outil de diagnostic agronomique qui permet à partir de l'examen d'une
couche de sol (1,50 m de profondeur et 3 à 4 m de long) de tirer des principes d'action pour la
pratique agricole (Hénin et al 1969).
Le profil cultural fournit donc des informations que l’analyse de terre ne peut appréhender
seule, ou bien qui conduisent à mieux interpréter les résultats chiffrés de l’analyse. Ces
informations peuvent être classées en deux catégories : d’une part, les paramètres
incontournables que l’agriculteur ne changera pas, et auxquels il devra s’adapter, et d’autre part
les paramètres résultant du travail de l’agriculteur, c’est-à-dire l’impact de ses pratiques sur le
fonctionnement de son sol.
Dans la première catégorie, il faut trouver :
- la nature de la roche-mère : elle se manifeste sous la forme d’un horizon dont l’altération
fournit les caractéristiques au sol de surface. Cet horizon peut avoir différentes origines, comme
l’altération en place d’une roche sous-jacente, ou bien le recouvrement plus ou moins ancien
par des sédiments de nature variée. La roche-mère a donc une dureté et un degré d’altération
variables. Les résidus de cette altération donnent notamment les éléments de la texture
(graviers, sables, limons, argiles…) et la présence naturelle de minéraux plus ou moins
assimilables (phosphore, potasse, magnésium…).
- La circulation de l’eau : elle se manifeste souvent par les teintes de chaque horizon, dont les
variations illustrent les différences de degré d’oxydation (tendance rouge), d’hydratation
(tendance jaune), ou de réduction (tendance grise) des éléments ferreux du sol. Les nuances de
coloration de la paroi du profil, sur toute sa profondeur, permet d’indiquer si la circulation de
l’eau est rapide et régulière, ou si au contraire le sol présente une tendance hydromorphe
temporaire ou permanente.
- La texture, dont la finesse influera essentiellement sur la vitesse de ressuyage

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Agrologie & principaux substrats de culture

- La station topographique de la parcelle (plateau, pente, cuvette), dont dépendra la circulation

des éléments minéraux Dans la seconde catégorie,


plusieurs informations sont précieuses à collecter :
- la structure, ou mode d’organisation des éléments du sol. On observera sa forme (cubique,
feuilletée..), sa stabilité, et sa compaction sur la paroi du profil. C’est un paramètre essentiel de
la fertilité, car de la structure dépend en grande partie la circulation de l’eau et de l’air, le
réchauffement du sol et son activité microbienne, donc la disponibilité en éléments nutritifs.
- La transition entre les différents horizons : si elle n’est pas régulière, elle peut témoigner de
problèmes de tassement ou de lessivages.
- L’enracinement : sa régularité et sa densité sur le profil.
- La présence de matières organiques en cours de décomposition : l’humification peut être
ralentie par des problèmes chimiques (acidité), hydriques (asphyxie), climatiques (froid), ou à
cause d’un tassement du sol par le passage d’outils en conditions trop humides.
- Une estimation de la réserve utile, en intégrant la profondeur du profil explorable par les
racines et la présence de pierres.
L’examen du profil cultural fait partie actuellement des moyens d’appréciation de la fertilité du
sol.
Le profil cultural doit être significatif de la réalité d’une grande partie de la parcelle.
Pour réaliser un bon profil cultural d’un sol agricole, il faut tenir compte de :
- l’emplacement qui dépend des renseignements recherchés (causes d’une mauvaise végétation,
état moyen d’un sol cultivé).
- La tranche, elle doit être suffisamment large pour pouvoir descendre et elle doit être orientée
face à l’ensoleillement.

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Agrologie & principaux substrats de culture

- L’examen de chaque couche du profil, on procède de haut en bas. C’est au cours de ce travail
lent et délicat qu’apparaissent, d’une couche à l’autre les différences de structure, de texture, de
tassement, d’humidité,…
On peut déceler aussi le cheminement des racines et l’état de décomposition des matières
organiques (Figure 8).
III-1-1- La texture du sol
La texture du sol correspond à la teneur centésimale en sables grossier et fin, en limons, en
argile, en humus et en calcaire. Elle se mesure par l’analyse et s’apprécie au toucher.
Sur le terrain, lors de l’examen du profil par exemple, on peut, l’apprécier au toucher : les
sables commencent à gratter sous les doigts à partir de 1/10 de mm. Quant à l’argile, elle se
distingue du limon par pétrissage : un pâton de terre humide roulé entre les doigts s’effrite s’il
s’agit de limon et ne s’effrite pas lorsqu’il s’agit d’argile.

Test d’estimation de la texture dominante d’un sol

CONSÉQUENCE SUR LA
TEST RÉSULTAT
TEXTURE

Soyeux ou talqueux Abondance de limons fins

Toucher de la terre sèche Savonneux Abondance de limons grossiers

Rugueux Sables grossiers

Possible
Réalisation d’un boudin de terre A>10 %
humide Impossible A<10 %

Fissuration avant 1/2 fermetureL>A


de
l’anneau A<30 %
Réalisation d’un anneau avec le
L<A
boudin de terre Fissuration au 3/4 de la fermeture
A<30 %

Anneau réalisable A>30 %

D’après A. Fleury et B. Fournier, INA P.G.

Au laboratoire, pour déterminer plus finement sa texture, on évalue pour un échantillon de sol
la teneur en sable, en argile et limon. La texture s’exprime par un classement du sol en se

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Agrologie & principaux substrats de culture

référant au triangle des textures qui permet de déterminer la classe texturale du sol, on le dit par
exemple limoneux, argilo-sableux,limono-argilo-sableux… (Figure 9).
L’abondance de calcaire ou d’humus peut modifier l’appellation du sol

Appellation des sols selon leur teneur en calcaire


Teneur en calcaire < 5% 5 à 20% 20 à 50% >50%
dénomination Normal Suffixe calcaire Préfixe calcaro Calcaire
Exemple Sablo-argileux Argilo-calcaire Calcaro-argileux Calcaire argilo-
limoneux

Appellation des sols selon leur teneur en matières organiques


teneur en matières <4% 4 à 10% 10 à 20% >20%
organiques
Dénomination Normal Suffixe humifère Préfixe humo Humus
Exemple Sablo-argileux Argilo-humifère Humo-argileux Humus

La détermination de la texture du sol ne suffit pas pour prévoir ses propriétés physiques
(perméabilité, porosité, aptitude à l’ameublissement, ou tassement,..). Mais cette connaissance
indique la tendance du sol, on sait par exemple que :
- les sols où dominent des sables grossiers sont filtrants.
- l’association des sables grossiers aux éléments fins rend les sols imperméables et battants par
colmatage.
- l’association des éléments fins aux argiles aboutit à une meilleure structuration du sol et
améliore sa perméabilité.
III-1-2- La structure du sol
La structure du sol est l'ensemble des caractères liés à la disposition spatiale des constituants du
sol ainsi qu’à la nature et à l’intensité des liaisons qui existent entre eux (Stengel, 1990).
La structure d’un sol est donc le mode d’assemblage, à un moment donné, de ses constituants
solide. C’est un état, qui peut donc évoluer dans le temps.
Les particules solides du sol peuvent être plus ou moins entassés, plus ou moins soudés, et de
leur liaison vont dépendre la circulation de l’eau et de l’air et les autres propriétés physique du
sol.

III-1-2-1- Les multiples formes de la structure du sol


La forme des éléments structuraux permet de distinguer trois types de structure :

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Agrologie & principaux substrats de culture

- la structure particulaire ou élémentaire, dans laquelle les constituants solides sont


entassés sans aucune liaison, faute de colloïdes. Il s’agit en fait d’une absence de structure.
Cette structure est défavorable par son manque de colloïdes, si les éléments sableux sont
grossiers, le sol ne retient ni l’eau ni les éléments minéraux solubles, il est donc filtrant ; si
les éléments fins dominent, ils ont tendance à s’engrener les uns dans les autres, rendant le
sol battant et imperméable.
Dans les deux cas, le sol est sensible à l’érosion.
- la structure compacte ou continue, dont les éléments, noyés dans une masse d’argile
dispersée, ne font qu’un seul bloc.
Cette structure est nuisible par son manque de perméabilité à l’air et à l’eau, en fait le sol
devient asphyxiant, et défavorable à l’activité biologique, par sa grande résistance à la
pénétration des racines et par sa difficulté de travail, tant en période humide qu’en
période sèche.
- la structure fragmentaire, dans laquelle les constituants, assemblés en agrégats, sont
groupés en éléments structuraux plus ou moins gros, d’aspect allongé, anguleux, ou plus
ou moins sphériques, offrant plus ou moins de facilité à la circulation de l’air et de l’eau.
Cette structure est à rechercher, en fait les éléments sableux, réunis en agrégats par un
complexe argilo-humique suffisamment abondant et floculé, forment, lors du travail du
sol, de petites mottes ou grumeaux de taille moyenne et aux bords arrondis, ceci permet
une meilleure circulation de l’eau, ce qui va assurer de ce fait une bonne aération aux
racines, aux microbes aérobies et aux animaux.
Cette structure permet aussi une bonne germination des semences, une pénétration facile
et profonde des racines, et une exploration maximale par celles-ci des ressources nutritives
du sol (Figure 10)
I-1-2-2- La mesure indirecte de la structure
C’est à l’examen du profil, au toucher, que l’on apprécie au mieux l’état de structure d’un sol.
Cependant la mesure de sa porosité, volume des vides de ce sol exprimé en pourcentage du
volume total, peut donner une idée assez juste de cet état.
III-1-2-2-1- La mesure de la porosité
Pour mesurer la porosité totale (microporosité + macroporosité), on prélève, sans tasser, un
volume connu de terre, que l’on pèse après dessiccation à 105 °C. On en déduit la densité
apparente du sol sec (Da). La densité réelle, Dr, des constituants solides étant à peu près
constante, environ 2.6 (Figure 11).

17
Agrologie & principaux substrats de culture

Si Vt, Vs, et Vv représentent respectivement le volume total du sol, celui de la phase solide et
celui des vides (liquides et gaz) ; La porosité totale, en % s’exprimerait par la formule :
Porosité totale = n = Vv/Vt = (Vt-Vs)/Vt = (Dr – Da) / Dr x 100.
Où Dr = Ms/Vt et Da = Ms/Vs et Ms étant la masse de la phase solide.
Valeurs indicatives de la porosité totale
Argile 45 – 55 %
Limon 40 – 50 %
Sable grossier 35 – 40 %
Sable fin 30 – 35 %
Gravier 30 – 40 %
L’espace poral étant occupé par l’eau ou par l’air, on distingue :
- La macroporosité et qui comprend les pores supérieurs à 8 mm et qui loge normalement l’air et
l’eau après une pluie tant que le sol n’est pas ressuyé.
- La microporosité et qui regroupe les pores inférieurs à 8 mm et contient l’eau du sol.
La mesure de la microporosité ou porosité capillaire est simple, c’est le poids d’eau retenue par
un volume donné de sol lorsqu’il a atteint sont point de ressuyage. On en déduit par différence
la macroporosité.
Cette microporosité se mesure comme l’humidité équivalente (He) mais rapportée au volume
de terre.
He= humidité équivalente en % de la terre sèche, elle correspond à l’élimination de l’eau
retenue dans les pores d’un diamètre inférieur ou égal à 8 µm en appliquant une dépression
équivalente à 1/3 d’atmosphère (Figure 12).

Relation entre la densité apparente d’un sol et sa porosité en %


Densité apparente Porosité
1 à 1.2 55 à 62%
1.2 à 1.4 46 à 54%
1.4 à 1.6 40 à 46%
1.6 à 1.8 Moins de 40%

IV- Les propriétés physiques du sol


Etudier un sol du point de vue physique c’est examiner la manière dont il remplit son double
rôle de support de la plante et d’intermédiaire entre celle-ci et les facteurs climatiques tels que

18
Agrologie & principaux substrats de culture

l’humidité, l’aération et la température, qui constitue les principales propriétés physiques du


sol.
IV-1- l’humidité du sol ou l’eau dans le sol
IV-1-1- Définition de l’humidité (teneur en eau) du sol
La teneur en eau d’un sol exprime la quantité d’eau présente dans ce sol. Selon qu’on la
rapporte à la masse ou au volume, on définit :
-teneur en eau massique W : c’est la quantité d’eau contenue dans un échantillon de sol,
rapportée à la masse des particules de sol sec :
W = Mw / Ms
Mw : masse d’eau de l’échantillon
Ms : masse de l’échantillon.
La teneur en eau des éléments minéraux varie généralement entre 5 et 40%. La présence de
matière organique augmente cette valeur qui peut dépasser 100% (par exemple les tourbes où la
teneur en eau pondérale peut atteindre 800%)
-teneur en eau volumique q : c’est le rapport du volume d’eau présent dans un sol, au volume
apparent de ce sol (volume de sol en place).
q = Vw / V a
Vw : volume de l’eau de l’échantillon
Va : volume de l’échantillon du sol.
La teneur en eau volumique varie entre une valeur minimale, la teneur en eau résiduelle qr, et
une valeur maximale, la teneur en eau à saturation qs. Celle-ci est en principe égale à la porosité
totale (définie comme le rapport du volume des vides au volume total du milieu).
IV-1-2- Mesure de l’humidité
Les méthodes de détermination de l’humidité d’un sol sont fort nombreuses. On les sépare en
deux groupes : celles effectuées au laboratoire et celles réalisées sur le terrain.
IV-1-2-1 laboratoire
Les procédés les plus courants consistent à extraire l’eau du sol par la chaleur.

Extraction par l’action de la chaleur


La chaleur provoque l’évaporation de l’eau de l’échantillon (entre 50 et 100 gr). En pesant
celui-ci avant et après dessiccation, on obtient la masse d’eau éliminée.
Le séchage s’effectue à l’étuve à 105°C jusqu’à masse constante le temps de séchage varie
entre 6h pour les sables et 24h pour les sols à forte teneur en éléments fins.

19
Agrologie & principaux substrats de culture

Généralement, et, par mesure de sécurité, on dessèche pendant 24h.


IV-1-2-2 In situ
Les procédés de détermination de l’humidité sur les sols en place sont dits indirects puisqu’ils
consistent à mesurer une autre grandeur de laquelle est déduit le taux d’humidité. Ils sont fort
nombreux, mais nous n’en décrirons que les méthodes tensiomètriques.
Méthodes tensiomètriques :
La succion de l’eau du sol (c.à.d. la force à laquelle elle est retenue sur les particules) augmente
lorsque l’humidité diminue, elle peut être mesurée à l’aide d’un tensiomètre.
Le tensiomètre est constitué d’une coupelle poreuse surmontée d’un tube relié à un manomètre
par l’intermédiaire d’un tuyau de faible diamètre.
Le tout est empli d’eau désaérée. La coupelle poreuse joue le rôle de filtre semi-perméable.
(Perméable à l’eau mais non à l’air) et elle assure la continuité de la phase liquide entre le
tensiomètre et le sol. Selon l’état énergétique de l’eau du sol on observera une migration de
l’eau vers ou hors du tensiomètre. Les variations de pression qui en résulte sont enregistrées par
le manomètre.
IV-1-3-Etats de l’eau du sol
L’eau du sol est soumise à un certain nombre de champs de forces, notamment la pesanteur,
l’adsorption, la tension capillaire et la pression hydrostatique. Ces forces, mise à part la
pesanteur, l’une d’entre elles est généralement déterminante sur les autres ; aussi classe-t-on
l’eau du sol en eau hygroscopique, eau capillaire et eau de pesanteur (Figure 13).
l’eau hygroscopique est celle qui adhère à la surface des particules et ne peut être mise en
mouvement ni par la pesanteur, ni par les forces capillaires ; la pression qui maintient cette eau
peut atteindre des valeurs considérables (de l’ordre de plusieurs tonnes par cm2 ), si bien qu’elle
est pratiquement impossible à arracher au sol.
L’eau capillaire est la partie en excès d’eau hygroscopique qui est retenue dans le sol malgré la
force de la pesanteur et des conditions favorables au drainage.
L’eau de pesanteur est la partie en excès d’eau hygroscopique et capillaire qui peut être retirée
du sol par drainage.
En allant de la dessiccation vers la saturation, on constate qu’au début les forces d’adsorption
sont déterminantes, puis ce sont les forces capillaires qui prédominent et enfin les forces de
pesanteur prennent sur les deux autres.
Il existe donc un certain nombre de points remarquables dans la suite décroissante des degrés
d’humidité du sol. Ce sont :
- la capacité de rétention 0max

20
Agrologie & principaux substrats de culture

- le point de flétrissement Hf
- le point d’hygroscopicité Hh
la capacité de rétention est la teneure eau du sol obtenue après élimination de l’eau de
pesanteur. En d’autres termes, c’est la quantité maximum d’eau que peut contenir un sol sans
qu’elle s’écoule sous l’effet de la gravité. Elle varie suivant les sols en raison inverse de la
grosseur des éléments constitutifs. Par exemple, pour les argiles et les limons argileux la
capacité de rétention varie entre 35 et 40 % alors que pour les sables et les graviers elle est de
l’ordre de 5 à 10 %.
La mesure de la capacité de rétention est très délicate, pour cette raison, il a été proposé la
capacité au champ qui correspond à l’humidité du sol après ressuyage de 48 h.
Le point de flétrissement est la teneur en eau du sol qui correspond au moment où la force de
succion des plantes égale la force de rétention capillaire des particules (15 bars) ; il n’y a alors
plus d’eau disponible pour la plante qui commence à se faner. Le délai pour qu’une plante
atteigne le point de flétrissement après une irrigation est très variable ; il peut être de l’ordre de
8 jours dans les sables jusqu’à plus de 4 semaines dans sols argileux.
Lorsque le point de flétrissement est dépassé, le sol continue à se dessécher jusqu’à une limite
où les forces qui retiennent l’eau autour des particules deviennent trop importantes ; un certain
équilibre s’établit et l’on atteint le point d’hygroscopicité.
Remarque pratique : point de flétrissement temporaire
Pour les besoins de l’irrigation, on introduit souvent un taux d’humidité remarquable
supplémentaire : le point de flétrissement temporaire. Cette humidité caractéristique correspond
à la teneur en eau du sol lorsque la plante présente les premiers signes de flétrissement.
En théorie, la plante est capable d’absorber toujours la totalité de l’eau de la réserve utile en
fait, on constate que l’absorption de l’eau se ralentit assez fortement près du pF = 4,2. Ce
ralentissement est du à une évaporation au niveau des feuilles trop importantes qui ne peut être
alimentée par la diffusion de l’eau du sol vers les racines. Le plant ferme alors ses stomates. On
définit ainsi la réserve facilement utilisable qui correspond à la fraction supérieure de la
réserve utile (RU) pour laquelle la plante n'est pas amenée à réguler son évapotranspiration par
les stomates. La RFU est difficile à évaluer du fait qu'elle varie entre 30 et 60 % de la RU selon
le type de sol rencontré (Figures 14 et 15).
IV-1-4- Les profils hydriques
Ces profils illustrent les modes de desséchement du sol. Le sol s'assèche plus rapidement dans
les horizons de surface du fait de l'évaporation naturelle au sol et de la forte densité de racines.

21
Agrologie & principaux substrats de culture

Lorsqu’un sol à la capacité au champ perd de l’eau au cours d’une période de desséchement,
l’humidité de son profil évolue différemment selon qu’il est nu ou sous couvert.
- en sol nu, l’humidité baisse rapidement dans la couche superficielle, pouvant tomber, dans les
premiers centimètres, au dessous du point de flétrissement (formation d’un mulch naturel).
Mais les couches profondes restent humides.
- en sol couvert, au contraire, la présence de racines assèche une profondeur plus importante,
mais leur présence empêche le sol de descendre au dessous du point de flétrissement : elles
provoquent une remontée continuelle de l’eau profonde (Figures 16).
La succion des racines et les différences d'humidité entre la surface et les horizons plus
profonds occasionnent des remontées d'eau par capillarité. Ces remontées diffèrent selon la
texture du sol et sa porosité :
- en sols sableux, les remontées sont plus rapides mais elles n'interviennent que sur de faibles
profondeurs (20 à 30 cm de sol).
- en sols argileux et/ou compacts, les remontées sont bien plus lentes, mais elles interviennent
sur des profondeurs plus importantes (80 à 100 cm).
Deux techniques culturales permettent de limiter l'évaporation au sol et ainsi préserver les
réserves en eau pour l'alimentation hydrique de l'olivier :
- le binage qui permet à la fois d'éliminer les adventices et de rompre la continuité du film d'eau
jusqu'à la surface.
- le mulching (ou paillage du sol). Cette pratique est rendue difficile par la dispersion de la
paille par le vent et par la progression des incendies au niveau du sol.
IV-2- L’aération du sol
L’air occupe tous les vides que n’occupe pas l’eau.
Lorsque se ressuie un sol gorgé d’eau, l’air envahit les espaces lacunaires laissés par l’eau de
gravité. Au point de ressuyage il occupe la macroporosité du sol. Par la suite, lorsque
s’abaissera l’humidité du sol, il envahira une partie croissante de la microporosité.
La quantité d’air contenu dans le sol dépend donc :
- de la texture, qui influe surtout la microporosité.
- de la structure, dont dépend surtout la macroporosité
- de l’humidité du sol, celle-ci dépendant à la fois de la structure et de la texture du sol.
L’atmosphère du sol est intimement liée à la minéralisation du carbone et on considère qu’elle
dépend essentiellement :
- des matières organiques minéralisables présentes dans le sol.

22
Agrologie & principaux substrats de culture

- de l’activité bactérienne et, à un degré moindre, de la respiration des racines et de la


rhizosphère entourant ces racines.
- des possibilités de diffusion des gaz, et donc indirectement de la porosité et de l’humidité du
sol.
- de l’atmosphère à la surface du sol.
Compositions comparées de l’air atmosphérique et de l’air du sol

Air atmosphérique Air du sol


Oxygène 21% De 10 à 20%
Azote 78% De 78.5 à 80%
CO2 0.03% De 0.2 à 3.5%
Vapeur d’eau Variable A saturation
Autres gaz Environ 1% ?

Teneurs en CO2 et en O2 (%) de l’atmosphère du sol à différentes profondeurs dans un sol


de limon au mois d’avril.

CO2 O2
30 cm 1.9 18.65
90 cm 7.85 0.25
150 cm 0 0

IV-3- La température du sol


La température du sol correspond à la température de l’air, mais avec un certain délai. Plus le
sol est profond, moins la température de l’air influe sur sa température.
Bien que la température de l’air ait une grande incidence sur celle du sol, d’autres facteurs
entrent en ligne de compte.
La teneur en eau influence la vitesse du changement de température. Il faut plus de chaleur pour
réchauffer un sol mouillé qu’un sol sec. L’évaporation se déroule en même temps que le
réchauffement, absorbant de la chaleur et gardant le sol frais.
Le soleil fait également varier la température du sol. L’absorption de la chaleur solaire par le sol
dépend de son exposition et de ses caractéristiques physiques. Les rayons solaires sont la
principale source de chaleur du sol.
La chaleur reçue dépend :
- de l’inclinaison du sol, lié à la latitude, à l’heure du jour et à la topographie.

23
Agrologie & principaux substrats de culture

- de sa couleur, la couleur noire des sols riches en humus ou en fer (Tirs) les rend plus chauds.
Les sols de couleur claire s’échauffent plus lentement
- de son humidité, l’eau a la chaleur spécifique la plus élevée, en fait pour élever d’un degré un
gramme d’eau, il faut 5 fois plus de chaleur que s’il s’agit d’un gramme de sable ou d’argile.
- de son ouverture, qui limite son réchauffement et son refroidissement
L’ombre, comme celle de nuages, des mauvaises herbes ou des résidus, diminue le transfert
d’énergie au sol et à partir du sol.
Le gel se produit lorsque la température à la surface du sol tombe sous le point de congélation.
La plupart des gels printaniers sont attribuables au refroidissement rapide du sol dans des
conditions météorologiques dégagées et calmes. La température de la surface du sol peut être de
4 à 5° C inférieure à celle de l’air à 1,5 mètre au-dessus. L’ampleur du refroidissement à la
surface du sol dans ces conditions dépend de la chaleur du sol au départ et de la vitesse à
laquelle la chaleur s’échappe du sol.
On voit souvent des cultures endommagées par le gel dans les champs fraîchement cultivés, car
le travail du sol crée une zone isolante de terre sèche et «gonflée» à la surface du sol. Cette
zone bloque la sortie de la chaleur du sol, ce qui permet à la température de chuter
suffisamment pour causer des dommages aux cultures, tandis que les zones adjacentes qui n’ont
pas été cultivées ne sont pas endommagées.
Les résidus massifs de cultures font également augmenter les dommages aux récoltes
attribuables au gel parce qu’ils isolent le sol et empêchent le dégagement de la chaleur
accumulée. Le soleil et la teneur d’eau dans le sol jouent un rôle essentiel dans la détermination
de la chaleur accumulée.
Chaleur spécifique des principaux constituants du sol
Chaleur spécifique rapportée à Chaleur spécifique rapportée à
l’unité de poids l’unité de volume
Eau 1 1
Sable 0.19 0.51
Argile 0.23 0.55
Calcaire 0.21 0.55
Humus 0.47 0.58

V- Les propriétés physico-chimiques du sol


La nutrition des plantes, but de l’agriculture, ne dépend pas seulement de la phase liquide ou la
solution du sol. Le sol n’est pas un support inerte où circule un liquide nutritif ; la phase solide :
minérale et organique, intervient sur la composition de cette solution par :

24
Agrologie & principaux substrats de culture

- le comportement des colloïdes, l’argile et l’humus, régularisant sa teneur en éléments nutritifs.


- le rôle actif tenu par les microorganismes dans la nutrition des plantes.
V-1-Le pouvoir absorbant
Un sel minéral, en dissolution dans l’eau du sol, s’y trouve en partie à l’état dissocié, c’est-à-
dire scindé en deux ions :
• l’un chargé négativement : l’a n i o n (C l- , SO4 2_ , NO3_ , PO4 H2_ )
• l’autre chargé positivement : le c a t i o n (K + , Ca 2 + , Mg 2 + , Fe 2 + , Mn 2 + , Zn 2 + ,
etc.).
Le complexe argilo-humique possède la propriété de retenir à sa surface certains ions de la
solution du sol (p o u vo i r a b s o r b a n t). Chargé négativement, il attire surtout les cations.
Le pouvoir absorbant est une propriété des colloïdes. C’est la propriété que possédent l’argile,
l’humus et le complexe argilo-humique, de retenir à leur surface des ions provenant de la
solution du sol (Figure 17).
V-1-1- Le mécanisme de l’échange des cations
Lorsque l’on introduit de la chaux (Ca(OH)2) dans un sol ses molécules se dissocient :
Ca(OH)2 ↔ Ca++ + 2 OH-
La concentration en ion Ca++ augmente dans la solution du sol et cette concentration se
communique au complexe, par exemple un complexe argilo-humique abondamment garni d’ion
H+ : un cation Ca++ prend la place de deux ions H+, qui se combinent aux anions OH- apportés
par la chaux pour former de l’eau :
Complexe H + Ca++ + 2 OH- ↔ complexe Ca++ + 2 H2O
Si dans le sol enrichi en calcium par le chaulage, on introduit du chlorure de potassium (KCl
sous forme d’engrais potassique), ce sel se dissout, puis se dissocie en anions K+ de la solution,
provoquent un échange avec le complexe : ils prennent sur celui-ci la place d’ions Ca++, à raison
de 2 K+ pour 1 Ca++. Ces cations Ca++ remis en solution forment, avec les anions Cl- du CaCl2,
sel soluble qui peut être lessivé, c’est l’action décalcifiante des engrais potassiques.
La cause de l’échange est l’agitation continue des ions. En fait, l’eau du sol forme en réalité
deux solutions :
- l’une, entourant les molécules colloïdales et les ions fixés, elle constitue la solution interne.
- l’autre, contenant les ions libres, non fixés, elle constitue la solution externe, ou la solution du
sol proprement dite.
C’est entre ces deux solutions que se font les échanges d’ions, et que s’établira un équilibre.
Quand aux ions fixés, ils le sont généralement sur deux couches, dont l’intérieure est dense et
l’extérieure plus lâche. Or les ions fixés, surtout sur la couche extérieure, tout comme les ions

25
Agrologie & principaux substrats de culture

libres, restent animés de l’agitation thermique, c'est-à-dire qu’ils se déplacent continuellement à


l’image des abeilles d’un essaim, le plus grand nombre des abeilles se trouvant dans l’essaim,
mais chacune s’en éloignant de temps en temps et y revenant.
La fixation des ions est sélective, les cations habituellement fixés sur le complexe sont : les ions
H+, et les cations métalliques tels que, Ca++, Mg++, K+, Na+, NH+, … (Figure 18)
L’intensité avec laquelle ces ions sont retenus est en général la suivante, par ordre d’absorption
décroissante :
Al et oligo-éléments > Ca > Mg > H > NH4 > Na
Cette intensité et cet ordre préférentiel de fixation peuvent être expliqués par :
- l’intensité de fixation dépend de la valence et de l’hydratation des ions, en fait les ions
bivalents Ca++ et Mg++ sont plus énergiquement retenus que les ions monovalents K+, Na+, NH+,

- l’intensité de fixation dépend aussi de l’état de saturation du complexe, un sol dont le
complexe contient 80% de Ca pour 10 à 20% de Mg, fixera plus facilement le Mg dont il est
plus pauvre. Il en est de même du potassium, qui est d’autant plus énergiquement fixé et retenu
qu’il se trouve sur le complexe en plus faible proportion. Mais c’est l’inverse pour le sodium :
moins le complexe en contient, moins il le retient. Plus le complexe en est saturé, plus il est
difficile de l’en extraire.
Lorsque le complexe est saturé d’ion H+, la fixation de cations K+ est plus difficile et plus
limitée que lorsqu’il est saturé d’ions Ca++. En effet la libération d’ion H+ provoque une acidité
d’échange qui tend à freiner l’échange :
Complexe H + KCl ↔ Complexe K + HCl (1)
Complexe Ca + 2 KCl ↔ Complexe K + CaCl2 (2)

V-1-2-Les valeurs caractéristiques du complexe absorbant :


1) La capacité totale d’échange (T) ou capacité d’échange de cations (CEC) est la quantité
maximale de cations de toutes sortes qu’un poids de 100 g de sol est capable de retenir.
Autrement dit, cette mesure représente le total des charges négatives du sol disponibles pour la
fixation de cations métalliques ou d’ions H+.
On l’exprime en milliéquivalents (m.e.q) pour 100 g de terre
L’équivalent d’un corps est le rapport atomique/valence de ce corps.
Exemple :
Un sol qui a une capacité totale d’échange de 20 m.e.q pourrait retenir :
En Ca : 20 m.e.q x 40/2 = 400 mg de Ca / 100g de sol.

26
Agrologie & principaux substrats de culture

La capacité totale d’échange d’un sol est stable, puisqu’elle dépend du taux et de la nature des
colloïdes de ce sol, et que celui-ci ne peut beaucoup varier. Elle est élevée pour les sols argileux
et humifères, et faible pour les sols sableux.

Quelques éléments d’interprétation de la valeur de la CEC de vos sols

VALEUR DE LA CEC EN méq/100


INTERPRETATION
g
CEC<9 Petite CEC
9 ≤ CEC ≤ 12 CEC moyenne
12 < CEC ≤ 15 CEC assez élevée
15 < CEC ≤ 25 CEC élevée
CEC > 25 CEC très élevée

(Source: programme d'interprétation LANO/CA de Basse Normandie)

2) La somme des bases échangeables (S) est la quantité de cations métalliques échangeables
fixés sur le complexe à un moment donné. On l’exprime également en m.e.q pour 100g de terre.
3) Le taux de saturation (V) est le rapport somme des bases échangeables/capacité totale
d’échange. On l’exprime en % :
V = S/T x 100
Ce taux est variable, d’un sol à l’autre, et, pour un même sol, d’une année à l’autre. En effet
toute cause capable d’apporter ou au contraire d’enlever des cations métalliques au complexe le
fait varier.
Les sols calcaires, riches en calcaire actif, ont souvent un taux de saturation voisin de 80 à 90%.
Les sols formés sur roche-mère sableuse pauvres en bases échangeables et filtrantes ont, un
taux de saturation souvent inférieur à 20% (Figure 19).
V-1-3- Rôle agricole du pouvoir absorbant
Le complexe argilo-humique par son pouvoir absorbant,
- met en réserve les éléments nutritifs qui sans lui, seraient perdus par lessivage, en les
échangeant principalement contre les ions Ca++, faciles à déplacer.
- libère ces éléments pour les racines, en les échangeant notamment contre les ions H+ formés
continuellement par l’activité biologique (microbe et racines) élaborant de l’acide carbonique
H2CO3
- régularise la composition de la solution du sol.

27
Agrologie & principaux substrats de culture

V-1-3-1- Principaux éléments minéraux du sol


On trouve dans le sol tous les éléments chimiques qui composent la plante ; en effet, hormis le
carbone, l’oxygène et l’hydrogène puisés dans l’air et dans l’eau, tous les autres éléments
nutritifs de la plante proviennent du sol.
Ces éléments sont classés en trois groupes selon leur importance quantitative dans la plante :
- éléments majeurs : azote (N), phosphore (P), potassium (K), calcium (Ca), pour lesquels la
plante est très exigeante ; ils constituent les éléments fertilisants prioritaires.
- éléments secondaires : magnésium (Mg), soufre (S), intervenant dans la plante en quantité
moindre et souvent présents en quantité suffisante dans le sol.
- oligoéléments : qui représentent une part très faible de la matière sèche mais leur présence
reste indispensable au bon métabolisme de la plante. Les six principaux oligoéléments sont le
fer (Fer), le manganèse (Mn), le zinc (Zn), le cuivre (Cu), le bore (B) et le molybdène (Mo).
V-2- Le pH du sol
En chimie, le pH exprime la réaction acide, neutre ou basique d’un corps selon qu’il renferme
beaucoup ou peu d’ions H+ libres en solution. Au niveau du sol, le pH est variable et il influe
sur les propriétés du sol. Les variations sont cependant limitées car si, en chimie, le pH varie de
0 à 14, le pH des sols a pour extrême 4.5 à 5 pour les sols les plus acides et 8 pour les terres très
basiques.

V-2-1- Importance du pH dans le sol


Le pH du sol influe sur l’efficacité de la croissance d’une culture dans un sol, car il affecte :
la disponibilité des éléments nutritifs (et leur toxicité possible)
Le pH du sol est une mesure de la concentration en H+ dans le sol. Puisqu’il n’y a pas un
nombre infini de sites d’échanges, plus il y a de H+, moins il peut y avoir d’autres cations. Les
cations – Ca2+, Mg2+, K+, et Na+ - sont considérés comme étant des bases. Plus le sol est
acide, moins il y a de bases. Le pourcentage de bases qui occupent les sites de la CEC est défini
comme étant :
([Ca2+] + [Mg2+] + (K+] + [Na+]) / CEC X 100 = Saturation en base (%)
Tous les éléments du sol sont plus assimilables dans des pH qui s’approchent de la neutralité.
Le meilleur exemple est le phosphore. Dans les sols acides, le phosphore se complexe avec le
Fer et devient insoluble. Dans les sols basiques, il se complexe avec le calcaire. Il peut donc
avoir du phosphore dans le sol, mais ce phosphore est non-prélevable. Il devient soluble et donc
assimilable dès que le pH est ajusté vers la neutralité. Faire un apport de phosphates sur un sol

28
Agrologie & principaux substrats de culture

acide ou basique est donc une perte puisque les phosphates se rétrogradent assez rapidement. Il
est impossible de gérer la fertilité chimique d’un sol sans gérer le pH en même temps.

pH : Disponibilité et toxicité.

Ce graphique nous montre l’impact du pH sur la disponibilité des éléments nutritifs et la


toxicité des métaux
 Les problèmes de toxicité

Contrairement aux éléments nutritifs, les métaux sont plus solubles et donc assimilables à des
pH acides. L’exemple le plus courant est une toxicité par l’Aluminium. Dans les pH plus élevés,
l’Aluminium est non soluble et donc n’entre pas dans la solution du sol. Plus le pH est faible,
plus les H+ et Al3+ sont sur les sites échangeables et plus le risque de toxicité est important.
Dès qu’il est en solution, il est prélevé avec les autres cations/anions et peut être toxique.
 l’activité des micro-organismes :

Au niveau des microorganismes leur activité est meilleure lorsque le pH est voisin de la
neutralité (6.5 < pH < 7.5).

 les dommages possibles aux cultures causés par certains herbicides :

Le pH du sol peut grandement influer la rapidité avec laquelle les herbicides sont décomposés
naturellement dans le sol, surtout par biodégradation microbienne. En réalité, si le pH du sol ne

29
Agrologie & principaux substrats de culture

se situe pas dans l'intervalle adéquat, la biodégradation des herbicides peut rester au point mort
pendant de nombreuses années.

 La structure du sol : Le type de cation sur les sites échangeables est très
important. En milieu acide, il y aurait moins de Ca2+ qui sont très favorables à une
bonne structure (floculation des colloïdes). Donc la stabilité structurale est meilleure
vers un pH neutre.
 Au niveau de la végétation, Le pH influence beaucoup la croissance des plantes
De même les cultures ont des exigences assez précises quant au pH optimal. Certaines
plantes comme les bleuets, les rhododendrons et les châtaigniers ont besoin d’un sol très
acide pour leur croissance à tel point que le pH d’un sol peut être apprécié grâce à des
plantes indicatrices (fougère en sol acide).

V-2-2-L’acidification du sol : phénomène naturel.

L'acidification des sols, qui s'exprime par la baisse de leur pH, est la conséquence de
l'abaissement progressif de leur capacité à neutraliser des acides. Celle-ci résulte des apports
continus au sol de protons d'origine externe ou interne à l'écosystème. Les processus majeurs
qui interviennent dans l'acidification des sols sont :

-L'activité biologique qui favorise l'acidification par libération d'acides organiques, et


l’absorption préférentielle des cations par rapport aux anions au niveau des racines et la
nitrification.
-La dissolution de la roche mère qui agit négativement sur l'acidification en libérant des bases
(processus très lent).
-Le lessivage qui par circulation d'eau notamment en hiver accélère l'entraînement des cations
produits par acidification, des anions et des particules.
-Les intrants : certains engrais (engrais ammoniacaux) et certains produits phytosanitaires
(soufre...) jouent également un rôle non négligeable.

V-2-3- Le pouvoir tampon


Le pH des sols varie dans l’espace sous l’influence directe de la roche mère et dans le temps
selon la saison (activité biologique qui produit des acides organiques)
Le pouvoir tampon est la capacité à résister aux variations du pH ; cette propriété est liée à la
présence des colloïdes qui fixent une partie des ions apportés et diminuent ainsi la variation du

30
Agrologie & principaux substrats de culture

pH. Par exemple un sol argileux a un effet tampon plus important qu’un sol sableux grâce à la
présence de colloïdes. En résumé, dans un sol acide à forte CEC, un faible apport de calcaire
n'aura que peu d'effets sur la remontée de pH ; il s'agira d'un sol fortement tamponné. Pour un
sol sableux, avec une CEC très faible, la remontée de pH sera forte pour la même masse de
calcite apportée (sol à faible pouvoir tampon).
V-2-4-Mesure & Interprétation : pH eau & pHKCl.
Le pH eau mesure l'acidité de la solution du sol. Le pHKCl mesure l'acidité en réserve sur le
complexe argilo-humique (les ions H+ du complexe sont remplacés par des ions potassium
K+). Le pHKCl est donc toujours inférieur au pH eau. La différence (pH eau - pHKCl) varie de
0,5 à 1,5. Elle est évidemment proportionnelle à l'acidité de réserve du complexe argilo-
humique.
VI- Les Substrats De Culture
Dans le processus de l'intensification des productions maraîchères et ornementales, la qualité et
la composition du substrat de culture joue un rôle sans cesse plus important pour l'obtention de
rendements élevés et durables.
Un substrat de culture est un matériau qui se substitue au sol pour jouer vis-à-vis de la plante le
rôle de support. Il doit remplir trois principales fonctions : l’ancrage des racines, la constitution
de réserves minérales et hydriques +/- grandes et l’oxygénation des racines.
Tout matériau entrant dans la composition d’un support de culture doit nécessairement répondre
à un certain nombre de caractéristiques physiques, chimiques et biologiques prouvant son
aptitude à permettre la croissance d’une plante.

VI-1-Les principales propriétés physiques, chimiques et biologiques des substrats

La première des conditions indispensables est l’innocuité, tant vis à des plantes cultivées que de
l’utilisateur, ce qui semble une évidence mais n’est pas toujours le cas avec des matériaux peu
connus ou hétérogènes. On peut citer par exemple certains déchets urbains ou industriels
recyclés qui peuvent présenter une certaine toxicité. Celle-ci peut être due à la présence
d’éléments minéraux toxiques (notamment d’éléments-trace métalliques) ou de polluants
organiques (PCB, HAP, pesticides), mais aussi de pathogènes, dangereux pour l’homme ou les
plantes (boues de station d’épuration).
Le second point essentiel à prendre en compte pour la caractérisation d’un matériau est sa bio-
stabilité, c’est à dire sa résistance à la dégradation microbienne naturelle. La plupart des
matériaux entrant dans la composition d’un substrat sont d’origine organique, donc constitués

31
Agrologie & principaux substrats de culture

de molécules carbonées, plus ou moins complexes. Placées dans un milieu humide non stérile, à
température ambiante, celles-ci sont immédiatement dégradées par une micro-flore de bactéries
et de champignons saprophytes. Selon la longueur et la complexité des chaînes carbonées, la
résistance du matériau à la dégradation sera plus ou moins forte, sachant que sa décomposition
est de toute façon inéluctable. Or, utilisés comme supports de culture, les matériaux doivent
conserver leurs caractéristiques initiales, notamment physiques, au moins pendant la durée de la
culture (de quelques mois à un an en général).
Par ailleurs, cette dégradation microbienne s’accompagne dans sa première phase d’une forte
demande en azote. Celle-ci peut alors concurrencer directement l’alimentation minérale de la
plante, entraînant une carence plus ou moins importante. Pour toutes ces raisons, il est essentiel
de connaître la bio-stabilité des produits nouveaux introduits dans un mélange, voire de les
écarter s’ils se dégradent trop vite.
Ces deux premières étapes franchies, il y a lieu de déterminer les caractéristiques physiques des
nouveaux matériaux, et plus particulièrement l’aération et la rétention en eau. Pour l’aération,
c’est surtout l’importance de la porosité occupée par l’air quand le substrat est saturé en eau qui
doit être prise en compte. Il s’agit en fait d’évaluer les risques d’asphyxie racinaire.
Vis à vis de l’eau, le plus important est d’évaluer les quantités d’eau retenues par le matériau,
pour des forces de rétention compatibles avec les capacités d’extraction racinaire. Ce n’est donc
pas tant la rétention en eau maximale qui est intéressante mais bien la quantité réellement
disponible pour la plante. Celle-ci est dépendante des caractéristiques de la porosité du
matériau.
En dernier lieu, il reste à vérifier si la composition chimique des matériaux est compatible avec
les exigences de la culture envisagée. En fait, c’est essentiellement la quantité et la nature des
ions présents dans la solution du substrat ou fixés sur celui-ci qui doivent être déterminées. Ces
caractéristiques influencent directement la salinité et le pH du milieu, sachant qu’en culture
hors sol, il est relativement aisé de les modifier en agissant soit directement sur le substrat par
des apports d’amendements ou de fertilisants, soit par l’intermédiaire de la solution nutritive.
Ces matériaux doivent aussi présenter de réelles qualités industrielles, telles qu’un volume
important, une régularité de la production, une bonne homogénéité de composition et de
granulométrie.
La plupart des matériaux actuellement utilisables ne peuvent être incorporés à un substrat qu’en
quantité limitée (souvent de l’ordre de 20 %), car leur qualité agronomique est rarement
suffisante pour répondre à toutes les exigences attendues. Il est donc nécessaire de rechercher
un équilibre avec d’autres produits complémentaires.

32
Agrologie & principaux substrats de culture

VI-2-Les principaux substrats de culture


VI-2-1-Les substrats de culture d'origine organique
Les composts de déchets verts :
Provenant du nettoyage des jardins publics et privés, ils sont constitués de feuilles, gazon,
branchages. Après broyage, ces déchets sont compostés durant plusieurs mois. En effet, si la
plupart des produits organiques sont compostables, tous ne sont pas à même de donner un
substrat organique de qualité.
Réalisé correctement, ce compost est tout à fait incorporable à un substrat, à condition de
surveiller l'absence d'adventices et de pathogènes, de tenir compte de la salinité et du pH élevés
et d’améliorer la rétention en eau.
Souvent très carbonés, ces déchets sont mieux compostés en présence d’azote ; celui-ci peut
être apporté par des déjections animales (lisier de porc, fientes de volaille,…); mais la salinité
risque alors d'être élevée.
Actuellement, ces matériaux sont utilisés en mélange à faible concentration (en général 10 à
15%) dans des substrats destinés plutôt aux particuliers, comme terreaux dits "universels".

33
Agrologie & principaux substrats de culture

Les composts de déchets de scieries


Très riches en cellulose et lignine, ces déchets sont la plupart du temps phytotoxiques du fait de
la présence de tanins et de substances phénoliques ; ils doivent donc impérativement être
compostés.
Mais le compostage est long et nécessite un important apport d’azote. Cependant, ces matériaux
présentent un intérêt du fait de leur stabilité et de leur relative abondance
La réutilisation de substrats ayant déjà porté une culture
Les substrats utilisés en cultures maraîchères ont une durée de vie de un à deux ans maximum.
Après culture, leur élimination n'est pas simple car, en sortie de serre, ils sont souvent mélangés
à des matériaux plastiques (housse d'emballage, ficelle) et à des restes de plantes. Leur
réutilisation comme substrat de culture est envisageable à condition que cette « nouvelle »
matière première satisfasse aux exigences citées en haut, surtout en matière de risques
sanitaires. Pour limiter ce risque, il est conseillé soit de désinfecter le produit, soit de le réserver
à des usages sans rapport avec la culture initiale, par exemple en incorporant un substrat pour
tomate "usagé" à un mélange pour pépinière. L’éventuel excès de salinité est facilement corrigé
par mélange à un matériau chimiquement pauvre et/ou à forte capacité d’échange (tourbe, fibres
de noix de coco,…).

La Tourbe :

La tourbe se définit comme le produit de la fossilisation de débris végétaux par des


microorganismes (bactéries, arthropodes, champignons, microfaune) dans des milieux humides
et pauvre en oxygène que l'on appelle tourbière sur un intervalle de temps variant de 1 000 à
7 000 ans. Habituellement, on classe la tourbe en trois grandes catégories selon le type de
végétaux supérieurs dont ils sont issus :

1. La tourbe blonde provient de la transformation des sphaignes. Elle est riche en


fibre de cellulose et en carbone. Sa texture est dite fibrique. Ses autres traits essentiels
sont sa faible densité, sa forte teneur en eau et sa pauvre teneur en cendre minérale car
souvent jeune (2 000 ans).
2. La tourbe brune provient de la transformation de débris végétaux ligneux (arbres
divers) et d'éricacées. Elle est composée de fibres mélangées à des éléments plus fins,
provenant d'une dégradation plus poussée des végétaux, lui donnant une texture
mésique. Elle est plus âgée (5 000 ans) que la précédente.
3. La tourbe noire provient de la transformation des Cypéracées. Elle est riche en

34
Agrologie & principaux substrats de culture

particules minérales et organiques fines. Il y a moins de carbone et plus de cendres. La


texture est le plus souvent saprique, c'est-à-dire que la tourbe est plastique et moins
fibreuse. Visuellement, la tourbe noire se distingue facilement de la tourbe blonde par sa
couleur foncée. Une tourbe blonde très ancienne tend à se rapprocher, par certains
caractères de la tourbe noire.

La tourbe permet l’apport d’une matière organique quasi pure (jusqu’à 95% de la matière
sèche), et stable (effet durable), ne présentant pas de risque de pollution ou de phytotoxicité.
Tous les types de tourbe répondent à cet objectif.

Les tourbes blondes de sphaigne constituent à n’en pas douter un modèle de substrat, en partie
parce qu’elles ont fait l’objet d’études et de mise au point très pointues des techniques de
culture. Leur structure bien conservée maintient des caractéristiques proches de celles de la
sphaigne, celles qui leur permettent de résister dans des milieux plutôt hostiles du point de vue
du régime hydrique. Cette structure leur donne des caractéristiques de porosité d’où dérivent
des valeurs de rétention en eau et en air convenant à la croissance des plantes et assurant une
bonne réserve de sécurité en cas de déficit hydrique.En comparaison les tourbes brunes ou
noires ont une structure beaucoup moins favorable et présentent souvent une aération
insuffisante, et une forte hystérèse avec perte des propriétés initiales et l’acquisition d’une
hydrophobie marquée lors de la dessiccation.

Les fibres de noix de coco :La fibre de coco provient du cocotier dont la culture est très
largement répandue dans les régions intertropicales. Elle est traditionnellement utilisée pour la
fabrication de cordage. En horticulture, on cherche à utiliser des fibres brutes ou broyées, mais
aussi les résidus obtenus après extraction des fibres.Ces fibres connaissent un fort engouement
depuis quelques années du fait de leur remarquable qualité physique, qui les rapprochent des
fibres de tourbe de sphaignes: une bonne stabilité structurale grâce à une forte teneur en lignine,
une forte porosité occupée soit par l'air, soit par l'eau en fonction de la granulométrie, et une
bonne mouillabilité.

L’écorce de pin : L’écorce de pin maritime est la principale matière première utilisée dans la
confection de substrats. Sa stabilité et sa faible phytotoxicité lui donnent une grande sécurité
d’emploi dans la fabrication des supports de culture. Le compostage assurant un traitement
thermique du matériau contribue à sa régularité et à son innocuité. Son PH est plus acide et
convient bien aux espèces acidophiles.

35
Agrologie & principaux substrats de culture

Ce matériau présente une bonne perméabilité à l'air (Porosité élevée≈ 90%) mais une faible
Disponibilité en eau (10 à 20%).
En le décomposant, les bactéries consomment de l'azote et entrent en compétition avec les
plantes.
La fibre de bois
La fibre de bois est obtenue par défibrage mécanique de déchets de bois. La c’est un matériau
stabilisé à haute température, naturellement hydrophile.
Selon le système utilisé, les fibres sont plus ou moins longues. Ces matériaux se caractérisent
par une forte porosité pour l'air (≈ 95%),, une rétention en eau Généralement limitée, une faible
capacité d'échange cationique, et une faible salinité. En milieu humide, les composés les plus
labiles des fibres (cellulose, hémicelluloses) se décomposent rapidement en présence de
microorganismes, entraînant une forte consommation d'azote, au détriment des plantes. Il faut
donc tenir compte de cette particularité dans la conduite de la culture. Par contre, mélangé à de
la tourbe, ce matériau remplace avantageusement des produits à porosité grossière comme les
écorces ou les fibres longues de tourbe. Il présente aussi l'intérêt d'un approvisionnement
régulier grâce à une production de type industriel. Elle a cependant tendance à acidifier le
substrat (pH ≈ 4 à 6).
.
VI-2-2-Les substrats de culture d’origine minérale :

La vermiculite :
La vermiculite est un minéral naturel formé par l'hydratation de certains minéraux basaltiques.
Il possède des propriétés d'expansion sous l'effet de la chaleur (exfoliation), et est
principalement utilisé commercialement sous forme exfoliée. Ce matériau a l’aspect de
granulés. Il est très léger et a une grande capacité de rétention d’eau (environ 350 l au m³), tout
en assurant un bon drainage. Son pH est de 7 à 7,2. Sa capacité d'échange cationique est élevée,
de l'ordre de 100-150 meq/100g. La vermiculite exfoliée a aussi la propriété d'améliorer
l’aération du sol ce qui aidera à maintenir les conditions optimales pour le développement des
racines la germination des graines et la croissance rapide des cultures. : Son prix est très élevé,
sa dégradation facile en poussière et son tassement, le fait qu’il s’envole facilement car il est
très léger
et sa difficile désinfectection sont ses principaux inconvénients.

36
Agrologie & principaux substrats de culture

La faible densité de la vermiculite allège les bacs et les pots dans lesquels elle est utilisée, ce
qui est un avantage indéniable lors de la manipulation et le transport des cultures. De plus, par
ses qualités intrinsèques, elle diminue le choc de la transition .
Les principaux pays producteurs étant la Chine, l'Afrique du Sud, l'Australie, le Zimbabwe et
les États-Unis.
La perlite
C’est un sable siliceux d’origine volcanique qui est expansé industriellement par un traitement à
la chaleur (1200 °C). Il est composé de silice, d’alumine, d’oxyde de fer, d’oxyde de titane, de
chaux, de magnésie, d’oxyde de sodium et de potasse. Elle apparaît sous forme de granules très
légers. Elle s'écrase facilement en poussière entre les doigts. Elle est bien plus stable que la
vermiculite mais accumule sensiblement moins d'eau La perlite a une très grande capacité de
rétention d’eau (4 à 5 fois son poids) une bonne perméabilité à l'air et à l'eau, ne conserve pas
de sels (faible CEC), ne se dégrade pas et son pH est de 7 à 7,2, Elle s’utilise pour la culture
sur substrat, pure ou mixte. Ce matériau est très pratique pour alléger un substrat, et a une
bonne tenue au temps.

Comparaison de la perlite et de la fibre de coco pour la culture hors sol de fleurs coupées
Substrat Avantages Inconvénients
PERLITE légèreté possibilité de désagrégation du

inertie chimique produit à moyen terme

bon compromis entre la rétention en eau ethumidification difficile à la mise en


en air œuvre

facilité de mise en œuvre (en vrac ou en sac)


FIBRE DE COCO bon compromis entre la rétention en eau eten
absorption du calcium en début de
air
culture
légèreté
rapport C/N élevé.
forte capacité d’échange cationique
durabilité à confirmer
recyclable comme amendement organique
des sols maraîchers

37
Agrologie & principaux substrats de culture

facilité de mise en œuvre (en vrac ou en


pain)

Les billes d’argile

Ce matériau ressemble à de petites boules brunes que l’on utilise pour recouvrir les pots de
fleur, les granulés sont obtenus par un traitement de forte chaleur de l'argile. L’argile expansé
possède un bon pouvoir isolant, ce qui est nécessaire pour protéger les racines des changements
de température.

Il est composé de silice, d’alumine, d’oxydes de fer, et de soufre. Sa capacité de rétention en


eau est de 15% en masse. Contrairement à la laine de roche, les billes d’argile sont un substrat
durable, sain, biologique et écologique.

La Pouzzolane

La pouzzolane est une roche volcanique extraite de carrières.. Elle possède une structure
alvéolaire. La pouzzolane est généralement vendue calibrée, elle est de couleur marron à grise.
Très drainantes et à faible rétention d’eau , Ces roches sont légères et très poreuses donc utiles
pour drainer et aérer le substrat La pouzzolane apporte quelques minéraux, et est de densité
sèche inférieur à 1,. Les bords coupants de la pouzzolane favorisent le développement des
radicelles. Son PH est neutre.

Les laines minérales : La laine de roche

"Ensemble de fibres en matière minérale amorphe, de consistance laineuse, et obtenues


normalement à partir de laitier, de roche ou de verre". Le diamètre moyen de ces fibres varie de
2 à 8 μm pour le verre et de 1,7 à 3,5 μm pour la roche. Les laines minérales sont
essentiellement utilisées (85 % de la production) pour l’isolation thermique ou acoustique et
pour la protection incendie (murs, combles, planchers, poutres en acier…) et comme substrat en
culture hors-sol…

La laine de roche horticole est un substrat de culture réalisé à partir de fibres de roches
volcaniques obtenues par fusion à 1500 °C et centrifugation. Chimiquement et biologiquement

38
Agrologie & principaux substrats de culture

stable, elle n'a aucune interaction avec les éléments nutritifs distribués dans l'eau d'arrosage. Sa
composition chimique est proche de celle d'un sol moyen mais, à la différence de la terre, les
éléments constitutifs du produit ne sont pas assimilables.

La laine de roche est stérile : contrairement à la terre, elle contient ni insectes ni germes de
maladies. On peut aisément la désinfecter (si nécessaire) entre deux cultures par lavage avec
une solution d'eau de Javel suivi d'un rinçage copieux. Quand elle est sèche la laine de roche est
légère et aisée à manipuler. Un bloc de laine de roche est constitué de 97% d'air et de seulement
3% de fibres. Quand on l'arrose, elle retient 80% de son volume en eau dont la presque totalité
(98%) est disponible pour les plantes.

VI-2-3-Les substrats de culture d’origine organo-minérale :


Terre dite « de bruyère »
C'est un sol sableux donc perméable, riche en humus mais surtout acide (P.H.d'environ
4).Originaire des sous-bois riches en sable et des landes sableuses où les bruyères (d'où le nom)
poussent naturellement.

Ses principales caractéristiques sont :

-Masse volumique ≈ 400 kg/m3

-Porosité élevée (80%)

-Disponibilité en eau moyenne (30%)

-Salinité faible - Biostabilité élevée

Elle est utilisée principalement pour cultiver les plantes dites de terre de bruyère qui sont
principalement des acidophiles.

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