Ce qui prouve que toutes les charrues peuvent être efficacement modifiées et perfectionnées, c'est que
celle qui est aujourd'hui la plus généralement en usage, la charrue à avant-train, n'est pas très-
ancienne, et qu'elle n'est qu'un perfectionnement de l' araire, qui est la charrue primitive. L'araire
beaucoup plus
simple, mais aussi beaucoup plus restreint
dans ses etfets et dans son produit que notre
charrue moderne à avant-train, va s'atteler
directement par l'âge ou la perche, au joug
des bœufs ou au collier des chevaux. Cette charrue qui peut suffire dans des sols pure-
ment sablonneux ou pulvéruleux, qu'il s'agit
seulement d'écorcher ou de gratter pour les
préparer à produire, ne peut plus convenir
dans nos terres fortes ; et si les contrées du midi
de la France, encore si arriérées en agricul-
ture, qui ont conservé l'araire, échangeaient
cette charrue pour la charrue à avant-train
elles y gagneraient beaucoup.
DU LABOURAGE.
Le billonnage ou labourage à petits sillons de quatre raies se pratique encore dans une grande
partie de la France -, et il faut avouer que pour
un grand nombre de sols, il ne pourrait être
remplacé par un autre mode sans perturbation
et sans perte réelle. Il y a un grand nombre
de terrains en pente, où la couche arable est
si peu épaisse, qu'il a fallu en rassembler les
parcelles éparses sur une même ligne, en com-
poser un petit sillon, et continuer ce mode
de culture sur toute l'étendue du champ, en
ayant soin à chaque façon de changer alterna-
tivement le sillon de place -, en sorte qu'il tien-
dra, après chaque façon, la place qu'occupait
la raie avant l'opération. La couche arable
ainsi rassemblée sur un plus petit espace, peut
prendre assez de consistance et contenir assez
de principes nutritifs pour nourrir les plantes
qu'on lui confie. Sans ce mode de labourage,
qui consiste à rassembler sur un seul point la
couche maigre et éparse de terre végétale, et
qui a aussi pour but de donner à la terre ainsi
relevée plus d'accès aux influences atmo-
sphériques, et plus de force contre l'action des
pluies, beaucoup de contrées en France ne
connaîtraient pas l'usage du blé.
CHAPITRE IV.
DES ENGRAIS.
Les matières propres à amender les terres, sont : la marne, la chaux et les autres matiè-
res calcaires, le plâtre et les cendres.
Il est reconnu, en général, que le fumier employé trop brut est insalubre pour beaucoup
de plantes, et pour beaucoup d'autres ne pro-
duit qu 'uu effet précaire ; mais il n'est pas
moins reconnu aussi qu'un fumier trop con-
sommé est déjà en perte de la plus grande
partie de son volume, et que ce qui en reste
ayant encore perdu, par une trop longue fer-
mentation, les émanations animales et végéta-
les qui en constituent la puissance nutritive, ne
produit que peu ou point d'effet, d'où il faut
conclure que, dans l'art de recueillir et de
préparer les fumiers, il faut avoir égard à ces
deux choses : io empêcher qu'une fermenta-
tion trop forte et trop long-temps prolongée
ne leur enlève les principes animaux et végé-
taux dont les plantes font leur nourriture.
20 Ne les employer qu'en temps convenable,
et dans un état de consommation approprié à
la nature des plantes auxquelles on les des-
tine.
CHAPITRE Y.
DES ASSOLEMENTS.
.. Nous disons que cet assolement quadriennal est le plus gencralement. suivi; mais ce n'est pas
une règle sans exception, surtout lorsque les
Anglais font des luzernes, des sainfoins et en-
semencent leurs terres en autres plantes dont
la durée dépasse une année : alors l'assolement
devient irrégulier; mais ce qui est sans excep-
tion, c est que jamais deux céréales, qui sont
1 une pour l autre deux plantes épuisantes, ne
se suivent immédiatement : toujours on inter-
calle entre elles une plante fourragère ou lé-
gumineuse. Cette méthode invariable est fon-
dée sur ce principe : qu on ne peut trop éloigner
une semence d e//e-/He//ze dans le même sol.
Pour ceux qui n'ont pas apprécié les bons ef-fetsdcs prairies artificielles, el surtout des plan-
tes sarclées, l'agriculture est encore dans sou
enfance : ils méconnaissent les véritables béné-
fices du laboureur. La suppression des jachè-
res et l'alternance des plantes de nature diverse,
voilà la véritable source des richesses agricoles,
voilà ce qui donne en niasse du pain et de la
viande.
où elle entre encore, pour une notable partie, dans sa nourriture quotidienne ; dans ! ouest de
la France et surtout en Bretagne, il y a un
grand nombre de familles qui y ont recours,
en la mêlant aux autres grains qui composent
leur provision annuelle.
L'ensemencement des céréales est une des parties les plus importantes de l'industrie ru-
rale ; il doit se faire avec beaucoup de pru-
dence et de soin.
En tout état de cause il faut encore ici con-sulter la nature du terrain que 1'011 emblave ;
si c'est une terre franche, consistante, qui ré-
siste à l action de la gelée, il faut se garder de
semer trop épais, il vaut mieux alors pécher
par le moins que par le trop de semence ; au
contraire, si c'est une terre qui se relâche et se
décompose par la pluie ou par la gelée, il faut
prévoir que l'hiver peut faire périr une partie
des plantes, ou les hâles du printemps s'oppo-
ser au tallemcnt, alors il faut forcer de se-
mence ; de même un terrain maigre demande
plus de semence qu'une terre riche d'humus,
où on est certain que la plante tallera avec vi-
gueur.
S I. DU SARRASIN.
Le sarrasin ne vient pas dans toutes les terres, ni même dans les meilleures terres ; il
refuse de croître dans les limons et dans les
terres argilo-calcaires ; il n'est d'un bon produit
que dans les terres à seigles -, il n'en refuse au-
cune, pas même les plus mauvaises, ce qui le
rend, pour quelques contrées, d'une haute im-
portance : les terres qu'il affectionne sont les
terres à bruyères, les terres sablonneuses et
granitiques.
S II. DU MAÏS.
Pour la nourriture des animaux, le maïs est U11 grain si précieux qu'aucun autre grain ne
peut le remplacer; il engraisse promptement
les bœufs et les moutons qui le reçoivent parmi
leurs aliments, mais plus promptement encore
les porcs et la volaille, dont la chair en ac-
quiert une qualité supérieure.
S III. DU MILLET.
CHAPITRE VII.
CHAPITRE VIII.
DANS L'AGRICULTURE.
Dans beaucoup de localités on donne à l'ani-mal enflé des lavements avec de la saumure,
et on pratique aux flancs et sur la peau du
ventre de petites incisions, afin de donner
issue au gaz qui distend outre mesure le canal
intestinal -, mais ces remèdes et ces moyens,
sans doutetrés-peu rationnels, ne sont pas tou-
jours efficaces, et si l'animal ne succombe pas,
il peut demeurer long-temps languissant.
CHAPITRE X.
DE L'HYGIÈNE DU CULTIVATEUR.
DE LA COMPTABILITÉ AGRICOLE.
1 Ó Janvier 184.0.
21 Février 184.0.
FIN.