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À l'aide des documents, je cherche les informations permettant de

répondre au problème posé

Document 1 et une malpropreté écoeurante. Dans une de ces


cours, il y a juste à l'entrée des cabinets sans porte et
Une nouvelle classe sociale apparaît en même temps si sales que les habitants ne peuvent entrer ou sortir
que les fabriques (les manufactures) se développent. de la cour qu'en traversant une mare d'urine
C'est la bourgeoisie capitaliste, composée des pestilentielle et d'excréments qui entourent les
entrepreneurs industriels qui organisent la production cabinets.
de biens. Ces entrepreneurs deviennent propriétaires
des moyens de production, c'est-à-dire des fabriques Dans les maisons, presque jamais de plancher ou de
qu'ils construisent, des machines et des matières carrelage ; par contre, presque toujours des fenêtres
premières qu'ils achètent et des produits qu'ils et des portes cassées, mal ajustées, et quelle saleté
fabriquent et vendent. Tous ces moyens de (...). Dans un de ces trous qui mesurait à peine dix
production, ainsi que l'argent nécessaire pour se les pieds de long et cinq de large, j'ai vu deux lits, et
procurer, constituent le capital. quels lits, qui, avec un escalier et un foyer,
remplissent toute la pièce. Dans plusieurs autres, je
FRAZER, BLOUIN, DEFI ET PROGRES, HRW, 1985, p.347
ne vis absolument rien. Devant les portes, partout des
Document 2 décombres et des ordures (...) et des immondices,
l'atmosphère est empestée par leurs émanations,
La Révolution industrielle fait apparaître une autre assombrie et alourdie par les fumées d'usine. Une
classe sociale, distincte de la bourgeoisie. Il s'agit de foule d'enfants et de femmes en haillons rôde en ces
la classe ouvrière, c'est-à-dire de l'ensemble des lieux, aussi sale que les porcs qui se prélassent sur
personnes qui travaillent dans les fabriques pour les tas de cendres et dans les flaques (...) Comment
assurer la production des biens. Les ouvriers et les voulez-vous que les gens soient propres ?
ouvrières ne sont propriétaires d'aucun moyen de ENGELS, FRIEDRICH, LES CONSEQUENCES SOCIALES DE LA REVOLUTION
INDUSTRIELLE EN GRANDE-BRETAGNE (1845)
production; ils ne possèdent que leur force et leurs
aptitudes physiques. Ce sont des employés salariés :
Document 4
pour assurer leur subsistance, les ouvriers et les
ouvrières travaillent pour des entrepreneurs en Le recensement de 1851 révéla l'excédent de la
échange d'un salaire (prix de travail). population urbaine sur la population rurale; un demi-
FRAZER, BLOUIN, DEFI ET PROGRES, HRW, 1985, p.347 siècle plus tard, c'était trois Anglais sur quatre qui
vivaient dans les villes. Les grandes villes issues de
Document 3 la Révolution industrielle virent leur croissance
continuer: en 1901, Manchester atteignait 650 000
J'en viens à la description des quartiers ouvriers
habitants, Liverpool, 700 000 et Birmingham, 760
proprement dits. Il est impossible d'imaginer
000. Le nombre des villes de plus de 100 000
l'amoncellement désordonné des maisons, entassées
habitants passa de 10, en 1851, à 36 en 1911,
littéralement les unes sur les autres, véritable défi à
regroupant alors 44% de la population anglaise, et
toute architecture rationnelle. On a rebâti et rafistolé
celui des villes moyennes (de 20 000 à 100 000
jusqu'à ce qu'enfin il ne reste plus entre les maisons
habitants) de 55 à 165.
un pouce de libre. Les rues, même les meilleures,
sont étroites et tortueuses. À droite et à gauche, une HISTOIRE DE L'ANGLETERRE, CHASSAIGNE, FLAMMARION, PARIS, 1996,
p.220
foule de passages couverts mènent de la rue
principale aux nombreuses cours, et lorsqu'on y
pénètre, on arrive dans une saleté
Document 5 On ignore le plus souvent les heures fixées pour les
repas, si bien que l'on mange lorsqu'on a faim et
Les familles payent cher un logis misérable. À
qu'on en a le temps.
Mulhouse, les ouvriers du coton couchent sur la
paille. À Liverpool et dans le quartier du Whi- ENGELS, FRIEDRICH, LES CONSEQUENCES SOCIALES DE LA REVOLUTION
INDUSTRIELLE EN GRANDE-BRETAGNE (1845)
techapel, à Londres, dans les masures de Lille ou de
Lyon, les ouvriers dorment à deux ou à trois sur des Document 8
paillasses humides et ne peuvent se chauffer l'hiver.
La tuberculose fait des ravages. Un enfant sur trois Il n'est pas rare que les enfants, en arrivant chez eux,
meurt en bas âge dans les taudis de Lille. L'espérance se jettent sur le carrelage devant le foyer et
de vie, pour un ouvrier, n'excède pas trente ans. s'endorment aussitôt, qu'ils soient incapables de
L'hygiène est inexistante, Quant au repas, ils se prendre aucune nourriture et que leurs parents soient
composent de pain et de soupe de légumes; très peu obligés de les laver endormis et de les mettre au lit;
de viande et de graisses. L'état physique des ouvriers bien plus, il arrive qu'en route, ils se couchent de
est tel, dans un pays comme la France, qu'on ne peut fatigue et que leurs parents, bien avant dans la nuit,
les incorporer dans l'armée. les cherchent et les trouvent endormis.
MIQUEL,PlERRE,AUTEMPS DES PREMIERS CHEMINS DE FER, COLLECTION La conséquence première d'un tel surmenage est que
« LA VIE PRIVEE DES HOMMES », PARIS, ÉDITIONS HACHETTE, 1982, p.26
toute force vitale ne sert qu'à l'exercice des muscles,
si bien que ceux des bras, des jambes, du dos, des
Document 6
épaules et de la poitrine en particulier, qui sont
Dans les mines de charbon ou de fer travaillent des principalement utilisés en tirant et en poussant la
enfants de quatre, cinq, sept ans ; la majorité toutefois benne, atteignent un développement anormal, tandis
a plus de huit ans. Ils sont employés à transporter les que tout le reste du corps souffre du manque de
matériaux extraits du front de taille à la voie où passe nourriture et se rabougrit. C'est la raison pour
le cheval ou au puit principal, et à ouvrir et refermer, laquelle la taille reste petite et stationnaire. La
au passage des travailleurs et des matériaux, les portes puberté est retardée aussi bien chez les garçons que
coulissantes qui séparent les différentes sections de la chez les filles, chez les premiers souvent jusqu'à dix-
mine. Pour surveiller ces portes, on emploie ordinai- huit ans. Jambes arquées, genoux cagneux, pieds
rement les enfants les plus jeunes qui, de cette façon, plats, déviations de la colonne vertébrale et autres
sont contraints de rester douze heures par jour dans malformations sont courants.
l'obscurité, tout seuls, dans un passage étroit, la ENGELS, FRIEDRICH, LES CONSEQUENCES SOCIALES DE LA REVOLUTION
plupart du temps humide, sans même avoir le travail INDUSTRIELLE EN GRANDE-BRETAGNE (1845)

suffisant et nécessaire capable de les protéger de


l'ennui abêtissant et abrutissant qui naît de l'inaction. Document 9
ENGELS, FRIEDRICH, LES CONSEQUENCES SOCIALES DE LA REVOLUTION En conséquence, étant donné l'insuffisance des
INDUSTRIELLE EN GRANDE-BRETAGNE (1845)
salaires, les heures de travail excessives et
Document 7 l'exploitation des femmes et des enfants, les ouvriers
décidèrent de s'unir et de former des associations par
L'extraction (du charbon dans les mines), qui est lesquelles ils purent se faire entendre de leurs
exécutée par des adultes ou de jeunes garçons patrons.
robustes de seize ans et plus, est également un travail Au début, les syndicats furent déclarés illégaux et
très fatigant. La durée du travail est habituellement de leurs membres étaient passibles de prison. De plus,
onze à douze heures, souvent lus ; en Ecosse, elle va tout arrêt de travail causé par une grève, ne fut-ce
jusqu'à quatorze heures et, très fréquemment, on fait qu'une heure, entraînait automatiquement des
une double journée, si bien que l'ensemble des congédiements.
travailleurs reste sous terre en activité vingt-quatre,
voire assez souvent, trente-six heures consécutives. GOHIER, GUAY, HISTOIRE ET CIVILISATIONS, LIDEC, 1985, p.239

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