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UNITÉ 6

HISTOIRE : L’EUROPE DE LA « RÉVOLUTION INDUSTRIELLE » (2)


SÉANCE 1 Objectifs :
• Savoir que le processus d’industrialisation transforme les pay-
Les ouvriers, un groupe sages, les villes et les campagnes, bouleverse la société et les
homogène ? cultures et donne naissance à des idéologies politiques inédites.
• Comprendre l’essor du salariat pendant la Révolution indus-
SÉANCE 2 trielle : le nombre d’ouvriers augmente fortement. Leurs
La ville de Paris transformée conditions de vie sont très difficiles, ce qui suscite de nouvelles
formes de contestation politique.
pour la bourgeoisie*
SÉANCE 3

La naissance de nouvelles idées


GÉOGRAPHIE : MERS ET OCÉANS DANS UN MONDE MARITIMISÉ (1)
SÉANCE 4 Objectifs :
• Découvrir des enjeux spatiaux liés à la mondialisation.
Les flux maritimes, vecteurs de
• Savoir que les mers et les océans sont des espaces embléma-
la mondialisation tiques de ces enjeux, intensément parcourus par les lignes de
transport maritimes, essentielles au fonctionnement écono-
SÉANCE 5 mique du monde et bordés par les littoraux qui concentrent les
Les flux maritimes, reflets de la populations et les activités.

mondialisation
SÉANCE 6

Pirates de l’océan Indien,


témoins des contrastes de
développement

Les séances de cette unité vont te permettre de travailler les domaines 1, 2, 3 et 5 du socle commun de connais-
sances, de compétences et de culture : se repérer dans le temps, dans l’espace avec différents types de cartes,
travailler sur des documents de natures différentes (articles, graphiques, photographies de paysages…).

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HISTOIRE : L’EUROPE DE LA « RÉVOLUTION
INDUSTRIELLE » (2)

SÉANCE 1
Les ouvriers, un groupe homogène ?

ACCUEIL
Au XIXe siècle, les ouvriers* représentent environ 30 % de la population de la France. Ils ne forment pas une classe
sociale* homogène tant leurs conditions de vie, de travail diffèrent selon leur origine, leur lieu de travail, leur salaire,
leur qualification…
Dans cette première séance, tu vas étudier les différents types d’ouvriers* et essayer de comprendre quels sont les
points communs qui les ont réunis pour former une classe sociale.

Dans ton cahier d’Histoire, écris en rouge les titres de l’unité et de la séance puis commence à travailler sur les différents
exercices.

JE M’EXERCE

Exercice 1 : Les différentes catégories d’ouvriers

Document 1 : Les catégories d’ouvriers

« L’ouvrier (ou l’ouvrière) dispersé dans les campagnes, au travail très varié ; par exemple le tisserand de la
plaine picarde qui "respire le grand vent", reste tout imprégné de traditions paysannes et a peu d’occasions de
se concerter avec d’autres, donc d’être touché par la propagation d’une idéologie ;
L’ouvrier des agglomérations urbaines d’importance moyenne, comme Orléans ou Montereau, centres à l’ac-
tivité diversifiée, sans grands établissements. Les ouvriers y conservent des mœurs simples, de caractère
patriarcal, ils sont souvent nés dans la ville et leur unanimisme provient moins de leur vie professionnelle que
de leur origine commune ;
Le salarié de la petite ville de province, tout entière dominée par une seule entreprise : c’est le cas du métal-
lurgiste du Creusot, qui est "l’homme de Schneider", ou de l’horloger de Beaucourt, qui est "l’homme de Japy".
Ils vivent sous l’emprise de l’usine tentaculaire et du patron omnipotent…
Enfin, l’ouvrier des grands centres urbains, comme Paris ou Lyon. Qu’il travaille dans les bagnes de Cail ou
de Gouin, fabricants de machines à vapeur à Vaugirard et aux Batignolles qui emploient de 1 000 à 2 000 per-
sonnes selon la conjoncture, ou, cas plus fréquent, qu’il soit employé dans un petit atelier, l’ouvrier parisien
"respire une atmosphère intellectuelle relativement libératrice…" ».
— Alain Plessis, De la fête impériale au mur des Fédérés, Nouvelle Histoire de la France Contemporaine, tome 9, éditions Points, 1973.

1. Surligne en jaune dans le texte les quatre types d’ouvriers.


2. Quel est le point commun entre ces quatre types d’ouvriers ?
3. À quoi sont dues les différences qui existent entre ces quatre types d’ouvriers ?

Tu vas maintenant étudier les conditions de logement des deux types d’ouvriers les plus significatifs : l’ouvrier de la
petite ville de province et celui des grands centres urbains.

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Document 2 : Le logement des ouvriers parisiens

« Sur la rue, la maison avait cinq étages, alignant chacun à la file quinze
fenêtres, dont les persiennes noires, aux lames cassées, donnaient un air de
ruine à cet immense pan de muraille. […]. La maison paraissait d’autant plus
colossale qu’elle s’élevait entre deux petites constructions basses, chétives,
collées contre elle ; et, carrée, […] se pourrissant et s’émiettant sous la pluie,
elle profilait sur le ciel clair, au-dessus des toits voisins, son énorme cube
brut, ses flancs non crépis, couleur de boue, d’une nudité interminable de
murs de prison […].
À l’intérieur, les façades avaient six étages, quatre façades régulières en-
fermant le vaste carré de la cour. C’étaient des murailles grises, mangées
d’une lèpre jaune, rayées de bavures par l’égouttement des toits […], seuls
les tuyaux de descente se coudaient aux étages, où les caisses béantes des
plombs mettaient la tache de leur fonte rouillée. Les fenêtres sans persienne
montraient des vitres nues, d’un vert glauque d’eau trouble. Certaines, ou-
vertes, laissaient pendre des matelas à carreaux bleus, qui prenaient l’air ;
devant d’autres, sur des cordes tendues, des linges séchaient, toute la les-
sive d’un ménage, les chemises de l’homme, les camisoles de la femme, les
culottes des gamins ; il y en avait une, au troisième, où s’étalait une couche
d’enfant, emplâtrée d’ordure. Du haut en bas, les logements trop petits crevaient au-dehors, lâchaient des
bouts de leur misère par toutes les fentes. »
« Le nouveau logement des Coupeau se trouvait au sixième étage, escalier B. […] une chambre et un cabinet
donnant sur la cour. […] la chambre était large comme la main. Il fallait y faire tout, dormir, manger et le reste.
Dans le cabinet, le lit de Nana tenait juste ; elle devait se déshabiller chez son père et sa mère, et on laissait la
porte ouverte, la nuit, pour qu’elle n’étouffât pas. […] Le lit, la table, quatre chaises, le logement était plein. »
— Émile Zola, L’Assommoir, 1877. Illustration de L’Assommoir par G. Latouche, F. Méaulle, Flammarion et Marpon, 1878.

4. Dans le premier extrait, l’immeuble est :


† propre et de taille moyenne
† sale et immense
† petit et agréablement aménagé
5. Surligne en jaune dans le texte les éléments qui justifient ta réponse précédente.
6. Qu’est-ce qui, dans le deuxième extrait de L’Assommoir, montre la misère des ouvriers ?
† La taille du logement
† La grande quantité de meubles
† La promiscuité de ses habitants

Document 3 : Une cité ouvrière « Schneider » au Creusot

La cité de la Villedieu (1865)


« Groupant 80 maisons, construites en 1865, l’en-
semble (qui a été agrandi en 1872 de 25 unités) s’étend
sur un plan orthogonal. Cette cité est la deuxième
édifiée par Schneider. […] Ce sont des maisons indivi-
duelles de deux pièces sur un seul niveau avec cuisine
en appentis ; toutes sont rigoureusement identiques
avec la même position dans des parcelles d’égale
superficie. […] Entre 1850 et 1875 "l’usine" ne réalise
que 8 % environ des logements au Creusot. […] Les
critères d’attribution des logements, où intervenait la
valeur de l’ouvrier à l’atelier, montrent que ces habi-
7. Qui a fait construire cette cité ouvrière ? tations locatives patronales étaient aussi une récom-
8. À qui ces logements sont-ils destinés ? pense sociale. »
† À tous ses ouvriers —
"Habitat ouvrier",
† Aux ouvriers les plus qualifiés www.ecomusee-creusot-montceau.fr/spip.php?rubrique67
† Aux ouvriers les plus loyaux

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9. Si tu compares les deux modes de logement, quels sont ceux qui sont les plus misérables ?
† Ceux de Paris à travers l’exemple d’Émile Zola
† Ceux du Creusot

Vérifie maintenant tes réponses dans le livret de corrigés.

Tu viens de constater que les ouvriers ne forment pas un groupe homogène tant ils sont différents par leurs condi-
tions de travail et de vie ; ont-ils pour autant conscience de former une classe sociale à part, différente des autres ?
Tu vas essayer de répondre à cette question dans la deuxième partie de cette séance.
Qu’est-ce qu’une classe sociale ? Comment les ouvriers vont-ils prendre conscience qu’ils forment un groupe diffé-
rent des autres dans la société ? Comment une conscience de classe ouvrière va-t-elle se développer ?
C’est ce que tu vas essayer de comprendre maintenant en t'appuyant surtout sur les réflexions d’un philosophe alle-
mand Karl Marx (1818 - 1883) dont tu étudieras aussi les théories dans la troisième séance de cette unité.

Exercice 2 : La naissance d’une conscience de classe*


Document 4 : L’ouvrier, un refoulé social

« L’écart s’est généralement accru entre tous les éléments populaires et les catégories riches. Écart croissant
dans les revenus, puisque l’envolée des profits contraste souvent avec le progrès fort modéré des salaires.
Pour la seule industrie textile (artisanat non compris) le profit moyen annuel de l’entrepreneur aurait été de
31 900 francs, et le salaire moyen de 565 francs. […] Sans doute le fossé entre riches et pauvres s’est accru
plus ou moins vite selon les localités, mais à Lille, cas extrême, il devient un abîme. […]
De plus les classes sociales deviennent plus étanches, les structures plus rigides, et un homme du peuple a
moins de chances de pouvoir parvenir : si nombre de patrons étaient sortis des rangs populaires, ils tendent
maintenant à former une caste à laquelle les ouvriers ont de moins en moins accès. […] L’ouvrier acquiert donc
la conviction que sa condition est fixée et qu’il lui devient de plus en plus difficile de s’en évader. […]
Quand le clivage est particulièrement accentué, comme à Lille, il se produit au sein de la population une véri-
table "partition sentimentale". Chacune des deux parties a cessé de se sentir à l’unisson de l’autre. […]
Et le sentiment douloureux de frustration des pauvres se transforme en antagonisme. »
— Alain Plessis, De la fête impériale au mur des Fédérés, 1852-1871,
Nouvelle histoire de la France contemporaine, tome 9, 1973.

1. Quel est, d’après Alain Plessis, le critère qui différencie les ouvriers du reste de la société ?
2. Surligne en jaune dans le texte la phrase qui justifie ta réponse.
3. Les ouvriers ont-ils l’espoir de changer de condition sociale ?
† Oui
† Non
4. Quel sentiment ce désespoir alimente-t-il ? Surligne en bleu le mot dans le texte et cherche dans un diction-
naire sa définition.
Selon Karl Marx (1818-1883), une classe sociale existe en soi ; elle est une unité réelle et vivante d’individus repé-
rables à leur place dans le système de production et à des modes de vie particuliers. Une classe sociale, selon Karl
Marx, se définit par trois éléments :
— La place qu’elle occupe dans le processus de production (propriétaire ou non-propriétaire des moyens de produc-
tion).
— Les rapports entre les deux classes (propriétaire et non propriétaire des moyens de production) qui sont antago-
nistes car la classe des propriétaires exploite et domine celle des non-propriétaires.
— La conscience de classe : cette opposition va faire émerger une conscience progressive des intérêts à défendre
dans chaque camp. Les classes vont se mobiliser et s’organiser pour défendre leurs intérêts.
Pour Karl Marx, la lutte des classes et la conscience de classe sont inséparables.
Il y a selon lui :
— La classe en soi qui est définie à partir de la place que l’on occupe dans le processus de production et qui dis-
tingue les propriétaires des non-propriétaires des moyens de production.

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— la classe pour soi qui est un groupe social qui a pris conscience de ses intérêts et de son opposition aux autres
classes. Les membres de cette classe vont donc se mobiliser et participer à une lutte de classe pour défendre
leurs intérêts.
Ce sont des rapports de domination qui, dans la société capitaliste, définissent les relations entre les deux classes
sociales et permettent aux ouvriers de construire une conscience de classe : au niveau économique (les patrons ont
le pouvoir de décision), au niveau social (les goûts bourgeois et le mode de vie bourgeois sont considérés comme
supérieurs), au niveau idéologique (le libéralisme* économique et le conservatisme social dominent la pensée) et au
niveau politique (les partis au pouvoir défendent les intérêts de la classe dominante et l’État est un État bourgeois).
5. Quelles sont les deux classes sociales selon Karl Marx ?
† La société capitaliste
† Les bourgeois et les ouvriers
† Des individus et des modes de vie particuliers
† Les propriétaires et les non-propriétaires des moyens de production
6. Surligne en jaune les trois éléments qui permettent de définir une classe sociale selon Karl Marx.
7. Qu’est-ce qui, selon Karl Marx, définit les relations entre les différentes classes sociales et permet aux ouvriers
de se construire une conscience de classe ? Surligne ta réponse en bleu dans le texte.
8. D’après Karl Marx, la société capitaliste est dominée à tous points de vue par :
† la noblesse
† la bourgeoisie
† les ouvriers

Nous venons de tracer un portrait rapide et forcément incomplet du monde ouvrier au XIXe siècle. Cependant ce
portrait reflète assez bien la réalité.
Vérifie maintenant tes réponses dans le livret de corrigés puis apprends le résumé ci-dessous.

JE RETIENS

Les ouvriers, un groupe homogène ?


Les ouvriers sont majoritairement des urbains. Ils ne forment pas un groupe homogène ; leurs conditions de
vie et de travail en font une catégorie sociale à part qui prend peu à peu conscience d’être une classe sociale à
part entière.
Au cours du siècle, ce sont les luttes que les ouvriers vont mener pour améliorer leur sort, la diffusion d’idées
nouvelles (comme celles de Karl Marx) qui amènent les ouvriers à cette prise de conscience et les poussent
à des luttes plus vigoureuses encore pour obtenir des conditions de travail et de vie meilleures : ils créent des
syndicats pour mener leurs luttes sur le terrain par la grève et la manifestation ; ils créent des partis politiques
pour mener leur lutte dans le domaine politique afin de faire voter des lois qui leur soient plus favorables.
Mais tout cela prend du temps, beaucoup de temps et ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que leur vie s’améliore
progressivement.

Glossaire
Classe sociale : groupe d’individus ayant une place historiquement déterminée au sein de la société et se distin-
guant par son mode de vie (habitat, éducation, travail…), son idéologie.
Conscience de classe : sentiment d’appartenance à une catégorie sociale déterminée par la place qu’elle occupe
dans les rapports de production.
Ouvrier : travailleur manuel salarié qui a une fonction de production dans l’entreprise.

J’ÉVALUE MES ACQUIS


1. Donne la définition du mot ouvrier.
2. Les ouvriers ont des conditions de vie :
† correctes
† modestes
† misérables
3. Donne la définition de « conscience de classe ».
4. Les rapports entre patrons et ouvriers sont, selon Karl Marx,
† corrects  antagonistes

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Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés, si tu as moins de trois bonnes réponses, révise à nouveau ton cours.

Le coin des curieux

Tu peux retrouver cette rubrique sur ta séance numérique.

SÉANCE 2
La ville de Paris transformée pour la bourgeoisie*
Cette séance existe aussi sous forme numérique sur ton espace inscrit. Tu y trouveras des vidéos, des exercices
interactifs et des éléments supplémentaires pour t’aider.

PRÉREQUIS
Tu as étudié dans la séance 3 de l’unité 5 la croissance de la population européenne et son urbanisation. N’hésite
pas à relire cette séance pour rafraîchir tes connaissances sur le sujet. Pour apprendre quelque chose, notre cer-
veau a besoin de le voir plusieurs fois.

Note le titre de la séance et de l’exercice dans ton cahier puis commence à travailler tes exercices.

JE M’EXERCE

Exercice 1 : Les problèmes de Paris

Document 1 : L’évolution de la population de Paris entre 1846 et 1870

1. À l’aide du graphique, complète le tableau suivant :

1846 1856 1861 1866 1870


Nombre d’habitants à
Paris (en millions)
2. Comment la population de Paris a-t-elle évolué entre 1846 et 1870 ? Justifie ta réponse à l’aide de deux élé-
ments du tableau.

CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 2 183


Document 2 : Une vision de Paris

« Que de bouges1 impurs, que de maisons bossues, chassieuses2, malsaines, contrefaites, couvertes de lèpres
et de verrues, sans air, sans lumière, sans soleil, indignes d’être habitées par des lapins ou des porcs ! »
— Théophile Gautier, Caprices et zigzags, 1852.
1. Bouge : logement malpropre, insalubre
2. Chassieux (ici) : sale

3. L’image de Paris qui nous est donnée par Théophile Gautier est celle :
† d’une belle ville
† d’une ville misérable
† d’une ville propre
† d’une ville sale
4. À ton avis, quel type de population habite dans les lieux décrits par Gautier ?
† Des gens aisés
† Des gens très pauvres

Vérifie maintenant tes réponses dans le livret de corrigés.

L’augmentation de la population urbaine est due pour l’essentiel à un afflux de migrants venus des régions voisines.
Cela a des conséquences sur l’espace urbain : Paris est à l’étroit, la ville déborde et annexe les communes voisines
pour acquérir ses dimensions actuelles.
Mais cela ne suffit pas ; la physionomie de Paris est toujours celle de l’Ancien Régime (ruelles sombres et étroites,
entassement d’immeubles…). Comme tu vas le voir dans l’exercice suivant, elle va changer de manière radicale sous
le Second Empire par la volonté de l’empereur Napoléon III s’appuyant sur les projets du baron Haussmann, nommé
préfet de la Seine en 1853 jusqu’en 1870.

Exercice 2 : Modifier Paris

Document 3 : Napoléon III remet le décret d’annexion à Paris de 18 communes voisines au préfet Haussmann

1. À qui Napoléon III remet-il le décret d’annexion ?


2. Pourquoi annexer les « 18 communes voisines » ?

— Adolphe Yvon, Napoléon III remet au


baron Haussmann le décret d’annexion à
Paris des communes suburbaines, 1860,
huile sur toile, 3.27 x 2.3 mètres (musée
Carnavalet, Paris).

184 CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 2


Document 4 : Les objectifs de Napoléon III

« Napoléon III avait toujours rêvé de changer la physionomie de Paris : y ayant peu vécu, il n’éprouvait aucun
préjugé passéiste ou sentimental à l’égard de la capitale. Il voulait en faire une cité moderne, qui associerait
le caractère monumental d’Athènes ou de Rome aux espaces verts de Londres – amateur éclairé de jardins,
il en a lui-même dessiné plusieurs qui furent réalisés en Grande-Bretagne. Il entendait en outre préserver et
protéger son régime – de 1827 à 1851, neuf fois des barricades s’étaient dressées dans les rues de Paris – et
ce souci n’était pas non plus absent de ses préoccupations. »
— Roger-Henri Guerrand, "Merci Monsieur Haussmann", l’Histoire, n° 147, septembre 1991.

3. Que veut faire Napoléon III de la ville de Paris ? Surligne en jaune ta réponse.
4. De quoi Napoléon III veut-il préserver son régime en créant de larges avenues ?

Document 5 : « Éventrer les vieux pâtés de maison » à Paris

« En éventrant ces vieux pâtés de maisons, en démêlant à coups de pioche ces écheveaux de ruelles mal-
saines, en y faisant violemment entrer l’air et le soleil, on n’a pas seulement apporté la santé : on a moralisé
ces quartiers misérables, car on a chassé les malfaiteurs que le grand jour épouvante et qui ne trouvent plus
à se cacher dans les vastes espaces où se dressaient autrefois leurs taudis lézardés. »
— Baron Haussmann, Déclaration au Conseil municipal de Paris, 1860, cité dans Yannick Ripa,
Les 100 notions d’histoire du XIXe siècle européen, Belin Atouts, 2007.

5. Explique la phrase soulignée.

Exercice 3 : Le quartier Saint-Lazare


Le quartier Saint-Lazare s’organise autour de la gare Saint-Lazare à l’extrémité de la rue du même nom. C’est un
quartier populaire où existent des entreprises, des habitats ouvriers et même des espaces agricoles.
C’est au XIXe siècle avec, d’abord la construction de la gare, puis les travaux d’Haussmann que le quartier devient
progressivement un quartier bourgeois où les immeubles d’habitation côtoient les grands magasins, les lieux de
loisirs. Il prend donc peu à peu la physionomie que nous lui connaissons aujourd’hui.
En 1860 une réforme crée les 20 arrondissements de Paris. Ce quartier s’intègre au 9e arrondissement et acquiert
ainsi une existence administrative.

Document 6 : L’expropriation des habitants

1. Que signifie le terme expropriation ?


2. Quel type de population vivait dans ce quartier ?
À quoi le voit-on ?

— Paris, expropriation pour le prolongement de l’avenue de l’Opéra.


Déménagement des habitants de la Butte-des-Moulins, 1876,
gravure (BNF, Paris).

CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 2 185


Document 7 : Le percement de l’avenue de l’Opéra

3. Les ouvriers :
† démolissent les maisons existantes
† rénovent les maisons existantes
† préparent l’aménagement d’une rue
4. Quels types d’outils utilisent-ils ?
† Des machines
† Des outils manuels

— Charles Marville, Percement de l’avenue de l’Opéra,


photographie noir et blanc, 1858-1878 (musée
Carnavalet, Paris).

Document 8 : La façade de l’Opéra Garnier

— L’opéra de Paris, XIX


e
siècle, gravure anonyme, musée de l’Opéra National de Paris-Garnier.

5. D’après la gravure, ceux qui fréquentent cet opéra sont :


† des gens modestes
† des gens riches
6. Quels sont les moyens de transport utilisés pour se rendre à l’opéra ?
7. Qu’est-ce qui permet de mettre l’opéra en valeur ?
† La taille du bâtiment
† Les sculptures sur la façade
† La place dégagée devant le bâtiment

Document 9 : Le magasin du Printemps (gravure, 1870)

— Magasin Le Printemps à Paris, préparation d’une exposition


le 21 mars 1870, gravure, 1870.

186 CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 2


Document 10 : Au bonheur des dames

« Un lundi, quatorze mars, le Bonheur des Dames inaugurait ses magasins neufs par la grande exposition des
nouveautés d’été, qui devait durer trois jours. […] Cependant, toute une émotion fermentait dans les boutiques
du voisinage ; et l’on voyait, contre les vitres, les faces pâles des petits commerçants, occupés à compter les
premières voitures, qui s’arrêtaient devant la nouvelle porte d’honneur, rue Neuve-Saint-Augustin. Cette porte,
haute et profonde comme un porche d’église, surmontée d’un groupe : l’Industrie et le Commerce se donnant
la main au milieu d’une complication d’attributs, était abritée sous une vaste marquise, dont les dorures
fraîches semblaient éclairer les trottoirs d’un coup de soleil. À droite, à gauche, les façades, d’une blancheur
crue encore, s’allongeaient, faisaient retour sur les rues Monsigny et de la Michodière […]. Le long de ce déve-
loppement de caserne, lorsque les petits commerçants levaient la tête, ils apercevaient l’amoncellement des
marchandises, par les glaces sans tain, qui, du rez-de-chaussée au second étage, ouvraient la maison au plein
jour. Et ce cube énorme, ce colossal bazar leur bouchait le ciel […] Au centre, dans l’axe de la porte d’honneur,
une large galerie allait de bout en bout, flanquée à droite et à gauche de deux galeries plus étroites, la galerie
Monsigny et la galerie Michodière. On avait vitré les cours, transformées en halls ; et des escaliers de fer s’éle-
vaient du rez-de-chaussée, des ponts de fer étaient jetés d’un bout à l’autre, aux deux étages. L’architecte, par
hasard intelligent, un jeune homme amoureux des temps nouveaux, ne s’était servi de la pierre que pour les
sous-sols et les piles d’angle, puis avait monté toute l’ossature en fer, des colonnes supportant l’assemblage
des poutres et des solives. […]. Partout on avait gagné de l’espace, l’air et la lumière entraient librement, le
public circulait à l’aise […]. C’était la cathédrale du commerce moderne, solide et légère, faite pour un peuple
de clientes. En bas, dans la galerie centrale, après les soldes de la porte, il y avait les cravates, la ganterie, la
soie ; la galerie Monsigny était occupée par le blanc et la rouennerie, la galerie Michodière par la mercerie, la
bonneterie, la draperie et les lainages. Puis, au premier, se trouvaient les confections, la lingerie, les châles,
les dentelles, d’autres rayons nouveaux, tandis qu’on avait relégué au second étage la literie, les tapis, les
étoffes d’ameublement, tous les articles encombrants et d’un maniement difficile. À cette heure, le nombre
des rayons était de trente-neuf, et l’on comptait dix-huit cents employés, dont deux cents femmes. Un monde
poussait là, dans la vie sonore des hautes nefs métalliques. »
— Émile Zola, Au bonheur des dames, 1883.

8. Surligne en jaune dans le texte les éléments qui correspondent à ce que tu vois sur la gravure.
9. Surligne en vert les éléments architecturaux nouveaux.
10. Montre que tout est fait pour satisfaire les clientes.

Document 11 : Un immeuble d’habitation de style haussmannien

CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 2 187


La construction des immeubles de type Haussmann est régie par un cahier des charges très contraignant : les
immeubles doivent être en pierre de taille et d’une hauteur qui doit être proportionnelle à la largeur de la rue. Par
exemple, pour une rue d’une largeur comprise entre 9.75 m et 20 m, la hauteur maximale de la façade était de 18
mètres. La limite de 6 étages aux immeubles est une autre caractéristique des immeubles haussmanniens. Il doit y
avoir des balcons aux seconds et cinquièmes étages.
Rez-de-chaussée : haut de plafond pouvant abriter des commerces avec un premier étage – dénommé « entresol »
– pour le logement des magasins ou le stockage des marchandises.
Deuxième étage : « noble », avec balcons et des encadrements de fenêtres plus riches. Pourquoi le deuxième étage
est-il « noble » ? Parce qu’à cette époque l’ascenseur civil n’existe pas encore. Cela évitait donc aux plus riches de
s’épuiser à monter les escaliers…
Troisième et quatrième étages : plus classiques, avec des encadrements de fenêtres moins riches.
Cinquième étage : avec balcon. Un étage qui n’est pas « noble », mais dispose d’un balcon dans un souci d’équilibre
dans l’esthétique de la façade.
Dernier étage : servant de combles ou d’appartements de service.
Ainsi, dans le style haussmannien, plus on monte dans les étages d’un immeuble, moins la décoration est impor-
tante, moins les gens sont riches et moins les hauteurs de plafonds sont importantes.

11. Complète les cadres du document 11 avec :


logements riches – étages plus classiques, moins riches – logements des domestiques –
logements des magasins et stockage des marchandises – commerces.
12. Pourquoi Haussmann impose-t-il des règles strictes pour la construction des immeubles ?
13. Qui peut habiter un immeuble de style haussmannien ?
† Des riches
† Des pauvres
† Des bourgeois et leurs domestiques
Vérifie maintenant tes réponses puis apprends le résumé ci-dessous.

JE RETIENS

La ville de Paris transformée par la bourgeoisie


La croissance de la population parisienne a provoqué une densification des quartiers centraux. Les bourgeois ont
fui ces quartiers aux rues étroites et aux maisons de plus en plus insalubres.
Napoléon III a donc souhaité moderniser Paris et a chargé Haussmann de mettre cette politique en œuvre.
Les travaux d’Haussmann ont permis le percement de larges voies de communication, l’élargissement des
boulevards extérieurs, le réaménagement ou la création de places-carrefours, la construction de gares (gare de
Lyon ou gare Paris-Montparnasse), d’édifices publics (opéra Garnier, mairies des arrondissements nouvelle-
ment créés) et d’équipements publics modernes (adduction d’eau, de gaz…)
Napoléon III y fait rajouter la création d’espaces verts (il a lui-même créé des jardins en Angleterre) : chaque
quartier est agrémenté de petits squares.
Les transformations haussmanniennes ont amélioré la qualité de la vie dans Paris avec la disparition des épi-
démies, l’amélioration de la circulation et l’adaptation de la capitale au modernisme. Cette politique très volon-
tariste a été toutefois vivement critiquée : l’harmonisation des façades peut paraître en effet monotone, l’élar-
gissement des rues est aussi voulu pour permettre une meilleure circulation des troupes en cas de révolte et la
mixité sociale disparaît dans les immeubles haussmanniens (les plus pauvres ne peuvent habiter au centre-ville
du fait de la hausse significative des loyers).

J’ÉVALUE MES ACQUIS


1. Au début du XIXe siècle, Paris ressemble :
† à une ville du Moyen Âge
† à une ville moderne
2. Qui décide de modifier Paris ?
† Napoléon Ier
† Louis XVIII
† Napoléon III

188 CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 2


3. Qui est chargé de cette transformation ?
4. Quelle mesure est prise pour permettre ces travaux ?
† L’expropriation
† L’appropriation
5. Quel est l’« étage noble » dans un immeuble haussmannien ?
6. Cite trois types d’aménagements faits à Paris par Haussmann.
7. Quelle est la conséquence de cette transformation pour les plus pauvres ?
† La mixité sociale augmente.
† La mixité sociale disparaît progressivement.

Vérifie tes réponses. Si tu as moins de 5 bonnes réponses reprends ton cours.

Le coin des curieux

Tu peux retrouver cette rubrique sur ta séance numérique.

SÉANCE 3
La naissance de nouvelles idées
Lors des séances précédentes, tu as pu découvrir la situation des ouvriers au XIXe siècle, les transformations d’une
capitale, Paris… Je te propose maintenant de découvrir les grandes idéologies de cette époque. L’idéologie, c’est
l’ensemble des idées et des croyances d’une personne : pour simplifier, c’est une façon de comprendre et de voir le
monde.

Dans ton cahier, saute une ligne, écris et souligne en rouge le titre de la séance et celui du A. Tu peux ensuite répondre
aux questions de l’exercice 1.

A. Qu’est-ce que le libéralisme* ?

JE M’EXERCE

Exercice 1 : Le libéralisme

Document 1 : Un immeuble d’habitation de style haussmannien

« En dirigeant son industrie de manière à gagner le plus de valeur possible, chaque individu ne pense qu’à son
propre gain. En cela, comme en beaucoup d’autres circonstances, il est conduit par une main invisible à rem-
plir une fin qui n’entrait nullement dans ses intentions. Et ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus mal pour
la société, que cette fin n’entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel,
il travaille souvent d’une manière bien plus efficace pour l’intérêt de la société que s’il avait réellement pour
but d’y travailler. »
— Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776.

1. Lis attentivement ce texte et surligne en jaune ce qui, d’après l’auteur, conduit chaque individu à travailler.
2. D’après l’auteur, chaque individu travaille-t-il en priorité pour l’intérêt de la société ?
3. Pourquoi l’auteur parle-t-il d’une « main invisible » ?

CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 3 189


Document 2 : Les idées libérales d’un patron, Henri Schneider

« Henri Schneider : Mais les socialistes, qu’est-ce qu’ils veulent ?


Jules Huret : On dit qu’ils voudraient supprimer le patronat… ou plutôt les privilèges exagérés des patrons.
Henri Schneider : Est-ce admissible ? Ne faut-il pas une tête pour penser ? Rêve-t-on un Pasteur1 sans tête
qui trouverait, avec ses mains ou ses pieds, le moyen de guérir la rage ? De même, comment admet-on une
usine sans une tête qui pense pour tous les autres, un patron ?
Jules Huret : Mais, s’il faut une direction à l’usine, est-il indispensable que ce directeur absorbe à lui seul tous
les bénéfices2 ?
Henri Schneider : Ça, c’est autre chose. Pensez-vous qu’il ne faut pas de l’argent pour faire marcher une
"boîte" comme celle-ci ? À côté du directeur, de la tête, il y a le capitaliste, celui qui apporte la forte somme.
C’est ce capital* qui alimente tous les jours les usines en outillages perfectionnés, le capital sans lequel rien
n’est possible, le capital qui nourrit l’ouvrier lui-même. Ne représente-t-il pas une force qui doit avoir sa part
des bénéfices ? Comment empêcher le capital de se former ? Je prends un exemple.
Il y avait un ouvrier qui gagnait cinq francs par jour. Il s’est dit : "Tiens ! Bibi n’a besoin que de quatre francs
pour vivre, Bibi va mettre un franc de côté tous les jours". Au bout de l’année, il a 365 francs. Il recommence
l’année suivante, dix ans, vingt ans de suite, et voilà un capitaliste ! Presque un petit patron ! Son fils pourra
agrandir le capital paternel, c’est peut-être une grande fortune qui commence.
Jules Huret : Mais si l’ouvrier a cinq enfants et une femme à nourrir, comment mettra-t-il de l’argent de côté ?
Bibi n’aura-t-il pas plutôt faim ?
Henri Schneider (M. Schneider leva les bras et les épaules d’un air qui signifiait : qu’y faire ? Et il dit en effet) : Ça,
c’est une loi fatale..., On tâche, ici, de corriger, le plus qu’on peut, cette inégalité… mais comment la suppri-
mer ? Oh ! À cet égard, le Pape a dit tout ce qu’il y avait à dire. Je trouve que sa dernière Encyclique est une
merveille de sagesse et de bon sens. Il y explique que le patron a des devoirs à remplir vis-à-vis des salariés.
Jules Huret : Et l’expropriation des industriels et des capitalistes, annoncée par les marxistes, comment
l’envisagez-vous ?
Henri Schneider : C’est du vol ! On peut aller chez vous, prendre tout ce qu’il y a et vous expulser ! Je ne vois
vraiment pas comment tout cela pourrait s’arranger.
Jules Huret : Que pensez-vous de l’intervention de l’État ? De la journée de huit heures [de travail] ?
Henri Schneider : Je n’admets pas du tout l’intervention d’un préfet3 dans les grèves. C’est comme la régle-
mentation du travail des femmes et des enfants. On décourage les patrons de les employer. Pour moi, la vérité,
c’est qu’un ouvrier bien portant peut très bien faire ses dix heures de travail par jour et qu’on doit le laisser
libre de travailler davantage si ça lui fait plaisir. »
— D’après Jules Huret, Enquête sur la question sociale en Europe, 1897.
1. Louis Pasteur : savant français qui découvre en 1885 le vaccin contre la rage.
2. Les bénéfices : l’argent gagné par l’entreprise.
3. Le préfet : le représentant de l’État, chargé en particulier du maintien de l’ordre en cas de grève.

4. À quelle partie du corps le patron d’une usine est-il comparé ?


† Aux jambes
† Aux bras
† À la tête
5. Quel est le rôle du patron selon Henri Schneider ? Surligne ta réponse en jaune dans le texte.
6. Qu’est-ce que le capital* selon Henri Schneider ? Pourquoi le capital est-il, selon lui, indispensable ?
7. Surligne, en bleu dans le texte, les phrases qui montrent qu’Henri Schneider a des idées libérales.
8. Que pense Henri Schneider des idées des marxistes ? Des idées du pape ?
Maintenant, vérifie tes réponses puis recopie au stylo rouge le titre du B ci-dessous et commence à répondre aux ques-
tions de l’exercice 2.

B. Le socialisme* s’oppose au libéralisme*

Exercice 2 : Le socialisme
Tu vas maintenant pouvoir comparer les idées libérales d’Henri Schneider avec les idées socialistes de Karl Marx.
En 1848, Karl Marx et son ami Friedrich Engels écrivent un livre d’une vingtaine de pages, le Manifeste du Parti
communiste.

190 CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 3


Document 3 : Karl Marx Document 4 : Friedrich Engels

Document 5 : Le Manifeste du Parti communiste*

« L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a jamais été que l’histoire de la lutte des classes. À notre
époque, la société tout entière se divise de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux classes qui
s’affrontent directement : la bourgeoisie et le prolétariat.
À mesure que grandit la bourgeoisie, se développe aussi la classe des ouvriers qui ne vivent qu’à condition de
trouver du travail. Contraints de se vendre au jour le jour1, les prolétaires sont une marchandise au même titre
que tout autre article du commerce.
Des masses d’ouvriers sont placées sous la domination de la machine, du contremaître, du bourgeois indus-
triel. Cette tyrannie est d’autant plus odieuse qu’elle proclame ouvertement que son but unique est le profit.
La condition essentielle de l’existence de la classe bourgeoise est l’accumulation de la richesse, la formation
et l’accroissement du capital.
Politiquement, les communistes sont la partie la plus décidée des partis ouvriers de tous les pays. Le but
immédiat des communistes est le renversement de la domination bourgeoise et la conquête du pouvoir par le
prolétariat.
Les communistes peuvent résumer leur théorie dans cette formule unique : abolition de la propriété privée.
Le prolétariat utilisera sa domination politique pour arracher le capital à la bourgeoisie, pour centraliser tous
les instruments de production entre les mains de l’État. Il ne peut être atteint que par le renversement brutal
de tout l’ordre social. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »
— D’après Karl Marx et Friedrich Engels, Le Manifeste du Parti communiste, 1848.
1. Selon Karl Marx, un prolétaire est un ouvrier trop pauvre pour pouvoir mettre de l’argent de côté. Il doit donc accepter sans discuter
les salaires très bas proposés par les patrons, sinon il ne trouve pas de travail et il risque de mourir de faim.

1. Comment Karl Marx appelle-t-il les deux groupes sociaux qui, selon lui, s’affrontent à l’âge industriel ?
2. Surligne en jaune les phrases qui montrent qu’un prolétaire* est un ouvrier très pauvre.
3. Surligne en bleu la phrase qui définit la condition de l’existence de la bourgeoisie.
4. Dans le tableau ci-dessous, indique pour chaque proposition si c’est une idée d’Henri Schneider (document 2) ou
de Karl Marx (document 5).

Idée d’Henri Schneider Idée de Karl Marx


(document 2) (document 5)
C’est le capital qui permet la domination des
bourgeois sur les ouvriers.
Sans le capital rien n’est possible : pas de ma-
chines, pas d’usine, les ouvriers n’auraient pas de
travail.

CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 3 191


Idée d’Henri Schneider Idée de Karl Marx
(document 2) (document 5)
On ne peut pas supprimer les inégalités sociales,
seulement tenter de les corriger.
L’abolition (l’interdiction) de la propriété privée
est une solution pour supprimer les inégalités
sociales.
Après une révolution violente, le prolétariat doit
prendre le capital à la bourgeoisie, les usines
seront confiées à l’État.
L’expropriation des industriels et des capitalistes
est un vol.

Maintenant, vérifie tes réponses puis écris ensuite le titre du C et travaille sur les questions de l’exercice suivant.

C. Une autre façon de penser la société à l’époque de l’âge industriel : la doctrine


sociale de l’Église.

Exercice 3 : L’encyclique Rerum novarum


Document 6 : Le pape Léon XIII

En 1891, le pape Léon XIII écrit une encyclique, c’est-à-dire une lettre
destinée aux chrétiens catholiques. Le chef religieux des catholiques y
présente la nouvelle position officielle de l’Église catholique, face aux
inégalités sociales caractéristiques de l’âge industriel.

Document 7 : L’Encyclique Rerum Novarum

« La soif d’innovations s’est emparée des sociétés, l’industrie s’est développée. Les rapports entre patrons et
ouvriers se sont modifiés. La richesse a afflué entre les mains d’un petit nombre et la multitude a été laissée
dans la pauvreté.
Avec la concentration entre quelques mains de l’industrie et du commerce, un petit nombre d’hommes très
riches imposent ainsi une domination presque servile1 à l’infinie multitude des prolétaires.
L’erreur capitale, c’est de croire que les deux classes sont ennemies, comme si la nature avait armé les riches
et les pauvres pour qu’ils se combattent. Car, dans la société, les deux classes ont un besoin impérieux l’une
de l’autre : il ne peut y avoir de capital sans travail, ni de travail sans capital.
L’ouvrier doit fournir intégralement et fidèlement tout le travail auquel il s’est engagé par contrat libre. Ses
revendications doivent être sans violence.
Quant aux riches et aux patrons, ils ne doivent point traiter l’ouvrier en esclave. Parmi les devoirs du patron, il
faut mettre au premier rang celui de donner à chacun le salaire qui convient.
De tout ce que nous venons de dire, il résulte que la théorie socialiste de la propriété collective est absolument
à répudier : le premier principe sur lequel doit se baser le relèvement des classes inférieures est l’inviolabilité
de la propriété privée. »
— D’après le pape Léon XIII, Encyclique Rerum Novarum, 1891.
1. Domination servile : domination d’un maître sur ses esclaves.

192 CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 3


1. Qu’est-ce qu’une encyclique ?
† Une lettre privée
† Une lettre parlant de l’encyclopédie
† Une lettre du pape destinée aux catholiques
2. Selon le pape, les capitalistes et les ouvriers sont :
† opposés
† ennemis
† complémentaires
3. Surligne, en jaune dans le texte, la phrase qui justifie ta réponse précédente.
4. Dans le tableau ci-dessous, indique pour chaque proposition si c’est une idée de Karl Marx (document 5) ou du
pape Léon XIII (document 7) :

Idée de Karl Marx Idée de Léon XIII


(document 5) (document 7)
La bourgeoisie et le prolétariat ouvrier forment deux vastes
camps ennemis.
Les ouvriers et les patrons ne sont pas ennemis.
La bourgeoisie domine les prolétaires car elle possède et accu-
mule le capital.
L’abolition (l’interdiction) de la propriété privée.
L’inviolabilité (le respect absolu) de la propriété privée.
Il faut un renversement brutal de tout l’ordre social.
Les revendications de l’ouvrier doivent être sans violence.
5. Relis, si besoin, les idées d’Henri Schneider (document 2), celles de Karl Marx (document 5) et rédige une ou
deux phrases qui expliquent pourquoi il préfère les idées du pape à celles de Karl Marx.
Vérifie tes réponses à la fin du corrigé puis apprends le résumé suivant en utilisant les mots et les phrases en gras pour
le mémoriser.

JE RETIENS
La naissance de nouvelles idées
Les bouleversements techniques et économiques de l’âge industriel s’accompagnent de changements sociaux.
La bourgeoisie* acquiert peu à peu de plus en plus d’influence et de pouvoir. Elle tire sa force de la propriété
privée car elle détient un capital*. Ce capital lui permet de faire fonctionner des entreprises industrielles ou
commerciales.
Au XIXe siècle, le libéralisme* cherche à limiter l’intervention de l’État dans l’économie. Pour ses opposants, il
laisse les ouvriers sans défense face à l’exploitation des patrons.

L’âge industriel est une époque de grandes inégalités sociales entre les bourgeois et les ouvriers les plus pauvres,
les prolétaires*. Dès le XIXe siècle, cette augmentation des inégalités sociales est fortement critiquée. Le socia-
lisme* est un mouvement d’idées qui veut lutter contre ces inégalités. Les marxistes sont des socialistes qui
suivent les idées du penseur allemand Karl Marx : Marx veut organiser un parti communiste* pour mener une
révolution violente qui doit abolir la propriété privée et parvenir à plus d’égalité. Les idées marxistes ont eu
beaucoup d’importance au XXe siècle.
Face à la menace de ces troubles sociaux, l’Église catholique développe une doctrine sociale destinée à pacifier
les relations entre patrons et ouvriers.

Glossaire
Bourgeoisie : groupe social qui domine la société à l’époque de l’âge industriel, car il possède du capital.
Capital : argent nécessaire à la création et au fonctionnement d’une entreprise.
Libéralisme : idée selon laquelle le gouvernement ne doit pas intervenir dans l’économie et dans les relations entre
patrons et ouvriers.
Parti communiste : selon Karl Marx, parti qui doit prendre le pouvoir par une révolution violente pour abolir la pro-
priété privée du capital.
Prolétaire : ouvrier très pauvre qui ne possède que sa force de travail.
Socialisme : mouvement d’idées et courant politique voulant changer la société de l’âge industriel pour protéger les
ouvriers contre les abus des patrons.

CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 3 193


J’ÉVALUE MES ACQUIS
1. Qui a dit « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a jamais été que l’histoire de la lutte des classes » ?
† Henri Schneider
† Karl Marx
† Le pape Léon XIII
2. Qu’est-ce qu’un capitaliste ?
† Celui qui habite une capitale
† Celui qui a un capital c’est-à-dire beaucoup d’argent
3. Selon Karl Marx, abolir la lutte des classes passe par :
† le maintien de la propriété privée
† l’abolition de la propriété privée
4. À qui s’oppose le pape Léon XIII ?
† À Henri Schneider
† À Karl Marx
5. Quel parti politique a été créé sur la base des idées de Karl Marx ?
† Le parti républicain
† Le parti communiste
† Le parti démocrate
6. Ce parti avait pour but de défendre :
† les patrons
† les ouvriers
7. Complète le tableau ci-dessous avec les mots de vocabulaire qui conviennent :
mouvement d’idées et le courant politique qui veut changer la société de l’âge industriel pour
protéger les ouvriers contre les abus des patrons.

argent nécessaire à la création et au fonctionnement d’une entreprise.

idée selon laquelle le gouvernement ne doit pas intervenir dans l’économie et dans les rela-
tions entre patrons et ouvriers.

ouvrier très pauvre qui ne possède que sa force de travail.

groupe social qui domine la société à l’époque de l’âge industriel, car il possède du capital.

194 CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 3


GÉOGRAPHIE : MERS ET OCÉANS DANS UN MONDE
MARITIMISÉ (1)

SÉANCE 4
Les flux maritimes, vecteurs de la mondialisation
Cette séance existe aussi sous forme numérique sur ton espace inscrit. Tu y trouveras une vidéo, des exercices
interactifs et des éléments supplémentaires pour t’aider.

ACCUEIL
En histoire, tu as étudié la première mondialisation par la découverte, la conquête et la colonisation des Amériques.
Cette découverte a été permise par la maîtrise de nouvelles techniques maritimes : la mise au point de la caravelle
par les Portugais, les cartes ou portulans qui permettent la navigation proche des côtes, le sextant, la boussole… Les
océans constituent déjà au XVe siècle des espaces parcourus par des échanges intenses.
Les espaces maritimes jouent un rôle essentiel dans la mondialisation grâce à la libre circulation des hommes et des
marchandises, qui met en relation les différentes parties du monde. L’importance de ces flux maritimes provoque une
concentration des populations et des activités sur les littoraux.
Lors de cette séance, tu vas donc te demander en quoi les échanges maritimes sont porteurs du processus de la
mondialisation actuelle.

A. Mer et océans : un monde de routes


Écris les titres de la séance du A puis commence à répondre aux questions des exercices.

JE M’EXERCE

Exercice 1 : Je mets en relation des documents

Document 1 : Évolution du trafic maritime international (en million de tonnes)

— D’après les données des Nations unies (Unctad)


1. Comment évolue le trafic maritime international entre 1970 et 2013 ? Justifie ta réponse.

CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 4 195


Document 2 : Les transports maritimes, épine dorsale de la mondialisation

« Les mers et les océans offrent un espace de circulation d’exception, bien plus aisé dans son utilisation
que l’espace terrestre qui nécessite la mise en place de lourdes infrastructures de transport. Les navires
couvrent de longues distances sans obstacles, hormis quelques tempêtes. »
—Antoine Frémont, Anne Frémont-Vanacore, Géographie des espaces maritimes,
Documentation photographique, La Documentation Française, mars-avril 2015.

2. Surligne en vert dans le texte les avantages que représentent les mers et les océans pour les transports.
3. Surligne en jaune la contrainte que représente le transport terrestre.
4. Comment expliquer l’évolution du trafic maritime international entre 1970 et 2013 ?
Vérifie tes réponses.
Les échanges par voie maritime (exportations et importations) ont fortement augmenté depuis les années 1970.
Les transports maritimes assurent à eux seuls 90 % du trafic international de marchandises. Ce poids économique
s’explique par la quasi-absence de contraintes et par le faible coût du transport maritime en raison des grosses
quantités transportées.

B. Mers et océans : la mise en réseau du monde


Saute une ligne et écris en rouge le titre du B puis prends connaissance des documents.

Exercice 2 : L’évolution du transport maritime

Document 3 : Tableau des types de marchandises transportées dans le monde en 2012

Type de marchandises transportées en 2012 Volume en millions de tonnes


Pétrole brut 1 863
Produits pétroliers 903
Gaz naturel 265
Minerai de fer 1 093
Charbon 976
Grains 450
Autres marchandises en vrac 1 205
Conteneurs 1 550
Marchandises diverses 992

Document 4 : Types de marchandises transportées dans le monde en 2012


1. À l’aide du tableau (document 3), complète
la légende du graphique (document 4).
2. Surligne dans les documents 3 et 4 les
principales marchandises échangées à
travers le monde (au-dessus d’un milliard
de tonnes transportées).

196 CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 4


Document 5 : un minéralier Document 6 : Un pétrolier

Document 7 : Un vraquier

Document 8 : Un porte-conteneurs

3. Relie chaque nom de navire à l’utilisation qui en est faite (n’hésite pas à chercher dans un dictionnaire !)
pétrolier • • navire transportant du pétrole brut et ses dérivés
minéralier navire transportant des conteneurs, sortes de boîtes métalliques aux
• •
dimensions standardisées
vraquier navire transportant des marchandises lourdes et en vrac comme le
• •
minerai de fer par exemple
porte-conteneur • • navire qui transporte le gaz naturel liquéfié
méthanier • • navire destiné au transport des marchandises solides, en vrac

CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 4 197


Document 9 : Un conteneur

Document 10 : Des porte-conteneurs de plus en plus imposants

4. Quel type de marchandises est transporté dans les porte-conteneurs ?


5. Comment a évolué la capacité des porte-conteneurs depuis les années 1950 ?
6. Recherche sur internet le nom du plus grand porte-conteneurs au monde. Donne son nom et son pays d’appar-
tenance.

Vérifie maintenant tes réponses.

Le transport maritime est assuré par une flotte de près de 50 000 navires. 38 % sont des pétroliers, 41 % des vra-
quiers, 14 % des porte-conteneurs, 6 % des navires polyvalents et 1 % de navires à passagers. La taille des navires a
très nettement augmenté pour faire face à la demande croissante de transport par voie maritime. Ils se sont spé-
cialisés : méthaniers, pétroliers, vraquiers, ferries… Le plus grand est le porte-conteneur. Il sert à transporter en
grande quantité dans des « boîtes » métalliques des produits manufacturés comme des ordinateurs.

198 CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 4


Exercice 3 : Les littoraux

Document 11 : Les littoraux, des espaces attractifs

1. Quelle est, aujourd’hui, la principale zone de commerce maritime mondial ?


Document 12 : Le canal de Panama Document 13 : L’Arctique, un territoire de glace

CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 4 199


2. Documents 11 et 12 - Pourquoi a-t-on construit des canaux ?
3. Documents 11 et 13 - Quelle partie du monde semble être ignorée par les routes maritimes ? Peux-tu expliquer
pourquoi ?
4. Relie les mots ou les expressions à leur définition :
Abri naturel ou artificiel pour les bateaux, muni des installations néces-
Route maritime • •
saires à l’embarquement du fret et des passagers
Itinéraire régulièrement suivi par des navires assurant le transport
Façade maritime • •
maritime à longue distance
Zone littorale qui regroupe des ports et qui concentre les activités et les
Port • •
hommes
Les routes maritimes sont des voies commerciales empruntées par les bateaux en fonction des points de
passage qui raccourcissent les distances à parcourir, comme les canaux et les détroits. Ces routes tissent un
réseau qui relie entre eux les différents ports du monde et les grandes façades maritimes mondiales. Elles sont
donc des vecteurs du commerce international de marchandises.

Apprends maintenant le résumé ci-dessous.

JE RETIENS

Les flux maritimes, vecteurs de la mondialisation


Les flux maritimes mondiaux sont des vecteurs de la mondialisation. Ils sont indispensables au fonctionne-
ment économique du monde.
En forte augmentation depuis les années 1970, ils représentent à eux-seuls 90 % des échanges commerciaux
mondiaux. Ce poids économique s’explique par l’absence de contraintes et le faible coût du transport maritime.
Près de 50 000 navires sillonnent les mers et les océans. Leur gabarit ne cesse d’augmenter et ils sont de
plus en plus spécialisés. Le "roi des océans" est le porte-conteneurs qui permet d’acheminer de grandes quan-
tités de marchandises.
Ces navires empruntent des routes maritimes, voies commerciales, qui tissent un réseau reliant entre eux les
différents ports du monde et les grandes façades maritimes. Afin de raccourcir les distances et réaliser des éco-
nomies, des détroits et des canaux ont été creusés et sont souvent au cœur d’enjeux économiques et politiques.

Glossaire
Canal : cours d’eau artificiel reliant deux mers ou deux océans par le plus court chemin. Par exemple, le canal de
Panama relie l’océan Pacifique à l’océan Atlantique.
Détroit : bras de mer étroit entre deux terres qui met en relation deux étendues maritimes. Par exemple, le détroit
de Gibraltar est le bras de mer qui sépare le Maroc de l’Espagne et qui met en relation la mer Méditerranée et
l’océan Atlantique.
Espace maritime : désigne les mers et les océans appropriés et de
plus en plus aménagés par les hommes.
Façade maritime : zone littorale qui regroupe les ports et qui
concentre les activités et les hommes.
Flux maritimes : échanges de marchandises ou d’hommes qui par-
courent les mers et les océans.
Isthme : territoire plus ou moins étroit entre deux mers qui réunit
deux grandes étendues de terre (exemples : isthme de Suez, isthme
de Panama).
Littoral : espace compris entre la mer et la terre.
Porte-conteneur : navire transportant des conteneurs, c’est-à-dire des boîtes métalliques de 6 à 12 mètres empilées.

Le coin des curieux

Tu peux retrouver cette rubrique sur ta séance numérique.

200 CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 4


J’ÉVALUE MES ACQUIS
1. Comment expliquer que 90 % des marchandises échangées dans le monde se font par transports maritimes ?
2. Qu’est-ce qu’un porte-conteneurs ?
3. Quel avantage représente le porte-conteneurs ?
4. Qu’est-ce qu’un détroit ?
5. Qu’est-ce qu’un canal ?
6. Complète le tableau ci-dessous avec les noms suivants : Ormuz, Béring, Gibraltar, Malacca, Suez, Panama.

Localisation Nom du canal ou du détroit


Amérique (pour relier l’océan Atlantique et l’océan Pacifique) Canal de ……………………………………….
Amérique et Asie Détroit de ………………………………..……
Proche-Orient Canal de ……………………………………….
Europe et Afrique Détroit de ………………………………….…
Asie du Sud Détroit de ………………………………….…
Golfe Persique Détroit d’………………………………………
7. Donne le nom des trois grandes façades maritimes mondiales.
8. Par quoi sont-elles reliées les unes aux autres ?

SÉANCE 5
Les flux maritimes, reflets de la mondialisation
Cette séance existe aussi sous forme numérique sur ton espace inscrit. Tu y trouveras une vidéo, des exercices
interactifs et des éléments supplémentaires pour t’aider.

ACCUEIL
Lors de la séance précédente, tu as compris que les flux de marchandises, de par leur poids dans l’économie mon-
diale, étaient des vecteurs de la mondialisation. « Sans transport, pas de mondialisation ». Les routes empruntées
par des navires de plus en plus grands et spécialisés tissent un réseau reliant entre eux différents ports et les trois
façades maritimes mondiales. Ces échanges sont le reflet d’une interdépendance accrue entre toutes les parties du
monde.
Dans cette séance, tu vas donc te demander pourquoi on peut dire que les échanges maritimes sont le reflet de la
mondialisation.

A. Flux pétroliers maritimes :


« interdépendance et
dépendance »
Saute une ligne et écris en rouge le titre
du A puis réponds aux questions des
documents.

JE M’EXERCE

Exercice 1 : Les flux


pétroliers

Document 1 : Les flux pétroliers


dans le monde

CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 5 201


1. Quels sont les principaux importateurs de pétrole ?
2. Quels sont les principaux exportateurs de pétrole ?

Document 2 : Exportateurs, importateurs de pétrole : des liens de dépendance

« Le Golfe (Arabo-Persique) pèse 53 % des exportations mondiales de pétrole. La première destination est
l’Asie orientale, dépendante à plus de 60 % de cette région pour ses importations. À l’inverse du Japon, la
Chine diversifie ses approvisionnements. Ainsi, 35 % de ses importations proviennent aujourd’hui d’Afrique
de l’Ouest. Cette dernière région exporte aussi vers l’Amérique du Nord et l’Europe. […] Amérique du Nord et
Europe s’appuient aussi sur des zones productrices proches comme le Venezuela, l’Afrique du Nord, la mer du
Nord, mais aussi la Russie via la Baltique et la mer Noire. »
— Antoine Frémont, Anne Frémont-Vanacore, Géographie des espaces maritimes, Documentation photographique,
La Documentation Française, dossier n° 8104, mars-avril 2015.

3. Quelle est la première région exportatrice de pétrole ?


4. Surligne en jaune la phrase du texte qui montre qu’il existe des liens de dépendance entre les pays exportateurs
et les pays importateurs de pétrole.
5. Rappelle le nom du type de bateau qui permet de transporter le pétrole et ses produits dérivés (tu l’as étudié
lors de la séance précédente).
6. Quels sont les détroits et les canaux traversés par ces grands navires ? Complète la légende de la carte (docu-
ment 1) avec leurs noms en t’aidant des chiffres.
7. Documents 1 et 2 - Pourquoi peut-on affirmer que les flux pétroliers maritimes mondiaux montrent qu’il y a une
interdépendance entre toutes les parties du monde ?

Vérifie tes réponses.

Les flux maritimes pétroliers s’appuient sur les routes maritimes et les points de passage stratégiques que sont les
détroits et les canaux. Ils mettent en relation toutes les parties du monde. Ils sont ainsi le reflet d’une interdépen-
dance forte mais également d’une dépendance entre pays exportateurs et pays importateurs de pétrole.

Saute une ligne et écris le titre du B.

B. Les flux de conteneurs : une domination asiatique, une distribution tripartite

Exercice 2 : Les flux de conteneurs

Document 3 : Le port de Singapour, exemple


d’un littoral mondialisé

Premier port de conteneurs du monde, Singapour est situé sur l’une des principales routes maritimes du
monde et proche du détroit de Malacca. Le port de Singapour est une plaque tournante du trafic de marchan-
dises de la plus grande façade maritime mondiale.

202 CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 5


1. Rappelle ce qu’est un conteneur. Quelles marchandises y sont stockées ?
2. Comment les conteneurs sont-ils transportés ? Dans quel type de navire ?

Document 4 : Les flux de conteneurs : une domination asiatique

3. Quelles sont les quatre principales façades maritimes ?


4. D’où partent les deux plus grandes routes transocéaniques de flux de conteneurs ?
5. Où arrivent ces deux grandes routes ?
6. Quels sont les trois grands ensembles portuaires de l’Asie orientale ?
7. Quels sont les trois grands pôles d’échanges maritimes de conteneurs ?
8. Documents 3 et 4 - Quel est l’avantage de la position du port de Singapour ?

Vérifie tes réponses.

Les flux de conteneurs témoignent de la suprématie des trois grandes aires de puissance que sont l’Amérique du
Nord, l’Europe et l’Asie Orientale. Ces échanges permettent à la façade maritime de l’Asie orientale de dominer le
trafic. On y trouve le plus grand port de conteneurs du monde : Singapour. Ce succès s’explique, en partie, par les
aménagements portuaires réalisés.

Les flux de conteneurs sont le reflet de la mondialisation car ils mettent en relation les plus grandes façades
maritimes mondiales. Ils montrent aussi que les espaces ne sont pas tous aussi bien intégrés dans le processus de
mondialisation : l’essentiel des échanges se concentre dans les nords tandis que les suds restent en marge.

Apprends maintenant le résumé suivant en utilisant les mots et les phrases en gras pour le mémoriser.

CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 5 203


JE RETIENS
Les flux maritimes, reflets de la mondialisation
Les flux de pétrole et de conteneurs sont le reflet de la mondialisation.
Les flux pétroliers sont les principaux flux maritimes mondiaux. Ils forment un réseau en mettant en relation
les différentes parties du monde. Ils témoignent donc d’une interdépendance forte entre les pays mais aussi
d’une dépendance de plus en plus importante entre les pays exportateurs, comme les pays du Moyen-Orient
et les pays importateurs, comme la Chine.
Les flux de conteneurs sont le reflet de la domination de la façade maritime de l’Asie orientale. Cette façade
maritime s’étend de Tokyo (Japon) à Singapour (Malaisie) sur plus de 5 000 kilomètres.
Les flux de conteneurs tissent un réseau d’échanges de marchandises entre les trois grandes aires de puis-
sance mondiale que sont l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie orientale. Ces flux, essentiellement Nord-
Nord, reflètent l’inégale insertion des pays dans le processus de la mondialisation car les flux de conteneurs
Nord-Sud et Sud-Sud ne sont pas aussi développés.

Glossaire
Pays exportateur : pays vendant sa production, ses biens, ses services à un pays étranger.
Pays importateur : pays achetant des biens, des services, des productions à un autre pays.

J’ÉVALUE MES ACQUIS


1. Quelles sont les trois aires de puissance mondiale ?
2. Où sont situées les trois grandes façades maritimes mondiales ?
3. En quoi les flux pétroliers et de conteneurs sont-ils le reflet de la mondialisation ? Complète le texte ci-dessous
avec les mots suivants : insertion, relient, Nords, mondialisation.

Ils sont le reflet de la mondialisation car ils …………………………….. entre elles toutes les parties du monde mais
montrent également l’inégalité d’ …………………………… dans la …………………………… car ils sont essentiellement
concentrés dans les ………………………….

Le coin des curieux

Tu peux retrouver cette rubrique sur ta séance numérique.

SÉANCE 6
Pirates de l’océan Indien, témoins des contrastes de développement
Cette séance existe aussi sous forme numérique sur ton espace inscrit. Tu y trouveras une vidéo, des exercices
interactifs et des éléments supplémentaires pour t’aider.

ACCUEIL
Les deux premières séances consacrées à l’étude des flux maritimes t’ont permis de comprendre qu’ils étaient à la
fois vecteurs et reflets de la mondialisation. Les échanges maritimes de marchandises s’effectuent principalement
entre les trois grandes façades maritimes mondiales des trois aires de puissance mondiale. Ces flux témoignent ainsi
également de l’inégale insertion des pays dans la mondialisation car ils sont le reflet des déséquilibres du com-
merce international et donc des déséquilibres économiques mondiaux.
L’essentiel des marchandises est transporté par des navires qui empruntent les routes maritimes. Ces voies mari-
times traversent des zones de tensions et notamment les zones de piraterie. La piraterie maritime est une pratique
qui existe depuis des siècles. Mais elle a évolué et s’est intensifiée à la fin des années 1990, atteignant un pic dans
l’ouest de l’océan Indien en 2011. À travers l’exemple des pirates de l’océan Indien, tu répondras à la question sui-
vante : en quoi les mers et les océans sont-ils au cœur des tensions liées à l’inégal développement ?

204 CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 6


A. Océan Indien : des pirates à l’abordage
Saute une nouvelle ligne et écris en rouge « A. Océan Indien : des pirates à l’abordage » puis réponds aux questions des
documents. Tu peux maintenant prendre connaissance des documents.

JE M’EXERCE

Exercice 1 : Je mets en relation des documents

Document 1 : Routes maritimes et piraterie

Document 2 : La Corne de l’Afrique, délinquance et insécurité

« Les causes de la piraterie en Somalie sont multiples. Elle est d’abord due à plus de vingt ans de défaillance
de l’État somalien ce qui a créé un contexte socio-économique particulièrement difficile. Cela se conjugue
avec une situation géographique exceptionnelle : les principales routes maritimes de l’océan Indien passent
au large de la Somalie : 42 450 navires ont transité en 2011 par cette zone à risque.
La piraterie autour de la Corne d’Afrique est quasi exclusivement fondée sur le commerce des otages. En 2011,
470 personnes ont été prises en otages, 3 ont été blessées et 8 tuées. Fin 2011, les pirates détenaient encore
11 navires et 193 otages. Le coût de libération des otages est évalué à 160 millions de dollars, un chiffre qui ne
représente que 2 % du montant du coût total engendré par la piraterie, estimé à près de 8 milliards de dollars
en 2011 […]. »
— H. Eudeline, "Contenir la piraterie : des réponses complexes face à une menace persistante",
IFRI, Focus Stratégique, n° 40, novembre 2012.

1. De quelle nationalité sont les pirates agissant à l’ouest de l’océan Indien ?


2. Quelle sorte d’acte de piraterie est surtout commise dans cette zone ?
3. Pourquoi les pirates agissent-ils dans cette zone ? Quel est l’intérêt stratégique et économique ?
4. Surligne dans le document la raison pour laquelle la piraterie somalienne a pu se développer sur la Corne de
l’Afrique.

CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 6 205


Document 3 : « Des méthodes efficaces »

« La piraterie affecte principalement la zone intertropicale proche de passages stratégiques, comme le détroit
de Malacca […]. Bien que les méthodes utilisées par les pirates somaliens soient très basiques, elles se sont
révélées efficaces sur les navires les plus lents comme les pétroliers. L’utilisation de bateaux rapides, d’armes
de guerre comme les kalachnikovs et lance-roquettes, permet d’aborder et de s’emparer des navires, ainsi
que leur équipage. »
— D’après Global Report on Maritime piracy, a geospatial analysis 1995-2013, rapport des Nations unies, 2014.

5. Documents 1 et 2 - Quels sont les intérêts stratégique et économique de la zone maritime en Asie du Sud et de
l’Est ?
6. Quel type de navire représente une cible privilégiée pour les pirates ?
7. Comment agissent les pirates pour aborder les navires ?

Document 4 : Actes de piraterie à l’ouest de l’océan Indien

8. Comment évolue le nombre d’attaques de pirates somaliens à l’ouest de l’océan Indien entre 1995 et 2011 ?
9. Que constates-tu depuis 2011 ?

Document 5 : Actes de piraterie dans l’océan Indien (Sud-est de l’Asie)

10. Comment évolue le nombre d’attaques des pirates en Asie du Sud et de l’Est entre 1995 et 2013 ?
L’océan Indien est une zone particulièrement active de la piraterie maritime. Cette zone stratégique est traver-
sée par des voies commerciales d’importance mondiale sur lesquelles transitent les navires des pays déve-
loppés dont les cargaisons ont une grande valeur : hydrocarbures, gaz liquéfié, porte-conteneurs… Les pirates
s’attaquent aux navires pour revendre les cargaisons mais aussi aux équipages pour exiger des rançons auprès
des armateurs.

Vérifie tes réponses puis saute une ligne et écris en rouge le titre du B.

206 CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 6


B. P
 iraterie maritime mondiale : reflet des inégalités de développement

Exercice 2 : Je mets en perspective

Document 6 : La piraterie maritime en 2008-2009

1. Où se situent les principales zones de piraterie maritime ?


2. Ces zones sont situées :
† dans les nords
† dans les suds
† de manière égale partout dans le monde

Document 7 : Des activités lucratives (qui rapportent beaucoup d'argent)

« Selon le rapport de la Banque mondiale publié en 2013, le détournement de 149 navires dans le monde entre
avril 2005 et la fin de l’année 2012 aurait rapporté aux pirates entre 315 et 385 millions de dollars.
Il y a eu 353 attaques sur navires dans le monde entier en 2012, contre 569 en 2011, et "seulement" 264 attaques
en 2013. »
— D’après The pirates of Somalia : ending the threat, rebuilding a nation,
Traduction d’un extrait du rapport de la Banque mondiale, 2013.

3. Combien les attaques auraient-elles rapporté aux pirates entre 2005 et 2012 ?

Document 8 : Protéger et sécuriser les routes maritimes

Des soldats français surveillent des suspects de


piraterie à bord de la frégate de guerre le Nivôse,
dans le cadre de la mission navale antipiraterie
Atalante de l’Union européenne.

CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 6 207


4. Sur cette photographie, quel pays ou groupe de pays intervient pour intercepter des pirates somaliens ?

Document 9 : Une nécessaire coopération internationale

« Mais la coopération internationale porte ses fruits en la matière : grâce à des patrouilles organisées entre
États riverains, la situation s’est fortement améliorée depuis 2005 dans les détroits indonésiens, notamment
dans celui de Malacca qui est vital pour le transport maritime. Au large de la Somalie, les forces navales
européennes Atalante et Ocean Shield de l’OTAN permettent de contrôler en partie le golfe d’Aden grâce à la
formation de convois marchands surveillés militairement. Les pirates somaliens peuvent aussi être déférés
devant la justice des États du pavillon qui les ont capturés.
En outre, face aux immensités à surveiller, les États sont de plus en plus nombreux à autoriser le recours par
les armateurs1 à des forces armées privées sur les navires afin de dissuader les attaques. »
— Antoine Frémont, Anne Frémont-Vanacore, Géographie des espaces maritimes,
Documentation photographique, Les Dossiers, n° 8104, mars-avril 2015.
1. Armateur : personne qui équipe un ou plusieurs navires en fournissant équipage, matériel et ravitaillement.

5. Surligne en vert dans le texte les organismes internationaux chargés de protéger les navires et d’assurer la
sécurité des voies maritimes.
6. Surligne en jaune l’autre moyen qu’utilisent aussi les armateurs pour défendre leur marchandise et leur équi-
page.
7. Comment les patrouilles assurent-elles la sécurité des navires ?
8. Dans quelle zone la situation s’est-elle surtout améliorée ?
† Le détroit de Malacca
† L’Union européenne
† Les côtes indiennes
† Le détroit du Bosphore
Vérifie maintenant tes réponses dans le livret de corrigés.
À l’échelle mondiale, les zones de piraterie sont situées dans les suds. Elles concernent principalement l’océan
Indien et le golfe de Guinée. D’autres zones connaissent également des actes de piraterie, comme les Caraïbes. Les
impacts économiques et financiers sont tels que la communauté internationale coopère pour garantir la sécu-
rité des navires et des équipages. Ces coopérations consistent en des interventions militaires et à engager sur les
navires une sécurité privée armée afin de dissuader les pirates. Les attaques de pirates sont le fait d’individus
issus de pays où la pauvreté domine. Par exemple, en Somalie, plus de 68 % de la population vit dans une extrême
pauvreté. Les actes de piraterie maritime sont en baisse à l’échelle mondiale grâce à la coopération interna-
tionale, notamment. La piraterie maritime est le reflet de l’inégale insertion des territoires dans le processus de
mondialisation et de l’inégal développement. Le rapport de la Banque mondiale souligne la nécessité de traiter la
piraterie maritime sur un aspect dissuasif mais aussi dans une démarche d’aide au développement.
Apprends le résumé suivant en t’aidant des mots et des phrases en gras.

JE RETIENS

Pirates de l’océan Indien, témoins des contrastes de développement


La piraterie maritime est une pratique ancienne. Toutefois elle connaît, à partir des années 1990, une forte
augmentation et une évolution des pratiques. Elle se développe particulièrement dans les mers et océans situés
au sud et particulièrement sur les voies maritimes principales et proches des passages stratégiques que sont
les détroits et les canaux. Les voies maritimes sont d’une importance économique cruciale pour le commerce
mondial, notamment concernant les échanges entre les trois aires de puissance majeures.
Les actes de piraterie sont le fait d’individus issus de pays en marge du processus de la mondialisation. Ils
sont ainsi le reflet des inégalités de développement.
Face aux conséquences financières et économiques, la communauté internationale coopère notamment sur
le plan militaire pour protéger les navires, leur cargaison et leur équipage, et sécuriser les principales routes
maritimes.

Glossaire
Armateur : personne qui équipe un ou plusieurs navires en fournissant équipage, matériel et ravitaillement.

208 CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 6


J’ÉVALUE MES ACQUIS
1. À l’échelle mondiale, où se situent les principales zones de piraterie ?
† Dans les Nords
† Dans les Suds
2. Cite au moins deux zones actives de piraterie.
3. En quoi ces zones sont-elles importantes ? Rédige un paragraphe de quelques lignes en utilisant les mots sui-
vants : maritimes, stratégiques, détroits, routes canaux, international, passages, commerce.
4. Que recherchent les pirates ?
5. Comment la communauté internationale et les armateurs font-ils pour protéger leurs navires, leur cargaison et
leur équipage ? Complète le texte ci-dessous :
La communauté internationale coopère à travers des organismes ……………………………. chargés d’assurer la sécu-
rité des navires. Les armateurs engagent sur leur navire une sécurité ……………………… et armée pouvant dissua-
der les pirates.
6. Comment l’évolution du nombre d'actes de piraterie témoigne-t-elle de la réussite de cette coopération interna-
tionale ?

Le coin des curieux

Tu peux retrouver cette rubrique sur ta séance numérique.

ENSEIGNEMENT MORAL ET CIVIQUE (EMC)

SÉANCE 7

Tu peux trouver cette séance dans ton livret d’EMC et sur ton espace inscrit.

Il est nécessaire de travailler ta séance d’EMC pour réussir ton devoir car il comporte des questions d’histoire, de
géographie et d’EMC.

CNED – Collège 4e HISTOIRE – GÉOGRAPHIE – Unité 6 – Séance 7 209

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