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DÉCOUVREZ MULHOUSE

À VÉLO
6 circuits thématiques de découverte
du patrimoine singulier de Mulhouse
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La Cité vue de l’église Cité Jean Wagner


4 Saint-Joseph en 1946

Circuit 1
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1 LES CITÉS OUVRIÈRES


Départ rue de Strasbourg / boulevard du Président Roosevelt
8

Tout au long des 19e et 20e siècles, patronat, caisses


de crédit mutuel et municipalités s’efforcent d’offrir à
la partie pauvre de la population un logement sain et
moralisateur.

C’est tout d’abord l’initiative patronale, via la Société


Mulhousienne des Cités Ouvrières (SOMCO) qui, en 1853,
donne naissance à une cité ouvrière unique en Europe par
sa précocité, l’innovation dans la forme du bâti et la
possibilité d’accession à la propriété. A la fin du 19e siècle,
ce sont les caisses de crédit mutuel (ouvrière et catholique)
qui font fleurir dans la ville des logements de même type
(rez-de-chaussée, deux étages et des combles : les R+2+C),
modèle repris par des promoteurs-constructeurs comme
Buhler. C’est cependant la municipalité qui devient l’acteur
principal à partir des années 1870.
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Dans l’entre-deux-guerres, les socialistes au pouvoir
développent la réponse publique ou parapublique au
mal-logement, en intervenant dans divers quartiers
(Drouot, Haut Poirier…), puis, après la Seconde guerre
mondiale en construisant de petits collectifs (cité Wagner
et cité Sellier), lesquels précèdent l’une des premières ZUP
de France, celle des Coteaux.

Cité Wolf Cité Henri Sellier Cité Drouot Colonies Rieff et Haller Cité Haut-Poirier dans Place Jean-Jacques Cité Manifeste
les années 1930 Schmalzer

1. La Cité des espaces libres et quelques 4. Cité Henri Sellier avec balcons côté jardin et cages 7. Cité Haut-Poirier la ville. Ces logements, dans
En 1853, Jean Dollfus fonde équipements. On notera le La cité Sellier est un ensemble d’escalier en encorbellement. On Cet ensemble de 176 logements des immeubles en bandes,
la SOMCO qui commence traitement des cages d’escalier HLM édifié entre 1953 et 1956, aménage places de jeux, jardins à caractère social est construit tous identiques à l’exception
immédiatement la construction sortant de la façade. Le quartier le premier d’après-guerre. Il se publics et jardinets pour chaque par le service municipal de la décoration en plâtre
de logements ouvriers entre le fait l’objet d’une opération compose de 240 logements locataire. Le programme inclut d’architecture en 1929 et 1930, sur la façade, constituent
canal de décharge et l’avenue de de démolition-reconstruction de type F2 et F4 dans des la construction de bains, d’un sous forme de petits immeubles, une alternative aux maisons
Colmar. Dès 1856, la cité s’étend depuis 2005. Il intègre des immeubles simples et de 76 dispensaire, d’une crèche, d’une autour de la place Alexandre de la Cité, toute proche, trop
de l’autre côté du canal, vers logements construits en Haute garages construits autour salle des fêtes, d’une bibliothèque Ribot. Celui-ci, instigateur de onéreuses pour certains ouvriers.
l’usine DMC. Elle se compose de Qualité Environnementale. d’espaces verts. Le groupe et d’un groupe scolaire. la loi française du 10 avril 1908
trois types de maisons : maisons scolaire est inauguré en 1959. qui facilita l’accession à la petite 9. Cité Manifeste
en bandes selon le modèle 3. Cité Wolf Comme A. Ribot, H. Sellier 6. Colonies Rieff propriété, est considéré comme A l’occasion de ses 150 ans, la
anglais, soit dos à dos avec Au lieu-dit « Au loup », autrefois est l’un des grands noms du et Haller le créateur du « crédit foncier du SOMCO décide la construction
jardin devant, soit entre cour couvert de prés, le conseil logement social. Socialiste, Au début du 20e siècle, pauvre ». Ces petits immeubles à d’une nouvelle cité, dans le
et jardin, « carré mulhousien » municipal à majorité social- ministre et maire de Suresnes l’architecte Schwartz conçoit deux niveaux avec des combles prolongement de celle de 1853.
inventé par la SOMCO, maison démocrate décide en 1905 dans l’entre-deux-guerres, pour la SOMCO un ensemble comprennent deux à quatre Cinq équipes d’architectes,
divisée en quatre avec entrées de bâtir des logements pour il réalise d’importantes de 65 maisons rues de Delle, de logements et sont édifiés au autour de Jean Nouvel,
indépendantes et jardinet. 1243 lutter contre la cherté des opérations immobilières qui Bussang, de Gray et d’Héricourt. interviennent sur l’espace libéré
milieu de parcelles plantées. Ils
maisons seront construites, avec loyers. Répartis dans de petits introduisent les espaces verts Elles présentent 2 niveaux et par la démolition des entrepôts
disposent de jardins familiaux.
une innovation : la possibilité immeubles de 3 niveaux avec en leur cœur, pour approcher sont accolées par 2, 3, 4 ou 5 Schoettlé. Livrées en 2005,
d’accession à la propriété. un traitement original des de l’idéal de cité-jardin (une et entourées de petits jardins. leurs spacieuses réalisations,
toitures, ils sont édifiés entre ville dans un cadre rural). 8. Place Jean-Jacques toutes différentes, expriment
Lors du rattachement de
2. Cité Jean Wagner les rues Risler, Lefebvre et de Dornach à Mulhouse en 1914, Schmalzer  cinq visions d’un habitat social
La cité Jean Wagner, du nom du la Martre. De 1924 à 1928 est 5. Cité Drouot cette Neue cité prend le nom La place Jean-Jacques renouvelé, tout en s’inspirant
maire de Mulhouse entre 1953 et construite la 2ème tranche de Pour répondre à la demande de l’ancien maire de Dornach Schmaltzer, du nom de l’un des des principes de la cité d’origine :
1956, est à l’origine un ensemble la cité. Celle-ci est basée sur de logements et apporter du qui avait exercé plusieurs trois fondateurs de la première venelles, jardinets, architecture
de 635 logements construits un traitement d’îlots (rues de travail aux nombreux ouvriers mandats entre 1831 et 1855. manufacture d’indiennes à même des constructions
par les HLM entre 1956 et 1958 Nancy, de Lure, de Vesoul et de au chômage, le maire socialiste En 1907, entre la rue des Mulhouse en 1746, est bordée évoquent la cité du 19e siècle,
pour répondre aux énormes Valmy) avec porches d’entrée Auguste Wicky se lance dans Pommiers et la rue des Grains, par des immeubles de type ses carrés mulhousiens, comme
besoins de logements liés à la des cours côté cimetière et une politique de grands travaux. Fritz Haller, originaire de R+2+C, construits à partir de la ses maisons en bande.
croissance démographique de jardins familiaux à l’intérieur. Elle se traduit ici en 1930 par la Strasbourg, fait construire fin du 19e siècle et semblables
la ville après la guerre. C’était construction de 812 logements un ensemble d’immeubles à ceux que l’on trouve dans
un ensemble de 13 barres, avec dans des immeubles à 4 niveaux qui prend son nom. de nombreux quartiers de
2

Ecole Cour de Lorraine Lycée Montaigne après


4 la 1ère guerre mondiale

Circuit 2
5 LES ÉTABLISSEMENTS
SCOLAIRES
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Départ 21 rue des Franciscains


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La première école communale voit le jour en 1831 et,
bien avant le reste de la France, accueille filles et garçons.
2
L’extension spatiale et la très rapide augmentation
1 de la population consécutive au développement
8
industriel, déterminent l’implantation d’écoles dans
les quartiers. L’annexion allemande de 1871, qui rend
l’école obligatoire, accélère le processus. Les écoles
s’installent dans d’anciens bâtiments, ou font l’objet
de constructions spécifiques, qui, à partir du début
9 du 20e, s’efforcent de répondre aux impératifs en
matière de pédagogie d’hygiène et d’esthétique.

1. Ecole Cour de Lorraine


10 Ancienne cour noble du 13e, la propriété devient en 1726
celle des Thierry, descendants de réfugiés huguenots venus
de Lorraine, avant que ne s’y installe une manufacture
de toiles peintes en 1754. Cet élégant bâtiment, avec
sa façade symétrique aux décors sculptés, est acquis
par la Ville en 1876 pour y aménager une école, afin de
désengorger les établissements existants. On y implante
des salles de classe pour filles et garçons. L’école, qui à
la veille de la Première Guerre mondiale, devient une
école de filles uniquement, est peu à peu modernisée.
Ecole Drouot Ecole Wolf, 1907 Ecole Koechlin, Lycée Lambert Ecole Thérèse Ecole Gay Lussac Ecole Kléber
plan de 1865

2. Lycée Montaigne à l’édification de ce superbe 5. Ecole Koechlin constructions scolaires. Ce 8. Ecole maternelle cofinancée par la Ville, l’Etat et
C’est en mai 1909 que le conseil bâtiment, qui frappe par sa Construite en 1865 dans la bâtiment imposant, mais dont Jacques Prévert   la Société Industrielle, complète
municipal décide de construire, dimension et sa symétrie. Cet Cité, c’est la troisième école la symétrie est brisée grâce à Le discours du docteur Penot en l’instruction des apprentis de
sur le terrain de l’ancien abattoir, édifice en brique avec appui de de quartier à voir le jour. Dix l’avancée arrondie, est prévu 1828 sur la nécessité d’éduquer l’industrie mécanique et du
un lycée de jeunes filles digne de fenêtres en grès des Vosges, sa ans plus tard, il faut déjà pour accueillir plus de 1 500 bâtiment. L’architecte s’est
les enfants de moins de 6 ans,
la ville. La volonté de mettre le cour de récréation de 2 300 m2 l’agrandir. L’école a les mêmes élèves. L’éclairage électrique inspiré des châteaux forts dans
provoque l’ouverture de salles
bâtiment à l’abri du bruit et de la plantée d’arbres et son préau caractéristiques que celles qui et le chauffage central y sont la conception de ce bâtiment
d’asile, ancêtres des écoles
poussière conduit les architectes couvert, est terminé en 1939. sont édifiées à cette époque à installés dès le départ. Il d’aspect massif, aux toits
maternelles. Celle de la rue
à choisir un plan en équerre et à Mulhouse : deux bâtiments de devient école de commerce et multiformes à fortes pentes et
de Pfastatt est la première
positionner les couloirs côté rue. 4. Ecole Wolf salles de classes en longueur se d’industrie en 1921, puis lycée.
à être créée, en 1834, sur aux fenêtres dissymétriques.
Deux entrées sont aménagées, La très rapide progression situant de part et d’autre d’une initiative privée, par les épouses
la plus monumentale donnant de la population à la fin du cour, avec une délimitation de 7. Ecole Thérèse d’André et de Nicolas Koechlin. 10. Ecole Kléber
sur la rue de Metz. Ce majestueux 19e (plus de 13 000 habitants la partie réservée aux garçons Construite en 1905, cette école, C’est le premier exemple du Destiné à recevoir les écoliers
édifice en pierres de taille supplémentaires entre 1885 et d’une part et aux filles, d’autre de style néo-renaissance, ne département. Deux salles du quartier de la Fonderie,
et briques, agrémenté de 1895) et l’obligation scolaire part, la loge du concierge au ressemble à aucune autre. accueillent alors 150 enfants, ce bâtiment à l’esthétique
sculptures et d’une tourelle après l’Annexion déterminent centre de la cour, les sanitaires L’architecture soignée, avec ses dont les mères peuvent ainsi particulièrement soignée
avec son horloge surmontant la construction d’écoles, indépendants, le tout, décors sculptés représentant aller travailler. La salle d’asile répond au double critère de
une terrasse avec garde-corps à notamment dans les quartiers étant d’une grande sobriété des allégories du travail et connaît un succès important pédagogie (visant à adapter les
balustres, est terminé en 1912. périphériques du nord de la ville. architecturale. L’électricité de la sagesse, rompt avec (453 enfants la fréquentent en locaux à la fonction scolaire)
C’est en 1901 qu’est construite est installée en 1921. l’uniformité d’antan. On y prévoit 1896, 561 en 1906). La Ville en et d’hygiène (l’heure est à la
l’élégante école Wolf, avec son salles de dessin, de chant, de
3. Ecole Drouot clocheton pourvu d’une horloge,
devient propriétaire en 1861. lutte contre la tuberculose).
gymnastique, chauffage central
Construite dans un quartier en ses deux ressauts verticaux 6. Lycée Lambert Dès sa construction, en 1909,
et éclairage électrique. Tout
plein développement – c’est qui rompent la monotonie de L’école Koechlin ne pouvant
traduit le nouveau regard porté
9. Ecole Gay Lussac sont ainsi installés bains,
l’époque de la construction de la façade et percés de portails absorber les enfants Les industriels mulhousiens douches, sanitaires à tous
à l’enfant et à son éducation.
la cité Drouot – cette école est donnant accès aux classes d’un quartier en plein sont à l’initiative de la création les étages, chauffage central,
L’école consacre aussi un
en totale symbiose avec son de garçons d’un côté et aux développement, la municipalité de plusieurs établissements éclairage électrique, réfectoire,
changement dans la structure
environnement urbain. C’est classes de filles, de l’autre. Elle décide, en 1912, de construire d’enseignement professionnel salle de dessin et de chant.
scolaire : désormais les écoles
la volonté de satisfaire aux compte 31 classes en 1907. une nouvelle école primaire. ou technique en lien avec Les sols sont recouverts
de quartiers assurent l’intégralité
préoccupations d’hygiène (avec Elle comprend salle de concert, l’activité textile. En 1898, le de linoléum, innovation à
de la scolarité et non plus
une orientation adéquate des de dessin, de gymnastique, seulement les premières années. conseil municipal émet le vœu l’époque. Le clocheton-horloge
salles de classes), de pédagogie douches, afin de répondre d’ouvrir une « école technique ». apporte un mouvement à
et d’esthétique qui a présidé aux nouvelles normes de L’école, inaugurée en 1906, cet édifice monumental.
3 7

Chapelle Saint-Jean Synagogue Eglise


vers 1890 Saint-Etienne

Circuit 3
LES ÉDIFICES
6
CULTUELS
Départ Grand’Rue

Mulhouse se divise autrefois en deux secteurs, la ville basse


autour de la place du marché (actuelle place de la Réunion)
et la ville haute (au-delà de la place de la Concorde). Dans
8 cette dernière s’implantent, au Moyen-âge, les principaux
établissements religieux, pour la plupart disparus.

En 1523, Mulhouse, ville indépendante alliée aux cantons


5 suisses, adhère à la Réforme calviniste qui se propage alors
dans la région. La messe est abolie en 1529, les ordres
religieux, chassés et l’église Saint-Etienne devient temple,
tandis que l’église Sainte-Marie est convertie en dépôt
9 d’artillerie avant d’être dévolue au culte réformé. La réunion
de Mulhouse à la France en 1798 ouvre les portes de la ville
à toutes les confessions. On construit une synagogue en
1849 et une nouvelle église en 1860. Un nouveau temple est
4 également édifié place de la Réunion. Eglises et temples se
multiplient ensuite dans les différents quartiers de la ville.

1 L’arrivée, depuis la Seconde Guerre mondiale, de


2
populations aux origines et aux croyances de plus en
plus diversifiées, parmi lesquelles l’islam est majoritaire,
3 provoque la construction de lieux de culte nouveaux.
Ancien temple Saint-Etienne Temple Saint-Martin Plan de l’église Mosquée Koba Eglise Saint-Fridolin Eglise Saint-Joseph
au début du 19e Sainte-Jeanne d’Arc

1. Chapelle Saint-Jean que sur la taille différenciée des 4. Temple Saint-Etienne triangulaire couvert d’un toit en 7. Mosquée Koba le traitement des tours à double
Construite en 1269 par les fenêtres. On remarque le fronton Les protestants, à l’instar forme de bulbe et agrémenté Achevée en 2002, la mosquée bulbe, mais reste assez sobre, y
chevaliers hospitaliers de Saint- triangulaire avec les tables de la des juifs et des catholiques, de sculptures d’angelots, d’une Koba, du nom de la première compris pour le décor intérieur.
Jean de Jérusalem, la chapelle loi flanquées de chandeliers à souhaitent disposer d’un nef et d’une tour-clocher avec mosquée construite à Médine Si le mobilier est plus riche que
est agrandie dès 1351. Vers sept branches. Cette synagogue, nouveau lieu de culte. L’ancienne toit en bulbe et niche d’angle par le prophète Mahomet, est un dans les autres églises, seul le
1500 est ajoutée une chapelle caractéristique des tendances église Saint-Etienne, devenue comportant – chose rare - une parallélépipède de béton blanc. maître-autel à baldaquin évoque
latérale, tandis que vingt ans orientalisantes de l’époque, Temple suite à la Réforme, est statue de Luther. Un presbytère Elle comprend une salle de prière pleinement le style baroque au
plus tard sont exécutées des est alors considérée comme détruite en 1859 pour faire place de même style y est accolé. pour les hommes et une pour les décor habituellement exubérant.
peintures murales (inachevées), l’une des plus belles d’Alsace. à un édifice néo-gothique qui, femmes. D’une grande qualité
d’une grande qualité stylistique, loin de l’habituelle austérité 6. Eglise Sainte- architecturale, la mosquée, en 9. Eglise Saint-Joseph
figurant la vie de Saint Jean- 3. Eglise Saint-Etienne protestante, reflète la réussite partie recouverte de marbre, L’afflux d’ouvriers catholiques lié
L’afflux d’ouvriers, Jeanne d’Arc à la création de la Cité conduit
Baptiste et la Passion du Christ. économique des industriels. se caractérise par la sobriété
majoritairement catholiques, Consacrée en 1935, même si à la construction d’une église,
Avec la Réforme, les chevaliers Le temple, doté d’une large nef des formes et la qualité des
rend nécessaire la construction les travaux débutés en 1933 à une époque où Mulhouse
de Saint-Jean quittent la ville entourée de tribunes sur trois matériaux. La fonction religieuse
d’une seconde église, Sainte- se poursuivent jusqu’en 1956, n’en compte que deux. Réalisée
et en 1798 leurs biens sont côtés et d’un clocher dominant n’est pas signalée par un
Marie – rendue au culte c’est probablement l’édifice grâce au don du terrain par
finalement saisis et vendus. La une forêt de flèches au décor minaret, mais par un traitement
catholique en 1803 - étant cultuel le plus imposant d’Alsace Jean Dollfus, initiateur de la cité
chapelle devient alors brasserie particulièrement riche, est approprié de la toiture, avec un
trop petite pour recevoir tous érigé au 20e. Sa structure en ouvrière, l’église consacrée en
puis atelier de maréchal- terminé en 1868. En 1905, on y dialogue entre cercle et carré
les fidèles. La première pierre béton armé tranche avec les 1883 et dirigée par l’abbé Cetty
ferrant, avant d’être classée implante les splendides vitraux et insertion d’une sphère en
est posée en 1855 dans un lieux de culte construits jusque jusqu’en 1918, présente plusieurs
monument historique en 1893. du 14e de l’ancienne église. inox dans un cube de verre.
quartier en plein remodelage là. Le clocher-campanile, très particularités : sa structure
urbain, où dominent encore inspiré des tendances Art Déco métallique, qui rappelle aux
2. Synagogue vergers et potagers. L’édifice, 5. Temple Saint-Martin et qui concentre les effets de 8. Eglise Saint-Fridolin ouvriers leurs ateliers d’usines
Après le retour des juifs à de style néo-gothique inspiré La communauté luthérienne Située aux abords de la 1ère et son absence de parvis, qui
couleur, tranche avec le reste
Mulhouse en 1798, le culte des grandes cathédrales et à la tient ses offices dans une maison cité ouvrière, elle est construite leur interdit de s’attrouper
de l’édifice aux lignes très
israélite est célébré dans décoration intérieure de grande privée jusqu’à ce qu’en raison de entre 1902 et 1906 grâce au don après la messe. Constituée
simples. L’intérieur affiche un
divers locaux trop exigus. qualité, est terminé en 1860. la progression du nombre de ses d’une paroissienne et selon les d’un clocher-porche, elle a
très riche décor, dominé par un
Une nouvelle synagogue est Ses chapelles rayonnantes, le membres, la décision soit prise plans de l’architecte Becker une belle allure, même si elle a
style néo-byzantin. Le décor du
édifiée entre 1846 et 1849 par parfait étagement des masses de construire un temple dans de Mayence. De style baroque, plutôt déplu aux paroissiens.
chœur se compose de bas-
l’architecte Schacre qui joue sur en font une incontestable l’actuelle rue du Saule. Terminé l’église, qui porte le prénom du
reliefs dorés avec un médaillon
la disproportion entre nef et bas réussite architecturale. en 1904, ce bâtiment de style mari de la donatrice, s’inspire
représentant Jeanne - d’Arc.
côtés peu élevés, sur l’emploi éclectique, se compose d’un hall de celle de Säckingen dans le
de différents matériaux ainsi d’entrée précédé d’un porche pays de Bade, notamment dans
4

Bains Municipaux Fumisterie Salento

3
4

Circuit 4
1
LES CHEMINÉES
2
5 Départ rue Engel Dollfus / rue Pierre et Marie Curie

Mulhouse, a souvent été dénommée « la ville aux cent


9 cheminées ». L’expression n’est pas usurpée, tant les
cheminées sont présentes dans l’espace urbain : on
6 en compte 108 en 1953 et encore 92 en 1974. Dans les
tableaux ou les lithographies, elles sont, dès le premier
8 quart du 19e, abondamment représentées ou suggérées
par leur épaisse fumée grisâtre qui s’échappe entre les
maisons. Symbole de l’industrie, elles constituent à
7
l’évidence un élément de fierté, une preuve de réussite.

La première apparait à Mulhouse en 1812 chez Dollfus


Mieg et Compagnie (DMC), qui pour la première fois,
utilise l’énergie fournie par une machine à vapeur pour
actionner ses métiers à filer. Ces cheminées se présentent
alors comme des pyramides effilées de section carrée.
De plus en plus hautes, offrant une prise au vent trop
importante, elles sont progressivement remplacées à partir
de la deuxième moitié du 19e par des cheminées rondes
(à troncs coniques) présentant une meilleure cohésion.
Disparues au fil de la désindustrialisation de la ville à
partir des années 1960, il n’en reste désormais qu’une
dizaine, dont certaines n’ont pas un usage industriel.
Parc Gluck Tuileries Lesage DMC Entreprise Clemessy Mer Rouge Cartonnage Fellmann Chaufferie « Porte de Bâle »

1. Bains Municipaux Leur construction remonte très fil du temps et le bâtiment des et d’un diamètre au sol de faveur de la présence d’un cours Les maisons alentours,
A la faveur de la vogue probablement au début du 20e. fours et séchoirs est presque 9 mètres, c’est la plus grosse d’eau. Les bâtiments les plus construites pour les ouvriers de
grandissante des piscines en entièrement reconstruit en 1950, cheminée subsistant en Alsace. anciens datent des années 1840, l’entreprise ont été démolies.
Allemagne, dès la fin du 19e, 3. Parc Gluck suite aux bombardements de à l’image de « La Fabrique »,
la Ville se lance dans le projet de Un changement dans les 1944. La cheminée d’origine, 6. Entreprise Clemessy usine-bloc très représentative de 9. Chaufferie
construction des bains à partir modes vestimentaires, avec le du début du 20e, d’un diamètre Il s’agit de la cheminée de cette époque et réhabilitée en « Porte de Bâle »
de 1911. Après interruption du nouveau goût pour les châles de base de 4,85 m, porte une l’ancienne filature Frey, 2005. Début 20e sont construits Cette cheminée n’est pas
chantier pendant la Première en mousseline, conduit à la bague ornementale, soulignée entreprise qui reste aux mains de nouveaux bâtiments en celle d’une usine, mais celle
guerre mondiale, ils ouvrent création de filatures de laine par les briques bicolores. La de la famille jusqu’à la crise briques rouges, quelquefois de la chaufferie urbaine
en 1925. Cet élégant bâtiment peignée. En 1838, l’usine Gluck sculpture de Louis Perrin, des années 1930. Le site se imposants, comme celui de installée dans le quartier de
de style néo-classique, à la est la première à voir le jour « l’homme-oiseau », a été compose de deux pôles : « L’Epicerie ». A proximité, se la Porte de Bâle. Ce quartier,
décoration soignée et aux en Alsace et à Mulhouse. Elle installée en 1987, 13 ans après l’un à l’est avec l’ex-filature à situent les deux cheminées fortement endommagé par les
remarquables vitraux, comprend déménage en ces lieux en 1867. la cessation d’activité. étages de 1897 (actuel lycée qui font figure de sentinelles. bombardements de 1944, est
deux bassins de natation, des La cheminée de 1932, devenue Stoessel), l’autre à l’ouest avec, entièrement reconstruit à partir
cabines avec baignoires et purement décorative, est la plus 5. DMC en particulier, des sheds datant 8. Cartonnage Fellmann  du début des années 1950 par
des bains romains, innovation ancienne construction du site, Des cinq cheminées géantes des années 1870 (rachetés par Au fond de l’impasse Saint- des architectes de talent, ce qui
à l’époque. L’édifice utilise un bombardement ayant détruit de l’immense site industriel l’entreprise Clemessy en 1963) Jacques, subsistent les locaux en explique la grande cohérence.
toujours sa chaudière à vapeur la quasi-totalité des bâtiments textile, il n’en reste que deux. et qui comprend également les de l’ancienne entreprise L’immeuble-écran, construit
SACM des origines, alimentée en 1944. De nouveaux sheds à La première est celle de la composants de la centrale de de cartonnage Fellmann : sur pilotis à la manière de Le
au charbon, et sa cheminée. poutres et poteaux en béton sont chaufferie des bâtiments de production d’énergie construite construction à fausses poutres Corbusier, le bâtiment EDF et la
construits après la guerre, puis blanchiment, teinture et apprêts en 1903. Au rang de ceux-ci figure apparentes et oriel, ateliers chaufferie, tous trois œuvres de
l’architecte Daniel Girardet, sont
2. Fumisterie Salento modifiés, avant de faire l’objet édifiés en 1893-1894. Hébergée la cheminée de 50 mètres, avec et hangars de stockage et
d’une belle réhabilitation. sa base en forme de « patte très représentatifs de la qualité
Ces deux petites cheminées, qui dans la chaufferie, elle mesure cheminée. L’inscription « Deck »
d’éléphant » plantée dans le sol. architecturale de l’ensemble et
paraissent bien étranges dans 60 mètres de hauteur (après sur cette dernière et sur un mur,
de l’esthétique de l’époque.
le paysage urbain, ne sont pas 4. Tuileries Lesage avoir été étêtée de plus de 5 rappelle que le site fut aussi
autre chose que l’enseigne d’une C’est en 1897 qu’Oscar mètres) pour un diamètre de 7. Mer Rouge occupé par les établissements
entreprise de fumisterie. Faisant Lesage, déjà à la tête d’une 6,65 mètres et est l’une des Ce site industriel, dont le nom Deck, entreprise de fournitures
office de carte de visite, elles compagnie de transports, plus anciennes cheminées pourrait provenir des champs pour machines textiles. La
n’ont d’autre but que d’attirer créé une fabrique de tuiles et conservée à Mulhouse. La de garance qui le recouvraient, succession d’entreprises
l’œil du client potentiel qui de briques, à proximité de la seconde accompagne la voit le jour en 1806 avec différentes sur un même
aurait besoin de faire installer gare du Nord. Le bâti subit de chaufferie construite en 1906. l’implantation de la manufacture lieu de production montre
ou entretenir une cheminée.  nombreuses modifications au D’une hauteur de 66,20 mètres, de teinture Jean Hofer et Cie, à la l’adaptabilité des bâtiments.
5
7

5 4

6
Square Steinbach Square de la Bourse
avant 1910

3
Circuit 5
LES PARCS
1
ET JARDINS
2
Départ Place Guillaume Tell / avenue Auguste Wicky

L’histoire industrielle de la ville ne se lit pas dans


ses seuls bâtiments, mais aussi dans ses parcs et
jardins. La bourgeoisie industrielle devenue au 19e
9 classe dominante, marque son pouvoir dans diverses
réalisations, dont les jardins, qui sont une expression
de son goût du beau. Dès lors, ceux-ci se multiplient,
tant dans la sphère privée que dans la sphère publique.

Ce sont les jardins d’usines, qui font partie du programme


décoratif de l’usine et participent à son image de marque,
ainsi que les autres espaces arborés qui, à l’instar du
jardin du Réfectoire de DMC, constituent des espaces
d’agrément pour les ouvriers. Ce sont aussi les jardins
privatifs d’industriels qui témoignent, encore de nos jours,
8
de leur goût pour les essences exotiques. Ce sont encore
les jardins philanthropiques comme le parc zoologique
et botanique, mais surtout les jardins à vocation vivrière
prévus pour chaque maison de la Cité et qui ont pour
but de moraliser le mode de vie des ouvriers (en les
éloignant du bistrot). Des parcs publics verront peu à peu
le jour, grâce à de dons d’industriels, des acquisitions
de la Ville, ou en prenant la place d’anciennes usines.
Parc Salvator Promenade du Square Neppert Parc de la Cotonnière Parc Gluck Plaine de l’Ill Parc Jacquet
Nouveau Bassin

1. Square Steinbach tracé semblable à celui de 1829. 4. Promenade industrielles et résidentielles. 7. Parc Gluck le bâti s’insère dans un écrin
Il est implanté sur des terrains Les allées courbes encadrent une du Nouveau Bassin C’est l’un des deux squares du Ce grand espace semi-boisé de verdure, les concepteurs
situés entre les anciens fossés de pelouse encaissée qui met en Cette vaste promenade, quartier, qui se présente sous avec savonniers de Chine et du projet ayant voulu mettre
la ville. En 1798, le manufacturier valeur le bâtiment de la Société réaménagée en 1995, participe forme d’un jardin public clos cerisiers du Japon a été créé sur la ville à la campagne. Dans
Blech, propriétaire de la Industrielle au fond. Platane, organisé autour d’une grande le site de l’ancienne filature de la plaine sportive est créée
de la transformation du
maison Vetter, actuel musée ginkgo, févier d’Amérique cons- prairie et dont la traversée laine peignée autrefois gérée une promenade le long de
quartier qui s’opère depuis le
des Beaux–arts, acquiert le tituent les principales essences permet de relier la rue des par la famille Gluck, avant de l’Ill agrémentée de saules,
début des années 1990 avec
terrain et comble une partie des d’arbres de ce jardin devenu Pyrénées à la rue Neppert. On y faire partie de l’empire industriel peupliers, érables, aulnes…
la construction de la Filature.
fossés pour faire un jardin qui entièrement public en 1925. observe en particulier de beaux des Frères Schlumpf. Acquis
Présentant un aspect très
va jusqu’à la rue du Sauvage. naturel dans sa première partie, tulipiers de Virginie, catalpas, par la Ville en 1977 pour sauver 9. Parc Jacquet
Son emprise diminue peu à peu 3. Parc Salvator l’allée Wyler devient ensuite séquoias et arbres de Judée. l’entreprise, cet espace est La villa Jacquet, du nom du
au profit de la construction de Ce magnifique parc, entouré plus urbaine avec son mail transformé en parc public en propriétaire qui l’acquiert en
divers établissements, comme d’une grille comme à son origine, de platanes agrémenté de 6. Parc de la Cotonnière 1980. C’est peine perdue : l’usine 1907, est construite vers 1850
le théâtre et par le comblement est le premier jardin public sculptures contemporaines. La friche industrielle des ferme en 1983, victime de la crise dans un quartier où fleurissent
du fossé de la Sinne. G. ayant été aménagé à Mulhouse, Joncs, roseaux et iris jaunes entrepôts Schoettlé, eux-mêmes textile. Elle est reconvertie en alors de magnifiques maisons de
Steinbach rachète maison et en 1890, à l’emplacement de ourlent les berges, tandis que parc d’activités à partir de 1988 manufacturiers sur des terrains
installés à l’emplacement de
jardins, qui sont légués à la Ville l’ancien cimetière devenu trop avec une belle réhabilitation jusque-là voués au maraîchage.
les abords de l’allée Nathan l’usine de filature et tissage créée
à sa mort en 1893. Le jardin, exigu et transféré au nord de la des bâtiments qui a su préserver Un jardin au tracé irrégulier
Katz sont ornés de magnifiques par le père du capitaine Dreyfus,
qui comprenait des serres de ville en 1872. Son nom, en lien leur architecture d’origine. est créé. S’articulant autour de
érables argentés, d’aulnes et devenue « Cotonnière d’Alsace »,
production, devient public. avec l’ancienne vocation des deux pelouses rondes, il révèle
de peupliers. C’est aussi un lieu fait à partir de 2003 l’objet
lieux, fait référence au Christ l’esthétique et les essences
sauveur. De style romantique,
de nidification de choix pour de la construction de la Cité 8. Plaine de l’Ill  d’arbres en vogue à cette
2. Square de la Bourse avec un bassin traversé par un
canards, foulques et cygnes. Manifeste et de l’aménagement A la fin des années 1950, époque : un certain nombre
Situé dans le Nouveau Quartier pont, c’est en centre ville le parc par la Ville d’un parc public sont entrepris des travaux de d’entre eux datent de sa création,
construit par la nouvelle qui présente la plus grande 5. Square Neppert pour aérer le nouveau quartier régularisation de l’Ill. Ceux-ci comme le tilleul argenté, le
bourgeoisie industrielle à partir variété d’essences d’arbres Ce square est aménagé en 1985 ouvrier. Le nom alsacien de cet permettent l’aménagement de la marronnier et le châtaignier
de 1826, il est à son origine (tulipier de Virginie, cèdre dans un quartier qui commence espace « Baradrackgàrta » qui zone de l’Illberg et la création de (espèce inhabituelle à
réservé aux habitants des de l’Atlas, sophora japonica, à émerger dans la 2e moitié signifie « jardin du bâton de la Zone à Urbaniser en Priorité Mulhouse). Acquis par la Ville en
immeubles qui l’entourent. Il magnolia …), des essences du 19e mais se développe réglisse » viendrait de ce que qui comprend trois espaces : la 1993, le jardin est devenu public.
occupe un espace triangulaire - exogènes très à la mode au 19e. surtout entre 1870 et 1918 les dirigeants de l’ancienne partie résidentielle (les Coteaux),
sans doute en rapport avec les avec la construction massive usine aromatisaient l’eau bue la zone universitaire et la plaine
origines franc-maçonnes des d’immeubles pour les ouvriers. par leurs ouvriers avec du sportive. Ils ont en commun
promoteurs du projet - avec un Il a pris place sur des friches réglisse pour les stimuler. d’être des lieux ouverts où
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Mulhouse début 17e - sur le canal au Bassin du canal dans


1er plan a pris place la rue de la Sinne les années 1840
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Circuit 6
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LES RIVIÈRES
ET CANAUX
Départ rue de la Sinne au niveau du Théâtre (n°39)
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L’Ill, venant du Jura, la Doller, descendant des Vosges,
le canal du Rhône au Rhin avec son agréable port de
plaisance, le Nouveau Bassin, véritable oasis en plein cœur
1 de la ville, sont autant de témoins de la forte présence
de l’eau à Mulhouse. Pourtant, celle-ci est moins visible
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dans l’espace urbain qu’autrefois. L’eau fait en effet
partie intégrante de l’histoire de la ville. Primitivement
entourée d’un seul cours d’eau, elle voit un véritable
réseau de fossés se creuser au 15e, réseau destiné à
renforcer les fortifications. Ce sont ainsi, à terme, quatre
fossés qui protègent Mulhouse au sud et trois au nord et
7 qui permettent par ailleurs d’actionner des moulins.
Ces cours d’eau sont peu à peu recouverts, majoritairement
à partir de la deuxième moitié du 19e et jusqu’en 1905,
permettant la création de voies de circulation et la
structuration de nouveaux quartiers. Deux ruisseaux
couraient également à l’intérieur de la ville, dont les eaux
étaient utilisées par les artisans, mais aussi pour lutter
contre les incendies. L’un d’eux, l’Augustinerbächlein,
(ruisselet des Augustins), qui sortait place de la
Concorde, est à l’origine de la légende de Mulhouse,
qui sur fond de belle histoire d’amour, raconte que
sur ses rives existait un moulin, qui serait à l’origine
de la naissance de la ville. Mulhouse s’est d’ailleurs
Bains du Rhin vers 1890 Nouveau Bassin fin 19e Le canal de décharge début 20e Le Steinbächlein à DMC Les bains de l’Ill dans Réseau de canaux en 1797
les années 1920

appelée « Mülhausen », c’est-à-dire « maisons du moulin » ils sont alimentés par l’Ill et, en 1883 (à l’emplacement coulait au nord de ville joue un Mulhouse, qui ouvre en 1925
jusqu’en 1848. Si Mulhouse a parfois souffert d’une via le canal de jonction, par le de la Filature) ou encore des rôle important dès le Moyen-âge, rue P. et M. Curie. Non loin des
surabondance d’eau - de nombreuses inondations ont canal du Rhône au Rhin, ce qui abattoirs (à l’emplacement du quand il permet d’actionner les bains de l’Ill, l’armée allemande
émaillé son histoire - elle en a aussi fortement tiré parti. explique leur dénomination. Ce Kinépolis). Avec l’ouverture nombreux moulins. A partir du installe des bains militaires
C’est grâce à la présence de celle-ci qu’a pu se développer sont les premiers établissements du port de l’Ile Napoléon, il début du 19e, il fait la fortune à destination des régiments
l’industrie textile - qui a utilisé l’eau particulièrement de bains en plein air à s’ouvrir cesse d’être utilisé en 1962. des industriels qui utilisent en garnison à Mulhouse.
pure de la Doller - faisant ainsi la prospérité de la cité. à Mulhouse. Ils comprennent l’exceptionnelle qualité de ses
alors deux bassins de natation, 5. Le canal de décharge eaux pour les opérations de 8. Les canaux rue
un pour les hommes, un pour Son nom complet « canal de blanchiment et de teinture des du Sauvage
1. La Sinne fait entre 1810 et 1830, dans les femmes et un restaurant décharge des eaux de l’Ill dans la tissus. C’est ainsi que le long Il reste peu de traces de
La rue est aménagée sur le bras une partie de la ville alors avec jardin d’été fonctionnant Doller » permet d’en comprendre de son cours, de la filature l’ancienne présence de l’eau
le plus méridional de l’Ill. Avec occupée par des jardins. Il toute l’année. Ces bains, qui la fonction. Les crues de l’Ill Hofer (collège Kennedy) à DMC, dans le cœur ancien de la ville.
les trois autres canaux, la Sinne, a une vocation industrielle, remportent un vrai succès – provoquent de fréquentes et s’installe une constellation Le cours de trois des quatre
servait à contenir les crues de l’Ill permettant l’acheminement 20 à 30 000 clients chaque mémorables inondations, d’usines. Si à partir des années canaux de l’Ill qui entouraient
comme à protéger la ville. L’essor des marchandises, notamment année - seront desservis par laissant de nombreux 1830, le blanchiment se fait autrefois la ville dans sa partie
de Mulhouse au 19e conduit à le charbon indispensable à la première ligne de tramway terrains inconstructibles. Le chimiquement, DMC utilise sud, est matérialisé au sol,
recouvrir les canaux. Celui de la l’alimentation des machines ouverte à Mulhouse en 1882. développement industriel et son encore l’eau pour son étang. de même que l’emplacement
Sinne le sera entre 1859 et 1866, à vapeur des usines afflux d’ouvriers à loger pousse, de l’ex porte de Bâle (entre la
permettant ainsi de relier la mulhousiennes. Il donnera 4. Le Nouveau Bassin  en 1846, la municipalité à 7. Les bains de l’Ill rue des Cordiers et le passage
porte du Miroir à la porte de Bâle une tonalité commerciale à Avec le fulgurant développement décider du creusement du canal, Les bains de l’Ill sont aménagés de la Demi-lune). Ces canaux,
et d’assurer le développement son environnement urbain. Le industriel, le bassin créé au donnant par là même du travail en 1886 dans la rivière au Trankenbach, Karpfenbach
de tout un quartier. Le fossé bassin de déchargement est vite niveau de l’actuelle gare étant aux nombreux chômeurs d’alors. pont de Brunstatt. Venue du et Mittelbach, sont peu à peu
devait son nom au mot agrandi, avant d’être abandonné Terminé en 1849, il rend possible comblés. Le tracé courbe du
devenu trop petit, le Nouveau Jura, l’Ill entre dans la plaine
allemand « Sinne », « jauge » au profit du nouveau bassin créé l’édification de la Cité. Plusieurs passage du théâtre, tout de
Bassin est creusé et achevé en d’Alsace à la hauteur de la
et rappelle que des jaugeurs à l’est de la ville. Partiellement, fois agrandi, sa couverture verre et de fer, seul passage
1876. Il est alimenté par l’Ill, colline de l’Illberg et se divise
installés derrière l’hôtel de ville puis totalement comblé, il partielle permet la construction couvert du 19e subsistant
qui resurgit à cet endroit après en plusieurs bras. Début 20e,
déterminaient la contenance des donnera naissance à un jardin, de la halle du marché en 1908. en Alsace, indique l’ancien
avoir circulé en souterrain il existe trois bains le long de
tonneaux avec l’eau du fossé. devenu l’espace vert actuel. emplacement du Mittelbach.
dans la ville et par le canal du l’Ill, qui constituent autant de
Rhône au Rhin. A ses abords 6. Le Steinbächlein lieux de loisirs. La création de
2. Le canal du 3. Les bains du Rhin se constitue un nouveau pôle à DMC ces « piscines » publiques de
Rhône au Rhin Créés en 1875 par Fritz Kretz, industriel, à l’instar de la filature Dérivation de la Doller, le plein air précédent celle de la
L’aménagement du canal se au bout du Nouveau Bassin, Laederich, qui s’implante « ruisseau des pierres », qui première grande piscine de
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Les cités ouvrières Les établissements Les édifices cultuels Les cheminées Les parcs et jardins Les rivières et
scolaires canaux
1 La Cité 1 Chapelle Saint-Jean 1 Bains municipaux 1 Square Steinbach
Rue de Strasbourg/ Grand’ Rue Rue Engel Dollfus / rue Place Guillaume Tell/
1 Ecole Cour de Lorraine 1 La Sinne
boulevard du Président 21, rue des Franciscains Pierre et Marie Curie avenue Auguste Wicky Rue de la Sinne au niveau
Roosevelt 2  ynagogue
S du théâtre (n° 39)
Rue de la Synagogue/rue 2 Cheminées Salento 2 Square de la Bourse
2  ycée Montaigne
L
2  ité Jean Wagner
C des Rabbins Avenue Aristide Briand/rue Rue de la Bourse 2 Canal du Rhône au
5, rue de Metz
Rue de Toulouse Lavoisier Rhin
 glise Saint-Etienne
E 3 Parc Salvator
3  cole Drouot
E 3 Au niveau de la gare
3 Cité Wolf Place de la Paix 3  arc Gluck
P Place Salvator
Rue Jules Ferry
Rue de Vesoul Allée Gluck 3 Les bains du Rhin
4  emple Saint-Etienne
T 4 Promenade du Au bout du Nouveau Bassin
4 Ecole Wolf
4  ité Henri Sellier
C Place de la Réunion 4 Tuilerie Lesage Nouveau Bassin
Place Wolf 25, rue Josué Hofer Allée William Wyler
96-102 rue d’Illzach 4 Le Nouveau Bassin

 cole Koechlin
E 5  emple Saint-Martin
T Allée William Wyler
5 DMC 5 Square Neppert
5
5  ité Drouot
C Rue du Saule
2, rue de la 4e DMM Rue de Pfastatt (au niveau Rue des Chaudronniers/rue
Rue de Provence/ rue 5 Le canal de décharge
d’Artois de la rue Louise) Neppert Rue de Strasbourg (derrière
6 Lycée Lambert
6  glise Sainte-Jeanne
E
  d’Arc la halle du marché)
73, rue Josué Heilmann 6 Entreprise Clemessy 6 Parc de la Cotonnière
6 Colonies Rieff et Haller Boulevard des Alliés/rue
Rues de Héricourt, Bussang, Voie privée (prendre rue de Rue Lavoisier/rue Clemessy 6 Le Steinbächlein (DMC)
 cole Thérèse
E Vauban
de Delle
7 Pfastatt au niveau de la place Voie privée (rue de Pfastatt,
66, rue Sainte – Thérèse J-J Schmalzer) 7 Parc Gluck
7  osquée Koba
M niveau place J-J Schmalzer)
Rue Josué Hofer/rue du
7 Cité Haut-Poirier Rue Pierre Brossolette
8 Ecole Jacques Prévert 7 La Mer Rouge Soleil
Place Antoine Ribot 7 Les bains de l’Ill
2, rue de Pfastatt Place Salomon Grumbach 8 Plaine de l’Ill
8 Eglise Saint-Fridolin
A proximité du pont de
8 Place J-J. Schmalzer Place Saint-Fridolin/rue chemin de fer
9  FA Gay Lussac
C 8 Cartonnage Fellmann 9 Parc Jacquet

18, rue Gay-Lussac/ Hubner 151 bis rue Saint-Jacques Rue des Jardiniers
9 Cité Manifeste 8  es canaux rue du
L
58, Grand’ Rue  Sauvage
Passage des Lauriers, 9 Eglise Saint-Joseph 9  haufferie Porte de
C
de l’Orme… Au niveau du passage
 cole Kléber
E Rue de Strasbourg/rue Bâle 
10 Central et du passage du
29, rue Kléber Saint-Joseph Rue du Parc Théâtre
Le vélo est un moyen idéal pour découvrir autrement
le patrimoine architectural et urbain singulier de
Mulhouse.

Dans ce guide sont proposés six circuits thématiques :


1 Les cités ouvrières
2 Les établissements scolaires
3 Les édifices cultuels
4 Les cheminées
5 Les parcs et jardins
6 Les rivières et canaux

D’une longueur de 12 à 15 km et adapté aux familles,


ces circuits se parcourent en moins de 2 heures chacun
et empruntent des aménagements cyclables ou des
rues à faible circulation.

Vous n’avez pas de vélo ?


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permettent de pédaler en toute liberté, 24h/24. Plus d’infos sur
velocite.mulhouse.fr

L’association Médiacycles propose également des vélos en


location à partir d’une demi journée. Plus d’infos : 03 89 45 25 98

En savoir plus sur les aménagements cyclables de l’agglomération :


mulhouse-alsace.fr/fr/vélo

Réalisation : Media Création + Dominique Schoenig / Crédits photos - Ville de Mulhouse - Archives municipales de Mulhouse - Archives municipales de Mulhouse, fonds Wall-Stricker - Fred Hurst / Textes : Caroline Delaine - Marie-Claire Vitoux

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