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Noms 

: MPINGA Olivier Raoul


Classe : Theo 3 Anyama
Email: mpingaor@gmail.com
Tel : (+225) 0574497192

Titre : IMANISME, LA CROYANCE EN IMANA DIEU DE NOS


ANCETRES RWANDAIS

I. MOTIVATION

Depuis qu’il existe des hommes, aussi loin que la préhistoire peut remonter,
l’homme a témoigné que pour lui cet univers visible n’est pas tout ; car il est
soutenu, organisé et orienté par l’action providentielle. L’homme se sent toujours
dans le besoin d’entrer en contact avec le monde transcendant. C’est pourquoi chez
nos ancêtres rwandais, l’existence d’un créateur du monde semble allait de soi. Elle
se dégage, semble-t-il, d’une profonde intuition qui suppose une explication
causale première, d’abord de l’homme et ensuite de la totalité du réel de notre
expérience. Ce créateur que les rwandais révère réellement comme Dieu et non un
idéal abstrait ou théorique mais un vivant, concret1, s’appelle « Imana ».

En effet, tout ce qui arrive de bon vient en dernier ressort d’Imana. Seul le mal
émane des agents ou causes secondes parce que Imana est « la réalité parfaite, ce
qu’il y a de perfection dans ses œuvres doit se trouver en Lui sans défaut et sans
limite »2. Telle est le dogme fondamental des croyances de nos ancêtres.

II. PROBLEMATIQUE
1
DE LACGER Louis, Le Ruanda ancien, A. Perraudin, Kabgayi, 1959,150.

2
Bernardin MUZUNGU, Le Dieu de nos pères Tome II : une réflexion théologique sur les données de la religion
traditionnelle du Rwanda et du Burundi, Presses Lavigerie, Bujumbura, 1975, 31.

1
Notre problématique tentera ainsi de répondre à la question de savoir
comment nos ancêtres ont conçu l’idée de Dieu. Autrement dit, y-a-t-il eu une
révélation historique de Dieu à nos ancêtres ? Ou bien s’agit-il d’un fait
événementiel qui est à l’origine de la croyance en Dieu-Imana ? La réponse sera le
but de notre recherche.

En effet, Imana, personne ne l’a jamais vu, n’a jamais entendu sa parole. Sa
nature, ses attributs, son action, nous les connaissons indirectement par
l’intermédiaire de ses créatures. Son existence se cristallise dans la culture
rwandaise par le langage courant, les proverbes et surtout dans les noms de
personnes, c’est-à-dire des noms théophores comme par exemple : « Bigirimana »
(Imana fait subsister les choses), « Ndagijimana » (Je confie à Imana), etc. Il est
important de noter que ces noms sont antérieurs à toute influence chrétienne. Il
nous revient donc, au cours de ce travail, de dire en quoi les noms Imanophores
sont vraiment théophores, c’est-à-dire constituent un discours théologique.

Cela étant dit, est-ce à dire que la révélation chrétienne ne contient aucune
originalité par rapport au monothéisme du Dieu de nos pères, Imana ? Est-ce Dieu
de nos pères est-il le même que celui des chrétiens ? La réponse à ces questions
nous permettra de mesurer les limites d’une théologie seulement naturelle. Voilà
l’objet d’étude de ce travail.

III. METHODOLOGIE

Dans une première étape nous opterons pour une démarche descriptive en
partant de la conception de Imana chez nos ancêtres pour arriver à la conception de
Dieu-Imana révélé en Jésus-Christ. Dans notre analyse on s’intéressera aussi aux
croyances et cultes de nos ancêtres ainsi que leur relation avec Imana.

2
Dans une seconde étape, nous mènerons une étude statistique portant sur un
échantillon de noms théophores. Nous évaluerons la perception de cet échantillon
pour y dégager la portée théologique.

IV. DIFFICULTES ET LIMITES

Malgré que complète et planifiée, notre recherche est parsemée de limites. En


raison de leur origine culturelle, nous mentionnerons parfois des textes ou récits
oraux, voire même certaines légendes qui se répètent de générations en générations
mais que la littérature a rendues pratiquement inchangeable.

En plus, on rencontrera une autre limite liée à l’effort de tendre à


l’exhaustivité. En effet, certaines données et informations de notre travail sont trop
spécifiques à la population de notre région Rwanda-Burundi et cela occasionnera
d’avoir des vues partielles forts limitées sur le sujet.

V. STRUCTURE ET CONTENU

Pour répondre aux objectifs de notre thèse, notre démarche est organisée en
trois chapitres. Dans un premier chapitre, nous présenterons les principales
contributions du culte de nos ancêtres. Au niveau du deuxième chapitre, nous nous
intéresserons au concept de Dieu-Imana, sa signification, son rôle et ses attributs.
Le dernier chapitre de notre thèse sera une vue critique sur l’Imanisme en la
confrontant avec le christianisme.

VI. INTERET DU SUJET

L’importance de notre travail est de ne pas permettre l’ignorance de notre


religion traditionnelle qui possède beaucoup de choses à nous apprendre ; surtout
ce qu’elle a de bon et de vrai. Toutefois, ce travail aidera à discerner des erreurs
que notre religion peut contenir à la lumière du christianisme et de son message.

3
Notre recherche pourrait aussi intéresser les différentes missionnaires qui
veulent pratiquer la nouvelle évangélisation au Rwanda en ne commettant pas
l’ancienne erreur de faire la tabula rasa de la religion traditionnelle alors qu’elle a
tant permis l’accueil propice du christianisme au Rwanda.

VII. PLAN PROVISOIRE

INTRODUCTION

I. LE CULTE DES ANCETRES RWANDAIS


1. L’homme, un être religieux
2. Objet et nature du culte de nos ancêtres
3. Les intermédiaires entre l’homme et Imana

II. REVELATION NATURELLE DE DIEU-IMANA


1. Source et signification du nom « Imana »
2. Action et rôle de Imana
3. Etude théologique des noms Imanophores

III. UNE VUE CRITIQUE SUR L’IMANISME


1. Imanisme et sa ressemblance avec le christianisme
2. Imanisme et sa divergence avec le christianisme

CONCLUSION

4
VIII. BIBLIOGRAPHIE

 Ouvrages
BIGANGARA Jean-Baptiste, Le fondement de l’imanisme, Expression et valeurs
africaines burundaises, Bujumbura, 1984.

DE LACGER Louis, Le Ruanda ancien, A. Perraudin, Kabgayi, 1959.

DELGADO Mariano, le dialogue interreligieux : situation et perspectives,


Academic Press, Fribourg, 2007.

HABIYAKARE Dominique, Au-delà de « Mungu » et de « Imana », le Dieu de


Jésus Christ : l’Eglise au Rwanda et sa tâche actuelle d’évangélisation, Editions
Centre Saint-Dominique, Kigali, 1999.

JOUANNET Francis, Le français au Rwanda : enquête lexicale, Editions Selaf,


Paris, 1984.

KARAMAGA André, Dieu au pays de milles collines : quand l’Afrique rencontre


l’évangile, Editions du Soc, Vendée, 1988.

MUZUNGU Bernardin, Je ne suis pas venu abolir mais accomplir, Editions Centre
Saint-Dominique, Kigali, 1995.

MUZUNGU Bernardin, Le Dieu de nos pères Tome II : une réflexion théologique
sur les données de la religion traditionnelle du Rwanda et du Burundi, Presses
Lavigerie, Bujumbura, 1975.

MUZUNGU Bernardin, Le Dieu de nos pères Tome III : une théologie


anthropologique, Presses Lavigerie, Bujumbura, 1981.

MVUYEKURE Augustin, Le catholicisme au Burundi 1922-1962, Editions


Karthala, Paris, 2003.
5
TURIKUBWIGENGE Jean Berchmas, Religiosité négro-africaine traditionnelle
dans les documents du magistère de l’église catholique, 1951-1995 : lecture
christique de la religion traditionnelle au Rwanda, L’Harmattan, Paris, 2006.

 Magistère de l’Eglise
CONCILE OECUMÉNIQUE VATICAN II, Gaudium et Spes (Rome, 07
décembre 1965), Constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce temps.

CONCILE OECUMÉNIQUE VATICAN II, Lumen Gentium (Rome, 21


novembre 1964), Constitution dogmatique sur l’Eglise.

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