Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
I. MOTIVATION
Depuis qu’il existe des hommes, aussi loin que la préhistoire peut remonter,
l’homme a témoigné que pour lui cet univers visible n’est pas tout ; car il est
soutenu, organisé et orienté par l’action providentielle. L’homme se sent toujours
dans le besoin d’entrer en contact avec le monde transcendant. C’est pourquoi chez
nos ancêtres rwandais, l’existence d’un créateur du monde semble allait de soi. Elle
se dégage, semble-t-il, d’une profonde intuition qui suppose une explication
causale première, d’abord de l’homme et ensuite de la totalité du réel de notre
expérience. Ce créateur que les rwandais révère réellement comme Dieu et non un
idéal abstrait ou théorique mais un vivant, concret1, s’appelle « Imana ».
En effet, tout ce qui arrive de bon vient en dernier ressort d’Imana. Seul le mal
émane des agents ou causes secondes parce que Imana est « la réalité parfaite, ce
qu’il y a de perfection dans ses œuvres doit se trouver en Lui sans défaut et sans
limite »2. Telle est le dogme fondamental des croyances de nos ancêtres.
II. PROBLEMATIQUE
1
DE LACGER Louis, Le Ruanda ancien, A. Perraudin, Kabgayi, 1959,150.
2
Bernardin MUZUNGU, Le Dieu de nos pères Tome II : une réflexion théologique sur les données de la religion
traditionnelle du Rwanda et du Burundi, Presses Lavigerie, Bujumbura, 1975, 31.
1
Notre problématique tentera ainsi de répondre à la question de savoir
comment nos ancêtres ont conçu l’idée de Dieu. Autrement dit, y-a-t-il eu une
révélation historique de Dieu à nos ancêtres ? Ou bien s’agit-il d’un fait
événementiel qui est à l’origine de la croyance en Dieu-Imana ? La réponse sera le
but de notre recherche.
En effet, Imana, personne ne l’a jamais vu, n’a jamais entendu sa parole. Sa
nature, ses attributs, son action, nous les connaissons indirectement par
l’intermédiaire de ses créatures. Son existence se cristallise dans la culture
rwandaise par le langage courant, les proverbes et surtout dans les noms de
personnes, c’est-à-dire des noms théophores comme par exemple : « Bigirimana »
(Imana fait subsister les choses), « Ndagijimana » (Je confie à Imana), etc. Il est
important de noter que ces noms sont antérieurs à toute influence chrétienne. Il
nous revient donc, au cours de ce travail, de dire en quoi les noms Imanophores
sont vraiment théophores, c’est-à-dire constituent un discours théologique.
Cela étant dit, est-ce à dire que la révélation chrétienne ne contient aucune
originalité par rapport au monothéisme du Dieu de nos pères, Imana ? Est-ce Dieu
de nos pères est-il le même que celui des chrétiens ? La réponse à ces questions
nous permettra de mesurer les limites d’une théologie seulement naturelle. Voilà
l’objet d’étude de ce travail.
III. METHODOLOGIE
Dans une première étape nous opterons pour une démarche descriptive en
partant de la conception de Imana chez nos ancêtres pour arriver à la conception de
Dieu-Imana révélé en Jésus-Christ. Dans notre analyse on s’intéressera aussi aux
croyances et cultes de nos ancêtres ainsi que leur relation avec Imana.
2
Dans une seconde étape, nous mènerons une étude statistique portant sur un
échantillon de noms théophores. Nous évaluerons la perception de cet échantillon
pour y dégager la portée théologique.
V. STRUCTURE ET CONTENU
Pour répondre aux objectifs de notre thèse, notre démarche est organisée en
trois chapitres. Dans un premier chapitre, nous présenterons les principales
contributions du culte de nos ancêtres. Au niveau du deuxième chapitre, nous nous
intéresserons au concept de Dieu-Imana, sa signification, son rôle et ses attributs.
Le dernier chapitre de notre thèse sera une vue critique sur l’Imanisme en la
confrontant avec le christianisme.
3
Notre recherche pourrait aussi intéresser les différentes missionnaires qui
veulent pratiquer la nouvelle évangélisation au Rwanda en ne commettant pas
l’ancienne erreur de faire la tabula rasa de la religion traditionnelle alors qu’elle a
tant permis l’accueil propice du christianisme au Rwanda.
INTRODUCTION
CONCLUSION
4
VIII. BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
BIGANGARA Jean-Baptiste, Le fondement de l’imanisme, Expression et valeurs
africaines burundaises, Bujumbura, 1984.
MUZUNGU Bernardin, Je ne suis pas venu abolir mais accomplir, Editions Centre
Saint-Dominique, Kigali, 1995.
MUZUNGU Bernardin, Le Dieu de nos pères Tome II : une réflexion théologique
sur les données de la religion traditionnelle du Rwanda et du Burundi, Presses
Lavigerie, Bujumbura, 1975.
Magistère de l’Eglise
CONCILE OECUMÉNIQUE VATICAN II, Gaudium et Spes (Rome, 07
décembre 1965), Constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce temps.