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A gauche, le quartier de Saint-Julien-en-Jarez dans les années 60’; à droite, dans l’époque actuelle. Les deux rues en
diagonale présentes correspondent à la Grande Rue (au centre) et à la route de Lyon (en bas). Le changement urbain est très
visible: plusieurs résidences d’habitat collectif ont été construites remplaçant des habitations individuelles anciennes (et parfois
collectives mais datant plutôt du XIXe). Cependant, on voit (en bas, à gauche) qu’une partie du bâti ancien est restée sur place.
A gauche, Fonsala en dans les années 50’; à droite, Fonsala à présent. Le projet de construction de ce quartier fut mené sur
une étendue rurale de relief irrégulier, mais pour la mairie de Saint-Chamond ceci était un point positif et un élément pour en
tirer profit: le quartier possède un grand nombre de points verts, parcs et aires de jeux, et les rues des quartiers pavillonnaires
sont ornées de végétation sur les trottoirs et de haies vertes.
parlant: il fut construit à l’est du lieu-dit La Brosse, possédant quelques habitations jusqu’en
1950. Il représente un projet de construction d’habitat collectif monumental, comme ceux qui
ont eu lieu dans les espaces urbains français en raison de la nécessité d’étalement urbain,
surtout au milieu des années 60’. Cet aménagement rompt complètement avec le paysage
urbain de ses alentours, correspondant à quelques hameaux appartenant à
Saint-Julien-en-Jarez, de l’autre côté de la voie ferrée. La discontinuité morphologique
provoquée par ce quartier sur le paysage urbain est comparable à celle créée par les
grandes zones industrielles: le quartier de grands ensembles (en barres) est délimité par les
Boulevards de Fonsala à l’ouest et de la Grande Terre à l’est, et par la rue du Bois d’Onzion
au nord, ce qui lui donne un forme très géométrique (quasi heptagonale). Cependant, le
quartier de Fonsala ne correspond pas qu'aux grands bâtiments de la cité résidentielle, mais
aussi aux lotissements adjacents: le découpage IRIS choisi pour ce quartier sépare le
quartier de Fonsala en trois parties, correspondant aux deux types de bâti qu’il comprend.
L’IRIS Pavillonnaire correspond à la grande partie d’habitat individuel qui contourne à l’ouest
et au nord-est, qui représente un quart de la totalité des logements du quartier. Délimitée par
les rues du Stade, Jules Verne, la voie ferrée, le chemin de Voron et la rue Jacques Brel,
cette partie du bâti comprend en majorité des lotissements mais aussi des maisons
pavillonnaires, inclus comme îlots dans les quartiers de lotissements et marqués par une
disposition à caractère compact, inspirées des cités-jardins (chaque maison a son jardin
mais elles sont regroupées par îlots). Par exemple, ce type d’organisation est visible dans
les lotissements de la rue d’Anjou et d’Artois (en haut) et celui des rues d’Aquitaine et de
Picardie (en bas), tous les deux séparés en deux îlots par une troisième rue. Ce type
d’aménagement date des années 80’ et 90’, qui cherchait une dé-densification des espaces
urbains car la forte densité de bâti adopte une connotation de moins en moins positive
depuis l’essor des grands ensembles et de la voiture. Les maisons, étant de différentes
formes et hauteurs mais de même gabarit et style, possèdent toutes une entrée avec un
jardin de très petite taille et un jardin plus grand à l’arrière. Pour les autres zones
pavillonnaires du quartier, les maisons sont moins regroupées car elles possèdent des
jardins beaucoup plus grands et des parcelles plus vastes, mais gardent cet effet de
“répétition” par la présence de maisons très similaires, disposées les unes très près des
autres (par exemple, comme le lotissement de la rue Georges Brassens).
Revenant sur le quartier de grands ensembles, on peut remarquer qu’il possède une grande
quantité de lieux de loisirs, comme le stade du Berry, Le Centre social Fonsala, le grand
Parc de Fonsala et un grand nombre d’aires et de parc se trouvant aux pieds des bâtiments.
En raison de son ancienneté, la cité a pu garder le caractère vert et naturel que voulait lui
donner Antoine Pinay, maire de Saint-Chamond qui a impulsé ce projet de quartier, afin de
lutter contre l’insalubrité des quartiers résidentiels. En dehors des IRIS correspondant aux
parties résidentielles (IRIS Bourg Pilat du Coin), on trouve un très grand complexe sportif et
la Z.I. du Coin. Ces deux espaces ont été bâtis suite au projet de quartier de Fonsala: ils
étaient donc inexistants avant les années 70’. Cependant, le complexe sportif a été construit
autour du stade Antoine Pauze, le premier stade à être érigé dans la commune. Le parc
Labesse et l’Aquarium de Saint-Chamond sont les lieux de loisir les plus remarquables de
cette zone.
A l’intérieur du quartier, des places comme la place Île-de-France et la place de Savoie sont
entourées de locaux commerciaux ou de service public, dans le rez-de-chaussée des
bâtiments, constituant des espèces de centres commerciaux de petite taille (rappelant le
zoning vertical des années 60').
Dans le cas de la construction du quartier de Fonsala, la totalité des maisons (sauf 4
exceptions) furent totalement démolies, et les noyaux de ces hameaux sont plus visibles
aujourd'hui. Ceci n’est pas le cas des lieux-dits Les Vignes, Le Mortier et Le Front Rozet
(Les Vignes et Le Mortier situés dans le quartier du centre-ville). Dans ces trois zones,
certaines maisons sont très anciennes, et les noyaux des lieux-dit ont pas été modifiés: le
bâti de la Place de l’Egalité, le bâti de la rue Marius Chavanne (Le Mortier) et le bâti des
premiers mètres de la rue du Front Rozet laisse voir les anciens noyaux des hameaux,
malgré la construction de quartiers de résidences pavillonnaires. Le centre-ville, à son tour,
peut être qualifié de “centre historique” car cet espace a gardé un architecture très ancienne,
héritée du passé (rue de la République, rue du Château). Le quartier de Saint-Ennemond,
ayant au centre l'église de Saint-Ennemond, a gardé aussi un grand nombre d’édifices et
maisons très anciennes, faisant partie du quartier historique de la commune.
Pour conclure, on peut dire que le quartier de Fonsala est un élément très spécial de
l’architecture saint-chamonaise. Sorti du vide rural de l’est de la commune dans les années
70’, il marque une discontinuité dans le style architectural de la commune, en comparaison
aux “quartiers-villages”, de noyau ancien et rues sinueuses. Avec quatre écoles, plus de
2400 logements, deux zones de services privés et publics adjacentes aux bâtiments et
plusieurs espaces verts bien entretenus, ce quartier de grands ensembles fut construit dans
un très bon environnement. De plus, étant à proximité de la Z.I. du Coin et le grand
complexe sportif autour du stade Antoine Pauze, lui donnent une place très importante dans
les activités de la commune. La construction de 478 nouveaux logements a abouti en 2022,
où des nouveaux bâtiments modernistes ont vu le jour: il s’agit d’un “chantier de
réhabilitation énergétique de 478 logements sociaux”, qui a été commandé en 2020. Le
visage du quartier évolue, malgré son ancienneté. Par contre, le contrôle de la délinquance
et le besoin impératif d’entretien des espaces verts sont les principales problématiques qui
affectent ce quartier.
Sources