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Reconversion industrielle « 

Cas de
la ville de Roubaix »

Réalisé par : ENNIYA Khaoula


MORTADA Imane
Introduction

Pôle urbain de la métropole lilloise, Roubaix est une ville à forte


histoire, ayant subi une évolution particulière. Ville industrielle par le
passé, elle a entamé depuis plusieurs années, sa reconversion. Avec
ses anciennes fabriques de tissage, de filature et de peignage, la ville a
hérité d'un patrimoine industriel important. Depuis la fin des années
1970, elle reconvertit avec succès ses vieilles usines en bureaux,
espaces publics et culturels, commerces et tout récemment en lofts.
Aussi, elle est considérée par le Financial Times comme pouvant
servir de « cas d’école » en termes de renaissance post-industrielle en
France.
La transformation et le développement d’une ville
industrielle
« Ville-usine », « Manchester française » ou encore « ville aux mille cheminées » : les
périphrases ne manquent pas pour qualifier cette ville du nord de la France, située à
quelques kilomètres de la frontière belge. Très marqué, le passé industriel de Roubaix
explique son développement extraordinaire : de petit hameau paysan jusqu’à pôle
urbain d’un peu moins de cent mille habitants
De la fin du 18e au début du XIXe siècle, près de la moitié de la population avait une
activité manufacturière. Ainsi, en 1804, la première machine industrielle est importée
dans la ville et un peu plus tard l’apparition de la machine à vapeur. S’ensuit alors un
développement des « grandes mécaniques » qui ont par la suite conduit à la
construction de grands ateliers. Cela a diminué le taux de chômage grâce
à l’employabilité d’un nombre élevé de personnes.
Au XIXe siècle, Roubaix connaît une croissance rapide grâce à l'industrie textile. La
conséquence de ce développement industriel est la forte hausse que subit la ville au
niveau de sa démographie. Les investissements et les investisseurs vont s’y multiplier
ce qui va entraîner une flambée des coûts de l’immobilier. En moins d'un siècle, la
ville passe du bourg rural et agricole à capitale de la laine.
Roubaix est l’une des rares villes françaises à connaître, tout au long du XIXe siècle,
une croissance d’une si forte ampleur que certains n’hésitent pas à employer le terme
de ville-champignon1. C’est le moment où la transition se produit entre la phase proto-
industrielle, celle de la manufacture dispersée, et la phase de concentration usinière.
Par ailleurs, l'explosion démographique et urbaine que connaît la ville sur cette courte
période en fait l'exemple type du phénomène de ville-champignon. Véritable ville-
usine, l'urbanisation s'opère en fonction des besoins de la production qui génère la ville
et lui donne forme : habiter, transporter, équiper ... tout répond au besoin de produire.
Des usines mécanisées aux complexes industriels, autour desquels se concentre un
habitat dense et serré, la forme urbaine de la ville est hétérogène offrant mixité sociale
et richesse architecturale.
À la frontière avec la Belgique, beaucoup de Belges sont comptés parmi les habitants
de la ville. Avec ses 267 usines en 1911 et sa population de 124 000 individus, la ville
Roubaix est devenue une puissance de l’industrie en France.
La Manchester française industrielle, Roubaix

La crise industrielle
Les deux guerres mondiales, la crise de 1929 et les grèves de 1931 et 1932 vont causer
une chute des industries de la cité qui va devoir se réinventer et cela ne sera pas chose
aisée.
Le textile, qui a fait sa renommée avec de grandes familles, a causé sa perte. Quelque
40.000 emplois ont disparu en trente ans, poussant les boutiques à mettre la clef sous
la porte les unes après les autres. Ainsi, au début des années 1990, près de 30.000
mètres carrés de friches commerciales étaient recensés. Le retournement du secteur
textile a provoqué une crise urbaine, car les usines de brique rouge, repérables à leurs
hautes cheminées, ont laissé après leur fermeture des bâtiments vides.

Outre, la ville est confrontée à une vraie crise de l’industrie textile à partir des années
1970. Cette crise est notamment due au fait que les patrons n’ont pas suffisamment
investi dans les textiles synthétiques : le matériel de production est trop vieux pour
soutenir la concurrence des pays du Sud, vers lesquels est délocalisée une grande
partie de la production.

Les premières fermetures d’usines ont lieu en 1975, même si la Lainière de Roubaix
ne ferme qu’au début des années 2000, ce qui montre l’étendue temporelle de la crise.
Roubaix est alors fortement touchée par le chômage.
Le développement culturel de la ville d’aujourd'hui
Avant de devenir le pôle urbain d’aujourd’hui, la ville de Roubaix s’est querellée
pendant près de trois siècles dans le domaine du textile. Jusqu'aux années 1960
entièrement vouée à l'industrie textile, la Ville, frappée de plein fouet par la crise, dut
se reconvertir. Depuis cette période mouvementée, la ville tente de se reconvertir loin
du secteur industriel. Ainsi, la vente par correspondance et les activités de la grande
distribution ont commencé à s’y développer faisant d’elle la capitale française du
commerce. Toutefois, pour éviter les erreurs du passé, la ville ne mise plus juste sur un
secteur. Son architecture et son histoire sont devenues aujourd’hui des atouts dont elle
n’hésite plus à se servir pour développer la culture et le tourisme de la région.

La Condition publique, manufacture culturelle – Ville de Roubaix

Plusieurs anciennes zones industrielles se retrouvent converties en lieux culturels.


Beaucoup d’efforts ont été consentis par les autorités dirigeantes. Les résultats se
manifestent dans le nombre de touristes de plus en plus croissant et le label Ville d’art
et d’histoire qui a été décerné à la ville en 2001 et a été renouvelé en 2016.
De ville industrielle de France, Roubaix se voit perdre son statut, mais ne se démonte
pas et se reconvertit d’une façon assez incroyable. Sa transition, non exempte de
difficultés, est aujourd’hui en train de faire son succès. Jouissant d’un succès sur le
plan touristique et culturel, elle s'attache à sauvegarder son patrimoine par la
reconversion de friches industrielles en lieux culturels :
L’usine Motte-Bossut abrite les Archives nationales du monde du travail et l'Euro
téléport,

Avant Apres
L'ancienne piscine est reconvertie en musée d'Art et d'Industrie,

L'usine Roussel abrite des studios de répétition pour le ballet du Nord.

Avant Apres
Avec l'aide de l'Etat, elle s'engage dans une politique de préservation et de valorisation
du patrimoine. Une campagne de protection du patrimoine bâti a permis l'inscription à
l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques d’une vingtaine d'édifices à
travers lesquels s'incarnent les particularités de l'architecture roubaisienne. La
réflexion sur la requalification du centre-ville a précédé l'étude de définition d'une
zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager. La reconnaissance
de ces efforts se manifeste aujourd’hui dans l'obtention du label Ville d'art et d'histoire
et la présence de visiteurs toujours plus nombreux.

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