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La France est le 6ème producteur mondial de biens industriels et elle occupe le 2ème rang
parmi les puissances industrielles européennes.
L’industrie, dont la valeur ajoutée s’élève à 12,3% du PIB selon France Industrie, est le
deuxième secteur en France, derrière les services, puisqu’elle couvre 74% des exportations
françaises. Par conséquent, le domaine de l’industrie couvre un grand nombre d'activités, de la
manufacture à la production d'énergie en passant par la pharmaceutique ou la pétrochimie.
C’est la manufacture (transformation de matière première en bien de consommation) qui est le
secteur industriel le plus prominent en France mais, en général, le rôle secondaire de l'industrie
dans l’économie française (plus que 20% du PIB) constitue un paradoxe avec le passé de
grande puissance industrielle au XIXème siècle. Ce sont les multiples phases de
désindustrialisation et transformation de l’industrie durant la 2ème moitié du XXème siècle qui
explique l’orientation de l’économie française vers le secteur tertiaire.
Ainsi, malgré le fait que l’on trouve certaines formes d’industries un peu partout en France,
seules certaines régions sont spécialisées dans le secteur secondaire. Si de nouveaux espaces
industriels basés sur la haute technologie comme les technopôles se développent et contribuent
à l’industrialisation du Sud et de l’Ouest, les espaces industriels traditionnels que sont la région
parisienne et la région lyonnaise dominent toujours et les régions industrielles anciennes du
Nord et du Nord-Est gardent un poids important. On assiste également à une métropolisation
des activités industrielles car c’est dans les métropoles que se concentrent les activités de
commandement avec les sièges sociaux et les centres de recherche. Par ailleurs, les
technopôles se développent en périphérie des agglomérations, encouragés par des acteurs
privés et publics, pour bénéficier d’une main d’œuvre qualifiée et de réseaux de communication
rapides.
Les régions industrielles les plus diversifiées et dynamiques correspondent aux grandes
agglomérations situées sur les grands axes de communication. En effet les premières régions
industrielles françaises sont l’Île-de-France suivie de la région Rhône-Alpes ainsi que des
régions littorales du Nord de la France, plus particulièrement à proximité des ports de Calais et
Dunkerque.
l’Île de France représente 25% (650 000 employés) de l’emploi industriel malgré le fait que le
secteur tertiaire est en première position dans cette région. Par conséquent, c’est la première
région industrielle française et la plus diversifiée même si la 2ème moitié du XXème siècle a
intensifié les campagnes de décentralisation industrielle.
En Ile de France, le secteur aérospatial et l’industrie de la défense emploie plus de 72
000 salariés et de nombreuses sociétés d’importance internationale s’y sont implantées avec
leurs sites de production, centres de recherches et sièges sociaux.
Exemple : le constructeur aéronautique Dassault Aviation et le lanceur spatial Arianespace
détiennent respectivement leurs plus importants sites de production à Argenteuil et Evry.
La Lorraine montre des traces très nettes de son passé industriel, sous forme
de multiples sites pollués par des métaux lourds et/ou des hydrocarbures, là où se situaient
précédemment les zones d'extraction et les usines de transformation du nord de la Moselle et
de Meurthe-et-Moselle.
Exemple : Thaon-les-Vosges a longtemps été une commune vivant de l’activité industrielle
avant de subir la crise et le déclin des usines de production.
Les images d'usines en ruines sont les représentations habituelles liées à la reconversion industrielle de
la vallée de la Moselle
Le Nord-Pas-de-Calais a, durant plus d'un siècle, joué un rôle important dans l'histoire
industrielle française et européenne, notamment en raison de ses ressources en charbon, de
son réseau de canaux, de ses ports et de sa situation géographique. Cette région a développé
3 grands pôles industriels :
- Textile
- Charbon/carbo chimie
- Métallurgie
Ces pôles ont connu à partir des années 1970 une longue suite de restructuration, de
conversion et un déclin. En effet, il y a eu une extinction définitive de l’exploitation du bassin
minier du Nord-Pas-de-Calais dont il ne subsiste qu'une exploitation du gaz de houille/grisou
par Gazonor.
Après la fin des Trente Glorieuses, la mécanisation se développe et préfigure l'avènement
de la robotisation donc le marché du travail a évolué et s'est progressivement recentré sur les
zones urbaines, tertiaires et sur la fonction publique. Ainsi, ces anciennes régions industrielles
se sont retrouvées en déclin, et restent en crise malgré les politiques actuelles de reconversion
(sauf quelques réussites qui sont à mettre à leur actif comme la tertiarisation de la région
lilloise).
C) L’arc des technopoles (nouveaux bassins industriels)
Selon une étude de bassins de vie qui n'étaient pas parmi les plus industrialisés en 1975 et
qui le sont devenus à partir des années 2000, on délimite un ensemble de territoires où l'emploi
industriel s'est relativement maintenu ou a progressé. De plus, la diagonale Le Havre /
Marseille, qui a organisé pendant longtemps la géographie industrielle française, n’existe plus.
De Rennes à Grenoble (en passant par Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Marseille et
Nice) nous avons des villes qui accueillent des parcs technologiques avec des activités de
pointe (informatique, systèmes électroniques, communication, agrochimie, recherche et
développement, matériel neurochirurgical, recherche pharmaceutique). Ce nouvel aspect de
l’industrie française s'accompagne d’implantations sans pollution, sans dégradation des
paysages ainsi que favorisées par la proximité de nœuds autoroutiers, la présence d’aéroports
mais aussi d’universités ou de grandes écoles. De nombreux auteurs parlent à propos de cet
arc d’une “Sun Belt à la française”.
Par conséquent, la tertiarisation des industries nous rend difficile la distinction entre recherche,
conception, gestion et production.
Toulouse n’a pas connu la Révolution industrielle aux XVIIIème siècle et XIXème siècle. Cette
spécificité l'a tenue à l'écart des grandes décisions politiques et stratégiques pendant de
nombreuses décennies jusqu'à l'arrivée de l'aéronautique, il y a un siècle environ, qui a inversé
la donne. Aujourd'hui, on rencontre à Toulouse peu d'industries traditionnelles dans les secteurs
chimique, métallurgique ou textile par exemple. En l'absence de secteurs traditionnels, la ville
n'a pas connu de crises après la Seconde Guerre mondiale et, ainsi, ce qui la rendait
impopulaire est finalement devenu un atout majeur pour la métropole.
II/ Facteurs et acteurs du développement industriel en France
C) Le secteur énergétique
L’énergie est un secteur primordial en France : les centrales nucléaires produisent 70% de
l’énergie en France et sont généralement situées dans des régions où la consommation reste
très importante. La localisation de ces usines est liée à la nature même de ce domaine. Il faut
qu’elles soient situées près d’un cours d’eau pour refroidir le réacteur, mais elles peuvent aussi
être situées près de frontières où l’exportation de l'énergie reste rentable malgré les pertes liées
au transport de celle-ci.
La plus grande entreprise énergétique en France reste Electricité de France (EDF) qui
est une propriété de l’Etat.
Centrale nucléaire de Dunkerque dont l’exportation se fait aussi bien en France qu’en Belgique
ou au Luxembourg.