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I.

L’urbanisation française est marquée par la prédominance de Paris

En France, l’armature urbaine est dominée par Paris, seule métropole mondiale
française dont l’influence s’exerce à l’échelle mondiale et sur un territoire
français vaste (de Nevers à Amiens, de Cherbourg à Reims). Sa polarisation est
très forte et ne permet pas la constitution d’un réseau urbain équilibré. C’est
une macrocéphalie urbaine ou une ville suprématiale.

1. Paris, ville globale

« Paris » est une terre de contraste ce qui définit les métropoles en général.
Son territoire regroupe aussi bien des pôles de commandement économique
et de richesse comme le premier quartier d’affaires d’Europe, la Défense,
(bureaux de 500 sièges sociaux de FTN tels que Total, Areva, Axa, EDF,
CapGemini, HSBC) ou Neuilly-sur-Seine (M6, Chanel, Sephora, Thales, Havas
…), que des territoires de grande pauvreté comme le XXe arrondissement,
Grigny, Bobigny où se concentrent des HLM dans de grands ensembles vétustes
nés dans les années 60/70.
C’est là aussi que se concentrent les fonctions de commandement dans le
domaine politique : palais de l’Elysées, l’Assemblée nationale et Matignon). Il
faut ajouter aussi le quartier des ambassades qui sont nombreuses à Paris
comme à Londres car la France possède un siège au conseil de sécurité ce qui
lui confère de l’influence. Et il y a aussi le siège d’organisations internationales
comme l’OCDE (la boite à outils des politiques économiques dans le monde
occidental) et l’UNESCO.
Il faut ajouter les activités liées aux fonctions de commandement culturel et
intellectuel (recherche et développement) : le CEA installé à Saclay en 1947
(dans la recherche nucléaire) qui va devenir le 1° centre de recherche
scientifique d’Europe avec les grandes écoles qui ont été déplacées du centre de
Paris vers ce plateau entre fin XX et début XXI (comme Polytechnique) : on y
trouve la plus forte concentration de chercheurs du continent européen. On peut
ajouter la présence de musées de réputation mondiale à commencer par le
Louvre et le musée d’Orsay réputé pour sa collection des impressionnistes.
Cette région qui concentre près de 18% de la population totale réalise plus de
30% du PIB national.

La métropole du Grand Paris concentre de nombreux réseaux de transport


offrant une très grande accessibilité : réseaux autoroutiers et ferroviaires en
étoile, réseaux du métro parisien dense et des aéroports dans la grande
couronne (Orly, le Bourget et Roissy). Roissy-Charles de Gaulle est le plus une
plateforme multimodale (combine plusieurs réseaux de transports) et un hub
majeur en France: espace où se croisent un réseau aérien de premier ordre
(1er aéroport français et 2° européen), ferroviaire (avec les gares terminus au
cœur de la ville historique : TGV et trains express régionaux, RER), routier.
L’interconnexion de ces réseaux permet une mobilité très fluide ( ?) des
personnes. L’aéroport qui est un vrai espace de travail (10000 emplois directs et
15000 emplois indirects) dessert 300 destinations de part le monde et voit
transiter environ 60 millions de voyageurs/an (avant COVID). Son activité
représente 10% du PIB de la région. Il est un hub mondial puisqu’il est une
porte d’entrée pour le territoire français et européen en redirigeant des
voyageurs vers d’autres destinations possibles (Bruxelles, Francfort, Strasbourg,
Genève …). Ce type d’infrastructures participe grandement à l’attractivité de la
métropole parisienne.
Le Grand Paris réunit tous les critères pour être une ville globale.

2. Une gouvernance complexe…

La commune de Paris intra muros comprend 2,4 millions d’ha. Mais il y a aussi
le conseil régional qui englobe toute l’agglomération parisienne dans l’île de
France qui comprend 11,7 millions d’habitants.
On constate qu’il y a un enchevêtrement de différents pouvoirs locaux : une
région, huit départements et 1300 communes en tout ; et cela rend très difficile
les politiques de transport de sécurité et de logements (il suffit de comprendre
l’absurdité de la gestion des transports entre Mme Hidalgo maire de Paris et
Mme Pécresse à la tête de la région).

Cette fragmentation du pouvoir pose un vrai problème dans la mise en œuvre


des politiques donc on a créé sur le modèle londonien la métropole du Grand
Paris ou MGP qui compte plus de 7 millions d’habitants répartis sur 131
communes dont celle de Paris. Elle est née en 2016 et est dirigée par un Conseil
métropolitain de 209 membres aux compétences étendues telles que
l’aménagement de l’espace métropolitain, le développement économique, social
et culturel et la mise en valeur de l’environnement et du cadre de vie.
Cette MGP concerne 3 départements de la Petite Couronne ( Hauts de Seine,
Seine saint Denis et Val de Marne + Paris+ plusieurs communes de la grande
Couronne).
Bref au lieu de simplifier les choses, on les complexifie toujours un peu plus.
Hollande qui a été à l’origine de cette création a considéré qu’il fallait laisser
s’appliquer la logique darwinienne…

3. Les défis à venir de la métropole du Grand Paris

- réduire les fragmentations urbaines en créant de nouveaux quartiers


centraux autour des gares et attirer des activités économiques, créer des
parcs de bureaux, des créations de médiathèques, centres artistiques dans des
quartiers défavorisés. Il existe une ségrégation socio-spatiale forte,
présente dès le XIXe siècle avec des quartiers riches à l’Ouest et des quartiers
pauvres ouvriers à l’Est ( comme Londres à cause des vents d’ouest). 40 % de
la politique de la Ville (aides de l’Etat pour les quartiers défavorisées) en
France est concentrée dans le Grand Paris, notamment dans la Seine Saint
Denis (donc parler de quartier à l’abandon n’a pas de sens).
- La pression immobilière est si forte dans Paris( le m² avoisinant les 10000
euros) que les classes moyennes ( les fameux bobos) partent peu à peu et
viennent habiter la première couronne parisienne provoquant une
gentrification de territoires jusque là pauvres : Montreuil, Porte de la
Villette, Saint-Denis, les Lilas, Issy-Les-Molineaux. Et l’Etat a décidé
d’accompagner cette gentrification avec les projets de construction liés aux JO
de 2024 ; il y a la volonté de gentrifier la ville de Saint Denis.
- fluidifier les mobilités entre les villes qui composent la grande couronne en
créant un métro circulaire qui relierait de nombreuses gares entre elles, des
lignes de tramway et des lignes de bus plus nombreuses et transversales. Le
Grand Paris Express formera un réseau ferré de 200 km et reliera 68 gares.
Projet complexe qui met en valeur des réticences à se connecter à la Seine
Saint Denis.
- améliorer la qualité du cadre de vie en végétalisant davantage la
métropole, en protégeant davantage les bois alentours : Boulogne, Saint-
Cloud, Vincennes …Il faut noter aussi qu’il s’agit d’un point noir pour cette
ville et il faut évoquer ici les projets de Mme Hidalgo (notamment pour les
champs Elysées).

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