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Chap. G2.

La métropolisation en France et ses effets

Quelles sont les caractéristiques de la métropolisation en France ?

Objectifs : La métropolisation renforce le poids de Paris et recompose les dynamiques urbaines.


L’importance et l’activité des métropoles régionales et ultramarines tendent à se renforcer, mais de
façon différenciée, de même que la concurrence qu’elles se livrent. Cela conduit à une évolution de la
place et du rôle des villes petites et moyennes, entre, pour certaines, mise à l’écart, dévitalisation des
centres-villes, et, pour d’autres, un renouveau porté par une dynamique économique locale et la
valorisation du cadre de vie.

Rappel : Deux faits urbains différents : l’urbanisation et la métropolisation

urbanisation : croissance de la population urbaine et étalement de la ville

métropolisation : concentration des populations, des activités et des pouvoirs


de commandement dans les villes.

La métropolisation accompagne l’urbanisation. Elle a des effets sur l’espace urbain.

I. Etude de cas : Paris : les effets de la métropolisation


Comment Paris tient-elle son rang de grande ville mondiale ?

A. Quels sont les atouts et les faiblesses de Paris, ville mondiale ?


Questions p. 28-29

B. A quels défis socio-spatiaux le Grand Paris doit-il répondre ?


Questions p. 30

C. Bilan et mise en perspective


Exercices p. 31

p. 29
1. Paris présente un portefeuille d’activités diversifiées, caractéristique des villes mondiales.
On retrouve l’ensemble des fonctions métropolitaines qui marquent un ancrage fort dans la
mondialisation et qui montrent la puissance de Paris. Cependant, la métropole parisienne
présente une forte singularité par le cumul de ces fonctions : fonction politique (lieu de tous
les organes du pouvoir), fonction économique (les deux quartiers d’affaires – Bourse et la
Défense – voire trois avec l’importance croissante de la Plaine-Saint-Denis accueillent les
sièges des principales banques et FTN), fonction culturelle (concentration des musées,
galeries d’art, etc.), fonction universitaire et de recherche (près de 50 % des chercheurs
français).
2.2Les fonctions métropolitaines s’inscrivent dans divers lieux du territoire. L’axe transversal,
depuis Bourse jusqu’à la Défense demeure un élément structurant de l’ancrage du pouvoir
tant politique (Élysée, représentations diplomatiques), qu’économique (Bourse, la Défense)
et culturel (Louvre). La Plaine-Saint-Denis émerge comme un nouveau lieu attractif pour les
entreprises et pourrait à terme devenir un 3e quartier des affaires, notamment à l’échelle du
Grand Paris. Les lieux de l’économie de la connaissance sont situés dans l’hypercentre (5e
et 6e arrondissement) mais évoluent vers un ancrage multisites avec le quartier universitaire
autour de la Bibliothèque nationale de France (13e) mais également dans la nouvelle
structuration en émergence des deux pôles scientifiques au sud autour de Saclay pour les
sciences dures et au nord autour du campus Condorcet, à Aubervilliers, pour les sciences
humaines.
3. La métropole parisienne, de par sa situation géographique, occupe une situation de
carrefour entre l’ouest et l’est tout comme entre le nord et le sud. Cette aménité liée à sa
situation, véritable atout et avantage, fait d’elle le pôle le plus accessible au sein des villes
mondiales. La conjonction de l’ensemble des modes de transports rapides tant aériens que
ferroviaires et la qualité des infrastructures donne à Paris une place incontournable dans le
réseau des échanges et des mobilités, à l’échelle nationale, européenne et mondiale.
4. Paris présente de nombreux atouts qui lui permettent de maintenir son rang de ville
mondiale. La richesse du patrimoine architectural et des infrastructures culturelles sont un
moteur essentiel de la dynamique parisienne. L’ouverture récente de grands équipements
comme la Philharmonie à la Villette, la Scène musicale à Boulogne ou encore la fondation
Vuitton révèle la volonté de Paris d’articuler cette puissance culturelle à la fois sur l’ancien et
le nouveau. L’accueil des futurs Jeux olympiques en 2024 est aussi un marqueur fort de
l’existence et de la reconnaissance de Paris en tant que ville mondiale. Cependant, certaines
faiblesses demeurent et qui peuvent hypothéquer à terme la place de Paris telles que la
question environnementale et la qualité de vie qui sont bien inférieures à d’autres villes
mondiales.

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1. Comme toute ville mondiale engagée, Paris doit faire face à des défis difficilement
conciliables. D’un côté, elle doit être de plus en plus compétitive à l’échelle mondiale pour
maintenir son rang mais de l’autre, elle doit également répondre à des impératifs de
développement et d’équité sociale au sein de son territoire métropolitain. Le principal défi
social est de réduire les inégalités qui existent entre les populations, afin d’éviter la
bipolarisation croissante de la société entre populations aisées et populations plus précaires.
Les questions du logement (au cœur du processus de gentrification) et des transports sont
deux enjeux majeurs pour permettre à l’ensemble de la population d’accéder à une qualité
de vie meilleure tout en pouvant circuler facilement au quotidien, sans contrainte forte, entre
lieu de résidence et lieu d’emploi. La mise en place du Grand Paris ne pourra se faire
qu’avec des réseaux de transports plus réticulaires, notamment de banlieue à banlieue, et
moins centralisés.
2. L’émergence de nouveaux pôles économiques (comme la Défense dès les années 1960
ou la Plaine-Saint-Denis dans les années 2000), la multiplication des centres universitaires
et de recherche en périphérie (Saclay, Aubervilliers, etc.), la construction de nouveaux lieux
culturels ou encore la dynamique de certaines villes nouvelles (Marne-la-Vallée, Cergy ou
Saint-Quentin-en-Yvelines) ont entraîné de forts changements dans la structuration
métropolitaine et ont fait émerger une organisation polycentrique, de plus en plus affirmée.
Cette évolution est similaire à celle observée dans de nombreuses villes mondiales, dont la
puissance s’appuie désormais sur un réseau multi-sites de lieux du pouvoir et de fait, sur un
territoire élargi.

Schéma fléché
Croquis géographique

Mise en perspective
• Londres, New York et Tokyo.
• Oui. On retrouve aussi bien les fonctions politiques qu’économiques ou culturelles. Londres
apparaît ainsi comme la concurrente directe de Paris.
B
C
A
• La réponse est évidente pour New York (document 3). Mais Moscou possède aussi des
fonctions métropolitaines politiques, économiques et culturelles.
Kuala Lumpur est une véritable métropole économique. Tandis qu’Abu Dhabi tente de se
renforcer sur la scène internationale en développant les aspects culturels.
• La fragmentation socio-spatiale est également présente à Londres comme dans la
Mégalopolis et – a fortiori – à Mumbai.
• Elles fonctionnent en réseau car elles entretiennent de nombreux liens entre elles : Paris
entretient des liens non seulement avec Grenoble ou Marseille, mais aussi et surtout avec
New York ou Tokyo. Elles se livrent une concurrence pour attirer le plus grand nombre
d’investisseurs possible.
Introduction
En 2019, la France compte 54 millions d’urbains sur une population totale de 67
millions, soit 80,5%. C’est un pays urbanisé où l’essentiel de la population se
concentre dans les aires urbaines de l’Île-de-France, des vieux bassins industriels
du Nord et de l’Est, des grands couloirs fluviaux et de certains littoraux. Les
principales d’entre elles constituent une armature hiérarchisée de métropoles : Paris
est la plus vaste et la plus peuplée avec 12,6 millions d’hab., soit 5,5 fois plus que la
deuxième, Lyon. Les dix principales concentrent 36 % de la population en France.

II. Une armature métropolitaine hiérarchisée


Quels sont les effets de la métropolisation à l’échelle nationale ?

1) Paris, unique ville mondiale française

La métropolisation renforce le poids de Paris.

a) La métropole parisienne domine le territoire.


Avec 12,5 millions d’hab. en 2019, elle concentre les fonctions de commandement
politique, économique (31 % du PIB en 2018) et culturel. Les trois premières
universités françaises sont parisiennes et le quartier de la Défense concentre 18 %
des sièges des grandes entreprises françaises ainsi que les sièges de grandes
entreprises étrangères.
C’est un grand pôle productif, concentration unique en Europe de chercheurs, de
grandes entreprises et de secteurs de pointe. La Métropole du Grand Paris est le
premier bassin d’emploi en Europe.
C’est aussi une capitale mondiale des congrès, de la culture, du luxe, du tourisme.
En 2024, elle accueillera les Jeux olympiques.
Dotée de cette puissance, encore renforcée par la mondialisation, la métropole
parisienne est l’une des rares villes globales de rayonnement mondial avec New
York, Londres et Tokyo.

b) Paris concentre les infrastructures qui relient la France au monde.


Ses deux aéroports internationaux, Roissy et Orly, concentrent les 2/3 du trafic
passager national) et ses quatre gares TGV en font un hub. Paris est ainsi au cœur
de l’archipel métropolitain mondial.

c) Cependant son attractivité est à nuancer à l’échelle mondiale.


Paris est une métropole où l’on naît mais que l’on quitte. Entre 2010 et 2015 son
solde naturel est de + 0,5 % et son solde migratoire de – 0,9 %. Les cadres
recherchent une meilleure qualité de vie ailleurs.

2) Des métropoles régionales en recomposition

a) A l’échelle nationale, le territoire est inégalement métropolisé.


Les 15 premières métropoles françaises concentrent 25 % de la population et 33 %
de l’emploi. Elles se localisent le long des fleuves (Lyon), des littoraux (Nice) et dans
les régions frontalières (Strasbourg).

b) Les métropoles sont inégalement attractives.


Le cadre de vie et le dynamisme économique expliquent l’attractivité des métropoles
de l’Ouest et du Sud.
A l’inverse, les villes du Nord, de l’Est et du Centre, touchées par la crise des
anciennes industries, peuvent perdre des habitants.

c) Les métropoles sont dans une course à l’attractivité européenne.


Elles développent ou modernisent des infrastructures de haut niveau : quartiers
d’affaires (EuraLille), aéroports (Lyon), technopôles (Nice-Méridia) et utilisent un
marketing territorial.

3) Des petites et moyennes villes entre crise et renouveau

a) Certaines villes petites et moyennes développent un dynamisme local car elles ne


sont pas en concurrence avec de grands centres urbains (Vendôme, Fort-de-
France). Elles sont alors des centres locaux, comme Aubenas, offrant services
publics, commerces et maintiennent un tissu économique (industries à Pontarlier).

b) Proches de grandes métropoles, certaines petites et moyennes villes peuvent


bénéficier de leur dynamisme. Elles développent alors une activité complémentaire
de la grande ville et attirent des habitants : Saint-Malo, par exemple, est un satellite
touristique de Rennes.

c) Certaines villes sont exclues des dynamiques de la mondialisation car trop en


périphérie d’une métropole. Ainsi Guéret, entre Limoges et Clermont-Ferrand, peine
à rester attractive. D’autres, comme Calais ou Charleville-Mézières, cumulent crise
de l’emploi et mauvaise image.

A l’échelle nationale, la métropolisation agit sur les territoires urbains en


renforçant le poids de Paris, dynamisant les métropoles régionales et
recomposant les petites et moyennes villes.

III. Les effets de la métropolisation sur les territoires urbains à l’échelle locale
Comment la métropolisation recompose-t-elle les territoires urbains à l’échelle
locale ?

1) Un étalement des métropoles

a) La métropolisation se traduit par un étalement urbain spectaculaire.


L’expansion des surfaces bâties artificialise le territoire (236 ha/jour depuis 2006) au
bénéfice de l’habitat (40%), des zones d’activités (30%) et des infrastructures de
transport (30%).

b) Les aires urbaines s’étendent, marquant l’influence croissante des métropoles sur
un territoire toujours plus vaste. Ainsi, celles de Lyon, Bordeaux, Nantes et Rennes
se sont accrues de plus de 50 % depuis 2008.

c) L’étalement urbain des métropoles ultramarines est particulièrement fort.


Les villes centres sont aujourd’hui saturées et leur population stagne ou diminue
(Pointe-à-Pitre). En revanche, les communes périphériques sont en plein essor
comme à Fort-de-France.

2) Une fragmentation des métropoles

a) La métropolisation favorise le zonage en spécialisant les territoires.


Les zones résidentielles sont dissociées des zones d’activités (zones industrielles,
centres commerciaux, technopôles), ce qui accroît les mobilités au sein des
métropoles.

b) La fragmentation socio-spatiale est un effet de la métropolisation.


Le cadre de vie et les activités valorisantes (quartiers d’affaires, activités culturelles)
favorisent la gentrification et scindent parfois les villes entre quartiers chics et
défavorisés (Lille-centre et Lille-sud).

c) Réduire la fragmentation.
Les politiques de la ville visent à favoriser la mixité des populations et des activités.
Elles développent des équipements dans des banlieues, des éco-quartiers, dont
75 % sont en quartier prioritaire. L’intercommunalité mutualise le financement des
transports en commun.

3) Des dynamiques urbaines contrastées

a) Les dynamiques de la métropole parisienne sont spécifiques.


Lancée dans une compétition mondiale, la métropole doit améliorer les mobilités
Paris – banlieues et entre les banlieues. Ainsi la nouvelle ligne de métro n° 18 du
Grand Paris Express doit relier l’aéroport d’Orly à Versailles en passant par le cluster
de Saclay.

b) L’attractivité recompose le territoire des métropoles régionales.


La tertiarisation des centres-villes et l’étalement urbain favorisent l’émergence de
nouveaux centres en périphérie. A Lyon, les centres économiques (Part-Dieu),
culturels (Confluence), commerciaux (Carré de Soie) sont répartis sur tout le territoire
urbain. Les métropoles régionales sont polycentriques.

c) Dans les petites et moyennes villes, la métropolisation se traduit souvent par une
dévitalisation des centres-villes.
Le taux de commerces en friche est de 11 % en 2017. Un basculement de l’offre
commerciale se fait au profit des zones périphériques ou des centres urbains plus
dynamiques.
A l’échelle locale, la métropolisation recompose différemment les territoires
par un étalement, une fragmentation des villes et la création de nouveaux
centres périphériques

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