2 La métropolisation et ses effets en France

Le point sur le programme et l’organisation du chapitre

Ce chapitre 2 aborde la métropolisation à l’échelle de la France et ses effets non seulement pour Paris et
d’autres métropoles régionales mais aussi les effets sur l’ensemble des villes petites et moyennes. Si ce chapitre
est combiné au premier car la métropolisation se renforce, l’enseignant abordera le cas des villes moyennes
marginalisées et en déclin qui subissent en négatif l’attractivité renforcée des pôles régionaux et nationaux.
L’enseignant abordera ainsi le cas de Paris comme pôle de commandement de l’économie française, puis une
métropole française importante et des villes moyennes continentales ou ultra-marines qui rappellent que la
métropolisation est sélective : elle ne bénéficie pas à toutes les villes ni à tous les territoires.

pp. 56-57 Photographies d’ouverture Paris, métropole mondiale

Marseille, métropole nationale
Il s’agit d’une photographie du port de la Joliette à Mar-
seille avec, au premier plan, le vieux port et le MuCEM.
Cette photographie présente l’intégration de Marseille
aux liaisons touristiques méditerranéennes (bateau de
croisière), mais aussi au commerce international avec la
tour du siège social de l’entreprise CMA-CGM (3e entre-
prise mondiale de transport maritime). Par ailleurs, le
MuCEM, au premier plan, montre un exemple de grand
projet culturel portant le renouvellement urbain des
métropoles nationales. Le MuCEM, entre le port et le
centre historique de Marseille, est la vitrine maritime
du renouveau et du dynamisme métropolitain et de son
ancrage méditerranéen.
Piste d’exploitation de la photographie :
croquis de paysage
Cette photographie montre plusieurs éléments carac-
téristiques du poids de la métropole parisienne  : les
Champs-Elysées, et derrière La Défense, sont deux
importants quartiers d’affaires (le quartier d’affaires cen-
tral de l’Ouest parisien et le quartier de La Défense). Ces
deux quartiers forment un axe économique intégrant le
triangle d’or et concentrant les principaux sièges sociaux
des entreprises françaises. De plus, la densité de la cir-
culation automobile est une illustration de l’intensité
économique et des échanges dans la métropole pari-
sienne. Enfin, les illuminations de Noël des Champs-Ély-
sées montrent que cet axe est au cœur touristique de la
capitale. Cette photographie est donc emblématique de
la dimension globale de Paris, qui concentre des fonc-
tions métropolitaines et le tourisme symptomatique
d’une ville primatiale.
pp. 58-61 Étude de cas

Bordeaux, métropole
de la Nouvelle-Aquitaine
Bordeaux est une métropole dynamique qui polarise
la région Nouvelle-Aquitaine. C’est une métropole au
rayonnement national qui profite du très grand dyna-
misme de son environnement littoral (effet Sun Belt).
C’est un exemple très intéressant pour comprendre une
nouvelle forme de décentralisation. Bordeaux participe
maintenant à des dynamiques territoriales et joue un
rôle dans le développement du territoire régional.

Réponses aux questions p. 59

Parcours 1
1. Bordeaux est au 8e rang des métropoles françaises.
Elle gagne de la population car elle est attractive : elle
bénéficie de l’atout littoral et de la qualité des réseaux
de transports qui la lie à Paris, à Toulouse (TGV et auto-

32 CHAPITRE 2 La métropolisation et ses effets en France

 route) mais aussi au reste du monde (aéroport et port).
Elle a obtenu le statut de métropole car elle polarise la
Nouvelle-Aquitaine et son développement économique
permettrait de développer ses fonctions métropolitaines
(aujourd’hui encore assez faibles) pour contrebalancer
le poids de Paris.
2. Bordeaux participe au processus de métropolisation
car elle concentre davantage de population avec une
croissance démographique importante. Malgré son fort
dynamisme contemporain (qui fait d’elle la première
destination des cadres quittant Paris), Bordeaux est une
métropole nationale et non européenne car elle n’est
pas suffisamment dotée de fonctions métropolitaines,
d’industries puissantes et d’industries exportatrices. « Les
échanges de biens avec l’étranger  » sont faibles. Elle
polarise l’environnement régional. Elle est liée à Paris
mais a surtout un rayonnement national.
3. Cette carte montre les liens partant des établissements
vers les sièges d’entreprises innovantes. Quand la flèche
part de la ville vers une autre, elle dévoile une relation
de dépendance d’établissement envers des sièges, donc
des fonctions métropolitaines supérieures. On comprend
Parcours 2
Atouts
Environnement Bordeaux est au centre du réseau urbain
régional de proximité.
Elle est liée à Nantes et à Toulouse
par le réseau autoroutier.
Elle est l’interface portuaire de la région
avec le monde.
Accessibilité Liaison TGV, autoroute et aéroport permettent à
à partir de Paris Bordeaux d’être très accessible à partir de Paris.
Tissu économique Bordeaux développe ses fonctions
de la métropole métropolitaines avec de nouveaux pôles tertiaires
et le quartier d’affaires Euratlantique.
Une économie touristique se développe aussi
grâce à la rénovation et au classement Unesco
de son centre-ville et de ses nouveaux
équipements culturels.
Recompositions Bordeaux a gagné l’image d’une ville agréable
en cours à vivre (mobilités douces, tramway, équipements
du territoire culturels dont le théâtre) qui attire des
métropolitain populations aisées quittant Paris.
Bilan du parcours 1 ou 2
Bordeaux est une métropole nationale très dynamique
qui n’a pas l’héritage et les atouts économiques des
métropoles européennes (comme Lyon par exemple)
et de Paris. C’est une métropole qui polarise la Nou-
velle-Aquitaine, qui attire aujourd’hui des habitants et de
l’emploi et qui se tourne de plus en plus vers l’économie
33 CHAPITRE 2 La métropolisation et ses effets en France
ici que les établissements à Bordeaux dépendent de
nombreux sièges situés à Paris. Toutefois, cela montre
aussi que des entreprises dont le siège social est en Île-
de-France ont implanté des établissements à Bordeaux.
Il y a dépendance mais aussi une forte attractivité de
Bordeaux.
4. La photographie en doc. 1 montre une des réalisations
importantes du renouvellement urbain du centre de
Bordeaux : la ville s’est dotée d’un réseau important de
tramway. Parallèlement, le centre historique rénové est
largement piétonnier. Ici, le grand théâtre de Bordeaux,
vitrine culturelle de la ville, est au centre d’un quartier
de mobilités douces et piétonnier valorisant son patri-
moine classé Unesco (voir carte en doc. 5). La « Cité du
vin » et le nouveau quartier des Bassins à flots sont les
symboles de la rénovation d’anciens quartiers désindus-
trialisés, avec des équipements culturels de haut niveau.
La « Cité du vin » est la vitrine du patrimoine viticole de
la région bordelaise en aval immédiat du centre histo-
rique. Ces grands projets renforcent le rayonnement de
la métropole et deviennent les symboles de son dyna-
misme, de son savoir-faire et de son renouveau.
Limites
Bordeaux est en concurrence dans sa propre
région avec des métropoles extérieures à la
Nouvelle-Aquitaine et qui sont dynamiques :
Toulouse et Nantes.
Les axes ne sont ni transnationaux ni européens.
La liaison TGV Bordeaux-Toulouse se fait
attendre.
C’est une accessibilité pour Paris mais pas
pour le reste de l’Europe.
Bordeaux rattrape la faiblesse historique de ses
fonctions métropolitaines car elle dépend encore
en partie d’autres métropoles mieux intégrées à
l’économie mondialisée.
La recomposition s’est accélérée ces dernières
années provoquant une « gentrification » du
centre-ville, ce qui a renforcé son prestige
régional davantage que son rayonnement
national.
de la connaissance (tertiarisation, Inno Campus  –  pôle
tourné vers l’innovation faisant le lien entre l’université
de Bordeaux et le secteur aéronautique autour de Bor-
deaux aéroport). Bordeaux est une métropole qui gagne
en influence et en attractivité et qui aspire à être un lien
entre l’économie nationale et l’économie espagnole.
 Réponses aux questions p. 60
Parcours 1
1. La carte permet de mettre en évidence la polarisation
de la Nouvelle-Aquitaine par la métropole bordelaise.
– L’aire urbaine bordelaise qui est la plus peuplée est
celle-là même qui gagne le plus d’emploi actuelle-
ment.
– Les territoires et les moyennes villes de Nou-
velle-Aquitaine les mieux reliés à Bordeaux ou à
proximité de la métropole gagnent des emplois.
– Les villes moyennes de l’Est de la région et les ter-
ritoires éloignés de la métropole perdent actuelle-
ment des emplois.
– La métropole attire l’activité et en fait bénéficier
son environnement immédiat aux dépens des villes
moyennes marginalisées dans l’environnement
régional (Guéret, Tulle, Périgueux ou Angoulême).
2. Bordeaux est une métropole qui joue un rôle d’entraî-
nement pour son territoire environnant : elle a tissé des
Parcours 2
Distance par rapport Effet
à Bordeaux
Brive et Tulle
Lointaine Marginalisation
Libourne Dynamiques
Proche
métropolitaines
Bilan du parcours 1 ou 2
Bordeaux est un exemple du nouveau rôle des métro-
poles dans la politique de décentralisation grâce à ses
compétences accrues et à sa capacité de signer des
pactes territoriaux entre la métropole et les territoires
environnants. La métropole joue un rôle essentiel dans
son environnement régional  : elle est l’interface régio-
34 CHAPITRE 2 La métropolisation et ses effets en France
coopérations avec Libourne qui bénéficie du desserre-
ment d’activité de Bordeaux. Libourne a ainsi gagné « un
pôle d’entreprises innovantes de la Food Tech et de la
viticulture ».
3. Brive et Tulle sont des villes moyennes en crise.
Le dynamisme de la métropole profite essentielle-
ment à son système urbain de proximité. Tulle et Brive
connaissent un déclin de l’emploi, mais aussi un déclin
économique et social. Le journal local Lamontagne.fr
présente le plan national action «  Cœur de ville  » afin
de redynamiser les centres-villes qui connaissent une
dévitalisation marquée par une vacance commerciale et
locative importante.
4. Les villes citées cherchent à nouer des coopérations de
proximité dans des réseaux urbains de proximité (Péri-
gueux et Cahors) afin de contrebalancer l’attractivité
métropolitaine de Bordeaux.
Mesures pour dynamiser
Coopérations avec les villes proches (réseau urbain
de proximité comme Périgueux ou Cahors).
Coopérations avec la métropole bordelaise
pour partager des pôles tertiaires.
nale avec le reste du territoire grâce à la qualité de ses
infrastructures de transport. La métropole de Bordeaux
comme les autres métropoles ont vocation à jouer un
rôle d’entraînement positif dans leur région et à faire
profiter de leur attractivité et de la qualité de leur des-
serte aux villes plus isolées de son système urbain de
proximité.
 Faire le bilan de l’étude de cas p. 61
Compléter le croquis

1. Bordeaux, une métropole TITRE : Bordeaux, métropole de la Nouvelle-Aquitaine

nationale attractive
PAYS DE LA LOIRE
Les caractéristiques d‛une métropole CENTRE
nationale
un cœur métropolitain Poitiers
attractif et en recomposition
des fonctions métropolitaines La Rochelle Guéret
importantes, mais des relations Niort
internationales faibles

une forte influence de Paris Limoges

Saintes
Angoulême
une bonne desserte
(autoroute et TGV)
OCÉAN Tulle
réseau autoroutier ATLANTIQUE Périgueux Brive AUVERGNE-
Libourne RHÔNE-
2. Les villes petites et moyennes : ALPES
BORDEAUX
des situations contrastées Bergerac
Des villes en situation favorable Arcachon
Marmande
villes connaissant une croissance
de l‛emploi Agen
environnement immédiat en croissance

facteur favorable :
proximité du littoral touristique
facteur favorable : forte proximité
et relations avec la métropole Bayonne OCCITANIE
Des villes en situation défavorable
villes intérieures Pau
éloignées de la métropole
environnement immédiat en déclin ESPAGNE
0 50 km

Rédiger le bilan économique et fonctionnel de la Martinique. On peut

Voir les bilans p. 34 et 35.
pp. 62-65 Étude de cas
Fort-de-France, une capitale
ultra-marine
Fort-de-France, capitale de la collectivité territoriale de
Martinique, reste une ville moyenne en comparaison des
villes métropolitaines. À l’échelle de la Martinique, son
rôle est primordial : son aire urbaine concentre l’activité
économique, les fonctions métropolitaines, l’activité
portuaire et elle fait le lien à la métropole par l’aéroport
et l’administration. Cette ville qui polarise la Martinique
connaît des difficultés qui limitent son développement
et une métropolisation insulaire dans l’espace caribéen
français.
Réponses aux questions p. 63
Parcours 1
1. Les cartes (doc. 3) permettent de comprendre en
quoi Fort-de-France concentre l’activité et les fonc-
tions métropolitaines de la Martinique. Elle polarise les
réseaux routiers, aériens et portuaires et est le centre
rappeler aux élèves qu’on parle parfois de «  île-ville  »
pour la Martinique à cause de la macrocéphalie urbaine
(un quart des habitants martiniquais habitent à Fort-de-
France) relative au territoire insulaire. Toutefois, si elle
peut être considérée comme une métropole régionale
à l’échelle insulaire, elle ne peut pas avoir le statut de
métropole car elle connaît de nombreuses limites à la
métropolisation.
2. Fort-de-France connaît des difficultés économiques
et sociales, qui engendrent une baisse démographique
actuelle importante. Son taux de pauvreté est trois fois
plus élevé qu’en France métropolitaine et son taux de
chômage deux fois plus élevé. La ville de Fort-de-France
perd des habitants malgré son solde naturel positif. Selon
la typologie de la p. 73, c’est une ville moyenne fragile en
situation « défavorable ». L’encart cartographique sur la
Martinique rappelle que l’autre grande agglomération
martiniquaise, Le Robert, connaît de pareilles difficultés.
3. Fort-de-France et son aire urbaine concentrent les
infrastructures de transport qui permettent la liaison de
l’île avec l’extérieur (doc. 5)  : son port, l’aéroport Mar-
tinique-Aimé Césaire sur la baie de Fort-de-France. Par
ailleurs, l’axe urbain majeur Fort-de-France-Le Lamen-

35 CHAPITRE 2 La métropolisation et ses effets en France

 tin le long de la départementale 41 distribue les zones
industrielles importantes de l’île. Enfin, cet axe est une
zone d’activité commerciale où l’on trouve les grandes
surfaces importantes de l’île. Si Fort-de-France est par
cela le pôle dominant de la Martinique et l’interface de
l’île au reste du monde, elle ne peut dépasser sa dépen-
dance à Paris.
4. Les flux aériens à partir de Fort-de-France s’organisent
sur les liaisons entre la Martinique et la France métro-
politaine. Une grande majorité de l’activité dépend de
la liaison subventionnée avec Paris sans compter les
liaisons non-mentionnées avec Lyon et Marseille. On
peut dire que l’activité aéroportuaire est tournée vers la
métropole et non ouverte au reste du monde. L’« effet-
barrière  » signifie une discontinuité des relations, des
transports et de l’économie entre les territoires insulaires
proches. En effet, chaque île connaît un fort niveau
de dépendance envers leur territoire métropolitain
continental européen (France, Royaume-Uni, Pays-Bas)
ou leur ancienne métropole coloniale (pour la Jamaïque).
Cette discontinuité est manifeste dans le transport aérien
car il est difficile de se rendre en avion d’une île à l’autre
(« il faut trois escales pour se rendre dans les petites îles
anglophones et hollandaises proches  »). Cette domina-
tion de Paris est plus pesante pour ce territoire ultra-ma-
rin car elle limite son ouverture à son environnement
régional et renforce les ruptures insulaires entre îles
d’un même espace régional. On peut parler d’isolement
relatif par l’insularité et la dépendance envers la métro-
pole de ce territoire ultra-marin.
5. L’ancien centre colonial de Fort-de-France est la prini-
pale zone touristique de la Martinique. La piétonisation
de la rue en fait un espace de promenade et de chalan-
dise des touristes. Par ailleurs, l’enseigne américaine KFC
démontre une présence d’enseigne mondialisée et la
pénétration d’une culture mondialisante (et uniformisée).
Bilan du parcours 1 ou 2
Fort-de-France n’est pas une métropole régionale car elle
ne polarise que son environnement proche et son sys-
tème urbain de proximité. Elle souffre d’une trop grande
dépendance à la métropole parisienne. Elle subit des dis-
continuités envers son espace régional (« effet barrière »)
et subit donc un relatif isolement insulaire qui ne lui per-
met pas de rayonner économiquement et culturellement
dans l’espace caribéen.
Réponses aux questions p. 64
Parcours 1
1. «  Fort-de-France, Cœur Battant  » fait partie du plan
national « Action cœur de ville » 2017 qui aide 222 villes
moyennes à revitaliser leur centre-ville. Cette action
cherche à attirer les touristes par des évènements impor-
tants : carnaval, semi-marathon, mais aussi par l’accueil
36 CHAPITRE 2 La métropolisation et ses effets en France
des bateaux de croisières toujours plus volumineux et
qui ont besoin de structures portuaires particulières
(quais de la Pointe Simon et structures d’accueil touris-
tiques « résidences hôtelières »). La rénovation du centre
historique colonial permettra de valoriser le patrimoine
de la ville comme l’animation commerciale des marchés
qui valorise les produits agricoles martiniquais.
Cette opération est donc à la fois régionale et interna-
tionale car la valorisation de ce centre cherche à faire
connaître la ville comme destination touristique interna-
tionale dans un espace traversé par de nombreux bateaux
de croisières françaises, américaines et anglaises et l’in-
tégrer dans les circuits croisiéristes régionaux.
2. Le quartier de la Pointe Simon est intéressant pour inté-
grer Fort-de-France à la mondialisation, et ce à deux titres :
– au premier plan, on voit la jetée permettant l’ac-
cueil des gros paquebots de croisière. Cette jetée est
nécessaire afin d’offrir une profondeur de tirant d’eau
pour l’accostage de ces grands navires ;
– au second plan, le centre d’affaire de la Pointe
Simon est un ensemble de bureau lié à l’activité por-
tuaire. C’est une vitrine tertiaire pour l’investissement
sur l’île.
Piste d’exploitation de la photographie :
croquis de paysage
3. Cette publicité (doc. 3) est en anglais car elle est des-
tinée aux investisseurs internationaux, dont les Améri-
cains et les Brésiliens. Fort-de-France cherche à devenir
une destination depuis Miami comme depuis São Paulo.
On voit ici les efforts pour s’ouvrir à l’économie et aux
pays de la région. Le projet met aussi en valeur le poète
local qui s’est engagé dans la valorisation culturelle de
l’héritage créole. Aimé Césaire soutenait le particula-
risme créole envers la culture métropolitaine.
Bilan du parcours 1 ou 2
Fort-de-France cherche donc à s’intégrer dans un espace
régional internationalisé en se plaçant dans les flux d’in-
vestissements et de tourisme de l’espace caribéen (îles
caribéennes, Miami aux États-Unis, la Jamaïque, Cuba
et le littoral brésilien). Ses efforts cherchent à atténuer
la dépendance de l’agglomération martiniquaise envers
Paris. En cela, elle cherche à métropoliser sa situation au
sein de sa région.
 Faire le bilan de l’étude de cas p. 65
Compléter le croquis

TITRE : Fort-de-France, une capitale-ville moyenne ultra-marine dans la mondialisation

0 1 km Baie
de Fort-de-France

1. Une aire urbaine étendue 2. Le pôle dominant de la Martinique
centre historique
colonial en déclin
(vacance commerciale)
zone urbaine
mangrove sous pression
zones industrielles
zones d‛activités commerciales
espaces de loisirs
siège de la collectivité
territoriale
Espace muséal Aimé Césaire
forte dépendance à Paris
3. L‛ouverture de l‛île sur l‛extérieur
port
aéroport international
4. Des politiques pour renforcer l‛attractivité
régionale et internationale de Fort-de-France
projet « Fort-de-France, Coeur battant »
extension de l‛aéroport

Présentez le bilan à l’écrit ou à l’oral
Voir les bilans rédigés p. 37.
pp. 66-67 Carte
Le poids de Paris
Activités
1. L’indicateur utilisé en carte 1 est le pourcentage de cadres
et de professions intellectuelles supérieures dans l’emploi
total par communes en 2017. Cet indicateur est pertinent
car les métropoles concentrent l’emploi qualifié et l’éco-
nomie de la connaissance. L’ensemble de la région Île-de-
France a un pourcentage élevé d’emplois très qualifiés.
2. Le statut de métropole en France dépend à la fois du
nombre d’habitants mais aussi du nombre d’emploi des
principales aires urbaines (cf. p. 74, définition EPCI accédant
au statut de métropole). Ainsi, les 22 métropoles françaises
regroupent à elles seules 70 % des emplois de cadres.
3. Les villes qui ont obtenu ce statut depuis janvier 2018
(Orléans, Tours, Clermont-Ferrand, Saint-Étienne, Tou-
lon, Dijon et Metz) sont des villes démographiquement
moins importantes, entre 220 000 et 430 000 habitants et
qui ne sont pas toujours capitales de région.
4. Les métropoles les plus peuplées concentrent généra-
lement le plus grand pourcentage d’emplois de cadres
dans leur emploi global. Par ailleurs, les nouvelles
métropoles de 2018 ont une plus faible proportion d’em-
plois de cadres comme Dijon, Toulon ou Orléans.
5. Pour deux villes de taille identique, Brest et Metz, on
peut constater qu’elles n’ont pas le même pourcentage
de cadres  : Brest ne concentre pas autant de fonctions
tertiaires que les autres métropoles de même taille. De
même, Montpellier qui a moins d’habitants que Rouen
concentre une proportion plus importante de fonctions
intellectuelles supérieures. La métropolisation connaît
donc des situations variées  : il y a une hiérarchie des
métropoles françaises dépendant de leur poids démogra-
phiques (Paris, Lyon, Marseille), de leur ouverture au ter-
ritoire européen (Lille, Strasbourg), du dynamisme de leur
environnement régional (Toulouse, Grenoble, Rennes,
Bordeaux et Nice). Enfin, cette hiérarchie connaît des
métropoles incomplètes (Dijon, Brest, Orléans, Rouen).

37 CHAPITRE 2 La métropolisation et ses effets en France

 pp. 70-71 Exemple
Paris et l’Île-de-France :
pôle de commandement
de l’économie française
Paris est une ville globale et forme avec l’Île-de-France,
une région métropolitaine de dimension mondiale. Elle
a des liens intenses avec les autres grandes métropoles
de l’Archipel Métropolitain Mondial et à l’échelle natio-
nale elle est le pôle de commandement de l’économie
française. Enfin, à l’échelle locale, elle est dotée de quar-
tier d’affaires, d’institutions nationales et internationales
et d’équipements de haut-niveau qui rendent sa région
attractive aux investissements internationaux.
Réponses aux questions p. 71
Parcours 1
1. Paris est le pôle de commandement de l’économie
française : « elle accueille les sièges sociaux » de nom-
breuses entreprises et «  les services de haut-niveau  »
constituant les fonctions métropolitaines. Ainsi, en 2014,
44  % des cadres des fonctions métropolitaines sont en
Île-de-France. C’est de plus une « technopole » articulant
la recherche, les universités et les entreprises. 45 % des
chercheurs français sont en Île-de-France. La métropole
crée le tiers des richesses de la France métropolitaine.
2. Paris est le 3e pôle d’IDE dans le monde, ce qui révèle
sa forte attractivité. Elle attire des investissements très
majoritairement européens et nord-américains. Cette
attractivité de l’investissement s’explique par la diver-
sité de ses activités économiques et par l’importance de
ses quartiers d’affaires. Le document 5 montre que La
Défense, premier quartier d’affaires d’Europe, concentre
non seulement les sièges sociaux de nombreuses socié-
tés françaises, comme Paribas ou Total, mais aussi les
sièges sociaux européens de sociétés étrangères. L’ar-
rivée prochaine de l’Agence bancaire européenne, qui
quitte Londres après la sortie du Royaume-Uni de l’UE,
est une consécration pour l’insertion et l’importance de
Paris dans la mondialisation.
3. Les entreprises (à haute valeur ajoutée) sont concen-
trées dans l’Ouest de Paris et son prolongement dans les
Hauts-de-Seine, avec le quartier de La Défense. Le QCA de
Paris (quartier central des affaires) et le QCA élargi (sur La
Défense et Boulogne-Billancourt) représentent le centre
le plus important du parc de bureaux d’Europe. L’ensei-
gnant peut rappeler aux élèves qu’une partie de l’Ouest
parisien (dont le triangle d’or autour des Champs-Ély-
sées) est en réalité un très grand quartier des affaires au
cœur de la capitale. Les entreprises bénéficient ici d’une
synergie métropolitaine avec une proximité et une com-
plémentarité des services entre sociétés. C’est une forme
économique de synergies métropolitaines.
4. La photographie (doc.  4) présente La Défense, mais
aussi une partie du quartier central des affaires de
l’Ouest parisien autour de l’avenue de la Grande Armée.
38 CHAPITRE 2 La métropolisation et ses effets en France
Les gratte-ciel de La Défense ont quelquefois le nom de la
principale entreprise dont elle héberge le siège social. On
peut lire sur une tour à droite de l’Arche de La Défense,
l’entreprise Suez et sur autre à gauche EDF. Enfin, on
devine le logo de la Société Générale. Certaines tours
accueillent plusieurs entreprises (comme la haute tour
First). Ces sièges sociaux sont les pôles de commandement
de très grandes sociétés françaises et donc d’une part
importante de l’économie française : les grandes banques
et les grandes sociétés de l’énergie et de l’industrie.
Bilan
Par son insertion économique dans la mondialisation,
Paris est donc une ville globale qui concentre une grande
part des fonctions métropolitaines de commandement
en France et attire l’essentiel des IDE sur le sol français.
Elle a le premier pôle d’affaires d’Europe devant la City
mais elle n’a pas l’importance financière de la place lon-
donienne. Paris est très bien reliée au reste du monde
avec deux aéroports internationaux. Elle profite d’une
synergie métropolitaine exceptionnelle. Ses institutions
internationales, comme ses évènements planétaires,
sont la preuve de son intégration et de son rôle dans la
mondialisation.
pp. 72-73 Carte
Métropoles françaises
et villes petites et moyennes
Activités
1. Le réseau urbain de proximité de Paris articule à la
métropole plusieurs autres réseaux urbains  : celui de
Caen, d’Orléans, d’Amiens, de Bourges, du Mans. Paris
étend donc son influence bien au-delà de l’Île-de-France
sur l’ensemble des régions limitrophes. Aucune autre
ville ne présente un réseau urbain aussi étendu car l’in-
fluence de la capitale est écrasante. Paris fait dépendre
d’elle les villes les plus proches et en limite le dévelop-
pement.
2. Les villes qui dominent un réseau urbain étendu sont
clairement les métropoles comme celle définies à la
p. 67, à de rares exceptions (Nice qui est une métropole
avec un petit réseau urbain et Pau, Reims et Caen qui ne
sont pas elles des métropoles). Les métropoles françaises
polarisent donc leur réseau urbain de proximité. Elles
sont connectées à Paris et au reste du territoire et
dominent leur environnement urbain régional.
3. Les scores de fragilités prennent en compte le taux
de croissance annuel de la population, de l’emploi et
de la pauvreté. Deux espaces caractérisés par des villes
fragiles se détachent. Il y a le Nord-Est du territoire
métropolitain, marqué des villes moyennes ayant subi
une importante désindustrialisation. Le chômage et la
pauvreté y sont plus prononcés qu’ailleurs. L’ancienne
diagonale du vide apparaît ici, mais semble se limiter au
 sud à la vallée de la Garonne, qui profite du dynamisme
de la métropole toulousaine. Ainsi, les villes petites et
moyennes du Massif central, de la région Centre, de
l’Ouest et du Nord de la Bourgogne ne bénéficient pas
d’un contexte régional dynamique et semblent aussi fra-
giles que les villes du Nord de la France (à l’exception
notable de la métropole lilloise).
4. Les villes en situation favorable se situent principale-
ment sur la bande littorale d’un large croissant périphé-
rique partant de la Bretagne, longeant la Méditerranée
et remontant jusqu’aux Alpes. Cet arc dynamique profite
de l’effet « Sun Belt » français, de l’économie résidentielle
et du tourisme, mais aussi d’un ensemble de métropoles
dynamiques  : Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier,
Grenoble.

5.
Doc. 1 Doc. 2 Bilan
Alençon Petit réseau urbain Ville fragile Situation d’éloignement des pôles dynamiques
de proximité qui fait perdre de l’attractivité à cette ville moyenne.
La Réseau urbain important Situation favorable Ville attractive sans le dynamisme d’une métropole,
Rochelle sans métropole grâce au tourisme, l’économie résidentielle
et à l’attractivité du territoire littoral.
Reims Ville moyenne Situation Situation d’une ville moyenne trop proche de Paris pour
dans un réseau urbain défavorable avoir un développement autonome dynamique et trop
champenois, mais très de la ville dont éloignée pour bénéficier de l’entraînement métropolitain.
proche de la métropole le développement
parisienne est limité
par sa proximité
avec la capitale
Bastia Ville moyenne insulaire Situation favorable Ville qui bénéficie de l’attractivité touristique
dans un réseau urbain de la ville malgré et résidentielle du territoire corse et de la qualité
lié au continent par la son insularité de ses liaisons maritimes et aériennes avec les ports
fréquence de ses liaisons méditerranéens français et italiens.
avec Marseille et Nice

pp. 76-77 Exemple triel attractif. Toutefois, la métropole a des faiblesses

Lyon, une métropole française
et européenne
Lyon est une métropole européenne dont le rayonne-
ment dépasse les frontières nationales. Elle bénéficie
d’une situation de carrefour européen et de carrefour
national des réseaux de transports. Elle est le premier
pôle industriel français. Sa recomposition et le réamé-
nagement précoce de son centre-ville ont permis de lui
conférer l’image d’une métropole en mouvement très
attractive.
Réponses aux questions p. 77
Parcours 1
1. Lyon est la deuxième métropole française après Paris
avec une situation de carrefour national et européen
particulièrement privilégiée («  lien entre Massif cen-
tral, axe rhodanien et Alpes », « carrefour européen »)
(doc. 2). Son ouverture à l’international, sa connectivité
aux transports nationaux et son dynamisme en font la
première métropole attractive en dehors de Paris. Son
rayonnement international («  équivalent de Francfort,
Stockholm, Manchester ou Barcelone  », doc. 2) en fait
une métropole européenne avec un fort «  potentiel  ».
Ses atouts sont ses universités, (doc. 1 et 2), sa connecti-
vité aux réseaux et surtout ses industries de l’innovation
et des nouvelles technologies qui en fait un pôle indus-
qui l’empêche d’être une métropole mondiale : le péri-
mètre administratif de sa métropole est trop petit et
« n’englobe pas l’aéroport Saint-Exupéry ». De plus, ces
infrastructures routières et ferroviaires sont souvent
saturées.
2. Le centre de Lyon a connu des recompositions
majeures qui l’ont embelli  : l’ancien quartier industriel
à la confluence de la Saône et du Rhône a été réamé-
nagé et doté d’un quartier d’affaires (Confluence avec
des sièges sociaux et des médias) et d’équipements
culturels de loisirs et de haut niveau. On voit sur la pho-
tographie la nouvelle vitrine culturelle de Lyon, porte
d’entrée des réseaux de transports venant du Sud, le
musée des Confluences. Cet espace culturel et muséal
est à la pointe d’un espace de quais aménagés pour les
promenades (promenade du quai Rambaud) qui égrène
plusieurs sites culturels et de loisirs depuis le centre his-
torique jusqu’à la confluence des fleuves. Enfin, le trans-
port intra-urbain a été récemment complété par des
lignes de tramway qui intègrent l’ancien espace désin-
dustrialisé de Confluence au reste de la ville. Des admi-
nistrations y ont été installées, dont l’hôtel de région et
les archives municipales. Enfin, l’indication « d’autoroute
déclassée  » (doc. 3) rappelle que l’autoroute A6 sur le
quai Perrache n’appartient plus à l’État mais à la métro-
pole qui veut mettre fin au trafic autoroutier intra-ur-
bain. À terme, le quai Perrache sera un simple boulevard
urbain doublant une promenade piétonne.

39 CHAPITRE 2 La métropolisation et ses effets en France

 Ce renouvellement urbain a profondément changé
l’image de la métropole lyonnaise, la rendant attractive
pour les entreprises et pour l’activité.
3. Lyon est au centre des grands réseaux nationaux et
internationaux : l’axe autoroutier Nord-Sud (A6, A7) et les
axes transversaux et radiaux (A89, A42, A43 et A47). Lyon
a aussi des LGV que n’ont pas Saint-Étienne et Grenoble
et possède le grand aéroport international de la région
Auvergne-Rhône-Alpes. Cette polarisation de l’ensemble
des réseaux en fait un pôle dominant alors que l’aire
urbaine même de Lyon jouxte les aires urbaines de
deux autres métropoles  : Saint-Étienne Métropole et
Grenoble-Alpes Métropole. Lyon n’est pas seulement
au centre d’un réseau urbain de proximité  ; elle est au
centre d’un réseau métropolitain de proximité dominant
un espace métropolitain polycentrique.

Parcours 2

Forces Faiblesses Concurrents/partenaires

• Connexion aux systèmes • Saturation des infrastructures • À l’échelle nationale : Saint-Étienne
nationaux et internationaux de transport et Grenoble et, plus loin, Paris
• Premier pôle industriel • Territoire trop étroit • À l’échelle européenne : Turin
français de la métropole (concurrent/partenaire relié avec
• Universités la future LGV Lyon-Turin) et, plus
loin, Milan, Barcelone et Francfort 
• Recherche

Solutions pour renforcer la métropole à toutes les échelles

• À l’échelle locale : réaménagement du centre-ville.
• À l’échelle régionale : agrandissement du périmètre administratif de la métropole qui est aujourd’hui sous-
dimensionné et n’intègre pas l’aéroport, amélioration des infrastructures de transports pour éviter l’engorgement
du centre-ville.
• À l’échelle internationale : liaison Lyon-Turin reliant Lyon au reste de la mégalopole européenne et renforçant
sa situation de carrefour géographique de l’Ouest européen.

Bilan du parcours 1 ou 2 réseaux de communication et souffre de discontinuités

Lyon bénéfice du processus de métropolisation car
elle avait déjà des atouts  : c’est un pôle industriel et
technologique important (transport, chimie, santé,
recherche)  ; elle fonctionnait en réseau avec Paris et
avec d’autres métropoles françaises et européennes
grâce à ces réseaux de transports et sa situation de
carrefour. C’est donc la deuxième métropole française,
derrière Paris, pour les fonctions métropolitaines. Elle
domine un réseau de métropoles articulé autour d’elle
qui sont à la fois partenaires et concurrentes (Grenoble
pour la recherche et Saint-Étienne). Lyon a très tôt
réussi à lancer de grands projets urbains qui ont modi-
fié son image et ont renforcé son attractivité nationale
et européenne. C’est donc une métropole européenne
qui bénéficie du processus de métropolisation engagé
pour équilibrer le territoire français dominé par Paris.
pp. 80-81 Exemple
Nevers, une ville moyenne marginalisée
Nevers est une ville moyenne en crise, caractéristique
par son profil socio-économique et son environne-
ment régional : elle ne participe pas à un réseau urbain
incluant une métropole. Elle est à l’écart des principaux
dans son environnement régional. Ainsi connaît-elle,
comme de nombreuses villes petites et moyennes, une
triple crise  : urbaine, démographique et économique,
visible par l’importance de sa vacance commerciale.
Réponses aux questions p. 81
Parcours 1
1. Nevers présente un profil socio-économique actuel-
lement défavorable. Elle s’accompagne d’un déclin
démographique et du vieillissement de sa population. En
effet, elle perd chaque année plus d’1  % d’habitants et
connaît une « population vieillissante » (doc. 2). Nevers
connaît une crise industrielle, à l’image de nombreuses
villes moyennes françaises, mais voit aussi ses emplois
tertiaires diminuer (destruction de 1 300 emplois entre
2009 et 2014). De plus, la déprise des services publics
(–  15  % d’emploi dans l’administration publique, et la
baisse tendancielle de l’emploi de commerce – 10  %
de 2009 à 2014) accentue les handicaps de cette ville
moyenne. Comme de nombreuses villes moyennes fran-
çaises, Nevers pâtit de la métropolisation qui privilégie
la tertiarisation de l’économie et développe des emplois
de haut-niveau aux dépens d’un système économique et
industriel traditionnel et diffus employant une popula-
tion moins qualifiée.

40 CHAPITRE 2 La métropolisation et ses effets en France

 2. Nevers semble géographiquement marginalisée dans
l’environnement métropolitain. Elle n’est pas un pôle cen-
tral d’un système urbain et ne bénéficie pas d’un contexte
régional attractif. L’autoroute A77 s’arrête à Nevers et
ne se poursuit vers Moulins que par la nationale  7. Si
Nevers est sur l’axe ferroviaire Paris-Clermont-Ferrand
elle ne bénéficie pas d’une LGV (dont le projet a été sus-
pendu). Enfin, son enclavement géographique et les fortes
discontinuités territoriales avec l’axe Paris-Lyon ne lui
permettent pas de bénéficier de l’entraînement métropo-
litain d’autres métropoles : Lyon, Dijon, Clermont-Ferrand
ou Orléans. Ainsi, Nevers cumule des fragilités du fait de
son éloignement des métropoles, de la faiblesse de son
système urbain et de son profil économique et industriel.
3. La vacance commerciale de centre-ville est excep-
tionnellement élevée à Nevers (plus d’un local sur cinq
est vide). Cela montre une dévitalisation du centre
urbain, ici camouflée par une politique d’affichage
municipale pour la rendre moins visible. Sa vacance
commerciale est deux fois supérieure aux autres villes
de taille équivalente. Cette vacance commerciale
est la traduction visible d’une crise urbaine caracté-
ristique de nombreuses villes petites et moyennes
touchées par la désindustrialisation, le chômage, le
vieillissement de la population et la fermeture des
services publics.

Parcours 2
Villes favorisées par la Limites
métropolisation en France de Nevers
Connexion Très bonne Connectivité moyenne au réseau français : Nevers est relié à Paris et
aux réseaux français à l’A6 par l’A77 mais l’autoroute A75 Paris-Clermont-Ferrand passe
et européens par Bourges. La ligne de chemin de fer est régulière mais assurée
par un train interrégional.
Emplois Nombreux Crise de l’emploi métropolitain à Nevers dans tous les secteurs :
métropolitains industrie, tertiaire, commerce. Seuls les emplois liés au service
du 3e âge connaissent une augmentation de l’emploi importante.
Économie Importante Nevers est marginalisée dans l’économie de la connaissance. Elle
de la connaissance est au 299e rang national pour ses fonctions métropolitaines. Son
industrie n’est pas spécialisée dans la haute technologie et les biens
d’exportations.
Appartenance Oui Non
au périmètre
d’une métropole
Appartenance Oui Oui, Bourges. Nevers appartient à un système urbain de proximité
au système urbain articulé autour de Bourges, avec Vierzon et Châteauroux,
de proximité qui sont des villes elles-mêmes en situation défavorables (cf. p. 73)
d’une grande ville et qui elles-mêmes connaissent des difficultés socio-économiques
équivalentes.

Bilan du parcours 1 ou 2
Les villes moyennes marginalisées en France connaissent
un déclin prononcé à la fois démographique, économique
et social. Au solde naturel migratoire négatif, s’ajoute
le vieillissement de la population. La métropolisation
favorise l’emploi tertiaire de haut niveau aux dépens de
bassins d’emploi moins qualifiés. Le chômage et la pau-
vreté y sont donc plus importants qu’ailleurs et le tissu
économique souffre de dévitalisation. La marginalisation
de ces villes moyennes est aussi géographique : disconti-
nuités des réseaux de transport, éloignement des emplois
métropolitains, déprise des services publics (petites
lignes de transport et hôpitaux).

41 CHAPITRE 2 La métropolisation et ses effets en France

 pp. 82-83 Exercices

Le schéma bilan du chapitre p. 82

LA MÉTROPOLISATION ET SES EFFETS EN FRANCE
LE POIDS DE PARIS LES MÉTROPOLES RÉGIONALES LES VILLES PETITES ET MOYENNES

Paris, métropole globale La définition française Des situations très variées

Le rayonnement mondial de Paris
Concentration de fonctions
métropolitaines et IDE
Et de l’Île-de-France
Quartier de La Défense,
grands aéroports, universités
Les recompositions spatiales de Paris
Les réalisations architecturales
Quai Branly, Louvre
Le Grand Paris
Nouveaux réseaux de transports
et pôle économique
Paris, ville primatiale
La macrocéphalie urbaine
30 % du PIB français,
20% de la population française
en Île-de-France
Une influence écrasante
Domination des villes proches
Une définition politique et administrative
Décentralisation renforcée par la loi
MAPTAM
Des compétences élargies
Développement économique, innovation,
politique de la ville
Les enjeux
Rééquilibrer le territoire
Les métropoles dans la métropolisation
Les villes favorisées dans l’économie
de la connaissance
Des relations à plusieurs échelles
autour de leurs réseaux urbains
de proximité et entre métropoles
Des projets de renouvellement urbain
Changer leur image et favoriser
l’attractivité
La hiérarchie des métropoles
Métropoles européennes, métropoles
nationales et métropoles régionales
Des villes en déclin
Effet TGV et handicaps
socio-économiques
Des évolutions favorables
Littoral, montagne, zone touristique,
effet Sun Belt
Entre handicaps et atouts
Le contexte de la métropolisation
Activités tertiaires favorisées
Un profil socio-économique défavorable
Désindustrialisation, vieillissement
de la population, dévitalisation des villes
L’impact de l’environnement régional
Dynamisme régional, proximité
ou éloignement des métropoles
Les politiques
À l’échelle nationale
Action « cœur de ville »
À l’échelle régionale
Pacte métropolitain entre métropole
et certaines villes petites et moyennes

Sélectionner le bon plan p. 82

Le bon plan est le D.
Le plan est A est intéressant car il articule les termes du
sujet et présente d’emblée le processus de métropolisa-
tion en France, mais il est trop théorique et ne met pas
suffisamment en avant le poids de Paris.
Le plan B parle des effets sans même définir la métro-
polisation (commence par la fin) et ne souligne que les
côtés négatifs de la métropolisation, sans nuancer l’argu-
mentation. Ce plan ne rend pas compte de la complexité
des dynamiques métropolitaines à l’œuvre en France car
il est catégorique. Les termes du sujet sont traités l’un
après l’autre, sans réel croisement.
Le plan C a une simple approche descriptive et traite le
sujet sous le mode «  caractéristiques/conséquences  ».
Les échelles d’analyse sont restreintes. Les dynamiques
de métropolisation ne sont pas suffisamment mises en
évidence.
Le plan D prend en compte les différentes manifesta-
tions de la métropolisation  : d’abord l’importance de
Paris, puis des métropoles nationales, enfin, il analyse
les effets sur l’ensemble des autres échelles. Ce plan est
le plus proche de la question posée et travaille la métro-
polisation et les effets sur des échelles qui permettent de
faire ressortir la diversité du phénomène.

42 CHAPITRE 2 La métropolisation et ses effets en France

 Transposer un texte en croquis p. 83

TITRE : La coopération métropole-territoires : Toulouse et le Gers 1. Toulouse, métropole attractive et polarisante

NOUVELLE- Agen pôle urbain de Toulouse Métropole
AQUITAINE
TARN-ET-GARONNE TGV voie ferrée autoroute
LOT-ET-GARONNE aéroport de bassin aéronautique
Toulouse-Blagnac et spatial
Montauban 2. L‛effet métropolitain sur les territoires
+ extension périurbaine et croissance
Lectoure OCCITANIE + de la population
« Pays Portes de Gascogne »
Fleurance
sous-traitants et équipementiers
RN 124 et « navetteurs » gersois
GERS
3. La coopération métropole-territoires
+ + Toulouse contrat de réciprocité
Auch + Lisle-Jourdain
+ + +
Gimont N 124 marché d‛intérêt national (MIN)
Pays Pujaudran circuits courts alimentaires
Portes
de Gascogne + élevage gersois

HAUTE- espace de coworking et télétravail

0 10 km GARONNE itinéraire sécurisé pour les cyclistes

pp. 84-85 Exercices de la connaissance et l’emploi tertiaire supérieur : Mont-

Commenter une carte p. 84
1. Cf. manuel.
2. Deux types d’informations :
– le nombre de cadres des fonctions métropolitaines ;
– leur évolution dans le temps (entre 1982 et 2013).
3. La métropolisation concentre l’emploi qualifié et
l’économie de la connaissance. L’indicateur des fonc-
tions métropolitaines est tout à fait pertinent pour com-
prendre le processus actuel de la métropolisation en
France métropolitaine.
4. Paris a connu une croissance importante de sa part de
cadres de 1982 à 2013. Non seulement elle concentrait
déjà beaucoup d’emplois de cadre en valeur absolue
mais, en plus, la croissance en pourcentage de la part des
cadres est la plus importante des métropoles françaises.
Ainsi, on peut dire que la métropolisation renforce le
poids de Paris dans les fonctions métropolitaines de ter-
tiaire supérieur qui semblent largement concentrées en
Île-de-France.
5. L’indicateur de la part des cadres et de son évolution
permet de dégager une hiérarchie des métropoles fran-
çaises.
Les métropoles tertiaires avec des industries de pointe,
des universités et des institutions culturelles actives pro-
fitent du processus de métropolisation : Lyon, Toulouse
et Grenoble.
Se dégagent ensuite des métropoles de rang national et
européenne dynamiques et attractives dans l’économie
pellier, Strasbourg, Lille, Rennes et Nantes.
Ces métropoles nationales profitent d’un dynamisme
de leur environnement régional, de leur connectivité au
monde et de l’importance de leur industrie de pointe.
D’autres métropoles nationales connaissent une crois-
sance de la part de cadres, moins importante mais soute-
nue : ces métropoles ont une influence essentiellement
régionale et ont des fonctions métropolitaines incom-
plètes : Bordeaux et Aix-Marseille.
Brest, Rouen, Nancy et Nice ont non seulement une part
plus faible de cadres dans l’emploi mais une évolution
moins importante de cette part par rapport aux autres
métropoles. Ces métropoles sont par ailleurs moins peu-
plées, moins intégrées aux réseaux nationaux et interna-
tionaux.
pp. 86-87 Bac Blanc
Analyser un document p. 86
1. Cet extrait d’article paru sur le site du Monde en
février 2019 évoque les villes moyennes situées dans des
zones dépeuplées de l’Est de la France (région Grand-
Est). Il s’agit aussi de villes moyennes qui ont perdu de
nombreux emplois (désindustrialisation).
2. La SNCF a décidé de fermer la ligne Épinal-Saint-Dié
car elle n’est plus assez rentable et perd de l’argent.
3. Les conséquences attendues sont les suivantes : dévi-
talisation des campagnes, perte des liens entre les terri-
toires ruraux, concentration des jeunes populations dans
les métropoles de la région.

43 CHAPITRE 2 La métropolisation et ses effets en France

 Analyser un document p. 86
Paris est une ville globale, attractive en matière d’IDE
(investissement direct à l’étranger). Ce document montre
l’origine et les secteurs des principaux IDE à destination
de Paris. Un emploi sur six dans la région de Paris dépend
d’une entreprise étrangère. Les investissements sont prin-
cipalement européens et américains. Les secteurs sont
variés (commerce, industrie, activités scientifiques), mon-
trant la diversité des investissements étrangers. Paris
bénéficie de synergies métropolitaines, d’un bassin de
consommation important et d’un vivier d’emplois qualifiés.
Transposer un texte en croquis p. 87
Ci-dessous, les éléments surlignés dans le texte pour
aider l’élève à la réalisation du croquis.
« Les fortes densités de part et d’autre d’une frontière de
l’Union européenne par définition très ouverte, le tun-
nel sous la Manche à Calais et la LGV nord-européene
(Paris-Lille-Bruxelles-Amsterdam-Cologne) ont revalo-
risé la situation de Lille, faisant émerger une nouvelle
métropole européenne.
LILLE : MÉTROPOLE EUROPÉENNE
vers Londres
Calais
Lens
FRANCE
vers Paris
1. Une situation remarquable en Europe
forte densité interfrontalière
LGV Nord - Tunnel sous la Manche
LGV nord-européenne
autoroutes
métropole européenne de Lille
2. Une métropole européenne
Eurométropole Lille-Courtrai-Tournai
siège de l'Eurométropole à Lille
travailleurs transfrontaliers
44 CHAPITRE 2 La métropolisation et ses effets en France
Grâce au TGV et à un réseau dense d’autoroutes, la métro-
pole lilloise est un carrefour européen entre Londres, Paris,
Bruxelles, et un centre logistique et commercial. 35 000
travailleurs transfrontaliers (28 00 français, 7 000 belges)
traversent la frontière chaque jour. La métropole lilloise
(1,1 million d’habitants) s’intègre dans l’Eurométropole
Lille-Courtrai-Tournai (2,1 millions d’habitants), formant
un espace de coopération transfrontalière efficace et
cohérent. Le siège de l’Eurométropole1 est à Lille.
Troisième quartier d’affaires de France, proche des gares
et du centre-ville, EuraLille est le symbole de renaissance
économique de la ville, après une grave désindustrialisa-
tion. Les services financiers, les assurances, les télécom-
munications et l’informatique y sont particulièrement
représentés. Le siège d’Auchan se trouve à Villeneuve
d’Ascq, au sud-est de la ville. Lille a réussi à développer
une vraie vocation universitaire et à affirmer son rayonne-
ment culturel : après avoir été élue Capitale européenne
de la culture en 2004, la métropole a été élue Capitale
mondiale du design pour 2020 en l’emportant sur Sydney. »
1. Groupement européen de coopération territoriale.
BELGIQUE
Courtrai vers
Bruxelles
Amsterdam
Cologne
LILLE
Tournai
Villeneuve
d’Ascq
Douai
Valenciennes
0 20 km
3. Un centre économique et culturel
EuraLille quartier d'affaires
siège d'Auchan
pôle culturel et universitaire
de Lille
 Question problématisée p. 87
Sujet 1 – Proposition de plan
I. Paris, une ville ouverte sur le monde dans l’AMM
II. La concentration des fonctions métropolitaines
(commandement et décisions)
III. Paris, une ville primatiale sur le territoire français
Sujet 2 – Proposition d’introduction et de plan détaillé
En 2019, la ligne de train reliant Épinal à St-Dié dans les
Vosges a été abandonnée par la SNCF car elle n’était pas
assez rentable. Cet abandon renforce la marginalisation
d’un certain nombre de villes petites et moyennes en
France, qui cumule de nombreux handicaps quand elles
ne bénéficient pas du dynamisme d’une métropole proche.
Une petite ville compte entre 5 000 et 20 000 habitants,
une ville moyenne jusqu’à 100 000. Leur situation est
très variée car elles dépendent de nombreux facteurs de
handicaps, mais aussi de certains atouts.
I. Les villes cumulant les handicaps et les fragilités
A. La connexion insuffisante aux réseaux natio-
naux et internationaux
B. La difficile transition de l’économie locale
C. Les formes de crises urbaines
II. Les évolutions favorables de certaines villes
petites et moyennes
A. L’environnement régional attractif de cer-
taines villes petites et moyennes (littoral, mon-
tagne, connexion internationale, tourisme)
B. L’effet Sun Belt
C. L’économie résidentielle
III. Les politiques en faveur des villes petites et
moyennes grâce au dynamisme des métropoles
A. L’effet d’entrainement de certaines métro-
poles (liens et contrats entre métropoles et des
villes de son environnement régional)
B. Les politiques de revitalisation urbaine
C. La politique de décentralisation de l’État qui
permet de développement économique des
régions autour des métropoles
Sujet 3 – Proposition de plan
I. Les atouts des métropoles françaises
II. Les faiblesses des métropoles françaises
III. Des situations très variées

pp. 88-89 Révisions

Exercice 1 p. 88 Exercice 2 p. 88

1
Métropolisation
v 3
i g Caractéristiques Conséquences
5 s l u m e socio-spatiales
l n
6 d e v i t a l i s a t i o n • Fonctions • Inégalités et contrastes
r de commandement de richesse
2 7 p o l a r i s a t i o n • Quartiers d’affaires • Fragmentation
m f • Concentration des hommes • Ségrégation
8 m e t r o p o l i s a t i o n • Attractivité • Hypercentre
g c • Centralités secondaires • Étalement périurbain
9 v a c a n c e 10 f a v e l a
l t
o 11 r e c o m p o s i t i o n
p 4 o
o 12 h y p e r c e n t r e
l b
13 m e t r o p o l e d

Exercice 3 p. 88

45 CHAPITRE 2 La métropolisation et ses effets en France

 053779_CH02_exercices_c05_corrigeA4.pdf 1 05/03/2019 17:57

Exercice 4 p. 89

TITRE : Principales métropoles mondiales et mégalopoles en 2018

mégalopole européenne

mégalopole japonaise
mégalopole Nord-Est américaine Moscou
Londres Francfort
San Francisco Paris Séoul
Chicago Milan
Boston Pékin
Madrid Istanbul
Los Angeles New York Tokyo
Washington Osaka
Shanghaï

Mexico
Hong Kong
Mumbai
OCÉAN OCÉAN

PACIFIQUE ATLANTIQUE
Singapour

Jakarta
OCÉAN

Rio de Janeiro OCÉAN PACIFIQUE

São Paulo
INDIEN
Buenos Aires
Sydney

2 500 km
échelle à l'Équateur

Exercice 5 p. 89

centre TITRE : Schéma des recompositions

historique ville centre
des espaces métropolitains
commune de la première
couronne périurbaine (banlieue)
périurbanisation et extension
de l‛aire métropolitaine
fonctions économiques CBD Gentrification
et financières
fonctions
industrielles logistique Pr
+ ix de
zones grand parc s loy
commerciales nt ers
de loisirs
l e me
a in -
pôle de service, de recherche Ét rba
et universitaire u
ville lisière (edge-city)
axes de aéroport
communication international

Exercice 6 p. 89 drale et un centre historique apprécié (La Petite France),

ce qui en fait une métropole touristique. Strasbourg est
Strasbourg est une Eurométropole, située près de la une ville qui polarise le territoire alsacien avec des dyna-
frontière allemande en Alsace. C’est une ville qui a une miques intermétropolitaines à l’échelle régionale alsa-
forte capacité de rayonnement en France et en Europe cienne. C’est une ville en interaction avec d’autres pôles
car elle accueille le parlement européen ; les décisions économiques et politiques c’est-à-dire avec les autres
qui y sont prises ont un impact dans toute l’Europe. C’est métropoles nationales notamment Nancy et Paris grâce
une ville avec de grands monuments comme la cathé- notamment aux infrastructures de transport.

46 CHAPITRE 2 La métropolisation et ses effets en France