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THÈME 2 DIVERSIFICATION DES ESPACES

ET DES ACTEURS DE LA PRODUCTION


Ce thème 2 doit être traité en 12 à 14 h. La structure en deux chapitres invite à penser,
comme pour le premier thème, la question des espaces et des acteurs de la production
à travers deux focales de départ prises à différentes échelles. Dans le chapitre 3,
on envisagera donc les systèmes productifs à l’échelle mondiale, dans leur rapport
étroit à la mondialisation et à la division internationale du travail (DIT), ce qui n’exclut
pas des études de cas localisées (comme Singapour ou la Silicon Valley) destinées
à éclairer, à l’échelle locale, les problématiques générales posées. Le chapitre 4,
centré sur la France, permettra d’envisager l’insertion du territoire national dans les
flux et réseaux productifs mondiaux. Il sera question de la place de la France dans
les espaces productifs, mais aussi des recompositions du territoire français induites
par le fonctionnement des systèmes productifs mondiaux. Les deux chapitres doivent
permettre de répondre à trois grandes problématiques communes :
– Comment les espaces productifs sont-ils organisés ?
– Quels sont les acteurs et les facteurs de leurs recompositions ?
– Comment s’insèrent-ils dans des réseaux à toutes les échelles ?

pp. 92-93 Photographie d’ouverture


Cette photographie d’ouverture est une vue en plongée oblique d’un entrepôt
d’Amazon, première entreprise mondiale du commerce électronique, à Peterborough,
au nord de Londres (Royaume-Uni). Elle met l’accent sur le rôle de la logistique dans
l’organisation des espaces productifs contemporains et dans leur recomposition.
La photographie montre un entrepôt où les marchandises sont stockées produit
par produit, et où la main-d’œuvre est relativement peu nombreuse, le travail de
placement et de transfert des marchandises étant largement automatisé.
La photographie permet d’aborder les trois questions clés du thème :
– les espaces productifs reposent aujourd’hui sur des nœuds situés à proximité
des principaux marchés (ici, l’Europe du Nord et de l’Ouest) et des principales
métropoles (ici Londres) ;
– les acteurs de ces espaces productifs sont mondialisés : Amazon est l’un
des GAFAM (expression qui désigne les géants actuels de l’informatique : Google,
Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) et est devenu incontournable dans
le commerce de marchandises ;
– les réseaux et les chaînes logistiques sont centraux dans l’organisation des espaces
productifs.

47 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


3 Diversité et mutations des espaces productifs

Le point sur le programme et l’organisation du chapitre


Ce chapitre, à l’échelle mondiale, peut occuper environ les deux tiers du volume horaire du thème, soit 8 à 9h au
total. C’est un chapitre qui s’inscrit dans le fil conducteur du programme de l’année, la notion de « transition »,
en mettant en avant les recompositions contemporaines des systèmes et des espaces productifs (dépassement
des découpages classiques en « secteurs », nouvelle division internationale du travail (NDIT), prise en compte de
l’émergence de nouvelles puissances, tertiarisation forte de la production dans tous les domaines…).
Le chapitre permet d’aborder les notions centrales d’espace productif (ensemble d’activités de production,
situées dans l’espace, qui fonctionnent en système) et de système productif (ensemble des activités, des acteurs
et des facteurs qui permettent la production, les échanges et la consommation de biens et de services). Ces
notions doivent permettre de détacher l’analyse de la tripartition de l’économie en secteurs primaire, secon-
daire et tertiaire, qui ne permet plus de rendre compte des dynamiques dans un contexte de tertiarisation
de la production, c’est-à-dire d’augmentation de la part des services à tous les stades de la conception, de la
fabrication de la diffusion d’un produit. Le chapitre met en outre l’accent sur les acteurs (personnes, groupes
de personnes ou entités qui agissent dans l’espace pour l’aménager, l’organiser, le développer) concourant à la
production, ainsi que sur les réseaux, compris comme ensemble de routes (matérielles ou immatérielles) et de
nœuds par lesquels transitent les informations, les biens et les personnes. Ces deux notions sont centrales pour
comprendre l’articulation des espaces productifs et leurs évolutions sous l’effet de l’accroissement des flux et
de la diversification des stratégies de grandes entreprises comme des acteurs publics à toutes les échelles.

pp. 94-95 Photographies d’ouverture pp. 96-99 Étude de cas

L’ouverture du chapitre propose deux photographies qui Europe : l’industrie aéronautique


permettent d’illustrer des dimensions complémentaires et aérospatiale
du programme.
Le secteur de l’aéronautique et de l’aérospatiale en
Europe est emblématique des recompositions des
L’usine MacCain à Florence-Bristol (Canada)
espaces productifs à différentes échelles. Cette étude de
Cette photographie, montrant un site de production cas permet de montrer l’imbrication entre la production
agro-alimentaire (firme transnationale McCain), permet industrielle de pointe concentrée dans les pays euro-
de mettre en évidence la complexité des composantes péens et la conception appuyée sur des structures de
de la production, qui allie un site industriel (bien relié formation et de recherche de haut niveau. Elle permet
par une autoroute) et un espace de production agricole également d’expliquer les réseaux d’acteurs sur lesquels
(des champs peuvent être observés à l’arrière-plan). La repose ce secteur, auquel différents pays et différents
présence d’un cours d’eau peut également permettre partenaires publics et privés contribuent. Enfin, elle
d’évoquer les facteurs nécessaires à la production indus- montre les liens de concurrence et de complémentarité
trielle, ainsi que les éventuelles conséquences environ-
entre les entreprises à l’échelle européenne et mondiale.
nementales.
Réponses aux questions p. 97
Le CBD de Tokyo
Cette vue aérienne du quartier d’affaires de Tokyo, à Parcours 1
proximité du port, montre à la fois l’importance des 1. Les principaux espaces de l’aéronautique européenne
grandes métropoles mondiales (Tokyo est une ville glo- sont concentrés dans le Sud-Ouest de la France, autour
bale, pôle de commandement de l’économie mondiale) du siège mondial d’Airbus Group. Toutefois, le groupe est
en termes de concentration des fonctions de décision, et implanté dans toute l’Europe.
l’importance des réseaux de communication. Ces der- Autour de Toulouse, s’organisent les principaux espaces
niers sont autant matériels (on aperçoit le site portuaire productifs de l’aéronautique européenne, avec le siège
en arrière-plan) qu’immatériels et touristiques (la Tour du groupe, mais aussi d’importants sites de production
de Tokyo, plus haute que la Tour Eiffel, est un relais des et un grand nombre de sous-traitants. Ce système pro-
télécommunications, ainsi qu’un site touristique). ductif est intimement lié à la présence de l’aéroport de

48 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


Blagnac, qui permet notamment de tester les avions pro- la région (doc. 3). En cela, elle correspond à la définition
duits (doc. 4). d’un cluster comme réseau d’entreprises du même sec-
Dans le Sud-Ouest de la France (Occitanie et Nou- teur, sur un territoire donné, tourné vers l’innovation.
velle-Aquitaine), Airbus Group représente au total près
3. Le secteur de l’aéronautique et du spatial regroupe
de 2 000 entreprises et près de 150 000 salariés (doc. 3).
des acteurs publics et des acteurs privés de différents
Enfin, à l’échelle européenne, les sites de production et
pays. L’Agence spatiale européenne, à laquelle parti-
d’assemblage sont répartis dans les quatre pays parte- cipent 22 États, est un acteur public (doc. 2), tandis que
naires d’Airbus Group : France, Espagne, Royaume-Uni et le pôle de compétitivité de l’Aerospace Valley regroupe
Allemagne (doc. 1). aussi bien des acteurs publics (les régions, laboratoires
2. L’Aerospace Valley regroupe des sites de comman- de recherche et universités) que privés (des entreprises
dement (le siège social d’Airbus Group), des sites d’en- et des structures de recherche privées) (doc. 5).
seignement supérieur et de recherche (comme le CNES, 4. On peut parler de projet industriel européen dans la
l’Institut supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace, un mesure où le secteur associe 22 États au sein de l’Agence
lycée professionnel…), des sites de production et des spatiale européenne (doc. 2), dont 4 sont directement
sous-traitants (doc. 4), tous tournés vers l’innovation et parties prenantes d’Airbus Group (doc. 1). Les sites de
la production dans le secteur aéronautique. Elle pilote recherche, de formation et de production sont répartis
un réseau d’entreprises et de sous-traitants dans toute sur l’ensemble du territoire européen.

Parcours 2

Localisation Échelle Acteur


Site de lancement de Kourou Mondiale Agence spatiale européenne
(Guyane)
Sites de production dans 4 pays Européenne Airbus Group, États
européens
Sud-Ouest de la France Régionale Airbus Group, entreprises privées du secteur ou sous-traitantes,
régions
Aerospace Valley Locale Entreprises privées, Airbus Group, établissements de recherche
et de formation, collectivités territoriales

Bilan du parcours 1 ou 2 à côté de Toulouse, que se concentrent la plupart des


Le secteur de l’aéronautique et de l’aérospatiale en implantations.
Europe mobilise des acteurs très divers et s’organise spa-
tialement à différentes échelles. Réponses aux questions p. 98
Il s’agit tout d’abord d’un secteur structuré à l’échelle
Parcours 1
européenne par l’action des acteurs publics : 22 États par-
1. Airbus a une stratégie d’implantation dans des pays
ticipent à la structuration du secteur à travers l’Agence
émergents comme l’Inde et la Chine car cela lui per-
spatiale européenne, qui dispose de 8 sites de recherche
en Europe, ainsi que de l’une des principales bases mon- met de gagner des marchés. En effet, en échange de
diales de lancement de satellites, à Kourou en Guyane. transferts de technologie à des entreprises chinoises ou
Parmi ces 22 États, 4 (la France, l’Espagne, le Royaume- indiennes et de la création d’emplois sur place, ces pays
Uni et l’Allemagne) sont partenaires d’Airbus Group et en pleine expansion économique s’engagent à comman-
regroupent l’essentiel de ses sites de production et de der des Airbus pour leurs compagnies aériennes.
conception. 2. Ces nouvelles implantations ont des conséquences
Ce secteur s’appuie en outre sur un réseau d’entreprises sur les espaces productifs des pays concernés par les
privées et d’établissements publics (collectivités territo- investissements d’Airbus. En effet, avec l’implantation
riales, établissements de recherche et de formation) à de ce grand groupe, c’est tout un tissu de sous-traitants
différentes échelles. Il structure l’économie des régions qui se met en place. Par ailleurs, cette stratégie a des
Occitanie et Nouvelle-Aquitaine en France, où il repré- conséquences économiques pour Airbus Group, qui peut
sente près de 150 000 emplois. produire certaines pièces à moindre coût (comme les
À une échelle plus fine, les espaces productifs de portes d’avion en Inde) et assurer des débouchés pour
l’aéronautique et de l’aérospatiale sont structurés en ses avions. Les pays d’accueil des investissements béné-
cluster, au sein de l’Aerospace Valley qui bénéficie du ficient également de retombées positives en matière
label de « pôle de compétitivité » et qui associe acteurs d’emploi. Toutefois, leurs entreprises deviennent éga-
publics et acteurs privés autour du développement d’un lement des concurrents directs pour les sous-traitants
secteur de haute technologie. C’est autour de Blagnac, européens d’Airbus.

49 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


3. La stratégie économique du nouveau groupe Ariane- – Concurrence entre les sous-traitants des pays émer-
Group consiste en une concentration de deux grands gents et les sous-traitants européens (doc. 1)
groupes européens autour d’un projet commun concurrent
Bilan du parcours 1 ou 2
d’un projet américain dans le domaine spatial. Il s’agit donc
de créer un groupe susceptible de devenir un leader mon- Le secteur européen de l’aéronautique et de l’aérospa-
dial dans un secteur hautement stratégique et de pointe. tiale est en concurrence directe avec d’autres géants du
secteur à l’échelle mondiale, mais il déploie également
4. La concurrence dans le domaine aéronautique et des stratégies qui lui permettent de garantir des débou-
spatial se fait essentiellement à l’échelle mondiale et chés à ses produits.
implique un très petit nombre d’acteurs. Dans l’aérospa- Dans le domaine aérospatial comme dans le domaine
tiale, le document 3 évoque l’européen ArianeGroup et aéronautique, les grands groupes européens font face
l’américain SpaceX. Dans le domaine de l’aéronautique, à une concurrence de groupes américains notamment,
le document 2 évoque uniquement l’européen Airbus et comme Boeing pour les avions et SpaceX pour les fusées.
l’américain Boeing. Quoiqu’il existe d’autres acteurs, il Cette concurrence peut également provenir d’autres
s’agit ici des principaux acteurs mondiaux. acteurs à l’échelle mondiale, notamment d’autres fabri-
Parcours 2 cants d’avion (Embraer…). De même, dans le cadre de
la division internationale du travail, les fabricants euro-
I. La constitution d’un espace productif à l’échelle mon-
péens de pièces détachées font face à une concurrence
diale
croissante de fabricants des pays émergents, comme la
– Délocalisation d’une partie des productions d’Airbus
Chine et l’Inde, qui passent des contrats avec Airbus.
en Chine et en Inde avec des transferts de technologies
Les accords entre Airbus et de nouveaux sous-traitants font
(doc. 1)
néanmoins partie d’une stratégie d’expansion mondiale
– Coopération avec des entreprises indiennes (co-entre-
visant à s’assurer un certain nombre de marchés. Ainsi, les
prise avec Mahindra, sous-traitance avec HAL… ; doc. 1)
transferts de technologie et l’ouverture de co-entreprises,
II. La concurrence importante avec d’autres acteurs comme avec Mahindra en Inde, lui permettent d’assurer
– Concurrence dans le domaine aérospatial entre Aria- un carnet de commandes de plusieurs années, donc une
neGroup et Space X (doc. 3) part de marché importante à l’échelle mondiale. En effet,
– Concurrence dans le domaine aéronautique entre Air- les pays émergents sont, du fait de leur croissance écono-
bus et Boeing mique forte, des clients très importants.

Faire le bilan de l’étude de cas p. 99


Compléter le croquis

TITRE : L‛industrie aéronautique et aérospatiale européenne

Seattle Montréal Baïkonour


(Boeing) (Bombardier)
Jiuquan OCÉAN
AMÉRIQUE PACIFIQUE
DU NORD
CHINE
Cap Canaveral ASIE-
OCÉAN PACIFIQUE
MOYEN- INDE
ATLANTIQUE ORIENT
Satish Dhawan
Kourou
OCÉAN
PACIFIQUE Alcantara Broughton
OCÉAN Hambourg
AMÉRIQUE INDIEN Paris Munich
DU SUD
São Paulo
(Embraer) Toulouse Marignane

3 000 km Madrid

échelle à l'Équateur Séville

1. Un espace productif à l‛échelle européenne 2. Une insertion mondiale


siège d‛Airbus Group siège d‛Arianegroup sièges des principaux concurrents d‛Airbus

principaux sites pays bénéficiant de transferts de technologie


de construction de l‛Airbus le cluster exportations d‛Airbus Group
Aérospace Valley
quatre pays producteurs
sites de lancement des fusées

50 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


Présenter le bilan à l’oral ou à l’écrit

Plan Notions Éléments clés tirés des documents


I. Un secteur qui organise Aéronautique ; aérospatiale ; – Aerospace Valley
le territoire à différentes échelles réseau ; haute technologie ; cluster – Sud-Ouest de la France
– Implantations européennes
II. Un secteur piloté Recherche et développement ; – Airbus Group et ArianeGroup
par des acteurs publics et privés sous-traitants – États
– Collectivités territoriales
– Agence spatiale européenne
– Entreprises et sous-traitants
III. Une stratégie Compétitivité ; concurrence ; – Transferts de technologies vers l’Inde
à l’échelle mondiale mondialisation ; partenariats et la Chine
– Concurrence avec Boeing et SpaceX

Le secteur européen de l’aéronautique et de l’aérospa- l’importance des réseaux de communication (terrestres,


tiale est un secteur de pointe, très compétitif à l’échelle maritimes et aériens) et sur le rayonnement de Singa-
mondiale. Il est dominé par Airbus Group, une entreprise pour à différentes échelles.
d’aéronautique, mais aussi d’aérospatiale et de défense.
Airbus Group est à la tête d’un secteur de haute techno- Réponses aux questions p. 101
logie qui organise le territoire à différentes échelles. En
Parcours 1
effet, à l’échelle locale, son siège mondial situé à Blagnac,
près de Toulouse, est au centre d’un cluster réunissant 1. Singapour est une ville à l’économie de services  : sa
de nombreuses entreprises et organismes de recherche. croissance est essentiellement fondée sur l’implantation
Ce cluster de l’Aerospace Valley est lui-même au centre de sièges sociaux de grandes entreprises (doc. 1 et 2).
d’un système productif qui s’étend à tout le Sud-Ouest de Cela engendre des activités liées aux services aux entre-
la France et qui fonctionne en réseau avec d’autres sites prises, au commerce et aux communications (doc. 1 et
du groupe localisés dans les quatre pays partenaires 2). En outre, le secteur de la logistique et du transport de
(France, Espagne, Royaume-Uni et Allemagne). marchandises est très présent (doc. 1 et 3).
Le secteur est piloté par des acteurs aussi bien publics
2. L’industrie est également présente à Singapour, en
que privés. En effet, Airbus Group, comme ArianeGroup,
particulier l’industrie manufacturière et la construction
sont des entreprises qui impliquent directement l’État et
qui représentent un peu moins du quart de la valeur
qui s’inscrivent dans le cadre d’un projet européen piloté
ajoutée. Par ailleurs, Singapour possède une importante
notamment par l’Agence spatiale européenne. Par ail-
zone industrialo-portuaire qui accueille de nombreux
leurs, le pôle de compétitivité de l’Aerospace Valley ras-
sites pétrochimiques, ainsi que des sites de construction
semble des collectivités territoriales, des établissements
navale.
de formation et de recherche publics et privés, ainsi que
des entreprises. 3. Singapour peut être considérée comme un complexe
Dans le cadre d’une concurrence accrue avec Boeing industrialo-portuaire dans la mesure où une part impor-
dans le domaine aéronautique et SpaceX dans le tante de l’espace est dévolue aux activités productives
domaine aérospatial, Airbus Group doit adopter une liées au port. La pétrochimie est ainsi stratégiquement
stratégie à l’échelle mondiale. Celle-ci consiste à déve- implantée à proximité des terminaux pétroliers par les-
lopper des partenariats industriels dans des pays émer- quels les hydrocarbures sont importés.
gents en échange de commandes d’avions par ces pays.
4. Singapour a adopté le modèle d’une économie tertia-
risée, qui repose sur des services de haut niveau et de
pp. 100-101 Étude de cas
l’innovation.
Singapour : l’espace productif Cela est notamment lié à un territoire peu étendu et
dépourvu de ressources naturelles comme les hydro-
d’une métropole
carbures ou les minerais, mais également à sa situation
Singapour est un bon exemple de métropole mondialisée stratégique sur la plus grande route maritime mondiale.
qui devient une plaque tournante des espaces productifs,
à la fois par ses fonctions de nœud dans les réseaux mon- 5. L’espace productif de Singapour est attractif parce
diaux et par ses fonctions de centre de commandement qu’il propose des services de haut niveau et des pôles
économique. L’étude de cas met en évidence, en parti- de recherche et d’innovation axés sur les services aux
culier, les secteurs relevant de services : sièges sociaux, grandes entreprises. Dans le même temps, la cité-État
bourse, tourisme, innovation. Elle met aussi l’accent sur développe son attractivité touristique en aménageant le

51 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


territoire dans une optique de durabilité (doc. 4) et en Les entreprises qui s’installent à Singapour sont essen-
mettant l’innovation au service des aménités pour les tiellement des entreprises du secteur financier et de la
habitants et les visiteurs. haute technologie.

Parcours 2

Activités
Attractivité de Singapour CBD
financières

Commerce et logistique Économie tertiarisée

Insertion Un espace
dans productif
le commerce mondial dynamique

Innovation

Industries
Recours
Port avec ZIP manufacturières
à la main-d’œuvre étrangère
et construction

Bilan du parcours 1 ou 2 Réponses aux questions p. 102


Singapour est une cité-État dont le rôle dans l’économie
Parcours 1
mondiale n’a cessé de croître. Elle est devenue l’une des
places financières principales, mais aussi un port très 1. La situation littorale de Singapour est essentielle à son
important. développement car c’est ce qui lui permet d’être un port
majeur en Asie et dans le monde, avec une double fonc-
Le territoire de Singapour est assez exigu et densément
tion de redistribution des marchandises et de transfor-
peuplé. En outre, il ne dispose pas de ressources propres
mation (raffinage) des hydrocarbures.
abondantes. Aussi, son économie s’est tournée vers le
secteur des services de haut niveau, en particulier des 2. Le port de Singapour est à proximité immédiate du
services aux entreprises et de la finance, ce qui lui per- centre-ville. Il s’agit d’abord d’un port de commerce dont
met d’attirer les sièges sociaux de grandes banques et de les infrastructures (très grandes darses et nombreux
grandes compagnies. portiques de déchargement visibles sur le doc. 1) lui
Par ailleurs, Singapour possède une localisation straté- permettent d’être très compétitif. Il s’agit d’un hub, c’est-
gique sur la principale route maritime mondiale qui relie à-dire d’un port de redistribution des grands flux mon-
l’Asie à l’Europe. Elle a donc développé son port et se diaux vers d’autres ports de la région.
positionne comme un pôle majeur du commerce inter-
national. Sa vaste zone industrialo-portuaire lui permet 3. Au niveau régional, Singapour se classe au premier
à la fois de développer des activités industrielles comme rang de l’innovation. Au niveau mondial, elle est au 7e
la pétrochimie et d’être un hub portuaire. rang, parmi les principales puissances économiques
mondiales, c’est-à-dire qu’elle fait partie des principaux
pôles d’innovation.

52 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


Parcours 2
Échanges commerciaux Rôle dans l’innovation
Échelle régionale • Nombreuses réexportations à l’échelle • 1 rang régional en matière d’innovation
er

(Asie du Sud-Est régionale • Rayonnement dans l’éducation


et de l’Est) • Échanges majoritairement intra-asiatiques et la recherche
Échelle mondiale Grand port sur la principale route maritime • 7e rang mondial en matière d’innovation
mondiale (2e terminal à conteneurs mondial) • Quartier d’affaires international

Bilan du parcours 1 ou 2 recherche et développement dans son quartier d’affaires.


Singapour peut être considérée comme un pivot de la Elle est aussi une place financière de premier plan.
mondialisation parce qu’elle est une métropole impor- Par ailleurs, son port articule les flux à l’échelle mon-
tante dans le système économique mondial et parce diale et à l’échelle régionale. Il se situe sur la plus grande
qu’elle est à l’articulation de flux mondiaux et régionaux. route maritime mondiale et capte les flux de marchan-
À l’échelle mondiale, Singapour fait partie des premières dises pour les redistribuer à l’échelle régionale en Asie
puissances en matière d’innovation, avec une forte du Sud-Est et de l’Est.
concentration d’entreprises, mais aussi d’établissements de

Faire le bilan de l’étude de cas p. 103


Compléter le croquis
TITRE : Singapour, pôle majeur de la production mondiale

0 5 km

1. Des activités productives multiples 2. Des espaces productifs bien intégrés


centre d‛affaires pétrochimie aux flux mondiaux

espaces verts un grand port mondial autoroute


ville touristique
corridor de la hautetechnologie aéroport international route maritime
zone industrielle mondiale

Bilan quelles la pétrochimie, participent de la création de richesse.


Singapour est un espace qui concentre des activités pro- Ces activités sont bien intégrées aux flux régionaux et
ductives multiples. Son centre d’affaires accueille les sièges mondiaux, par le biais de transports terrestres (auto-
sociaux de banques et de grandes entreprises internatio- routes reliant l’île à la Malaisie), mais surtout aériens
nales, spécialisées dans le secteur de la haute technologie, et maritimes. Ainsi, Singapour est l’un des plus grands
qui organise le territoire. L’attractivité de Singapour concerne ports mondiaux et se situe sur la principale route mari-
également les touristes, qui sont attirés aussi bien par la ville time entre l’Asie et l’Europe. À cela, il faut ajouter les flux
elle-même que par des aménités comme les espaces verts. immatériels, notamment financiers, qui caractérisent
Par ailleurs, des activités industrialo-portuaires, parmi les- l’activité tertiaire de Singapour.

53 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


Compléter le schéma bilan

UNE INSERTION
DES SECTEURS DES FACTEURS
DANS LES RÉSEAUX
D'ACTIVITÉ DIVERSIFIÉS D'ATTRACTIVITÉ
À DIFFÉRENTES ÉCHELLES

Industrie Pour les entreprises étrangères À l’échelle régionale

• Pétrochimie • Services de haut niveau • 2e port à conteneurs

• Industrie manufacturière • Appel à la main-d’œuvre étrangère • Principale route maritime

• Chantiers navals • Quartier d’affaires • Aéroport international

Services

• Services aux entreprises

• Activités financières Pour les touristes À l’échelle mondiale

• Commerce • Développement d’aménités • Transports terrestres

• Accessibilité • Hub de redistribution des marchandises


Innovation
• Commerce
• R&D

• Universités

• Recherche publique

pp. 104-107 Étude de cas 2006 et 2016), avec un pic en 2008. Parallèlement, les
entreprises chinoises de construction connaissent égale-
Les investissements chinois en Afrique ment un fort accroissement de leur chiffre d’affaires.
L’étude de cas sur les investissements chinois en Afrique
3. Le rôle des entreprises chinoises en Afrique consiste
permet d’aborder l’une des recompositions contempo-
à exploiter des matières premières (hydrocarbures et
raines majeures des espaces productifs, à savoir la place
agriculture) dont une grande partie est à destination
croissante des pays émergents dans les marchés et les
de la Chine. Ces entreprises, dans le secteur financier,
flux mondiaux. Les investissements chinois montrent
consentent également de nombreux prêts, si bien que
ainsi comment la Chine devient un acteur majeur du
l’Afrique s’endette auprès de la Chine de manière crois-
développement en Afrique et recomposent les espaces
sante.
productifs de ce continent dans un système de flux mon-
dialisé. 4. L’État chinois soutient les entreprises qui s’implantent
en Afrique et négocie des accords de coopération avec
Réponses aux questions p. 105 les États africains afin de faciliter ses investissements.

Parcours 1 5. La Chine s’intéresse à l’Afrique afin de garantir ses


1. Les IDE chinois sont les plus importants, en valeur, en approvisionnements et s’assurer un nouveau marché.
Afrique du Sud, en République démocratique du Congo,
en Zambie, au Nigeria et en Algérie. En pourcentage des 6. Les documents 4 et 5 montrent que le land grabbing
IDE totaux, les IDE chinois sont les plus importants au aboutit à priver les Africains d’une partie de leurs res-
Zimbabwe, en RDC, en Angola et en Namibie, pays où la sources énergétiques, minières et alimentaires, expor-
Chine est le principal investisseur étranger. tées vers la Chine, et que les investissements réellement
consentis par les entreprises chinoises sont beaucoup
2. Les investissements chinois en Afrique ont nettement plus limités que l’endettement de l’Afrique vis-à-vis de
augmenté depuis 2006 (ils sont multipliés par 5 entre la Chine.

54 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


Parcours 2
Secteur agricole

ex. : land grabbing

Secteur industriel

ex. : construction
Facteurs économiques

Investissements directs
à l'étranger (IDE) Présence
de la Chine
en Afrique

Facteurs politiques
Secteur tertiaire
Négociations diplomatiques (ex : services bancaires)

Bilan du parcours 1 ou 2 pour une valeur nettement inférieure aux importations


La présence de la Chine en Afrique est croissante et elle de produits manufacturés chinois. C’est le « déficit com-
participe à une recomposition des espaces productifs du mercial » évoqué dans le document 2.
continent.
2. Les nouvelles voies de chemin de fer construites en Afrique
La Chine s’implante massivement, depuis 2006, en Afrique, visent à relier l’intérieur des terres, où sont extraites ou pro-
multipliant par 5 ses investissements en 10 ans. Les pays duites les matières premières pour les amener directement
vers lesquels ils sont le plus tournés correspondent à des vers des ports d’exportation à destination de la Chine.
pays riches en matières premières pétrolières ou minières
(Angola, Namibie, Algérie…) ou en terres agricoles (RDC, 3. Le soft power désigne l’expression de la puissance
Sénégal, Sierra Léone, Zambie…). En outre, la Chine est d’un État qui se développe sans moyens de coercition,
présente dans le secteur des services, notamment finan- mais grâce à des influences culturelles, économiques...
ciers. Cette présence est le fait de l’implantation d’en- qui touchent les modes de vie. Le document 3 montre
treprises, qui se fait sous l’égide de l’État chinois, dans le une pharmacie chinoise installée à Abidjan. Une partie
cadre de négociations diplomatiques. des inscriptions est en caractères chinois et s’adresse
Toutefois, ces investissements ne sont pas nécessaire- vraisemblablement à une clientèle sinophone, mais le
ment positifs pour le développement en Afrique. En effet, nom de la pharmacie est inscrit en français. Ce commerce
l’exploitation des matières premières par les industriels participe probablement à la diffusion de la médecine
chinois prive les industries locales de revenus. Dans le traditionnelle chinoise en Afrique et à la commercialisa-
cas de l’agriculture, on parle de land grabbing, destiné tion de médicaments et de produits chinois.
à fournir des denrées à la population chinoise et suscep-
Parcours 2
tible d’aggraver la situation alimentaire des pays concer-
nés. Enfin, dans le secteur financier, les prêts consentis La couverture de l’ouvrage, intitulé La Chine en Afrique,
par la Chine aggravent l’endettement des pays africains. annonce une étude centrée sur l’influence chinoise dans
le continent africain. Il met l’accent sur l’importance
politique de cette influence en nommant le pays – la
Réponses aux questions p. 106
Chine – comme sujet premier. Le sous-titre, « Menace ou
Parcours 1 opportunité pour le développement ? » questionne direc-
1. Le « néocolonialisme » désigne une politique de domi- tement les effets de cette influence et sous-entend que
nation et de maintien de l’influence d’une ancienne la présence chinoise n’est pas nécessairement bénéfique
puissance coloniale afin de préserver ses intérêts diplo- pour l’économie des pays africains. Enfin, la photogra-
matiques et économiques, ainsi que le développement phie de couverture montre des enfants africains alignés,
de ses entreprises. Dans le cas de la Chine en Afrique, en uniforme scolaire, agitant des drapeaux chinois, sans
il ne s’agit pas d’une ancienne puissance coloniale, doute pour accueillir la visite d’un émissaire chinois.
mais il y a bien une tentative de domination écono- Cela témoigne de l’importance prise par la Chine bien
mique et d’influence géopolitique forte. Les documents au-delà du simple domaine économique et de l’ancrage
dénoncent le caractère déséquilibré des relations com- de son soft power dans les pays africains où elle est
merciales, l’Afrique exportant des matières premières, devenue le principal investisseur.

55 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


Bilan du parcours 1 ou 2 tandis qu’elle importe des biens manufacturés en Asie.
Les échanges entre la Chine et l’Afrique sont avant tout En termes de valeur, ces échanges sont très déséquili-
fondés sur des relations commerciales, mais ils s’étendent brés. Ils participent peu au développement des entre-
aussi au domaine culturel et politique. Leurs conséquences prises africaines et de leurs systèmes productifs.
en matière de développement sont ambivalentes. Cette influence économique se double d’une influence
Sur le plan économique, les échanges entre la Chine culturelle, qui se traduit par la présence de commerces
et l’Afrique peuvent être qualifiés de déséquilibrés. En chinois dans les villes africaines. Ils participent de la
effet, l’Afrique exporte essentiellement des matières pre- diffusion de produits chinois, mais aussi d’une certaine
mières, directement transportées1 vers
053779_CH03_afrique_chine_c03_corrigeA4.pdf la Chine
19/03/2019 et exploi-
23:33 influence culturelle comme à travers la médecine tradi-
tées majoritairement par des entreprises chinoises, tionnelle chinoise.

Faire le bilan de l’étude de cas p. 107


Compléter le croquis

TITRE : Une présence chinoise structurante en afrique

Tanger
TUNISIE
Port-Saïd
MAROC

ALGÉRIE
LIBYE Le Caire
ÉGYPTE

MAURITANIE
MALI
Dakar NIGER
ÉRYTHRÉE
SÉNÉGAL TCHAD SOUDAN
GAMBIE
BURKINA FASO DJIBOUTI
GAMBIE GUINÉE
BISSAU BÉNIN NIGERIA
SIERRA LEONE CÔTE GHANA Addis-Abeba
D'IVOIRE Lagos SOUDAN
TOGO CENTRAFRIQUE DU SUD ÉTHIOPIE
LIBERIA CAMEROUN
Douala IE L
MA
OUGANDA SO
KENYA
O

GUINÉE GABON Nairobi


NG

R.D.C. RW.
CO

ÉQUATORIALE
Kinshasa B. Mombasa
TANZANIE
OCÉAN
Luanda
OCÉAN INDIEN
ANGOLA
ATLANTIQUE
ZAMBIE MALAWI
R

MOZAMBIQUE
SCA

ZIMBABWE
AGA

NAMIBIE
MAD

BOTSWANA
Johannesburg

AFRIQUE
DU SUD
RW. RWANDA Durban
B. BURUNDI 0 1 000 km

1. La Chine, premier partenaire commercial 2. Des espaces productifs au service des investisseurs chinois
Part des IDE chinois (CNUCED) en % production d‛hydrocarbures
5 10 20 30
MALI pays les plus concernés par le land grabbing

métropole accueillant des investissements massifs


port de commerce avec la Chine
flux de matières premières
flux de produits manufacturés

métropole accueillant des investisseurs massif, DIFFÉRENT ou = aux IDE ?


56 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs
Présenter le bilan à l’écrit ou à l’oral de la participation de ces investissements au développe-
Les investissements chinois en Afrique sont en forte crois- ment de l’Afrique.
sance. Ils touchent différents domaines économiques et
se doublent d’une influence culturelle. Ils participent des pp. 108-111 Étude de cas
recompositions des espaces productifs africains.
La Silicon Valley, un système productif
I. Quelle géographie des investissements chinois ?
Cette étude de cas permet de mettre l’accent sur un
Les investissements chinois en Afrique se font dans dif-
espace productif bien implanté dans le domaine de
férents secteurs économiques, recomposant ainsi les
l’innovation, de l’informatique et des hautes technologies.
espaces et les systèmes productifs. Ils visent d’abord
Il s’agit à la fois d’un cluster à l’échelle locale, d’un espace
l’exploitation de matières premières destinées à alimen-
métropolitain bien connecté aux flux mondialisés et d’un
ter l’industrie chinoise. C’est le cas des hydrocarbures,
modèle qui se diffuse à travers le monde.
par exemple au Nigeria ou en Angola, mais aussi des
minerais, comme en RDC par exemple. Par ailleurs, les
Réponses aux questions p. 109
matières premières agricoles sont également exploitées
pour nourrir la Chine, dans des pays comme le Sénégal, Parcours 1
le Sierra Leone ou la Zambie notamment. C’est ce que 1. La Silicon Valley se trouve au sud-est de San Fran-
l’on appelle le land grabbing. cisco, en Californie, sur la côte Ouest des États-Unis.
Elle accueille un grand nombre d’entreprises innovantes
II. Quels acteurs de la présence chinoise en Afrique ?
dans le domaine de la haute technologie, ainsi que des
La présence chinoise en Afrique est d’abord le fait
instituts de recherche, et elle est bien connectée aux
d’entreprises qui s’implantent et investissent dans l’ex-
réseaux de transports, ce qui en fait un cluster.
traction des matières premières et, dans une moindre
mesure, dans la production industrielle. Le secteur de la 2. La Silicon Valley s’est construite autour du domaine
construction est également très présent dans les grandes de l’informatique, en particulier de la construction de
villes, de même que le secteur bancaire. Toutefois, ces micro-processeurs. Aujourd’hui, elle se concentre sur les
implantations obéissent à des logiques politiques et à tâches de conception et d’innovation des grandes firmes
des négociations lors de sommets internationaux Chine- du numérique.
Afrique. De ce fait, l’influence chinoise dépasse le strict
domaine économique et possède une dimension cultu- 3. On peut parler de fonctionnement en réseau car les
relle, qui transparaît par exemple dans la diffusion de la structures de la Silicon Valley reposent sur des coopéra-
médecine chinoise traditionnelle. tions horizontales entre firmes, ainsi qu’entre les firmes
et leurs sous-traitants. De plus, il s’agit d’un réseau qui
III. Quels échanges entre l’Afrique et la Chine ? réunit les entreprises et les universités et centres de
Cela se traduit par des échanges commerciaux intenses recherche.
entre la Chine et l’Afrique. Ils reposent sur la construc-
4. Ce système productif intègre à la fois de très grandes
tion d’infrastructures de transport, comme les lignes
entreprises et des universités importantes. Cela lui per-
ferroviaires reliant les régions productrices de matières
met de produire des richesses équivalentes à la 12e
premières aux ports d’exportation. Ces échanges sont
puissance mondiale. En outre, il s’agit s’un système pro-
toutefois déséquilibrés, puisque les exportations de
ductif très bien connecté à toutes les échelles, grâce à
matières premières ne s’équilibrent pas avec les impor-
des infrastructures nombreuses (port, aéroports, auto-
tations de produits manufacturés, engendrant ainsi un
routes…). Enfin, l’espace de la Silicon Valley est aménagé
déficit commercial pour les pays africains.
de manière à respecter certains principes de la ville
Les investissements chinois en Afrique participent donc durable, avec de nombreuses aménités pour les salariés
d’une restructuration importante des espaces productifs et des mobilités douces.
au service d’échanges inégaux, ce qui pose la question

Parcours 2

Activités Organisation Cadre de vie et de travail


• Sièges sociaux de grandes • Connexion aux infrastructures • Insertion dans la métropole de San Francisco
entreprises de transports • Intégration du cluster et des quartiers
• Haute technologie • Coopération et fonctionnement résidentiels
• Numérique en réseau entre les entreprises • Développement des aménités et des mobilités
• Recherche et développement douces
• Salaires élevés

57 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


Bilan du parcours 1 ou 2 3. La Silicon Valley peut faire peur à plusieurs titres,
Un système productif est un ensemble d’activités et d’ac- comme le suggère la couverture du Courrier interna-
teurs qui fonctionnent en réseau en vue de la production tional. En effet, les GAFAM prennent de plus en plus
et de la commercialisation d’un bien ou d’un service. La de place dans la société, à l’instar de Facebook dont
Silicon Valley, en tant que cluster de la haute technolo- le logo est reproduit, ce qui est assimilé à une «  inva-
gie, correspond à cette définition. sion » du monde. C’est notamment la récupération mas-
sive de données par les réseaux sociaux qui est visée.
En effet, la Silicon Valley est un espace productif orga-
Par ailleurs, l’image mobilisée évoque à la fois la forte
nisé de telle sorte qu’il regroupe les sièges sociaux
consommation de ressources associée aux modes de
de grands groupes du secteur de l’informatique et du
consommation mondialisés et la diffusion de ces modes
numérique, dont les GAFAM (Google, Apple, Facebook,
de consommation.
Amazon, Microsoft), qui y concentrent également leurs
activités de conception, ainsi que des organismes Parcours 2
publics et privés de recherche et de formation (comme
les universités de San Francisco ou de Berkeley par
Type de relation Pays ou région
exemple). du monde
De plus, la Silicon Valley est organisée de telle sorte
Doc. 1 Investissements Arabie Saoudite
qu’elle attire des cadres hautement qualifiés grâce à des
salaires et un cadre de vie attractifs. Elle est organisée Doc. 2 Circulation France
en réseau, permettant des synergies entre les acteurs des modèles (région parisienne)
publics et privés et entre les départements de recherche
de différentes entreprises. Doc. 3 Diffusion des produits Monde
et modes de vie

Réponses aux questions p. 110


Bilan du parcours 1 ou 2
Parcours 1
La Silicon Valley possède un rayonnement à l’échelle
1. L’Arabie Saoudite, dont l’économie est étroitement mondiale, qui se traduit de différentes façons.
dépendante des exportations d’hydrocarbures, cherche Elle rayonne d’abord par la diffusion de ses produits et
à diversifier ses systèmes productifs et à les orienter des firmes qu’elle habite, comme les principaux réseaux
vers la haute technologie. De ce fait, elle regarde vers la
sociaux (Facebook…) ou les principaux fabricants de
Silicon Valley. Cette dernière en bénéficie car ses entre-
matériel informatique (Apple, Microsoft…), mais aussi les
prises accueillent d’importants financements saoudiens,
entreprises spécialisées dans le commerce à distance
à l’instar d’Uber qui a bénéficié de 3,5 milliards de dol-
(Amazon).
lars d’investissements.
Elle rayonne également par les échanges immatériels et
2. En France, certains clusters reprennent le modèle de la symboliques qu’elle entretient avec le reste du monde. Il
Silicon Valley, en commençant par s’en approprier l’appel- s’agit en particulier des relations tissées avec certaines
lation, à l’instar de Paris-Saclay, qui se sous-titre « Silicon puissances en termes d’investissements, comme c’est le cas
Valley à la française ». Ils s’organisent également autour pour l’Arabie Saoudite à travers son fond d’investissement
de réseaux qui associent établissements de recherche et public. Il s’agit également d’une circulation des modèles,
de formation supérieurs (comme l’École Polytechnique), la Silicon Valley étant une référence mondiale en matière
institutions publiques (comme l’Insee) et grandes entre- de clusters tournés vers l’innovation, comme pour Paris-
prises de haute technologie (comme Safran et Nokia). Saclay, qui s’intitule « Silicon Valley à la française ».

58 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


Faire le bilan de l’étude de cas p. 111
Compléter le croquis

TITRE : La
. . . .Silicon
. . . . . . . .Valley,
. . . . . . . . un
. . . système
. . . . . . . . . .productif
. . . . . . . . . . .de
. . . la
. . . haute
. . . . . . . technologie
........................................
1. Un cluster de l‛innovation
espace de la Silicon Valley

sièges des principales


entreprises de haute
technologie
centres universitaires
et de recherche Oakland

2. Un espace au coeur San Francisco


d‛une vaste aire urbaine
métropole aux fonctions Baie de
de commandement bancaires San Francisco
espace urbanisé
OCÉAN
secteur résidentiel aisé PACIFIQUE San Mateo
Redwood City
3. Un espace bien connecté
Palo Alto
réseau autoroutier
aéroport international
Cupertino
flux d'IDE
influence du modèle 0 10 km
de la Silicon Valley
San Jose

Présenter le bilan à l’oral ou à l’écrit est né autour de la conception et de la fabrication


La Silicon Valley, située en Californie, à proximité de de micro-processeurs, puis qui s’est développé en se
San Francisco, est l’un des clusters de l’innovation et des concentrant sur les tâches de conception et d’innova-
hautes technologies les plus connus. Elle accueille des tion, la production elle-même n’étant plus suffisam-
sièges sociaux d’entreprises majeures et est très bien ment rentable. C’est là que les grandes entreprises
connectée à toutes les échelles. des secteurs du numérique possèdent leurs sièges et
qu’elles travaillent en partenariat avec des institutions
I. La Silicon Valley est un territoire de la haute technologie
de recherche.
La Silicon Valley est un territoire de l’innovation qui

Tâches de
conception
dans les
Recherche et entreprises
développement

Formations
supérieures

INNOVATION
59 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs
II. La Silicon Valley repose sur des acteurs et des activités pp. 112-113 Carte
diversifiés
Si les grandes entreprises du numérique, que sont notam- Les espaces productifs
ment les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, majeurs dans le monde
Microsoft), sont les acteurs centraux de la Silicon Val-
Activités
ley, ils s’appuient sur un réseau dense d’autres acteurs.
Il s’agit en particulier des universités (UCSF, Berkeley, 1. Les espaces agricoles les moins bien insérés dans la
Fremont, San José…) et des centres de recherche publics mondialisation sont les espaces de polyculture vivrière,
et privés. En outre, les activités d’innovation et de haute destinés à une consommation majoritairement locale,
technologie s’inscrivent dans un espace urbanisé où les ainsi que les espaces d’agriculture sur brûlis. Ils se situent
activités résidentielles et de loisirs sont développées. essentiellement en Afrique et en Amérique du Sud. À l’in-
verse, les espaces les plus dynamiques sont ceux de la
céréaliculture intensive, que l’on qualifie de « grenier du
monde », ainsi que les espaces rizicoles.
métropole
Berkeley 2. Les grandes firmes agro-alimentaires ont leurs sièges
aire dans les pays du Nord, en particulier aux États-Unis
Oakland (Minneapolis, Chicago, Atlanta, New York) et en Europe
urbaine San Francisco
occidentale (Paris, Londres, Rotterdam). La plupart des
Silicon sièges se trouvent dans de grandes métropoles ou dans
Valley des ports importants.
Océan 3. On peut parler de spécialisation des espaces pro-
université Pacifique
ductifs industriels dans la mesure où les espaces de
l’industrie manufacturière, qui produisent les biens de
aéroport Stanford consommation courante, sont relativement dissociés des
espaces d’industrie de pointe, à haute valeur ajoutée.
autoroute
4. Les espaces de haute technologie se concentrent
dans les pays du Nord, en particulier autour des grandes
Vers métropoles. À l’inverse, l’industrie manufacturière se
Los Angeles concentre dans des espaces à relativement faible coût
de main-d’œuvre, comme l’Asie, l’Amérique du Sud et
III. La Silicon Valley s’inscrit dans les réseaux mondiaux l’Europe de l’Est. En outre, de nombreuses régions du
Enfin, la Silicon Valley est bien insérée dans les réseaux monde ne sont pas considérées comme des espaces pro-
mondiaux, du fait de l’importante diffusion des produits ductifs industriels majeurs.
et des services fournis par les GAFAM. Cette insertion 5. À l’échelle mondiale, les espaces productifs se
mondiale s’appuie sur des liaisons portuaires et aéro- spécialisent. Certaines régions sont essentiellement
portuaires nombreuses et importantes. Elle se traduit agricoles, tournées vers une production peu intensive, et
aussi par des flux financiers, comme les investissements relativement peu insérées dans la mondialisation du fait
directs étrangers, et par la circulation du modèle de la de leur faible place dans la production industrielle. Il s’agit
Silicon Valley dans d’autres pays comme la France. notamment de l’Afrique subsaharienne, qui exporte plutôt
des matières premières, de l’Asie centrale et du centre de
l’Amérique latine. Les principaux espaces de production
Infrastructures intensive ou à haute valeur ajoutée se concentrent quant
de transport
à eux dans les pays du Nord, notamment en Europe et en
Amérique du Nord, ainsi que sur la façade Pacifique de
l’Asie. Ils sont organisés autour des grandes métropoles
qui agissent comme des centres de commandement et
autour des principaux ports mondiaux.
Diffusion Insertion
des produits Investissements
dans les
directs
et services réseaux
étrangers
pp. 116-117 Exemple
des GAFAM mondiaux
Kansai, un espace productif
métropolitain
Le Kansai est une région métropolitaine articulée autour
Circulation des villes de Kyoto, Osaka et Kobe au Japon. Il s’agit
du modèle
de la Silicon d’une région industrielle ancienne qui s’est transfor-
Valley mée progressivement pour devenir l’un des principaux
espaces productifs tertiarisés du Japon.

60 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


Réponses aux questions p. 117 Connexions • Ports importants
aux réseaux • Aéroport international
Parcours 1 mondialisés •C entres d’affaires connectés aux flux
1. Aujourd’hui, les activités de l’espace productif du Kan- financiers et de communication
sai articulent plusieurs secteurs : l’industrie orientée vers
les équipements électriques, le textile et la chimie, mais Bilan du parcours 1 ou 2
aussi le commerce et la logistique, avec d’importants
L’espace productif métropolitain du Kansai est le plus
ports. Enfin, le Kansai concentre aussi des activités de
important du Japon. Il occupe une place élevée dans
services comme l’immobilier et les services aux entre-
le classement mondial en termes de production de
prises, y compris dans le domaine de la finance. Histori-
richesses et de population.
quement, les activités représentées étaient le textile et
Il s’agit d’abord d’un espace productif ancien qui a bâti
la porcelaine, avec une diversification progressive dans
progressivement, sur la base de ses industries historiques
la petite manufacture de précision (lunetterie, stylos
(porcelaine et textile), une diversification et une montée
plumes…) et le matériel électrique.
en gamme de ses activités. Dans les années 1920, le Kan-
2. Osaka, Kyoto et Kobe peuvent être qualifiées de sai s’est saisi des innovations liées à l’électricité, ainsi
métropoles au sens où elles concentrent des activités de que de la possibilité de développer une manufacture
commandement, en particulier dans le secteur écono- de précision (lunetterie, stylos plumes). Aujourd’hui, les
mique et, pour Kyoto et Osaka, dans le secteur politique activités industrielles héritées à haute valeur ajoutée
et culturel (doc. 2). Les trois villes sont bien connectées à sont complétées par des services de haut niveau (finan-
la mondialisation. Osaka est la métropole la plus impor- ciers notamment).
tante de cet espace, concentrant l’ensemble des fonc- Cette diversification a fait évoluer les espaces produc-
tions de commandement, notamment dans le domaine tifs, qui se divisent en districts spécialisés, que l’on peut
tertiaire avec un centre d’affaires parmi les premiers du qualifier de clusters, autour d’un type de production (les
Japon. Elle est aussi, avec Kobe, un port important. Kyoto équipements électriques pour les districts Nord et Est
contrôle quant à elle d’importantes ressources, notam- par exemple). D’autres espaces sont devenus récréa-
ment en eau, pour le fonctionnement de l’économie tifs, ce qui permet d’assurer un cadre de vie agréable
régionale. Les trois métropoles fonctionnent en réseau. aux habitants des grandes métropoles d’Osaka, Kobe et
Kyoto. Ces villes sont également des espaces productifs
3. Le Kansai constitue l’une des régions productives les à part entière, tournées vers les activités tertiaires.
plus dynamiques du Japon. Osaka représente le 2e PIB du
Grâce à des infrastructures de transport nombreuses et
Japon et la région métropolitaine totalise 16% de la créa-
diversifiées (ports de commerce, réseaux ferroviaires,
tion de richesse du pays. Le Kansai se situe au 10e rang
autoroutes, aéroport majeur…), le Kansai est bien
des régions métropolitaines mondiales en termes de
connecté aux réseaux mondiaux. La région peut ainsi
population. Elle est comparable à la 17e puissance mon-
exporter ses produits manufacturés et importer des
diale en termes de PIB.
matières premières. Le Kansai est également bien relié
4. Les transports sont un point essentiel de l’organisation aux flux d’information et aux flux financiers grâce à ses
de l’espace productif du Kansai car ils permettent à la quartiers d’affaires.
région d’être bien connectée au monde, notamment à
travers les ports d’Osaka et de Kobe, mais aussi grâce à
pp. 118-119 Exemple
un aéroport international. Par ailleurs, ils sont essentiels
pour desservir les centres d’affaires et les pôles décision- TangerMed, un complexe
nels : Osaka est reliée par l’autoroute, mais aussi le che-
industrialo-portuaire
min de fer et la voie fluviale, comme on peut le voir sur
la photographie (doc. 4). TangerMed est un complexe industrialo-portuaire situé
sur le détroit de Gibraltar, c’est-à-dire à une localisa-
Parcours 2 tion stratégique, sur l’un des points de passage les plus
importants de la route maritime entre l’Asie et l’Europe.
Types • Industrie textile, électrique,
d’activités métallurgique et chimique
Il est aussi une porte d’entrée et de sortie pour l’Afrique.
• Commerce Il accueille différents secteurs d’activité insérés dans les
• Transports et logistique flux mondialisés.
• Construction
• Services aux entreprises, finance Réponses aux questions p. 119
Types • Districts industriels spécialisés
d’espaces • Espaces ruraux mobilisés pour leurs
Parcours 1
productifs ressources 1. Les acteurs impliqués dans le projet TangerMed sont
• Espaces métropolitains tertiarisés à la fois publics et privés. Les acteurs publics marocains
(centres d’affaires…) sont essentiellement étatiques. Ils sont décisionnaires
• Zones industrialo-portuaires en matière de stratégies pour développer un district

61 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


industriel grâce à la création d’une zone franche à voca- 3. TangerMed recompose le territoire à l’échelle locale
tion industrielle et au développement d’infrastructures car il s’agit d’un aménagement de grande envergure situé
de transport. Cela permet d’attirer les acteurs privés, dans la périphérie de la ville de Tanger. Il recompose éga-
comme Renault-Nissan qui y implante une usine ou lement le territoire à l’échelle nationale car il s’inscrit dans
Décathlon, qui y ouvre l’un de ses plus grands entrepôts une logique d’aménagement du territoire par les pouvoir
logistiques. publics, qui mettent en place des autoroutes et voies fer-
rées afin d’assurer une meilleure connexion de la zone por-
2. Les deux secteurs d’activité principaux autour de Tan- tuaire, dans une logique de développement de l’ensemble
gerMed sont l’industrie (notamment automobile, avec du pays. Enfin, TangerMed participe d’une recomposition
Renault-Nissan) et la logistique, avec les nombreux des flux à l’échelle macro-régionale, voire mondiale, en
entrepôts associés aux zones franches portuaires et aux proposant une nouvelle implantation portuaire moderne
infrastructures de transport. À cela s’ajoutent des ser- située sur le détroit de Gibraltar et susceptible de capter
vices aux entreprises. une part croissante des flux de marchandises.

Parcours 2

Stratégie locale
Zone franche Implantations industrielles
industrielle Développement du port ;
lien à la ville

Acteurs publics Acteurs privés

TANGERMED
Aménagement des réseaux Complexe industriel-portuaire
de transport Gestion logistique et flux

Stratégie nationale Stratégie mondiale


Aménagement du territoire ; Situé sur une grande route
développement maritime ; DIT

Bilan du parcours 1 ou 2 pp. 122-123 Exemple


TangerMed est un complexe industrialo-portuaire qui s’est
développé avec des activités logistiques et industrielles
Tata, une firme transnationale
et qui s’insère dans la nouvelle division internationale du Tata est un exemple intéressant de firme transnationale,
travail, c’est-à-dire dans une forme de spécialisation des dont l’activité se déploie sur plusieurs pays, ancrée dans un
activités productives dans la mondialisation. pays émergent, l’Inde, plutôt que dans un pays industria-
En effet, TangerMed est le fruit d’un projet porté par les lisé développé. Cet exemple permet de rendre compte des
acteurs publics marocains et développé grâce aux inves- stratégies d’implantation et d’investissement d’une entre-
tissements de grandes entreprises comme Renault-Nis- prise à travers le monde, dans différents secteurs d’activité.
san ou Décathlon. La création d’une zone franche
industrielle et la spécialisation d’un district autour de
Réponses aux questions p. 123
l’automobile, avec des usines, mais aussi une cité de Parcours 1
l’automobile et des activités de services aux entreprises,
permet un fonctionnement en cluster. En outre, les Tata, une FTN Tata, une entreprise
infrastructures portuaires modernes favorisent le déve- très diversifiée présente partout
loppement de l’activité. dans le monde

La situation de TangerMed sur la pincipale route mari- Agroalimentaire • Des sièges


time mondiale est un puissant facteur d’attractivité, qui (Tata Global Beverages), et entreprises implantés
automobile (Tata Motors), sur tous les continents
souligne l’insertion des activités dans la mondialisation.
acier (Tata Steel), • Une stratégie d’expansion
En outre, Tanger se situe au Maroc, pays qui bénéficie
hydroélectricité, chimie vers l’Asie et vers l’Afrique
de sa proximité géographique immédiate avec l’Europe (Tata Chemicals), • Une stratégie
(principal marché de Renault-Nissan, mais aussi de Déca- hôtellerie et tourisme, d’investissement
thlon), tout en offrant des coûts de main-d’œuvre relati- télécommunications (Tata et de rachat d’entreprises
vement plus bas qu’en Europe et des infrastructures et Communications), services en Europe
services de qualité. (Tata Consultancy Services)… et Amérique du Nord

62 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


Parcours 2

Une présence Présence dans les secteurs de l’industrie lourde et de la chimie (Tata Steel et Tata
dans des secteurs Chemicals), de l’agro-alimentaire (Tata Beverages), de l’énergie, des services (Tata
d’activité multiples… Communications et Tata Consultancy Services) et de l’automobile (Tata Motors)…
… qui pilote des espaces •T  ata est actif dans le domaine de l’industrie lourde et de l’industrie manufacturière,
productifs de différentes implantée dans des bassins industriels anciens et dans des pays à relativement faible
natures… coût de main-d’œuvre.
• I l l’est aussi dans le domaine agricole (contrôle de la production de certaines denrées
pour leur transformation), notamment en Inde pour le thé.
•E  nfin, il est actif dans le domaine des services et télécommunications,
avec des implantations métropolitaines partout dans le monde.
… partout dans le monde •E n Inde : siège social principal de la majorité des firmes du groupe et contrôle
de nombreux sites de production.
•D ans les pays développés : contrôle de grandes entreprises dans le domaine
de l’automobile (comme Jaguar Land Rover) et de l’acier. Prestation de services
aux entreprises.
• Dans les pays en développement : investissements dans le domaine des transports
(autobus en Côte d’Ivoire), des télécommunications… et fourniture de voitures à bas prix.

Bilan du parcours 1 ou 2 pp. 124-125 Carte


Tata est une firme transnationale, c’est-à-dire un grand
groupe dont les activités se déploient partout dans le Espaces productifs, échanges
monde et dans plusieurs secteurs d’activité. Elle contrôle et maritimisation des flux
de ce fait des espaces productifs diversifiés.
Activités
Le groupe Tata, implanté à Mumbai en Inde, se subdi-
1. Parmi les principaux exportateurs mondiaux, certains
vise désormais en plusieurs firmes qui contrôlent cha-
sont spécialisés dans le domaine de l’agriculture, comme
cune un secteur d’activités particulier. Ainsi, Tata Steel
c’est le cas de certains pays émergents (Brésil, Inde), de
est spécialisé dans le domaine de l’industrie lourde, qui
certains pays d’Amérique du Sud et d’Asie du Sud-Est,
a débouché pour la firme sur la production d’automo-
ainsi que de l’Australie. D’autres sont spécialisés dans
biles (via la firme Tata Motors désormais), fournissant
le domaine industriel, comme le Japon ou le Mexique.
d’abord des voitures peu onéreuses au marché indien,
Enfin, les principaux pays industrialisés développés
ce qui a été son tremplin économique, avant de prendre
le contrôle de grands constructeurs mondiaux comme (d’Amérique du Nord et d’Europe), ainsi que la Chine, ont
Jaguar Land Rover. Le groupe Tata s’est ensuite diversifié des structures d’exportation équilibrées.
dans le domaine des services aux personnes (tourisme, 2. Les principaux émetteurs bruts d’IDE sont les pays
télécommunications…) et aux entreprises (services infor- développés d’Amérique du Nord et d’Europe, ainsi que
matiques, consulting…) notamment. le Japon, pôles dominant l’économie mondiale. La Chine
De ce fait, Tata contrôle des espaces productifs de dif- devient aussi un émetteur d’IDE important. Ces mêmes
férentes natures. Dans le domaine agricole, le groupe pays sont également des récepteurs d’IDE. L’Afrique est
maîtrise la production et la transformation de certains la région du monde la plus à l’écart de ces flux.
aliments, comme le thé en Inde essentiellement. Dans
3. Il existe trois principales façades maritimes : la façade
le domaine industriel, ce sont des entreprises implan-
Asie-Pacifique, la façade de la Northern Range en
tées partout dans le monde, dans les principaux bassins
Europe et la façade Est américaine. Cette dernière est
industriels. Enfin, dans le domaine des services, Tata
complétée pour les États-Unis par une façade Caraïbe
fonctionne en réseau, avec des implantations dans les
et une façade Pacifique en formation. Aujourd’hui, c’est
grandes métropoles qui pilotent la mondialisation.
la façade Asie-Pacifique qui domine car c’est elle qui
Le groupe Tata a ainsi des stratégies de localisation à dif- regroupe le plus grand nombre de ports parmi les 20
férentes échelles. En Inde, son pays d’implantation pre- premiers mondiaux, dont les 8 premiers au classement.
mière, il conserve les sièges sociaux de presque toutes
ses firmes et de très nombreux sites de production. L’Inde 4. Les principaux espaces structurant les échanges mon-
est également l’un de ses premiers marchés. Tata a eu diaux sont l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie de l’Est.
une stratégie de partenariats et de rachat d’entreprises Ce sont ceux qui sont dotés des grandes façades mari-
des secteurs de l’industrie lourde ou automobile dans times et qui se situent au débouché et à l’origine des
les pays développés qui lui permettent de jouer un rôle grandes routes maritimes mondiales.
majeur dans ces domaines à l’échelle mondiale. Par ail- 5. Les passages stratégiques correspondent aux détroits
leurs, Tata développe ses implantations dans les pays en (comme ceux de Malacca, Bab-el-Mandeb et Gibraltar sur
développement, où de nouveaux marchés se font jour, la route de l’Asie à l’Europe) et aux canaux (Suez et Panama)
comme en Afrique. par lesquels transitent les navires de marchandises.

63 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


6. La maritimisation des échanges, c’est-à-dire le fait Réponses aux questions p. 129
que l’essentiel des marchandises transite par voie mari-
time, renforce les principaux pôles de la mondialisation. Parcours 1
En effet, elle favorise nettement les espaces qui ont un 1. Le littoral brésilien est dévolu à la culture de la canne à
accès direct à la mer et qui disposent de grands ports et sucre au Nord-Est et du café à l’Est, ainsi qu’à des cultures
de grandes métropoles littorales, c’est-à-dire les espaces fruitières d’exportation dans le Nordeste et la région de
qui dominent historiquement l’économie mondiale. Cela Sao Paulo. Le soja et l’élevage intensif se concentrent
favorise donc les territoires ayant connu une littoralisa- quant à eux dans le Sud et, surtout, le Centre-Ouest, avec
tion forte et disposant d’une forte densité d’espaces pro- une dynamique de front pionnier qui s’étend vers l’Ama-
ductifs à proximité des débouchés, ainsi que les espaces zonie. Le reste du territoire est occupé par de l’élevage
se trouvant le long des grandes routes maritimes mon- extensif ou de l’agriculture vivrière.
diales. À l’inverse, les espaces à l’écart de ces routes,
comme l’Afrique et l’Amérique du Sud, sont défavorisés. 2. Le Brésil est le premier producteur mondial de jus
Ce sont également des espaces dont le développement d’orange. Il concentre les deux plus grandes firmes
portuaire est plus tardif et, dans le cas de l’Afrique sub- agro-alimentaires du secteur  : Culturale et Citrosuco/
saharienne, encore largement inachevé. Il s’agit par ail- Citrovita, qui représentent à elles deux 55 % du marché
leurs d’espaces dont l’industrie est moins développée. mondial (contre 15 % pour la troisième, Louis-Dreyfus).

3. La canne à sucre est utilisée pour la production de


pp. 128-129 Exemple
sucre d’une part, et d’éthanol destiné aux moteurs de
Brésil, une agriculture voiture d’autre part. Le secteur est contrôlé par l’entre-
prise Tereos, qui peut être qualifiée de firme transnatio-
ouverte sur le monde
nale étant donné la diversité de ses implantations dans
L’agriculture brésilienne est emblématique des recom- le monde.
positions des espaces productifs mondiaux car elle s’est
adaptée, par phases successives, aux mutations du mar- 4. Il est difficile de transposer le système de production
ché mondial. Il s’agit aujourd’hui de l’un des principaux d’éthanol en Afrique parce que les structures agraires
exportateurs de denrées alimentaires dans le monde, (faites de petites exploitations) et les retards dans la
malgré des inégalités sur le territoire. Il s’agit aussi d’un mécanisation des exploitations ne permettent pas une
pays qui a développé ses filières agro-alimentaires. culture optimale de la canne à sucre.

Parcours 2
Échelle
locale nationale mondiale
Mise en valeur Implantation d’usines Spécialisation des régions
de transformation, mise par production, déforestation
en valeur agricole intensive
Acteurs Agriculteurs (souvent salariés Grandes entreprises nationales Firmes transnationales
des grandes firmes) agro-alimentaires (Tereos…)
Politiques Rôle de l’État dans les choix Influence du Brésil
stratégiques dans le monde
Infrastructures Usines de production Routes et voies navigables Grands ports exportateurs
aménagées

Bilan du parcours 1 ou 2 cole brute, le Brésil est devenu une puissance agro-ali-
mentaire, exportant davantage de produits transformés
L’agriculture brésilienne est l’une des plus intégrées à la
(sucre raffiné, jus d’orange…).
mondialisation. Le pays est parmi les premiers exporta-
Ce système productif agro-alimentiare structure les
teurs de plusieurs denrées et son territoire est structuré
territoires au Brésil, mais il s’inscrit également dans les
pour ces productions agricoles et agro-alimentaires.
réseaux mondiaux grâce à de grandes entreprises bré-
Les espaces productifs agricoles du Brésil sont organisés siliennes leaders de leur marché (comme Cutrale et
pour répondre à la demande mondiale de produits pour Citrosuco/Citrovita dans le domaine du jus d’orange) et
lesquels le pays possède des avantages comparatifs liés à des firmes transnationales, comme le français Tereos,
à son climat et aux grands espaces disponibles. Cela le implantées sur le sol brésilien. Les exportations sont
place comme premier producteur mondial de sucre de aussi à l’origine de l’aménagement de grands axes de
canne, de poulet, de café et de jus d’orange, deuxième communication pour acheminer les produits vers les
de soja et troisième de maïs. Outre la production agri- ports.

64 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


pp. 130-133 Exercices

Le schéma bilan du chapitre p. 130


DIVERSITÉ ET MUTATIONS DES ESPACES PRODUCTIFS

DES ESPACES DIVERSIFIÉS LES ACTEURS ESPACES PRODUCTIFS


ET ACCROISSEMENT DES FLUX

Des espaces de plus en plus spécialisés Des acteurs publics Des flux d’échanges croissants

• Grands espaces de production agricole intensive • Organisations internationales Échanges matériels :

• Espaces de l’industrie manufacturière • États matières premières, biens manufacturés

• Collectivités territoriales Échanges immatériels :


• Espaces des services de haut niveau
et de la haute technologie (métropoles, clusters) information, services

Métropolisation et littoralisation Des acteurs privés


Une organisation en réseau
• Concentration des fonctions de commandement • FTN
• Réseaux de transport (notamment maritimes
dans les métropoles mondiales
• Entreprises pour les marchandises, aériens pour
• Concentration des espaces productifs le long les personnes)
• Travailleurs
des littoraux bien connectés à la mondialisation
• Réseaux de communication (internet…)
• Consommateurs
Des espaces en concurrence • Fonctionnement des espaces productifs
Poids du numérique et de l’innovation en réseau
À l’échelle mondiale :

Nouvelle Division internationale du travail (NDIT) • Grandes entreprises du secteur Les principaux nœuds
(GAFAM par exemple)
À l’échelle régionale : • Grands pôles de l’économie mondiezale
• Centres de recherche et de formation, (Amérique du Nord, Europe, Asie de l’Est)
concurrence entre villes et campagne, mais aussi
publics ou privés
entre pays au coût de main-d’œuvre différent • Métropoles mondiales

Rédiger une introduction de question de services. Il s’agit d’un processus mondial reposant sur
l’accroissement des échanges par voie maritime et sur
problématisée p. 130
l’attractivité des littoraux. Il concerne aussi bien des acti-
Proposition d’introduction vités industrielles que des activités tertiaires, comme le
Les complexes industrialo-portuaires, comme celui tourisme ou les services.
de Rotterdam, concentrent les activités industrielles Comment la concentration des hommes et des activités
et sont des lieux d’échanges importants, ce qui en fait sur les littoraux modifie-t-elle l’organisation des activi-
des espaces stratégiques dans la mondialisation. Cette tés productives et de leurs espaces dans le monde ?
place centrale est liée au processus de littoralisation, Dans un premier temps, nous verrons que les littoraux
qui désigne la concentration croissante des hommes et sont de plus en plus attractifs pour les activités produc-
des activités sur les littoraux, à l’échelle mondiale. C’est tives. Nous montrerons ensuite que cette attractivité
désormais là que se trouvent les principales activités repose sur la maritimisation de l’économie et le déve-
productives, c’est-à-dire les activités économiques géné- loppement des aménités littorales. Enfin, nous souligne-
rant de la richesse par la transformation de matières rons l’inégale répartition des activités productives sur
premières en biens manufacturés ou par la prestation les littoraux.

65 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


Transposer un texte en croquis p. 131

1. Une agriculture
d‛abord céréalière
riz blé
CHINE plantations
millet
(thé, café)
PAKISTAN
2. Une agriculture
BHOUTAN
à la productivité variable
New Delhi NÉPAL régions
Ga
nge à hauts rendements
berceau de la
Ahmedabad Révolution verte
Kolkata
régions
à faibles rendements
BANGLADESH
Mumbai MYANMAR fortes précipitations
Hyderabad
sécheresses fréquentes
Mer Golfe
d'Oman du Bengale 3. Une agriculture au centre
Bangalore d‛enjeux stratégiques
Chennai
sièges des grandes IAA

luttes agraires

développement du « bio »
0 500 km

Analyser une photographie de paysage p. 132

66 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


Réaliser un croquis complexe p. 133

Légende

1. Rotterdam, un complexe industrialo- 2. Rotterdam, un port bien connecté


portuaire
Centre-ville
Terminaux à conteneurs
Autoroutes
Terminaux pétroliers
Voies ferrées
Raffineries
Northern Range
Usines chimiques
Aéroport
Projet d’extension

67 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


68
TITRE : Les recompositions des territoires de l‛industrie dans le monde

Europe occidentale
pp. 134-135

Londres

Asie
Paris orientale
Los Angeles Tokyo
New York
Bac Blanc

Shanghai

Amérique du Nord
Transposer un texte en croquis p. 134

Mumbai

Singapour

São Paulo

CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs


2 500 km
échelle à l'Équateur

1. Des territoires de l‛industrie en recomposition 2. Des territoires de l‛industrie dominés par quelques grands pôles
Industrie manufacturière et industrie lourde/hydrocarbures Principaux pôles de la mondialisation

Industrie à haute valeur ajoutée/de pointe Grandes métropoles et places boursières

De nouvelles puissances industrielles : les pays émergents Principales façades portuaires dynamiques

Espace en marge de la production industrielle mondialisée


Analyser un document p. 134 Question problématisée p. 135
La Division internationale du travail (DIT) correspond
Propositions de plans
à la spécialisation des économies nationales, ce qui
engendre des échanges. La Nouvelle Division internatio- Sujet 1
nale du travail (NDIT) correspond aux modalités les plus I. Des mutations économiques majeures à l’échelle
récentes de ce partage, dans lequel les économies émer- mondiale
gentes prennent une part croissante.
A. Une forte tertiarisation de l’économie
Les espaces productifs de services informatiques indiens B. Une concurrence croissante à l’échelle mondiale
sont un bon exemple de ces mutations, de deux points
II. Des mutations des localisations des activités
de vue. D’abord, ils montrent comment un pays tradition-
nellement manufacturier dans la DIT peut faire évoluer A. La métropolisation, une concentration des fonc-
ses systèmes productifs pour se poser comme un pôle tions de commandement
mondial dans le domaine des services dans le cadre B. La littoralisation des hommes et des activités
de la NDIT. Ensuite, ils témoignent de la spécialisation III. Des mutations liées au fonctionnement de l’économie
différentielle des territoires, puisque seules quelques en réseau
régions, et en leur sein des métropoles ou des clusters, A. Une hausse des échanges mondiaux de biens et de
participent de ce type d’activités. services
Le développement des services informatiques indiens B. Une structuration en pôles de compétitivité inté-
implique différents acteurs, publics et privés. Ce sont grés dans des réseaux mondialisés
les États fédérés du Sud du pays qui ont le rôle le plus
important en termes de planification et de mise à dis- Sujet 2
position des infrastructures (de communication notam- I. Des échanges croissants à toutes les échelles
ment) nécessaires. De grandes FTN spécialisées dans le A. Des échanges croissants de marchandises
domaine informatique (comme Tata Consultancy Ser- B. Des échanges croissants d’information et de ser-
vices) ont également un rôle important par leurs inves- vices
tissements. C. Des échanges croissants de capitaux
Ces activités sont à l’origine d’un développement inégal II. Des flux reposant sur des nœuds
du pays, puisque seuls quatre États fédérés représentent
A. Des réseaux de transport maritimisés organisés par
plus de 80 % des exportations de logiciels et puisque les
des façades portuaires
espaces productifs sont avant tout métropolitains. Le
B. De grands ports et aéroports structurant les
secteur représente 10 % de PIB national, mais il ne béné-
réseaux, situés dans les grandes métropoles
ficie qu’à une petite partie du territoire et des habitants.
III. Des espaces productifs pilotés par quelques pôles
Analyser un document p. 135 et quelques acteurs
Les Investissements directs à l’étranger (IDE) corres- A. Les grandes métropoles mondiales, à la tête du
pondent à des mouvements de capitaux réalisés par un réseau des espaces productifs
État ou une entreprise pour s’implanter à l’étranger ou B. Les grandes entreprises, à la tête du réseau des
prendre le contrôle d’une entreprise à l’étranger. C’est sous-traitants
par leur biais que se développent par exemple des FTN
Sujet 3
et que certains secteurs économiques connaissent une
intégration mondiale. I. Les entreprises privées, structurantes au niveau
mondial
La présence économique chinoise dans le monde est
croissante : les IDE en provenance de ce pays sont pré- A. Les FTN, pilotes de l’économie mondiale
sents partout dans le monde, aussi bien dans les pays B. Une organisation de la production fondée sur un
développés, dans le domaine des hautes technologies réseau d’entreprises
notamment, que dans les pays en développement ou II. Les acteurs publics, essentiels à l’organisation
émergents, dans le domaine des matières premières et des espaces productifs
des services aux particuliers. Dans sa sphère d’influence A. Le rôle des États reste fondamental à l’échelle
régionale proche, l’Asie du Sud-Est, la Chine est présente mondiale
dans de nombreux domaines. B. Les aménagements sont le fait des collectivités ter-
La carte permet de cerner la répartition des IDE en ritoriales à toutes les échelles
valeur dans le monde, mais elle ne permet toutefois pas III. Des espaces productifs associant des acteurs publics
de cerner précisément la part des différents secteurs et privés
d’investissement dans chacun des pays visés, puisque
A. Des territoires de l’innovation associant différents
ces données sont agrégées dans un unique diagramme à
types d’acteurs
l’échelle mondiale, présent dans la légende.
B. Une économie des services associant grandes
entreprises, États et organisations internationales

69 CHAPITRE 3 Diversité et mutations des espaces productifs

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