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HISTOIRE

THÈME
1 L’Europe bouleversée
par la Révolution française (1789-1815)
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PAGES 10-11

En quoi suis-je concerné ?


1. Les pièces françaises de 10, 20, 50 centimes et un euro portent la figure de Marianne.

PAGES 12-13
REPÈRES

La Révolution française bouscule l’Ancien régime européen


Doc 1. 1789, l’année de la Révolution
1. Deux mois s’écoulent entre le serment du jeu de Paume et la déclaration des droits de l’Homme
et du Citoyen.
2. Après les événements de l’été 1789, la Monarchie française est contrainte de partager le pou-
voir avec un parlement.

Doc 2. 1792-1794 : la France sous menace militaire européenne


1. La France est attaquée par tous ses voisins immédiats, soit 6 puissances militaires.
2. Du fait de la victoire de Fleurus, la France de la Révolution repousse les armées étrangères et
elle annexe la Belgique.

Doc 3. L’Europe face à la France issue de la Révolution


1. De 1789 à 1815, la France connaît 6 changements de régime.
2. Au début de la révolution, la France est sous menace militaire européenne. Puis, pendant
presque une vingtaine d’année, la France domine militairement l’Europe, avant d’être finalement
vaincue en 1815.

Doc 4. La diffusion du droit français en Europe (situation en 1811)


1. Le droit des pays d’Europe est modifié par la présence militaire française : il intègre les acquis
importants de la révolution, à commencer par l’égalité devant la loi.
2. Le droit des territoires périphériques de l’Europe, qui ne connaissent pas la domination mili-
taire française, ne sont pas influencés par les acquis de la révolution.

PAGES 14-15
COURS

Comment la Révolution française de 1789 bouleverse-t-elle l’Europe ?


Questions
1. La prise de la Bastille contraint le Roi à reconnaître la souveraineté de l’Assemblée nationale.
2. Face aux dangers de 1793, c’est la politique de la Terreur, conduite par Robespierre, qui sauve
la République.
3. La plupart des sociétés européennes connaissent une période d’alliance ou d’occupation mili-
taire française, au cours de laquelle le droit est profondément transformé pour intégrer les acquis
de la Révolution comme l’égalité devant la loi.
4. Après avoir vaincu Napoléon, les souverains européens négocient pendant plusieurs mois au
congrès de Vienne afin de réorganiser l’Europe.

Thème 1 L’Europe bouleversée par la Révolution française (1789-1815) 5


PAGES 16-17
DOCUMENTS 

1789, un été révolutionnaire


Itinéraire 1
1. Les députés du tiers état ne siègent pas aux états généraux : ils préfèrent former par serment
une « Assemblée nationale ».
2. Les députés s’engagent à rédiger une constitution pour le royaume.
3. Sur le document, on aperçoit une foule en armes qui s’en prend à une institution royale. Il s’agit
donc bien de contester l’autorité de l’État par la force
4. À partir de mi-juillet, la paysannerie entre en action politique.
5. Les paysans brûlent et pillent les châteaux de leurs seigneurs afin de détruire les privilèges.
6. L’article 1 de la déclaration déclare que les hommes « naissent et demeurent libres et égaux ».
Cette définition rend impossible des privilèges d’ordres.
7. L’article 3 place la souveraineté dans le peuple et non dans le Roi.
Itinéraire 2
Il faut mettre en relation les actions des députés, du peuple parisien, et de la paysannerie, qui se
conjuguent pour abolir l’Absolutisme (mais non la Monarchie) et les Ordres et privilèges (mais
non les inégalités sociales).
Pour mémoriser
1. La paysannerie et le peuple de Paris.
2. Assemblée nationale.
3. La liberté, l’égalité, la souveraineté.

PAGES 18-19
DOCUMENTS v

1792-1794 : l’Europe menace la Révolution


Itinéraire 1
1. Le général prussien menace Paris d’une destruction complète si la famille royale est menacée.
2. Les Parisiens voient dans ce texte la preuve de la trahison de Louis XVI puisque celui-ci est
défendu par l’ennemi qui vient.
3. Le peintre se place du côté des Français pour montrer leur posture offensive face à l’envahisseur.
4. Pour la première fois, une armée issue d’une révolution repousse une armée professionnelle
dirigée par des officiers de la noblesse.
5. L’exécution de Louis XVI marque une rupture car la personne du Roi est sacrée dans toutes les
monarchies européennes de l’époque.
6. La Convention en appelle à la mobilisation générale de tout le pays pour résister aux périls
extérieurs.
7. Le soulèvement vendéen se fait pour la défense de la France catholique et royale contre la
révolution républicaine et anti-religieuse.
Itinéraire 2
On attend de trouver dans le développement des références à la fin de la monarchie, au rôle de
la Convention, à la mobilisation populaire et à l’existence d’une forme de guerre civile entre pro
et anti-révolutionnaires.
Pour mémoriser
1. Valmy. 2. Le roi était une personne sacrée. 3. La mobilisation générale.

PAGES 20-21
DOCUMENTS w

1799-1815 : L’Europe et Napoléon


Itinéraire 1
1. Les lois de la Bavière sont modifiées pour intégrer les idées de la Révolution, comme l’égalité
devant la loi et une Assemblée nationale avec qui le Roi doit partager le pouvoir.

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2. L’article 2 instaure un seul système fiscal pour tous, tandis que l’article 3 abolit le servage, qui
était une dépendance entre un seigneur et ses paysans.
3. Cette caricature est mise en circulation depuis l’Angleterre, le principal ennemi de Napoléon.
4. Les auteurs de la caricature cherchent à mobiliser les croyances populaires contre Napoléon en
en faisant la créature du Diable.
5. L’artiste espagnol montre la présence militaire en Espagne pour ce qu’elle est alors aux yeux de
bien des Espagnols : une occupation qui est capable d’être criminelle.
6. D’après cette caricature, la défaire de Leipzig entraine pour Napoléon la fin du contrôle des
territoires allemands et l’obligation de retourner rapidement en France.
Itinéraire 2
Il s’agit de montrer que les idées de la révolution se diffusent, par exemple en intégrant le droit,
mais également que, parmi ces idées, l’idée nationale se retourne contre la présence française,
par exemple en Espagne et en Allemagne.
Pour mémoriser
1. L’introduction de l’égalité pour tous devant la loi.
2. Napoléon est caricaturé en créature diabolique.
3. Après Leipzig, les troupes françaises se replient sur la seule France, en position défensive.

PAGES 22-23
ZOOM

Une révolution qui transforme l’Europe


Page 22
1. En France en 1793, la République vient d’être instaurée en remplacement de la Monarchie.
2. On trouve déjà sur cette image de 1793 le triptyque « Liberté Egalité Fraternité ».
3. Le bonnet rouge représente les Parisiens en armes depuis 1789, le drapeau tricolore est celui
de la Révolution, le coq représente la France, le canon symbolise la nation en armes contre l’en-
vahisseur.
Page 23
1. Dans les deux images, on retrouve le bonnet phrygien qui permet d’identifier la révolution
française.
2. Une partie de l’opinion européenne est favorable à la révolution car elle souhaite également
la liberté et l’égalité.
3. Les opposants britanniques mettent en avant l’aspect sanguinaire de la guillotine, présentée
comme un monstre en mouvement qui exige toujours plus de sang.

PAGE 24

APPRENDRE AUTREMENT

Voici dans quel ordre les notions proposées doivent être replacées dans le schéma :
Privilèges • Révolution • Égalité • République • Égalité • Europe • Sentiment national • Vienne •
Restauration

PAGE 25

VERS LE BAC

Vérification des connaissances


1. La Bastille symbolise la victoire du peuple de Paris et de l’Assemblée et la fin de la Monarchie
absolue.
2. a. 1815. b. 1789. c. 1793
3. a. Monarchie : le pouvoir est détenu par un souverain qui le transmet de manière héréditaire.
b. République : le pouvoir n’est pas transmis de manière héréditaire.
4. Dans la France d’avant 1789, il existe des Privilèges, incompatibles avec l’égalité devant la loi,
tandis que le Roi est un souverain absolu, ce qui est incompatible avec une souveraineté natio-
nale.
5. La politique de Terreur est instaurée entre 1793 et 1794 pour sauver la Révolution des périls
extérieurs.

Thème 1 L’Europe bouleversée par la Révolution française (1789-1815) 7


6. Le Royaume-Uni, la Prusse, l’Autriche, ont été plusieurs fois en guerre contre la France entre
1792 et 1815.
Vers le grand Oral
« Montrez comment les événements de 1789 conduisent à l’émergence de la souveraineté
nationale en France ».
A. Travailler sur les verbes d’action
1. Le verbe « montrez » m’est adressé tandis que le verbe « conduisent » correspond au sujet à
traiter.
2. Le verbe « Montrez » est mieux défini par la définition a. plutôt que b..
B. Définir le lieu et la période concernée
1. La période « Toute l’année 1789 » est celle qui permet de traiter le sujet.
2. Les événements de 1789 se déroulent dans toute la France.
C. Identifier les notions évoquées
1. La consigne demande de travailler sur la « souveraineté nationale ».
2. Voici les trois notions parmi celles proposés qui permettent de traiter le sujet :
« Révolution », « Égalité devant la loi », « Nation ».

PAGES 26-31
SUJET D’ÉTUDE u

10 août 1792 : la chute de la monarchie et le basculement


vers une république révolutionnaire
A. Les causes de la révolte

Itinéraire 1

1. La famille royale est représentée, ici, réduite à une imagerie animalière, ce qui est offensant et
dégradant mais qui s’explique par la tentative de fuite, qui a choqué la population.
2. Les soldats français défendent « la gloire » et « la liberté ».
3. Les adversaires, dans cette chanson, sont désignés comme étant « la tyrannie » et « les féroces
soldats ».
4. Ce texte s’en prend au Roi en le désignant sous le titre de « danger pour la patrie ».
Itinéraire 2

La liste des reproches que des Sans-Culottes feraient le 4 août contre le Roi doit au moins com-
prendre : la fuite à Varennes en 1791, la trahison par le contact avec ses frêres en exil près des rois
étrangers, les actions pour bloquer la mobilisation en temps de guerre, comme par exemple « le
véto ».

B. L’insurrection parisienne du 10 août 1792 et ses conséquences

Itinéraire 1

1. La prise du Palais des Tuileries se fait dans des positions très violentes. Elle oppose, d’un côté,
les Sans-Culottes et les Fédérés, de l’autre, les Gardes Suisses.
2. Le Roi et la famille royale se réfugient d’abord à l’Assemblée nationale, avant d’être emprisonnés.
3. En septembre 1792, les députés proclament la République, ce qui est une rupture avec plu-
sieurs siècles de monarchie.
Itinéraire 2

Le travail doit comprendre la présentation des Sans-Culottes et des Fédérés d’un côté, de la Cour
et des Gardes Suisses de l’autre, lors de la prise du palais le 10 août 1792. Il faut montrer que cette
journée est cruciale dans le passage de la Monarchie à la République.

C. L’évolution du gouvernement républicain face aux menaces

Itinéraire 1

1. La ville de Toulon est tenue par les troupes anglaises et espagnoles, et elle est assiégée par les
troupes de la Révolution française.

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2. Pour illustrer la détermination de la République, Robespierre dit que « le gouvernement révo-
lutionnaire ne doit aux ennemis du peuple que la mort ».
3. La loi des suspects donne pouvoir local aux « comités de surveillance » de décider qui doit être
poursuivi.
4. Sous le gouvernement révolutionnaire, il s’agit « d’étouffer les ennemis intérieurs » et tout
suspect « doit être mis en arrestation ».
Itinéraire 2

Pour remplir le tableau :


Nom Action

Les forces hostiles puissances étrangères attaque militaire


à la Révolution et royalistes

Les défenseurs gouvernement révolutionnaire et politique de terreur et


de la république comités de surveillances mobilisation contre l’invasion

APPRENDRE AUTREMENT

Voici dans quel ordre les notions proposées doivent être replacées dans le schéma :
Boîte verte à gauche : Louis XVI
Boîte verte à droite : émigrés français • souverains d’Autriche et de Prusse
Boîte verte centrale : Assemblée • Louis XVI
Boîte bleue foncée : 10 août 1792
Boîte bleue claire : Sans-Culottes • Fédérés
2e boîte bleue claire : Députés • Roi • abolition de la monarchie
Boîte jaune à gauche : guerre civile • Vendée
Boîte jaune centrale : Convention • Comité de salut Public • Robespierre
Boîte jaune à droite : Monarchies européennes coalisées • Émigrés français

PAGES 32-35
SUJET D’ÉTUDE v

Les puissances européennes contre Napoléon : la bataille de Waterloo


A. Les 100 jours ou l’impossible retour de Napoléon

Itinéraire 1

1. La famille royale française assiste, impuissante et craintive, au retour de Napoléon. Elle semble
être composée de nains face à un géant.
2. Napoléon porte un drapeau tricolore, pour signifier son attachement aux valeurs de 1789, et
un rameau d’olivier pour signifier ses intentions pacifiques à l’endroit de l’Europe.
3. Louis XVIII décide de fuir Paris et de s’exiler à Gand, en Belgique, à l’annonce de l’arrivée de
Napoléon.
4. Dès l’annonce du retour de Napoléon, les puissances européennes se coalisent pour relance
la guerre.
Itinéraire 2

La carte mentale doit représenter Napoléon, Louis XVIII, les puissances européennes.

B. Waterloo, 18 juin 1815 : la dernière bataille

Itinéraire 1

1. Ce sont les troupes anglaises et françaises qui sont ici représentées. Les armes utilisées par les
belligérants sont les épées, les fusils, les canons.
2. Les troupes prussiennes sont déterminantes dans la bataille car elles parviennent à attaquer
les troupes françaises par surprise et de flanc tandis que celles-ci sont dans leur plein effort
contre les troupes anglaises.
3. L’auteur relève quatre causes qui expliquent la défaite de Napoléon à Waterloo : le temps plu-
vieux qui a gêné l’attaque française, la mauvaise organisation des troupes françaises, la résis-
tance des lignes anglaises, et enfin l’attaque de flanc des Prussiens.

Thème 1 L’Europe bouleversée par la Révolution française (1789-1815) 9


Itinéraire 2

On attend que soient distinguées une première phase de la bataille entre Français et Anglais,
puis une seconde avec l’arrivée des Prussiens.

C. La restauration ou l’impossible retour à l’Ancien régime

Itinéraire 1

1. Les souverains européens qui ont battu Napoléon se partagent l’Europe, autrefois dominée
par la France.
2. La France « post-Napoléon » est représentée par un ambassadeur plutôt que par son Roi, ce qui
signifie sa faiblesse du moment.
3. Louis XVIII imaginait de rétablir l’Ancien Régime mais il a manifestement réalisé que cela était
impossible quand il est rentré en France.
4. Les souverains européens mettent en avant la religion chrétienne contre les dangers d’une
révolution.
Itinéraire 2

Il faut identifier les principaux vainqueurs de Napoléon : Royaume-Uni, Prusse, Autriche, Russie,
ainsi que, dans une moindre mesure, les Pays-Bas, l’Espagne, la Suède, le Piémont. Il faut aussi
rappeler que malgré leurs volontés conjuguées dans la Sainte-Alliance, aucun de ces souverains
ne peut supprimer des lois du pays telles qu’elles ont été établies lors de la présence française.

PAGES 36-37

APPRENDRE AUTREMENT

Voici dans quel ordre les notions proposées doivent être replacées dans le schéma :
Révolution • Abdication • Napoléon • « 100 jours » • Waterloo • l’Île de Sainte-Hélène • Louis XVIII •
Restauration

PAGES 38-39

VERS LE BAC

Sujet d’étude 1. La Carmagnole, une chanson née sous la Révolution française


1. La chanson désigne plusieurs auteurs de la prise des Tuileries : « Monsieur Veto » désigne le Roi,
« les Suisses » sont les gardes du palais des Tuileries, « les Sans-Culottes », « les Marseillais » et « les
Bretons » sont les groupes de Fédéraux qui prennent les Tuileries.
2. Il s’agit d’une chanson favorable aux révolutionnaires contre le Roi et ses partisans.
Sujet d’étude 2. Les enjeux de la bataille de Waterloo vus par un monarchiste
1. À Waterloo, les troupes de Napoléon affrontent les armées européennes.
2. Selon Chateaubriand, l’enjeu de la bataille n’est rien moins que de choisir entre la liberté ou la
gloire de la France.
3. Cette phrase « Bien qu’un succès de Napoléon m’ouvrit un exil éternel », signifie que Chateau-
briand, en tant que noble en exil, ne peut rentrer en France tant que Napoléon est au pouvoir.
4. Chateaubriand se désole de ce que la monarchie française ne peut se restaurer que grâce à
l’appui étranger, ce qui fragilise sa légitimité.
5. Chateaubriand espère une victoire anglaise pour faire chuter Napoléon et rétablir la monarchie,
et rentrer chez lui, mais il craint également cette victoire qui doit se faire contre des Français et qui
va blesser la dignité du pays.

10
THÈME
2 Les transformations politiques et sociales
de la France de 1848 à 1870
➞➞PAGES 40-55

PAGES 40-41

En quoi suis-je concerné ?


1. On pourra mettre les élèves sur la piste, les conduire à deviner que le droit de vote (1848) et le
droit de grève (1864) sont des héritages de cette époque.
2. Cette question permet de rendre concrète l’étude de ce thème : l’industrialisation n’est pas
simplement un chapitre de livre d’histoire, c’est une activité qui a profondément marqué les
économies, les sociétés, les territoires et les paysages européens et dont les traces sont encore
visibles aujourd’hui.

PAGES 42-43
REPÈRES

Les transformations politiques, économiques et sociales de la France de 1848 à 1870


Doc 1. Une vie politique mouvementée
1. La Deuxième République dure de février 1848 au 2 décembre 1851 ; le Second Empire du 2 dé-
cembre 1852 au 4 septembre 1870. La période qui va du 2 décembre 1851 au 2 décembre 1852
est une période de transition entre les deux régimes.
2. La Révolution de février 1848 et la Commune de Paris (consécutive à la défaite face à la Prusse)
sont les deux crises politiques qui ouvrent et qui ferment la période.
3. Louis-Napoléon Bonaparte a été le premier président de la République de notre histoire, du 20
décembre 1848 au 2 décembre 1852.
Doc 2. L’essor économique sous le Second Empire
1. Sous le Second Empire, la France se couvre d’un réseau de voies de chemin de fer qui de-
viendra l’un des plus denses d’Europe et même du Monde. On notera aussi la construction des
canaux, l’aménagement des ports : autant d’infrastructures qui marquent bien le dynamisme de
l’économie française et son insertion croissante dans des réseaux internationaux.
2. À voir en fonction de la région de l’élève, mais là encore il s’agit de rendre vivante auprès des
élèves cette page de l’histoire de France, d’établir un lien également entre histoire et géographie.
Doc 3. Paris, une capitale transformée sous le Second Empire
1. C’est l’annexion des communes limitrophes formant la petite couronne qui permet l’extension
de Paris entre 1859 et 1860.
2. Les gares sont les marqueurs du dynamisme parisien ; elles favorisent à la fois la circulation des
hommes, des informations et des marchandises. Les Halles centrales et les Grands magasins sont
également des infrastructures au service de ce dynamisme.
Notons que les activités culturelles ne sont pas en reste, avec le Palais de l’Industrie ou bien
l’Opéra Garnier, inaugurés respectivement en 1855 et en 1875.
3. C’est le baron Haussmann (1809-1891) qui a été le grand artisan de la transformation de Paris
sous le Second Empire. Notons que son œuvre pourrait faire l’objet d’un travail de recherche ou
même d’un exposé.

PAGES 44-45
COURS

Entre avancées et reculs, comment la démocratie progresse-t-elle


en France entre 1848 et 1870 ?
Questions
1. On peut citer la mise en place du suffrage universel masculin, l’abolition de l’esclavage, la sup-
pression de la peine de mort pour raison politique et le rétablissement de la liberté de la presse.
2. La Deuxième République prend fin le 2 décembre 1851 lors du coup d’État de Louis-Napo-
léon-Bonaparte, qui est pourtant alors président de la République (mais qui entend changer un
régime lui interdisant de se présenter à sa propre succession).

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 11


3. Le Second Empire a toutes les caractéristiques d’un régime autoritaire, voire dictatorial (il y
a débat sur ce point parmi les historiens) : le chef d’État concentre seul beaucoup de pouvoirs
(dans le domaine de l’exécutif mais aussi du législatif ) ; l’opposition, en particulier républicaine,
est muselée ; les libertés fondamentales ne sont pas respectées (la censure, par exemple, frappe
la presse comme les productions littéraires).
4. Les villes grossissaient sous l’effet de l’exode rural, changent de physionomie sous l’effet de
vastes entreprises urbanistiques (hausmannisation) et en lien avec l’arrivée des gares ou l’essor
des banlieues. Surtout, les villes voient se développer une sociabilité particulière, en lien avec
le triomphe des bourgeois et des classes moyennes urbaines. Les grands magasins, véritables
temples de la consommation, sont à la croisée de toutes ces problématiques. En somme, les villes
deviennent à cette époque les creusets de la modernité.

PAGES 46-47
DOCUMENTS u

De la révolution de février au retour des conservateurs (1848-1851)


Itinéraire 1
1. La barricade, bien visible au premier plan, la violence des combats (deux morts sont représen-
tés), la détermination des insurgés (à droite), la résistance des forces de l’ordre (à gauche) sont
autant d’éléments qui rendent compte de l’atmosphère révolutionnaire qui règne sur Paris en
février 1848.
2. Le bleu, le blanc et le rouge, couleurs de la Révolution, sont ici mises en avant. La révolution de
février 1848 s’inscrit ainsi dans la lignée de celle de 1789 qui mit à l’honneur ces trois couleurs (le
bleu et le rouge sont les couleurs de Paris, le blanc celle de la monarchie).
3. Pour voter, il faut être un homme, français, âgé de plus de 21 ans et résidant dans sa commune
depuis 6 mois ; il faut en outre disposer de tous ses droits civiques (article 6). Les femmes, les
étrangers et les mineurs (de moins de 21 ans) sont écartés du suffrage.
4. Cette peinture représente et célèbre l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises, un
projet qui fut défendu par Victor Schœlcher et qui marque un progrès considérable dans la dé-
mocratisation de la société française.
5. La République est incarnée par une personne, un élu, qui tient à la main la loi abolissant l’es-
clavage. La ceinture de l’élu et le drapeau tricolore sont des symboles de la République ; tout
comme les chaînes rompues de l’esclavage.
6. Deux sentiments se mêlent : il y a d’une part de la solennité et une certaine gravité de la part
des Blancs – les planteurs, l’élu et les administrateurs civils ou militaires de l’Empire (visibles à
gauche) – ; d’un autre côté, un sentiment de joie profonde, de liesse et de délivrance concerne
les Noirs dont la condition vient de changer.
7. Les Ateliers nationaux ferment en juin 1848 pour deux raisons principales : ils coûtaient trop cher,
mais surtout l’État les soupçonne d’être des foyers actifs de la contestation politique. Leur ferme-
ture provoque un immense émoi, des incidents et des journées révolutionnaires qui sont durement
réprimés. La fermeture des ateliers nationaux marque la fin de la phase ouverte en février 1848, le
retour des conservateurs et des forces de la réaction. À maints égards, on peut dire qu’après cette
date, la République est vidée de son contenu et n’a plus de République que le nom.
Pour mémoriser
1. La Seconde République est née le 24 février 1848, au terme d’une insurrection populaire qui a
renversé la monarchie de Juillet. C’est donc un régime né sur les barricades, dans un contexte de
difficultés économiques et d’émulation politique.
2. Abolition de l’esclavage, mise en place de suffrage universel masculin et fin de la peine de mort
pour raison politique peuvent être cités.
3. Il s’agit de vastes chantiers ouverts par l’État pour donner du travail aux nombreux chômeurs.

PAGES 48-49
ZOOM

Une République qui rêve de fraternité et d’émancipation


Page 48
1. Le document 1 est une estampe datant du xixe siècle, conservée au musée Carnavalet à Paris.
Elle représente un club féminin au cœur de la Révolution (de février 1848) qui a renversé la mo-
narchie de Juillet et mis en place la Deuxième République.

12
2. Un club est un lieu de sociabilité où l’on se réunit pour discuter de politique, commenter l’ac-
tualité, faire des propositions. Ce club est, on le voit bien, entièrement féminin. Une oratrice se
tient sur un perchoir et prononce un discours avec une grande force de conviction. Autour d’elle,
le public est composé de femmes qui réagissent à son propos, discutent ou applaudissent.
3. Le terme de « club » fait directement référence à la Révolution française.
4. Peut-être ces femmes réclament-elles le suffrage pour les femmes, afin d’être les égales des
hommes.
Page 49
1. Ce document est une peinture réalisée par Cambon et conservée au musée Ingres de Montau-
ban. Elle fut réalisée « à chaud », au plus près de la Révolution de février 1848 à laquelle elle rend
hommage.
2. La femme qui apparaît au centre est une allégorie de la République, une Marianne coiffée
d’une couronne de laurier en signe de victoire.
De nombreux symboles sont mis en avant :
– le drapeau tricolore : symbole de la Révolution et de la République ;
– l’étendard couronné de l’aigle : une République qui vainc ses adversaires ;
– le glaive dans la main gauche : la justice ;
– les mains jointes, l’équerre et la main qui prête serment au-dessus de la table de la Constitu-
tion : des symboles de l’égalité et de la justice qui doivent triompher sous le nouveau régime.
3. Le lion qui a terrassé le serpent symbolise le triomphe de la loi ; la ruche et les abeilles repré-
sentent la fraternité et le travail.

PAGES 50-51
DOCUMENTS v

Le Second Empire de 1852 à 1870


Itinéraire 1
1. Napoléon III a des pouvoirs considérables en vertu de la Constitution : non seulement il incarne
le pouvoir exécutif (il nomme et révoque les ministres, nomme les sénateurs et les membres du
conseil d’État), mais il a en plus un pouvoir législatif car il a l’initiative des lois.
2. C’est par le vote que les citoyens (hommes de plus de 21 ans) participent à la vie politique ;
Napoléon III a conservé cet acquis de la Deuxième République.
3. Lors des différentes élections, certains candidats sont officiellement soutenus par l’Empereur ;
ils bénéficient ainsi d’une plus grande notoriété et d’une meilleure visibilité que les autres candi-
dats. « Les divers agents de l’administration » (doc 2) sont chargés de mettre en avant ces candi-
datures, qui sans surprise l’emportent souvent sur les autres.
4. Cette pratique est antidémocratique dans la mesure où elle est la négation même de l’éga-
litarisme républicain – tous les candidats ne bénéficient pas des mêmes conditions – et aussi
dans la mesure où elle oriente le choix des électeurs, contrevenant au principe de la liberté de
conscience.
5. Dans une ville noyée sous les eaux, les populations démunies de Tarascon sont en situation de
détresse. Au centre du tableau, Napoléon III met un pied à terre et vient apporter son soutien aux
populations. Il est une sorte d’homme providentiel qui vient secourir les simples mortels. Cette
mise en scène a pour but de présenter un chef d’État soucieux du sort de « son » peuple. Présen-
ter un empereur au contact direct des Français, un « homme-peuple », était une pratique typique
du régime bonapartiste. Ce tableau est bien une œuvre de propagande.
6. Léon Gambetta réclame une démocratie véritable, une démocratie « radicale » qui prendrait
en compte les aspirations égalitaires et sociales du peuple français. En bon républicain, il combat
le régime de Napoléon III qui a les apparences d’une démocratie mais qui n’en est pas une. « Li-
berté » est un mot qui revient comme un leitmotiv dans ce programme ambitieux.
7. Cette caricature représente Napoléon III (les traits de son visage sont aisément reconnais-
sables) en rapace : il tient entre ses serres une allégorie de la France qui est morte. Le message est
clair : Napoléon est hostile et nocif la France, qu’il détruit par sa cruauté.
Itinéraire 2
Ce paragraphe devra montrer que ce régime est autoritaire non seulement grâce à une Consti-
tution qui donne des pouvoirs très importants à l’Empereur, mais aussi en raison de pratiques
politiques (bain de foule, candidatures officielles, tournées en provinces).

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 13


Pour mémoriser
1. Napoléon III incarne le pouvoir exécutif (il nomme et révoque les ministres, nomme les séna-
teurs et les membres du conseil d’État), mais il exerce aussi le pouvoir législatif dans la mesure où
il a l’initiative des lois.
2. Les pouvoirs très étendus de l’empereur sont en soi une limite à la démocratie dans la mesure
où la représentation nationale (Sénat et Corps législatif ) a peu de pouvoir. La pratique des candi-
datures officielles constitue une autre limite. On peut ajouter les restrictions à la liberté syndicale,
au droit de grève jusqu’en 1864, à la liberté de réunion et à la liberté de la presse.
3. Léon Gambetta est un opposant à l’Empire, contre lequel il lutte en tant qu’avocat et homme
politique engagé aux côtés des républicains. Paul Hadol et d’autres caricaturistes (comme Ho-
noré Daumier) sont également très critiques envers le régime bonapartiste et la personne de
Louis-Napoléon Bonaparte.

PAGES 52-53
DOCUMENTS w

La France s’industrialise
Itinéraire 1
1. Les deux chantiers prioritaires de Napoléon III sont la promotion de l’essor économique (aussi
bien en agriculture que dans les domaines industriel et financier) ainsi que le développement
des réseaux de transports (voies de chemins de fer, canaux, routes).
2. La carte montre que le programme volontariste initié par Napoléon III a été suivi d’effets
puisque les infrastructures de transports se sont multipliées tandis que l’essor industriel et finan-
cier a dynamisé de nombreuses régions françaises.
3. Le progrès pénètre dans cette campagne de deux manières : d’une part grâce à une ferme-
école qui fait œuvre de pédagogie en encourageant les nouvelles pratiques, d’autre part grâce
à l’initiative d’un riche propriétaire agricole, Massé de la Jaunelière, qui le premier adopte la
charrue Dombasle. C’est surtout l’amélioration des rendements, et donc la preuve de leur effi-
cacité, qui permet de faire pénétrer les nouvelles pratiques agricoles dans la commune de Ma-
zières-en-Gâtines.
4. Le poids des habitudes, la routine, la peur de la nouveauté et la suspicion vis-à-vis d’innova-
tions venues de l’extérieur de la communauté paysanne sont des obstacles à la diffusion des
nouvelles méthodes.
5. Ces ouvriers travaillent dans un environnement difficile, marqué par la chaleur du feu et
le poids écrasant des machines. Leur labeur est très pénible : François Bonhommé rend bien
compte de l’effort collectif des ouvriers qui manœuvrent le marteau-pilon. On devine bien les
risques encourus : brûlures, accidents. L’atmosphère semble en outre étouffante car il n’y a pas
d’entrée d’air fais dans cet espace assez confiné.
6. Les causes de l’exode sont l’attraction exercée par la ville et par les travaux de l’industrie (« L’ou-
vrier des champs se précipite vers les villes et vers l’industrie »), la quête d’un bonheur qualifié
de « chimérique » par l’auteur. Afin de mettre fin à l’hémorragie, la Société d’agriculture de l’ar-
rondissement de Boulogne propose de remettre « des récompenses pour les bons serviteurs »,
c’est-à-dire ceux qui restent à la campagne auprès de leurs maitres.
7. Ce document émane d’une Société d’agriculture, qui a pour but d’encourager l’agriculture et
de freiner l’exode rural et qui adopte donc une position idéologique. S’il est vrai que les cam-
pagnes se vident car les travailleurs vont chercher du travail en ville, les arguments de cet auteur
s’inscrivent dans un discours paternaliste et quelque peu hautain et méprisant envers les pay-
sans. C’est le discours du maître sur son fidèle serviteur ; ce regard est moralisateur.
8. L’industrialisation se nourrit en partie de l’exode rural, une tendance qui s’accélère comme le
laissent entendre ces graphiques montrant que la part de la population rurale dans la population
totale baisse entre 1800 et 1872, passant de 88 à 69 %.
Itinéraire 2
Pistes : commencer par définir industrialisation, avant de montrer que ce processus complexe
a des implications économiques (urbanisation, essor du chemin de fer, essor des activités ban-
caires etc.), puis sociales (croissance du nombre d’ouvriers, triomphe de la bourgeoisie d’affaires).
Vous pourrez ensuite montrer que les villes sont les lieux où les changements économiques et
sociaux induits par ce processus sont les plus spectaculaires.

14
Pour mémoriser
1. L’encouragement des progrès de l’agriculture et de l’industrie ainsi que le développement du
réseau de chemin de fers sont deux exemples du programme économique de Napoléon III.
2. L’attraction exercée par la ville est la principale cause de l’exode rural. La modernisation des
campagnes mais aussi une certaine crise d’identité au sein d’une société française très attachée
à sa terre sont deux conséquences notables de cet exode rural.
3. Les conditions de travail dans une usine métallurgique sont pénibles : les ouvriers travaillent
dans un environnement difficile, marqué par la chaleur du feu et par le poids écrasant des ma-
chines. Leur labeur est très pénible et comporte bien des risques d’accidents du travail.

PAGE 54

APPRENDRE AUTREMENT

Voici dans quel ordre les notions proposées doivent être replacées dans le schéma :
Suffrage universel masculin – candidatures officielles – Commune de Paris – Haussmann –
chemin de fer.

PAGE 55

VERS LE BAC

Vérification des connaissances


2. La IIe République marque une importante avancée démocratique dans la mesure où elle a
adopté des lois démocratiques qui ont duré et profondément marqué la vie politique en France :
on pense en priorité à l’abolition de l’esclavage, à la mise en place du suffrage universel masculin
et à la fin de la peine de mort pour raison politique.
3. – régime démocratique : non
– régime révolutionnaire : non
– régime dictatorial : certains historiens comme Maurice Agulhon l’affirment, mais l’expression
semble un peu excessive. Plutôt non donc.
– régime autoritaire : oui sans aucun doute.
4. Léon Gambetta s’est opposé à Napoléon III. Fervent républicain, il était partisan d’un régime
plus égalitaire et garantissant les libertés ; il défendait la démocratie en somme. On lui doit le
célèbre programme de Belleville lors des élections législatives de 1869.
Victor Hugo a été un farouche opposant à Napoléon III. Depuis son exil dans les îles anglo-nor-
mandes, il multiplie les écrits dénonçant Napoléon « le petit », dénigre le régime et appelle de
ses vœux la République.
5. – les bourgeois et les aristocrates : non
– les ouvriers et les bourgeois : oui
– les paysans et les bourgeois : non
– les ouvriers et les paysans : non

PAGES 56-61
SUJET D’ÉTUDE u

Victor Hugo sous la Deuxième République et le Second Empire


A. Victor Hugo s’engage progressivement pour la République

Itinéraire 1
1. Les arguments montrant que Victor Hugo est favorable à la monarchie, en particulier celle de
Juillet mise en place par Louis-Philippe en 1830 sont les suivantes :
– La Révolution de juillet 1830 a permis l’arrivée au pouvoir d’un roi, Louis-Philippe, choisi par le
peuple.
– Louis-Philippe est l’héritier légitime des grands rois de France qu’étaient Henri IV et de Louis XIV.
– La famille à laquelle appartient Louis-Philippe fait partie intégrante de l’histoire de France.
2. Victor Hugo soutient la République au nom des valeurs suivantes : liberté, égalité, fraternité,
propriété, universalité.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 15


3. Sur cette lithographie, Victor Hugo porte, avec Émile Girardin, le Prince Louis-Napoléon Bo-
naparte sur un bouclier, montrant ainsi leur soutien et leur volonté de le voir exercer les plus
hautes fonctions.
Itinéraire 2
Sous la monarchie de Juillet, Victor Hugo est favorable à la monarchie : pour lui, c’est un régime
stable, né de la volonté des Français et qui s’inscrit pleinement dans l’histoire millénaire de la
France. À partir de 1848 et de la naissance de la Seconde République, il voit le régime républicain
comme un garant des valeurs qui constituent le fondement de la France : Liberté, Égalité, Frater-
nité, Propriété, Universalité.

B. Victor Hugo, un défenseur des idées républicaines sous la Deuxième République

Itinéraire 1
1. Dans ce discours, Victor Hugo montre son opposition aux Ateliers nationaux. Pour lui, leur mise
en place n’a pas permis de soutenir avec suffisamment de vigueur le régime républicain.
2. Les arguments de Victor Hugo contre la peine de mort sont les suivants :
La peine de mort n’est pas en accord avec la constitution de la Deuxième République et ne res-
pecte pas les valeurs de la République.
La peine de mort entraine le désordre et l’anarchie, alors que là où elle n’est pas pratiquée, elle
assure la paix et la stabilité.
3. Le suffrage universel masculin est le droit de vote accordé à tous les hommes majeurs, de plus
de 21 ans, quelque soient leurs conditions de fortune. Pour Victor Hugo, il assure la souveraineté
nationale et permet au peuple de s’exprimer, sans avoir recours aux armes.
Itinéraire 2
Sous la Deuxième République, Victor Hugo s’exprime pour la défense et la reconnaissance des va-
leurs républicaines que sont la liberté, l’égalité, la fraternité. Pour lui, les décisions prises doivent
assurer la stabilité du régime républicain. Ainsi, l’abolition de la peine de mort et la mise en place
du suffrage universel masculin évitent le désordre parmi la population.

C. Victor Hugo, un exilé sous le Second Empire

Itinéraire 1
1. Sur ce dessin, le livre Les Châtiments de Victor Hugo terrasse un aigle. L’aigle est le symbole par
excellence du régime impérial. Napoléon 1er, oncle de Napoléon III, empereur des Français de
1904 à 1815, en avait fait son emblème.
2. Dans ce texte, Victor Hugo présente Napoléon III comme un personnage très préoccupé par
l’image qu’il donne, comme un menteur, un homme auquel on ne peut pas faire confiance. Ainsi,
il le surnomme « Napoléon le petit » car pour lui, il n’est pas un grand homme d’État.
3. Il s’agit d’un dessin satirique représentant Victor Hugo, dont l’auteur est G. Deloyoti, paru à la
Une du journal « Le Hanneton », le 6 juin 1867. On voit Victor Hugo sur un petit rocher (il s’agit de
Guernesey), terrasser une pieuvre par sa plume, celle de l’écrivain. Sa tête est couronnée d’une
couronne de laurier. Il porte à la ceinture une lyre, instrument musical, et tient dans sa main un
globe terrestre. Victor Hugo a le regard noir et électrisé d’éclairs. Dans ce dessin, Victor Hugo ap-
paraît comme celui capable depuis son exil de s’opposer, par ses mots et ses idées, au régime de
Napoléon III, et de le remettre en question.
Itinéraire 2
À l’appréciation de l’élève. Bien mettre en évidence tous les reproches que Victor Hugo fait à
Napoléon III : Un usurpateur du pouvoir (document 1 : prise du pouvoir par un coup d’État), un
« petit » homme d’État (document 3), un oppresseur (document 3).

APPRENDRE AUTREMENT

Sous la Deuxième République


Compléter le cadre de gauche par les valeurs républicaines suivantes : Liberté, Égalité, Fraterni-
té, Propriété, Universalité.
Compléter le cadre de droite par l’expression suivante : Suffrage universel masculin
Sous le Second Empire
Compléter le cadre de gauche par le surnom suivant : « Napoléon le Petit »
Compléter le cadre de droite par les lieux d’exil suivants : Belgique, Jersey, Guernesey.

16
PAGES 62-67
SUJET D’ÉTUDE v

Les établissement Schneider au Creusot sous la Deuxième République et le Second Empire


A. Eugène Schneider, un puissant patron d’industrie

Itinéraire 1
1. Eugène Schneider s’installe au Creusot en 1836 avec son frère Adolphe.
2. Sur son portrait, Eugène Schneider porte la « rosette » qui rappelle qu’il est décoré de la Légion
d’honneur, distinction donnée aux personnes qui ont rendu de de grands services à la France.
3. Eugène Schneider est à trois reprises député, mais également ministre de l’Agriculture et du
Commerce, vice-président du Corps législatif, maire du Creusot et président du Corps législatif.
4. Adolphe Thiers, président de la République, écrit à Eugène Schneider. Les rapports entre les
deux hommes sont très cordiaux ainsi que le montre le passage suivant : « Je serai bien heureux
de vous revoir, ainsi que vous me le faites espérer, et je vous renouvelle l’assurance de mon atta-
chement, et de ma parfaite considération. »
5. Les établissements Schneider intéressent le gouvernement car ils fournissent l’acier nécessaire
à la fabrication d’armement dont a besoin la France pour être une grande puissance militaire face
à l’Allemagne.
Itinéraire 2
Réalisation d’une carte mentale.
Au sommet, une case : « Eugène Schneider entre 1836 et 1875 », puis deux cases (reliées à la
première par des flèches :
– Il dispose d’un pouvoir politique : ses fonctions politiques sont député, ministre, vice-président
du Corps législatif, maire, président du Corps législatif
– Il dispose d’un pouvoir économique : il est un grand patron d’industrie à la tête des établisse-
ments Schneider au Creusot, fournisseur d’acier pour l’armée française.

B. Le Creusot, naissance d’une ville industrielle

Itinéraire 1
1. Au milieu du xixe siècle, le Creusot s’industrialise et s’urbanise grâce à l’installation des établis-
sements Schneider : des usines et des habitations apparaissent.
2. Le Creusot concentre toutes les caractéristiques de la révolution industrielle du xixe siècle : pré-
sence de matières premières : charbon et de minerai de fer, proximité d’un moyen de transport :
le canal du Centre et regroupement d’établissements industriels.
3. Les forges du Creusot fonctionnent en particulier grâce au marteau-pilon qui permet de forger
de grosses pièces métalliques.
Itinéraire 2
Afin de présenter à des élèves de Collège (niveau 4e) un sujet sur les conséquences de l’industriali-
sation au Creusot, commencer par définir ce qu’est la révolution industrielle : ensemble des trans-
formations économiques que connaît l’Europe et en particulier la France au cours du xixe siècle.
Poursuivre en prenant l’exemple du Creusot : création d’un important établissement industriel,
celui des Schneider, présence de matières premières permettant l’activité sidérurgique (charbon,
minerai de fer), développement de l’activité sidérurgique, en particulier grâce au marteau-pilon.

C. Les conséquences de l’industrialisation pour les habitants du Creusot

Itinéraire 1
1. Selon l’auteur, l’entreprise Schneider a permis aux habitants du Creusot de passer du statut
d’agriculteurs « grossiers » à celui d’ouvriers qualifiés. Il évoque particulièrement les fondeurs, les
forgerons, les ouvriers des ateliers de construction, les employés et les chefs de service.
2. L’entreprise Schneider construit ce type de cité afin de loger ses ouvriers à proximité des usines
et d’exercer une autorité sur eux en leur fournissant une habitation et des moyens de subsistance.
3. La grève du Creusot en 1869-1870 est présentée comme une opposition entre, d’un côté, les
ouvriers, et d’un autre côté, le dirigeant de l’entreprise soutenu par le pouvoir politique. Le pa-
ternalisme apparait comme un abus d’autorité : les ouvriers sont exclus des décisions prises par
l’entreprise.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 17


Itinéraire 2
Pour préparer un bref exposé sur les conditions de vie des ouvriers et de leurs familles au Creusot
au moment où la ville s’industrialise, bien illustrer le terme de « paternalisme » : évoquer le poids
de l’entreprise sur les conditions de travail des ouvriers, sur leurs conditions de vie en dehors de
l’entreprise, et leurs réactions face à cette autorité exercée par l’entreprise.

APPRENDRE AUTREMENT

Compléter le cadre en haut à gauche par : député, maire, ministre, patron des établissements
Schneider.
Compléter le cadre en haut à droite par : 1836.
Compléter les cadres en bas à gauche par : activités sidérurgiques (à gauche) – ville industrielle
(à droite)
Compléter les cadres en bas à droite par : création de cités ouvrières (à gauche) – 1869-1970 (à
droite)

PAGES 68-69

VERS LE BAC

Sujet d’étude 1. Victor Hugo par Honoré Daumier


1. Le titre du document est « Victor Hugo par Honoré Daumier ». Il s’agit d’une lithographie (gra-
vure) d’Honoré Daumier datant du 20 juillet 1849, parue dans le journal « Le Charivari ».
2. Victor Hugo est représenté debout, les bras croisés. Il a un air hostile et fermé. Sa tête est dis-
proportionnée, son front est immense. Il repose sur un piédestal formé de livres.
3. La tête de Victor Hugo est disproportionnée afin de faire apparaitre les pensées ou réflexions
sombres qui l’animent. Le socle représente la connaissance et le savoir sur lesquels repose la
réflexion de Victor Hugo, grand auteur du xixe siècle.
4. Sous la IIe République, Victor Hugo s’interroge beaucoup sur les mesures à prendre et sur la
façon dont la France doit être gouvernée. Il a été un fervent monarchiste et défend désormais le
régime républicain.

Sujet d’étude 2. Le Creusot en 1847


1. Il s’agit d’une vue du Creusot en 1847, réalisée la même année par Pierre Tremaux. Il s’agit
d’une lithographie, c’est à dire d’une gravure.
2. Au premier plan, on aperçoit les établissements industriels : forges, ateliers de constructions,
les hauts fourneaux. À l’arrière-plan, on distingue le château de la Verrerie, résidence de la famille
Schneider qui dirige l’entreprise, et les cités ouvrières où vivent les employés de l’entreprise.
3. La révolution industrielle a profondément transformé la ville du Cresuot. On peut désormais
parler de cité ou ville industrielle.

18
THÈME
3 La Troisième République avant 1914 :
un régime, un empire colonial
➞➞PAGES 70-85

PAGES 70-71

En quoi suis-je concerné ?


Les lois rendant l’école primaire gratuite, laïque et obligatoire, la loi autorisant la création de syn-
dicats et la loi sur la liberté de la presse ont toutes été votées sous la IIIe République.

PAGES 72-73
REPÈRES

De l’enracinement de la République à la République coloniale


Doc 1. L’évolution de la IIIe République (1870-1914)
La loi sur la liberté de la presse et la loi sur la liberté de réunion (1881). L’affaire Dreyfus (1894-
1906) est une crise fragilisant le régime. La République se renforce car, en 1889, 63,5 % des dépu-
tés sont républicains. En 1871, ils n’étaient que 35 %.
Doc 2. Les empires coloniaux en 1914
1. La colonisation française connaît une période de forte progression sous la IIIe République. Les
territoires conquis après 1870 sont en effet beaucoup plus étendus que ceux annexés avant la
IIIe République.
2. L’expansion coloniale a principalement été mise en œuvre en Afrique, dans l’Océan indien et
en Asie.
Doc 3. Le régime paerlementaire de la IIIe République
1. Deux éléments prouvent que la IIIe République est un régime démocratique. D’une part, le
Parlement est élu au suffrage universel masculin. D’autre part, les pouvoirs sont séparés. Le Pré-
sident de la République et le gouvernement détiennent le pouvoir exécutif. Le Parlement exerce
le pouvoir législatif.
2. Le Parlement joue un rôle très important dans les institutions de la IIIe République. En plus de son
pouvoir législatif, c’est lui qui élit le Président de la République et il peut renverser le gouvernement.
3. Après 1877, le Président de la République n’exerce plus son droit de dissoudre la Chambre des
députés.

PAGES 74-75
COURS

Comment le IIIe République enracine-t-elle un régime


fondé sur les principes de 1789 ?
Questions
1. Entre 1870 et 1885, la IIIe République réalise des avancées en matière de libertés : liberté de la
presse et d’édition, liberté de réunion, droit de se syndiquer, etc.
2. Les défenseurs de Dreyfus luttent au nom des valeurs républicaines et démocratiques (justice,
liberté, égalité) relevant des Droits de l’Homme. Les antidreyfusards se réfèrent aux idées natio-
nalistes, antisémites et cléricales.
3. La laïcité, c’est la neutralité de l’État vis-à-vis de toutes les religions. Elle garantit la liberté de
croyance et de religion, chacun étant libre d’en avoir une ou non. La religion et les croyances
relève exclusivement du domaine privé.
4. Dans la société coloniale, les indigènes sont spoliés de leurs terres, soumis à une lourde fisca-
lité et au travail forcé. Ils sont également privés de tous droits politiques et durement réprimés
s’ils se révoltent.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 19


PAGES 76-77
DOCUMENTS u

Fondation et stabilisation de la République (1870-1884)


Itinéraire 1

1.
Instruction (doc.1) Liberté (doc.1)

Les lois scolaires de 1881-1882 créent l’école Loi sur la liberté de la presse et loi sur la
primaire obligatoire, laïque et gratuite pour liberté de réunion (1881)
tous les enfants de 6 à 13 ans (doc.2 et p. 72) (doc. 2 et p. 72)

2. Sur le tableau, on voit que tous les citoyens, riches comme le bourgeois, ou pauvres comme
l’ouvrier, sont égaux devant le droit de vote grâce au suffrage universel.
3. Les femmes sont exclues de ce progrès de la démocratie qu’est le suffrage universel.
4. Les lois sur la liberté de la presse et la liberté de réunion complètent le suffrage universel en
permettant aux citoyens de s’informer et aux partis d’exposer leur programme.
5. Le 14 juillet, jour de Fête nationale, la République est partout présente dans les rues et sur les
places avec des défilés, les drapeaux, les banquets et les discours qui la célèbrent.
6. « La Marseillaise était écoutée, applaudie et frénétiquement répétée. » Cette phrase montre
bien l’adhésion des villageois à la République.
Itinéraire 2
Un siècle après leur grande Révolution, les Français sont-ils en train de devenir républicains ? En
tout cas, les gouvernements de la IIIe République font tout pour cela. S’inspirant des principes
de 1789, ils ont élargi et approfondi les droits et libertés des citoyens : liberté de la presse et de
l’édition, liberté de réunion, droit au divorce, droit de se syndiquer. Le droit à l’instruction est dé-
mocratisé : tous les enfants de six à treize ans, riches comme pauvres, vont désormais à l’école qui
est gratuite, obligatoire et laïque. Enfin, la République diffuse ses symboles et ses valeurs jusque
dans les plus petits villages. Partout, des écoles-mairies avec le drapeau et la devise républicaine,
partout des célébrations républicaines comme le 14 juillet, devenu fête nationale. L’accueil de
la population semble très positif : les résultats aux élections sont de plus en plus favorables aux
républicains. Ils pourraient permettre à la République de s’installer dans la durée.
Robert Nelson, envoyé spécial du Boston Globe 1885.
Pour mémoriser
1. Le 14 juillet, Fête nationale, est l’occasion de célébrer les valeurs républicaines.
2. Jules Ferry est un homme d’État de la IIIe République. Il a fait voter les lois sur l’école gratuite,
laïque et obligatoire.
3. Parmi les droits et libertés instaurés par le régime républicain : le droit à l’instruction, la liberté
de réunion.

PAGES 78-79
DOCUMENTS v

La République s’enracine et se consolide (1885-1884)


Itinéraire 1
1. Les dreyfusards et les antidreyfusards ont utilisé la presse (lettres, articles, caricatures).
2. Émile Zola accuse le camp antidreyfusard d’antisémitisme car ce dernier caricature Dreyfus, qui
est juif, avec des stéréotypes antisémites : gros nez, grosses lèvres… Le caricaturiste Forain fait aussi
preuve de nationalisme en plaçant un soldat prussien derrière Dreyfus qui est alsacien. Dreyfus
serait alors manipulé comme une marionnette par les forces ennemies étrangères et à leur service.
3. Les termes vérité, justice, droits de l’homme montrent l’engagement de l’écrivain Émile Zola
pour les valeurs républicaines et démocratiques.
4. Aristide Briand reproche à l’Église de se dresser en ennemi de la République. Il sous-entend
notamment l’attitude antidreyfusarde d’une grande majorité de l’Église lors de l’affaire Dreyfus.
5. Sous le Concordat (1801), le catholicisme est reconnu comme la religion de la majorité des
Français et le clergé est rémunéré. Avec la laïcité (Loi de 1905 de Séparation des Églises et de
l’État), les liens privilégiés entre l’Église catholique et l’État français sont rompus (doc. 4). Doréna-
vant, dans la République laïque, l’État est neutre, il assure la liberté de conscience et garantit le
libre exercice de toutes les religions. Il ne subventionne plus les cultes (doc. 3b).

20
6. Sur cette caricature, le philosophe des Lumières Voltaire inspire la loi. La tolérance et l’égalité
sont les valeurs qui inspirent la loi de Séparation des Églises et de l’État.
Itinéraire 2

L’Affaire Dreyfus (1894-1906) :


une crise qui enracine la République démocratique

L’affaire judiciaire Le triomphe


Une affaire d’État qui déchire
et militaire des valeurs
la société française (1898-1899)
(1894-1898) démocratiques

Le capitaine Dreyfusards Antidreyfusards En 1906, la crise


Dreyfus, juif Intellectuels Le plus souvent se termine par
alsacien, est (Zola) et hommes de la droite la réhabilitation
accusé à tort de politiques nationaliste, de Dreyfus. Il est
trahison au profit de gauche cléricale et réintégré dans
de l’Allemagne. (Clémenceau) antisémite, ils l’armée et reçoit la
Son innocence est défendent soutiennent l’armée légion d’honneur.
rapidement établie, ➞ l’innocence de et la raison d’État. ➞ Ce double geste
mais l’armée ne Dreyfus au nom À l’image de Forain, témoigne de
l’innocente pas et des valeurs ils multiplient l’enracinement
acquitte même républicaines et les caricatures de la République
le vrai coupable, démocratiques antisémites et et du triomphe
le commandant comme celles de nationalistes. des valeurs
Esterhazy. justice et de droits démocratiques
de l’homme. issues de 1789.

La laïcité (1905) : la République réaffirme ses principes démocratiques

Des relations anciennes mais La Loi de Séparation des Une réaffirmation


conflictuelles Églises et de l’État (1905) des valeurs de1789

Depuis 1801, les rela- Voulue par le président du Émile Combes et Aristide
tions entre l’État et l’Église Conseil Émile Combes, la loi Briand se sont inspirés des
catholique sont régies est pensée par Aristide Briand philosophes des Lumières
par le Concordat. Avec ce comme une loi de concorde et comme Voltaire. La tolérance
traité, le catholicisme est d’apaisement. La loi met fin au et l’égalité sont les valeurs qui
reconnu comme la religion Concordat, la République de- inspirent la loi de Séparation
de la majorité des Français vient laïque. L’État est neutre, il des Églises et de l’État.
et le clergé est rémunéré. assure la liberté de conscience
Mais tout au long du xixe et garantit le libre exercice de
siècle, les relations sont ➞ toutes les religions. Il ne sub- ➞
tendues avec l’Église, en ventionne plus les cultes
particulier lors des régimes
républicains qui cherchent à
réduire l’influence de l’Église.
Dernier conflit en date, la
position majoritairement
antidreyfusarde de l’Église
lors de l’affaire Dreyfus (1894-
1906).

Pour mémoriser
1. Dreyfus est accusé de trahison au profit d’une puissance étrangère et ennemie, l’Allemagne. Le
sujet est sensible car la France a perdu la guerre contre elle en 1870.
2. Les dreyfusards défendent les valeurs républicaines et démocratiques de justice et de droits
de l’homme.
3. Il s’agit de la Loi de Séparation des Églises et de l’État de 1905.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 21


PAGES 80-81
DOCUMENTS w

Une république coloniale


Itinéraire 1
1. D’après le document, la France apporte civilisation, richesse et paix aux colonisés.
2. La France est représentée par une femme de grande taille. Elle distribue des pièces d’or aux
colonisés marocains agenouillés qui la regardent avec respect et soumission. C’est une image de
propagande car elle présente la colonisation comme un bienfait pour les peuples conquis et le
pays colonisateur comme supérieur aux peuples colonisés.
3. La France prétend être une sorte de mère pour les colonisés (docs 1 et 4). Le document 4
montre les mauvais traitements qu’elle leur inflige dans la réalité : coups et travail forcé, impôts
très lourds, etc.
4. Pour le colonisé, la France devrait traiter les indigènes non en parias mais en citoyens égaux à
tous les autres avec les mêmes droits et libertés : liberté d’expression, droit de vote, droit à l’ins-
truction, etc.
5. En excluant les Algériens, la République viole les principes de liberté et d’égalité de droits des
citoyens proclamés dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et dont elle
se réclame.
6. Les poursuivants se disputent la possession du Maroc. Les rivaux de la France sont l’Allemagne,
l’Angleterre et l’Espagne.
Itinéraire 2
Les arguments que peuvent développer les différents camps à l’occasion du débat sur la coloni-
sation :
a) Les partisans de la colonisation défendent l’idée que la France apporte progrès et richesse
grâce à son degré supérieur de civilisation. Ainsi, la France a construit dans ses colonies des
routes, des ports, des lignes de chemin de fer. Elle a également ouvert des écoles et des hôpitaux.
b) Les adversaires de la colonisation soulignent que la République coloniale maltraite gravement
les colonisés. Elle commet des massacres lors de la conquête, puis prend leurs terres aux indi-
gènes, les soumet à de lourds impôts et au travail forcé. Enfin, elle réprime durement ceux qui se
révoltent contre l’injustice coloniale.
c) Les colonisés soulignent que les Droits de l’Homme sont bafoués. La France en fait des parias,
leur refuse les droits et libertés dont elle se réclame : liberté d’expression, droit à l’instruction,
droit de propriété. À quoi s’ajoutent les massacres et la répression, etc. Les colonisés attendaient
tout autre chose d’une République qui se réclame des principes de 1789, prétend être la mère
des indigènes et les traite comme des êtres inférieurs.
Pour mémoriser
1. L’Algérie et le Maroc sont deux pays colonisés par la France.
2. Les colonisés peuvent reprocher à la République coloniale les mauvais traitements qu’elle fait
subir aux colonisés : massacres, spoliations, lourds impôts, répression, etc.
3. En imposant le travail forcé aux peuples colonisés, la France viole ses valeurs de justice, de
liberté et d’égalité des droits.

PAGES 82-83
ZOOM

Une République qui s’impose dans l’espace public et devient coloniale


Page 82
1. Le tableau de Vincent Van Gogh date de 1886. Il a été peint sous la IIIe République, qui est née
en 1870.
2. Les trois couleurs qui émergent sont le bleu, le rouge et le blanc. Elles rappellent le drapeau
tricolore partout présent le 14 juillet. Il symbolise la France et la République.
3. L’atmosphère qui se dégage du tableau est une atmosphère de fête dans les rues pavoisées de
tricolore où la foule s’est rassemblée à l’occasion de la fête nationale.
Page 83
1. Le document est la couverture d’un livre scolaire. L’image est donc destinée à un public jeune.
2. Le personnage central est la France de la IIIe République. Les valeurs sur lesquelles elle s’appuie
sont le Progrès et la Civilisation.

22
3. Les personnages qui l’accueillent représentent les différents peuples d’Afrique (à gauche) et
d’Asie (à droite) colonisés par la France.

PAGE 84

APPRENDRE AUTREMENT

• Libertés fondamentales : liberté de la • Les femmes sont exclues du droit de vote.


presse, liberté d’association • Le mouvement ouvrier est durement
• les lois scolaires : l’école est gratuite, réprimé.
obligatoire et laïque.
• Les Droits de l’Homme triomphent lors de
l’affaire Dreyfus.

• La culture républicaine se diffuse partout à Les colonisés subissent :


travers : – des massacres.
– des bâtiments : ex. : école-mairie – la spoliation de leurs terres.
– des symboles : ex. : Marianne – le travail forcé.
– une Fête Nationale : le 14 juillet – la privation des droits civiques.
• L’instauration de la laïcité réduit les tensions
anciennes. La laïcité établit la liberté de
conscience garantie par la neutralité de
l’État vis-à-vis de toute religion.

PAGE 85

VERS LE BAC

Vérification des connaissances


1. La loi de décembre 1905 instaure la laïcité.
2. La loi sur la liberté de la presse de 1881 apporte davantage de liberté aux Français.
3. L’affaire Dreyfus se termine par une victoire des Droits de l’homme et le renforcement de la
République.
4. La « République coloniale » désigne les conquêtes entreprises par la IIIe République et les rap-
ports de domination et d’exploitation mis en place par celle-ci dans son Empire colonial.
5. Jules Ferry est un homme politique de la IIIe République. Il fait voter en 1881-1882 les lois sur
l’école gratuite, laïque et obligatoire.

Vers le grand oral


A. Au brouillon sans rédiger, noter les points essentiels à aborder :
1. Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : inspirée par les idées des Lumières (Vol-
taire), reprend l’idée d’une tolérance et d’une liberté religieuse car tous les citoyens sont égaux
de droits.
Laïcité : neutralité de l’État vis-à-vis de toute religion. Elle garantit la liberté de conscience et de
religion. La religion relève du domaine privé. Égalité des citoyens.
2. Combes : président du Conseil, à l’initiative de la loi de séparation, a précédemment mené une
politique très anticléricale pour diminuer l’influence de l’Église dans la République
Briand : socialiste, rapporteur du projet de séparation, animé d’un esprit de compromis, souhaite
une loi de concorde et d’apaisement, mettre fin aux conflits avec l’Église catholique
3. 1789 : Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
1905 : Loi de Séparation des Églises et de l’État
B. Mettez au propre vos notes en adoptant une organisation claire et aérée afin de pouvoir vous
repérer rapidement et fluidifier votre propos :

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 23


Les valeurs de 1789 L’instauration de la laïcité en 1905

Déclaration des droits de • Émile Combes :


l’homme et du citoyen – président du Conseil
(1789) – à l’initiative de la loi de séparation
– inspirée par les idées des – politique très anticléricale pour diminuer l’influence de
Lumières (Voltaire) l’Église dans la République
– idée d’une tolérance et • Aristide Briand :
d’une liberté religieuse car
citoyens égaux de droits. ➞ – socialiste rapporteur du projet de séparation
– animé d’un esprit de compromis, souhaite une loi de
concorde et d’apaisement, mettre fin aux conflits avec
l’Église catholique
• Loi de Séparation des Églises et de l’État de 1905 = laïcité
– neutralité de l’État vis-à-vis de toute religion
– liberté de conscience et de religion garantie
– religion relève du domaine privé.
– égalité des citoyens

PAGES 86-91
SUJET D’ÉTUDE u

L’instruction des filles sous la IIIe République avant 1914


A. Une instruction tardive, de l’exclusion à l’intégration

Itinéraire 1
1. Il s’appuie sur la Révolution française qui débute en 1789. Cela montre le principe d’égalité à
l’éducation pour tous (garçons et filles).
2. Il s’agit d’une classe de filles, qui suivent un cours de couture. Il n’y a pas de mixité entre les
filles et les garçons.
3. La couture est enseignée spécifiquement aux filles, car c’est une activité considérée comme
exclusivement féminine.
4. Son objectif n’est pas atteint, car il n’y a que 43 collèges et lycées de jeunes filles dans tout le
territoire français ; et des zones importantes du territoire n’en comptent aucun. Il y a des dépar-
tements sans collège ni lycée de filles.
Itinéraire 2
Les collèges et les lycées sont dans les villes, et surtout dans les villes industrielles, selon une
courbe Le Havre-Paris-Lyon-Montpellier. La France rurale, qui reste cléricale, est peu versée sur
l’instruction laïque des filles.

B. Les institutrices : les « hussardes de la République »

Itinéraire 1
1. L’instituteur(trice) doit instruire les filles.
2. L’institutrice rencontre les difficultés suivantes : la solitude, la détresse morale, le mal loge-
ment, un travail considérable.
3. Elles portent une robe noire et un col blanc, qui constituent une sorte d’uniforme austère
comme les soldats qui vont à la bataille.
4. Louise Michel est une militante de l’Internationale socialiste qui participe à la Commune de
Paris et qui est condamnée au bagne en Nouvelle-Calédonie en 1870.
Pendant une dizaine d’années, elle va sans relâche alphabétiser les populations de cette colo-
nie lointaine. Amnistiée, de retour en métropole, elle poursuit son combat pour l’instruction des
femmes et leur insertion dans les sphères politiques à travers le droit de vote.
Itinéraire 2
Une femme instruite au service de la république
Ce qui l’a menée à cette instruction :
– les lois
– les études

24
– les diplômes, environnement républicain.
Les conséquences de cette instruction :
– engagements associatifs
– diffuse les valeurs de la république
– défend la laïcité
– revendique des droits pour les femmes
– lutte pour l’émancipation.

C. L’instruction des filles, un enjeu politique

Itinéraire 1
1. L’Église refuse l’égalité des filles face à l’instruction. Jean Jaurès souligne que l’enseignement
de la morale contre la position de l’Église car il ne véhicule aucune croyance religieuse.
2. Maria Deraismes combat pour l’égalité fille.garçon et pour la mixité.
3. Il s’agit d’une action « coup de poing » dans une mairie lors d’un scrutin de vote. Cela pourrait
être une protestation contre la loi qui exclut les femmes de la vie politique.
Itinéraire 2
L’instruction des filles participe à l’émancipation des femmes.
Doc 2 : Maria Deraismes est convaincue que la femme doit être l’égale de l’homme juridiquement
et politiquement. Elle est contre la ségrégation de genre et revendique la mixité.
Doc 3 : les suffragettes – des féministes en lutte – manifestent parfois avec violence et sur un
mode spectaculaire pour une égalité de droits (le vote).

APPRENDRE AUTREMENT

Régime : République
Comment : par les lois Ferry et Sée
Qui agit : les députés, le gouvernement, les instituteurs(trices).
Objectifs : en faire des républicaines instruites, transmettre les valeurs de la république, com-
battre l’idéologie religieuse.
Mise en œuvre :
Outils : manuels, programmes ;
Bâtiments : écoles, collèges, lycées ;
Personnels : institutrices.
Résultats : alphabétisation des filles, formation professionnelle, éveil à l’esprit critique, désir
d’émancipation.

PAGES 92-99
SUJET D’ÉTUDE v

Vivre à Alger au début du xxe siècle


A. Alger, une ville coloniale

Itinéraire 1
1. Alger s’est développée en forme de triangle : de la Casbah jusqu’à la côte, à l’intérieur des for-
tifications.
2. La ville s’est étendue en raison de la destruction des fortifications et de l’étalement de la ville
le long de la mer sur 16 km.
3. Les aménagements créés par les Français sont : un nouveau port, une gare maritime, un quar-
tier européen, la place du gouvernement, des avenues larges et droites bordées d’immeubles de
type haussmannien.
4. La Grande Poste a été construite dans un style néo-mauresque. Une hypothèse serait que l’on
souhaite donner l’image d’une ville coloniale moderne.
Itinéraire 2
À l’appréciation de l’élève.

Alger, une ville et une capitale coloniale vers 1900


1. C’est un plan d’Alger. Source : Guide Joanne, Algérie et Tunisie, 1911.
2. La ville s’étend sur la une distance Est-Ouest d’environ 1,5 km.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 25


3. Les installations portuaires sont importantes car Alger est une capitale coloniale, elle est une
porte d’entrée sur l’Afrique, et elle constitue un pont entre la métropole et l’empire colonial.
4. La ville européenne comporte des avenues, des boulevards, des tracés géométriques ; tandis
que la ville indigène est plutôt faite de ruelles étroites et tortueuses.

B. Alger, capitale de l’Algérie française

Itinéraire 1
1. C’est une capitale politique car elle comporte la résidence du gouverneur, c’est une capitale
d’État, elle compte aussi la place du gouvernement, le palais du gouverneur, c’est une préfecture.
2. C’est une grande ville industrielle et commerciale, avec un bon port et de grandes fermes, des
champs cultivés, des plantations de vignes, d’orangers, de citronniers…
3. Il faudra faire figurer les arguments suivants : Alger est la capitale de l’Algérie française, la capi-
tale coloniale ; elle constitue un trait d’union entre la métropole et la colonie.
Itinéraire 2
Il faudra faire figurer les arguments suivants : Alger est un port, une ville dynamique, une « tête
de pont », une ville prospère.

C. Alger, une ville inégalitaire

Itinéraire 1
1. Alger a une composition ethnique variée. C’est une colonie de peuplement car environ 1 habi-
tant sur 3 est français d’origine en 1906.
2. Les musulmans sont privés de représentation politique. Le Code de l’indigénat les conduit à
l’asservissement.
3. Les indigènes et Européens se croisent mais ne se mélangent pas.
Itinéraire 2
En Algérie, il n’y a pas de liberté pour les populations indigènes car elles sont asservies ; pas
d’égalité car on applique le Code de l’indigénat qui institue leur infériorité ; et il n’y a pas non plus
de fraternité.

APPRENDRE AUTREMENT

Citoyens : les Français – Exclus : la population indigène musulmane – La métropole – Activités :


capitale politique et économique – Une ville double : ville arabe (Casbah) et ville « européenne »
modelée selon des principes haussmanniens.

PAGES 100-101

VERS LE BAC

Sujet d’étude 1. L’enseignement des jeunes filles


1. L’auteur Paul Broca (1824-1881), médecin, anatomiste et anthropologue célèbre.
Le document est un extrait d’un rapport présenté au Sénat en 1880 pour préparer la loi sur l’en-
seignement secondaire des jeunes filles.
Les destinataires sont les sénateurs qui vont devoir légiférer sur le sujet.
2. La place accordée aux femmes est celle de mères de famille donc épouses et mères : « future
condition de mère de famille ».
3. Selon l’auteur, il s’agit d’un enseignement pratique, allégé et utile à leur future fonction de
mère de famille.
4. La loi Camille Sée est votée le 21 décembre 1880 et cette loi ouvre l’enseignement secondaire
aux jeunes filles.
Cette loi est complétée par la loi du 29 juillet 1881 qui créée l’École Normale Supérieure (ENS) qui
prépare en trois ans les élèves au Certificat d’aptitude à l’enseignement secondaire des jeunes
filles.

Sujet d’étude 2. Description d’Alger vers 1900


1. Bâtiments militaires : place forte, quartier général, amirauté, les arsenaux.
Bâtiment administratif : le siège du gouverneur.

26
Bâtiments économiques : chambre de commerce, banques.
Bâtiments culturels : académie universitaire, école de droit musulman, école supérieure de droit,
de lettres, des sciences, …
2. Oui, la culture occupe une place importante : université, écoles de droit, de lettres, de sciences
et des beaux-arts.
3. La religion représentée par l’archevêché est la religion chrétienne catholique. Les autres reli-
gions sont le protestantisme, l’islam, le judaïsme.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 27


THÈME
4 La Première Guerre mondiale bouleverse
les sociétés et l’ordre européen
➞➞PAGES 102-117

PAGES 102-103

En quoi suis-je concerné ?

1. En France, toutes les communes ont leur monument aux morts souvent situé sur la place cen-
trale près de la mairie ou de l’hôtel de ville (comme page 102).
Les traces du conflit sont plus marquées dans les régions du Nord et de l’Est de la France qui ont
connu des combats et des destructions ainsi que l’occupation allemande. Présence de cimetières
militaires, de statues célébrant des héros morts pendant le conflit, reconstructions importantes
(comme à Arras).
2. Le 1er novembre (jour de l’armistice) commémore l’armistice, c’est-à-dire la fin des combats. La
paix n’est signée qu’à l’issue du Traité de Versailles, le 28 juin 1919.

PAGES 104-105
REPÈRES

Une guerre à différentes échelles : de l’Europe au monde


Doc 1. Les grandes phases de la guerre
1. On distingue 3 grandes phases :
– 1re phase : guerre de mouvement du début de la guerre (en août 1914) à l’hiver 1914-1915.
– 2e phase : guerre de position suite à l’échec des grandes offensives très coûteuses en hommes
et devenues désastreuses en raison des mitrailleuses capables de tirer plusieurs centaines de
balles à la minute. Les soldats construisent et s’abritent dans des tranchées rapidement aména-
gées puis progressivement améliorées (notamment du côté allemand).
– 3e phase : retour à la guerre de mouvement en raison de l’arrivée des troupes américaines et
de l’utilisation des chars d’assaut devenus plus performants.
2. L’année 1917 marque une profonde rupture.
D’une part, la révolution bolchevique entraîne le retrait de la Russie qui combattait du côté des
Alliés. Lénine signe une paix séparée avec l’Allemagne pour sauver la révolution.
D’autre part les États-Unis, longtemps hésitants, entrent dans le conflit à la suite de la guerre
sous-marine à outrance menée par l’Allemagne contre tous les navires commerçant avec les Al-
liés. Plus d’un million de soldats américains combattront en France.
Un 3e élément (n’apparaissant pas dans la frise) concerne les mutineries (refus de combattre)
traduisant l’épuisement des soldats après 3 ans de guerre.
Doc 2. Les fronts européens de 1914 à 1918
1. Deux grands systèmes d’alliances existaient avant le conflit. D’une part, la Triple Entente, com-
posée de la France, de la Russie, et du Royaume-Uni. D’autre part, la triple Alliance, composée de
l’Allemagne, de l’Empire d’Autriche-Hongrie et de l’Italie (ce qui n’apparaît pas nettement sur la
carte). Finalement l’Italie n’entre pas dans le conflit en 1914, mais seulement en 1915 du côté des
Alliés. Progressivement, d’autres pays entrent dans le conflit.
2. Différents fronts existent en Europe, en France, en Italie, en Russie, en Grèce et en Serbie ; mais
aussi au Moyen-Orient (Palestine et actuelle Irak).
Les principales batailles (les plus intenses et meurtrières) ont lieu sur le front de l’Ouest en France
(Marne, Verdun, Somme, Chemin des Dames) sur une assez faible étendue avec une énorme
concentration de troupes.
3. Plusieurs pays comme l’Allemagne, l’Empire d’Autriche-Hongrie, mais aussi l’Empire ottoman,
la Russie et la Serbie doivent combattre sur plusieurs fronts – ce qui les oblige à diviser leurs
troupes.
Doc 3. L’internationalisation du conflit
1. La plupart des États du continent américain entrent en guerre en 1917 (notamment les États-
Unis).
2. Les pays de l’Entente sont répartis sur tous les continents. Ils peuvent facilement se ravitailler
auprès d’autres pays, et bénéficier des ressources de leurs empires coloniaux. Ils entourent les
empires centraux qui sont victimes d’un blocus les empêchant de se ravitailler à l’extérieur. La
flotte allemande est bloquée dans le mer Baltique.

28
PAGES 106-107
COURS

Comment l’Europe est-elle transformée par la Première Guerre mondiale ?


Questions
1. L’expérience combattante est particulièrement violente pour les soldats. Plus de 300 000 sol-
dats français meurent dans les premiers mois, soit plus de 2 000 par jour (pour la France 900
morts en moyenne sur les 4 années). 80 % des pertes sont dues à l’artillerie qui inflige de terribles
blessures (mutilations, gueules cassées). Il faut rajouter les mitrailleuses et les gaz particulière-
ment redoutés.
2. Les populations civiles sont aussi largement touchées par la guerre en raison des pénuries
alimentaires, du départ des soldats, des bombardements pour les régions proches du front. De
plus, certains territoires sont occupés, comme le nord de la France par les Allemands.
3. Le traité de Versailles se fonde sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (d’après le
cours p. 107) et selon le principe des nationalités (d’après les 14 points du doc. 1 p. 112).
4. Les grands empires multinationaux, comme l’Autriche-Hongrie, l’Empire ottoman (et dans une
moindre mesure la Russie) se disloquent à la fin de la guerre.
5. L’Allemagne est durement traitée par le traité de Versailles. Son territoire est réduit de 15 % (et
divisé en deux), son armée est limitée à 100 000 hommes. De plus, jugée responsable du déclen-
chement du conflit, elle doit payer de lourdes réparations de guerre.

PAGES 108-109
DOCUMENTS u

Une guerre industrielle mobilisant les hommes et la société


Itinéraire 1
1. D’après le doc. 1, les réactions sont diverses. Certains prennent cela à la rigolade, d’autres sont
plus inquiets, enfin quelques-uns décident de se cacher. Finalement, tous ont rejoint leur affecta-
tion plus par devoir et résignation que par réel enthousiasme.
2. La loi du 5 août 1914 s’adresse principalement à la presse : journalistes, directeurs de rédac-
tion. Il s’agit d’éviter de donner à l’adversaire des informations sur les mouvements de troupes,
comme cela avait été le cas lors de la précédente guerre contre les Prussiens en 1870.
Cette loi, justifiée par la nécessité de la défense nationale, est d’abord bien acceptée par l’en-
semble de la presse qui adopte une ligne très patriotique. De plus, une grande partie des jour-
nalistes sont mobilisés et doivent combattre. Cette censure se généralisera et se durcira progres-
sivement amenant, par réaction, la création du Canard enchaîné en 1915, qui utilise la dérision
pour contourner les interdictions et la censure.
3. Cette affiche montre un soldat allemand reconnaissable à son casque à pointe et à sa tenue
feldgrau (vert de gris) se faire terrasser par le coq gaulois gravé sur une pièce d’or français et
identifiable notamment par la devise républicaine.
Quatre emprunts sont émis pour financer la guerre qui dure plus longtemps que prévu et néces-
site d’énormes sommes d’argent (guerre industrielle).
4. L’entreprise Renault, spécialisée dans les voitures et les camions, profite largement de la guerre :
– Augmentation de 70 % de sa production (indice 100 à 170) en 4 ans
– Triplement de la superficie de ses usines (de 11,5 ha à 34 ha) et des travailleurs. Le nombre de
femmes travaillant augmente très fortement de 3,8 à 31,6 %
– Multiplication par 3,6 des bénéfices.
En effet, Renault réoriente ses usines vers la production de chars d’assaut de moteurs d’avion et
d’obus pour répondre aux besoins croissant de l’armée qui accepte de payer sans négocier les
prix.
5. Les documents 4 et 5 montrent le travail des femmes dans les usines d’armement (les muni-
tionnettes). Ces documents n’évoquent qu’une partie du rôle joué par les femmes pendant la
Grande Guerre. Les femmes remplacent les hommes partis au front, dans de nombreux secteurs :
postes, transports, usines, fermes, ainsi que dans les hôpitaux. Elles doivent aussi s’occuper seules
de leur famille.
Itinéraire 2
On peut élargir le thème proposé à celui de la propagande et de la diabolisation de l’adversaire.
On peut montrer aux élèves des affiches réalisées pendant la guerre, notamment par les Britan-

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 29


niques et les Américains – ce qui peut permettre un travail de collaboration avec le professeur
d’anglais.
L’affiche doit comporter un slogan, une image et doit faire un effort de présentation.
Pour mémoriser
1. De très nombreuses catégories sont mobilisées : les soldats, les entreprises industrielles, la
presse (par la propagande et la censure), les graphistes (propagande), les femmes qui doivent
compenser le départ des hommes. Très peu d’adultes ne sont pas mobilisés.
2. Les gouvernements utilisent différents moyens
Contrôle des informations paraissant dans la presse
Propagande (« bourrage de crânes ») pour convaincre du bienfondé de la guerre et minimiser les
pertes subies.
3. L’entreprise industrielle Renault participe largement à l’effort de guerre en réorientant sa pro-
duction vers des commandes militaires

PAGES 110-111
DOCUMENTS v

Un conflit meurtrier pour les combattants et les civils


Itinéraire 1
1. Les pays les plus touchés sont l’Allemagne, la Russie, l’Autriche-Hongrie et la France, totalisant
6,6 millions de morts, soit plus de 69 % des pertes. À l’inverse, les États-Unis, entrés tardivement
dans le conflit, ne comptent « que » 100 000 morts.
2. Ce nombre si important de victimes s’explique par la durée de la guerre, son internationali-
sation, le nombre de mobilisés, l’efficacité et l’intensité des armes (mitrailleuses, canons, gaz,...).
La France perd en moyenne 900 soldats par jour (doc. 1). Les mutilations sont nombreuses et
invalidantes (doc. 3). Lors des assauts (doc. 5), les hommes se transforment en bêtes sauvage (« la
fureur qui nous anime est insensée ») tuant pour ne pas être tué (« tuer pour nous sauver… pour
nous sauver et nous venger »).
3. La population de Lille (ville occupée par les Allemands pendant 4 ans) est réquisitionnée pour
partir travailler. Cette mesure est particulièrement angoissante car il n’y a pas d’indication du lieu
ni de la durée de la réquisition.
4. Les Arméniens (de religion chrétienne) sont déportés par le gouvernement turc. Beaucoup
meurent en route, notamment par manque de nourriture. La plupart des survivants sont exécutés.
Ce massacre correspond à un génocide car il est programmé « dans le cadre d’un plan général
d’extermination » et il vise une population précise en raison de ses origines – ce qui correspond
bien aux critères de la définition de génocide (p. 110).
5. Il s’agit d’une source écrite par le consul américain, pays ne participant alors pas au conflit. De
plus, c’est un rapport (secret) dans lequel l’auteur peut plus facilement s’exprimer et donner une
vue objective.
Itinéraire 2
Des violences de grande ampleur et de différentes natures (on peut rajouter les documents de
la page précédente).

Violences sur les soldats Violences sur les populations civiles

Mobilisation et départ pour le front Réquisition de population (territoires occupés)


Violence des combats (assaut et corps à Départ des proches au front et angoisse sur
corps) leur situation
Brutalisation et traumatismes Pénurie, rationnement, coupons
Nombre effroyable de morts et de bles- d’alimentation
sures invalidantes Génocide arménien

Pour mémoriser
1. Plus de 9,5 million de soldats morts dont 1,4 million de Français.
Certains historiens estiment que la grippe espagnole tuera, à la fin de la guerre, un nombre aussi
important de personnes.
2. Les Arméniens sont le 1er peuple victime d’un génocide.
3. Les civils des territoires occupés sont notamment victimes de réquisition.

30
PAGES 112-113
DOCUMENTS w

Un nouveau monde naît de la guerre


Itinéraire 1
1. Le président américain Wilson veut construire la paix sur l’application de principes clairs : une
diplomatie franche et transparente (et non plus des accords secrets négociés en cachette), l’ap-
plication du principe des nationalités pour le tracé des frontières, et la création d’une société des
nations pour permettre un règlement pacifique des conflits.
2. Les deux premiers principes sont appliqués dans le redécoupage de l’Europe. À l’issue de
conférences réunissant plusieurs pays, des traités sont signés en principe sur la base du principe
des nationalités. Cependant les nouveaux tracés des frontières sont souvent contestés, notam-
ment par les pays vaincus.
3. On voit un homme de dos, torse nu et les mains liées, condamné à être guillotiné.
En face de lui trois hommes représentant le président américain W. Wilson, le président du conseil
français G. Clemenceau et le 1er ministre britannique Lloyd George.
Caricature allemande parue le 3 juin juste avant la signature du traité de Versailles le 2 juin 1919.
Elle dénonce le sort fait à l’Allemagne sans qu’elle puisse se défendre.
4. Le principe de l’autodétermination est moqué en étant seulement appliqué sur un point de
détail : les poches vidées avant ou après la mort.
5. L’écrivain Stefan Zweig livre une description très noire de la situation de l’Autriche à la fin de
la Première Guerre mondiale. À la suite du traité de paix de St-Germain-en-Laye en septembre
1919, le pays, auparavant au cœur d’un vaste Empire, se retrouve réduit à un petit territoire. L’an-
cien Empire d’Autriche-Hongrie, démembré, donne naissance à plusieurs États, comme la Hon-
grie, la Tchécoslovaquie. Cela contribue à désorganiser, de manière encore plus dramatique que
dans le reste de l’Europe, la situation économique du pays.
Itinéraire 2
Quelques pistes d’exploitation pour écrire l’article.
Le Brésil, entré tardivement dans le conflit (octobre 1917), regarde avec attention le règlement
du conflit. Dans cet article le journaliste insiste sur les grands principes mis en avant par le pré-
sident Wilson qui conduisent à retracer les frontières des pays (vaincus) sur la base du principe
des nationalités. Il note que les conséquences sont dramatiques : appauvrissement, frustration et
contestation des traités chez les pays vaincus.
Pour mémoriser
1. Le président W. Wilson a rédigé les 14 points de janvier 1918 afin de justifier, notamment au-
près de son opinion publique, l’entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale aux côtés
des Alliés.
Les 14 points doivent permettre d’assurer les bases d’une paix durable.
2. Le traité de Versailles est le principal, le premier et le plus connu des traités de la fin de la
Première Guerre mondiale. Il sera suivi par d’autres : celui de St Germain en Laye, de Neuilly, de
Sèvres…
3. Le traité de Versailles est particulièrement sévère pour les Allemands : perte de 15 % du terri-
toire, armée réduite à 100 000 soldats, versement d’une indemnité en raison de leur responsabi-
lité dans le déclenchement de la guerre. De plus les Allemands ne sont pas conviés aux négocia-
tions et sont forcés à signer. Ils dénoncent un diktat imposé par les Alliés.

PAGES 114-115
ZOOM

Mobiliser les combattants et les civils dans un conflit mondialisé


Page 114
1. Il s’agit d’une affiche réalisée par Alcide Théophile Robaudi, pour le 2e emprunt national de
1916. La scène se passe devant l’arc de triomphe de la place de l’Étoile.
2. Différents personnages sont représentés.
Au centre, Marianne casquée (vêtue d’une toge tricolore) est une allégorie de la République avec
à ses pieds un jeune enfant (lui aussi casqué) dont le père est (sans doute) à la guerre ou mort au
front. Il incarne la jeune génération marquée par la guerre.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 31


Au 1er plan, un homme âgé (et donc non mobilisable) et des femmes, ainsi qu’une jeune fille (avec
sa tirelire) donnent généreusement de l’argent (billets et pièces). En arrière-plan, on voit des
canotiers (chapeau de paille) indiquant la présence d’hommes, dont la présence est seulement
suggérée.
3. Sur les marches, un slogan « En avant armée de l’épargne » signifiant que les civils peuvent
(et doivent) aussi jouer un rôle en donnant de l’argent, leurs économies (l’épargne) au profit de
l’armée. Cela témoigne de l’importance des civils dans le conflit.
Page 115 • Doc. 2
1. Il s’agit d’une photo en couleur autochrome (procédé breveté en décembre 1903 par les frères
Lumière qui mettent au point la première technique industrielle de photographie couleur). Les
photos sont encore techniquement assez complexes à réaliser : matériel lourd et coûteux, temps
d’exposition relativement long et elles coûtent cher.
2. Il s’agit d’un déjeuner d’un soldat français (reconnaissable à son uniforme) surnommé poilu, en
raison de ses joues mal rasées. Reims est alors proche du front et a subi de nombreux bombarde-
ments pendant toute la guerre.
3. Les soldats ont des conditions de vie précaires et ils doivent souvent se débrouiller et improvi-
ser des solutions pour s’adapter. Ils peuvent se trouver isoler de leur régiment.
Page 115 • Doc 3
1. Cette affiche a été réalisée pour les États-Unis entrés dans le conflit en 1917 (date d’émission
du poster).
2. Comme en Europe (mais dans une moindre mesure), les femmes sont mobilisées pour rempla-
cer les hommes partis à la guerre.
Ces femmes labourent des champs pour récolter du blé, non seulement pour elles, mais aussi
pour les soldats (leurs maris et fils) partis combattre dans les tranchées.

PAGE 116

APPRENDRE AUTREMENT

Les réponses fournies sont soulignées et correspondent aux espaces à remplir en pointillés.
De nombreux fronts : le Moyen Orient et les Balkans
Participation des colonies : Canada, Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique du Sud…
Deux nouvelles armes : mitrailleuses, chars d’assaut, gaz, avions
Révolution communiste : en 1917 en Russie
9,5 millions de morts et disparus
Réorientation de la production industrielle (Ex. Renault)
Travail des femmes (les munitionnettes)

PAGE 117

VERS LE BAC

Vérification des connaissances


1. Voir la définition p. 107 du manuel.
2. Les Arméniens sont victimes d’un génocide.
3. Le 28 juillet 1919.
4. 9,5 millions de morts dont 1,4 million en France.
5. La Première Guerre mondiale est un conflit à échelle mondiale car des pays de tous les conti-
nents participent au conflit.

PAGES 118-123
SUJET D’ÉTUDE u

Juillet-novembre 1916 : La bataille de la Somme


A. Un changement d’échelle dans le déroulement de la guerre

Itinéraire 1
1. L’empire britannique lance un appel à ses anciennes colonies devenues autonomes (domi-
nions) en les nommant les jeunes lions (par analogie avec le lion britannique impérial).

32
2. Pour faire face à l’effort de guerre (notamment le travail dans les usines), les Alliés font appel à
des travailleurs chinois par le biais de contrats signés avec la Chine. De la main-d’œuvre coloniale
sera aussi largement mobilisée dans les colonies, et parfois envoyée en Métropole.
3. Les chars d’assaut et les avions d’observation sont employés par les alliés à partir de 1916. Dans
un premier temps, leur efficacité sera limité. Ce n’est qu’en 1918 que les améliorations apportées
permettront aux Alliés de l’emporter.
Itinéraire 2
Préalablement : Le temps de 2 minutes peut être rallongée. Il faut aussi préciser aux élèves que si
la radio avait déjà été inventée en 1914 ; les reportages radio n’existaient pas pendant la Première
Guerre mondiale. Il s’agit donc d’une fiction.
Quelques pistes d’exploitation : Les difficultés rencontrées sont l’accès au front, la dangerosité,
la compréhension exacte de la situation, ainsi que le contrôle militaire et la censure.

B. Le 1er juillet 1916 : une offensive meurtrière

Itinéraire 1
1. Le peintre anglais James Prinsep Beadle est connu pour ses représentations de scènes histo-
riques et militaires. Ce tableau est exposé à la mairie de Belfast. Il montre les volontaires irlandais,
sortant des tranchés (moment particulièrement impressionnant) et montant à l’assaut. La scène
se passe le 1er juillet 1916, 1er jour de l’offensive britannique. Il traduit bien l’optimisme d’obtenir
une victoire facile après une semaine d’intenses bombardements (dont on voit en arrière-plan
les fumées dégagées par les impacts) censés avoir entièrement détruits les lignes allemandes.
Ce tableau a une visée patriotique et ne rend pas compte de la dureté des combats. Les pertes
seront énormes, notamment le 1er jour avec 60 000 victimes britanniques, dont 20 000 morts.
2. Cet extrait du journal intime du soldat Cook montre l’évolution des combats. D’abord très opti-
miste (« il semble impossible à quiconque de vivre dans un tel enfer »), l’auteur montre les pertes
subies (« les hommes sont tués et blessés »), la résistance des Allemands et le manque d’eau (« il
n’y en a plus de disponible ») et son désarroi à l’issue de l’échec de cette offensive.
3. Ernst Jünger est présenté p. 118. Engagé volontaire, blessé à plusieurs reprises, il est déco-
ré pour sa grande bravoure. Il apprécie la violence de la guerre qu’il raconte dans son ouvrage
Orages d’acier.
Dans cet extrait, il montre les pertes du côté allemand et l’échec de l’offensive britannique.
4. Les deux témoignages montrent la préparation minutieuse de l’offensive britannique par des
bombardements, ainsi que des attaques aux mines et aux gaz ; mais aussi le grand nombre de
morts et de blessés puis l’échec des Alliés pour percer le font allemand.
Itinéraire 2
Les particularités de la bataille sont l’intensité de la préparation de l’offensive par les Britanniques
(intenses bombardements, concentration de troupes,..) et l’échec sanglant de la 1re journée
(20 000 morts du côté britannique) qui marquera profondément les Britanniques, d’autant plus
qu’il s’agit du premier engagement réel des pal battalions (bataillons de copains), composés de
volontaires.
Les difficultés rencontrées sont la complexité des combats et l’immensité du champ de bataille ;
mais aussi des témoignages rédigés en anglais.

C. Une bataille toujours présente dans les mémoires

Itinéraire 1
1. Cette gravure d’Otto Dix, réalisée en 1924 et conservée au musée de Minneapolis, montre un
homme blessé (ou mort). Il témoigne de la dureté des combats, de la solitude et de l’angoisse du
soldat blessé qui doit souvent attendre des heures des secours qui n’arrivent pas toujours car on
tire sur les infirmiers. La guerre déshumanise les soldats réduits à l’état de chair à canon.
2. Le mémorial de Thiepval est destiné à commémorer le souvenir des soldats britanniques et
sud-africains tombés en grand nombre. Il montre l’intensité et la violence des combats. Il est
encore très visité par les descendants des soldats (plus de 200 000 visiteurs par an).
Le musée, ouvert en 2016, est consacré à la bataille de la Somme, et à la mémoire des soldats
disparus. Il réunit pièces de collections, objets archéologiques, outils multimédias et installation
grandeur nature (réplique de l’avion de Georges Guynemer). La grande fresque (60 mètres de
long) dessinée par Joe Sacco s’ouvre sur le champ de bataille.
3. Le film La bataille de la Somme est une ressource précieuse car il s’agit de la première bataille
filmée (film muet). Les deux caméramans disposèrent de moyens importants et d’une grande

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 33


liberté d’action. Ils purent filmer l’arrivée des troupes et les soldats montant en première ligne.
On peut deviner l’angoisse des combattants.
Par ailleurs le film, vu par 20 millions de Britanniques, a un grand impact sur l’opinion publique
qui découvre les conditions de vie des soldats engagés dans les combats.
4. L’historien doit prendre certaines précautions car certaines scènes ont été reconstituées, no-
tamment la fameuse image des soldats sortant des tranchées et passant le parapet (« over the
top ») pour lancer l’assaut et traverser le no man’s land.
Itinéraire 2
On peut suggérer aux élèves d’élargir les documents utilisés à ceux des autres pages, notamment
p. 120 (comme le journal de Cook, le récit d’E. Jünger, le tableau de J.P. Beadel).
Le film doc. 3 semble le plus fiable car basé sur des images de l’époque en connaissant les images
qui ont été rajoutées.
Puis le mémorial de Thiepval réalisé par le célèbre architecte britannique E. Lutyens qui a aussi
réalisé le Cénotaphe de Whitehall à Londres commémorant les victimes de la guerre. Il faut ce-
pendant savoir qu’il s’agit d’une œuvre officielle à visée patriotique.
La gravure d’Otto Dix montre une image très personnelle des combats par cet artiste engagé
dont l’œuvre dénonce la guerre.

APPRENDRE AUTREMENT

Les réponses fournies sont soulignées et correspondent aux espaces à remplir en pointillés
Volontaires venus de Grande-Bretagne et des anciennes colonies
Recours à la main d’œuvre chinoise
20 000 soldats britanniques meurent
1 million de victimes
Nombreux mémoriaux et cimetières militaires. Ex. : mémorial de Thiepval
Nombreux témoignages disponibles. Ex. : Le roman Orages d’acier d’Ernst Jünger, le film La
bataille de la Somme, les peintures et gravures d’Otto Dix.

PAGES 124-129
SUJET D’ÉTUDE v

L’Autriche-Hongrie de 1914 au traité de Saint-Germain


A. 1914 : la double monarchie et le déclenchement du 1er conflit mondial

Itinéraire 1
1. Le 28 juin 1914, à Sarajevo, un double attentat a lieu contre l’héritier du trône d’Autriche-Hon-
grie. L’archiduc était venu en Bosnie pour une visite officielle dans la capitale, à Sarajevo, accom-
pagné de sa femme. Pour la traversée de la ville, il n’avait guère pris de mesure de sécurité, la
traversant en voiture découverte. Prendre des dispositions aurait été admettre que la province
n’était pas sûre ; que les Bosniaques avaient des revendications nationalistes et agressives. (Or,
depuis 1910, de nombreuses tentatives d’attentat contre des représentants de l’empire avaient
été organisées, et avaient toutes plus ou moins échoué). Alors que la voiture longeait la rivière
sur le quai, à petite allure, une grenade fut lancée sur la voiture mais la manqua. Elle fit cepen-
dant un assez grand nombre de blessés dans la suite du prince. Après la réception à l’hôtel de
ville, l’archiduc voulu se rendre auprès des blessés et reprit la même route. Cette fois, parce que
le chauffeur s’était trompé de route, il dut s’arrêter et depuis le trottoir, un jeune homme tira plu-
sieurs coups de revolver. L’archiduc et sa femme furent touchés. Dans les minutes qui suivirent,
ils moururent tous les deux.
2. À l’origine de cet attentat, il s’agit d’un étudiant serbe, nommé Gravilo Princip. Il appartient à
un groupe de jeunes Bosniaques, dont le nationalisme était serbe puis évolua vers une concep-
tion yougoslave. Né en 1894, il a 20 ans, refusé par l’armée serbe en raison de sa petite taille,
il souhaite faire quelque chose de courageux et remarquable. Ils étaient 6 lors de l’attentat et
n’avaient jamais eu l’intention de tuer l’archiduchesse. Il fut arrêté, jugé et condamné à mort
mais, en raison de son âge, il fut mis en prison où il mourut de tuberculose.
3. Pour l’Autriche, l’attentat est une agression manifeste. L’empereur François-Joseph écrit, dans
la lettre à ses peuples : « La tendance de la Serbie à vouloir détacher par la violence des territoires
[…] s’est accusée de plus en plus » « elle a repoussé les revendications modérées de mon gouver-
nement », enfin dans l’article du quotidien français, on peut relever « le complot a été préparé par
des Bosniaques, protestant contre l’annexion ».

34
4. L’empereur François-Joseph justifie la déclaration de guerre à la Serbie car il accuse la Serbie
d’avoir, depuis longtemps, cherché à déstabiliser l’empire en organisant des actions violentes.
Surtout, suite à l’attentat, l’Autriche-Hongrie a envoyé un ultimatum à la Serbie qui, d’après la
lettre de l’empereur, a refusé une partie des revendications autrichiennes. Sur un ton extrême-
ment dur, Vienne exigea du gouvernement serbe, rendu responsable de l’attentat, de rechercher,
conjointement, les responsables et de prendre l’engagement de faire cesser toute propagande
anti autrichienne en Serbie. Le gouvernement de Serbie a considéré l’ultimatum – qui fixait un
délai de 48 heures pour la réponse – comme une intervention inadmissible dans ses affaires inté-
rieures, et avec le soutien de la Russie, l’a refusé.
La fin du Manifeste annonce la déclaration de guerre qui a lieu le 28 juillet 1914, tout acquis à
la certitude d’avoir l’ensemble de « ses peuples » derrière lui dans un sentiment de patriotisme
dynastique.
Itinéraire 2

L’attentat du 28 juin 1914 Avantages Désavantages

Pour l’Autriche-Hongrie… Montre sa puissance par Perd l’héritier du trône


l’ultimatum à la Serbie. Est un pays meurtri
Espère gagner rapidement
cette guerre car les
différentes ethnies sont
soudées derrière leur
empereur

Pour la Serbie… Montre sa détermination Va devoir affronter son voisin


à ne pas se laisser imposer puissant
les décisions de l’empire Est considéré comme un pays
d’Autriche-Hongrie. « terroriste ».
Active le nationalisme
yougoslave au détriment de
celui purement bosniaque.
A le soutien de la Russie.

B. Un empire fragilisé : la montée des contestations nationales

Itinéraire 1
1. À la mort de François-Joseph, en novembre 1916, c’est son neveu, Charles 1er, qui devient em-
pereur, mais celui-ci n’a pas son aura. Il est peu connu, a 29 ans et n’a pas été associé aux affaires
de l’État ; seulement à des responsabilités militaires. Malgré sa faible expérience politique, il a
une claire perception des besoins de la monarchie. Après un début de guerre plutôt à son avan-
tage (effondrement Serbe en octobre 1915), l’empire est en difficulté. En 1916, l’armée subit une
grosse offensive russe, qui met l’armée autrichienne au bord de la rupture. Et la place sous com-
mandement allemand.
2. Le nouvel empereur tente d’obtenir une paix négociée avec la France, le Royaume Uni et l’Italie
entre janvier et l’été 1917 sans en aviser l’Allemagne au départ. Pour cela, l’empereur confie une
mission secrète à ses 2 beaux-frères, officiers dans l’armée Belge (Entente). Mais les négociations
échouent en raison des revendications de l’Italie sur les territoires autrichiens et du refus de l’Au-
triche concernant le rétablissement de la Serbie avec annexion de l’Albanie. Le maintien de buts
de guerre incompatibles et l’espoir d’une victoire (entrée des Américains en guerre en avril) ex-
pliquent l’échec des négociations.
3. La difficulté principale pour la population en 1917 est le ravitaillement. La population souffre
du blocus organisé par l’Entente. Les difficultés s’accumulent depuis 1915 : crise alimentaire car
perte de la Galicie, ajoutée à la mauvaise volonté des Hongrois à alimenter les Autrichiens et la
désorganisation de l’agriculture car mobilisation de paysans soldats. Des cartes de ravitaillement
apparaissent dès 1915. L’approvisionnement de Vienne en lait s’effondre en 1917. On est au bord
de la famine. Les civils font la queue sous le contrôle de la police afin d’éviter les débordements
et tensions.
4. Le problème de la source est que cette détrempe est issue des archives de la police qui contrôle
la population et mène des actions de répression si des débordements ont lieu.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 35


5. Le nouvel Empereur, Charles 1er, rétablit les Parlements dans les provinces. Ils deviennent alors
le lieu d’expression des revendications et des critiques de la part des séparatistes et nationalistes.
Les malversations des différentes ethnies présentes au Parlement à Vienne reprennent leurs
querelles et manœuvres afin de déstabiliser l’Empire. L’union sacrée qui s’était reformée face à
l’agression italienne, l’ennemi héréditaire, disparaît en 1917.
Les Tchèques favorisent leur province afin de préparer une future autonomie une fois la guerre
finie et créent un comité national tchécoslovaque, dirigé par E. Benès en 1916 après la mort de
François-Joseph. Face à la répression autrichienne, l’idée d’indépendance commence à germer
et le Conseil se donne pour tâche d’informer les pays de l’Entente sur la situation en Bohême.
Les Croates, Slovènes, Bosniaques et Serbes veulent une Yougoslavie fédérale sous l’égide de la
monarchie serbe et créent aussi un comité national. Charles 1er, en rétablissant le Reichsrat en
mai 1917, espère une détente, c’est l’inverse qui se produit.
Il va y avoir une contamination jusque dans l’armée et une forte propagande anti-habsbour-
geoise se développe. Le pouvoir semble paralyser de l’intérieur et les mesures de répression ob-
tiennent l’effet inverse recherché : radicalisation et obstruction.
Itinéraire 2
Individuellement, les élèves réalisent une carte mentale permettant de faire le bilan de leur com-
préhension des docs.

C. 1918-1919 : effondrement et dislocation de l’empire

Itinéraire 1
1. D’après les 14 points de Wilson, le point 10 précise que « aux peuples de l’Autriche-Hongrie
devra être accordée la possibilité d’un développement autonome ». Cela signifie que le président
américain comme l’Entente n’avaient pas prévu la dislocation de l’Empire. Mais après la soumis-
sion de l’Autriche à l’Allemagne à Spa en mai 1918, les puissances de l’Entente vont œuvrer au-
près des comités nationaux contre l’empire. les Tchèques, reconnus par la France comme « or-
gane suprême des intérêts généraux tchécoslovaques » profitent des difficultés de l’empire qui
s’accumulent : pénuries de charbon, de munitions, désertions et grippe espagnole et défaites de
l’été 1918. Mi-septembre, les fronts repartent : la Bulgarie capitule, la Serbie est libérée, la guerre
se rapproche de l’empire. Le 16 octobre, Charles 1er annonce la fédéralisation de l’empire mais
c’est trop tard, chaque comité national la refuse. L’offensive italienne du 24 octobre porte le coup
de grâce et Charles demande l’armistice. Le 28 octobre, le pouvoir impérial n’a plus les moyens
de s’opposer à l’indépendance proclamée à Prague ou Budapest. L’empereur renonce au trône le
11 novembre.
2. Les nouveaux États qui sont créés sont : la Hongrie, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie, la Po-
logne, la Roumanie et l’Autriche.
3. Une telle modification des frontières va avoir des conséquences importantes sur la géopo-
litique de la région. La fin de l’empire d’Autriche-Hongrie marque la fin d’une époque et de la
stabilité dans cette région de l’Europe. Les pays nouvellement créés sont petits par la taille (la
Hongrie est amputée des deux tiers, l’Autriche est réduite à 80 000 km2), souffrent de régression
économique majeure et sont soumis à des agitations communistes (Révolution de Bela Kun en
Hongrie). Les points de contestations sont nombreux : de nombreux peuples se retrouvent de
leur nation : les Allemands des Sudètes vont être intégrés à la Tchécoslovaquie, des Hongrois
sont rattachés à la Roumanie, des Ruthènes et Ukrainiens sont rattachés à la Pologne ou à la
Roumanie.
4. L’auteur de cet extrait est l’historien François Fejtö qui travaille sur l’histoire de la destruction
de l’Autriche-Hongrie en 1988 et 1992.
Dans cette phrase, il veut dire que la création de ces États nés de l’éclatement de l’empire a créé
de nouveaux problèmes car ces États ne correspondent pas aux délimitation des peuples et que
la création de certains États ne pouvait pas permettre une unité nationale en raison de leurs trop
grandes différences. L’idée de former un grand État slave du Sud va se révéler être une utopie.
La Croatie et la Slovénie, catholiques, vivaient en symbiose avec l’Autriche depuis le xiiie siècle
et, du jour au lendemain, se sont retrouvés unies à la Serbie orthodoxe, longtemps ottomane et
dont elles étaient séparées depuis mille ans. Ce mariage artificiel ne pouvait être maintenu que
par un régime dictatorial, policier et centralisateur. Ce fut le cas jusqu’en 1992, date du début de
la guerre en ex-Yougoslavie entre ces différents peuples, qui, aujourd’hui, sont des pays indépen-
dants.

36
Itinéraire 2
Les élèves jouent le rôle de reporters de presse.

APPRENDRE AUTREMENT

Les mots manquant sont :


1914 : le 28 juin 1914 : Assassinat de l’archiduc à Sarajevo – Alliance avec l’Allemagne
1916-1917 : Mort de l’Empereur François Joseph en novembre 1916, Charles 1er devient Empe-
reur – manifestations et contestations internes se multiplient – Échecs des tentatives de négo-
ciations et de paix avec l’Entente – Défaites militaires, exemple l’offensive russe de Broussilov
en juin 1916 ou La rupture du front en Galicie en juillet 1917 ou la victoire Italienne de Vittorio
Veneto en octobre 1918.
1918 : influence de l’extérieur : les 14 points du Président américain Wilson – Armistices et re-
noncement au trône de l’Empereur – proclamation de la République dans les nouveaux États.
10 septembre 1919 : Traité de Saint-Germain-en-Laye qui confirme la disparition de l’empire.

PAGES 130-131

VERS LE BAC

Sujet d’étude 1. La bataille de la Somme


1. Le document est une lettre écrite par un étudiant allemand à ses parents pendant le déroule-
ment de la bataille de la Somme. Curieusement, cette lette est datée du 1er octobre 1916, alors
qu’elle raconte le début de l’attaque anglaise qui a commencé le 1er juillet 1916.
Il s’agit du témoignage d’un soldat ordinaire, mort pendant la guerre (sans indication plus pré-
cise) publié par les éditions Gallimard en 1932 à une époque où l’on espérait que la Grande
Guerre serait la Der des ders. La publication de témoignages allemands sur l’enfer de la Somme
permettait de montrer que les deux camps partageaient la même expérience des horreurs de la
guerre et qu’il fallait, en conséquence, tout faire pour éviter le retour d’un conflit qui avait déchiré
l’Europe.
2. La bataille est décrite de manière dramatique – ce qui explique sans doute pourquoi elle a été
conservée par la censure. En effet, le contrôle postal (la censure) a retenu de nombreuses lettres
jugées démoralisantes pour le moral des civils de l’Arrière.
Parmi les nombreuses armes employées (mitrailleuses, fusils, baïonnettes, …) l’auteur insiste sur
le rôle meurtrier joué par les obus et bombes, comparés à « une averse de grêlons ».
En effet la grande majorité des blessures et des morts est due à l’artillerie ; une autre partie aux
mitrailleuses qui déciment les soldats lors des grandes offensives.
3. Dans cette lettre, de nombreuses expressions témoignent du caractère déshumanisant du
combat.
Tout d’abord, dans la description du paysage qui apparaît « comme un spectacle effarant », avec
« rien que des trous d’obus ». Ceux-ci ont détruit les tranchées en raison de l’intensité des bom-
bardements britanniques pendant la semaine qui a précédé l’offensive.
Puis lors des assauts dans lesquels les assaillants sont décimés («la première vague git face contre
terre »). Puis lors des corps à corps dans les tranchées, les combats à la baïonnette sont rapi-
dement évoqués : « tous ceux qui parviennent jusqu’à nos lignes sont éliminés ». Puis l’auteur
montre l’état second (« hébétés ») dans lequel sont les soldats à l’issue des combats.
Enfin, il conclut sa lettre par une évaluation de la bataille (« combat sanglant ») dans lequel « nous
avons atteint les limites ultimes de l’endurance ». Celle-ci est comparée à un « enfer », en raison
notamment de la répétition des assauts et des combats.
Cette précision (qui donne tout l’intérêt à cette lettre) est assez rare car les soldats évitaient géné-
ralement d’être trop précis pour ne pas inquiéter leur famille et leurs proches. Dans cet exemple,
cette sincérité peut s’expliquer par la jeunesse du soldat (encore étudiant) et par son niveau d’ins-
truction qui lui donne le vocabulaire et la capacité de mieux décrire et d’analyser les événements.
4. La bataille de la Somme a duré du 1er juillet au 18 novembre 1916 avec un million de victimes
dont 400 000 morts. La première journée de la bataille a été particulièrement meurtrière pour les
troupes alliées (les Britanniques et leurs alliés des dominions) avec 60 000 victimes dont 20 000
morts. Destinée à soutenir les Français attaqués à Verdun, la bataille de la Somme s’est terminée
sans réel gain territorial – aucun des deux camps ne l’a emporté. L’épuisement des belligérants et
le coût humain élevé ont entraîné les mutineries de 1917 – c’est-à-dire le refus, par des soldats,
de continuer à participer à des grandes offensives meurtrières, sans réel gain territorial ou stra-
tégique.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 37


Sujet d’étude 2. Le sentiment d’un témoin étranger
1. Le document est un extrait d’un témoignage de l’historien et journaliste Henry Wickham
Steed, qui vécut et écrivit sur la monarchie des Habsbourg en 1913. Il est l’un des soutiens du
mouvement yougoslave et sympathisa avec Edouard Benès. En 1926, il publie « Mes souvenirs »
dans lequel il décrit sa vie à Vienne de 1902 à 1913 et a un regard très critique sur le fonctionne-
ment de la double monarchie avant-guerre et les tensions entre les minorités.
2. Cette source est en partie critiquable car il se base sur ses souvenirs, son ressenti et il publie ses
souvenirs après la défaite de l’Autriche-Hongrie et la dislocation de l’Empire. Donc ce qu’il écrit
ne peut que conforter son point de vue car la réalité lui a donné raison : l’empire a disparu car
incapable de fonctionner.
3. La monarchie des Habsbourg est comparée à « un vieil arbre malade » en son cœur mais dont
les jeunes branches peuvent vivre seules indépendamment du tronc.
4. Les gouvernements autrichiens sont confrontés à des querelles incessantes entre les différents
peuples qui composent l’empire. Il explique le rôle du lobbying que chaque minorité pratique
afin d’obtenir des avantages, de la concurrence et compétition entre les minorités auprès du
gouvernement.
5. L’auteur reproche au gouvernement autrichien d’être influençable et donc de ne pas avoir
une ligne claire vis-à-vis des minorités. Il lui reproche de passer plus de temps à régler les conflits
de pouvoir plutôt que de l’exercer ou de le consolider pour permettre une équité et entente
entre les minorités. Oui, cela est justifié car cette idée apparaît dans le document 3 p 126, tiré
du texte du nationaliste Edouard Benès. Lors de l’avènement de Charles 1er, le jeune empereur
en a bien conscience mais le contexte de la guerre ne lui laissera pas la possibilité de résoudre
ces problèmes et les réformes qu’il entreprend en 1918 arrivent trop tard pour sauver la double
monarchie.

38
GÉOGRAPHIE

THÈME
1 La métropolisation : un processus mondial différencié
➞➞PAGES 132-147

PAGES 132-133

En quoi suis-je concerné ?

1. Réponse à adapter selon la commune du lycée.


2. Les points positifs à habiter une métropole sont l’accès aux services spécialisés dans la culture,
le divertissement (théâtre, salle de concert, etc.), aux équipements sportifs (stades, piscines), de
santé (CHU, cliniques privées spécialisées), et universitaires (IUT, universités, lycées avec grandes
écoles…), aux transports facilités (présence d’aéroport, de gare TGV).
Les points négatifs à habiter une métropole sont la pollution de l’air, la pollution sonore, la forte
densité de population, la cherté des loyers, les conditions d’habitat précaires dans certains quar-
tiers, la saturation des transports, le lien social plus difficile à créer, l’anonymat…

PAGES 134-135
REPÈRES

Une population de plus en plus urbaine


1. Les 2 régions réunissant le plus grand nombre de très grandes villes sont le littoral de l’Asie de
l’Est et l’Asie du Sud
2. L’urbanisation peut encore fortement progresser sur le continent africain qui est le moins for-
tement urbanisé.

PAGES 136-137
COURS

En quoi la métropolisation influe-t-elle sur l’organisation


des territoires à différentes échelles ?
Questions
1. La métropolisation est le mouvement de concentration de population et par voie de consé-
quence d’activités économiques, financières et tertiaires dans des ensembles urbains de grande
taille. Ce mouvement se fait souvent au détriment de villes de niveau hiérarchique inférieur. Ces
dernières perdent peu à peu de leur vitalité.
2. Les fonctions constitutives d’une métropole sont les fonctions de commandement ; ces fonc-
tions assurent à la métropole sont rang dans la hiérarchie et favorisent de ce fait la concentration
des activités vers elle.
3. Le modèle centre-périphérie est un modèle qui rend compte de relations de dépendance
d’une périphérie vers un centre qui rassemble les fonctions de commandement, tout comme le
processus de métropolisation est la concentration des populations et des activités vers les plus
grandes villes. Ces dernières sont le centre dans le modèle centre-périphérie.
4. Le paysage urbain de la métropole se caractérise par la verticalité du bâti. Même si les pavillons
ou les petites maisons existent dans les métropoles de pays du Nord, la pression foncière pousse
à la verticalité de la construction. Dans toutes les métropoles, le quartier d’affaires est marqué
par des gratte-ciel ou des immeubles hauts, vitrés, à l’architecture parfois audacieuse. Dans les
métropoles du Nord, les quartiers centraux sont les quartiers historiques en Europe ou des quar-
tiers défavorisés en cours de réhabilitation pour les métropoles américaines. La densité du bâti
y est très forte et les immeubles nombreux. Les quartiers de banlieue se distinguent par de l’ha-
bitat collectif en barre ou en tours dans les métropoles européennes et par un habitat pavillon-
naire aux États Unis. L’extension de la métropole s’effectue ensuite par de l’habitat pavillonnaire

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 39


beaucoup moins dense dans un environnement périurbain. Parfois même des quartiers fermés
abritent les classes les plus aisées qui refusent la mixité sociale : ce sont les gated communities.
Ces différents paysages urbains se retrouvent en partie dans les métropoles du Sud. Cependant,
dans ces dernières, l’urbanisation est rarement planifiée et l’habitat spontané et informel est très
largement présent. Qu’il s’agisse de bidonvilles, de favelas, de slums, ces habitats sont illégaux, et
s’effectuent sans titre de propriété. Dans les métropoles des pays émergents, il existe parfois des
programmes de logement sociaux destinés à la classe moyenne naissante mais cela ne concerne
qu’une faible population des pays du Sud.
5. À l’échelle mondiale les métropoles et parmi elles les plus grandes, celles que l’on classe par-
mi les méga-cités ou mégapoles structurent le territoire. La concentration de métropoles peut
former des mégalopoles qui concentrent les activités de commandement du monde. Ces métro-
poles quelle que soit leur taille, structure le territoire à l’échelle mondiale puisqu’elles concentrent
les activités de commandement à différentes échelles.
6. L’ensemble appelé mégalopolis (le terme est donné pour la première fois par Jean Gottman
en 1961) désigne la concentration de métropoles interconnectées qui s’étend de Boston à Was-
hington (Bos-Wash) sur près de 800 km et concentre plus de 50 millions d’habitants. L’ensemble
urbain ainsi désigné est composé de vastes métropoles qui concentrent les fonctions de com-
mandement à l’échelle internationale et nationale et qui sont reliées entre elles par un puissant
réseau de communication.

PAGE 138

Itinéraire 1
1. En 1990, Lima concentre environ un tiers de la population urbaine du Pérou soit 33 % de la
population (soit 5 millions sur un total de 15 millions d’urbains environ). En 2018, forte de ses
10 millions d’habitants, Lima concentre 40 % de la population urbaine du Pérou (10 millions
d’habitants pour une population urbaine totale de 25 millions environ). Les prévisions pour 2030
indiquent une accentuation de ce phénomène de macrocéphalie urbaine de la capitale puisque
Lima, avec plus de 12,5 millions d’habitants, concentrera plus de 41,6 % de la population urbaine
du pays.
2. L’urbanisation est la concentration de la population. Lorsque cette dernière est importante,
les réseaux de transport, les lieux de pouvoir administratif, économique, financier et les équi-
pements culturels se développent. Cela a pour conséquence d’attirer plus de population car les
activités de commandement de premier plan sont rares. Ainsi donc, la métropolisation se déve-
loppe. Elle entraîne des effets cumulatifs car dès lors qu’une métropole attire à elle la population,
elle entre en concurrence avec les autres métropoles et elle cherche à renforcer son attractivité
en concentrant encore plus d’activités, ce qui provoque de l’étalement urbain.
3. Au premier plan de cette photo du quartier du Plateau à Abidjan, on observe des arbres cou-
vrant partiellement les toits de petits bâtiments et surtout le stade et des immeubles d’habi-
tation d’une dizaine d’étages environ. Ensuite au deuxième plan, on voit des gratte-ciel et des
immeubles de bureau assez nombreux. Ce paysage se poursuit jusqu’à l’arrière-plan où l’on dis-
tingue des grues témoignage de la croissance urbaine et d’un quartier dynamique.
Les éléments qui traduisent sa fonction métropolitaine sont le stade, les gratte-ciel symboles du
quartier d’affaires et de la fonction de commandement économique et financière.
4. D’après Jérôme Porier, les principaux moteurs de la métropolisation sont la concentration des
emplois, des transports collectifs, des centres administratifs, des offres éducatives, culturelles et
médicales.
5. Le tableau 5 qui évoque les villes françaises les plus attractives pour les étudiants en 2018 ce
qui est suggéré dans le texte dans la phrase : « La proportion de jeunes qui font leurs études
supérieures augmente et leur installation dans une métropole régionale est souvent définitive. »
6. Les conséquences négatives de cette métropolisation sont le stress, la pollution, les nuisances
sonores, le manque d’espaces verts, des appartements étriqués, la saturation des transports et
surtout l’étalement urbain et la désertification des campagnes et le déclin des centre urbains de
nombreuses petites villes de province.
Itinéraire 2
L’urbanisation est la concentration de la population. Lorsque cette dernière est importante, les
réseaux de transport, les lieux de pouvoir administratif, économique, financier et les équipe-
ments culturels se développent. Cela a pour conséquence d’attirer plus de population car les
activités de commandement de premier plan sont rares. Ainsi donc, la métropolisation se déve-
loppe. Elle entraîne des effets cumulatifs car dès lors qu’une métropole attire à elle la population,

40
elle entre en concurrence avec les autres métropoles et elle cherche à renforcer son attractivité
en concentrant encore plus d’activités, ce qui provoque de l’étalement urbain.
À toutes les échelles, cette métropolisation est source de ségrégation socio-spatiale, de nuisances
de tous ordres pour ses habitants (bruit, saturation des réseaux de transport, cherté des loyers…)
Pour mémoriser
1. L’urbanisation est l’action d’urbaniser, c’est-à-dire de favoriser, de promouvoir le développe-
ment des villes par la transformation de l’espace rural en espace urbain. Alors que la métropoli-
sation, quant à elle, désigne le mouvement de concentration des populations, des activités de
valeurs dans les ensembles urbains de grande taille (dans les plus grandes villes).
2. Trois fonctions caractéristiques d’une métropole : le pouvoir administratif et politique, la fonc-
tion financière et la fonction culturelle par exemple.
3. Les quartiers d’affaires s’identifient par leur verticalité, par des gratte-ciel.

PAGE 140

Itinéraire 1
1. Le modèle centre-périphérie rend compte à toutes les échelles de relations de dépendance
entre deux espaces. Le centre regroupe les capacités d’innovation, les pouvoirs de décision, la
forte population et de manière générale, la richesse. Il exerce une forte attractivité vers la péri-
phérie et il opère un phénomène de concentration des richesses. À l’inverse, la périphérie qui
forme les espaces dominés est quant à elle, composée d’auréoles concentriques de diffusion
de la richesse du centre. Cette périphérie, du fait d’un foncier moins cher pourra accueillir les
activités consommatrices d’espace, comme les activités industrielles, les zones de stockage, etc.
2. Le texte évoque le problème des embouteillages dans les métropoles et principalement dans
les mégapoles comme Los Angeles qui s’étend sur près de 200 km (on parle d’urban sprawl).
3. Les conséquences de cette organisation urbaine sont l’étalement urbain de la métropole qui
grignote l’espace périurbain mais aussi la dépendance à l’automobile comme mode de transport
principal et toutes les nuisances qui vont avec : pollution de l’air, perte de temps dans les em-
bouteillages (l’équivalent de 3 jours de vie passés dans les embouteillages pour un Londonien !).
4. Sur cette vue de Paris, au premier plan on distingue la tour Eiffel et le Champ de Mars, espace
très vert avec quelques immeubles bourgeois, au second plan, les espaces verts ont laissé la
place à une urbanisation très dense composée d’immeubles. Le troisième plan est composé du
quartier d’affaires de La Défense au-delà du Bois de Boulogne (étendue de forêt au centre de la
photo). Son architecture faite de gratte-ciel hérissés vers le ciel est caractéristique des quartiers
d’affaires. Tout autour de la Défense, le tissu urbain est très dense avec des immeubles d’habi-
tation hauts, types barres ou tours. À l’arrière-plan enfin, l’urbanisation se poursuit mais on dis-
tingue un tissu urbain moins dense, parsemé de forêts.
5. Le paysage présenté sur la photo se rattache au centre du modèle centre-périphérie avec la
tour Eiffel qui représente l’attractivité touristique et le quartier de La Défense, qui est le premier
quartier d’affaires d’Europe qui concentre la richesse et le pouvoir économique.
6. Masdar City est une ville durable commencée en 2008 dans l’émirat arabe uni d’Abou Dha-
bi. L’écocité aurait dû être inaugurée en 2016 mais le chantier n’en est encore qu’à ses débuts
puisqu’au mieux c’est à l’horizon 2030 qu’elle sera terminée. L’écocité devait accueillir jusqu’à
50 000 personnes, 1 500 entreprises. Réseau de transport bas carbone, énergies renouvelables,
stratégie zéro déchet, le projet de construction de cette ville était très ambitieux.
Itinéraire 2
Les paysages urbains des métropoles sont très divers ; le centre regroupe le pouvoir de déci-
sion et de commandement tandis que les périphéries accueillent les activités consommatrices
d’espaces. Au plan architectural, les centres sont marqués par les gratte ciels et des immeubles.
Dans les périphéries, l’habitat est moins dense, l’architecture moins verticale. Cependant les liens
entre centre et périphérie s’effectuent grâce à des réseaux de communication et notamment des
réseaux de transport plus ou moins dense. Le quotidien des habitants des périphéries est rythmé
par des navettes pendulaire vers les espaces centraux ce qui dégrade fortement la qualité de vie
des navetteurs.
Pour mémoriser
1. Le modèle centre-périphérie rend compte à toutes les échelles de relations de dépendances
entre 2 espaces. Le centre regroupe les capacités d’innovation, les pouvoirs de décision, la forte
population et de manière générale, la richesse. Il exerce une forte attractivité vers la périphérie
et il opère un phénomène de concentration des richesses. À l’inverse, la périphérie qui forme les

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 41


espaces dominés est quant à elle, composée d’auréoles concentriques de diffusion de la richesse
du centre.
3. Une écocité est une ville durable, c’est-à-dire qu’elle a été pensée et est aménagée selon des
principes de développement durable, constructions HQE (Haute Qualité Environnementale), bâ-
timents à énergie passive ou positive mais aussi des villes offrant un réservoir d’emplois impor-
tant et pratiquant une politique de logement sociaux permettant une mixité sociale importante.
Son fonctionnement fait appel à l’ensemble des habitants.

PAGE 142

Itinéraire 1
1. La mégalopole japonaise est un espace très fortement urbanisé, industrialisé qui s’étire sur
plus de 1 500 km de Sendai à Fukuoka et qui concentre 105 millions de personnes soit plus de
80 % de la population du pays. Ce vaste ensemble est composé d’une ville monde (Tokyo), de 2
mégapoles (Osaka-Kobé et Nagoya) et de nombreuses métropoles géantes. L’ensemble est relié
par un puissant réseau de communications, autoroutes, trains rapides, aéroports… (réseau de
train pendulaire à grande vitesse, le Shinkanzen). Cette mégalopole concentre les 3 quarts de
l’industrie japonaise et 80 % des activités économiques.
2. Les éléments constitutifs de la mégalopole japonaise sont les conurbations et les densités ur-
baines qui génèrent un tissu continu, les activités économiques qui produisent une grande part
du PIB japonais, la puissance des activités de haute technologie et surtout le poids et la présence
de Tokyo, ville mondiale à la tête de ce réseau urbain. L’ensemble est largement parcouru par un
réseau très dense de communications.
3. Les réseaux urbains des pays mentionnés dans le document sont déséquilibrés (on parle de
macrocéphalie urbaine) car la première ville domine très largement l’ensemble du réseau natio-
nal. Par exemple, au Mexique, la 1re agglomération est 4,5 fois plus grande que la 2e. C’est à peu
près la même situation en Égypte, au Nigéria et au Bangladesh. En revanche cet indice de prima-
tie est de presque 7 au Kenya et de 10 en Afghanistan et en Éthiopie.
5. Les éléments qui font de New York une ville mondiale sont la puissance de rayonnement et de
commandement en matière financière (bourse de Wall Street), politique (siège de l’ONU), cultu-
relle (musées, médias), économiques (clusters, port international, aéroports internationaux).
6. En France, les villes moyennes sont confrontées à de nombreuses difficultés comme l’isole-
ment, le chômage, l’exil des jeunes et des diplômés et un fort taux de pauvreté.
Itinéraire 2
À l’échelle mondiale, les très grandes métropoles des pays les plus développés, les villes mon-
diales, concentrent les activités de commandement. Dans certaines régions de pays développés,
la concentration de métropoles interconnectées aboutit à la formation de mégalopoles qui re-
flètent la hiérarchie des États et leur domination économique.
À l’échelle nationale, dans les pays du Nord, comme en Europe du Nord-Ouest les processus d’ur-
banisation et de métropolisation sont anciens et le tissu des villes-métropoles est dense et struc-
turé. En revanche dans les métropoles des Sud, les réseaux urbains sont fortement déséquilibrés
en faveur de la métropole capitale : on parle alors de macrocéphalie urbaine. Dans le réseau
urbain, les métropoles régionales jouent le rôle de relai entre les métropoles de rang national et
les petites villes.
Pour mémoriser
1. Une mégalopole est un espace fortement urbanisé (qui concentre une part importante de la
population) et qui a un poids économique important à l’échelle mondiale.
2. La présence d’une institution internationale (ONU, FMI) confère à une métropole une impor-
tance mondiale.
3. À l’échelle du pays, le processus de métropolisation a renforcé le poids de la capitale (macro-
céphalie du réseau urbain) et des métropoles régionales au détriment des villes petites et
moyennes qui déclinent irrémédiablement.

PAGES 144-145
ZOOM

Métropoles d’hier et d’aujourd’hui


Page 144
1. La beauté de la basilique Saint-Marc, la taille du campanile du palais des Doges témoignent de
la puissance passée de la ville.

42
2. Le tourisme est l’activité principale de Venise puisque le premier plan laisse apparaître des
touristes sur la place et des terrasses de cafés installées.
Page 145
1. La photographie donne de Dubaï une image de modernité puisque les gratte-ciel et les tours
gigantesques occupent l’essentiel du cliché.
2. La hauteur des tours présentes sur la photographie qui ont toutes au moins 50 étages té-
moigne de la puissance de Dubaï (on peut comparer avec un immeuble de 4 étages au premier
plan et la grue). La ville veut donner l’image d’une cité puissante par ses bâtiments à l’architec-
ture audacieuses.

PAGE 146

APPRENDRE AUTREMENT

Dans le cadre rouge : croissance urbaine rapide.


Dans le cadre bleu : concentration des emplois et des services.
Dans le cadre vert : mobilités accrues.
Dans le cadre jaune : fonctions de commandement renforcées.
Dans le cadre orange : politiques d’aménagement.

PAGE 147

VERS LE BAC

Vérification des connaissances


1. Faux : le taux d’urbanisation de 43 % correspond à celui de l’Afrique qui est le continent le
moins urbanisé. La proportion d’urbains dans le monde s’élève à 55 %.
2. La métropolisation désigne le mouvement de concentration de populations, d’activités de
valeur dans des ensembles urbains de grande taille.
Les facteurs de la métropolisation sont divers : avantages comparatifs, besoins d’accessibilité aux
réseaux (aux échelles nationales et mondiales), etc.
3. La ségrégation sociospatiale désigne la traduction dans l’espace des inégalités sociales. Ainsi
les quartiers sont relativement homogènes tout comme la population qui y vit. Dans les pays du
Sud où les inégalités de richesse sont très importantes, la ségrégation sera plus marquée. Ainsi,
les populations les plus riches vont s’isoler dans des quartiers fermés (les gated communities)
pour éviter la violence des quartiers défavorisés. Les populations les plus pauvres vont s’installer
dans les quartiers les moins propices (proches des usines, dans les zones inondables, etc.) car
souvent leur occupation est illégale et les quartiers entiers sont construits avec des matériaux de
récupération (des bidonvilles ou slums en Inde).
4. Le modèle centre-périphérie rend compte à toutes les échelles de relations de dépendances
entre 2 espaces. Le centre regroupe les capacités d’innovation, les pouvoirs de décision, la forte
population et de manière générale, la richesse. Il exerce une forte attractivité vers la périphérie
et il opère un phénomène de concentration des richesses. À l’inverse, la périphérie qui forme les
espaces dominés est, quant à elle, composée d’auréoles concentriques de diffusion de la richesse
du centre. Cette périphérie, du fait d’un foncier moins cher pourra accueillir les activités consom-
matrices d’espace, comme les activités industrielles, les zones de stockage, etc.
5. Une mégapole est une « Super-métropole » correspondant aux megacities de la terminologie
des Nations-unies, elles concentrent, selon les sources, des populations égales ou supérieures à
10 millions d’habitants, disposent d’aires d’influence d’ordre international, voire mondial. Une
mégalopole désigne des ensembles urbains reliés fonctionnellement (réseaux de transports,
communications). La mégalopole se distingue d’une conurbation par ses dimensions spatiales
et son poids démographique. Le terme est d’abord appliqué à la Megalopolis nord-américaine
par J. Gottmann en 1961. On distingue habituellement deux autres mégalopoles dans le monde,
au Japon et en Europe.
6. Un réseau urbain macrocéphale est un réseau urbain caractérisé par un fort déséquilibre entre
la métropole principale, celle qui est à la tête du réseau urbain et les autres métropoles qui n’ont
qu’une faible influence. Le terme macrocéphalie (étymologiquement, grande tête en grec) dé-
signe l’hypertrophie de la ville la plus peuplée d’un territoire.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 43


Vers le grand oral
Démarche A
1. Une métropole est une « ville mère » c’est-à-dire une aire urbaine, de taille variable, dotée de
fonctions de commandement ayant un rayonnement étendu, international voire mondial. Un
paysage différencié est un paysage qui présente des éléments de diversité importants. S’agissant
d’une métropole on peut aussi évoquer la ségrégation socio-spatiale pour aborder cette notion
de paysage différencié.
2. Il faut faire le point sur ses connaissances et les lister : richesse – pauvreté – réseau d’eau po-
table – gratte-ciel – ségrégation socio-spatiale – travail clandestin – quartier d’affaires CBD –
bidonvilles-slums – réseau de transport – quartier informel ou spontané – gentrification – bi-
donvilisation – problème des déchets – quartiers de grands ensembles – habitat pavillonnaire
– éco-quartiers – ghettoïsation des centres villes-périphérie – couronne périurbaine – habitat
pavillonnaire – zone résidentielle – Zone industrielle – friche industrielle – rénovation-reconver-
sion urbaine – gated community.
3. Ensuite il faut regrouper les connaissances en sous thèmes.
Ici il s’agirait de regrouper tout ce qui concerne la richesse puis la pauvreté, mais aussi de distin-
guer les métropoles des différents pays. Il faudrait aussi compléter avec des exemples choisis et
illustrer par des noms de quartiers comme La City, La Défense, Dharavi, Lyon Confluence, Man-
hattan, etc.
Démarche B
Les métropoles, qui sont des aires urbaines dotées de fonctions de commandement à différentes
échelles, structurent le paysage du monde puisque l’urbanisation concerne 55 % de la popula-
tion mondiale.
La ségrégation sociospatiale est un phénomène marquant dans les métropoles aujourd’hui. Les
groupes sociaux sont séparés dans l’espace urbain et la richesse comme la pauvreté se marquent
dans le paysage.
Les quartiers défavorisés se caractérisent par une architecture de grands ensembles (en périphé-
rie des métropoles européennes) souvent proches des zones industrielles. Dans les métropoles
américaines, ces quartiers ghettoïsés sont des quartiers centraux qui ont connu parfois des opé-
rations de rénovation et de reconversion (c’est le cas de Harlem l’ancien ghetto de Manhattan).
Dans les métropoles du Sud, les quartiers pauvres sont des quartiers d’habitat spontané, des
bidonvilles ou slums comme Dharavi à Mumbai. Le travail est souvent clandestin et les infrastruc-
tures urbaines défaillantes (problèmes sur le réseau d’eau potable, sur la gestion des déchets,
saturation du réseau de transport…).
À l’inverse, les quartiers marqués par la richesse présentent une architecture verticale, faite de
gratte-ciel lorsqu’il s’agit de quartiers d’affaires dans le centre des métropoles (comme la City à
Londres). Les centres villes dans les pays du Nord se gentrifient et parfois même subissent des
transformations (anciennes friches industrielles transformées en éco-quartier à Lyon Confluence).
Lorsque les quartiers riches ne sont pas les quartiers centraux (comme souvent aux États-Unis),
la ségrégation prend la forme de gated communities et de zones résidentielles pavillonnaires
aisées.

PAGES 148-153
SUJET D’ÉTUDE u

Lyon : les mutations d’une métropole


A. Le renforcement des réseaux de transport

Itinéraire 1
1. Le pôle multimodal de La Part-Dieu :
– À l’échelle de l’agglomération : les transports en commun utilisés par 165 000 personnes par
jour. Les 2 000 places de stationnement pour les vélos.
– À l’échelle régionale : 400 TER par jour.
– À l’échelle nationale : 150 TGV par jour, l’aéroport Saint Exupéry qui dessert 120 destinations
en France et dans le monde entier (on accède à cet aéroport international par le Rhône Express).
– À l’échelle internationale : des liaisons ferroviaires vers l’Espagne, la Suisse, l’Italie, la Belgique
et les liaisons aériennes.
2. Les différents modes de transports proposés dans la métropole lyonnaise sont :
– transports en commun

44
– autopartage
– parcs relais pour co-voiturage
– réseau de TER
3. L’aéroport Saint-Exupéry dessert des métropoles françaises mais aussi des destinations en Eu-
rope, en Amérique du Nord, au Proche et Moyen-Orient et en Afrique.
Itinéraire 2
Outre l’autoroute A6 qui traverse la ville et la relie à Paris au Nord et à Marseille, Montpellier,
Barcelone… au sud (cf. page 150), l’ouverture de la métropole lyonnaise sur l’extérieur passe par
deux points nodaux : La gare de Part-Dieu et l’aéroport Lyon Saint-Exupéry.
L’aéroport, situé à une trentaine de kilomètres à l’est de l’agglomération, relie Lyon à de nom-
breuses villes d’Europe, et assure aussi des liaisons internationales à plus longue distance vers
l’Amérique du Nord, l’Afrique, le Moyen-Orient principalement. La liaison aéroport-métropole se
fait par voie autoroutière, et grâce à un tramway (le Rhône-express) exclusivement destiné à sa
desserte.
Côté agglomération, le terminus du tram se situe à la gare de Part-Dieu qui constitue un pôle
multimodal permettant de relier les lignes TGV, l’aéroport, et les transports intra agglomération
(bus, tram, métro, transports doux (vélo)).
Lyon est desservie par une large gamme de transports nationaux et internationaux attire de
nombreuses manifestations (congrès, Fête des Lumières, festival Lumière (cinéma), Biennale de
la danse, matchs de foot (Stade de Gerland et Parc olympique lyonnais situé à l’est de l’agglomé-
ration) qui contribuent à son rayonnement.

B. Les mutations récentes de la ville de Lyon

Itinéraire 1
1. Les aménagements dans le domaine des transports :
– L’échangeur de Perrache (gare SNCF et gare routière) tram, bus métro…
– L’autoroute et le tunnel sous Fourvière
– Le quartier de la Part Dieu autour de la gare TGV (voir le document 1 page 149).
Les aménagements économiques :
– Le quartier de la Part-Dieu (deuxième quartier d’affaires de France)
– Le quartier de Gerland et le technopôle autour des biotechnologies
– Le quartier Confluences autour du pôle médias (siège du Progrès le quotidien lyonnais, d’Euro-
news…)
Les aménagements à usage administratif :
– Le quartier de la Part-Dieu avec la cité administrative
– Le quartier Confluence avec le siège du conseil régional
Les aménagements à usage touristique :
– Le centre de la Presqu’île
– Le Vieux Lyon quartier Renaissance classé au patrimoine mondial de l’UNESCO
– Le quartier Confluence avec la Sucrière
2. Au xixe siècle, le quartier de la Confluence était un quartier industriel, ferroviaire et portuaire et
qui abritait les activités de « l’ombre » (prison, prostitution…).
3. Le quartier de la Confluence a subi une métamorphose puisque de quartier industriel dé-
laissé, il est devenu le nouveau quartier central de Lyon et un modèle d’éco-quartier à l’échelle
européenne. Ses transformations confirment la dimension métropolitaine de la ville puisque le
quartier abrite le conseil régional, un pôle média international, des lieux de culture, etc.
Itinéraire 2
Il s’agit d’utiliser le document 1 à partir du numéro 3 l’échangeur de Perrache qui a été développé
en même temps que l’autoroute et le tunnel sous Fourvière. Pour les dernières transformations
du quartier Confluences, il faut utiliser aussi le texte qui s’attache à décrire la métamorphose du
quartier.

C. Des contrastes accentués dans l’agglomération lyonnaise

Itinéraire 1
1. Les principaux écarts socio-économiques entre Rillieux-La-Pape et Écully concernent le taux
de chômage (4 points plus élevé), l’écart de pouvoir d’achat par ménage (donc la richesse) qui
est de près de 10 000 euros et les diplômes. En effet, pour ce dernier critère par exemple, le pour-

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 45


centage de diplômés de l’enseignement supérieur est 2 fois plus important à Écully, commune
de l’ouest lyonnais qu’à Rillieux-La-Pape commune de l’Est lyonnais.
2. Le paysage de la photographie est celui d’une zone de grands ensembles, de l’habitat collectif
en barres ou en tours. Ce quartier couvre l’essentiel de la photo mais on aperçoit aussi des pavil-
lons avec jardin et même piscine privée au premier plan ou à l’arrière-plan.
3. À l’échelle de l’agglomération, l’Est lyonnais se caractérise par des données socio-écono-
miques modestes. Les communes à l’instar de Rillieux-La-Pape comptent des populations aux
revenus plus faibles que le reste de l’agglomération, des populations plus touchées par le chô-
mage souvent parce que moins bien formées. Ces données se traduisent par un paysage marqué
par les grands ensembles ou des pavillons modestes et surtout une proximité des grands axes
de transport et de tous les équipements encombrants comme le marché de gros ou les prisons
qui ont migré du quartier Confluence vers Corbas dans l’Est lyonnais ou encore le nouveau stade
(Groupama stadium).
Itinéraire 2
Les documents présentent des informations concernant les communes de l’Est et de l’Ouest
lyonnais.
Les données socioéconomiques tout comme les photos témoignent d’un Ouest lyonnais aisé,
aux populations faiblement touchées par le chômage, bien formées et qui se mobilisent pour
rejeter des projets d’équipements « encombrants » et potentiellement générateurs de nuisances
(sonores, de foules…) comme l’autoroute, le marché de gros (avec le va-et-vient des camions),
les prisons, le stade…
Dans cet Est lyonnais, les populations ont des revenus modestes, sont fortement touchées par le
chômage et vivent pour la plupart dans des grands ensembles.

APPRENDRE AUTREMENT

Dans la légende
Tracé rouge : Autoroute
Orange : Presqu’île, centre historique
Vert : Quartier Part-Dieu, années 1970 et 1990
Rose : Quartier Gerland, années 2000
Bleu : Quartier Confluence, depuis les années 2000
Sur le schéma
À gauche : Habitat principalement pavillonnaire
À droite : Grands ensembles collectifs (stade, aéroport, etc.)

PAGES 154-161
SUJET D’ÉTUDE v

Londres, une métropole de rang mondial


Problématique :
À travers l’exemple londonien il faut investir le vocabulaire géographique pour définir une ville
mondiale : rayonnement, centre d’impulsion, fonctions stratégiques de commandement, réseaux
de transports.

A. Une ville au cœur de la mondialisation

Itinéraire 1
1. La photo du document 1 nous montre la verticalisation du centre de Londres, dont les gratte-
ciel sont un symbole de puissance, notamment dans le quartier de la City.
Cette importance de Londres au niveau mondial se retrouve dans le classement des villes mon-
diales où Londres occupe la première place. Londres est aussi une des premières destinations
touristiques du monde.
2. Au premier plan, le Tower Bridge enjambe la Tamise et témoigne du passé de la capitale anglaise
tout comme la tour de Londres.
Les tours de la City toute proche et la création d’un tout nouveau gratte-ciel, « The Shard » sont
des indicateurs de la modernité de cette grande métropole.
3. Le nombre de touristes : 16 millions en 2013. Le quartier du shopping et des loisirs pèse plus
lourd que la City sur le plan économique.

46
Itinéraire 2
Londres est l’une des principales places financières de la planète, son quartier d’affaires la City et
ses nombreux gratte-ciel sont les signes de cette puissance. La ville est aussi un très important
pôle touristique, renforcé encore par l’organisation des JO en 2012.

B. Une métropole en mouvement

Itinéraire 1
1. Sur le plan économique l’organisation des JO en 2012 a représenté un coût important (12
milliards d’euros) aux contribuables britanniques, sur le plan urbanistique les JO ont permis de
revaloriser d’anciennes friches industrielles, dont la reconversion est toujours en cours.
2. La verticalisation du quartier, les projets en cours de nouvelles tours, et plus globalement les
actions envisagées par la mairie, montrent que ce quartier délaissé est en train d’acquérir une
nouvelle centralité.
Itinéraire 2
L’insertion toujours plus forte de Londres dans la mondialisation a pour effet de transformer cer-
tains quartiers. Anciennement délaissés ou périphériques, ils concentrent aujourd’hui les projets
d’extension de la ville, les nouvelles tours et les logements, dans une ville où la pression immobi-
lière est très forte et où les prix de l’immobilier sont parmi les plus élevés de la planète.

C. Les défis et les enjeux de Londres

Itinéraire 1
1. 7 000 emplois ont été ou vont être déplacés « à court terme » de Londres vers l’UE. Ces pertes
d’emplois pourraient être fortes dans le domaine bancaire et financier. Ces pertes concernent
l’un des secteurs les plus dynamiques de la ville, et pourraient fragiliser la place de Londres
comme centre financier.
2. « Nous avons un merveilleux partenariat avec l’UE », « sauvons le Royaume-Uni, annulons le
Brexit », « donnez-nous le coût du Brexit », tous ces slogans témoignent du rejet par ces manifes-
tants du Brexit qui selon eux serait une menace pour le Royaume-Uni et un risque pour Londres.
3. Il y a plusieurs enjeux : un enjeu économique pour rendre la ville plus fluide et donc aussi plus
efficace, un enjeu environnemental et de santé, car la pollution a un coût élevé pour la société.
Itinéraire 2
Londres est une ville très dynamique et au rayonnement mondial. Cependant elle fait face aus-
si à de grands défis : celui des mobilités par exemple comme beaucoup de métropoles de sa
taille, mais aussi un défi spécifique : celui de conserver son rang de première place financière du
monde dans le contexte du Brexit qui voit le Royaume-Uni quitter l’Union européenne.

APPRENDRE AUTREMENT

Fonctions politiques : sièges d’institutions politiques nationales et internationales, lieux de pou-


voir et de décision.
Fonctions économiques : assurances, sièges sociaux de multinationales, Bourse, finance.
Fonctions culturelles : musées, rayonnement touristique, patrimoine architectural, grandes uni-
versités.
Défis et enjeux : recompositions territoriales, concurrences entre métropoles mondiales, inéga-
lités sociales, nouvelles centralités.

PAGES 160-161

VERS LE BAC

Sujet d’étude 1. Lyon : une métropole attirante pour les touristes et les investisseurs
1. Les implantations d’entreprises (une centaine en 3 ans), dont une partie d’entreprises étran-
gères, et les créations d’emplois liées à ces implantations montrent que la métropole lyonnaise
est attractive pour les investisseurs.
2. L’ouverture de la cité de la gastronomie en centre-ville dans l’ancien Hôtel-Dieu (hôpital), dans
une ville dont la gastronomie est déjà une image de marque (Restaurants Bocuse, Léon de Lyon,
Mère Brazier), Halles de Lyon.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 47


3. Stratégie à destination du tourisme d’affaires : développer les grands congrès internationaux.
Stratégie à destination du tourisme d’agrément : faire connaître le « savoir-faire » de la métropole
(gastronomie, cinéma, création de jeux vidéo…) par des actions de promotion, s’appuyer sur les
liaisons aéroportuaires, en particulier pour le tourisme de court séjour en provenance d’Europe
(terminal EasyJet).
4. Le texte indique que Lyon est une métropole : attractivité vis-à-vis des entreprises souhaitant
s’implanter, existence de grands évènements et congrès internationaux, desserte aéroportuaire,
attractivité touristique.

Sujet d’étude 2. De nouveaux locaux pour le musée du Design à Londres


1. Ces deux documents témoignent du dynamisme de Londres en présentant des projets récents
du réaménagement d’un musée et de la construction d’une nouvelle tour. Dans le premier cas il
s’agit d’un projet culturel déjà réalisé, dans le second d’un projet en cours et qui suscite aussi des
critiques, projet immobilier même si une dimension touristique existerait.
2. Dans le sujet d’étude, nous avons pu voir le rôle du nouveau gratte-ciel londonien « The
Shard » qui en plus de fournir des logements, des bureaux, des chambres d’hôtel, est devenu une
attraction touristique. Le musée du design est à mettre en relation avec l’importance du secteur
touristique à Londres.
3. L’impact économique est évident car les touristes qui viennent à Londres dépensent de l’argent
dans les musées, les monuments, les magasins, les lieux de loisir. Cela contribue au rayonnement
de la ville mais aussi à sa richesse.
4. Le musée du design a emménagé dans de nouveaux locaux depuis 2016, une nouvelle tour
est prévue en 2025, à travers ces deux exemples nous pouvons voir que Londres est une ville en
perpétuel mouvement qui se transforme, s’adapte et propose constamment de nouveaux pro-
jets pour conserver son prestige et son rayonnement mondial.

48
THÈME
2 Une diversification des espaces
et des acteurs de la production
➞➞PAGES 162-177

PAGES 162-163

En quoi suis-je concerné ?


1. Les lieux en France où il est plus facile de trouver du travail sont les métropoles, en particulier
Paris, Lyon, Marseille et Lille, mais aussi les métropoles de rang secondaire. Les régions littorales
en particulier dans le Sud et l’Ouest sont aussi des lieux de production privilégiées, donc des
lieux où les emplois sont nombreux.
2. La concentration des activités sur le littoral présente des risques pour l’environnement (urba-
nisation aux dépends des espaces naturels, pollution). Pour concilier les impératifs économique
et le souci de préservation de l’environnement, l’État et les collectivités locales doivent légiférer
pour à la fois préserver des espaces naturels en contrôlant l’urbanisation (loi littoral) et pour limi-
ter la pollution en particulier dans les zones industrialo-portuaires.

PAGES 164-165
REPÈRES

Métropoles et littoraux : les espaces privilégiés de la production


1. Les pôles mondiaux de production correspondent aux plus grandes métropoles et aux littoraux.
Les littoraux sont ceux des espaces les plus riches : Amérique du Nord avec les deux façades Atlan-
tique et Pacifique, Europe occidentale ouverte sur la mer du Nord et façade est asiatique. Au sein
de ces littoraux se situent les plus importantes métropoles : New-York, Londres, Tokyo, Shanghai.
2. Les grandes routes maritimes mondiales sillonnent le globe en en faisant le tour, ainsi les mers et
océans sont tous reliés entre eux. Les voies les plus fréquentées mettent en relation les différents
littoraux : nord-américain, européen et est-asiatique. Certains espaces régionaux ne disposent pas
d’ouverture sur la mer et sont ainsi enclavés, à l’écart de ces voies maritimes. D’autres espaces qui
appartiennent à des pays moins développés ne disposent pas d’infrastructures portuaires suffi-
santes pour participer pleinement aux échanges mondiaux. Cependant, on note des zones de pira-
terie bien marquées au large des côtes africaines, d’Amérique centrale et des Philippines.
La planète présente des points de passage obligés qui correspondent soit à des détroits (Gibral-
tar, Bosphore, Ormuz, Malacca), soit à des canaux : Panama et Suez. Le détroit de Malacca, au
large de Singapour, rivalise avec le Rail d’Ouessant en terme de fréquentation.

PAGES 166-167
COURS

Comment les espaces productifs se recomposent-ils dans le monde ?


Questions
1. Les firmes transnationales sont de très grandes entreprises, implantées dans plusieurs pays.
Elles sont les acteurs de la production. Leur objectif est de faire le maximum de profit. Pour cette
raison, elles s’implantent dans des lieux qui bénéficient d’avantages en terme de fiscalité, de coût
de la main d’œuvre, d’approvisionnement facilité... Leur mode de production a évolué : elles ne
fabriquent plus dans un seul pays mais fragmentent cette production entre différentes parties du
monde, créant ainsi des chaînes de production mondiale de valeur ajoutée.
2. Les principaux lieux de production dans le monde sont les métropoles qui sont les lieux d’im-
pulsion, de décision, de coordination. À proximité se sont installés des technopôles : territoires
de l’innovation, ils renforcent le poids des métropoles auxquelles ils sont associés.
Les espaces littoraux sont les autres lieux de production dans le monde. Ils peuvent être indus-
trialo-portuaires au travers des ZIP ou à vocation touristique.
3. Les flux qui circulent à l’échelle de la planète sont de différents types : des produits de base,
miniers et énergétiques, des biens manufacturés issus de l’industrie, des produits agricoles mais
aussi des services liés au tourisme, aux transports par exemple. Les capitaux sont aussi en circu-
lation entre les différentes places boursières. Enfin, grâce aux câbles sous-marins, l’information
diffusée par Internet touche l’ensemble de la planète.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 49


PAGES 168-169
DOCUMENTS 

Des chaînes de production organisées à l’échelle du monde


Itinéraire 1
1. Nutella est née d’une entreprise familiale du nord de l’Italie. Ensuite le groupe a développé ses
activités dans les pays européens voisins de l’Italie, puis d’autres pays d’Europe plus éloignés. De
nos jours le groupe Ferrero se retrouve sur le continent américain, et en Asie du Sud-Est.
En même temps que des entreprises s’installaient au-delà du berceau italien, d’autres produits
(50) se sont ajoutés à la pâte à tartiner Nutella.
2. Toyota, constructeur automobile japonais, est l’un des tous premiers constructeurs mondiaux.
C’est en 1971 qu’il entreprend de s’implanter en Europe. Au niveau de la production 9 usines sont
implantées dans 6 pays européens. Au niveau de la consommation, « 3 Toyota sur 4 qui roulent
en Europe n’ont pas été produite au Japon mais... dans l’une des usines européennes». Cette
phrase souligne bien l’importance de l’Europe pour le constructeur automobile.
3. Travail à l’oral. Principales idées :
Conception : centre de recherche aux États-Unis, berceau d’Apple à Cupertino.
Fabrication : multiples entreprises fabriquant des composants, sous-traitants répartis dans plu-
sieurs pays : Japon, Corée du Sud, Allemagne.
Assemblage à Foxconn en Chine.
Commercialisation : pour l’essentiel dans les pays développés. Beaucoup d’espaces laissés de
côté.
Routes maritimes fondamentales pour la diffusion du produit.
4. Le premier document montre une forêt défrichée pour développer cette plantation de pal-
miers à huile. L’huile de palme est un des composants essentiels de la pâte à tartiner Nutella, c’est
la base du produit. Quand tous les composants sont réunis, la pâte est fabriquée puis commer-
cialisée dans de nombreux pays du monde comme ici en Iran. C’est la fin de cycle du produit.
Itinéraire 2
La production de la plupart de ce qui est commercialisé dans le monde répond à un processus
particulier : il ne s’agit plus de produire à proximité de sources d’énergie ou de minerais par
exemple localisés dans un seul pays. Le moyen de transports performants, l’importance des voies
maritimes, la stratégie des FTN, ont donné naissance à une production éclatée, fragmentée entre
plusieurs pays. La fabrication du Boeing 787 et de l’Iphone d’Apple le montrent bien : deux pro-
duits issus d’entreprises étasuniennes ont fait naître des chaînes de production réparties dans de
multiples pays.
Le « Made in USA » disparaît au profit du « Made in the world ».
Pour mémoriser
1. À partir d’un siège social localisé dans une grande métropole de pays riche, la FTN s’appuie
sur un centre de recherche, des laboratoires, tout ce qui peut lui permettre d’élaborer un produit
particulièrement compétitif et.ou de haut niveau technologique. Il lui faut trouver ses approvi-
sionnements, ses sous-traitants et choisir le centre de production en tenant compte de plusieurs
paramètres : la fiscalité, le coût et la qualité de la main d’œuvre, la proximité des marchés de
consommation. Elle tisse donc tout un réseau d’entreprises qui dépendent d’elle, un réseau in-
ternational de production.
2. La chaîne de valeur ajoutée d’un bien est liée à la stratégie des firmes transnationales. Pour des
raisons de rentabilité, les FTN fragmentent leurs productions. Le cas du Boeing 787 est édifiant à
ce sujet. Chaque étape de la production ajoute de la valeur ajoutée à la production finale.
3. Fragmenter la production donne au produit final un caractère mondial puisque, par le biais de
leurs entreprises, plusieurs pays sont entrés dans le chaîne de fabrication, voire de commerciali-
sation du produit.

PAGES 170-171
DOCUMENTS v

Les lieux privilégiés de la production


Itinéraire 1
1. Cet extrait de carte topographique représente la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer,
proche de Marseille, sur les bords de la Méditerranée. La carte montre des espaces totalement

50
artificialisés occupés par plusieurs secteurs industriels : industries chimiques, usine sidérurgique,
et raffineries de pétrole. Le rôle portuaire de Fos se marque par la présence de minerais, des dé-
pôts pétroliers des zones d’entrepôt et le terminal à conteneurs. Près de Port de Bouc se situe le
terminal pétrolier de Lavéra, un oléoduc relie Lavéra à Karlsruhe en Allemagne.
2. Sao Paulo est située sur la côte est du Brésil. Elle compte plus de 21 millions d’habitants, attire
toujours davantage de Brésiliens et apparaît comme une mégapole de tout premier plan au sein
du pays. En témoignent les centres d’affaires qui s’y multiplient, quatre au total pour accueillir les
FTN. La force de la ville tient au développement des activités innovantes notamment dans l’in-
formation et la communication, le domaine de la finance, d’une façon plus globale, des activités
de haut niveau scientifique et technique.
3. Les entreprises ont besoin d’être connectées au monde, d’où cette expression « d’immeubles in-
telligents » c’est-à-dire des locaux dans lesquelles les FTN trouveront cette nécessaire connexion.
4. Sofia Antipolis regroupe sur son site des entreprises spécialisées dans les domaines de l’infor-
mation et de la communication. Les technologies mises en œuvre s’appuient sur un haut niveau
de compétences. Caractéristiques d’un territoire de l’innovation sont les échanges de formation
et de savoir-faire entre laboratoires de recherche et grande école par exemple.
5. Sur le site de Sofia Antipolis, on retrouve des éléments présentés sur le schéma : laboratoires
de recherche en informatique, automatique, électronique en lien avec deux grandes écoles : Po-
lytechnique et EURECOM, et industrie de hautes technologies avec Coriolis télécom entreprises.
Les liens existent donc bien sur ce site entre recherche et échanges de savoir-faire, on peut aussi
imaginer des relations financières même si elles n’apparaissent pas sur la photo.
Itinéraire 2
En commençant par la plus grande échelle, le technopôle correspond à un lieu privilégié de pro-
duction mondialisée : les entreprises qui sont installées développent des savoir-faire exception-
nels et très concurrentiels à l’échelle de la planète. Ces lieux très attractifs accueillent aussi des
scientifiques venus de l’étranger.
À une échelle un peu moins grande, la métropole elle-même au sein de ses quartiers d’affaires
rassemblent des entreprises dont les activités sont largement mondialisées que ce soit dans le
domaine de l’industrie, de l’information ou de la finance.
Enfin à l’échelle régionale, les espaces littoraux sont particulièrement privilégiés plus encore si
des métropoles puissantes, voire mondiales s’y ajoutent. Les littoraux accueillent les activités
portuaires et industrielles et sont en relation avec la totalité de la planète par le biais des grandes
voies maritimes mondiales. Ces littoraux sont aussi des lieux privilégiés de production mondia-
lisée quand ils bénéficient d’atouts (soleil, mer chaude, infrastructures hôtelières…), ils déve-
loppent alors de grands complexes touristiques capables d’accueillir des touristes du monde
entier.
Pour mémoriser
1. Les paysages d’un quartier d’affaires sont très caractéristiques. Ils se voient de loin parce que
ces quartiers sont hérissés de tours très modernes, souvent faits d’acier et de verre, qui s’élèvent
largement au-dessus des immeubles qui les jouxtent.
2. Un pôle de compétitivité rassemble sur un territoire donné des acteurs divers : des entreprises
de toutes tailles, des laboratoires de recherche et des établissements de formation et.ou d’en-
seignement. L’objectif est de favoriser la croissance économique, rendre l’économie plus com-
pétitive en développant des synergies et des coopérations autour d’une thématique commune.

PAGES 172-173
DOCUMENTS w

Des flux croissants transforment les territoires


Itinéraire 1
1. Cette affirmation concernant l’Asie occidentale s’explique par l’importance des trafics por-
tuaires de cet espace régional. Le Japon, Hong Kong, Singapour, Taiwan, la Corée du Sud, la
Malaisie, la Thaïlande, les Philippines et l’Indonésie, tous ces pays disposent d’infrastructures
portuaires gigantesques. La Chine monte en puissance : le port de Shanghai rivalise avec Sin-
gapour et les ports chinois deviennent de plus en plus compétitifs. (voir planisphère p.164.165).
Ce formidable développement a permis au Pacifique de détrôner l’Atlantique Nord en terme de
fréquentation maritime. À l’échelle mondiale, les liaisons de l’Asie avec l’Europe et l’Amérique du
Nord sont devenues les plus importantes.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 51


2. Parmi les pays et ensembles régionaux disposant des aéroports les plus fréquentés se situent
les États-Unis, la Chine, le Japon et l’Europe (Royaume-Uni, France, Pays-Bas, Allemagne). Si on
regroupe ces aéroports selon les ensembles continentaux on retrouve bien la même localisa-
tion que celle des grands pôles de l’espace mondial : les États-Unis, l’Europe occidentale et l’Asie
orientale. Il reste deux aéroports à l’écart de ces pôles majeurs : Istanbul et surtout Dubaï.
3. La capitalisation boursière représente la valeur des actions d’une société sur le marché bour-
sier. Les places boursières sont reliées entre elles par un anneau de cotation qui permet aux flux
de circuler jour et nuit sans interruption. Ces places boursières correspondent aux plus grands
pôles de l’espace mondial : États-Unis, Asie orientale et Europe auxquels l’Inde vient s’ajouter
en tant que pays émergent. Quant aux paradis fiscaux, ils sont plus largement répartis sur l’en-
semble de la planète avec une préférence marquée pour les îles.
4. La plate-forme de Dourges est desservie par l’autoroute A1 qui va de Paris à Lille, la voie ferrée
et le canal de La Deûle. Cette proximité permet au site d’être qualifiée de multimodal puisque
différents modes de transport, route, rail et voie d’eau, sont utilisés pour entreposer, répartir,
redistribuer les marchandises. Les bâtiments logistiques sont essentiellement réservés aux entre-
pôts : les entreprises présentes sur le site louent ou achètent leur zone de stockage (Leroy-Merlin,
Oxybul Éveil et jeux, Décathlon…).
Itinéraire 2
Les transports et les flux sont très largement dépendants des pôles de puissance de la planète.
Que ce soit au niveau des aéroports, du trafic maritime ou de l’échange de l’information, certains
espaces dominent le monde comme ils le dominent par la force de leur économie, la capacité
qu’ils ont à développer des structures performantes et l’ampleur de leur marché de consomma-
tion. La polarisation est très nette sur le continent Nord -américain et particulièrement aux États-
Unis, en Europe occidentale et sur l’Est du continent asiatique.
Pour mémoriser
1. Trois types de flux :
– les flux d’informations et le réseau Internet,
– les flux financiers et l’anneau de capitalisation reliant les places boursières,
– les flux de marchandises et les grandes voies maritimes.
2. Atlanta (États-Unis) et Dubaï (Émirats Arabes Unis) sont les deux plus grands hubs du monde.
3. Une plate-forme multimodale peut mettre en connexion tous les moyens de transports ter-
restre et aérien : rail, route, voie d’eau, aéroport. Plus la plate-forme est puissante plus les moyens
de transports sont nombreux.

PAGES 174-175
ZOOM

Les littoraux des espaces convoités


Page 174
1. Deux gros pétroliers sont amarrés de part et d’autre d’une digue perpendiculaire à la côte.
L’espace littoral ne présente aucune couleur, tout est gris parsemés de cuves de stockage de
conduites (oléoducs). Comme le document 1 de la page 170 le montre, le littoral apparaît très
artificialisé sur cette photographie aérienne. La côte est délimitée au cordeau. Le travail des
hommes pour rendre ce littoral conforme à un espace industriel apparaît bien : nivellement du
sol, creusement pour y placer des bassins, création d’un réseau de routes et une digue pour l’ac-
costage des navires. On suppose que les fonds ont dû être sur-creusés pour permettre à ces gros
navires d’arriver si proches du tracé de côte.
2. C’est un complexe industrialo-portuaire, on imagine la pollution marine et de l’air aussi. Un lit-
toral qui n’a plus rien d’attrayant, la mer n’apparaît pas comme un espace récréatif encore moins
touristique.
Page 175
1. Sur cette photographie aérienne à basse altitude, la mer est la même que sur la page pré-
cédente : la Méditerranée. Mais il s’agit d’un espace hautement touristique qui est présenté là.
Sur la Côte d’Azur entre Antibes et Nice, s’est développée une construction immense de forme
pyramidale, occupée par des appartements qui ouvrent sur un port de plaisance. Derrière cet
immeuble, des villas éparses contrastent avec cette masse d’appartements. La marina est quasi
complète, peu de place de libre. Elle est séparée de la pyramide par un espace vert planté de pins
parasols et abritant des commerces. La marina est séparée de la mer par une digue totalement
artificielle construite avec de gros blocs de pierres cimentés entre eux.

52
2. La saturation est visible et se ressent à tous les niveaux : les appartements très nombreux, les
bateaux de plaisance, voiliers ou yachts masquent une bonne partie de l’eau dans la marina. C’est
à la fois beau et étouffant.
3. Deux photographies prises sur les bords de la Méditerranée, d’un espace littoral mais de na-
ture très différentes. Le littoral peut être exploité à des fins industrielles, particulièrement quand
il ouvre sur un port doté de structures performantes. Dans ce cas les atouts sont liés à la possibi-
lité de production, d’échanges maritimes et de liens étroits avec l’arrière-pays.
Le littoral peut aussi devenir un espace touristique bénéficiant d’atouts liés à la présence du so-
leil, de la mer. Mais dans ce cas aussi il faut que les liaisons se fassent avec l’intérieur c’est-à-dire
que l’accessibilité soit bonne et il faut aussi que les infrastructures existent : logements, com-
merces, port de plaisance…

PAGE 176

APPRENDRE AUTREMENT

1. La légende
1. principale voie maritime mondiale 3. principale façade maritime
2. autre voie maritime importante 4. point de passage transocéanique
2. Le schéma
Aux États-Unis : Chicago et New York – Au Brésil : Sao Paulo – En Europe : Londres et Paris –
En Asie : du N au S : Tokyo, Beijing, Shanghai, Hong Kong, Singapour – En Australie : Sydney
3. Le titre
Métropoles et littoraux : les espaces privilégiés de la production

PAGE 177

VERS LE BAC

Vérification des connaissances


1. Au sein d’activités tertiaires, les métropoles rassemblent les fonctions stratégiques de direc-
tion, de coordination et de gestion des grandes firmes.
Elles attirent chercheurs, universitaires, scientifiques en particulier dans le domaine de la haute
technologie et sont devenues des territoires de l’innovation.
2. Un exemple : le Boeing 787 : le siège social de l’entreprise est à Chicago, l’assemblage final est
à Seattle sur la côte Pacifique mais les lieux de production se situent sur tous les continents.
La production est fragmentée et constitue une chaîne, chaque maillon de la chaîne correspon-
dant à une partie de cette production et ajoute de la valeur ajoutée au Boeing quand il sort de
l’usine de Seattle.
3. Une ZIP est une zone industrialo-portuaire, c’est-à-dire un espace littoral sur lequel se sont
développées des entreprises industrielles en lien avec les activités portuaires du site.
4. Les flux, qu’ils soient de personnes, de capitaux, d’informations, de marchandises, circulent sur
l’ensemble de la planète et empruntent des réseaux organisés de l’échelle locale à l’échelle mon-
diale. Les distances sont réduites, les productions s’échangent à travers le monde.
5. La réponse b est celle qui définit le mieux la notion de métropolisation. Une métropole est une
ville disposant de fonctions plus ou moins importantes mais ces fonctions peuvent être en dé-
clin, sa population peut diminuer… La métropolisation suppose une dynamique, une attractivité
des hommes, des capitaux et des entreprises.

PAGES 178-183
SUJET D’ÉTUDE u

Les espaces des industries aéronautique et aérospatiale européennes


A. L’aéronautique et l’aérospatiale, une industrie européenne de rang mondial

Itinéraire 1
1. On parle de filière aéronautique car le processus de fabrication des avions s’appuie sur plu-
sieurs activités complémentaires : en amont, la fabrication d’équipements (sièges, portes, pneus,
etc.), celle d’appareils de navigation et de pièces de moteur. En aval, les entreprises de mainte-
nance et de réparation participent aussi à la filière aéronautique.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 53


2. Le tableau montre que les entreprises européennes de rang mondial participent à toutes les
étapes de la filière de production en tant que : motoriste (la Britannique Rolls-Royce, l’italienne
Leonardo ou la française Daher), équipementier (l’espagnole ITP, les Françaises Safran ou Thalès),
avionneur (le groupe européen Airbus), réparateur (la franco-italienne ATR). Elles interviennent
également dans les activités de services en tant que sociétés de location (l’irlandaise AerCap) et
de transporteurs (allemande Lufthansa et la française Air France).
3. La carte montre que l’ESA est une institution de recherche et de développement dans le do-
maine aérospatiale dont le fonctionnement s’appuie sur la coopération européenne parce que
la majeure partie des États européens situés de l’Atlantique jusqu’à la Russie (à l’exception de la
Croatie, Serbie, Kosovo, Albanie, Macédoine, Bulgarie et Moldavie) l’intègrent à part entière soit
parce que certains États y coopèrent ponctuellement sur des projets (tels que les États baltes, la
Slovaquie, la Hongrie, la Slovénie et l’Ukraine).
Itinéraire 2
On peut parler d’une Europe aéronautique et aérospatiale car d’une part, l’ensemble de la fi-
lière aéronautique est développée et représentée par des entreprises de rang mondial dans plu-
sieurs pays européens. Airbus, l’un des deux premiers avionneurs mondiaux, est un consortium
européen constitué d’entreprises allemande, française, britannique et espagnole. D’autre part,
l’agence spatiale européenne, ESA, est fondée grâce à la coopération de 22 pays européens.

B. Aéronautique, aérospatiale : deux réussites européennes

Itinéraire 1
1. Le Groupe Airbus organise sa chaîne de production sur une division internationale des tâches
entre quatre pays européens : l’Allemagne, la France, le Royaume Uni et l’Espagne. S’il est vrai qu’il
existe des centres de recherches dans ces quatre pays, l’Allemagne, à Hambourg, et la France,
à Blagnac dans la région de Toulouse, concentrent les fonctions de commandement (Blagnac
étant le siège) et d’assemblage final. Dans chaque pays il existe entre 2 et 5 sites de production
de différents composants des avions.
2. Plusieurs indications sur la photo nous permettent d’affirmer que le lanceur Ariane est un pro-
jet européen : la mention de l’agence spatiale européenne avec le sigle ESA, la présence des dra-
peaux des pays européens ayant participé au projet d’Ariane V. En outre, la base de lancement, à
Kourou, se situe dans une région ultrapériphérique de l’Europe.
3. Les deux acteurs associés du groupe Airbus sont les États français et allemand. Dans cette
association la France possède plusieurs atouts : la présence d’entreprises aéronautiques de rang
mondial, une filière industrielle complète capable de fabriquer tous les composants nécessaires,
ainsi qu’un personnel qualifié.
Itinéraire 2
Airbus et Arianespace sont les symboles d’une intégration européenne réussie car il s’agit d’in-
dustries dont les programmes de recherches et de développement ainsi que la production s’ap-
puient sur une filière complète implantée dans plusieurs pays du continent. La coopération des
pays européens permet de mener des projets ambitieux dans le domaine de l’aérospatial.

C. Une industrie avec un fort ancrage local : le cas d’Aerospace Valley,

Itinéraire 1
1. Les principaux pôles de l’industrie aéronautique dans le sud-ouest sont Toulouse et Bordeaux.
2. L’aménagement décrit dans le texte concerne une infrastructure de transport collectif qui
comptera une ligne de métro intra-urbaine de 27 km reliant les principales zones d’activités si-
tuées en banlieue et connectée à l’aéroport de Blagnac. Le nom de la ligne, Toulouse Aerospace
Express, et son tracé reliant les centres de recherches et les sites de production aéronautique
montrent l’importance de l’aéronautique.
3. Les principaux acteurs du développement du pôle de compétitivité qui figurent sur le docu-
ment sont l’État (ici le ministère des armées mais il faudrait ajouter celui de l’industrie) et les col-
lectivités territoriales : les régions (Occitanie et Nouvelle Aquitaine), les communes des grandes
agglomérations organisées en établissements de coopération intercommunale (Bordeaux mé-
tropole et Toulouse métropole).
Itinéraire 2
Les activités aéronautiques et aérospatiales occupent une place importante à l’échelle du grand
Ouest français car il s’agit elles constituent le premier secteur d’emplois industriels grâce à un

54
environnement scientifique et de formation très développé dans un pôle de compétitivité. Ce
dernier a des effets sur le développement socio-économique de la région (déploiement d’in-
frastructures et d’activités induites). Ces activités sont soutenues par les institutions publiques
à toutes les échelles : l’État, les régions et les grandes métropoles de Bordeaux et de Toulouse.

APPRENDRE AUTREMENT

• Compléter la légende :
Étoile bleue : siège social d’Airbus Group ;
Grand cercle orange : site d’assemblage final ;
Petit cercle orange : autre site associé à la production ;
Aplat de couleur orange : pays partenaires des programmes d’Airbus ;
Cercle vert évidé : région fortement spécialisée dans l’aéronautique.
• Sur la carte les pays partenaires à nommer : le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et l’Espagne.

PAGES 184-189
SUJET D’ÉTUDE v

Rotterdam, un espace industrialo-portuaire européen de dimension internationale


A. Le premier port européen
Itinéraire 1
1. Rotterdam est, tout comme Anvers, sur la mer du Nord un pôle portuaire complet, c’est-à-dire
qu’il peut recevoir et entreposer des conteneurs, des produits céréaliers et pétroliers.
2. Rotterdam est la porte de l’Europe car ce port est situé à l’embouchure du Rhin qui est un axe
de circulation fluvial majeur qui dessert la mégalopole européenne. Celle-ci est reliée par un ré-
seau autoroutier et ferroviaire dense aux plus grands centres économiques de l’Europe tels que
la région parisienne, londonienne ou de Hambourg.
3. Le trafic de marchandises conteneurisées est en constant augmentation depuis 1985 : le nombre
de conteneurs il a été multiplié par 5 en 32 ans.
4. Après avoir été le 1er port en 1985 pour son trafic de conteneur, Rotterdam est actuellement
le 11e port mondial. Ce recul est dû à la concurrence des ports asiatiques, notamment en Chine.
Itinéraire 2
Rotterdam est situé sur la façade nord de l’Europe (ou Rangée nord) sur la mer du Nord. Ce port est
véritablement la porte de l’Europe, grâce à un hinterland très riche et développé : il est à l’embou-
chure de la mégalopole européenne. Ce complexe portuaire est doté de terminaux spécialisés de
tous types et son trafic de conteneurs a augmenté depuis plus de 30 ans. C’est pourquoi, malgré la
concurrence asiatique Rotterdam, premier port européen, reste parmi les grands ports mondiaux.

B. Rotterdam, une gigantesque zone industrialo-portuaire


Itinéraire 1
1. Les activités de Rotterdam représentent 6,2 % de la richesse produite aux Pays-Bas grâce à son
port.
2. Les activités industrielles de la région urbaine du Randstad Holland sont concentrées dans le
delta du Rhin et principalement dans la zone industrialo-portuaire de Rotterdam. L’accès rapide
et peu coûteux aux matières premières importées et la possibilité d’exporter par voie maritime,
fluvial ou terrestre les productions justifient cette localisation.
3. Rotterdam possède des atouts liés à sa position d’interface : concentration d’activités à la fois
industrielles, commerciales et logistiques. En plus elle a un hinterland très peuplé et riche.
Parmi les faiblesses on peut évoquer un recul de la compétitivité européenne dans un contexte
de mondialisation.
Itinéraire 2
Grâce à sa situation d’interface, la zone industrialo-portuaire (ZIP) de Rotterdam constitue un es-
pace économique dynamique à l’échelle nationale et européenne. S’étendant sur plus de 40 km,
la ZIP est un axe industriel, logistique et commercial majeur. En effet, dans le contexte de la mon-
dialisation les activités économiques se développent grâce aux échanges (importation de ma-
tières premières et énergétiques et exportation de produits finis). Cependant, le dynamisme de
Rotterdam dépend aussi de la vitalité économique de son arrière-pays européen, de plus en plus
concurrencé par les autres régions du monde.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 55


C. Vers un renouvellement des activités

Itinéraire 1
1. La photo représente l’avant-port de Maasvlakte 2, ces installations se situent sur un polder,
c’est-à-dire sur des terres gagnées sur la mer. Il s’agit de la dernière phase d’extension de la ZIP
inaugurée en 2013.
2. Le terminal de Maasvlakte 2 concentre des fonctions de transbordement et de stockage de
conteneurs et des services logistiques (bâtiments de bureaux). Ce site présente l’avantage de
pouvoir accueillir les plus grands porte-conteneurs, à fort tirant d’eau, car il bénéficie de bassins
en eau profonde.
3. Les acteurs du développement portuaire évoqués dans le texte sont : des centres de formation
supérieur et de recherche (universités Erasmus, de technologie de Delft) et les entreprises orga-
nisées en filière.
4. Actuellement, on privilégie les activités de services, notamment de logistique pour dévelop-
per le port.
Itinéraire 2
Les projets exposés par les documents de la page 187 renouvellent les fonctions de la ZIP de
Rotterdam en ce que l’on privilégie désormais les fonctions de services, notamment la logistique
plutôt que les activités industrielles.

APPRENDRE AUTREMENT

Aplat de couleur rose : port de Rotterdam et zones industrielles associées ; cercle vert : avant port
de Maasvlakte ; aplat de couleur jaune : espace urbanisé de la Randstadt-Holland, double flèche
bleue sur la mer : axe de circulation ; double flèche verte sur le continent : axe de desserte de
l’arrière-pays

PAGES 190-191

VERS LE BAC

Sujet d’étude 1. Les espaces industrialo-portuaires dans la mondialisation


1. Le document est un extrait d’un article scientifique tiré de la Revue internationale et stra-
tégique dont l’auteur est Corinne Vadcar, publié en 2017. Il traite des espaces industrialo-por-
tuaires dans la mondialisation.
2. Les espaces portuaires sont devenus de véritables hubs, ils redistribuent les flux de marchan-
dises à l’échelle continentale. C’est pourquoi, leurs derniers aménagements leur permettent de
recevoir les plus grands porte-conteneurs et qu’ils sont dotés de services logistiques spécialisés.
3. L’enjeu pour les ports est de se doter d’infrastructures modernes à la fois répondre à la massifi-
cation des échanges et à leur rôle de hubs en développant des plates-formes intermodales. Cette
évolution rencontre des limites en raison des investissements coûteux en capital et en temps
nécessaires.

Sujet d’étude 2. Les espaces industrialo-portuaires dans la mondialisation


1. Les deux documents sont des graphiques, le premier présente un histogramme et une courbe
pour traiter de l’évolution de l’industrie aéronautique et aérospatiale à l’échelle de l’Europe
entre 2010 et 2016. L’association européenne des industries aérospatiales et de défense en est la
source. Le second un graphique de M.C. Macias présente deux courbes permettant de comparer
les ventes des deux premiers avionneurs mondiaux, Airbus et Boeing entre 1990 et 2018.
2. Le chiffre d’affaires et le nombre d’emplois des industries aérospatiales et de défense ont aug-
menté. Depuis 1990 le nombre d’avions livrés a augmenté malgré des périodes de ralentisse-
ment voire de diminution au milieu des années 1990 et au début des années 2000. Entre 1990 et
2018, le nombre d’avions livrés par Airbus a doublé et celui de Boeing a été multiplié par 8.
3. Les deux premiers avionneurs au monde sont l’états-unien Boeing et l’européen Airbus (ce
dernier est consortium européen réunissant des entreprises française, allemande, britannique
et espagnole).
4. On parle de duopole lorsque deux entreprises dominent le marché, ce qui est le cas de Boeing
et d’Airbus.

56
THÈME
3 Les espaces ruraux :
une multiplicationnalité toujours plus marquée
➞➞PAGES 192-207

PAGES 194-195
REPÈRES

Des espaces ruraux inégalement peuplés et à dominante encore agricole


Doc 1. La population mondiale, une répartition contrastée
1. Le sous-continent indien, l’Asie du Sud et de l’Est et l’Europe sont les trois principaux foyers de
peuplement.
2. Les littoraux concentrent la majorité de la population. Cette part ne cesse d’augmenter.

Doc 2. Les agriculteurs : un poids très inégal selon les États et parties du monde
1. Les campagnes d’Asie du Sud sont très peuplés grâce à la riziculture, qui a besoin de beaucoup
de main d’œuvre.
2. Les pays du Nord, développés ont généralement moins de 5% d’agriculteurs dans leur popu-
lation active.

Doc 3. Les espaces agricoles en France


1. Le Bassin parisien, le bassin aquitain et la Provence sont trois régions avec un fort potentiel
agricole.
2. Le Massif central, les Pyrénées et la Corse intérieure connaissent des difficultés et tentent de
diversifier leurs activités, notamment par le tourisme ou valorisent leurs productions grâce à des
labels qui certifient leur qualité.

PAGES 196-197
COURS

Quelles sont aujourd’hui les fonctions des aspaces ruraux ?


Questions
1. La sécurité alimentaire est la mise à disposition pour chaque individu de la quantité de nourri-
ture nécessaire à la satisfaction de ses besoins vitaux (environ 2500 calories par jours). Après un
recul de la faim dans le monde, celle-ci augmente de nouveau.
En parallèle, le nombre d’habitants sur Terre doit atteindre 9 milliards d’habitants en 2050, sans
que les ressources n’augmentent pour combler des besoins croissants.
Cependant, il ne faut pas tomber dans une analyse malthusienne et catastrophiste. Finalement,
il s’agit avant tout de répartir plus également les ressources ou trouver de nouvelles techniques
de production.
2. À l’échelle mondiale, les pays du Nord ont une agriculture productiviste et capitaliste, alors
que les pays du Sud ont une agriculture plus traditionnelle. Cependant, à l’échelle nationale, on
retrouve cette même opposition entre de grands propriétaires terriens, qui se conduisent en
véritables chefs d’entreprise ; et de plus petits paysans, parfois dépossédés de leurs terres (ex : du
sud-ouest du Burkina Faso).
3. Les espaces ruraux ne se limitent pas aux fonctions agricoles, et ont aussi des fonctions rési-
dentielles, commerciales, industrielles, voire touristiques.
4. L’étalement urbain s’accélère avec l’urbanisation croissante des sociétés. La ville grignote des
espaces agricoles, sylvicoles ou des friches.
Des expropriations sont parfois la conséquence directe de cet étalement urbain. Des conflits
d’usages peuvent ainsi naître de ce phénomène.
5. Avec la mécanisation et l’intensification de l’agriculture, les besoins en main d’œuvre sont
moins élevés. Les conditions de vie et d’emplois paraissent plus aisées en ville pour les habitants
des espaces ruraux.
6. Les campagnes se dépeuplent de plus en plus, ce qui entraîne la fermeture de nombreux ser-
vices de proximité dans les pays du Nord.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 57


PAGES 198-199
DOCUMENTS u

Une activité agricole encore très importante dans les espaces ruraux
Itinéraire 1
1. La photographie du vignoble de Chablis (doc1) montre une agriculture moderne de marché
avec un paysage viticole au premier plan et un openfield céréalier à l’arrière-plan. La riziculture
au Burkina Faso (doc4) est intensive avec une main d’œuvre nombreuse mais aussi des moyens
techniques plus élaborés. Elle témoigne de l’entrée du pays dans la révolution verte à la fin du
xxe siècle. On trouve aussi des cultures plus vivrières, avec ce potager (doc 5), où un homme seul
arrose ses cultures, protégées du vent et des animaux d’élevage et sauvages.
2. Pour Sylvie Brunel, l’agriculture européenne est productiviste et compétitive grâce à la poli-
tique agricole commune (PAC), qui a permis aux agriculteurs de développer de nouvelles tech-
niques, d’acheter du matériel sans perdre des revenus. Il n’existe rien de tel en Afrique, où l’exten-
sion des terres cultivées, les front pionniers ont prévalu sur le renouvellement des techniques de
production. Ce sont donc des contraintes culturelle, technique et politique, qui ont entravé le
développement d’une agriculture productiviste.
3. Il s’agit du potager au Burkina Faso (document 5), où l’agriculteur adopte des techniques ma-
nuelles.
4. La révolution verte n’a concerné qu’une partie du pays. Les rizicultures montrent l’adoption de
nouvelles techniques, comme l’asséchement des champs, pour intensifier les cultures. Cepen-
dant, certains espaces sont écartés de ces progrès, et restent extensifs et vivriers.
Itinéraire 2
Les modèles agricoles varient d’une région à l’autre dans le monde. À l’échelle mondiale, les pays
du Nord et leurs agricultures productivistes de marché s’opposent aux aux pays du Sud, qui ont
une agriculture plus traditionnelle voire vivrière. Les grandes plantations tropicales (café, cacao,
agrumes) sont productivistes et s’exportent dans les pays du Nord. À l’échelle continentale, on
trouve des différences importantes. La région méditerranéenne de l’Afrique et la partie au sud du
Sahel est tournée vers une polyculture familiale et un élevage extensif. Près des côtes du Golfe de
Guinée et en Afrique du Sud, on trouve des agricultures productivistes. À l’échelle locale, on peut
aussi avoir des différences entre les grands propriétaires et les petits paysans. C’est par exemple
le cas au Burkina Faso.
Pour mémoriser
1. En Afrique et en Asie du Sud-Est l’agriculture vivrière est prépondérante.
2. La révolution verte est un ensemble de techniques d’intensification agricole dans les pays du
Sud.
3. Le café, le cacao, les bananes sont trois produits issus de plantations, destinés au marché.

PAGES 200-201
DOCUMENTS v

Les espaces ruraux marqués par une diversité de fonctions


Itinéraire 1
1. On trouve des districts industriels près des grandes villes, ce qui leur offre un bassin de main
d’œuvre abondante et un large marché de consommation. On a aussi des clusters dits « régio-
naux », plus spécialisés avec un véritable savoir-faire, valorisé par une politique de labellisation,
mais éloignés des centres urbains et de leurs atouts.
2. La périurbanisation près d’Hanoi s’est à la fois développée avec l’étalement urbain depuis la
ville-centre et par une politique d’urbanisation des campagnes. Cette pression urbaine renforce
les inégalités, la concurrence pour l’accès à l’emploi et aux services collectifs. De plus, la périur-
banisation augmente les besoins en énergie, la pollution et participe à l’extension des surfaces
bétonnées.
3. Le tourisme au Kilimandjaro est un tourisme vert et sportif avec une activité de trekking, qui
attire des touristes internationaux.
4. Ce tourisme permet d’intégrer l’ethnie majoritaire au Kilimandjaro (Chagga), mais minoritaire
en Tanzanie, en créant des relations entre les acteurs du territoire autour de plusieurs activités
(hébergement, agriculture, services), en lien avec le développement touristique. Cependant, cela

58
entraîne de nombreux flux qu’il faut gérer, des ressources à partager équitablement, sans tomber
dans un système productif dépendant uniquement du tourisme.
Itinéraire 2
L’agriculture est la fonction principale des espaces ruraux, mais ceux-ci ne s’y limitent pas. Les
fonctions industrielles sont aussi très anciennes. Par exemple, au Portugal, on trouve de nom-
breux clusters qui valorisent des savoir-faire locaux et dynamisent la région. C’est le cas de la
campagne environnante de Porto : les industries textiles et automobiles se regroupent en clus-
ters, à côté d’un cluster tourné vers le vin. Ces campagnes sont très denses, mais on trouve aussi
des clusters régionaux dans des régions de faibles densités, comme près Evora. En plus d’être
certifiés par des labels de qualité, ces clusters participent aussi à la mise en tourisme des espaces
ruraux. De nombreux touristes viennent visiter les fabriques de céramique à Coimbra. En Tan-
zanie, les espaces ruraux peuvent aussi être très touristiques : les safaris animaliers jouxtent les
activités de trekking au Kilimandjaro et participent au développement local, de groupes sociaux
marginalisés à l’échelle nationale (ethnie Chagga). Les espaces ruraux plus peuplés peuvent être
le résultat d’un étalement urbain depuis une ville-centre. C’est le cas à Hanoi, où l’urbanisation
a grignoté les espaces ruraux, dans un processus de périurbanisation. Une concurrence pour
l’espace s’installe avec une pression sur le foncier et l’accès aux services, entrainant des inégalités
socio-spatiales. De plus, les effets environnementaux ne sont pas moindres avec une dépense
énergétique plus importante notamment.
Pour mémoriser
1. Les fonctions agricoles, industrielles et touristiques sont des exemples de multifonctionnalité
des espaces ruraux. Près du Kilimandjaro, l’ethnie Chagga vit de l’élevage et de la culture du café,
mais de plus en plus de l’activité touristique.
2. La périurbanisation augmente le prix du foncier et peut créer des inégalités socio-spatiales.
3. Le tourisme rural valorise les espaces ruraux dans leurs fonctions agricoles et artisanales, et
leurs atouts paysagers.

PAGES 202-203
DOCUMENTS w

Espaces ruraux et villes : des rapports marqués par l’inégalités


Itinéraire 1
1. Dans une société où la mobilité et l’accès services de proximité sont des déterminants ma-
jeurs dans le choix d’habiter un territoire, les espaces ruraux paraissent en décalage avec ces
aspirations. Cependant, le prix du foncier étant moins élevant et le charme que peuvent trouver
certains urbains aux campagnes, ainsi que des politiques actives de la part des communes pour
relancer l’emploi peuvent être considérés comme des atouts.
2. La ressource en eau est utilisée à différentes fins. Or, celle-ci n’est pas inépuisable et dans le cas
du fleuve Colorado, une concurrence existe entre les usages agricoles et les usages résidentiels
urbains, dans un pays où l’idéal de la maison avec un jardin et une piscine domine. L’agriculture pro-
ductiviste, la culture des amandiers en Californie notamment et de grandes villes comme Los Ange-
les consomment beaucoup d’eau, ce qui créent des conflits d’usages autour de la ressource en eau.
3. Les jeunes ruraux ont une mobilité réduite, par rapport aux jeunes urbains qui bénéficient
d’un réseau de transport plus dense. De ce fait, l’accès à l’emploi et aux lieux de sociabilité est
plus difficile.
4. L’accès aux services du quotidien et à l’emploi est plus difficile pour les habitants des espaces
ruraux, qui sont dépendants de la voiture. La mobilité dépend du capital économique, social et
cultuel.
5. Comme les espaces ruraux attirent moins et ont tendance à se dépeupler, les commerces fer-
ment et les services se délocalisent dans les pôles urbains. Cela renforce la marginalisation de ces
espaces et accentue les inégalités.
Itinéraire 2
Les habitants des espaces ruraux souffrent d’un relatif enclavement, avec une mobilité plus ré-
duite que celle des urbains. L’offre de transport est moins développée et diversifiée. Cela limite
l’accès aux emplois et aux services, qui sont de moins en moins nombreux. La population qui y
vit peut parfois être dans une situation de précarité financière, alors qu’elle est dépendante de
l’automobile pour se déplacer et travailler.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 59


Pour mémoriser
1. Les espaces ruraux sont en crise comme le montre la fermeture de certains services et le vieil-
lissement de la population.
2. Les populations rurales sont dépendantes de la voiture pour se déplacer. Cela limite leur accès
à une offre de services riches et diversifiés.
3. En Californie, l’eau est une ressource utilisée pour l’agriculture productiviste, mais aussi les
besoins résidentiels et les loisirs (piscine, parcs à thème)

PAGE 204

APPRENDRE AUTREMENT

De haut en bas et de gauche à droite :


Urbanisation
Des fonctions essentiellement agricoles
Étalement urbain
Nouvelles activités économiques (industrie, télétravail)

PAGE 205

VERS LE BAC

Vérification des connaissances


1. L’espace rural se caractérise par une occupation du sol essentiellement végétale, principale-
ment agricole (élevage et cultures) et une densité humaine relativement faible. Si l’activité agri-
cole y est importante, elle n’exclut pas d’autres usages (loisirs et tourisme par exemple).
2. On distingue l’agriculture de marché tournée vers la commercialisation de ses productions
à l’échelle d’un pays ou du monde (céréaliculture, agriculture de plantation), c’est souvent une
agriculture exigeant de forts investissements en matériels et intrants. Elle s’oppose à l’agriculture
vivrière destinée à l’alimentation de la famille, du groupe ou du marché local.
D’autres distinctions sont possibles, opposant par exemple l’agriculture intensive à forte produc-
tion par unité de surface, à l’agriculture extensive reposant sur l’exploitation de vastes surfaces.
3. Un cluster ou district industriel désigne le regroupement, sur un espace donné relativement
limité, d’entreprises industrielles travaillant dans des secteurs voisins (électronique, textile,
agro-alimentaire, etc.), Elles travaillent fréquemment en partenariat, bénéficiant chacune de l’ap-
port des autres (fertilisation croisée).
4. Production agricole, activités de loisirs, habitat généralement en lotissements pavillonnaires.
5. Dans les régions où le climat est globalement sec et la ressource en eau limitée (Californie
dans l’ouest des États-Unis par exemple), l’utilisation de l’eau pour l’usage agricole (irrigation)
se heurte à la demande croissante d’eau des villes et dont une partie est utilisée à des usages
récréatifs (piscines, pelouses, terrains de golf ).
6. Comparée à la situation des habitants des villes, ceux des espaces ruraux ont un accès plus
limité aux mobilités (réseaux de transports moins denses, rareté des transports en commun) et
doivent recourir à l’utilisation de l’automobile individuelle. De plus, les habitants des zones pavil-
lonnaires situées dans l’espace rural sont fréquemment appelés à parcourir des distances impor-
tantes pour rejoindre quotidiennement leur lieu de travail (déplacements pendulaires).

Vers le grand oral


L’agro-tourisme est-il une solution pour sortir les espaces ruraux de la crise ?
– Arguments pour une réponse positive : principalement les propositions 1, 3, 6.
– Arguments pour une réponse négative : principalement les propositions 4 et 5.
La proposition 2 peut éventuellement être versée au versant positif, mais il est difficile d’en faire
un argument s’appliquant aux espaces ruraux en général, elle peut en revanche s’appliquer à un
espace particulier dont les aménités (paysages, aspects de la culture locale) seront présentées
lors de l’échange oral.
La proposition 7 est un jugement de valeur qui ne peut avoir de pertinence dans un débat argu-
menté contradictoire.

60
PAGES 206-211
SUJET D’ÉTUDE u

Les espaces périurbains en France


A. Les espaces périurbains : des espaces entre ville et campagne

Itinéraire 1
1. Le document est une photographie aérienne qui permet d’observer l’ensemble de l’espace pé-
riurbain. La prise de vue correspond à la plaine d’Alsace, proche de la métropole de Strasbourg.
Deux premiers types d’espaces sont mêlés : un paysage rural, des champs cultivés parsemés de
lambeaux forestiers et un espace urbanisé. Dans cet espace urbanisé plusieurs types d’habitats
se remarquent. Autour de l’église sur la gauche de la photographie se trouve le village ancien.
En bas de la photographie on distingue très bien l’extension récente du village. Des lotissements
ont été construits composés d’un habitat pavillonnaire et de petits immeubles. Tout en haut du
document des entrepôts évoquent une zone d’activités, commerciale, artisanale ou industrielle.
2. Une des caractéristiques du mode de vie périurbain est de juxtaposer deux réalités, celle de la
campagne et celle de la ville : la campagne parce que c’est le lieu de vie, le lieu d’habitat, la ville
parce qu’elle est accessible pour l’emploi, les loisirs…
3. Plus de 30 % de la population totale française vivent en espace périurbain.
Itinéraire 2
Vivre en espace périurbain présente des atouts mais aussi des contraintes. Le choix d’habiter
dans ce type d’espace permet de vivre à la campagne et donc dans un cadre agréable. La nature
est proche, elle autorise des loisirs faits de détente, de découvertes aussi du monde rural et de
l’environnement. Par ailleurs, le fait de vivre en périurbain ne coupe pas les habitants de tout ce
que la ville la plus proche peut offrir en terme de services, d’équipements, à partir du moment où
l’accessibilité est suffisante. La contrainte la plus marquée reste cependant celle de la distance à
parcourir quand il s’agit de rejoindre la ville pour se rendre à son travail ou y faire ses études, voire
pour des loisirs, ou pour toute autre nécessité à laquelle la campagne ne peut répondre.

B. Les espaces périurbains : des espaces en évolution

Itinéraire 1
1. Les ménages modestes ont trouvé la possibilité de s’installer en espace périurbain. Deux rai-
sons qui se complètent, en sont à l’origine. D’une part, un accès de plus en plus facile au cré-
dit bancaire et donc à un prêt immobilier, et d’autre part le fait que le prix des terrains ou des
constructions soit plus accessible en s’éloignant de la ville.
2. Les différentes strates de la société, ou catégories sociales qui vivent dans les espaces périur-
bains sont très diverses : des ménages modestes et.ou issus de l’immigration, des familles avec
enfant(s), de jeunes adultes, des familles monoparentales. Il n’existe donc pas un type unique de
catégorie sociale, le panel est largement ouvert et cette évolution est bien un marqueur de la
transformation du périurbain : il évolue avec le temps.
3. Ce quartier qui n’était composé que de bananeraies se développe actuellement à une vitesse
impressionnante. »
4. La deuxième partie du texte, à partir de « À Cavani… » jusqu’à la fin. On y retrouve la transfor-
mation qui fait que d’un espace rural on passe à un espace périurbain : nouvelles infrastructures,
mélange des habitants et donc mixité sociale, et lié à cela, présence de constructions très di-
verses, de l’habitat en dur jusqu’au bidonville.
Itinéraire 2
Doc 1 : les différentes strates de la société se retrouvent à vivre en périurbain. Ce doc traite de la
composition sociale de ce type d’espace
Doc 2 : c’est une description de la morphologie de Cavani. On mesure la façon dont la ville, ici
Mamoudzou, grignote l’espace rural et notamment les bananeraies
Dans les deux cas, en métropole comme en outre-mer, la périurbanisation progresse.

C. Les espaces périurbains : quels liens avec la ville-centre ?

Itinéraire 1
1. Le village de Montseveroux est situé à 51 km au sud.est de Lyon, plus proche de l’espace rural
que de la métropole lyonnaise. La photographie présente la « Ferme du bourg », nom évocateur

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 61


qui matérialise la fonction première de ce bâtiment. A priori donc ce village appartient à l’espace
rural. Néanmoins, la population de Montseveroux a presque triplé en 50 ans et d’autre part, la
fonction agricole de la « Ferme du bourg » a été détournée. Il existe donc bien une influence
réelle de la ville de Lyon sur ce petit village qui se transforme en accueillant de plus en plus d’ha-
bitants. Il incarne bien les caractéristiques du périurbain.
2. La transformation de la « Ferme du bourg » est significative d’une volonté (sans doute munici-
pale) de fixer certains habitants au sein même du village en offrant des logements et des locaux
d’activité. Le village se recentre sur ses potentialités et s’émancipe de la métropole.
3. Dans ce texte, les auteurs évoquent la « relative autonomie du périurbain », c’est-à-dire davan-
tage qu’une certaine émancipation. En effet, les chercheurs constatent le polycentrisme des aires
urbaines : des pôles secondaires existent qui sont dynamiques, capables de proposer emplois,
loisirs, infrastructures de toutes sortes. Si on se réfère à la carte de la page 206, on voit nettement
que certes, Paris ville -centre attire toujours, mais d’autres pôles comme Évry, Melun… sont ca-
pables de capter des habitants. C’est la « territorialité périurbaine », les habitants s’ancrent dans
un espace plus local et ne se déplacent plus forcément vers le centre des métropoles.
Itinéraire 2
À première vue et le terme lui-même en fait état, le périurbain dépend de la ville. Ses liens avec
la ville-centre, sont des liens de dépendance. On vit à la campagne, en profitant d’un environ-
nement agréable mais les emplois sont en ville, dans la métropole la plus proche, là où sont
aussi groupées les infrastructures de toute nature. Et donc chaque jour il faut franchir plusieurs
dizaines de kilomètres, prendre beaucoup de temps pour rejoindre la ville-centre.
Pendant très longtemps, la situation a été celle-ci, une situation de dépendance. Depuis quelques
années, une évolution se fait jour que les chercheurs géographes ont analysée : le périurbain est
capable de retenir sa population en lui offrant ce qu’elle cherche à la ville. Les aires urbaines sont
toujours formées ainsi : une ville-centre, une agglomération, une couronne périurbaine, mais la
structure même de l’espace périurbain se modifie avec le temps. Il n’est pas uniforme, des pôles
secondaires ont pris du poids et sont devenus attractifs. Des habitants s’y installent, y pratiquent
leurs loisirs, peuvent y faire leurs études… C’est le « recentrage des pratiques spatiales sur la
proximité » évoqué par les géographes dans le texte 3.

PAGES 212-217
SUJET D’ÉTUDE v

L’agrotourisme en France (métropolitaine et ultramarine)


A. L’agro-tourisme : des activités multiples

Itinéraire 1
1. Le document est une capture d’écran, du site de l’office du tourisme du territoire de Lascaux
et de la vallée de la Vézère. C’est donc un site promotionnel qui cherche à la fois à valoriser le
patrimoine culturel, gastronomique et naturel.
2. Le site propose se décline en différentes langues pour répondre à une clientèle internationale.
Beaucoup d’Anglais ont une résidence secondaire ou viennent passer une partie de leurs va-
cances dans le Périgord. Le site fait référence à la grotte de Lascaux, célèbre site touristique sur la
période préhistorique. De plus, le classement de certains produits locaux au patrimoine mondial
de l’UNESCO renforce l’attractivité de la région.
3. Un système productif se met en place sur le territoire à l’échelle locale, autour de l’agrotou-
risme. Outre les agriculteurs et les employés du secteur touristique (office du tourisme, grottes
de Lascaux), les travailleurs des secteurs de la restauration, de l’hôtellerie, du commerce et des
activités de loisirs profitent de la venue des touristes. Les acteurs agissent de façon complémen-
taire sur le territoire.
4. L’impression d’un « retour à la nature », en rupture avec la ville jugée parfois trop stressante et
la proximité des producteurs séduisent de plus en plus de citadins.

B. Les acteurs de l’agro-tourisme

Itinéraire 1
1. Les amateurs de l’agrotourisme cherchent à goûter des produits du terroir, à découvrir le mé-
tier et certaines pratiques agricoles. De plus, les touristes sont sensibles aux paysages de certains
espaces ruraux.

62
2. L’Union européenne, l’État, la région, la chambre d’agriculture départementale ainsi que les
agriculteurs eux-mêmes interviennent dans l’agrotourisme.
3. Un parc naturel national est créé par l’État pour protéger un environnement jugé fragile, avec
une biodiversité importante et des paysages remarquables.
Itinéraire 2
Les espaces ruraux de très faible densité peuvent parfois être marginalisés à l’échelle nationale.
C’est notamment le cas dans le Massif central ou au centre des îles d’outre-mer. Pour les redyna-
miser, les acteurs publics et les agriculteurs développent sur leur territoire une offre touristique
autour des produits locaux. Les acteurs privés du tourisme permettent aussi de promouvoir cette
nouvelle offre auprès d’une clientèle souvent urbaine, et sensible aux représentations d’un envi-
ronnement calme et vu comme authentique. Des activités se créent pour répondre aux besoins
des touristes dans la restauration et l’hôtellerie. Cela créent de l’emploi et donc des richesses
pour le territoire.

C. Agro-tourisme et moyenne montagne : le cas du Massif central

Itinéraire 1
1. La Tour d’Auvergne et les Eyzies-de-Tayac-Sireuil sont deux communes rurales sont deux com-
munes rurales, respectivement de 600 et 800 habitants. Les Eyzies ont connu une forte baisse
de 1886 à 1920 de 1 400 à 1 000 habitants, soit près d’un tiers de la population et une nouvelle
baisse, moins importante après 1960 (révolution agricole avec la mécanisation et l’intensification
des productions) pour se stabiliser autour de 800 habitants (1,75 moins qu’en 1886). Dans le cas
de la Tour d’Auvergne, la population a fortement chuté, passant de 2500 habitants en 1886 à 600
habitants aujourd’hui, soit presque cinq fois moins en 250 ans. De plus, cette baisse est continue
et se poursuit encore aujourd’hui, contrairement aux Eyzies.
2. Au premier plan, une agricultrice âgée peinant à marcher, est avec son troupeau de bovins. Les
trois quarts de l’affiche sont occupés par un coucher de soleil déclinant. Il reflète les difficultés
des territoires de moyenne montagne, le déclin de certaines activités (élevage extensif ) et des
agriculteurs vieillissants qui ne sont pas remplacés.
3. La commune de Borée en Ardèche avait développé une station de ski, mais celle-ci est concur-
rencée par celle située en haute montagne. De plus, le réchauffement climatique réduit la saison
touristique. L’accessibilité limitée laisse la commune dans un relatif enclavement, et la margina-
lise dans les flux touristiques.
Itinéraire 2
Sur le territoire français, certains espaces ruraux cumulent plusieurs indicateurs de déclin, c’est
particulièrement le cas du Massif Central (Auvergne, Limousin, Grands Causses, Cévennes), ré-
gions des moyenne montagne se consacrant principalement à l’élevage laitier (bovins, ou ovin
dans les Causses, et à la production de fromages (Cantal, Saint Nectaire, Bleu d’Auvergne, Fourme
d’Ambert, Roquefort…). Vieillissement des agriculteurs et déclin démographique accompagnent
l’abandon progressif des fermes familiales.
Pour ces régions, l’agrotourisme peut constituer un espoir, il répond à une demande de tourisme
vert, à laquelle les paysages du Massif Central (sommets, volcans, rivières) peuvent répondre. Les
gorges de la rivière Ardèche connaissent par exemple un afflux considérable de tourisme l’été
(canoé, kayak), au point que des mesures de restriction d’accès ont dû être prises pour les jour-
nées les plus chargées. Les ressources tirées de cette forme de tourisme proviennent surtout de
l’hébergement (gîtes) et de la restauration et sont cantonnées à la saison estivale.
Mais tous les espoirs n’ont pas été comblés, la forte demande en tourisme d’hiver (neige) ap-
parue dans les années 1980 se révèle tout juste viable pour quelques stations (Mont-Dore et
Super-Besse sur le massif du Sancy). La réduction de l’enneigement depuis deux décennies a
contraint de toutes petites stations à fermer leurs installations (cas de Borée en Ardèche). La com-
paraison entre l’évolution démographique des Eyzies de Tayac (département de la Dordogne)
dans une région riche en sites préhistoriques, et celle d’un bourg rural du massif du Sancy (La
Tour d’Auvergne) montre que si l’agro-tourisme peut enrayer le déclin sur certains sites, il n’est
pas et de loin un remède généralisable à l’ensemble du Massif Central.

APPRENDRE AUTREMENT

Voici dans quel ordre les notions proposées doivent être replacées dans le schéma :
Exode rural – baisse du nombre d’exploitations agricoles – ville – hébergement (gîtes) –
nouvelles activités de loisirs.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 63


PAGES 218-219

VERS LE BAC

Sujet d’étude 1.
1. Deux passages du document 1 montrent que l’espace périurbain est dépendant de la ville :
« les habitants ont pu s’installer dans un village tout en continuant à travailler dans la ville ou
trouver un emploi dans la ville tout en demeurant dans leur village » et « [la périurbanisation]
apparaît comme l’extension de la zone d’influence des grandes villes ».
2. Deux extraits du texte évoquent les aspects ruraux de l’espace périurbain qui se retrouvent sur
le document 2 :
– « 80 % des terres périurbaines restent occupées par l’agriculture et les espaces naturels »
– « vu d’en haut, la couleur dominante est celle des champs, des parcs et des espaces naturels ».
3. Pour les nouveaux habitants périurbains, ils bénéficient d’un environnement plus calme et
plus agréable : proche de la nature, ils peuvent disposer d’un jardin plus vaste qu’en ville, d’un
habitat plus vaste pour un coût moindre. Par contre, ils devront se déplacer plus loin pour accé-
der à de nombreux services et pour aller travailler.
La périurbanisation conduit à une diminution des espaces agricoles ou naturels au profit de l’ha-
bitat : tous les dix ans, la France perd ainsi en moyenne l’équivalent d’un département de terres
agricoles.

Sujet d’étude 2. Une nouvelle ruralité avec l’agrotourisme


1. Les agriculteurs sont les premiers acteurs de l’agrotourisme, par leur volonté de sortir de leurs
difficultés et de se regrouper en réseau, comme celui de « Bienvenue à la ferme ». Les acteurs
publics (État, région, département, commune) encouragent matériellement et promeuvent cette
activité, grâce aux réseaux sociaux, sites internet et certains événements comme le Salon de
l’agriculture. D’autres acteurs s’ajoutent à ce réseau, comme Airbnb qui développe un partena-
riat avec les agriculteurs pour loger les touristes.
2. Le Salon de l’agriculture à Paris est une vitrine importante du secteur de l’agrotourisme. Il
attire plusieurs centaines de milliers de personnes chaque année (633 000 visiteurs en 2019),
notamment des Parisiens et d’autres urbains qui peuvent être attirés par cette offre touristique.
C’est l’occasion pour les agriculteurs de faire goûter leurs produits et d’informer les visiteurs des
activités qu’il peut éventuellement proposer.
3. Le réseau « Bienvenue à la ferme » regroupe plusieurs agriculteurs, intéressés par l’agrotou-
risme, et notamment la location de leur gîte pour diversifier leurs activités.
4. Les Français sont de plus en plus sensibles au circuit-court, à la fois pour valoriser les agricul-
teurs locaux et limiter l’empreinte carbone liées au transport. Les scandales liés à l’agriculture
productive les ont convaincus de se tourner vers les produits du terroir pour un retour à la rura-
lité, à une représentation d’un environnement et une gastronomie jugés comme plus authen-
tiques et plus sains.

64
THÈME
4 La Chine : des recompositions spatiales multiples
➞➞PAGES 220-241

En quoi suis-je concerné ?


1. De nombreux produits industriels sont effectivement conçus en Chine. C’est le cas de la plu-
part des smartphones, mais aussi des ordinateurs par exemple.
2. Oui, c’est Shanghai.

PAGES 222-223
REPÈRES

Les transformations de la Chine


Doc 1. Le cadre politico-économique de la Chine et ses évolutions depuis 1949
1. La Chine commence à s’insérer dans la mondialisation à partir des années 1980, avec la créa-
tion de « zones économiques spéciales ». 2001 marque la consécration de cette ouverture avec
l’intégration du pays dans l’OMC.
2. « L’actuel dirigeant chinois, Xi Jinping, poursuit ce « socialisme de marché » qui fait de la Chine
un pays original : de plus en plus ouvert au capitalisme et inséré dans la mondialisation tout en
étant dirigé par un parti unique, le parti communiste ».
Doc 2. Armature urbaine et étapes de l’ouverture chinoise
1. En dehors de l’axe de l’urbanisation du littoral, un autre axe est repérable, vers l’intérieur, le
long de la vallée du Yangzi.
2. L’ouverture économique de la Chine a débuté dans les régions littorales du sud du pays, au-
tour de Shenzhen en particulier avec la création de zones franches pour attirer des investisseurs
étrangers.
Doc 3. Les contrastes territoriaux en Chine
1. Les régions littorales à l’est s’appuient sur un réseau puissant au rang duquel on compte de
grands pôles industriels et urbains comme Shanghai. Ces régions littorales se structurent pour
former la plus puissante interface maritime mondiale, une façade portuaire au cœur de la mon-
dialisation. Ces régions sont les plus développées de la Chine. Celles de la Chine centrale sont
marquées par un processus de diffusion de la croissance littorale et les villes deviennent des
relais de cette croissance. Enfin, les vastes régions de la Chine occidentale, en position plus pé-
riphérique, moins peuplées, sont en voie de désenclavement et font l’objet de migrations de
population : elles deviennent les nouvelles frontières de la croissance économique.
2. L’interface maritime, les espaces de l’ouverture économique et l’existence de grandes places
boursières sont autant d’informations qui confirment l’insertion de la Chine dans la mondialisa-
tion.

PAGES 224-225
COURS

À quelles recompositions territoriales la Chine est-elle confrontée ?


Questions
1. L’expression « urbanisation accélérée » se justifie par le fait que le taux d’urbanisation est passé
en Chine de 10 % en 1949, à 20 % en 1980 pour atteindre 57 % aujourd’hui. Celle de « marée ur-
baine » renvoie à l’étalement des espaces urbanisés sur les terres agricoles notamment.
2. L’ouverture économique de la Chine est lancée avec la création de « zones économiques spé-
ciales » sur le littoral comme à Shenzhen à partir de 1980.
3. L’agriculture permet aujourd’hui aux paysans de mieux vivre et de répondre à la demande des
citadins. Elle emploie encore 28 % de la population active.
4. Les régions littorales sont les plus puissantes sur le plan économique. Elles polarisent encore
aujourd’hui l’organisation économique du pays. La littoralisation économique s’exprime par le
développement d’un appareil productif qui permet de contribuer à près de 60 % de la création
de richesse du pays et d’alimenter près de 90 % des exportations chinoises. C’est là que plus de
85 % des investissements étrangers sont réalisés. Cette richesse participe à rendre très attractives
ces régions littorales pour les populations de l’intérieur de la Chine.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 65


PAGES 226-227
DOCUMENTS u

La Chine, une urbanisation accélérée


Itinéraire 1
1. La part des citadins dans la population chinoise ne cesse de progresser depuis quatre décen-
nies. Il faut attendre 2010 pour que les citadins soient aussi nombreux que les ruraux en Chine.
2. Le réseau urbain se développe au gré de la modernisation de la société et de l’économie
chinoises. Il s’appuie sur les métropoles du littorales et de l’intérieur et à un rang inférieur sur
un nombre important de petites villes qui complètent l’armature urbaine. Grâce à de multiples
aménagements n matière de transport, les liaisons entre les villes s’améliorent.
3. On peut repérer le contraste paysager entre un ancien bâti au bord du fleuve au premier plan
et de nouveaux buildings qui densifient l’espace urbain.
4. Le territoire chinois est marqué par un profond gradient ouest-est. C’est dans la partie orien-
tale du pays que les villes structurent et encadrent l’organisation économique et géographique
du territoire.
Itinéraire 2
La Chine est un pays émergent qui effectue un rapide rattrapage économique depuis plus de
trente ans en s’insérant dans la mondialisation. La société et l’espace chinois se transforment au
gré de cette modernisation.
Les Chinois vivent ainsi depuis 2010 majoritairement dans des villes dont le nombre se multi-
plient et dont le poids grossit à l’image des grandes métropoles comme Shanghai ou Chongqing.
Les transformations se lisent aussi à l’échelle des villes qui s’étendent de plus en plus sur les cam-
pagnes. D’intenses aménagements permettent de faire surgir de nouveaux quartiers qui se den-
sifient pour accueillir des fonctions métropolitaines, résidentielles ou industrielles et logistiques.
Pour mémoriser
1. La population urbaine dépasse celle des campagnes à partir de 2010.
2. On parle de mégapole à partir de 10 millions d’habitants.
3. On retient Shanghai, Beijing et Hong Kong.

PAGES 228-229
ZOOM

Shanghai : une métropole mondiale


Problématique : La ville de Shanghai doit être étudiée sous plusieurs aspects : son poids démo-
graphique, l’importance de son port et de ses infrastructures de transports, sa situation sur le
littoral chinois à l’embouchure du fleuve Yangzi, son rôle économique avec son quartier d’affaires
et son rayonnement mondial avec par exemple l’organisation de l’Exposition universelle en 2010.
Itinéraire 1
1. On mesure sur cette photo la forte verticalisation de la ville et l’existence d’un skyline, comme à
New York, composé de gratte-ciels qui illustrent la puissance économique de la ville et la concen-
tration des hommes et des activités.
2. Shanghai fait partie d’une des trois grandes régions urbaines de la Chine, elle se situe sur le
littoral à l’embouchure du fleuve Yangzi.
3. Depuis le centre historique de 1840, la ville s’est étendue progressivement avec un rythme
accéléré depuis 1980 dans toutes les directions.
Itinéraire 2
Les fonctions tertiaires dominent aujourd’hui dans la ville de Shanghai, notamment les fonctions
supérieures. La ville s’est imposée parmi les grandes métropoles mondiales.

PAGES 230-231
DOCUMENTS v

Les régions littorales, bases de l’émergence chinoise


Itinéraire 1
1. Les régions littorales concentrent 45 % de la population chinoise et contribuent à 58 % du PIB,
c’est-à-dire de la création de richesse du pays.

66
2. Hong Kong-Guangzhou, Shanghai-Hangzhou et Beijing constituent les pôles majeurs partici-
pant à l’insertion de l’économie chinoise dans la mondialisation par la puissance de leur capacité
exportatrice.
3. La métropole de Tianjin qui ouvre sur le golfe de Bohai est intégrée dans la puissante région
contrôlée par la capitale, Beijing.
4. La ville s’étend de part et d’autre du fleuve qui se jette en haut de l’image ; un pont moderne
à haubans permet de le franchir. On distingue des immeubles et d’anciennes maisons mais aussi
de nouveaux quartiers modernes qui se caractérisent par une forte concentration de buildings.
Sur les bords du fleuve et en direction de l’embouchure dominent des espaces aménagés, des
terminaux consacrés à l’activité industrielle et portuaire (pétrochimie…). Dans les interstices
subsistent quelques champs.
5. Le contrôle chinois sur les mers côtières répond à plusieurs enjeux :
– économique : sécuriser les liaisons commerciales qui l’insèrent dans la mondialisation et s’ap-
proprier des ressources maritimes (halieutiques et énergétiques) ;
– stratégique : affirmer la puissance militaire et géopolitique de la Chine (bases, navigation de la
flotte chinoise).
Itinéraire 2
La Chine s’appuie sur ses régions littorales pour s’insérer dans la mondialisation et contribuer à
l’émergence de son économie et à l’affirmation de sa puissance géopolitique.
Des métropoles comme Tianjin, à une centaine de kilomètres de la capitale, se développent et
transforment rapidement en aménageant de nouvelles infrastructures industrielles et tertiaires.
Ce sont aussi des pôles littoraux autour qui dominent l’économie nationale et permettent de
produire près de 60 % du PIB du pays : la région de Hong Kong – Guangzhou traite ainsi d’im-
portantes exportations faisant de la Chine le premier exportateur mondial de la planète. Enfin, la
Chine s’impose à l’échelle de l’Asie par sa puissance économique et ses prétentions géopolitiques
sur les mers qui l’environnent.

Pour mémoriser
1. Les régions littorales concentrent 45 % de la population chinoise, contribuent à 58 % du PIB et
assurent 88 % des exportations du pays.
2. Il s’agit de la métropole de Tianjin.

PAGES 232-233
ZOOM

Le delta de la rivière des Perles


Problématique : Ce delta a été la première zone d’insertion de la Chine à la mondialisation. Ses
villes, leurs activités portuaires, industrielles et tertiaires sont un atout pour une Chine qui affirme
sa puissance.
Itinéraire 1
1. Toutes les villes importantes de ce delta se situent dans une région littorale qui compte au-
jourd’hui près de 70 millions d’habitants. C’est un bon exemple de la concentration des hommes
et des activités dans les villes littorales.
2. Ce pont aux dimensions hors-norme facilite les mobilités entre les grandes villes du delta,
Macao et Hong-Kong notamment, ce qui renforce son efficacité économique et son poids dans
l’économie chinoise.
3. La ville de Shenzhen était encore une petite ville dans les années 1960, choisie comme ZES
dans les années 1980, elle a connu un développement spectaculaire. Sa croissance démogra-
phique s’est accompagnée d’une forte verticalisation dont témoigne toutes les tours visibles sur
la photo.
4. Hong Kong est une place financière de premier ordre, mais son poids touristique témoigne
aussi de la diversification des ses activités économiques et contribue à son rang de grande mé-
tropole mondiale.
Itinéraire 2
Première région ouverte à l’économie mondiale dans les années 1980, ce delta ouvert sur la mer
comprend de nombreuses villes qui forment un des ensembles urbains chinois les plus impor-
tants avec près de 70 millions d’habitants. Hong-Kong, ancienne possession britannique, est

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 67


l’une des grandes places financières de la planète. Cette région renforce son réseau de transports
et s’affirme comme une des vitrines de la puissance chinoise.

PAGES 234-235
DOCUMENTS w

Des campagnes marquées par de profondes transformations


Itinéraire 1
1. L’État a entrepris de multiples réformes pour moderniser l’agriculture chinoise, en remettant
en question l’ancien cadre communiste en vigueur depuis l’époque maoïste : décollectivisation,
dissolution des communes populaires, libéralisation du marché agricole.
2. Le processus accéléré d’urbanisation et la libéralisation des campagnes transforment en pro-
fondeur les espaces ruraux. Ils se spécialisent en fonction de leur distance par rapport à la ville.
En effet, la ville constitue désormais le marché de consommation qu’approvisionnent les agricul-
teurs des périphéries agricoles spécialisées. Les campagnes les plus proches des villes font aussi
l’objet d’une industrialisation qui permet de les insérer dans des logiques marchandes locale,
nationale ou internationale. En s’éloignant des pôles urbains, les espaces ruraux restent mar-
qués par des fonctions agricoles de base, plus ou moins enclavés, mal insérés dans l’économie de
marché. Dans ces conditions, les villes restent des centres d’attraction pour les ruraux en quête
d’emploi, les « mingongs ».
3. La Chine est aujourd’hui un grand producteur mondial de concentré de tomates. Cette pro-
duction s’inscrit dans un réseau commercial international et traduit l’insertion des campagnes
chinoises dans la mondialisation. Une fois produites, les tomates sont acheminées dans des
usines essentiellement localisées dans la province chinoise du Xinjiang : c’est là qu’est produit le
concentré de tomates. D’autres usines en assurent le reconditionnement. Une grosse partie de
la production est ensuite exportée vers les marchés internationaux, en particulier en Europe et
en Afrique.
4. Les autorités chinoises cherchent d’une part à calmer les mécontentements des ruraux en
apportant des améliorations sur le plan juridique et fiscal. D’autre part, c’est surtout la carte de
l’urbanisation à outrance qu’elles entendent promouvoir : en intensifiant les flux des mingongs,
des ruraux en direction des villes, ne resteront donc que les ruraux les plus performants, ceux
intégrés dans l’économie de marché (agriculture spécialisée, industrie, tourisme rural…).
Itinéraire 2
La Chine était traditionnellement un pays rural. Le choix de l’ouverture du pays à la mondialisa-
tion il y a quatre décennie se traduit par la décollectivisation et la libéralisation des campagnes.
Si la terre appartient toujours à l’Etat, la manière dont elle est mise en valeur par les différents
acteurs économiques l’inscrive de plus en plus dans des logiques marchandes.
De ce fait, les campagnes sont aujourd’hui marquées par l’urbanisation galopante et la conversion
au capitalisme du pays. Les campagnes les plus proches des villes se transforment, en devenant
partie intégrante de l’espace urbanisé et en se spécialisant sur le plan fonctionnel (agriculture spé-
cialisée de marché, industrie…) pour répondre à la demande des marchés locaux, régionaux ou
internationaux.
C’est ainsi que des espaces ruraux se tournent vers des activités agricoles destinées aux marchés
urbains locaux ou régionaux (volailles, fruits, légumes…) ou internationaux (ex. concentré de to-
mates). Les campagnes se vident aussi rapidement de leurs populations qui se déversent de plus
en plus vers les villes (« mingongs »). Aux marges les plus éloignées de l’économie urbaine et rurale
dynamique persistent des espaces ruraux enclavés, en crise.
Pour mémoriser
1. On peut retenir la décollectivisation des campagnes, la dissolution des communes populaires
ou plus récemment, en 2013, le plan de développement urbain.
2. La Chine est devenue l’un des plus grands producteurs au monde de viande, d’œufs, de fruits
et de légumes, destinés en grande partie pour les marchés urbains. D’autre part, l’exemple du
circuit du concentré de tomates confirme l’insertion de l’agriculture dans les marchés internatio-
naux. C’est le cas aussi d’autres productions, notamment des céréales.
3. L’urbanisation et la diffusion des logiques marchandes participent effectivement à la transfor-
mation et l’éclatement des campagnes chinoises.

68
PAGES 236-237
ZOOM

Les paysages ruraux en Chine et leurs transformations


Problématique : La moitié des Chinois vit encore dans les milieux ruraux. Ces derniers se trans-
forment rapidement avec la modernisation du pays, et à côté de paysages et de pratiques tra-
ditionnelles, on observe de plus en plus de paysages transformés par la modernisation des pra-
tiques agricoles.
Itinéraire 1
1. On peut distinguer deux grandes parties du territoire chinois : à l’Est une Chine fortement où
le secteur agricole est très présent, à l’Ouest une Chine montagneuse et désertique qui produit
beaucoup moins.
2. La photo 2 montre une Chine de la riziculture dont les espaces sont menacés par la croissance
des villes, puisque nous sommes dans le delta de la rivière des perles. La photo 3, prise dans la
région de Shanghai, témoigne d’une agriculture productiviste et fortement mécanisée. Enfin, la
photo 4 illustre des paysages plus traditionnels qui montrent l’ancienneté de la mise en valeur
des territoires ruraux en Chine.
3. Le document 4 car la technique de la culture en terrasses est très ancienne et exige des amé-
nagements sur des décennies ce qui montre l‘ancienneté de la mise en valeur de ces territoires.
4. Sur la carte on observe que de plus en plus de terres sont mises en culture depuis 1960, même
si certaines zones agricoles sont aujourd’hui menacées par la progression des villes. Enfin, la pho-
to 3 nous montre que l’agriculture chinoise est de plus en plus moderne tournée vers un modèle
productiviste.
Itinéraire 2
Le riz est l’une des principales cultures en Chine, à la base de l’alimentation. Cultivé depuis des
siècles, grâce à un long aménagement en terrasses des surfaces cultivées, le riz est de plus en
plus produit aujourd’hui dans des coopératives qui utilisent des méthodes modernes pour assu-
rer de meilleurs rendements.

PAGES 238-239
ZOOM

L’environnement en Chine, une nouvelle contrainte


Itinéraire 1
1. L’inquiétude environnementale en Chine porte sur la qualité de l’air (pollution atmosphé-
rique), la gestion de l’eau (qualité et quantité) et la question de la biodiversité.
2. Le modèle de développement agricole intensif chinois fait apparaître de plus en plus ses li-
mites sur le plan environnemental, notamment par la dégradation des sols et une importante
pollution. Les autorités entendent orienter l’agriculture chinoise sur une voie plus durable.
3. Le barrage des Trois-Gorges sur le Yangzi a provoqué l’ennoiement de 600 km2 de terrains agri-
coles et forestiers et est à l’origine de glissements de terrain et de séismes. En aval de l’ouvrage,
la baisse du niveau des eaux renforce la sècheresse, contribue à la remontée des nappes salées à
l’embouchure deltaïque du Yangzi et réduit la quantité d’eau potable.
4. Les habitants doivent se protéger de la pollution atmosphérique en portant par exemple des
masques ou en limitant leurs déplacements les jours de grosse pollution. La pollution de l’air
trouve ses origines dans l’ampleur des rejets dans l’atmosphère de particules fines issues de l’in-
dustrie charbonnière, de l’industrie lourde et des centrales thermiques produisant de l’électricité
à partir de charbon.
Itinéraire 2
Le coût environnemental de l’émergence économique est incontestable. Cela pose la question
pour les Chinois de savoir comment rendre possible une croissance durable.
Les problèmes environnementaux se traduisent par une dégradation de la qualité de l’air, de
l’eau et des sols. C’est aussi la quantité des ressources disponibles qui diminuent : des sols culti-
vables disparaissent avec l’urbanisation, se désertifient avec l’augmentation des prélèvements
en eau. La biodiversité est aussi affectée. Les problèmes se posent pour les Chinois en termes
de santé publique, avec des risques liés à l’exposition aux diverses pollutions et aux accidents
industriels comme l’explosion de Tianjin en 2015.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 69


PAGES 240-241

APPRENDRE AUTREMENT

Les recompositions spatiales en Chine


Légende
I. Des mégapoles et leur zone d’influence
Beijing
Shanghai
Delta de la rivière des Perles (Hong Kong, Guangzhou)
II. Des contrastes territoriaux
Régions intérieures peu intégrées à la mondialisation
Régions intégrées, cœur de l’économie chinoise
Front de diffusion de la modernisation
III. Une ouverture sur le monde
Investissements étrangers
Exportations par voie maritime
Schéma
De haut en bas : Beijing - Shangai – Guangzhou – Hong Kong
VERS LE BAC

Vérification des connaissances


1. Réponse b : près de 60 %
2. Réponse c : près de 60 % du PIB
3. La Chine est un pays immense, de plus de 9 millions de km2 qui a connu au cours des dernières
décennies un rattrapage économique exceptionnel : on parle d’émergence économique. Cela
s’est exprimé par des transformations géographiques impressionnantes permettant à la Chine de
s’insérer désormais dans les flux de la mondialisation et de se placer en deuxième position parmi
les grandes puissances économiques, après les États-Unis.
Le niveau de vie des Chinois se développe depuis le choix de l’ouverture économique du pays
entrepris par les autorités communistes du pays qui ont converti la Chine à l’économie socialiste
de marché.
Sur le plan géographique et économique, le pays est marqué par une rapide urbanisation qui se
renforce sur le littoral et se diffuse à l’intérieur du pays. C’est là que s’affirment de grands pôles
industriels, tertiaires et logistiques comme la région de Shanghai ou du delta de la rivière des
Perles. Ces pôles participent activement à la métropolisation du pays permettant de placer la
Chine dans les réseaux internationaux de la mondialisation. Mais si le développement se diffuse
progressivement vers l’intérieur du pays, les contrastes territoriaux restent encore marquants. Le
pouvoir politique y répond par un politique d’aménagement du territoire active.
4. L’émergence économique de la Chine au cours des dernières décennies se traduit par une
dégradation rapide de son environnement. En même temps, le développement de la société ren-
force la sensibilité des Chinois aux questions environnementales. De nombreux citadins chinois
sont confrontés dans les grandes métropoles littorales chinoises à la pollution atmosphérique.
La qualité des eaux et des sols se dégrade. Pour tenter de pallier ces problèmes et répondre aux
inquiétudes sociales, des mesures en faveur d’une production agricole plus durable sont enga-
gées. Les énergies renouvelables se développent aussi.
5. On peut définir la notion de littoralisation de la manière suivante : processus de concentration
des hommes, des activités et de la richesse dans les régions littorales.
6. La réussite de l’agriculture chinoise se lit dans les performances productives et exportatrices
alors que le pays était confronté il y a plusieurs décennies au problème de la satisfaction des
besoins alimentaires de sa population.

Vers le grand oral


Étudier les recompositions spatiales en Chine en travail de groupe
Le chapitre consacré à la Chine se veut être la synthèse des 3 entrées du programme de géo-
graphie appliquées à un territoire particulier, les thématiques abordées sont donc connues des
élèves par le travail effectué au cours de l’année.
Les différentes phases du travail en groupes constituent par ailleurs une mise en œuvre d’une
démarche de recherche, et pour les élèves qui le prennent en charge un entraînement à l’exposé

70
oral face à un auditoire. Enfin au sein de chaque groupe il est de la responsabilité des élèves de se
distribuer les tâches afin que chacun des groupes puisse présenter de manière claire les résultats
de leur recherche.
Les suggestions ci-dessous reposent sur l’hypothèse d’une répartition du travail entre 5 groupes,
chacun recevant une consigne générale et des indications sur les points à aborder (en gras). La
base documentaire est celle du manuel, sans exclure la possibilité de recherches complémen-
taires.

Thème 2 Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 71

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