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Livre du professeur - Histoire 2​de

Chapitre 4 : Renaissance, humanisme et réformes


religieuses : les mutations de l’Europe

Sommaire
Introduction 4
Présentation 4
Mise au point scientifique 4
Bibliographie 6
Ressources principales 6
Ressources complémentaires 7
Sitographie 8
L’essentiel à transmettre 9

Ouverture (p. 120) 9


Présentation des documents 9
Document 1 9
Document 2 10
Entrée numérique 10

Repères (p. 122) 10


Présentation de la carte 10
Réponses au quiz 11

Cours 1 : Une période d’effervescence culturelle et artistique (p. 124) 12


Résumé des grandes idées du cours 12
Présentation des documents 12
Document 1 12
Document 2 13
Document 3 13
Document 4 13
Onglet « ouverture » 14

Dossier 1 : Chenonceau, le « château des Dames » (p. 126) 14


Présentation du dossier 14

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1
Présentation des documents 15
Document 1 15
Document 2 15
Document 3 15
Document 4 15
Document 5 16
Corrigés des questions 16
Pour aller plus loin 17

Cours 2 : Penser et représenter l’homme (p. 128) 18


Résumé des grandes idées du cours 18
Présentation des documents 18
Document 1 18
Document 2 19
Document 3 19
Onglet « ouverture » 19

Point de passage 1 : 1508 – Michel-Ange peint la chapelle Sixtine (p. 130) 20


Présentation du point de passage 20
Présentation des documents 20
Document 1 20
Document 2 20
Document 3 21
Document 4 21
Corrigés des questions 21
Pour aller plus loin 23

Cours 3 : La circulation des nouvelles idées


(p. 132) 23
Résumé des grandes idées du cours 23
Présentation des documents 24
Document 1 24
Document 2 24
Document 3 25
Onglet « ouverture » 25

Point de passage 2 : Érasme, prince des humanistes (p. 134) 25


Présentation du point de passage 26
Présentation des documents 26
Document 1 26
Document 2 26

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2
Document 3 27
Document 4 27
Document 5 27
Corrigés des questions 27
Pour aller plus loin 30

Cours 4 : Réformes et Contre-Réforme (p. 136) 30


Résumé des grandes idées du cours 30
Présentation des documents 30
Document 1 30
Document 2 31
Document 3 31
Onglet « ouverture » 31

Point de passage 3 : Luther ouvre le temps des réformes (p. 138) 32


Présentation du point de passage 32
Présentation des documents 32
Document 1 32
Document 2 32
Document 3 33
Document 4 33
Document 5 33
Document 6 33
Corrigés des questions 34
Pour aller plus loin 35

Apprendre autrement (p. 140) 36


Présentation de l’activité 36
Pistes d’exploitation 36
L’analyse 36

Méthode (p. 144) 37


Présentation de la méthode 37
Corrigé de l’entraînement 37
Sujets supplémentaires 37

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3
Introduction

Présentation
Ce chapitre permet d’aborder le second aspect du thème 2 consacré aux XV​e​ et XVI​e​ siècles
: après avoir traité l’ouverture atlantique et les conséquences de la découverte du
« Nouveau Monde », les élèves vont aborder la triple question de l’humanisme, de la
Renaissance et des réformes religieuses, autant de mutations profondes qui touchent alors
l’Europe. Alors qu’en 5​e​, les bouleversements scientifiques, techniques, culturels et religieux
étaient abordés sous l’angle des relations entre pouvoirs politiques et religion, le programme
invite en 2​de​ les professeurs à montrer comment l’effervescence artistique et intellectuelle de
l’époque aboutit à la volonté de rompre avec le Moyen Âge et de revenir à l’Antiquité. Il s’agit
donc de présenter les mutations qui touchent la pensée européenne : mutations techniques
(naissance de l’imprimerie et conséquences de sa diffusion), intellectuelles et artistiques
(nouveaux rapports aux textes de la tradition, vision renouvelée de l’homme dans les lettres,
les arts et les sciences), ainsi que religieuses (réformes protestante et catholique).

Mise au point scientifique

La période de la Renaissance pose une série de questions auxquelles les historien(ne)s


tentent de répondre. La première porte sur l’opposition même entre un Moyen Âge vu
comme gothique et barbare et une Renaissance synonyme de progrès et de modernité :
cette discontinuité, mise en place par les hommes de la Renaissance eux-mêmes, a été
acceptée en tant que telle par les historiens du XIX​e​ siècle. Cependant, il faut la nuancer.
Comme le souligne l’historien Pascal Brioist, « plutôt qu’une rupture véritable, la
Renaissance est le résultat d’une évolution longue, une époque qui, oublieuse du legs de
ceux qui l’ont immédiatement précédée, n’a voulu retenir que les aspects les plus sombres
du ​medium aevum ​[Moyen Âge]​ ​». Ainsi, les humanistes redécouvrent des textes recopiés
au Moyen Âge par les moines dans les ​scriptoria​ et sont tout autant que leurs
prédécesseurs préoccupés par la question du salut et du Jugement dernier. Par ailleurs, la
période de la Renaissance, qui véhicule une image positive, comporte également des
aspects plus sombres, souvent occultés : croyance en l’astrologie, pratiques magiques
(l’alchimie), chasse aux sorcières ou encore instauration de l’Inquisition espagnole en 1478.
La Renaissance doit donc être abordée comme une période de transition, avec toutes ses
nuances.

Le second problème porte sur les dates de délimitation de cette période historique
(« Renaissance » étant le terme utilisé à la fois pour désigner cette période de l’histoire et le
mouvement artistique qui la caractérise). On la situe de manière générale aux XV​e​ et
XVI​e​ siècles, mais le phénomène ne se produit pas au même moment dans tous les États

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européens. Elle commence en Italie très tôt, dès la fin du XIII​e​- début du XIV​e​ siècle (avec
Pétrarque, Giotto et Dante), et se termine au milieu du XVII​e​ siècle en Angleterre, d’où
l’impossibilité de donner des dates précises de début et de fin.

Malgré ces nuances, il est évident que la Renaissance est une période de mutations
importantes dans des domaines variés. Les hommes de l’époque eux-mêmes ont le
sentiment de vivre un moment exceptionnel. C’est d’abord un « âge de l’érudition qui
accumule des matériaux » (Nicole Lemaître) : c’est une époque de retour aux sources.
Selon les humanistes​, ​les méthodes médiévales d’explication des textes (la scolastique)
empêchent le développement des connaissances. Ces érudits veulent retrouver les textes
grecs et latins authentiques tels qu’ils ont été écrits dans l’Antiquité. Ils recherchent
activement puis corrigent les textes conservés et recopiés durant le Moyen Âge dans les
bibliothèques monastiques ou apportés par des intellectuels grecs fuyant en Occident avec
leurs manuscrits (Manuel Chrysoloras, Jean Bessarion), lors de la prise de Constantinople
par les Turcs en 1453. Ils développent de nouvelles sciences, comme la philologie, et font
circuler leurs idées au sein de toute l’Europe. Les échanges culturels sont de plus en plus
nombreux même si les voyages restent relativement lents. Ils s’accélèrent surtout grâce au
développement de la correspondance : entre humanistes, qui ont le sentiment d’appartenir à
une « République des lettres » dès la première moitié du XV​e​ siècle, mais aussi entre les
différents détenteurs du pouvoir, laïcs et ecclésiastiques. L’imprimerie joue un rôle majeur
dans la circulation des idées, mais elle n’est ni une révolution intellectuelle (sont imprimés
les auteurs copiés au Moyen Âge) ni une révolution commerciale (cf les travaux actuels de
Catherine Kikuchi sur ce thème).

La Renaissance est souvent présentée comme une période où les inventions se multiplient.
Des innovations se développent en effet, mais dans des domaines circonscrits : armement
(canon forgé), mesure du temps (horloges mécaniques), métallurgie (apparition des
premiers hauts fourneaux au XIV​e​ siècle près du Rhin). Les ingénieurs sont d’ailleurs des
figures emblématiques de la Renaissance, tel Léonard de Vinci. Le domaine le plus innovant
est certainement celui des arts. À côté de la peinture (invention de la peinture à l’huile) et de
la sculpture, l’architecture acquiert ses lettres de noblesse. Elle ne dépend plus seulement
de contraintes techniques, mais « procède d’une pensée mathématique » (Nicole Lemaître)
et est fortement influencée par l’Antiquité. Les architectes sont alors des ingénieurs qui
construisent en fonction de proportions jugées harmonieuses (symétrie, nombre d’or).
L’art devient, encore plus qu’auparavant, un outil de prestige au service des puissants qui,
tel François I​er​, font venir à leur cour des artistes (Léonard de Vinci en 1516, Rosso
Fiorentino en 1530, le Primatice en 1532) et développent des collections de livres (la
bibliothèque royale passe de 1 626 livres en 1518 à 3 650 en 1567). Cependant, la rupture
est là aussi à nuancer. Le prince de la Renaissance, comme le souligne Nicole Lemaître
« n’est qu’un avatar de la féodalité : la violence féodale pure avec la politesse et le
raffinement en plus ». La biographie de Didier Le Fur sur François I​er​ parue en 2015 brise
d’ailleurs bon nombre de clichés sur le règne de ce souverain qui fut avant tout un homme
de guerre.

L’humanisme vient enfin transformer la religion chrétienne. De nombreux intellectuels


aspirent alors dans toute l’Europe à une réforme, c’est-à-dire à « re-former, donner à la
matière une forme pure correspondant à l’ordre voulu par Dieu, une forme d’avant la

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dégradation, aussi proche que possible de l’origine » (Nicole Lemaître). Réformer, c’est
d’abord réformer les moines, les paroisses et surtout la papauté, même si l’image négative
des papes de la Renaissance doit là aussi être nuancée (voir à ce sujet les travaux de
Wolfgang Reinhard, notamment dans ​Papauté, confessions, modernité​, paru aux édition de
l’EHESS en 1998), de même que la situation de décadence de l’Église. Les réformes
viennent d’hommes d’église eux-mêmes et en premier lieu de Martin Luther selon qui le
salut de l’âme par la foi est un don gratuit de Dieu. La rupture avec le pape est en grande
partie due à la diffusion très importante de ses 95 thèses dans le Saint-Empire romain
germanique. Elle se double d’une rupture au sein des humanistes. Même s’il partage le
même intérêt pour la Bible, Érasme pense que, pour atteindre le salut, l’homme est libre de
traiter avec Dieu (traité ​Du libre arbitre,​ 1524), ce à quoi s’oppose Luther (​Serf arbitre,​ 1525).
Pour finir, alors que l’humanisme est un mouvement de pensée européen, international, les
réformes sont des mouvements religieux nationaux, ancrés dans des territoires : luthériens
dans le Saint-Empire ; calvinistes dans le sud de la France et en Suisse autour de Jean
Calvin ; anglicanisme dans le royaume d’Angleterre sous le règne d’Henri VIII ; et enfin la
Contre-Réforme menée d’abord en Italie puis diffusée dans toute l’Europe. Les réformes
religieuses amènent également à une division de la chrétienté qui aboutit aux guerres de
religion, mettant ainsi fin à l’idéal humaniste de paix. Humanisme, Renaissance et réformes
sont donc trois courants entretenant des liens très complexes.

Bibliographie

Ressources principales

❖ Frédéric Barbier, ​L’Europe de Gutenberg : le livre et l’invention de la modernité


occidentale,​ Paris, Belin, 2006.

❖ Marie Barral-Baron, ​L’Enfer d’Érasme : l’humaniste chrétien face à l’histoire​, Genève,


Droz, 2012.

❖ Peter Burke, ​La Renaissance européenne,​ Paris, Éditions du Seuil, 2002.

❖ Olivier Christin, ​Confesser sa foi : conflits confessionnels et identités religieuses dans


l’Europe moderne​, Seyssel, Champ Vallon, 2009.

❖ Denis Crouzet, Élisabeth Crouzet-Pavan, Philippe Desan, Clémence Revest (dir.),


L’humanisme à l’épreuve de l’Europe​, Seyssel, Champ Vallon, 2019.

❖ Denis Crouzet, ​La Genèse de la Réforme française : 1520-1562​, Paris, SEDES,


1998.

❖ Élisabeth Crouzet-Pavan, ​Renaissances italiennes,​ Paris, Albin Michel, 2007.

❖ Élisabeth Crouzet-Pavan et Jean-Claude Maire Vigueur, ​Décapitées : trois femmes

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6
dans l’Italie de la Renaissance​, Paris, Albin Michel, 2018.

❖ Catherine Kikuchi, ​La Venise des livres,​ Ceyzérieu, Champ Vallon, 2018.

❖ Didier Le Fur, ​Une autre histoire de la Renaissance,​ Paris, Perrin, 2018.

​ ,​ Paris, Perrin, 2015.


❖ Didier Le Fur, ​François Ier

❖ Nicole Lemaître, ​L’Europe et les Réformes au XVIe​ ​ siècle​, Paris, Ellipses 2008.

❖ Nadia Matringe, ​La Banque en Renaissance​, Paris, Presses universitaires de


Rennes, 2017.

❖ Jean-Pierre Poussou (dir.), ​La Renaissance : des années 1470 aux années 1560​,
Paris, SEDES, 2002.

❖ Clémence Revest, « La naissance de l’humanisme comme mouvement au tournant


du XV​e​ siècle », ​Annales. Histoire, Sciences Sociales​, n°3, 2013, p. 665-696.

❖ Cours d’agrégation de Nicole Lemaître :


http://histoire.univ-paris1.fr/agregation/moderne2003/​ et
http://histoire.univ-paris1.fr/agregation/moderne2004/

Ressources complémentaires

❖ Pascal Brioist, « L’Europe de la Renaissance », ​Documentation photographique,​


n°8049, 2006.

❖ « Le baroque », TDC, n°909, 1​er​ février 2006.

❖ « Humanisme et Renaissance », TDC, n°1039, 1​er​ septembre 2012.

❖ « Léonard de Vinci, ingénieur et savant », TDC, n°948, 15 janvier 2008.

❖ « Les Primitifs flamands », TDC, n°925, 1​er​ décembre 2006.

❖ « La Réforme », TDC n°1072, 15 mars 2014.

❖ « Venise à la Renaissance », TDC n°984, 15 novembre 2009.

❖ « Léonard de Vinci, les secrets d’un génie », ​L’Histoire​,​ n


​ °299, juin 2005.

❖ « ​Luther 1517, le grand schisme​ »,​ L’Histoire​,​ H


​ ors série n°75, avril-juin 2017.

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Sitographie
❖ Visite virtuelle du ​château de Chenonceau.

❖ Expositions du Louvre consacrées aux ​artistes vénitiens de la Renaissance​, à la


Sainte Anne de Léonard de Vinci​, et à ​François I​er​.

❖ Un​ site sur l’humanisme​.


❖ Le site officiel du ​musée de la Renaissance d’Écouen​.

❖ Un web documentaire en 13 épisodes ​« Sur les pas de Léonard »​ consacré à l’artiste


florentin.

❖ Visite virtuelle de la chapelle Sixtine​.

❖ Un documentaire du Réseau Canopé sur ​le concile de Trente​.

❖ Un documentaire sur l​es étapes de fabrication d’un livre à la Renaissance​.

❖ Une émission radio ​retraçant la vie de Luther​.

❖ Un site sur ​le château d’Amboise​ avec plusieurs dossiers sur la Renaissance.

❖ Plusieurs podcasts de « Storiavoce » donnant notamment la parole à :


➢ Marie Barral-Baron, le pouvoir de l’imprimé au XVI​e​ siècle
➢ Marie Barral-Baron, la République des lettres
➢ Marie Barral-Baron, Thomas More et l’Utopia
➢ Hugues Daussy, les innovations de la Renaissance
➢ Hugues Daussy, l’inspiration antique de la Renaissance
➢ Hugues Daussy, Léonard de Vinci

L’essentiel à transmettre
➔ Une soif de connaissances dans de nombreux domaines qui mène d’une part à des
innovations importantes (mathématiques, sciences du vivant, architecture, arts) et
d’autre part à la volonté de retourner aux sources antiques afin, ensuite, de les
mettre à la disposition des contemporains.
➔ Une nouvelle façon de penser l’homme et de le représenter, fondée sur la capacité
de l’être humain à progresser. Les humanistes considèrent que l’homme doit acquérir
une vaste culture afin de s’améliorer et de comprendre le monde qui l’entoure pour
mieux le maîtriser.
➔ Les idées humanistes circulent de mieux en mieux grâce au développement de
l’imprimerie.

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➔ Cette volonté de retour aux sources amène Luther puis d’autres réformateurs à
proposer une nouvelle vision de la religion chrétienne aboutissant aux Réformes
protestantes.

Ouverture (p. 120)

Présentation des documents


Ces deux documents permettent dès le début du chapitre de mettre en valeur deux
composantes majeures : la Renaissance artistique d’une part et la Réforme luthérienne
d’autre part. Ils visent à souligner auprès des élèves l’importance de la rupture artistique et
religieuse que constitue cette période en Europe.

Document 1
La peinture de Sandro Botticelli est une peinture allégorique qui met en scène des figures
tirées de la mythologie gréco-romaine : de gauche à droite, Mercure, les trois Grâces,
Cupidon, Vénus, la nymphe Chloris qui se transforme en Flore, le dieu du vent Zéphyr. Elle
permet de souligner la place centrale de l’artiste florentin dans la Renaissance italienne et
d’aborder avec les élèves l’importance du modèle de l’Antiquité gréco-romaine dans le choix
du sujet, ainsi que la manière dont sont représentés les personnages.

Questions éventuelles à poser aux élève :


➔ Quel type de scène l’artiste représente-t-il ?
➔ Quelles figures de l’Antiquité l’artiste représente-t-il ? De quelle manière ?

Document 2
Le second document est une gravure, originellement en noir et blanc, de Lucas Cranach le
Jeune, réalisée vers 1546 et intitulée ​Luther prêchant. ​Elle permet d’illustrer certaines des
composantes majeures du protestantisme : l’importance de la figure du pasteur qui prêche
(Luther occupe la position centrale), le maintien du sacrement de l’Eucharistie, mais sous la
double espèce (fidèles communiant au pain et au vin), seule figure autorisée du Christ en

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9
croix (avec l’agneau mystique), condamnation des membres du clergé catholique (moines,
pape, cardinaux, évêques) précipités dans les flammes de l’enfer.
Il serait intéressant de demander aux élèves d’identifier la structure de la gravure puis de
décrire chacune des différentes parties et enfin de caractériser les éléments majeurs du
protestantisme.

Entrée numérique
Cette courte vidéo est proposée par la Réunion des musées nationaux, dans le cadre d’un
MOOC en 5 séances intitulé « Une brève histoire de l’art ». Elle fait un point général sur la
Renaissance en trois minutes environ, illustré par des représentations artistiques de
l’époque bien contextualisées. Le format court et le propos assez général en font une
ressource idéale pour une première approche du chapitre, notamment en « classe
inversée ».

Repères (p. 122)

Présentation de la carte
Cette carte de synthèse illustre les trois thèmes du chapitre : elle met en valeur les centres
humanistes (qui correspondent aussi à des universités importantes), les principaux foyers de
la Renaissance, d’abord en Italie (importance des cités italiennes) puis dans le royaume de
France et dans le Saint-Empire germanique. Il est intéressant de montrer aux élèves
qu’humanisme et Renaissance se déploient à l’échelle européenne, témoignant ainsi d’une
certaine forme d’universalisme.
À l’inverse, la carte permet de souligner la territorialisation des espaces religieux protestants
et catholiques, ainsi que les zones d’affrontements liées à une double pratique religieuse.
Elle met en lumière la division de l’Europe chrétienne et il peut être utile à cet effet de la
comparer avec celle qui se trouve p. 66-67 du manuel et qui souligne l’unité de la chrétienté
latine au XIII​e​ siècle.
Elle peut être mobilisée à plusieurs reprises dans le chapitre. Elle favorise le travail de
localisation des thèmes étudiés (notamment à l’occasion de l’étude des points de passage
sur la chapelle Sixtine, Érasme et Luther afin de les contextualiser géographiquement), ainsi
que les dynamiques en jeu : circulation des nouvelles idées dans le cours 3 notamment,
diffusion du mouvement artistique de la Renaissance depuis l’Italie vers le reste de l’Europe,

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diffusion de l’imprimerie, mise en réseau de ces différents espaces au sein d’une
« République des lettres ».

Réponses au quiz
Question 1 : ​Où est née la Renaissance artistique italienne ?
a) à Venise
b) à Florence
c) à Pise
d) à Rome

Question 2 : ​Durant quel siècle s’est développé le mouvement humaniste ?


a) Le IX​e​ siècle
b) Le XIII​e​ siècle
c) Le XVI​e​ siècle
d) Le XVIII​e​ siècle

Question 3 : ​De quel pays Luther est-il originaire ?


a) De France
b) D’Allemagne
c) D’Italie
d) Des Pays-Bas

Question 4 : ​Quel est le nom de l’Église fondée par Luther ?


a) L’Église catholique
b) L’Église protestante
c) L’Église orthodoxe
d) L’Église anglicane

Cours 1 : Une période d’effervescence culturelle et


artistique (p. 124)

Résumé des grandes idées du cours


➔ Les humanistes revendiquent une rupture avec le Moyen Âge et cherchent à
retrouver les textes antiques afin de les mettre à la disposition de leurs
contemporains. Leur soif de connaissances les pousse à étudier des domaines

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variés.
➔ La Renaissance est une période de forte créativité technique où les ingénieurs jouent
un rôle majeur dans plusieurs domaines (militaire, mesure du temps), mais elle n’est
pas pour autant une période de véritable innovation et les pratiques magiques sont
par exemple très répandues.
➔ Le domaine artistique est celui où les innovations sont les plus nombreuses.

Présentation des documents

Document 1
Ce texte résume la révolution copernicienne, c’est-à-dire la modernisation de l’astronomie :
chanoine de Torun (Pologne), Nicolas Copernic (1473-1543) montre dans ​De la révolution
des orbes célestes​,​ e
​ n 1543, que la Terre tourne autour du Soleil (théorie de
l’héliocentrisme) et non l’inverse (théorie du géocentrisme), grâce à des recherches
mathématiques. Les observations de Galilée et de Kepler permettent de le prouver au siècle
suivant.
On rappellera bien aux élèves que la querelle qui s’engage ne porte en aucun cas sur la
rotondité de la Terre (vérité connue et admise de tous depuis la très haute antiquité), mais
sur celle de sa mobilité et de sa place dans le cosmos.

On pourra demander aux élèves :


➔ Selon Copernic, quel astre se trouve au centre du cosmos ?
➔ Comment Copernic prouve-t-il l’héliocentrisme ?

Document 2
Il s’agit d’une page de titre des ​Heures à l’usage de Rome​ de Geoffroy Tory enluminée par
Étienne Collault. Le commanditaire de cette illustration est l’imprimeur Simon de Colines.
Elle est réalisée à Paris en janvier 1525 sur papier. L’imprimerie est mise en valeur sur cette
page qui représente au centre une presse à vis et trois personnages (le compositeur choisit
les types mobiles et les met dans le composteur, l’ouvrier encre les caractères, le pressier
abaisse la vis).
Cette image célèbre le mariage entre Robert Estienne, gendre de Simon de Colines, et
Perrette Bade (fille de l’imprimeur Josse Bade). Les initiales R et P sont visibles dans le
cœur rouge central, et les deux arbres se touchent au-dessus de la presse : les deux
ateliers se rejoignent par ce mariage.

Pistes de réflexion :
➔ Décrivez l’atelier d’imprimerie.
➔ Que font les trois personnages représentés ?

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Document 3
Sur ce dessin très célèbre, Léonard de Vinci (1452-1519) a représenté des machines de
guerre, plus précisément une étude de chariot avec faux et un char d’assaut. Ce croquis
permet de rappeler aux élèves que Léonard, avant d’être un peintre, est d’abord un
ingénieur militaire qui a offert ses services à Ludovic Sforza pour lequel il conçoit de
nombreuses armes (catapultes, canon à vapeur, arbalète). On peut voir certaines de ces
machines reconstituées en 3D sur ​cette vidéo​.

On pourra poser les questions suivantes aux élèves :


➔ Quels sont les types de machines inventées par Léonard ?
➔ Dans quel but sont-elles conçues ?

Document 4
C’est une photographie actuelle de la basilique Saint-Pierre de Rome, vue depuis la place
du Vatican. De nombreux artistes tels que Michel-Ange, Bramante et le Bernin participent à
sa construction entre 1506 et 1626, à l’endroit où les premiers chrétiens vénéraient saint
Pierre. Les plans de l’architecte Bramante prévoyaient à l’origine un plan en croix grecque
dont le centre était surmonté d’une coupole, mais une croix latine a finalement été choisie.
La façade visible sur la photographie a été réalisée par Carlo Maderno au début du XVII​e
siècle. L’inscription visible précise que le pape Paul V Borghese a ordonné la construction
de la façade. C’est la plus grande église catholique du monde (capacité de 60 000
personnes), aujourd’hui classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

➔ Quels éléments architecturaux hérités de l’Antiquité sont visibles sur cette façade ?

Onglet « ouverture »

Le « décentrement » sur le Japon du XVI​e​ siècle permet de montrer qu’au moment où la


Renaissance se développe en Europe, succédant ainsi au Moyen Âge, le Japon, lui, ne
connaît pas d’évolution aussi significative et continue ce qu’on désigne comme sa propre
période médiévale. C’est donc l’occasion d’insister sur le fait que la Renaissance est un
phénomène proprement européen. Cela permet aussi de revenir sur la question de la
périodisation vue en début d’année dans le premier chapitre et de rappeler que le
découpage européen n’est pas valable pour toutes les civilisations. Les relations entre
Europe et Japon peuvent aussi être rapidement abordées puisque les Portugais entrent
alors en contact avec le Japon, introduisant le catholicisme au XVI​e​ siècle, notamment à

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Nagasaki.

À noter que ce décentrement permet également de faire un lien avec le chapitre 7, puisqu’on
y parlera à nouveau du Japon.

Dossier 1 : Chenonceau, le « château des


Dames » (p. 126)

Présentation du dossier
Ce dossier sur le château de Chenonceau a été choisi afin de répondre à plusieurs objectifs
pédagogiques. Il permet d’abord aux élèves d’appréhender l’architecture de la Renaissance
(la peinture étant abordée à travers plusieurs documents du chapitre) et d’insister sur la
rupture qu’elle représente par rapport aux constructions de l’époque médiévale. Il permet en
outre de s’intéresser à ce mouvement artistique dans un autre espace géographique que
l’Italie, à savoir le royaume de France. L’étude de ce château est l’occasion d’évoquer avec
les élèves des grands noms de la Renaissance artistique en France, comme le sculpteur
Jean Goujon (1510-1567). Enfin, ce dossier donne la possibilité au professeur d’accorder
une attention particulière à la place des femmes dans la Renaissance et d’insister
notamment sur leur rôle à la fois de mécènes et de conceptrices d’œuvres d’art
(architecture, jardin).

Présentation des documents

Document 1
Le document 1​ ​est une vue actuelle du château de Chenonceau qui permet de mettre en
valeur ses différents éléments. Le donjon situé à gauche est le seul bâtiment qui subsiste du
château fort de la famille des Marques, qui a été rasé par Thomas Bohier et son épouse
Katherine Briçonnet. Celle-ci a établi les plans du nouveau château, édifié sur les piles de
l’ancien moulin fortifié, et a supervisé les travaux de construction entre 1513 et 1521. Le
pont de Diane est construit à la demande de Diane de Poitiers, favorite d’Henri II qui lui
donne le château en 1547. Catherine de Médicis s’inspire du Ponte Vecchio de Florence
pour faire construire par Jean Bullant, sur les plans de Philibert Delorme, en 1576, la galerie
à deux étages au-dessus du pont.

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Document 2
Le document 2 est un extrait des ​Triomphes faits à l’entrée de François II et de Marie Stuart
au château de Chenonceau​ rédigé par Antoine Le Plessis-Richelieu (grand-oncle du
cardinal Richelieu) à Tours en 1559. L’auteur y décrit en détail les festivités organisées le 31
mars 1559 par Catherine de Médicis pour son fils François II (1544-1560), qui n’a alors que
quinze ans. Ce texte permet d’évoquer la richesse d’une fête de la Renaissance organisée
par la reine dans ce château (jeux, décors peints, feux d’artifice, etc.), ainsi que les artistes
qui y ont collaboré (ici le Primatice). Le vieux rituel médiéval qu’est « l’entrée royale » est ici
totalement sublimé pour devenir une fête somptueuse, mettant en scène à la fois la richesse
de la monarchie (à un moment compliqué) et un pays à la pointe des innovations techniques
et artistiques.

Document 3
Le document 3 vient compléter cette photographie car la gravure de 1570 permet de donner
un aperçu du château sous un autre angle, à l’époque où le pont n’était pas encore
recouvert.

Document 4
Le document 4 est une photographie aérienne des jardins du château montrant l’importance
des jardins de la Renaissance. Le jardin de Diane est un vaste parterre de 12 000 m​2​. Il n’a
pas été modifié depuis l’époque de Diane de Poitiers et est caractéristique de la
Renaissance : symétrie des huit triangles délimités par deux allées perpendiculaires et deux
allées en diagonale, présence d’un jet d’eau en son centre. Le jardin de Catherine de
Médicis, de 5 500 m​2​, est formé d’un bassin circulaire entouré de parterres recouverts de
gazon.

Document 5
Le document 5 est un ensemble de deux portraits des deux « dames » de Chenonceau,
propriétaires successives du château ayant contribué à son embellissement. Diane de
Poitiers a reçu du roi Henri II le château en 1547 et Catherine de Médicis le récupère à la
mort du roi en 1560. Elle y fait construire la fameuse galerie qu’elle inaugure en 1577 par
une grande fête en l’honneur de son fils Henri III.

Corrigés des questions


➔ Question 1 : ​Relevez les étapes de la construction du château de Chenonceau.
(Doc. 1 et 3)

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Coup de pouce : lisez attentivement le texte de présentation du dossier p. 126.

❖ Réponse simple :​ Le château est construit en plusieurs étapes : d’abord le bâtiment


situé sur la rive, puis le pont au-dessus du Cher et enfin les galeries placées sur le
pont.
❖ Réponse complexe​ : Le château est construit en plusieurs étapes : la première est la
construction entre 1521 et 1536 du bâtiment principal situé sur la rive du Cher par
Thomas Bohier, général des finances du roi. Dans un deuxième temps, entre 1547 et
1559, Diane de Poitiers fait construire un pont au-dessus du Cher (visible sur le
doc. 3) ainsi qu’un jardin. Enfin, Catherine de Médicis fait à partir de 1576 construire
deux galeries au-dessus du pont, comme le montre le doc 1.

➔ Question 2 : ​Présentez les nouveautés architecturales de ce château de la


Renaissance. (Doc. 1, 3 et 4)

❖ Réponse simple​ : Ce château comporte plusieurs nouveautés architecturales : un


pont recouvert, de grandes ouvertures dans le bâtiment central et dans les galeries
surplombant le pont.
❖ Réponse complexe ​: Ce château comporte plusieurs nouveautés architecturales : un
pont recouvert et surtout un décor extérieur qui se distingue des châteaux forts du
Moyen Âge. Ainsi, de grandes et nombreuses ouvertures sont visibles dans le
bâtiment central et les galeries surplombant le pont. Ces grandes baies témoignent
d’un souci de confort et non plus de préoccupations militaires et défensives.

➔ Question 3 : ​Relevez les différents éléments de la fête organisée pour la réception


du roi. (Doc. 2)

Coup de pouce : distinguez les éléments de décor et les animations organisées pour
le roi.

❖ Réponse simple​ : La fête organisée pour le roi est formée de plusieurs animations
(feux d’artifices) et de décorations hors du commun (arc de triomphe).
❖ Réponse complexe​ : La fête organisée pour le roi est formée d’abord d’un grand
nombre d’animations destinées à surprendre et ravir le roi par des jeux de lumière :
plusieurs feux d’artifices, colonnes ardentes, pétards. Les décorations sont très
nombreuses, surtout à l’extérieur du château : arc de triomphe, statue monumentale
d’une renommée. Elles sont destinées à mettre en valeur la gloire du roi et sont
l’œuvre d’artistes renommés : la statue est réalisée par le Primatice.

➔ Question 4 : ​Quel a été le rôle de Diane de Poitiers et de Catherine de Médicis dans


l’embellissement du château ? (Doc. 3, 4 et 5)

Coup de pouce : lisez bien attentivement les légendes des documents.

❖ Réponse simple :​ Les deux femmes ont contribué à embellir le château en faisant
appel à des architectes et à des sculpteurs, ainsi qu’en construisant des éléments

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supplémentaires (jardins, pont, galeries).
❖ Réponse complexe :​ L ​ es deux femmes ont contribué à embellir le château, d’où le
surnom de « château des Dames ». Elles ont fait construire des éléments
supplémentaires intérieurs et extérieurs : bâtiments venant compléter le premier
château (le pont pour Diane de Poitiers, les galeries pour Catherine de Médicis) et
jardins (jardin Renaissance pour Diane et jardin italien pour Catherine). Elles ont fait
appel à des architectes et sculpteurs célèbres (Philibert Delorme, Jean Bullant, Jean
Goujon), témoignant ainsi de leur mécénat. Diane a elle-même dessiné le jardin qui
porte son nom, ce qui montre son goût pour ce château.

➔ Décrire un lieu : ​Visitez virtuellement le château​. Repérez puis décrivez la salle de


réception.

❖ Réponse simple ​: La salle de réception se trouve dans la galerie située sur le pont de
Diane. Elle est particulièrement vaste et très bien éclairée grâce à de nombreuses
ouvertures donnant sur le Cher.
❖ Réponse complexe​ : La salle de réception se trouve dans la galerie située sur le pont
de Diane. Elle est particulièrement vaste (longue de 60 m et large de 6 m) et très
bien éclairée grâce à 18 fenêtres donnant sur le Cher. Le sol est recouvert de
carrelage blanc et noir (en tuffeau et en ardoise) et le plafond est composé de
solives. Aux deux bouts de la galerie se trouvent des cheminées Renaissance. C’est
une immense salle de bal.

Pour aller plus loin


❖ On trouve de nombreuses informations complémentaires ​sur le site du château de
Chenonceau​.

❖ Un ​podcast sur les châteaux de la Loire.

Cours 2 : Penser et représenter l’homme (p. 128)

Résumé des grandes idées du cours


➔ Les humanistes ont foi en l’homme qu’ils croient digne de progrès : ils considèrent
que l’homme doit acquérir une vaste culture afin de s’améliorer et de comprendre le
monde qui l’entoure et ainsi mieux le maîtriser. Les femmes des milieux aisés
accèdent elles aussi à cette éducation.

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➔ Les artistes accordent une place importante à la représentation de l’homme, avec le
souci d’imiter la réalité, respectant pour cela les proportions du corps humain.
➔ Les artistes occupent une place plus importante dans les sociétés européennes : les
mécènes les protègent et leur commandent des œuvres qui leur permettent d’asseoir
leur prestige.

Présentation des documents

Document 1
Le document 1​ ​est un texte sur une femme architecte, Jacquette de Montbron (1542-1598).
Entrée au service de la reine Catherine de Médicis comme dame d’honneur, Jacquette de
Montbron est la belle-sœur du militaire et écrivain Pierre de Bourdeille, seigneur de
Brantôme, qui a rédigé vers 1600 le ​Recueil des Dames, poésies et tombeaux d ​ ont est tiré
cet extrait. C’est une femme cultivée, qui conçoit des projets architecturaux : le château de
Bourdeille, construit par ses soins, est marqué par une inspiration italienne.
Cet article ​donne de nombreux éléments sur sa biographie.

Ce texte permet de montrer aux élèves que les femmes d’un certain milieu pouvaient non
seulement recevoir une éducation de valeur, mais aussi être de véritables artistes (même s’il
faut, évidemment, prendre le document avec mesure, car on peut penser que Brantôme
cherche également à mettre en valeur la figure de Jacquette, sa belle-sœur et, de son
propre aveu, l’une des trois seules femmes qu’il aimât dans sa vie).

On pourra s’interroger en classe :


➔ Quelles sont les qualités et compétences de Jacquette de Montbron selon
Brantôme ?
➔ Pourquoi peut-on la qualifier d’artiste ?

Document 2
Le document 2​ ​est le fameux ​Homme de Vitruve ​ou​ Les Proportions du corps humain selon
Vitruve​, dessin réalisé par Léonard de Vinci en 1490. Il représente un homme nu dans deux
positions différentes, s’inscrivant à la fois dans un cercle et un carré, deux formes
géométriques qui symbolisent la perfection. Ce dessin illustre les proportions idéales du
corps humain telles que décrites par l’architecte romain du I​er​ siècle av. J.-C. Vitruve dans
son ​De architectura.​ Il symbolise la place de l’homme, au centre de tout, comme l’y place
l’humanisme. Il est annoté par Léonard de Vinci en écriture en miroir.

Pistes de réflexion :
➔ Comment est représenté cet homme ?
➔ Que symbolise l’​Homme de Vitruve​ ?

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Document 3
Le document 3 est un autoportrait de Sofonisba Anguissola (1532-1625), réalisé en 1556.
Femme peintre italienne, elle réalise de nombreux portraits notamment à la cour d’Espagne
(Philippe II, Anne d’Autriche). Elle étudie la peinture auprès du peintre lombard Bernardino
Campi et est reconnue de son vivant comme un grand peintre (elle est d’ailleurs citée dans
​ e Vasari). Il est intéressant de montrer aux élèves la place des femmes artistes à la
les ​Vite d
Renaissance (voir la Tintoretta proposée en « Personnage repère ») à partir de cet
autoportrait en leur demandant de décrire la peinture et la manière dont l’artiste se
représente : de trois quarts, en train de peindre un sujet religieux.

Onglet « ouverture »
L’onglet « prolongement numérique »​ ​est consacré à une exposition de la Bibliothèque
nationale de France sur des dessins du XVI​e​ siècle dans trois espaces géographiques
majeurs : Italie, France et nord de l’Europe. Plusieurs activités sont envisageables à partir
de ce site. En complément de l’étude du document 3, on peut demander aux élèves
d’effectuer une recherche à la maison sur le maniérisme afin d’en donner les principales
caractéristiques, à mettre en relation ensuite avec l’autoportrait de Sofonisba. Il peut aussi
être intéressant de faire travailler les élèves par groupe sur différentes écoles de dessin.
L’objectif serait alors de réaliser un exposé illustré à présenter à l’oral à l’ensemble de la
classe sur des thèmes de l’exposition (des artistes comme François Clouet, Albrecht Dürer
ou des écoles comme celle de Fontainebleau).

Point de passage 1 : 1508 – Michel-Ange peint la


chapelle Sixtine (p. 130)

Présentation du point de passage


Le programme invite à étudier le point de passage suivant : « 1508 Michel-Ange entreprend
la réalisation de la fresque de la chapelle Sixtine ». Il s’agit de mettre en valeur à la fois un
artiste et une œuvre remarquables de la Renaissance italienne, symboles de cette période
d’effervescence artistique. Le programme insiste sur un moment précis, celui du début de
l’élaboration de ce chef d’œuvre : les travaux débutent précisément le 10 mai 1508, deux
jours après la signature du contrat prévoyant les peintures de douze apôtres. Michel-Ange
obtient par la suite la possibilité d’ajouter neuf scènes centrales.
Ce choix précis de l’année 1508 amène à s’interroger sur les conditions même de
l’élaboration de cette fresque, d’où le choix d’une problématique centrée sur les conditions

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de création d’un chef-d’œuvre.

Présentation des documents

Les documents ont été choisis afin de mettre en valeur plusieurs aspects matériels de la
réalisation de la chapelle Sixtine.

Document 1
Le document 1 met l’accent sur le choix de l’artiste par le pape : il s’agit d’une lettre de
l’architecte italien Pietro Rosselli (1474-1521) qui permet d’expliquer les raisons du choix de
Michel-Ange, mais aussi de souligner l’importance de la correspondance comme moyen de
communication entre artistes comme entre humanistes. C’est enfin l’occasion de souligner
l’importance de la cour pontificale comme centre de mécénat où se côtoient de grands
architectes de l’époque.

Document 2
Le document 2, un croquis de la main de Michel-Ange, insiste sur les conditions techniques
particulièrement difficiles. Il peut être mis en relation avec un sonnet composé par le peintre
en 1509 qui évoque ses difficultés : « À travailler tordu j’ai attrapé un goître/Comme l’eau en
procure aux chats de Lombardie/(À moins que ce ne soit de quelque autre pays)/Et j’ai le
ventre, à force, collé au menton./Ma barbe pointe vers le ciel, je sens ma nuque/Sur mon
dos, j’ai une poitrine de harpie,/Et la peinture qui dégouline sans cesse/Sur mon visage en
fait un riche pavement.» L’artiste ne peint donc pas allongé sur l’échafaudage qu’il a
lui-même conçu, mais debout, les bras au-dessus de la tête, ce qui lui provoque de
nombreuses crampes ! Il faut d’ailleurs rappeler aux élèves que, si l’artiste est entouré dans
un premier temps de six aides, il s’en sépare assez vite pour ne garder à ses côtés qu’un
apprenti chargé de préparer les couleurs et un maçon qui élabore les enduits de la fresque.
C’est donc bien lui qui peint l’ensemble des fresques.

Document 3
Le document 3 est une lettre de Michel-Ange qui évoque les difficultés financières de
l’artiste. Comme le chantier avance lentement, il n’est payé que de manière très partielle. La
chapelle n’est d’ailleurs inaugurée que quatre ans plus tard, le 31 octobre 1512.

Document 4

Le document 4, enfin, est une photographie représentant l’ensemble du plafond de la


chapelle Sixtine : on y voit notamment les neuf scènes extraites de la Genèse dans la partie

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centrale, ainsi que les douze voyants (prophètes du royaume d’Israël et sibylles ou
prophétesses de l’Antiquité gréco-romaine) annonçant la venue de Jésus. Quatre médaillons
permettent d’étudier avec les élèves la peinture de l’artiste.

Corrigés des questions

➔ Question 1 : ​Expliquez pourquoi Bramante pense que Michel-Ange va refuser le


chantier de la chapelle. (Doc. 1)

❖ Réponse simple :​ Bramante pense que Michel-Ange va refuser le chantier de la


chapelle car celui-ci ne fait pas à l’époque beaucoup de peintures et que les
conditions de réalisation sont difficiles.
❖ Réponse complète ​: Bramante pense que Michel-Ange va refuser le chantier de la
chapelle pour deux raisons. La première est que Michel-Ange est avant tout un
sculpteur : il est surtout alors connu pour ses sculptures (la ​Pietà​ ou encore la
célèbre statue de ​David​ à Florence, visible p. 122) que pour ses peintures. Le pape
le charge d’ailleurs de sculpter son tombeau. La seconde raison est que les
conditions de réalisation des fresques de la chapelle sont particulièrement difficiles
puisqu’elles se trouvent au plafond de l’édifice.

➔ Question 2 :​ Relevez les difficultés rencontrées par l’artiste pour réaliser les
fresques. (Doc. 2 et 3)

Coup de pouce : chaque document présente une difficulté différente.

❖ Réponse simple :​ Les difficultés rencontrées par l’artiste sont matérielles et


financières.
❖ Réponse complexe :​ Les difficultés rencontrées par l’artiste sont d’abord matérielles :
l’artiste doit peindre un plafond situé à 20 m du sol. Il élabore pour cela un
échafaudage dont on voit une partie sous ses pieds. Il peint alors debout, mais doit
basculer la tête en arrière et peindre les mains en l’air, ce qui est très difficile et
surtout très fatigant. L’autre difficulté est financière : l’artiste doit recevoir trois mille
ducats pour son travail, mais il n’est pas payé par le pape et doit aller le rencontrer à
plusieurs reprises, y compris à Bologne, pour obtenir son dû.

➔ Question 3 :​ Décrivez la manière dont l’artiste représente les corps des


personnages. (Doc. 4)

❖ Réponse simple​ : Les corps des personnages sont représentés de manière réaliste.
❖ Réponse complexe​ : Les corps de certains personnages (Adam et Ève) sont

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représentés nus, ce qui montre une inspiration provenant de la sculpture
gréco-romaine. La manière de les représenter est réaliste : on distingue nettement
les différentes parties de l’anatomie humaine (les muscles par exemple sont très
visibles), ce qui indique que l’artiste maîtrise bien l’anatomie. Enfin, Michel-Ange
donne à voir des corps dans des positions différentes, toujours en mouvement, ce
qui apporte à nouveau une impression de réalité.

➔ Question 4 :​ Quels sujets Michel-Ange choisit-il de représenter ? (Doc. 4)

Coup de pouce : regardez attentivement les légendes de chaque médaillon.

❖ Réponse simple ​: Les sujets choisis par Michel-Ange sont religieux (thèmes de
l’Ancien Testament) et mythologiques (sibylles gréco-romaines).
❖ Réponse complexe​ : Les sujets choisis par Michel-Ange sont d’abord religieux : les
scènes centrales illustrent les épisodes marquant de la Genèse, livre de l’Ancien
Testament. La scène la plus célèbre est ​La Création d’Adam ​dans laquelle Dieu
donne vie à Adam par son index levé. Les prophètes d’Israël sont eux aussi des
personnages bibliques. On trouve également des sujets mythologiques puisque
l’artiste choisit de représenter des sibylles gréco-romaines : mais elles sont
interprétées depuis le Moyen Âge dans un sens chrétien car elles auraient annoncé
l’arrivée de Jésus.

➔ Question de synthèse : ​Répondez à la problématique de l’étude sous la forme d’un


développement construit.

Coup de pouce : classez les informations en trois colonnes : acteurs, conditions matérielles,
choix artistiques.

❖ Réponse ​: Les conditions de création d’un chef-d’œuvre sont diverses. Dans le cas
du plafond de la chapelle Sixtine, il faut d’abord souligner le rôle de mécène du pape
Jules II, qui s’entoure d’artistes renommés et qui commande à Michel-Ange une
œuvre hors du commun par sa localisation et ses dimensions exceptionnelles.
Michel-Ange a dû ensuite affronter de nombreuses contraintes matérielles : il a
réalisé un travail d’une ampleur sans précédent, mobilisant ses forces physiques
(conditions difficiles de peinture) ainsi que ses ressources financières (le pape
tardant à le payer). Enfin, un ensemble de choix artistiques a permis à Michel-Ange
de réaliser ce chef-d’œuvre : choix de thèmes religieux (dans la mesure où ces
fresques se situent dans une chapelle pontificale) et surtout manière de représenter
les personnages en mouvement, de façon réaliste, sans oublier le choix de couleurs
vives permettant aux spectateurs situés 20 m plus bas d’admirer l’œuvre.

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Pour aller plus loin
❖ Conférence de Jacques-Édouard Berger​ sur la chapelle Sixtine.

❖ Marcia B. Hall, ​Michel-Ange et les fresques de la Chapelle Sixtine​, Paris, La


Renaissance du livre, 2002.

Cours 3 : La circulation des nouvelles idées


(p. 132)

Résumé des grandes idées du cours


➔ Les humanistes communiquent beaucoup entre eux par voie épistolaire, formant une
« République des lettres » à travers toute l’Europe : le mouvement humaniste
apparaît ainsi comme un mouvement universaliste. Les cours de la Renaissance
sont des cours humanistes qui redistribuent les informations.
➔ La mise au point de l’imprimerie ne révolutionne pas les échanges car les livres
imprimés restent chers et concernent des auteurs copiés au Moyen Âge. Mais elle
permet le développement des bibliothèques et entraîne l’apparition de nouveaux
métiers et surtout d’un nouveau milieu culturel.
➔ Les usages de l’écrit se font plus nombreux (outils de recherche, apparition de
gazettes) et le livre imprimé permet une alphabétisation plus importante des
populations européennes.

Présentation des documents

Document 1
Le document 1 est la célèbre fresque de Raphaël représentant en 1509-1510 l’​École
d’Athènes.​ Elle a été peinte à la demande du pape Jules II dans la chambre de la Signature
des musées du Vatican. On attirera l’attention des élèves sur les dimensions immenses de
cette fresque : plus de 4 m sur plus de 7 m ! La scène représentée se situe dans un temple
idéal inspiré des plans de Bramante pour la basilique Saint-Pierre de Rome. Ce cadre
permet de rappeler aux élèves l’importance de la symétrie, de la perspective, des
proportions harmonieuses pour les peintres de la Renaissance. Il serait intéressant de
projeter l’œuvre au tableau et de demander à un élève de rechercher le point de fuite ainsi

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que les grandes lignes de structuration de la fresque (lignes d’horizon, lignes de fuite). Par
ailleurs, les 58 personnages représentés par Raphaël sont les grands penseurs et
philosophes de l’Antiquité grecque, ainsi que certains de leurs continuateurs : on peut citer
au centre Platon et Aristote, à gauche au premier plan les théoriciens (comme Héraclite,
Pythagore) et à droite les empiriques (Euclide, Ptolémée). On peut encore mentionner au
second plan Socrate, Alcibiade et Xénophon parmi d’autres. Cette fresque permet donc de
mettre en valeur l’intérêt des artistes humanistes pour les grands penseurs de l’Antiquité
grecque réunis dans cette école idéale. Des artistes contemporains sont aussi représentés :
sans doute Michel-Ange accoudé au premier plan ou encore Raphaël lui-même à droite de
Ptolémée.

Document 2
Le document 2 est un extrait d’un poème du français Pierre de Ronsard (1524-1585)
évoquant la bibliothèque de Catherine de Médicis (1519-1589). Membre de la famille des
Médicis de Florence et reine de France, Catherine possède une importante bibliothèque qui
reflète les préoccupations des humanistes (importance des ouvrages écrits en latin et en
grec). Bibliophile et collectionneuse, elle apporte en France les manuscrits de la « librairie »
(nom donné alors pour désigner les bibliothèques) de son père Laurent le Magnifique. Sa
propre librairie est estimée à 16 200 volumes, une des plus importantes de la Renaissance.

Quelques idées de questions :


➔ Quels sont les livres recherchés par la reine ?
➔ Où sont-ils conservés ?
➔ Quelle image de la reine Ronsard met-il en valeur ?

Document 3
Le document 3 est un ​Livre d’heures r​ éalisé par l’imprimeur parisien Philippe Pigouchet
(1464-1515) vers 1502. Il permet de montrer à quoi ressemblaient les premiers livres
imprimés (dits « incunables » avant 1500 et « post-incunables » juste après). Il faut insister
sur le sujet de ce livre imprimé, qui est un livre religieux, pour rappeler que ces livres
demeurent majoritaires (un livre d’heures étant un livre liturgique à usage privé). Ces livres
sont très populaires entre 1470 et 1500 (environ 500 éditions différentes) et deviennent une
spécialité des imprimeurs parisiens.
On peut évoquer avec les élèves la mise en page : utilisation des couleurs, encadrement,
majuscules mises en couleur (modèle des lettrines médiévales) qui donnent un aspect
encore médiéval à ces premiers livres imprimés.

On pourra s’interroger en classe :


➔ Quel est le sujet de ce livre ?
➔ Comment le texte est-il présenté ?
➔ Quelle est la part des illustrations ?

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Onglet « ouverture »
L’onglet « Écho des temps » permet de montrer que la plus grande invention concernant les
moyens de communication de l’information depuis l’imprimerie est celle d’Internet, en 1969.
On peut demander aux élèves de remplir un tableau à deux entrées : quelles sont les
conséquences de l’invention de l’imprimerie dans la diffusion des idées ? Et quelles sont les
conséquences de l’invention d’Internet dans la diffusion des idées ? Cet écho est à mettre
en relation avec l’enseignement de sciences numériques et technologie qui doit aborder les
grandes phases de l’histoire du numérique.

Point de passage 2 : Érasme, prince des


humanistes (p. 134)

Présentation du point de passage


Le programme officiel invite à étudier en deuxième point de passage « Érasme, prince des
humanistes ». Il faut ici entendre « prince » dans son sens latin de ​princeps,​ c’est-à-dire de
« premier » des humanistes, celui qui arrive en tête.
Ce choix s’explique par la place particulière d’Érasme dans l’Europe de la Renaissance. Né
en Hollande, il passe sa vie à voyager à travers toute l’Europe où il rencontre de nombreux
humanistes avec lesquels il entretient une correspondance très riche. Reconnu par plusieurs
érudits et écrivains, dont Rabelais, comme une figure tutélaire, il incarne la figure de
l’humaniste, d’où la problématique retenue : « Quelles valeurs humanistes Érasme
incarne-t-il ? » L’étude de sa vie et de ses écrits permet de faire comprendre aux élèves les
caractéristiques propres à l’humanisme.

Présentation des documents


Les documents choisis permettent de mettre en valeur les différentes facettes de la
personnalité et de l’action d’Érasme.

Document 1
Le document 1 met l’accent sur ses voyages à travers l’Europe, en Angleterre, en France,

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dans le Saint-Empire, à travers les cantons suisses et en Italie. Ses voyages sont l’occasion
de rencontrer d’autres célèbres humanistes. S’il fait ses études entre 1478-1495 à Deventer,
foyer humaniste des Pays-Bas, il se rend en 1499-1500 en Angleterre où il rencontre
Thomas More. Il vit en Italie entre 1506 et 1509 avant de devenir le conseiller du futur
empereur Charles Quint aux Pays-Bas. Entre 1517 et 1521, il voyage à Louvain où il fonde
un collège trilingue avec d’autres humanistes, puis il se rend entre 1529 et 1535 à Fribourg.
Il meurt en Suisse, à Bâle, en 1536.

Document 2
Le document 2 est une lettre célèbre de l’écrivain, médecin et moine français François
Rabelais (1484 ou 1494-1553) adressée à Érasme, qu’il considère comme le « père de
l’humanisme » (ou la mère). Ce texte permet de faire comprendre aux élèves qu’Érasme est
reconnu dès son vivant et profondément admiré par d’autres humanistes. C’est aussi
l’occasion de rappeler l’importance de la correspondance qui unit les humanistes au sein
d’une même « République des lettres » (on peut citer parmi ses 600 correspondants le pape
Adrien VI, Guillaume Budé, Martin Luther, Beatus Rhenanus). Érasme rédige d’ailleurs un
traité épistolaire qui connaît un immense succès jusqu’au XVIII​e​ siècle.

Document 3
Le document 3​ ​met l’accent sur le travail de l’humaniste. Érasme est représenté à son
cabinet de travail en train d’écrire en face de son secrétaire particulier, Cognatus, à savoir
l’humaniste franc-comtois Gilbert Cousin (1506-1572). Cette gravure nous renseigne sur
l’activité intellectuelle d’Érasme. La présence de livres dans la bibliothèque, à gauche de la
gravure, permet de rappeler qu’il est un savant qui maîtrisait les textes de l’Antiquité
gréco-romaine comme les textes bibliques. Il est ici représenté en train de dicter un texte à
son secrétaire, ce qui montre qu’il est un écrivain. Cette gravure illustre bien l’idéal de
l’intellectuel humaniste.

Document 4
Le document 4 montre un aspect de la pensée d’Érasme, la défense de la paix dans son
Éducation du prince chrétien​ rédigé en 1516 à l’attention du prince Charles de Gand, futur
Charles Quint. Cet ouvrage s’oppose nettement au ​Prince ​de Machiavel : Érasme défend
l’idée selon laquelle un bon prince est un prince qui consacre sa vie au bien de l’État et qui
défend la paix au lieu de la guerre. Ce pacifisme est un trait marquant de sa culture
humaniste.

Document 5
Le document 5 est un extrait de la préface d’Érasme au ​Nouveau Testament​ (il édite le texte
grec et en propose une traduction latine) qui permet d’aborder la position d’Érasme quant
aux traductions de la Bible en langue vernaculaire et donc son idée de l’éducation (on notera

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26
notamment qu’il parle explicitement des femmes). Ce texte montre que sur ce point les
premiers réformateurs comme Luther et les humanistes comme Érasme ont des positions
communes.

Corrigés des questions


➔ Question 1 : ​Identifiez les principales activités d’Érasme. (Doc. 2, 3 et 5)

❖ Réponse simple ​: Les principales activités d’Érasme sont intellectuelles :


correspondance et écriture de livres.
❖ Réponse complète​ : Les principales activités d’Érasme sont intellectuelles :
correspondance avec des humanistes vivant dans d’autres États européens,
recherche de textes antiques, constitution d’une bibliothèque, composition de livres
(le plus célèbre est l’​Éloge de la folie ​en 1509), édition de textes religieux, promotion
de la traduction de la Bible en langue vulgaire.

➔ Question 2 : ​Relevez les façons dont les humanistes communiquent entre eux à
travers toute l’Europe. (Doc. 1 et 2)

Coup de pouce : regardez attentivement la légende de la carte.


❖ Réponse simple ​: Les humanistes communiquent entre eux à travers toute l’Europe
en voyageant vers des centres intellectuels où ils se retrouvent et en s’écrivant de
manière régulière.
❖ Réponse complète :​ Les humanistes communiquent entre eux à travers toute
l’Europe, d’abord en se retrouvant dans des villes qui sont à la fois des centres
intellectuels avec des universités nées durant le Moyen Âge (Cambridge, Mayence
ou encore Paris) et des lieux de développement de l’imprimerie (Paris est ainsi un
grand centre d’imprimerie de livres d’heures, comme le montre le doc 3. p.133 ; la
Bible est le premier ouvrage imprimé par Gutenberg à Mayence). L’humanisme est
un mouvement intellectuel urbain. Par ailleurs, le doc 2 montre que les humanistes
entretiennent une correspondance régulière entre eux (ici entre Rabelais et Érasme),
qui leur permet d’échanger des idées, mais aussi des objets (le livre envoyé par
l’évêque de Rodez à Rabelais).

➔ Question 3 : ​Quelles raisons Érasme donne-t-il pour justifier son opposition à la


guerre ? (Doc. 4)

❖ Réponse simple :​ Selon Érasme, la guerre est responsable de nombreux malheurs et


est le fait de bêtes sauvages. Les êtres humains, eux, sont faits pour la paix.
❖ Réponse complète ​: Selon Érasme, il faut s’opposer à la guerre en raison de ses
conséquences néfastes qui génèrent des conflits sans fin (« de la guerre naît la
guerre »). Par ailleurs, les êtres humains sont, selon lui, « nés pour l’amour et la
paix » : la nature humaine même est opposée à la guerre. Cette vision est inspirée
du christianisme. De nombreux humanistes pensent que l’homme est capable de
progrès et de raison et ont donc une vision pacifiste de l’humanité.

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27
➔ Faire un bilan

➔ Parcours 1 ​: Répondez à la problématique sous la forme d’une carte mentale.

❖ Réponse ​:

➔ Parcours 2 ​: Répondez à la problématique sous la forme d’un développement


construit.

Coup de pouce : classez vos idées en trois colonnes – érudition, éducation et défense de la
paix.

Réponse :​ Érasme incarne un ensemble de valeurs humanistes. La curiosité et la soif de


connaissances le conduisent à un travail intellectuel érudit (correspondance avec les autres
humanistes au sein d’une « République des lettres », rédaction de livres, recherche de
textes antiques). Il développe aussi le principe d’un accès généralisé à tous du savoir
religieux en défendant l’idée de la traduction de la Bible en langues nationales (ce qui
suppose un apprentissage de la lecture, y compris pour les plus humbles). Enfin, il a de
profondes valeurs pacifistes puisque, selon lui, un bon prince doit tout faire pour éviter la
guerre. Il a donc confiance en l’homme et pense que, grâce à la raison et au progrès, les
guerres pourront être évitées. Érasme incarne donc bien la figure de l’humaniste.

➔ Question BAC :​ Après avoir présenté le document, vous vous demanderez pourquoi
Érasme insiste pour traduire la Bible dans les langues nationales.

❖ Réponse ​: Il s’agit d’un texte d’Érasme extrait de sa préface au ​Nouveau Testament,​

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rédigé en 1516, dans lequel l’auteur explique pourquoi il souhaite voir la Bible
traduite dans toutes les langues nationales. Érasme insiste pour la traduire dans ces
langues afin que les textes religieux soient accessibles au plus grand nombre, aussi
bien les hommes que les femmes, les plus riches comme les plus pauvres. La Bible
doit être comprise par tous et non rester le domaine de privilégiés qui ont accès à
l’apprentissage du latin.

Pour aller plus loin


❖ Jean-Claude Margolin, ​Érasme, précepteur de l’Europe​, Paris, Julliard, 1995.

❖ Daniel Ménager, ​Érasme: 1469-1536,​ Paris, Desclée de Brouwer, 2003.

❖ Un podcast de France Culture sur Érasme​.

Cours 4 : Réformes et Contre-Réforme (p. 136)

Résumé des grandes idées du cours


➔ Les Réformes protestantes sont en partie liées au mouvement humaniste de retour
aux sources de l’Église. Les critiques de Luther contre les indulgences et surtout leur
très large diffusion dans le Saint-Empire amènent à une rupture religieuse profonde
et irrémédiable entre catholiques et protestants.
➔ La papauté réagit en lançant la Contre-Réforme, appelée aussi Réforme catholique
(réaffirmation des dogmes catholiques, diffusion de la religion catholique par le biais
de l’ordre des jésuites).
➔ L’unité religieuse de l’Europe occidentale est rompue : alors que l’humanisme est un
mouvement international, les réformes sont nationales. La présence au sein d’un
même territoire de plusieurs religions amène à des guerres de Religion.

Présentation des documents

Document 1
Le document 1 est une ordonnance de Jean Calvin (1509-1564) du 25 février 1539
organisant la vie à Genève. Elle est à mettre en relation avec le portrait et la courte
biographie de Jean Calvin et est l’occasion de développer les particularités du calvinisme.
Les bourgeois de la ville de Genève instituent la religion protestante dès 1536 et font appel à
Calvin pour mettre en place la nouvelle Église. Calvin publie alors une ​Ordonnance des

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mœurs à Genève​ destinée à réglementer le quotidien des calvinistes en instaurant un mode
de vie austère.

➔ Quelles sont les activités interdites par Calvin ?


➔ Quelles sanctions peuvent être prises contre ceux qui ne respectent pas ces règles ?

NB : le texte a été légèrement modernisé (syntaxe et vocabulaire) pour être plus accessible
aux élèves.

Document 2
Le document 2 est formé de quelques extraits des décisions du concile de Trente (trois
sessions de 1545 à 1563) permettant d’évoquer les principaux axes de la Contre-Réforme.
Ce texte met en valeur notamment l’importance des sept sacrements, de la hiérarchie
ecclésiastique dans son rôle d’intermédiaire entre Dieu et les hommes ou encore de
l’importance des images dans les églises catholiques. Ce dernier point ouvre la voie à l’art
baroque, mouvement artistique né en Italie au milieu du XV​e​ siècle, destiné à glorifier la
religion catholique par opposition à l’austérité et à la simplicité des temples protestants.

On pourra s’interroger en classe :


➔ Quelles mesures permettent de réaffirmer le catholicisme par opposition au
protestantisme ?
➔ Comment les protestants sont-ils considérés ?

Document 3
Le document 3 est à mettre en relation avec le document 2 qu’il illustre. Les élèves peuvent
être amenés à décrire les différents éléments de décoration de cette chapelle Cornaro de
l’église baroque de Santa Maria della Vittoria, réalisée en 1652 par le Bernin. On peut
souligner la surcharge des décorations (usage de marbres polychromes, métal doré),
l’exagération des mouvements des deux personnages représentés (un ange et Thérèse
d’Avila), l’aspect théâtralisé de la scène, autant de traits propres à l’art baroque. L’objectif de
l’art baroque, qui joue sur les contrastes (ici par exemple entre la blancheur du marbre des
statues et l’aspect polychrome des colonnes), est d’émouvoir les fidèles. Par ailleurs, on
peut présenter aux élèves le personnage de Thérèse d’Avila (1515-1582), religieuse
espagnole mystique canonisée en 1622. Elle montre que des femmes religieuses
contribuent aussi à l’essor du catholicisme dans le cadre de la Contre-Réforme puisqu’elle
est à l’origine d’une réforme dans l’ordre du Carmel et qu’elle a rédigé de nombreux
ouvrages religieux.

➔ Quel élément des décisions du concile de Trente cette sculpture illustre-t-elle ?


➔ Identifiez et décrivez les différentes parties de cet ensemble sculptural.
➔ Quels sont les éléments de décoration propres à l’art baroque ?

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Onglet « ouverture »
Il s’agit d’un livre traitant de manière romancée de la vie de Calvin. On peut par exemple
demander aux élèves de rédiger une fiche de lecture sur cet ouvrage puis de réaliser un
exposé sur la vie de Calvin. Un travail peut être envisagé en collaboration avec le ou la
collègue de lettres.

Point de passage 3 : Luther ouvre le temps des


réformes (p. 138)

Présentation du point de passage


Comme dans le cas de l’étude sur la chapelle Sixtine, le programme invite à se focaliser sur
un personnage historique, le moine allemand Martin Luther à l’origine de la Réforme, à un
moment particulier, l’année 1517. Le point de départ des réformes est effectivement le 31
octobre 1517, date de l’affichage des « 95 thèses » de Luther qui, par la rapidité et l’ampleur
de leur diffusion, conduisent à sa rupture avec la papauté et à l’essor des réformes. 1517 est
donc bien le moment de départ de la Réforme, mais c’est aussi l’aboutissement d’une
réflexion engagée par Luther depuis plusieurs années sur la religion chrétienne et
notamment sur la question du salut (la question du Jugement dernier restant une
préoccupation majeure comme c’était le cas au Moyen Âge). Pour lui, le salut par la foi
passe par l’expérience personnelle et non par l’institution hiérarchique que représente
l’Église. D’où le choix d’une problématique centrée sur les raisons poussant Luther à vouloir
réformer l’Église.

Présentation des documents


L’ensemble documentaire permet à la fois d’aborder les idées de Luther amenant à la
Réforme et la diffusion de ces idées dans le Saint-Empire.

Document 1
Le document 1 est un extrait d’une lettre de Luther à l’archevêque de Mayence Albrecht,
datée du 31 octobre 1517, qui montre l’hostilité de Luther aux indulgences. Il est nécessaire
de la contextualiser : les papes Jules II puis Léon X ont instauré des indulgences pour
pouvoir édifier la basilique Saint-Pierre de Rome. L’archevêque et cardinal Albrecht de
Brandebourg y est favorable, d’autant qu’il en tire lui-même des bénéfices : il décide en effet
de verser, afin de les rembourser, aux banquiers qui lui ont prêté de l’argent (notamment
Jacob Fugger) la moitié des revenus provenant des ventes de ces indulgences.

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Document 2
Le document 2 est une carte inédite, réalisée pour ce chapitre, sur la diffusion de la Réforme
luthérienne dans le Saint-Empire. Elle permet de montrer que l’adoption de la nouvelle foi
est aussi politique, de nombreux princes souhaitant se montrer indépendants par rapport au
clergé (développement de l’autonomie des laïcs) et surtout par rapport à Rome. Ceux qui
sont favorables à Luther protestent en 1529 au cours de la Diète de Spire contre les
exigences des catholiques, acte qui donne naissance au terme « protestant ».

Document 3
Le document 3​ ​est composé de plusieurs extraits de sermons de Luther à partir des années
1520 permettant d’insister sur le rôle central de la Bible pour les protestants. Le retour au
texte biblique est au centre de ses réflexions et il insiste pour qu’elle soit accessible à tous.
Ce texte permet aussi de montrer aux élèves que, pour Luther, tout chrétien peut prêcher à
partir de la Bible : il n’y a plus besoin du clergé pour approfondir sa foi (voir « quiconque se
fonde sur le texte devient un excellent théologien »). Il remet ainsi en cause l’ensemble de la
hiérarchie ecclésiastique.

Document 4
Le document 4​ ​est une gravure de Lucas Cranach dit l’Ancien (1472-1553) représentant un
prêche de Luther dans un temple protestant. Peintre et graveur allemand, Lucas Cranach
adhère rapidement aux idées de Luther et développe toute une iconographie en faveur du
protestantisme. Cette peinture se trouve sur la prédelle (la partie inférieure) d’un retable
polyptyque situé dans la Stadtkirche de Wittenberg. Luther y prêche face à une assemblée
où figurent notamment sa femme et certains de ses enfants. Elle permet de mettre en valeur
plusieurs éléments du culte protestant : austérité des temples protestants (absence
d’images en dehors du Christ) et importance du prêche et des chants pour diffuser la parole
du Christ.

Document 5
Le document 5 est formé de plusieurs extraits des fameuses « 95 thèses » dont la diffusion
rapide permet l’essor de la Réforme. Elles sont peut-être affichées le 31 octobre 1517 à la
porte de la chapelle de l’université de Wittenberg mais, comme le rappelle Nicole Lemaître,
« l’essentiel n’est pas de savoir si l’affichage s’est vraiment fait, mais d’observer que les
étudiants ont diffusé extraordinairement vite ce texte ». L’intérêt de ce document est donc
non seulement son contenu, mais surtout sa portée qu’il faut souligner auprès des élèves.

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Document 6
Le document 6 est une gravure caricaturant le pape. Elle n’est pas datée mais a
probablement été réalisée dans les années 1520 et représenterait donc le pape Léon X.
Vêtu des ornements pontificaux (notamment la tiare à trois étages, symbole de domination
universelle), le pape est représenté comme un démon (queue fourchue, griffes, visage
monstrueux). La caricature atteste de la rapide radicalisation d’une partie des réformés, qui
vont rejeter avec violence l’autorité du pape, puis l’ensemble de la hiérarchie catholique.
Cette gravure permet également de travailler sur la diffusion des idées luthériennes auprès
de populations peu lettrées.

Corrigés des questions


➔ Question 1 : ​Présentez les documents (nature, date, objectifs). (Doc. 4 et 6)

❖ Réponse​ : Le document 4 est une peinture à l’huile sur bois réalisée en 1547 par
Lucas Cranach sur un retable situé dans l’église Sainte-Marie à Wittenberg. Elle
permet de montrer aux fidèles l’importance de Luther qui énonce la parole divine
dans un temple. Le document 6 est une gravure réalisée par un auteur anonyme
vers 1520. Il s’agit d’une caricature qui vise à dénoncer le pape figuré sous les traits
d’un monstre diabolique.

➔ Question 2 :​ Expliquez ce que sont les indulgences et pourquoi Luther s’y oppose.
(Doc. 1 et 5)

Coup de pouce : lisez le paragraphe 1 p. 136 du cours ainsi que la définition.

❖ Réponse simple :​ Les indulgences sont des réductions accordées par l’Église contre
paiement du temps passé par un chrétien au purgatoire. Luther s’y oppose car elle
pousse les chrétiens à croire qu’ils seront sauvés contre une somme d’argent.
❖ Réponse complexe :​ Les indulgences sont des réductions accordées par l’Église
contre paiement du temps passé par un chrétien au purgatoire. Luther s’y oppose
car, selon lui, on ne peut acheter son salut : une somme d’argent ne permet pas
d’acheter son passage au Paradis. Les indulgences permettent en réalité au pape,
comme le dit Luther, de construire la cathédrale de Saint-Pierre de Rome : c’est donc
la preuve que les clercs ne se préoccupent que d’argent et non du salut de l’âme des
chrétiens puisqu’ils leur font croire que le salut s’achète.

➔ Question 3 : ​Montrez comment les idées de Luther se répandent dans le


Saint-Empire. (Doc. 2, 5 et 6)

Coup de pouce : trouvez une idée par document.

❖ Réponse simple :​ Les idées de Luther se répandent dans le Saint-Empire grâce au


soutien des princes dans les grandes villes, par les étudiants de Luther qui diffusent

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ses 95 thèses, mais aussi par le biais de caricatures.
❖ Réponse complexe : ​Les idées de Luther se répandent grâce à différents acteurs et
moyens. Il obtient le soutien de princes du Saint-Empire, notamment des princes de
Saxe, de Hesse ou encore de Brandebourg-Ansbach et contribuent à diffuser ses
idées. Il a aussi le soutien de clercs, qui permettent l’instauration d’universités
protestantes, et de ses étudiants, qui diffusent ses thèses à travers le Saint-Empire.
Enfin, il dispose de moyens de communication modernes liés à l’imprimerie :
placards affichés à l’entrée de l’église de Wittenberg, gravures visant à dénigrer le
pape.

➔ Question 4 : ​Expliquez la place que Luther donne à la Bible. (Doc. 3 et 4)

❖ Réponse simple ​: La Bible est centrale pour Luther puisqu’elle est le fondement du
christianisme et qu’il prêche en s’appuyant uniquement sur elle.
❖ Réponse complexe ​: La Bible est centrale pour Luther puisqu’elle est au fondement
de la religion chrétienne (doc. 3). Elle est à la fois fondamentale pour lui (il la lit à de
multiples reprises) mais aussi pour l’ensemble des chrétiens car elle est, selon lui, la
source du bonheur. Comme les humanistes, Luther pense qu’il est important de
revenir aux sources, et la Bible doit donc être accessible à tout le monde. Le culte
protestant s’organise d’ailleurs autour de la lecture de la Bible. Le doc 4. montre
l’extrême attention des chrétiens venus écouter la lecture de la Bible faite par Luther
monté sur une chaire et qui l’accompagne de chants religieux nommés cantiques.
 
➔ Question de synthèse : ​Répondez à la problématique sous la forme d’un
développement construit d’une dizaine de lignes.

Coup de pouce : identifiez au moins un argument par document (à l’exception du doc. 2).

❖ Réponse ​: Les raisons poussant Luther à vouloir réformer l’Église sont nombreuses.
Il souhaite d’abord lutter contre la pratique des indulgences qui fait croire aux
chrétiens que le salut (l’accès au paradis) peut se monnayer. Il condamne non
seulement ces fausses croyances mais aussi les clercs qui abusent de cette
pratique. Le pape lui-même est dénoncé par Luther comme un mauvais exemple
pour les chrétiens car il ne pense qu’à s’enrichir et à vivre dans le luxe (construction
de la basilique Saint-Pierre de Rome), ce qui est contraire à la pauvreté du Christ.
Les clercs ont le monopole de la lecture de la Bible, qui est en latin, et il pense que
tout le monde doit pouvoir avoir accès à la Bible et venir l’écouter dans un temple
protestant.

Pour aller plus loin


❖ Deux sites intéressants :
➢ www.musee-reforme.ch
➢ www.museeprotestant.org

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❖ Matthieu Arnold, ​Martin​ ​Luther​, Paris, Fayard, 2017.

❖ Un podcast de France Inter sur Luther.

Apprendre autrement (p. 140)

Présentation de l’activité
L’activité de création de « placards » a pour but d’amener les élèves à argumenter en
mobilisant les connaissances acquises sur la Réforme et la Contre-Réforme, sous une forme
ludique. Elle permet également de réfléchir aux formes d’expression susceptibles de toucher
le public de l’époque.
Cette activité peut être le support d’un travail interdisciplinaire, en collaboration avec les
enseignants de lettres, d’histoire des arts ou d’arts plastiques.

Pistes d’exploitation
L’activité peut être réalisée sur une ou deux heures de cours, selon si elle se limite à la
production d’un écrit ou si elle comporte aussi un temps de débat. L’encadrement par
l’enseignant passe d’abord par une mise à distance par rapport aux enjeux religieux du
présent et aux opinions personnelles des élèves, qu’il ne s’agit pas d’exprimer ici. Les règles
concernant l’affichage et l’expression figurent dans les consignes de manière ludique, mais il
peut être nécessaire de les rappeler plus précisément, en adéquation avec le règlement
intérieur de l’établissement et les valeurs de tolérance et de respect.

L’analyse
L’élaboration des « placards » peut être suivie d’un temps de débat, au cours duquel chaque
groupe présente ses principaux arguments et les confronte à ceux des autres, ce qui conduit
les élèves à prendre conscience du caractère nécessairement réducteur du « placard » par
rapport à une argumentation complète.
Cette confrontation d’idées donne aussi l’occasion de voir que les différences entre
catholicisme et protestantisme sont surtout des questions de pratiques ecclésiastiques et de
politiques, plutôt que de foi. Si l’activité est menée en fin de chapitre, elle peut constituer une
manière ludique de réviser les principales différences entre les pratiques des différents
courants religieux.

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Méthode (p. 144)

Présentation de la méthode
Il s’agit dans cette page de proposer aux élèves une méthode afin d’organiser leur réponse
à la question problématisée suivant un plan structuré. Elle leur permet de comprendre
l’importance de classer leurs idées, de les hiérarchiser et de les illustrer à l’aide d’arguments
et d’exemples précis.

Corrigé de l’entraînement
Exercice 1 :
Une période de rupture religieuse profonde.

Exercice 2 :
La critique de Luther contre l’Église catholique.
La division du monde chrétien.
Les guerres de Religion.
Paix temporaire et liberté de culte.

Exercice 3 :
Les guerres de Religion déchirent la chrétienté occidentale.
De nouvelles Églises nationales apparaissent, qui ne reconnaissent plus l’autorité du pape
Jean Calvin.
La critique des indulgences.

Sujets supplémentaires
➔ Comment pense-t-on et représente-t-on l’homme à la Renaissance ?
➔ Qu’est-ce que la Renaissance ?
➔ La Renaissance est-elle une période d’innovations ?
➔ L’imprimerie est-elle une invention révolutionnaire ?

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