Chapitre 3 La France : la métropolisation et ses effets I- L’inégale métropolisation en France Comment la métropolisation dynamise-t-elle les villes françaises ? Vocabulaire (dans le livre) : cluster- R&D- Technopôle- zonage.
1- Des métropoles dominées par Paris
a- Paris domine le réseau urbain français En France, seule la métropole parisienne peut être considérée comme une métropole de rang mondial : une ville mondiale. Paris est la ville primatiale* du réseau urbain français. Celui-ci se caractérise par sa macrocéphalie*, c’est-à-dire la large domination d’une seule et très grande métropole sur les autres villes. *ville primatiale : situation occupée par une ville qui se trouve au 1 er rang de la hiérarchie urbaine sur un territoire. Paris renforce son rayonnement pour faire face à la concurrence des autres métropoles mondiales. Le projet du Grand Paris* répond à cet objectif. *Le Grand Paris : vaste projet visant à aménager l’agglomération parisienne pour lui permettre de relever les défis du XXIe siècle. Cela comprend des infrastructures de transports, des espaces verts, des services, des zones d’activité.
b- Une métropole hors norme
L’aire urbaine de Paris regroupe 18% de la population française en 2017, soit 12,1 millions d’habitants. Paris est également la métropole la plus riche, elle assure 29% du PIB (produit intérieur brut) de la France, 4% du PIB de l’UE (Union européenne). C’est une agglomération* où la part des emplois tertiaires est très élevée, ceci étant lié à la très forte concentration des activités de commandement (politique, financier, économique, culturel). *agglomération : espace urbain formé d’une ville et de ses banlieues.
c- Une exceptionnelle concentration des pouvoirs et des activités
La métropole concentre les pouvoirs politiques nationaux (Elysée, Matignon, Assemblée Nationale, Sénat) et des institutions internationales (siège de l’Unesco, de l’OCDE). Paris concentre les pouvoirs culturels en accueillant des évènements sportifs et culturels de niveau national et international, les sièges des principaux médias. La métropole a un pouvoir économique important grâce aux sièges sociaux de FTN* (firmes transnationales), la présence de la Bourse de Paris. Les activités économiques sont diversifiées. L’aire urbaine reste la 1ère région industrielle française. Les industries de pointe et de haute technologie se trouvent au sud de Paris, dans le plus grand technopôle* français sur le plateau de Saclay. *FTN : entreprise exerçant son activité dans plusieurs pays, soit en délocalisant, soit en créant des filiales. Paris se caractérise par l’importance des activités tertiaires. D’une part, des emplois liés aux activités touristiques. Paris est l’une des premières villes touristiques de la planète. D’autre part, des emplois liés à l’importance du tertiaire supérieur : recherche, enseignement, services aux entreprises. La métropole concentre 40% des effectifs employés dans la recherche et développement en France. La Défense est le 1 er quartier européen des affaires avec plus de 180 000 salariés.
2- L’essor des métropoles régionales
a- L’importance des métropoles régionales Avec l’affirmation des régions et de l’Europe, certaines villes de province accueillent des fonctions métropolitaines à l’origine d’un rayonnement européen ou national. Les 13 aires urbaines de plus de 500 000 habitants (Lyon, Toulouse, Strasbourg, Bordeaux, Nantes, Lille, Montpellier, Rennes, Grenoble, Toulon, Marseille, Nice, Rouen) regroupent 20% de la population française et assurent 22% du PIB français. Ces métropoles ne rivalisent pas avec Paris, mais elles structurent et dynamisent le territoire à l’échelle régionale et nationale. En 2014, le gouvernement a créé le statut de métropole pour favoriser leur développement. En 2018, il existe 22 métropoles régionales en France métropolitaine. Toutefois, les métropoles françaises sont en retrait par rapport à leurs voisines européennes, plus grandes et plus puissantes.
b- Une attractivité inégale
Les métropoles régionales portent une partie de la croissance et du dynamisme des territoires. Elles se concurrencent pour attirer les entreprises et les activités. Elles pratiquent « un marketing territorial » visant à promouvoir leurs atouts. Ainsi, les 13 principales métropoles ont concentré 82% des créations d’emplois en 2015. Les métropoles de l’ouest et du sud de la France connaissent un dynamisme important. Elles attirent les populations et les activités. Rennes, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier et Lyon font partie des métropoles les plus dynamiques avec un solde migratoire positif. II- Les effets de la métropolisation sur les territoires urbains français 1- Aspects des villes petites et moyennes a- Quelle définition pour les villes petites et moyennes Pour l’INSEE, une unité urbaine* regroupe 2 000 habitants dans un espace urbain continu. *unité urbaine : espace urbain composé d’au moins 2 000 habitants Généralement, les petites villes regroupent entre 5 000 et 20 000 habitants. Pour les villes moyennes, la population est comprise entre 20 000 et 200 000 habitants.
b- Une catégorie de ville dominante
Les villes petites et moyennes constituent la grande majorité des villes en France. Les 203 villes moyennes répertoriées en France regroupent 16 millions d’habitants, soit 23% de la population française. Ces villes fournissent à une grande partie des Français les services de base : lycées, centres de santé, services administratifs, activités culturelles, etc. 2- Croissance des petites et moyennes villes a- La diversité des situations Le dynamisme des villes petites et moyennes est souvent lié à la proximité d’une métropole dynamique. Par exemple, La Roche-sur-Yon profite du développement de Nantes et Nîmes de Montpellier. Certaines villes sont directement intégrées aux agglomérations et profitent de la déconcentration des activités et des logements. La périurbanisation provoque le départ des populations des villes-centres pour s’installer dans des centres urbains périphériques secondaires. Pour schématiser, sur la façade atlantique, dans le sud et le sud-ouest de la France, les villes petites et moyennes connaissent dans l’ensemble un renouveau et attirent des habitants et des activités.
b- Les facteurs du renouveau
Ce regain d’activité peut être lié à une dynamique économique locale ; par exemple l’aéronautique dans la région de Toulouse. Il peut être lié aux aménités offertes par le territoire. La recherche d’un cadre de vie agréable (mer, montagne, soleil) est un atout valorisé par certaines villes petites et moyennes. La situation géographique de chaque ville (transfrontalière, littorale, de montagne ou insulaire) influe fortement sur les dynamiques.
3- Déclin des villes petites et moyennes
a- Les facteurs du déclin L’éloignement des métropoles est souvent un facteur de déclin des villes petites et moyennes. L’enclavement*, c’est-à-dire l’isolement par rapport aux grands axes de transport et de communication, contribue au déclin. A l’échelle locale, l’étalement urbain provoque, dans certaines conditions, le déclin des villes petites et moyennes. En effet, les activités et les populations s’installent en périphérie pour profiter d’espaces moins coûteux et de nouvelles commodités (accessibilité) provoquant une désertification* du centre. *désertification : départ de la population d’un territoire
b- Les effets du déclin dans les villes petites et moyennes
La structure démographique des villes petites et moyennes change. Les jeunes partent faire leurs études supérieures dans les métropoles et y restent après. On constate une part plus importante de retraités, de jeunes peu qualifiés et une part moins importante de cadres. Le manque de dynamisme provoque le départ des populations, la fermeture des services et des activités et la désertification des centres. Les populations qui restent sont souvent celles qui disposent de peu de moyens, ce qui renforce le processus de paupérisation* des villes petites et moyennes. *paupérisation : appauvrissement, d’un individu, d’un groupe ou d’un territoire.
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