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0. INTRODUCTION :
Problématique : Quels sont les dynamiques et les contrastes du phénomène urbain en France, à
l'heure de la mondialisation ?
Bien que la France soit le plus grand pays de l'UE (et le 2ème plus peuplé après l'Allemagne),
ses 67,8 millions d'habitants y sont mal répartis : on a une concentration de ces derniers sur les
littoraux, dans les grandes villes et dans les vallées fluviales. L'agglomération parisienne
regroupe par exemple 12,5 millions d'habitants (soit 18% de la population ou 1 français/5)
tandis que les zones montagneuses telles que la « diagonale du vide », le Massif Central, les
Alpes, les Pyrénées ou le Jura ont une densité de population avoisinant les 10 ou 30 hab/km2
alors que la densité moyenne française est d'environ 115 hab/km2. 2/3 du territoire n'est occupé
que par 10% de la population qui est donc littorale, urbaine et fluviale.
Chronologie :
– 1800 : 10 à 15% de la population habite en ville
– XIXème – XXème siècle : début de la croissance urbaine
– 1926 : 50% de la population habite en ville et à la campagne
– aujourd'hui : + de 80% de la population habite en ville
calcul d'un taux de croissance : ((pop de 2007 – pop de 1999) / pop de 2007) x100
Les villes s'étendent de façon radio-concentrique (de tous les côtés en partant du centre) et
touchent les petites villes voisines ce qui en fait des agglomérations, un ensemble de
communes. Un ensemble de communes constitué d'un pôle urbain ET de communes
rurales est appelé aire urbaine. S'il on prend l’exemple de Paris, la ville en elle-même regroupe 2
millions d'habitants, l'agglomération parisienne en regroupe 10 millions (x5) et l'aire urbaine
12,5 millions (+ 2,5).
Paris est une grande métropole mondiale faisant partie de l'AMM (Archipel Métropolitain
Mondial), un système regroupant les 3 mégalopoles mondiales ainsi que les grandes
métropoles des Pays du Nord. Elle est connectée à l'international par multiples moyens de
communications tels que des réseaux portuaires (HAROPA), des réseaux (auto)routiers et
des réseaux ferroviaires dirigés vers la France ou les pays étrangers, mais aussi des réseaux
aéroportuaires (Orly et Roissy) à partir desquels on peut aller presque partout dans le monde.
Cette domination écrasante de Paris sur les autres villes est appelée macrocéphalie urbaine
(ou hypertrophie).
Un quartier en difficulté est un quartier avec une population pauvre (d'après l'INSEE : la
population gagne 60% du revenu médian (50% de la population gagne plus que 1900€ et 50% de
la population gagne moins) c'est-à-dire environ 1000€. En France, on compte 14% de gens en
dessous du seuil de pauvreté monétaire mais dans certains quartiers il peut parfois avoir 18%
(voire 25%) de gens pauvres), monoparentale (un seul parent ce qui ne rapporte pas assez
d'argent), pas ou peu diplômée (75% de personnes sans diplôme ou avec un diplôme inférieur au
bac contre 55% hors des ces quartiers), qui ne travaille pas (le taux de chômage est de 20%
(soit 2x plus élevé que la moyenne française) et peut parfois atteindre 50% pour les 16-25ans).
Pour déterminer si un quartier est en difficulté on peut également regarder le nombre de
personnes qui payent des impôts car les gens très pauvres sont parfois indemnisés (ils ne
payent pas d'impôts).
On remarque dans chaque ville une ségrégation socio-spatiale (sociale et spatiale) entre les
quartiers riches, transitionnels et pauvres. Même si ces derniers subissent des rénovations et
des réhabilitations conduisant à leur gentrification.
2000 : loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain) dont le but est de développer la mixité
sociale (pauvre et riche dans le même quartier) en imposant un quota minimal de logements
sociaux de 20% (25% depuis 2013) de HLM qui devront donc être construits dans tous les
quartiers des villes de plus de 3500 habitants (dans le centre-ville et aux alentours).
1997 : loi ZFU (Zone Franche Urbaine) dont le but est de faire baisser le taux de chômage des
quartiers en difficultés et d'augmenter leur dynamisme en obligeant les entreprises à
employer les habitants de ces quartiers et en les exonérant (totalement ou partiellement), c'est-à-
dire qu'elles ne payeront pas, ou en tout cas moins, d'impôts.
2004 : création de l'agence ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine) dont le but est
de changer l'aspect des quartiers défavorisés (souvent vieux, avec des grandes barres
d'immeubles) en détruisant les immeubles afin d'en construire des plus modernes, récents et
petits (pour se sentir plus proches de ses voisins) et en installant des espaces verts.
→ quels résultats ?
Ces politiques ont en partie réussi à améliorer le cadre de vie de ces quartiers mais n'ont pas
permis à y supprimer la ségrégation car certaines personnes partaient en laissant place à des
personnes encore plus pauvres (quartier paupérisé). De plus, certaines communes préfèrent
payer des « amendes » qu'installer des HLM.
Dans certaines villes on observe en plus la création de gated communities qui sont des quartiers
sécurisés pour riches, ce qui accentue la ségrégation socio-spatiale. C'est par exemple le cas
de Marseille qui compte 1/3 d'habitats fermés par des barrières (parfois surveillées par des
vigiles). Il arrive aussi que certaines routes soient entièrement privées, ne laissant même pas
passer les piétons ou les vélos. Si la ville laisse faire c'est parce que ce sont les propriétaires
qui s'occupent de ces routes et non plus la mairie. Elle tente néanmoins de rouvrir certaines
routes privées essentielles.