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Chapitre 2: La France : la métropolisation et ses effets

Introduction

Le territoire français est un espace largement urbanisé puisque 75 % de la population française vit en ville.
La France est touchée également par le phénomène de la métropolisation mais celle-ci présente, des
visages particulièrement contrastés avec une grande diversité de situations et de dynamiques qui
caractérisent l’espace urbain français.

Problématique: Comment la métropolisation recompose-t-elle les espaces urbains français ?

Les notions clés

Macrocéphalie urbaine
Indice de primatie
Armature urbaine
Loi MAPTAM :
Économie résidentielle
Vacance commerciale
Ville primatiale
Ville moyenne

I - La macrocéphalie de Paris.

A - A l’échelle nationale, Paris est une ville macrocéphale :

Paris, capitale nationale, domine le territoire et l’armature urbaine française. Ainsi, sa macrocéphalie est
flagrante. En effet, Paris est la ville la plus peuplée 12,5 millions d’habitants. Elle est 6 fois plus peuplée que
ème
Lyon, la 2ème ville du pays et 10 fois plus que Bordeaux la 5 ville.
Paris est une ville primatiale. Elle représente 18% de la population (12.5M d’hab), 23% des emplois et 31%
du PIB de la France, 23 % des universités françaises et 25 % des écoles d’ingénieurs en 2018. Elle accueille
la quasi-totalité des sièges sociaux des entreprises françaises et étrangères.

B – Paris une ville globale

Paris est la seule ville mondiale de France (au 4ème rang mondial, derrière Londres, New York et Tokyo).
Elle concentre les infrastructures qui relient la France au monde : ses 2 aéroports, Orly et Roissy,
concentrent 2/3 du trafic national de passagers. Le TGV connecte la ville à des métropoles nationales et
européennes (Londres , Amsterdam, Francfort...
Paris abrite des sièges d'organisations internationales (UNESCO…) qui témoignent de son poids politique et
diplomatique. Elle accueille des évènements internationaux comme les congrès et salons (Mondial de
l’automobile). Sa nomination pour l’organisation des JO de 2024 symbolise son classement dans les villes
globales.

C – Paris, un espace marqué par des recompositions spatiales importantes

Paris connaît le développement de grands projets architecturaux comme le musée J Chirac-Quai Branly. Ce
dynamisme lui permet d’être très attractive, elle est la ville la plus visitée au monde avec 28 millions de
touristes en 2018.
Pour continuer de lutter à l’échelle mondiale, la métropole du Grand Paris a été créée en 2016. Regroupant
123 communes, elle développe une politique de transports et de spécialisation économique pour faciliter

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les mobilités et éviter la saturation des réseaux. C’est dans cette logique qu’a été pensé le projet du Grand
Paris Express avec 200 kms de nouvelles lignes de métro et 68 gares.
Paris est touchée par le phénomène de gentrification qui voit les populations les plus pauvres rejetées dans
les quartiers en périphérie au profit de populations aisées.
Plus généralement, la fragmentation socio-spatiale est croissante. Les quartiers défavorisés de banlieue
restent trop souvent à l’écart des dynamiques de métropolisation, malgré les politiques d’aménagement du
territoire (village Olympique de Paris 2024 en Seine Saint Denis).

II- Un renforcement de l’attractivité des métropoles régionales.

A. Qu’est-ce qu’une métropole française ?

Une métropole c’est avant tout un statut administratif qui est définit depuis 2010 et qui a été réaffirmé par
la Loi MAPTAM de 2014 (Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métropoles).
On dénombre 22 métropoles en 2018.
Cette loi confie aux métropoles des compétences accrues afin d’équilibrer la structure territoriale trop
dominée par Paris et les rendre compétitives avec les autres métropoles européennes.
Pour atteindre ces objectifs, elles développent des aménagements de haut niveau : Quartiers d’affaires
(Euralille, Lyon Part-dieu), Aéroports internationaux (Lyon, Nice), Technopoles (Nice-Sophia Antipolis,
Grenoble).

B- Le dynamisme des métropoles françaises.

On distingue un nombre restreint de métropoles : les métropoles régionales. Il s’agit d’aires urbaines
centrées autour de villes de plus de 100 000 habitants (comme Marseille, Lyon ou Lille) .
Les 15 principales métropoles (avec Paris) portent aujourd’hui une part essentielle du dynamisme de la
France. Elles réalisent 51% du produit intérieur brut (PIB), rassemblent 43% de l’emploi alors qu’elles
n’accueillent que 39% de la population.
Leur poids démographique et leur rayonnement international sont inégaux et bien plus modeste que celui
de Paris. Mais elles détiennent toutes des fonctions dites métropolitaines, essentielles pour affronter la
concurrence territoriale à l’échelle européenne et internationale.
Elles concentrent les emplois et les équipements de gamme supérieure (universités, théâtres, hôpitaux
universitaires, gares TGV…) Elles représentent des lieux de prise de décisions, d’innovations et de
technologies, des carrefours de flux humains, matériels et numériques.
La population diversifiée et, notamment, la forte proportion de jeunes qu’elles accueillent, les dotent d’un
important capital social.
Elles disposent d’une aire de rayonnement étendue, qui leur confère une certaine centralité à l’échelle
régionale : ce sont elles qui structurent le territoire à l’échelle régionale.

III - Les villes petites et moyennes face à la métropolisation

Les villes petites (2000 à 20 000 habitants) et les villes moyennes (20 000 à 200 000 habitants)
représentent 25 % de la population française. Ces villes, moyennes et petites connaissent des difficultés
dans un contexte de métropolisation, c'est-à-dire de renforcement de l’attractivité des métropoles.
A. Une fracture territoriale ?

Beaucoup de ces villes sont en crise:


- Des emplois industriels en baisse.
- Désertification des centres-villes avec fermeture des petits commerces au profit des zones
commerciales périphériques.
- Fermeture progressive de certains services publics qui se regroupent dans certains centres urbains
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- Réseau de transports publics qui s’appauvrit (fermeture de lignes de train et abandon des gares par
exemple)
Vieillissement de la population à cause de difficultés à attirer des populations jeunes

Les plus touchées se situent dans :


– le nord et l’est,
– la « diagonale du vide »
– la périphérie du bassin parisien
– ou loin des grandes métropoles.
Dans ce contexte les habitants de ces territoires se sentent parfois délaissés par les pouvoirs publics qui
sont accusés de favoriser les grandes métropoles au dépend des territoires qui sont en marge de la
mondialisation.
B. Les nouvelles dynamiques

Les villes petites et moyennes ne sont pas toutes en déclin, certaines sont dynamiques (comme les villes du
littoral) et les autres tentent de se redynamiser :
- Développement de la réciprocité et de complémentarité entre les métropoles et les villes
moyennes
- Conception de projets en fonction des atouts spécifiques des territoires
- Revitalisation de certains centres-villes grâce à l’action publique
- Valorisation des potentialités agricoles des territoires ruraux
- Valoriser les atouts de certaines villes petites et moyennes concernant les conditions de vie :
tranquillité, proximité de la « nature », prix de l’immobilier plus accessible…
Conscients de cette fracture territoriale, qui s’accentue sous la pression de la métropolisation, les pouvoirs
publics ont décidé de favoriser l’action publique comme par exemple le dispositif « Cœur de ville » qui vise
à redynamiser les centres-villes des villes moyennes.
CONCLUSION
– La mondialisation de l’économie a entraîné un vaste mouvement de métropolisation qui favorise les
grandes métropoles mondiales et réorganisent les territoires autour de ces centres.
– Les métropoles françaises participent à cette dynamique, malgré leurs faiblesses. Les territoires ruraux et
les petites villes hors de leur zone d’influence métropolitaine sont souvent en difficultés et tentent de
trouver leur voie dans la métropolisation.

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Chapitre 3 : la France : la métropolisation et ses effets.
Fiche vocabulaire.

Aménagement du territoire : ensemble de mesures prises pour organiser la répartition des hommes, des
activités et des équipements dans un espace.
Armature urbaine : hiérarchie des villes et de leurs aires d’influence sur un territoire.
Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) : service de l’État qui appuie le gouvernement dans
la lutte contre les inégalités territoriales et le soutien aux dynamiques territoriales, avec les acteurs locaux
et les citoyens.

Fonctions métropolitaines : fonctions décisionnelles et d’innovation dans les domaines économique,


politique et culturel. Elles sont concentrées dans les grandes villes et représentatives de leur pouvoir de
commandement.
IDE (Investissements directs à l’étranger) : mouvements internationaux de capitaux entre un pays
émetteur (investisseur) et un pays récepteur, où l'investisseur prend le contrôle d’une entreprise, d’un
secteur…
Indice de primatie : rapport entre le nombre d’habitants de la ville la plus peuplée d’un pays et celui de la
deuxième ville la plus peuplée (Indice de Primatie = Ville de rang 1/ville de rang 2). Plus le résultat est élevé,
plus le déséquilibre urbain est fort.
Macrocéphalie urbaine : développement disproportionné de la ville la plus peuplée d’un territoire au
détriment des autres villes.
Métropole : une ville qui exerce des fonctions de commandement, d’organisation et d’impulsion sur une
région.

Décentralisation : politique consistant à transférer des activités et des compétences aux villes de province
pour limiter le poids de Paris.
Économie de la connaissance: ensemble des activités innovantes et créatrices de valeur ajoutée fondées
sur la recherche-développement et les technologies de l’information et de la communication (TIC). Elles
nécessitent un haut niveau d’éducation des employés, des universités, des pôles de recherche et de forts
investissements.
Effet Sun Belt : attractivité des régions au climat ensoleillé.
Loi MAPTAM : (loi de Modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles) de
2014 : donne à 22 aires urbaines françaises le statut de métropole.
Réseau urbain de proximité: ensemble de villes en relation.

Désindustrialisation : disparition progressive des activités industrielles.


Dévitalisation : déclin de l’activité, de l’animation, de la population et du commerce d’un centre-ville.
Économie résidentielle : ensemble des activités destinées à satisfaire les besoins des populations locales
(services à la personne, commerce, services au public…).
Effet TGV : rétrécissement du temps de parcours entre les métropoles, qui les dynamise, mais provoque
l’isolement relatif des espaces traversés mais non desservis (effet tunnel).
Petite ville : ville comptant entre 5000 et 20000 habitants.
Ville moyenne : ville comptant entre 20000 et 100000 habitants.
Ville primatiale : ville qui s’impose largement en tête des classements et qui domine ainsi le réseau urbain
auquel elle appartient.
Vacance commerciale : locaux commerciaux qui ne trouvent plus de repreneurs (artisans, détaillants) pour
exercer une activité de fabrication ou de vente de produits.

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