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Classe de Première.

Chapitre 1 (géographie) La Métropolisation dans le monde


Introduction
 Aujourd'hui, plus de la moitié de la population mondiale vit en ville, et l'urbanisation (= part de la population qui vit en
ville) de la planète se poursuit. Elle s’accompagne d’un processus de métropolisation, c'est-à-dire de la concentration des
populations, des activités et des fonctions de commandement dans un petit nombre de villes.
Comment la métropolisation renforce-t-elle la hiérarchie urbaine mondiale et recompose-t-elle les espaces
métropolitains ?

I-Les villes à l’échelle mondiale : le poids des métropoles


A-Urbanisation et métropolisation
1-Un monde de plus en plus urbain
 Plus de la moitié des humains habitent en ville Dans le monde, 4 milliards de personnes habitent en ville. Pourcentage en
augmentation : 30% en 1950, 55% aujourd’hui, peut-être 68% en 2050.
 Une urbanisation différenciée dans le monde : Continent américain 80% d’urbains ; 75% en Europe ; augmente fortement
dans les pays du Sud.
 La transition urbaine se généralise. Associé au développement économique et industriel des territoires. Ainsi, c'est le pays
de la Révolution industrielle, le Royaume-Uni, qui est passé en premier d'une majorité rurale à une majorité urbaine dès le
milieu du XIXe siècle. À l'échelle mondiale, ce basculement s'est produit en 2007. Ce passage d'une majorité rurale à une
majorité urbaine s'appelle la transition urbaine. Car : 1-accroissement naturel ; 2-exode rural.
2-L'urbanisation accompagne la métropolisation
 Une tendance à la concentration des populations dans les grandes villes. En 2018, 42% des urbains vivaient dans des villes
de plus d'un million d'habitants et cette proportion augmente : en 2030, ce sera 46%. La croissance urbaine est en effet
plus élevée dans les grandes agglomérations (New York, Tokyo, Le Caire, Mexico).
 La délimitation statistique de ces agglomérations n'est pas une chose aisée, d'autant que les mégapoles ont tendance à
absorber les villes qui les entourent pour former de vastes régions urbaines : mégalopole. Exemple : la Megalopolis
Atlantique américaine, qui s’étend sur 800 kilomètres de Boston à Washington.
 La métropolisation désigne la concentration des populations, des activités et des fonctions de commandement dans
certains lieux. Ainsi, environ 80% du produit intérieur brut (PIB) mondial est créé dans les villes.

B-Les fonctions de commandement


1-Les métropoles, centres décisionnels de l'économie mondialisée
 L’économie mondiale est commandée depuis les métropoles . Le poids économique d'une métropole se mesure par
son PUB (Produit urbain brut) et par le nombre de sièges de firmes transnationales (FTN) dans ses quartiers
d'affaires (CBD = central business district). Par le rachat de firmes locales partout dans le monde, les FTN font
basculer les centres de commandement au profit de leurs sièges localisés dans un petit nombre de villes. Autour
des FTN gravitent les services spécialisés de haut niveau (marketing, publicité, conseil, comptabilité, droit des
affaires).
 Le contrôle du système financier global. Environ 80% de la capitalisation boursière se concentre dans 10 bourses.
La première reste New York avec plus de 40% du marché des actions, mais la hiérarchie des places financières a
été bouleversée par la Chine. Les sièges des grandes banques et assurances sont implantés dans des quartiers
spécialisés interconnectés comme la City à Londres.
 La captation de la recherche et de l'innovation . Les métropoles captent l'essentiel des dépenses de recherche,
abritent des universités de renom, et des start-up innovantes dans leurs technopôles (Silicon Valley dans la région
de San Francisco, M4 corridor près de Londres, plateau de Saclay au Sud de Paris).

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2-Le rayonnement politique et culturel des métropoles
 L'influence politique. Les capitales de pays puissants (Washington DC, Londres, Pékin, Paris) ont une influence
qui dépasse leurs frontières. New York, siège de l'ONU, ou Genève, siège de nombreuses organisations
internationales (OMS, OMC) et d'ONG.
 L'attractivité culturelle. Londres et Paris ont environ 200 musées chacune, des monuments classés au Patrimoine
mondial de l'UNESCO, plusieurs opéras et des théâtres prestigieux. Chacune a attiré 19 millions de visiteurs
étrangers en 2018 (au 2e rang derrière Bangkok). Les métropoles les plus visitées par des touristes internationaux
sont ensuite Dubaï, Singapour, Kuala Lumpur, New York, Istanbul, Tokyo. Paris est la première pour
l'organisation de congrès, et les « fashion weeks » de Paris, Londres, New York, et Milan sont les plus reconnues
mondialement. Les métropoles accueillent les manifestations sportives d’ampleur mondiale : Londres et Paris sont
les seules villes trois fois hôtesses des Jeux Olympiques d'été.
3-Les métropoles, nœuds de transport et de communication
 Des nœuds du transport aérien et terrestre . Les flux aériens sont organisés autour de hubs (= lieu qui reçoit et
redistribue des flux) métropolitains : les 20 premiers aéroports mondiaux polarisent la moitié du trafic de
passagers mondiaux. Le premier hub est l'aéroport d'Atlanta pour le nombre de passagers. Des lignes de TGV
relient les métropoles entre elles.
 Des plates-formes logistiques et de communication. Les métropoles abritent des plates-formes logistiques
multimodales assurant la liaison entre trafic de longue distance et trafic local. Incheon, près de Séoul, associe
aéroport, port, autoroute et voie ferrée à des espaces d'entreposage, et traite 3 millions de tonnes de fret aérien
par an.
 Les data centers s'implantent près des entreprises clientes , donc dans les métropoles les plus productives, qui sont
dès lors les mieux connectées. La majorité des data centers chinois sont à Shanghai, Shenzhen et Hong Kong,
ceux des États-Unis à San Francisco, Los Angeles et Dallas. Seule exception, on en trouve beaucoup en Sibérie
où, pour des raisons historiques, l’électricité est peu chère et qui se situent entre l’Europe et l’Asie de l’est.

C-Des métropoles diverses et différemment influentes


1-Des métropoles d'influence variable
 Les villes globales rayonnent à l'échelle mondiale. Une dizaine de villes commandent les flux économiques et
financiers mondiaux, ce sont les métropoles « globales » : Londres, New York, Tokyo et Paris possèdent une
gamme complète de fonctions de commandement mondiales, mais aucune n'est leader dans tous les domaines.
 Les métropoles secondaires à l'échelle mondiale. Certaines métropoles ont une influence mondiale seulement
partielle. C'est le cas des villes spécialisées dans un seul domaine mondialement reconnu : San Francisco, et, en
Inde, Hyderabad et Bangalore sont spécialisées dans les technologies de l’information, Chicago dans la logistique,
Los Angeles dans les médias et l'entertainment.
2-Les métropoles coopèrent et rivalisent pour maintenir leur rang
 Les métropoles mondiales fonctionnent en réseau . Elles attirent et redistribuent des flux : marchandises, hommes,
informations, ordres (politiques, diplomatiques, éconoiques) et capitaux (argent).
 Elles sont également en concurrence . Chaque métropole joue de ses atouts pour capter les investissements
nécessaires à son rayonnement. Les autorités locales améliorent les infrastructures de desserte (Pékin, Istanbul,
Mexico, Berlin ont ainsi récemment ouvert de nouveaux aéroports), renforcent leur offre culturelle, éducative et
de loisirs, et font du « marketing urbain » pour mettre en valeur leurs atouts. Par exemple, Paris, Amsterdam,
Francfort, Luxembourg et Dublin ont rivalisé pour attirer les sociétés financières contraintes de quitter Londres
suite au Brexit.
 Face à la concurrence, certaines métropoles déclinent. Les métropoles qui perdent de l’attractivité déclinent,
comme Detroit (Michigan, USA), après la fin de l’industrie automobile.

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II-Des métropoles inégales et en mutation
A-Les espaces centraux
1-Les centres se spécialisent et se multiplient avec la métropolisation
 La spécialisation des quartiers centraux . La concentration des fonctions de commandement dans les centres
entraîne leur éclatement en quartiers spécialisés. Les fonctions culturelles et de loisirs sont souvent disjointes du
centre d'affaires. À New York, Times Square est le cœur touristique et le quartier des théâtres, tandis que le CBD
de Wall Street est à la pointe Sud de Manhattan.
 La métropolisation pousse à la multiplication des CBD L'accumulation des fonctions de commandement
économiques provoque souvent la saturation des CBD. Les autorités publiques planifient alors de nouveaux CBD,
satellites du premier, pour le désengorger. À Tokyo, dès les années 1930, la structure polycentrique (= plusieurs
centres) a été forgée par la ligne de chemin de fer circulaire Yamanote dont les gares principales sont devenues
des CBD secondaires (Shibuya, Shinjuku, Ikebukuro…).
2-Les quartiers d'affaires verticaux, symboles de la métropolisation
 L'uniformisation des CBD. Les métropoles cherchent à se doter de CBD hérissés de tours sur le modèle de la forêt
de gratte-ciel, apparus aux États-Unis à la fin du XIXe siècle avec l'invention de l'ascenseur. Les quartiers
d'affaires sont ainsi uniformisés et américanisés. La tour transparente est un symbole de modernité mais aussi
d'inhumanité, de pair avec la brutalité de la concurrence à laquelle se livrent les métropoles et les firmes entre
elles.
 La rentabilisation de l'occupation de l'espace. La construction verticale est le résultat de la concurrence spatiale
pour l'occupation des bureaux : les CBD font l'objet d'une forte demande car les firmes sélectionnent des lieux
prestigieux, très accessibles, proches du centre ancien et des fonctions culturelles qui y sont associées. C'est ainsi
que le prix du foncier augmente et justifie la construction en hauteur. Parallèlement sont éliminées, rejetées plus
loin, les autres activités, portuaires ou résidentielles.

B-Les périphéries s’étalent et se transforment


1-Des périphéries de plus en plus vastes
 Un étalement urbain lié à la croissance démographique des villes. Cet étalement s’est observé et s’observe
largement encore dans toutes les métropoles. Dans les métropoles d'Afrique et de l'Asie en développement, les
projets immobiliers se multiplient dans les périphéries sous l'effet de la pression démographique, rendant
inéluctable l'étalement urbain. Ainsi, entre 1984 et 2014, la superficie de Shanghai a bondi de 300 à 1300 km2
pendant que la population doublait (passant de 12 à 24 millions d'habitants).
 Le desserrement urbain dans les pays ayant terminé la transition urbaine. En Amérique latine et dans les pays du
Nord, les densités des villes-centres ont tendance à diminuer et celle des périphéries à augmenter. Les périphéries
attirent des urbains désireux d'espace, de foncier abordable, et d'habitat individuel. Nulle part l’étalement prend de
telles proportions qu’en Amérique du Nord.
2-Des périphéries de plus en plus complexes
 Des zones de centralité se développent dans les périphéries. Les périphéries offrent plus d'espace à moindre coût,
et sont souvent plus accessibles en voiture que les centres-villes saturés. C'est pourquoi des formes de centralité se
sont développées spontanément en grande périphérie des métropoles. Les edge cities, apparues aux États-Unis,
sont des zones situées en lisière des agglomérations, près des échangeurs autoroutiers. Les firmes y implantent des
emplois moins prestigieux que ceux des CBD. On y trouve également des commerces, des services (cabinets
médicaux, agences bancaires...) et des entrepôts. Certains secteurs industriels innovants s’y installent également
pour les mêmes raisons : on parlement de technopole. On y trouve aussi des centres commerciaux.
 Les autorités locales cherchent à structurer les périphéries, en dirigeant l’implantation de villes en périphérie, en
interdisant des constructions partout et en construisant des services de transport en commun et d’autoroute.

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C-La fragmentation des espaces métropolitains
1-Quartiers riches, quartiers pauvres : une ségrégation croissante
 Des quartiers centraux de plus en plus réservés aux élites urbaines . On y trouve de plus en plus des entreprises
utilisant des compétences élevées et des populations aisées. Seules des villes américaines voient leur centre-ville
historique un peu délaissé.
 Les populations les plus défavorisées sont donc obligées d’aller vivre plus loin : en périphérie, parfois dans des
slums, favelas, bidonvilles.
2-La ghettoïsation des métropoles
 L'essor des quartiers fermés socialement homogènes . Les riches ne voulant pas vivre avec les pauvres, ils peuvent
choisir de s’installer dans des quartiers fermés, entourés de murs et avec des gardes à l’entrée. Les gated
communities (résidences fermées) très fréquentes dans le continent américain, se sont banalisées dans le monde
entier, le plus souvent sous forme pavillonnaire en périphérie.
 La fragmentation ethnique et religieuse : on parle alors de ghetto . Cette division n’est pas qu’économie et sociale :
elle peut être ethnique et religieuse. À Johannesburg, Alexandra est un ghetto noir à proximité de la banlieue
huppée de Sandton, peuplée de blancs.
3-Les politiques urbaines peinent à enrayer la ségrégation socio-spatiale
 La rénovation urbaine conduit à la gentrification des quartiers populaires. Dans les villes-centres, les politiques de
rénovation des quartiers péricentraux dégradés (ou inner cities) conduisent à un changement social de leur
population. Les personnes défavorisées perdent leurs logements s'ils sont détruits, ou sont chassées par les
augmentations de loyers qui accompagnent la rénovation. On parle de gentrification.

III-La France : la métropolisation et ses effets


Comment la métropolisation recompose-t-elle les espaces urbains français ?

A-Métropolisation et poids de Paris


1-Le poids écrasant d’une métropole mondiale au sein du territoire français
 Paris, ville primatiale. C'est la seule mégapole française avec 10,9 millions d'habitants dans son agglomération,
soit 6,4 fois plus que celle de Lyon, au second rang. Le territoire français est aussi macrocéphale, car un habitant
de la France métropolitaine sur 6 vit dans l'agglomération parisienne. Sur le plan économique, la domination de
Paris est encore plus nette : les 12,3 millions d'habitants de sa région, l'Île-de-France, correspondent à 19% de la
population et produisent 31% du PIB de la France métropolitaine. Avec un PIB par habitant presque deux fois
plus élevé et un PIB par emploi nettement plus élevé que ceux du reste de la France métropolitaine, les Franciliens
sont les Français les plus productifs.
 Paris, une des deux seules métropoles mondiales d'Europe : sièges sociaux de FTN, bourse, et donc des emplois
très qualifiés, capitale politique et diplomatique, capitale culturelle (avec de nombreux musées, de nombreuses
touristes chaque année).
 Paris concentre les infrastructures qui relient la France au reste du monde : deux aéroports, autoroutes, TGV, port
du Havre pas loin.
2-Les trois échelles d'influence de Paris en France
 Une aire d'attraction directe qui va au-delà de l'Île-de-France . 13 millions d'habitants, soit une personne sur 5 en
France, vivent dans l'une des 1929 communes de l'aire d’attraction de Paris. Sa population n'augmente que grâce à
son solde naturel positif. Au sein de cette aire, des habitants quittent l'agglomération parisienne (solde migratoire
de −0,82% par an entre 2012 et 2017) pour s'installer en couronne périurbaine (solde migratoire de +0,03%), dans
des zones situées de 20 à 50 km de Paris. Cela résulte de choix d’aménagements datant des années 1960 (création
de villes nouvelles et du RER) mais pas seulement (mitage des espaces ruraux dans les départements limitrophes
de l'Île-de-France).

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 Le bassin parisien, un espace dominé par Paris . Paris se trouve au cœur d’une région métropolitaine correspondant
au quart Nord-Ouest du territoire français, où des grandes villes telles qu'Orléans, Rouen, Amiens, Reims, Troyes,
Tours servent de relais de l’influence parisienne pour leurs alentours, et envoient plus de 4 000 navetteurs par jour
travailler dans le bassin d'emploi de Paris. Ces villes, fortement influencées par Paris, ne sont pas des métropoles
de rang national. La métropole la plus proche de Paris, avec plus de 30% d'emplois dans les fonctions
métropolitaines, est Nantes, à 350 km de distance. Ainsi, les grandes métropoles françaises se déploient hors de
l'ombre portée par Paris, en périphérie du territoire national, à distance de la capitale.
 La forte influence de Paris sur l'ensemble du territoire français . Toutes les grandes aires métropolitaines françaises
envoient des actifs vers la capitale et chacune d'entre elles a plus d'échanges avec Paris qu'avec les autres
métropoles françaises, notamment grâce au TGV.

B-La métropolisation profite aux métropoles régionales


1-Des métropoles régionales attractives
 La metropolisation bénéficie aux plus grandes métropoles . En France, la métropolisation se traduit par une
concentration croissante de l’emploi dans les métropoles : en 2017, 43% du total des emplois se concentraient
dans les onze plus grandes aires d’attraction urbaines : 23% dans l’aire de Paris et 20% dans les dix autres aires de
plus de 700 000 habitants (Lyon, Aix-Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nice, Nantes, Strasbourg, Rennes,
Grenoble et Montpellier). Parmi ces emplois, la part des fonctions métropolitaines (de décision, conception et
d’intermédiation) ne cesse d’augmenter.
 Les métropoles régionales les plus puissantes sont les plus spécialisées . Les métropoles du haut de ce classement
sont les plus spécialisées dans certaines fonctions, ce qui les fait rayonner à l'échelle européenne : Toulouse, grâce
à l'aéronautique, se distinguent nettement dans la recherche, Lyon par une présence plus élevée qu’ailleurs de la
fonction commerce inter-entreprises. En revanche, aucune ville ne parvient à rivaliser avec Paris en ce qui
concerne la culture. Bordeaux n'est pas une métropole spécialisée, elle se caractérise surtout par une proportion
élevée d’emplois publics.
 Des métropoles connectées. L’attractivité des métropoles régionales dépend de leur accessibilité, parfois à cheval
entre la France et un pays voisin. Le TGV Est qui relie Paris à Strasbourg s’inscrit dans le projet de « Magistrale
européenne » qui la reliera à Budapest en passant par Vienne. D’autres villes, moins bien connectées, restent en
marge.
2-Des métropoles en concurrence et à l'évolution différenciée
 Des métropoles en concurrence. Une loi de 2014 a permis à l’État français d’attribuer le statut de « métropole »
aux grandes villes, qui leur donne davantage de compétences en matière d’aménagement, d’enseignement
supérieur et de développement économique. Cette autonomie de fait a tendance à mettre les métropoles en
concurrence, chacune cherchant à attirer des investisseurs et des habitants via le marketing urbain, en projetant
une image de modernité et d’accessibilité et en mettant en valeur leurs atouts : qualité de vie, aménagement et
modernisation des quartiers d'affaires, attractivité du littoral ou d’une frontière proche. En conséquence, les
métropoles sont inégalement attractives.
 Des dynamiques démographiques différenciées. À Bordeaux, Montpellier et Nice, de nombreux diplômés ont un
emploi qui ne correspond pas à leur qualification. C’est moins le cas dans les villes disposant d'une recherche de
haut niveau comme Grenoble. Les métropoles offrent un cadre de vie attractif mais insuffisamment d’emplois
qualifiés, ce qui explique que certaines personnes maintiennent un emploi parisien en habitant en dehors de l’aire
d’attraction parisienne. Avec le développement du télétravail, ce processus devrait s’amplifier.

C-Les espaces métropolitains : renouveau et fragmentation


1-La métropolisation transforme les espaces intra-métropolitains
 Le renouvellement des centres-villes. Les métropoles françaises rivalisent entre elles pour mettre en valeur leurs
centres-villes. Elles lancent des projets de réhabilitation d'anciennes friches industrielles ou portuaires associés à
la création de monuments et à l'organisation d'évènements culturels et festifs. Par exemple, à Marseille, le

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MUCEM, construit sur des emprises militaires et portuaires autrefois inaccessibles au public, se prolonge par le
vaste projet de rénovation Euroméditerranée.
 La métropolisation favorise la fragmentation fonctionnelle. C'est surtout en périphérie que la mixité fait défaut :
les zones résidentielles sont dissociées des technopoles, des zones d’activités (industrielles ou centres
commerciaux). Cela entraîne une multiplication et un allongement des mobilités quotidiennes au sein des aires
métropolitaines.
 L'étalement urbain est très marqué en grande périphérie des métropoles. Le rythme annuel d'artificialisation des
sols en France est estimé entre 20 000 et 30 000 hectares par an, en grande majorité pour la construction de
logements (en incluant les jardins), souvent en grande périphérie des métropoles. Des ménages s'y installent pour
bénéficier d'espaces généreux à moindre coût tout en se rendant dans les pôles d'emplois et de services des villes-
centres. Cela leur impose de longs déplacements entre le domicile et le travail.
2-La fragmentation socio-spatiale des espaces métropolitains
 Des villes scindées entre quartiers aisés et quartiers défavorisés . Dans les métropoles françaises, les disparités de
revenus sont plus marquées que dans le reste des territoires français. Dans la plupart des villes les populations
aisées vivent ensemble, et par leur location ou leur achat, elles font monter le prix du mètre carré. Cela obligé les
plus défavorisés à aller vivre ailleurs. On parle ségrégation socio-spatiale. Par exemple, à Marseille, les quartiers
aisés sont au Sud de l'agglomération, le long de la Méditerranée jusqu’aux Calanques.
 Cela crée des quartiers où se regroupent les pauvres . Au nord-est à Lyon (Villeurbanne, Vaulx-en-Velin)
regroupent des populations défavorisées, en particulier dans des grands ensembles construits à partir des années
1960 et dont la qualité des logements s'est dégradée. À Vaulx-en-Velin, moins d'un tiers des ménages sont
imposés quand la moyenne de la métropole lyonnaise est de 57%, et le taux de pauvreté est de 33%.
 Des politiques visent à atténuer les inégalités et la fragmentation. Pour favoriser la mixité sociale, la loi impose
désormais à la plupart des communes composant les unités urbaines les plus peuplées de disposer d’au moins
25% de logements sociaux. De nombreuses communes qui n'atteignent pas ce taux sont sanctionnées, comme
Neuilly-sur-Seine.
 On voit même se développer en France des « quartiers fermés » (gated communities).
=>Ce sont les populations les plus riches qui refusent de vivre avec et à côté des populations plus défavorisés.
Cela crée une fragmentation des espaces métropolitains.

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