Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1
2-Le rayonnement politique et culturel des métropoles
L'influence politique. Les capitales de pays puissants (Washington DC, Londres, Pékin, Paris) ont une influence
qui dépasse leurs frontières. New York, siège de l'ONU, ou Genève, siège de nombreuses organisations
internationales (OMS, OMC) et d'ONG.
L'attractivité culturelle. Londres et Paris ont environ 200 musées chacune, des monuments classés au Patrimoine
mondial de l'UNESCO, plusieurs opéras et des théâtres prestigieux. Chacune a attiré 19 millions de visiteurs
étrangers en 2018 (au 2e rang derrière Bangkok). Les métropoles les plus visitées par des touristes internationaux
sont ensuite Dubaï, Singapour, Kuala Lumpur, New York, Istanbul, Tokyo. Paris est la première pour
l'organisation de congrès, et les « fashion weeks » de Paris, Londres, New York, et Milan sont les plus reconnues
mondialement. Les métropoles accueillent les manifestations sportives d’ampleur mondiale : Londres et Paris sont
les seules villes trois fois hôtesses des Jeux Olympiques d'été.
3-Les métropoles, nœuds de transport et de communication
Des nœuds du transport aérien et terrestre . Les flux aériens sont organisés autour de hubs (= lieu qui reçoit et
redistribue des flux) métropolitains : les 20 premiers aéroports mondiaux polarisent la moitié du trafic de
passagers mondiaux. Le premier hub est l'aéroport d'Atlanta pour le nombre de passagers. Des lignes de TGV
relient les métropoles entre elles.
Des plates-formes logistiques et de communication. Les métropoles abritent des plates-formes logistiques
multimodales assurant la liaison entre trafic de longue distance et trafic local. Incheon, près de Séoul, associe
aéroport, port, autoroute et voie ferrée à des espaces d'entreposage, et traite 3 millions de tonnes de fret aérien
par an.
Les data centers s'implantent près des entreprises clientes , donc dans les métropoles les plus productives, qui sont
dès lors les mieux connectées. La majorité des data centers chinois sont à Shanghai, Shenzhen et Hong Kong,
ceux des États-Unis à San Francisco, Los Angeles et Dallas. Seule exception, on en trouve beaucoup en Sibérie
où, pour des raisons historiques, l’électricité est peu chère et qui se situent entre l’Europe et l’Asie de l’est.
2
II-Des métropoles inégales et en mutation
A-Les espaces centraux
1-Les centres se spécialisent et se multiplient avec la métropolisation
La spécialisation des quartiers centraux . La concentration des fonctions de commandement dans les centres
entraîne leur éclatement en quartiers spécialisés. Les fonctions culturelles et de loisirs sont souvent disjointes du
centre d'affaires. À New York, Times Square est le cœur touristique et le quartier des théâtres, tandis que le CBD
de Wall Street est à la pointe Sud de Manhattan.
La métropolisation pousse à la multiplication des CBD L'accumulation des fonctions de commandement
économiques provoque souvent la saturation des CBD. Les autorités publiques planifient alors de nouveaux CBD,
satellites du premier, pour le désengorger. À Tokyo, dès les années 1930, la structure polycentrique (= plusieurs
centres) a été forgée par la ligne de chemin de fer circulaire Yamanote dont les gares principales sont devenues
des CBD secondaires (Shibuya, Shinjuku, Ikebukuro…).
2-Les quartiers d'affaires verticaux, symboles de la métropolisation
L'uniformisation des CBD. Les métropoles cherchent à se doter de CBD hérissés de tours sur le modèle de la forêt
de gratte-ciel, apparus aux États-Unis à la fin du XIXe siècle avec l'invention de l'ascenseur. Les quartiers
d'affaires sont ainsi uniformisés et américanisés. La tour transparente est un symbole de modernité mais aussi
d'inhumanité, de pair avec la brutalité de la concurrence à laquelle se livrent les métropoles et les firmes entre
elles.
La rentabilisation de l'occupation de l'espace. La construction verticale est le résultat de la concurrence spatiale
pour l'occupation des bureaux : les CBD font l'objet d'une forte demande car les firmes sélectionnent des lieux
prestigieux, très accessibles, proches du centre ancien et des fonctions culturelles qui y sont associées. C'est ainsi
que le prix du foncier augmente et justifie la construction en hauteur. Parallèlement sont éliminées, rejetées plus
loin, les autres activités, portuaires ou résidentielles.
3
C-La fragmentation des espaces métropolitains
1-Quartiers riches, quartiers pauvres : une ségrégation croissante
Des quartiers centraux de plus en plus réservés aux élites urbaines . On y trouve de plus en plus des entreprises
utilisant des compétences élevées et des populations aisées. Seules des villes américaines voient leur centre-ville
historique un peu délaissé.
Les populations les plus défavorisées sont donc obligées d’aller vivre plus loin : en périphérie, parfois dans des
slums, favelas, bidonvilles.
2-La ghettoïsation des métropoles
L'essor des quartiers fermés socialement homogènes . Les riches ne voulant pas vivre avec les pauvres, ils peuvent
choisir de s’installer dans des quartiers fermés, entourés de murs et avec des gardes à l’entrée. Les gated
communities (résidences fermées) très fréquentes dans le continent américain, se sont banalisées dans le monde
entier, le plus souvent sous forme pavillonnaire en périphérie.
La fragmentation ethnique et religieuse : on parle alors de ghetto . Cette division n’est pas qu’économie et sociale :
elle peut être ethnique et religieuse. À Johannesburg, Alexandra est un ghetto noir à proximité de la banlieue
huppée de Sandton, peuplée de blancs.
3-Les politiques urbaines peinent à enrayer la ségrégation socio-spatiale
La rénovation urbaine conduit à la gentrification des quartiers populaires. Dans les villes-centres, les politiques de
rénovation des quartiers péricentraux dégradés (ou inner cities) conduisent à un changement social de leur
population. Les personnes défavorisées perdent leurs logements s'ils sont détruits, ou sont chassées par les
augmentations de loyers qui accompagnent la rénovation. On parle de gentrification.
4
Le bassin parisien, un espace dominé par Paris . Paris se trouve au cœur d’une région métropolitaine correspondant
au quart Nord-Ouest du territoire français, où des grandes villes telles qu'Orléans, Rouen, Amiens, Reims, Troyes,
Tours servent de relais de l’influence parisienne pour leurs alentours, et envoient plus de 4 000 navetteurs par jour
travailler dans le bassin d'emploi de Paris. Ces villes, fortement influencées par Paris, ne sont pas des métropoles
de rang national. La métropole la plus proche de Paris, avec plus de 30% d'emplois dans les fonctions
métropolitaines, est Nantes, à 350 km de distance. Ainsi, les grandes métropoles françaises se déploient hors de
l'ombre portée par Paris, en périphérie du territoire national, à distance de la capitale.
La forte influence de Paris sur l'ensemble du territoire français . Toutes les grandes aires métropolitaines françaises
envoient des actifs vers la capitale et chacune d'entre elles a plus d'échanges avec Paris qu'avec les autres
métropoles françaises, notamment grâce au TGV.
5
MUCEM, construit sur des emprises militaires et portuaires autrefois inaccessibles au public, se prolonge par le
vaste projet de rénovation Euroméditerranée.
La métropolisation favorise la fragmentation fonctionnelle. C'est surtout en périphérie que la mixité fait défaut :
les zones résidentielles sont dissociées des technopoles, des zones d’activités (industrielles ou centres
commerciaux). Cela entraîne une multiplication et un allongement des mobilités quotidiennes au sein des aires
métropolitaines.
L'étalement urbain est très marqué en grande périphérie des métropoles. Le rythme annuel d'artificialisation des
sols en France est estimé entre 20 000 et 30 000 hectares par an, en grande majorité pour la construction de
logements (en incluant les jardins), souvent en grande périphérie des métropoles. Des ménages s'y installent pour
bénéficier d'espaces généreux à moindre coût tout en se rendant dans les pôles d'emplois et de services des villes-
centres. Cela leur impose de longs déplacements entre le domicile et le travail.
2-La fragmentation socio-spatiale des espaces métropolitains
Des villes scindées entre quartiers aisés et quartiers défavorisés . Dans les métropoles françaises, les disparités de
revenus sont plus marquées que dans le reste des territoires français. Dans la plupart des villes les populations
aisées vivent ensemble, et par leur location ou leur achat, elles font monter le prix du mètre carré. Cela obligé les
plus défavorisés à aller vivre ailleurs. On parle ségrégation socio-spatiale. Par exemple, à Marseille, les quartiers
aisés sont au Sud de l'agglomération, le long de la Méditerranée jusqu’aux Calanques.
Cela crée des quartiers où se regroupent les pauvres . Au nord-est à Lyon (Villeurbanne, Vaulx-en-Velin)
regroupent des populations défavorisées, en particulier dans des grands ensembles construits à partir des années
1960 et dont la qualité des logements s'est dégradée. À Vaulx-en-Velin, moins d'un tiers des ménages sont
imposés quand la moyenne de la métropole lyonnaise est de 57%, et le taux de pauvreté est de 33%.
Des politiques visent à atténuer les inégalités et la fragmentation. Pour favoriser la mixité sociale, la loi impose
désormais à la plupart des communes composant les unités urbaines les plus peuplées de disposer d’au moins
25% de logements sociaux. De nombreuses communes qui n'atteignent pas ce taux sont sanctionnées, comme
Neuilly-sur-Seine.
On voit même se développer en France des « quartiers fermés » (gated communities).
=>Ce sont les populations les plus riches qui refusent de vivre avec et à côté des populations plus défavorisés.
Cela crée une fragmentation des espaces métropolitains.