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UNIVERSITE DE LOME REPUBLIQUE TOGOLAISE

TRAVAIL LIBERTE PATRIE

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES

UE :

HISTOIRE DES FAITS ECONOMIQUES ET SOCIAUX

DEPUIS L’ANTIQUITE JUSQU'A NOS JOURS

ANNEE ACADEMIQUE 2020-2021

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CHAPITRE XII-LES GRANDES PUISSANCES DE LA SECONDE
MOITIE DU 20e SIÈCLE

La deuxième guerre mondiale s’est achevée dans le désastre en laissant


au monde une situation apocalyptique. Les civilisations se sont effondrées
avec leurs valeurs et les sociétés observent avec indignation ce que la
bêtise et la barbarie humaine peuvent engendrer.
La volonté de reconstruction a été induite par le désir de retrouver le
bien-être social antérieur à la guerre et tous les pays allaient s’y employer
chacun à sa manière et avec son génie créateur.
Les vainqueurs se sont organisés pour maintenir leur acquis, conserver
leurs prérogatives et leurs privilèges ; les vaincus se sont efforcés de
reconquérir leurs positions anciennes, pour faire oublier un passé gênant
et assurer une revanche non plus militaire mais économique dans un
monde en mutation permanente.

A partir de 1970, les vaincus ont commencé par tirer profit de leur
patience pour émerger et inquiéter, imposant par voie de conséquence une
nouvelle carte du monde. Non seulement les pays s’affirment mais
également, ils créent des ensembles qui agissent dans le même sens.
SECTION I- LES ÉCONOMIES NATIONALES DOMINANTES

Chaque année, depuis le milieu de la décennie 1970, se tient une réunion


dite des pays les plus industrialisés communément dénommés le groupe
des 7 à savoirs les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, le Japon,
l’Allemagne, le Canada et l’Italie.
Seulement cinq des sept pays méritent ici notre attention parmi lesquels
trois vainqueurs de la 2e guerre mondiale (Etats-Unis, Grande-Bretagne,

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France) et deux vaincus de cette dernière (Allemagne et Japon) parce que
dominant les échanges mondiaux.

PARAGRAPHE I – LES ÉTATS-UNIS

Le pays est devenu la première puissance mondiale. Il l’a prouvé durant


la guerre et sa stratégie consistera à maintenir cette primauté, le
transformant en gendarme du monde libre.

A- La période de consolidation

L’influence américaine a commencé avec la signature des accords de


Breton Woods qui ont vu l’installation du Fonds Monétaire International
et de la Banque Mondiale.

B- La période de stabilisation

L’évolution dangereuse de la situation économique faisait craindre le


pire : la faillite économique des États-Unis.
Ils entrent dans une ère impérialiste dominée par la pensée unique qui
régente l’économie mondiale par voie de l’ultralibéralisme. Malgré les
contestations, le pays s’emploie à faire appliquer ces principes afin de ne
pas perdre sa place d’économie dominante et continuer de favoriser les
firmes multinationales.
PARAGRAPHE II – LA GRANDE- BRETAGNE

Grâce à l’aide Marshal, le pays s’est lancé entre 1945 et 1950, dans la
mise en place d’un Etat providence qui se fonde sur une éducation
primaire et secondaire, gratuite, sur des références sociales osées, sur une
généralisation des assurances couvrant tous les risques, sur la
construction de logement, sur la création de ville nouvelle, sur la remise

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en état de l’appareil productif par les nationalisations qui touchèrent les
mines, la sidérurgie, l’eau, l’électricité et le gaz, l’aviation, les
télécommunications, les transports routiers, les banques.

PARAGRAPHE III- LA FRANCE

Les conséquences de la deuxième guerre mondiale ont été


catastrophiques pour le pays par suite des pertes en vies humaines, des
pertes matérielles, des pertes financières.
La France a gagné en crédibilité et a droit de cité comme puissance
économique au sein du groupe des sept. Cependant le retour au pouvoir
en 1995 avec la droite permettra à Chirac Jacques de consolider la
position française sur l’échiquier mondial en profitant des avantages de
l’Union européenne.

PARAGRAPHE IV – L’ALLEMAGNE

La performance de l’économie allemande était due à l’existence de


bonnes conditions naturelles (réserves de ressources minérales, de
houille, réseau exceptionnel de communications), de l’importance des
facteurs humains et politiques (existence de main d’œuvre fournie par les
Etats de l’Est, application d’une économie sociale de marché).

PARAGRAPHE V – LE JAPON

Sur vingt ans, le Japon connaîtra un développement prodigieux fondé sur


un modèle spécifique dont les caractéristiques sont la promotion des
exportations en vue de développer la capacité d’importation, l’utilisation
du surpeuplement comme l’élément de croissance, la stimulation de la
demande intérieure, l’endettement aux fins d’investissements,
l’instauration d’une complicité entre l’Etat et les entreprises,
l’encouragement des sociétés de commerce liées aux groupes industriels.
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A- L’assise mondiale de 1975 jusqu’à nos jours

Après les deux chocs pétroliers, le Japon qui manque de matières


premières va adapter son appareil productif aux conditions nouvelles. Par
une politique adéquate d’instruction et de formation de la main d’œuvre
par un effort soutenu de recherche-développement pour assurer des gains
de productivité, par la spécialisation dans les secteurs à haute technologie,
le Japon a accru la complexité de son économie qui ne souffre que d’un
taux de chômage limité (2,5%).
La réussite du Japon découle des rapports patrons ouvriers qui sont
teintés de paternalisme, de facilités divers (emplois à vie, gratuité du
logement, débauchage et recours aux marchands de main d’œuvre), de
stabilité.

PARAGRAPHE VI-LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DE CHINE

La persévérance, la détermination, l’espionnage économique, la


promotion de l’instruction technique et professionnelle, permettront au
pays de rattraper son retard et de menacer les positions des autres
puissances dans les échanges mondiaux.

SECTION II – LES UNIONS ÉCONOMIQUES MAJEURES

Le vingtième siècle a connu des ensembles politiques qui ont disparu


avec la première puis la deuxième guerre mondiale.
En observant aujourd’hui l’économie mondiale, il y a lieu de constater
que ce sont les grands ensembles qui la dominent : l’ensemble nord-
américain, l’ensemble ouest-européen, l’ensemble est asiatique. Aucun
avenir durable n’est possible aux nations en dehors de ce cadre.
Dès 1945, les américains l’ont compris c’est pourquoi, pour le bénéfice
de l’aide Marshall en vue de la reconstruction de l’Europe de l’après-

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guerre, les américains ont suggéré la mise en place de l’Organisation
Européenne de Coopération Economique (3/4/1948) qui deviendra plus
tard l’Organisation Commune de Développement Economique (OCDE).
C’est la même préoccupation qui a gouverné la création le 18 avril 1958
de la Communauté Européenne de Charbon et de l’Acier. Il a fallu
attendre le 25 mars 1957 pour voir naître la Communauté Economique
Européenne.
L’acte unique européen qui est entré en vigueur le 1er juillet 1987, a
donné aux autorités communautaires les moyens institutionnels d’actions
pour atteindre l’objectif. Les communautés européennes sont les seules
unions d’envergure ayant établi des conventions avec les pays d’Afrique,
des Caraïbes et du Pacifique. Ces accords continuent et s’adapteront avec
le temps aux nouvelles règles édictées par l’organisation mondiale du
commerce (OMC)
Du temps de l’existence des pays de l’Est (1945-1990), l’Union des
Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) a mis en place avec ses
satellites le Conseil d’Aide Economique Réciproque (COMECON) qui
prévoyait l’harmonisation des plans de développement et la fourniture de
matières premières contre des crédits soviétiques.
Dans le même sens l’Association européenne de Libre Echange qui
regroupait la Norvège, la Suède, le Danemark, l’Autriche, la Suisse et le
Portugal, née au traité de Stockholm en novembre 1959, avait tenté de
créer une union douanière et non économique, sans liens établies avec les
pays d’outre-mer.

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*
* *
L’économie mondiale s’est considérablement transformée depuis la 2e
guerre mondiale. Les puissances nées du mercantilisme (Espagne et
Portugal) entre les 16e et 17e siècles, les grandes nations conquérantes
des 18e et 19e siècles (Angleterre, France), ont cédé la place à des
superpuissances économiques (États-Unis, Japon, Allemagne) au 20e
siècle.
La troisième révolution industrielle se déroula de façon accélérée,
accentuant les déséquilibres entre pays industriels et pays non industriels.
La nouvelle carte du monde rompt complètement avec l’ancienne
distribution, en alignant des pays en voie de superindustrialisation, des
pays industrialisés, de nouveaux pays industrialisés, des pays non
industrialisés. La force des uns et des autres réside dans leur capacité
productive avec les génies créateurs respectifs.
Avec la seconde moitié du 20e siècle, le monde est entré dans l’économie
du savoir (informatique, électronique, cybernétique, etc.). L’information
de la première vague (effet de masses) a cédé la place à celle de la
seconde vague (poste, télégraphe, téléphone) qui a son tour s’éclipsa au
profit de celle de la troisième vague (radio, télévision, télécopie).
Le 21e siècle fait entrer le monde de plain-pied le monde dans
l’information de la quatrième vague avec les nouvelles technologies de
l’information et de la communication où excellent les puces
électroniques, Internet, les téléphones cellulaires, les ordinateurs portatifs,
etc.

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Ainsi se comprend l’effort des politiques d’accélérer le processus
d’intégration régionale par grands ensembles économiques comme la
naissance effective de l’Union européenne (UE) le 1/11/1993,
l’émergence de l’association de libre échange de l’Amérique du Nord
(ALENA) le 17/11/93, la création de l’association économique des
nations du sud est asiatique (ASENAN) en 1994 et le lancement de
l’Union africaine en 2000.

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CHAPITRE XIII
LES CLIGNOTANTS CONJONCTURELS DE LA SECONDE MOITIÉ DU 20e
SIÈCLE

La reconstruction de l’après-guerre s’est achevée plus tôt que prévue et


dans de très bonnes conditions. La capacité d’adaptation de l’économie
capitaliste s’est confirmée et l’alternative née du collectivisme commence
par porter ses fruits avec l’extension de sa zone d’influence.
Trois pôles distincts se constituent en bloc en vue de peser sur les
relations internationales, de profiter de la faveur des rapports de force
pour s’attirer la clientèle. Les enjeux deviennent de ce fait, planétaires. Le
bloc occidental, le bloc collectiviste, le bloc du Tiers-monde affirment
leurs antagonismes que les signes d’espoir non réalisé n’arrangent guère.
Mais malgré les stratégies de développement mises en place par
l’ONU, de 1960 à 1989, le retard des pays pauvres s’accentue en
élargissant le fossé entre les pays riches et les pays pauvres. Le coup de
poignard sera porté à ceux-ci par la décision américaine de 1971 de
suspendre la convertibilité du dollar en or.
La fin de la stabilité monétaire annonce les premières difficultés de
l’économie mondiale qui ne profitera qu’aux pays à structures
organisées. Les différentes crises apparues depuis, confirment cette
tendance en poussant à la psychose de l’effondrement général.
La crise de l’énergie, la crise des matières premières, le krach
boursier de la 2nd moitié de la décennie 1990, etc. réservent encore bien
des surprises à l’approche du 21e siècle. Le monde vit donc des
problèmes graves auxquels il faut trouver des solutions urgentes au risque
de déboucher sur une autre guerre fatale à l’humanité.
L’échec des solutions pour résoudre les maux de société que rencontrent
les Etats en croissance lente, trouvera son aboutissement dans la crise

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financière de 1987 et de la réduction tendancielle de l’aide au
développement en provenance des pays financiers.

Dans ces conditions, ne seront abordés que les éléments d’intérêt de notre
époque comme faits de société regroupés dans la consistance des faits, les
tentatives de solution et de la crise de 1987 et ses prolongements.

SECTION I – LA CONSISTANCE DES FAITS

La seconde moitié de 20e siècle induira des événements économiques


durables dont les conséquences marqueront plus particulièrement les
économies en voie de développement que les économies développées.

PARAGRAPHE I – LA DÉTERIORATION DES TERMES DE


L’ÉCHANGE

L’indépendance des économies a, peu à peu, conduit à une certaine


spécialisation où les pays développés produisent les biens élaborés et
où les pays en voie de développement offrent des biens primaires.

L’inconvénient de cette répartition est que la baisse des cours des


produits primaires se conjugue avec la hausse des cours des produits
élaborés, créant un fossé de plus en plus large entre les deux groupes
de pays.
L’échange inégal qui profite aux nations industrielles et qui pénalisent
les nations non industrielles a constitué une stratégie de détournement
de ressources au profit des nations conquérantes qui compte conserver
leur rente de situation patiemment acquise par des pratiques. On ne peut
plus douteuse.

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Durant la seconde moitié du 20e siècle, la tendance fut à la pérennisation
de la détérioration des termes de l’échange va hypothéquer l’avenir
économique de bon nombre de pays.

PARAGRAPHE II – LA CRISE DE L’ÉNERGIE

Les pays membres de l’organisation, les pays exportateurs de pétrole ont


pris conscience de l’exploitation dont ils étaient l’objet et ont décidé de
rétablir la vérité des prix en ce qui concerne leurs principales sources de
revenu.
Cette décision prise en 1973 occasionnera une crise d’une amplitude
incommensurable renchérissant les coûts de production de par le monde,
perturbant les programmes d’investissement et de développement.
Elle s’appliquera de façon graduelle selon la volonté des puissances
pétrolières. Les deux chocs pétroliers (1973) et (1978) donnent une
consistance à la crise de l’énergie et font entrer les pays de l’OPEP dans
le groupe des pays à revenu intermédiaire.

PARAGRAPHE III- LES PROBLEMES DE L’INFLATION

La flambée des prix sur les marchés s’analyse comme une


conséquence de la crise de l’énergie et du renchérissement des cours
d’autres matières premières.
L’inflation par les coûts se double d’une inflation par la demande.
Elle s’explique par les prix constamment élevés des produits
intermédiaires utilisés dans la production des biens, par
l’amélioration des techniques de production, par la faiblesse de
l’offre face à une demande potentielle forte.
Le recours à la politique monétaire par l’utilisation du crédit bancaire
pour financer les déficits de balance des payements contribuera à
l’aggravation du phénomène inflationniste.

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Les implications internes et externes de l’utilisation de cet instrument
feront dire à certains économistes que les perdants du jeu des échanges
mondiaux demeurent les pays en voie de développement qui n’ont ni
l’autonomie de leur politique économique, ni l’indépendance de leur
décision monétaire.

PARAGRAPHE IV – LE PHENOMENE D’ENDETTEMENT

La situation économique préoccupante inhérente aux faits économiques


précédant pousse la plupart des pays frappés par la crise à rechercher des
moyens de survie.
L’aide extérieure qui devait fournir l’appoint complémentaire se raréfie
du fait des difficultés spécifiques aux donateurs habituels.
Au moment de l’amélioration des cours de certains produits primaires,
certains pays en développement ont lancé des programmes
d’investissement publics onéreux basés sur des emprunts extérieurs.
Les remboursements de ceux-ci vont contractés pour faire face à ces
échéances, accentuant le processus d’endettement lancinant.
La conséquence de cette action consentie d’accord parties est
l’enrichissement du riche et l’appauvrissement du pauvre.

SECTION II- LES TENTATIVES DE SOLUTION

Les défis apparus, dès les années 50, risquaient de remettre en cause le
nouvel ordre économique international, où toutes les parties
concernées perdraient des mesures, si des mesures n’étaient pas prises.
Tous les pays s’évertueront dès lors, dans un cadre bilatéral ou
multilatéral, à rechercher des voies et moyens pour contenir les
phénomènes, infléchir les rapports de forces dans un sens équilibré.
Les conférences internationales, les conventions et accords
internationaux constitueront les cadres idéaux pour ces concertations
destinées à résoudre les problèmes.
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PARAGRAPHE I – LA SIGNATURE D’ACCORDS ET CONVENTIONS

La solution catastrophique de la plupart des pays en voie de


développement amènera ces derniers à négocier avec les pays industriels,
soit individuellement ou collectivement, des accords ou conventions à
caractère financier, économique, technique ou commercial dans le
but d’assurer un développement sans à coup de leur économie.
L’exemple le plus complet de ces arrangements concerne les relations
liant les Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique à la Communauté
Economique Européenne, soit 61 pays en voie de développement et 12
pays développés. Relation ACP-CEE
L’expérience a commencé avec la convention de Yaoundé I et d’Arusha
(1964-1965), de Yaoundé II (1968-1969) et s’est poursuivie avec les
conventions de Lomé I, II, III, IV, le 28/2 / 1975, le 31/ 10/ 1979, le 8
/12/ 1984 et le 15/12/1989. Leur durée est de cinq (5) ans renouvelables.

PARAGRAPHE II – L’ORGANISATION DES CONFÉRENCES


INTERNATIONALES

Elle est également destinée à rechercher les voies et moyens grande


équité dans les relations économiques internationales.
Elle prend la forme soit de concertation horizontale ou de concertation
verticale qui sont des rencontres permanentes de haut niveau entre
décideurs politiques et opérateurs économiques.

A- Les conférences verticales

Elles associent conjointement les pays développés et les pays en voie de


développement. La conférence sur la Coopération Economique
Internationale ou dialogue Nord-Sud tenu à Paris tenue du 1er au 14
septembre 1981, (1ère Conférence PMA) et du 3 au 14 septembre 1990
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à Paris (2e conférence PMA), les conférences des Nations Unies pour le
Commerce et le Développement dans le but de promouvoir les échanges
mondiaux et établir de saines règles de conduite internationales en ce
domaine.
Avec l’avancée de la mondialisation et de la globalisation, l’OMC a
succédé au GATT et aux actions menées dans le cadre des CNUCED.
Les différentes conférences qui se sont tenues depuis lors n’ont pas
réussi à rapprocher les positions respectives des pays industrialisés et
des pays non industrialisés.

B- Les conférences horizontales

Elles regroupent entre elles les pays se trouvant dans les mêmes
conditions ou états de développement. Ainsi les pays industrialisés du
monde ont inauguré leurs concertations dès les années 1980 à Ottawa au
Canada.
Malgré tous les efforts entrepris pour limiter les effets néfastes des
événements majeurs de la deuxième moitié du 20e siècle, la situation
est demeurée préoccupante jusqu’à la décennie 1980 qui verra
apparaître le spectre de crise économique.

SECTION III-LES ÉCHECS AUX REMÈDES : LA CRISE DE 1987 ET


SES PROLONGEMENTS

Depuis la grande crise de 1929, le monde capitaliste a connu beaucoup


de secousses économiques, financières et boursières sans jamais
craindre un effondrement général qui plongerait l’économie mondiale
dans un marasme durable. Les divers chocs pétroliers 1973, 1979, n’ont
été que la conséquence lointaine de la décision américaine de
suspendre, en 1971, la libre convertibilité du dollar en or.
Aujourd’hui, par le jeu de la concertation, l’on est parvenu à contenir les
problèmes sans les résoudre.

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Les guerres localisées les conflits entre superpuissances, la recherche de
position dominante dans le groupe des sept (Etats-Unis, RFA, Japon,
Grande-Bretagne, France, Italie, Canada) créent des conditions d’une
surchauffe où la tendance à des solutions protectionnistes individuelles
continue de dominer les esprits.
La croissance saccadée des économies depuis 1980 faute de stagflation a
abouti, en 1987, à un effondrement boursier qui a fait renaître les
souvenirs de la crise des années 1930.
Il convient, en conséquence, d’en saisir les causes, d’analyser les
manifestations, d’apprécier les conséquences et les mesures de
redressements adoptés et de s’interroger sur les prolongements
inéluctables de cette nouvelle dépression.

PARAGRAPHE I – LES CAUSES

Elles sont lointaines et immédiates agissant de façon concomitante.

1) L’ampleur des difficultés américaines


2) L’importance du déficit budgétaire et de la balance commerciale
- La politique sociale laxiste, de la faiblesse des ressources
fiscales.
- La dégradation inquiétante de la balance du commerce.
Les importations sont supérieures aux exportations.

3) L’apparente dévaluation du dollar


La valeur du dollar ne correspond plus aux conditions économiques
actuelles. La monnaie subit diverses fluctuations montrant sa faiblesse

PARAGRAPHE II- LES MANIFESTATIONS

-Elles apparaissent dans l’augmentation des taux d’intérêt du marché

monétaire et financier.
- La perte de confiance dans l’exécutif.

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-La baisse de la capitalisation boursière
-La panique boursière

PARAGRAPHE III- LES CONSÉQUENCES

Elles sont d’ordre monétaire, économique et social avec des ramifications


profondes
1- Monétaire

La crise boursière a entraîné une baisse des taux d’intérêt, affaiblissant


ainsi le dollar pour le présent et le futur. Le rendement des actions ne
permet plus les profits escomptés.

2- Économique

La panique sur le marché financier et monétaire suppose des effets


favorables aux uns, défavorables aux autres.
• Une dynamisation de l’activité économique des pays de la zone
dollar ;
• Un ralentissement de la croissance du commerce international se
faisant surtout en dollar ;
• Une faible compétitivité pour la plupart des pays hors zone dollar,
par suite du renchérissement du cours de leurs matières
premières et de ceux des produits élaborés ;
• Une fin à l’économie casino (argent facile) et des plus-values à
court terme ;
• Une amorce de récession mondiale limitée.
(NB : Récession : ralentissement de la croissance économique)

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3- Sociale
Cette crise a entraîné plusieurs effets :
• Une aggravation du chômage ;
• Une montée des tensions sociales ;
• Une baisse de revenus du travail et du capital ;
Elle a démontré la perte de confiance des porteurs d’actions (épargnants)
dans le système capitaliste.
PARAGRAPHE IV- LES MESURES DE REDRESSEMENT

Face à cette situation dramatique, les pays ont eu à réagir de façon


vigoureuse, soit collectivement soit individuellement.
1- Mesures collectives

-Action collective spontanée pour éviter de tomber dans les erreurs


commises au cours de la dépression de 1929.
-Renforcement de la coopération régionale avec une création d’une
commission de coopération économique et financier entre la France et la
RFA
2- Mesures individuelles
Elles apparaissent dans :
• L’augmentation des impôts et de contraction des dépenses
budgétaires américaines.
• Le soutien au marché monétaire et financier (réduction des taux
d’intérêt) ;
• La contraction volontaire des exportations (Japon) ;

PARAGRAPHE V- LES PROLONGEMENTS DE LA DÉPRESSION

Comme toute crise, la dépression d’octobre 1987 a une durée variant de 2


à 3 ans, car, les germes de son apparition n’ont pas totalement disparu. La
réélection du président François Mitterrand en France en mai 1988 et

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l’élection du président Georges Bush aux Etats-Unis en novembre 1988,
n’ont pas colmaté les brèches.
La maîtrise de la situation paraît temporaire avec des grands risques de
dérapage si l’on tient compte des innombrables zones d’ombre
persistantes à savoir : la poursuite de la politique sociale américaine et sa
pratique ultra-libérale qui enrichit les riches et accentue la pauvreté des
déshérités.
1- Les raisons de la panique boursière de 1989

Tous les financiers s’accordent à reconnaître que les maux ayant conduit
à la crise de 1987 n’ont pas disparu.
Bien au contraire, il persiste encore les déséquilibres des échanges, les
énormes déficits et les fluctuations monétaires aux Etats-Unis.
Il s’échange quotidiennement sur les marchés financiers environ 600
milliards de dollars soit 25 fois plus que le montant des transactions
commerciales. Ce qui constitue un dopage de l’économie.

2- Le mécanisme du dérapage

La libéralisation totale des pratiques financières et boursières a permis


l’initiation d’un nouveau marché hautement spéculatif qui a représenté
en 1988, plus de 200 milliards de dollars.
Cette pratique amena à l’édification d’empires industriels en changeant
les règles du capitalisme par le redoutable mécanisme d’’’obligations
pourries’’ à haut risque et haut rendement.
Malheureusement le pilier du système fut accusé, après enquête, de
fraudes financières et inculpé.
3- Les solutions provisoires

Pour éviter le manque de liquidités et éloigner le spectre du krach de


1929, le président de la Federal Reserve Bank consentit à injecter de
l’argent frais dans le circuit financier.

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L’interdépendance entre les marchés financiers importants (New York,
Londres, Tokyo, Frankfort, etc.) a joué dans le sens de l’apaisement
puisque les autres responsables après concertation ont accepté de fournir
de la liquidité au marché.

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*
* *
La deuxième moitié du 20e siècle a fait réapparaître une certaine
dynamique cyclique annonciatrice des événements économiques de la
décennie 1970.
Les faits majeurs de la décennie 1970 à 1980 ont été contenus par des
mesures de redressement collectives.
Les événements de la décennie 80 ont débouché sur la crise de 1987 dont
la durée sera de deux (2) ans et qui se poursuivra par la crise asiatique de
1998.
L’agencement de ces faits économiques et sociaux d’une grave ampleur a
été expliqué par :
1) Un endettement considérable, à court terme, des banques, couvert
par des créances à long terme, dont certains peu sûrs ;
2) Une stabilité potentielle résultant de tout le système bancaire ;
3) Un endettement massif au sein des compagnies nationales et sur le
plan international ;
4) Un rééchelonnement des dettes internationales au regard des
difficultés rencontrées par les pays débiteurs ;
5) Un niveau tout à fait excessif du cours des actions et une
spéculation intense ;
6) Une sous-estimation générale par l’opinion des dangers effectifs.
Néanmoins depuis 1988, la situation demeure toujours tendue car la
politique américaine de moins d’impôts tue l’État.

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