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ECONOMIE ET SOCIETE DE LA CHINE CONTEMPORAINE – CHIB131B

Andreea BUDEANU andreeaioana.budeanu@inalco.fr


Cours de L1 semestre 2 année 2021-2022 :
1e partie : Economie (6 cours)

2e partie : Société (6 cours) Zhe Ji zhe.ji@inalco.fr

PLAN
Introduction Un miracle économique à partir de zéro
Partie 1 L’échec de la modernisation industrielle (1842-1978)
Cours 1 Régime impérial à bout de souffle (1842-1911)
Cours 2 La période républicaine (1920-1949)
Cours 3 La période Maoïste (1949-1978)
- 1949-1953 Cohabitation entre le régime communiste et l’élite capitaliste
- 1953-1958 Implantation du système communiste soviétique
Cours 4 La période Maoïste (1949-1978) suite
- 1958-1978 Maoïsme et mouvements politiques
Partie 2 Leçons tirées du passé
Cours 5 Bilan de la période Maoïste et lancement des réformes économiques (1978)
Cours 6 Décollage économique et poursuite des réformes économiques (1978)

Attention, l’économie se distingue de la narration historique. Bien penser à identifier les


composantes des dynamiques économiques :

QUI ? QUOI ? QUAND ?


Etat chinois ? (Empire ? Quelles réformes ? Quelle époque ?
République ? République Quelles politiques Quels évènements majeurs
populaire ?) économiques ? dans le monde, à la même
Bourgeoisie chinoise ? Quels secteurs économiques époque ?
Paysans chinois ? (industrie lourde ? industrie
Puissances étrangères ? légère ? agriculture ?
Autres ? technologie ? etc)

La Chine est devenue la 2e puissance économique mondiale. Ce développement très rapide est le
« miracle chinois ». En 50 ans, la Chine est passée du tiers monde à la 2e économie mondiale.
Elle a connu une forte croissance avec une moyenne de 10% par an (alors que les pays
développés ne connaissent qu’une progression de 5% par an). Elle a sorti de la pauvreté 850
millions de personnes selon la Banque Mondiale.

Actuellement, sa croissance est moins rapide. Son économie est considérée comme
« intermédiaire ». Le revenu de ses habitants n’atteint que ¼ de celui des pays développés. 370
millions de personnes vivent encore sous le seuil de pauvreté. (Comparer avec la population
européenne qui rassemble 450 millions de personnes). L’inégalité des revenus perdure.

La forte croissance de l’économie chinoise légitimise le gouvernement chinois dans le monde.

Pourquoi la Chine a raté la modernisation (c.a.d. la révolution industrielle) ?


Pourquoi la Chine a attendu les années 1970 pour lancer sa politique de réforme et d’ouverture ?

La croissance économique est le résultat de 3 facteurs principaux :

- Les investissements
Les investissements de l’état chinois sont énormes.
Les investissements à l’extérieur (les « nouvelles routes de la soie ») cherchent à réduire la
dépendance sur les importations.

- Le commerce extérieur (import/export)


La Chine « atelier du monde » : fabrication chinoise exporte sa main d’œuvre à bas coût.

- La consommation interne (ménages, marché intérieur)


Augmenter la consommation intérieure pour réduire la dépendance sur les exportations.

Crise environnementale.
Ecarts de revenus : équilibrage économique de la Chine en développant l’ouest du pays qui relie
le Chine à l’Occident.

Partie 1 L’échec de la modernisation industrielle (1842-1978)


Cours 1 Régime impérial à bout de souffle (1842-1911)

En 1842, la guerre de l’opium est gagnée par la Grande-Bretagne. Les occidentaux arrivent en
Chine.

La révolution technologique n’a pas eu lieu en Chine. Toutefois, l’économie n’est pas arriérée.

Depuis le 14e s., la Chine a perfectionné ses techniques agricoles : irrigation, fertilisation des sols,
amélioration des rendements. Tous sont supérieurs à ceux des Européens. Les transports fluviaux
sont bien organisés et peu chers. 40% de la production agricole est commercialisée. Le système
d’échanges est basé sur une multitude de petits commerçants. L’artisanat et le négoce sont aussi
importants que l’agriculture.

La demande croissante de monnaie pour les échanges commerciaux amène à importer du cuivre
pour frapper la monnaie. Finalement, la Chine crée une monnaie fiduciaire (des billets de banque)
dont la valeur nominale est détachée de leur valeur intrinsèque.

La population a doublé, profitant de la croissance de la production agricole et de l’absence de


guerres. L’alphabétisation a fait des progrès. La main d’œuvre est abondante et peu chère. La
Chine n’a pas besoin d’améliorer le rendement, il n’y a pas de défi à relever pour stimuler les
esprits novateurs. En Europe, la pression démographique a été le moteur de la révolution
industrielle.

« High level equilibrium trap » : les progrès des techniques agricoles atteignent leur limite.

1er facteur :

Au début du 19e s., la Chine doit faire face à l’immensité de son territoire et la hausse de sa
population qui met la pression sur les ressources et les terres. Le déséquilibre entre le niveau de
la population et les ressources commence à s’installer. L’intervention étrangère n’est pas la cause
des difficultés de la Chine, plutôt un facteur d’aggravation.

En 1820, le commerce de l’opium entraîne une hémorragie de monnaie de cuivre. La Chine


connait la déflation (cercle vicieux où les prix baissent, du coup les achats des consommateurs
sont reportés, la production et les investissements se réduisent). L’économie se contracte.

La révolte des Taiping (1850- 1864) est un soulèvement majeur qui eut lieu dans le sud, puis le
centre de la Chine. Cette révolte, dont la dynastie des Qing mit près de quinze ans à venir à bout,
tire son nom du royaume que les rebelles avaient fondé en Chine du sud et en Chine centrale, le «
Royaume céleste de la Grande Paix » (太平天国 Tàipíng Tiān Guó). Cette guerre civile totale est
généralement considérée comme l'un des conflits les plus meurtriers de toute l'Histoire, avec 20 à
30 millions de morts. (wikipédia)
Il faudra 50 ans pour recoloniser les terres dévastées.

2e facteur : L’impérialisme

Jusqu’en 1911, le peuple est opprimé et exploité. Le féodalisme impose une structure de
soumission. La civilisation traditionnelle confucéenne est un obstacle au changement. La famille
est valorisée : l’individu est protégé par le réseau de solidarité familiale. En contrepartie, l’individu
est lié par ses obligations qui paralysent l’esprit d’entreprise et encouragent le népotisme et la
corruption.

3e facteur : L’état à bout de souffle

L’état défaillant n’a pas pu arrêter la révolte de Taiping. N’ayant pas de ressources financières, il
se préoccupe seulement d’engranger les imports. Il n’a pas les moyens financiers d’investir. Son
attitude est plutôt neutre. Il n’empêche pas la réforme de l’alphabétisation, par exemple.
Certains prennent conscience de la nécessité du développement industriel, mais la Chine n’a ni
économie de marché, ni capital, ni innovations techniques. Le commerce n’a pas suffi à
enclencher le capitalisme comme en Occident.

Le patriotisme du peuple est un héritage précieux. En 1949, la RPC assure le retour à l’ordre et à
la sécurité. L’expérience administrative est importante sur un territoire aussi étendu.
L’alphabétisation a progressé. La guerre de l’opium en 1843 n’avorte pas l’essor mais aggrave les
dysfonctionnements.

4e facteur : L’arrivée des occidentaux

Les anglais souhaitent consolider leurs intérêts en Chine. La mission Macartney en 1793 fut un
échec. Les guerres de l’Opium (gagnées par la Grande-Bretagne) ouvrent la Chine au commerce
de l’opium par les anglais. Ils obtiennent des privilèges lors de plusieurs traités « inégaux » :

Traité de Nankin 1842


Traité de Tianjin 1858
Traité de Pékin 1860

Ports ouverts (pas de taxes), clause de « la nation la plus favorisée » ( tout avantage accordé à un
pays tiers est automatiquement étendu à la Chine, droit d’extraterritorialité dans les concessions
(la loi de la puissance étrangère seule s’applique). Les étrangers peuvent s’implanter dans les
concessions.

Traité de Shimonoseki 1895

Ce traité met fin à la guerre sino-japonaise (1894-1895). La Chine dut céder au Japon, Taiwan et
ses îles environnantes, les Pescadores, la presqu'île du Liaodong (anciennement Liao-Toung)
avec Port-Arthur, et reconnaître l'indépendance de la Corée, placée ensuite sous protectorat
japonais, souscrire une indemnité de guerre de 740 millions de yuans et ouvrir 7 ports aux
commerçants japonais. (wikipédia)
Désormais, les japonais, ainsi que les pays qui ont obtenu la clause de la nation la plus favorisée
peuvent ouvrir des usines dans les ports concernés par le traité.

Les étrangers financent 90% du commerce : ils prennent le contrôle de la production industrielle et
créent un secteur moderne. Ils ouvre la voie du développement économique. Ils sont polarisés sur
la côte (seule aire géographique qui leur soit ouverte). Ils développent surtout les secteurs de
l’industrie légère (le textile et l’alimentation) qui sont les plus rentables pour eux.

La Chine est intégrée au système économique mondial. Son économie se développe davantage
pendant la dernière décennie que pendant tout le siècle précédent. Cependant, la Chine résiste
aux étrangers dont les velléités de domination sont bridées géographiquement aux zones côtières.
C’est une résistance populaire.

Les systèmes commerciaux :


1er circuit Côtes chinoises + marchés internationaux
e
2 circuit Côtes chinoises + intérieur de la Chine
Les Chinois ont gardé la main sur le 2e circuit, dans les terres. En tant qu’acteurs du commerce
intérieur, ils ont participé à la modernisation.

Les relations entre la Chine et l’occident sont réglementés par les traités inégaux. L’intérieur de la
Chine et les zones côtières s’opposent, tradition contre modernisme. La dynamique enclenché par
l’implantation d’entreprises se heurte à la résistance chinoise à la présence occidentale. La
méfiance envers les étrangers est renforcée. Acculturation des ports et concessions, qui n’ont de
soutien ni de l’empire chinois, ni du peuple.

La rébellion des boxeurs (1900-1901) contribue à la chute de l’empire Qin (ethnie Mandchoue,
non Han) victime de sa faiblesse et de trahisons. L’état change radicalement de politique et
s’associe avec les couches moyennes. La pauvreté du marché rural nécessite des
investissements de l’état. La modernisation des infrastructures, éducation, santé, etc, décidée par
l’état (modernisation par le haut) est un échec, car la bureaucratie impériale est préoccupée par
d’autres sujets. Les réformes (armée, éducation, administration) tentent de restaurer l’état, mais le
gouvernement central est déjà trop faible et les pouvoirs provinciaux trop indépendants..

La RC (République de Chine 中華民國 Zhōnghuá Mínguó) est proclamée en 1911.

Partie 1 L’échec de la modernisation industrielle (1842-1978)


Cours 2 La période républicaine (1920-1949)

C’est une période troublée suite aux seigneurs de guerre, aux guerres sino-japonaises (1894-
1895 et 1937-1945) et la participation de la Chine aux guerres mondiales (1914-1918 et 1939-
1945).

Pourtant, l’économie chinoise connait la croissance. Le capitalisme chinois est en pleine


expansion avec le développement des industries nationales. Nouvel acteur de l’économie, la
bourgeoise chinoise, essentiellement des commerçants urbains, propriétaires de petites et
moyennes entreprises, implantés dans des villes ou des concessions étrangères. Le réseau de
petits commerçants est très soudé.

La première guerre mondiale :

L’effacement de l’état, notamment pendant la première guerre mondiale (1914-1918) oblige


l’industrie à s’adapter à l’insuffisance de capitaux. Les industries de substitution se développent
pour produire localement ce qu’on importait avant la guerre. La bourgeoise essaie de subvenir aux
besoins créés par la guerre. (cf Bergère Marie-Claire, L'âge d'or de la bourgeoisie chinoise, Paris,
Flammarion, 1986). L’économie de la RC est indépendante du pouvoir étatique et des chocs
internationaux.

Pour la Chine, la première guerre mondiale a deux effets économiques :


- Déclin des importations, donc de la concurrence étrangère sur le marché chinois, qui
permet le développement des industries de substitution
- Déclin de la concurrence internationale, qui ouvre de nouveaux marchés dans le monde
pour la Chine.

Les puissances étrangères engagées dans la guerre mettent leur effort de production sur
l’armement. La demande de matières premières et de produits alimentaires augmente, stimulant
les courants d’exportation. La hausse du prix des transports maritimes fait qu’il est de plus en plus
difficile de se procurer des biens d’équipement (pièces mécaniques). Plus généralement, la guerre
a pour conséquence un retard technologique et de savoir-faire.

Déclin de l’influence étrangère à l’international : l’Allemagne perd son implantation en Chine.


Seuls le Japon et les Etats-Unis maintiennent leur implication.

La première guerre mondiale permet l’essor des banques chinoises (ex : la Banque de Chine, qui
n’est pas une banque centrale), mais elles sont ralenties par la structure archaïque du marché
chinois. Les entreprises continuent d’être financées par l’état.

La Chine a profité des occasions créées. Ses industries nationales se sont développées pour
répondre à la demande croissante de matières premières et de produits alimentaires qui ont
stimulé les exportations chinoises.

La valeur de l’argent continue de monter. Les acheteurs européens sont contraints d’accepter de
payer plus cher. La navigation revient à la normale. La Chine participe d’un système moderne plus
sensible aux fluctuations de la politique internationale. L’économie chinoise est boostée mais
devient plus dépendante de l’économie mondiale.

1e vague d’industrialisation « par le haut » 2e vague d’industrialisation « horizontale »


(fin 20e s.) (1914-1924)
Déclenchée par la bureaucratie impériale Déclenchée par la bourgeoisie chinoise
Privilégie le développement de l’industrie Privilégie le développement de l’industrie
lourde légère
Financée par fonds publics et crédits étrangers Financée par capitaux et entrepreneurs privés
Création de grandes entreprises Création de petites et moyennes entreprises
Préoccupations essentiellement militaires Ajustement des possibilités de production aux
besoins.

Shanghai produit des produits textiles et alimentaires.


Canton produit des cigarettes et du papier.
Le fossé se creuse entre la Chine en contact avec l’étranger et la Chine de l’intérieur, qui vit au
rythme des moussons.
La signature du traité de Versailles en 1919 à l’issue de la première guerre mondiale défavorise
la Chine, ce qui entraine des troubles et met la pression sur la République de Chine (RC).

Les seigneurs de guerre :

Avant 1911, il n’y avait pas de force militaire impériale, seulement de petites armées dispersées
sur le territoire avec une forte identité provinciale, car partageant la même langue. Entre 1912 et
1916, le président de la RC, Yuan Shikai 袁世凯, arrive à les contenir, mais après son décès, les
forces militaires s’affrontent. L’état s’affaiblit, l’insécurité s’installe. Les seigneurs de guerre
cherchent à prendre le pouvoir sur Pékin.

Les troubles internes (troubles civils, problèmes de transport, crise monétaire) atteignent les
concessions et les entreprises. Seuls les ports ouverts échappent au pillage. L’interdépendance
des commerçants, organisés en réseaux, impacte aussi bien les bourgeois de la côte que les
commerçants à travers la Chine. La prospérité de la bourgeoisie nécessite la paix et la stabilité
sociale nationale, donc un état fort. C’est l’échec de la tentative libérale de la bourgeoisie.

Economie capitaliste / libérale : activité de production (l’offre) est basée sur la demande
(consommation).

Tchang Kaï-chek 蒋介石 est un seigneur de guerre qui lutte contre le communisme chinois. La
bourgeoisie se rallie à lui et le soutient. Quand il arrive au pouvoir en 1928 (jusqu’en 1931), il
intègre la bourgeoisie au pouvoir étatique. C’est le début du déclin de la bourgeoisie chinoise.
(Aujourd’hui, sa renaissance est un des éléments fondamentaux de l’économie chinoise).

Contexte : la révolution russe a eu lieu en 1917 ; le PC (parti communiste chinois 中国共产党


hōngguó Gòngchǎndǎng) a été fondé à Shanghai en 1921. Montée des tensions entre le parti
nationaliste (中国国民黨 Zhōngguó Guómíndǎng) au pouvoir et le parti communiste (PC)

La crise financière mondiale (1929) et réforme monétaire en Chine (1935)

Le crash boursier de 1929 a attisé l’aversion au capitalisme. L’écroulement de la bourse génère


beaucoup de dégâts dans l’industrie. Le chômage atteint 25% de la population active. C’est la
crise la plus importante du monde industriel.

Dans les années 1930, les gouvernements occidentaux abandonnent l’étalon or pour stimuler leur
économie. La crise de 1929 rend la parité avec l'or intenable dans de nombreux pays. (wikipédia).

En Chine, la monnaie chinoise était convertible en argent-métal. La baisse du prix de l’argent-


métal entraîne obligatoirement la chute de la valeur de la monnaie qui se traduit par une hausse
des prix (c’est l’inflation). A l’inverse, lorsque le prix de l’argent-métal augmente, les prix baissent,
le pouvoir d’achat augmente, c’est la déflation. Problème : les consommateurs diffèrent leurs
achats, les entreprises sont contraintes de réduire leur production et mettre leurs ouvriers au
chômage, voire de déposer leur bilan. La Chine abandonne la convertibilité vers l’argent-métal et
s’aligne sur les monnaies internationales. L’état prend le pouvoir sur la politique monétaire. (cf
Shiroyama Tomoko, China during the Great Depression. Market, State, and the World Economy
1929-1937, Harvard University Press, Cambridge and London, 2008).
La production industrielle chinoise augmente de 5,6% par an entre 1912 et 1949, avec des pics
exceptionnels à 13,4% entre 1912 et 1936.

L’invasion japonaise de la Mandchourie (1931), suivie de la deuxième guerre sino-japonaise


(1937-1945), mettent fin à cette expansion économique chinoise. A l’intérieur des frontières de la
Chine, c’est la guerre civile entre les nationalistes et les communistes (1945-1949). L’effort
économique priorise l’industrie lourde (armement). La bourgeoisie perd sa place dans l’économie
et la politique. Les communistes prennent le pouvoir. Le gouvernement nationaliste de la RC se
réfugie à Taiwan.

Partie 1 L’échec de la modernisation industrielle (1842-1978)


Cours 3 La période Maoïste (1949-1978)
- 1949-1953 Cohabitation entre le régime communiste et l’élite capitaliste
- 1953-1958 Implantation du système communiste soviétique

En 1949, les bases de l’industrialisation sont en place. La Chine possède toutes les ressources
nécessaires :
- des réserves de charbon (dans les régions d’extrême ouest) mais il nécessite des
traitements spéciaux pour pouvoir être utilisé donc les infrastructures adéquates.
- Des gisements de pétrole (tout autour du territoire, mais aussi dans le Sichuan et à
Canton. Les estimations évaluent les gisements entre 3 et 6 milliards de tonnes.
Il y a aussi des gisements off-shore (détroit de Formose et mer du Sud, îles Paracels entre
la Chine et les Philippines) inexplorés, évalués à 7 milliards de tonnes, soit 5 à 10% des
réserves mondiales. Leur exploitation nécessite des infrastructures en équipement et en
transport.

Les distances sont énormes : entre Pékin et Kachgar (Xinjiang) 3000 km équivalent à la distance
Paris-Moscou.

Un des buts du premier plan quinquennal (1953-1957) est de stabiliser le territoire, c.a.d.
récupérer les régions éloignées. Mao Zedong 毛泽东 encourage les migrations de populations
« Han » pour siniser les franges. Cette migration doit permettre de défricher des hectares
supplémentaires et de renforcer la protection des régions frontalières. A partir de 1956, 12 millions
de chinois migrent par vagues successives. Problème, les régions de destination sont sous-
développées. Elles manquent de ressources (alimentation, logements, emplois) pour accueillir
cette population supplémentaire. Leur activité économique n’est pas suffisante pour garantir
l’emploi. Il n’y a pas d’enseignants et de structures pour accueillir les effectifs supplémentaires
dans les écoles primaires.

La cohabitation entre le régime communiste et l’élite capitaliste : la bourgeoisie est invitée à


participer au développement économique, c’est « l’union nationale de la nouvelle démocratie ».

A la campagne :

La production agricole retrouve en 1952 son niveau d’avant-guerre. (Par contre la production
industrielle a chuté de moitié, impactée par la fuite de capitaux, etc.) Le réseau ferré est remis en
état. Le nouveau régime communiste cherche à répondre aux attentes des paysans qui les ont
mis au pouvoir.

Réforme agraire sous forme d’une redistribution des terres (28 juin 1950). Les terres et matériels
appartenant aux propriétaires fonciers sont distribués aux journaliers et aux paysans pauvres. Ils
deviennent co-propriétaires d’ânes et de charrues. Une famille de cinq personnes reçoit moins
d’un hectare de terrain et une jambe de buffle. Les propriétés agricoles sont fragmentées.

Pour le régime, l’intérêt est de rallier les paysans à la cause communiste, au « processus
révolutionnaire ». Il y a clairement une dimension idéologique. Mais cette mesure permet aussi de
renverser le pouvoir des propriétaires fonciers.

A la ville :

En 1952, est menée une campagne « anti-cinq » (五反 Wǔ fǎn) contre la bourgeoisie. Elle
s’oppose à l’extorsion économique. C’est la fin de la « nouvelle démocratie », c.a.d. l’union
nationale avec les bourgeois.

Anti-cinq (五反 Wǔ fǎn) : 5 comportements à l’encontre des objectifs de l’état communiste :


Fraude fiscale
Fraude commerciale
Pots de vin
Détournement de fonds publics
Extorsion d’informations économiques
Les anciennes structures dont démantelées. C’est l’implémentation du modèle soviétique :
abolition de la propriété privée, organisation de la population en « soviet », économie planifiée,
parti unique.

Différence entre économie de marché et économie planifiée (gosplan)


Economie de marché Economie planifiée
L’offre se régule par rapport à la demande. Le plan prévoit TOUTE la production, des
épingles au bâtiments. Il décide quel bien et
quelle quantité doit être produite.
Problème : le plan est basé sur la conception des bureaucrates sur ce qui doit être produit.
L’inéquation entre le plan et les besoins provoque des pénuries.

Les marchandises sont vendues à prix fixe, parfois à perte. L’homme soviétique a plus d’argent
que de possibilités d’achats.

Dans ce système économique, il n’y a aucune faillite. Les entreprises rentables financent les
moins rentables. Les subventions proviennent des profits et des impôts. L’initiative est tuée en
matière de production car personne ne veut être accusé d’être contre-révolutionnaire et
responsable de sabotage industriel. Les ministres, les directeurs d’usine et de magasins doivent
assurer leur objectif chaque mois. Produire trop ou pas assez est considéré comme une trahison.

Ce système fonctionne dans l’attente permanente d’une prochaine guerre (empreinte


idéologique). L’industrie lourde représente le plus fort pourcentage du PIB et pas les produits de
consommation.

Caractéristiques du système économique soviétique :


1 L’industrie est le principal moteur du développement économique, surtout l’industrie
lourde.
2 Les structures de production sont radicalement modifiées (soviet).
3 L’agriculture est soumise à une politique de collectivisation agraire.
4 Les entreprises sont nationalisées, elles appartiennent toutes à l’état. Les
propriétaires privés sont dépossédés.
5 Le système de gestion est centralisé et hiérarchisé, avec un parti unique au pouvoir.

Le premier plan quinquennal chinois (1953-1957) est considéré comme l’âge d’or du
communisme chinois. Il n’est pas arrivé au terme.

Les cinq caractéristiques du système soviétique sont mis en place. La Chine bénéficie de l’aide
financière et, surtout, de la coopération technique des soviétiques.

L’union nationale avec la bourgeoisie (« nouvelle démocratie ») est abandonnée car l’idéal
communiste est incompatible avec le maintien du secteur privé.

L’appareil de propagande cherche à mobiliser les masses. L’amitié sino-soviétique est qualifiée
d’« indestructible ».

La RPC cherche à devenir un état fort (se différenciant de la fin de l’empire Qing et de la RC).
L’état veut protéger l’intérieur de la Chine d’une éventuelle attaque (3e front). Les régions côtières
sont relativement délaissées. Shanghai tombe en disgrâce à cause de ses liens avec les
étrangers. La Mandchourie continue de bénéficier du soutien de l’état pour renforcer le potentiel
sidérurgique avec le soutien des soviétiques. La main d’œuvre migre vers la Mongolie intérieure,
Chongqin.

La priorité est donnée à l’industrie lourde qui est financée par la paysannerie. C’est une charge
lourde pour l’agriculture.
Le PIB avoisine 32 milliards de USDollars
44% des revenus sont issus du Secteur primaire (matières premières et agriculture)
25% des revenus sont issus du Secteur secondaire (manufactures, construction)
29% des revenus sont issus du Secteur tertiaire (distribution, logistique)

L’aide soviétique se monte à 2 milliards de USDollars. Cette aide importante, mais pas majoritaire,
consiste surtout en livraison de matériel industriel et expertise de techniciens (10.000 soviétiques
sont envoyés en Chine pour mettre en œuvre le transfert de technologie).

La nationalisation des entreprises se fait progressivement. Le pouvoir impérial confisque les


entreprises des entrepreneurs nippon installés en Chine (34% des entreprises sont nationalisées).
En 1952, après la redistribution des terres, 56% des entreprises appartiennent à l’état. Les
entreprises sont obligées d’emprunter leurs capitaux à l’état et d’obéir à un cahier des charges.
C’est la coopération entre le pot de terre et le pot de fer (rapport de force déséquilibré). En 1956,
le secteur privé disparait complètement.

Seulement 3 ans après la redistribution des terres (en 1950), est mise en place la collectivisation
des terres (en 1953).
Le morcellement des propriétés a engendré des difficultés de production. L’état demande aux
paysans leur surplus de production. Les aides temporaires deviennent des aides permanentes qui
se évoluent en collectivisation avant de se transformer en coopératives sociales (avec l’abolition
de la propriété privée).

Bilan du 1er plan (1953-1957) :

la production industrielle a augmenté de 18% par an.


La population chinoise se différencie de celle de l’URSS. Les soviétiques avaient les moyens de
prélever sur l’agriculture pour financier le développement industriel. En Chine, la population
beaucoup plus nombreuse met la pression sur les ressources. La Chine ne peut pas à la fois
nourrir sa population et financer le développement industriel. En Chine, la population est
beaucoup plus importante et beaucoup plus paysanne. L’agriculture représente toujours la plus
grosse contribution au PIB. Le coût de ce premier plan est trop lourd pour être poursuivi à long
terme.

Partie 1 L’échec de la modernisation industrielle (1842-1978)


Cours 4 La période Maoïste (1949-1978) suite
- 1958-1978 Maoïsme et mouvements politiques

1955-1956 : Le petit bond en avant, suivi du plan de 12 ans pour l’agriculture.

1958-1965 : Le conflit entre Pékin et Moscou (dit, divorce sino-soviétique), vaut à la Chine de
perdre l’appui du frère russe. Des crédits supplémentaires sont refusés à Mao, la coopération
nucléaire est interrompue (en 1959), les accord d’assistance sont dénoncés.

Ce changement stratégique s’accompagne d’une prise de conscience des spécificités du contexte


chinois. La Chine se rend compte qu’elle ne peut pas copier aveuglément le système soviétique,
qu’elle doit prendre en compte les particularités chinoises.

1958-1961 : Le Grand bond en avant (大跃进 da yue jin)


Le 2e plan quinquennal est préparé selon les mêmes normes que le plan précédent (1er plan
quinquennal) arrivé à terme. Mais Mao l’annule et le remplace par le Grand bond en avant.
Seulement 10 mois après la fin du premier plan quinquennal, il lance son plan de 1956 sur douze
ans est axé sur l’agriculture et l’industrie légère. Mao veut que la Chine progresse plus vite et
qu’elle « dépasse l’Angleterre (berceau de la révolution industrielle) en 15 ans » pour la production
d’acier.
Le temps long de la Chine : En Chine, les dirigeants occupent des poste à vie. Les contrats
bilatéraux sont encore aujourd’hui signés pour 100 ans.

Liu Shaoqi (刘少奇) présente les objectifs du Grand bond en avant devant le Comité Central du PC
en 1958. Le plan de 12 ans pour l’agriculture est sorti des tiroirs. Il s’agit d’augmenter la
production de céréales de 250% et, en même temps, de doubler la production d’acier en un an.
Avant, les plans alternaient les politiques de développement agricole et industriel. La il s’agit de
développements parallèles. Les stratégies s’appuient sur le rôle de l’état pour les technologies et
la planification.
« Davantage, plus vite, mieux, plus économiquement », Cette stratégie suppose une mobilisation
générale de la population. L’augmentation de la population a généré une augmentation de sans
emploi. Toute la main d’œuvre est mobilisée. Les sans emploi et les sous employés sont
mobilisés pour la construction de grands travaux d’infrastructure. L’enthousiasme doit être
soutenu en dehors des récompenses matérielles.
La prise de conscience révolutionnaire devient plus importante que l’expertise technologique, idée
exprimée par le slogan « Rouge prime l’expert ». La stratégie se politise.
La Chine veut mener de front le développement de l’agriculture et des industries lourdes, mais elle
n’a pas les mêmes moyens que l’Union soviétique.

1958 : Création de la première commune populaire dans le Henan, loin de Pékin, pour
encourager l’esprit révolutionnaire en dehors de la capitale et, par précaution, au cas où cette
expérience isolée serait un échec.
La cellule de base de la société, la famille, a cédé le pas à la collectivisation, puis aux
coopératives (plan de 1953), qui fusionnent maintenant en communes populaires (comprenant
entre 10 000 et 50 000 personnes). Cette concentration permet de disposer d’importants moyens
de production et de main d’œuvre.
En France, l’échelon de base de la société est le foyer (la famille), qui a une fonction
démographique (faire des enfants), politique (lieu d’enseignement de l’autorité), économique
(consommation des ménages), sociale (prise en charge des membres de la famille), transmission.
En Chine, la vie de famille est remplacée par les communes populaires. Les biens sont distribués
selon les besoins de chacun, les femmes travaillent dans les usines et mangent à la cantine, les
enfants sont confiés à des crèches ou garderies sur leur lieu de travail. Les tâches ménagères
disparaissent.

Pour éviter l’exode rural massif, le hukou 户口 (permis de résidence / passeport intérieur) est mis
en place. Les Chinois peuvent voyager mais ne peuvent pas s’installer pour travailler sans
autorisation. La migration illégale les fait vivre dans la précarité. Ils n’ont accès ni à l’éducation ni à
la santé.. Pour pouvoir travailler en ville, ils abandonnent leurs enfants à la campagne. On estime
le nombre des enfants abandonnés à 60 millions (soit environ la population française).

Bilan en 1958 :

La production agricole a été multipliée par deux en un an. La récolte a été abondante grâce à un
climat favorable. Ces chiffres seront ensuite revus à la baisse.

La production industrielle est en hausse. Les 500 grands projets mis en chantier pendant le 1 er
plan quinquennal (1953-1957) sont achevés. Les industries modernes remplacent les
traditionnelles, les lourdes remplacent les légères.
La crise de 1959 à 1961 : 2 années noires.

Crise alimentaire grave, grande famine. Quatre ans de récoltes médiocres puis désastreuses
épuisent les réserves en 1961 et contraignent la Chine à importer. C’est la famine. On
comptabilise officiellement 20 000 morts dans le district de Guandong ; on estime à l’étranger le
nombre de morts en Chine à 36 millions. Des villages entiers sont éradiqués, on voit apparaitre
des cas d’abandon d’enfants, de cannibalismes, de folie.

Liu Shaoqi estime que les hommes sont responsables à 70% de cette situation. En 1958, l’année
avant la famine, les récoltes ont pourri dans les champs, faute de main d’œuvre pour la récolte.
Les gens travaillent aux petits hauts fourneaux, où fondent le métal des ménages pour en extraire
un acier de mauvaise qualité.
L’exode rural partiel et la politique hydraulique improvisée aggravent la situation. Le drainage des
terres irriguées est négligé et impacte négativement les récoltes.
La décentralisation, trop rapide, a confié 73% de la production industrielle aux autorités locales qui
travaillent dans la désorganisation.
En 1957, 20 millions de paysans migrent vers les villes, engendrant une pénurie de transports et
d’alimentation, et aggravant la situation urbaine. (voir le film « Vivre » de Zhang Yimou, le livre
« Vendeur de sang » de Yu Hua).
On estime que le Grand bond en avant a retardé de plusieurs années le développement
économique de la Chine. Les chroniques officielles relaient la lutte entre la position de Mao
(socialiste) et celle de Liu Shaoqi (capitaliste).

1961-1965 Réajustement

Rejet du modèle soviétique, caractérisé par la priorité simultanée accordée à l’agriculture et à


l’industrie.
La production agricole doit être relancée, le gouvernement doit regagner la confiance de la
paysannerie. Les biens confisqués pendant le Grand bond en avant sont restitués. Les communes
populaires reculent d’un échelon. La propriété de la terre et sa gestion sont transférés aux équipes
de travail.
La production industrielle doit être réajustée. Abandon du slogan « Rouge prime expert »,
l’expertise technologique redevient importante.
Zhou Enlai (周恩来) exerce les fonctions de ministre des affaires étrangères. Suite au bilan du
redressement économique, il lance les Quatre modernisations (concernant l’industrie,
l’agriculture, la défense, les sciences et technologies).
Au sein de l’état, des factions sont apparues. Le pouvoir politique est moins stable. Mao cherche à
reprendre une place déterminante. Il préconise l’abandon des valeurs traditionnelles anciennes et
s’appuie sur les gardes rouges pour lancer la Révolution culturelle (1966-1976). Ce mouvement
à forte composante idéologie qualifie de Quatre vieilleries : les vieilles idées, la vieille culture, les
vieilles coutumes, les vieilles habitudes. Mao veut se débarrasser du passé, pour aboutir à un
renouveau. L’expression politique est « libérée », les gardes rouges invités à s’exprimer dans des
affiches placardées dàzìbào 大字报. Les gardes rouges sont des jeunes qui s’attaquent aux
modérés : Liu Shaoqi (刘少奇), Deng Xiaoping (邓小平).
L’agitation de la guerre civile permet à Mao de reprendre le pouvoir au sein du parti. L’objectif de
la Révolution culturelle est d’annuler les conséquences socio-politiques des stratégies
économiques. Toute l’activité économique souffre de la désorganisation générale du pays. La
production industrielle chute, le réseau ferré n’arrive plus à assurer le fret de matières premières,
car il est surchargé par le transport des gardes rouges, jeunes instruits des villes envoyés à la
campagne pour connaitre la réalité de la vie rurale. C’est une stratégie pour calmer les esprits des
jeunes rouges. Les campagnes, échaudées, freinent la Révolution culturelle dès qu’elle touche
aux récoltes. Le commerce extérieur est le secteur le plus touché, surtout suite l’explosion de la
xénophobie en Chine. Le concept « Compter sur ses propres forces » empêche toute croissance
économique.
1976 : fin de la Révolution culturelle
Les unités de production ne respectent plus le plan, elles connaissent la démotivation des
travailleurs avec l’absentéisme, l’abandon de poste et le refus d’entretenir le matériel de
production.
Les efforts de modernisation vont aux provinces les plus prometteuses. Elles se heurtent au
goulet d’étranglement des transports pour l’approvisionnement en matières premières et la
production est insuffisante pour faire face aux besoins.
Zhou Enlai (周恩来) veut relancer les Quatre modernisations (industrie, agriculture, défense,
sciences et technologies) mais Deng Xiaoping (邓小平) préfère renforcer les organismes centraux
et élève le niveau de compétence en rouvrant les universités (fermées depuis 10 ans). L’offensive
diplomatique vers les USA favorise l’importation d’usines clé en main.
La faction radicale de la Bande des Quatre (四人帮 si ren bang), composée de Jiang Qing (江青),
Zhang Chunqiao (张春桥), Yao Wenyuan (姚文元) et Wang Hongwen (王洪文) s’oppose
violemment au programme de Zhou Enlai. La Bande des Quatre tente la stratégie de désordre
lancée par Mao au début de la Révolution culturelle, en favorisant le désordre des unités de
production. Un de leurs slogans : « Ne produisez pas pour le révisionnisme ». La production
d’acier chute. La politique des Quatre modernisations est arrêtée. Finalement, la Bande des
quatre est arrêtée et Deng Xiaoping revient au pouvoir.
Progression des échanges commerciaux avec l’étranger :

1952-1957 +12% par an Echanges commerciaux avec l’URSS


et les pays socialistes.
La Chine importe des crédits soviétiques pour
financer les grands travaux et exporte sa
production agricole et textile.

1959-1960 Rupture sino-soviétique. Politique chinoise Guerre froide entre l’URSS


d’autosuffisance. Mais importe davantage qu’elle et les USA
n’exporte.

1961-1965 Relance des commandes d’usines d’engrais et de Le Japon prend la relève de


textiles. Rapprochement sino-japonais – l’URSS en tant que
interrompu par la Révolution culturelle. partenaire extérieur

1966-1968 Révolution culturelle : stagnation des échanges

1970-1974 Importation d’équipements et exportations en Visite du Président des USA,


hausse. Coïncide avec la crise du pétrole qui Richard Nixon, en 1972
déclenche de l’inflation. Les importations
d’équipements coûtent plus cher, d’où déficit.

1975-1976 Le déficit suscite des critiques. Débat sur la


contribution du commerce extérieur au
développement de l’économie chinoise.

1976 Le décès de Mao ouvre une nouvelle phase.

1972 : normalisation des relations diplomatique. A partir de 1978 la Chine favorise ses partenaires
commerciaux européens, notamment l’Allemagne pour élargir sortir de la dichotomie imposée
par les deux superpuissances, les USA et l’URSS.
Entre 1949 et 1976, le partenaire commercial principal est passé de l’URSS et du bloc socialiste, à
l’Europe occidentale.

Partie 2 Leçons tirées du passé


Cours 5 Bilan de la période Maoïste et lancement des réformes économiques (1978)

1. Bilan

Un système soviétique inachevé plus les dérives du Maoïsme.


Bilan : plus de points négatifs que positifs. La classe dirigeante fait le bilan des décennies
maoïstes.
1949-1978 : avancées
1953-1958 : état consolidé (mieux que pendant la RC) et progrès de la santé publique (sauf
pendant le Grand Bond en Avant)
Fin 1960-début 1970 : progrès de l’éducation primaire et secondaire

La Chine a associé les problèmes de l’économie planifiée (d’inspiration soviétique) et des


décisions proprement chinoises prises par Mao. La Chine a subi les maux du soviétisme et du
maoïsme combinés.

Les rigidités du système soviétique

Ces rigidités engendrent des pénuries en URSS et en Chine. L’accent est mis sur les
équipements, plutôt que les biens de consommation, jusqu’aux années 1980, générant des files
d’attente.

- Avec la planification, l’état fixe la production, le prix, les fournisseurs et les clients. Les
entreprises impactées n’ont aucune autonomie.

- Sous-consommation : les ressources du pays sont orientées vers l’industrie lourde et les
infrastructures, réduisant les produits disponibles à la consommation.

- Démonétisation de l’économie : la monnaie en circulation représente à peine 30% du PIB.


Les biens de consommation insuffisant mais aussi, les individus vivant dans les villes sont
pris en charge par la collectivité. Ils sont logés dans les unités de travail (dan wei ),
équipées de cantines, hôpitaux, etc. Ces services sont démonétisés (non payants). Dans
les villes, la protection sociale est assurée par l’unité de travail. Par contre, dans les
campagnes, il n’y a pas de protection sociale. Ils reçoivent des tickets de rationnement qui
leur permettent d’acheter de l’essence, de l’huile…

- Les institutions rigides : en Russie, les gens ont moins la notion de propriété, mais en
Chine la suppression de la propriété privée est mal accueillie, par les commerçants et les
quelques familles capitalistes qui subsistent.

Immobilité technologique et rentabilité décroissante du capital : dans la phase initiale


d’industrialisation, le système soviétique est efficace.

C’est une croissance extensive : davantage d’usines permet de produire plus.


A l’inverse, dans une croissance intensive : l’amélioration des processus, des performances
des machines, l’innovation permettent de produire mieux.
Le régime soviétique est obligé d’importer des technologies étrangères dans les années 1980. En
1978, la Chine n’est pas capable de fabriquer sa propre technologie et son retard technologique
s’accumule. La productivité stagne alors que la population augmente.

Particularités du Maoïsme :
- Système mi-anarchique mi-planifié :
cette particularité est vécue comme un échec en 1978 mais constitue une chance pour la
Chine au début des réformes. L’économie est moins centralisée et moins rigide que celle
de l’URSS. 80% des PME (Petites et Moyennes Entreprises) d’état sont gérées par
l’administration décentralisée des provinces. Les entreprises sont plus flexibles car déjà
habituées à se débrouiller seules.

- Degré de planification

- Programme du « Troisième front » (1964-1971) :


les dirigeants sont persuadés qu’il y a un risque d’attaque nucléaire de la part de l’USA
(par les côtes) et/ou de l’URSS (par le nord). La Chine replie ses industries vers l’intérieur
du pays pour les protéger. Conséquence : aucun investissement dans les provinces
côtières mais construction ou déplacement d’usines à l’intérieur des terres (cf le film « 24 h
city »). Les usines sont déplacées avec leur personnel, ce qui ne va pas sans poser des
problèmes. La Chine se rapproche des USA (visite du Président Nixon à Pékin) pour
montrer à l’URSS qu’elle est sous la protection américaine. En 1971, l’intégration de la
Chine aux Nations Unis et son réalignement géopolitique la pousse à abandonner ses
usines, trop éloignées des zones côtières. Cette politique aura couté cher.

- Domination de l’appareil militaire :


Le tissus industriel est militarisé, les militaires pilotent la Chine.

- Politisation et militarisation à outrance du système économique

- Mouvement d’envoi de jeunes instruits à la campagne :


18 millions de jeunes sont envoyés à la campagne. Ils découvrent la réalité de la vie des
paysans pas encore remis du Grand Bond en Avant.

- Autarcie extérieure : dans les années 1970, la Révolution Culturelle, la Chine est
complètement fermée et n’a pas de contact avec l’étranger.

- Absence d’incitations matérielles dans le travail : Il n’y a pas d’évolution des salaires dans
les entreprises industrielles. Rien n’incite les gens à travailler plus et mieux. Les cadres
bénéficient d’avantages en nature : meilleur logement, accès à un véhicule. Il n’y a pas
d’incitation matérielle (monétaire).

2. Lancement des réformes économiques

En 1978, les jeunes (gardes rouges) sont rappelés dans les villes.
Leçons tirées du passé lors du 3e plénum du XI e Congrès du PCC de décembre 1978 :
- Déclin de l’économie séculaire et nécessité du développement économique
- Critique de l’idéalisme politique et des excès du Maoïsme
- Critique du repli intérieur mais ouverture contrôle de l’économie, maintient de la méfiance
envers l’étranger
- Développement économique, statu quo politique et survie du PCC
Le Japon et la Corée du Sud connaissent une expansion économique. La Chine prend
conscience de son retard et attribue 30% de ses erreurs à Mao. Les économistes chinois
pensaient que la Chine était un paradis économique. La Chine s’est exagérément fait confiance, a
trop vécu repliée sur elle-même. Deng Xioping encourage les cadres à voyager à l’étranger.

Modernisation économique et conservatisme politique (1978- ?)


Quarante années de réformes économiques

Deng Xiaoping 邓小平– Zhao Ziyang 赵紫阳 et Hu Yaobang 胡耀邦 (1978-1993)

Deng Xiaoping 邓小平 (1904-1997) n’a jamais eu le poste de « président » (Secrétaire général du
PC), mais était l’homme politique le plus influent. Sa popularité lui donne une légitimité au sein du
PC. Il siège à la commission militaire centrale jusqu’aux années 1990. Il est aidé par Zhao Ziyang
赵紫阳 (1919 - 2005) et Hu Yaobang 胡耀邦 (1915 – 1989). Son pouvoir officiel s’adosse au Conseil
des Anciens, instance informelle mais influente, dissoute en 1992, qui valide ses décisions. Tous
ont souffert du Grand Bond en Avant et de la Révolution Culturelle. Ils lancent des réformes, les
critiquent, les relancent…

1978-1984 : démaoïsation (dépolitisation) de l’économie et l’ « oiseau dans la cage »

Volonté unanime de réformes. On demande aux cadres militaires dans des fonctions civiles de se
retirer. On réhabilite les personnes envoyées à la campagne, mais ils manquent de travail dans
les villes. Les enfants reprennent les postes de leurs parents.
Abolition des communes populaires dans les campagnes.
Dès 1976, on commence à préparer cette abolition. Les paysans commencent à cultiver de façon
indépendante et vivrière. L’état reste le principal acheteur du riz et du blé, acheté pour les
greniers. Quelques éléments de flexibilité sont introduits. Le paysans sont autoriser à garder leur
surplus de production et le bénéfice de sa vente. Les réformes sont influencées par les réactions
des gens. Le mode de production collective est supprimé. Les familles paysannes ont désormais
la responsabilité des récoltes. La production agricole se diversifie. A la fin des années 1970, c’est
la fin de la pénurie de certains aliments. La hausse des revenus entraîne l’augmentation de la
consommation des paysans. Effets immédiats : la Chine s’autosuffit sur le plan alimentaire. Début
1980, c’est la première fois que le revenu rural augmente plus vite que le revenu citadin.
Création des économies de bourg et de village.
L’autorisation de fonder des entreprises collectives concerne d’abord le secteur de l’agriculture
(réparation ou fabrication de matériel agricole, transport de marchandises) et bénéficie d’aides
locales. Leur succès les amène à voir élargir leur domaine d’activité. Lorsqu’elles entrent en
concurrence avec les entreprises d’état dans les villes, on arrête le soutien financier aux
entreprises rurales. Leur succès imprévu est à l’origine du miracle économique de la Chine. Ces
entreprises rurales absorbent le surplus de main d’œuvre du secteur agricole. Elles emploient
jusqu’à 13 millions de personnes. Elles fixent la population des zones rurales en leur donnant du
travail.
Création de zones économiques spéciales (ZES)
En 1979, sont créées 4 grandes ZES pour le commerce et l’investissement sur la côte sud de la
Chine : Shenzhen (près de Hong Kong), Zhuhai (près de Macao), Shantou et Xiamen (près de
Taïwan. Le père de Xi Jinping gère ces réformes. Le but est de gagner des devises pour mieux
négocier avec l’étranger.
Ces ZES sont délibérément éloignées des poumons économiques de l’époque : Shanghai et la
Mandchourie. Il s’agit d’un laboratoire pour tester un nouveau système économique. Les
entreprises privées étrangères produisent sur place (bénéficiant de la main d’œuvre chinoise bon
marché) et exportent. La majorité de ces entreprises viennent de Taïwan ou de Hong Kong. Ces
zones rapportaient peu en impôts avant le développement, donc le gouvernement n’avait pas
grand-chose à perdre.
Critiques : ces entreprises sont vues comme capitalistes. Leur production, entièrement exportée,
ne concurrence pas la production chinoise sur le territoire, jusqu’à 2001 et l’inclusion de la Chine
dans l’OMC (l’Organisation Mondiale du Commerce). Leur succès est certain, mais moins
important que celui des entreprises de bourgs. Toutefois, les entreprise chinoises demandent les
mêmes avantages.

1984-1989 : Accélération des réformes économiques et politiques

Elargissement des réformes à 14 villes côtières : des ports et quelques grandes villes de
l’intérieur, mais pas Shanghai (qui attendra 1992). Ces réformes sont impossibles à arrêter pour
ne pas arriver à une situation cumulant le pire du système planifié et le pire du système libéralisé.
Deux camps s’affrontent :
les conservateurs qui souhaitent ralentir le rythme des réformes, préserver la planification et
les entreprises d’état
Les réformistes qui veulent aller plus vite.

« L’oiseau dans la cage » : ‘L’économiste Chen Yun 陈云, conservateur, voit l’oiseau comme le
marché et la cage comme le plan. Il veut subordonner le marché au plan, limiter la place du
marché dans l’économie chinoise.

Citation de Chen Yun (Wikipedia) :

Had Mao died in 1956, his achievements would have been immortal.
Had he died in 1966, he would still have been a great man but flawed.
But he died in 1976. Alas, what can one say?

Les réformes se poursuivent pour profiter de la dynamique positive. Leur succès rend les
réformistes très populaires. Ils lancent des réformes dans des zones urbaines. Le « système du
double rail » shuangguizhi permet aux entreprises de produire plus que ce qui est prévu dans le
plan. Elles peuvent vendre ce surplus sur le marché et garder les bénéfices. Pour augmenter leur
capacité de production, elles font appel aux fonds chinois, ce qui oblige le régime des banques et
l’organisation fiscale à se transformer.
La Chine continue de se réformer et le marché devient aussi important que le plan. Les problèmes
de corruption ou de faillite obligent le gouvernement à édicter des lois sur le licenciement, etc.
Deng Xiaoping doit justifier devant le PC d’un système qui n’est plus socialiste. Habitué à cacher
ses intentions réelles, il qualifie le résultat de ses réformes de « socialisme aux caractéristiques
chinoises ». La question des syndicats soulève une contradiction dans ce système.
Suite à la grève des étudiants de Shanghai en 1987, Hu Yaobang devient la cible des
conservateurs et est licencié. Deng Xiaoping ne peut plus passer outre les conservateurs. La
fiscalité et le système bancaire nécessitent des réformes. Les conservateurs donnent la priorité
aux entreprises d’état. Problèmes : les objets sont vendus à deux prix différents : les prix des
entreprises d’état sont moins chers, alors que les surplus sont au prix du marché, plus chers. La
Chine est plutôt une économie de pénurie et de demande que d’offre. La libéralisation des prix
génère de l’inflation et donc la baisse du pouvoir d’achat (20% dès 1988). Les salaires
augmentant très peu, c’est la panique. Zhao Ziyang est accusé et remplacé par Li Peng 李鹏 en
1988-1989. La Banque Centrale resserre les crédits. Il est décidé d’arrêter la libéralisation des
prix.

1989-1991 : la tentative du conservatisme et son échec

Les tensions entre réformateurs et conservateurs sont de de plus en plus fortes à l’intérieur du
parti. Hu Yaobang, libéral, meurt. Les étudiants défilent pour demander davantage de libertés. Ils
entament des grèves de la faim et occupent la place Tian’anmen. Après plusieurs tentatives de
négociation, le gouvernement chinois instaure la loi martiale le 20 mai 1989et fit intervenir l'armée
(300.000 hommes) le 4 juin 1989.
La répression du mouvement provoque un grand nombre de victimes civiles (de quelques
centaines à dix mille selon les sources), et de nombreuses arrestations dans les mois suivants.
Plusieurs dirigeants politiques favorables au mouvement sont limogés et placés en résidence
surveillée, notamment Zhao Ziyang. Le gouvernement expulse les journalistes étrangers et
contrôle strictement la couverture de l’évènement par la presse chinoise. À l'étranger, la
répression provoque une condamnation générale du gouvernement chinois. (wikipédia)
Les conservateurs mettent en œuvre un plan en 30 points. La Banque Centrale resserre les
crédits. Les petites entreprises des campagnes, accusées de concurrence déloyale envers les
entreprises d’états, voient leurs crédits coupés. Les mesures pour rétablir un modèle soviétique
sont impopulaires. La croissance se ralentit à 4%. Deng Xiaoping démissionne.

1991-1993 : la relance des réformes et la fin du socialisme économique

3 raisons motivent la relance des réformes :


1. L’effondrement de l’URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques) en 1991.
La RPC doit tirer les leçons de cette expérience pour éviter son propre effondrement. Il
apparait que la Chine ne doit pas revenir à une économie planifiée.
2. Le système économique fermé sur lui-même ne permet pas le développement. Les devises
étrangères permettent de financer la modernisation de l’industrie. La croissance ralentie
génère des problèmes sociaux.
3. La légitimité du parti est incontestable tant qu’il permet au peuple d’améliorer son niveau de
vie.
Les jeunes arrivant sur le marché du travail représentent une main d’œuvre nombreuse et
qualifiée.
A l’international, l’Europe sort des « trente glorieuses » Période de forte croissance économique et
d'augmentation du niveau de vie qu’a connue la grande majorité des pays développés entre 1945
et 1975. Une révolution silencieuse, porteuse de changements économiques et sociaux majeurs,
qui marque le passage de l'Europe, quarante années après les États-Unis, à la société de
consommation. à la fois par l'investissement et la consommation. (wikipedia)
Après les évènements de Tian’anmen, Deng Xiaoping perd le contrôle des médias et de l’opinion
publique. En 1992, il voyage dans le sud de la Chine pour pouvoir s’exprimer librement (c.a.d.
sans censure) et fait un discours à Shenzhen. Il reprend le contrôle pour mettre fin au débat
politique et idéologique qui lui a mis des bâtons dans les roues.
En 1992 a lieu 14e Congrès du Parti en 1992. Les enjeux sont immenses. C’est le 1er Congrès
depuis les évènements de Tian’anmen, le 1er depuis la chute de l’URSS et le dernier avec les
vétérans révolutionnaires influents. Deng Xiaoping présente le « Document numéro 2 ». Il estime
que les débats sont improductifs et une perte de temps. Principaux points :
1 Eloges à Deng Xiaoping, architecte des réformes chinoises.
2 Reprise des réformes, sous l’étiquette « Economie de marché socialiste »
3 Pas de discussion sérieuse sur une réforme politique. La place du Parti Communiste
n’est pas remise en cause.
La croissance économique projetée à 10% par an subit un compromis la limitant à 8 ou 9%.
Décisions générales :
1 Fin de la planification et réorientation des organisations étatiques en charge de la
planification. La planification n’est pas totalement abandonnée mais le marché devient
le mode dominant. Les plans doivent prendre le marché comme fondation. Les
planificateurs doivent inciter au lieu d’imposer.
2 L’état garde un contrôle actif sur l’économie, notamment sur le capital des grandes
entreprises chinoises.
3 Recentralisation et modernisation des systèmes fiscaux et bancaires. Imposition de
limites à ne pas franchir.
4 Nouveau contrat social. Les entreprises ont la priorité pour décider du partage des
richesses générées par le surplus de production autorisé à la vente. Choix possible :
distribution aux travailleurs ou investissements de modernisation. La 2e option est
généralement choisie, aux dépens des salariés.
La partie facile des réformes s’achève. De nouveaux problèmes apparaissent. Il y a désormais
des loyers à payer, des problèmes d’emploi, un système de santé fragile, et tous les problèmes de
l’économie de marché.
Jiang Zeming, maire de Shanghai, est nommé par Deng Xiaoping pour lui succéder.

Zhu Rongji 朱镕基 (1928 - ) – Jiang Zeming 江泽民 (1926 - ) (1994-2003)


- Risque de crise systémique : l’effondrement de l’URSS a été traumatisant pour les
dirigeants chinois.

- Réforme du cœur du système socialiste : beaucoup de changements en peu de temps


(thérapie de choc), beaucoup de problèmes à résoudre. Privatisation des grandes
entreprises (les entreprises doivent se mettre au même niveau pour éviter la concurrence
déloyale), restructuration financière, évolution des mentalités (apprendre à prendre des
risques), réforme de la protection sociale…
Bol de riz en fer (tiě fànwǎn 铁饭碗) : confort des emplois publics pendant l’époque
maoïste, pas de chômage car les postes des parents sont transmis à leurs enfants. Les
unités de travail structurent la société, pas seulement le travail. Elles concernent 20% de la
population, mais seulement des citadins.
Chaise en fer : emploi à vie. Salaire en fer : salaire garanti à vie avec augmentations à
l’ancienneté (relié ni aux compétences, ni aux résultats).
La fin de la garantie de travail implique un gros risque d’augmentation du chômage. Les
jeunes diplômés n’ont plus la garantie d’obtenir le poste de leurs parents.

- Crise asiatique et approfondissement des réformes :


La crise asiatique n’a pas directement impacté la Chine, mais elle a pu jouer un rôle en
Asie.
Approfondissement des réformes : répartition des richesses entre entreprises et salariés.
Ceux-ci ne peuvent pas s’organiser en syndicats et ne peuvent donc pas faire pression sur
leur entreprise pour augmenter leur salaire. Leurs faibles revenus limitent leur pouvoir
d’achat. La consommation intérieure est insuffisante et augmente moins vite que les
investissements. Les entreprises chinoises choisissent d’exporter leurs excédents
commerciaux à des tarifs très concurrentiels.

- Accession à l’OMC :
la Chine faisait partie du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) mais se retire en
1950. Avec Deng Xiaoping, la RPC entame des démarches et, après 14 ans de
négociations, rejoint l’OMC en 2001 après avoir souscrit à différents engagements :
accorder un traitement non discriminatoire à tous les États membres de l'OMC, abolir ses
politiques de double prix, ne pas recourir au contrôle des prix dans le but de protéger les
producteurs de services nationaux, et réviser ses lois de manière à les rendre
complètement uniformes avec celles de l’OMC. (Perspective Monde, Université de
Sherbrooke, Québec, Canada) La Chine est le 143e partenaire de l’OMC.
Conséquences : disparition progressive des barrières tarifaires, expansion de l’économie
de marché. La Chine devient « l’atelier du monde ». cf film « China blue » Les
investissements étrangers sont de 2 milliards de USDollars par an en 1970. Vers 1995, ils
représentent 40 milliards de USDollars par an. Entre 1979 et 2011, les investissements
directs étrangers atteignent 1.117 milliards d’USDollars, la majorité en provenance de
Hong Kong et Taïwan ;
En 2004, les réformes arrivent à leur terme. La Chine marque une pause. Suite aux réformes, 40
millions de personnes ont perdu leur emploi, pour 90 millions de travailleurs. Un tiers des
entreprises a fermé. Certaines provinces (Guangdong, Fujian, Zhejiang) ont beaucoup
bénéficié, mais au Hebei le chômage est important. La question de la justice sociale se pose.
L’Etat donne la priorité à un développement équilibré, montrant la volonté de corriger les inégalités
issues des réformes.
Tandem Hu Jintao 胡锦涛 (1942 - ) – Wen Jiabao 温家宝 (1942 - ) (2003-2012)
- Montée des contradictions et relatif immobilisme sur le plan des réformes économiques
- La mise en place de la « société d’harmonie »
L’Etat cherche à réduire les inégalités, défendre l’environnement et les paysans, mais si la
croissance se poursuit, les réformes stagnent. La situation (comme à la fin des années 1980)
nécessite de nouvelles réformes, mais celles-ci vont être coûteuses et difficiles à faire accepter.
La forte croissance de la Chine est basée sur l’exportation et l’investissement. Elle doit maintenant
concerner la consommation intérieure et le développement technologique.
Xi Jinping 习近平 (1953 - ) – Li Keqiang 李克强 (1955 - ) (2013- ?)
L’adoption de nouvelles réformes semble difficile. Le Parti Communiste doit accepter de privatiser
les entreprises d’état et de basculer vers un système plus fédéraliste. Le « socialisme de
marché » doit être remplacé par une véritable économie de marché.

3 difficultés majeures se présentent :

- La structure de décision collective fait qu’il est difficile de faire passer des réformes. En
1992, la Chine était exclue sur le plan international, sa population était en colère suite aux
évènements de Tian’anmen, c’était un pays pauvre. Aujourd’hui, la Chine est riche, en
position de puissance, et le Parti Communiste chinois a tendance à ne faire des réformes
que quand il se sent menacé. La Chine reste un pays à revenus moyens. L’Etat exerce un
contrôle renforcé dans beaucoup de domaines de la société et des
entreprises.Augmentation du budget pour la modernisation de l’armée. Lancement de
l’initiative des « nouvelles routes de la soie » suite à la nécessité d’obtenir des ressources
naturelles supplémentaires en dehors du territoire chinois. Problème de pollution
environnementale (cf documentaire « Under the dôme »)
- Vieillissement de la population avec inversion de la pyramide des âges : il y a de plus en
plus de personnes dépendantes par rapport aux personnes qui travaillent, ce qui pose la
question du financement des retraites et de la protection sociale. Deux options se
présentent pour augmenter la production : faire travailler davantage (plus longtemps) ou
augmenter la productivité par l’innovation, la mise au point de machines plus performantes
et une main d’œuvre plus qualifiée. En Europe, nous bénéficions de nos avancées en R&D
(Recherche & Développement). La Chine doit développer sa propre innovation pour faire
face aux enjeux. Réfléchir à remplacer la main d’œuvre par la robotisation. Retarder l’âge
de la retraite ou augmenter les cotisations sociales ne sont que des solutions à court terme.
Le taux de fécondité reste très bas alors que les progrès de la médecine allongent
l’espérance de vie.
Déséquilibre territorial : l’Etat a créé le programme de développement du grand ouest (xībù dà
kāifā 西部大开发) avec des investissements en infrastructure pour faciliter le cheminement vers
l’ouest (« nouvelle route de la soie »). Le ralentissement économique s’accompagne d’un
accroissement de la corruption. Une réflexion doit être engagée sur une meilleure répartition des
richesses des entreprises et sur la réduction du coût de l’éducation.

Le développement de la Chine est le résultat de conditions spécifiques dans un contexte global


favorable. Les réformes ont parfois été opportunistes. L’héritage chinois a été mis à profit pour
développer l’accent sur la méritocratie et l’éducation. L’administration du système économique et
politique est complexe. La Chine est la première puissance économique du monde en PIB
(Produit Intérieur Brut) mais pas en PIB par habitant. Le PIB est l'indicateur économique qui
permet de quantifier la valeur totale de la « production de richesse » annuelle effectuée par les
agents économiques (ménages, entreprises, administrations publiques) résidant à l'intérieur d'un
territoire. C’est le principal indicateur de la mesure de la production économique réalisée à
l’intérieur d'un pays. La variation du PIB d'une période à l'autre est censée mesurer son taux de
croissance économique. (wikipedia)
Le discours officiel chinois a toujours une dimension idéologique, exprimée dans ses politiques et
ses ambitions. En 2012, Xi Jinping a annoncé ce qui serait le fondement de son mandat. "Le rêve
chinois (Zhōngguó mèng 中国梦) est la restauration de la gloire passée de la Chine."
The Chinese Dream is described as achieving the Two Centenaries:
- the material goal of China becoming a "moderately well-off society" by 2021, the 100th
anniversary of the Chinese Communist Party, and
- the modernization goal of China becoming a fully developed nation by about 2049, the
100th anniversary of the founding of the People's Republic. (Wikipedia)
D’ici 2049, centenaire de la RPC, la Chine a l’ambition de devenir la 1er puissance au monde.

Remarques diverses :

Modalités d’examen :
En distanciel sur moodle et en temps limité : choisir une question sur deux proposées
(économie ou société). Dissertation en langue française, rédaction claire et bien écrite.
50% du travail consiste à avoir bien compris le sujet.
Pour se préparer : comprendre les concepts économiques et les relier aux évènements. Les
concepts doivent être compris et précis (donner des exemples). Se poser les questions : quoi ?
qui ? conséquences ? Ne pas mentionner de faits historiques sans conséquences sur
l’économie.

Sur moodle :
Les enregistrements restent disponibles jusqu’à fin mai 2021.
Informations supplémentaires par rapport aux questions posées en cours (lectures en anglais…)
Leçon du Collège de France, lectures, etc.

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