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UNIVERSITÉ ALASSANE OUATTARA

UFR : Communication, Milieu et Société


Département de géographie

THÈSE DE DOCTORAT UNIQUE

MENTION : GÉOGRAPHIE HUMAINE

Spécialité : Géographie sociale et économique

Sujet :

LES MUTUELLES DE DÉVELOPPEMENT ET LE


DÉVELOPPEMENT LOCAL DE LA COMMUNE DE
BOCANDA (CENTRE-EST DE LA CÔTE D’IVOIRE)

Présentée et soutenue publiquement le 29 Mai 2020 par :

KOFFI Kouassi Antoine


Membre de jury :
M. DJAKO Arsène Professeur Titulaire Université Alassane Ouattara Président de Jury
M. ASSI-KAUDJHIS
Joseph P. Professeur Titulaire Université Alassane Ouattara Directeur de thèse

M. KOUASSI Konan Maître de Conférences Université Alassane Ouattara Rapporteur

M. ASSI-KAUDJHIS
Narcisse Bonaventure Maître de Conférences Université Alassane Ouattara Examinateur

M. GIBIGAYE Moussa Maître de Conférences Université d’Abomey-Calavi Examinateur

ANNÉE ACADÉMIQUE : 2018-2019


UNIVERSITÉ ALASSANE OUATTARA

UFR : Communication, Milieu et Société


Département de géographie

THÈSE DE DOCTORAT UNIQUE

MENTION : GÉOGRAPHIE HUMAINE

Spécialité : Géographie sociale et économique

Sujet :

LES MUTUELLES DE DÉVELOPPEMENT ET LE


DÉVELOPPEMENT LOCAL DE LA COMMUNE DE
BOCANDA (CENTRE-EST DE LA CÔTE D’IVOIRE)

Présentée et soutenue publiquement le 29 Mai 2020 par :

KOFFI Kouassi Antoine

Sous la direction du professeur

ASSI-KAUDJHIS Joseph P.

ANNÉE ACADÉMIQUE : 2018-2019


Sommaire

Sommaire ........................................................................................................................................ 2
Introduction générale .................................................................................................................... 14
Première partie: Les facteurs explicatifs de la création des mutuelles de développement
dans la commune de Bocanda .................................................................................................... 85
Chapitre 1 : Diagnostic territorial de la commune de Bocanda .................................................... 86
Chapitre 2: L’implication des autorités municipales de Bocanda dans le développement local 139
Deuxième partie : Les organisations et stratégies des mutuelles de développement des villages
de la commune de Bocanda ...................................................................................................... 184
Chapitre 3 : Contexte de création et organisation des mutuelles de développement la commune de
Bocanda ....................................................................................................................................... 185
Chapitre 4 : Stratégie de développement local des mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda ................................................................................................................. 238
Troisième partie : Le bilan et défi des mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda ............................................................................................................... 292
Chapitre 5 : Bilan des investissements des mutuelles de développement des villages de la commune
de Bocanda .................................................................................................................................. 293
Chapitre 6 : défis et perspectives des mutuelles de développement des villages de la commune de
Bocanda ....................................................................................................................................... 352
Conclusion générale .................................................................................................................... 402
Liste des illustrations .................................................................................................................. 420
Annexes ....................................................................................................................................... 429
Table des matières ....................................................................................................................... 462

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Dédicace

À la mémoire de mon père YAO Koffi et de mon grand-père KOUASSI Koffi alias Osseï Koffi qui
n’ont pas vu ce moment important de leur semence.

À mon grand-père KOUASSI Kouadio Jean Felix,


Grâce à ton amour de faire les études, je n’ai pas abandonné les études.

À ma mère KOUASSI Akissi Cécile,


que ce travail soit la consécration des sacrifices consentis tout au long de mon
cursus scolaire et universitaire.
Puisse ce travail être un présent pour ton affection et ton espérance infinie.

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Liste des abréviations et acronymes

AGR : Activités Génératrices de revenus

AG : Assemblée générale

A.RE.KO : Association des Ressortissants de Kouadioblékro

ADD : Association de Développement de Daouakro

AFA : Action Femme d’Afrique pour le développement

APR : Acteurs-Problèmes-Réponses

ARAK : Association des Ressortissants d’Andianou et Koumokro

AREBO : Association Régionale d’expansion Économique de Bonoua

ASRSO : Autorité pour l’Aménagement de la Région du Sud-Ouest

ATTAC : Association pour la Taxation des Transaction Financière pour l’aide aux
citoyens

AVB : Autorité pour l’Aménagement de la Vallée du Bandama

B.E : Bureau Exécutif

B.T.U : Bureau des Techniques Urbaines

BIAO : Banque d’International pour l’Afrique Occidentale

BNDA : Banque Nationale du Développement de l’Agriculture

BNETD : Bureau National d’Études Techniques et de Développement

BSIE : Budget Spécial d’Investissement et d’Équipement

C.C : Commissariat aux Comptes

C.E : Comité Électoral

C.E.C : Bureau Exécutif Central

CA : Conseil d’Administration

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CC : Comité de Contrôle

CCT : Centre de Cartographie et de Télédétection

CE1 : Cours Élémentaire Première Année

CE2 : Cours Élémentaire Deuxième Année

CEET : Compagnie Energie Electrique du Togo

CEG : Collège d’Enseignement Général

CEGB : Collège d’Enseignement Général de Bocanda

CENAPEC : Centre National de Promotion des Entreprises Coopératives

CGP : Comité de Gestion des Projets

CIE : Compagnie Ivoirienne d’Électricité

CM1 : Cours Moyen Première Année

CM2 : Cours Moyen Deuxième Année

COGES : Comité de Gestion des Établissements Scolaire

COOP : Coopérative

COOPEC : Coopérative de l’Épargne et de Crédit

CP1 : Cours Préparatoire Première Année

CP2 : Cours Préparatoire Deuxième Année

CS : Conseil de Sage

D.T.A.R : Direction de l’Aménagement et de l’Action Régionale

DCGTx : Direction et Contrôle des Grands Travaux

DDCLAU : Direction Départementale de la Construction du Logement de


l’Assainissement et l’Urbanisme

DDIE : Direction Départementale des Infrastructures Économiques

DGAT : Département de Géographie et Aménagement du Territoire


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EDHC : Éducation des Droits de l’Homme et de la Citoyenneté

ENS : École Normale Supérieure

EPP : École Primaire Publique

ESAM : École Supérieure des Affaires et Management

FIAU : Fond d’Investissement de l’Aménagement Urbain

FRAR : Fond Régionaux d’Aménagement Ruraux

GVC : Groupement à Vocation Coopérative

HU : Hydraulique Urbaine

HVA : Hydraulique Villageoise Améliorée

IEP : Inspection de l’Enseignement Primaire

IGT : Institut de Géographie Tropicale

INS : Institut National de la Statistique

IRD : Institut de Recherche pour le Développement

IST : Infection Sexuellement transmissible

KFIMS : KF IVOIRE MULTI-SERVICE

LaGREA : Laboratoire de Géographie Rurale et d’Expertise Agricole

LMB : Lycée Moderne de Bocanda

M.C.U : Ministère de la Construction et de l’Urbanisme

MENET : Ministère de l’Éducation National et de l’Enseignement Technique

MUDEBO : Mutuelle de Développement de Bombokro

MUDEF : Mutuelle de Développement de Fondi

MUDEGO : Mutuelle de Développement de Goli

MUDEKO : Mutuelle de Développement de Kominanpla

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MUDEKOT : Mutuelle pour le Développement de Korokopla-Tialouma

MUDES : Mutuelle de Développement économique et Social de Soh

N’Guessankro

MUDESAK : Mutuelle de Développement économique et Social d’Andianou-Koumokro

MUDESDA : Mutuelle de Développement Économique et Social de Daouakro

MUDESFON 2 : Mutuelle pour le Développement Économique et Social de Fondi 2

MUDES-N’DA : Mutuelle pour le Développement Économique et social de N’Dabroukro

MUDESO : Mutuelles de développement de Soukourougban

MUDEZA : Mutuelle de Développement de Zankagleu

MURESBA : Mutuelle des Ressortissants de Salè Balèkro

MURESSA : Mutuelle des Ressortissants de Salé Balekro à Abidjan

NPI : Nouveaux Pays Industrialisés

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONEP : Office National de l’Eau Potable

ONG : Organisation Non Gouvernementale

OPA : Organisations Professionnelles Agricoles

ORSTOM : Office de Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer

OSM : Open Street Map

PAPC : Projet d’Assistance Post Conflit

PAS : Programme d’Ajustement Structurel

PDCI : Parti Démocratique de Côte d’Ivoire

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PPU : Programme Présidentiel d’Urgence

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PSO : Politique de Scolarisation Obligatoire

PUD : Plan d’Urbanisme Directeur

RDA : Rassemblement Démocratique Africain

RGPH : Recensement Général de la population et de l’Habitat

RHDP : Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et pour la Paix

SG : Secrétaire Général

SGBCI : Société Générale de Banque de Côte d’Ivoire

SICOGI : Société Ivoirienne de Construction et de Gestion Immobilière

SODE : Société d’État

SODECI : Société de Distribution d’Eau de Côte d’Ivoire

SOGEFIHA : Société de Gestion et de Financement de l’Habitat

SOPIE : Société d’Opération Ivoirienne d’Électricité

TAMA : Accroissement Moyen Annuel de la population

TIC : Technologie de l’Information de Communication

UAO : Université Alassane Ouattara

UEMOA : Union Monétaire Ouest Africaine

UFRS : Union Fraternelle des Ressortissants de Soh N’Guessankro

UNESCO : Fond des Nations Unies pour l’Éducation et pour la Science

UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la population

UNICEF : Fond des Nations Unies pour l’Enfance

VRD : Voirie et Réseaux Divers

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Avant-propos

Ayant pour vocation l’organisation de l’espace de vie de l’homme, la géographie demeure une
science incontournable de façon consciente ou non dans l’organisation de la société. Dans cette
marche de l’organisation de l’espace, de toutes les générations, des acteurs s’y ajoutent pour leurs
contributions. Malgré cela, quelle que soit la nation, il n’y a jamais eu d’organisation de l’espace
parfaite définitivement achevée. En Côte d’Ivoire dès les deux premières décennies de
l’indépendance, l’État s’est imposé comme le principal acteur d’aménagement du territoire. Cette
pratique a permis de mettre en place des équipements et infrastructures d’intérêt communautaire
dans les localités, c’est le cas de Bocanda. En référence à la crise économique, le gouvernement
a réorienté la politique d’aménagement du territoire. L’État s’est désengagé de certains domaines
dans la mise en place des équipements et infrastructures au profit d’autres acteurs. Ce faisant,
l’État ivoirien a transféré véritablement des compétences à la collectivité locale, la commune. En
effet, les communes existantes ont eu le même statut de commune de plein exercice. Cette nouvelle
politique de développement local a connu plusieurs étapes dans son évolution. Ainsi, après un
quinquennal, d’autres localités ont été érigées en commune de plein exercice. C’est le cas de la
commune de Bocanda.

La communalisation de Bocanda a été un espoir pour la population pour une sortie d’une situation
délétère qu’elle connait depuis le déclin de son économie basée sur la production du café et du
cacao. Plus de 30 ans après la commune de Bocanda n’a toujours pas connu un regain de vitalité
économique. Face à cette léthargie, plusieurs associations ont vu le jour, les plus significatives
sont les associations de développement dénommées les mutuelles de développement. Ces
associations de développement local de la commune de Bocanda se sont assigné pour mission
principale de développer les villages de ladite circonscription. Le choix de ce sujet de thèse de
doctorat a été un processus, en Master 2, le mémoire de recherche a porté sur « la problématique
du développement de l’habitat des villages de la commune de Bocanda ». À l’issue de cette étude,
les investigations ont montré qu’à l’échelle des villages de la commune de Bocanda, les mutuelles
de développement constituent une alternative inévitable à la production de l’espace des villages et
l’amélioration des conditions de vie de la population. En conséquence, les mutuelles de
développement constituent actuellement (2016) à l’échelle des espaces ruraux de la commune de
Bocanda de véritables acteurs de développement des villages respectifs quoique les autorités
municipales existent.
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Remerciements

Écrire une thèse n’est une fin en soi, mais plutôt une étape importante pour tout doctorant. Pour la
réalisation de ce travail, j’ai bénéficié de l’aide et du soutien de plusieurs personnalités. Je voudrais
à travers ces quelques lignes adresser mes remerciements à tous ceux qui, de près ou de loin, m’ont
apporté leur soutien.

J’exprime tout d’abord mon infinie gratitude au Professeur ASSI-KAUDJHIS Joseph P., mon
directeur de thèse qui a accepté de m’encadrer depuis la première année. Quelques fois les
rabrouements à mon endroit ne sont nulle part pour me décourager, mais plutôt pour m’amener à
redoubler d’efforts et à persévérer dans le travail. Je vous sais éternellement gré.

Mes remerciements vont également à l’endroit du Professeur DJAKO Arsène, pour son attention
malgré ses nombreuses tâches de directeur de département de géographie et du président de la
commission scientifique de l’Unité de Formation et de Recherche (UFR) de la Communication,
Milieu et Société (CMS).

Aussi suis-je infiniment redevable au Docteur KOUASSI Konan pour tous les privilèges qu’il m’a
accordés depuis ma première année. Je le remercie sincèrement, pour ses conseils avisés qui vont
même au-delà de la vie académique lesquels resteront gravés dans ma mémoire. J’exprime
particulièrement ma reconnaissance aux jeunes Docteurs du département de Géographie à savoir
Docteur YÉBOUÉ ; Docteur YOMAN, Docteur KANGHA, Docteur YEO, Docteur KOUAMÉ
Suzanne, Docteur KRAMO, Docteur Ayemou Pierre et Docteur GOLLY Anne Rose. Leur accueil
chaleureux au laboratoire de géographie m’a permis de sortir de ma coquille et a été pour moi une
source de motivation. Je n’oublie surtout pas Docteur ZOGBO pour sa relecture et son aide à la
mise en forme de cette œuvre scientifique. Je tiens à remercier en outre tous les enseignants du
département de Géographie de l’Université Alassane Ouattara pour le savoir qu’ils m’ont inculqué.
Merci infiniment au Professeur GIBIGAYE Moussa, Directeur du Laboratoire de Géographie et
d’Expertise Agricole (LaGREA), Chef de Département de Géographie et Aménagement du
Territoire (DGAT) de l’Université d’Abomey-Calavi (Bénin) pour sa disponibilité et ses conseils
instructifs. C’est par ailleurs l’occasion d’exprimer ma reconnaissance à mon doyen GNINRIN
Marcelin qui a été pour moi un guide dès ma première année au département de géographie.

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Au-delà des personnalités du milieu universitaire, mes remerciements vont également à l’endroit
des autorités administratives, politiques, traditionnelles, associatives de la commune de Bocanda
qui m’ont accordé une attention particulière dans cette tâche.

Ainsi, je remercie Monsieur ADDOH Tano ex Secrétaire Général de la Préfecture de Bocanda,


actuellement (2018) préfet du département de Gbélégban pour sa disponibilité, son accueil
chaleureux et ses encouragements. Monsieur NIANGBÉ Felix chargé des affaires sociales de la
préfecture de Bocanda et l’ensemble du personnel de la préfecture de Bocanda à Docteur KASSI
médecin, directeur par intérim de l’hôpital général de Bocanda à Monsieur SAHA Konan,
surveillant général de cet établissement sanitaire sans toutefois oublié Monsieur ANO Boris,
personnel au district sanitaire de Bocanda et l’ensemble du personnel de l’hôpital général et du
district sanitaire de Bocanda.

Je remercie de tout mon cœur Monsieur POUHO Zean Gilbert, directeur départemental du
Ministère de la Construction du Logement et de l’Urbanisme de Bocanda. Cette thèse provient en
grande partie de son hospitalité, ses conseils, les données cartographiques et les archives qu’il a
mis à ma disposition. En plus de sa gentillesse dans la collecte des données, il a contribué
volontairement et régulièrement à me soutenir financièrement et socialement. Les mots sont
insuffisants et ingrats pour lui témoigner ma reconnaissance, celui-là même que j’ai connu pendant
mes investigations. Grâce à sa magnanimité, une relation parentale a vu le jour au point où je
l’appelle affectueusement ‘’papa’’. Je remercie également ses collaborateurs.

Toute ma gratitude à Monsieur BROU Alexandre, Conseiller Principal de L’Inspecteur de


Bocanda ainsi que tous les directeurs d’école primaire de la commune de Bocanda et leurs
collaborateurs. Ma reconnaissance aussi envers Monsieur DEPEUKA Maxime, adjoint du chef
d’établissement du Lycée Moderne de Bocanda.

Mes remerciements et ma reconnaissance à l’ensemble des autorités politiques et administratives


de la mairie de Bocanda. En effet, je ne peux passer sous silence certaines personnalités telles que
le premier adjoint au maire, maire résident, Monsieur ASSIKA Koffi ; le Secrétaire Général de la
mairie, Monsieur ASSIRI-fils Anatole et ses collaborateurs. Toutes ces personnes ont été d’une
grande utilité dans la collecte des données.

C’est l’occasion de remercier le Directeur Départemental du Ministère des Infrastructures


Économiques de Bocanda, Monsieur KOUAKOU Michel; le directeur départementale de

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l’Agriculture de Bocanda, monsieur KOUAKOU, Monsieur CISSE agent de l’ANADER ;
Monsieur N’ Goran agent de la SODECI et l’ensemble du personnel qui m’ont aidé lors des
collectes de données dans les services.

Je n’oublierai pas les autorités traditionnelles des villages. Il s’agit de Nanan BOMBO Brou,
Nanan BOUSSOU Koissi, Nanan KOUADIO Kouakou, Nanan KOUASSI Amani Laurent, Nanan
ALAGBA Kouadio Abraham respectivement chef de village de Bombokro, Soh N’Guessankro,
d’Andianou, de Koumokro. Je remercie également leur notabilité singulièrement la notabilité de
Salé Balekro avec à sa tête Nanan DIBY premier notable du regretté chef Nanan KONAN
Salomon. De même, je remercie particulièrement Monsieur AGBERY Dibi, notable du chef de
village de Soh N’Guessankro. Je remercie également les présidents des jeunes de ces villages et
les membres de leur bureau ainsi que les personnes désignées pour me servir de guide lors des
enquêtes dans leurs villages respectifs.

J’ai une très grande reconnaissance pour les dirigeants de mutuelles de développement étudiées
qui malgré leurs calendriers chargés m’ont reçu pour les entretiens, sans leur coopération ce travail
de recherche n’aurait pas existé. Ces remerciements vont à l’endroit de Monsieur KONAN Kouassi
Jacques président de la MUDEBO; de Monsieur KANGA Bruno, président de la MUDESDA ; de
Docteur AFERI Konan Jules, président de la mutuelle de développement de Salé Balekro
« N’GATCHIÈ »; de Monsieur N’GBANI Kanga Benjamin président de la MUDES ; de Monsieur
TANO Nando Alexis, président de la MUDESAK ainsi que l’ensemble des membres de ces
mutuelles de développement qui m’ont fourni des données.

Je tiens à exprimer ma reconnaissance et mes remerciements aussi à mes compagnons étudiants


du département de Géographie. Je voudrais ici nommer quelques-uns qui en plus de l’entraide sur
le plan académique m’ont aidé comme étant mes parents. Il s’agit de KOFFI Assoumou André-
Luc, ASSOUMOU Kpangny Joseph, SARAKA Kouamé Alain, YAO Kouadio Marcel et KONAN
Kouadio Joseph. Sans leur sens d’humanisme et d’amabilité accrue en 2017, je ne saurais comment
terminer cette production scientifique. J’ai considéré comme l’année de pires vaches maigres dans
mon cursus académique. Ils m'ont aidé chacun à son niveau pour surmonter cette situation
conjoncturelle. À la fin de cette étude, c’est l’occasion pour moi de témoigner ma gratitude.

Mes remerciements vont aussi à l’endroit d’AMANI N’Guessan Théodore pour service rendu, à
YAO Kouassi Junior saint Clair pour avoir accepté volontairement de faire partie de mon équipe
d’enquête. C’est aussi l’occasion pour exprimer ma gratitude et ma reconnaissance
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particulièrement à deux de mes sœurs dans la foi, SIDDO Amina Élyse et MONNÉ Clémentine
pour leur acte de bienfaisance à mon égard. Je tiens à remercier autant la communauté chrétienne
catholique de la paroisse Saint jean Baptiste d’Ahouniansou de Bouaké et la paroisse Sainte Anne
de Bocanda avec à leur tête les différents clergés. Tous les amis et connaissances qui ont fait la
relecture du travail entre autre KASSI Benjamin et SAHA Yao Sylvain sans SILUÉ Carvalo,
SREU Éric, KRAMO Maxime, KOUAMÉ Ferdinand pour leurs aides.

Ma gratitude va à l’endroit de ma grand-mère KOUADIO N’Gusessan Anne Marie, mes oncles


KOUADIO Kouassi Barthelemy, KOUASSI Kouakou Elvis, mes Tantes KOUADIO Adjoua
Albertine, KOUASSI Amoin Caroline, KOUASSI Nadège Amenan, mes cousines DJAHA Aya
Solange et KOUAME Amenan Celine. Sans toutefois oublié mes frères KOFFI Kouadio Alexis,
KOFFI Kouadio Nicodême, YAO Kouakou Hyanick, YAO Kouakou Pascal, KOFFI Kouamé
paulin, YAO Kouakou Célestin, YA Kouakou François et mes sœurs KOFFI Adjoua Cécile,
KOFFI Adjoua Anne-marie, YAO Amoin Élisabeth, YAO Amoin Alix, YAO Amoin Pascaline,
YAO Aya Natacha, KOFFI Ahou Martine, YAO N’Guessan Alix, YAO amenan Ruth Emanuella,
YAO Adjoua Rachelle et AGOULI ange Liliane. C’est l’occasion aussi pour moi d’exprimer ma
gratitude à ma compagne.

Je voudrais en outre exprimer singulièrement ma gratitude à mon grand frère KOFFI Kouamé
Guillaume et à mon oncle KOUASSI Kouassi Roméo pour leur soutien infaillible.

Ne pouvant pas nommer toutes les personnes qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à
la réalisation de ce travail de recherche, qu’elles trouvent ici, l’expression de ma profonde
gratitude.

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Introduction générale

Introduction générale

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1. Justification du choix du sujet et du cadre spatial

1.1 Justification du choix du sujet

La géographie est une science humaine qui étudie l’organisation de l’espace pour l’homme et par
l’homme. De toutes les générations humaines, l’organisation de l’espace a été incessamment la
chasse gardée. Cette recherche de satisfaction perpétuelle se caractérise par des implantations des
équipements et des infrastructures à des échelles différentes. La présence et/ou l’absence de ces
équipements et de ces infrastructures dans une circonscription donnée sont un indicateur de
développement local. Ainsi, participer à la mise en place des équipements et des infrastructures
d’intérêt public ou individuel et/ou leur entretien dans un espace déterminé constituent donc à
organiser cet espace. Les promoteurs de ces marqueurs spatiaux se positionnent comme des acteurs
de développement local. Le fait que ces implantations font référence à l’organisation de l’espace,
alors mener une étude sur des acteurs de développement d’une localité spécifique, constitue un
phénomène géographique.

En Côte d’Ivoire dès l’indépendance en 1960, l’État ivoirien s’est imposé comme le principal
acteur de son territoire. C’est ainsi que l’État a mis en place une politique dirigiste de l’organisation
de l’espace. Cette politique a consisté à l’entreprise d’opérations volontariste dans les zones rurales
et urbaines tant dans le secteur agricole, la construction des infrastructures et équipements.

Cette politique menée est jugée pour certains satisfaisants et pour d’autres insatisfaisants
(HAUHOUOT A. A., 2002).

Ainsi, avec l’avènement des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) lié à la crise des années
1980, l’État s’est désengagé dans l’intervention directe en tant qu’unique acteur de tous les
domaines d’aménagement du territoire ivoirien. Le gouvernement a transféré cette compétence
aux collectivités territoriales, par la décentralisation.

Cette nouvelle stratégie de diriger a pour objet de permettre aux populations locales d’initier des
politiques de développement pour mettre en valeur leur localité par l’intermédiaire des élus locaux.

À côté des acteurs Étatiques et internationaux, les populations ont développé des stratégies
endogènes d’aménagement du territoire au niveau local. En général, ces populations sont des
ressortissants de la même localité (région, département, commune, ville, village) qui se regroupent

15
en association pour auto-développer leur localité d’origine. Les plus significatives de ces
associations comme socle de développement local sont les mutuelles de développement. Les
facteurs qui justifient la création de ces associations, leur mode d’organisation et leur stratégie
pour la quête du développement, le bilan de leurs actions et les défis auxquels sont confrontées
mérite d’être analysé.

1.2 Justification du choix du cadre spatial d’étude

Le département de Bocanda fait partie de l’ancienne boucle de cacao. Jadis, cette circonscription
constituait un véritable pôle de développement du pays grâce à la production du cacao et du café.
Cette production représentait dans les années 60 et 75 plus du quart de la production nationale.
Mais la région a connu un déclin du binôme à la fin des années 1980 (Ministère du Plan et du
Développement et le Programme des Nations Unies pour le Développement, 2015).

Jusqu’en 1980, l’État s’est investi dans la construction de bâtiments administratifs, des habitations
modernes pour les fonctionnaires et agents de l’État affectés à Bocanda. Suite à la crise
économique qu’a connue le pays, l’État a stoppé cette politique d’investissement (Ministère du
Plan et du Développement et le Programme des Nations Unies pour le Développement, 2015).

En effet, comme moyen pour juguler cette situation délétère, la majorité des populations actives
s’est adonnée à la migration vers le centre-ouest et le sud-ouest du pays à la recherche de nouvelles
terres propices à cette culture. En conséquence, le mouvement migratoire a entrainé le
dépeuplement de la ville de Bocanda et son arrière-pays au point que pendant les années 1980-
1985 toute sa circonscription a connu une stagnation en matière d’investissement en habitat,
habitations modernes, en équipements et infrastructures de base (M.C.U., 1987 a).

En 1985, dans le processus de renforcement et d’élargissement de la communalisation, l’État a


érigé Bocanda en commune afin de permettre à la population locale de réaliser des infrastructures
et des équipements de proximité pour relancer le développement local. L’on s’attendait alors dans
les années qui suivaient à un regain de croissance de la population et des activités économiques en
raison de l’érection de la ville de Bocanda au rang de commune (M.C.U., 1987 b). Dès lors chaque
année, des programmes triennaux sont élaborés pour le développement de la ville et des villages
de la commune. Des investissements ont été réalisés dans le domaine de l’éducation, de la santé,
de l’électrification publique, de la promotion humaine par les autorités municipales de Bocanda.
16
À côté de ces autorités, il y a eu plusieurs autres acteurs tels que les populations locales, les
autorités traditionnelles, les Organisations Non Gouvernementales (ONG), les partenaires au
développement, les sociétés privées et les associations qui s’attellent à développer ladite commune.

Nonobstant ces réalisations et le foisonnement des acteurs, le développement de la commune de


Bocanda traîne (ALOKO N. J., et KOUASSI Y. F., 2014; Ministère du Plan et du Développement
et le Programme des Nations Unies pour le Développement, 2015). Face à cela, depuis les années
2000, l’on assiste à l’émergence des créations des mutuelles de développement à l’échelle des
localités que compose la commune de Bocanda.

Au regard de ce qui précède, mener une étude scientifique sur la contribution de ces nouveaux
acteurs dans l’arène, au développement de la commune de Bocanda serait primordial. La carte 1
présente la situation géographique de la commune de Bocanda.

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Carte 1: Présentation de l’espace d’étude

Source: BNETD/CCT, 2012 Réalisation : KOFFI Antoine, 2018

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La commune de Bocanda est située au Centre Est de la Côte d’Ivoire et est comprise entre les
latitudes 7°9 et 6 °6 nord et les longitudes 4°36 et 4°21 ouest. Bocanda est chef-lieu de département
depuis 1997, chef-lieu de sous-préfecture et chef-lieu de commune depuis 1985. Le Département
de Bocanda est composé de quatre sous-préfectures que sont la sous-préfecture de Bengensou, de
Kouadioblékro, de N’Zercresessou et de Bocanda selon le découpage administratif de 2011.
L’ensemble du territoire communal de Bocanda est quasi-située dans la sous-préfecture de
Bocanda à part à l’est ou elle se limite par une partie de la sous-préfecture de N’Zercresessou.
Cette commune est la seule collectivité territoriale décentralisée du département de Bocanda. Elle
s’étend sur une superficie de 242 Km2. Le territoire communal de Bocanda couvre 10 villages et
9 campements dans un rayon de 10 Km de la ville de Bocanda selon les autorités municipales de
Bocanda. Les villages de la commune de Bocanda sont reliés par le chef-lieu de commune soit par
la voie bitumée qui relie Bocanda-Ananda-Dimbokro via Salé Balèkro et Bombokro, soit par les
routes non bitumées et les pistes. La commune est drainée par de deux types de cours d’eau. Il
s’agit d’un cours d’eau permanent, le N’zi et de nombreuses sources d’eau naturelles
intermittentes. Presque toute la partie septentrionale de la commune de Bocanda est limitée par le
N’zi.

19
2. Revue de la littérature

Il existe de nombreuses études relatives au développement local et ses acteurs. La recension de ces
écrits a permis de savoir qu’il y a une diversité d’acteurs de développement local. Les acteurs les
plus significatifs sont les pouvoirs publics, les collectivités locales, les associations ou mutuelles
de développement. Cette recension des écrits a permis de structurer la revue de la littérature de
cette étude autour de ces axes suivants :

 Les moyens des acteurs du développement local ;


 Les contraintes des acteurs du développement local ;
 Les suggestions pour un développement local efficient.

2.1 Moyens des acteurs du développement local

Pour mener leurs actions de développement local, les acteurs adoptent des stratégies diverses.
Quels sont les moyens de ces différents acteurs ?

2.1.1. Moyens des pouvoirs publics

Le développement national à travers de l’aménagement du territoire est la chasse gardée de tous


les dirigeants du monde.

Les dirigeants de la Côte d’Ivoire soucieux de cette réalité du développement du territoire en


équipement et infrastructure de base ont mis en place, des programmes, des instruments
spécifiques de structuration et d’aménagement du territoire pour le développement du milieu rural
et urbain dirigé par les fonctionnaires. La démarche primordiale du gouvernement ivoirien, dès
l’accession à la souveraineté en 1960 a été la définition et la réalisation d’un projet de société
ivoirienne sur un humanisme pragmatique résumé dans la formule de « faire bonheur de l’homme
ivoirien » (Le Ministère du Logement du Cadre de Vie et de l’Environnement ,1996 et ADOMON
A. A., 2016). Pour atteindre son objectif, l’État a mis en place des instruments qui ont pour mission
le développement local. Ainsi, en milieu rural comme instrument en charge de développement le
Fond Régional d’Aménagement Rural (FRAR) et le Fond d’Investissement et d’Aménagement
20
Urbain (FIAU) pour le développement urbain créé respectivement en 1971 et 1973 (HAUHOUOT
A. A., 2002; KOFFI K. P., 2008 et ASSI-KAUDJHIS N. B., 2016). Pour HAUHOUOT A. A.,
(2002) ces deux instruments FRAR et FIAU ont plus transformé le territoire. Cependant les FRAR
ont eu un bilan globalement positif.

Par ailleurs pour le Ministère du Logement du Cadre de Vie et de l’Environnement (1996) et KAM
O., (2013) dès l’indépendance en 1960, les autorités publiques ivoiriennes ont marqué un intérêt
particulier pour l’aménagement du territoire à l’occasion des différents plans quinquennaux de
développement économique, social et culturel ainsi que des études prospectives. Selon KOFFI K.
P. (2008) en plus des plans quinquennaux, l’État a initié des programmes spéciaux de répartitions
géographiques des facteurs de la croissance et de l’emploi.

HAUHOUOT A. A., (2002) a écrit à ce propos que les FRAR ont permis de réaliser 13 000 projets
en 24 ans. Ainsi, 35% de l’ensemble de ces investissements ont été réalisé dans les domaines de
l’école, suivie de la santé 18.5%. Ils ont permis de réaliser des centres polyvalents, des magasins
de stockage, de matériel de transport, d’outillage de travaux, d’hydraulique, d’électrification dans
le milieu rural ivoirien. De ce fait, cet instrument Étatique a contribué à l’équipement du monde
rural en infrastructure moderne, à réduire les disparités inter et inter-régionales.

Aux niveaux des investissements par les FRAR de façon concise on a la construction de marché
dans certaines localités telles que Bengassou, Kouadioblékro et N’zécrézéssou qui sont
aujourd’hui (2018) des chefs-lieux de Sous-Préfecture dans le département de Bocanda (Ministère
du Plan et du Développement et le Programme des Nations Unies pour le Développement, 2015).

De plus dans les milieux ruraux ivoiriens, l’État déboursait des fonds pour le soutien à l’économie
de plantation paysanne et au développement intégral de plantation industrielle (Ministère du
Logement du Cadre de vie et de l’Environnement, 1996).

HAUHOUOT A. A., (2002) précise entre autres que le véritable succès des FRAR réside dans
l’éducation des populations à se prendre en charge.

KAM O., (2013) de son côté présente les différents plans de développement misent en place par
l’État de 1960 à 1985. Il s’agit de cinq grands plans de développement qui sont :

 Les perspectives décennales de développement économique, social et culturel de 1960-


1970. Elles étaient orientées plus sur l’agriculture en le faisant comme le pilier de l’économie. Au

21
niveau de l’aménagement du territoire, elles étaient plutôt axées sur les infrastructures et
équipements structurants.
 le plan quinquennal 1971-1975, l’accent était mis cette fois-ci sur l’aménagement du
territoire afin de lutter contre les disparités régionales. En effet, l’État a mis en place trois
principales zones de développement. Il s’agit du pôle de développement du sud-ouest autour de
San Pedro pour les transactions portuaires; le pôle de développement dans le centre autour du
barrage Kossou pour l’aménagement de l’agropastoral. Et l’identification des outils, ARSO et
AVB pour la mise en œuvre de cette politique.
 Le plan quinquennal 1976-1980. Il s’agit de l’identification de la problématique de
l’aménagement du territoire dans le processus du développement du pays. De ce fait, l’accent est
mis sur la correction des disparités à partir des programmes spécifiques en fonction des centres
d’intérêt.
 Le plan quinquennal 1981-1985. Il a consisté à maintenir la politique d’aménagement du
territoire du plan quinquennal de 1976-1980 qui n’est pas en contradiction avec le diagnostic. Sa
mise en œuvre est plutôt centrée sur l’action participative à savoir la participation des populations
et des autorités administratives locales. Cependant, ce dernier plan quinquennal n’a pas été mis en
œuvre à cause de la crise économique qu’a frappé le pays à partir des années 1980 (KOFFI K. P.,
2008 et KAM O., 2013).

Néanmoins, à travers des opérations ARSO, AVB, du programme d’urgence du Nord, des
programmes des fêtes tournantes d’indépendance et l’aide des partenaires au développement, cette
planification ivoirienne était indicative, mais résolument suivie, voire dirigiste (Ministère du
Logement du Cadre de Vie et de l’Environnement, 1996 et KAM O., 2013). En plus de nombreux
projets sectoriels d’équipement urbain tels que l’eau, l’électricité ont été mis en œuvre (Ministère
du Logement du Cadre de Vie et de l’Environnement, 1996). Ce ministère souligne également que
les instruments de cette politique sont les sociétés d’État (SODE), les programmes du plan et le
Budget Spécial d’Investissement et Équipement (BSIE) qui a été régulièrement alimenté de 1963
à 1980. En plus des moyens Étatiques susmentionnés pour le développement du pays, les fêtes
tournantes de l’indépendance jusqu’à 1979 ont été un instrument efficace pour le développement
des infrastructures socioéconomiques d’utilités publiques dans les régions dont cette cérémonie
s’est tenue (IGUÉ J. O., 2006, MEITE S. B., 2014 et ASSI-KAUDJHIS N.B. 2016). MEITE S.
B., (2014) et ASSI-KAUDJHIS N.B. (2016) précisent qu’avec les fêtes tournantes de
l’indépendance à Gagnoa et Daloa, ces villes ont connu un élan de développement à travers la mise
22
en place des infrastructures socioéconomique. De 2013 à 2016 le gouvernement a mis en place le
Programme Présidentiel d’Urgence (PPU) (GOGBE T., WADJA J-B, KOUASSI N. G.et
KARAMOKO D. M. A., 2018). Selon ces auteurs, l’État ivoirien a élaboré le PPU pour réduire
les disparités de développement afin de répondre aux besoins des collectivités et leurs populations.
Pour KOFFI K. P., (2008) suite à la crise économique en 1980, le gouvernement a adopté des
programmes d’ajustement structurels (PAS) afin de juguler cette crise afin de parvenir au
développement local et de l’ensemble du pays.

Le constat est que les autorités ivoiriennes de façon volontaire ont adopté plusieurs politiques pour
le développement régional, jusqu’en 1980. Ces politiques ont connu des mutations au fil des
années en fonction des diagnostics et besoin. Quoiqu’il y ait la crise et le désengagement de l’État
dans certains domaines d’activités, l’État intervenait quelques fois de façon ponctuelle à travers
des programmes spécifiques pour la mise en valeur du territoire.

Ainsi, comme la crise ne permettait plus à l’État de poursuivre ses objectifs de planification et
d’organisation du territoire d’autrefois (1960 à 1980), l’État a adopté une nouvelle politique de
l’aménagement du territoire. Les principaux axes de cette nouvelle politique sont les collectivités
décentralisées qui favorisent la prise en charge du territoire par les populations, et la privatisation
de l’appareil de production (Ministère du Logement du Cadre de Vie et de L’environnement,
1996). Dès lors quels sont les moyens des collectivités locales pour du développement local ?

2-1.2 Moyens des collectivités décentralisées et déconcentrées

La politique de décentralisation a été véritablement opérationnelle en général en Afrique


Subsaharienne à partir des années 1980. Elle est mise en place dans le but d’appuyer le pouvoir
public dans son rôle d’agent de développement. Les compétences dévolues aux collectivités
territoriales ivoiriennes sont au nombre de 16 (HAUHOUOT A. A., 2002 ; KOFFI B. E., 2002 et
ASSI-KAUDJHIS N. B., 2016). Ces compétences sont dans le domaine de:

 aménagement du territoire ;
 planification du développement de leur territoire ;
 urbanisme et d’habitat ;
 voie de communication et de réseaux divers ;

23
 transport ;
 santé, d’hygiène publique et de qualité ;
 protection de l’environnement et de gestion des ressources ;
 sécurité et de protection civile ;
 enseignement et de formation professionnelle ;
 action sociale, culturelle et promotion humaine ;
 sport et de loisirs ;
 promotion économique et de l’emploi ;
 promotion du tourisme ;
 communication ;
 hydraulique, d’assainissement et d’électrification ;
 promotion de la jeunesse, de la famille, de la femme, de l’enfant, des handicapés et des
personnes du troisième âge.

Ces compétences dévolues aux collectivités locales pourraient aider le gouvernement ivoirien à se
concentrer sur les missions régaliennes.

Pour ORI B. (1994) la décentralisation obéit à des impératifs politiques et techniques. Elle fonde
l’efficacité administrative sur une politique de gestion à la fois plus rapprochée des administrés
capable de susciter les initiatives.

Ainsi pour réaliser ses compétences en Côte d’Ivoire selon KOFFI B. E., (2010), l’on a 197
communes dotées de conseils municipaux depuis 1996, 56 départements dotés de conseils
généraux depuis 2002, deux districts autonomes. Pour sa part, BADIANE E., (2004), la
décentralisation permet une meilleure identification et un meilleur classement des priorités et des
besoins. Cela sous-entend que la décentralisation apparait comme un outil de correction en faveur
du développement local. C’est probablement pour cette raison que le Ministère de l’Intérieur et de
la Décentralisation (1999) avait mentionné au préalable dans son rapport que la politique de
décentralisation territoriale s’est avéré une stratégie efficace contre la déstabilisation de la société
urbaine. Pour ce ministère, la décentralisation territoriale consolide la formation de la société
urbaine. Elle réduit les dysfonctionnements importants et permet aux villes, partant à l’ensemble
des formations régionales du territoire de traverser la crise.

En effet en Côte d’Ivoire, d’après HAUHOUOT A. A., (2002) l’effort des collectivités est presque
équivalent à celui de l’état; de 1985 à 1993 l’État s’est impliqué en moyenne pour 51,09% des
24
investissements dans la mise en place des infrastructures contre 48,9% des collectivités. En effet,
pour certains auteurs dont KOFFI B. E. (2002); BOHOUSSOU N. S. (2014), ADOMON A. A.,
(2015) et ASSI-KAUDJHIS N. B., (2016), la politique de décentralisation pourrait être la solution
des crises urbaines. Ils justifient cela par le fait que la stratégie de la décentration à savoir la
conjugaison parfaite du génie des autorités locales, la population locale et la population d’origine
locale et leur apport populaire pourrait impulser le développement local. BADIANE E., (2004) et
CHAPET J-M., 2007 affirment pour leur part que du moment où les élus locaux ont la mission de
concevoir, programmer et mettre en œuvre les actions de développement économique, éducatif,
social et culturel d’intérêt régional, communal ou rural est un atout pour le développement local.

KOFFI B. E., (2002; 2010) et ADOMON A. A., (2015) sans toutefois donné le taux de réalisation
des collectivités locales ont affirmé que la décentralisation en Côte d’Ivoire a un bilan relativement
positif. HAUHOUOT A. A., (2002) pour sa part dénombre quelques investissements réalisés par
les collectivités territoriales décentralisées, il s’agit de la construction des cimetières, des
dispensaires, écoles, collèges, et marchés, etc. Il a clarifié que les collectivités locales ont toujours
voulu destiner en priorité leur apport à la construction des infrastructures écolières. De ce fait, il
conclut que la commune qui a été la première collectivité locale décentralisée en Côte d’Ivoire
constitue un niveau efficace de prise en charge des problèmes de la population elle-même.

C’est dans cette même perspective que KOFFI B. E., (2010) a mentionné qu’en plus de la
commune dès les années 1980, le département et le district à partir de 2000; ces collectivités
territoriales décentralisées ont contribué à l’amélioration des cadres et conditions de vie des
populations et à la réalisation des équipements sociocommunautaires à savoir la santé, l’éducation,
l’eau. Selon l’auteur ces réalisations sont dues aux interventions financières et humaines des
partenaires au développement et autres bailleurs de fonds internationaux.

C’est dans ce même sens que CISSE B. H., MAIGA I. S. et BARTOLOMEEUSSEN S., (1999)
cité par ASSI-KAUDJHIS N. B., (2016) ont signalé que la décentralisation constitue au Mali une
réforme majeure de l’État parce qu’elle crée des espaces de participations et de partenariats.

Sur le plan professionnel, KOFFI B. E., (2010) ajoute que la décentralisation demeure un
instrument de lutte contre la pauvreté par le nombre d’emploi qu’elle génère. À titre d’exemple, il
dit qu’en 1996, le personnel permanent de l’administration locale était de 12500 agents dont 710
fonctionnaires. BADIANE E., (2004) de son côté explique le mode de fonctionnement des entités
décentralisées pour accomplir leur mission d’animateur de développement. Il révèle qu’elles
25
disposent des services propres et s’appuient sur les services déconcentrés de l’État. Ce
foisonnement d’acteur constitue un moyen pour parvenir au développement. BADIANE E., (2004)
rajoute que la décentralisation amorce profondément la modernisation et la rationalisation de
l’action publique.

Selon les écrits, il ressort que la politique de décentralisation en Afrique subsaharienne a constitué
un nouvel espoir pour le développement local suite à la crise économique des années 1980. Cette
politique a permis de transformer aussi les territoires que les autorités ont transformés en
collectivités décentralisées. Ces collectivités ont commencé pour la plupart par la
communalisation. En Côte d’Ivoire, les territoires érigés en commune ont connu une évolution au
fil des ans. Depuis 2000, des circonscriptions érigées en collectivités territoriales décentralisées,
mais ont été supprimées avec l’arrivée de nouveaux dirigeants au pouvoir.

En dehors des pouvoirs publics et des institutions de l’État, il faut noter la présence d’autres
animateurs de développement local.

En effet, quelles sont les actions menées par ces animateurs non institutionnels en faveur du
développement local ?

2-1.3 Moyens des associations ou mutuelles de développement

Le développement est un fait inclusif. Ainsi, en dehors des acteurs institutionnels, associations,
groupements, organisations non gouvernementales s’impliquent pour le développement local des
pays. GNABELY Y. R., (2014) a clarifié que c’est à partir des années 1980 que des associations
ont adopté la dénomination de mutuelles de développement. C’était la période de crise économique
et d’ajustements structurels, pendant laquelle l’État ivoirien a été contraint de renoncer à son rôle
de l’unique maître d’ouvrage des infrastructures et équipements publics depuis l’indépendance.
C’est dans cette même veine d’idée que KAM O., (2013) a écrit qu’en raison de l’arrêt des
programmes d’aménagement du territoire, la création de mutuelle des ressortissants de villages est
devenue un phénomène social en Côte d’Ivoire. Au niveau du Sénégal, BADIANE E., (2006) a
mentionné pour sa part que les dynamiques associatives de développement urbain naissent le plus
souvent à partir de la volonté des populations de prendre en charge leurs destins, de faire face à la
crise. Selon l’auteur, ces associations émergent généralement sous l’initiative de regroupement des

26
jeunes et femmes. Par contre en Côte d’Ivoire ces associations sont créées pour la plupart sous
l’initiative des cadres ressortissants d’une même localité à savoir région, département, sous-
préfecture, commune, village (GNABELY Y. R., 2008 ; 2008 ; KAM O., 2013; KOFFI K. A.,
ASSI-KAUDJHIS N. B., et ASSI-KAUDJHIS J. P., 2019). Quels que soient les fondateurs, ces
associations sont animées par la même idéologie qui est d’améliorer le cadre de vie et les
conditions de vies de leur localité d’origine. Pour ROMERO C., (2010), les associations locales
figurent en bonne place pour le développement local auprès des acteurs institutionnels. L’auteur
justifie ses dires par le fait que le nombre, le poids et la qualité des associations sont valorisés dans
le contexte de défi de développement comme la preuve tangible d’une volonté locale d’agir et de
mobiliser des forces vives, représentatives des différentes catégories de population et de leurs
activités.

Pour accomplir leur mission de développement local, les mutuelles de développement utilisent
plusieurs stratégies de financement de projets (GNABELY Y. R., 2008; KAM O., 2013; et KOFFI
K. A., ASSI-KAUDJHIS N. B., et ASSI-KAUDJHIS J. P. 2019). Ces auteurs mentionnent que ce
sont les cotisations ordinaires et extraordinaires, les organisations des journées récréatives, les
sollicitations des partenaires de développement et les dons des individuels de certains membres.

Selon LANDOT E. et NARCYZ A., (2002) et FABRE P. (2005 ; 2006) en France en plus des
ressources susmentionnées les associations de développement légalement constituées bénéficient
des subventions de la part des collectivités. Pour GNABELY Y. R. (2014) pour que les
ressortissants de la même localité puissent se fédérer en mutuelle de développement, il a fallu
l’occultation des différenciations sociales des cadres.

Pour les grandes retrouvailles, le peuple Baoulé de la diaspora par consensus a choisi la période
des fêtes pascales, laquelle période ces mutuelles de développement tiennent pour la plupart leur
assemblée générale annuelle (KOFFI B. A., 2008, N’GUESSAN K. B., 2013 et KOFFI K. A.,
ASSI-KAUDJHIS N. B., ASSI-KAUDJHIS J. P., 2019). Par ailleurs NASSIROU (2000) cité par
KAM O., (2013) a affirmé que la démission de l’État dans son rôle régalien d’aménagement du
territoire a favorisé l’émergence des mutuelles de développement sous l’égide des cadres
ressortissants. C’est ainsi que pendant la période de pâque, les Baoulé émigrés se retournent dans
leur village natal en vue de réaliser des programmes et des projets touchant le développement. Il
s’agit des réunions touchant en général les domaines de constructions et d’entretien des bâtiments
scolaires, du lotissement, des ouvertures de rues, de construction de dispensaire, d’hydraulique et

27
de l’électricité de leur village d’une part (KOFFI B. A., 2008). D’une part, il s’agit des échanges
avec les autorités villageoises sur la relation entre les jeunes et les vieux, les problèmes relatifs à
la gestion intérieure du village et d’autre part les relations avec l’administration locale (KOFFI B.
A., 2008).

C’est à ce titre que KAM O., (2013) affirme pour sa part, que les mutuelles de développements ou
les associations de développement de ville et/ou de village sont mises en place pour parer à la
dégradation des conditions de vie des populations en vue de promouvoir les projets de
développement dans leurs localités. À titre d’illustration, le cas de Diangokro village situé dans le
département de Dimbokro (KOFFI B. A., 2008). Selon l’auteur ce village a été électrifié en 1998
par la participation financière de ses ressortissants au projet FRAR, sous la houlette de leur
mutuelle de développement (Mutuelle de Développement Économique et Social de Diangokro,
MUDESDIAN). C’est également le cas de la Mutuelle de Développement de Zankagleu
(MUDEZA) dans la sous-préfecture de Kouan-Houlé, département de Danané, qui a construit une
école primaire de six et des logements des instituteurs (KAM O., 2013). Toujours selon KAM O.,
(2013) en 2013 la réalisation d’habitat rural, l’achat d’équipement sportif pour la jeunesse,
l’extension de lotissement était en cours. C’est pourquoi, après son évaluation de la performance
des associations dans les villes Françaises en 2005, FABRE P., (2005) a conclu que les associations
peuvent constituer un levier efficace pour la mise en œuvre des infrastructures publiques locales.

Aux regards de l’essor des mutuelles de développement en Côte d’Ivoire et leurs réalisations;
HAUHOUOT A. A., (2002) a mentionné que ces regroupements locaux (région, ville, village) de
développement sont devenus un fait de rivalité. GNABELY Y. R., (2014) abordant dans le même
sens a souligné qu’avec l’avènement des mutuelles de développement, l’on assiste à la rivalité et
la compétition avec les villages voisins. En effet, d’après l’auteur chaque mutuelle de
développement du village veut investir pour contribuer au développement de sa localité au vu des
projets réalisés par un village voisin. C’est pour cette raison que GNABELY Y. R., (2008) a
conclu qu’en Côte d’Ivoire les mutuelles de développement sont des facteurs d’identification
d’autochtone.

Suite à la crise qui a eu plus d’effet défectueux en milieu urbain et à la marginalisation des quartiers
illégaux, les citadins de ces quartiers ont pris à bras le corps la mise en valeur de leur milieu de
vie, c’est l’exemple des quartiers précaires de la ville d’Abidjan. Selon le Ministère du Logement
du Cadre de Vie et de l’Environnement (1996) et WADE S., (1999) les populations des quartiers

28
précaires se constituent en association pour la prise en charge de la gestion de leur cadre de vie.
Ces populations œuvrent de façon communautaire pour avoir accès aux infrastructures et
équipements de base ainsi que l’assainissement de leur environnement. De ce fait, elles ont créé
des chefferies de quartiers (ils se diffèrent des chefs des groupes ethniques), des comités de
gardiennage, des groupes de pré-collecte. En plus de cela, ces chefs constituent des courtiers auprès
des maires et l’administration centrale. Ces chefs recensent les doléances de leur population pour
les faire connaître à l’autorité compétente.

Au regard des initiatives prises et des réalisations des mutuelles et les autres animateurs
d’aménagement du territoire non institutionnels, l’on note qu’ils contribuent largement au
développement local. Aussi, ces réalisations montrent que l’aménagement participatif est devenu
primordial pour les développements locaux et à long terme pour le développement national.
Cependant, il faut souligner qu’en Côte d’Ivoire, ces actions de ces associations de développement
sont plus réalisées à l’échelle rurale. Cette concentration des interventions des associations dans
l’arrière-pays des milieux urbains de la Côte d’Ivoire, pourrait se justifier par le fait que le pouvoir
public et les collectivités locales font des villes ivoiriennes leur priorité au détriment du milieu
rural. Ainsi, poussés par le désir d’une réciprocité du milieu urbain au milieu rural, certains cadres
ressortissants des villages du pays mettent en place des associations pour assurer le développement
de leur milieu d’origine respectif.

2-2 Difficultés des acteurs du développement local

Les recherches documentaires ont révélé tous les acteurs sont confrontés à des difficultés
distinctes. Quelles sont ces différentes difficultés rencontrées ?

2-2.1 Difficultés des pouvoirs publics dans la gestion du développement local

Quoique les pouvoirs publics, en général et les pays de l’Afrique Subsaharienne en particulier aient
mis en place des politiques pour l’aménagement de leur territoire, les disparités régionales
persistent d’avantages dans les pays Africains en général et en Côte d’Ivoire en particulier. En
effet, malgré la volonté de l’État ivoirien de réduire les disparités dans le milieu rural au moyen

29
des FRAR, des inégalités n’ont pas manqué dans le fonctionnement de cette institution à cause du
dynamisme propre aux régions. Quant aux FIAU malheureusement son bilan est moins profond
que celui des FRAR en raison de l’ampleur des besoins urbains face à la modicité de l’État
(HAUHOUOT A. A., 2002). C’est pourquoi ALOKO N. J., et KOUASSI Y. F., (2014) abordant
le problème de développement en milieu rural du département de Bocanda en particulier et en
général de la Côte d’Ivoire. Ils affirment que la volonté de l’État ivoirien d’améliorer les conditions
de vie des paysans se heurte à l’analphabétisme.

En effet, dans la réalisation des projets de développement, l’analphabétisme est souvent le prétexte
pour éloigner les paysans des centres de décision. Cette situation empêche les paysans de
s’approprier les techniques culturales, les résultats de la recherche scientifique et le changement
de mentalité qui s’impose aujourd’hui (2018). De même, les moyens que l’État octroie à ces
structures sont largement insuffisants au regard des défis qui restent à relever. Cette situation n’est
pas le seul apanage des structures d’encadrement agricole de l’État (ALOKO N. J., et KOUASSI
Y. F., 2014). Parlant des actions des sociétés de développement régional, AVB et ARSO créés par
l’État ivoirien pour lutter contre les disparités régionales, l’on note des échecs (HAUHOUOT A.
A., 2002). Pour l’auteur, les raisons de cet échec s’expliquent par le fait qu’elles ont eu une vision
aberrante, extravagante et irréaliste. Les FRAR n’ont pas d’enracinement culturel; c’est ce qui a
constitué un danger. Sans toutefois ignorer le sur-encadrement et de conflit entre les sociétés de
développement rural apparues au cours des années 70 surtout dans le Nord et le Sud de la Côte
d’Ivoire.

L’État ne parvient plus à faire face à ces obligations pour des raisons de crises successives (KOFFI
B. E., 2005 et KOFFI K. P., 2008). C’est en cela que KOFFI B. E., (2005) a conclu pour sa part
qu’avec la persistance de la crise économique malgré la politique urbaine futuriste de la Côte
d’Ivoire basée sur les normes techniques, architecturales urbanistiques prometteuses ayant fait le
pari de la durabilité n’a pas été une réalité. HAUHOUOT A. A., (2002) clarifie pour sa part que
la politique dirigiste de l’État de Côte d’Ivoire adopté au lendemain de l’indépendance ne pouvait
pas apporter le développement local. Ce modèle administratif a plutôt abouti à quelques
conséquences négatives à savoir la lenteur et le manque d’initiative. L’auteur révèle le cas de la
gestion des préfets et des sous-préfets. Dans leurs gestions internes, ces préfets et sous-préfets sont
absorbés par des tâches politiques, le gaspillage des maigres moyens mis à leur disposition. Au
niveau externe, les rapports avec leurs administrés qui sont émanés le plus souvent par des
incohérences, des conflits entre d’autorités et les différents acteurs régionaux de l’action
30
gouvernementale; la perception négative de cette administration par le paysannat est révélée par
les intellectuels ressortissants des régions. En ce qui concerne le développement des villages en
Côte d’Ivoire GBAYA ZIRI B., (2005) fustige que très souvent, l’État n’associe pas les paysans
dans l’initiation des projets, ce qui capote de fois des projets pour la modernisation des villages.
Prenant le cas du refus ou l’opposition des villages Bété à la réalisation du projet de regroupement
des villages pour leur doter d’infrastructure moderne. Pour GBAYA ZIRI B., (2005), le refus de
regroupement des villages Bété de Gagnoa ne tient pas au fait que les populations sont hostiles au
progrès où à la modernité. Selon l’auteur les villages grainent plutôt que le regroupement ne les
éloignent de leurs plantations, d’abandonner leur maison en dur, de perte d’autonomie et d’identité,
voire un déracinement culturel. L’auteur ajoute que souvent le choix du village centre (village de
regroupement, le bourg) ne se fait pas en fonction des critères préétablies par le gouvernement
mais au favoritisme. Le regroupement se fait plutôt en fonction du lien d’amitié entre les cadres
des villages et les autorités déconcentrées.

Abordant le cas des défis en milieu urbain ISSAKA H. et CASSIDY L. (2018), souligne qu’en
Afrique malgré les textes règlementant la gestion urbaine, l’absence de synergie des acteurs limite
considérablement les actions des acteurs impliqués dans la planification urbaine.

Au niveau de la politique de planification de l’espace, très souvent les autorités préfectorales


réalisent des projets de lotissement sans tenir compte d’extension réelle de la ville pour des raisons
économiques. Le cas des lotissements de M’Batto le montre bien selon ATTA K., GOGBE T., et
KAKOU G. M., 2013. Selon ces auteurs à M’Batto, les autorités sous-préfectorales, au mépris de
tout programme de mise en valeur des terrains déjà lotis, ont opéré de nombreux lotissements sans
équipement. Ainsi, ces lots non misent en valeur et/ou insuffisamment bâtis donnent l’impression
d’une urbanisation inachevée.

En ce qui concerne les PAS qui sont censés donner une réponse à la crise économique a plutôt
affecté durement l’ensemble de la société, mais plus fortement les villes (Ministère du Logement
du Cadre de Vie et de l’Environnement, 1996). Le ministère précise que les principales
manifestations de ces problèmes sont dans le secteur de l’habitat, des infrastructures de proximité
et celui l’assainissement.

Avec le développement des quartiers précaires en milieu urbain, dans les pays en voie de
développement, la majorité des agents de l’État exclut toute possibilité de réhabilitation de ces
établissements humains, quelles que soient leurs fonctions sociales et/ou économiques dans la ville
31
(YAPI-DIAHOU A., 2003). Selon l’auteur, pour les dirigeants, ces individus dans les quartiers
précaires violent la légalité ou ternissent l’image de la ville de ce fait ils doivent être chassés
purement et simplement des terrains qu’ils occupent.

La ventilation d’investissement de l’État au niveau de l’aménagement urbain est inégalement


répartie (Ministère du Logement du Cadre de Vie et de l’Environnement, 1996). Ce ministère
mentionne dans son rapport que dans l’ensemble des villes de l’intérieur, la politique urbaine de
l’État a accordé une attention moindre aux équipements de proximités. C’est ainsi qu’elles sont
restées à l’état embryonnaire. Cela explique le poids attractif d’Abidjan suivi des problèmes liés à
l’urbanisation de cette métropole. De toutes les localités que l’on rencontre le fort taux de déficit
d’urbanisation est le Sud-ouest et le Nord-est de la Côte d’Ivoire (Ministère du Logement du Cadre
de Vie et de l’Environnement, 1996). Sans s’opposer les travaux de IGUÉ J. O., (2006) soulignent
que l’aménagement du territoire reste, dans beaucoup de pays ouest africain, une politique peu
formulée et dont les objectifs et les finalités sont encore mal définis.

Il ressort que malgré la volonté des pouvoirs centraux, les différentes institutions dirigées par l’État
sont confrontées à des difficultés. Ces difficultés sont variées. Il s’agit principalement des
problèmes de conflits compétences, de cultures, d’organisation et de mauvaise gestion. De ce fait,
les objectifs escomptés par ses multiples organes, institutions Étatique des pays de l’Afrique
subsaharienne ne parviennent pas à transformer de façon profonde leur paysage distinct.

2.2.2. Difficultés des collectivités décentralisées territoriale et déconcentrée dans leurs


missions

Le plus souvent, le découpage du territoire en commune ne respecte pas les normes établies par
l’État (HAUHOUOT A. A., 2002 et KOUADIO A. F., KRA K. J., KOFFI Y. S. K., 2016). En
effet, c’est plutôt la force de pression des ressortissants des régions ou de leur place dans le système
politique national qui est privilégié (HAUHOUOT A. A., 2002). De ce fait la commune ne peut
être viable pour impulser le développement local (KOUADIO A. F., KRA K. J., KOFFI Y. S. K.,
2016). En Côte d’Ivoire, la répartition régionale est nettement en faveur des régions du Nord et du
Centre. Ce phénomène est suivi de la répartition inégale d’aide financier au programme de
financement du Budget Spécial d’Investissement d’Équipement (BSIE) auprès des collectivités
locales (HAUHOUOT A. A., 2002). Comme contrainte KOFFI Y. S. K., KOFFI B. E. et KRA K.
32
J. (2014) attestent que la politique de décentralisation en Côte d’Ivoire est la faible participation
des populations. Pour ALOKO N. J., et KOUASSI Y. F., 2014 il n’y a pas de coordination
adéquate entre structure ayant le même objet d’encadrer la population en milieu rural. C’est plutôt
une concurrence feutrée et stérilisante (KONÉ M., 1990). Il y a entre autres la négation des savoirs
des paysans, les problèmes de communications, le manque véritable de relation
extraprofessionnelle et le système d’encadrement directif. Tous ces facteurs freinent les différentes
politiques de développement rural (KONÉ M., 1990).

Au niveau des communes, les Fonds de Prêts aux Collectivités Locale (FPCL) et les Fonds
d’Investissement et d’Aménagement Urbain (FIAU) qui sont créés pour le financement de la
commune et de la ville ont été handicapé dès le départ par diverses raisons. Il s’agit de la faiblesse
liée à la capacité technique du personnel des municipalités, des ressources financières et les
insuffisances des budgets d’investissements aggravés par l’unicité de caisse (Ministère du
Logement du Cadre de Vie et de l’Environnement, 1996).

HAUHOUOT A. A., (2002) mentionne de son côté que les animateurs des collectivités locales
ivoiriennes n’ont pas encore mené des actions de volume suffisant pour modifier de façon profonde
leurs paysages. Pour KOUADIO A, F., KRA K. J., et KOFFI Y. S. K., (2016) l’échec de la
politique de développement local menée par les collectivités locales est lié à plusieurs facteurs.
Selon eux, c’est au préalable le choix des élus locaux. Ensuite, la pauvreté et le manque de vision
stratégique des élus et enfin, l’absence de volonté politique pour une réelle décentralisation
financière au profit des collectivités locales.

C’est pour cette raison que HAUHOUOT A. A., (2002) et KOFFI K. P., (2008) ont affirmé que
la décentralisation tant attendue est restée au rêve, car les moyens n’ont pas suivi et que ces entités
décentralisées vivent de projet endormis dans les tiroirs ou en situation d’arriérés avec une
faiblesse des capacités managériales. À titre d’exemple, le cas des marchés respectifs des chefs-
lieux de sous-préfecture du département de Bocanda de Bengassou, de Kouadioblékro, et de
N’zécrézéssou, les marchés ne comportent ni d’étal, ni de boutique. Les boutiques de vente
d’article sont situées hors du marché. Ce qui est contraire à la situation de M’Bahiakro, de
Bongouanou zones situées également dans l’ancienne Boucle du cacao (Ministère du plan et du
Développement et le Programme des Nations Unies pour le Développement, 2015).

L’aide de l’État représente la principale ressource à laquelle s’ajoutent les différentes recettes. Les
recettes propres dans la commune sont principalement issues des taxes de marché soit 91% (M.
33
C. U., 1987). Cette dépendance de la commune vis-à-vis de l’État constitue un véritable obstacle
pour réaliser des projets de développement inscrits dans les plans triennaux. Les collectivités
territoriales décentralisées de l’Afrique Subsaharienne sont toute confrontées à ce défi de
dépendance (SARR F., 1996; SEBAHARA P., 2000; SAWADOGO R., 2001 et SEBAHARA
P., 2004). C’est le cas contraire en France d’après FABRE P., (2010) où malgré un contexte
financier contraignant à l’échelle mondiale, les collectivités locales parviennent à mobiliser des
ressources nécessaires pour l’auto développement. Selon l’auteur, les subventions illégales de
certaines associations partenaires des collectivités locales constituent un facteur d’amenuisement
des ressources des collectivités.

Au niveau, de la gestion des communes, généralement les affectations de dépenses, celui du


fonctionnement est supérieur à celui des investissements (HAUHOUOT A. A, 2002 ; KOFFI B.
E., 2010). HAUHOUOT A. A, (2002) précise en prenant le cas de l’année 1999 que 70% des
dépenses ont été allouées au fonctionnement. Les communes sont confrontées aux problèmes de
mobilisations de fonds propres, à l’échelle locale. Au niveau des prises de décisions, les
populations rurales sont le plus souvent marginalisées dans la politique de développement local
(ADOMON A. A., ATTA K. L., et GOGBE T., 2013 ; KAM O., 2013). Pour KOFFI B. E., (2005),
l’on vit également cette marginalisation en milieu urbain aussi. Les quartiers illégaux ne sont pas
desservis par les transports publics, n’accèdent pas au service sanitaire, d’éducation, d’enlèvement
d’ordure alors que ces habitants sont comptés bien évidement dans l’électorat (LEROND F., 2002).

HAUHOUOT A. A, (2002) signale également les conflits entre les maires et les receveurs. L’on a
également les conflits de compétences entre les entités décentralisées et certains ministères du
gouvernement. Ces ministères refusent d’appliquer le transfert de compétence aux profits des
collectivités locales. L’on a le cas palpable de l’attribution des lots à Abidjan et la délivrance des
lettres d’attribution selon BOHOUSSOU N. S., (2014). La loi n° 2003-208 du 07 Juillet 2003
confère au district d’Abidjan la compétence de la gestion de terrains urbains à usage d’habitation
et la compétence de la délivrance des lettres d’attribution et des arrêtés de concession provisoire
en matière d’urbanisme et d’habitat. Cependant sur le terrain, c’est le ministère de la Construction
de l’Urbanisme et de l’Habitat qui joue ce rôle en se basant sur le décret n° 95-520 du Juillet 1995;
loi qui a été abrogée par celle de 2003. En réalité, c’est le décret n° 2005-206 du 21 Juillet 2005
qui réserve au ministère de la construction, le pouvoir d’attribution des lots à usage industriel et
touristique.

34
Au-delà des conflits de compétence dans la gestion urbaine, KOFFI B. E., (2005) fait remarquer
le rejet et/ou la fuite de responsabilité des acteurs des collectivités locales quand bien même ils
revendiquent une responsabilité pour un élargissement de compétence.

HAUHOUOT A. A, (2002) souligne également que les maires sont confrontés aux problèmes de
tutelle menée par l’État. Ces problèmes sont liés à l’unicité de caisse et aux recouvrements des
impôts et des taxes au fonctionnement des municipalités. Il signale que les maires sont unanimes
à penser que l’unicité de caisse est à l’origine de lourdeur et de l’inefficacité des communes d’une
part. D’autre part, les maires ne sont pas sûrs de l’efficacité des services de l’État dans la collecte
des impôts et taxes.

C’est pourquoi KOFFI B. E., (2010) a signalé que malgré les prédispositions des animateurs du
développement local, ils sont sujets à des disfonctionnements: institutionnel, administratif,
financier et infrastructurel. KOFFI Y. S. K. (2013) pour sa part justifie que l’incapacité des élus
locaux d’être imaginatif pour réduire les dépenses de fonctionnements constitue une faiblesse des
communes. ASSI-KAUDHJIS N. B., (2016) justifie cela par le fait que la décentralisation a été
imposée aux autorités ivoiriennes. Selon lui, la décentralisation a institué en Côte d’Ivoire sans
que les autorités ivoiriennes aient établi le bilan de la politique de déconcentration ce qui a
constitué un véritable handicap initial. Ce qui sous-entend que le manque de préparation pour
adopter cette nouvelle politique de gestion du territoire a un effet sur sa mise en évidence.

Au regard de ces multiples difficultés susmentionnées; l’espérance pour parvenir au


développement régional souhaité tend à devenir qu’un simple rêve en dépit du transfert de pouvoir
et de compétence aux collectivités locales déconcentrées et décentralisées.

2.2.3. Difficultés des associations ou mutuelles de développement et les autres acteurs de


développement non étatiques

Les mutuelles de développement ou associations de développement sont confrontées à diverses


contraintes selon les recherches documentaires.

Selon ROMERO C., (2010), le constat est que le même terme générique « association» peut
recouvrir des réalités bien différentes. Pour lui les stratégies des associations ne sont pas localisées,
et quand elles le sont c’est de manière conflictuelle ou négative, promouvant un territoire contre-

35
exemple, ou de terre en mission plutôt que de territoire attractif. Selon GNABELY Y. R. (2008) ;
KAM O., (2013) les mutuelles de développement sont toutes confrontées à des problèmes de fonds
propres. Ils ont clarifié cela en illustrant avec les cas des mutuelles de développement qui ont fait
l’objet de leur étude à savoir la mutuelle de développement économique et social de Tanguelan, la
mutuelle de développement de Godélilié, et la Mutuelle de Développement de Zankagleu
(MUDEZA). Selon eux ces associations de développement sont toutes confrontées au problème
de faible niveau des cotisations des membres. Il s’agit des arriérés de cotisations des membres ce
qui empêchent la réalisation des projets de développement sur fonds propre. Il faut également noter
les mésententes entre les membres des mutuelles ou associations de développement. Les
problèmes de conflits entre les membres des mutuelles de développement (GNABELY Y. R.,
1998 ; KAM O., 2013). Pour GNABELY Y. R. (2014), les antagonismes intergénérationnels au
sein des mutuelles constituent un véritable facteur limitant des mutuelles. Les membres de la
Mutuelle de Développement de Zankagleu (MUDEZA) étaient confrontés par exemple à un
problème de leadership (KAM O., 2013).

À cela, il faut ajouter la laxité des dirigeants des mutuelles de développements à sanctionner les
membres qui ne respectent pas les textes des mutuelles de développement ou association
(WINTREBERT R., 2007 ; ABRIOUX F. et LABIT A., 2007 et 2008 ; KAM O., 2013). En outre,
les associations manquent d’esprit de créativité d’activité génératrice de revenue pour financer des
projets de développement d’après plusieurs auteurs dont (BLONDIAUX L. et al. 1999; LE ME P.-
Y., 2000 ; DRUGUET S., 2003 ; TCHERNONOG V. 2007 et ROMAN J., 2008). En dehors des
problèmes susmentionnés il y a la dilapidation des subventions que certaines collectivités donnent
aux associations de développement (FABRE P. 2010). GNABELY Y. R. (2014) tout comme
FABRE P. (2010) et LABIT A. (2010) ont souligné également la politisation des associations de
développement ou mutuelles de développement malgré le fait qu’elles se veulent une association
apolitique. Cette politisation des associations engendre la perte de leur dimension d’expression
de société civile (GNABELY Y. R., 2014). Par ailleurs, il y a aussi le repli sur l’intérêt particulier
ou communautaire des associations ou mutuelles de développement (KONÉ M., 1996; CROZIER
M., FRIEDBERG E., 1997, GNABELY Y. R., 2008 et LABIT A., 2010). Tous ces faits
constituent des contraintes pour ces courtiers locaux pour la promotion du développement local.
Il y a également le fait de la valorisation excessive de certains villages par rapport à d’autres par
les mutuelles de développement. Ce fait constitue une pesanteur pour ces courtiers en
développement (GNABELY Y. R., 2014). Les pouvoirs publics et les collectivités sont souvent
36
méfiants des associations tout comme les mutuelles de développement (DOUILLET A. C., 2003 et
LAFORE R., 2010). À côté de ces difficultés, il faut noter également le manque de récépissé de
déclaration d’association, document légal de reconnaissance des associations (KOFFI K. A.,
ASSI-KAUDJHIS N.B. et ASSI-KAUDJHIS J. P. 2018). Des partenaires de développement
refusent la réception des sollicitations des associations de développement faute de récépissé de
déclaration d’association (KOFFI K. A., ASSI-KAUDJHIS N.B. et ASSI-KAUDJHIS J. P., 2018).

À cela il faut ajouter les problèmes liés aux partenariats sollicités (ONG, Organisation
internationale, collectivité, entreprises etc.) pour les financements des projets des mutuelles de
développement ou associations de développement. En effet, le financement des projets et les
exigences des partenaires au développement ainsi que des conflits internes entre les membres
(COULIBALY N., 1988; YAO G. R., 1998; BIERSCHENK T., CHAUVEAU J.P., DE SARDAN
J.-P. O., 2000; et KAM O., 2013).

LEROND F., (2002) et KOFFI B. E., (2010) ont fait des révélations similaires à propos des
quartiers précaires urbains de l’Afrique où malgré les associations de défense, l’on assiste à la
déglingue et le règne d’insécurité élevé que vivent les résidents. Cette insécurité provient de deux
grands facteurs (YAPI-DIAHOU A., 2003). Selon lui, il s’agit du banditisme, du vol dont les
habitants sont confrontés fréquemment d’une part et d’autre part le risque d’être expulsé sur le site
par les autorités publiques.

Ces quartiers sont issus des lotissements irréguliers réalisés en général par les autorités
coutumières et quelques fois des allochtones, ces attitudes constituent un vrai problème pour le
développement des métropoles africaines (LEROND F., 2002 et KOFFI B. E., 2010). ATTA K.,
KONÉ M., et KRA K. J., (2015) rapportent pour leur part que face à l’émergence de ces quartiers
et des lotissements irréguliers, la décision de l’État pour la relocalisation de ces habitants avec une
indemnisation est souvent mal perçue par les populations. Pire il y a l’exemple palpable d’un sous
quartier précaire de Koumassi à Abidjan, nommé Washington selon LEROND F. (2000). Il
explique que les populations de ce quartier précaire (Washington) relogées dans de nouvelles
habitations sur un autre site salubre avec des équipements de base ont refusé de payer leur
quotepart quoique la grande partie ait été subventionnée par l’État. Cette population estime qu’ils
n’ont pas été informés de ce paiement de contrat au moment des concertations de leurs
délocalisations.

37
Par ailleurs dans le cadre des opérations de régulations foncières dans les quartiers précaires, les
habitants sont souvent spoliés. Ils payent des sommes frauduleuses organisées par les
fonctionnaires en charge des dossiers (YAPI-DIAHOU A., 2003).

Au niveau de l’insalubrité urbaine, elle est imputée aux citoyens, les citadins. Par leurs actions
souvent incontrôlées, ils manifestent des actes d’incivisme, d’insensibilité à l’ordre d’hygiène et à
la qualité de l’environnement (KOFFI B. E., 2005).

En dehors des dérives des pouvoirs publics, des collectivités territoriales et les organisations
nationales non gouvernementales souvent les partenaires internationaux réalisent des projets de
recasement et/ou de restructuration au bénéfice des populations sans tenir compte de la situation
des bénéficiaires (LEROND F., 2000 ; HAUHOUOT A. A., 2002 et YAPI-DIAHOU A., 2003).

Il ressort que les acteurs de développement des sociétés civiles n’échappent pas aussi aux entraves.
La remarque est que ces entraves sont du fait de manque de moyens financiers, des conflits de
leadership, la lenteur de délivrances des récépissés d’association, le repli sur soi des associations
ou mutuelle de développement, le manque de culture pour le bien communautaire des membres.
Selon ces recherches documentaires, c’est en milieu rural et dans les quartiers précaires que l’on
enregistre plus d’associations de développement initié par la population locale. Ainsi, il revient à
chaque acteur (État, collectivité locale, mutuelle de développement, association et organisation de
développement et population) en plus de ses actes positifs pour le développement local de
reconnaître aussi ses faiblesses. De même a songé à trouver d’autres modalités pour la
redynamisation du développement local, développement de base.

2.3 Suggestions pour un développement local efficient

De nombreux auteurs ont fait des suggestions pour que les acteurs de développement puissent
parvenir au développement endogène.

38
2.3.1 Suggestions relatives aux pouvoirs publics

Pour lutter contre les inégalités sociales surtout dans les zones rurales ALOKO N. J., et KOUASSI
Y. F., (2014) préconisent à l’État une révision des moyens et des stratégies pour faire sortir les
paysans de l’extrême pauvreté. En milieu rural, l’État doit élargir le champ de compétence de
l’ANANDER en tenant compte de l’aspect social et culturel en plus de l’activité agricole. Il doit
aussi accroître la qualité et le volume des investissements publics dans le domaine de l’agriculture
vivrière.

Pour résoudre le problème de communication entre les agents d’encadrement et les paysans KONÉ
M., (1990) affirme pour sa part qu’il serait impératif d’enseigner la langue locale aux encadreurs
des paysans. De ce fait selon l’auteur, l’Institut de Linguistique Appliquée (I L A) serait d’un grand
apport dans la formation des agents en recueillant et en transcrivant fidèlement les langues (KONÉ

M., 1990).

Pour le Ministère du plan et Développement et le Programme des Nations Unies pour le


Développement (2015), pour aboutir à un bon développement, il faut une action inclusive des
acteurs de développement. Ainsi, pour y parvenir, il faut la mobilisation de tous les acteurs, tant
au niveau local, régional que national. Cela est essentiel pour mieux définir les priorités de
développement local et les stratégiques à réaliser. Il faut aussi opérer des changements devant
déboucher sur l’épanouissement individuel et collectif des villages, villes, des communes, des
départements et des régions. Quant à HAUHOUOT A. A., (2002) pour redynamiser le FRAR afin
de lutter contre les disparités régionales du pays, il faut rationaliser l’investissement afin
d’accroître l’efficacité et d’augmenter les contributions de l’État. Le Centre National de Promotion
des Entreprises Coopératives (CENAPEC) a pris pour mission de promouvoir la modernisation du
développement rural sans oublier ce qu’il y’a de meilleur dans la culture ancestrale. L’objectif de
cette mission est de lutter contre le manque d’enracinement du FRAR.

Pour éviter le favoritisme à l’égard de certaines communes par rapport à d’autres, la dotation d’aide
au fonctionnement des collectivités territoriales (Budget Global de Fonctionnement) et la dotation
de financement des programmes de développement de celle-ci (Budget Spécial d’Investissement

39
E) doivent être consacrées annuellement et garanties pour la constitution (GBAGBO L., cité par
HAUHOUOT A. A., 2002).

Comme proposition pour parvenir au développement, il faut :

 la reprise des plans d’aménagement et la régionalisation interrompue depuis 1985 ;


 le choix des activités motrices ;
 l’aménagement et la régionalisation comme moyen de répartition des fruits de la
croissance ;
 et l’intégration régionale (HAUHOUOT A. A., 2002).

Pour ASSI-KAUDJHIS N. B., (2016), sans proposition affirme que l’adoption de la politique de
décentralisation en Côte d’Ivoire devait plutôt fait l’objet de débat national au préalable.

KOFFI K. P., (2008) quant à lui préconise à l’État de mettre en place à nouveau des plans
quinquennaux. Selon lui dans les années 1980, la Côte d’Ivoire avait les mêmes caractéristiques
et indices de développement comme certains pays dire actuellement (2008) Nouveaux Pays
Industrialisés (NPI). Parmi ceux-ci l’on peut noter citer la Malaisie qui a été frappée par une telle
crise la crise. Ces pays n’ont pas arrêté leurs programmes quinquennaux base de la planification
de leur développement lors de la même crise. Ils sont plus développés que la Côte d’Ivoire qui a
adopté le PAS et la politique de décentralisation.

Face aux difficultés rencontrées par le pouvoir public, des nouvelles stratégies ont été mises en
place pour juguler ces situations qui entravent le développement. Depuis la crise économique en
1980, la mesure principale adoptée par les États de l’Afrique est initiée par les partenaires
internationaux, la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International à travers les PAS et la
décentralisation.

2.3.2. Suggestions relatives aux collectivités locales

Afin de corriger les limites enregistrées au niveau de l’érection des localités en collectivité
territoriale, les difficultés de mobilisations des fonds, la mauvaise organisation, la mauvaise
gestion, plusieurs recherches ont été menées pour proposer des solutions.

40
Pour KOFFI Y. S. K. (2013) la valorisation des ressources locales par les élus locaux s’impose.
KOFFI Y. S. K., KOFFI B. E., et KRA K. J. (2014) affirment de leur part que l’une des conditions
majeures de la réussite de la décentralisation est la participation effective des populations aux
initiatives locales de développement. Ces auteurs recommandent aux autorités municipales
d’établir le programme triennal et le budget primitif en tenant compte des avis des citoyens des
différents quartiers et villages de la commune.

Ainsi pour KOFFI B. E., (2005) pour redynamiser les fonds propres des communes, il convient de
ménager le secteur informel. Le ménagement de ce secteur est nécessaire parce que 80% des
recettes des budgets des communes y proviennent.

Pour corriger faiblesses auxquelles sont confrontées les communes ivoiriennes, il faut accroître les
moyens financiers et les techniques dont disposent les institutions municipales, grâce à une
répartition plus efficace des ressources et des responsabilités entre les administrations centrales
déconcentrées et décentralisées (Ministère du Logement du Cadre de Vie et de l’Environnement
1996).

Pour le plein épanouissement des populations, bénéficiaires des actions de développement, il faut
que les difficultés institutionnelles soient surmontées (KOFFI B. E., 2010). De plus, la volonté de
l’État et des législateurs ivoiriens est d’ériger l’ensemble du territoire en collectivité locale. Il
s’agit de la communalisation totale de tout le territoire ivoirien (KOFFI B. E., 2010).

En outre KOFFI B. E., (2002) conseille que les municipalités qui veulent réussir leurs missions
d’agent de développement à la base doivent tenir compte des modèles des mutuelles et des
associations de développement.

En sommes des mesures ont été proposées de nombreux chercheurs pour redynamiser la politique
de décentralisation administrative et territoriale.

2.3.3 Suggestions relatives aux associations ou mutuelles de développent

Selon GNABELY Y. R., (2014) pour éviter les conflits entre les membres des mutuelles, les
mutuelles de développement devront occulter les différenciations sociales entre membres. Pour
BATHÉLEMEY M., (2000), la vie associative doit être pensée dans un double mouvement,
d’expression de l’autonomie de la société civile d’une part et d’autre part de produit de la stratégie

41
de contrôle social mise en place par les pouvoirs institutionnels. À propos de leurs sources de
financement, les associations devront les diversifier (LABIT A., 2010). Il suggère aussi la
valorisation de la mixité générationnelle et sociale des membres des associations, ainsi que la
préservation de l’équilibre entre professionnels et bénévoles dans le cadre d’un fonctionnement
démocratique interne irréprochable. Là-dessus KAHINA M. et KHELLOUDJA A. M. (2014) écrit
que pour contribuer efficacement au développement local, les associations peuvent développer des
partenariats et mettre en place des réseaux. Ce faisant, elles peuvent contribuer à des échanges
entre eux et avec d’autres partenaires en faveur de la construction de liens et de la solidarité.

Pour parvenir à une bonne coopération entre structure au niveau du département de Bocanda, le
diagnostic du milieu doit prendre en compte toutes les composantes du milieu rural (ALOKO N.
J., et KOUASSI Y. F., 2014). De façon explicite, ils proposent la création de la diaspora agricole
du département pour permettre aux émigrés de prendre une part active dans le développement du
village. De plus, il faut amener les villageois à considérer l’agriculteur comme un travailleur à
même titre que le fonctionnaire et leur inculquer le fait que l’agriculture n’est pas une activité
réservée qu’aux analphabètes et aux déscolarisés qui n’ont pas pu s’offrir un emploi urbain. En
termes d’infrastructures socio-économiques, pour la redynamisation de la commune de Bocanda,
la population locale demande le renforcement de la production d’eau pour améliorer l’accès à
l’eau potable (Ministère du Plan et du Développement et le Programme des Nations Unies pour le
Développement 2015). Elle demande la construction d’un marché de 600 places à Bocanda,
l’ouverture d’un commissariat de police dans la commune. Au niveau de l’insalubrité la réalisation
de décharge d’ordure ménagère et la dotation de la mairie d’une benne pour le ramassage des
ordures ménagères est nécessaire. Il convient de mettre en place un programme d’électrification
de l’ensemble des villages du département (Ministère du Plan et du Développement et le
Programme des Nations Unies pour le Développement 2015).

À propos de l’auto-développement des quartiers dictent quartiers dits précaires au niveau des
comités de gardiennage, il faut un encadrement par les services de la police et par la justice
(Ministère du Logement du Cadre de Vie et de l’Environnement). Cet encadrement permettrait à
ces comités de gardiennage d’appuyer de la gestion de la sécurité urbaine.

Quant à HAUHOUOT A. A., (2002) pour sa part pour que le FRAR soit d’avantage dynamique,
il faut intensifier la formation des cadres des Organisations Professionnelles Agricoles (OPA).
Pour pallier aux problèmes liés au niveau des bidonvilles et des quartiers qui pullulent les villes

42
des pays en développement, notamment des pays de l’Afrique subsaharienne YAPI-DIAHOU A.,
(2003) propose la synergie des acteurs. Il affirme que « la perspective d’une amélioration des
quartiers, comme les soins d’un patient à l’hôpital, imposent nécessairement cette approche
pluridisciplinaire et pluri institutionnelle ».

C’est dans ce même ordre idée que BADIANE E., (2004) soutient qu’il s’avère nécessaire que la
ville soit placée au cœur des questions de développement, de la recherche urbaine et des projets.
Il ajoute aussi que de nouveaux relais soient créés tant dans l’élaboration que dans la mise en
œuvre des politiques urbaine au travers des ONG, des associations locales, des comités de
développement des quartiers et des municipalités africaines.

Il ressort que face aux défis auxquels les mutuelles et les autres organisations non
gouvernementales de développement sont confrontées, certaines études ont été menées et des
recommandations faites pour proposer des solutions.

Ainsi, il existe diverses recherches qui portent sur les acteurs du développement local au niveau
de l’aménagement du territoire.

En Côte d’Ivoire, au début de l’indépendance jusqu’à 1980, période de la crise économique, c’était
le gouvernement aidé par les institutions internationales qui étaient le principal acteur
d’aménagement du territoire. Face à cette crise, l’État a transféré une partie de sa compétence aux
collectivités locales. Les populations en plus de la gestion individuelle d’alors se sont regroupées
en association et mutuelles de développement pour prendre à bras le corps le développement de
leur localité. Ces acteurs respectifs ont initié et réalisé des projets de développement local en vue
de la mise en valeur du territoire. Il faut signaler que le plus souvent ces acteurs institutionnels et
non institutionnels sont aidés par les bailleurs de fonds. Cependant, chacune de ces organisations
ou institutions étaient confrontées à des entraves liées à des facteurs internes et externes ce qui a
pour conséquence la persistance des disparités régionales.

Ainsi, malgré ces maintes études relatives au développement local en général et en particulier sur
les communes, celles qui abordent la contribution des mutuelles de développement sont quasi
inexistantes. Singulièrement dans les zones communales, les études ne portent plutôt que sur les
implications des conseils municipaux comme aménageur de l’espace. C’est-à-dire que les
chercheurs ne sont pas intéressés au cas des mutuelles de développement. Or, actuellement (2010)
l’ampleur que prennent les mutuelles de développement dans le développement local des

43
communes n’est pas négligeable. Elles se positionnent comme des acteurs incontournables dans le
développement local de la Côte d’Ivoire.

De ce fait, il semble donc important de mener une recherche scientifique sur la contribution des
mutuelles de développement dans la commune. C’est dans cette perspective que la présente étude
est réalisée à l’échelle de la commune. Le cadre spatial choisi pour la présente recherche est la
commune de Bocanda, un espace géographique qui est à la traine au niveau du développement
dont l’on assiste à l’émergence de création des mutuelles de développement.

44
3. Problématique

Le développement est l’aspiration de tous les États. De ce fait, toutes les nations élaborent des
stratégies et des moyens pour sa recherche permanente. En Afrique subsaharienne, cette politique
était dirigiste par le pouvoir central au lendemain de leur indépendance. Cependant avec la crise
économique mondiale due à la baisse du prix de pétrole, ces États ont été contraints de réorienter
leur politique d’aménageur du territoire (KOFFI Y. S. K., KRA K. J., et KOUADIO A. F., 2018).

La Côte d’Ivoire n’est pas restée en marge de cette réalité, au lendemain de son indépendance, le
gouvernant ivoirien a adopté une politique dirigiste en tant que le principal promoteur du
développement du pays. Tous les secteurs de l’aménagement du territoire ivoirien en matière
d’infrastructures et équipements publics revenaient au gouvernement. La stratégie la plus utilisée
pour mener ces travaux à cette époque se faisait à partir des structures mises en place par l’État.
Ainsi donc, en 1969 en vue de réduire les disparités de développement, le gouvernement a créé
deux structures d’aménagements régionaux. L’Autorité pour l’Aménagement de la vallée du
Bandama (AVB) et l’Autorité pour l’aménagement de la région du sud-est (HAUHOUOT A. A.,
2002). En effet, pour soutenir le financement des opérations de développement du milieu urbain
et rural, l’État de Côte d’Ivoire a mis en place les Fonds Régionaux d’Aménagement Rural (FRAR)
et les Fonds d’Investissement d’Aménagement Urbain (FIAU). Les FRAR créés en 1971, avaient
pour objectif la réduction des disparités à travers l’équipement du monde rural en infrastructures
modernes et l’implication des populations dans la prise en charge de leur propre développement.
Concernant les FIAU, ils avaient pour mission le développement du milieu urbain. Les fêtes
tournantes de l’indépendance constituaient également l’une des méthodes privilégiées pour lutter
contre les disparités régionales. Ces politiques traduisent la volonté manifeste de l’État de planifier
et de conduire les opérations de développements (KAMAGATE S., 2013 ; ADOMON A. A.,
2015 ; ASSI-KAUDJHIS N. B., 2016).

Prioritairement, l’accent était mis sur le financement des équipements, des infrastructures et
superstructures. Il s’agit des réseaux de communication des réseaux divers, l’hydraulique,
l'électrification, les établissements éducatif, économique, sportif, sanitaire, la protection de
l’environnement, l’urbanisme et l’habitat (HAUHOUOT A. A., 2002).

L’État ivoirien a joué ce rôle jusqu’à ce qu’en 1980, période de la crise économique mondiale. En
conséquence, ce modèle interventionniste de l’État a été remis en cause. Face aux effets induits de

45
la crise économique, les organismes internationaux ont soumis l’État ivoirien au Programme
d’Ajustement Structurel (PAS) dans le but de surmonter cette situation névralgique en réduisant
progressivement les dépenses publiques. Ainsi, comme stratégie pour relayer l’État central dans le
domaine du développement local, la décentralisation a paru comme la solution idoine. Cette
politique de décentralisation s’est matérialisée par le démarrage effectif de la communalisation
(KOFFI B. E., 2002 et ASSI-KAUDJHIS N. B., 2016).

C’est dans cette optique que l’État a mis en application la politique de décentralisation à partir de
la loi n°80-1180 du 17 octobre 1980 avec 37 communes de plein exercice. Les enjeux et les
objectifs de cette politique étaient caractérisés par une volonté politique de rendre le pouvoir aux
populations impliquant celles-ci dans la prise de décision et à la gestion de leurs affaires. De prime
abord, la population de la commune désigne par élection la liste de l’équipe qu’elle présume apte
de bien mener cette politique en vue d’améliorer localement leur condition de vie par la mise en
place d’équipement d’infrastructure de proximité. Ces élus municipaux sont considérés
officiellement comme des organisateurs et des promoteurs de développement local de l’espace
communal dont ils administrent en partenariat avec la communauté de base, les élites d’origine
locale et la société civile.

Ils déchargent le gouvernement des intérêts particuliers et locaux. Ainsi, le pouvoir central peut se
consacrer aux affaires d’intérêt général et national.

Dans la perspective de lutter davantage contre la disparité au niveau local, l’État de Côte d’Ivoire
a élargi la communalisation en érigeant d’autres localités en commune en 1985 à partir de la loi n°
85-1085 du 17 octobre 1985 portant 98 communes. C’est à cette période que Bocanda a été érigée
en commune. La circonscription de Bocanda jusqu’en 1975 était l’une des circonscriptions
propices à la production de cacao et café. Plus du quart la production nationale de cacao provenait
de la région au point que la région était considérée comme la boucle de cacao (M. C. U., 1987 a et
b ; N’GUESSAN K. B., 2013 ; ALOKO N. J. et KOUASSI Y. F., 2014 ; Ministère du Plan et du
Développement et le Programme des Nations Unies pour le Développement 2015). Pendant cette
période faste, la ville de Bocanda a connu une forte croissance démographique. De 1955 à 1965,
le taux d’accroissement moyen annuel urbain était de 5,29% pendant qu’en milieu rural,
l’ensemble des villages du département y compris ceux du département actuel de KOUASSI-
KOUASSIKRO, le taux s’élevait à 3,5% (ALOKO N. J. et KOUASSI 2014).

46
Avec le déclin de l’économie de plantation comme alternative; les populations ont opté la
migration comme solution. La quête de nouvelles zones appropriées à ces cultures a poussé des
bras valides vers de nouveaux fronts pionniers; et d’autres par contre ont migré vers les zones
urbaines. Cette situation d’émigration a laissé la ville de Bocanda avec un taux de croissance
moyen annuel négatif de -1,1% entre 1984-1985 MCU (1987 a) et de -2,28% entre 1975-1988
ALOKO N. J., et KOUASSI Y. F., (2014). Au niveau des équipements et infrastructures
économiques, l’on a assisté à la délocalisation et/ou à la fermeture de certains services tels que les
banques, SGBCI, BIAO et les stations d’essence. Face au dépeuplement, à la délocalisation des
services économiques et aux tentatives infructueuses de redynamiser le développement de
l’ancienne sous-préfecture de Bocanda à la fin des années 1970 la circonscription de Bocanda a
été déclarée zone sinistrée (ALOKO N. J., et KOUASSI Y. F., 2014 et Ministère du Plan et du
Développement et le Programme des Nations Unies pour le Développement 2015).

Au regard de cette situation, l’érection de Bocanda en commune était appréhendée comme une
réponse à la recherche de solutions au développement local. La communalisation de Bocanda a
suscité un espoir de développement du fait qu’elle est censée contribuer à l’amélioration des
conditions et cadre de vie des populations. La politique de communalisation consiste à promouvoir
le développement participatif à travers les initiatives locales. Elle responsabilise aux niveaux
administratif et financier les élus municipaux dans la conduite d’une politique de développement
de proximité et la réalisation d’équipement visant à satisfaire aux besoins de leur population. Pour
parvenir à ce but, le conseil municipal de Bocanda élabore des programmes de développement. Ce
programme dénommé programme triennal est un plan de développement des actions et des
opérations que le conseil se propose de réaliser sur une période glissante de trois ans. À l’issue de
ces projets de développement sur l’ensemble du territoire communal de Bocanda, des
investissements ont été réalisés. Bien que le conseil municipal de Bocanda investisse pour le
développement local, force est de constater, l’émergence des créations des mutuelles de
développement dans les villages de ladite commune. Ces mutuelles de développement participent
notamment au développement endogène. La création de ces mutuelles de développement révèle
que ces communautés sont insatisfaites de la politique de développement local mené par le conseil
municipal de Bocanda. Cette insatisfaction constitue un problème pour le développement inclusif
de la commune de Bocanda. Ainsi, la présente recherche pose le problème d’insatisfaction. Autant
de constats qui donnent à réfléchir et amènent à se poser la question centrale suivante :

47
Comment les mutuelles de développement contribuent-elles au développement de la commune de
Bocanda ?

Pour répondre à cette interrogation, les préoccupations suivantes méritent d’être élucidées :

 Quels sont les facteurs explicatifs des créations de mutuelles de développement ?


 Comment s’organisent les mutuelles de développement de la commune de Bocanda ?
 Quel est le bilan des investissements des mutuelles de développement de la commune de
Bocanda?

4. Objectifs de recherche

4.1 Objectif général

L’objectif général de cette étude est de montrer la contribution des mutuelles de développement
dans le processus du développement local de la commune de Bocanda.

4.2 Objectifs spécifiques

 Examiner les facteurs explicatifs de la création des mutuelles de développement dans la


commune de Bocanda.
 Analyser le mode d’organisation des mutuelles de développement de la commune de
Bocanda.
 Dresser le bilan des investissements des mutuelles de développement de la commune de
Bocanda.

5. Hypothèses

 Les facteurs explicatifs de la création des mutuelles de développement peuvent s’expliquer


par le faible taux de programme de développement affecté à l’échelle des villages de la
commune de Bocanda.

48
 les mutuelles de développement de Bocanda s’organisent par le regroupement des
ressortissants d’une même localité en association pour la quête d’un auto-développement ;
 le bilan des investissements des mutuelles de développement est mitigé du fait que les
mutuelles de développement sont confrontées à plusieurs difficultés.

6. Méthodologie de recherche

6.1. Approche conceptuelle

L’approche conceptuelle permet d’appréhender les ressources fondamentales sur lesquelles les
mutuelles de développement s’appuient pour fonctionner. La figure 1 indique le cas de la présente
recherche.

Figure 1 : approche systémique du développement local relatif aux mutuelles de


développement

Historique Présent Futur


Source : KOFFI Antoine (2016) inspirée de ASSI-KAUDJHIS N. B., 2015

49
L’approche est composée de trois systèmes. Le premier système (Entrée du système) qui est
composé de quatre sous-systèmes est le système fondamental sur lequel doit se focaliser la
mutuelle de développement (système central) pour parvenir au développement local escompté
(sortie du système).

La démarche du développement vise à élaborer, dans un dialogue entre les différents acteurs
présents dans les territoires concernés, un projet de développement local qui part du bas, des
potentiels « du territoire » (ressources agricoles, industrielles, touristiques, écologiques) et des
compétences humaines (savoirs faire anciens, capacités d'apprentissage), pour s'intégrer dans des
dynamiques d'aménagement plus globales.

Il implique une pédagogie de la négociation et la mise en place d'une citoyenneté active. Les
critiques du développement local portent sur l'aspect quelque peu démagogique et incantatoire de
la démarche : il ne suffit pas de vouloir le développement pour que celui-ci se produise.

6.2 Clarification des concepts opératoires

La notion de mutuelle, de mutuelle de développement, de développement, du


développement local qui constitue les mots clés de cette recherche sont polysémiques.

6.2.1 Mutuelle

Les mutuelles sont des personnes morales de droit privé à but non lucratif, qui mènent des actions
de prévoyance, de solidarité et d'entraide pour contribuer au développement culturel, moral,
intellectuel et physique de leurs membres, et à l'amélioration de leurs conditions de vie (Union
régionale OCCE, 2002). Ce constat est aussi partagé par KONÉ (2010) qui affirme
qu’étymologiquement, le mot mutuel signifie réciproque, s’échangé. Á c’effet l’auteur définit les
sociétés comme des personnes à but non lucratif organisant la solidarité entre leur membre, et dont
les fonds proviennent principalement des cotisations des membres. Dans ces conditions, la
mutuelle désigne une association qui regroupe des individus avec pour vocation leur intérêt
individuel.

50
6.2.2 Mutuelle de développement

Lorsque le mot "" mutuelle "" est succédé par développement « mutuelle de développement », sa
vocation principale change. Pour GNABELY Y. R., (2014) la mutuelle de développement est une
association de développement des ressortissants de villages ou de régions. Sans s’opposer pour
KOFFI K. A., ASSI-KAUDJHIS N. B. et ASSI-KAUDJHIS J. P., (2019) la mutuelle de
développement est une organisation créée volontairement par les populations d’un même espace
géographique pour l’aménagement de leur territoire respectif.
Dans le cas de cette présente étude, la mutuelle de développement est appréhendée comme une
association regroupant les ressortissants et/ou les résidents d’un village ou des villages dans le but
de mettre en œuvre des projets de développement social et économique de leur village. Les
mutuelles de développement sont des acteurs de développement local.

6.2.3 Développement

Selon MARIC M., (2001), le mot développement est l’ensemble des changements structurels qui
suivent la croissance, tels que la transformation des structures démographique, économiques et
sociales. Pour KARIMA B., (2013) le développement n’est pas seulement un processus de
production ou de satisfaction des besoins matériels mais surtout un processus de développement
culturel comme le développement des connaissances, des valeurs et des pratiques qui permettent
l’épanouissement des individus et leur capacité créatrice. L’auteur résume que c’est un processus
qui est sans cesse bougeant vers un état de bien-être. Selon ces auteurs, le développement est un
système qui attrait à plusieurs éléments. PEROUX F., (1961) Cité par KOFFI B. A., (2001) clarifie
pour sa part que pour les économistes, le développement est la combinaison des changements
mentaux et sociaux d’une population, qui la rendent apte à faire croître, cumulativement, son
produit global. Le développement est l’accroissement des richesses associées à l’amélioration
des conditions de vie d'une population sur un territoire contemporaine selon les économistes
(LEVY J. et LUSSAULT M., 2003).
Analysant de son côté KOULIBALY M., (2008) écrit que le développement concerne trois capital
à savoir le capital naturel, le capital produit et le capital intangible. Selon l’auteur, il s’agit du
capital naturel, capital produit et le capital intangible. KOULIBALY M., (2008.) élucide comme
suit :
51
 Le capital naturel est relatif au ressource naturelle ;
 Le capital produit est relatif à l’infrastructure et l’équipement ;
 Et le capital intangible, il est constitué des ressources humaines et la qualité des institutions.
Ainsi pour l’auteur une bonne gestion de ces trois capitaux de façon durable en vue du bien-être
de la population d’un territoire bien déterminé qui constituent le développement.
Là-dessus pour LEVY J. et LUSSAULT M., (2003), précise qu’en géographie, le développement
a deux volets. Il est appréhendé comme l’organisation harmonieuse de l’espace de vie en dotant
ce cadre d’infrastructures et d’équipements sociocollectifs modernes d’une part. D’autre part, le
développement est la mise en place ou la revalorisation des activités économiques et culturelles
susceptible d’améliorer les conditions de vie de la population d’un milieu bien déterminé.
Dans le cas cette étude, le développement prend en compte ces trois principales ressources
évoquées par cet auteur. Ainsi comment le développement peut s’appréhender sur le plan local ?
D’abord que signifie le mot local ?

6.2.4 Local

Le local fait référence à un phénomène dont l’expansion est restreinte sur un lieu précis.
Pour les aménagistes, le développement local est le fruit d'une relation réussie entre, d'une part,
des politiques institutionnelles locales, souvent régionales, (LEVY J. et LUSSAULT M., 2003).
Pour PIERRE G. et VERGER F., 2013, affirme que le mot local un milieu où l’expansion spatiale
est inférieure à la dizaine de kilomètre carrés.

6.2.5 Développement local

Selon TREMPLAY S., (1999), le développement local est aussi appelé endogène. STÖHR W.,
1990 ; TREMPLAY S., (1999) et DEBERRE J-C., 2007 révèlent que la notion de développement
local est née en France est né avec l’urgence de résorber les déséquilibres du développement dans
l’espace et de territorialiser le développement. STÖHR W., 1990 donne plus de précision pour sa
part que le développement local est apparu en tant qu’une doctrine et pratique dans les espaces
ruraux défavorisés de France. Il s’agit de la prise de conscience que les politiques d’aménagement
du territoire mises en œuvre pour corriger les grands déséquilibres géographiques et
socioéconomiques ne pouvaient trouver leurs pleines efficacités qu’en s’appuyant sur une

52
structuration des populations locales, propice à une mise en mouvement de la société civile
(DEBERRE J-C., 2007). PECQUEUR B. (2000) définit le développement local comme étant une
dynamique qui valorise l’efficacité des relations non exclusivement marchandes entre les hommes
pour valoriser la richesse dont ils disposent. De nombreux chercheurs abordent dans le mêmes
sens. Le développement local consiste à mobiliser les énergies de tous les acteurs locaux en vue
de la promotion économique, sociale et culturelle d’un territoire dans le processus d’amélioration
des conditions de vie des habitants d’un territoire (HOUÉE P., 1996 ; SEBAHARA P., 2000 ;
BENKO G., 2001).
LEVY J. et LUSSAULT M., (2003), définisse comme une dynamique multidimensionnelle et
multifactorielle au sein d'une société locale consistante dans la construction et la réalisation d'un
projet de développement autocentré et endogène de cette société.
D’après GUIGOU J. L. cité par KAHINA M. et KHELLOUDJA A. M., (2014), le développement
local est l’expression de la solidarité locale, créatrice de nouvelles relations sociales et manifestes
de la volonté des habitants d’une microrégion de valoriser les richesses locales, ce qui est créateur
de développement économique. Pour leur part, KAHINA M. et KHELLOUDJA A.M., (2014), le
développement local est l’expression d’une solidarité créatrice de nouvelle relation sociale et de
la volonté des habitants à valoriser les richesses locales en faveur du développement économique,
social et culturel visant l’amélioration des conditions de vie. Ils soulignent que les acteurs du
développement local peuvent être regroupés sous trois grandes catégories à savoir ;
 les acteurs institutionnels ;
 les acteurs économiques ;
 la communauté locale.
Quand à LEVY J. et LUSSAULT M., (2003), le développement local est une approche du
développement qui prend en compte les politiques visant à réduire le rôle de l'État, à décentraliser
les décisions et qui accorde une importance essentielle aux initiatives des acteurs locaux, aux
ressources et aux valeurs culturelles endogènes.
C’est pourquoi ils soutiennent que cette expression est une démarche avant tout politique qui
pousse les populations des villes et villages concernées à prendre en compte leur avenir.
C’est dans cette même appréhension qu’ASSI-KAUDJHIS N. B. (2016) a mentionné que le
développement local est un développement qui prend naissance à l’intérieur d’un territoire à
travers la valorisation des potentialités locales.

53
C’est dans cette même veine d’idée que le développement local est abordé dans cette étude. Le
développement s’appréhende ici comme l’interaction des acteurs de développement sur un espace
vécu pour la production de cet espace à partir des ressources locales, mais aussi des revenus des
ressources extérieures. Cet espace réalisé est un produit social sous l’initiative des acteurs locaux.
Ces sources de financement peuvent être des acteurs institutionnels ou non. Dans cette présente
étude, les principaux acteurs du développement local sont les mutuelles de développement.
L’objectif du développement local est le développement durable.
Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins.
Le développement durable consiste, quant à lui, à prendre en compte le long terme et la protection
de l'environnement dans le processus d'accroissement des richesses et d'amélioration des
conditions de vie des populations.

6.2.6 Commune

La commune est une collectivité territoriale. Elle est un regroupement de quartiers ou de villages
(DGDDL, 2008).
La commune est une des communautés prévues par le droit public, constituée sur une base
territoriale, propre à réaliser des missions publiques d’importance locale avec une vaste autonomie
(HÄFELIN U., MÜLLER G. ET UHLMANN F., 2010 cité par STEINER R. et KAISER C., 2013).

La commune peut être définie comme une circonscription territoriale au sein d’un pays. Selon
DGDDL, (2008) en Côte d’Ivoire, la commune constitue la plus petite subdivision administrative.
Selon cette source, le pays comptait 197 communes fonctionnelles et 8549 villages. Les communes
couvrent 15 % de la superficie totale du pays et abritent plus de 55 % de la population. Sans
polémique, dans le cas cette étude, la définition de la commune rejoint celle ces auteurs
susmentionnés.

54
7. Approche théorique

La théorie qui sous-tend cette étude est la théorie des Acteurs-Problèmes-Réponses (APR). En
effet, cette théorie stipule que face aux problèmes d’action rencontrés par les acteurs (populations)
et par les administrations, les pouvoirs publics (acteurs de développement) vont chercher des
règlements et des réponses qui vont réduire le sentiment d’insatisfaction. La figure 2 illustre cette
théorie.
Figure 2: La théorie des Acteurs-Problèmes-Réponses

Situation souhaitée

Situation
actuelle

Acteurs:
mutuelles de
développement

Source : KOFFI Antoine inspirée de HARFOUCHE A. 2006

Selon HARFOUCHE A. (2006) face aux problèmes d’action rencontrés par les usagers et par les
administrations, les pouvoirs publics vont chercher des règlements et des réponses qui vont
réduire ce sentiment d’insatisfaction. Actuellement, une des réponses les plus utilisées par les
pouvoirs dans la plupart des pays du monde, c’est la mise en place de l’administration
électronique. Ceci crée de nouvelles situations réelles. D’autres sentiments d’insatisfaction vont

55
surgir à cause de nouveaux écarts entre situations actuelles et situations voulues. Par
conséquence, d’autres réponses seront envisagées. Dans cette présente étude, face à
l’insatisfaction des populations des villages de la commune de Bocanda, la politique menée par
les conseils municipaux, les mutuelles de développement vont être créées à l’échelle des villages.
Leurs missions consistent à chercher des règlements et des réponses qui vont réduire ce sentiment
d’insatisfaction en vue du développement local escompté. En appliquant la théorie des Acteurs-
Problèmes-Réponses (APR) l’on appréhende d’une part les problèmes auxquels font face les
acteurs de développement antérieurs (le gouvernement, la municipalité, les autorités
traditionnelles). D’autre part, l’on étudie les dispositions, les stratégies que les mutuelles de
développement mettent en place pour résoudre les problèmes auxquels les acteurs antérieurs sont
confrontés. En conséquence, la réponse à la question suivante est attendue:
Les mutuelles de développement pourront-elles résoudre les problèmes relatifs au développement
local ?
Celles-ci pourraient créer des situations de satisfaction dans certains domaines, néanmoins d’autres
sentiments d’insatisfactions vont surgir à cause de l’écart entre situations actuelles et situations
voulues. Par conséquence des réponses seront envisagées. La méthode d’investigation retenue est
qualitative fondée sur la méthode d’analyse.

8. Unités d’observations de l’espace d’étude

L’étude d’un phénomène en géographie soulève toujours la question des échelles d’observations
pour mieux appréhender le phénomène. Ce sont des différentes échelles de collectes de données.
Ainsi, dans le cadre de la présente étude qui nécessite une approche globale et différenciée de
l’espace vécu, certaines unités d’observations semblent pertinentes pour la réalisation de cette
recherche. Il s’agit de l’échelle de la commune, des quartiers, des villages.

8.1 Échelle de la commune

La commune est une collectivité territoriale. Elle est dotée d’une personnalité morale, d’une
assemblée élue au suffrage universel, ainsi que d’une autonomie financière, administrative et
patrimoine. Elle s’administre donc librement par des organes élus sous réserves de respecter

56
certaines règles posées par l’État central. Dans le cadre de cette étude sur celle de Bocanda,
l’analyse est menée à deux niveaux :

 au niveau urbain ;
 au niveau des villages.

Ainsi la municipalité a pour devoir de mettre en valeur l’ensemble de ces espaces pour le bien-être
de la population. Il s’agit de mettre en réalité en place des infrastructures, des équipements et des
activités économiques pour le développement local. La recherche à cette échelle est de faire
l’inventaire des équipements, des infrastructures, ainsi que les actions entreprises par ces différents
acteurs.

8.2 Échelle des quartiers

C’est à cette échelle que l’analyse porte sur le milieu urbain, Bocanda. La ville de Bocanda
comprend quatre quartiers selon le découpage établi par la Direction Départementale de la
Construction du Logement de l’Assainissement et l’Urbanisme de Bocanda (DDCLAU). Ce sont
des espaces produits qui sont révélateurs du niveau de vie de l’habitant. Ils constituent des
territoires vécus quotidiennement, investi ou désinvesti. À ces échelles, l’étude a pour objet de
mesurer la typologie de l’habitat, le taux d’occupation des lots, la qualité et la densification du
bâti. L’analyse a porté également sur les problèmes des ménages dans leur cadre de vie, les
pratiques environnementales des ménages et celle des autorités, le niveau de développement et la
qualité des équipements.

8.3 Échelle des villages

Dans la commune, le village est la circonscription administrative de base du territoire communal.


C’est le lieu où les attentes des populations sont plus poussées. Les équipements sont des éléments
d’appréciation de la qualité et du cadre de vie des populations, mais également au niveau de
l’aménagement de l’espace communal. Le déficit ou non et la qualité des équipements à l’échelle
des villages de la commune amène à s’interroger sur l’implication du conseil municipal. Ce qui a
permis d’apprécier les investissements communaux et leur impact sur le vécu des populations. Ils
57
ont permis aussi de faire l’inventaire des équipements des autres acteurs de développement et leur
impact sur la population. L’analyse de ces réalisations a permis d’étudier la politique de gestion
de ces acteurs qui interviennent à l’échelle des villages de commune de Bocanda.

Ces trois unités d’observations ont été définies pour comprendre la politique de gestion et
l’implication des acteurs de développement de la commune de Bocanda.

9. Variables d’analyses

Les variables sont des indices de vérification qui permettent de vérifier les hypothèses et
d’atteindre les objectifs. Ainsi des variables quantitatives et qualitatives ont été émises. Ces
variables se rapporteront à trois ensembles:

 les variables relatives aux facteurs explicatifs de la création des mutuelles de


développement;
 les variables relatives aux organisations et stratégies des mutuelles de développement;
 les variables relatives aux bilans et défis des mutuelles de développement.

58
9. 1 Variables relatives aux facteurs explicatifs de la création des mutuelles de
développement

Variables qualitatives Variables quantitatives


-Caractéristique physique de la commune; -Volume de la population par localité;
-Composition de la population selon le genre; -Taux de la population selon le genre par
-Nature des activités économiques; localité;
-Typologie des équipements administratifs ; -Évolution de la population par localité ;
-Type d’infrastructure des équipements de -Nombre d’équipements administratifs ;
santé; -Nombre d’équipements sanitaires ;
-Typologie des équipements scolaires; -Nombre d’équipements scolaires ;
-Typologie des équipements économiques et -Nombre d’équipements économiques et
financiers ; financiers ;
-Typologie des équipements socioculturels et -Nombre d’équipements socioculturels et
sportifs ; sportifs ;
-État des équipements sécuritaires ; -Nombre des équipements sécuritaires,
-État des Voiries et Réseaux Divers (VRD); - Effectifs des agents de sécurité;
-Mission du conseil municipal. -Taux de couvertures des Voiries et Réseaux
-Nature des projets de développement initiés Divers (VRD);
par le conseil municipal en milieu rural et -Nombre de compétence transférée ;
urbain; -Ressource de la commune;
-Typologie des investissements réalisés par -Taux de projets de développement initié par le
les autorités municipales ; conseil municipal en milieu rural et urbain;
-Taux de projets réalisé en milieu rural et
urbain par le conseil municipal;
-Taux de satisfaction en milieu rural.

Ces variables relatives permettent d’expliquer les raisons de création des mutuelles de
développement.

59
9.2 Les variables liées aux organisations et stratégies des mutuelles de développement

Variables qualitatives Variables quantitatives


-contexte de création des mutuelles ; - Nombre d’Assemblée Générale par
-objet des mutuelles ; période;
-Modes d’accessions aux postes -Nombre d’organes ;
-Période d’Assemblée Générale ; -Nombre de membres par organes ;
- Période extraordinaire d’Assemblée -Nombre par commission ;
Générale ; -Nombre de membre par commission ;
-Condition d’adhésion aux mutuelles; -Montant du droit d’adhésion ;
-Rôle des organes des mutuelles ; -Différentes procédure de reconnaissance
-Rôle des commissions des mutuelles; légale des mutuelles;
-Devoir des membres des mutuelles; -Période déterminées légale prévue par
-Nature des ressources des mutuelles ; l’État pour la délivrance du récépissé
-mode de mobilisation des ressources ; définitif ;
-Type de mobilisations des fonds ; -Période d’acquisition pour la délivrance du
-Type de stratégie adoptée pour le récépissé définitif des mutuelles;
développement des localités ; -Montant des membres par cotisations ;
-Mode d’adoption de Projet ; -Nombre de stratégies adoptées par les
-Nature des projets des mutuelles. mutuelles;
-Nombre de projet.

Ces variables relatives à l’organisation permettent d’analyser l’organisation des mutuelles de


développement. Elles ont permis de connaître les stratégies adoptées par les mutuelles de
développement pour contribuer au développement de leurs localités respectives.

60
9.3 Les variables relatives aux bilans des mutuelles de développement

Variables quantitatives Variables qualitatives


-Nombre de personnes à jours de leurs -Nature des réalisations ;
cotisations ; -Mode d’entretien des infrastructures et
-Nombre de réalisations ; équipement ;
-Nombre d’actions socioculturelles ; -État des réalisations ;
-Effectifs des acteurs de financements ; -Période des réalisations ;
-Taux de satisfaction de des populations ; -Période des actions socioculturelles ;
-Nombre de défi. -Type des acteurs de financement des projets ;
-Niveau des mobilisations des fonds;
-Type de Rapport entre les membres ;
-Type de rapport entre les membres et les
partenaires de financement ;
-Type de rapport entre les membres de la
mutuelle et les autorités traditionnelles ;
-Type de rapport entre les membres de la
mutuelle et leur population.
-Nature des défis ;
-Stratégies adoptées face aux défis.

Les variables relatives aux bilans des mutuelles de développement ont permis de faire l’inventaire
des investissements et de comprendre les contraintes des mutuelles de développement. Pour
vérifier ces variables, la collecte des données secondaires et primaires s’est imposée.

10. Matériels et méthodes de collecte de donnée

Le choix de matériel et de méthodes de collecte de donnée est important pour toute démarche
scientifique. Pour mener à bien cette étude, divers matériels et méthodes de collecte de données
ont été utilisées.

61
10.1 Matériels de méthodes de donnée

Un appareil photographique numérique, a été utilisé pour la prise de vue lors des différentes visites
sur le terrain. À l’aide de l’application OSM Tracker, doté d’un système de GPS (Global
positionning System) a été utilisé pour les levées de coordonnées géographiques des objets relatifs
à la recherche. L’OSM Tracker a été employé pour la prise des vues également.

10.2 Collecte des données secondaires

Les données collectées sont à la fois qualitatives et quantitatives dans le but de pouvoir décrire,
expliquer, commenter les phénomènes. Les données secondaires proviennent des recherches
documentaires à savoir les documents textuels, des documents statistiques et des documents
cartographiques.

10.2.1 Documents textuels

Les documents et ouvrages consultés proviennent des bibliothèques de l’Institut de Géographie


Tropicale de l’Université Felix Houphouët-Boigny, de la bibliothèque de Saint Laurent de kouté à
Yopougon Kouté, de l’Institut de la Recherche et du Développement (IRD), à la bibliothèque de
l’institut-sociologie de l’Université Félix Houphouët Boigny (UFHB).
En plus de ces recherches dans des bibliothèques d’autres recherches documentaires ont été
menées à travers l’internet.
Dans l'ensemble, les recherches documentaires ont permis d’avoir recours à des sources variées de
références bibliographiques notamment des thèses, des rapports annuels, des articles scientifiques,
des travaux de structures et institutions. Ces ouvrages ont permis de savoir la manière dont les
auteurs ont abordé les sujets relatifs au développement local. Ils ont permis de comprendre des
termes techniques relatifs au sujet. Ces documents ont permis d’appréhender la politique de
décentralisation en Côte d’Ivoire en général et en particulier la politique de communalisation.
L’exploitation de ces documents a permis de savoir également les différentes appréhensions vis-
à-vis des acteurs de développement local en général et les mutuelles de développement ainsi que
les rapports qui existent entre ces différents acteurs.

62
Au niveau de l’espace d’étude, ces documents exploités ont permis d’avoir quelques connaissances
sur l’évolution de la politique de l’aménagement du territoire du département et de la commune
de Bocanda.

10.2.2 Documents statistiques

Les données statistiques sont diverses. Ce sont des statistiques liées à la démographie extraite des
Recensements Généraux de la Population et de l’Habitat (1975,1998 et 2014) réalisés par l’Institut
National de Statistique. Elles ont permis de connaître la répartition de la population selon le genre
au niveau de chaque village et de la ville. Elles ont permis également de savoir le Taux
d’Accroissement Moyen Annuel de la population (TAMA).

10.2.3 Documents cartographiques

La carte est une représentation fondée sur un langage, caractérisée par la construction d'une image
analogique d'un espace. Elle permet également d’observer les discontinuités spatiales de divers
phénomènes. Dans le cadre de cette étude, le recours à trois types de cartes de bases a été nécessaire
pour mener à bien cette étude. Il s’agit des cartes de bases suivantes :
 les plans de lotissement des villages étudiés ;
 la carte administrative de la commune de Bocanda ;
 le schéma directeur de la ville de Bocanda.
Les plans de lotissement ont été réalisés par le ministère de la construction et de 1’urbanisme à
l’échelle 1/2000. Ils ont permis d’analyser l’occupation des lots et des ilots ainsi que le niveau de
mise en valeur.
La carte administrative de la commune est réalisée par le Bureau National d’Étude Techniques et
du Développement (BNETD) et le Centre de Cartographie et de Télédétection (CCT) réalisée en
juillet 2012 à l’échelle 1/50 000. Les données portent sur les différentes voies de communication,
le réseau hydrographie et ainsi que la répartition des villages et des campements.
Cette carte, a permis de savoir au préalable qu’il existe trois types de voies de communication à
savoir la voie bitumée, les routes non bitumées et les pistes qui desservent les villages, les
campements et la ville de la commune de Bocanda. La présentation des cours d’eau a permis de

63
savoir qu’il existe deux types d’eau de surface dans la commune de Bocanda que sont le cours
d’eau permanent, le N’zi et les cours d’eau temporaires. La représentation des différents villages
et des campements ont permis de connaître la localisation de chaque agglomération par rapport à
la ville de Bocanda, chef-lieu de commune.
Le schéma directeur a permis de vérifier si l’extension de la ville se fait en conformité avec la mise
en valeur réelle de l’espace urbain.
Les sources documentaires ne permettaient pas de cerner tous les aspects de la problématique, de
ce fait une enquête de terrain s’est imposée. Celle-ci visait d’une part à vérifier les informations
obtenues à travers la recherche documentaire et d’autre part à compléter certaines informations sur
l’état au moment de l’étude.

10.3 Collecte des données primaires

Pour la collecte des données primaires, deux grandes méthodes de collecte de données ont été
utilisées à savoir l’observation directe et les entretiens.

10.3.1 Observation directe

L’observation des réalités spatiales constitue l’une des bases de toute étude géographique. Cette
méthode d’investigation a consisté à visiter les sites de l’étude. Dans le cadre de cette présente
étude, elle a consisté à observer l’état des infrastructures et des équipements de base, d’apprécier
la qualité et/ou le niveau d’aménagement et d’organisation spatiale aussi bien des villages que le
centre urbain. Cette observation est un processus dynamique mettant en exergue une interaction
entre la description et l’explication du fait spatial.
L’observation a été l’occasion de parcourir toute la ville de Bocanda et tous les villages de la
commune afin d’appréhender les réalités liées au cadre de vie. Cette méthode de recherche a
permis d'avoir un aperçu sur l’occupation du sol. Les entités observées sont l’état de
l’environnement, les infrastructures et les équipements : la typologie des habitations, l’état des
voiries, des réseaux de drainages et les réseaux divers, les centres de santé, les établissements
scolaires, le marché, les centres socioculturels, les espaces lotis. Les visites effectuées ont permis
dans l’ensemble d’observer le mode d’évolution de la ville communale et des villages, l’évolution
des habitats et les inégalités spatiales.

64
Cette observation s’est faite en tenant compte des différentes variables d’analyse en vue de vérifier
les hypothèses pour atteindre les objectifs fixés. Pour obtenir des données fiables, des données
documentaires et observées ont été également vérifiées et complétées par celles recueillies au cours
des enquêtes de terrains. Pour mener à bien cette investigation, des outils ont étés utilisés.

10.3.2 Outil de collecte des données

Comme outil la démarche d’investigation a recouru aux enquêtes aux moyens de questionnaires et
de guides d’entretiens auprès des personnes ressources. Un questionnaire a été adressé aux chefs
de ménages. Un guide d’entretien a été adressé à chaque personne interrogée. Les réponses sont
transcrites sur une fiche d’enquête, à l’aide d’un stylo.

10.3.3 Enquête par entretien

Cette démarche a consisté à faire des entretiens ponctuels avec l’ensemble des acteurs qui sont
concernés directement ou indirectement intervenant dans la thématique de cette étude.
Il s’agit des personnes ci-dessous :
 les autorités des mutuelles de développement
 les autorités préfectorales de Bocanda ;
 les autorités municipales;
 les autorités de la Direction Départementale de la Construction du Logement de
l’Assainissement et l’Urbanisme de Bocanda (DDCLAU);
 les autorités de la Direction Départementale de la Société de Distribution d’Eaux de Côte
d’Ivoire (SODECI) de Bocanda;
 les autorités de la Direction Départementale de la Compagnie Ivoirienne de l’Électricité
(CIE) de Bocanda;
 les autorités de la Direction Départementale des Infrastructures Économiques (DDIE);
 les autorités de la Direction Départementale de la santé et l’hygiène publique de Bocanda;
 les autorités de la brigade de la gendarmerie de Bocanda;
 les autorités scolaires ;
 les notabilités;

65
 les présidents des jeunes ;
Ces différents groupes sociaux constituent des acteurs nécessaires pour bien mener cette recherche.
Ainsi, quels sont les rôles de ces groupes dans le cas de cette étude scientifique.

 Avec les autorités des mutuelles de développement


Les mutuelles de développement représentent l’acteur clé de l’aménagement du territoire dans
cette étude.
Les investigations ont porté sur les raisons spécifiques qui ont motivé la création de chacune de
ces mutuelles de développement. L’entretien avec ces mutualistes a permis d’avoir leur opinion
d’une part sur la politique de développement menée par l’État de Côte d’Ivoire et d’autre part sur
la répartition des programmes triennaux et leurs applications dans la commune. En d’autres termes,
le guide a porté sur leur opinion sur les actions du conseil municipal en matière de forces et de
faiblesses des prestations fournies par la municipalité et les problèmes qu’elles souhaitent voir
résolus.

Il a été question également de comprendre le mode d’organisation de ces mutuelles de


développement. Les stratégies adoptées pour le développement de leurs localités respectives. Les
projets et investissements réalisés par ces mutuelles de développement étudiées ont permis de
comprendre leur appréhension en matière du développement. L’entretien s’est porté aussi sur les
difficultés rencontrées de ces mutuelles de développement.

 À la préfecture de Bocanda
Elle représente la structure Étatique suprême de la commune de Bocanda. Les investigations ont
porté sur la compétence dévolue à ce service déconcentré en matière de développement local. Les
échanges ont portée également sur la mission dévolue aux dirigeants de la préfecture relative à la
création des mutuelles de développement. Les investigations à la préfecture ont permis aussi de
connaître le mode d’organisation régie par la législature ivoirienne. Les investigations ont permis
de savoir les relations qu’entretiennent les dirigeants des mutuelles de développement avec le
personnel de la préfecture.

 À la brigade de la gendarmerie de Bocanda


La brigade de la gendarmerie de Bocanda est le service chargé de la sécurité des biens et des
personnes. De ce fait, elle est chargée de mener des enquêtes sur ces derniers. L’entretien à la
brigade a permis de comprendre la mission dévolue aux services sécuritaires dans le processus de
66
légalisation des mutuelles de développement. Le délai prévu par la législature ivoirienne. Les
difficultés que rencontrent les agents de sécurité, ce qui empiète sur le délai préétabli par les textes
législatifs en la matière.

 À la mairie
Avec les autorités municipales, d’abord les entretiens se sont portés sur la compétence dévolue à
l’échelle de la commune. Ensuite les ressources dont dispose cette collectivité pour accomplir ces
tâches. Puis les entretiens se sont articulés autour des projets, des investissements et les difficultés
rencontrés. Les programmes triennaux ont été analysés ainsi que leurs répartitions. De plus, en tant
que principales animatrice de l’espace communal, au regard de la loi, leur rapport a été analysé
avec les autres gestionnaires du développement local de la commune de Bocanda, singulièrement
les rapports entre les autorités municipales et les mutuelles de développement. Les différents
services de la mairie avec lesquels il a eu des échanges sont : le secrétariat général, la direction des
services techniques, la direction des services financiers et le service socioculturel et le cabinet du
maire.

 À la Direction Départementale de la Construction du Logement de l’Assainissement


et de l’Urbanisme de Bocanda (DDCLAU)
L’entretien à la Direction Départementale de la Construction du Logement de l’Assainissement et
l’Urbanisme de Bocanda (DDCLAU) a porté sur le rôle dans la planification du territoire et sur les
conditions de construction d’habitation en ville et aux villages. Les rapports entre les autorités de
ce service déconcentré et les mutuelles de développement.

 À la direction départementale de la Société de Distribution de l’Eau de la Côte


d’Ivoire (SODECI) de Bocanda
Les échanges ont porté sur l’état des infrastructures et des équipements d’eau, les productions
d’eau, et les problèmes de l’approvisionnement en eau de la ville et les villages qui sont dotés
d’hydraulique urbaine.

67
 À la direction départementale de la Compagnie Ivoirienne d’Électricité (CIE) de
Bocanda
Avec le directeur départemental de la CIE de Bocanda, les échanges ont porté sur l’état des
infrastructures et équipements de l’énergie, les productions de l’énergie et les problèmes
d’approvisionnement de l’énergie en milieu urbain et dans les villages dotés de cette source
d’énergie.

 À la Direction Départementale des Infrastructures Économiques (DDIE) de Bocanda


Pour ce qui est de la Direction Départementale des Infrastructures Économiques (DDIE), d’abord
l’échange s’est porté sur les compétences dévolues à ce service. Ensuite, sur l’inventaire des
différents types d’infrastructures économiques existantes à l’échelle de la commune de Bocanda.
Le taux de couverture de ces infrastructures économiques et les problèmes rencontrés en milieu
urbain et en milieu rural. Les critères préétablis pour le bitumage partiel des voiries de Bocanda.
Les raisons du faible taux de ces voies bitumées et leur état de dégradation très avancée.

 À la direction départementale de la santé et de l’hygiène publique de Bocanda


À la direction départementale de la santé et de l’hygiène publique de Bocanda, l’échange s’est axé
au préalable sur les services sanitaires. Ensuite, l’entretien a porté sur le taux du personnel médical
par rapport à la population en charge. Le taux de couverture du service sanitaire et les conditions
d’accessibilité des populations ont été également l’objet d’investigation.

 Avec les autorités scolaires


Concernant les écoles primaires, au préalable l’entretien s’est porté sur le mode de gestion des
établissements scolaires. Ensuite, sur l’état des équipements de ces établissements. De même,
l’entretien s’est articulé également autour du nombre de classes, d’enseignants et l’effectif d’élèves
par classe. De plus, les problèmes auxquels ces enseignants et enseignés sont confrontés. Enfin,
les acteurs qui interviennent pour solutionner les problèmes et leurs réalisations. Particulièrement
à l’échelle des localités où existent des mutuelles de développement, les rapports entre les
dirigeants de mutuelles de développement et le personnel éducatif.
Au niveau du secondaire, l’entretien s’est porté sur les équipements. Le personnel et les enseignés
ont fait également l’objet de cet entretien. Les difficultés rencontrées et les actions menées par les
acteurs de développement local ont constitué notamment l’objet d’analyse.

68
 Avec les notabilités
Avec les autorités coutumières de la commune de Bocanda, les échanges ont porté sur leur part de
responsabilité dans la gestion des différents villages. Garant des us et coutumes, les autorités
coutumières représentent le village, la communauté villageoise. Ce sont des leaders d’opinion du
développement des villages, leurs avis sont nécessaires, en ce sens qu’elles servent aussi
d’interface entre la population et l’administration moderne et même entre les populations et les
organisations et associations comme les mutuelles de développement.

 Avec la présidence des jeunes


Concernant les présidences des jeunes, elles constituent des appoints pour les autorités
coutumières dans la gestion du village. Elles sont également des leaders d’opinion du
développement des villages. En effet, les jeunes constituent la force vive du village. L’entretien
s’est porté sur leur participation dans la mise en valeur de leurs localités, et les projets de
développement à caractères économiques. De ce fait, ils ont été consultés afin de savoir leurs
aspirations, leurs opinions sur la gestion de leur cadre de vie (villages et/ou quartiers et/ou ville)
vis-à-vis des autorités municipales, et des mutuelles de développement. À l’issue de cet entretien,
avec les autorités villageoises, la politique de gestion du village appréhendé a été avant
l’avènement des mutuelles. Les raisons qui expliquent la mutation de gestion des villages des
périodes passées et la nouvelle période de rencontre à l’échelle des villages de la commune de
Bocanda. Dans le cas de cette étude, les autorités (la notabilité), et les présidences des jeunes qui
représentent la population des villages étudiés passées. Les jeunes ont servi également de guide
lors des enquêtes pour l’observation des réalisations.

10.3.4 Enquête par questionnaire

Les chefs de ménages constituent le premier bénéficiaire des réalisations des mutuelles de
développement. Les investigations auprès des ménages ont consisté à connaître leur appréhension
de la mutuelle de développement. Les chefs de ménages enquêtés, ont permis de savoir les
promoteurs des réalisations matérielles notamment les types d’habitations.
À vérifier si les mutuelles de développement faisaient leurs projets en fonction des priorités
exprimées des mutuelles de développement. L’enquête auprès des populations villageoises a

69
consisté aussi à évaluer le taux de satisfaction des populations au regard des réalisations des
mutuelles de développement. Elle a permis de savoir les difficultés vécues des populations face à
la politique menée par les mutuelles de développement dans la planification de l’espace. L’enquête
auprès des chefs de ménages a permis de comprendre les attentes des villageois auprès des acteurs
locaux, mutuelles et collectivités locales. À défaut de mener une étude exhaustive un échantillon
fut choisi au niveau de l’espace d’étude et les personnes interrogées.

10.4 Méthode d’échantillonnage

La méthode d’échantillonnage concerne deux volets. Il s’agit du choix de la localité d’enquête et


le nombre d’individu enquêté.

10.4. Caractéristiques du choix des villages enquêtés

La commune de Bocanda compte 10 villages que sont Andianou, Bombokro, Daouakro, Fondi 1,
Fondi 2, Goli, Koumokro, Salè Balèkro, N’Da Broukro et Soh N’Guessankro. Une préenquête a
été menée dans l’ensemble de ces villages en 2016. Ne disposant pas de temps nécessaire pour
mener une enquête sur l’ensemble de ces villages, le critère de choix (choix raisonné) s’est imposé.
La géographie est une science de distribution des objets ou phénomènes spatiaux. Ainsi pour le
choix des villages enquêtés, les caractéristiques qui attrait à l’espace devrait est le guide principal.
De ce fait, le choix des villages enquêtés s’est basé sur quatre critères avec pour références
spatiales ci-après :
 caractéristique liée à la distance par rapport au chef-lieu de commune ;
 caractéristique liée à la voie d’accès au chef-lieu de commune;
 caractéristique liée au poids démographique par rapport aux villages communaux;
 caractéristique liée à la proximité entre les villages de la commune.
Le tableau 1 montre les villages de la commune de Bocanda choisis en fonction des critères
susmentionnés.

70
Tableau 1 : Caractéristique du choix des villages enquêtés de la commune de Bocanda

Non des Distance par Poids Voie d’accès au Proximité


villages rapport au chef- démographique chef-lieu de inter-
lieu de commune (habitants) commune village
Andianou 4 Km 884 Voie non bitumée Proche
Koumokro 4.5 Km 1190 Voie non bitumée Proche
Bombokro 9 km 1625 Voie bitumée Éloigné
Goli 6 Km 440 Voie non bitumée Éloigné
N’Da Broukro 8 Km 1176 Voie non bitumée Éloigné
Daouakro 10 Km 1437 Voie non bitumée Éloigné
Salé Balékro 8 Km 1648 Voie bitumée Éloigné
Soh- N'guessankro 2.5 Km 722 Voie mixte Éloigné
Fondi 2 8 Km 129 Voie non bitumée Éloigné
Fondi 1 6 Km 264 Voie non bitumée Éloigné
Total 2 1 1 2

Sources : INS, 2014 et enquête personnelle, 2016 et 2017


Village enquêté
Critère de choix
Il ressort du tableau 1 que c’est six villages qui ont été choisis à l’issue du critère.
Parmi ces villages, deux ont été choisi par rapport à la distance au chef-lieu de commune. Il s’agit
de Soh N’Guessankro, le village le plus proche (2.5 Km) de Bocanda par rapport aux autres
villages de la commune et Daouakro, le village le plus éloigné (10Km) de la ville de Bocanda.
Deux autres villages à savoir Andianou et Koumokro, ont été choisis par leur proximité. Cesdits
villages sont distant de 0.5Km en se référant à l’axe Bocanda-Andianou-Koumokro. Actuellement
(2018) ce sont des villages contigus.
Un village a été choisi par rapport à son poids démographique plus important par rapport aux autres
villages de la commune. Il s’agit de Salé Balèkro avec 1648 habitants (INS, 2014), lors du dernier
Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH).
Enfin un village, à savoir Bombokro a fait le choix d’étude pour le fait qu’il le seul village situé
sur l’axe bitumé reliant Bocanda à la villa de Dimbokro, chef-lieu de région. Chacun de ces
villages présente une particularité qui la distingue des autres éléments de l’échantillon et fait de
lui un élément représentatif d’une catégorie de villages au sein de la commune. Les critères ci-
dessus retenus pour à objectif de prendre en compte toutes les catégories de villages que l’on trouve
dans la commune afin d’apprécier à chaque niveau les problèmes liés au développement social,
économique et de l’habitat. La carte 2 suivante indique la répartition de ces villages.
71
Carte 2 : Présentation des villages enquêtés

Source : BNETD/ CCT, 2012 Réalisation : KOFFI Antoine, 2018


La carte montre que les villages enquêtés sont repartis sur tout le territoire communal de Bocanda.
Pour évaluer le niveau de développement local sur l’ensemble de la commune qui fait l’objet de
l’étude, des investigations ont été mené à l’échelle de la ville de Bocanda également. Cette ville a
été prise comme une seule agglomération.
Il ressort des résultats des préenquêtes que la ville de Bocanda est composée de quatre quartiers
que sont Bopkli, Blaidy, Mamadougou, et Résidentiel (Direction Départementale de la
Construction du Logement de l’Assainissement et de l’Urbanisme, DDCLAU, de Bocanda). La
carte 3 montre ces quartiers de la ville de Bocanda.

72
Carte 3 : Présentation des quartiers de la ville de Bocanda

ZONE D’EXTENSION

ZONE D’EXTENSION
ZONE D’EXTENSION

M. C. U, 1987 Réalisation : KOFFI Antoine, 2018


La recherche sur le milieu urbain de Bocanda, a consisté faire l’inventaire des infrastructures et
équipements d’intérêts communautaires, notamment l’absence ou la présence et/ou l’état des
infrastructures et équipements scolaires, sanitaires, VRD, les services Étatiques et l’ensemble du
bâti.

10.4.2 Le critère de choix des mutuelles de développement

Il ressort de la préenquête que chaque village de la commune de Bocanda détient et/ou sont dans
une mutuelle de développement. Les noms, les acronymes et/ou pseudonymes de ces mutuelles de
développement sont consignés dans le tableau 2.

73
Tableau 2 : Inventaire des mutuelles de développement des villages de la commune de
Bocanda
Nom du Nom de la mutuelle de développement du village Acronyme ou
village pseudonyme
Andianou Mutuelle pour le Développement Économique et Social MUDESAK
Koumokro d’Andianou-Koumokro
Daouakro Mutuelle pour le Développement Économique et social de MUDESDA
Daouakro
N'Dabroukro Mutuelle pour le Développement Économique et social de MUDES-
N’Dabroukro N’DA
Goli Mutuelle de Développement de Goli MUDEGO
Salé Balekro Mutuelle pour le Développement de Salè Balèkro N’GATCHIÈ

Soh Mutuelle pour le Développement Économique et Social de MUDES


N'Guessankro Soh N’Guessankro

Fondi 1 Mutuelle de Développement de Fondi MUDEF


Fondi 2 Mutuelle pour le Développement Économique et Social de MUDESFON
Fondi 2 2
Bombokro Mutuelle pour le Développement de Bombokro MUDEBO
Source : Enquêtes personnelles, Avril 2016
Le tableau 2 révèle qu’il existe une mutuelle de développement dans chaque village de la commune
de Bocanda. L’on a 90% des villages qui détiennent une mutuelle de développement et 10% des
villages soit deux villages (Andianou et Koumokro) qui ont une mutuelle commune du fait de
leur proximité. Soulignons que le pseudonyme « N’GATHIÈ » qui désigne la Mutuelle pour le
Développement de Salè Balèkro est un mot en langue Baoulé, une ethnie de la Côte d’Ivoire.
« N’GATHIÈ » signifie littéralement changement en langue Baoulé, mais il est employé dans ce
contexte présent en tant que le progrès, en d’autre termes le développement selon les dirigeants de
ladite mutuelle de développement.
Pour des raisons d’indisponibilités des dirigeants des mutuelles de développement et du calendrier
pour mener l’étude, c’est un certains nombres de mutuelles de développement qui ont fait l’objet
de cette étude. En effet, c’est le choix des villages qui a conduit le choix des mutuelles de
développement enquêtées. Il s’agit d’un choix raisonné. Rappelons que ce sont les caractéristiques
suivantes :

74
 caractéristique liée à la distance par rapport au chef-lieu de commune ;
 caractéristique liée à la voie d’accès au chef-lieu de commune ;
 caractéristique liée au poids démographique ;
 caractéristique liée à la proximité entre les villages.
À l’issu de ce critère, ce sont 56% (soit cinq mutuelles de développement) de ces villages de la
commune Bocanda qui ont été sélectionné pour mener cette étude. Le tableau 3 montre ces
mutuelles de développement choisies.
Tableau 3 : Les mutuelles de développement de la commune de Bocanda étudiées

Acronyme ou
Nom du village Nom de la mutuelle de développement du village
pseudonyme
Andianou Mutuelle pour le Développement Économique et
MUDESAK
Koumokro Social d’Andianou-Koumokro
Mutuelle pour le Développement Économique et
Daouakro MUDESDA
social de Daouakro

Salè Balèkro Mutuelle pour le Développement de Salè Balèkro N’GATCHIÈ


Soh Mutuelle pour le Développement Économique et
MUDES
N'Guessankro Social de Soh N’Guessankro
Bombokro Mutuelle pour le Développement de Bombokro MUDEBO
Source : Enquêtes personnelles, 2016
D’après le tableau 3, il s’agit de cinq mutuelles de développement au nombre des six villages
choisis.
 la Mutuelle pour le Développement Économique et Social d’Andianou-Koumokro
(MUDESAK) ;
 Mutuelle pour le Développement Économique et social de Daouakro (MUDESDA) ;
 Mutuelle pour le Développement de Salè Balèkro (« N’GATCHIÈ ») ;
 Mutuelle pour le Développement Économique et Social de Soh N’Guessankro (MUDES) ;
 Mutuelle pour le Développement de Bombokro (MUDEBO).
À titre de rappel :
La Mutuelle pour le Développement Économique et Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK)
a fait l’objet d’étude par le fait que ce sont deux villages contigus qui ont la même mutuelle de
développement.
La Mutuelle pour le Développement Économique et social de Daouakro (MUDESDA) et Mutuelle
pour le Développement Économique et Social de Soh N’Guessankro (MUDES), ont fait l’objet

75
d’étude en se basant sur le critère de l’accessibilité géographique du village par rapport au chef-
lieu de commune.
Pour Daouakro son choix est dû par le fait qu’il est le village le plus éloigné de la ville de Bocanda,
chef-lieu de commune.
À propos de la Mutuelle pour le Développement de Salè Balèkro (« N’GATCHIÈ »), selon l’INS
(2014), le village de Salè Balèkro est le village qui concentre plus de population par rapport aux
autres villages de la commune de Bocanda. Ainsi, en se basant sur le critère du poids de
démographique, la Mutuelle pour le Développement de Salè Balèkro a été choisie pour mener
l’enquête.
La Mutuelle pour le Développement de Bombokro (MUDEBO) a fait l’objet d’investigation selon
le critère relatif à la voie d’accès au chef-lieu de commune. Ces différents ont permis également
de mener les investigations sur les quatre points cardinaux des mutuelles de développement des
villages de la commune de Bocanda.

10.4.3 Échantillonnages des personnes investiguées dans les villages

Rappelons que dans les villages, les enquêtes ont été menées auprès de quatre catégories de
personnalités. Il s’agit de la notabilité, la présidence des jeunes, des membres de la mutuelle et des
chefs de ménages.

 L’échantillon au niveau de l’entretien avec de la notabilité et la présidence des


jeunes des villages

À l’échelle de ces villages les autorités traditionnelles ont été la première cible de cette
investigation. C’est au moins trois personnes auprès de la notabilité et ainsi que trois représentants
également de la présidence des jeunes, ces autorités villageoises ont été interrogées. Ce quota de
trois personnalités se justifie par le fait selon les enquêtes toutes les membres de ces organes
dirigeants des villages ne sont pas tout aux villages, lors de des enquêtes. Le chef du village et le
président des jeunes constituent les premiers responsables du village. Ce sont ces personnalités et
les membres de leur bureau qui gère au quotidien le village.

76
 L’échantillon des personnalités pour l’entretien au compte des mutuelles de
développement

Une préenquête a été réalisée pour avoir des informations auprès des membres des mutuelles de
développement. À la suite de la préenquête, ne pouvant pas faire d’entretien avec tous les membres
des mutuelles de développement, l’on a défini les personnalités à enquêter dans chaque mutuelle
de développement qui ont fait l’objet d’étude. Le tableau 4 présente l’effectif des membres des
mutuelles de développement enquêtées à l’échelle de chaque village.

Tableau 4 : Présentation des membres des mutuelles de développement enquêtés par


village

Membre de la mutuelle Effectif de membre de mutuelle enquêté


Présidents 1
Secrétaire Général 1
Trésorier 1
Commissaire au compte 1
Conseiller 4
Responsable de commission 4
Responsable régional 4
Membres citadin 4
Planteurs de la "diaspora " 4
Membres au village 4
Total 28
Source : Enquêtes personnelles, Avril 2017

Comme le tableau 5 l’indique, 28 personnes de chaque mutuelle de développement étudiées ont


été enquêtées. Ces 28 personnes sont composées des membres du bureau des mutuelles de
développement et des membres ordinaires selon leurs catégories socioprofessionnelles. Il faut
signaler que le cadre de cette étude l’expression planteur de la ‘’diaspora’’, les planteurs qui ont
leurs plantations hors de leur région d’origine.

À côté, ceux-ci pour certaines localités, l’on a eu le privilège de s’entretenir aussi avec certains
anciens des présidents de mutuelles pour savoir leur bilan au cours de leur présidence à la tête de
leur mutuelle. Ils ont fait partager leurs satisfactions, les difficultés et les incompréhensions

77
rencontrées, les grands axes de leur politique et surtout leur ambition dans leur localité dont ils
ont été président de mutuelles.
Tous ces entretiens ont permis de comprendre les rôles de ces différents acteurs, la portée de leur
action sur l’habitat. Ils ont permis aussi de savoir les limites de leurs opérations également.

 L’enquête auprès de la population cible : les chefs de ménages

La commune de Bocanda a une population de 20199 habitants composée de 10 386 habitants en


milieu urbain et 9 813 habitants en milieu rural (INS, 2014). La collecte des données auprès des
chefs de ménages s’est faite suivant un échantillonnage. Le choix raisonné a été opté pour définir
le nombre de chef de ménages enquêtés. Le tableau 5 permet d’appréhender le nombre de chef de
ménages enquêtés au sein de chaque village.

Tableau 5 : Répartition des personnes enquêtées par village


Taille de la population
Village mère Effectif de chef de ménage enquêté
Andianou 884 30
Bombokro 1625 30
Daouakro 1437 30
Koumokro 1190 30
Salé Balekro 1648 30
Soh N’Guessankro 722 30
Total 9813 180
Source : INS (2014) et enquêtes personnelles, 2017

Comme l’indique le tableau 5, il s’agit d’un quota de 30 chefs de ménage par village soit un total
de 180 chefs de ménage qui ont été l’objet d’investigation dans cette étude. Ce choix de nombre
de chef de ménages interrogés a été retenu par choix raisonné en se référant à la loi de la
distribution de la normale de student. En se référant au dernier Recensement Général de la
Population et de l’Habitat (RGPH) de 2014, il n’existait pas de bases de données relatives à la
taille des ménages de la commune de Bocanda. Or, selon la loi de la distribution de la normale de
student cité par ROUANET H. et LECERC B. (1970) ; KONAN A. S., YEBOUE K.T.S.U.,
KOUASSI K. et ASSI-KAUDJHIS J. P. (2017) dans une étude sur une circonscription déterminée
qu’en absence de base de statistique, l’échantillon peut se faire suivant un choix raisonné à
condition de retenir au moins 30 individus. Ainsi, 30 chefs de ménages, dans chaque village ont
été retenus par village pour représenter les ménages de ces localités enquêtées.
78
De façon raisonnée, les 30 chefs de ménages ont été interrogés en fonction de la configuration
spatiale des villages. Les critères de choix sont au nombre de trois à savoir : le noyau village, la
couronne centrale et les nouvelles zones d’extension des villages. C’est ainsi que dans chaque
village, 10 chefs de ménages ont été enquêtés dans chaque secteur structuré susmentionné.

Grâce aux jeunes des villages qui ont servi de guide, les investigations ont été menées dans ces
zones stratégiques choisies.

10.5 Traitement de l’information

Les données recueillies lors des enquêtes sur le terrain ont été analysées et organisées.
Un dépouillement manuel au préalable a été indispensable pour faciliter le traitement de
l’information.
Le dépouillement manuel a consisté à ranger par catégories les supports de l’enquête. Il s’agit des
fiches d’enquêtes, des guides d’entretien et des photographies. Il ressort de cette étape une
organisation des informations recueillies en sous-thèmes afin de dégager les principaux axes
d’analyse. Ces données recueillies ont été traduites en données statistiques et cartographiques
grâce au traitement informatique avec des logiciels appropriés. C’est aussi le lieu de conception
des cartes, des tableaux et des graphiques. La saisie du texte a été faite avec Microsoft Office Word
2013.

10.5.1 Traitement statistique et graphique

Les résultats des investigations auprès des services publics, parapublics, des autorités coutumières
et des mutuelles de développement intervenant dans cette thématique ont été synthétisés à
l’intérieur de tableaux d’informations.
Les tableaux croisés dynamiques et les graphiques ont été réalisés avec le logiciel Excel.
Ces tableaux ont été réalisés suivant une chronologie permettant de saisir la dynamique spatio-
démographique, le niveau des infrastructures et équipements des villages de la ville et de la
commune de Bocanda.
Certains tableaux ont permis d’élaborer des tableaux statistiques.

79
Une fois les tableaux statistiques obtenus, une analyse quantitative des données ressorties à travers
un traitement graphique opéré grâce au Microsoft Office Excel 2013. Cela a permis d’obtenir
divers ratios et un ensemble de graphes permettant d’illustrer le travail.
Plusieurs calculs ont été également effectués préliminairement pour une meilleure exploitation des
données obtenues. Ainsi, les procédés les plus simples de la statistique descriptive ont été utilisés
pour les calculs.

10.5.2 Traitement cartographique

Certaines données traitées ont été traduites en une série de cartes dans le cadre de cette étude.
Cela a constitué une étape capitale dans la bonne présentation des résultats. Les cartes ont été
réalisées sur Qgis 2.12. Rappelons que pour mener cette étude plusieurs cartes de base ont étés
utilisées telles que la carte administrative de la commune de Bocanda, les cartes de plans de
lotissements des villages, et la carte du plan directeur de la ville de Bocanda. Grâce à ces cartes,
les réalisations ont été conçues puis traduire les phénomènes étudiés.
Il faut signaler qu’au préalable ce sont des cartes sur fonds analogiques. Elles ont été scannées.
Ensuite, ces cartes qui servent de fonds ont été géo-référencées pour les placer dans un référentiel
géographique. Par la suite, ces cartes ont été numérisées.

11. Difficultés

Les difficultés rencontrées peuvent être regroupés en deux groupes. Il s’agit d’une part des
difficultés liées à la recherche documentaire et d’autre part les difficultés sur le terrain lors des
enquêtes.

11.1 Difficultés liées à la recherche documentaire

La bibliothèque de l’Université Alassane Ouattara (UAO) ne dispose pas assez d’ouvrage relatif à
au sujet d’étude. La bibliothèque de la ville de Bouaké ne dispose également pas de documents en
géographie. Pour ce faire, il a fallu se rendre à Abidjan pour la recherche dans des bibliothèques.
En général, les documents portent sur les collectivités décentralisées, les autorités municipales et
en particulier les autorités des services déconcentrés qui les accompagne. Il y a peu d’ouvrages
80
qui abordent les questions de mutuelles de développement et/ou les associations de développement
local.
Pour ce qui est des recherches de documents sur l’internet, il faut signaler que le wifi de l’université
a parfois un débit faible. Ce qui empêche de consulter des documents en ligne. Souvent, la
connexion ne passe pas durant plusieurs jours. Les recherches à travers l’internet sont donc faites
pour la plupart dans les cybercafés.

11.2 Difficultés liées aux enquêtes

Au niveau des enquêtes sur le terrain, des difficultés diverses au niveau de chaque interlocuteur
ont eu lieu.
Au niveau des autorités coutumières et de la population, quoiqu’on ait expliqué les raisons de la
présente étude au préalable ces autorités ont refusé de répondre aux questionnaires. Ces derniers
estiment que les services municipaux et les cadres ne parviennent pas à répondre à leur attente en
matière d’infrastructures et d’équipements de base. En effet, ces autorités prêtent au chercheur des
intérêts inavoués et d’autres les voir en adversaire politique. La population abusée par des
promesses électorales non tenues et victime d’exclusion multiforme de la part des autorités
municipales sont sinistres vis-à-vis de ces derniers.
D’autres présument que l’enquêteur est un agent d'impôt que c’est pour mener une investigation
puis prélever des impôts sur leurs maisons dans l’avenir. En outre, malgré la justification et la
présentation de l’attestation de recherche, certains restent méfiants ou refusent pour des raisons de
sécurité.
Au niveau des services publics, parapublics, privés, l’on note les difficultés pour pouvoir
rencontrer ces autorités. Il a fallu repasser à maintes reprises avec de longues heures ou de fils
d’attentes avant de pouvoir rencontrer ces personnalités. Lorsque le sujet est abordé relatif à la
commune, ils estiment c’est aux services municipaux que l’on doit s’adresser. De ce fait, il renvoi
l’enquêteur aux services municipaux, pourtant ils sont pris en compte dans l’administration et
l’aménagement du territoire de la commune de Bocanda.
Concernant les autorités municipales (le conseil municipal), elles voient l’enquêteur en adversaire
politique. Elles estiment que les interrogations relatives aux budgets sont secrètes. C’est à croire
que tout est confidentiel à la mairie de Bocanda.

81
De même pour les archives, tout porte à croire que l’administration n’est pas une continuité
puisqu’on ne retrouve plus les documents une fois une équipe du conseil n’est plus aux affaires.
Ceci a rendu complexes le regroupement des comptes administratifs et budgets primitifs et la
synthèse des données recueillies à cause de la non-concordance des bornes chronologiques.
Quant aux responsables, des mutuelles de développement, ils sont des cadres ne résidant pas dans
la commune de Bocanda. Pour ce faire, il fallait se rendre souvent dans leurs localités où ils
exercent leurs fonctions pour les entretiens avec leur accord. En dépit de cela, sous prétexte qu’ils
ont un calendrier chargé l’on n’arrive pas à faire l’entretien pour des raisons d’indisponibilité.
Avec les maigres moyens financiers, l’on fait ces déplacements sans gain de cause. Certains
mutualistes demandent d’envoyer le guide d’entretien par mail. Malgré cela, la réponse au courriel
reste souvent sans suite. Ainsi, par contrainte il a fallu les appeler au téléphone à maintes reprises
avant que certains répondent.
Certains raccrochent au nez sous prétexte qu’ils ont un calendrier chargé. Certains, ne répondent
pas du tout. De fois, c’est pendant la période pascale que ces derniers demandent de les trouver
dans leurs villages pour l’entretien. Or, pendant cette période le calendrier de disponibilité de
plusieurs mutualistes sont concomitantes. Aussi vue les distances séparant les villages cela ne
paraît pas aisé. Par ailleurs, pendant les entretiens lors des périodes pascales, l’on est obligé
d’interrompre fréquemment l’échange du fait des visites incessantes. Couramment, l’interlocuteur
est demandé pour des réunions bien que l’échange est entamé. C’est justement pour cette raison
que plusieurs rendez-vous négociés n’ont pu se tenir. À propos des autres membres des mutuelles
de développement à savoir les planteurs de la ‘’diaspora’’ et les villageois membres de la mutuelle,
ils sont méfiants quand l’on aborde des sujets relatifs à la mutuelle de leurs villages avec eux. Ils
renvoient plutôt l’enquêteur aux membres du bureau exécutif ou du conseil d’administration. Ils
soupçonnent l’enquêteur d’être un espion. Certains répondent après maintes explications tandis
que d’autres demeurent catégoriques. Avec des membres citadins (cadres ou personnes exerçant
une activité libérale en ville) en général l’on a été refusé. Ils justifient leur refus sous prétexte que
leur calendrier est chargé ou disant simplement que ce sont les membres du bureau exécutifs
particulièrement le président de la mutuelle et le secrétaire général qui ont le droit de parler au
nom de la mutuelle de développement. En dehors des membres des mutuelles de développement
qui vivent en permanence au village, les rencontres entre les autres mutualistes se font sur une
seule période, la période de pascale.

82
Malgré des difficultés, des données ont été obtenues à travers les sources primaires et secondaires
qui ont permis de scinder l’étude en trois parties.
La première partie concerne les facteurs explicatifs de la création des mutuelles de développement
dans la commune de Bocanda. La deuxième partie porte sur le mode d’organisation et la stratégie
des mutuelles de développement de Bocanda. La troisième partie est axée sur le bilan des mutuelles
de développement dans le développement de la commune de Bocanda.

83
Tableau 6 : Tableau synoptique
Questions de recherche Objectif de recherche Hypothèse de recherche Méthodologie et techniques Expression des résultats Plan de rédaction
Quels sont les facteurs Examiner les facteurs Les facteurs explicatifs de la -Recherche documentaire ; -Carte ; Partie 1: les facteurs
explicatifs de la création des explicatifs de la création des création des mutuelles de -observation directe ; -tableau ; explicatifs de la création des
mutuelles de développement mutuelles de développement développement peuvent -entretien. -photo ; mutuelles de développement
dans la commune de dans la commune de s’expliquer par le faible taux -graphique. dans la commune de
Bocanda ? Bocanda. de programme de Bocanda
développement affecté à
l’échelle des villages de la
commune de Bocanda.
Quels sont les modes Analyser les modes Les mutuelles de -Recherche ; -Tableau ; Partie 2 : Le mode
d’organisations des d’organisations des développement de Bocanda -documentaire ; -photo. d’organisation et la stratégie
mutuelles de mutuelles de développement s’organisent par le -observation directe ; des mutuelles de
développement de la de la commune de Bocanda. regroupement des -entretien. développement dans la
commune de Bocanda? ressortissants d’une même commune de Bocanda.
localité en association pour
la quête d’un auto-
développement.
Quels sont les bilans des Dresser les bilans Le bilan des investissements -Recherche ; - -Carte ; Partie 3 : Le bilan des
investissements des d’investissements des des mutuelles de documentaire ; -tableau ; mutuelles de développement
développement est mitigé du
mutuelles de mutuelles de développement fait que les mutuelles de -observation directe ; -photo ; dans le développement de la
développement de la de la commune de Bocanda. développement sont -entretien. -graphique. commune de Bocanda.
confrontées à plusieurs
commune de Bocanda?
difficultés.

84
Première partie: Les facteurs explicatifs de la création des mutuelles de développement
dans la commune de Bocanda

85
Chapitre 1 : Diagnostic territorial de la commune de Bocanda

Introduction

La Côte d’Ivoire est un pays subdivisé en plusieurs découpages administratifs. Ainsi le territoire
est subdivisé en district, en région, en département et en commune. Chaque territoire dispose
de certaines particularités. Ces particularités sont en général les ressources locales. Il s’agit des
ressources naturelles, de la démographie, des activités économiques et culturelles et des services
sociaux. Le plus souvent, l’exploitation de ces ressources naturelles permet de créer des
activités pour le développement local. La présence et/ou l’absence de ces services sociaux ainsi
que l’état des infrastructures et équipements constituent un indicateur de vérification du niveau
de développement de la circonscription. De ce fait, de toutes les générations, les acteurs de
développement locaux et l’État s’attèlent à développer lesdites localités. Quel est l’état des
lieux au niveau du territoire communal de Bocanda ? La réponse à cette interrogation, donnera
lieu à un chapitre qui a pour objet la présentation de l’espace communal de Bocanda à partir des
caractéristiques suivantes:

 les ressources naturelles de la commune ;


 les ressources démographiques et les activités économiques;
 les infrastructures et équipements.

Ces caractéristiques permettront d’évaluer le niveau de développement local de la commune de


Bocanda. De prime abord quelles sont les caractéristiques physiques de cette circonscription.

1.1. Ressources naturelles de la commune de Bocanda

Les caractéristiques physiques étudiées vont concerner le relief, le réseau hydrographique, la


végétation, le sol et le climat.

86
1.1.1 Commune de Bocanda : commune avec un relief monotonie et de sol varié

Le relief de la zone communale de Bocanda est relativement monotone. Il est composé de bas
plateau vallonné et de plaine. Les pentes sont relativement faibles et sur une distance de 2.5
Km. La déclivité n’est que d’environ 40 m soit une pente de 1.6% (M. C. U., 1987a). Ce relief
est favorable à un lotissement sans obstacle physique majeur. Cette quasi-monotonie du relief
pourrait être un atout d’extension continue des établissements humains. Au niveau pédologique,
elle se compose à la fois des sols ferralitiques et des sols ferrugineux. Dans la commune de
Bocanda, l’on distingue quatre types de sols:

 sur les plateaux se rencontrent les sols ferralitiques très lessivés sur granites ;
 sur les versants des plateaux se rencontrent les sols moyennement lessivés.

Ce sont des sols argilo-limoneux contenant souvent des graviers et présentant parfois des
affleurements latéritiques. C’est ainsi qu’un sous-quartier de la ville de Bocanda est appelé
gravier d’or du fait de la présence du gravillon.

 Sur les plaines, l’on rencontre des sols ferrugineux à recouvrement sableux avec des
affleurements de pierres.

Ces pierres se présentent sous forme de chaos de gros blocs. Au niveau des lits du N’zi ce sont
des gros blocs de roches granitiques.

 Dans les bas-fonds de la commune de Bocanda se présentent des sols alluvionnaires.


Cependant, les sols se sont appauvris à cause des conditions naturelles et anthropiques (M.C.U.,
1987 b; ALOKO N. J. et KOUASSI Y. F., 2014).

Il existe également des gisements de sable et de graviers selon les autorités villageoises. Ces
gisements et les blocs de pierre servent souvent à la construction d’habitation moderne. Cette
diversification de sol et la monotonie du relief pourraient constituer de nombreux atouts.

1.1.2 Commune de Bocanda : un climat varié et un réseau hydrographie varié

La commune de Bocanda, à l’instar de sa région, région du N’zi bénéficie d’un climat


subéquatorial de transition. Il fait chaud et humide. La température moyenne annuelle est de
30°C à 54°C. Les vents dominants soufflent dans la direction Sud-Ouest. Le climat de la

87
commune de Bocanda comprend quatre grandes saisons réparties en deux saisons pluvieuses et
en deux saisons sèches:

 la grande saison pluvieuse débute dans le mois d’avril et prend fin à mi-juillet ;
 la petite saison pluvieuse de mi-août à octobre ;
 la grande saison sèche de novembre à mars ;
 la petite saison sèche de mi-juillet à août (Ministère du Plan et du Développement et le
Programme des Nations Unies pour le Développement, 2015).

Selon la même source, les hauteurs de pluies varient de 1000 à 1200 mm et pour 65 à 69 jours
de pluie par an. La durée moyenne d’insolation est comprise entre 2100 et 2200 heure/an. Selon
la population et les autorités de la commune de Bocanda, actuellement (1980 à 2018) les saisons
sont caractérisées par une climatologie très irrégulière. Généralement le cycle de la grande
saison des pluies débute dans le mois d’avril et la grande saison sèche du mois de novembre
ainsi que les petites saisons pluvieuses et sèches. Cependant ce calendrier climatique se trouve
déréglé. Le constat est qu’il existe depuis ces trois décennies une variation périodique
climatique. Cette variation est souvent caractérisée dans certaines années par une longue saison
sèche et une courte saison de pluie avec d’ailleurs des chutes en très forte diminution. Tandis
que dans certaines années, c’est le contraire. Ainsi, le calendrier pluviométrie demeure
immaîtrisable. D’ailleurs cette variation des périodes climatiques est très défavorable aux
activités agricoles surtout que c’est l’agriculture traditionnelle qui persiste dans la commune de
Bocanda.

La carte 4 présente le réseau hydrographique de la commune de Bocanda.

88
Carte 4 : Réseau hydrographique de la commune de Bocanda

Source: BNETD/CCT, 2012 Réalisation : KOFFI Antoine, 2018

La carte 4 indique qu’il existe de nombreuses eaux de surfaces sur tout le territoire communal
de Bocanda. Ces cours d’eau regroupent deux grands types de cours d’eau, les cours d’eau
permanents et intermittents. Il n’y a qu’un seul cours d’eau permanent, permanent est le N’Zi.
Tous ces cours d’eau gonflent énormément pendant la saison pluvieuse. Parmi ces cours d’eau
seul le N’Zi est quelquefois utilisé pour la pêche et la culture irriguée. Si ces cours d’eau étaient
mieux exploités, si elles sont utilisées véritablement, elles pourraient être un véritable atout des
d’activités économiques.

1.1. 3 Couverture végétale diversifiée en constante dégradation à l’échelle de la commune


de Bocanda

La commune de Bocanda située dans la zone pré-forestière de la Côte d’Ivoire bénéficie de


deux types de végétations. Cette végétation se caractérise par la forêt et la savane. Il s’agit de
la forêt et de la savane mésophile. La carte 5 indique la couverture par ces grandes formations
végétales de ladite commune.

89
Carte 5: Couverture végétale de la commune de Bocanda en 2018

Source: BNETD/CCT, 2012 Réalisation : KOFFI Antoine, 2018

Il ressort de la carte 5 que 60% du couvert végétal de la commune de Bocanda est composé par
la forêt mésophile défrichée, 15% par la forêt mésophile et 25% par la savane mésophile. Le
nord et l’extrême est de la commune sont prédominés par la forêt mésophile défrichée et la
savane mésophile tandis que la partie sud est couverte en grande partie par la forêt mésophile.

90
Dans l’ensemble ces formations de forêt mésophile défrichées ou pas ont servi au
développement de culture de rente.

3.1 Atouts de la végétation de la commune de Bocanda

Avant la fin des années 1970, cet espace forestier servait à la culture de café. Depuis le déclin
de cette culture de rente, la grande partie de cette forêt demeure une jachère, c’est ce qui indique
la grande couverture de forêt mésophile à travers la carte. L’on assiste à une reforestation
progressive, après la migration massive des populations actives, c’est la raison pour laquelle,
l’on constate un recouvrement de forêt mésophile non défrichée. Cette assertion est partagée
par ALOKO N. J., et KOUASSI Y. F., (2014).

Au niveau de la savane de la commune de Bocanda, elle est dominée par une double
caractéristique constituée de savane arborée et arbustive. Le chiendent, graminé constitue
l’herbe qui prédomine dans cette savane. Ces chiendents servent à faire les toits des cases
traditionnelles. Quoique les gouvernements successifs prônent la politique de modernisation de
l’habitat rural (KOFFI K.P., 2008), l’on rencontre encore dans certains villages de la commune
de Bocanda la construction de ces types de maisons. Chaque année, la savane est brûlée pendant
la grande saison sèche (de Décembre à Février). Cette pratique est une technique culturale, de
chasse et de maintien de la savane selon les paysans. Malgré les feux de brousse qui semblent
être une technique de maintien de la savane, les chiendents qui servaient à la toiture des cases
traditionnelles sont en voie de disparition. Cette savane qui recule laisse fait place à une jachère
dominée par le chomolaena odorata « Sékou Touté ». Face à cette crise écologique, les
populations n’ayant pas les moyens pour s’acheter les matériaux moderne comme les tôles, les
tuiles ou du ciment pour la toiture, utilisent une stratégie de contournement pour la couverture
des habitations traditionnelles. Ces populations utilisent de plus en plus d’autres matériaux pour
la couverture de leurs maisons.

Ce sont des bâches qui sont utilisées pour la toiture des maisons à cause du déficit du chiendent.
Selon les populations, les plastiques sont moins résistibles à la chaleur (l’ensoleillement) et au
vent. Pour éviter que le vent l’emporte, l’on met des palmes de palmiers sur le plastique puis
des bois comme l’indique la planche.

D’autres ménages en plus de ceux-ci sèment des plantes grimpantes qui servent à mieux
soutenir le plastique de couverture. Selon les investigations, le recouvrement de la toiture par
91
ces plantes (lianes) permet de protéger davantage la toiture de la chaleur et le risque d’être
déchiré ou enlevé par le vent. Cependant, malgré ces précautions, la toiture faite à partir des
plastiques se détériore à court terme par rapport à la paille (chiendent). Le plus souvent, les
rongeurs consument le plastique. Au vu de tout cela les ménages sont contraints de changer la
toiture environ chaque deux ans. De même, ceux qui ajoutent les lianes sont plus exposés aux
reptiles tels que les serpents qui pourraient utiliser les feuilles de ces lianes pour en faire leurs
gîtes. En général, ces lianes produisent des fruits qui sont consommés par les hommes et certains
reptiles (serpents, margouillat). Ainsi, les populations sont exposées aux risques de morsures
de ces reptiles.

Sans les feux de brousse qui contribuent au maintien de la savane selon la population, elle
pouvait se constituer en forêt sèche (BENVENISTE cité par ALOKO N. J. et KOUASSI Y. F.,
2014).

1.1. 3.2 Atouts des espèces végétales de la commune de Bocanda

La végétation de la commune de Bocanda regorge également de nombreuses essences végétales.


Il s’agit des essences telles que l’Iroko, l’Acajou, le Samba et le Fromager. Pour des raisons
financières, les paysans vendent ces espèces à des prix dérisoires aux exploitants forestiers sans
songer au reboisement. À côté de cela, s’ajoute l’abatage des espèces végétales pour la
construction des habitations traditionnelles et bien d’autres besoins domestiques. Cette
exploitation abusive des ressources végétales quoiqu’ étant momentanément bénéfique pour les
populations de la commune de Bocanda a des inconvénients sur la population à court et à long
terme. À court terme, l’on assiste à une dégradation sans arrêt des ressources végétales de la
commune de Bocanda. À long terme, c’est la disparition de certaines essences dans la flore de
la commune de Bocanda. C’est pourquoi pour ASSI-KAUDJHIS N. B., (2016) face à la
disparition des ressources végétales en Côte d’Ivoire à cause de leur surexploitation conseille
une sensibilisation de la population sur une gestion durable.

92
1.2 Démographie de la commune de Bocanda

La population étudiée concerne principalement celle du milieu rural de la commune de Bocanda


et celle la ville de Bocanda, son évolution. Cette partie de l’étude consistera à montrer les
facteurs qui justifient cette répartition démographie dans cette aire géographique dans le temps
et l’espace.

1.2.1.1 Commune de Bocanda, une répartition de la population quasiment égale en milieu


rural et urbain

Pour rappel, la population de la commune de Bocanda compte une population de 20 199


habitants selon le Recensement Général de la population et de l’habitat de 2014 (INS, 2014).
Selon l’INS (2014), cette population de la commune correspond à 33, 57% de la sous-préfecture
de Bocanda. La commune de Bocanda est en majorité peuplée par un sous-groupe Baoulé
appelé AGBA qui fait partie du groupe Akan. Ce sous-groupe ethnoculturel Agba représente
84,30% des populations du département de Bocanda (Ministère du Plan et du Développement,
2015). La commune de Bocanda, à l’instar des autres communes de la Côte d’Ivoire, est
composée du milieu rural et urbain. La figure 3 traduit le taux de la population de ces deux
milieux.

Figure 3 : Répartition de la population de la commune de Bocanda par milieu urbain et


rural en 2014

51% 49%

Milieu urbain Milieu rural


Source : INS, 2014

93
La figure 3 indique que le taux de la population en milieu rural de la commune de Bocanda est
quasiment identique à la population de la ville de Bocanda. En milieu rural le taux est de 49%
et en milieu urbain, de 51% soit une différence de 2%. Cette quasi-égalité de ces aires de la
commune de Bocanda pourrait s’expliquer par deux raisons principales:

 D’une part, par le fait que la commune de Bocanda regroupe de nombreux villages (10
villages) et de nombreux campements (neuf). Les populations des campements se font
recenser dans les villages lors du recensement général de la population en 2014.
 D’autre part, en milieu rural comme partout en Afrique subsaharienne, le taux élevé de
croissance naturelle persiste tandis qu’en milieu urbain l’on assiste à une régression de
la croissance naturelle.

Au niveau de la ville de Bocanda, il n’y a pas d’industrie, la ville n’est donc pas attractive selon
les autorités administratives locales.

1.2.1.2 Commune de Bocanda, une population majoritairement féminine en milieu rural

Quelle est la répartition de la population selon le genre dans les villages enquêtés et la ville de
Bocanda en 2014? La carte 5 indique la répartition de la population en fonction du genre de la
commune de Bocanda.

94
Carte 5: Répartition de la population de la commune de Bocanda selon le genre en 2014

Source: BNETD/CCT, 2012 Réalisation: KOFFI Antoine, 2018

Il ressort de l’analyse de la carte 5 relative à la composition de la population de la commune


de Bocanda selon le genre qu’il y a 51% de femmes et 49% d’hommes d’où le taux élevé du
genre féminin. Dans l’ensemble au niveau des villages c’est le même constat (54% de femmes
contre 46% d’hommes). Cependant, en milieu urbain, la population masculine est relativement
élevée comparativement à la population féminine (52% et 48%). Ce faible taux de la population
masculine dans ces villages s’explique par le fait que la population de la commune de Bocanda
connait une migration depuis le déclin de l’économie de plantation dans la région. La population
de la commune de Bocanda migre pour la plupart vers les zones forestières (l’ouest, le centre
ouest, et le sud) à la recherche de nouvel espace propice aux cultures de rentes (le café et le
cacao). Cette émigration des personnes actives concerne plus les hommes que les femmes. Les
mêmes constats sont observés dans toute la région du N’Zi selon BOSSON, SERI Z. C. Épse
YAPI, (2018). La spécificité du travail agricole surtout pour les cultures de rente telles que le
café, le cacao en Côte d’Ivoire fait que les hommes émigrés sont plus nombreux que les femmes.
Ce sont les hommes qui vont à la recherche de terre. De même, un planteur de cacao et de café
a toujours besoin d’un nombre plus important d’hommes en termes de manœuvres ou aides

95
familiaux que de femmes. Ce faisant, les jeunes hommes valides déscolarisés ou illettrés vont
en général dans ces nouvelles zones de production de cacao-café de la Côte d’Ivoire durant 6 à
9 mois pour travailler en tant que métayer. Cette pratique a eu des conséquences néfastes sur le
taux d’accroissement moyen annuel de la population du département de Bocanda entre 1975 à
1988, soit un taux d’accroissement moyen annuel de -2.28%. C’est cette situation que vit la
population de la commune de Bocanda depuis le déclin de l’économie de plantation dans le
département de Bocanda (ALOKO N. J., et KOUASSI Y. F., 2014). Malgré les politiques mises
en place pour la redynamisation du développement du département en général et en particulier
de la commune de Bocanda, ce phénomène de migration persiste à l’échelle des villages de
Bocanda.

Le taux élevé de la population masculine dans la ville de Bocanda par rapport à la population
féminine pourrait s’expliquer par deux raisons principales:

 d’une part, par le fait que la population active dans les administrations de Bocanda est
majoritairement dominée par les hommes.
 d’autre part, au niveau des écoles qui regroupent plus de jeunes, l’on constate qu’il y a
plus de garçons que de filles. L’on a l’exemple des effectifs des élèves dans les écoles publiques
laïques de Bocanda. Étant donné que l’économie dans les villages repose principalement sur
l’agriculture et que ce sont les hommes qui pratiquent massivement cette activité, la pauvreté
ne pourrait que persister dans la commune de Bocanda. De ce fait, ALOKO N. J., et KOUASSI
Y. F., (2014) ont affirmé que ces villages dont les hommes sont partis rencontrent des difficultés
de production agricole. C’est ainsi qu’un grand nombre de femmes lient leur état de pauvreté à
leur incapacité d’entretenir une exploitation. Cela signifie que l’émigration a changé le mode
de vie et le comportement des populations puisque ce sont les femmes par contrainte très
souvent, qui se substituent aux hommes. BOSSON, SERI Z. C. Épse YAPI, (2018) ont
confirmé que cette situation a pour inconvénient l’insécurité alimentaire dans la région du N’zi.
Malgré cette situation que connait la répartition démographique de la commune de Bocanda,
comment elle a- t-elle-évolué ?

96
1.2.2 Population marquée par la croissance démographique des villages de la commune
de Bocanda

La population de la commune de Bocanda connait une évolution galopante au niveau des


villages par rapport à la ville de Bocanda, le chef-lieu de la commune. La figure 4 indique la
répartition de la population de la commune de Bocanda à partir de la ville et son hinterland.

Figure 4: Évolution du poids de la population rurale et urbaine dans la population


générale de la commune de Bocanda de 1985 à 2014
90

80

70
Taux de population (%)

60

50
Milieu urbain
40

30
Milieu rural
20

10

0
1985 1985 2014

Source : INS, 1985 ; 1998 et 2014

La figure 4 indique qu’en milieu urbain la population est plus élevée que sur l’ensemble des
villages. Cependant, la différence du taux régresse considérablement au fil des années. D’abord
l’on a 78 % de la population urbaine (ville de Bocanda) contre 22 % dans les villages de la
commune. Ce qui signifie que plus de 2/3 de la population de la circonscription du territoire
communal de Bocanda vivaient en ville. Ensuite, 13 ans après (en 1998) la population s’est
accru environ 10% de population au niveau des villageois tandis qu’en milieu urbain la
population a connu une décroissance d’environ -10% de population. Puis 16 ans après 1998, la
population urbaine a continué de régresser soit -17% de la population alors que dans les villages
l’on est passé à une croissance de 17% de population.

97
1.2.2.3 Facteurs de la croissance démographique des villages de la commune de Bocanda

En effet, cette évolution démographique de ces deux aires géographiques de la commune de


Bocanda peut s’expliquer par deux raisons:

 l’émigration de retour dans les villages de la commune de Bocanda ;


 la croissance naturelle accélérée en milieu rural.

Dans les années 1985, le faible taux de population dans les villages de la commune de Bocanda
est dû à la quête de nouveau site pour les cultures de rentes telles que le cacao et le café. Ces
pratiques ont poussé la majorité des paysans des villages de la commune de Bocanda à
rechercher de nouvelles terres propices à ces cultures. Cette solution a très rapidement montré
ses limites d’où l’émigration de retour (ALOKO N. J. et KOUASSI Y. F., 2014). Le retour des
migrants est causé par les conflits fonciers récurrents dans les zones d’accueil (ALOKO N. J.
et KOUASSI Y. F., 2014 ; Ministère du Plan et de Développement, 2015 et Programme des
Nations Unies pour le Développement, 2015)

D’après ces auteurs, ces conflits sont liés aux crises sociopolitiques, particulièrement depuis la
réinstauration du multipartisme et la crise militaro-politique déclenchée en septembre 2002.
Cette situation a provoqué un mouvement de retour non programmé d’autres émigrés. Certains
retournent à cause de la rareté des terres dans les nouvelles zones d’accueil face à la croissance
démographique. Ces évènements ont constitué un facteur de repeuplement des villages de la
commune de Bocanda. Après cette crise, certains y sont restés.

En plus de ces raisons susmentionnées, ALOKO N. J., et KOUASSI Y. F., (2014) analysant de
leur côté que la migration de retour des populations des villages de la circonscription de
Bocanda est liée aussi aux vieillissements des émigrés et l’épuisement de la réserve forestière.

Certains émigrés à la vieillesse, retournent pour s’installer définitivement chez eux pour
assumer les responsabilités familiales ou coutumières. Ils reviennent souvent avec leurs femmes
et quelques enfants qui doivent faire leurs travaux champêtres parce que devenus vieux et
inactifs. Selon les enquêtes, certains planteurs bien qu’émigrés envoient leurs enfants dans
leurs villages d’origine pour leurs inscriptions à l’école primaire puis progressivement à l’école
primaire puis l’école secondaire en milieu urbain. Ces phénomènes contribuent également au
repeuplement de la population rurale de Bocanda.

98
À côté de cela, il y a aussi la croissance naturelle qui constitue un autre facteur de la croissance
de la population des villages de la commune de Bocanda. À l’instar des villages de l’Afrique
subsaharienne, les naissances ne sont pas contrôlées. Par contre en ville beaucoup de foyers
planifient les naissances.

1.2.2.4 Facteurs de la décroissance de la population urbaine de Bocanda

La croissance relativement faible de la ville de Bocanda pourrait s’expliquer par le fait que cette
cité n’est pas une ville attractive, elle ne l’est pas parce qu’il n’y a pas d’activités économiques
susceptibles d’attirer les chercheurs d’emploi depuis le déclin de l’économie de plantation dans
la région (M.C.U., 1987 b ; KOFFI K. A., ASSI-KAUDHJIS A. N. B. et ASSI-KAUDHJIS J.
P., 2019). Ces auteurs avaient avancé que suite au déclin de l’économie de plantation, les
superstructures et plusieurs services qui constituaient des emplois d’attraction ont été
délocalisés. Du coup, les populations en quête d’emploi migrent vers d’autres localités
attractives. Par conséquent, ce sont les élèves qui constituent la majeure partie de la jeunesse.
La figure 5 éclaircit sur la part du taux des élèves par rapport aux autres populations de la ville
de Bocanda en 2014.

Figure 5 : Taux des élèves du secondaire par rapport à la population urbaine de


Bocanda

46%
54%

Autre population Élève du secondaire


Source : INS, 2014 ; Établissement secondaire de Bocanda, 2014

99
Quoique le taux des élèves du secondaire soit faible par rapport au reste de la population, il
demeure très significatif (46% contre 54% soit une différence de 8%). Le taux de la population
active quant à lui serait faible si retirait le taux des élèves et des personnes inactives du reste de
la population communale de Bocanda. En dehors du fait que cette population soit marquée par
une extrême jeunesse pour des raisons d’écoles, la population de la ville de Bocanda se
caractérise aussi par:

 une féminisation de la population dans les villages;


 un taux de vieillissement relativement élevé dans les villages.

Cette caractéristique révèle une démographie en crise qui perdure depuis le déclin de
l’économie de plantation à la fin des années 1975.

Ainsi cette caractéristique de la population de l’espace communal de Bocanda ne représente pas


une main-d’œuvre capable de développer ladite commune, car c’est une population dépendante.

1.2.3 Agriculture dans la commune de Bocanda

La Côte d’Ivoire à l’instar des autres pays de l’Afrique subsaharienne a pour pilier économique
l’agriculture (HAUHOUOT A. A., 2002 ; IGUÉ J. O., 2006, KOFFI K. P., 2008 et GNINRIN
Y.M., et al. 2017). La commune de Bocanda ne fait pas l’exception.

1.2.3.1 Agriculture vivrière, la principale activité économique de la commune de Bocanda

La commune de Bocanda était autrefois une localité de forte production de café selon les
investigations. Le département de Bocanda était également une forte zone de production de
cacao et du café. Mais la pratique culturale de type extensif axée sur des outils aratoires,
archaïques avec très peu ou pas d’éléments fertilisants modernes combinée avec la variation
climatique et l’épuisement du sol ont provoqué le déclin de la production de ces cultures
(Ministère du Plan et de Développement et Programme des Nations Unies pour le
Développement, 2015). Au vu de ce déclin, la quête de nouvelles zones correspondants à ces
cultures a poussé les hommes vers de nouvelles zones pionnières du pays (Est, Centre Ouest,
sud-ouest). Dès lors, il n’y a pas eu encore de cultures pour substituer à ces deux cultures de

100
rentes. Les paysans en milieu rural de Bocanda demeurent dans l’appauvrissement souligne
M.C.U (1987 a et b).

En milieu urbain, Bocanda était un centre important pour l’évacuation du café cacao et pour
l’approvisionnement de la région en produits manufacturés avant 1957. La route la plus
fréquentée à cette époque était celle d’Ananda-Bocanda-Dimbokro. Avec l’ouverture de la route
Kotobi-Abidjan et son bitumage en 1963-1964, le principal axe de transfert pour les produits
devient alors cette dernière. Dès lors Bocanda a perdu son rôle de transit pour les produits venant
de l’Est (Prikro, Ouellé, M’Bahiakro et Daoukro) d’après le M.C.U., 1987 a. et Ministère du
Plan et de Développement et Programme des Nations Unies pour le Développement, 2015).

Au niveau de l’agriculture, aujourd’hui (2014) plus de 90% des superficies cultivées sont les
cultures vivrières à savoir l’igname, le manioc, le riz pluvial, le taro, la banane, le maïs, le
piment, l’aubergine, le gombo, la tomate, l’arachide. Ainsi, l’igname est la culture principale
(ALOKO N. J. et KOUASSI Y. F., 2014).

Le développement de ces cultures vivrières se trouve confronter à de graves problèmes d’ordre


climatique notamment la variation climatique. Selon les enquêtes, la production de vivrier est
faible faute de maitrise du calendrier pluviométrique au point que l’agriculture marchande est
quasiment absente. Seul le surplus des produits vivriers est commercialisé. Dans l’ensemble,
les productions sont autoconsommées. En général, les cultures vivrières et en particulier
l’igname qui est la nourriture de base du peuple Agba n’arrive pas à combler les besoins
alimentaires de la population. Les bas-fonds restent inexploités. La population est confrontée à
des périodes de soudures après la saison de buttages des ignames (juillet à septembre) et même
après la récolte des ignames précoces en septembre. Face à cela, les populations villageoises de
la commune de Bocanda sont obligées de s’acheter des sacs de riz avec le flux financier des
parents émigrés. Ces flux financiers de retour d’ailleurs n’arrivent jamais à compenser les
départs d’où la pauvreté croissante dans les villages (ALOKO N. J., et KOUASSI Y. F., 2014).

Des fois, quand il y a une forte production de l’une des cultures vivrières, les producteurs sont
confrontés à des problèmes de conservation et d’écoulement de leurs produits. En effet, ces
produits se détériorent et/ou sont vendus par contrainte à des prix dérisoires selon les
investigations.

Il y a plusieurs projets agricoles de substitution de cultures pérennes qui sont mis en place
comme le souligne GNINRIN Y.M., et al. (2017). Ce sont les cultures comme l’anacarde, le
palmier à huile, l’hévéa et même de nouvelle variété de café. Mais pour l’heure, elles n’occupent

101
pas de grands espaces comme le café à l’époque. Elles ne sont donc pas encore pourvoyeuses
de revenues escomptées.

1.2.3.2 Élevage, une activité secondaire prédominée par l’élevage traditionnel dans la
commune de Bocanda

En plus de l’activité de production végétale, il faut noter l’élevage. L’élevage n’est pas une
activité principale pour les Baoulés comme le peuple du nord de la Côte d’Ivoire. Néanmoins,
l’élevage fait partie des activités traditionnelles des Baoulé Agba de la commune de Bocanda.
À l’échelle des villages de la commune de Bocanda, la population élève de façon traditionnelle
des ovins, des caprins, des porcins et des volailles. La photo 1 en est une illustration.

Photo 1 : Élevage de caprin à Andianou

Prise de vue : KOFFI Antoine, Avril 2018


Contrairement à la région du nord de la Côte d’Ivoire, le but premier de l’élevage en milieu
rural en pays Agba n’est pas la commercialisation. Cet élevage pour le Baoulé Agba répond à
une triple nécessité :

 l’animal élevé permet de faire les sacrifices ;


 les cérémonies coutumières (dote, fête traditionnelle, funérailles) ;
 don et accueil d’un étranger de marque.

L’animal se vend que quand il y a nécessité de faire face à des dépenses. Selon la tradition
Baoulé, le porc ne sert jamais pour des sacrifices. L’élevage de porcin est réservé qu’à
l’autoconsommation et à la vente.

102
Au niveau de la ville de Bocanda, en plus de l’élevage des ovins, des caprins, des porcins et des
volailles, l’on pratique l’élevage des bovins. Cet élevage des bovins dans la commune de
Bocanda contrairement aux autres types d’élevages a pour but la commercialisation. Il est sous
le contrôle des bergers contrairement à l’élevage de caprin et ovin. Cet élevage des bovins se
fait à l’espace intra-urbain et péri-urbain. De plus en plus, cet élevage de bovin se fait sur le
terroir des villages. Ces deux types d’élevages constituent un problème pour la population.
Celui de l’intra-urbain dégrade le cadre de vie de l’homme, ce qui constitue un risque sanitaire
pour les riverains. À l’espace périurbain et l’espace rural, l’on assiste à la divagation des
troupeaux dans les exploitations agricoles, dont la destruction des produits champêtres par les
troupeaux. Ce qui constitue une source de conflit entre les agriculteurs, les éleveurs et les
propriétaires de bœufs.

Les ressources forestières constituent aussi une autre source de revenu pour certains
autochtones, singulièrement les propriétaires terriens. Ils vendent les essences telles que l’Iroko,
l’Acajou, le fromager aux exploitants forestiers. De même, à côté de la traditionnelle vente du
bois de chaux, les jeunes Baoulé Agba s’adonnent maintenant progressivement à la fabrication
et à la vente de charbon de bois. Auparavant, cette activité était pratiquée par les Malinké de
Bocanda.

1.3 Insuffisance d’infrastructures et d’équipements communautaires sur le territoire


communal de Bocanda

La disponibilité et les conditions d’accès au centre de santé sont aussi une clé de lecture pour le
développement humain. L’équipement en ressource humaine (personnel), en service et en
matériel est aussi prépondérant en tant qu’un indice de ce domaine.

1.3.1 Unicité d’infrastructure sanitaire publique à l’échelle de la commune de Bocanda

La commune de Bocanda dispose d’un seul centre de santé publique qu’est l’hôpital Général de
Bocanda. Cet établissement sanitaire a été créé en 1958 par les colons. La photo 2 montre la
présente.

103
Photo 2: Hôpital Général de Bocanda

X : 4.50259° W / Y : 7.06097° N
Prise de vue : KOFFI Antoine, Avril 2018
Selon les investigations, cet hôpital général comprend de divers services. Ces services sont
énumérés dans le tableau 7. Les observations faîtes des bâtiments ont montré que les bâtiments
de ce service sont en état de délabrement très avancé. Pour une circonscription communale
estimée à 243 Km2 avec 10 villages et de campements et une population de 20 199 habitants
(INS, 2014), un seul centre de santé public est insuffisant surtout que cet établissement sanitaire
est au titre de chef de département. Selon l’OMS, il devait avoir un centre de santé à chaque
cinq Km d’une agglomération humaine, ce qui n’est pas le cas dans la commune de Bocanda.
Selon l’État de Côte d’Ivoire, un hôpital général a pour air de couverture un département. À
côté de l’Hôpital Général de Bocanda, il y a deux autres établissements sanitaires privés dans
la ville de Bocanda. Il s’agit d’un dispensaire confessionnel, dispensaire Sainte-Anne de
Bocanda et une maternité privée, maternité la vie.

Les populations villageoises en cas de situation d’urgence sont obligées de venir louer des
voitures en ville pour les convoyer à l’hôpital à Bocanda. Cette absence de dispensaires ruraux
constitue davantage une contrainte pour les populations rurales éloignées du chef-lieu de la
commune, Bocanda. Retenons que la population du département de Bocanda est 126 910
habitants (INS, 2014). Cette démographie est en inadéquation avec l’effectif du service. Le
tableau 7 met en exergue l’effectif des services par rapport à cette population.

104
Tableau 7 : les services de l’hôpital général de Bocanda en 2018
Nature du Service Nombre de Ratio service Observation
Service population
Chirurgie 1 1/126 910 Insuffisant
Cabinet dentaire 1 1/126 910 Insuffisant
Service de médecine 1 1/126 910 Insuffisant
Pharmacie 1 1/126 910 Insuffisant
Buanderie 1 1/126 910 Insuffisant
Service administratif 1 1/126 910 Insuffisant
Service de pédiatrie 1 1/126 910 Insuffisant
Maternité 1 1/126 910 Insuffisant
Laboratoire d’analyse 1 1/126 910 Insuffisant
Radiologie 1 1/126 910 Insuffisant
Service social 1 1/126 910 Insuffisant
Centre de diagnostic et de 1 1/126 910 Insuffisant
traitement de la tuberculose
(CDT)
Total 12 1/126 910 Insuffisant
Source : Hôpital Général de Bocanda, 2018 et INS, 2014

Il ressort du tableau 7 que l’hôpital général de Bocanda comprend 12 services pour 126 910
habitants. Chaque type de service ne comprend qu’un seul service. Comme appréciation, il
s’observe que c’est insuffisant par rapport à la population susceptible d’accueil selon le
personnel de soin médical. Cela constitue un problème d’accès au soin de santé pour la
population communale en particulier et en départementale de Bocanda. L’effectif des
prestataires de soin n’échappe pas à cette réalité également.

1.3.1.1 Insuffisance de prestataire de soin à l’hôpital général de Bocanda

Au regard des normes de l’OMS (RASS, 2016 et 2017), tout comme la population locale et le
personnel médical, l’effectif des prestataires de soins médicaux (médecins, infirmiers et sages-
femmes) sont insuffisants par rapport à la population du département. L’OMS précise qu’il
faut :

 1 infirmier pour 5000 habitants ;


 1 médecin pour 10 000 habitants ;
 1 Sage-femme pour 3 000 femmes en âge de procréation.

105
Le tableau 8 présente le rapport entre l’effectif des prestataires de soins de l’hôpital général de
Bocanda par rapport à la population du département de Bocanda en fonction des normes de
l’OMS.

Tableau 8: Le ratio des prestataires de soins de l’hôpital général Bocanda en fonction de


la norme de l’OMS

Prestataire de Effectif du Taille de Rapport Observation


soins prestataire la prestataire
de soins population de soin
par
population
Médecin 5 126 910 5/126 910 Insuffisant
Infirmier 18 126 910 18/126 910 Insuffisant
Sage-femme 6 54 727 6/54 727 Insuffisant
Total 29 126 910 29/126910 Insuffisant
Source : INS, 2014 ; Hôpital Général de Bocanda, 2018
Il ressort de l’analyse du tableau 8 que les prestataires de soins de l’hôpital général de Bocanda
sont insuffisants.

Précisons qu’il n’y qu’un seul infirmier en anesthésie pour le département de Bocanda et un
seul médecin chirurgien pour le département de Bocanda. Cela est insuffisant pour une
population totale de 126 910 habitants. Les enquêtes révèlent que lorsque le médecin chirurgien
est en voyage ou indisponible, les malades sont convoyés ailleurs. C’est à Dimbokro ou à
Bouaké qu’il escorte généralement les malades nécessitants une intervention chirurgicale.
Dimbokro et Bouaké sont respectivement distant de 52 Km et 90 Km de Bocanda. Ces routes
sont très dégradées surtout celle reliant Dimbokro-Bocanda. Cela constitue des difficultés
d’accès au centre de santé pour les populations des circonscriptions de Bocanda. Quoiqu’il y
ait deux chauffeurs d’ambulances en principe, depuis 2016 jusqu’au moment de de cette
enquête, il n’y a qu’un seul chauffeur en fonction effectivement.

Selon les investigations auprès des dirigeants de l’hôpital de Bocanda, il y a également


insuffisance en ressource humaine au niveau du personnel d’entretien, d’agents d’hygiène. Face
à cette insuffisance de personnel, les dirigeants de l’hôpital de Bocanda font des recrutements
pour pallier à ce déficit.

De ce fait, il y a recrutement de neuf contractuels. Trois soit 33,33% sont recrutés sur fonds
propres de l’hôpital selon le surveillant général de l’hôpital. Il n’y a pas de médecin
gynécologue et de médecin radiologue. Un hôpital de ce rang en a besoin. En plus des problèmes
de personnels, il y a des problèmes liés aux équipements.

106
1.3.1.2 Défaillance et l’insuffisance d’équipement sanitaire à l’hôpital général de Bocanda

Il n’y a qu’une seule ambulance. Elle tombe en panne régulièrement selon le personnel de
l’hôpital général de Bocanda. Cette unique ambulance est insuffisante. De fois, on escorte deux
malades au même moment dans la même ambulance. Quand l’ambulance est en route pour une
mission et qu’il y a un cas d’urgent ailleurs, les agents de santé sont obligés de faire appel aux
ambulances d’autres localités. Il arrive souvent que ces ambulances soient indisponibles.

Il y a également la vétusté des installations dans les bâtiments et des problèmes d’étanchéités,
au niveau du bâtiment du service de la chirurgie et une défaillance des machines de laboratoire.
Au niveau de la radiologie, l’on note la défaillance des machines de laboratoire, l’absence de
tablier de protection, de dosimètre et d’appareil d’échographie, la casquette de radio est
défectueuse, le poste de radiologie standard date des années 1995 à 1996 et le développement
des images se font de façon manuelle. En somme ces équipements existants sont archaïques. Ils
donnent des résultats approximatifs; ce qui pourrait avoir des risques sur le malade. Son
utilisation a également des risques sanitaires sur les techniciens du Laboratoire (personnels).

Au niveau de la pharmacie, il y a fréquemment de rupture de stock pour l’approvisionnement


des médicaments. À côté de ces problèmes internes, il faut ajouter le problème externe à savoir
l’instabilité du courant électrique. Cette instabilité oblige la consommation importante de
l’énergie autonome produite par le groupe électrogène de l’hôpital. Son utilisation fréquente
engendre assez de dépenses sur fonds propre de l’Hôpital.

Il y a également un dépôt pharmaceutique privé dans la ville de Bocanda. Cette pharmacie aussi
n’échappe pas au manque de médicament.

En résumé, le seul établissement sanitaire public sis sur le territoire communal est confronté
aux problèmes de ressources humaines, d’infrastructures et d’équipements.

1.3. 2 Massification des élèves dans les salles de classe et le sous équipement des écoles
publiques de la commune de Bocanda

L’inadéquation entre le nombre d’élèves, entre le personnel et l’équipement didactique


constituent un obstacle pour l’école publique dans la commune de Bocanda. Ces problèmes
diffèrent d’une école à une autre.

107
1.3.2.1 Enseignement préscolaire et primaire dans la commune de Bocanda

L’enseignement préscolaire et primaire sont encadrés par l’inspection de l’enseignement (IEP)


de Bocanda. Il y a 16 écoles primaires dans la commune de Bocanda. Il y a deux écoles privées
religieuses : l’école protestante et l’école coranique à Bocanda. 14 sont des écoles publiques.
Au nombre de ces écoles, quatre sont des groupes scolaires. Parmi ces écoles, seule l’école
municipalité qui dispose d’une école maternelle. Le tableau 9 indique le nom de ces différentes
écoles primaires publiques, leur période de créations.

Tableau 9: Présentation des écoles primaires publiques de la commune de Bocanda

Espace communale Nom de l’école Date de création


Bocanda centre 1 1936
Bocanda centre 2 1997
Bocanda Blaidy 1 1959
École de la ville de Bocanda Bocanda Blaidy 2 1993
Bocanda Hôpital 1 1987
Bocanda Hôpital 2 1997
Bocanda municipalité 1 1991
Bocanda municipalité 2 2016
Bocanda Bokpli 2016
Koumokro 1976
Bombokro 1977
Salé Balekro 1987
École des villages Soh-N ’Guessankro 2007
Daouakro 2012
Source : Enquêtes personnelles, 2018

Selon le tableau 9 les écoles primaires publiques de Bocanda datent de différentes époques. Il
s’agit des écoles ouvertes pendant la période coloniale (1936 et 1959) et des écoles post-
coloniales. Néanmoins, la majorité des écoles soit 80% sont créées après l’indépendance. À
l’échelle urbaine, 22 % de ces écoles sont créées avant l’érection de Bocanda en commune et
78% après la communalisation. C’est également en milieu urbain qu’il y a des groupes scolaires
avec des dates de créations différentes.

La remarque est qu’à l’échelle des villages 60% des écoles sont créées après la communalisation
de Bocanda tandis que 40% sont créées avant l’érection de Bocanda en commune.

108
1.3.2.2 Disparité dans la répartition des enseignants des écoles primaires publiques de la
commune de Bocanda

Toutes ces écoles ont un effectif complet d’enseignants (chaque classe a au moins un
enseignant). Ils sont pour la plupart des enseignants d’État. Sauf à l’EPP Salé Balekro et
Bocanda Blaidy 2 dont un enseignant volontaire dans chacune de ces écoles. Ces enseignants
volontaires sont rémunérés par les parents d’élèves. Tandis que dans certaines écoles, les
parents d’élèves prennent l’engagement de prendre des bénévoles. Dans d’autres écoles; il y a
sept enseignants d’État pour six classes. À titre d’illustration, l’EPP Bocanda centre 1 et
Bocanda Municipalité 1. Selon les investigations, il y a la classe de CM2 avec 44 élèves à l’EPP
Bocanda Centre 1 qui est tenu par deux enseignants et la classe de CE2 avec 43 élèves à l’EPP
Bocanda Municipalité 1 également tenu par deux enseignants. De même, deux autres
problèmes majeurs minent l’école. Il s’agit de la massification de certaines classes et l’absence
d’extrait de naissance des élèves.

1.3.2.3 Massification des élèves dans les salles de classes de l’EPP de la commune de
Bocanda

Lors de cette enquête, le constat est que l’effectif des élèves est en inadéquation avec le nombre
de bancs. Le tableau 10 révèle, l’effectif d’élèves par bancs pendant l’année scolaire 2017-
2018.

109
Tableau 10 : Effectif des élèves par classes et par bancs dans les EPP de la commune
de Bocanda en 2017-2018

Classes CP1 CP2 CE1 CE2 CM1 CM2 Total

Nom EFF E.B EFF E.B EFF E.B EFF E.B EFF E.B EFF E.B
d’écoles
C1 27 2 32 2 32 2 43 3 38 2 44 3 216
C2 32 2 34 2 30 2 22 32 2 31 2 181
B1 50 3et4 46 3et4 45 2et3 47 2 48 2 48 2 284
B2 51 2et3 33 2et3 61 2et3 44 2 51 2 55 2 295
H1 30 2 21 2 33 27 29 2 32 172
H2 21 2 20 2 25 2 24 33 2 24 2 147
M1 29 2 42 2 49 2 51 2 51 2 47 269
M2 29 2 33 2 62
Bo 55 2 60 2 43 2 33 2 25 2 21 2 237
K 34 2 32 2 19 2 32 2 26 2 16 2 159
B 44 2 40 2 37 2 57 2et3 27 2 22 2et3 227
SB 53 4 62 4 42 3 47 4 44 3 37 3 285
SN 33 2 34 2 40 2 38 2 24 2 169
D 21 2 36 2 31 2 23 2 24 2 25 2 160
Source : École Primaire Publique de Bocanda, 2018

C1 :EEP Bocanda Centre 1; C2 : EEP Bocanda Centre 2 ; B1 : EEP Bocanda Bopkli ; B2: EEP
Bocanda Bopkli ; H1: EEP Bocanda Hôpital 1; H2: EEP Bocanda Hôpital 2 ; M1 : EEP Bocanda
Municipalité ; M2 : EEP Bocanda Municipalité 2; Bo: EEP Bombokro ; EEP Koumokro ; B :
Bombokro ; SB : EEP Salé Balèkro ; SN : EEP Soh N’Guessankro; D : EEP Daouakro. EFF :
Effectif des élèves par classe ; E.B : Élève par Banc.

Comme l’on le constate à travers le tableau 10, il y a insuffisance de banc pour les élèves dans
les écoles comme l’EPP Blaidy 1 et l’EPP Salé Balèkro. Selon le ministère de l’éducation
national de Côte d’Ivoire, l’effectif maximal d’élèves par classe devait être 55 élèves par
classes. Le tableau 10 révèle qu’il y a plus de 55 élèves dans certaines classes. Cette
massification constitue des difficultés pour les enseignants qui ont du mal à suivre
convenablement les élèves. Ce surnombre des élèves épuise davantage les enseignants d’où le
déficit de suivi. Ce déficit de suivi pourrait rendre faible le niveau des élèves. Pour éviter cette
massification et ces effets néfastes au niveau de la ville de Bocanda les autorités de l’inspection
ont érigé les écoles de la ville en groupe scolaire. Malgré l’érection de l’école municipalité en

110
groupe scolaire et l’affectation d’enseignants selon le nombre de classes, certaines classes (CP1
et CP2) ne sont pas épargnées de ce phénomène de massification. Les élèves et les enseignants
de cette école (école municipalité 2) occupent les mêmes salles de classe CP1 que l’école
municipale 1. L’année scolaire 2017-2018, deuxième année de son existence, avec deux classes
(CP1 et CP2), elles occupent la même salle de classe avec l’école municipalité 1. Cela sous-
entend que les deux classes de même niveau seront dans la même salle au fil des années sans
construction de nouvelle classe. Par exemple selon le tableau 10, les deux CP1 font 58 élèves
et les CP2 75 élèves. L’année scolaire 2018-2019, avec la classe de CE1, il excèdera 55 élèves.
Par ailleurs, il faut noter l’insuffisance des bancs pour les élèves. La planche 1 montre les cas
de l’école de Salè Balèkro et de Bocanda Blaidy 1.

Planche 1 : Massification des élèves dans les salles de classe Salè Balèkro et de Blaidy
l’année scolaire 2017-1208

1 a. Massification dans la classe de CE2 à 1 b. Massification dans la classe de CE1 à


l’EPP Salé Balèkro l’EPP Bocanda Blaidy 1

Prise de vue : KOFFI Antoine, 2018

Cette insuffisance de bancs engendre le surnombre d’élève par banc dans certaines classes. Pour
les bancs dont en général la longueur est de 1.12 m et de largeur 28 cm; cela met les élèves dans
les situations inconfortables. Les écoles dont les élèves connaissent ces affres sont
respectivement au niveau de :

 EPP Bocanda centre 1, la classe de CE2 et de CM2 avec trois élèves par banc ;
 EPP Bocanda Bopkli 1, la classe de CP1 et CP2 avec trois et quatre élèves par banc
ainsi que la classe de CE1 avec deux à trois élèves ;

111
 EPP Bombokro, la classe de CE2 et de CM2 avec deux et trois élèves.

Et le pire, l’école de Salè Balèkro, où les élèves s’asseyent à quatre par banc dans les classes
de CP1, CP2 et CE2 et les classes de CE1, CM1 et CM2, 3 élèves par banc.

À côté de ce déficit de banc, il faut noter les problèmes liés aux cantines scolaires.

1.3.2.4 Sous-équipement considérable des EPP de la commune de Bocanda

 L’insuffisance de réfectoire scolaire dans les EPP de la commune de Bocanda

Au nombre des écoles primaires publiques de la commune de Bocanda dans lesquelles les
enquêtes ont été menées, sur les 14 écoles, seulement 35,71% ont de réfectoires scolaires
(cantine) soit 14, 29% en milieu urbain c’est-à-dire seulement deux écoles et 21.43% en milieu
rural soit trois écoles. Toutes ces cantines sont confrontées aux problèmes d’insuffisances de
vivres pour couvrir les besoins des élèves pendant toute l’année scolaire. Au niveau des écoles
de l’hôpital 1 et 2, il y a l’absence de salle pour le stockage de vivre. C’est pour ce même
problème de salles que les cantines de centre 1 et 2 ont été fermées, car la salle de réfectoire a
été affectée aux élèves de maternelle.

 L’insuffisance de logement d’enseignant dans les EPP dans les villages de la


commune de Bocanda

De façon générale en Côte d’Ivoire, en milieu rural, des cités sont construites pour
l’hébergement des enseignants des EPP. Au niveau de la commune de Bocanda, il ressort des
enquêtes qu’il y a insuffisance de logement d'enseignant. Cette situation est due au manque de
moyens financiers du Comité de Gestion des Établissements Scolaires (COGES) et des parents
d’élèves. De ce fait, certains enseignants dans les villages sont obligés de se loger en ville et
pour s’y rendre dans lesdits villages tous les jours pour le service. Aussi un autre phénomène
rencontré dans toutes les écoles primaires de la commune de Bocanda est le manque d’extrait
de naissance des élèves.

112
1.3.2.5 Manque d’extrait de naissance des élèves des EPP de la commune de Bocanda

Le tableau 11 révèle que dans toutes les écoles primaires publiques de la commune de Bocanda
dans lesquelles ont eu lieu ces investigations, il y a des cas d’élèves sans extrait de naissance.
Le tableau 11 montre la répartition des élèves n’ayant pas d’extrait de naissance par école.

Tableau 11: Effectif des élèves sans extrait de naissance durant l’année scolaire 2017-
2018
Effectif Effectif Effectif d’élèves Fréquence d’élèves sans
d’élèves d’élèves par sans extrait de extrait (%)
école naissance
Nom
d’écoles
Centre 1 216 76 35,18
Centre 2 181 53 29,28
Blaidy 1 284 86 30,28
Blaidy 2 295 104 35,25
Hôpital 1 172 57 33,14
Hôpital 2 147 65 44,21
Municipalité 1 269 22 8,18
Municipalité 2 62 10 16,13
Bopkli 237 40 16,88
Koumokro 159 107 67,29
Bombokro 227 97 42,73
Salé Balekro 285 21 7,37
Soh-Guessankro 169 110 65,05
Daouakro 160 81 50,62
TOTAL 2863 929 32,45
Source : Écoles primaires de Bocanda, 2018

En se référant au tableau 11. L’on note qu’en moyenne 32,45% des élèves n’ont pas d’extrait
de naissance. Sur les 14 écoles qui ont fait l’objet d’enquête de cette étude, l’on note 40% des
écoles dans les villages (4/5 écoles des villages), n’ont pas d’extrait de naissance, à l’exception
de l’école de Salè Balèkro dont seulement 7,37% n’ont pas d’extrait d’acte de naissance.

Parmi ces écoles des villages, l’EPP Koumokro, est l’école la plus ancienne. Cependant, avec
moins d’élèves et avec le taux le plus élevé soit 67,29% d’élèves sans extrait.

Au niveau des écoles de la ville de Bocanda, en dehors de l’école Municipalité plus de 30%
d’élèves n’ont pas d’extrait de naissance. Ces taux élevés de manque d’acte de naissance que
ce soit en milieu en milieu urbain comme en milieu rural s’expliquent par le fait que les parents

113
d’élèves n’établissent pas d’extrait à la naissance. Ce faisant, ils inscrivent les enfants au CP1
sans extrait de naissance. Cette attitude des parents s’explique en grande partie par la négligence
et aussi par la crainte de la limite d’âge maximale (16 ans au CM2) selon les investigations. En
général, c’est à l’approche de la classe de CM2 et/ou à la classe de CM2 que les parents
établissent les extraits de naissance. Ces parents d’élèves donnent de l’argent au directeur
d’école pour l’établissement d’extrait pour leurs enfants. Ce sont donc les directeurs qui
viennent à la mairie pour faire la demande d’extrait de naissance des élèves. De fois les parents
d’élèves sont victimes d’abus de confiance par les directeurs d’école quand les parents confient
à ces instituteurs d’établir l’extrait de naissance de leurs enfants d’après ces parents d’élèves.
En effet, souvent le directeur d’école dépense cette somme sans la demande de l’extrait. C’est
le cas de l’EPP Koumokro, l’année scolaire 2016-2017, les 10 000frs donnés par chaque parent
d’élèves ayant des enfants sans extrait de naissance ont été dépensé par le directeur d’école. De
ce fait, certains enfants en classe de CM2, n’ont pu présenter l’examen d’entrée en sixième
(CEPE).

1.3.3 Unique école de l’enseignement secondaire public implantée dans la commune de


Bocanda

Sur le territoire communal de Bocanda, il n’y a qu’un seul établissement secondaire public. Il
s’agit du Lycée Moderne de Bocanda (LMB). Cet établissement est ouvert en 1978 en tant que
Collège d’Enseignement Général de Bocanda (CEGB). Depuis 1997, il est devenu Lycée
Moderne de Bocanda (LMB).

1.3.3.1 Insuffisance des enseignants dans le lycée moderne de Bocanda et ses conséquences

Les enseignants sont insuffisants. À titre d’exemple, l’année scolaire 2016-2017, la classe de
Terminale D (Tle D) n’avait pas d’enseignant de mathématique après deux mois du début des
cours. D’autres classes n’échappent pas à cette situation. De ce fait, le COGES prend des
enseignants vacataires. Le tableau 12 montre la répartition des types d’enseignants par
discipline durant l’année scolaire 2017-2018.

114
Tableau 12 : Répartition des enseignants du Lycée Moderne de Bocanda au titre de
l’année 2017-2018
Discipline Effectif d’enseignants Total
Enseignants d’État Enseignants
vacataires
Mathématique 7 53,85% 6 46,15% 13
Physique Chimie 7 87,50% 1 12,50% 8
Science de la Vie et la Terre 8 100% 0 0% 8

Français 10 71,43% 4 28,57% 14


Anglais 4 57,14% 3 42,86 7
Histoire-Géographie 5 62,50% 3 37,50% 8
Allemand 2 100% 0 0% 2
Espagnol 2 100% 0 0% 2
Philosophie 13 92,86% 1 7,14% 14
Épreuve Physique et Sportive 7 100% 0 0% 7
Éducation des Droits de 0 0% 2 100% 2
l’Homme et de la Citoyenneté
Art plastique 1 100% 0 0% 1
Musique 1 100% 0 0% 1
Total 67 77,01% 20 22.98% 87
Source : Administration du Lycée Moderne de Bocanda, 2018

Selon le tableau 12, le Lycée Moderne de Bocanda, il y a 77% d’enseignants d’État et 23%
sont des enseignants vacataires. Parmi ces 13 disciplines enseignées dans ce Lycée, 54% sont
enseignés par ces vacataires.

Comme le tableau 12 l’indique, la plupart les disciplines où il y a plus de déficits d’enseignants,


ce sont les disciplines dites matières d’orientation (Mathématique, Française, Physique-Chimie
et Anglais) singulièrement pour la classe de 3ème et les matières de bases pour le second cycle.
Ce déficit s’explique par le fait qu’il y a peu d’enseignants formés par l’État ivoirien dans ces
disciplines. Aussi, ces enseignants demandent plutôt leur affectation dans des grandes villes où
il y a plus d’équipement d’intérêt communautaire (Banque, station d’essence, bon état du réseau
routier) par rapport aux petites villes. À Bocanda, il y a insuffisance de ces infrastructures; ce
qui n’encourage pas les fonctionnaires en général et en particulier les enseignants d’y venir.
Ceux qui viennent dans les circonscriptions de Bocanda (ville de Bocanda, commune, sous-
préfecture et département) demandent des réaffectations après une ou quelques années selon les
investigations auprès des autorités administratives du Lycée Moderne de Bocanda.

115
Le déficit d’enseignant est comblé grâce aux actions du COGES selon les enquêtes. Selon le
COGES, le payement des vacataires est fait grâce à l’argent que l’État leur reverse sur chaque
frais d’inscription par élève. Ce frais reversé va au rabais au fil des ans selon les investigations.
De 2000Frs par élève que l’État reversait au COGES au moment des enquêtes, l’année scolaire
2017-2018. Ce frais reversé est passé à 950frs par élève. Ainsi, le COGES n’arrive plus à faire
face aux autres problèmes que traverse le Lycée Moderne de Bocanda. Le COGES demande
donc à l’État lui-même de réhabiliter le Lycée Moderne de Bocanda.

Face à cette situation alarmante, l’administration préconise l’implication d’avantage des parents
en levant des cotisations. Elle recommande également que les cadres ressortissants des
circonscriptions de Bocanda lèvent des cotisations pour faire face à ces problèmes du Lycée.

1.3.3.2 Effectif pléthorique des élèves par classe dans le lycée moderne de Bocanda

La capacité d’accueil au niveau des infrastructures et des équipements est statique tandis que
l’effectif des élèves s’accroît chaque année scolaire. La preuve, il y avait 3777 élèves pendant
l’année scolaire 2016-2017 et 4 007 élèves en 2017-2018 selon la direction administrative du
lycée de Bocanda. D’après le personnel et au regard des normes de l’UNESCO, il y a une
massification d’élève par salle de classe dans le LMB. Rappelons que selon les normes de
l’UNESCO, il faut :

 35 à 45 élèves pour une classe de premier cycle ;


 25 élèves pour une classe de second cycle.

Le tableau 13 indique la répartition des élèves en fonction des niveaux durant l’année scolaire
2017-2018 en comparaison à la norme de Fond des Nations Unies pour l’Éducation et pour la
Science (UNESCO).

116
Tableau 13: Répartition des élèves du Lycée Moderne de Bocanda durant l’année
scolaire 2017-2018
Effectif Nombre Nombre Ratio Ratio norme Observation
d’élève de de salles élève/classe UNESCO
classes existant existant par effectif
existant d’élève
Premier 3357 48 16 3357/48 3357/45 insuffisant
cycle

Second 650 13 12 650/13 650/25 suffisant


cycle

Total 4007 61 28 4007/61 4007/70 Insuffisant /


Suffisant
Source : Lycée Moderne de Bocanda, 2018

Il ressort du tableau 13 qu’il y a plus d’élèves au premier cycle comparativement au second


cycle avec 84% de l’effectif soit 3 357 élèves contre 16% soit 650 élèves, l’effectif au premier
cycle est cinq fois plus élevé que celui du second cycle. Selon le personnel, chaque niveau a un
bâtiment de quatre salles de classe. C’est ce qui se traduit par 16 salles de classes pour
l’ensemble des quatre niveaux du premier cycle (6 ème, 5ème, 4ème et 3ème) et pour le second cycle
(2nd, 1ère et Tle) 12 salles de classes. Selon la norme de l’UNESCO pour un effectif de 3 357
élèves au premier cycle, il faut au plus 75 classes. Or, il n’y a que 48 classes au premier cycle
au LMB. Ce qui indique qu’il y a une massification d’élèves par classe au premier cycle. La
différence de classes selon l’OMS est de 27. Au regard du tableau 13, pour un nombre de 650
élèves au second cycle avec 13 classes, en référence à la norme de l’OMS, cet effectif respecte
la norme. Or, en réalité au second cycle, l’effectif d’élève dans certaines classes surpasse la
norme par classe de l’OMS. Le tableau 14 en témoigne.

117
Tableau 14: Répartition des élèves du second cycle du LMB durant l’année scolaire
2017-2018

Observation par
Effectif Effectif
Nombre rapport à la
Niveaux d’élèves par d’élèves par
de classes norme de
niveau classe
L’UNESCO
2nd C 2 149 74 Insuffisant
2nd A 1 44 44 Insuffisant

1ère A 2 55 22 Suffisant

1ère D 2 105 52 Insuffisant

1ère C 1 13 13 Suffisant

Tle A 1 67 67 Suffisant

Tle D 3 197 65 Insuffisant

Tle C 1 19 19 Suffisant
Insuffisant /
Total 13 650 421 Suffisant
Source : Lycée Moderne de Bocanda, 2018

Le tableau 14 traduit qu’en dehors des classes de 1ère A et C ainsi que la Tle C, soit 3 classes/13
durant l’année scolaire 2017-2018 qui ont moins de 25 élèves par classe, les autres classes en
ont plus. Cet effectif par classe au-delà de la norme de l’UNESCO prouve qu’il une insuffisance
de classe par rapport à l’effectif d’élève. Ce déficit de salles de classes se traduit par le fait que
le seul établissement secondaire public de Bocanda depuis sa création n’a pas encore construit
de nouveaux bâtiments selon les investigations personnelles. Cet établissement est composé que
de quatre salles de classes d’un bâtiment pour chaque niveau. Face à cette situation, jumelée
aux problèmes d’insuffisances d’enseignants, les autorités administratives du lycée sont
obligées de compresser les classes en faisant un surnombre d’élèves par classe. Ce nombre
pléthorique d’élèves constitue un surcroit de travail pour les enseignants, les personnels
administratifs et d’encadrements.

118
1.3.3.3 Défaillance des infrastructures et équipements et l’insuffisance du personnel
d’encadrement du LMB

Les infrastructures et les équipements existants tombent en ruine. Les latrines des élèves sont
fermées. Il n’y a pas suffisamment de chaises dans la salle des enseignants. Les laboratoires
sont insuffisants (trois salles pour les cours de SVT et trois pour les cours de PC) et sont sous-
équipés.

Certains toits sont en défaillance avec des problèmes d’étanchéité. Les latrines des élèves sur
tous les bâtiments sont toutes en défaillances. En plus du délabrement des infrastructures, le
lycée est confronté aussi au problème de clôture comme les écoles primaires publiques de
Bocanda. Il n’y a pas de clôtures, tout le monde traverse la cour de l’école. Il y a donc une
nécessité de réhabilitation de l’établissement.

De même, il y a également le déficit du personnel administratif et d’encadrement. Au titre de


l’année 2017-2018, en termes de personnel administratif et d’encadrement, l’on a le chef de
l’établissement et ses deux adjoints, un inspecteur d’orientation, trois éducateurs, un économe,
un secrétaire et un laborantin. L’effectif des élèves pour l’année 2017-2018 est 4 007. Selon les
normes prescrites par l’UNESCO, il faut un éducateur pour 250 élèves, 16 classes pour un
censeur et 600 élèves pour un inspecteur d’orientation. Au regard de cette norme, le personnel
administratif et d’encadrement est significativement faible par rapport au nombre d’élèves et de
classes du LMB.

1.3.4 Réseaux Voiries Divers (VRD) de la commune de Bocanda

La commune de Bocanda dispose de diverses infrastructures, équipements et services. Ces


services et infrastructures peuvent être regroupés en six grands groupes.

1.3.4.1 Insuffisamment bitumée et dégradée, les voies de communication de la commune


de Bocanda

La commune de Bocanda dispose de quelques voies bitumées. Ces voies ont été bitumées dans
les années 70 selon les autorités locales de la Direction Départementale des Infrastructures

119
Économiques (DDIE) de Bocanda. Le réseau routier de la ville de Bocanda s’étend sur 20 Km
et 25% de ces voiries sont bitumées soit 4 Km. La carte 6 présente la voirie urbaine de Bocanda.

Carte 6: Présentation du réseau routier de la ville de Bocanda

Source: MCU, 1987, Réalisation KOFFI Antoine, Avril 2018

M.C.U, 1988 Réalisation: KOFFI Antoine, 2018

La voie bitumée qui traverse la ville de Bocanda d’ouest-est est la voie Nationale. Elle est la
voie principale de Bocanda. Elle relie Dimbokro-Ananda. Certaines voies intra-urbaines au
nord-ouest et à l’ouest sont également bitumées. Il s’agit de certaines voies du quartier
administratif, sous-quartier du quartier Mamadougou et du quartier résidentiel. Selon les
investigations, ces voies ont été bitumées pour relier certains services comme la carte 6
l’indique. Lorsque l’État ivoirien voulait bitumer certaines voies de la ville de Bocanda les
autorités locales ont fait le choix de ces voies afin de relier les services et les résidences
considérés à cette époque comme les plus hauts services de Bocanda. En termes de service, il
s’agit de la sous-préfecture, l’Inspection d’Enseignement Primaire (IEP) et la maison du parti
du PDCI-RDA. Au niveau des résidences, il s’agit de la résidence du sous-préfet et la résidence
de l’Inspecteur de l’Enseignement Primaire. Dans les années 70, période de bitumage de ces
rues de la ville de Bocanda, c’était la plus grande autorité Étatique de Bocanda puisqu’à cette
période, il n’y avait pas encore de préfecture à Bocanda.

120
L’une des voies de la maison du parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a été bitumée
parce qu’à cette époque du bitumage, c’était le parti unique en Côte d’Ivoire. De ce fait, la
maison du PDCI constituait un patrimoine d’État. En dehors de ces axes, l’ensemble de la
voirie urbaine de Bocanda sont en terre. Toutes ces voies bitumées sont bordées de caniveaux
maçonnés. Ces axes bitumés de la commune de Bocanda sont relativement anciens. Elles se
trouvent dans un état de dégradation très avancée selon les observations faites dans la ville. La
photo 3 montre l’état de la dégradation du bitumage l’une des voies de la ville Bocanda passant
devant l’inspection de l’école primaire de Bocanda.

Photo 3 : État du bitume passant devant l’inspection de l’école primaire de Bocanda en


2018

X : 4.5003° W / Y : 7.06455° W
Prise de vue : KOFFI Antoine, Avril 2018

La photo 3 révèle que cette voie bitumée de la ville est dégradée. Toutes les autres voiries
bitumées de la ville de Bocanda n’échappent pas à cette réalité. Selon les autorités locales, la
dégradation très avancée des rues bitumées de la ville de Bocanda se justifie par le fait qu’elles
n’ont jamais fait l’objet de réfection depuis le bitumage. Les observations faites sur l’ensemble
du territoire communal de Bocanda révèlent également que les voies non revêtues (en terre)
sont en très mauvais état et sont difficilement praticables. De même au-delà de l’espace
communal, toutes les voies qui relient la ville de Bocanda (voie nationale Ananda-Dimbokro
via Bocanda n’échappent pas à cette réalité décevante; le pire c’est l’axe Bocanda-Dimbokro
où le bitume a presque disparu. Ce mauvais état de la voie constitue un véritable handicap pour
la mobilité dans la commune pour l’écoulement des biens et des personnes.

Sur une interview accordée au maire KOUAMÉ Kouakou Lacina sur la chaîne de la télévision
Nationale relative au réseau routier dans la région du N’zi, le maire a affirmé qu’à cause de la

121
voirie lorsque la municipalité de Bocanda sollicite les opérateurs économiques extérieurs
d’investir dans la commune de Bocanda ces derniers refusent. Cette affirmation confirme
l’assertion du premier président de la république de Côte d’Ivoire, le président Felix
HOUPHOËT-BOIGNY selon laquelle la route précède le développement.

1.3.4.1 Réseau de transport et de communication numérique dans la commune de Bocanda

 Le réseau de transport

Il est insuffisamment développé. Il existe Cinq compagnies assurent le transport interrégional.


Les principaux itinéraires sont Bocanda-Abidjan, Bocanda-Sans-Pédro, Bocanda-Toulepleu,
Bocanda-Man, Bocanda-Daoukro, Bocanda-Bouaké. Ce sont les villes des régions de l’ouest
qui constituent les lieux privilégiés de voyages des populations. Les départs et les arrivés se
font tous les jours. Dans la circonscription de Bocanda, les déplacements sont assurés par des
véhicules de transport, chaque soir ils vont en milieu rural ou dans les autres sous-préfectures
pour revenir le matin à Bocanda ville. En plus de ces véhicules de liaisons, les motos taxis et
les tricycles assurent également la liaison Bocanda aux autres sous-préfectures du département
de Bocanda et aux autres villages. Ces motos taxis et tricycles contribuent également à relier
Bocanda aux autres sous-préfectures le transport intra-urbain. Il existe un type de tricycle
spécialisé uniquement au transport intra-urbain. La photo 4 montre ce tricycle.

Photo 4: Taxi intra-urbain de Bocanda en 2018

Prise de vue: KOFFI Antoine, Avril 2018

122
Depuis avril 2018, ils sont en circulation dans la ville de Bocanda. Avant cette date, seules les
motos à deux roues qui font le trajet intra-urbain de la ville de Bocanda. Avec leur avènement,
ils ont permis de diversifier les compagnies de transport intra-urbain de Bocanda. Grâce à ces
tricycles, les populations qui souhaitent se déplacer en taxi sans moto à deux roues se déplacent
aisément et à moindre coût (200frs) selon les investigations.

 Le réseau de communication numérique

À côté du réseau routier et des compagnies de transport, la commune de Bocanda est desservie
par les réseaux de téléphones mobiles, orange, MOOV et MTN. Cependant, les observations
sur le terrain ont révélé que dans les villages situés environ 5 Km de la ville de Bocanda ont
une couverture de réseau téléphonique faible, ceux d’environ 9Km à 10 Km de la ville sont
quasi-inaccessible au réseau téléphonique. Cette situation constitue un motif de marginalisation
de ces zones rurales. Ceci affecte l’affectation des fonctionnaires notamment les enseignants.
LOUKOU A. F. (2016) écrit à ce propos que « les destinations privilégiées des travailleurs en
Côte d’Ivoire pour prendre service semblent être les zones où les réseaux et services téléphonie
cellulaire et d’internet sont disponible ». Ainsi il est à noter que la présence de réseau de
communication numérique est devenue un pôle d’attraction. Il existe également une radio de
proximité qui émet sur 98.7 Fm dans la ville de Bocanda qui couvre l’ensemble du territoire
communal.

1.3.4.2 Difficulté d’accès à l’hydraulique humaine et de faible couverture du courant


électrique à l’échelle de la commune de Bocanda

La commune de Bocanda tant en milieu rural qu’urbain faire face à des difficultés en matière
d’accès à l’hydraulique humaine et du réseau électrique. Dans la commune, la population
s’approvisionne en eau potable à partir de trois types de sources de productions d’eau. Il s’agit
de l’eau produite par la Société de Distribution d’Eau de la Côte d’Ivoire (SODECI), l’eau
potable issue de l’Hydraulique Villageoise Améliorée (HVA) et de l’eau de pompe à motricité
humaine. La ville de Bocanda et de Salè Balèkro soit 2/11 (18%) des localités de la commune
sont desservies par la SODECI. Bombokro est la seule localité desservie par une HVA. Les
autres localités de la commune soient 9/11 (82%) sont dotés de pompes à motricité humaine.

123
1.3.4.3 Bocanda, une ville marquée par la pénurie d’eau potable

La fourniture d’eau potable de la ville de Bocanda est assurée par un château d’eau construit en
1974. Ce château d’eau bénéficie de trois forages dont deux situés à l’ouest de la ville de
Bocanda, au bord du N’Zi et un se situant au centre-est au quartier résidentiel. Ces forages ont
une capacité totale de 30 m3/h. Le château d’eau a une capacité de 250 m3 selon les agents de
l’arrondissement de la SODECI de Bocanda. Ce château a un réseau de canalisation d’eau de
23 595 m, il couvre partiellement la ville de Bocanda. De ce fait, dans les quartiers en extension
la population est confrontée au problème d’accès d’eau produite par la SODECI selon les
investigations. Tous les quartiers lotis de Bocanda ne sont pas raccordés à la canalisation
d’adduction d’eau fournie par la SODECI. L’on a le cas des quartiers de Blaidy extension 2 et
Résidentiel extension 2. Les résidents de ces quartiers désireux d’avoir de l’eau courante sont
contraints d’installer leur robinet d’eau à la limite du réseau d’adduction en bordure des voies.
Certains résidents préfèrent attendre le raccordement d’adduction avant de s’abonner à la
SODECI. Ces derniers s’approvisionnent à partir des voisins ayant des robinets en bordure de
voie. Partageant donc les mêmes robinets, ces personnes sont confrontées au conflit lié à
l’approvisionnement d’eau. Ces conflits sont dus au passage de ravitaillement des ménages
pendant les périodes d’approvisionnement irrégulières par la SODECI.

Le besoin journalier en eau de la population urbaine est de 50m3/h. L’offre d’eau est donc
inférieure à la demande (30m3/h contre 50m3/h). N’ayant pas eu des données relatives aux
effectifs des abonnés de la SODECI cela n’a pas permis de faire le rapport entre les abonnés et
la production d’eau par jour. Cependant, les enquêtes ont révélé que la population est
fréquemment confrontée aux pénuries d’eau potable. Là-dessus KOUKOUGNON W. G.
(2013) avait mentionné le cas de Daloa qui n’épargne pas à cette réalité.

En plus, la région du N’zi est touchée par la sècheresse au point que les forages sont à sec
pendant une grande partie de l’année, ce qui accentue le phénomène de pénurie d’eau. Souvent
les pénuries d’eau interviennent à cause de la vétusté du matériel de production donc des pannes
techniques (défaillances des électropompes) d’après le personnel de la SODECI. Quand il s’agit
d’une panne liée au matériel, la population est informée par un griot et la radio locale.

Face à ce problème de production d’eau potable que connait la ville de Bocanda à cause des
raisons susmentionnées, les agents de la SODECI de Bocanda ne desservent pas l’ensemble du
territoire de la ville au même moment. Selon les responsables de la SODECI de Bocanda, ils

124
ouvrent les vannes de section de façon alternative. Selon la population, c’est le quartier
résidentiel qui bénéficie de fourniture durant de longues périodes par jour. Or, le quartier
résidentiel est moins peuplé que les autres (Mamadougou, Blaydi et Bopkli). Des fois, c’est la
quasi-totalité de la ville qui est privée d’eau durant des semaines. Seul le robinet de la cour de
la brigade de gendarmerie, celui situé près du bâtiment du cabinet dentaire de l’hôpital général,
les robinets situés dans les locaux des directions départementales de l’agriculture et de la
construction ainsi que dans la cours de la SODECI qui fournissent continuellement de l’eau.
Ce sont ces quelques robinets tous situés à l’ouest de Bocanda qui ravitaillent les populations
pour une ville de 10 386 habitants selon l’INS, 2014. La production d’eau pendant ces périodes
à de faibles débits.

1.3.4.4 Ambiance non reluisant dans les lieux de ravitaillement pendant la période de
pénurie d’eau

Lors des pénuries, ces sites constituent le lieu d’attroupement des populations à la recherche
d’eau ou des alignements de pots pour la recherche d’eau. La photo 5 montre le cas du robinet
situé au sein de l’hôpital général de Bocanda pendant l’une des périodes de pénuries d’eau en
2018.

Photo 5: Aprovisionnement d’eau potable à l’hôpital général de Bocanda en 2018

Prise de vue : KOFFI Antoine, Avril 2018

125
Comme la photo 5 l’indique ces pots sont disposés pour l’approvisionnement en eau. Selon les
investigations, ce tricycle et bicyclette sont là pour convoyer l’eau dans les ménages. Ces sites
de ravitaillement d’eau potable, lors des pénuries, constituent des centres de convergence des
populations. Les populations sont obligées de faire de longs fils d’attente pour recueillir de
l’eau. Souvent d’autres se disputent, même se battent lors de l’attente parce que certaines
personnes quoiqu’elles arrivent après d’autres veulent s’infiltrer pour s’approvisionner au
détriment de ceux qu’elles ont trouvées. D’autres veulent recueillir l’eau dès qu’elles arrivent
sur le site parce qu’elles ont des relations (amicales ou familiales) avec le personnel et/ou font
partie du personnel du site, quel que soit le nombre de personnes trouvées. Face à ce constat, en
général, c’est le rapport de force qui prime pour l’approvisionnement en eau potable pendant
les moments de pénurie d’eau. Certains parviennent à s’approvisionner en moins d’une heure.
Pour d’autres, ce n’est pas le cas, il leur faut plusieurs heures d’attentes. Le fait de transporter
de l’eau sur de longues distances avec des bassines pourrait constituer un facteur de risque de
pollution de cette eau. Le milieu d’approvisionnent de l’eau, en particulier au niveau du local
de l’hôpital pourrait également constituer un milieu à haut risque de maladie.

Par ailleurs, d’autres personnes à défaut de pouvoir s’approvisionner à ces robinets ont recours
à d’autres sources qui sont véritablement non aedificandies. Ces personnes vont
s’approvisionner soit dans le N’zi, les puits et les marigots.

Ces sources d’eau constituent un risque sanitaire pour la population qui pourrait contracter des
maladies hydriques telles que le choléra, la diarrhée, le ver de Guinée, la Bilharziose,
l’onchocercose pour ne citer celles-là.

Selon les investigations, la distribution d’eau courante à Bocanda connait ces perturbations
depuis janvier 2017. Souvent, les populations font des grèves suivies de marches, mais hélas,
cette situation délétère persiste.

1.3.4.5 Insuffisance des infrastructures d’hydrauliques villageoises dans les villages de la


commune de Bocanda

Par ailleurs, le milieu rural du département de Bocanda en général et en particulier le milieu


rural communal n’échappe pas à ce problème d’accès d’eau également. À l’échelle des villages
de la commune, en dehors de Salè Balèkro qui a été doté d’un château d’eau géré par la SODECI
et Bombokro avec une HVA, les autres villages sont dotés de pompe à motricité humaine. Ces
126
villages avec des pompes à motricité humaine connaissent également des problèmes liés à
l’accès. Ces problèmes sont l’inadéquation entre la croissance démographique et l’offre d’eau
ainsi que les pannes fréquentes de ces pompes. La population de ces différents villages croit
tandis que c’est le et/ou les mêmes pompe (s) qui approvisionnent les villages. Selon
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), pour 150 habitants dans une agglomération
villageoise, il faut une pompe à motricité humaine. Le tableau 15 montre le nombre de pompes,
la démographie à l’échelle de ces villages et le nombre de pompes nécessaire pour combler le
déficit en se basant sur les normes de l’OMS.

Tableau 15 : Comparaison de nombre de pompe à motricité humaine à l’échelle des


villages de la commune de Bocanda par rapport à la norme de l’OMS

Nombre de Besoin de pompe Observation en


Taille de
Village pompes selon l’OMS/ la fonction de la
population
existant population norme d’OMS
Andianou 2 884 6 Insuffisant
Koumokro 2 1190 8 Insuffisant

Soh N’Guessankro 3 722 5 Insuffisant

Daouakro 3 1437 10 Insuffisant


Source : INS, 2014 ; enquêtes personnelles, juillet 2018

Le tableau 15 indique qu’il y a une inadéquation entre la population et le nombre de pompes à


motricité humaine. À cause des problèmes liés à l’accès d’eau potable dans ces villages les
femmes se rendent au N’zi ou dans d’autres points d’eau de surface. Or, l’utilisation de ces eaux
de surface pour les activités domestiques et sa boisson constituent des risques sanitaires.

Au niveau de Bombokro, avec le HVA, il existe trois bornes fontaines. Il se trouve que la
demande d’eau soit en deçà de la consommation. Ainsi, malgré le HVA certaines populations
font recours à des points d’eau naturelle. À Salè Balèkro, depuis 2017, avec la construction de
château d’eau au moment des enquêtes selon les populations, elles n’avaient pas de problème
d’eau. Elles ne connaissent pas de production irrégulière d’eau comme celle de Bocanda et les
autres villages de la commune.

1.3.5 Commune marquée par un taux faible de couverture du réseau électrique

Le réseau électrique de la commune de Bocanda est alimenté par Dimbokro par une ligne de 30
Kw. La majorité des villages de la commune et les quartiers en extensions ne sont pas raccordées

127
au réseau électrique fourni par la Côte d’Ivoire Énergie (CIE). Le tableau 16 montre le taux de
couverture du réseau électrique dans les villages de la commune de Bocanda ainsi que les
quartiers en extension de la ville.

Tableau 16: Couverture du réseau électrique de la commune de Bocanda

Localité Quartier de la ville en


Village
Extension
électrifié non électrifié électrifié non électrifié
Nombre de localité 3 7 1 3
Taux (%) 30 70 25 75
Source : enquêtes personnelles, Avril 2018

Comme le tableau 16 l’indique, seulement 30% des villages sont électrifiés. En milieu urbain,
75 % des quartiers en extension ne sont pas desservi.

La lumière constitue une des commodités qui apporte le développement dans une
agglomération humaine pour l’épanouissement de la population bénéficiaire. Le sachant, selon
l’État ivoirien, tous les villages en Côte d’Ivoire ayant au moins 500 habitants doit être
électrifiée. Or, la taille des populations des villages dans lesquels cette étude a été menée
dépasse 500 habitants. Exemple la population d’Andianou-Koumokro était de 689 habitants
(INS, 1998) et de 2074 habitants (et INS, 2014). À ce titre, ce village de la commune devait
donc être électrifié selon les normes, ce qui serait l’une des commodités vers la marche de
l’émergence tant souhaitée par le gouvernement.

Des localités de la commune de Bocanda à savoir la ville de Bocanda et les villages de


Bombokro, de Sale Balekro et Daouakro qui bénéficient du courant électrique de la CIE et ne
sont exempt de problème d’énergie. Le réseau électrique qui alimente la commune de Bocanda
présente des perturbations ressenties sous forme d’une instabilité de l’intensité du courant
électrique.

À côté de ce problème, il faut que noter la couverture du réseau électrique ne couvre pas
l’ensemble des territoires des villages ainsi que les quartiers de la ville. Donc l’éclairage public
ne suit pas l’urbanisation et la rurbanisation au point que certaines voies de ces agglomérations
sont obscures les nuits. Pour éclairer leur habitation, certaines populations riveraines font des
branchements anarchiques. Ces branchements anarchiques pourraient provoquer des courts
circuits, d’où un risque d’incendie. Il existe des zones où les ampoules de l’éclairage public sont

128
grillées. Or, ces ampoules ne sont pas remplacées régulièrement. Pour les dépannages, il faut
faire appel aux agents de CIE qui mettent du temps avant de venir à Bocanda. Cette situation
obscurcit davantage la ville et les villages électrifiés. Ces sites en ville pourraient être les lieux
privilégiés d’abri des délinquants pour les opérations malsaines.

1.3. 5.1 Mode d’éclairage des villages de la commune de Bocanda non couvert par le réseau
électrique du CIE

Actuellement (2018), dans ces villages non-électrifiés, certaines populations utilisent des
torches chargeables et à pile tandis que d’autres utilisent les panneaux solaires pour l’éclairage
de leur domiciles. La photo 6 en est une illustration au niveau d’une habitation à Koumokro.

Photo 6 : Maison éclairée par un panneau solaire à Koumokro en 2018

X : 4.46917° W / Y : 7.0161.5° N
Prise de vue : KOFFI Antoine, Avril 2018

À partir de ce dispositif énergétique, les résidents bénéficient de l’éclairage comme celui du


courant électrique fourni par la CIE. Grâce au panneau solaire, la population branche leurs
appareils électromagnétiques tels que le téléphone portable, la radio, la télévision, la torche
chargeable. L’inconvénient du panneau solaire, selon les utilisateurs, c’est lorsque le soleil ne
luit pas durant des jours (long moment d’humidité, de fraicheur), la tension électrique baisse
au point qu’il ne parvient pas à éclairer convenablement. Il ne parvient non plus à alimenter les
appareils électromagnétiques. Aussi, la durée du fonctionnement est limitée, elle n’atteint pas
une décennie.

129
1.3.6 Services administratifs de la commune de Bocanda

La ville de Bocanda dispose des services publics et parapublics. Cependant ces services sont
insuffisants. Les locaux et logements sont également insuffisants pour accueillir les services et
les populations.

1.3.6.1 Commune de Bocanda, une commune marquée par les problèmes d’implantation
des services et des autorités

La ville de Bocanda, en plus du rôle de chef-lieu de commune est aussi chef-lieu de sous-
préfecture et de département. Au vu de ces titres, elle dispose de certains services publics et
privés. À cause de l’insuffisance de nouvelles constructions pour l’accueil des services, les
autorités logent d’autres services dans des vieux bâtiments datant de l’époque coloniale. C’est
le cas de la préfecture, la DDCLAU, la Direction Départementale de la Santé et de la Lutte
contre le VIH/SIDA, l’Institut de Formation et d’éducation féminine, le cantonnement des eaux
et forêts, le cantonnement des militaires. D’autres services d’État sont même logés dans des
propriétés privées à l’exception du bâtiment de la Brigade de gendarmerie, de l’Inspection de
l’Enseignement Primaire, du Lycée Moderne de Bocanda et de la mairie qui ont été logés dans
des constructions destinées à ces services. Pour des raisons d’insuffisances de bâtis devant
abriter les services Étatiques, la direction départementale des sports et de loisirs, de la direction
départementale de la production animale et des ressources halieutiques se tiennent dans les
maisons baillées par les propriétaires privés.

Par insuffisance de résidences destinées à loger certaines autorités telles que le secrétaire
général du préfet et le Sous-préfet qui devaient être logés dans les résidences bâties par l’État,
ces autorités sont logées dans des résidences privées (résidences personnelles d’un cadre de
Bocanda). Le préfet est logé dans la résidence construite par les colons prévue pour le sous-
préfet. Selon les investigations, l’ensemble de ces services sont confrontés au problème de sous
équipement et d’insuffisance de personnel. Le tableau 17 montre ces différents services sis sur
le territoire communal de Bocanda.

130
Tableau 17 : Inventaire des services publics sis sur le territoire communal de Bocanda
en 2018

Services Date d’implantation


La préfecture 1997
La sous-préfecture 1917
La direction départementale de l’agriculture 2001
La mairie 1986
La direction départementale de construction, du logement de
2002
l’assainissement, et de l’urbanisme
La direction départementale des infrastructures économiques 1999
La direction départementale des sports et de loisirs 2007
La direction départementale de la production animale et des
2006
ressources halieutiques
La direction départementale de la santé et de la lutte contre le
2001
VIH/SIDA
La direction départementale de la promotion de la jeunesse et du
2011
service civique
La poste 1955
Institution de formation et d’éducation féminine 2005
Cantonnement des eaux et forêts 2002
Trésorerie principal 1997
Inspection de l’enseignement primaire 1976
Lycée Moderne de Bocanda 1998
Brigade de gendarmerie 1959
Centre social 2012
Centre des impôts 2013
Cantonnement des militaires 2011
Source: Enquêtes personnelles, Mai 2018

À côté des problèmes rencontrés dans les services publics, il faut noter que les équipements de
loisirs et socio-culturels font défaut également. C’est le cas du terrain municipal de football.
Depuis 1997 le Bâtiment de centre culturel a été modifié pour servir de local de la préfecture.
Dès lors, il n’y a plus de centre culturel à Bocanda. Dans les villages, les espaces réservés aux
foyers des jeunes ne sont pas encore mis en valeur donc pas de foyer de jeunes dans les villages.

Au niveau de l’hôtellerie, la commune de Bocanda dispose de cinq hôtels. Ce sont l’hôtel


moyé, l’hôtel 5 étoiles, l’hôtel le Bonheur, l’hôtel Fossou et l’hôtel l’auberge KMB.

Seul l’hôtel auberge KMB est mieux nanti et bien équipé parmi ces hôtels. Néanmoins, c’est
un hôtel de moyen standing. Il dispose de 22 chambres. Il a semblé porter réponse en tant
qu’hôtel de marque de la commune. Mais aujourd’hui (2018) force est de contacter qu’il ne
répond plus à la demande sans cesse croissante des visiteurs, (conseil municipal).

131
1.3.6.2 Équipements économiques de la commune de Bocanda

Au niveau des équipements commerciaux, il n’y a qu’un marché dans la commune de Bocanda.
Ce marché est ouvert quotidiennement, mais le jour le plus prisé où le marché refuse de monde
est le mercredi suivi du vendredi. Le marché offre une abondance de produits vivriers. Cette
situation qui témoigne cette abondance de produits vivriers est illustrée par la photo 7.

Photo 7 : étalement des produits vivriers au marché de Bocanda en 2018

Source : KOFFI Antoine, Avril 2018

La photo 7 prouve l’étalement de produits agricoles tels que l’igname, la banane plantain et du
manioc. Ces produits sont étalés à ciel ouvert. Selon les enquêtes, la production de vivrier est
faible pour faute de maitrise du calendrier pluviométrique au point que l’agriculture marchande
est quasiment absente depuis le déclin de l’économie de plantation dans la région. ALOKO N.
J et KOUASSI Y. F. (2014) soutiennent cette idée en écrivant que seul le surplus de ces produits
vivriers dans la circonscription de Bocanda est commercialisé. Or, au niveau de la commune de
Bouaké après le déclin de la production du café dans la région, il y a eu une culture de
substitution (ASSI-KAUDJHIS N. B., 2016).

À côté de ces produits vivriers sur le marché de Bocanda, les commerces des produits finis ou
semi-finis en demi gros et en détail existent. Mais ils sont tenus majoritairement par les
étrangers. L’on trouve également de boutiques, de ventes d’articles divers, des restaurants, des
maquis et des magasins de pièces détachées d’engins à deux roues et d’automobiles. Le marché
est vétuste, les sites attribués aux villageois n’ont pas d’hangars.

Au niveau des services financiers dans la commune de Bocanda, particulièrement à Bocanda


ville, il n’y a que des microfinances. Ce sont une agence de la Caisse Nationale de crédit et

132
d’Épargne, une Coopérative d’Épargne et de Crédit (COOPEC). À cela s’ajoute des agences
de transfert d’argent des réseaux de télécommunication à savoir moov money, MTN money et
orange money. Depuis la fermeture de la Banque Nationale de Développement Agricole
(BNDA) et la Société Générale des Banques de Côte d’Ivoire (SGBCI) suite au déclin de
l’économie de plantation dans la région, il n’existe plus de banque commerciale à Bocanda. Il
n’y a tout de même pas de compagnie d’assurance.

1.3.6.3 Services énergétiques et les ressources minières de la commune de Bocanda

À propos du service de ravitaillement en carburant, à Bocanda, il n’y a qu’une seule station de


service de vente de produits pétroliers au moment de cette recherche. Cette photo 8 montre
cette station de service de vente de produits pétroliers.

Photo 8 : Présentation de la station de carburant de la commune de Bocanda

X : 4.49433° W / Y : 7.06382° N

Prise de vue : KOFFI Antoine, Avril 2018

Dans les circonscriptions de Bocanda (département, sous-préfecture et commune) c’est la seule


station de vente d’hydrocarbure. Cet unique lieu de vente de produit pétrolier est insuffisant
pour l’approvisionnement des usagers. Ainsi ils sont confrontés régulièrement à des pénuries
d’essence.

Concernant l’industrie, il existe une représentation de la Chambre Nationale de Métiers qui


encadre de façon approximative les artisans en sculpture, tannerie, poterie, couture, froid,
mécanique menuiserie, électricité, maçonnerie, ferronnerie et photographie. Néanmoins, il

133
n’existe pas de tissu industriel à Bocanda. Les travaux de construction d’une unité de
transformation de manioc ont été débutés mais pas encore achevés.

Au niveau des mines, de façon officielle sur le territoire communal, depuis 2016 un site
d’extraction d’or a été ouvert à 1 Km d’Andianou et de 5 Km Bocanda, dans le bassin du cours
d’eau N’zi par la Société Coopérative minière de Côte d’Ivoire (SCOOPS-COOMICI) par
l’arrêté n°080/MIM/DGMG du 21 Juin 2016. En dehors de ce site, tout le territoire communal
de Bocanda est confronté à l’orpaillage clandestin. En plus de l’orpaillage, il y a l’exploitation
des carrières de sable et de graviers à l’aide d’outils rudimentaires par les populations à des fins
de matériaux de construction d’habitation.

1.4 Commune marquée par l’évolution des constructions des habitations

Bocanda, le chef-lieu de sa commune dispose d’un Plan d’Urbanisme Directeur (PUD) pour
organiser et contrôler l’urbanisation. Le PUD a été élaboré en 1997, il a été approuvé par le
décret n°97-177 du 19 mars 1997. Sur le territoire communal de Bocanda, il s’observe trois
grands types d’habitations. Il s’agit des habitations traditionnelles, des habitations précaires et
des habitations modernes.

1.4.1 Commune marquée par l’évolution des constructions des habitations traditionnelles

Il existe également de différents types d’habitations traditionnelles et modernes. Ces différences


se situent au niveau de la composition architecturale.

Concernant les habitations traditionnelles, il y a :

 l’habitation traditionnelle avec des murs construits à partir de terre battue et du bois et
couvert du chiendent ou de plastique ;
 l’habitation traditionnelle avec de mur construit à partir de terre battue uniquement
couverte par du chiendent ou de plastique ;
 l’habitation traditionnelle avec de mur construit à partir de brique de terre battue couvrir
par du chiendent ou de plastique ;
 habitations traditionnelles mixtes, il s’agit de construction d’habitation traditionnelle
avec du mélange de matériaux modernes.

134
Ces habitations sont construites à partir des matériaux locaux tels que le bois, la terre battue, la
paille de couverture.

Planche 2 : Différents types maison traditionnelles dans la commune de Bocanda en


2016

X : 4.47137° W / Y : 7.01905° N X : 4.2827° W / Y : 7.1213° N

2. a Maison traditionnelle couverte de chiendent à 2. b Maison traditionnelle de mur


Koumokro uniquement en terre battue à Andianou

X : 4.30456 ° W / Y : 6.59186° N X : 4.24303°W / Y : 7.2492° N

3. c Maison couverte de plastique et de palme à 4. d Maison traditionnelle couverte de


Bombokro palme, de plastique et soutenue par les
lianes à Daouakro

Prise de vue : KOFFI Antoine, janvier 2016

Selon les autorités traditionnelles enquêtés, autrefois l’architecture des maisons traditionnelles
étaient composées de bois, des lianes pour attacher et la toiture était faite à l’aide de chiendent.
Mais pendant la période glorieuse de la production de café et cacao dans la région ; des maisons
avec de mur battue faites par des artisans Béninois. Des nationaux, Baoulé de Bocanda ont
adopté aussi cette technique de construction. En référence des béninois appelés « Dahomey »
par les Baoulé, qui leur ont appris cette technique, les Baoulé ont baptisé ce mode de
construction « Dahomey ou Daoum ». Aujourd’hui (2018), l’on ne construit pratiquement plus
ce type de maison dans la commune de Bocanda, car le peuple Baoulé s’identifie plus à son
ancien mode de construction par rapport à la construction « Dahomey ». Actuellement (2018),

135
le peuple Baoulé de plus en plus utilise d’autres matériaux de construction pour la toiture de
l’habitation traditionnelle selon les enquêtes. Il s’agit soit des plastiques, des palmes de
palmiers. D’autres ensemencent des plantes lignagères pour recouvrir la toiture de plastique
toujours en vue de la protection de la toiture. Ces nouveaux matériaux de couverture de ces
habitations s’expliquent par le fait de la crise écologique que connait la région. Ainsi, le
chiendent ou la paille qui sert de couverture de toiture se raréfie comme ALOKO N. J. et
KOUASSI Y.F., (2014) l’on souligné. Selon ces auteurs, c’est tout le département de Bocanda
qui se trouve confronté à cette mutation de toiture des habitations traditionnelles. Ainsi, comme
technique de contournement, les bâtisseurs des maisons traditionnelles utilisent les plastiques
communément appelés bâche. Pour que le vent ne l’emporte et pour éviter les déchirements et
l’ensoleillement, l’on met des palmes afin d’éviter ces intempéries. Malgré les dispositions
prises pour la protection de ces plastiques, ils ne résistent pas longtemps comparé à la paille et
la tôle.

En général, les propriétaires d’habitations traditionnelles changent ces toits au fil des ans en
couvrant avec des tôles. D’autres crépissent puis peignent. À côté des habitations
traditionnelles, il faut noter les habitations spontanées.

1.4.2 Construction des maisons précaires dans la commune de Bocanda

Les constructions des maisons précaires sont réalisées avec des anciens matériaux de
construction. C’est le cas de certaines habitations à Daouakro comme la photo 9 l’indique.

Photo 9 : Habitation construite à partir de matériau de récupération à Daouakro en


2016

X : 4.24417 ° W / Y : 7.2481° N
Prise de vue : KOFFI Antoine, janvier 2016

136
Les autres types de maisons existent dans toute l’agglomération communale de Bocanda.
Cependant, c’est dans le village de Daouakro que l’on trouve cette catégorie de maison
construite à partir des matériaux de récupérations. La raison de la construction de ce type
d’habitation à Daouakro s’explique par le fait que ce village est en cours de délocalisation. De
ce fait, les populations qui n’ont pas encore les moyens de se construire une nouvelle habitation,
utilisent les matériaux de récupération pour se construire ces types de maisons. Ces personnes
construisent ces maisons précaires justes le temps de se construire une bonne maison. La
résorption des habitats précaires au profit d’autres types d’habitats plus adéquate n’est le fait
des populations de Daouakro. Dans le cas d’Annaba, ville Algérienne CHAHRAZED S-M.,
(2006) a écrit que les agglomérations sont en phase de résorption de l’habitat précaire vu
l’ampleur des nouvelles constructions et la démolition des habitats précaires.

1.4.6.3 Commune marquée par des constructions des habitations modernes

Pour ce qui concerne les habitations modernes, elles sont construites à partir des briques en dur,
du géo-béton. Que ce soit dans les villages où en ville, il existe des habitations modernes. La
planche 3 le démontre à partir certaines habitations dans ces deux grands milieux de la
commune de Bocanda.

Planche 3 : Habitation moderne dans la commune de Bocanda en 2017

X : 3.4965° W / Y : 7.07242° N X : 4.2686° W / Y : 7.7179° N

3 a. Habitation moderne à Bocanda au 3 b. Habitation moderne à Salé Balekro


quartier résidentiel

Prise de vue : KOFFI Antoine, Septembre 2017

137
Ces photos témoignent que dans la commune de Bocanda, il existe des habitations modernes en
milieu urbain comme en milieu rural. Dans tous les villages ainsi que les quartiers visités, l’on
observe des résidences modernes. Par ailleurs, en dehors du quartier résidentiel qui abrite
exclusivement des habitations modernes, dans les autres quartiers de la ville de Bocanda à
savoir le quartier Bopkli, Blaidy et Mamadougou les habitations traditionnelles côtoient les
habitations modernes. La configuration des espaces villageois quoiqu’il soit en mutation
n’échappe pas à cette réalité. La construction de ces habitations moderne çà et là constitue un
indicateur de progrès de villages et de la ville de Bocanda dans la transformation de l’habitat.
Cela confirme l’assertion de KOFFI K. P., (2008) selon laquelle depuis la ruée des colons, les
africains sont en train de changer leurs bâtis en préférant le modèle des colonisateurs.

Conclusion

La commune de Bocanda depuis le déclin de l’économie de plantation demeure dans la même


situation léthargique. Les disparités persistent tant en milieu rural comme en milieu urbain sur
le territoire communal de Bocanda. Les infrastructures de bases laissent à désirer. Quant à la
population originaire active, l’émigration constitue toujours la stratégie de contournement. Elles
pensent trouver la solution ailleurs. Il se trouve que les conditions naturelles restent
immaitrisables pour changer la donne afin que la commune devienne une zone attractive. Selon
eux les conditions physiques ne sont toujours pas réunies pour réamorcer le développement
souhaité. Pire, les infrastructures, les équipements existants et déjà insuffisants se dégradent
davantage au fil des ans. Les services publics n’arrivent pas non plus à satisfaire ce peuple qui
est constamment en migration. À Bocanda la population ne parvient donc pas à mettre en valeur
son environnement.

Au regard de cela, l’on s’interroge sur l’implication de la municipalité de Bocanda, l’acteur


officiel selon les textes régissant la commune en Côte d’Ivoire. Ainsi, dans le chapitre qui va
suivre la recherche portera sur le bilan des conseils municipaux de Bocanda.

138
Chapitre 2: L’implication des autorités municipales de Bocanda dans le développement
local

Introduction

Le gouvernement a décidé de revenir à la décentralisation en optant dans un premier temps pour


la communalisation des villes et les quartiers d’Abidjan, en élevant toutes les communes
existantes en commune de plein exercice du fait de la crise économique mondiale. Ces derniers
ont eu pour mission d’initier des politiques de développement local en vue de développer leur
territoire dont ils administrent. En 1985 une deuxième phase dite phase de renforcement du
processus a permis à l’état d’ériger d’autres localités en commune à partir de loi n°85-1085 du
17 octobre 1985. Dès lors Bocanda a un nouvel acteur de proximité pour susciter un regain
économique pour son développement local. Quelle est donc la compétence dévolue à la
commune? Quelles sont les ressources de la commune de Bocanda ? Quels sont les programmes
de développement pour la commune de Bocanda? Quel est le bilan de réalisation? Pour répondre
à ces interrogations, la suite de la recherche s’articulera sur les points suivants :

 la compétence dévolue à la commune de Bocanda;


 les ressources de la commune de Bocanda;
 les projets et les investissements de la commune de Bocanda ainsi que leur répartition.

L’analyse de ces éléments, permettra de comprendre les raisons des difficultés de la


redynamisation du développement local de la commune de Bocanda d’une part. D’autre part,
les raisons des créations des mutuelles de développement dans les villages de la commune de
Bocanda.

2.1 Compétences dévolues à la commune de Bocanda

Le transfert de compétence actuel de l’État aux communes est régi par la loi n°2003-208 du
07 juillet 2003. La délégation des compétences en particulier à la commune concerne plusieurs
domaines en vue du développement local.

139
2.1.1 Compétence en matière d’aménagement territoire et de la planification, d’urbanisme
et d’habitat sur le territoire communal de Bocanda

En matière d’aménagement du territoire, les compétences ci-après sont attribuées à la


commune :

 l’élaboration et la mise en œuvre de plans directeurs d’aménagement du territoire


communal. Ce schéma doit être en harmonie avec la politique de développement de
la ville et du département ainsi que la nation ;
 la coordination et la mise en œuvre des plans de développement des quartiers et
villages composant la commune.

Dans le domaine de la planification et du développement, la commune est chargée de


coordonner et de mettre en œuvre des plans de développements des quartiers et des villages
composant la commune. Ces plans de développements doivent être en adéquation avec la
politique de développement des villes sur le plan national.

En matière d’urbanisme et d’habitat (habitation) la commune de Bocanda est chargée de :

 l’élaboration et la mise en œuvre du plan de développement communal en harmonie


avec la politique de développement de la ville à l’échelle national ;
 l’élaboration et la mise en œuvre du projet de lotissement conformément aux
dispositions légales et réglementaires en vigueur en la matière ;
 la proposition de déclassement des réserves administratives et du domaine public
communal ;
 l’autorisation d’installation des chantiers de travaux divers dans le périmètre communal ;
 la construction des logements sociaux ;
 l’initiative, l’instruction et la délivrance du permis de construire des maisons
d’habitations et des immeubles ;
 la délivrance des lettres d’attribution et des arrêtés de concession provisoire.

Ces compétences transférées en matière d’aménagement territoire et de la planification,


d’urbanisme et d’habitat devraient constituer un atout pour le développement local de la
commune de Bocanda.

140
2.1.2 Compétence dévolue à la commune de Bocanda en matière des voies de
communication et des réseaux divers et le transport

La compétence dévolue à la commune en matière des voies de communication et réseaux divers


et le transport est de:

 l’élaboration de la mise en œuvre du plan communal de développement des voies de


communication et des réseaux divers. Ces réseaux divers doivent être en harmonie avec la
politique nationale de développement des voies de communications et des réseaux divers et du
transport ;
 la création, la gestion et l’entretien des voies de communication et des réseaux divers
d’intérêt communal ainsi que des pistes rurales du territoire communal.

Dans le domaine du transport, la commune de Bocanda à la charge de :

 la délivrance des autorisations de transport dans les limites du périmètre communal. Il


faut rappeler dans la commune de Bocanda, il existe trois types de moyens de transports.

Ce sont :

 les véhicules qui font la liaison entre la ville de Bocanda et les autres régions du pays ;
 les véhicules qui font la liaison entre la ville de Bocanda et les villages de la commune,
de la sous-préfecture et du département de Bocanda ;
 les motos taxi qui circulent dans la ville et dans la sous-préfecture de Bocanda ;
 les tricycles qui font uniquement le transport infra-urbain et ceux qui vont au-delà de
l’espace urbain, dans les villages de la sous-préfecture de Bocanda.

Ces compétences en matière de réseau de communication et des réseaux divers constitueraient


un moyen pour le déplacement des personnes et des biens. Ils seraient une source d’attraction
des opérateurs économique en vue du développement.

2.1.3 Compétence de la commune de Bocanda en matière de la santé, d’hygiène publique


et de l’environnement et des ressources naturelles

En matière de la santé et de l’hygiène publique, la compétence dévolue à la commune est:

141
 l’élaboration et la mise en œuvre du programme de développement communal en
matière de santé, d’hygiène publique. Cela doit être en harmonie avec le plan de développement
de la ville et les autres collectivités nationale ;
 la construction, la gestion et l’entretien des centres de santé, les formations sanitaires et
des établissements d’hygiène publique et alimentaire ;
 l’adoption des mesures communales de prévention en matière de santé et d’hygiène
publique et alimentaire ;
 l’émission d’avis sur l’élaboration prospective de la carte sanitaire.

À propos de la protection de l’environnement et de la gestion des ressources naturelle, la


compétence dévolue à la commune est:

 d’élaborer, de mettre en œuvre et de suivre les plans communaux d’action pour


l’environnement et la gestion des ressources naturelles. Cette politique doit être en harmonie
avec le plan de développement de la ville au plan national ;
 la gestion, la protection des forêts communales, des parcs naturels et des zones protégées
d’intérêt communal ;
 la création et la gestion des forêts communales, des parcs naturels et des zones protégées
d’intérêt communal ;
 la gestion des eaux continentales, à l’exclusion des cours d’eaux relevant de la ville,
d’autres collectivités territoriales ou ayant un statut national ou international ;
 la politique communale de lutte contre les feux de brousse et autres sinistres ;
 la pré collecte des ordures ménagères, le transport des déchets aux postes de groupage ;
 la commune de Bocanda a pour mission, la réalisation et aussi la gestion des centres de
compostage des déchets;
 l’entretien des caniveaux, des voies et lieux publics, des espaces verts et marchés ;
 la commune a pour devoir aussi de lutter contre l’insalubrité, la pollution et des
nuisances au niveau du territoire communal.

Ces compétences en matière de la santé, d’hygiène publique, de l’environnement et la protection


des ressources naturelles constituent des éléments importants pour le développement durable.

142
2.1.4 Compétence de la commune de Bocanda en matière de sécurité et de protection civile,
de l’enseignement et de formation professionnelle

Au niveau de la sécurité, la commune à pour compétence :

 l’émission d’avis consultatif sur la politique nationale de sécurité dans la commune.


Mais pour l’heure, il n’y a pas de police nationale à Bocanda. Cette absence de police s’explique
par le fait que le conseil municipal n’a pas encore pu construire de logement pour les policiers
qui devaient être affecté à Bocanda ;
 l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des plans communaux de prévention en
matière de délinquance et de protection civile. Cette politique d’élaboration de mise en œuvre
et de suivi doit être en harmonie avec la politique nationale de sécurité ;
 le soutien et l’appui aux actions des services de police et de gendarmerie, exerçant sur
le territoire communal. Le soutien peut être en carburant, en véhicule, construction
d’équipement et l’entretien des locaux de la gendarmerie et du commissariat ;
 la création et l’organisation de la police municipale conformément aux dispositions
légales.

Au niveau de l’enseignement et de la formation professionnelle, la commune de Bocanda a pour


compétence de :

 l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des plans communaux, de développement des


enseignements et d’éducation féminine et des centres d’apprentissage. Ces enseignements et
formations professionnelles doivent être conformes aux programmes nationaux ;
 la construction et la gestion des écoles (primaire, maternelles), des crèches, jardin
d’enfant, des institutions d’éducation féminine et des centres d’apprentissage. Le
fonctionnement de ces écoles et structures doit être harmonie avec la carte scolaire ;
 l’alphabétisation en harmonie avec le plan d’action nationale.

La sécurité, la protection civile, l’enseignement et la formation professionnelle sont inévitable


pour le développement personnel des administrés si l’on espère un développement de proximité.

143
2.1.5 Compétence de la commune en matière d’action socioculturelle, du sports et de
loisirs

La commune, au niveau des actions sociales a pour mission suivante:

 l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan communal d’action sociale, culturelle et de


promotion humaine. Cela doit respecter la politique nationale des affaires sociales, culturelles
et de la promotion humaine ;
 la création, l’équipement et la gestion des centres de promotion sociale, culturelle et
humaine d’intérêt communal ;
 l’assistance aux indigents et aux personnes vulnérables ;
 le soutien et l’appui aux actions de lutte contre les grandes pandémies notamment le
SIDA.

Au niveau du sport et de loisir la commune a pour compétence:

 l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’action communal en matière du sport et


loisirs ;
 la création, l’équipement et la gestion des infrastructures communales relatives aux
sports et aux loisirs ;
 la promotion au niveau communal des sports et des loisirs.

La culture et le loisir ne peuvent être négligés pour la promotion humaine. Ainsi, les conseils
municipaux de Bocanda doivent s’atteler au développement culturel et du loisir de leur
administré.

2.1.6 Compétence de la commune de Bocanda en matière de promotion du développement


économique et de l’emploi et de promotion du tourisme

Dans le domaine de la promotion du développement économique et de l’emploi, la commune


est chargée :

 d’élaborer et de mettre en œuvre un plan communal de promotion de développement


économique et de l’emploi en harmonie avec le plan de développement de la ville et le
développement national ;

144
 d’adopter et de mettre en œuvre des mesures communales incitatives pour la promotion
de l’agriculture, du commerce, de l’industrie, de l’artisanat et des services divers ;
 de collecter et de diffuser les informations utiles au développement des entreprises.

Les autorités municipales ont également pour mission :

 la promotion les entreprises privées situées sur le territoire de la commune


conformément aux dispositions légales ;
 la promotion des actions de lutte contre la pauvreté ;
 l’incitation à la création d’emploi ;
 la création, la gestion et l’administration des marchés.

Pour que la commune de Bocanda soit une zone attractive comme celle de la période glorieuse
du développement de café et cacao dans la région, ces compétences dans le domaine
économique seraient les bienvenus.

Par ailleurs au niveau de la promotion du tourisme, la commune a pour compétence d’assurer :

 l’élaboration, la mise en œuvre d’un plan communal de développement touristique. Elle


doit assurer cette activité touristique conformément au plan de développement local et national ;
 le soutien et l’appui des actions communales de promotion touristique ;
 la création, l’équipement et la gestion des sites touristiques et des infrastructures de
promotions de promotion du tourisme au niveau communal.

La promotion du tourisme également devait constituer une source de développement pour la


commune. Les autorités municipales ont l’attitude de développer ce secteur d’activité pour le
développement communal.

2.1.7 Compétence de la commune en matière de la communication

En matière de la communication la commune a pour charge :

 l’élaboration et la mise en œuvre de plan communal de développement des


communications conformément au plan de développement national ;
 l’équipement du territoire communal en infrastructure de communication : presse écrite,
radio, télévision et télécommunications ;

145
 l’élaboration de programmes communaux de sensibilisation des archives d’intérêt
communal ;
 la promotion des nouvelles technologies de l’information sur l’ensemble du territoire
communal.

Le développement de la communication constitue une cheville ouvrière pour maintenir la


relation entre les populations l’ouverture sur le monde. Les réalisations dans ce domaine vu les
compétences seraient un débouché pour la commune de Bocanda.

2.1.8 Compétence de la commune en matière d’hydraulique, d’assainissement,


d’électrification et de la promotion de la famille, de la jeunesse, de la jeunesse, de
la femme, de l’enfant des handicapés et des personnes du troisième âge

En matière d’hydraulique, d’assainissement, d’électrification la commune de Bocanda est


chargée de plusieurs missions. Ces missions sont:

 l’élaboration et la mise en œuvre de plan communal d’hydraulique, d’assainissement et


d’électrification. Cette politique d’élaboration et de mise en œuvre de ces équipements de bases
doit être en conformité au développement local, régional voire national ;
 l’entretien et l’extension des ouvrages en matière d’hydraulique, d’assainissement et
d’électrification.

À propos de la promotion de la famille, de la jeunesse, de la femme, de l’enfant, des handicapés


et des personnes du troisième âge, la municipalité a pour charge de :

 réaliser des actions de la famille, de la jeunesse, de la femme, de l’enfant, des handicapés


et des personnes du troisième âge au niveau de la commune ;
 sensibiliser, d’informer et d’éduquer.

L’hydraulique et l’électrification constitue un des éléments indéniable pour une société qui veut
se moderniser. Elles constituent des infrastructures de bases. La jeunesse et la famille
constituent des administrées clés des populations pour le développement humain. Si ces
compétences dévolues sont mises en œuvre effectivement par les autorités municipales de
Bocanda, le développement tant recherché serait une réussite.

146
2.2. Sources de financement des investissements communaux à Bocanda

À l’instar des autres communes de Côte d’Ivoire, la commune de Bocanda bénéficie de trois
grands types de ressources. Il s’agit des ressources propres, des subventions de l’État et les
fonds de concours.

2.2.1 Ressources propres mobilisées insignifiante dans la commune de Bocanda

Dans sa mission d’acteur de développement de proximité, la loi n°2003-489 du 26 décembre


2003 autorise la commune de mobiliser les ressources propres à partir des ressources fiscales,
les recettes des prestations et services et les revenus du patrimoine et portefeuilles.

Ces ressources fiscales concernent d’abord les impôts dont le produit est attribué aux
communes, il s’agit des contributions foncières des propriétés bâties, les contributions des
patentes et les contributions des licences. Ensuite les taxes communales par voie de rôles émis
par l’État et par les services communaux, exemple: les taxes forfaitaires des petits commerçants
et artisans et les taxes sur les locaux loués en garnis (la morgue, l’abattoir, les magasins
construits par la mairie). Puis les taxes communales perçues sur titre de recette propre aux
communes que sont la taxe sur les pompes distributrices de carburants, les taxes sur les
charrettes, les taxes sur les spectacles, les gaies et les taxes sur les établissements de nuit. Et
enfin les taxes perçues sur titre de recettes par les communes, ce sont les taxes sur les taxis et
les taxes sur la publicité.

 les recettes des prestations et services concernent de prime abord les recettes des
services généraux à savoir la légalisation de signatures et certifications, la délivrance de
livrets de famille et autres documents, les recettes de prestation et de services de
l’administration générale, financière et domaniale, taxe de séquestre. Ensuite les recettes
des services de collectivités telles que les taxes ou redevance de bornages, autorisation
de construire, les recettes des prestations au titre de l’urbanisme et des services
funéraires. Puis les recettes des services sociaux culturels et de la promotion humaine,
par exemple les recettes de prestations et de service au titre des activités culturelles et
loisirs. En plus des recettes des services économiques comme l’administration des
transports et des communications des recettes de transports par routes, gares routière,
station de taxi, abattoirs, conservations et transport de viande, taxe sur le marché.

147
 Les revenus du patrimoine et portefeuille, ils concernent les revenus des patrimoines
immobiliers qui sont les baux à loyer, les occupations sur permissions administratives,
les conventions sur accords conventionnels et les droits de dépôt temporaires.

La figure 6 montre la prévision et le recouvrement des recettes de la commune de Bocanda


selon quelques années.

Figure 6: Présentation du taux du budget prévisionnel et du recouvrement des fonds


propres pour le développement de la commune de Bocanda de 1986 à 2017

250 000 000

200 000 000


Francs CFA

150 000 000

100 000 000

50 000 000

0
1990

1997
1986
1987

1991
1992
1995
1996

1998
1999
2000
2001
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Année primitive

Prévision de fond prope


Recouvrement de fond prope
Source : Service financier de la mairie de Bocanda de 1986 à 2017

Malgré les multiples secteurs d’approvisionnements de ressources locales, les autorités


municipales ont des difficultés de mobiliser les ressources propres. Les recouvrements
demeurent faibles par rapport aux budgets prévisionnels chaque année. Les taxes sur le marché
de Bocanda représentent la principale ressource 91% des recettes propres selon les autorités
municipales. Ces résultats sont similaires à ceux de KOUADIO A. F., KRA K. J. et KOFFI Y.
S. K. (2016) ont fait cette remarque que dans les communes ivoiriennes la ressource financière
reste limitée. Pire, 40% des taxes prélevées par les agents municipaux sont reversés par le trésor
public ivoirien comme prévu par les textes réglementaires. Or, cette disposition financière n’est
toujours pas respectée par le gouvernement ivoirien comme l’ont écrit KOUADIO A. F., KRA
K. J. et KOFFI Y. S. K. (2016) ; KOFFI K. A., KOUASSI K. et ASSI-KAUDJHIS N. B.,
(2019).

148
La subvention de l’État représente la principale ressource communale de Bocanda. Certains
auteurs dont N’GUESSAN-ZOUKOU L., (1990) ; KOFFI B.E (2010) avaient mentionné que
la subvention de l’État demeure la principale ressource financière des collectivités ivoiriennes.

2.2.2 Subventions octroyées par l’État à la commune de Bocanda

Les subventions de l’État à la commune de Bocanda varient à l’instar des autres de la Côte
d’Ivoire. Le tableau 18 permet de mieux appréhender les ressources financières allouées sur
certaines années par l’État à la commune de Bocanda pour son fonctionnement.

Tableau 18: Ressources financières allouées par l’État pour le fonctionnement de la


commune de Bocanda
Année 2004 2005 2006 2016 2017
Ressources 41 400 000 39 730 000 37 000 000 36 000 000 36 000 000
financières
allouées
par l’État
(Frs CFA)
Source : Service financier de la mairie de Bocanda, 2004 à 2017
Il ressort du tableau 18 que les fonds alloués par l’État ivoirien pour le fonctionnement de la
mairie de Bocanda connaissent une évolution dégressive selon les années étudiées. Le tableau
18 montre que la subvention allouée par l’État à la mairie est de 41 400 000 Frs en 2014 CFA,
ces subventions ont connu une diminution en 2005 avec 39 730 000Frs CFA puis à 37 000 000
Frs CFA en 2006. De plus cette subvention a connu une régression au point qu’en 2016, elle est
de 36 000 000Frs CFA et s’est stabilisée à cette somme depuis 2017.

De même les ressources allouées par l’État qui devaient permettre aux élus de la commune
d’accroître les fonds de fonctionnement arrivent toujours en retard à cause de la lenteur
administrative. En effet, cette situation constitue un obstacle extérieur pour la gestion de la
commune. Face à cela les conseils municipaux tournent leurs quêtes de ressources aux
partenaires de développements, bailleur de fond national et international.

149
2.2.3 Apports des bailleurs de fonds à la commune de Bocanda

La commune de Bocanda a bénéficié des aides de la part des bailleurs de fonds telle que le
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). La municipalité de Bocanda
est confrontée à des difficultés pour trouver des partenaires au développement. Selon les
autorités municipales de Bocanda, les bailleurs de fond refusent de financer les projets de
développement dans la commune de Bocanda pour deux motifs :

 la dégradation et l’impraticabilité des voies routières reliant Bocanda aux autres villes;
 la zone peu attractive faute d’activité économique rentable.

En effet, selon les autorités municipales, à leur demande d’investissement adressé aux
partenaires, ses derniers ont toujours refusé évoquant l’état de la dégradation et l’impraticabilité
des voies routières.

Au niveau de la zone des activités économiques, depuis le déclin de l’économie de plantation


de café et du cacao à la fin des 1970, toute la circonscription de Bocanda n’a pu trouver une
activité économique de substitution (GNINRIN Y. M. et al. 2017 ; KOFFI K.A., KOUASSI K.
et ASSI-KAUDJHIS N.B., 2019). Malgré les efforts des autorités municipales de Bocanda, le
regain de vitalité économique de la commune de Bocanda demeure illusoire.

Toutes ces situations, problèmes d’autonomies financières, problèmes de subvention d’État et


partenaires extérieurs constituent des points névralgiques pour le développement de la
commune de Bocanda.

2.3.2 Programmes de développement élaborés par les autorités municipales de Bocanda

Pour promouvoir le développement local de la commune de Bocanda, les conseils municipaux


élaborent des projets dans divers domaines. Ces projets de développement concernent le
domaine socioculturel, du loisir, de l’éducation, de l’électricité, d’adduction d’eau,
assainissement, sécurité, santé, des activités économiques et le service général de la mairie.

150
2.3.1 Programmes de développement dans le domaine socioculturel et loisir de la
commune de Bocanda

Conscient que le développement local ne peut exclu le domaine socioculturel et le loisir. Les
équipes municipales de la commune de Bocanda ont élaborés plusieurs projets dans les
programmes triennaux. Les projets socio-culturels et loisirs qui figurent dans les différents
programmes triennaux de la mairie de Bocanda exploités concernent les opérations suivantes :

La création d’une équipe football, création d’un jardin publique, l’achat d’instrument de
fanfare, l’achat de chaise, l’achat de bâche, la réfection du stade municipal, achat de
sonorisation, création de cimetière municipale. La figure 7 montre l’évolution du taux des
projets prévus dans les programmes de développements étudiés.

Figure 7 : Évolution des projets socioculturels et loisirs dans les programmes triennaux
de la commune de Bocanda de 1986 à 2017

80
Taux du projet (%)

70
60
50
40
30
20
10
0

Année triennale

Source : Compte administratif de la Mairie de Bocanda de 2001 à 2018

L’analyse du graphique révèle que c’est seulement dans le programme triennal 2003-2005 que
le taux d’opération destinée au domaine socioculturel et loisir est le plus élevés, soit 67%. Dans
les autres années triennales, les taux de cette opération sont moins de 50%. Pire, il y’a des
années triennales où il n’y a aucune opération destinée au domaine socioculturel et loisir. Les
opérations socioculturelles et loisirs qui sont relativement faibles dans les programmes de
151
développement des conseillers municipaux de Bocanda pourraient s’expliquer par le fait que
les autorités préfèrent mettre en places des programmes de développement plus rentables
économiquement vu la situation économique défectueuse de la commune de Bocanda.

2.3.2 Projets de développement dans le domaine de l’éducation de la commune de Bocanda

Il s’agit des opérations telles que la construction d’écoles, la construction de logement de maître,
la réhabilitation de salles de classe et de bureau, construction de cantine scolaire. La figure 8
montre l’évolution des opérations relatives à l’éducation dans la commune de Bocanda.

Figure 8 : Évolution des programmes de développement en milieu éducatif dans la


commune de Bocanda de 2001 à 2018
Taux du projet (%)

40
35
30
25
20
15
10
5
0

Années triennales

Source : Compte administratif de la Mairie de Bocanda de 2001 à 2018

À travers le graphique, il ressort que dans tous les programmes triennaux, il y’a des projets de
développement prévus dans le domaine de l’éducation. De ce fait, on peut dire que l’éducation
constitue un véritable domaine pour les maires de Bocanda. Néanmoins, il faut signaler que
c’est moins de 50% des opérations qui sont destinées à l’éducation. C’est l’année triennale
2001-2003 avec 38% qui constitue le taux le plus élevé d’opération et l’année triennale 2016-
2018 avec 5% d’opération qui a le taux relativement le plus faible dans le domaine de
l’éducation parmi les programmes triennaux étudiés. Ces taux de projets en dessous de 50%
peuvent s’expliquer par le fait de multiples besoins des populations. Ainsi donc, les autorités

152
municipales préfèrent repartir les opérations de développement dans tous les domaines selon
les besoins de leur population.

2.3.3 Programmes de développement dans le domaine économique de la commune de


Bocanda

Les programmes de développement dans le domaine économique de la commune de Bocanda


concernent les opérations que sont la construction de magasins, de gares routières, de marchés,
de projet de riziculture, d’élevage. La figure 9 montre l’évolution des projets économique
prévus dans des programmes triennaux de la commune de Bocanda.

Figure 9 : Évolution des projets dans le domaine économique dans des programmes
triennaux de la commune de Bocanda de 2001 à 2018

20
Toux de projet (%)

15
10
5
0

Années trienales

Source : Compte administratif de la Mairie de Bocanda de 2001 à 2018


L’analyse de la figure 9 montre que dans tous les programmes triennaux, les autorités
municipales ont programmé des opérations dans le domaine économique. Cependant, les
opérations dans ce domaine sont relativement faibles. Le plus élevé des programmes dans le
secteur de l’économie est de 18% en 2006-2008 et le plus faible est de 6% en 2004-2006. Cela
montre que moins d’un quart (25%) des opérations sont affectées dans ce domaine. Cet état de
fait prouve que les autorités municipales accordent peu d’importance au développement
économique de la commune de Bocanda. Cette situation confirme ce que ALOKO N. J. et
KOUASSI Y.F. (2014) ont dit ainsi depuis l’effondrement de l’économie de plantation dans la
circonscription de Bocanda, les acteurs qui animent les territoires de Bocanda n’ont pas encore
trouvé une activité de substitution. De ce fait Bocanda demeure une zone sinistrée parce le

153
département est à la traine. La priorité des maires de la commune de Bocanda se trouve dans
d’autres domaines.

2.3.4 Programmes de développement dans le domaine de la sécurité de la commune de


Bocanda

Il s’agit de la construction de cité policière, de la clôture de la gendarmerie. La figure 10 montre


l’évolution des opérations émises dans ce domaine.

Figure 10: Évolution des programmes de développement dans le domaine de la sécurité


de la commune de Bocanda de 2001 à 2018

4,5
Taux de projet de sécurité (%)

4
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0

Années Triennales

Source : Compte administratif de la Mairie de Bocanda de 2001 à 2018

La figure 10 indique que les programmes relatifs à la sécurité sont relativement faibles dans les
programmes de développement de la commune de Bocanda. Ce n’est que dans trois
programmes triennaux à savoir celui de 2011-2013 ; 2012-2014 et 2013-2015 que les
conseillers municipaux de Bocanda ont affecté des opérations relatives au domaine sécuritaire.
Les taux affectés à ces opérations sécuritaires sont très faible 4% comme l’indique le graphique
(soit 1 opération pour chacune de ces trois années triennales). Cela prouve que le domaine de
la sécurité ne constitue pas une priorité pour les dirigeants de la commune de Bocanda.

154
2.3.5 Projets de développement relatifs au domaine de l’assainissement et la salubrité
publique de la commune de Bocanda

Les opérations dans ce domaine sont la construction de caniveau et dalot, l’achat d’un tracteur
pour le ramassage d’ordure ménagère, l’achat de poubelle, construction de centres de transit
d’ordures ménagères, l’achat de camion benne pour le ramassage des ordures ménagères,
l’achat de débroussailleuse et les travaux d’assainissements. La figure 11 éclaire sur l’évolution
du taux de l’assainissement et de la salubrité prévu dans les programmes triennaux (programme
de développement) de la commune Bocanda.

Figure 11 : Évolution des projets de développement dans le domaine de l’assainissement


et la salubrité publique de la commune de Bocanda de 2001 à 2018
20
Taux de projet (%)

18
16
14
12
10
8
6
4
2
0

Années tiennales

Source : Compte administratif de la Mairie de Bocanda de 2001 à 2018

Le graphique révèle que dans les années triennales 2001-2003; 2003-2005; 2004-2006 et 2009-
2011 aucun projets dans le domaine de l’assainissement. L’année triennale 2005-2007 constitue
l’année où il y a le plus de projets prévus. Ce pic pourrait se justifier par le fait que vue l’absence
d’opérations au cours des années triennales antérieures (2001-2003 ; 2003-2005 et 2004-2006)
relativement à l’hygiène publique, les infrastructures et équipements d’assainissements et
salubrité publique ont connu un état avancé de vétusté. Ainsi, l’année triennale qui suit c’est-à-
dire 2005-2007, les autorités municipales ont jugé nécessaire d’accorder une belle part aux
investissements dans les des opérations d’hygiènes publiques dans les programmes de
développement. La baisse des opérations à partir de cette année triennale 2005-2007 pourrait
s’expliquer par le fait qu’il y a eu des réalisations et équipements dans ce domaine. Dès lors, la
priorité devait être ailleurs.

155
2.3.6 Programmes de développement relatifs au service de la commune de Bocanda

Les programmes de développement des services concernent des projets relatifs aux équipements
de la mairie de Bocanda qui a été délocalisée dans une nouvelle bâtisse depuis 2008. Ils
concernent également des équipements pour certains personnels et la mise en valeur de la cour
de la mairie. Il s’agit entre autres de la construction de l’hôtel de ville, des matériels du bureau,
de l’aménagement de la cour de l’hôtel de ville, certaines salles de la mairie, achat d’engins de
déplacement du personnel et les services de la mairie. Cette figure 12 montre l’évolution des
opérations relatives au service de la mairie.

Figure 12 : Évolution des projets de développement relatifs au service de la mairie de


Bocanda de 2001 à 2018

40
Taux de projets lié au service

30
20
10
(%)

0
2004-2006
2001-2003
2003-2005

2005-2007
2006-2008
2007-2009
2009-2011
2011-2013
2012-2014
2013-2015
2014-2016
2015-2017
2016-2018
2017-2019
2018-2020
Années triennales

Source : Compte administratif de la Mairie de Bocanda de 2001 à 2018

Le graphique montre que toutes les années triennales étudiée à l’exception de 2001-2003, les
autorités municipales ont formulé plusieurs projets de développement relatifs au service de la
mairie. Le taux de programmes prévus oscille entre 10% à 34%. Les équipes municipales ont
fait l’équipement du lieu de service l’une de leur priorité majeur pour le bon fonctionnement du
service ce qui pourrait expliquer la formulation des projets chaque année triennale depuis 2008.

De même avec l’évolution technologique, les outils de Technologie de l’Information de


Communication (TIC) sont devenus incontournables pour la performance des services.
Exemple le programme triennal 2014-2016 avec la priorité 8 qui porte sur l’équipement en
matériels informatique des services de la mairie confère annexe. Ces raisons pourraient
expliquer les priorités de programmations continuelles des opérations relatives au service.

156
2.3.7 Programmes de développement relatifs à la santé publique de la population de la
commune de Bocanda

Les programmes liés à la santé publique prévus par l’autorité municipale de Bocanda ne
concernent que la construction de dispensaire. La figure 13 donne plus de précision sur sa
programmation dans les différents programmes triennaux étudiés.

Figure 13: Évolution des programmes de développement relative à la santé de la


population de la commune de Bocanda de 2001 à 2018
Taux de projet (%)

6
5
4
3
2
1
0

Années triennales

Source : Compte administratif de la Mairie de Bocanda de 2001 à 2018

La figure 13 révèle que sur l’ensemble des programmes de développement étudiés c’est
seulement sur deux qu’ont été prévus des opérations relatives à la santé. Il s’agit des années
triennales 2016-2018 et 2017-2019. Cette quasi-absence de projet dans le domaine de la santé
s’explique par le fait que l’autorité municipale n’accorde pas d’importance à la réalisation de
centres de santé. Ce comportement laisse croire que le seul centre de santé qu’est l’hôpital
général suffit pour tout le territoire communal. Ce qui n’est pas le cas selon les investigations.
Ainsi, face à la demande des populations, les équipes municipales ont décidé de mettre dans
leurs programmes la construction d’autres centres de santé.

157
2.3.8 Programmes de développement de la commune de Bocanda relatifs à l’hydraulique

La réhabilitation des pompes villageoises, l’extension du réseau d’eau potable, la réalisation de


forage d’Adduction d’Eau Potable (AEP) avec des équipements, la construction de château
d’eau d’une capacité de 300 m3 et la création de système d’Hydraulique Villageoise Améliorée
(HVA) sont des opérations dans le domaine d’hydraulique inscrites aux programmes triennaux
de la commune de Bocanda. La figure 14 indique l’évolution des opérations dans ce domaine
susmentionné à travers les programmes triennaux étudiés.

Figure 14: Évolution des opérations dans le domaine hydraulique inscrites dans les
programmes triennaux de la commune de Bocanda de 2001 à 2018

18
Taux de projets hydraulique (%)

16
14
12
10
8
6
4
2
0
2001-2003
2003-2005
2004-2006
2005-2007
2006-2008
2007-2009
2009-2011
2011-2013
2012-2014
2013-2015
2014-2016
2015-2017
2016-2018
2017-2019
2018-2020
Années triennales

Source : Compte administratif de la Mairie de Bocanda de 2001 à 2018

Il ressort de la figure 14 que ce n’est pas dans tous les programmes triennaux que les autorités
municipales inscrivent des opérations liées à l’hydraulique. C’est le cas des programmes
triennaux de 2003-2005 ; 2004-2006 ; 2005-2007 et 2016-2018. Les opérations dans le domaine
d’hydraulique oscillent entre 1% à 16% respectivement l’année triennale 2014-2016 et 2015-
2017. L’analyse du graphique révèle également que toutefois les opérations inscrites dans le
plan triennal dépassent 8%, les années triennales suivantes les conseillers municipaux
diminuent ou n’inscrivent plus les mêmes opérations destinées à l’hydraulique. Face à cela les
opérations relatives au domaine hydraulique est de 0% ou oscille entre 1% à 7%. En effet, cela
pourrait s’expliquer par le fait que les opérations dans le domaine hydraulique sont très
dispendieuses. À titre d’illustration on a selon les programmes triennaux élaborés en 2000 ; en
2005 ; 2006 ; 2008 ; 2013 les coûts totaux des opérations d’hydrauliques suivantes:

158
 l’extension du réseau d’adduction d’eau potable qui coûte 54 200 000Frs CFA ;
 la création d’un système d’Hydraulique Villageoise Améliorée (HVA) qui coûte
80 000 000Frs CFA ;
 la réalisation d’un forage 47 000 000Frs CFA ;
 la construction d’un château d’une capacité de 300 m3 qui coûte 140 070 000Frs CFA

Ainsi vu le budget primitif et les difficultés financières évoquées de la commune de Bocanda,


les conseillers municipaux préfèrent cette stratégie qui consiste à ne pas émettre ou diminuer
les opérations d’hydrauliques l’année triennale suivante une fois dans un plan triennal l’on a
8% d’opérations destinées à l’eau potable.

2.3.9 Programmes de développement relatifs à l’électricité de la commune de Bocanda

Les programmes triennaux portant sur l’électricité dans les plans de développement de la
commune de Bocanda comportent deux grands projets suivants:

 l’extension du réseau de la Compagnie Ivoirienne d’Électricité (CIE);


 l’électrification des localités non encore électrifiée.

L’évolution des programmes liés à l’électricité sont dans la Figure 15.

Figure 15: Évolution des programmes de développement relative à l’électricité dans la


commune de Bocanda de 2001 à 2018

30
Taux de d'opération d'électrification

25
20
15
(%)

10
5
0

Années triennales

Source : Compte administratif de la Mairie de Bocanda de 2001 à 2018

159
Selon la figure 15 seule l’année triennale 2016-2018, n’a pas connue d’opérations de
développement programmé dans le domaine de l’électricité. L’on remarque une variation des
opérations (projet) prévues pour l’électrification. Parmi les opérations programmées dans ce
domaine, l’on observe que c’est seulement au cours du plan triennal 2015-2017 que les autorités
ont prévu plus d’opération soit 24%. Mais l’année triennale qui a suivi (2016-2018), il n y a pas
de programmations relatives à l’électricité. Cela peut se justifier par le fait que dans les localités
prévues, l’électrification a été réalisée. Le regain du taux d’accroissement d’opérations peut
aussi s’expliquer par le fait que les autorités municipales ont reprogrammé des opérations
relatives à l’électricité selon la demande des populations.

2.3.10 Programmes de développement de la commune de Bocanda relatifs à la voirie

Le programme de développement de la commune de Bocanda relatifs à la voirie comprend les


opérations d’ouverture et reprofilage de voie. La figure 16 montre l’évolution de ces projets
dans le domaine.

Figure 16 : Évolution des programmes de développement relative à la voirie dans la


commune de Bocanda de 2001 à 2018

14
Taux de projet de voirie (%)

12
10
8
6
4
2
0

Années triennales

Source : Compte administratif de la Mairie de Bocanda de 2001 à 2018

La figure 16 montre que les opérations de développement de la commune de Bocanda destinées


à la voirie varient. Au niveau des programmes triennaux étudiés, il y a quatre plans triennaux à
savoir 2001-2003 ; 2005-2007 ; 2006-2008 et 20012-2014 dont les autorités municipales n’ont

160
pas émis d’opérations relatives à la voirie. Cela peut se traduire par le fait que les autorités n’ont
pas accordé de priorité dans ce domaine ces années, puisque selon les investigations auprès de
ces autorités, elles estiment qu’elles ne peuvent pas prendre en charge tous les problèmes toutes
les années. Il ressort aussi que c’est l’année triennale 2001-2003 suivies de 2004-2006 ; 2018-
2020 respectivement avec 11% et 15%, qu’il y a plus de projets relatifs au développement de la
voirie. Le plan triennal dont l’opération prévue a le plus faible taux est celui de 2011-2013 soit
4% en termes d’opérations prévues. Cela peut s’expliquer par la dégradation avancée de la voie
et la nécessité d’ouvrir des voies dans les nouvelles zones de lotissements pour la construction
d’habitation, Qu’en est-il pour l’habitat et la planification ?

2.3.11 Programmes de développement de la commune de Bocanda relatifs à la l’urbanisme


et la planification

Les opérations de développement relatif au développement de l’habitat et la planification de la


commune de Bocanda concernent les lotissements. La figure 17 indique l’évolution des
opérations prévues dans les programmes triennaux.

Figure 17: Évolution des projets relatifs à l’urbanisme et la planification dans les
programmes triennaux de la commune de Bocanda de 2001 à 2018

14
Taux des projets (%)

12
10
8
6
4
2
0

Années triennales

Source : Compte administratif de la Mairie de Bocanda de 2001 à 2018

Il ressort de la figure 17 que les opérations de l’urbanisme et de la planification prévues dans


les programmes triennaux varient selon les années triennales. Cependant, il existe des plans

161
triennaux où il n’y a eu aucune opération relative à l’urbanisme et la planification. C’est le cas
des années triennales comme 2001-2003; 2006-2008 ; 2007-2009 ; 2013-2015 ; 2014-2016 ;
2015-2017 et 2018-2020 comme l’indique le graphique. Il faut rappeler que la commune de
Bocanda est composée de quatre quartiers à savoir Bopkli, Blaidy, Mamadougou et Résidentiel
au niveau de la ville, de 10 villages et neuf campements. L’on constate que la période où il y a
eu plus d’opérations de lotissements est l’année triennale 2003-2005. Cela peut se justifier par
la crise politico-militaire qui a été déclenché le 22 septembre 2002. Cette crise qui a divisé la
Côte d’Ivoire en deux grandes zones ; zone Centre Nord et Ouest (CNO dirigée par l’armée
révolutionnaire baptisées Force Nouvelle (FN) et la zone gouvernementale dirigé par le
président de la république d’alors. Cette crise a engendré un retour massif des populations du
département émigrées. Comme l’a mentionné ALOKO N. J. et KOUASSI Y. F., (2014) cette
crise a eu pour conséquence un effet psychologique important d’éveil des sentiments
identitaires. Cette prise de conscience s’est traduite par la volonté de construire chez soi. De ce
fait la demande de lot en milieu rural comme urbain a été important. Face à la demande
croissante, les autorités municipales ont initié de nombreux lotissements dans l’espace urbain.

2.3.12 Bilan des opérations de développement inscrit dans les programmes triennaux de
la commune de Bocanda par secteur d’activité

Le bilan des projets inscrits aux programmes triennaux pourraient être un indice de vérification
pour savoir les domaines dans lesquels les autorités municipales accordent la priorité pour le
développement de la commune de Bocanda. Cette figure 18 permet d’apprécier la répartition
des projets de développement dans les différents domaines d’interventions inscrits dans les
programmes triennaux étudiés.

162
Figure 18: Bilan du taux des projets inscrits dans les programmes triennaux de la
commune de Bocanda en fonction des domaines d’activité de 2001 à 2018

25
Taux de projet (%)

20

15

10

Source : Compte administratif de la Mairie de Bocanda de 2001 à 2018

L’analyse de la figure 18 montre que les domaines d’interventions prévus dans les programmes
triennaux se situent entre 0,6% à 20%. Les services viennent en première position suivie de
l’éducation puis le domaine économique, le domaine sécuritaire en avant dernier position, le
domaine de la santé vient en dernière position.

Ces répartitions dans ces domaines s’expliquent par le fait que les autorités de la commune de
Bocanda accordent plus d’importance à la perfection de leur service afin de mieux servir leur
population. Comme l’adage le dit « la charité bien ordonné commence par soi-même » telle est
la politique des maires de Bocanda. Surtout avec le développement avancé des Technologies de
l’Information et la Communication (TIC), les équipes municipales considèrent que ces outils
constituent un facteur stimulant pour l’administration, de ce fait elles ont mis un accent sur ces
outils. Exemple le cas des trois programmes triennaux récent que sont 2014-2016; 2016-2018;
2017-2019; 2018-2020 sont inscrit comme opération «acquisition de deux logiciels de gestion
comptable (recettes-dépenses), la mise en place du système de gestion informatique des données
et archivages numérique, informatisation des services de la mairie ». En plus de ces équipements
numériques pour le service s’ajoutent les équipements classiques tels que les split, les
photocopieuses.

Au niveau de l’éducation, il faut rappeler que Bocanda est une ville scolaire. Plus de 50% de la
population sont des élèves (Ministère du Plan et du Développement et le Programme des

163
Nations Unies pour le Développement, 2015). Vu cette jeunesse, la municipalité a opté pour
2ème priorité l’éducation.

2.3.13 Répartition des projets de développement entre les 2 grands milieux composant la
commune de Bocanda

Il est à noter que la commune de Bocanda regroupe 10 villages, quatre quartiers au niveau de
la ville de Bocanda. La figure 19 indique l’évolution des opérations dans chaque domaine du
milieu urbain par rapport au milieu rural.

Figure 19: Évolution des programmes de développement triennaux de la commune de


Bocanda en fonction du milieu urbain et rural de 2001 à 2018

100
projets de la commune (%)

80
Taux de repartition des

60
40
20 Milieu rural
0 Milieu urbain

Années triennales

Source : Compte administratif de la Mairie de Bocanda de 2001 à 2018

L’analyse de la figure 19 révèle qu’il existe une inégale répartition des programmes de
développement entre le milieu urbain et rural. Il ressort qu’en milieu rural le taux le plus élevé
des programmes de développement est de 33% (2004-2006). En général, en milieu urbain le
taux de programme de développement se situe entre 9% à 28%. Pourtant au niveau de l’espace
urbain, le plus faible taux est de 63%, le taux se situe entre 70% à 90%. Cela pourrait se justifier
par deux grandes raisons :

 La première peut s’expliquer par le fait qu’en milieu urbain la population est plus élevé
qu’en milieu rural ;
 la seconde peut s’expliquer par le fait que la mobilisation des ressources propres ne se
fait uniquement qu’en milieu urbain.

Face à cela les maires et les conseillers privilégient donc le milieu urbain au détriment du milieu
rural. Or, les ressortissants des villages ne voient pas les choses de la même manière.
164
2.3.14 Insatisfaction des projets de développement de la commune de Bocanda par les
ressortissants des villages

Pour les ressortissants des villages de la commune de Bocanda les projets affectés à leurs
localités d’origine respectives sont insuffisantes. Cette répartition de l’avis des personnes
investiguées se perçoit davantage à travers le tableau 19 suivant.

Tableau 19: Avis des ressortissants des villages par rapport aux programmes de
développement du conseil municipal de Bocanda en 2018

Village Taux de satisfaction (%) Taux d’insatisfaction (%)


Andianou 24 76
Koumokro 30 70
Salé Balèkro 36 64
Bombokro 33 67
Daouakro 15 85
Soh N'Guessankro 21 79
Source : Enquêtes personnelles, 2018

Le tableau 19 atteste que les ressortissants à l’échelle de tous les villages de la commune de
Bocanda qui ont fait l’objet de cette investigation, 63% estiment qu’ils sont insatisfaits des
projets affectés à leurs villages. Le niveau d’appréciation est inégalement répartir d’un village
à un autre. A Salé Balekro il y a plus de satisfaction (36%) par rapport aux autres villages. Il
est suivi de Bombokro (33%), puis Koumokro (30%), Andianou (24%), Soh N’Guessankro
(21%) et de Daouakro (15%). Le niveau élevé d’insatisfaction dans les villages s’explique par
le fait que pour les ressortissants des villages, lors des campagnes municipales, toutes leurs
doléances soumises seront inscrites effectivement dans le programme de développement
(programme triennal) selon les investigations. Ainsi, ces populations voient en cela une
trahison. Il faut noter que lors des précampagnes et des compagnes municipales, les candidats
pour gagner la confiance des électeurs promettent de réaliser tous les besoins exprimés alors
qu’une fois élu, c’est le contraire. Selon la population, le programme triennal plus prend en
compte les infrastructures de base tel que l’électrification, l’adduction d’eau, l’éducation, les
populations villageoises sont plus satisfaites. Elles ont pour priorité la modernisation de leurs
villages pour l’amélioration de leur cadre de vie et leur condition de vie.

165
2.4 Investissements des autorités municipales de Bocanda

Les autorités municipales ont pour mission le développement local. Celles de Bocanda
s’attellent à cette mission par des réalisations dans plusieurs domaines.

2.4.1 Investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine de leur


service

Comme toute organisation, l’administration doit être dotée d’équipement nécessaire afin de
mieux mener sa mission. Conscient de cela les équipes municipales ont accordé une attention
particulière à l’équipement de leur service. C’est ainsi que les dirigeants de la mairie de
Bocanda ont plus investi dans l’équipement de leur administration. Le tableau 20 indique les
actions menées pour avoir une administration performante.

Tableau 20: Bilan des investissements des autorités municipales de Bocanda relatif au
service de la mairie
Date des réalisations Nature des investissements
1999 Achat de 250 chaises pour la mairie
2002-2005 Construction de nouvelle mairie
2010 Informatisation de l’état civil (réseau et équipement)
2014 Acquisition de 2 logiciels de gestion comptable (recette-
dépenses) pour la mairie
2006 Achat de mobiliers de bureaux pour les services de la mairie
2013 Achat de 4 motos de types Yamaha pour les services de la
mairie
2015 Équipement de la résidence du Secrétaire général de la mairie
2016 Réhabilitation de l’hôtel de ville de la commune de Bocanda
Source: Enquêtes personnelles, novembre, 2018

Il ressort du tableau 20 que les réalisations au niveau du service est de 8 types. Ces matériels
constituent des atouts pour le personnel afin d’avoir une administration efficace et un meilleur
cadre de travail. Les équipements divers de la mairie (engins, achats de mobiliers de bureaux,
les outils informatiques) permettraient au personnel d’être plus opérationnel dans l’exercice de
leur fonction selon les investigations. Dès lors l’une des priorités des équipes municipales de

166
Bocanda est au préalable de se doter en matériel pour le bon fonctionnement du service
municipal. En plus des réalisations pour l’amélioration des conditions de travail du personnel,
le conseil municipal s’attèle particulièrement à améliorer également le cadre de vie du personnel
Étatique, on occurrence le Secrétaire Général (SG) de la mairie. C’est ainsi, que le conseil
municipal se charge de l’Equipment de la résidence de ce dernier. Cet équipement pourrait
permettre au SG de vivre dans de bonnes conditions après le travail. Concernant la construction
du bâtiment de mairie, selon les investigations lorsque Bocanda été érigée en commune en
1985, c’est dans un ancien bâtiment délabré de la sous-préfecture de Bocanda puis dans un autre
bâtiment à la gare routière de la ville de Bocanda qui servait de service de la mairie. Les autorités
municipales ont estimé que ces sites et ces bâtiments sont exigus. Ainsi, le conseil municipal a
décidé de construire un nouveau bâtiment sur un nouveau site. La photo 10 indique ce nouveau
bâtiment de la mairie de Bocanda.

Photo 10: Présentation de la nouvelle mairie de Bocanda

Prise de vue : KOFFI Antoine, Novembre 2017

Ce nouveau bâtiment de la mairie de Bocanda est un R+1 situé sur un site spacieux. Le
personnel de la mairie a pris service dans ce local à partir de 2005. Il est composé de plusieurs
salles pour le déploiement des services. À titre d’illustration, la salle de mariage, le bureau du
conseil du chef service financier, du chef du service administratif, du comptable, du chef de
service technique, la salle d’accueil, la salle d’établissement des extraits d’acte de naissance, de
décès sont situé au rez-de-chaussée lors de cette contribution. Au niveau 1 du bâtiment, les
bureaux des adjoints aux maires et leurs secrétariats, le bureau du Secrétaire Général et du chef
de service socioéconomique ainsi que leurs secrétariats respectifs, la salle des archives. De

167
même, il existe des salles encore pour d’éventuel service selon les enquêtes ce qui n’est pas le
cas dans les anciens bâtiments de la mairie. L’observation directe a permis de noter que
l’aménagement avec la cour spacieuse de la mairie, des plants d’arbres et engazonnements,
servent de reposoir aux visiteurs.

2.4.2 Investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine de


l’éducation

Les réalisations selon les enquêtes sont consignées dans le tableau 21.

Tableau 21: Bilan des investissements des autorités municipales de Bocanda dans le
domaine de l’éducation
Année
Nature d’investissement
d’exécution
1988 Construction d’un bâtiment de 3 salles de classes à l’EPP Koumokro
1990 Construction de 2 bâtiments de classes et bureau de l’EPP municipalité
1993 Construction de l’école maternelle à l’EPP municipalité
1997 Réhabilitation de l’EPP Koumokro
2014 Réhabilitions de 3 classes plus 1 bureau à l’EPP Blaidy
2015 Construction d’une bibliothèque municipale
2006 Construction de 3 classe plus bureau à l’EPP Soh N’Guessankro
2016 Réhabilitation de 3 classes plus 1 bureau à l’EPP Goli-N’Dabroukro
2014 Logement de maître à Fondi
2016 Logement de maître à Bombokro
2015 Construction de classes plus 1 bureau à l’EPP Goli-N’Dabroukro
2015 Achèvement de l’EPP Bopkli (6 classes plus bureau) R+1
2014 Achèvement d’une cantine scolaire à Daouakro
2015 Don de 80 chaises plus 1 split de 03 CV au Lycée Moderne de Bocanda
Source : Enquêtes personnelles, Novembre 2018

Le constat est que les autorités municipales ont beaucoup investi dans le domaine éducatif qui
est certainement une leur priorité. Les autorités sont soucieuses de la formation des jeunes. La
planche 4 montre quelques investissements dans le milieu éducatif.

168
Planche 4 : Infrastructure scolaire réalisée par le conseil municipal de Bocanda

X : 4.5281° W / Y : 7.0441° N X : 3.3432 78° W / Y : 7.78063° N


4 a. Bâtiment de 3 classes plus bureau à 4 b. Bâtiment de 6 classes plus bureau
l’EPP de Soh N’Guessankro de l’EPP Bopkli

X : 3.3479 99° W / Y : 4.41167° N X : 4.41167° W / Y : 7.04877° N

4 c. Bâtiment d’EPP Blaidy 1 4 d. Bâtiment de réfectoire de la cantine


de l’EPP Daouakro

Prise de vue : KOFFI Antoine, 2018

Avant la construction de cette école primaire les parents d’élèves de Soh N’Guessankro étaient
contraints d’envoyer leurs enfants dans les écoles de Bocanda. Les enfants, élèves de Soh
N’Guessankro étaient obligés de se rendre le matin à l’école à Bocanda ville et revenir le soir.
Des élèves ne voulant pas continuellement faire ce trajet ont abandonné l’école. Aujourd’hui
(2018) grâce à cette école les élèves de Soh N’Guessankro ne font plus de longs trajets. Cette
école par ailleurs pourrait réduire le taux d’abandon des élèves.

Grâce à sa cantine scolaire, les enfants peuvent manger à l’école les midis. L’absence de
cantine, faisait que les enfants abandonnaient l’école pendant la période de soudure.

Dans les quatre quartiers de la ville de Bocanda, il y avait au moins une école sauf au quartier
Bopkli ou il n’y avait pas d’école primaire avant cette nouvelle école. Elle a permis aux parents
d’élèves du quartier Bopkli qui le désirent d’inscrire leurs enfants à proximité. Autrefois, ils
n’avaient pas ce choix.

169
Quoiqu’il y ait de nombreux investissements en milieu éducatif par rapport aux autres
équipements et infrastructures de base, il faut signaler que beaucoup reste à faire. Comme
mentionné au premier chapitre aucune école publique de la commune de Bocanda n’a de
clôture. Il y a des groupes scolaires qui manquent de salle de classe, pas de cantine, ni de latrines
et pas suffisamment de bancs dans certaines écoles de la commune de Bocanda.

2.4.2 Investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine socioculturel


et loisir

Soucieux de son rôle en tant que premières animatrices du territoire communal, les équipes
municipales ont réalisé des équipements dans le domaine socioculturel et loisir à Bocanda. Ce
tableau 22 précise les réalisations dans le domaine socioculturel et loisir.

Tableau 22: Récapitulatif des investissements dans le domaine socioculturel et loisir


réalisés par les autorités municipales
Année d’exécution Nature d’investissement
1999 Achat de 250 chaises pour la mairie
2002-2005 Construction de nouvelle mairie
2010 Informatisation de l’état civil (réseau et équipement)
2014 Acquisition de 2 logiciels de gestion comptable (recette-
dépenses)
2006 Achat de mobiliers de bureaux pour les services de la
mairie
2013 Achat de 4 motos de types Yamaha pour les services de la
mairie
2015 Équipement de la résidence du Secrétaire général de la
mairie
2016 Réhabilitation de l’hôtel de ville de la commune de
Bocanda
Source : Enquêtes personnelles, Novembre 2018

L’analyse du tableau 22 montre qu’il y a des investissements au niveau socioculturel et loisir.


Certaines de ces actions socioculturelles telles que la participation à l’émission de vacance
« wozo vacances » ont une portée nationale. La photo 11 montre le bâtiment de la radio locale.

170
Photo 11: Présentation du Bâtiment de la radio locale de Bocanda construit par la
municipalité

X : 4.49622° W / Y : 7.06404° N

Prise de vue : KOFFI Antoine, Mars 2017

La radio locale émet sur la fréquence 98.7 FM, elle est écoutée sur l’ensemble du territoire
départemental de Bocanda. Elle permet de s’informer au niveau local et faire des communiqués.
Elle permet également de faire des publicités à l’échelle locale et faire aussi la promotion des
artistes locaux de Bocanda.

2.4.3 Investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine de l’hygiène


publique

L’État a légué la tâche de salubrité à d’autres institutions publiques depuis 2007. Mais cette
structure n’est pas encore sur l’ensemble du territoire. Vu la nécessité du cadre de vie sain, les
autorités locales élues ne peuvent pas faire l’économie en laissant leur milieu publique malsain.
Ainsi dans les villes où il n’existe pas d’institution en charge des ordures, les autorités
municipales s’attèlent à maintenir leur espace publique salubre. Le tableau 23 donne le bilan
des équipements réalisés par les équipes municipales de Bocanda à cet effet.

171
Tableau 23: Récapitulatif des investissements par les équipes municipales dans le
domaine de l’hygiène publique

Année d’exécution Nature des investissements


2015 Achat d’une débroussailleuse
2013 Acquisition de 3 tricycles pour les services de collecte de la
mairie
2012 Acquisition de matériels de salubrité (pelle-botte, brouette,
pioche)
Source : Enquêtes personnelles, Novembre 2018
Le tableau 23 montre que les investissements dans le domaine de la salubrité sont insuffisants
vu les dépôts sauvages qui joggent la ville de Bocanda. Il faut signaler que dans la commune de
Bocanda, la collecte des ordures ménagères par les agents de la mairie ne se fait qu’en milieu
urbain. Cependant le ramassage des ordures ménagères ne s’étend pas sur l’ensemble territoire
de la ville. La ville de Bocanda à l’instar des villes de la Côte d’Ivoire a des espaces publiques
insalubres.

2.4.4 Investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine de


l’hydraulique

L’eau est source de vie comme l’adage populaire le dit. Les autorités municipales de Bocanda
pour satisfaire les besoins de leurs populations ont également investi dans le domaine de
l’hydraulique. Ce tableau 24 précise les infrastructures en matière d’hydraulique.

Tableau 24: Investissement dans le domaine de l’hydraulique par les autorités


municipales de Bocanda
Année
Nature d’investissement
d’exécution
2014 Création de forage à Bocanda
Paiement de la quotepart pour la réalisation de l’Hydraulique
2015
Villageoise à Salé Balekro
Source : Enquêtes personnelles, Novembre 2018
Le constat est qu’en matière d’hydraulique les investissements se limitent qu’à deux
réalisations. Ces réalisations sont insuffisantes au regard de la pénurie d’eau fréquente que
connait la population de la ville de Bocanda. En milieu rural aussi vu les pannes fréquentes des
pompes à motricité humaine, cette réalisation est vraiment insuffisante.

172
2.4.5 Les investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine de la
voirie

Comme le premier président de la république de la Côte d’Ivoire l’avait dit la route précède le
développement. L’État a transféré cette compétence à la collectivité territoriale. Des réalisations
ont été faites dans ce domaine par les maires de la commune de Bocanda. Le tableau 25 fait
l’inventaire de ces réalisations.

Tableau 25: Récapitulatif des investissements réalisés par les autorités municipales de
Bocanda dans le domaine de la voirie

Année d’exécution Nature d’investissement


2014 Reprofilage de 20 Km de voirie dans la ville de Bocanda
2015 Reprofilage de 20 Km de voirie dans la ville de Bocanda
2016 Reprofilage de 20 Km de voirie dans la ville de Bocanda
2018 Reprofilage de 20 Km de voirie dans la ville de Bocanda
2018 Ouverture des rues du quartier Blaidy
Source : Enquêtes personnelles, Novembre 2018
Le tableau 25 révèle que ces quatre dernières années, il y a eu des réalisations dans le domaine
de la voirie. Toutes ces réalisations se situent uniquement qu’en milieu urbain selon les
investigations. Malgré le reprofilage de certaines voies de la commune, les mêmes voiries
demeurent dégradées.

2.4.6 Investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine de


l’urbanisme et la planification

Le domaine de l’urbanisme ainsi que la planification font partir des compétences dévolues à la
commune. En effet, quels sont les investissements en la matière réalisée par les autorités
municipales de Bocanda. Le tableau 26 donne un aperçu de ces investissements selon les
enquêtes.

173
Tableau 26 : Récapitulatif des investissements communaux en matière de l’urbanisme et
de la planification

Année d’exécution Nature d’investissement


1987 Paiement de quotte pour le lotissement d’Andianou-Koumokro
2002 Lotissement de Soh N’Guessankro
2010 Extension de lotissement du quartier présidentiel 2ème tranche
Extension de lotissement du quartier présidentiel extension
2014
lycée
2017 Extension de lotissement du quartier Blaidy
2018 Extension de lotissement du quartier Mamadougou
Source : Enquêtes personnelles, Novembre 2018

D’après le tableau 26 la municipalité de Bocanda en matière de l’urbanisme et de la planification


a réalisé que des lotissements. Selon les investigations, il y avait des habitations dans ce quartier
de la ville avant le lotissement.

Il ressort que certains résidents dont leurs maisons ont été sur les voies après le morcellement
veulent que l’on leurs octroient un nouveau lot pour reconstruire de nouvelles habitions. Tandis
que ceux dont leurs maisons n’ont pas été sur les voies trouvent le coût de lot trop cher
(300 000Frs CFA/lot de 600m2). Pour répondre à leur demande, le maire a opté pour un
payement par modalité jusqu’à l’épuisement dudit montant pour les deux catégories. Cette
politique du maire pourrait être un problème dans l’avenir si les résidents dans ces conditions
refuseraient de payer. Elle pourrait devenir aussi des sources de tensions entre ces acquéreurs
et résidents dans ces conditions si une nouvelle équipe municipale vient et qu’il n’adopte pas
cette même politique. Au niveau des villages, la gestion de ces lots incombent les communautés
villageoises bénéficiaires.

2.4.7 Construction de la clôture de la brigade de gendarmerie de Bocanda par le conseil


municipal

La sécurité est une des conditions sinequanone pour le développement. Sachant cela, l’État
ivoirien pour accompagner le développement de proximité a transféré la mission de sécurité
aux collectivités territoriales. Au niveau de la municipalité de Bocanda selon les investigations
seul un projet a été réalisé par les autorités municipales de Bocanda. Il s’agit de la construction
de la clôture de la gendarmerie de Bocanda en 2017. La photo 12 présente cette clôture réalisée
par les autorités municipale de Bocanda.

174
Photo 12: Clôture de la gendarmerie de Bocanda construite par le conseil municipal de
Bocanda

Prise de vue : KOFFI Antoine, Mars 2018

Il ressort des investigations qu’avant 2017 la gendarmerie de Bocanda n’avait pas de clôture.
Les passants traversaient la cour. Toutes les opérations qui se déroulaient dans la cour de la
brigade de la gendarmerie sont au vue des passants et des riverains. Les gendarmes
désapprouvaient cela. Ainsi, pour résoudre cette situation inconfortable, le conseil municipal a
réalisé la clôture. Selon les autorités sécuritaires, la brigade de la gendarmerie de Bocanda
couvre à elle seule l’ensemble du territoire de la commune de Bocanda, le territoire
départemental de Bocanda ainsi que le département de Kouassi-kouassikro. Rappelons que le
département de Kouassikro-kouassikro est composé de deux sous-préfectures (Kouassi-
kouassikro, Mekro) et celui de Bocanda quatre sous-préfectures (Bocanda, Kouadioblékro,
Bengassou, N’Zerkressessou). Le département de Bocanda est de 126 910 habitants avec 104
villages sur une superficie de 2 820 km2 soit une densité estimée à 45 hab. /Km2 (INS, 2014, le
Ministère du Plan et du Développement et Programme des Nations Unies pour le
Développement, 2015). Celui de Kouassi-Kouassikro 29 612 habitants avec 30 villages sur une
superficie de 480 Km2 avec une densité de 48 hab. /Km2 (INS, 2014). L’effectif de la brigade
de Bocanda est de 22 agents. De même, il y’a insuffisance de mobiliers de services (4 motos de
services, 1 voiture de type 4X4). Au regard de la loi n°2003-208 du juillet 2003 portant transfert
de compétence et répartition aux collectivités territoriale en son chapitre 15 article 8C la part
des autorités municipales dans ces réalisations est très faible. Rappelons que cette loi stipule que
le conseil municipal doit appuyer les services des forces de police et de gendarmerie: « le
soutien et l’appui aux actions des services de police et de gendarmerie nationale, exerçant sur

175
le territoire communal » Si auparavant la sécurité régnait au niveau du département de Bocanda,
depuis l’avènement de l’orpaillage en 2014 dans la région l’insécurité devient de plus en plus
grandissante.

2.4.8 Investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine de l’économie

Le gouvernement soucieux du développement ne peut exclu l’économie à la base. Il a transféré


donc la mission de création d’activités économies aux dirigeants de la commune. Ainsi, ces
derniers ont la charge d’initier et de développer des activités économiques pour le
développement local afin de rendre attractive leur territoire. Le tableau 27 montre le bilan du
cas des dirigeants de la commune de Bocanda.

Tableau 27: Récapitulatif des investissements dans le domaine de l’économie par des
autorités municipales de Bocanda

Année d’exécution Nature d’investissement


1997 Construction de morgue à Bocanda
2006 Élevage de porc à Daouakro
2008 Projet de riziculture à Bocanda
2016 Construction de 6 magasins à Bocanda
Source : Enquêtes personnelles, Novembre 2018
Ces projets de développement sont insignifiants pour relancer le développement économique
de la commune de Bocanda. La proximité de la morgue au groupe scolaire de l’EPP hôpital
constitue un véritable problème pour les élèves et le personnel de l’école. Les autorités de
l’école ont saisi la municipalité afin que la morgue soit délocalisée. Les municipalités ont inscrit
à mainte reprise la construction de nouvelle morgue dans les programmes triennaux, mais
jusqu’à la fin des enquêtes l’exécution du projet n’a pas encore démarré. Selon les investigations
quoique la porcherie soit à Daouakro, sa gestion était assurée par trois villages à savoir Goli,
N’Da Broukro et Daouakro. Le peuple Baoulé à pour culture de base l’agriculture contrairement
à l’élevage. Ainsi pour des raisons de disputes entre les différentes communautés des villages
gestionnaires du projet, les villageois ne se sont plus occupés des porcs. Les porcs ont donc été
volés d’où le capotage du projet. Concernant, la réalisation du projet riziculture après un an
d’expérimentation le projet a capoté également. Seuls les magasins construits fonctionnent. Ces
magasins sont mis en locations.

Selon le M.C.U., (1987 a.), l’érection de Bocanda en commune en 1985 devait être ‘’un
moteur’’ de regain de son développement économique et de toute sa circonscription suite à la
176
crise de l’économie de plantation. Mais hélas, après plus de 30 ans de gestion communale la
situation économique demeure inchangée. Les programmes triennaux destinés au domaine
économique ne restent que dans les archives de la mairie. Cette situation de marasme
économique montre que les dirigeants de la commune de Bocanda ont du mal a initié des projets
en matière de développement économique.

Face à ces réalités, les populations inlassablement dans le désarroi n’ont qu’à trouver d’autres
alternatives pour le développement économique de leurs localités respectives. C’est sans doute
pour cela qu’ils se mettent ensemble pour créer des associations dont les plus remarquables sont
les mutuelles de développement.

2.4.9 Investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine de la santé

Pour le bien-être de la population locale, l’État ivoirien a transféré la construction de centre de


santé de premier contact, les dons de matériaux et équipement sanitaire à la commune. Selon
les enquêtes, il n’y a aucun centre de santé construit par les autorités municipales. L’absence
des centres de santé dans les villages en plus de l’unique ambulance à l’Hôpital Général de
Bocanda pourrait engendrer de nombreux décès lors des transferts de malades comme le cas
d’Alepé signalé par ADOMON A.A. (2015). À la fin de cette investigation, il ressort que c’est
une seule action que la municipalité de Bocanda a mené. Il s’agit du don de médicament à
l’hôpital général de Bocanda en 2016. L’inscription de construction de centre de santé dans le
village de Daouakro dans les programmes triennaux de 2016-2018 et 2017-2019 n’a pas encore
vu le jour. Cependant, ce projet ne figure plus dans le plan triennal 2018-2020. Les aides à
l’hôpital ne sont qu’une seule année. Or, selon les investigations auprès de ces autorités
sanitaires de Bocanda, la pharmacie interne de l’Hôpital Général de Bocanda est régulièrement
confrontée à la pénurie de médicament. Même la pharmacie de la ville n’échappe pas cette triste
réalité d’où le cri de détresse des populations.

177
2.4.10 Bilan des projets de développements inachevés initiés par les autorités municipales
de Bocanda

Les projets inachevés réalisés par la municipalité de Bocanda sont divers. Ces projets sont
consignés dans le tableau 28.

Tableau 28: récapitulatif des projets inachevés réalisés par les municipalités de Bocanda
Domaine Date de Nature du projet
d’intervention démarrage
2016 Construction de magasin (Bâtiment R+1)
Économique 2018 Construction de la gare routière

2018 Réhabilitation de la salle de mariage


Socioculturel 2018 Réhabilitation de la mosquée
Service 2018 Réhabilitation de l’hôtel de ville de
Bocanda
Les travaux d’électrification d’Andianou-
2000 Koumokro
Électricité
Les travaux d’électrification de N’Da
2002 Broukro

Source : Enquêtes personnelles, Novembre 2018


L’on s’aperçoit que sept projets initiés par les équipes municipales de Bocanda sont encore
inachevés. Il faut noter que parmi ces projets, d’autres restent toujours en cours. Il s’agit des
travaux tels que la réhabilitation de la salle de mariage, la réhabilitation de l’hôtel de ville de
Bocanda, la réhabilitation de la mosquée. Les travaux de construction de magasin ont été arrêtés
après la construction du rez de chaussée. Concernant les travaux d’électrification de N’Da
Broukro et d’Andianou-Koumokro, ils sont arrêtés depuis l’équipe du maire ESSIS Kouamé
c’est à dire 2004 -2006. Selon les investigations, les équipes municipales qui ont succédé le
maire ESSIS Kouamé n’ont pu continuer les travaux. Celui d’Andianou-koumokro a été
suspendu au niveau du câblage et celui de N’Da Broukro quant à lui au niveau du raccordement
à la Moyenne Tension (MT), pourtant la MT traverse le village ainsi plus besoin d’autres pottos
pour faire le raccordement. Chaque année triennale ces projets d’électrification sont reconduits
dans les programmes triennaux de développement mais ne voient pas le jour.

178
2.4.11 Prédominance des investissements réalisés par le conseil municipal en milieu urbain
par rapport au milieu rural de la commune de Bocanda

Comme les tableaux précédents l’indiquent, l’on constate que 52 investissements ont été
réalisés par les autorités municipales de Bocanda. La figure 20 montre la répartition de ces
investissements en fonction des deux grands milieux (milieu rural et urbain) qui composent
ladite collectivité territoriale décentralisée.

Figure 20: Répartition des investissements réalisés par les conseils municipaux de
Bocanda en fonction du milieu rural et urbain

23%

77%

Milieu urbain
Milieu rural
Source : Enquêtes personnelles, Novembre 2018

Il ressort de la figure que les investissements en milieu rural sont relativement faibles par
rapport au milieu urbain. Selon la municipalité, bien qu’ayant pour mission le développement
de l’ensemble du territoire communal, il faille plutôt prioriser le milieu urbain. Pour ces
derniers, ils faillent cela étant donné que la ville de Bocanda est le chef-lieu de commune dont
l’on prélève plus de taxe par rapport au milieu rural, ils doivent donc de lui accorder la priorité
dans les investissements. Les ressortissants des villages (chef de ménages des villages,
notabilité villageoise, bureau de la jeunesse villageoise, bureau exécutif des mutuelles de
développement) de la commune de Bocanda n’appréhendent pas la gestion de la commune de
la manière. Ils estiment qu’ils sont lésés dans les investissements par le conseil municipal de la
commune de Bocanda. Pour les ressortissants des villages de la commune, le développement
de la zone rurale semble ne pas préoccuper les pouvoirs municipaux.

179
2.4.12 Appréciation des ressortissants des villages de la commune de Bocanda par rapport
aux investissements réalisés par le conseil municipal de Bocanda

La majorité des populations ressortissantes des villages estiment qu’ils sont insatisfaits par le
taux d’investissement à l’échelle de leurs villages respectifs. Le tableau 29 ci-après permet de
mieux apprécier le niveau d’évaluation de ces ressortissants des villages de la commune de
Bocanda desdits investissements réalisés à leurs profits.

Tableau 29: Niveau d’appréciation des ressortissants des villages de la commune de


Bocanda par rapport aux investissements du conseil municipal de Bocanda en 2018
Village Taux de satisfaction (%) Taux d’insatisfaction (%)
Andianou 9 91
Koumokro 21 79
Salé Balèkro 27 73
Bombokro 24 76
Daouakro 6 94
Soh N'Guessankro 9 91
Source : Enquêtes personnelles, 2018

Il ressort du tableau 29 qu’à l’échelle de tous les villages de la commune de Bocanda plus de
72% des ressortissants des villages sont insatisfaits des investissements du conseil municipal.
Néanmoins, l’on enregistre une inégale répartition d’appréciation par village. Daouakro
enregistre, le plus grand taux d’insatisfaction 94% soit 6% d’insatisfaction des enquêtés. Selon
ces populations, c’est seulement l’achèvement de bâtiment du préau servant de réfectoire à la
cantine scolaire à l’EPP Daouakro qu’elles ont bénéficié de la part des autorités municipales.
Le projet d’élevage de port pour les trois villages (Goli, N’Da Broukro et Daouakro) avait
capoté puisque ce n’était pas la priorité des villageois en tant qu’activité économique. D’autres
recherches du même genre comme par exemple celle de KOFFI Y. S. K., KRA K. J. et
KOUADIO A. F, (2018) conduisent aux mêmes constats. Ils ont rapporté par le même constat
que les projets réalisés par les élus locaux, ne répondent pas aux attentes des populations
bénéficiaires.

A Salé Balèkro dont le taux de satisfaction (27%) est plus élevé par rapport aux autres villages
(24%, 21%, 9% et 6%) s’explique par le fait que le conseil municipal de Bocanda a cofinancé
la réalisation du château et du forage hydraulique. Il faut noter que les taux de satisfaction ou
d’insatisfaction à l’échelle des villages sont relatifs aux réalisations du conseil municipal.
Communément, les communautés villageoises de la commune de Bocanda disent que les

180
différentes équipes municipales qui se sont succédé ne travaillent pas. Pour les villageois, c’est
à juste titre que des projets destinés au milieu rural figurent dans les programmes triennaux.
Cette attitude des équipes municipales de Bocanda, donne l’impression que la commune est
réductible à l’espace urbain selon les ressortissants des pays ruraux de la commune de Bocanda.
La place véritable des populations villageoise ne se limite qu’à la participation aux élections
municipales de Bocanda. Selon la Commission Électorale Indépendante (CEI) de Bocanda, en
2010 les électeurs en milieu rural de la commune constituent 26% de l’électorat de la commune
de Bocanda.

Cette attitude des différents conseils municipaux qui se sont succédé a provoqué la colère des
villages. C’est ainsi qu’ils répugnaient des candidats lors des élections municipales en 1996 et
2001. Il a fallu l’intervention des cadres desdits villages pour corriger cette attitude de la part
des populations rurales.

Cependant lors des précampagnes, les autorités villageoises exigent la réalisation de certains
projets comme condition préalable pour voter. À titre d’exemple les communautés villageoises
demandent des chaises en plastique, des bâches, des machines broyeuses, des tricycles comme
condition préalable. Selon les villageois après le vote l’équipe victorieuse reprendra les mêmes
attitudes que ces prédécesseurs même si sa liste qu’ils ont votée.

Pour le développement de leurs villages, les populations rurales et les populations d’origine des
villages de la commune de Bocanda sachant que le développement économique et social ne
viendra pas des autorités municipales ont décidé de se mettre ensemble pour créer des
associations de développement de leur village. Les associations les plus remarquables sont les
mutuelles de développement. Ces associations sont misent en place pour auto-développer à la
base leur villages respectif sans toutefois refuser les réalisations des conseils municipaux et
autres.

2.4.13 Réalisations inachevées des autorités municipales de Bocanda

Il existe des travaux abandonnés initiés par le conseil municipal de Côte d’Ivoire. Le taux des
travaux inachevés initiés par les autorités municipales sont représentés par la figure 21. Elle
permet de voir leurs répartitions entre le milieu rural et urbain de la commune de Bocanda.

181
Figure 21: Répartition des travaux inachevés entre le milieu rural et urbain composant
la commune de Bocanda

29%

71%

Milieu urbain
Milieu rural

Source : Enquêtes personnelles, Novembre 2018


La figure 21 révèle que plus de 2/3 des travaux inachevés sont en milieu urbain. Les
investigations ont révélé qu’en milieu urbain ces projets sont en cours de réalisation alors qu’en
milieu rural depuis l’arrêt des travaux en 2005 et 2004 dans les villages, les travaux n’ont pas
repris. Selon les autorités municipales l’abandon des travaux en milieu rural s’explique par le
manque de moyen financier. La commune n’a pas de moyens financier conséquent pour
achever ces travaux qui s’élèvent à 5 000 000 frs CFA pour l’achèvement de l’électrification
de N’Da Broukro et de 45 721 000frs CFA pour celui d’Andianou-Koumokro (programme
triennal 2007-2008-209 ; 2014-2014-2016; 2018-2019-2020). Le fait que ces travaux en milieu
rural sont suspendus pour des raisons financières pendant toutes ces années justifie le désarroi
des populations des villageoises. Pour les communautés rurales, elles estiment que les maires
ne travaillent pas. Les faibles taux de projets et d’investissements font que les ressortissants
sont insatisfaits de la politique de gestion des municipalités. Au vu des limitations techniques
et financières des collectivités territoriales ont été des facteurs pour que les mutuelles de
développement prennent de l’ampleur (KOFFI Y. S. K., KRA K. J., ADIGRA M. E. 2018 et
GOGBE T., WADJA J-B, KOUASSI N. G. et KARAMOKO D. M. A. 1018).

182
Conclusion

Il ressort qu’après plus 30 ans de gestion communale de Bocanda de nombreuses équipes


municipales ont dirigé cette collectivité territoriale. Ces élus locaux dans l’exercice de leur
fonction ont bénéficié également de l’assistance des fonctionnaires et du personnel recruté par
la municipalité. Malgré la volonté de ces acteurs, la mobilisation des ressources financières
propres et d’activités économiques, la commune demeure dans une situation léthargique. Les
conseils municipaux accordent plus de priorité au développement du milieu urbain qu’au milieu
rural au vu de la ventilation des projets et investissements dans ces deux milieux qui composent
la commune de Bocanda. Ainsi, les ressortissants des villages demeurent dans une éternelle
insatisfaction. Ce faible taux de réalisation dans le milieu rural va inciter les ressortissants de
ces milieux à s’organiser pour trouver un palliatif. Ce palliatif serait les mutuelles de
développement selon ces populations. Ainsi, la partie qui va suivre s’articulera autour de ces
nouveaux acteurs de développement local.

183
Deuxième partie : Les organisations et stratégies des mutuelles de développement des
villages de la commune de Bocanda

184
Chapitre 3 : Contexte de création et organisation des mutuelles de développement la
commune de Bocanda

Introduction

Dès l’accession à l’indépendance, l’État ivoirien a opté pour un développement économique et


social axé sur le centralisme (HAUHOUOT A.A., 2002 ; ADOMON A.A., 2015 et ASSI-
KAUDJHIS N.B., 2016). L’État était le seul et unique maître d’ouvrage et d’œuvre du
développement local durant la période 1960-1980. Malheureusement, la crise économique et
financière mondiale au début de 1980 va ruiner les espoirs placés par les populations en la
politique de développement local. Face à cette réalité, l’État a adopté les Programmes
d’Ajustement Structurel (PAS) sous la pression des bailleurs de fonds (KOFFI K.P., 2008).
C’est ainsi qu’il a réorienté sa politique de développement local en associant véritablement les
conseils municipaux. Ainsi, en érigeant Bocanda en commune, l’attente de la population est que
les investissements des autorités municipales développent le cadre de vie des populations du
milieu urbain et rural du territoire communal. Après plus de 30 ans de communalisation, ces
populations de la commune en général et en particulier ceux des villages sont déçues de ces
acteurs municipaux aux regards des interventions discontinues. Pour pallier l’intervention
discontinue des collectivités locales, les populations ont développé d’autres stratégies
endogènes pour le développement économique et social de leurs localités respectives. Elles vont
procéder à la création de différentes associations de développement, dont les plus significatifs
sont les mutuelles de développement. Elles représentent de véritables associations de
développement local incontournables dans la réduction des disparités régionales de
développement. Quelles sont les modes d’organisation de ces mutuelles de développement ?

3.1 Condition préétablie par l’État ivoirien pour la légitimité et la légalité d’une
association (mutuelle)

Il faut rappeler que les associations, y compris celles dénommées Mutuelle de développement
en Côte d’Ivoire sont régies par la loi n°60-315 du 21 septembre 1960. Selon l’article 2 de cette
loi susmentionnée, les associations de personnes peuvent se former librement sans autorisation
préalable.

185
Pour qu’une association en Côte d’Ivoire soit reconnue officiellement et juridiquement, les
membres de l’association doivent avoir le récépissé de déclaration. L’obtention de ce récépissé
de déclaration se fait suivant des procédures schématisés par la figure 22.

Figure 22 : Procédure d’établissement de récépissé de déclaration d’Association en Côte


d’Ivoire

Assemblée Constitutive

Préfecture ou administration territoriale


locale

Gendarmerie ou service sécuritaire local

Conception : KOFFI Antoine, 2018

Comme la figure 22 l’indique, il y a plusieurs étapes avant que le récépissé de déclaration ne


soit délivré par les autorités compétentes.

D’abord pour créer une association en Côte d’Ivoire, il faut au préalable avoir une réunion
d’Assemblée générale Constitutive. Conformément à l’article 7 de la loi relative aux
Associations en Côte d’Ivoire, l’Association doit faire l’objet de déclaration au préalable à la
préfecture ou à la circonscription administrative où l’Association à son siège. À la déclaration,
ces personnes chargées d’administrer l’Association déposent le dossier comportant les pièces
suivantes :

 le document des statuts et règlement intérieur de l’Association ;


 le procès-verbal de l’Assemblée générale Constitutive ;
 la liste des principaux membres fondateurs ;
 le curriculum vitae des personnalités chargées de diriger l’Association, singulièrement
les membres du Bureau Exécutif.

186
En retour, le préfet ou le chef de la circonscription administrative ou leur délégué leur délivre
un récépissé de dépôt de dossier d’association. Ce récépissé n’est pas le titre de reconnaissance
de l’agrément de l’Association. Le récépissé de dépôt est juste un reçu qui atteste le dépôt de
dossier d’Association.

Ensuite, l’administrateur a pour mission de transmettre le dossier à la brigade de la gendarmerie


de la circonscription où se trouve le siège de l’Association conformément à l’article 8 de la loi
relative aux Associations en Côte d’Ivoire.

Selon l’article 3 de la loi relative aux Associations, les membres chargés de l’administration ou
de la direction, d’une Association doivent jouir des droits de citoyen de Côte d’Ivoire. Les
personnes chargées d’administrer une association ne doivent pas encourir de condamnations
comportant la perte des droits civiques ni des condamnations à une peine criminelle ou
correctionnelle telles que :

1er _des condamnations pour délits d’imprudence, hormis les cas de délits de fuite
concomitants ;

2e_ des condamnations prononcées pour infractions, autres que celles qualifiées de délits sur les
sociétés, mais dont la répression n’est pas subordonnée à la preuve de la mauvaise foi de leurs
auteurs et qui ne sont pas passible que d’une amende.

Pour cela la brigade de gendarmerie diligente une enquête de moralité concernant l’effectivité
de l’Assemblée générale Constitutive, l’approbation des statuts et règlements intérieurs et les
membres du Bureau Exécutif de l’Association.

Après cette enquête, la brigade de la gendarmerie fait son rapport qu’elle transmet son rapport
à la préfecture ou l’administration de la circonscription.

En fin le préfet ou le chef de l’administration peut délivrer le récépissé de déclaration


d’association aux associations au cas il n’y a pas d’infractions contre les membres désignés
pour l’administrer.

Cette procédure doit se faire dans un délai de deux mois à partir du jour de dépôt de dossier
d’association. Selon l’article 9 de la loi relative aux Associations de la Côte d’Ivoire pendant
ce délai, l’association ne peut exercer aucune activité.

187
3.1.1 Contexte spécifique des créations des mutuelles de développement dans la commune
de Bocanda

Il faut rappeler que les mutuelles de développement, objet de cette étude sont au nombre de
cinq :

 la Mutuelle pour le Développement Économique et Social d’Andianou-Koumokro


(MUDESAK) ;
 la Mutuelle pour le Développement de Bombokro (MUDEBO) ;
 la Mutuelle de Développement Économique et Social de Daouakro (MUDESDA) ;
 la Mutuelle de Développement Économique et Social de Soh N’Guessankro (MUDES) ;
 la Mutuelle pour le Développement de Salè Balèkro (« N’GATCHIÈ »).

De façon générale, les populations ont créé des mutuelles de développement afin d’assurer le
développement de leurs villages. Néanmoins les mutuelles de développement étudiées ont
chacune une histoire spécifique qui a motivé la création de ces associations de développement.

3.1.1.1 Défi lié aux infrastructures communautaires : cas de la création de la Mutuelle


pour le Développement Économique et Social d’Andianou-Koumokro
(MUDESAK)

La création de MUDESAK a été initiée par les cadres de ces villages. Ces cadres sont des
fonctionnaires exerçant à Abidjan. Selon la communauté villageoise, ces cadres en fonction de
leur statut doivent aider les ressortissants des villages à trouver de l’emploi et développer le
village. Ces cadres appartiennent à une Association à caractère exclusivement social. Elle a
pour but la cohésion sociale entre les filles et fils ressortissants du village. Cette association est
dénommée Association des Ressortissants d’Andianou-Koumokro (ARAK). Andianou et
Koumokro sont deux villages voisins contigus. Pour des raisons de proximité, ils font partir de
la même association à caractère exclusivement social. Sous la coupole de cette association, les
cadres voulaient attirer des investissements au bénéfice des villages d’origines auprès des
structures Étatiques et privés. Ces derniers n’ont pas eu gain de cause du fait qu’ils sont des
associations à caractères purement social. Pour faire des demandes relatives aux infrastructures
et équipements collectifs de leur village, les cadres d’Andianou-Koumokro passaient par le
canal du maire d’alors (Denis OUSSOU-ESSUI maire de 1980 à 1990) en se basant sur les

188
relations amicales. C’est le maire qui faisait les demandes de projet de développement pour leur
village. Dans cette demande, il est mentionné que les ressortissants d’Andianou et Koumokro
sont dans une Association pour le Développement Économique et Social. Ainsi, toutefois que
les cadres demandaient des projets de développement, ils sont contraints de voir le maire
puisque l’Association des Ressortissants d’Andianou-Koumokro (ARAK) ne pouvait pas aller
négocier directement avec les structures sollicitées. De ce fait, le président de ladite association
a suggéré un moyen de contournement. Désirant ne plus être sous la coupole du maire du fait
que les résultats sont infructueux, le président de l’ARAK a convoqué les membres de son
association pendant la période pascale. C’est ainsi qu’en 2002, à l’issue d’un communiqué à la
radio nationale invitant tous les ressortissants d’Andianou-Koumokro à une assemblée pour la
création d’une mutuelle pour le développement Économique et Social. Ainsi, le 31 Mars 2002
est née la Mutuelle pour le Développement Économique et Social d’Andianou-Koumokro. Le
siège social de la MUDESAK est fixé à Andianou-Koumokro. La durée de la mutuelle est
illimitée. La MUDESAK a pour objet de :

 unifier les deux villages ;


 resserrer les liens de fraternité, de solidarité entre ses membres ;
 entreprendre toute action de développement économique, social et culturel du village.

Selon GNABELY Y. R., (2014), c’est le besoin d’auto développement qui incite les
ressortissants (cadres) à créer les mutuelles de développement. Il l’avait justifié par le cas de
l’Association Régionale d’expansion Économique de Bonoua (AREBO).

3.1.1.2 Mutuelle de développement fondée sur un antagonisme inter-village : cas de la


création de la Mutuelle pour le Développement Économique et Social de Soh
N’Guessankro (MUDES)

Le facteur principal de la création de la mutuelle de développement de Soh N’Guessankro est


le conflit foncier avec la communauté villageoise voisine de Sokokro. Selon les investigations,
ce conflit foncier qui oppose ces deux villages est lié à la limite du terroir entre Soh
N’Guessankro et Sokokro. En 2000, les deux communautés villageoises ont saisi leurs cadres
pour le règlement du problème devant les autorités administratives locales. L’équipe (les
cadres) de Sokokro réglait le problème sous le couvert de leur mutuelle de développement tandis
qu’à Soh N’Guessankro c’est à titre individuel. Selon les cadres de Soh N’Guessankro, les

189
autorités chargées du règlement du conflit ont recommandé que ces derniers soient regroupés en
association de développement dans le cadre de la défense des intérêts d’utilité publique en
faveur de leur village.

C’est ainsi que, le 15 avril 2001; un dimanche de pâque, les ressortissants de Soh N’Guessankro
se sont réuni en assemblée générale constitutive pour la création de la mutuelle de
développement dénommée Mutuelle du Développement Économique Social de Soh
N’Guessankro en abrégée MUDES. Le siège de la mutuelle se trouve à Soh N’Guessankro,
néanmoins, ce siège peut être transféré en tout lieu du territoire national conformément à
l’article 3 des statuts de la MUDES. En plus des évènements qui ont poussé les ressortissants
de Soh N’Guessankro à créer la mutuelle, ces mutualistes se sont assigné des objectifs
supplémentaires (article 4 des statuts de la MUDES). Il s’agit de :

 instaurer la fraternité entre ces membres ;


 entretenir un esprit de soutien, d’entente et de solidarité entre eux ;
 réaliser l’électrification, l’adduction d’eau potable du village;
 acquérir des biens mobiliers pour le village ;
 réaliser des opérations économiques ou financières rentables ;
 construire l’école, le foyer des jeunes.

Il faut signaler conformément à l’article 5 des statuts de la MUDES, cette mutuelle est apolitique
et non confessionnelle.

3.1.1.3 Création de Mutuelles de développement basée sur l’inefficacité de l’association


d’origine: cas de la mutuelle pour le Développement de Sale Balekro
(« N’GATCHIÈ »)

En 1987 réunis en une association baptisée la Mutuelle des Ressortissants de Salè Balèkro
(MURESBA) et, les membres crée une sous-section à Abidjan dénommée la Mutuelle des
Ressortissants de Salè Balèkro à Abidjan (MURESSA en 1997). Après des demandes
infructueuses pour la réalisation d’équipement d’intérêt communautaire, les cadres ont pris
conscience que l’association avec pour objet purement social ne pouvait pas les aider à
moderniser leur village. C’est ainsi qu’en 1997, pendant la période des fêtes pascales à Salè
Balèkro, les cadres sous la houlette du chef du village d’alors, vont prendre l’initiative de créer
une mutuelle de développement. Ainsi, le 30 mars et le ler Avril 2013, les ressortissants du
190
village réuni en Assemblée générale Constitutive créée la mutuelle de développement de Salè
Balèkro. Cette Mutuelle pour le Développement de Salé Balekro fut dénommée
« N’GATCHIÈ »; c'est un mot de la langue Baoulé signifiant ‘’changement’’ cf.art.2 des statuts
de la mutuelle de développement de Salè Balèkro. Cette mutuelle a pour devise:
FRATERNITE-DEVELOPPEMENT-PAIX. C’est le cas de la mutuelle de développement de
Kouadiobléko, un chef-lieu de la sous-préfecture du Département de Bocanda dont la mutuelle
de développement est dénommée par le sobriquet « EKPANDAN » un mot Baoulé signifiant
mettons-nous ensemble (N’GUESSAN K. B., 2013). N’GATCHIÈ est une Association
apolitique, non confessionnelle. Son siège est établi de manière permanente à Salé Balekro
(article 1er des statuts de « N’GATCHIÈ »). Sa durée est illimitée, sauf cas de dissolution
anticipée par l’organe suprême. ‘’N’GATCHIÈ ‘’ s’est assigné pour mission:

 l’union et l’organisation des ressortissants et de tous ceux qui aiment Salè Balèkro en
vue d’un développement durable et partagé ;
 la relance de l’activité agricole par l’introduction de culture de rente nouvelle,
l’intensification de l’agriculture et de l’élevage ;
 la modernisation du village par le lotissement, l’électrification, l’adduction d’eau
potable, la création d’espace vert, l’éducation et la scolarisation ;
 la création d’un fonds de solidarité et d’aide au financement de projet individuel, ou
collectif au bénéfice de ses membres ;
 l’animation culturelle du village par la promotion des sports (individuels, collectifs), des
danses traditionnelles et autres loisirs ;
 la reconstitution et la préservation du patrimoine ancestral ;
 la motivation à l’initiative privée de ses membres pour la création d’entreprises
modernes.

Toutes ces missions ont pour vocation finale le développement économique, social et culturel
de Salè Balèkro.

191
3.1.1.4 Mutuelle de développement fondée sur les besoins d’infrastructures
communautaires: cas de la Mutuelle pour le Développement de Daouakro
(MUDESDA)

Le besoin de création de la mutuelle de développement de Daouakro est né de plusieurs facteurs.


Cependant, le facteur explicatif fondamental est dû à la délocalisation du village. Selon les
investigations, l’ancien site du village était situé sur le versant d’un plateau. Cet ancien site a
connu une dégradation avancée causée par l’érosion.

Vu la dégradation avancée, après plusieurs méthodes traditionnelles d’essais d’endiguements


sous l’égide de l’Association de Développement de Daouakro (ADD) en accord avec les
villageois ont décidé de délocaliser leur village sur un nouveau site. Ce nouveau site serait
exempt de ravinement au fur des ans selon eux. Après le lotissement du village sur de nouveau
site, les dirigeants de l’Association de Développement de Daouakro (ADD) qui est une
association réservée exclusivement aux ressortissants de Daouakro à Abidjan ont décidé de
muer cette association en une mutuelle de développement du village. Cette nouvelle association
de développement serait plus représentative du fait qu’elle regrouperait tous les ressortissants,
les résidents et toutes personnes ayant leur intérêt à Daouakro.

C’est ainsi qu’en 2009 à Daouakro, la mutuelle de développement baptisée Mutuelle de


Développement Économique et Social de Daouakro (MUDESDA) à la suite de l’assemblée
générale constitutive a vu le jour. C’est le cas similaire de l’Association des ressortissants de
Kouadioblékro (A.RE.KO) muée en mutuelle de développement dénommée EKPANDAN
depuis 2006 (N’GUESSAN K. B., 2013). La MUDESDA est également une association
apolitique et non confessionnelle comme le mentionne l’article 3 de ses statuts. Elle a pour objet
de :

 favoriser la solidarité et la fraternité entre membres ;


 doter le village, Daouakro, en infrastructure de développement ;
 contribuer au développement économique et social de Daouakro ;
 lutter contre la pauvreté.

Tous ces objets concourent au développement de Daouakro pour le bien-être des populations.

192
3.1.1.5 Défi lié au développement du village : cas de la création de la Mutuelle pour le
Développement de Bombokro (MUDEBO)

Les ressortissants de Bombokro à Abidjan étaient organisés en association dite Association des
Ressortissants de Bombokro à Abidjan depuis les années 1970. Cette association, à sa tête les
cadres du village et les autorités traditionnelles de Bombokro a sollicité la réalisation des projets
de développement auprès des autorités gouvernementales. Vu l’inefficacité de cette association
à caractère exclusivement social et en coalition avec la chefferie, dans l’initiation des projets au
bénéfice à leur village d’origine, les ressortissants de Bombokro ont décidé de trouver une
nouvelle alternative. Dans cet élan de recherche de condition de développement de leur village
d’origine, des cadres de Bombokro et des ressortissants du village résidant à l’ouest et au Sud
de la Côte d’Ivoire ont fait le constat des réalisations des mutuelles de ces peuples. Sur les
conseils de ces derniers avec le témoignage de leur réalisation par le biais de la mutuelle de
développement les cadres de Bombokro ont décidé de créer une mutuelle de développement.
En 1993 après avoir informé la communauté villageoise, c’est ainsi qu’en 1994, suite à des
communiqués à la radio nationale, convoquant tous les ressortissants du village à une réunion,
pour échanger sur des sujets relatifs au développement du village a permis une Assemblée
Constitutive pendant la période pastorale pour la création d’une mutuelle de développement.
Cette mutuelle fit dénommer :

Mutuelle pour le Développement de Bombokro en abrégé MUDEBO (cf. l’article 2 des statuts
de ladite mutuelle). Il faut souligner que la MUDEBO est apolitique, non confessionnelle et a
pour objet de :

 créer ou promouvoir l’entente, la paix, la cohésion et l’harmonie entre les ressortissants


de Bombokro ;
 contribuer à la gestion administrative, économique, sociale et culturelle de Bombokro ;
 initier ou promouvoir les projets pour le développement économique et social ;
 relayer les besoins ou suggestions de la population rurale auprès des autorités
administratives, politiques et religieuses en vue du développement économique et
social ;
 être la courroie de transmission entre l’administration et la population.

Il ressort que 90% des mutuelles de développement étudiées qui ont fait l’objet de cette étude
sont principalement créées par le besoin d’infrastructure et équipement communautaire comme

193
les cas mentionnés des auteurs tels que KOSSI A., (2000) ; BLUNDO G., (2000) ; KAM O.,
(2008) ; GNABELY Y. R., (2008) et N’GUESSAN K. B., (2013).

3.2 Organisation administrative des mutuelles de développement

Les mutuelles de développement sont considérées comme des associations de ce fait elles sont
régies par la même loi. L’État ivoirien a prescrit un modèle d’organisation.

3.2.1 Organisation de la mutuelle préétablie par l’État ivoirien

Les mutuelles de développement sont des associations apolitiques, non confessionnelles, régies
par la loi n° 60-315 du 21 septembre 1960 portant réglementation des associations en Côte
d’Ivoire. Cette appellation des associations de développement en Côte d’Ivoire qui a tiré
l’attention de GNABELY Y. R. (2014) a fait cette déclaration suivante :

La mutuelle de développement est le nom générique qu’ont pris les associations regroupant les
originaires d’un même village ou d’une même région. Selon cette loi relative aux associations
en Côte d’Ivoire, l’administration des associations est composée des organes suivants :

 l’Assemblée générale (A.G) ;


 le Bureau Exécutif (B.E) ;
 le Commissariat aux Comptes (C.C).

L’Assemblée générale (A.G) est l’organe suprême de l’Association. Ces principales fonctions
consistent à :

 déterminer la politique générale de l’association ;


 contrôler la politique financière, examiner et approuver le budget et le règlement
financier de l’association ;
 se prononcer sur l’adhésion de nouveaux membres et déterminer la nature de leurs droits
et obligations ;
 fixer d’une part le taux d’adhésion et d’autre part le taux de cotisation annuelle ;
 amender les statuts et à créer autre organe nécessaire au bon fonctionnement de
l’association ;

194
 élire le président et les commissaires aux comptes ;
 nommer éventuellement les liquidateurs de l’association en cas de dissolution ;
 déplacer le siège social de l’association ;
 prendre toutes les mesures propres à la réalisation des objectifs de l’association.

Pour ce qui concerne le Bureau Exécutif (B.E), c’est l’organe qui a pour mission d’administrer
l’association. Quant au Commissariat aux Comptes, Il contrôle la finance de l’association.

3.2.2 Organisation administrative de la Mutuelle pour le Développement Économique et


Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK)

La MUDESAK est dirigée par deux organes selon les investigations. Ce sont l’Assemblée
générale (AG) et le Bureau Exécutif (BE).

L’AG est l’organe suprême de décision. Elle se réunit une fois l’an en session ordinaire à
Andianou-Koumokro le samedi de pâques. Toutefois, elle se réunit en session extraordinaire à
la demande des 2/3 des membres du Bureau Exécutif. L’AG est qualifiée d’ordinaire et/ou
extraordinaire suivant l’ordre l’objet des délibérations. L’AG est souveraine pour statuer sur
toutes les questions relatives à la mutuelle. Elle définit la politique générale de l’Association.
C’est elle qui élit les membres du Bureau Exécutif et du Commissariat aux Comptes. C’est elle
qui met fin à leurs fonctions dans les conditions prévus par le statut et règlement intérieur.

Quant au Bureau exécutif (BE), c’est l’organe qui gère quotidiennement la mutuelle. Il agit
conformément aux pouvoirs qui lui sont propres et ceux qui lui sont délégués par l’AG. Il se
réunit deux fois l’an. En cas de dissolution de la mutuelle, le BE est mandaté pour rédiger le
procès-verbal de l’AG.

3.2.3 Organisation administrative de la Mutuelle pour le Développement Économique et


Social (MUDES)

Selon le statut et le règlement intérieur de la Mutuelle pour le Développement Économique et


Social (MUDES) sont constitués de trois organes :

 l’Assemblée Générale (AG) ;

195
 le Conseil d’Administration (CA) ;
 le Commissariat aux Comptes (CC).

L’Assemblée Générale représente l’organe suprême de la MUDES. Elle se réunit quatre fois
par an sur convocation du président du conseil d’administration ou de son remplaçant en cas
d’empêchement. Elle peut également se réunit en section extraordinaire sur convocation soit du
président du Conseil d’Administration soit les 2/3 de ses membres, soit encore du commissariat
aux comptes. Parmi ces réunions, il y a une réunion au village pour statuer sur un ordre du jour
bien précis. C’est l’Assemblée générale qui définit les grandes orientations de la politique de la
mutuelle. À ce titre, elle a pour mission de :

 statuer sur le rapport moral et financier de la MUDES ;


 statuer en dernier ressort sur les litiges entre les membres et les litiges qui portent atteinte
aux intérêts du village ;
 élire le président de la mutuelle et le commissariat aux comptes ;
 donner quitus aux organes de contrôle et de gestions sortants.

Au niveau du Conseil d’Administration (CA), il représente l’organe exécutif de la MUDES. Il


organise les actions et le programme annuel de la mutuelle et le soumet à l’approbation de
l’Assemblée générale pour adoption. Il veille à l’exécution des décisions arrêtées par l’AG. Il
organise la gestion administrative et financière de la mutuelle. Le BE arrête le budget de
l’exercice, autorise les actes nécessaires au fonctionnement de l’association. Il convoque
l’Assemblée générale dont il fixe l’ordre du jour et la date.

3.2.4 Organisation administrative de la Mutuelle pour le Développement de Salé Balekro


(« N’GATCHIÈ »)

La Mutuelle pour le Développement de Salé Balekro est composée de trois organes que sont :

 L’Assemblée Générale (AG) ;


 Le Bureau Exécutif (BE) ;
 et le Commissariat aux Comptes (CC).

L’AG constitue l’organe suprême de décision de la mutuelle. Elle a pour mission d’adopter la
politique générale de l’association. Elle élit le président du BE et les membres du commissariat
aux comptes et met fin à leur fonction dans les conditions prévues par les statuts.

196
Elle fixe :

 le taux des cotisations et arrête la liste des prestations ;


 le montant du budget de fonctionnement et d’investissement sur la proposition du BE.

De même, l’Assemblée Générale a pour mission de :

 déléguer son pouvoir au Bureau Exécutif pour l’exécution de toutes les tâches de
gestion, de défense des intérêts de l’association devant les tribunaux et toute autre instance de
juridiction ;
 créer les fonds spéciaux et détermine le montant des ressources qui leur sont allouées ;
 recevoir les rapports du Bureau Exécutif et commissaire aux comptes ;
 donner quitus au Bureau Exécutif ;
 prononcer l’exclusion définitive des membres ou leur réadmission ;
 décider de la modification des statuts, approuver le règlement intérieur établi par le
Bureau Exécutif.

L’Assemblée Générale a pour mission également de prononcer :

 la dissolution de la mutuelle et définit les modalités d’affection de l’actif et du passif ;


 la prorogation de la mutuelle de l’association ou de la dissociation anticipée ;
 la fusion ou la réunion partielle avec d’autres organisations similaires ;
 le changement de dénomination ;
 la modification de la composition de l’Assemblée Générale et du Bureau Exécutif et
toute modification et exécution à titre permanent du pouvoir du Bureau Exécutif.

L’AG se réunit une fois par an en session ordinaire en période pascale. Elle peut se réunir en
session extraordinaire à la demande des 2/3 de ses membres ou du Bureau Exécutif, pour
délibérer sur un ordre du jour précis. Les délibérations de l’Assemblée générale obligent tous
les membres associés, absents, incapable ou dissidents.

L’Assemblée Générale délègue tout ou en partie ses pouvoirs au Bureau Exécutif, en ce qui
concerne les actes de gestion. En effet, le Bureau Exécutif est l’organe de gestion administrative
et financière de la mutuelle. Il agit conformément aux pouvoir qui lui sont propres et ceux qui
lui sont délégués par l’AG.

En ce qui concerne le Commissariat aux Comptes (CC), cet organe a charge de vérifier les
livres, la caisse et les fonds déposés sur un compte bancaire appartenant à l’association. Il
contrôle la régularité et la sincérité de toutes les opérations financières effectuées par le Bureau
197
Exécutif. Ce contrôle et rapport financier peuvent se faire au minimum une fois par an à
l’Assemblée Générale (AG).

3.2.5 Organisation administrative de la Mutuelle pour le Développement Économique et


Social de Daouakro (MUDESDA)

L’administration de la Mutuelle de Développement Économique et Social de Daouakro est


assurée par quatre organes :

 l’Assemblée Générale (AG) ;


 le Conseil de Sage (CS) ;
 le Bureau Exécutif (BE) ;
 le Commissariat aux Comptes (CC).

L’AG est l’organe supérieur de la mutuelle. Elle se réunit en session extraordinaire une fois par
an. En général, cette réunion extraordinaire se tient au village à Daouakro. L’AG définit la
politique générale de l’association. Elle organise les activités de l’association. Elle apprécie les
activités du Bureau Exécutif. Les réunions mensuelles se tiennent les deuxièmes dimanches du
mois en cours. Au cas où le deuxième dimanche est compris entre le 1 et le 5 du mois alors la
réunion est reportée au dimanche suivant.

Le Conseil de Sage (CS) quant à lui a pour mission de donner des conseils pour la bonne marche
de la mutuelle. Il règle à ce titre les litiges entre les membres.

Le Bureau Exécutif (BE) organise les actions et le programme annuel de la mutuelle et le soumet
à l’Assemblée Générale (AG) pour adoption. Il veille à l’exécution des décisions arrêtées par
l’Assemblée Générale. Le Bureau Exécutif (BE) organise la gestion administrative et financière
de l’association. Il arrête le budget de l’exercice, autorise les actes nécessaires au
fonctionnement de l’association. Il convoque l’Assemblée générale dont il fixe l’ordre du jour
et la date.

Quant au Commissariat aux comptes, il est chargé de :

 contrôler la gestion financière du Bureau Exécutif ;


 examiner et donner son avis sur la politique financière de la mutuelle ;
 veiller à la bonne exécution des décisions de l’Assemblée générale ;

198
 produire les rapports à l’Assemblée générale ;
 contrôler la régularité des élections.

Toutes ces commissions sont tenues de mener à bien leurs rôles pour le développement du
village.

3.2.6 Organisation administrative de la Mutuelle pour le Développement de Bombokro


(MUDEBO)

L’administration de la Mutuelle pour le Développement de Bombokro (MUDEBO) est dotée


d’organes suivants :

 l’Assemblée Générale (AG) ;


 le Bureau Exécutif Central (C.E.C);
 le Comité de Contrôle (CC);
 le Comité Électoral (C E).

L’Assemblée générale est l’organe suprême de la mutuelle. En tant que telle, elle est souveraine.
Elle a pour mission de :

 déterminer la politique de la mutuelle orientée vers la promotion de la mutuelle et des


actions de développement ;
 contrôler la politique générale d’actions, examiner et approuver le budget de la
mutuelle ;
 fixer le montant des cotisations ;
 amender les statuts et règlements intérieurs ;
 créer tout autre organe nécessaire au bon fonctionnement de la mutuelle sur la
proposition du Bureau Exécutif central ;
 élire le président, les membres du comité de contrôle et les membres du comité électoral ;
 nommer les membres d’honneur de la mutuelle.

Concernant le Comité Électoral (C.E), il est l’organe chargé d’élection. Il organise les élections
afin que le scrutin se déroule dans de très bonnes conditions. Il proclame les résultats.

Elle délibère sur les questions qui lui sont soumises par le Bureau Exécutif Central. Les
Assemblées Générales Extraordinaires peuvent se tenir en un autre lieu sur le territoire ivoirien.

199
Le Bureau Exécutif Central (C.E.C) quant à lui, est l’organe de gestion et d’administration de
la mutuelle. Il a pour mission de:

 délibérer sur toutes les questions courantes ;


 arrêter l’inventaire annuel, le bilan et des comptes et établi tout document qui pourrait
être soumis à l’Assemblée Générale ;
 dresser un rapport d’activité à présenter à cette Assemblée Générale et faire des
propositions ;
 convoquer l’Assemblée Générale et arrête le projet de son ordre du jour ;
 exécuter les décisions de l’Assemblée Générale ;
 déterminer le placement des fonds disponibles ;
 d’autoriser tout retrait et transfert de fonds appartenant à la mutuelle avec ou sans
garantie ;
 procéder à l’installation des sections de la mutuelle ;
 établir le règlement intérieur de la mutuelle et le soumet à l’approbation de l’Assemblée
Générale.

Il agit conformément aux pouvoirs qui lui sont propres et ceux qui lui sont délégués par
l’Assemblée Générale.

Pour le Comité de Contrôle (CC) de la MUDEBO, il est chargé de :

 contrôler la gestion financière du Bureau Exécutif central ;


 examiner et donner leur avis sur la politique financière de la mutuelle ;
 veiller à la bonne exécution des décisions de l’Assemblée Générale ;
 produire des rapports à l’Assemblée Générale.

Le comité électoral est chargé de l’organisation des élections du président et des membres du
comité de contrôle. Le mandat de ce comité est de trois ans renouvelables une fois.

3.3 Composition des membres des mutuelles de développement et leur attribution

La composition des membres des organes doit obéir à des critères. L’État ivoirien a préconisé
un modèle de composition de membre.

200
3.3.1 Modèle de composition des types de membres de la mutuelle de développement et
leur attribution établie par l’État ivoirien

Relativement à la loi qui régit les associations en Côte d’Ivoire, une association doit être
composée de deux types de membres. Il y a les membres actifs et les membres d’honneur.

Concernant les membres actifs, de prime abord ce sont les membres fondateurs. Ensuite les
personnes qui :

 ont formulé une demande écrite dans ce sens ;


 ont adhéré aux statuts et les règlements intérieur ;
 se sont acquittés d’une part de leur droit d’adhésion et d’autre part de leur cotisation
annuelle.

Au niveau des membres d’honneur, ce sont les personnes qui ont rendu, rendent ou sont
susceptibles de rendre des services éminents à l’association. Toutes les personnes qui jouissent
de leurs droits civils peuvent adhérer à la mutuelle. La qualité de membre se perd par la
démission, la radiation, le décès et la dissolution de l’association.

3.3.1.2 Modèle de composition du Bureau Exécutif des mutuelles de développement et leur


attribution établie par l’État ivoirien

Le Bureau Exécutif (B.E) de la mutuelle de développement (association) doit se composer en


fonction du rôle des dirigeants selon l’État. Selon les textes de lois, le Bureau Exécutif doit se
composer à partir de six membres. Ce tableau 30 indique la fonction et l’effectif des membres
du Bureau Exécutif proposé.

Tableau 30: Proposition de la fonction et effectif des membres du Bureau Exécutif par
l’État
Nature de la fonction Effectif du membre
Président 1
Vice- président 1
Secrétaire général 1
Secrétaire général Adjoint 1
Trésorier général 1
Trésorier général Adjoint 1
Total 6
Source : Compte administratif de la préfecture de Bocanda, 2018

201
Le tableau 30 révèle que le Bureau Exécutif comprend trois grandes fonctions. Il s’agit en
premier le Président avec son vice, ensuite le Secrétaire Général avec son Adjoint et enfin le
Trésorier Général avec son adjoint.

En termes d’attribution, le président est le premier responsable de la mutuelle. À ce titre, il a


pour devoir de :

 convoquer les réunions du conseil et les réunions du Bureau Exécutif et veille à


l’application des délibérations et des décisions qui sont prises ;
 représenter l’association dans les actes de la vie civile et est investi de tous les pouvoirs
à cet effet.

Il a également qualité pour ester en justice au nom de l’association.

Le vice-président a pour mission de représenter le président en cas d’empêchement.

Au niveau du Secrétaire Général, il est le responsable administratif de la mutuelle. À ce titre :

 il rédige les procès-verbaux des délibérations et des décisions des Assemblées Générales
et des réunions ;
 il assure la transcription des procès-verbaux dans le registre prévu à l’association ;
 il rédige toutes les correspondances de l’association ;
 il assure la garde des archives de l’association.

Le Secrétaire Général Adjoint a pour mission d’aider le Secrétaire Général. Il le relaye en cas
d’absence ou d’empêchement.

Quant au Trésorier Général, il est le responsable financier de la mutuelle. Il est chargé :

 du recouvrement des cotisations des membres de la mutuelle de développement ;


 il tient à jour la situation financière de l’association ;
 il engage les dépenses ordonnées par le président.

Le Trésorier général Adjoint, a pour mission d’aider dans sa charge relativement à la mutuelle.
Le Trésorier général en cas d’indisponibilité du Trésorier général, il a devoir également de le
représenter.

202
3.3.1.3 Modèle de composition du Bureau extra Exécutif des mutuelles de développement
et leur attribution établie par l’État ivoirien

En plus des fonctions du Bureau Exécutif, il y a également le poste de Commissaire aux


Comptes. Le Commissaire aux Comptes est élu dans les mêmes conditions que le Président du
Bureau Exécutif. Les Commissaires aux Comptes sont au nombre de deux. Ils ont la même
durée de mandat que celui du Bureau Exécutif. Néanmoins, ils sont rééligibles.

Comme attribution, les Commissaires aux Comptes sont chargés de :

 contrôler la gestion financière du Bureau Exécutif ;


 examiner les comptes annuels ;
 dresser un rapport spécial sur le compte à l’Assemblée Générale assorti de leurs
observation;
 donner leur avis sur la politique financière de l’association.

À cet effet, les livres, la comptabilité et généralement toutes les écritures doivent leur être
communiqués à toutes réquisitions. Ils peuvent à quelques époques que ce soit, vérifier l’état de
la caisse.

3.3.2 Composition des membres de la Mutuelle pour le Développement Économique et


Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK)

La composition des membres des mutuelles de développement varie d’un village à un autre.

3.3.2.1 Différents types de membres de la Mutuelle pour le Développement Économique


et Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK)

La Mutuelle pour le Développement Économique et Social d’Andianou-Koumokro


(MUDESAK) est composée de membres actifs et de membres d’honneur selon l’article 5 du
statut de la MUDESAK. L’article 6 de son statut stipule qu’est qualifié comme membre actif
tout ressortissant d’Andianou-Koumokro. Il est qualifié aussi comme membre actif toute
personne non originaire, mais résidant à Andianou-Koumokro. Également toute personne qui a

203
un intérêt quel que soit sa résidence, à Andianou-Koumokro. Néanmoins que toutes ces
personnes s’acquittent régulièrement de leurs cotisations. Toutes ces personnes susmentionnées
participent régulièrement et activement à toutes les Assemblées Générales et activités de la
MUDESAK. Elle soutienne toute action de la MUDESAK. La qualité de membre actif se perd
par décès.

Conformément à l’article 7 du statut de la Mutuelle pour le Développement Économique et


Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK) le membre d’honneur est toute personne qui n’est
pas native d’Andianou-Koumokro et n’ayant pas d’intérêt dans le village. Cependant ces actions
contribuent à la bonne marche de la mutuelle. De ce fait, il est considéré comme membre de la
MUDESAK. Le membre d’honneur est désigné par le Bureau Exécutif. La qualité de membre
d’honneur peut être que circonstancielle.

3.3.2.2 Composition des membres du Bureau Exécutif de la Mutuelle pour le


Développement Économique et Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK) et
leur attribution

Malgré le modèle proposé par l’État de Côte d’Ivoire, dans le cas des mutuelles de
développement étudiées chaque mutuelle de développement compose librement son Bureau
Exécutif. Ainsi, la fonction et l’effectif des membres chargés de diriger l’association dépendent
des objectifs des membres de la mutuelle. Le cas de la MUDESAK montre qu’outre les
personnes qui administrent la présidence, le secrétariat général et la trésorerie générale, tous
membres du Bureau Exécutif, il y a l’équipe des organisateurs. Selon le statut de la
MUDESAK, en son article 11 ces personnalités se réunissent deux fois l’an en réunion
ordinaire. En cas de nécessité, une réunion extraordinaire se tient sur convocation des 2/3 de
ces membres du Bureau Exécutif. Le cas de la MUDESAK est présenté dans le tableau 31.

204
Tableau 31: Composition du Bureau Exécutif de la Mutuelle pour le Développement
Économique et Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK)

Titre du membre Effectif


Président 1
Vice-Président 1
Secrétaire général 1
Secrétaire général Adjoint 1
Trésorier général 1
Trésorier général Adjoint 4
Secrétaires à l’Organisation 4
Total 13
Source : Statut et règlement intérieur de la MUDESAK, 2002

Selon les textes de la MUDESAK, le Président et le Trésorier Général sont élu par l’Assemblée
Générale. La durée de leur mandat est de trois ans renouvelable une fois. Le Président est élu à
la majorité absolue au 1er tour et à la majorité relative au 2ème tour. Pour être candidat à la
Présidence, il faut obéir à des critères fixés par l’Assemblée Générale. Le candidat doit être une
personnalité n’ayant jamais fait l’objet de sanction au niveau de la mutuelle et jouissant de ses
droits civiques et moraux selon la constitution ivoirienne. Il faut avoir été membre de la
MUDESAK pendant au moins 1 an. Il faut être un meneur d’hommes et ne pas occuper un poste
similaire dans une autre association de village. En cas de consensus ou d’unanimité autour d’un
candidat à la présidence est éligible ou rééligible, l’élection n’a plus lieu où a lieu par
acclamation. Le Trésorier général est élu ou réélu dans les mêmes conditions que le Président.
L’on acquiert le titre d’électeur que par sa qualité de membres actifs, à jour de ses cotisations.

Le Président a pour devoir de diriger la MUDESAK. Il en est le 1er responsable. Il la représente


dans tous les actes. Il convoque les Assemblées Générales et les préside. Il définit les
attributions des membres du Bureau Exécutif (BE). Le vice-président aide le président dans
l’exercice de ses fonctions. Il le remplace en cas d’absence ou d’empêchement.

Le Secrétaire Général est l’animateur principal de toutes les activités du Bureau Exécutif (BE).
Il a pour mission de :

 convoquer les membres du Bureau Exécutif ;


 rédiger et diffuser les procès-verbaux des Assemblées Générale et des réunions du
Bureau Exécutif.

Cette mission du Secrétaire Général est exercée avec un Secrétaire Adjoint qui le remplace en
cas d’absence.

205
Quant au Trésorier Général, il est chargé de gérer les finances de la mutuelle, MUDESAK. Il a
pour feuille de route de :

 encaisser et verser les fonds sur les comptes bancaires;


 retirer les fonds.

Ces retraits de fonds ne peuvent être effectués que sur les signatures conjointes des membres
actifs ayant reçu délégation à cet effet. Cependant, les encaissements se font sur la décision du
Bureau Exécutif.

Comme le tableau 31 l’indique, il y a quatre trésoriers adjoints. Ces derniers sont choisis par le
président de la MUDESAK en accord avec les membres du Bureau selon les textes de ladite
mutuelle. Ils aident le trésorier général. Selon les dirigeants de la MUDESAK, ils ont pour
mission d’encaisser les membres de la mutuelle en fonction des catégories
socioprofessionnelles. Ils lèvent les cotisations auprès de ces catégories de personnes suivantes:

 un trésorier adjoint encaisse les finances des planteurs ;


 un trésorier adjoint encaisse les finances des salariés ;
 un trésorier adjoint encaisse les finances des villages, en général les cultivateurs;
 un trésorier adjoint encaisse les finances des élèves et des étudiants.

Concernant les Secrétaires à l’Organisation, ils sont chargés de l’organisation matérielle des
activités (réunions et manifestations) de la MUDESAK sous les ordres du Bureau Exécutif
(BE). Singulièrement, ils sont chargés à l’information, à la sécurité et aux affaires sociales.

Devant l’Assemblée Générale, tous les membres du Bureau Exécutif sont solidairement
responsables. En plus de ces membres du Bureau Exécutif, selon les textes de la MUDESAK,
d’autres membres sont commis à des postes dans sa gestion.

3.3.2.3 Composition des autres acteurs de la Mutuelle pour le Développement Économique


et Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK) et leur attribution

Pour appuyer la mission des membres du Bureau Exécutif, d’autres membres sont commis à
des fonctions suivantes :

206
Tableau 32: Composition des acteurs annexes du Bureau Exécutif de la Mutuelle pour le
Développement Économique et Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK)
Titre Effectif
Commissaires aux Comptes 2
Conseillers du Bureau Exécutif 5
Responsables des sections 4
Total 11

Source: Statut et règlement intérieur de la MUDESAK, 2002

Le tableau 32 révèle que les charges annexes de ceux du Bureau Exécutif de la MUDESAK se
regroupent en trois catégories.

Il y a d’abord, les Commissaires aux Comptes qui sont au nombre de deux. Ils sont élus selon
les mêmes conditions que le Président et le Trésorier Général. Ils sont également soumis à la
même durée de mandat que le Président et le Trésorier Général. Leur mission est de contrôler
la trésorerie et rendre compte à l’Assemblée Générale.

Ensuite, vient les conseillers du Bureau Exécutif, ils ont pour rôle de prodiguer des conseils
susceptibles d’assurer la bonne marche de la MUDESAK. Ils peuvent être chargés de missions
spécifiques au nom de la mutuelle. À titre d’exemple, lors d’un conflit, ils peuvent être designer
pour le règlement.

Enfin, les responsables de section, ce sont des ambassadeurs dans les localités où la mutuelle à
une sous-section. Ils peuvent organiser des réunions ordinaires et extraordinaires, mais en
accord avec le Bureau Exécutif. Le bureau de chaque sous-section doit comprendre un
président, un secrétaire, un trésorier et deux secrétaires à l’organisation. Le vice-président
membre d’une sous-section est d’office le président. Les sous-sections peuvent être créées en
cas de besoin. Toutes ces sous-sections sont des organes rattachés au Secrétariat Général.

Quelques soient la responsabilité qu’occupe le membre de la MUDESAK, la fonction exercée


au nom de la mutuelle sont gratuite. Néanmoins, les frais de missions décidés de façon
collégiale par le Bureau Exécutif sont remboursés conformément à l’article 6.

207
3.3.3 Composition des membres de la Mutuelle pour le Développement Économique et
Social de Soh N’Guessankro (MUDES)

A l’instar de la MDESAK, la MUDES est composée de plusieurs membres. Ces membres ont
des missions diverses.

3.3.3.1 Différents types de membres de la Mutuelle pour le Développement Économique


et Social de Soh N’Guessankro (MUDES)

Selon les dirigeants ainsi que les textes du statuts et règlement intérieur de la MUDES, il
n’existe pas de distinction entre les membres de l’association contrairement à la Mutuelle pour
le Développement Économique et Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK). Pour les
dirigeants de la Mutuelle pour le Développement Économique et Social de Soh N’Guessankro
(MUDES) pour être membre de la MUDES il faut :

 être ressortissant de Soh N’Guessankro ou y avoir des intérêts ;


 participer régulièrement aux réunions ;
 s’acquitter de ses droits d’adhésion et ses cotisations.

La qualité de membre se perd par démission, exclusion ou décès. La radiation d’un membre est
de la compétence de l’Assemblée Générale (AG).

3.3.3.2 Composition des membres du Bureau Exécutif de la Mutuelle pour le


Développement Économique et Social de Soh N’Guessankro (MUDES) et leur
attribution

Le Bureau Exécutif est composé de plusieurs personnalités. Ces membres sont au nombre de
15. Il s’agit du président, du secrétaire général, des trésoriers, le secrétaire à l’organisation, le
secrétaire à la communication et leurs vices, les conseillers du président et les Coordonnateurs.
Le tableau 33 indique la répartition de ces membres par rapport à leur fonction.

208
Tableau 33: Composition du Bureau Exécutif de la Mutuelle pour le Développement
Économique et Social de Soh N’Guessankro (MUDES)

Titre Effectif
Président 1
Vice-Président 1
Secrétaire général 1
Secrétaire général Adjoint 1
Trésorier général 1
Trésorier Adjoint 1
Secrétaire à l’organisation 1
Secrétaire à l’organisation Adjoint 1
Secrétaire à la communication 1
Secrétaire à la communication Adjoint 1
Conseillers du Président 2
Coordonnateurs 3
Total 15
Source : Statut et règlement intérieur de la MUDES, 2001

Il ressort du tableau 33 que le Bureau Exécutif de la MUDES est composé 15 membres. En


dehors des conseillers et des coordinateurs à chaque poste clé, il y a un adjoint ou un vice.
Chaque membre du Bureau Exécutif (BE) a son rôle et obéit à un certain nombre de critères
avant d’être élu ou choisi en tant que membre du Bureau Exécutif.

D’abord pour être éligible au poste de Président, il faut être soit ressortissant de Soh
N’Guessankro ou soit une personne ayant des intérêts à Soh N’Guessankro. Le Président est élu
à la majorité absolue. Il est élu pour deux ans renouvelables une fois. Sa mission est de mettre
en application les décisions de l’Assemblée Générale selon l’article 16 du règlement intérieur.
Il est également chargé de veiller au bon fonctionnement et à la bonne gestion des fonds de la
MUDES. À cet effet, son rôle est:

 d’assurer le respect des prescriptions légales, réglementaires et statutaires ;


 de définir la politique de gestion des ressources du fond de la mutuelle et de rendre
compte de son mandat à l’Assemblée Générale ;
 de veiller à la cohésion du fonds de la mutuelle de la MUDES en favorisant le dialogue
permanent avec les membres (article 16 du règlement intérieur de la MUDES).

Il a pour mission également de présider les réunions de la MUDES, de veiller au bon


fonctionnement de la mutuelle et la représenter (article 18 du règlement intérieur de la
MUDES).

209
Il est l’ordonnateur principal de ladite mutuelle. À ce titre, il a seul qualité pour engager les
finances de la MUDES après avis du Bureau Exécutif, Conseil d’Administration, (article 19 du
règlement intérieur de la MUDES). Il nomme les autres membres du Bureau Exécutif (article
16 du règlement intérieur de la MUDES). Tous les organes de la MUDES hormis le
Commissariat aux comptes sont supervisés par le Président. Il peut déléguer ses pouvoirs de
signature au vice-Président.

Le vice-Président l’assiste le Président dans l’exercice de ses fonctions, assure son l’intérim de
ce dernier en cas d’empêchement absolu ou en cas d’absence. L’absence ou l’empêchement
absolu du Président peut-être constaté par tout membre du Bureau Exécutif (article 21 du
règlement intérieur de la MUDES).

Lorsque l’empêchement absolu ou l’absence est lié à l’indisponibilité momentanée ou


l’incapacité physique du Président à plus d’un an de la fin du mandat, de nouvelles élections
sont organisées. À moins d’un an, le vice-président assure l’intérim jusqu’à l’expiration du
mandat. Au cours de l’intérim, le vice-président exerce les fonctions du président, à l’exception
de toute modification du bureau (article 24 et 25 du règlement intérieur de la MUDES).

En ce qui concerne le Secrétaire Général de la MUDES, selon l’article 26 du règlement intérieur


de la MUDES, il est chargé de la préparation des réunions du Bureau Exécutif (Conseil
d’Administration). Il est chargé de la rédaction des procès-verbaux des réunions de la MUDES.
Il est chargé de la diffusion des décisions du Conseil d’Administration. Le trésorier général
adjoint assiste le Secrétaire dans ses fonctions. Il assure son intérim en cas de nécessité.

Quant au Trésorier Général, il exerce les fonctions de Caissier général. À ce titre, il assure la
collecte et la garde des fonds effectue les paiements et tient la comptabilité de la mutuelle. Il a
pouvoir de signature conjointement avec le Président du Conseil d’Administration. Le Trésorier
Général Adjoint assiste le Trésorier Général dans l’accomplissement de ses fonctions. Il peut
recevoir délégation de pouvoir de Trésorier Général pour exercer les mêmes attributions que ce
dernier (les articles 27, 28 et 29 du règlement intérieur de la MUDES).

En ce qui concerne le Secrétaire à l’Organisation, il est chargé d’organiser les activités ou les
cérémonies de la mutuelle. Son adjoint l’aide dans cette tâche. En cas d’absence ou
d’empêchement son adjoint exerce cette mission entièrement.

Concernant le Secrétaire à la communication, il est chargé de porter les informations du Conseil


d’Administration aux sous-sections de la mutuelle. Il accomplit sa mission avec un adjoint.

210
Les conseillers du Président de la MUDES, eux sont chargés de donner de sages conseils au
président dans sa politique de gestion de la mutuelle.

Enfin les coordonnateurs reçoivent mandat du Président de la MUDES pour l’accomplissement


de missions spéciales. Ils l’assistent en outre dans l’accomplissement des activités de la
mutuelle (Article 31 du règlement intérieur de la MUDES).

3.3.3.3 Composition des membres du Bureau extra exécutif de la Mutuelle pour le


Développement Économique et Social de Soh N’Guessankro et leur attribution

En dehors du Bureau Exécutif, la MUDES dispose de trois sous-sections, il s’agit de la sous-


section de Soubré, d’Abidjan et de Soh N’Guessankro, le village d’origine. Chaque sous-section
est dirigée par un Président local, un Secrétaire général, un Trésorier.

En plus des sections, il y a les commissaires aux comptes. Ils sont au nombre de deux personnes.
Ils sont élus individuellement par l’Assemblée Générale. Il existe des critères particuliers pour
être éligible au poste de Commissaires aux Comptes. L’article 33 du règlement intérieur de la
MUDES stipule que pour être élu au poste de Commissaire aux comptes :

 il faut avoir été membre de la MUDES au moins trois années ;


 il faut être à jour de ses cotisations.

Ils sont élus pour un mandat de deux ans non renouvelable. Ils ont compétence de contrôler à
la fin de chaque semestre et en fin d’année, la gestion financière de la mutuelle. En fin de
mandat, il présente un rapport sur la gestion financière et comptable de la mutuelle à
l’Assemblée Générale. Le Conseil d’Administration est tenu de mettre à leur disposition tous
les documents comptables (article 34 du règlement intérieur de la MUDES). Il y a également
des responsables de Comité Villageois du Foncier Rural. Ils sont au nombre de deux. Ils ont
pour charge de défendre les intérêts de Soh N’Guessankro particulièrement les sujets relatifs au
foncier.

Que ce soient les membres du Bureau Exécutif, les responsables des sous-sections et les
Commissaires aux Comptes les fonctions au titre de la MUDES sont gratuits.

211
3.3.4 Composition des membres de la Mutuelle pour le Développement Économique de
Salè Balèkro (« N’GATCHIÈ »)

La qualité des membres de « N’GATCHIÈ » diffère d’un membre à un autre. On devient


membre par quatre qualités selon les textes de ladite mutuelle.

3.3.4.1 Différents types de membres de la Mutuelle pour le Développement de Salè Balèkro


(« N’GATCHIÈ »)

Selon l’article 16 du règlement intérieur de « N’GATCHIÈ » et les investigations auprès des


membres de ladite mutuelle pour avoir le titre de membre, il faut être une personne physique
ou morale désignée ci-dessous:

 être natifs majeurs de Salè Balèkro sans exclusion ;


 tout individu qui le désire sans distinction de race, de nationalité, d’ethnie ou de région ;
 les groupements ou les Organisations Non Gouvernementale ;
 être membres bienfaiteurs, c’est-à-dire toutes personnes qui participent à la vie de
l’association soit par l’octroi de don et de legs, soit par prestation de service bénévole
et qui ne bénéficie pas des avantages accordés aux membres et affiliées.

Ces dons et legs peuvent être des services exceptionnels à savoir les œuvres sociales,
économiques, culturelles à la mutuelle et à Salè Balèkro.

Les membres bienfaiteurs peuvent bénéficier de la qualité de membre d’honneur par décision
de l’Assemblée Générale (AG) sur proposition du Bureau Exécutif. L’honorait peut être retiré
dans les mêmes conditions.

La qualité de membre ou affilié s’octroie à toute personne qui jouit de ses droits civils et moraux
et exempts de poursuite judiciaire. L’adhésion de tout nouveau membre ayant plus de 18 ans à
la création de la mutuelle doit être soumise à l’appréciation du Bureau Exécutif. Le Bureau
Exécutif détermine les conditions d’adhésion qui sont soumises à l’approbation de l’Assemblée
générale, en dernier recours, le cas échéants cf. art.27 du règlement intérieur de
« N’GATCHIÈ ». À partir de l’Assemblée Constitutive, est reconnue comme membre de
« N’GATCHIÈ » toute personne possédant une carte de membre et étant à jour de ses cotisations
(article 19 du règlement intérieur). Cependant, la Mutuelle, « N’GATCHIÈ », décline toute

212
responsabilité à l’égard de tout membre auteur d’actes répréhensibles non commandités par elle
(article 17 du règlement intérieur de la Mutuelle pour le Développement de Salè Balèkro,
« N’GATCHIÈ »).

Tout membre qui désire démissionner doit adresser une lettre de démission au Bureau Exécutif.
Est démissionnaire tout membre qui cesse de payer ses cotisations et cesse de pratiquer aux
réunions sans motif reconnu valable durant plus de deux ans (cf. art.26 du règlement intérieur
de « N’GATCHIÈ »). Tout membre démissionnaire ou exclu ne peut prétendre à aucun droit
sur les biens acquis par « N’GATCHIÈ » (cf. art.28 du règlement intérieur de « N’GATCHIÈ »).
Néanmoins tout membre démissionnaire ou exclu pour non-paiement de ses cotisations peut
réintégrer s’il le désire. Ce dernier doit s’acquitter au préalable de tous ces arriérés et tenu de
justifier de deux années de régularité aussi bien en participant aux réunions qu’en payant ses
cotisations avant la jouissance de ses droits. Tout nouveau membre doit payer un an de
cotisation annuelle en cours d’exécution pour s’adjuger tout droit et prérogative.

3.3.4.2 Composition des membres du Bureau Exécutif de la Mutuelle pour le


Développement Salè Balekro (« N’GATCHIÈ ») et leur attribution

Le Bureau Exécutif de la Mutuelle pour le Développement Sale Balekro (« N’GATCHIÈ ») est


composé de plusieurs membres. Le tableau 34 permet d’apprécier la composition de ce Bureau.

Il ressort du tableau 34 que le Bureau Exécutif (B.E) de « N’GATCHIÈ » est composé de 15


membres. Ces 15 membres ont la responsabilité de gérer cinq fonctions clés. À chaque poste,
il y a au minimum un et/ou des adjoint (s) en dehors des Conseillers Techniques.

Le Président de « N’GATCHIÈ » est également le Président du Bureau Exécutif. Il est élu par
l’Assemblée générale au scrutin uninominal secret à la majorité simple. C’est le Président qui
forme le Bureau Exécutif (cf.art.14 des statuts de « N’GATCHIÈ »).

213
Tableau 34: Composition du Bureau Exécutif de la Mutuelle pour le Développement
Salè Balèkro (« N’GATCHIÈ »)

Titre Effectif
Président 1
Vice-Président 2
Secrétaire général 1
Secrétaire général Adjoint 1
Trésorier général 1
Trésorier général Adjoint 1
Organisateur général 1
Organisateurs Adjoints 4
Conseillers techniques 3
Total 15
Source : Statut et règlement intérieur de « N’GATCHIÈ », 2013

Conformément à l’article 21 des statuts de « N’GATCHIÈ » pour être président, il faut :

 jouir de ses droits civiques et politiques ;


 être membres actifs le jour du vote ;
 avoir une activité rémunératrice ;
 avoir au moins deux ans d’ancienneté le jour de vote (exception faite de l’Assemblée
Générale constitutive).

Selon ce même article, les retraités ne sont pas visés par le présent article.

Le renouvellement de l’élection du Président de la mutuelle intervient obligatoirement tous les


3 ans en période de pâque, au cours de l’Assemblée Générale (AG) convoquée à cet effet, au
moins un mois avant. Le Président peut à tout moment de son mandat procéder à des
remaniements au sein de leur bureau quand ils le jugent nécessaire (cf. statuts art.20 de
« N’GATCHIÈ »).

Conformément à l’article 12 A du règlement intérieur, les fonctions du Président des membres


du Bureau Exécutif sont définies comme suit :

 il définit la politique générale de l’association avec le Comité de Gestion des Projets


(CGP) ;
 il veille à la bonne marche de l’association ;
 il préside les réunions du Bureau Exécutif (BE) et les Assemblée Générale (AG);
 il représente l’association devant les pouvoirs constitués ;
 il peut déléguer une partie de ses pouvoirs à un des membres de son bureau ;

214
 il est garant de l’association.

En cas de faute grave commise par le président, ou en cas de démission, de décès, le Bureau
Exécutif a la possibilité de pouvoir à son remplacement (cf. règlement intérieur art.11 de
« N’GATCHIÈ »). Dans ces conditions, son premier vice-président le remplace et ne demeure
en fonction que pendant le temps restant à courir du mandat de son prédécesseur.

Pendant la gestion normale du Président, conformément à l’article 12 B du règlement intérieur,


le vice-président a pour mission de :

 collaborer étroitement avec le Président ;


 assurer la Présidence de l’association par intérim en cas d’absence, d’empêchement
absolu.

Au niveau du Secrétaire Général (SG), il a pour mission de :

 charger de la coordination des activités du Bureau Exécutif ;


 assurer les correspondances, la communication ;
 rédiger les procès-verbaux ;
 constituer et conserver les archives de l’association.

Il est secondé par son adjoint. Également, en cas de faute grave commise par le Secrétaire
général, ou en cas de démission, de décès ou d’empêchement absolu, le Bureau Exécutif à la
possibilité de pouvoir à son remplacement (cf. règlement intérieur article 12 C de
« N’GATCHIÈ »).

Au niveau de l’attribution relative au Trésorier Général sa mission assignée est de :

 tenir toutes les pièces comptables ;


 assurer la recette et dépense ;
 ouvrir un compte bancaire au nom de la mutuelle pour le développement de Salé
Balekro, « N’GATCHIÈ »;
 faire partie des membres lors des décaissements.

Le Trésorier Général Adjoint assiste le Trésorier Général dans ces tâches quotidiennes. Le
Trésorier Général Adjoint remplace le Trésorier Général en cas d’absence (article 12 D du
règlement intérieur de « N’GATCHIÈ »).

Pour l’Organisateur Général, il est le responsable et le concepteur de l’organisation des


manifestations initiées par la mutuelle. Il responsabilise ses quatre adjoints qui préparent

215
matériellement les réunions, manifestations et les cérémonies diverses (cf. article 12 E du
règlement intérieur de « N’GATCHIÈ »).

Enfin les conseillers techniques, ils ont pour rôle d’assister le Président qui les consulte. Ils
peuvent être chargés de missions spéciales. Il s’agir des missions relatives à des œuvres sociales,
économiques, culturelles (Conformément à l’article 12 F du règlement intérieur de
« N’GATCHIÈ »). À cet effet, il y a :

 un Conseiller Technique chargé de l’économie, des finances et du budget ;


 un Conseiller Technique chargé de l’environnement, de l’assainissement, des
infrastructures économiques et de l’habitat ;
 et un Conseiller Technique Chargé de la société, de la culture et du tourisme.

Contrairement aux autres mutuelles qui font l’objet de cette étude, les conseillers de
« N’GATCHIÈ » sont spécialisés.

3.3.4.3 Composition des membres du Bureau extra exécutif de la Mutuelle pour le


Développement de Sale Balekro, « N’GATCHIÈ » et leur attribution

Hormis le Bureau Exécutif (B.E), il existe des postes annexes dans l’administration de la
Mutuelle pour le Développement de Sale Balekro, « N’GATCHIÈ ». Le tableau 36 montre ces
postes annexes.

Tableau 35: Composition des postes des membres du Bureau extra exécutif de la
Mutuelle pour le Développement de Sale Balekro, « N’GATCHIÈ »
Titre Effectif du membre
Commissaires aux comptes 2
Représentants régionaux Illimité
Gestionnaires des projets Illimité
Source : Statut et règlement intérieur de « N’GATCHIÈ », 2013

Comme le tableau 35 l’indique, les postes annexes du Bureau Exécutif sont les postes de:

 commissaires aux comptes ;


 représentants régionaux ;
 gestionnaires des projets.

216
Le nombre de commissaires aux comptes est au nombre de deux tandis que celui des
gestionnaires des projets et les représentants régionaux sont illimités.

Conformément à l’article 17 du règlement intérieur de « N’GATCHIÈ », les Commissaires aux


Comptes sont élus par l’Assemblée Générale pour une durée de trois ans coïncidant avec
l’élection du Président.

Ils ont pour mandat de vérifier, de contrôler et de faire un rapport financier à tout moment, au
moins une fois l’an à l’Assemblée Générale. Ils ont également pour tâche de vérifier les livres,
les caisses et les fonds déposés sur un compte bancaire appartenant à l’association. Ils sont
chargés de contrôler la régularité et la sincérité de toutes les opérations financières effectuées
par le Bureau Exécutif.

Les représentants régionaux sont des personnes chargées de représenter « N’GATCHIÈ » dans
les sections locales, départementales ou régionales (cf. art18. des statuts de « N’GATCHIÈ »).
Autrement, ce sont des acteurs locaux des entités décentralisées de la mutuelle,
« N’GATCHIÈ ». Conformément à l’article 14 du règlement intérieur, les représentations
régionales peuvent se constituer sans l’autorisation préalable du Bureau Exécutif. Mais pour
être reconnues, elles doivent obligatoirement solliciter et obtenir l’autorisation écrite du
Président de « N’GATCHIÈ »en exercice selon le même article.

L’article 15 de ce même règlement intérieur mentionne que l’autorisation est délivrée par le
Président du Bureau Exécutif sous caution des pièces suivantes :

 la liste complète de tous les membres ;


 la composition du Bureau local et le nom des responsables. Le bureau doit comprendre
au moins : un président élu, un secrétaire général, un trésorier général, un contrôleur
financier élu.
 la cotisation annuelle de tous les membres pour l’année en cours (chèque, mandat ou
espèce).

Suite à l’approbation du Président, les représentants régionaux rendent comptes de leurs


activités au Bureau Exécutif au moins une fois l’an. Ils peuvent être sanctionnés par le Bureau
Exécutif en cas de faute grave dûment constatée (article 18 des statuts de « N’GATCHIÈ »).

En ce qui concerne le Comité de Gestion des Projets, pour réaliser son programme d’activités
chaque Bureau met en place des commissions spécialisées. Chaque commission est dirigée par
un président nommé par le président de la mutuelle. Chaque commission doit être composée de

217
six membres au plus (article 22 du règlement intérieur). L’ensemble des commissions
spécialisées forme le comité de gestion des projets. Ce comité est dirigé par un responsable
choisi par les présidents des commissions. Un président de commission ne peut en aucun cas
être éligible à la présidence du comité de gestion des projets. Ce dernier coordonne toutes les
activités des commissions. Il a droit de regard sur toutes les commissions. Chaque année,
chaque président de commission, de façon autonome, choisit les membres de sa commission. Il
les organise et produit un bilan d’activité à la fin de chaque année sociale. Il rend compte au
Bureau Exécutif (art.22 du règlement intérieur de « N’GATCHIÈ »).

Il faut souligner que selon l’article 23 du règlement intérieur de « N’GATCHIÈ » toutes les
fonctions de membres du Bureau Exécutif (B.E), de Représentants Régionaux, de Gestionnaires
de Projets sont gratuites. Cependant le Bureau Exécutif fixe le montant des frais de missions
effectuées par tout membre au compte de la mutuelle en accord avec le commissionnaire. Les
frais de missions doivent comprendre obligatoirement:

 le frais de transport ;
 l’hébergement ;
 la nourriture ;
 et l’argent de poche.

Cette prise en charge ne concerne que la personne commissionnée.

3.3.5 Composition des membres de la Mutuelle de Développement Économique et Social


de Daouakro (MUDESDA)

À l’instar des autres mutuelles de développement étudiées, il y a plusieurs types de membre.

3.3.5.1 Différents types de membres de la Mutuelle pour le Développement Économique


et Social de Daouakro (MUDESDA)

Les membres concernent des membres d’honneur, des membres bienfaiteurs et des membres
sympathisants selon l’article 10 des statuts de la MUDESDA.

218
Les membres d’honneur sont toutes les personnes désignées par l’Assemblée Générale compte
tenu de sa personnalité et son soutien physique et/ou moral aux activités MUDESDA. Les
membres bienfaiteurs sont toutes les personnes contribuant aux succès des activités de la
MUDESDA. Les membres sympathisants sont toutes les personnes non ressortissantes, ayant
des intérêts à Daouakro et participant aux activités de ladite mutuelle.

Tout membre de la MUDESDA a le devoir de :

 de respecter le statut et le règlement ;


 se conformer aux décisions de l’Assemblée Générale et du Bureau Exécutif ;
 verser régulièrement sa cotisation ;
 participer à toutes les activités de la MUDESDA cf.art.17 des statuts de la MUDESDA.
La qualité de membre est constatée à la délivrance de la carte et du carnet de membre.

Il permet de participer à toutes les activités de MUDESDA (article 7 du règlement intérieur de


MUDESDA).

Le membre est suspendu ou exclu pour des motifs suivants :

 le non-respect des règlements de la MUDESDA;


 le non-respect des engagements envers la Mutuelle;
 absence répétée et/ou prolongée non justifiée aux réunions et actions de la MUDESDA.

La suspension ou l’exclusion d’un membre prend effet à compter de la date de la décision de


l’Assemblée Générale. Le membre suspendu, exclu ou dont la démission est prononcée perd :

 le droit de participer aux Assemblées ;


 le droit d’exercer toute fonction au sein de la mutuelle ;
 tout privilège dû à son rang (fc.art.13 des statuts de la MUDESDA).

Néanmoins, la suspension d’un membre ne peut lui faire perdre la qualité de membre selon le
même article. Par ailleurs selon l’article 14 des statuts de la MUDESDA, la perte de la qualité
de membre suite à une démission, une exclusion ou un décès donne lieu à l’épurement du solde
de ses créances et dette à l’égard de la MUDESDA.

219
3.3.5.2 Composition des membres du Bureau Exécutif de la Mutuelle pour le
Développement de Daouakro (MUDESDA) et leur attribution

Chaque mutuelle de développement étudiée compose son Bureau Exécutif selon ses besoins et
ses objectifs. La composition des membres et les missions assignées sont distinctes également.
Comme le tableau 36 l’indique pour le cas de la Mutuelle pour le Développement de Daouakro
(MUDESDA). Le constate qui se dégage est que le Bureau Exécutif de cette mutuelle est
composée de quatre postes clés à savoir le poste de Président, de Secrétaire Général, de
Trésorier Général et de Commissaire aux Comptes. À chaque poste, il y a un adjoint pour
seconder le titulaire du poste.

Le Président de la mutuelle est également le Président du Bureau Exécutif. Il est élu à la majorité
absolue au premier tour par l’Assemblée Générale tout comme les autres membres du Bureau
Exécutif premier responsable des fonctions clés. La durée du mandat du Bureau Exécutif est de
deux ans, renouvelable une fois. Il commence le jour de son élection. Il anime les réunions et
règle les conflits au sein de la MUDESDA. Il est le garant de l’unité et de la stabilité de
l’association (article 28 ; 29 et 30 du statut de la MUDESDA). Il représente la mutuelle dans
tous les actes de la vie civile. Il ordonne des dépenses et veille à ce que la fonction dévolue à
chaque membre du bureau soit assurée régulièrement. Il dresse un rapport moral et financier à
la fin de son mandat (cf.art.33. du règlement intérieur de MUDESDA). Le Président est secondé
dans sa fonction par un vice-Président. Le vice-Président assure l’intérim du Président en cas
de vacance où d’indisponibilité du Président jusqu’à la fin du mandat. Le Président peut lui
déléguer certains pouvoirs représentatifs.

Le tableau 36 révèle la composition du Bureau Exécutif de la Mutuelle pour le Développement


de Daouakro (MUDESDA).

220
Tableau 36: Composition des titres et effectifs des membres du Bureau Exécutif de la
MUDESDA
Titre Effectif des membres
Président 1
Vice-président 1
Secrétaire général 1
Secrétaire général Adjoint 1
Trésorier général 1
Trésorier général Adjoint 1
Commissaire aux comptes 1
Commissaire aux comptes Adjoint 1
Total 8
Source: Statut et règlement intérieur de la MUDESDA, 2009

À côté de la mission susmentionnée dévolue au Président, il est bien de noter le cas du Secrétaire
général de la MUDESDA. Le Secrétaire Général est chargé de la coordination administrative
de la mutuelle. Il a également la charge des correspondances de la MUDESDA. Il dirige et
diffuse les procès-verbaux des réunions de l’Assemblée Générale Adjoint et du Bureau
Exécutif. Il convoque des réunions à la demande du Bureau Exécutif. Il est responsable des
archives de la mutuelle, à ce titre il est la mémoire de la mutuelle (article 34 du règlement
intérieur de MUDESDA).

Concernant le Secrétaire général Adjoint, il assiste le Secrétaire général dans sa fonction. Le


Secrétaire général Adjoint remplace le Secrétaire général en cas d’empêchement ou d’invalidité
prolongée (article 34 du règlement intérieur de MUDESDA).

À propos du Trésorier de la MUDESDA, il assure la gestion financière de la Mutuelle. Il est


chargé de la protection des ressources et de la liquidation des dépenses. Toute opération
financière effectuée par le Trésorier général doit faire l’objet des pièces justificatives. Il a pour
charge de tenir la comptabilité de recettes et dépenses. Il a le devoir de signer conjointement
avec le Président et le commissaire aux comptes tous les actes engageant la vie financière de la
MUDESDA.

Le Trésorier général Adjoint assiste le Trésorier général dans sa fonction, il le remplace en cas
d’empêchement. En cas d’invalidité prolongée, une dérogation écrite, signée et légalisée est
exigée pour assurer l’intérim (article 35 du règlement intérieur de MUDESDA).

221
Le Commissaire aux Comptes quant à lui, il rend compte à l’Assemblée Général, d’où la
nécessité au Bureau Exécutif de mettre à sa disposition tout le document comptable afin de lui
faciliter le travail.

3.3.5.3 Composition des membres du Bureau extra exécutif de la Mutuelle pour le


Développement de Daouakro (MUDESDA) et leur attribution

Outre les membres du Bureau Exécutif, la MUDESDA est dirigée par d’autres membres. Le
tableau 37 montre les postes et la composition des membres qu’occupent ces postes au sein de
la MUDESDA.

Tableau 37: Composition des membres du Bureau extra exécutif de la MUDESDA


Titre Effectif des membres
Secrétaire à l’organisation 1
Secrétaire à l’organisation Adjoint 1
Secrétaire à la Mobilisation 1
Secrétaire à la Mobilisation Adjoint 1
Secrétaire chargé à l’Information 1
Secrétaire chargé à l’Information Adjoint 2
Secrétaire chargé à la Sécurité 1
Secrétaire chargé à la Sécurité Adjoint 5
Secrétaire chargé des affaires sociales 1
Secrétaire chargé des affaires sociales Adjoints 2
Secrétaire aux affaires extérieures 1
Secrétaire aux affaires extérieures Adjoints 1
Conseillers illimité
Total 28
Source : Statut et règlement intérieur de la MUDESDA, 2009

Le tableau 37 révèle qu’il y a sept fonctions distinctes en dehors du Bureau Exécutif. Les
conseillers sont les plus nombreux. Comme le mentionne l’article 20 du règlement intérieur de
la MUDESDA, le nombre des conseillers est illimité. Les conseillers sont des personnes âgées
ayant de l’expérience et pouvant donner des conseils pour la bonne marche de la Mutuelle. Ils
règlent à ce titre les litiges entre les membres.

Concernant le Secrétaire à l’organisation, il est chargé en accord avec le Président de la


MUDESDA de gérer les différents problèmes sociaux de l’organisation de toute activité tendant
à l’épanouissement des membres (cf.art.36 du règlement intérieur). Ces activités peuvent s’agir
de conférences, de débats et de manifestations. Son Adjoint l’assiste dans sa fonction.

222
Le Secrétaire à la mobilisation est chargé de la mobilisation et de l’animation de la mutuelle. Il
a pour mission de dénicher de nouvel adhérent et de créer un esprit de convivialité au sein des
membres.

Le Secrétaire chargé à l’Information est mandaté pour transmettre le message de la MUDESDA


auprès des membres et le village.

Le Secrétaire chargé à la Sécurité est de maintenir l’ordre lors des évènements initiés par la
MUDESDA. Pour accomplir cette tâche, il est secondé par un adjoint.

Le Secrétaire chargé des affaires sociales, il a pour mission d’étudier les cas sociaux pour le
soumettre au Bureau Exécutif. Il accomplit sa mission avec l’assistance d’un adjoint.

Le Secrétaire aux affaires extérieures, il est chargé de correspondance et des relations avec les
institutions et associations poursuivant les mêmes objectifs que l’association. Il est assisté dans
sa fonction par un adjoint (article 38 du règlement intérieur).

À l’instar des autres mutuelles étudiées les fonctions aux services de la MUDESDA sont
gratuites.

3.3.6 Composition des membres de la Mutuelle pour le Développement de Bombokro


(MUDEBO)

Comme toutes les mutuelles de développement qui ont fait l’objet de cette étude, la Mutuelle
pour le Développement de Bombokro (MUDEBO) est composée de plusieurs types de
membres.

3.3.6.1 Différents types de membres de la Mutuelle pour le Développement de Bombokro


(MUDEBO)

Dans la MUDEBO, il existe des membres actifs et de membres d’honneur. Selon l’article 3 du
statut de la MUDEBO est qualifié de membre tout ressortissant de Bombokro âgé de 21 ans
inscrit et a jour de ses cotisations après l’Assemblée Constitutive. La qualité de membre actif
confère le droit de prendre part aux délibérations de l’Assemblée Générale. Les membres actifs
ont le devoir de :

223
 s’acquitter de leurs différentes cotisations ;
 participer de façon active à toutes les réunions et activités ;
 respecter les décisions et les délibérations du Bureau Exécutif et de l’Assemblée
générale (article 8 du statut de la MUDEBO).

Conformément à l’article 8 du statut de la MUDEBO, l’inobservation des obligations régies par


les textes de la MUDEBO donnent lieu aux sanctions ci-après :

 avertissement ;
 amendes ;
 travaux d’intérêt général.

Les sanctions sont prononcées par le Bureau Exécutif Central. Avant de prononcer une sanction,
le membre mis en cause est informé de ses déviations par tout moyen, entendu par le Bureau
Exécutif Central si nécessaire. La Sanction prononcée lui est notifiée par une note écrite et
signée du Président ou son représentant (article 9 du statut de la MUDEBO). La qualité de
membre se perd par démission, radiation et décès.

Peut-être membres d’honneur, des personnalités des personnes qui ont rendu, rendent ou sont
susceptibles de rendre des services éminents à la mutuelle.

3.3.6.2 Composition des membres du Bureau Exécutif Central de la Mutuelle pour le


Développement de Bombokro (MUDEBO) et leur attribution

Le Bureau Exécutif Central est composé de différentes fonctions. Ces fonctions se regroupent
en six grands postes. Ce sont les postes de Président, de Secrétaire Général, de Trésorier
Général, de Secrétaire à l’Organisation, de Président de section et de Responsables de
commission. Les trois premiers de ces postes clés (Président, Secrétaire général, Trésorier
général) sont assistés par des adjoints. Au total, l’on dénombre 19 membres qui animent le
Bureau Exécutif Central de la MUDEBO. Selon les textes de la MUDEBO, il y a une distinction
pour l’occupation des postes.

À propos de la fonction du Président, il est élu au bulletin secret par l’Assemblée Générale pour
un mandat de trois ans renouvelable. Il devient le Président de l’Assemblée Générale ainsi que
le Bureau Exécutif. Il est responsable devant ces deux organes précités précédemment. À ce
titre:

224
 il forme le Bureau Exécutif dont les membres sont responsables devant lui ;
 il convoque les réunions du Bureau Exécutif ;
 il veille à l’application des délibérations et des décisions qui y sont prises ;
 il représente la mutuelle dans tous les actes de la vie civile et est investi de tous pouvoirs
à cet effet ;
 il a notamment qualité pour ester en justice au nom de la mutuelle ;
 il est tenu de présenter un bilan moral et financier à chaque Assemblée générale ;
 il présente en Assemblée générale ordinaire, le rapport moral et financier à la fin du
mandat ;
 il dispose d’un délai maximum d’un an pour convoquer une Assemblée générale
Élective Extraordinaire si pour des raisons quelconques, l’Assemblée générale ordinaire
de fin de mandat n’a pas pu se tenir à Bombokro ;
 il doit présenter son bilan de fin de mandat au cours de la réunion de l’Assemblée
générale Extraordinaire quel que soit le lieu du territoire national où se tient cette
réunion;
 il peut déléguer une partie de ses pouvoirs à ses vices présidents et aux délégués (article
15 du règlement intérieur de la MUDEBO).

Les deux Vice-Présidents de la MUDEBO aident le président dans sa tâche et le remplacent en


cas d’absence ou d’empêchement. Par ailleurs, ils ont les attributions spécifiques comme
mentionner l’article 15 du règlement intérieur de la MUDEBO.

Le premier Vice-Président est chargé de :

 charger de coordonner les actions de développement communautaire ;


 il assure directement l’intérim du Président.

Le deuxième Vice-Président est chargé de :

 relations extérieures ;
 de superviser les activités des Secrétaires à l’organisation et le fonctionnement des
commissions.

Néanmoins chaque vice-Président est susceptible de représenter le président à différentes


activités et réunions (article 15 du règlement intérieur de la MUDEBO).

Concernant, le Secrétaire général, il est le responsable administratif de la mutuelle. À ce titre :

225
 il rédige les procès-verbaux des délibérations et des décisions des Assemblées Générales
et des réunions du Bureau Exécutif ;
 il assure la transition sur le registre prévu à l’Assemblée Générale et la réunion du
Bureau Exécutif ;
 il rédige toutes les correspondances de la mutuelle ;
 il assure la diffusion des correspondances.

Le Secrétaire Général Adjoint a pour mission d’assister le Secrétaire Général dans ses tâches
quotidiennes. Il le remplace en cas d’absence. Le tableau 38 indique la composition du bureau
central.

Tableau 38: Composition du Bureau Exécutif Central de la Mutuelle pour le


Développement de Bombokro (MUDEBO)

Titre Effectif des membres


Président 1
Vice-Président 2
Secrétaire général 1
Secrétaire général Adjoint 1
Trésorier général 1
Trésorier général Adjoint 1
Secrétaires à l’organisation 4
Présidents de section 4
Responsables de commission 4
Total 19
Source : Statut et règlement intérieur de la MUDEBO, 1994

En effet, le Trésorier Général de la MUDEBO est le responsable financier de la mutuelle. Il est


Chargé notamment du recouvrement des cotisations. Il cosigne avec le président l’ouverture
des comptes et les ordres de retraits de fonds appartenant à la MUDEBO. Il tient le livre
comptable de la MUDEBO. Le Trésorier Général Adjoint a pour charge d’assister le Trésorier
Général dans ces tâches quotidiennes. Il le remplace en cas d’absence (cf.art.16 du règlement
intérieur de la MUDEBO).

Concernant les Secrétaires à l’Organisation, ils sont chargés d’organiser les activités ou des
manifestations de la mutuelle (cf.art.16 du règlement intérieur de la MUDEBO).

Les présidents de sections représentent le président dans les sections locales là où il y a une
sous sections de la MUDEBO. Il s’agit de la section Centre-Nord, Sud-Est, Sud-Ouest, Centre-
Ouest.

226
Les responsables de commission dirigent les commissions spécialisées. Ils sont chargés de
concevoir des projets ou des activités susceptibles de participer à l’épanouissement économique
et social du village (article 12 du règlement intérieur de la MUDEBO).

En plus des fonctions du Bureau Exécutif, il y a d’autres membres qui occupent d’autres postes
selon l’organisation de la MUDEBO.

3.3.6.3 Composition des membres du Bureau Extra Exécutif de la Mutuelle pour le


Développement de Bombokro (MUDEBO) et leur attribution

Comme les autres mutuelles, il y a des membres de la MUDEBO qui occupent des fonctions
extra Bureau Exécutif. Le tableau 39 montre la fonction et la composition des membres qui
animent ce Bureau Extra-Extra Exécutif de ladite mutuelle.

Tableau 39 : Composition des membres du Bureau Extra Exécutif de la Mutuelle pour le


Développement de Bombokro (MUDEBO)

Titre Effectif des membres


Comités de contrôle 3
Président de Comités Électoral 1
Vice-Président de Comités Électoral 2
Rapporteur de Comités Électoral 1
Membre du bureau de section Illimité
Source : Statut et règlement intérieur de la MUDEBO, 1994

Il ressort du tableau 39 qu’il y a trois grands groupes de fonctions. Il s’agit du comité de


contrôle, le Comité d’électoral et les membres du bureau de section.

À propos du comité de Contrôle, ils sont élus sur une liste unique par l’Assemblée Générale
dans les mêmes conditions que le Président du Bureau Exécutif Central de la MUDEBO. Leur
mandat est de 5 ans (article 17 du règlement intérieur de la MUDEBO).

Comme mission, ils sont chargés de :

 contrôler la gestion financière du Bureau Exécutif Central de la MUDEBO ;


 examiner et donner leur avis sur la politique de la MUDEBO ;
 veiller à la bonne exécution des décisions de l’Assemblée générale ;
 produire des rapports à l’Assemblée générale ;
 contrôler la régularité des élections (cf.art.18 du règlement intérieur de la MUDEBO).

227
Le Comité Électoral comprend quatre personnalités de la MUDEBO. Elles sont élues sur une
liste unique dont les membres proviennent d’au moins deux sections. Les membres du comité
électoral sont élus par une Assemblée générale Extraordinaire avant l’Assemblée Générale
Élective sur convocation du Bureau Exécutif Central sortant. Un comité de trois membres
désignés séance tenante organisera cette élection. Les membres du comité électoral ont une
compétence générale pour toutes les élections sauf la leur. Leur mandat est de trois ans
renouvelables une fois (article 26 du règlement intérieur de la MUDEBO).

Selon l’article 27 du règlement intérieur de la MUDEBO, le comité électoral dispose de 75 jours


pour recevoir et analyser les candidatures. Il publie la liste des candidats retenus 15 jours avant
les élections. Si aucune candidature n’a été enregistrée, le bureau sortant assure les affaires
courantes sur un délai d’un an en vue d’organiser les prochaines élections. Le comité électoral
organise les votes et proclame les résultats.

Concernant les membres du bureau des sections, ils sont nommés par les Présidents de section.
Chaque président de section peut former son équipe locale selon le nombre de membres qu’il
juge nécessaire. Néanmoins, son équipe doit être approuvée par le Président du Bureau Exécutif
Central. L’équipe de section locale en plus du président de section doit composer au
minimum de:

 1 Président ;
 1 Secrétaire général ;
 1 Trésorier.

De façon générale, pour accéder aux postes électifs de la MUDEBO à savoir le poste du
Président du Bureau Exécutif Central, du Commissaire aux Comptes et les membres du Comité
électoral, il faut obéir aux critères suivants :

 être ressortissant de Bombokro ou y avoir des intérêts ;


 être à jour de ses cotisations ;
 être membre actif ;
 être de bonne moralité ;
 n’avoir jamais fait l’objet d’une sanction disciplinaire ;
 être âgé d’au moins 30 ans ;
 avoir un casier judiciaire vierge ;
 payer une caution de 20 000frs CFA, non remboursable pour le Président du Bureau
Exécutif Central.

228
Ces critères proposés pour être membres du bureau exécutif et le dossier susmentionnés
conformément aux textes montrent le sérieux que désire la communauté de Bombokro pour
diriger l’association.

3.4. Organisation des ressources financières et budgétaires des associations

La loi relative aux Associations en Côte d’Ivoire montre un modèle pour bénéficier des
ressources financières.

3.4.1 Proposition de modèle de ressource financière et budgétaire par le gouvernement


ivoirien

Selon la loi relative aux Associations en Côte d’Ivoire les ressources de l’Association
proviennent de :

 des droits d’adhésion ;


 les cotisations annuelles ;
 les subventions.

Les droits d’adhésions et cotisations annuelles sont fixés par les membres lors de l’Assemblée
Générale. L’Assemblée Générale doit par consensus trouver les taux à fixés. Quant aux
subventions des Associations contrairement à la mairie, ce n’est pas une obligation de l’État de
subventionner les Associations. Les Associations ont la liberté de tisser des relations avec des
partenaires pour le financement de leurs projets ou pour les subventionner.

L’année budgétaire commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre de l’année civile en


cours. Chaque Association a la liberté de fixer son année budgétaire.

Les fonds de l’Association sont déposés dans une banque agréée par le Bureau Exécutif.
L’ouverture des comptes et les ordres de retrait des fonds doivent comporter deux signatures à
savoir :

 celle du Président ou en cas d’absence ou d’empêchement celle du vice-président ;


 celle du trésorier général ou, en cas d’absence ou d’empêchement, celle du trésorier
général adjoint.

229
La composition des membres de bureau accompagnée par des adjoints s’explique par la
crédibilité que l’association se veut d’être.

3.4.2 Organisation des ressources financières et budgétaires de la Mutuelle de


Développement Économique et Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK)

Les ressources financières et budgétaires prévues par les textes, article 8 des statuts, de la
Mutuelle de Développement Économique et Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK) sont :

 les droits d’adhésions;


 les cotisations annuelles fixées;
 les cotisations exceptionnelles ;
 les revenus de ses investissements ;
 la vente des lots au village ;
 les dons et legs ;
 bénéfices des parrainages ;
 financement de projet de développement par des personnes physiques ou morales
(ONG, structure Étatique, entreprise privée, relation ou situation personnelle des
membres de la MUDESAK) ;
 prélèvement d’une commission imposable directement à tout exploitant d’une ressource
naturelle sur les terres d’Andianou-Koumokro.

Ainsi, les ressources naturelles sont considérées comme bien public. De ce fait pour
l’exploitation d’une ressource naturelle d’Andianou-Koumokro, il faut au préalable
l’autorisation des mutualistes en accord avec les autorités coutumières (notabilité, bureau des
jeunes, et chef de terre). À propos des cotisations, elles se font en fonction de la catégorie
socioprofessionnelle comme l’indique le Tableau 40.

230
Tableau 40: Tarif de cotisation annuelle fixée par catégorie socio professionnelle pour la
MUDESAK
Catégorie socioprofessionnelle Contribution annuelle (Frs CFA)
Cultivateur 500
Ménagère 1 000
Sans emploi 1 000
Employé agricole 1 000
Artisan 5 000
Conducteur 5 000
Réparateur 5 000
Commerçant 5 000
Planteur 10 000
Fonctionnaire et salarié à la retraite 10 000
Fonctionnaire et salarié en fonction 15 000
Étudiant 500
Élève ou autre apprenant 200
Source : Statut et règlement intérieur de la MUDESAK, 2002

Le tableau 40 révèle que le recouvrement de cotisation annuelle de la MUDESAK s’étend sur


11 types de personnes en fonction des situations professionnelles. Sur ces 13 catégories
socioprofessionnelles, la cotisation destinée aux fonctionnaires et salariés en fonction sont les
plus élevées soit une somme de 15 000Frs CFA. Ils sont suivis des fonctionnaires et salariés
retraités et les planteurs. Les élèves sont les membres dont la cotisation est la plus modique soit
200 Frs CFA. Ils sont suivis des étudiants et cultivateurs. Selon les enquêtes, ces taux de
cotisations fixées s’expliquent par les raisons suivantes:

 au niveau des fonctionnaires et salariés, ces derniers ont au moins un revenu régulier de
ce fait, ils peuvent s’acquitter de cette somme chaque année si ces derniers ont la volonté
de voir développer leur village.
 Les planteurs ont également un revenu régulier. Cependant, le fait que leur rendement
et le revenu varient l’Assemblée Générale a trouvé judicieux que leur cotisation soit
fixée à 10 000Frs CFA.
 Les élèves quoiqu’ils ne soient pas autonomes, participent à la cotisation aussi
également, car l’on désire une contribution financière participative pour le
développement du village. Ils constituent la majorité des jeunes comme il a été signifié
dans le premier chapitre de cette recherche. Néanmoins, il faut signaler que les écoliers
(c’est-à-dire les élèves du primaire) ne font pas partir des élèves qui doivent participer
à ces cotisations.

231
 Les cultivateurs ce sont les paysans du village, Andianou-Koumokro. N’ayant pas de
culture de rente palpable depuis le déclin de l’économie de plantation de café dans la
zone communale de Bocanda, l’Assemblée Générale a étudié leur cas. Ainsi, elle a
proposée qu’ils participent à une hauteur de 500frs par an.

La cotisation annuelle doit être versée au Trésorier Général au plus tard pâque de chaque année.

Par ailleurs, les cotisations exceptionnelles sont les cotisations irrégulières dont le taux et la
modalité de paiement sont déterminés par le Bureau Exécutif.

Pour les bénéfices des parrainages, il peut s’agir des invitations ou des demandes d’aides des
sommités qu’ils soient politiques, économiques, sociales et culturelles lors des activités au
village surtout les cérémonies initiées par la MUDESAK.

Le financement de projets de développement par des personnes physiques ou morales fait que
les cadres sont considérés comme des courtiers en développement. Ils constituent une interface
entre le village et l’administration moderne.

3.4.3 Organisation des ressources financières et budgétaires de la Mutuelle de


Développement Économique et Social de Soh N’Guessankro (MUDES)

Conformément à l’article 6 des statuts de la Mutuelle de Développement Économique et Social


de Soh N’Guessankro (MUDES) ses ressources sont constituées par :

 les droits d’adhésion ;


 les cotisations annuelles des membres ;
 les dons et les legs ;
 les créditeurs de dépôts de banque ;
 les intérêts perçus sur les prêts octroyés.

Le droit d’adhésion à la mutuelle qui confère la qualité de membre est fixée à 2000Frs.

Le tableau 41 montre la somme fixée pour le droit d’adhésion et la cotisation annuelle.

232
Tableau 41: Répartition de la cotisation annuelle de la Mutuelle de Développement
Économique et Social de Soh N’Guessankro (MUDES)

Titre Somme fixée (Frs CFA)


Citadin 12 000
Planteur 12 000
Résident au village 5 000

Source : Statut et règlement intérieur de MUDES, 2001

Il ressort du tableau 41 que les taux de cotisation annuelle de la Mutuelle de Développement


Économique et Social de Soh N’Guessankro (MUDES) sont fixées par rapport au lieu de
résidence des membres. Le constat est que les membres de la MUDES vivant en dehors du
village originaire paye plus que à ceux qui sont au village avec 12 000Frs CFA pour les premiers
et 5000Frs CFA pour les seconds. Selon les investigations, les planteurs et citadins ont une
situation financière aisée par rapport à ceux du village originaire de ce fait ils peuvent payer la
somme de 12 000Frs pour le compte de la Mutuelle. Dans tous les cas, les taux de cotisations
ont été décidés à l’unanimité à l’assemblée constitutive en pâque. Quoique, la cotisation est
annuelle, les membres ont la possibilité de payer par échelon en payant par mois dans les
sections de base. L’ensemble des cotisations sont recouvrées par le Trésorier (cf.art.25 des
statuts de la MUDES). Les fonds recueillis sont déposés dans un compte bancaire au nom de la
MUDES selon l’article 7 des statuts de la MUDES. Cependant, en cas de faute lourde de gestion
ou de détournement tous les membres du Conseil d’Administration sont personnellement et
solidairement responsables et seront traduits devant les tribunaux de droit commun (article 28
des statuts de la MUDES).

3.4.4 Organisation des ressources financières et budgétaires de la Mutuelle pour le


Développement de Salé Balèkro (« N’GATCHIÈ »)

Les ressources financières de la Mutuelle pour le Développement de Salé Balèkro


(« N’GATCHIÈ ») sont constituées par :

 les droits d’adhésion ;


 les cotisations de ses membres ;
 les cotisations expresses ou exceptionnelles ;
 les dons, legs subventions ;

233
 les produits de ses diverses manifestations ;
 les autres ressources conformes à la légalité vis-à-vis des associations en Côte d’Ivoire.

Les droits d’adhésion et les taux des cotisations sont fixés en Assemblée Générale sur
proposition du Bureau Exécutif (article 24 des statuts de « N’GATCHIÈ »). Le droit d’adhésion
ne se paie qu’une seule fois. Les cotisations annuelles sont fixées par catégorie
socioprofessionnelle et tantôt selon le genre. Le droit d’adhésion de « N’GATCHIÈ » varie
également, ce qui n’est pas le cas pour la MUDES. Le droit d’adhésion et les cotisations
annuelles le plus bas sont respectivement de 1 000 Frs CFA et de 2 000Frs CFA ; les plus
élevés sont 3 000Frs CFA et 10 000frs. Ce sont les femmes sans emploi qui paient 1 000Frs
CFA de droit d’adhésion et pour cotisation annuelle 2 000 Frs FCA. Selon les investigations,
quand l’on parle de femmes sans emploi, il s’agit des ménagères ainsi que des jeunes filles sans
emplois. Elles paient ces sommes modiques par rapport aux autres membres, car elles n’ont
pas d’activités fixes pouvant leur procurer de revenus consistants. Les travailleurs urbains,
fonctionnaires, ou personne faisant une activité libérale, retraité et planteur paient plus par
rapport aux membres, car ils ont une entrée financière régulière. Ainsi, pour le développement
du village, ces personnalités sont appelées à consentir plus de sacrifices en payant plus peu
importe leurs dépenses extra associatives.

Ce tableau 42 suivant présente ces droits d’adhésion et les taux des cotisations.

Tableau 42: Présentation des droits d’adhésion et de cotisation annuelle de la Mutuelle


pour le Développement de Salé Balèkro (« N’GATCHIÈ »)

Droit d’adhésion Cotisation annuelle (Frs


Désignation
(Frs CFA) CFA)
Femme sans emploi (urbaine ou
1 000 2 000
paysanne
Cultivateur (adulte ou jeune), sans
2 000 3 000
emploi et les petits artisans
Travailleur urbain (fonctionnaire ou
3 000 10 000
activité libérale, retraité et planteur
Source : Statut et règlement intérieur de « N’GATCHIÈ », 2009

Ces taux peuvent être modifiés par l’Assemblée Général, uniquement en Assemblée Ordinaires
selon les dirigeants de « N’GATCHIÈ ».

Concernant les cotisations expresses sont exigibles à tous les membres en cas de forces
majeures. Elles sont motivées par l’urgence du développement. Ce sont les cas de :

 catastrophe naturelle (incendie, inondation, vent violent…) ;

234
 désastre causés par les conflits sociaux (Guerre, conflits sociaux divers) ;
 projets économiques jugés prioritaires par le Bureau Exécutif (article 27 du règlement
intérieur de « N’GATCHIÈ »).

C’est tous les membres actifs qui doivent payer ses cotisations expresses. De même, les
membres d’honneur et bienfaiteurs peuvent être sollicité dans le cas des cotisations expresses.

Par ailleurs en cas de déséquilibre financier dûment constaté à l’Assemblée générale par le
Bureau Exécutif, celui-ci propose la modification du taux des cotisations et toutes mesures
susceptibles de redresser la situation cf.art.31 du règlement intérieur.

Quoique « N’GATCHIÈ » soit une association pour une durée d’existence illimitée, s’il arrive
qu’elle soit dissoute par anticipation, aucun membre ne peut prétendre à la reprise de ses apports
ou se voit attribuer les biens de l’association. S'il arrive que les biens acquis de l’association
soient liquidés, une commission constituée par l’Assemblée Générale sera chargée de faire les
inventaires des biens et attribuer l’actif à une œuvre de bienfaisance à Salè Balèkro séance
tenante (cf.art.37 du règlement intérieur).

3.4.5 Organisation des ressources financières et budgétaires de la Mutuelle pour le


Développement Économique et Social de Daouakro (MUDESDA)

Les ressources de la Mutuelle pour le Développement de Daouakro (MUDESDA) proviennent


de sources. Il s’agit de :

 des droits d’adhésions ;


 cotisation mensuelle ;
 revenus des activités ;
 subventions ;
 revenus des activités ;
 dons et legs de toute nature ;
 droit des manifestations et des contributions perçues ;
 financement des projets de développement par des personnes physique ou morale.

Le droit d’adhésion est individuel et avec un taux unique qui est de 2 000Frs CFA.

Pour la cotisation des membres, le tableau 43 montre les modalités de paiement :

235
Tableau 43: Répartition des cotisations de la Mutuelle pour le Développement de
Daouakro (MUDESDA)
Désignation Taux de cotisation annuelle (frs CFA)
Fonctionnaire ou cadre 20 000
Planteur 10 000
Activité libérale 5000
Cultivateur 1000
Élève/Étudiant 300
Source : Statut et règlement intérieur de la MUDESDA, 2009

Le tableau 43 révèle que la cotisation se fait en fonction de la catégorie professionnelle. Selon


les enquêtes, les mutualistes peuvent payer leur cotisation mensuellement. La variation du
barème de cotisation se justifie par le fait que les mutualistes n’ont pas les mêmes sources de
revenus. Les fonctionnaires et les cadres sont salariés donc ont une source de revenu régulier.
De ce fait, ils peuvent honorer leur engagement vis-à-vis de la MUDESDA. Concernant les
planteurs, bien que n’ayant pas de salaire fixe, selon les enquêtés, les planteurs sont supposés
avoir de revenus à partir des cultures de rentes (cacao et café…), c’est la raison qui explique la
somme de cotisation élevée par rapport aux autres membres de la mutuelle de développement à
l’exception des cadres ou fonctionnaires. Les autres membres sont supposés n’ayant pas de
ressource financière régulière, c’est ce qui explique les raisons des sommes fixés par cotisation.
Dans ce groupe d’individus, les élèves et les étudiants sont supposés les plus dépendants, de ce
fait c’est eux qui payent la plus petite somme selon le barème fixé. En prenant en compte toute
la classe socioprofessionnelle dans la levée de cotisation pourrait justifier la volonté des
ressortissants de Daouakro de contribuer développement local.

3.4.6 Organisation des ressources financières et budgétaires de la Mutuelle pour le


Développement de Bombokro (MUDEBO)

Les ressources de la Mutuelle pour le Développement de Bombokro (MUDEBO) sont :

 le droit d’adhésion ;
 les cotisations des membres ;
 les dons et legs ;
 prélèvement d’une commission imposable directement à tout exploitant d’une ressource
naturelle sur le terroir de Bombokro.

236
En ce qui concerne les cotisations financières des membres, les barèmes sont consignés dans le
tableau 44.

Tableau 44: Répartition de la cotisation de la Mutuelle pour le Développement de


Bombokro (MUDEBO)
Désignation Taux de cotisation annuelle
Fonctionnaire ou cadre 10 000
Planteur 10 000
Activité libérale (maçon, menuisier, tailleur . . . etc.) 5000
Cultivateur 1000
Sans emploi 1000
Source: Statut et règlement intérieur de la MUDEBO, 1994

Comme la MUDESDA, les barèmes de cotisations des membres de la MUDEBO sont en


fonction du statut professionnel. Les investigations sur les motifs de ce barème sont également
comme celle de la MUDESDA. En prenant en compte toutes les couches socioprofessionnelles,
ressortissant ou résidant de Bombokro révèle la volonté des autorités dudit village de la quête
d’un développement inclusif.

Il faut signaler que l’exploitation de ressource naturelle, il faut au préalable l’autorisation de la


MUBEDO. Si elle autorise, elle lui impose soit des taxes forfaitaires ou des investissements
comme clause du contrat au bénéfice du village. À côté de cela, il y’a le marché individuel que
la société exploitante doit traiter avec le (s) propriétaire (s) terrien (s).

Conclusion

Il ressort de l’analyse du mode d’organisation des mutuelles de développement de la commune


de Bocanda étudiée que chacune de ces associations possèdent des textes statutaires et
règlementaires qui guident leurs organisations. Leurs contenus respectent les normes
recommandées par la loi de la Côte d’Ivoire relative aux associations, loi n°60-315 du 21
septembre 1960. Ces mutuelles ont été créées par processus sous l’initiative des cadres
regroupés en association à caractère exclusivement social des ressortissants dans la métropole
d’Abidjan. Les raisons qui ont motivé ces ressortissants à créer ces associations de
développement sont quasiment les mêmes partout. Ainsi, le développement participatif est
l’objectif principal commun poursuivi. Quelles sont donc les stratégies adoptées par ces
Mutuelles de Développement pour le développement local escompté ?

237
Chapitre 4 : Stratégie de développement local des mutuelles de développement des villages
de la commune de Bocanda

Introduction

Face à la caducité et l’inefficacité de la gestion des villages assurés par des autorités coutumières
et administratives, les mutuelles de développement des villages sont en train de suppléer
l’ancienne stratégie de développement de ces localités. Avec la mutation sociale, économique,
politique et culturelle actuelle qui prévaut, les mutuelles de développement créées à l’échelle
des villages constituent un facteur de modification des gestions des villages. Ainsi quelles sont
les stratégies adoptées par les mutuelles de développement pour le développement local ? À
cet effet, il conviendrait au préalable de savoir la stratégie des autorités traditionnelles des
villages avant l’avènement des mutuelles de développement. Ensuite, il conviendrait de
connaître la stratégie mise en place par les dirigeants des mutuelles de développement dans
leur quête de développement local.

Enfin, il conviendrait de faire l’inventaire des projets de ces mutuelles de développement des
villages de la commune qui ont fait l’objet de cette étude.

4.1 Stratégie de gestion des villages avant l’avènement des mutuelles de développement
des villages de la commune de Bocanda

La gestion des villages concerne plusieurs domaines. Les domaines concernés peuvent être
d’ordre social, économique, culturel et spatial.

4.1.1 Aménagement de l’espace géographique des villages de la commune de Bocanda


avant la création des mutuelles de développement

Il faut rappeler que la circonscription de Bocanda a connu deux grandes périodes dans son
histoire avant la communalisation. Il s’agit d’une part de la période glorieuse de développement
de la filière café et de cacao dans la région et d’autre part la période du déclin de cette économie
de plantation.

238
4.1.1.1 Aménagement de l’espace géographique des villages de Bocanda pendant la
période de production de café et cacao dans la région

Pendant les années glorieuses de la production de café dans les localités de Bocanda selon les
investigations, les villages de la commune de Bocanda étaient uniquement gérés par les autorités
traditionnelles aidées par le sous-préfet, communément appelé commandant. À cette époque
aucun village situé en moyenne 10 Km de Bocanda n’était loti. L’extension des villages
(occupation du sol au village) se faisait de façon continue, l’acquisition des terrains ne se faisait
pas par achat, mais par demande aux chefs de famille. Il n’y avait aucun critère de constructions
exigées aux personnes désireuses de bâtir une habitation.

Relativement à l’entretien des espaces, à l’échelle domiciliaire l’entretien était assuré aux
ménages. Chaque ménage aménageait sa cour ainsi que ses alentours. Lorsqu’il y a une série
d’herbage dans le village, les autorités coutumières ordonnaient à la population de désherber et
balayer quotidiennement afin de maintenir la propreté des villages. Dans le cas du non-respect
du mot d’ordre de la chefferie par quelconque ménage, d’autres personnes nettoyaient en
contrepartie le ménage insoumis était sanctionné. De peur d’être sanctionnés, les ménages
respectaient les ordonnances des chefs du village et les cours et leurs environnements immédiats
étaient propres. Ce sont les femmes qui s’occupaient de cet aménagement des cours et leur
environnement immédiat.

À l’échelle des espaces publics des villages, le désherbage se faisait mensuellement selon les
enquêtes. Ce sont les jeunes hommes qui étaient chargés d’exécuter cette tâche. Pour la
réalisation de ce travail c’était les présidents des jeunes qui décrétaient les jours de
débroussaillements. Le jeune qui ne participait pas sans justification valable était sanctionné.
Ce mode de gestion de l’espace faisait que les villages n’étaient pas enherbés.

De même, lors des évènements spéciaux, les autorités traditionnelles décrétaient le désherbage
et le balayage des villages. Lors des visites d’un membre du gouvernement et/ou d’une autorité
administrative, le sous-préfet se charge de diffuser des circulaires afin que le ou les villages
soient propres.

239
4.1.1.2 Aménagement de l’espace géographique des villages de Bocanda au lendemain du
déclin de production de café et cacao dans la région

Le mode de gestion efficace de l’espace a connu un frein depuis la crise de l’économie de


plantation de café et de cacao dans la région à partir des années 1970. En effet, progressivement
la population active a migré pour la recherche de mieux-être. Avec l’exode de cette frange de
la population, les populations n’arrivaient plus à entretenir régulièrement le village comme
d’antan. Selon ALOKO N. J. et KOUASSI Y. F., (2014), à cause de cet exode, la population
dans les villages du département de Bocanda est prédominée par les personnes âgées de 65 ans
et plus, et les enfants en âge de scolarité primaire de 5 à 14 ans.

De même avec les lotissements des villages de la commune, accompagnée du nouveau mode
d’appropriation de terrain, ce problème de gestion défectueuse s’est accentué. Avec le déclin
de la filière café-cacao dans la région de Bocanda, c’est de façon saisonnière qu’il a un taux de
population active relativement élevé dans le village.

4.1.2 Périodes privilégiées des grandes rencontres et la réalisation des projets d’intérêts
communautaires dans les villageois dans les années 1970

4.1.2.1 Période des fêtes d’ignames « ANAYA » : moment privilégié des rencontres

La culture du café mobilisait les populations des villages sur-place et la grande période de
festivité était celle de la fête d’igname. Communément appelée ‘’Anaya’’par les Baoulé, la fête
à lieu soit le deuxième ou le troisième vendredi du mois de septembre. C’était la plus grande
fête annulaire dans la région. C’était le plus grand moment de rencontre des ressortissants des
villages Baoulé. C’était le moment privilégié d’étudier et discuter les projets d’intérêt du
village. C’est en fonction de ce mode de gestion du village que les initiatives sont prises pour
la mise en place des infrastructures et équipements d’intérêts communautaires.

240
4.1.2.2 Les investissements d’intérêts communautaires au lendemain de la période
glorieuse dans la région et la stratégie de financement

Pendant la période de crise économique locale que 66,67% des écoles dans les villages qui ont
fait l’objet dans cette étude ont été créée. À titre d’illustration, l’École Primaire Public (EPP)
de Koumokro en 1976, celle de Bombokro en 1977 et de l’ancienne École Primaire Public
(EPP) de Daouakro en 1977. Selon les investigations, la réalisation de ces écoles a été financée
par les paysans sans demande d’aide extérieure. La cotisation se faisait par ménage. Le
financement de ces écoles est fait par plusieurs communautés villageoises. Pour le cas de l’EPP
Koumokro, la construction de l’école a été financée par trois villages. Il s’agit de deux villages
voisins de Koumokro, Kando-Koffikro et d’Andianou. Étant donné que Koumokro se situe
entre ces deux villages précités à savoir l’axe Bocanda Kando Koffikro via Andianou et
Koumokro, le site choisi pour la construction de l’école a été Koumokro. C’est ainsi que l’école
a été baptisée EPP Koumokro. En plus de la construction du bâtiment de deux classes plus 1
bureau ces trois communautés ont bâti trois bâtiments de logement d’enseignants. La planche
5 montre cette école financée par les paysans de ces villages.

Planche 5: Bâtiment d’école construit par les communautés villageoises

X : 4.47042° W / Y : 7.78867° N X : 4.4055 °W / Y : 7.04309 ° N

5 a. Bâtiment de l’EPP Koumokro


Prise de vue: KOFFI Antoine, Octobre 2018

Les investigations ont révélé qu’en plus de l’achat de certains matériaux et des frais des
entrepreneurs (maçons, menuisiers), les communautés fondatrices de l’EPP Koumokro
participaient physiquement à la construction. À moins d’un kilomètre du site de construction
de l’école se trouve un gisement de sable et de gravier de construction. Les populations
transportaient elles-mêmes le sable et le gravier à partir du gisement. Grâce à la proximité de
ce gisement et l’abnégation de ces populations, la création de cette école publique a été une
241
réalité. Du coup, les enfants ne parcouraient plus de longue distance pour se rendre à l’école.
Depuis 2011, une nouvelle école a été ouverte à Kando Koffikro. De ce fait, l’EPP Koumokro
est gérée par Andianou et Koumokro.

À propos de l’ancienne EPP Daouakro, un bâtiment de deux salles de classe à Daouakro ont
été cofinancée par les villageois de Haali Koliè N’Zikro, de N’Da Broukro et de Daouakro. Vu
la centralité de Daouakro par rapport à ces deux villages, la proximité de N’Da Broukro et
l’éloignement de Haali Koliè N’Zikro à Daouakro, l’école a été bâtie entre Haali Koliè N’Zikro
et Daouakro. Cependant l’école a été bâtie environ ½ Km de Daouakro pour faciliter l’accès
des élèves de N’Da Broukro et Haali Koliè N’Zikro. Par la suite, 3 bâtiments de logements
d’instituteurs ont été réalisés. Ces trois logements ont été financés par ces communautés
villageoises.

Actuellement (2018), l’école est gérée uniquement par Haali Koliè N’Zikro. Cela s’explique
par le fait qu’une nouvelle école a été construite sur le nouveau site de Daouakro après la
délocalisation dudit village. De même, une nouvelle école a été construite entre Goli et N’Da
Broukro baptisée EPP Goli-N’Da Broukro. Ainsi, l’EPP Daouakro fondée grâce au
cofinancement des trois villages est restée à la main d’un seul village fondateur.

Contrairement aux autres villages qui ont fait l’objet de cette étude au niveau de Bombokro,
l’école primaire a été financé par la seule communauté villageoise.

Grâce à ces investissements autofinancés par les communautés rurales, des écoles de proximités
ont été créées pour la formation des élèves.

4.1.3.1 Période de déclin de l’économie: moment privilégié des rencontres et les


réalisations d’intérêts communautaires par les ressortissants des villages

La période privilégiée des grandes rencontres dans les villages a connu une mutation avec les
mutuelles de développement.

242
4.1.3.2 Périodes des fêtes pascales: moment stratégique des rencontres des ressortissants
des villages de la commune de Bocanda pour les intérêts publics

Face à la crise relative au déclin de l’économie de plantation dans la circonscription de Bocanda,


les populations, dans le même élan de poursuivre l’équipement de leur village, ont modifié la
période des grands rassemblements. Au fil des années, la période choisie pour les grandes
rencontres sont les moments de semence, maïs, arachide, riz et autres céréales et de buttage
d’igname (fin mars au mois de juillet), singulièrement la période de pâque. En effet, avec
l’exode de nombreuses populations à la recherche de nouveau front pionnier, la période de mars
à juillet est devenue une tradition pour ces migrants économiques de retourner au village des
champs pour les parents aux villages. Vu l’importance démographique pendant cette période
dans les villages, les citadins ont choisi cette période, en particulier la semaine sainte, selon les
chrétiens, pour se rendre massivement dans leurs villages d’origine. Ainsi, les ressortissants des
villages choisissaient cette période pour discuter des besoins du village en union avec les
planteurs émigrés et les citadins ressortissants du village. En général, ces réunions se tenaient
sous l’égide des associations à caractère exclusivement social des citadins résidents à Abidjan,
la capitale économique du pays. À titre d’illustration, l’Association des Ressortissants
d’Andianou-Koumokro (ARAK), l’Association des Ressortissant de Bombokro (AREBO), la
Mutuelle des Ressortissants de Salé Balekro (MURESSA), l’Association de Développement de
Daouakro (ADD) et l’Union Fraternelle des Ressortissants de Soh N’Guessankro (UFRS). C’est
dans de telles circonstances que certaines réalisations ont été faites par autofinancement de ces
ressortissants des villages de la commune de Bocanda. Si pour les constructions à la fin de la
période glorieuse de la production de café, ce sont uniquement les planteurs locaux après que
Bocanda ne soit déclaré zone sinistrée, ce n’est plus le cas.

4.1.3.3 Réalisations d’intérêts communautaires par les ressortissants des villages après le
déclin de l’économie

Au niveau éducatif, selon les investigations il y a la construction de l’École Primaire Publique


de Salé Balekro en 1988. La planche 6 montre cette école.

243
Planche 6 : Présentation de l’EPP Sale Balekro construite en 1998

Prise de vue: KOFFI Antoine, Mai 2018

L’EPP salé Balekro est composée de Deux de bâtiments d’école. Un bâtiment de trois classes
(CE2, CM1 et CM2) et un Bâtiment de trois classes (CP1, CP2 et CE1). Pour la construction
de cette école, les cotisations ont été levées par les ressortissants de Salé Balekro. Elles se
faisaient selon la catégorie socio professionnelle des ressortissants du village. Il y a la somme
fixée par les planteurs de la ‘’diaspora’’, des cadres, des résidents aux villages et ceux qui font
des activités libérales. Grâce à cette levée de fonds, l’École Primaire Publique de Salè Balèkro
a vu le jour. Cinq logements de maîtres ont été réalisés avec la même mode de participation.

Au niveau de la planification du village, des lotissements ont été réalisés par cette même
technique de développement participatif. Il s’agit du lotissement de Salè Balèkro et de Daouakro
en 1999. Les cartes 6 et 7 présentent ces plans de lotissements.

244
Carte 7 : Plan de lotissement de salé Balekro depuis 1999

HORS LOTISSEMENT

RA : Réserve administrative ; GR : Gare Routière ; GVC : Groupement à


vocation coopérative ; M : Marché ; E : École ; CS : Centre de Santé ; FP :
Foyer Polyvalent ; EECI : Énergie Électrique de Côte d’Ivoire ; EV : Espace
Vert ; TS : Terrain de Sport ; C : Culte.

Source: M.C.U, 1999

245
Il ressort que le plan de lotissement de Salé Balekro comporte 45 îlots. Six de ces îlots sont
uniquement destinés aux équipements d’intérêts communautaires, il s’agit des ilots numéros 8;
18 ; 22 ; 25 ; 27 ; 30 et 31. Ce sont des infrastructures telles que le lieu de culte (C), du terrain
de sport (TS), de centre de santé (CS), d’école (E), de marché (M), de Groupement à Vocation
Coopérative (GVC) et de gare routière (G R). Tous les autres îlots sont affectés au logement et
comprennent 363 lots. La volonté des fils et des filles de Salè Balèkro de moderniser leur village
leur a fallu une synergie d’action. La carte 8 présente le plan de lotissement de Daouakro.

Carte 8: Présentation du plan de lotissement de Daouakro depuis 1999

RA : Réserve administrative ; GR : Gare Routière ; M : Marché ; E : École ; CS :


Centre de Santé ; FP : Foyer Polyvalent ; PP: Place Publique ; TS : Terrain de Sport ;
C : Culte.
Source : M.C.U, 1999 Réalisation : KOFFI Antoine en septembre 2018

La carte 8 révèle que le plan de lotissement de Daouakro comprend 31 îlots numérotés de 01 à


31. Parmi ces îlots, cinq sont exclusivement affectés au domaine public. Il s’agit de l’îlot
numéro 10; 11; 15 ; 16 et 19. Ils sont prévus pour une Reserve Administrative (R A), d’un
Terrain de Sport (TS), de Centre de Santé (C S), Gare Routière (G R) et de Marché (M). Deux
des îlots sont occupés partiellement un lieu de culte de logements et un autre îlot par une place

246
publique et logement. Ainsi, les autres îlots sont exclusivement réservés aux logements.
L’ensemble de ces lots de logements sont aux nombres de 240 numérotés de 01 à 240. Grâce à
une telle réalisation avant le recasement de la population, les populations pourraient occuper
sans craindre que leur résidence serait démolir si elle s’installe en fonction des zones affectées.

Malgré ces actions dans ces villages respectifs, c’est seul l’autorité traditionnelle qui est habilité
de représenter le village officiellement auprès des services étatiques. Ce mode de financement
des projets pour le développement local constitue un facteur limitant pour le développement de
leurs villages respectifs selon les autorités (cadres, étudiants, planteurs, opérateurs
économiques) ressortissantes desdits villages. Quelles sont les investigations de l’État dans le
développement de Bocanda et ses environs ?

4.1.3 Investissements de l’État dans les villages de la commune de Bocanda

Dans le cadre de cette sous-partie, l’investigation portera au préalable des modes


d’investissements de l’État, ensuite des projets d’investissements réalisés. Il faut noter que les
investissements des municipalités ne feront pas partie.

Les deux premières décennies suivant l’indépendance du pays demeurent celles au cours
desquelles l’État a déployé le plus de moyens et obtenus les résultats les plus significatifs avant
la crise économique (HAUHOUOT A. A., 2002).

4.1.3.1 Investissements de l’État dans les villages de la commune de Bocanda avant la


crise économique mondiale

Avant le démarrage effectif de la décentralisation ; l’État ivoirien a mené des actions de


développement local sur l’ensemble du territoire national dans le cadre de sa politique de
planification et de l’aménagement du territoire. Entre 1960 et 1980, cette politique a eu des
résultats probants dans divers domaines de développement. L’État intervenait à travers de
nombreuses structures :

 la Direction de l’Aménagement et de l’Action Régionale (D.T.A.R) créée le 13 février


1973 ;
 l’Autorité pour l’Aménagement de la Vallée de Bandama (AVB) créée en juillet 1969 ;

247
 la Direction et Contrôle des Grands Travaux (DCGTx) créée en 1978 ;
 l’Autorité pour l’Aménagement de la Région du Sud-ouest (ARSO) créée en décembre
1969 ;
 les Fonds Régionaux de l’Aménagement Rural (FRAR) créés en 1971.

À côté de ces réalisations, il faut noter les fêtes tournantes d’indépendance. Lors de ces fêtes,
la région choisie pour la célébration de la fête est dotée d’infrastructures pour impulser son
développement. Ces infrastructures sont financées par l’État ivoirien. Ces politiques ont été un
réel succès pour lutter contre les disparités régionales. Elles ont permis de renforcer le niveau
des investissements locaux comme l’avait souligné ADOMON A. A, (2015). À travers la
politique de l’hydraulique villageoise, des pompes à motricité humaine ont été installées dans
les villages qui se situent sur le territoire communal actuel de Bocanda. Le tableau 45 montre
l’effectif et les périodes d’implantation de ces pompes dans ces villages respectifs.

Tableau 45: Période de réalisation des pompes à motricité humaine dans les villages
situés sur le territoire communal de Bocanda
Nom du village Nombre de pompe Date d’implantation
Andianou 1 1975
Koumokro 1 1975
Bombokro 1 1975
Daouakro 1 1978
1975
Soh N’Guessankro
2 1963
1965
Salé Balekro
2 1975
Source : Enquêtes personnelles, 2018

Le constat qui se dégage est que dans les villages qui font l’objet de cette étude, tous ont été
dotés d’au moins d’une pompe à motricité humaine. Ces pompes ont été installées après
l’indépendance de la Côte d’Ivoire. L’année 1975 a été celle où plus de forages ont été réalisés
62,5%. La réalisation massive de ces pompes pourrait se justifier par le fait de la fête tournante
de l’indépendante dans le département de Dimbokro. En effet, pendant cette période le
département de Dimbokro recouvrait la sous-préfecture de Bocanda. Comme MEITE B. S.,
(2014) l’a signalé, ces fêtes tournantes étaient un moment propice pour la réalisation de
nombreux infrastructures et équipements pour le département d’accueil de la fête. Cependant,
à Salé Balekro et à Bombokro du fait de la réalisation du château d’adduction d’eau, ces pompes
ont été abandonnées. À Koumokro également malgré l’absence d’un réseau d’adduction d’eau,

248
la pompe réalisée en 1975 a été abandonnée. Selon les investigations, elle a été abandonnée
suite à une panne dont la communauté villageoise n’a pas pu réunir des fonds pour la réparation.

En dehors des infrastructures hydrauliques réalisées pour ces communautés villageoises


pendant cette période glorieuse de l’économie ivoirienne, l’État ivoirien a mis en place d’autres
infrastructures et équipements communautaires dont ces villages ont bénéficié également. Il
s’agit des ouvertures de voies reliant certains de ces villages. Avant l’indépendance, sur l’axe
principal Dimbokro, Daoukro, Bouaké, Kouassi-kouassikro via Bocanda, la réalisation de pont
sur la rivière ‘’Mandia’’ au niveau de Bombokro et aussi la réalisation de pont sur le N’ Zi à
l’entrée sud-ouest de la ville de Bocanda. Ces réalisations d’alors à l’échelle de l’actuel territoire
communal de Bocanda ont permis de désenclaver Bocanda à travers ces ponts et ces voies
ouvertes.

Les actions et les équipements réalisés par l’État dans la circonscription de Bocanda, notamment
dans les villages, montrent bien qu’avant la crise de 1980, le gouvernement se positionnait
comme le principal acteur de développement local ce qui confirme les études antérieures des
chercheurs tels (ADOMON A. A., 2015 et ASSI-KAUDJHIS N. B., 2016).

Pendant ces périodes antérieures du démarrage de la communalisation se sont les autorités


coutumières qui transmettaient les besoins des communautés villageoises aux sous-préfets. Les
sous-préfets transmettaient le dossier du besoin aux préfets de régions. Par la suite, les préfets
de régions les présentaient au gouvernement, à travers le ministère de tutelle (HAUHOUOT A.
A., 2002).

Les FRAR étaient destinés à promouvoir l’amélioration des conditions de vie en milieu rural.
L’aide financière devait être proportionnelle aux ressources locales mobilisées selon KOBY A.,
(1997) cité par ADOMON A. A., (2015). Dans ces conditions quel pourrait être le poids de la
contribution d’une circonscription qui est en voie de déclin de son économie ?

Ainsi, quelles sont les réalisations, après la crise de l’économie nationale, dans ces villages de
la commune de Bocanda ?

249
4.1.3.2 Investissements de l’État dans les villages de la commune de Bocanda après la
crise économique mondiale

Malgré la crise économique, l’État ivoirien était encore le principal maître d'œuvre et maître
d'ouvrage dans la mise en place des équipements et des infrastructures pour lutter contre les
disparités régionales. Au niveau du milieu rural de Bocanda, particulièrement le territoire qui a
été inscrit dans la commune de Bocanda. L’État a fait l’ouverture de route, fournir d’électricité,
créer une école et d’une pompe à motricité humaine.

À propos de la route, il s’agit particulièrement de l’ouverture de voies reliant Bocanda à


Kouadioblékro via les villages de la commune tels qu’Andianou et Koumokro en 1983. Dès
lors, ces villages ont été désenclavés en matière de route.

En matière d’électrification, il faut noter celle de Salé Balekro en 1999 par le projet araignée
initié par l’État selon le président de la mutuelle de développement dudit village.

Au niveau éducatif, il y a le cas des constructions de deux bâtiments de l’ancienne école de


Daouakro. Il est vrai que la communauté villageoise a été le précurseur du financement du
premier bâti de l’école de Daouakro, mais la réalisation des deux bâtiments actuels est financée
par l’État. La photo 13 montre cette école.

Photo 13: Présentation de l’ancienne école primaire publique de Daouakro

X : 4.4077 ° W / X : 7.0488 ° N

Prise de vue: KOFFI Antoine, Décembre 2018

250
Grâce à la construction de ce bâtiment de trois classes, toutes les classes de l’école primaire ont
été représentées dans cette école. Les élèves parvenaient à achever leur cycle primaire dans
cette école, ce qui n’était pas le cas auparavant. Selon les investigations, avant certains élèves
abandonnaient l’étude du fait qu’il n’y a pas toutes les classes à l’EPP Daouakro.

En plus de la réalisation de l’école de Daouakro, il y a également le cas de la réhabilitation d’un


bâtiment de l’école de Salè Balèkro. La photo 14 montre ce bâtiment.

Photo 14: Présentation du bâtiment d’école réhabilité à l’EPP Salè Balèkro en 2017

X : 4.43329° W / Y : 7.12528 ° N

Prise de vue : KOFFI Antoine, Septembre 2018


Selon les autorités de l’école, les toits, les portes et les fenêtres ont été délabré. Elles ont été
réhabilitées par les autorités du conseil régional du N’Zi sous la demande du Comité de Gestion
des Établissements Scolaires (COGES) de salé Balekro. En plus de la réfection de la toiture,
des portes et des fenêtres, le conseil régional a repeint le bâtiment. Grâce à cette réhabilitation,
l’école de Salé Balekro a fière allure.

En plus des implantations des forages de pompes à motricité humaine dans les années 1960 à
la fin des années 1970, l’État a réalisé des forages encore dans certains des villages étudiés. Le
Tableau 46 montre les villages et l’année de création dont ces forages de pompes à motricité
humaine ont eu lieu.

251
Tableau 46: Inventaire des pompes à motricité réalisé par l’État après 1980
Villages Nombre de pompe Année d’implantation
Daouakro 1 1999
Soh N’Guessankro 1 1998
Bombokro 1 1995
Source : Enquêtes personnelles, 2018

Comme le tableau 46 le montre, il y a trois villages dont des pompes ont été réalisées davantage.
À Daouakro avec la délocalisation du village sur de nouveau site, l’ancienne pompe est
désormais plus éloignée au village. Pour éviter que la population soit contrainte à parcourir de
longue distance pour l’accès d’eau pour leurs ménages quotidiens, il a été réalisé un forage de
pompe à motricité humaine sur le nouveau site grâce à un don japonais. La photo 15 montre
cette pompe à motricité humaine.

Photo 15: Pompe à motricité humaine réalisée sur le nouveau site de Daouakro

Prise de vue : KOFFI Antoine, Octobre 2018

Grâce à la réalisation de cette pompe, la population s’approvisionne en eau sans toutefois


parcourir de longue distance comme avant. Au moment des enquêtes, la pompe était en panne;
du coup, la population était contrainte de se rendre sur l’ancienne pompe pour se ravitailler en
eau.

Au niveau de Bombokro et de Soh N’Guessankro avec l’extension spatiale du village et la


croissance démographique, ces villages avaient bénéficié également ces dons Japonais.

Selon les investigations ces réalisations d’intérêt communautaire à l’échelle de chacun de ses
villages ont été à la demande des autorités traditionnelles auprès des sous-préfets. Malgré, ces
investissements y compris ceux des conseils municipaux (cf. chap. 2) beaucoup reste à faire

252
pour la modernisation de ces villages. De ce fait, les ressortissants de ces villages, de façon
unanime, ont trouvé comme alternative de s’organiser en association de développement pour
auto-développer à la base leur village respectif.

4.2 Stratégie des mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda

Pour que les mutuelles de développement puissent atteindre leur objectif escompté, elles
adoptent plusieurs stratégies. Ces stratégies sont au niveau de la mobilisation des ressources
financières, des réunions, de la planification de l’espace, de la quête des partenaires au
développement.

4.2.1 Stratégie au niveau de la mobilisation des ressources financières des mutuelles des
villages de la commune de Bocanda

Comme prévu par les différents articles des mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda, la cotisation ordinaire annuelle et/ou mensuelle de ces membres est au
préalable la ressource financière primordiale. Pour la collecte de ces fonds, ces mutuelles de
développement se sont subdivisées en plusieurs sous sections. En effet, chaque année, les
Bureaux Exécutifs respectifs envoient des émissaires dans les sous-sections des zones
forestières auprès des planteurs à la diaspora pour la collecte des fonds. La période choisie pour
l’envoi de l’émissaire se situe entre les mois de Décembre et de février. Le choix de cette
période s’explique par le fait que c’est la grande période de récolte de cacao. Ainsi, les planteurs
et les membres en zone forestière auraient suffisamment les moyens pour honorer leur
engagement en tant que membre de la mutuelle.

Au niveau des membres citadins, ceux d’Abidjan donnent leurs cotisations volontairement lors
des réunions ordinaires de la mutuelle pour les villages qui ont transformé leurs associations
des ressortissants du village vivant à Abidjan en mutuelle de développement. C’est le cas des
Abidjanais ressortissants de Bombokro, Daouakro et de Soh N’Guessankro. Pour les
mutualistes d’Andianou, de Koumokro et de Salé Balekro, ces Abidjanais payent leurs
cotisations pendant les réunions de l’Association des Ressortissants d’Andianou et Koumokro

253
(ARAK) et la Mutuelle des Ressortissants de Salé Balekro à Abidjan (MURESSA). Les autres
membres citadins font parvenir leur cotisation à Abidjan individuellement.

À propos de ces mutuelles de développement dont leur année sociale commence le lundi de
pâques et prend fin le dimanche de pâque de l’année suivante, la période où les membres paient
plus leurs cotisations est celle de l’assemblée générale en pâques, selon les investigations. C’est
la période où les villageois de ces villages paient leurs cotisations également.

En dehors, des cotisations ordinaires, pour les cotisations expresses ou extraordinaires, le


Bureau exécutif tient informer les membres. Le Bureau Exécutif envoie des émissaires pour la
levée des cotisations auprès des membres planteurs et des villages. Au niveau des membres
citadins, les cotisations expresses ou extraordinaires sont levées sans qu’il dépêche un émissaire
auprès d’eux.

En plus des cotisations, il faut noter les autres ressources qui dépendent d’une mutuelle à une
autre. À titre d’illustration, l’on a la vente des lots comme autres ressources financières pour
les mutuelles telles que la MUDEBO, ‘’N’ GATCHIÈ’’, la MUDESAK. Il y a aussi la vente
d’eau de pompe et de borne fontaine pour les mutuelles d’Andianou-Koumokro et de
Bombokro. Là-dessus KOFFI K. A., ZOGBO Z. É. et KOUASSI K. (2019) ont écrit la vente
d’eau, de lot constitue des activités économiques annexes pour renflouer le compte de ces
mutuelles. Ces fonds sont versés sur le compte bancaire de leur mutuelle respective après le
bilan chaque an.

4.2.3 Stratégie mise en place par les dirigeants des mutuelles des villages de la commune
de Bocanda pour bénéficier des réalisations communautaires

Pour drainer des ressources pour le développement dans leur localité, les mutuelles de
développement des villages de la commune de Bocanda remplissent la fonction de courtage. De
ce fait, elles constituent des acteurs sociaux implantés dans les villages. Cette fonction se réalise
à partir de grande stratégie :

 sur le plan le collectif ;


 et sur le plan individuel.

Ces deux stratégiques constituent la principale stratégie mise en place de ces courtiers en
développement pour solliciter des financements de leurs projets.

254
4.2.4 Stratégie mise en place par les mutuelles de développement de la commune de
Bocanda au niveau collectif pour le financement des projets

Sur le plan collectif, les mutuelles de développement interviennent comme des courtiers de
façon collective pour drainer des ressources vers les villages comme l’a mentionné KAM O.
(2013). Les mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda ont la
considération des autorités politiques quoiqu’elles soient des associations apolitiques. Elles ont
également la considération des autorités administratives (pouvoirs publics, collectivités,
communautés). À cet effet, elles définissent et défendent les projets de développement devant
ces autorités précitées. Elles demandent également des financements de projets à travers
différents organismes (Organisations Internationales, entreprises nationales, ONG). De ce fait,
la solidarité des membres serait un gage pour la réussite de cette mission en vue d’atteindre
l’objectif escompté, le développement local. Dans ce cadre, elle crée la solidarité et le respect
du bien public à travers la responsabilité partagée et la propriété commune. Cette forte audience
et sa considération auprès des autorités parvient sans doute des vives des villages (cadres,
opératiques économiques et autres hautes responsables ressortissantes des villages). Des fois de
façon collective, les dirigeants des mutuelles invitent des institutions et/ou autorités politiques,
économiques pour visiter leurs villages afin de lui montrer les raisons de leur sollicitation. Ils
interviennent de façon collective également pour défendre les intérêts du village et soumettre
leurs besoins. Exemple, lors d’un conflit qui oppose leur communauté à une autre communauté,
à l’administration, à des particuliers. C’est certainement ce qui avait amené GNALY Y. R.
(1998) d’écrire que les mutuelles sont à la fois les supports et les réceptacles des tensions
sociales et politiques globale de la société ivoirienne.

4.2.5 Stratégie mise en place par les mutuelles de développement de la commune de


Bocanda au niveau individuel pour le financement des projets

Sur le plan individuel, des mutualistes de façon individuelle en fonction de leurs relations et
statuts professionnels utilisent leur influence pour drainer des réalisations dans leurs villages
sous la direction de leurs mutuelles de développement. Ces réalisations peuvent être des dons
d’argent pour le financement des projets de développements, de matériels, de règlements de
litige. En fonction de leur relation personnelle, des élites de ces mutuelles pourraient attirer des
opérateurs économiques pour investir dans les villages.
255
Ces deux grandes stratégies mises en place pour la réalisation des projets de développement
constituent un mode efficace pour l’auto-développement des villages voire la commune entière.
C’est en ce sens que GNABELY Y. R., (2008) ; KAM O. (2008), AKPOUÉ J. M. et KOUAMÉ
A. (2008) ont mentionné que les élites dirigeantes des mutuelles de développement constituent
d’abord individuellement une ressource importante en tant que courtier en développement. De
ce fait, les auteurs ont signalé que les mutuelles de développement constituent aussi une
personne physique par la stratégie que chaque membre peut mettre en place pour
développement son village.

4.2.2 Stratégie mise en place par les mutuelles de développement au niveau de la


planification des villages de la commune de Bocanda

Les mutuelles de développement en tant qu’autorité morale aident les autorités traditionnelles
à gérer des villages.

4.2.2.1 Stratégie mise en place par les mutuelles de développement de la commune de


Bocanda au niveau de la planification de la construction des logements

L’une des missions assignées aux mutuelles de développement est la modernisation du village
avec la construction d’habitation moderne. Cette mutation de l’habitation traditionnelle en
habitation moderne en plus de la volonté nécessite les moyens financiers. Ne pouvant pas
refuser de construire de maisons autres que les habitations modernes, certaines mutuelles
mènent une politique de ségrégation spatiale au niveau des espaces destinés aux logements.

C’est le cas de la MUDEBO, de « N’GATCHIÈ » et de la MUDESAK. Pour les deux premières


mutuelles, elles veillent à ce que les lots en bordure la grande voie qui relie leur village à
Bocanda et autres village soit des habitations modernes. Pour la MUDESAK, le fait qu’avant
le lotissement des espaces situés sur l’axe Bocanda du village voisin étaient déjà construits, la
mutuelle de développement a pris l’initiative que les nouvelles zones d’extensions soient
strictement des habitations modernes.

Pour suivre cette politique et éviter les zones d’enherbement, ces mutualistes se chargent de
délivrer des attestations d’attributions de terrain. Sur celles-ci, un délai est accordé aux

256
acquéreurs pour la mise en valeur de leurs terrains. Ainsi, passé ce délai, ils leur seront retirés
le lot et réattribués à d’autres demandeurs. Néanmoins, les propriétaires déchus obtiendront de
nouveaux lots en compensation sur un autre îlot s’ils le désirent, mais ils ne peuvent pas obtenir
un remboursement. Cette politique mise en place permettait à ces mutuelles de transformer les
résidences traditionnelles dans les villages. Par cette mission de planification, les mutuelles de
développement se veulent à l’échelle des villages comme des directions de construction de
logements.

4.2.2.2 Stratégie mise en place par les mutuelles de développement au niveau de la


planification des espaces publics des villages de la commune de Bocanda

À propos de la mise en valeur des espaces publics des villages, les mutuelles de développement
recommandent le désherbage des lieux publics régulièrement. De façon spécifique dans les faits,
les mutuelles de développement se chargent de saisir les autorités traditionnelles pour le
nettoyage des lieux publics lors des évènements spécifiques dans le village. En général, lors de
la réception d’une autorité politique ou administrative de marque. C’est ce que l’on remarque
pendant les fêtes de pâques lorsque les mutuelles ont leur Assemblée Générale.

Ce sont les mutuelles de développement qui se chargent de la réaffectation des équipements


publics prévus sur le plan cadastre des villages. C’est le cas du plan de lotissement de Bombokro
où la MUDEBO a interverti les zones destinées à certaines activités publiques prévues lors du
lotissement du village en 1988. Ces cartes montrent le plan de lotissement au préalable et le
plan de lotissement après la modification des espaces prévus aux activités publiques en 1999.

257
Carte 9: Plan cadastre initial de Bombokro depuis 1987

T S : Terrain du Sport ; R A : Réserve Administratif ; C : Culte ; E : École ; C S : Centre


de Santé ; G R : Gare Routière ; M : Marché ; PP : Place Publique ; COOP : Coopérative ;
F S : Forêt Sacrée ; R E : Retenue d’Eau ; Z V : Zone Verte ; G V C : Groupe à Vocation
Coopérative ; C E : Château d’Eau, F P : Foyer Polyvalent.
Source : M.C.U., 1997 Réalisation : KOFFI Antoine, 2018

258
Carte 10: Plan cadastre modifié de Bombokro depuis 2000

T S : Terrain du Sport ; R A : Réserve Administratif ; C : Culte ; E : École ; C S : Centre de


Santé ; G R : Gare Routière ; M : Marché ; PP : Place Publique ; COOP : Coopérative ; F S :
Forêt Sacrée ; R E : Retenue d’Eau ; Z V : Zone Verte ; G V C : Groupe à Vocation
Coopérative ; C E : Château d’Eau, F P : Foyer Polyvalent.

Source : M. C. U, 1999 Réalisation : KOFFI Antoine, 2018

259
Comme les cartes présentent, l’on constate que sur les 15 lots affectés pour les domaines publics
en 1988 seulement, cinq n’ont pas été changés. Il s’agit de l’école, du marché, du terrain de
sport, la gare routière et la réserve administrative situés sur l’axe Bocanda-Dimbokro, à
proximité de l’école.

Les autres lots affectés aux infrastructures d’intérêt communautaires ont été modifiés. Il s’agit
du site prévu pour le centre de santé, la Coopérative, le foyer polyvalent, de la forêt sacrée, de
deux lieux de culte et de six réserves administratives. Selon les mutualistes, avec les réalités
du moment l’emplacement de certaines infrastructures sur certains sites n’est pas approprié. À
titre d’illustration, c’est le cas du centre de santé, selon les mutualistes le centre de santé devait
se situer à proximité de la grande voie reliant le village aux villes telles que Bocanda-Dimbokro.
Le Centre de Santé devait se situer sur un lieu que les visiteurs et les patients des autres localités
pourraient avoir accès facilement. Étant donné que le centre de santé n’est pas encore bâti, la
mutuelle de développement a jugé bon que le centre de santé en projet soit situé sur le site de
la réserve administrative à proximité de la voie principale.

La gare routière doit se situer sur la grande voie et occupée un grand espace selon les
mutualistes. De ce fait ,la coopérative prévue au préalable sur le même ilot que la gare routière
a été réaffecté sur un autre site (foyer polyvalent) non loin du site prévu du marché. Ainsi, tout
l’îlot où se trouvait la gare routière a été réservé uniquement pour la gare routière.

Le foyer polyvalent a été réaffecté sur l’une des réserves administratives, en occurrence la
réserve administrative numéro 12 sur le plan de lotissement initial.

Les sites de réserves administratives sur le plan initial numéroté 18; 40 et 41 ont été
respectivement attribués à la place publique, à la zone verte et culte avec les numéros 12 ; 29 et
42. L’îlot numéro 15 et 32 prévu sur le plan de lotissement au préalable prévu pour des réserves
administratives et cultes a été réaffecté pour d’autres fins après la modification de la MUDEBO.
L’îlot 32 a été affecté en zone verte et celui de l’îlot 15, cette réserve a été transformée en zone
verte également. Eu égard, de toute cette modification le plan actuel, il n’y a plus de réserve
administrative.

Au moment des études pour la réalisation du château d’eau, c’est le site de la forêt sacrée qui a
été choisi comme le lieu le plus adéquat pour la construction de cet ouvrage d’eau. Du coup sur
le plan modifié le site de la forêt sacré a été renommé site du château d’eau.

260
Ainsi, quel est le moment privilégié des mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda pour les prises de décisions ?

4.2.3 Période privilégiée des grands rassemblements des mutuelles de développement des
villages de la commune de Bocanda

Les mutuelles de développement ont adopté une stratégie favorisant la participation de toutes
les couches sociales cet objectif de développement rural participatif.

4.2.3.1 Intérêt du choix de la période des fêtes pascales : moment privilégié des rencontres
des mutuelles de développement de la commune de Bocanda

Les populations se rassemblent autour d’un idéal de développement commun, dans la recherche
de moyens techniques et financiers internes et externes pour le financement des projets de
développement. Comme l’avait signalé KOFFI B. A. (2008), les périodes de la fête de pâques
sont les moments prisés pour les Baoulé, originaires du centre de la Côte d’Ivoire pour retourner
massivement chez eux. Le choix de cette période s’explique par plusieurs raisons.

D’abord, majoritairement le peuple Baoulé a pour activité économique la culture agricole,


notamment la culture de cacao et de café. Ces deux cultures ont contribué à produire la richesse
et le rayonnement dans certaines localités du centre. On peut citer par exemple le cas de la
fameuse première boucle de cacao qui regroupait les départements actuels de Dimbokro,
Bocanda, Daoukro, Bongouanou et M’Bahiakro. Depuis, le déclin de cette culture à la fin de
des années 1970, le peuple se trouve face à l’exode massif d’une partie de ses populations. Ces
populations migrent vers les régions et départements des zones forestières à la recherche de
terres propices pour des exploitations agricoles binôme, café et cacao, (KOFFI B. A., 2008;
ALOKO N. J, 2014 et Ministère du Plan et du Développement et le Programme des Nations
Unies pour Développement, 2015).

Ces mêmes auteurs poursuivent en affirmant qu’une partie de cette population majoritairement
jeune déscolarisée, migre vers les grandes villes à la recherche d’emplois salariés.

Ces planteurs émigrés en zones forestières ont pris l’habitude de se rendre dans leurs villages
d’origine au mois de mars ou avril, après la vente de leurs produits agricoles café et cacao. Cette

261
période est aussi le moment favorable pour les ouvriers agricoles des zones forestières de
retourner massivement dans leurs foyers d’origines pour les activités champêtres pour les
parents aux villages.

Ce faisant, la période de pâques est devenue celle où les ressortissants de ce peuple dont
l’activité économique est axée sur le binôme café-cacao se retrouvent massivement dans leurs
villages. Vu la population drainée pendant cette période, des citadins ont choisi progressivement
de se rendre dans leurs villages pour les rencontres avec leurs parents. Par conséquent la fête
de pâque est devenue la plus grande fête annuelle de ce peuple. Devant cette situation créée par
le déclin de l’économie de plantation et les retrouvailles pendant la période de festivité pascale,
les mutuelles de développement ont opté que ces moments soient pour les grandes réunions. Du
coup la période de pâques est devenue pour certaines mutuelles de développement de localités
des Baoulé une institution sociale très positive pour ce peuple. C’est ainsi que les mutuelles
comme MUDEBO, MUDESAK, MUDES et « N’GATCHIÈ », soit 90% des mutuelles qui ont
l’objet de cette étude, leur année sociale de l’association de développement débute le Lundi de
pâque et prend fin le dimanche, jour de pâque de l’année suivante. Même la MUDESDA dont
l’année sociale commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre de la même année, la
période de Pâques constitue une période incontournable pour les grands rassemblements.
N’GUESSAN K. B., (2013) a fait cette remarque lorsqu’il affirme que les rencontres massives
dans les pays Baoulé en Côte d’Ivoire est devenu une identité culturelle du peuple Baoulé.
L’auteur a ajouté que la particularité avec laquelle la Pâques est organisée chez les Baoulé,
l’engagement et la ferveur que suscite la Pâques sont des signes caractéristiques que l’on
n’observe nulle part au monde.

4.2.3.2 Grands sujets de rassemblements des mutuelles de développement des villages de


la commune de Bocanda dans leur village d’origine

La période des festivités pascales constitue pour la quasi-totalité des mutuelles de


développement étudié le moment privilégié des grandes rencontres. La photo 16 montre un
rassemblement à la place publique lors de la pâque à salé Balekro en 2013.

262
Photo 16: Rassemblement à la veille du jour de Pâques à la place publique de Salé
Balekro initiée par la mutuelle de développement

Prise de vue : KOFFI Antoine, Avril 2016

Le constat est que de nombreuses bâches et une foule d’hommes à cette occasion. En effet, par
le grand rassemblement que la fête de Pâques occasionne, elle permet aux ressortissants, cadres,
étudiants, élèves, planteurs, ouvriers, artisans, commerçants et autres couches de l’ancienne
boucle de cacao de se réunir dans leurs villages respectifs. Toutes les personnes participent. Les
mutualistes de développement ainsi que les autres ressortissants des villages de se concertent et
prennent les décisions relatives au développement sociopolitique, économique et culturel. Ces
concertations touchent en général les domaines de constructions, de l’éducation, du lotissement,
des voies de communications, de construction de dispensaire, de puits, d’adduction d’eau et
d’électricité et bien d’autres. Elles concernent la planification et la recherche de financement
des projets en dehors des villages pour réaliser des œuvres aux profits des ressortissants des
villages. En outre c’est l’occasion des échanges avec les autorités villageoises sur les problèmes
relatifs à la gestion intérieure du village. C’est également l’occasion privilégiée d’échanger sur
les rapports entre les villages voisins et l’administration locale. C’est aussi des moments
spéciaux où les mutualistes invitent certaines sommités (internationale, nationale et locale)
pour les faire visiter leurs villages. Ils profitent pour exprimer les besoins des villages respectifs
et solliciter les aides de ces invités. C’est le cas de la mutuelle de développement de Salé
Balekro en pâque 2017. Cette mutuelle a invité de nombreuses sommités nationale et locale
comme l’ancien président de la république (Henri Konan BÉDIÉ), le ministre de
l’enseignement supérieur (Ramata LY-BAKAYOKO), le député de Bocanda (N’ZI N’Da
Éliane), le maire (KOUAMÉ Kouakou Lacina) et son conseil municipal et bien d’autres

263
personnalités, pour la fête de pâques 2017. À cette fête, le président a lancé solennellement un
appel de levée de fonds séance tenante pour le financement des projets de la mutuelle de
développement. De fois, les mutuelles invitent les élus locaux pour s’enquérir des informations
liées aux projets sollicités aux élus. Surtout quand ces projets inscrits dans le programme
triennal relatifs à leurs villages traînent. C’est le cas de la Mutuelle de Développement
Économique et Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK). Lors de ce rassemblement chaque
individu peut prendre la parole portant au développement du village. C’est à cette période que
l’on renouvelle les bureaux exécutifs des mutuelles. À titre d’illustration le cas de la MUDES
en pâque 2018 où un comité ad hoc a été mis en place chargée. Ce comité ad hoc a pour
mission d’organiser l’élection d’un nouveau président de ladite mutuelle de développement en
pâque 2019. C’est en pâques que les mutualistes font le bilan moral, matériel, financier à la
communauté. Selon les investigations, c’est le moment privilégié que de nombreuses personnes
s’adhèrent aux mutuelles de développement. C’est au cours de cette période que les mutuelles
de développement vont l’inventaire de leurs besoins.

Au regard des évènements communautaires, familiaux, amicaux, individuels pendant la période


des festivités de pâque le Baoulé a déformé le mot pâques en disant « Pâqui-Nou ». En effet, le
mot Pâques n’existe pas en Baoulé. La terminaison du son « c » ou « que » n’existe pas dans
la langue Baoulé. Ainsi tout mot terminer par ce son susmentionné en Français, qui n’existe pas
dans le dialecte des Baoulé, ils déforment en ajoutant le son « i » à la fin de ce mot en Français
quand ils veulent prononcer en Baoulé. C’est ainsi le mot Pâques en Français est prononcé en
Baoulé « Pâqui ». Le mot « Nou » est un mot particulièrement en Baoulé qui signifie dans ou
pendant ou encore durant. En somme, l’expression « Pâqui-Nou » signifie littéralement pendant
la pâque, ou encore dans la période de pâques ou durant la pâque pour le Baoulé. Cette
expression fait référence aux choses que le peuple Baoulé fera pendant la semaine sainte jusqu’à
la semaine pascale. KOFFI B. A., (2008) partage le même avis sur l’origine de l’expression
« pâqui-nou », elle renchérit que quand l’on parle de « Pâqui-Nou », l’on fait allusion au pays
Baoulé. Selon l’auteur depuis les Baoulé se sont organisés en mutuelles de développement, ont
pris à bras le corps certains problèmes concernant leurs villages. Ainsi, quels sont les projets
de développement de chacune des mutuelles de développement des villages de la commune de
Bocanda.

264
4.3 Inventaire des projets de développement des mutuelles de développement des villages
de la commune de Bocanda

Il faut signaler que les besoins (projets) énumérés dans les sous-parties qui vont suivre sont
ceux exprimés par les mutuelles de développement étudiées en avril 2018. Ces projets et leur
ordre de priorité peuvent changer.

4.3.1 Inventaire des projets de la Mutuelle de Développement Économique et Social


d’Andianou-Koumokro (MUDESAK)

Les projets de développement de la Mutuelle de Développement Économique et Social


d’Andianou-Koumokro (MUDESAK) sont classés par ordre chronologique dans le tableau 47.

Tableau 47: Présentation des projets de développement de la MUDESAK


Nature du projet Date prévue de réalisation
Achèvement des travaux de l’électrification
2002
d’Andianou-Koumokro
Construction du foyer des jeunes 2004
Don de vivre pour la cantine de l’EPP Koumokro 2004
Création de forage d’Hydraulique Village 2007
Conférence sur les IST et les grossesses précoces 2008
Conférence sur l’importance de la mutuelle de
2011
développement
Construction du château 2012
Construction de centre de santé 2013
Source : Enquêtes personnelles, Avril 2018

Le tableau 47 révèle que les projets développement de la MUDESAK sont au nombre de quatre.
L’équipement d’Andianou-Koumokro en réseau électrique fournit par la CEI et de l’eau
produite par la SODECI constitue les deux projets majeurs. Par la suite vient le don de vivre
pour approvisionner la cantine scolaire de l’EPP Koumokro et à la fin la construction de centre
de santé. Selon les mutualistes de ladite mutuelle, le développement économique et social d’un
village qui se veut moderniser après le lotissement doit nécessairement être électrifié et avoir
un château d’eau pour desservir le village. Ces infrastructures de bases, notamment l’électricité
constitue un équipement pour rendre davantage attractif le village.

265
4.3.1.1 Nécessité de l’électrification et de l’achèvement du projet relatif à l’électrification
du village

L’électricité constitue un moyen de transition de la population rurale vers une société de


consommation moderne (ATTA K., GOGBÉ T., et TANO K., 2013). Selon les investigations
auprès des enseignements de l’EPP, le fait de l’absence d’électrification du village constitue
une raison pour laquelle la plupart des enseignants affectés dans cette école résident en ville
pour se rendre au village chaque jour. Sur six enseignants, seulement deux résidents au village.
Ceux qui font la navette, de la ville de Bocanda au village, le plus souvent accusent de retard.
Souvent, ils ne viennent pas au service. À cet effet, les parents d’élèves font régulièrement des
rapports à l’inspection pour dénoncer ces attitudes des enseignants. Au vu de cela les
enseignants sont fréquemment réaffectés. Par ailleurs, la plupart des enseignants refusent d’être
mutés dans cette école de ce village pour cette raison. Cela pourrait avoir des impacts négatifs
sur la formation des élèves. Tout cela constitue un facteur limitant pour le développement de
l’école dans ce village.

Le courant électrique pourrait également aider certaines personnes à développer d’autres


activités économiques. L’éclairage public est un indice de développement et de fierté pour la
communauté. L’électrification améliorait les conditions de travail et de vie de certains ménages
ayant leur habitation électrifiée. En ayant l’électricité sous la houlette de la MUDESAK
constituerait un signe de respect, de puissance et de considération des élites dirigeantes de ladite
association de développement du village. Du fait de cette représentation, ces élites mutualistes
mènent de nombreuses démarches auprès des autorités politiques, administratives et opérateurs
économiques pour l’achèvement de l’électrification. Il faut rappeler que les travaux de
l’électrification ont été débuté en 2000 et suspendus depuis 2005. Après, les travaux ont été
suspendus à partir du câblage à l’échelle du village. Au niveau du raccordement de la moyenne
tension à celui du village, Andianou-Koumokro, les travaux n’ont pas été entamés. Face aux
atouts escomptés à l’accès de l’électricité, la MUDESAK a fait de l’électrification son premier
cheval de bataille.

266
4.3.1.2 Inadéquation d’infrastructure hydraulique à l’extension spatiale d’Andianou-
Koumokro et la croissance démographique : la nécessité de la réalisation
d’infrastructure hydraulique

D’abord, avec l’extension du village, les pompes à motricité humaine le N’zi sont de plus en
plus éloignées de certains ménages. De même, avec la croissance démographique, le
ravitaillement en eau à partir des pompes devient de plus en plus difficile. Les populations sont
contraintes de faire de long fil d’attente pour s’approvisionner à la pompe. Ce problème
s’accentue surtout avec les pannes récurrentes des pompes. En effet, cela constitue un retard sur
les autres activités quotidiennes. Le plus souvent les querelles intempestives au niveau des
pompes. Face à cette situation alarmante, les mutualistes ont estimé comme nécessité de la
réalisation d’un château d’eau géré par la SODECI.

4.3.1.3 Absence de foyer des jeunes, le manque de connaissance du rôle de la mutuelle et


les Infections Sexuellement transmissible (IST) et les grossesses indésirées et
précoces des populations

L’arbre à palabre demeure le seul site de rencontre. Sous la demande des jeunes d’Andianou-
Koumokro, la MUDESAK a pris l’initiative de construire le foyer des jeunes à partir de 2004.
Les dirigeants de la MUDESAK ont mentionné que sauf les membres du bureau exécutif
s’engagent pour la cause de la MUDESAK. Le Bureau Exécutif a décidé d’animer sur le rôle
de la mutuelle de développement du village pour inciter leur membre et tous les ressortissants
du village de s’engager pour la mutuelle. Selon les dirigeants de la MUDESAK, les grossesses
indésirées et les grossesses précoces sont fréquentes à Andianou-Koumokro. Ainsi, la
MUDESAK désirant le développement personnel des deux villages a décidé d’en faire l’une de
leur priorité. C’est ainsi l’assemblée générale décidée de sensibiliser la population, notamment
les jeunes sur les risques de contraction des IST et les grossesses à risques.

267
4.3.1.4 Nécessité de faire de don de vivre à l’EPP Koumokro et la construction de centre
santé

Il faut noter que ces dernières années, les autorités de l’éducation nationale ne parviennent plus
à approvisionner les cantines scolaires durant toute l’année scolaire. Les COGES également ne
disposent pas de moyen conséquent pour suppléer le ministère. Face à cela, les mutualistes
conscients de la nécessité de l’amélioration des conditions de vie des élèves de leurs villages
ont pris l’initiative de mettre chaque année le don de vivre dans leur programme. De même
pour faciliter l’accès aux soins de santé de 1er contact, la MUDESDAK mène des démarches
pour la construction d’un centre de santé de proximité. Contrairement aux autres projets de
développement, pour le centre de santé le projet n’a jamais connu de démarrage pourtant en
1988, le village a obtenu l’autorisation de construction de ce centre santé. Inlassablement, la
MUDESAK, poursuit des recherches pour le financement de ce centre sanitaire.

4.3.2 Inventaire projets de la Mutuelle de Développement Économique et Social de Soh


N’Guessankro (MUDES)

Pour montrer son désir d’acteur d’auto développement de Soh N’Guessankro, la MUDES a
élaboré de nombreux projets de développement pour sortir de la situation léthargique que
connait le village. Ces projets sont consignés dans le tableau 48.

Tableau 48: Présentation des projets de développement initié par la MUDES

Désignation du projet Date prévue pour la réalisation


Ouverture des voies du village 2005
Électrification du village 2007
Construction de logement de maître 2007
Réalisation d’un HVA 2010
Foyer des jeunes 2016

Source : Enquêtes personnelles, Avril 2018


Le tableau 44 révèle que dans sa course au développement, la MUDES a initié cinq projets de
développement. Selon l’ordre de priorité, l’ouverture des voies du village est le préalable. Cette
ouverture des voies est suivie de l’électrification puis des logements de maîtres, de la réalisation
d’un HVA et la construction d’un foyer des jeunes.

268
4.3.2.1 Nécessité de l’ouverture des voies et l’électrification de Soh N’Guessankro

En effet, depuis le lotissement du village, il n’y avait pas encore eu d’ouvertures des voies
jusqu’au moment de cette recherche. Pour l’électrification du village qui constitue actuellement
(2018), l’équipement primordial pour toute agglomération humaine, il est donc impérieux de
faire l’ouverture des voies du village. C’est ainsi que les voies de communication ont occupé la
première place au nombre des projets de la mutuelle de développement de Soh N’Guessankro.

L’électrification de ce village, le plus proche Bocanda, chef-lieu de la commune, de sous-


préfecture et de département pourraient constituer un véritable pôle d’attraction. Selon les
investigations, de nombreuses personnes qui ne sont pas ressortissantes de Soh N’Guessankro,
ont acheté des lots. Cependant, le fait que le village n’est pas encore électrifié, ces acquéreurs
de terrains n’ont pas encore mis en valeur leurs terrains. En dehors de ces personnalités qui
auraient investi dans le village, l’électrification constituerait aussi l’un des équipements pivots
pour l’amélioration du cadre de vie et des conditions de vie de la population. À propos des
conditions de vie, l’on peut développer certaines activités économiques à partir du courant
électrique. Des activités comme des poissonneries, des maquis avec des boissons glacées et
biens d’autres activités. Pour atteindre ces objectifs, la MUDES sollicite des financements
auprès des institutions Étatiques (régulièrement la Société d’Opération Ivoirienne d’Électricité,
SOPIE ; élus locaux) et privées (fondations oranges, Petro-ci) selon les investigations.

4.3.2.2 Projets de la MUDES relatifs à la construction de logement des enseignants

Au niveau du logement des enseignants, contrairement aux autres villages de la commune de


Bocanda, il n’y a pas de logement de maître à Soh N’Guessankro. Selon les investigations, ce
sont les maîtres-stagiaires affectés à l’EPP Soh N’Guessankro qui réside au village. Ces derniers
sont logés dans les habitations des parents d’élèves. Une fois, ils sont titularisés et perçoivent
leur solde, ils vont résider en ville à Bocanda. Les enseignants résidents à Bocanda ville. Chaque
jour de cour, ils font la navette Bocanda-Soh N’Guessankro. Les retards des enseignants sont
fréquents malgré la proximité de Soh N’Guessankro à la ville de Bocanda. De ce fait, les
murmures des parents d’élèves ne manquent pas. Pour éviter cette situation conflictuelle entre
les enseignants et la communauté villageoise, les élites dirigeantes de la MUDES ont fait de la
construction de six logements de maîtres l’un de leur cheval de bataille.

269
4.3.2.3 Raisons évoquées par la MUDES relatives la réalisation de château d’eau et de
foyer des jeunes

Pour avoir accès à l’eau au niveau des pompes à motricité humaine, les populations sont
confrontées à de nombreuses difficultés. Ces problèmes sont:

 les attroupements des populations au niveau des pompes ;


 les lenteurs avant de se ravitailler ;
 l’éloignement des pompes à certaines habitations ;
 les altercations fréquentes ;
 les pannes fréquentes des pompes.

Au regard de toutes ces difficultés, la MUDES a pris l’initiative de doter le village d’un château
d’eau. En ayant un réseau d’adduction d’eau fourni par la SODECI, chaque ménage pourrait
avoir sa pompe individuelle. Ces difficultés d’approvisionnement seraient qu’un souvenir. Pour
mettre en exécution leur projet, la MUDES fait des demandes manuscrites adressées à l’Office
Nationale de l’Eau Potable (ONEP). De même, la MUDES sollicite régulièrement l’aide des
élus locaux et d’autres opérateurs économiques pour le financement de ce projet.

À propos des réunions et des cérémonies, les jeunes sont obligés de faire leurs manifestations
sur la place publique à cause du manque de foyer des jeunes. Ainsi, sur la demande des jeunes,
la mutuelle de développement de Soh N’Guessankro a inclus la construction du foyer des jeunes
dans son programme de développement. Ce foyer constituerait le lieu de rassemblement du
village pour d’autres activités festives telles que les réunions annuelles de la mutuelle de
développement du village, certaines cérémonies religieuses.

Eu égard de ce qui précède, l’on remarque que les projets de développement de la MUDES sont
particulièrement orientés vers les équipements de bases en dehors de la construction du foyer
des jeunes. Il n’y a pas de projet directement relatif à l’activité économique.

4.3.3 Inventaire des projets de la Mutuelle de Développement de Salé Balekro


(« N’GATCHIÈ »)

À l’instar de la MUDESAK et la MUDES, « N’GATCHIÈ » possède des projets de


développement. Ces projets de développement sont consignés dans le tableau 49.

270
Tableau 49: Présentation des projets de développement de la mutuelle de développement
de Salé Balèkro (« N’GATCHIÈ »)
Nature du projet Date prévue pour la
réalisation
Construction du château d’eau 2013
Extension du réseau électrique 2016
Construction du logement du directeur de l’EPP Salé Balekro 2015
Création d’une société coopérative agricole 2007
Construction de logements sociaux 2017
Construction de foyer des jeunes 2018
Source : Enquêtes Personnelles, Avril 2018

Comme le tableau 49 l’indique, la mutuelle de développement de Salé Balèkro dispose six


projets de développement. Parmi ces six projets de développements, quatre sont relatif à la
construction d’infrastructure, soit 80 % des projets. À côté des constructions, il y a la création
d’une société coopérative agricole et l’extension du réseau électrique.

4.3.3.1 Inadéquation entre le poids démographique et l’hydraulique villageoise existante,


nécessitée de dotation d’un château

À l’instar des autres villages de la commune de Bocanda, Salè Balèkro connait avec acuité des
problèmes d’accès à l’eau potable. Rappelons que Salè Balèkro est le village de la commune de
Bocanda avec un poids démographique le plus élevé avec 1 648 habitants (INS, 2014). Jusqu’en
2016, le village était doté de deux pompes à motricités humaines. Le nombre de pompes est
déficitaire par rapport à la population. Et le pire, les pannes récurrentes de ces pompes. Face à
cela comme alternative la population se rend dans les marigots ou au N’zi pour s’approvisionner
en eau pour les tâches domestiques et l’eau des pompe pour la boisson. Désirant l’amélioration
des conditions de vie de la population, dès la création de la mutuelle de développement,
« N’GATCHIÈ » a fait sa première priorité la construction de château d’eau.

271
4.3.3.2 Couverture partielle du réseau électrique à Salè Balèkro, nécessité de l’extension
du réseau électrique initié par « N’GATCHIÈ »

Le réseau électrique ne couvre pas tout l’espace bâti du village. Désireux avoir un village
moderne, la mutuelle de développement de Salé Balekro a fait de l’extension du poteau l’une
de ses priorités.

Comme la carte 11 l’indique, le constate est qu’au sud du village, l’axe principal Bocanda-
Ananda, il y a un recouvrement total des voies du village par le réseau électrique. Cependant
au nord de ce même axe du village, le recouvrement de réseau électrique est partiel. Face à cela,
certaines populations sont contraintes de faire des branchements anarchiques pour l’éclairage
de leur ménage. Les populations vivant dans les localités sans éclairage public peuvent courir
des risques de morsures de reptiles tels que les serpents, les scorpions et bien d’autres les nuits
en passant sur ces voies. À l’échelle des ménages, ces branchements anarchiques pourraient
engendrer des courts circuits. Pour freiner ces risques, « N’GATCHIÈ » sollicite l’aide des
autorités politiques locales et nationales pour l’extension du poteau électrique sur l’ensemble
du territoire villageois de Salé Balekro. La carte 11 montre le recouvrement du poteau à
l’échelle de Salé Balekro.

272
Carte 11: Couverture du réseau électrique de Sale Balekro en 2018

T S : Terrain du Sport ; R A : Réserve Administratif ; R : Réserve ; C : Culte ;


E : École ; E V : Espace Vert ; C S : Centre de Santé ; G R : Gare Routière ;
M : Marché ; EECI : Énergie Électrique de Côte d’Ivoire ; G V C :
Groupement à Vocation Coopérative ; F P : Foyer Polyvalent.

Source : M.C.U., 1999 Réalisation : KOFFI Antoine, 2018

La carte 11 révèle que la couverture du réseau électrique recouvre partiellement le territoire bâti
du village. C’est au niveau du sud du village que l’on a un recouvrement total des voiries par
les foyers lumineux. Au nord de l’axe principal Bocanda-Ananda, le recouvrement du réseau
électrique est faible. Cette répartition des réseaux électriques se justifie par la raison suivante :

273
La zone sud de l’axe principal du village fut le noyau villageois. C’est ainsi que lors de
l’électrification toute cette zone du village a bénéficié du réseau électriques.

Dans le nord de ce grand axe, le faible taux de recouvrement de poteaux électriques se justifie
par le fait que cette zone était partiellement bâtie lors de l’électrification. Depuis l’électrification
du village en 1999, il n’y a pas encore eu d’extension du réseau électrique. Pour l’amélioration
des conditions de vie de la population, la mutuelle de développement entreprend des démarches
pour l’extension de l’électrification.

4.3.3.3 Insuffisance de logement des enseignants, raisons de la nécessité de la construction


d’un logement pour le directeur d’école

Selon les enquêtes, il y a cinq logements d’enseignants à Salé Balekro tandis qu’il y a six classes
avec six enseignants. De ce fait chaque année, un enseignement est logé dans l’une des
habitations du village auprès des parents. Les cinq logements d’alors des enseignants sont de
mêmes types de maisons. La photo 17 présente l’une ces habitations.

Photo 17: Présentation d’un logement des enseignants de Salè Balèkro en 2018

X : 4.43283° W / Y : 7.12544° N
Prise de vue : KOFFI Antoine, Novembre 2018

Ce logement de trois pièces plus douches et les quatre autres sont de même type. Ils sont
devenus obsolètes selon les mutualistes. Selon eux le logement du directeur devait être plus
commode et différents des logements des autres enseignants. Ce logement devait être plus
274
commode, car lors d’une visite de personnalité de l’éducation nationale, c’est dans la résidence
du directeur qu’il sera accueillir prendra. C’est le directeur qui sera l’hôte des autorités du milieu
éducatif. De ce fait, la mutuelle de développement est en train de réunir des fonds pour
commencer la construction de ce logement. Par exemple cette maison devait composer de
nombreuses pièces dont deux salons, de bons blocs sanitaires en un mot une villa digne de son
nom.

4.3.3.4 Absence de coopérative agricole pour le développement des vivrières créations


d’une société coopérative agricole par « N’GATCHIÈ »

Depuis la fin des années 1970, la circonscription de Bocanda demeure une zone sinistrée
(ALOKO N. J. et KOUASSI Y. F., 2014). Selon ces auteurs et les investigations, il n’y a pas
encore de culture de rente pour substituer le café et le cacao dans la région. Ainsi,
« N’GATCHIÈ » en tant que personne morale de développement veut mettre en place une
société coopérative agricole pour changer les conditions de vie de la population. Cette société
agricole cultiverait du manioc et de riz.

À propos du projet de la plantation du manioc, la mutuelle de développement de Salé Balekro


souhaiterait être en partenariat avec l’ONG AFA pour la création de la plantation. Cette ONG
fournira des boutures de maniocs et certains outils de travaux champêtres. Selon les
investigations, les variétés de boutures de manioc livrées par cette ONG produisent de grandes
quantités de manioc et sur une courte période (en moins d’un an) contrairement aux autres
variétés de maniocs. La même ONG se chargera de la commercialisation de la production. En
effet, cette ONG, (ONG AFA) est en construction d’une unité de transformation. De ce fait, le
manioc produit serait évacué directement à l’unité de transformation. La réalisation de ce projet
serait salutaire pour le village. Ce projet s’inscrit dans la relance des activités économiques et
la résolution des problèmes sociaux auxquels sont confrontées les populations villageoises de
Bocanda. Si ce projet devient une réalité, il réduirait l’exode à Salè Balèkro et constituerait un
modèle à suivre aux autres villages de la circonscription de Bocanda. Du coup, la transformation
de la défunte boucle de cacao en boucle de manioc prônées par les autorités locale de Bocanda
deviendra une réalité.

Au niveau du projet relatif à la création du champ de riz, vu la proximité du village (Salé


Balekro) au N’zi, la mutuelle veut créer la plantation du riz sur la rive du N’zi. Selon les

275
mutualistes, ce projet de riziculture ne devait pas être dépendant des aléas climatiques, en
occurrence la pluie. Pour cela, il y aurait des motos-pompes pour irriguer le champ. La
production de ce riz se ferait en tout temps. La mutuelle se chargerait de sa commercialisation.
Les revenus de ces projets agricoles pourraient contribuer à lutter contre la pauvreté des
sociétaires. Avec ces ressources, les autres personnes pourront s’adhérer en vue d’améliorer
leur condition de vie également.

4.3.3.5 Raisons de la réalisation de logements sociaux à salé Balekro par « N’GATCHIÈ »

« N’GATCHIÈ » encourage l’autofinancement de construction des habitations modernes et


l’occupation du sol à travers la commission de gestion de l’environnement et l’habitat.
« N’GATCHIÈ » se veut aussi en tant que promoteur de logements sociaux. De ce fait, la
mutuelle de développement a initié un projet de construction des villas au village. Dans de
nombreuses localités (ville où village) en Côte d’Ivoire où les habitations des logements sociaux
sont regroupées sur les mêmes îlots, selon le bureau exécutif de « N’GATCHIÈ » les logements
sociaux à Salé Balekro ne seront pas ainsi. Cela s’explique par le fait que lors du lotissement,
la mutuelle n’existait pas. Les gestionnaires de l’habitat de l’époque n’ont pas prévu la
construction de logements sociaux. En 2017 lorsque la commission en charge de la gestion de
l’habitat proposait la construction de logements sociaux, il n’y avait plus d’îlots libres sans
propriétaires. Ainsi, la mutuelle de développement mène des démarches auprès des sociétés
immobilières pour le financement de ce projet. De ce fait une fois le marché sera conclu, la liste
des souscripteurs sera ouverte. Ces derniers payeront par modalité jusqu’à éponger la somme
d’argent décaissée par la société immobilière. La réalisation de ce projet contribuera à la
mutation des habitations dans le village et permettra à certaines populations ou ressortissants
du village d’avoir des habitations individuelles modernes.

4.3.3.6 Absence de bâti pour les rencontres public, nécessité de la construction de foyers
des jeunes

L’espace réservé au foyer des jeunes est dans l’embroussaillement. Lors des cérémonies, les
jeunes de Salé Balekro n’ont pas de lieu aménagé pour leur rencontre. Lors des cérémonies, les
rencontres se font sur la voie. Dans l’incapacité d’auto-construire le foyer des jeunes du fait de

276
manque de moyen financier. Les jeunes ont sollicité le Bureau Exécutif de la mutuelle de
développement du village pour la construction du foyer des jeunes. En 2017, les mutualistes ont
soumis aux autorités administratives et politiques invitées. Selon les investigations, ils ont été
promis par certaines autorités qu’ils les aideront à bâtir leur foyer des jeunes. La réalisation de
cet édifice serait une grande joie pour les jeunes du village de Salé Balekro.

4.3.4 Inventaire des projets de la Mutuelle de Développement Économique et Social de


Daouakro (MUDESDA)

Pour le développement de Daouakro, la Mutuelle de Développement Économique et Social de


Daouakro (MUDESDA) a établi un projet concernant l’amélioration du cadre de vie et la
population du village. Le tableau 50 montre ces projets de développement pour le progrès de
Daouakro.

Tableau 50: Présentation des projets de développement de Daouakro initiés par la


MUDESDA
Désignation du projet Ordre de priorité
Électrification du village 2009
Construction d’école 2010
Construction de logements des enseignants 2010
Construction d’un château d’eau 2015
Construction de centre de santé 2016
Extension du l’électrique 2017
Source : Enquêtes Personnelles, 2018

Le tableau 50 révèle que la MUDESDA a initié six projets pour le développement du village.
100% de ces projets sont dans le domaine des infrastructures de bases. La connexion du village
au réseau électrique national occupe la première place dans les projets de la MUDESDA.
Ensuite, la construction d’infrastructure la création d’école et le logement des enseignants
viennent respectivement en second et troisième position et suivi du don de vivre pour le
ravitaillement de la cantine de l’EPP Daouakro. La réalisation d’un château d’eau d’hydraulique
urbaine en quatrième position. En cinquième position, la construction de centre de centre santé.
En dernière position, vient de l’extension du réseau électrique. Ces projets énumérés ci-dessus
constitueraient, pour la MUDESDA des besoins primordiaux pour propulser l’extension du
village. Ainsi, de façon spécifique pourquoi ces interfaces entre l’administration moderne et
traditionnelle ont fait le choix de prendre ces doléances comme projet à réaliser ?

277
4.3.4.1 Électrification du village et la couverture totale en réseau électrique, un indicateur
de rurbanisation

La connexion au réseau électrique national est un facteur de commodité pour la population


villageoise, confort matériel et peut être source de diversification des activités en milieu rural
(ASSI-KAUDJHIS N. B., 2016). Selon le gouvernement ivoirien tous les villages ayant une
population de 500 habitants doivent être reliés au réseau électrique national vu les privilèges.
Ne voulant pas resté en marge des bienfaits du courant électrique, dès la création de
MUDESDA, les dirigeants de ladite mutuelle de développement ont opté comme premier projet,
l’électrification du village. Vu l’inadéquation entre la couverture du réseau électrique et
l’extension spatiale de Daouakro 10 ans après l’électrification, la MUDESDA a pris l’initiative
d’étendre le réseau électrique. La carte 12 présente le recouvrement des poteaux électriques à
l’échelle de Daouakro.

278
Carte 12: Couverture du réseau électrique à Daouakro en 2018

RA : Réserve administrative ; GR : Gare Routière ; M : Marché ; E : École ; CS :


Centre de Santé ; PP : Place Publique ; TS : Terrain de Sport ; C : Culte.

Source: M.C.U, 1999 Réalisation KOFFI Antoine, Septembre 2018

Comme la carte 12 l’indique bien, les voies à l’est de Daouakro connaissent un recouvrement
faible de foyer lumineux. Inévitablement les nuits, les voies dans ces zones seront dans
l’obscurité tandis qu’une autre partie du village est éclairée. Les populations dans ces localités
désireuses d’avoir de l’électricité dans leur domicile à partir du réseau électrique existant sont
obligées de faire des branchements anarchiques.

L’objectif de la MUDESDA est le développement durable du village, avec pour pierre maîtresse
sa modernisation. Or, l’électrification constitue un des éléments incontournable pour le
développement du milieu rural (ATTA K. L., GOGBE T. et TANO K., 2013). Ainsi, pour
rehausser l’image de Daouakro et favoriser les conditions de vie des populations riveraines, la
MUDESDA veut étendre le réseau d’éclairage public dudit village suivant l’extension du
village. La réalisation de l’objectif fixé par les mutualistes ferait de Daouakro un véritable
eldorado en termes d’éclairage public. Les élites de la MUDESDA en tant que courtiers en
développement entreprennent des démarches auprès des institutions pour la réalisation de ce
rêve.

279
4.3.4.2 Raisons du choix des relatifs au milieu éducatif initiés par la MUDESDA

Il existe une École Primaire Publique (EPP) Daouakro située à 1 Km du nouveau site du village.
Pour avoir une école de proximité, avec la délocalisation de Daouakro, la MUDESDA a décidé
de construire une nouvelle école sur le nouveau site du village. Selon, les enquêtes, 90 % veulent
que l’école soit sur le nouveau site du village afin que les enfants puissent se rendent sans
parcourir de longue distance Cette nouvelle école doit être équipée pour l’amélioration des
conditions de vie des élèves et les enseignants. C’est ainsi, la MUDESDA a inscrit la
construction de logement des enseignants dans ces projets.

4.3.4.3 Faibles capacités de production d’eau potable des Hydrauliques villageoises,


nécessitées de la construction du château d’eau par la MUDESDA

Avec les pompes à motricité humaines, les difficultés d’approvisionnements de l’eau sont
multiples. Il s’agit :

 des longs fils d’attente pour se ravitailler en eau ;


 de l’éloignement des pompes à certaines résidences;
 des querelles fréquentes sur les sites de pompe ;
 de la gestion défectueuse des pompes ;
 et des pannes récurrentes.

En plus des difficultés susmentionnées, il faut noter l’éloignement de Daouakro au N’zi, le


principal cours d’eau permanent de la commune de Bocanda. Face aux difficultés auxquelles
est confrontée la population de Daouakro, la MUDESDA fait des demandes aux institutions
Étatiques et privées pour solliciter la réalisation d’un château d’eau à Daouakro. Ce château
d’eau desservirait également d’autres villages voisins tels que Goli, N’Da Broukro et Haali
Koliè N’Zikro. Ces villages voisins connaissent ces mêmes problèmes d’accès d’eau, surtout
pendant la saison sèche lorsque les pompes tombent en panne. Pour sortir de cette situation
léthargique, le président de la MUDESDA entreprend des démarches pour que ce besoin
devienne une réalité pour le grand bonheur de ces communautés villageoises.

280
4.3.4.4 Nécessité de la réalisation d’un centre de santé à Daouakro initié par la MUDESDA

Distant de 9 Km de Bocanda, chef-lieu de la commune de Bocanda. Bocanda est la localité la


plus proche où il y a un centre de santé dans lequel la population de Daouakro se rend. L’une
des difficultés pour l’accès aux soins de santé de ces villageois est la distance à parcourir pour
se rendre à l’établissement sanitaire. C’est en cela que la MUDESDA a décidé qu’un centre de
santé soit construit à Daouakro. Les élites de la MUDESDA ont sollicité la municipalité et
d’autres acteurs pour la construction de centre de santé à Daouakro. Comme le cas du château
d’eau, la demande de réalisation de centre de santé par la MUDESDA à Daouakro est faite au
nom des autres villages riverains. Il s’agit de N’Da Broukro, d’Haali Koliè N’Zikro et de
Didiassa. La réalisation de ce projet d’intérêt communautaire pour ces villages constituerait un
indice de développement local.

4.3.5 Inventaire des projets de la Mutuelle de Développement de Bombokro (MUDEBO)

La MUDEBO pour accomplir sa mission dont elle s’est assigné, elle a cahier de projet. Le
tableau 51 montre ces projets à réaliser lors des entretiens en 2018 avec les membres du Bureau
Exécutif par ordre de priorité.

Tableau 51: présentation des projets de développement de la mutuelle de développement


de Bombokro (MUDEBO)
Désignation du projet Ordre de priorité
Électrification du village 1995
Construction de château d’eau 1997
Extension de l’électrification 2007
Construction de centre santé 2009
Mise en place de pagne pour uniforme 2010
Construction de foyer des jeunes 2012
Construction de logements d’enseignant 2012
Transformation de HVA en HU 2015
Construction de bibliothèque à l’EPP Bombokro 2017
Source : Enquêtes personnelles, Avril 2018

Le tableau 51 révèle que les projets initiés par la MUDEBO sont au nombre de neuf. Le constate
est que 90 % des projets à réaliser par MUDEBO concernent les infrastructures de bases à
savoir l’électrification, l’hydraulique humaine, l’éducation, la santé. La réalisation de ces
projets contribuerait au développement de Bombokro selon la population.

281
4.3.5.1 Électricité en milieu rural, un indicateur de développement du milieu rural

L’électrification rurale vise à améliorer les conditions de vie en milieu rural quel que soit leur
zone géographique, en facilitant l’accès l’électricité (ESMAP, 2002).Tout acteur de
développement local, notamment du milieu rural ne néglige point, il s’attache pour
l’électrification et le suivi de la couverture totale du réseau électrique. Conscient que le
développement rural nécessite de l’électricité, la MUDEBO a érigé comme premier projet de
développement dès sa création, l’électrification de Bombokro. Après une décennie d’année
d’électrification, l’extension spatiale du village est devenue inégale par rapport à la couverture
du réseau électrique. En effet, la configuration spatiale de Bombokro laisse l’allure de deux
grands types d’espace. Il s’agit d’un espace avec les poteaux électriques d’une part et d’autre
part d’un espace moins sans poteaux électriques. Ces deux rands milieux peut sembler pour
certains passants qui se trouvent à l’échelle de deux villages voisins ; un électrifié tandis que
l’autre pas encore électrifié. La carte 13 montre le recouvrement du réseau électrique à l’échelle
de Bombokro

282
Carte 13: Couverture du réseau électrique à Bombokro en 2018

HORS LOTISSEMENT

HORS LOTISSEMENT

RA : Réserve administrative ; GR : Gare Routière ; GVC : Groupement à


vocation coopérative ;PT : Poste ; M : Marché ; E : École ; CS : Centre
de Santé ; PP : Place Publique; FP : Foyer Polyvalent ; ZV : Zone Verte ;
TS : Terrain de Sport ; C : Culte.

Source : M.C.U., 1988 Réalisation : KOFFI Antoine, 2018

Comme la carte 13 l’indique, le constate est que c’est uniquement la partie Nord-ouest du
village que les poteaux électriques sont implantés et ainsi que tout le long de l’axe principal

283
Dimbokro-Bocanda et autour de deux îlots au sud-ouest du village. Cette situation se justifie
par le fait qu’au nord-ouest là où le réseau électrique couvre au moment de l’électrification,
l’espace était déjà mis en valeur, le noyau villageois. Les zones où le réseau électrique ne couvre
pas s’explique par le fait ces espaces construit après l’électrification. Face à cette situation
d’inconfort des populations riveraines et l’image de la mutuelle qui veulent que Bombokro soit
parmi les villages modernisés de Bocanda la MUDEBO a pris à bras le corps la réalisation de
l’extension de l’éclairage public. À partir de l’ilot de l’école (E), jusqu’au sud-ouest du village,
c’était une extension de réseau électrique privé (enquêtes personnelles).

Pour exécuter ce projet, la MUDEBO sollicite l’aide des bailleurs de fonds pour le financement.
L’objectif de cette mutuelle est que tous les artères de Bombokro, il y ait une couverture totale
du réseau électrique et l’éclairage public.

4.3.5.2 Projets de la MUDEBO en matière de la transformation de l’Hydraulique


Villageoise Améliorée (HVA) en Hydraulique Urbaine (HU)

Malgré les deux pompes à motricités à Bombokro, elles s’avèrent insuffisante pour répondre
aux besoins croissants de la population, comme c’est le cas dans les villages des zones aurifères
de la sous-préfecture de Bouaflé (KOUADIO A., C ; KOUASSI K. et ASSI-KAUDJHIS J. P.,
(2018). Face à la pression des populations sur les deux pompes à motricités humaines existantes
d’alors et les difficultés de maintenance de ces hydrauliques villageoise, la MUDEBO a décidé
de réaliser une Hydraulique Villageoise Améliorée (HVA) en 1997. Avec la croissance sans
cesse de la population de Bombokro et l’extension spatiale du dudit village, la HVA s’avère
également insuffisante. En effet, le réseau d’adduction d’eau de l’Hydraulique Villageoise
(HVA) ne couvre plus l’espace bâti du village. La carte 14 présente le recouvrement du réseau
d’adduction.

284
Carte 14: Couverture du réseau d’adduction d’eau de Bombokro en 2018

HORS LOTISSEMENT

HORS LOTISSEMENT

RA : Réserve Administrative ; GR : Gare Routière ; GVC :


Groupement à vocation coopérative ; M : Marché ; E : École ; CS :
Centre de Santé ; PT : Poste ; PP : Place Publique; FP : Foyer
Polyvalent ; ZV : Zone Verte ; TS : Terrain de Sport ; C : Culte.

Source : M.C.U, 1988, Réalisation KOFFI Antoine, 2018

La carte 14 révèle que le réseau d’adduction d’eau ne couvre pas tout l’espace loti de Bombokro.
Il faut signaler que cette infrastructure hydraulique est gérée par la MUDEBO. Selon les
investigations, face à cette situation lors des constructions dans les zones où la canalisation

285
d’eau n’arrive pas , les personnes qui désirent installer un compteur d’eau chez soi sont obligées
d’implanter leur pompe loin de leur lot. Certains mettent des tuyaux au niveau du robinet pour
relier chez eux. D’autres par contre vont charger l’eau à partir du lieu où est implanté le robinet.
Il n’y a que trois bornes fontaines sur l’étendue du territoire villageois. Les personnes qui se
ravitaillent à partir de ces bornes sont confrontées aux mêmes difficultés que ceux des
populations des villages où l’on s’approvisionne en eau à partir des pompes à motricité
humaine.

De plus la population assiste à une mauvaise gestion de cette Hydraulique villageoise Améliorée
(HVA) au point que la MUDEBO n’arrive pas à tirer de revenu important selon les
investigations. Il s’agit des factures impayées par des particuliers. Et même ceux qui
s’approvisionnent aux niveaux des bornes fontaines, il y a souvent des tricheries au point que
l’on ne parvient pas encaisser tout le monde. Au regard de tous ces problèmes, la MUDEBO a
décidé de transformer l’Hydraulique Villageoise Améliorée (HVA) en Hydraulique Urbaine.
Pour la transformation en Hydraulique Urbaine, la MUDEBO envisage l’extension du réseau
d’adduction d’eau sur tout l’espace loti de Bombokro. L’hydraulique Urbaine (HU) sera gérée
par la Société de Distribution d’Eau de Côte d’Ivoire (SODECI). La gestion de la distribution
d’eau par la SODECI éviterait sans doute la mauvaise gestion de l’eau.

4.3.5.3 Raisons de la MUDEBO en matière de la construction de centre santé

Bombokro est distant de la ville de Bocanda de 9 Km et de 5 Km de Taniakro. Ce sont ces deux


localités les plus proches de Bombokro où il y a un centre de santé. Pour éviter de parcourir de
longue distance pour les soins de santé de premier contact, les élites de la MUDEBO ont jugé
nécessaire de bâtir un centre de santé à Bombokro. Selon les investigations plusieurs lettres ont
été envoyées au ministère de tutelle et aux élus locaux en vue de la construction d’un centre de
santé de proximité à Bombokro. Le regard des mutualistes et la communauté est que leur vœu
soit accordé et réalisé.

286
4.3.5.4 Construction de foyer des jeunes et la mise en place d’uniforme

Concernant la construction de foyer des jeunes, comme c’est le cas des autres villages étudiés
l’espace destiné à cette infrastructure collective se trouve embroussailler. Malgré les démarches
menées par les jeunes du village, la réalisation du foyer des jeunes ne demeure qu’un rêve à
poursuivre. Ce faisant, le Bureau Exécutif de la jeunesse a sollicité la MUDEBO pour
l’édification de cette infrastructure culturelle. L’érection de cet édifice au projet de la
MUDEBO constitue un espoir pour la jeunesse. Il faut noter ces foyers des jeunes à l’échelle
des villages joueront le rôle de centre culturel, ses portées iraient au-delà de la jeunesse.
Quoique le but principal de la MUDEBO ne soit pas à des fins lucratives, pour le financement
des projets, il faut aussi la mobilisation des ressources financières propres de la mutuelle.
Comme stratégie de mobilisation des ressources financières, la MUDEBO a décidé depuis
2010 de vente d’uniforme chaque deux an en pâques. Cet uniforme est un pagne dont la
marquette est initiée par la MUDEBO, avec l’effigie de MUDEBO avec pour écriteau
l’acronyme MUDEBO. Les revenus du pagne reviennent à la MUDEBO. Deux autres logiques
sous-tendent le port d’uniforme, il s’agit la logique de promotion de la mutuelle et la logique
de la promotion du village.

4.3.5.5 Insuffisances de logement d’enseignant et l’absence de bibliothèque à Bombokro

Dans le domaine de l’éducation, il s’agit de la construction d’un logement d’enseignement et


de bibliothèque.

La cité des enseignants de l’EPP Bombokro dispose cinq logements alors que les enseignants
sont au nombre de six. De ce fait chaque année un enseignant est logé en dehors de la cité. En
général, ce dernier se trouve dans les situations inconfortables avec les parents d’élèves. Le plus
souvent, il y a des contentieux entre la famille de l’enseignant et les parents d’élèves. Du fait
de cette situation, la majorité des enseignants qui ne sont pas stagiaire ne résident pas au village.
Ils résident à Bocanda pour se rendre chaque jour d’école dans le village. En général, ils
viennent en retard au cours. Face à cela les parents d’élèves font des rapports sur ces enseignants
à l’IEP de Bocanda. Ainsi, le plus souvent les enseignants sont mutés. Face à cela la MUDEBO
a jugé qu’il est indispensable de demander de l’aide auprès des autorités politiques et
administratives pour la construction de logements de maître.

287
Concernant, la construction d’une bibliothèque à l’EPP Bombokro, selon les enquêtes chaque
année les kits scolaires donnés par le ministère de l’éducation nationale est insuffisante. Le
plus souvent, les élèves n’ont pas de livres. Les parents d’élèves en général n’achètent plus de
livre pour les élèves. De même, de plus en plus les écoliers ne font plus de lectures par
conséquent leur niveau baisse au fur des années scolaires. Ainsi, pour permettre aux élèves
d’avoir des livres pour étudier comme les autres élèves, la MUDEBO a pris l’engagement de
créer une bibliothèque pour aider les élèves de l’EPP Bombokro. De même la bibliothèque sera
équipée en d’autres ouvrages pour inciter les écoliers du village à la lecture.

4.3.5.6 Récapitulatif des projets de développement des mutuelles de développement des


villages de la commune de Bocanda

Les mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda ont de nombreux


projets pour le développement de leur village respectif. Les projets sont dans plusieurs
domaines. Les infrastructures de bases prédominent dans les projets de développement locaux
des mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda étudiés. La figure 23
présente le taux de ces projets de développement dans chaque domaine.

Figure 23: Récapitulatif des projets des mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda

25
Taux de projet (%)

20
15
10
5
0

PROJET

Source : Enquêtes Personnelles, Avril 2018

La figure 23 révèle que c’est dans le domaine de l’électricité, de l’hydraulique Humaine, et de


l’éducation que les mutuelles de développement étudiées ont émis le plus de projets avec 21%
des projets. Suite à cela, les projets relatifs à la culture et loisir avec 15 % occupent la seconde

288
place suivie des projets relatifs du domaine sanitaire (12%). Les réalisations dans le domaine
économique avec 6 % occupent l’avant-dernière place dans les projets de développement des
mutuelles de développement. Les projets relatifs aux logements sociaux et la voirie occupent la
dernière place avec 3% des projets.

En effet, le taux élevé des projets de développement dans le domaine électrique s’explique par
la volonté que les dirigeants des mutuelles de développement à leur population. La quasi-
totalité, soit 100% des populations interrogées expriment leur satisfaction que leur villages soit
électrifiés où le réseau électrique soit étendu soit sur territoire du village. Ainsi, les mutuelles
de développement des villages de la commune de Bocanda s’attellent à satisfaire leur
population, raison pour laquelle toutes les mutuelles de développement ont des projets relatifs
à l’électrification du village ou l’extension du réseau électrique. Cette volonté manifeste des
mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda confirme ce que
GNABELY Y. R. (2014) avait révélé que les mutuelles de développement œuvre pour faire
sortir leurs localités respectives dans l’obscurité. En plus du confort matériel, les populations
de ces villages pourraient aussi diversifier les activités économiques à partir des investissements
dans le domaine énergétique, ESAM (2002) partage cette assertion.

Les mutualistes de développement désirent réaliser des projets de développement dans le milieu
éducatif soit pour la construction d’école, de logements d’enseignants et l’approvisionnement
de dons de vivre pour la cantine scolaire. L’exécution de ces projets, singulièrement le logement
des enseignants améliorait la condition de vie des enseignants et rentrait attractif les écoles à
l’échelle des villages de la commune de Bocanda. La création d’école pourrait être un facteur
d’augmentation du taux de scolarisation dans les villages. Le don de vivre contribuerait
également à l’amélioration des conditions de vie des élèves pour lutter contre le taux d’abandon.

Le domaine sanitaire et culturel constitue l’un des projets des mutuelles de développement. Le
taux des projets relatifs à ces deux domaines est moins par rapport au domaine éducatif,
énergique et hydraulique parce que la population au niveau sanitaire faisait la plupart l’auto-
médicalisation. Au niveau culturel, la population se retrouve dans d’autres lieux en dehors de
l’espace prévu pour le foyer polyvalent dans le plan de lotissement.

Dans le domaine de l’hydraulique humaine, la création des HVA ou HU réduirait les difficultés
auxquelles les populations sont confrontées avec les infrastructures hydrauliques existantes. Le
changement de ces infrastructures hydrauliques existantes améliorait les conditions d’accès à
l’eau des populations.

289
Dans le domaine de la voirie, de l’habitation et l’économie, le taux de projet est relativement
faible pour des raisons diverses. Au niveau de la voirie, après le lotissement il faut l’ouverture.
Or, il n’y a pas encore eu ces travaux dans l’un des villages lotis de la commune de Bocanda.
Au niveau de l’habitation, il est vrai que ce sont les mutuelles de développement qui orientent
la construction des habitations à l’échelle des villages de la commune de Bocanda. Cependant
ces mutualistes privilégient l’auto-construction individuelle par rapport aux logements sociaux.
Au niveau économique, le taux faible de projet pourrait se justifier par la migration qui persiste
et le manque d’esprit de créativité de ces nouveaux acteurs à l’échelle des espaces ruraux de
Bocanda.

Le constat qui se dégage est que 85% des projets des mutuelles de développement étudiées sont
affectés dans le domaine de l’aménagement du territoire. Seulement 15% des projets sont
affectés à l’économie. Ce taux élevé des infrastructures et équipements modernes pour
aménagement du territoire des villages qui ont fait l’objet de cette étude marque l’intérêt des
mutualistes d’avoir un village moderne. Ce taux de projets de développement relativement élevé
dans le domaine de l’aménagement du territoire et les stratégies menée par les dirigeants de
mutuelles étudiées confirme ce qu’avaient dit (GNABELY Y. R., 2014; KOSSI A., 2000 et LE
MER P.-Y., 2000). GNABELY Y. R., (2014) disait qu’en Côte d’Ivoire, les courtiers en
développement usent de tous les poids pour réaliser les projets pour le développement rural et
que le milieu soit semblable au milieu urbain. Dans ce même sens que KOSSI A., (2000) et
LE MER P.-Y., (2000) ont écrit que les coutriers en développement sont en mission pour le
développement des villages africains en prenant le cas d’Enouili-Kodzo-Aza au Togo et les
villages du sud de Bénin.

Conclusion

La gestion des villages de la commune de Bocanda a connu une mutation dans le temps. Avant
le déclin de l’économie de plantation dans la région, les populations mobilisation les fonds
surplace pour réaliser les infrastructures et équipements d’intérêt communautaire comme les
écoles. Pour les infrastructures hydrauliques, ce sont les autorités préfectorales qui présentent
les besoins des communautés auprès de l’État pour sa réalisation. Pour l’entretien de ces biens
communautaires, les populations le font sous la direction des autorités traditionnelles en général
et de fois les autorités préfectorales. Les moments privilégiés pour les communautés rurales de

290
se rassembler sont les fêtes traditionnelles pour prendre les décisions relatives à ces réalisations.
Pour les autorités Étatiques, c’est par les institutions mises en place par le gouvernement et
surtout les fêtes tournantes de l’indépendance. Mais progressivement avec la crise économique
locale accentuée par la crise économique nationale les communautés rurale de Bocanda font
appel à leur ressortissant émigré pour les réalisations des biens collectifs. Les moments de
grandes rencontres furent délicatement pendant la période des festivités pascales, fête d’origine
étrangère. Pour être plus compétitifs les ressortissants se sont organisés en association de
développement baptisée mutuelle de développement à l’échelle des villages. Ces associations
sont en train de supplanter les acteurs antérieurs. Les moments privilégiés de rencontre de ces
mutualistes au niveau de leurs villages respectifs sont les festivités pascales dénommées
« Pâqui-Nou » en Baoulé. Les mutualistes élaborent les projets pour le développement de leurs
localités. Ils réalisent des projets de développement. Ces interfaces de la société traditionnelle
et moderne cherchent des voies et moyens pour exécuter ces projets. Ainsi, quel est le bilan des
réalisations de ces nouveaux acteurs de développement à l’échelle des villages de la commune
de Bocanda.

291
Troisième partie : Le bilan et défi des mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda

292
Chapitre 5 : Bilan des investissements des mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda

Introduction

Pour atteindre leur objectif, les mutualistes de développement des villages de la commune de
Bocanda ont entrepris des projets de développement. La réalisation de ces projets constitue des
indicateurs de développement de ces villages. Ces investissements constituent une fierté pour
les membres du Bureau Exécutif et l’ensemble des ressortissants de ces villages. Ainsi, il sera
judicieux de faire l’inventaire des réalisations de ces différentes mutuelles de développement
des villages de la commune de Bocanda. Il serait aussi opportun de faire le bilan de la politique
des réalisations individuelles sous l’orientation des mutuelles de développement en matière de
planification de la construction de leur village. Dans ce présent chapitre, cette étude s’articulera
autour de leurs préoccupations susmentionnées. Il s’agira également d’identifier les acteurs de
ces financements.

5.1 Investissement des mutuelles de développement de villages pour les intérêts


communautaires

L’électricité et l’hydraulique humaine constituent des infrastructures de bases prisées par tous
les acteurs de développement local. De ce fait, les mutuelles de développement en font l’une
des priorités dans leurs programmes de développement.

5.1.1 Investissements dans le domaine du courant électrique et l’hydraulique humaine


réalisés par la MUDESAK

Soucieux du fait que le développement désiré ne puisse se faire à l’économie des infrastructures
et équipements de bases, la MUDESAK a réalisé des investissements dans le domaine
d’hydraulique. Ainsi, quel est le type d’investissement qui a été réalisé par cette mutuelle de
développement ?

293
5.1.1.1 Investissement en matière d’hydraulique réalisé par la MUDESAK

Selon les investigations, la MUDESAK a réalisé une pompe à motricité humaine et réparé une
autre. La planche 7 montre ces pompes à motricité humaine à Andianou-Koumokro.

Planche 7 : Pompe à motricité humaine réalisée et réparée par la MUDESAK

X : 4.4737 52° W / Y : 7.0190 74° N X : 4.28283° W / Y : 7.11926° N


6 a. Pompe à motricité humaine de Koumokro 6 b. Pompe à motricité humaine à Andianou

Prise de vue : KOFFI Antoine, Juin 2017

Il ressort des enquêtes que ces pompes permettent à la population de s’approvisionner en eau
potable. Celle de Koumokro a été réalisée en 2010 et celle d’Andianou réparée en 2010. Selon
les enquêtes, autrefois, la population se rendait dans le N’Zi pour puiser de l’eau de boisson.
Or, cette eau de surface pourrait être source de maladie hydrique. Selon les investigations,
auparavant il y avait une pompe à motricité humaine réalisée dans les années 1970 par l’État
ivoirien dans le cadre des programmes de développement des pays ruraux. Depuis 1997, cette
pompe de Koumokro est tombée en panne n’a pu être réparé malgré les démarches faites auprès
des autorités municipales. Les paysans de Koumokro avec l’absence de cultures agricoles
marchandes d’antan n’ont plus les moyens financiers nécessaires pour la réparation de ladite
pompe.

Quant à la pompe à motricité humaine d’Andianou, le forage a été fait dans les années 1970 par
le programme de développement du milieu rural. De 2001 à 2009, la pompe étant en panne sans
être réparée. C’est en 2010 qu’elle a été réhabilitée par la MUDESAK au même moment que
celle de Koumokro. Pendant la période de panne de ces deux pompes, toute la population était

294
obligée de se rendre au N’zi pour s’approvisionner en eau dans leurs ménages. Certains
ressortissants citadins, surtout les cadres, achetaient leur eau de boisson en ville. Certains
ressortissants citadins refusaient de venir aux villages avec leurs familles à cause du manque
d’eau de pompe. Pour protéger leurs familles contre des maladies hydriques et cutanées telles
que la diarrhée, la bilharziose et des démangeaisons pendant leur séjour au village, certains
cadres et citadins préfèrent en ville, leur lieu de travail. De même, les instituteurs refusaient
d’être mutés aux villages pour des raisons d’absence d’eau de pompes. Tôt les matins, les
femmes sont obligées de parcourir de longues distances à la recherche d’eau. Ces temps utilisés
pour la recherche d’eau dans ces conditions constituent une perte de temps pour les autres
activités quotidiennes. Grâce à la réalisation de ces pompes par la MUDESAK, ces réalités ne
sont que des souvenirs au moment de cette étude.

5.1.1.2 Investissement de la Mutuelle de Développement Économique et Social de Soh


N’Guessankro (MUDES) dans le domaine de l’hydraulique humaine

L’eau, source de vie, les dirigeants de la mutuelle de développement de Soh N’Guessankro ne


peuvent s’en passer. De ce fait, ils prennent en charge régulièrement les trois pompes de Soh
N’Guessankro afin que la communauté villageoise qui est la première bénéficiaire puisse en
profiter. À l’instar de la MUDESAK, la MUDES a investi dans le domaine de l’hydraulique
villageoise. La MUDES s’est assigné comme l’une des missions principales la maintenance des
pompes du village comme la Mutuelle pour le Développement de Korokopla-Tialouma,
MUDEKOT, (GOGBE T., WADJA J-B., KOUASSI N. G. et KARAMOKO D. M. A., 2018).
La planche 8 montre les pompes entretenues par la MUDES.

295
Planche 8: Pompe à motricité humaine entretenue par la Mutuelle pour le
Développement Économique et Social de Soh N’Guessankro (MUDES)

X : 4.52834° W / Y : 7.04579° N X : 4.528334° W / Y : 7.0473° N

7a. Première pompe de Soh N’Guessankro 7 b. 2ème pompes de Soh N’ Guessankro

Prise de vue : KOFFI Antoine, Juin 2017

La planche 8 prouve que ces pompes étaient opérationnelles, lors de cette étude. Et si les
pompes sont en bon état, c’est grâce à la MUDES. D’après les investigations, dans le passé
quand ces pompes sont en panne les populations ont des difficultés pour trouver des moyens
pour la maintenance. Aujourd’hui (2018), grâce à la mutuelle, ces pompes sont réparées
rapidement. La population n’attend plus des mois pour que la et/ou les pompe (s) ne soient
réparées.

5.1.1.3 Investissements réalisés par la Mutuelle de Développement Économique et Social


de Daouakro (MUDESDA) dans le domaine hydraulique et la connexion au réseau
électrique national

À l’instar des autres mutuelles de développement étudiées, la MUDESDA intervient l’entretien


de pompe hydraulique également. De plus, grâce à la MUDESDA, Daouakro bénéficie de
l’électrification gérée par la Compagnie Ivoirienne d’Électricité, CIE.

296
5.1.1.4 Investissement en matière d’hydraulique humaine réalisé par la Mutuelle de
Développement Économique et Social de Daouakro (MUDESDA)

Avoir de l’eau outre que les sources d’approvisionnement traditionnelles d’antan telles que les
eaux de surface, l’eau de puits est une condition sine qua none pour toute société qui se veut
développer. La MUDESDA ne veut se laisser incriminer en tant qu’acteur clé de développement
de Daouakro. C’est ainsi que cette mutuelle contribue à l’entretien de la pompe villageoise que
montre la photo 18.

Photo 18: Pompe à motricité humaine de Daouakro réparée par la MUDESDA

X : 3.44447 ° W / Y : 7.78867° N

Prise de vue : KOFFI Antoine, Juin 2018

Daouakro, est village éloigné du N’zi par rapport aux autres villages de la commune de
Bocanda. Le N’zi principale source d’eau qui ne tarit pas pendant les saisons sèches. Lors des
pannes de l’unique pompe du village, les populations s’y rendent par contrainte à la recherche
d’eau en parcourant environ 10 Km de route. La communauté est obligée de faire de long rang
dans le but de recueillir de l’eau dans les villages voisins (N’Da Broukro, Haali Koliè N’Zikro,
Goli). Les ressortissants de Daouakro sont obligés de faire de long fil d’attente pour
s’approvisionner en eau. Face à l’affluence, le plus souvent les villages voisins connaissent les
mêmes réalités de panne récurrente de pompe.

En plus, selon les enquêtes, il se trouve qu’il y a des bagarres à la pompe pendant ces périodes
de panne. Ne pouvant pas passer tout le temps dans le village voisin à la recherche d’eau avec
les querelles incessantes, toute cette perte de temps, les populations vont chercher de l’eau
ailleurs. Dans ces conditions ce sont les hommes qui partent à la recherche d’eau au N’zi. Au

297
vu de toute cette tracasserie, la mutuelle de développement a pris le taureau par les cornes en
réparant régulièrement la pompe.

5.1.1.5 Investissement en matière d’électrification réalisée par la Mutuelle de


Développement Économique et Social de Daouakro (MUDESDA)

Le village a été électrifié en 2009 sous la houlette de la MUDESDA. L’électrification constitue


un confort matériel pour les bénéficiaires. Dès lors, la population n’a plus de difficultés pour le
branchement de leurs appareils électroménagers. La lumière électrique permet aux écoliers
d’étudier confortablement, mais ceux qui n’ont d’électricité dans la cour peuvent aller les nuits
chez leur camarade pour étudier. À défaut, ils peuvent étudier sous l’éclairage public.
L’électrification du village a fait de Daouakro un village prisé. Selon les investigations,
auparavant, les instituteurs refusaient d’être mutés à Daouakro à cause du manque d’électricité.
Aujourd’hui (2018), le village est devenu la chasse gardée des instituteurs. À titre d’illustration
avec les six classes de l’école primaire de Daouakro. Il y a six enseignants ce qui n’est pas le
cas des années pré électrification. Ces six enseignants résident à Daouakro malgré l’insuffisance
de logement de maître. Lors des enquêtes en 2018, il y avait quatre institutrices et deux
instituteurs. Selon les investigations, l’effectif élevé du genre féminin au nombre du corps
enseignant à Daouakro s’explique du fait de la proximité du village à la ville de Bocanda et
particulièrement pour des raisons de l’électricité. L’électrification donc est un facteur
prépondérant dans la politique de la rurbanisation. En plus de son facteur confort matériel pour
les ménages qui s’abonnent, elle favorise la diversification des activités économiques en milieu
rural.

5.1.1.6 Investissement de la Mutuelle pour le Développement de Salé Balekro


(« N’GATCHIÈ ») dans le domaine de l’hydraulique humaine

L’eau est incontournable pour la suivie de toutes les espèces de vie. Au vu de cela, tout acteur
de développement local prend une part active pour investir dans le domaine hydraulique. Ne
voulant pas rester en marge de cela, la Mutuelle pour le Développement de Salé Balekro
(« N’GATCHIÈ ») œuvre aussi dans ce domaine.

298
Vu la croissance démographique que connaît la population de Salé Balekro et l’insuffisance des
pompes à motricité humaine, « N’GATCHIÈ » a réalisé un forage et un château d’eau
d’Hydraulique Urbaine (HU). La photo 19 indique ce château d’eau.

Photo 19: Château d’eau réalisé par la Mutuelle pour le Développement de Salé Balekro
(« N’GACTHIÈ »)

Prise de vue : KOFFI Antoine, Avril 2018


Il ressort des investigations que sans l’initiative de la Mutuelle pour le Développement de Salé
Bocanda (« N’GACTHIÈ ») cet ouvrage n’aurait pas vu le jour. Aujourd’hui (2018) du fait de
ce système d’adduction d’eau les anciens modes d’accès à l’eau potable à Salé Balekro sont
devenus un souvenir. La réalisation de cette nouvelle adduction d’eau potable à Salé Balekro
permettrait à la population d’avoir son compteur d’eau chez soi. Surtout avec la promotion de
compteur d’eau de la Société de Distribution d’Eau de Côte d’Ivoire (SODECI) au prix de
20 000Frs CFA en lieu et place de 120 000Frs CFA. Avec la dotation de Salé Balekro de ce
réseau d’adduction d’eau en 2016 et l’électricité depuis 1999 constitue pour le village un
challenge. Communément, l’on parle de village moderne lorsqu’un village est doté de ces
équipements de Bases selon les enquêtés. À titre d’illustration, les ressortissants du village et
les résidents ont une autosatisfaction pour montrer leur appartenance au village du fait de ces
équipements. Pour renchérir, lors des fêtes de pâques, les jeunes se vantent en disant que leur
village regorge toutes les commodités. Il justifie cela par le fait qu’ils boivent de l’eau de
SODECI comme ceux de la ville; ce qui n’est pas le cas des autres villages de la commune et
même aucun village de la sous-préfecture de Bocanda. De plus, ils peuvent boire de l’eau et des
boissons fraîches puisque grâce à l’électricité il y a des points de vente d’eau et de boisson
glacées.

299
5.1.1.7 Investissements dans le domaine du courant électrique et l’hydraulique humaine
réalisé par la Mutuelle pour le Développement de Bombokro (MUDEBO)

La Mutuelle pour le Développement de Bombokro (MUDEBO) qui est l’ancienne mutuelle


parmi les mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda. En tant que
devancier, la MUDEBO, dans sa quête d’amélioration des conditions de vie de ses populations
n’a point laissé ignorer les équipements de base. De ce fait, la MUDEBO prit pour priorité la
réalisation de réseau d’adduction et l’électrification.

5.1.1.8 Mutuelle pour le Développement de Bombokro (MUDEBO) : acteur de la


réalisation d’Hydraulique Villageoise Améliorée

La MUDEBO a doté Bombokro d’une HVA pour mettre fin à l’ancien mode d’accès à l’eau
potable. La planche 9 montre le château et l’un des forages.

Planche 9: Réalisation dans le domaine hydraulique par la MUDEBO

X : 4.3045° W / Y : 6.5922°N X : 4.3050° W / Y : 6.59341°N


8. a Château d’eau 8. b Borne fontaine
Prise de vue : KOFFI Antoine, Juin 2015

La MUDEBO a réalisé un forage, trois bornes fontaines et un château d’eau pour approvisionner
l’Hydraulique Villageoise Améliorée (HVA). Grâce à ces réalisations, la population connaît
moins de difficulté pour s’approvisionner en eau potable. Comme évoqué dans le cas
d’Andianou-Koumokro, de Daouakro et de Soh N’Guessankro, l’approvisionnement en eau à

300
partir des cours d’eau et les pompes à motricité humaine constitue un véritable tollé pour les
populations. La réalisation d’Hydraulique Villageoise Améliorée par de la MUDEBO s’inscrit
dans une perspective d’amélioration de l’accès des populations à l’eau potable. Ainsi, grâce à
la réalisation de cette Hydraulique Villageoise Améliorée, la population de Bombokro fait
économie de cette situation alarmante. Les populations ne s’attroupent plus aux abords d’un
seul point d’eau pour se ravitailler en eau. 25% des ménages abonnés individuellement à ce
réseau d’adduction d’eau. Cela désencombre la population au niveau des bornes fontaines. Tous
ces facteurs contribuent à l’amélioration des conditions de vie de la population de Bombokro
dans le domaine d’accès d’eau potable.

5.1.1.9 Électrification de Bombokro réalisée par la Mutuelle pour le Développement de


Bombokro (MUDEBO)

Débutée en 1995, l’électrification de Bombokro a été un rêve qui s’est accompli en 1996. Les
impacts de l’électrification ; au niveau individuel, ceux qui ont de l’électricité à leur domicile
d’éclairage s’en servent, pour des activités quotidiennes quand l’activité nécessite du courant.
Grâce à l’électricité, certaines personnes ont pu mettre sur pied des activités commerciales
comme la vente d’eau fraîche, de jus et de buvette. Cela constitue à la lutte contre la pauvreté
dans le village. Dès lors l’électrification rend le village attractif. Selon les investigations, au
niveau de l’Inspection de l’Enseignement Primaire (IEP) de Bocanda, le fait que Bombokro soit
électrifié, avec son adduction d’eau et sa situation géographique (situé sur l’axe bitumé
Dimbokro-Bocanda), le village constitue un lieu convoité par la majorité des enseignants. De
ce fait, les enseignants du primaire, en général et en particulier les enseignantes désirent
majoritairement être mutées dans ce village. D’ailleurs, Bombokro est le premier village de la
commune à bénéficier d’électricité et d’un réseau d’adduction d’eau potable.

Dans l’ensemble à l’échelle des six villages, le constate est que les mutuelles de développement
ont investi dans le domaine de l’hydraulique. Ainsi, 75% de ces investissements sont dans le
domaine de la maintenance des infrastructures hydraulique (des pompes à motricité humaine)
et 25% sont dans le domaine de la mise en place d’infrastructure hydraulique, notamment la
réalisation de deux châteaux d’eau et une pompe à motricité. C’est réalisation montre que le
milieu rural ivoirien connait avec acuité des problèmes d’accès à l’eau potable malgré la mise
en œuvre du Programme National de l’Hydraulique (PNHH) dès 1973 selon KOUADIO A. C.,

301
KOUASSI K., et ASSI-KAUDJHIS (2018). En matière d’électrification, c’est seulement 20%
des mutuelles de développement des villages étudiées dans la commune de Bocanda qui ont été
électrifié par l’entremise de leur mutuelle de développement comme c’est les mutuelles de
développement de Soukourougban (MUDESO) et Mutuelle de Développement de Kominanpla
(MUDEKO) dans le département de Kounahiri (GOGBE T., WADJA J-B., KOUASSI N.G. et
KARAMOKO D. M.A., 2018).

5.1.2 Investissements réalisés par les mutuelles de développement dans le domaine


socioéducatif

Sachant que la formation éducative constitue l’une des chevilles ouvrières pour une société qui
aspire à la modernisation, les mutuelles de développement des villages de la commune de
Bocanda ont investi dans le développement des écoles dans leur localité. Ainsi, quels sont les
investissements de ces acteurs dans le développement des écoles de leur village respectif ?

5.1.2.1 Investissements réalisés par la Mutuelle pour le Développement Économique et


Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK) dans le domaine socioéducatif

Pour l’amélioration des conditions du cadre de vie du personnel et des élèves, la MUDESAK
investit dans le développement de l’école, École Primaire Publique (EPP) de Koumokro. Ces
investissements sont :

 des dons de vivres à la cantine scolaire ;


 des récompenses des meilleurs élèves ;
 des dons de machettes et de limes pour le nettoyage de la cour de l’école.

Selon les investigations chaque année scolaire, les mutualistes de développement d’Andianou-
Koumokro contribuent à la fourniture de nourriture aux élèves en faisant des dons de vivres à
la cantine scolaire. Ce sont entre autres des sacs de riz, de bidons d’huile, de boîtes de sardine
et d’autres condiments de cuisine. Selon les enquêtes auprès des enseignants, l’État n’arrive
plus à approvisionner les cantines scolaires durant toute l’année scolaire. Il revient aux COGES,
de fournir de vivre en cas de manque de nourriture envoyé par l’État. Malheureusement, le
COGES n’a pas les moyens pour relayer l’État dans l’approvisionnement de vivres. Ainsi, la

302
MUDESAK a pris l’initiative de faire des dons en vivres chaque année scolaire pour le bien des
élèves. Depuis l’avènement de la cantine scolaire à l’EPP Koumokro (année scolaire 1998-
1999), l’approvisionnement en vivres par l’État s’estompe. Le COGES est obligé de fermer la
cantine en cours d’année. Dans ces conditions les élèves sont contraints de venir faire la cuisine
à midi. Cela empêche les élèves de se reposer à midi ; ce qui pourrait avoir des impacts négatifs
sur leurs résultats scolaires. Certains élèves abandonnent l’école par manque de nourriture.
Grâce aux interventions de la MUDESAK, les élèves ne connaissent plus de problème de
pénurie de vivres à la cantine scolaire dudit établissement.

De même pour encourager les écoliers à étudier et aspirer à devenir des élites, la MUDESAK
récompense les meilleurs élèves chaque année scolaire. Ces récompenses sont les kits scolaires.

À propos des dons de machettes et de limes pour le nettoyage de la cours d’école, selon les
enquêtes le don de ces outils champêtres en milieu éducatif s’explique pour la raison suivante :

 l’utilisation de ces machettes par les parents d’élèves et les jeunes serve pour le
désherbage de la cour de l’école au retour des vacances scolaires. À ce niveau, il faut noter que
selon les investigations auprès des populations et des enseignants, les écoliers sont des
adolescents (de 6 à 12 ans), ils ne peuvent pas débroussailler la cour au retour des vacances. De
ce fait, il est demandé aux parents paysans de faire le désherbage à la rentrée scolaire. Pour
encourager les paysans au désherbage, la MUDESAK a acheté des machettes et des limes pour
le débroussaillement de l’école à chaque rentrée scolaire.

5.1.2.2 Investissements réalisés par la Mutuelle pour le Développement Économique et


Social de Soh N’Guessankro (MUDES) dans le domaine socioéducatif

Grâce à la mutuelle de développement, le village de Soh N’Guessankro a bénéficié d’une école


primaire de deux bâtiments. Chaque bâtiment comprend trois salles et un bureau. Le premier
bâtiment a été bâti en 2006 et le second en 2011. L’année suivante de la construction du premier
bâtiment, l’école de Soh N’Guessankro a été ouverte à partir de la classe de CP1 (2006-2007)
puis les années qui ont suivi la classe de CP2 et CE1. Dès lors, les parents d’élèves de Soh
N’Guessankro abandonnèrent au fil des années scolaire d’envoyer leurs enfants dans les
établissements de la ville de Bocanda. Selon les enquêtés, avant l’ouverture de l’EPP Soh
N’Guessankro, les écoliers ressortissants de Soh N’Guessankro qui fréquentent dans les
établissements scolaire primaire de la ville de Bocanda abandonnaient majoritairement l’école
303
pour des raisons de longues distances. Chaque matin des jours de cours, les élèves ressortissants
dudit village partaient en ville pour revenir les soirs. Depuis l’ouverture de cette école, les élèves
qui fréquentent l’école du village ne refusaient plus d’aller à l’école pour cette raison
susmentionnée.

Grâce à cette école de proximité à Soh N’Guessankro, les parents d’élèves suivaient mieux leurs
enfants écoliers. Au vu de l’avantage que procure l’école de Soh N’Guessankro aux parents
d’élèves et les écoliers, la MUDES fut construite en 2011 pour que l’EPP Soh N’Guessankro
puisse disposer des six classes. Une fois chose faite, les enfants de ce village ne se rendent plus
en ville pour l’école primaire. La photo 20 montre cette école.

Photo 20: Présentation de l’EPP Soh N’Guessankro réalisée par la Mutuelle pour le
Développement Économique et Social de Soh N’Guessankro

X : 4.52807° W / Y : 7.04422° N

Prise de vue : KOFFI Antoine, avril 2018

Grâce à cette école, aujourd’hui (2018), Soh N’Guessankro à une école primaire. Cette école
de proximité de Soh N’Guessankro réalisée est aujourd’hui (2018) une fierté pour les
ressortissants de ce village. Selon les investigations, un village qui n’a pas d’école primaire
dans la société contemporaine est considéré comme une agglomération qui demeure dans une
situation léthargique. Depuis la création de l’EPP Soh N’Guessankro, le taux de scolarisation
dans le village ne fait qu’augmenter. Le tableau 52 indique le taux de scolarisation à Soh
N’Guessankro avant après l’ouverture dans ce village.

304
Tableau 52: Évolution du taux de scolarisation à Soh N’Guessankro
Année scolaire Effectif d’enfant en Effectif Taux de
âge de scolarisation d’élève scolarisation (%)

2005-2006 70 20 28, 57
2006-2007 62 38 61,29
2007-2008 30 20 66,67
2017-2018 23 20 86,97

Source : Enquêtes personnelles, 2018

L’analyse du tableau 52 montre que le taux de scolarisation évolue de façon vertigineuse depuis
l’année scolaire 2006-2007. Il faut rappeler que le gouvernement ivoirien s’est engagé de faire
en sorte que tous les enfants de 6 à 9 soit inscrit à l’école l’enseignant obligatoire (MENET,
UNICEF et UNESCO, 2017). Au niveau de Soh N’Guessankro, le fait que les parents d’élèves
envoient leurs enfants en ville à Bocanda, constitue une difficulté pour les jeunes élèves. De ce
fait, le taux d’abandon d’école est élevé selon 70 % des personnes enquêtés à Soh N’Guessankro
au point le taux de scolarisation était faible avant l’ouverture d’école à Soh N’Guessankro
l’année scolaire 2006-2005. Mais avec la construction de l’EPP Soh N’Guessankro, le taux de
scolarisation augmente sensiblement dans le village comme l’indique le tableau. Selon les
enseignants, le taux d’abandon chaque connait une baisse soit de 1 %.

5.1.2.3 La Mutuelle de Développement Économique et Social de Daouakro (MUDESDA)


dans le développement du domaine socioéducatif

Selon les investigations, la MUDESDA a investi énormément dans le développement de l’école


de Daouakro. Il s’agit de :

 la réhabilitation de la toiture de l’ancienne école primaire du village en 2002;


 construction d’un bâtiment de trois classes avec un bureau en 2012-2013 ;
 une latrine et un lave-main ;
 un bâtiment de trois classes en 2014 ;
 quatre logements avec cuisine en 2014 ;
 un réfectoire pour la cantine scolaire en 2014 ;
 les dons de vivres ;
 les dons de kits scolaires.
305
La toiture de l’ancienne école a été emportée par le vent. Face à cela la MUDESDA a réagi
promptement pour que les écoliers de Daouakro puissent aller à l’école en toute quiétude.
Rappelons que Daouakro a été délocalisé sur un nouveau site. De ce fait, une nouvelle école a
été construite. Cette nouvelle école a été construite par la Mutuelle de Développement de
Daouakro avec d’autres équipements complémentaires. La planche 10 montre ces bâtiments
d’écoles.

Planche 10: Bâtiment d’école réalisé par la MUDESDA

X : 4.24403° W / Y : 7.2555° N X : 4.24410° W / Y : 7.2544° N

9 b. Bâtiment construit en 2012-2013


9 a. Bâtiment construit en 2014

Prise de vue : KOFFI Antoine, Avril 2018

Grâce au bâtiment d’école construit de 2012-2013, la délocalisation de l’école au nouveau site


du village a vu le jour depuis l’année scolaire 2013-2014. La construction de cette école sur ce
site a permis régulièrement aux enfants de Daouakro de ne plus parcourir de longue distance
pour se rendre à l’école. La MUDESDA fait des dons de vivres chaque année. Ainsi, sans de
dons de vivres de la MUDESDA, la cantine ne pourra pas être approvisionnée durant toute
l’année.

À côté de cela, la MUDESDA a construit des logements des enseignants. La photo 21 présente
cette cité des maîtres.

306
Photo 21: Présentation du logement des enseignants de l’EPP Daouakro

X : 4.24429° W / Y : 7.2588° N

Prise de vue : KOFFI Antoine, Avril 2018


Cette construction permet aux enseignants de rester et résider au village. Selon les enquêtes,
quand les enseignants sont logés en ville, pour faire la navette Bocanda-Daouakro, ils arrivent
fréquemment en retard. De plus, lorsque les enseignants sont logés dans le village en dehors de
la cité des instituteurs, naissent constamment des altercations entre leurs familles et ceux des
paysans. Ces rapports contentieux pourraient être le motif de demande de mutation de
l’enseignant. Ainsi, avec la construction des logements des enseignants, ces problèmes
susmentionnés pourraient être évités. En plus des bâtiments des salles de classe, le réfectoire,
le logement des enseignants, il y a les latrines. La photo 22 montre la latrine construite pour
l’école.

Photo 22: Présentation de la latrine de l’EPP Daouakro réalisée par la MUDESDA

X : 4°41’15.8’’
X : 4.41158° W/ YY : 7°04’90.9’’
: 7.04909° N
Prise de vue : KOFFI Antoine, Avril 2018

307
Selon la population dans l’ancienne école, il n’y avait pas de latrine. La latrine constitue une
rénovation pour le nouvel établissement scolaire de Daouakro. Les enfants une fois à l’école ne
sortent plus pour se soulager en brousse. Ceci leur permet aux élèves de vivre en conformité
selon les règles d’hygiène. Ces infrastructures éducatives améliorent les conditions de vie des
enseignés et enseignants. Elles constituent également un eldorado pour le village.

5.1.2.4 Investissements réalisés par la Mutuelle pour le Développement de Bombokro


(MUDEBO) dans le domaine socioéducatif.

La MUDEBO a également investi dans le développement de l’école. Selon les investigations,


la toiture de l’école a été refaite par la MUDEBO. La photo 23 montre le bâtiment de l’école
dont la réfection de la toiture a été réalisée par ladite mutuelle.

Photo 23: Bâtiment d’EPP Bombokro avec la toiture de réfection

X : 4.30548 ° W / Y : 6.59276° N
Prise de vue: KOFFI Antoine, Avril 2018
Selon la population, ce bâtiment de l’EPP Bombokro a connu une réfection. La raison de cette
réfection est due à la vétusté de la toiture. Cet état de la toiture met les enseignants ainsi que les
écoliers dans de mauvaises conditions de travail. Pendant les saisons pluvieuses, il y a des fuites
d’eau au niveau la toiture. Ces infiltrations d’eau par la toiture peuvent entrainer des dommages
au niveau du bâtiment, des enseignants et les élèves. Les rayons solaires infiltrent également la
toiture. Vu cette situation de délabrement et inconfortable, la MUDEBO est venue au secours
des enseignants et élèves pour la réfection de la toiture de ce Bâtiment en 2008.

308
5.1.3 Investissements réalisés dans le domaine socioculturel et économique par les
mutuelles de développement de la commune de Bocanda

Le développement socioculturel et économique constitue l’un des objectifs clés mutuelles


étudiées. Avec la déchéance de la production de café dans la région, les cultures traditionnelles
disparaissent. Du coup, il y a eu un déclin dans le domaine socioculturel et économique dans la
commune de Bocanda.

5.1.3.1 Investissements réalisés sur le plan socioculturel et économique par la MUDESAK

Sur le plan socioculturel et économique, la MUDESAK a posé quelques actions telles que:

 l’acquisition de deux bâches et de 80 chaises ;


 l’organisation des cérémonies de Pâques ;
 le don d’argent aux animistes de Koumokro ;
 le don de cinq tonnes de ciment.
 La planche 11 montre ces Bâches et chaises.

Planche 11: Équipement socioculturel acquis par la MUDESAK

10 a. Bâche 10 b. Chaise

Prise de vue : KOFFI Antoine, Avril 2015

309
Ces chaises et ces bâches sont utilisées lors des réunions et cérémonies du village. Auparavant,
lors des cérémonies les jeunes sont contraints de construire des appâtâmes couverts de palmes
de palmiers à huile. Avec l’exode des jeunes, en dehors des mois d’avril et juin, quelques fois
la dernière semaine du mois de mars, il n’existe pratiquement plus de bras valides jeunes; ce
qui rend assez difficile ce travail. Depuis l’acquisition de ces bâches et chaises, lors des
cérémonies les jeunes ne sont plus confrontés à ce problème.

De même, en dehors des activités initiées par les autorités coutumières d’Andianou-Koumokro,
les chaises et bâches sont mises en location. Au niveau du village :

 la location d’une bâche est à 1 000Frs CFA/jour;


 une chaise est à 25 Frs CFA/jour.

Pour la location des chaises et des bâches dans une autre localité (Bocanda ou autres villages),
le prix est fixé à :

 une bâche 5 000 Frs CFA/jour ;


 une chaise 50 Frs CFA/jour.

Ces activités permettent de renflouer la caisse du village. Grâce à cela et la vente de l’eau de
pompe par cuvette, le village a un fond financier. Selon les investigations ces ressources sont
déposées dans un compte bancaire de la mutuelle.

Le don d’argent aux animistes de Koumokro pour faire des sacrifices pour la délocalisation du
masque sacré situé dans l’espace loti du village. Il s’agit d’une somme de 40 000Frs donnée en
2017 à ce groupe d’adorateur du masque sacré par la MUDESAK. Au préalable, il y a eu un
refus d’accord entre les adeptes du masque et la MUDESAK. Les raisons et les conséquences
seront abordées dans le chapitre prochain. Cette somme déboursée a permis à ce groupe de
croyants de délocaliser le masque.

À côté des réunions de la MUDESAK pendant la période pascale, il y a également des


cérémonies de danse traditionnelle sous la houlette de ladite mutuelle. À titre d’exemple :

 le ‘’klen pkli’’ le grand tam-tam en langue Baoulé, c’est le tam-tam parleur ;


 le « django », danse exécutée par les enfants et les jeunes garçons ;
 la danse d’ « adjoss ».

La photo 24 montre la danse communément appelé le ‘’Klen pkli’’, lors de la fête de pâque en
2015.

310
Photo 24: Danse de ‘’Klen Pkli’’ à la demande de la MUDESAK de la fête de paque en
2015 à Andianou-Koumokro

X : 4°47’42’’ Y : 7°0200.9’’
Prise de vue: KOFFI Antoine, Avril 2015

La MUDESAK initie la danse de Klen Kpli et autres danses traditionnelles qui sont en voie de
disparition à cause de l’exode de la population depuis la crise caféière dans la région. Ainsi, la
MUDESAK permet de valoriser ce patrimoine culturel du village. Ces danses sont dansées dans
la journée au moment de la grande réunion. À la fin des soirées, il y a la veillée dansante, c’est
la danse populaire, toute sorte de musique. En plus des danses, il faut ajouter des compétitions
les jeux de match de football. La fin des matchs se solde par des remises de trophées. Le don
de cinq tonnes de ciment était prévu pour la construction de foyer de jeunes.

5.1.3.2 Investissements réalisés sur le plan socioculturel et économique par la Mutuelle de


Développement Économique et Social de Soh N’Guessankro (MUDES)

Depuis le déclin de l’économie de plantation dans les années 1970 (MCU, 1987) dans la région
du N’Zi, la ville de Bocanda et sa circonscription demeure une zone sinistrée (ALOKO N. J. et
KOUASSI Y. F., 2014). Le champ des paysans quelques fois donne de bonnes récoltes, mais
est confronté aux problèmes de commercialisation. Souvent les aléas climatiques sont en
défaveur des paysans au point où il y a de mauvaises récoltes. Les acteurs de développement
locaux sont à la recherche continuelle d’une nouvelle stratégie de propulsion de vitalité
économique. C’est dans cet élan de recherche que la Mutuelle de Développement Économique
et Social de Soh N’Guessankro (MUDES) en 2016 en union avec la chefferie ont autorisé

311
l’implantation d’un groupe agro industriel, dénommé barurn sur la rive du N’zi à proximité du
pont. Les autorités ont mis en location la rive du N’zi du terroir de Soh N’Guessankro au groupe
agro industriel, barurn. La mise en location de cet espace produisait directement de devise au
village. La société recrutait aussi la population villageoise comme ouvriers dans la mise en
valeur du champ. Ce qui permettait de freiner l’exode des populations actives du village et de
lutter contre la pauvreté.

Comme le N’zi est un cours d’eau permanent, l’absence de pluie ne pourrait pas avoir d’impact
négatif sur la culture. Il constituera une culture à contre-saison. Certains employés pourraient
résider au village ce qui rendrait le village attractif. En plus de la location de l’espace, il y’a
plus la possibilité des populations à travailler dans le champ pour rémunération. De même, il y
a la construction des logements des instituteurs du village. Ce partenariat pourrait constituer un
essor de développement économique pour Soh N’Guessankro grâce à la négociation de la
MUDES.

Au niveau culturel, il faut noter que la fête de pâques constitue également un moment où parfois
la MUDES organise des activités récréatives en plus de la réunion. Il s’agit des danses
traditionnelles, modernes et des jeux.

5.1.3.3 Investissements réalisés sur le plan socioculturel et économique par la Mutuelle de


Développement Économique et Social de Daouakro (MUDESDA)

Soucieux que le développement du milieu rural ne puisse se faire sans le soutien des paysans,
la MUDESDA avait participé à des dons d’outils de travail au paysan de Daouakro. Il s’agit de
15 (bottes, limes et machettes) en 2016. Ces dons constituent d’une part un mode
d’encouragement à la population de s’adonner véritablement à la culture agricole au village.
D’autre part, ce geste pourrait exciter les parents à respecter leur engagement vis-à-vis de la
mutuelle.

La MUDES organise aussi des activités de réjouissance. Ce sont également des danses et des
jeux. Le dicton populaire ne disait-il pas qu’après le travail, il faut se faire du plaisir. Donc les
activités de loisirs occupent une place importante à la suite des concertations et des décisions.
C’est en cela qu’en 2010, il y a eu la fête de lumière.

312
5.1.3.4 Investissements réalisés au niveau socioculturel et économique par la Mutuelle
pour le Développement de Sale Balekro (« N’GATCHIÈ »)

Selon l’article 24 du règlement intérieur de la « N’GATCHIÈ », parmi ces ressources figurent


les produits des diverses manifestations.

À propos, selon les enquêtes, la période pascale 2017 a été un moment inoubliable pour la
mutuelle de développement du dudit village. Il s’agit de la fête de lumière et de château d’eau.
À cette occasion, « N’GATCHIÈ » a invité plusieurs sommités politiques (le Ministre de
l’Enseignement Supérieur d’alors, le député de Bocanda, le maire de Bocanda et son équipe, le
président du conseil régional du N’Zi). Lors de la cérémonie, le président de la mutuelle de
développement a lancé un appel solennel pour demander des contributions à toute l’assemblée
en général, et en particulier ces invités de marque à la collecte de fonds en vue de réaliser
d’autres projets de développement. Il s’agit des projets de construction d’une villa de marque
pour le directeur d’école, la mise en place d’une société coopérative agricole. Selon les
investigations, il y a eu de nombreuses enveloppes d’argent données suite à cet appel par ces
autorités. Cette journée a été baptisée journée d’investissement vu les fonds collectés pour aider
la mutuelle. De plus pour promouvoir Salé Balekro et montrer leur union ainsi que mobiliser de
fonds annexes, « N’GATCHIÈ » a mis en place une vente d’uniforme de la fête de château et
de lumière. Le bénéfice a constitué une ressource pour le renflouement de la caisse de ladite
mutuelle. Comme les autres mutuelles de développement étudiées, il y a également les activités
récréatives habituelles telles que la danse traditionnelle « kleba ».

Néanmoins, il y a une particularité selon les mutualistes. Dans la soirée du dimanche de Pâques,
il y a eu un diner qui était destiné exclusivement pour les membres de « N’GATCHIÈ ». Toute
personne n’appartenant pas à la mutuelle est refusée par la commission chargée de la sécurité
de « N’GATCHIÈ ». Selon le Bureau Exécutif, cette mise en marge était un moyen d’inciter
ceux qui refusent d’adhérer à la mutuelle de développement.

5.1.3.5 Investissements réalisés sur le plan socioculturel et économique par la Mutuelle


pour le Développement de Bombokro (MUDEBO)

Les ressources financières issues de l’Hydraulique Villageoise Améliorée (HVA) constituent


un fond d’encaissement pour la MUDEBO. Chaque période pascale est le moment choisi pour

313
faire le bilan de la gestion de l’Hydraulique Villageoise Améliorée (HVA). Comme celle de
Salé Balekro, en 1997, suite à l’électrification de Bombokro, la MUDEBO avait organisé la fête
de lumière. Chaque deux ans la MUDEBO organise la fête de Pâques et en mettant un pagne
d’uniforme.

La photo 25 montre un pagne de l’uniforme réalisé par la MUDEBO lors de la fête de pâque en
2017.

Photo 25: Pagne d’uniforme proposé par la MUDEBO pendant les fêtes pascales en
2017

Prise de vue : KOFFI Antoine, Avril 2016

La photo 25 révèle, c’est un pagne fait à l’effigie de la Mutuelle de Développement de


Bombokro. Trois logiques sous-tendent la mise en place d’uniforme. Il s’agit de la promotion
de la mutuelle, du village et de la mobilisation de ressources financières. La logique de
promotion s’explique par la fierté que les mutualistes accordent à leur association et leur village.
Porter l’uniforme de la mutuelle fait que les ressortissants de Bombokro s’identifient partout où
ils se trouvent. Se faisant, les mutualistes valorisent les bienfaits de la mutuelle et invitent les
autres à participer au progrès de Bombokro. L’achat de l’uniforme est ouvert à tous. Il s’agit
également pour ces derniers de faire la promotion de leur village en portant ce pagne et leur
mutuelle. L’uniforme de la mutuelle constitue une entrée de fonds propre à la MUDEBO.

314
De façon générale, Il faut noter que 75% des activités socioculturelles initiées par les mutuelles
de développement des villages de la commune de Bocanda se font pendant la période pascale.
De même, la plupart (60%) les activités économiques sous l’impulsion des mutuelles de
développement se font à partir de la période de fête de pâques. La réalisation des activités
économiques et culturelles pendant la période révèle l’intérêt que la population a pour la période
pascale. Cela confirme l’assertion KOFFI B. A., (2010) selon laquelle, la période des pâques
constitue une période stratégique incontournable des mutuelles de développement du peuple
Baoulé.

5.1.4 Actions réalisées sur le plan social et sanitaire par les Mutuelles de Développement
de la commune de Bocanda

Le développement est la satisfaction dans l’ensemble des domaines de vies. Conscient que la
situation sanitaire est l’un des facteurs indéniables pour le développement local, les mutuelles
de développement ont mené des actions dans le domaine sanitaire. Ainsi, quelles sont les
grandes actions menées dans ces domaines.

5.1.4.1 Actions réalisées sur le plan social et sanitaire par la Mutuelle de Développement
Économique et Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK)

La MUDESAK a mené des actions sociales et sanitaires suivantes:

 conférence sur les grossesses précoces et les Infections Sexuellement Transmissibles


(IST) en 2010 ;
 Conférence ayant pour thème « pourquoi une Mutuelle de Développement pour
Andianou-Koumokro» en 2015.

Concernant la conférence sur les grossesses précoces, selon les investigations, auparavant les
villageois inscrivaient peu les filles à l’école primaire. Aujourd’hui (2018), cela est révolu.
Cependant, le constat est que les élèves filles tombent enceinte le plus souvent à partir de l’école
primaire ou le secondaire. Pour juguler cette situation décevante pour les parents d’élèves et les
élèves, la MUDESAK a pris l’initiative de tenir une conférence sur ce fléau. La MUDESAK a
animé la conférence en montrant les impacts des grossesses précoces à court et à long terme.

315
La MUDESAK a montré également les risques de contractions des infections sexuellement
transmissibles à court et long terme. À la fin de la conférence, la MUDESAK a fait des dons de
préservatifs aux jeunes. Le don de préservatif n’était pas pour encourager les adolescents à la
pratique sexuelle, mais plutôt d’éviter les grossesses et les IST au cas où ils ne pourront pas
s’abstenir selon les enquêtés.

À propos de la conférence ayant pour thème « pourquoi une Mutuelle de Développement pour
Andianou-Koumokro» en 2015, les membres du Bureau Exécutif ont mentionné qu’avec
l’instabilité politique qu’a connu la Côte d’Ivoire en 2002, la MUDESAK ne pouvait plus se
réunir en Assemblée Générale au village. Ce défaut de se réunir en Assemblée Générale avait
pour répercussions la tiédeur de la MUDESAK. Les cotisations annuelles étaient inexistantes
vu que la MUDESAK a vu le jour en 2002. Les planteurs et les autres ressortissants hors de la
région d’origine ne se rendaient plus au village pour des raisons de tracasseries. De ce fait, les
membres de la MUDESAK ont initié cette conférence en 2015, année électorale, pour ne plus
replonger dans la même situation au cas où il arrivait les mêmes troubles.

5.1.4.2 Actions réalisées sur le plan social et sanitaire par la Mutuelle de Développement
Économique et Social de Daouakro (MUDESDA)

La vie sociale a été un élément clé pour la MUDESDA. La MUDESDA a fait des dons de
chaussures aux enfants et aux femmes. Selon le président de la MUDESDA, en milieu rural, les
femmes et les enfants sont les plus touchés par la pauvreté. De ce fait, la MUDESDA veut poser
des actions pour lutter contre la pauvreté. En faisant ces dons, ces femmes pourraient
économiser pour d’autres fins. La MUDESDA a réalisé un moulin pour la population de
Daouakro. Le moulin est composé d'une broyeuse et d’une presse à vis sans fin de manioc.
L’utilisation de ces machines permet de gagner en temps le travail contrairement au mode
manuel. La photo 26 montre ce moulin de traitement du manioc.

316
Photo 26: Moulin de manioc réalisé par la MUDESDA

X : 4.24562° W / Y : 7.2546° N

Prise de vue : KOFFI Antoine, Avril 2018

Le prix est modique. Selon les investigations, une bassine moyenne de manioc est à 100 Frs
CFA. La grande bassine est à 300 Frs CFA. Les usagers payent cette modique somme en vue
de payer la facture de la CIE et l’entretien des machines en cas de panne. Malgré les ressources
économiques tirées, l’objectif principal de l’achat de cette broyeuse de manioc était d’aider les
femmes de Daouakro.

5.1.4.3 Actions réalisées sur le plan social et sanitaire par la Mutuelle pour le
Développement de Salé Balekro (« N’GATCHIÈ »)

La « N’GATCHIÈ » a mené des actions au niveau de la santé en faveur de sa population. Il


s’agit de conférence sur le paludisme et le diabète. Selon les mutualistes de « N’GATCHIÈ »,
comme le paludisme est une maladie dont le taux de mortalité est le plus élevé en Afrique
Subsaharienne, il est nécessaire qu’il fasse une conférence pour éclairer les populations de Sale
Balekro dont ils ont la charge. C’est ainsi qu’en Pâques 2017, après la conférence sur le
paludisme et le diabète, la commission chargée de la santé de « N’GATCHIÈ » a fait des tests
de dépistage du paludisme gratuitement.

Quant au choix du diabète comme 2ème maladie, il s’explique selon les enquêtes qu’auprès de
ces mutualistes que la population ignore cette maladie incurable. Grâce à ces tests de ces deux

317
maladies, les populations qui ont accepté de se faire dépister ont connu leur statut relatif à ces
maladies pendant cette période.

Selon les mutualistes de « N’GATCHIÈ », ils sont taxés par certaines populations villageoises
qu’ils ne voient pas véritablement l’œuvre de la mutuelle dans leur vie. Ainsi, en organisant
cette séance de dépistage surtout pendant la période pascale démontre leur ambition que la
mutuelle se soucie aussi individuellement de l’État de Santé de la population. Comme le dit
l’adage populaire, « la santé n’a pas de prix ».

5.1.4.4 Actions réalisées sur le plan social et sanitaire par la Mutuelle pour le
Développement de Bombokro (MUDEBO)

La MUDEBO a organisé également de conférence sur le paludisme et sur les Infections


Sexuellement Transmissible (IST). L’objet de cette conférence est de sensibiliser la population
pour la lutte contre l’insalubrité. Souvent quand certaines populations contractent le paludisme,
ils ne se rendent pas à l’hôpital. Elles présument que c’est une attaque mystique. Cette
conception de la maladie par la population ne fait qu’augmenter le taux de prévalence du
paludisme. De ce fait, la MUDEBO a trouvé judicieux de sensibiliser la population sur les
facteurs de contraction et symptôme du paludisme.

À propos de la conférence sur les Infections Sexuellement Transmissible (IST) trois raisons
expliquent le choix de ce thème de conférence:

 les grossesses indésirées ;


 les grossesses sans paternité ;
 les risques de contractions des Infections Sexuellement Transmissibles (IST).

En effet, il ressort des investigations que pendant les fêtes de pâques les Baoulé émigrés ont
pris l’habitude de retourner massivement dans leur village d’origine. Du coup, la période
pascale est devenue un facteur de rencontre des Baoulé avec la prolifération de contraction des
grossesses indésirées. La contraction de ces grossesses suscite des conflits entre les familles
concernées par cette situation. En effet, suite à ces situations litigieuses, il y a souvent des
grossesses sans paternité.

Selon l’investigation, allée en pâques pour ceux qui n’ont pas eu de partenaire (s) sexuel, ils se
disent que la fête n’a pas réussi. Cette assertion incite généralement certaines personnes à

318
commettre l’adultère pendant la période pascale. Ces situations sont également propices à la
prolifération des Infections Sexuellement Transmissibles comme l’avait signalé KOFFI B.A.,
(2008).

Eu égard aux attitudes non commodes (libertinages sexuels), la MUDEBO a organisé cette
conférence pour sensibiliser la population pour lutter contre les IST. La MUDEBO a organisé
cette conférence sur les IST également pour lutter contre les dépravations des mœurs.

En prélude des actions sociales et sanitaires des mutuelles de développement qui fait l’objet de
cette étude, le constate est qu’il y a plus d’action menée au niveau sanitaire par rapport au
niveau social, 75% contre 25%. Toutes les actions menées sur le plan sanitaire se sont déroulées
exclusivement la période pascale. Le choix de cette période s’explique par le fait que la fête de
Pâques est le plus grand facteur de rencontre dans les villages étudiés. Les réalisations à
l’échelle des villages par l’entremise des mutuelles de développement confirment l’assertion
de KOFFI Y. S. K., KRA K. J., et ADIGRA M. E. (2018) selon laquelle les mutuels
développements représentent un outil principal de développement rural.

5.2 Bilan des actions prioritaires des mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda

Au regard des projets formulés par les mutuelles de développement étudiées et les réalisations,
il ressort que tous les projets ne sont pas réalisés. La figure 24 traduit la répartition de ces
projets prioritaires réalisés et non réalisés.

319
Figure 24 : Répartition des projets prioritaires réalisés et non réalisés
90
TAUX DE PROJET (%) 80

70

60

50

40

30

20

10

0
MUDES MUDESAK N'GATCHIE MUDESDA MUDEBO TOTAUX

Taux de projet réalisé


Taux de projet non réalisé
Source : Enquêtes personnelles, Avril 2018

La figure 24 révèle que le taux de projet formulé réalisé est inégalement réparti. Le constate est
que dans l’ensemble les projets programmées réalisés sont relativement faibles à l’exception de
de MUDESDA dont 50% des projets ont été réalisé « N’GATCHIÈ » et MUDESAK concentre
la plus faible réalisation des projets avec respectivement 14% et 20% de réalisation de leur
projet. Selon les dirigeants des mutuelles de développement, d’autres réalisations non
programmées ont été sous leur houlette ce qui explique aussi le taux relativement faible des
actions des mutuelles telles que la MUDESAK, le « N’GATCHIÈ ». Il y a également des projets
programmés qui demeurent inachevés. Sans lâcher prise, les négociations sont toujours en cours
pour réaliser les autres projets inscrits dans leur agenda.

5.2.1 Les projets de développement inachevés des mutuelles de développement des


mutuelles des villages de la commune de Bocanda

Il existe des mutuelles de développement telles que la MUDESAK, la MUDES et la MUDEBO


ont des projets prioritaires inachevés. Il s’agit de la construction de château d’eau, les travaux
d’électrification d’Andianou-Koumokro initié par la MUDESAK, l’achèvement de la
construction de logement de maître à Soh N’Guessankro par MUDES et la construction du foyer
des jeunes de Bombokro initié par la MUDEBO. La planche 12 montre ces travaux inachevés.

320
Le site de construction de l’édifice a été préparé. La planche 12 montre ce site préparé par la
société prestataire.

Planche 12: Travaux inachevés initiés par les mutuelles de développement

X : 4.47026 ° W / Y : 7.02036° N X : 4.31409° W / Y : 7.2366° N


11.a Site prévu pour la construction du 11. b Logement de maître en construction
château d’eau à Andianou-Koumokro abandonné de l’EPP Soh N’Guessankro

Prise de vue : KOFFI Antoine, Novembre 2016

La photo 11.a montre que le site déblayé pour la construction. Malheureusement, les travaux
ont été abandonnés. Selon les mutualistes, les travaux de la réalisation du château n’ont pas eu
lieu du fait de l’électrification qui traîne selon les autorités locales. Pour la réalisation du château
d’eau, il faudrait de l’énergie électrique pour rendre opérationnel le captage de l’eau. Ce déficit
d’électricité susmentionné constitue également un facteur limitant pour la réalisation d’autres
projets de développement.

À propos du logement des enseignants, il est financé par l’unité agro industriel. La maison était
prévue pour le logement du directeur d’école puisqu’il n’y a pas encore de cité logement
d’enseignant. La construction a été arrêtée parce que barun a suspendu ces activités avant le
délai prévu. Rappelons que Barun voulait faire la production du piment durant une période 50
ans. Dès lors, cette société ces travaux avant terme, les travaux de construction de logement
des enseignants ont été suspendus.

Les travaux de connexion d’Andianou-Koumokro au réseau électrique débuté depuis 2000 ont
été suspendus depuis 2005, car les partenaires sollicités pour le financement, notamment le
conseil municipal de Bocanda n’a plus décaisser de fond. C’est le même cas pour la
construction du foyer des jeunes entrepris par la MUDEBO à Bombokro.

321
5.2.2 Bilan des réalisations non programmées par les mutuelles de développement

Les actions non programmées réalisées par l’entremise des mutuelles de développement sont
diverses. La Figure 25 indique le taux de réalisation des actions non programmées des mutuelles
de développement qui ont fait l’objet de cette étude.

Figure 25 : Répartition des actions non programmées sous la direction des mutuelles de
développement des villages de la commune de Bocanda

40
35
30
Taux de projet (%)

25
20
15
Projet
10
5
0

Source : Enquêtes personnelles, Avril 2018


Il ressort de la figure 25 que les actions non programmées réalisées par les mutuelles de
développement sont inégales. La MUDESDA a réalisé plus d’action (35%) non inscrite au
préalable dans le calendrier de programme de développement par rapport aux autres mutuelles
de développement. Par la suite vient la MUDESAK avec 22 % des réalisations. La MUDES
vient en dernière position avec 10 % des réalisations non programmées et la MUDEBO et
« N’GATCHIÈ » occupe l’avant-dernière position. Pour la MUDESDA, il s’agit de la
maintenance de pompe à motricité humaine, la réfection de la toiture d’école, don de vivre pour
la cantine, don de kit scolaire, don de vêtement et d’outil champêtre et un moulin. Le Bureau
Excecutif a estimé que ce sont des actions urgentes, ces actions ont été par la MUDESDA pour
améliorer les conditions de vie des paysans et les élèves. Il s’agit également pour la MUDESDA
de soutenir aussi la Politique de Scolarisation Obligatoire (PSO) prônée par le gouvernement
ivoirien (MEN et UNESCO, 2016, 2017). Ne voulant pas que les enfants de Daouakro soient
en marge de la formation pour des raisons financières des parents, la MUDESDA participe à
l’école obligatoire dans sa localité.

322
Pour la MUDESAK, il s’agit de l’acquisition de deux bâches et 80 chaises, le don d’argent aux
animistes, le don de cinq tonnes de ciment, récompense des meilleurs élèves, don de machette
toujours dans l’optique de lutter contre la pauvreté dont vivre les parents d’élèves et la
population. Il s’agit pour les dirigeants de la MUDESAK, leur moyen aussi de faire la
promotion de l’excellence à l’école et encourager les parents d’élèves à scolariser leur enfant.

C’est également en vue d’aider la communauté rurale, la MUDES participe à la maintenance


de l’hydraulique villageoise. C’est dans cette veine d’idée d’aider la communauté rurale dont
ils sont issus que la MUDEBO, « N’GATCHIÈ » et la MUDESAK organisent des campagnes
de sensibilisations. L’organisation des fêtes de pâque, au-delà des rencontres pour penser au
développement social, économique c’est aussi une occasion de faire la promotion des
potentielles culturelles.

5.2.3 Appréciation de la population du bilan des actions des mutuelles de développement


de la commune de Bocanda

Au regard des actions des mutuelles de développement étudiées, l’appréciation des bénéficiaires
(ménages et autorités villageoises) diffère d’un village à un autre. Certains expriment leur
satisfaction tandis que d’autres c’est le contraire. Le tableau 53 traduit le taux de satisfaction ou
d’insatisfaction.

Tableau 53: Présentation du taux d’appréciation des actions des mutuelles de


développement des villages de la commune de Bocanda

Village Taux de satisfaction (%) Taux d’insatisfaction (%)


Andianou 22 78
Daouakro 46 54
Bombokro 53 47
Koumokro 37 63
Salè Balèkro 78 21
Soh N’Guessankro 13 87
Source : Enquêtes personnelles, 2018

Il ressort du tableau 53 que le taux d’insatisfaction exprimé est plus élevé par rapport à la
satisfaction. C’est à l’échelle de deux villages à savoir Bombokro et Salè Balèkro que la
population exprime une satisfaction de plus de 50 %. Toutefois à Salè Balèkro, les populations
expriment plus de satisfaction (78 % de satisfaction). À l’échelle de quatre villages, à savoir

323
Andianou, Daouakro, Koumokro et Soh N’Guessankro, les populations expriment plus
d’insatisfaction avec un taux supérieur à 50%. Cependant, les populations de Soh N’Guessankro
expriment plus d’insatisfaction par rapport aux autres villages avec 87% d’insatisfaction.

Selon les chefs de ménages, leurs besoins concernent les infrastructures de bases à savoir
l’électricité, l’eau potable issue d’Hydraulique Villageoise Améliorée (HVA), l’éducation et la
construction de centre santé comme mentionnée les programmes de développement
susmentionnés. Ainsi, dans les villages où les mutuelles de développement ont pu électrifier
leur village et construire un château d’eau, les populations expriment plus de satisfaction. C’est
ce qui explique le taux de satisfaction élevé des populations à Salè Balèkro et Bombokro.
Particulièrement à Salè Balèkro, en plus de l’électricité et avec la construction du château d’eau
d’Hydraulique Urbaine (HU), ces infrastructures constituent une grande fierté pour la
communauté villageoise. Les populations expriment cette grande fierté, car c’est le seul village
de la commune de Bocanda à avoir une Hydraulique Urbaine (HU). Les villages n’ayant pas
d’électricité ni de château d’eau, les populations expriment plus d’insatisfaction, c’est ce qui
explique le taux faible de satisfaction à Andianou, Koumokro et Soh N’Guessankro. Le taux
de satisfaction et d’insatisfaction sont quasi identique (46% contre 54%) à Daouakro parce qu’il
est électrifié. À Soh N’Guessankro, le taux de satisfaction est le plus faible (13%) parce que
selon la population, il n’y a pas d’électricité malgré la proximité du village à la ville de
Bocanda. Il n’y a ni de château d’eau ni de logement de maître. À Andianou et Koumokro, deux
villages jumelés le taux de satisfaction (37%) est plus élevé par rapport à Soh N’Guessankro
(13%) parce que même les travaux d’électrification et la construction du château d’eau sont
abandonnés, les populations espèrent qu’elles seront réalisées. Au regard des indices
d’évaluations des populations, il faut noter que c’est la dotation des infrastructures de bases
modernes qui constituent la clé de lecture de développement selon la population locale. Cette
représentation de la communauté rurale de la commune de Bocanda confirme celle d’ATTA
K. L., GOGBE T. et TANO K. (2013). Selon ces auteurs, la présence des infrastructures de
bases en milieu rural constituent des indicateurs de niveau de développement du milieu rural.
Les réalisations sous la houlette des mutuelles de développement par-ci et là confirment la
théorie des Acteurs-Problèmes-Réponses (APR) selon HARFOUCHE A. (2006). Peu importe
le taux de satisfaction, les mutuelles de développement contribuent au développement des
villages.

324
5.3 Sources de financements des projets réalisés des mutuelles de développement des
villages de la commune de Bocanda

Conformément aux textes relatifs aux mutuelles de développement étudiées, les financements
des projets de ces associations de développement peuvent provenir de nombreux acteurs.

5.3.1 Sources des financements des projets réalisés par la MUDESAK

Le financement des projets de la MUDESAK sont dus à plusieurs acteurs. Le tableau 54 indique
les acteurs de financements ou des sources de financements des projets initiés par de la
MUDESAK.

Tableau 54: Récapitulatif des acteurs de financements des projets réalisés par la
MUDESAK
Acteurs de financements Nature d’investissements Fréquence (%)
- de 2 bâches ;
Exploitant forestier - de 80 Chaises ;
- de 5 tonnes de ciments. 25
UEMOA -Création de forage de pompe ;
-Réhabilitation de pompe. 16,67
-Conférence sur les grossesses
précoces et les IST ;
Statut professionnel du -Don de préservatif ; 25
membre de la MUDESAK -Conférence sur la raison de création
mutuelle.

Cadres de MUDESAK Don d’argent 8,33


-Don de vivres à la cantine ;
Fond de la MUDESAK -Don d’outils de désherbage ; 25
-Organisation des fêtes de pâques.
Sources : Enquêtes personnelles, Avril 2018

Il ressort du tableau 54 qu’il y a cinq acteurs qui ont financé les projets de développement au
compte de la MUDESAK. Les projets financés par les cadres mutualistes sont relativement
faibles (8.33%) par rapport aux autres acteurs. Selon les investigations, les exploitants ont fait
ces financements conformément à une clause de contrat entre eux et la communauté villageoise.
Pour que ce contrat soit réalisé, il a fallu que la mutuelle de développement intervienne.

Les cadres désirant le développement humain de la communauté dont ils sont issus prennent
l’initiative en accord avec le Bureau Exécutif de l’association pour animer des conférences sur

325
des thématiques qui minent leur société ou leur association. C’est dans ce cadre que ces fils
exerçant dans le domaine médical ont animé des conférences relatives aux grossesses précoces
et les IST. C’est dans cette même veine que l’un des fils enseignants a animé la conférence
relative à la raison de création de la mutuelle. Les cadres au niveau médical utilisent également
pour mobiliser des équipements tels que les préservatifs pour faire des dons à l’issue des
conférences. Si l’on s’en tient à l’apport personnel des membres, l’apport collectif de cotisations
de lever volontairement pour régler les problèmes de litiges pour le compte de la mutuelle et le
taux élevé des cotisations des cadres.

La réalisation d’infrastructures hydrauliques a été financée par l’Union Économique et


Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) sous l’initiative du Bureau Exécutif de la MUDESAK.

5.3.2 Acteurs de financements des projets réalisés par la MUDES

L’objectif de la MUDES, à l’instar des autres mutuelles de développement est de promouvoir


un auto-développement à la base. Pour y parvenir, la MUDES a eu recours à plusieurs acteurs
pour le financement de ces projets. Le tableau 55 indique ces acteurs de financements.

Tableau 55: Récapitulatif des acteurs de financements des projets réalisés par la
MUDES
Acteurs de Nature d’investissements Fréquence (%)
financements
Membre de la mutuelle Réparation de la pompe 16,67
Fondation PETROCI Construction de bâtiment de 3 16,67
classes d’école
Conseil municipal Construction de bâtiment de 3 16,67
classes d’école
-Champ de piment ;
Barun -Démarrage de la construction 33,32
d’un logement de maître
Fonds propres Organisation de la fête de 16,67
pâques
Source : Enquêtes personnelles, Avril 2018

Le tableau 55 que révèle les projets de développement de la MUDES ont été financés par cinq
types acteurs. Contrairement aux autres mutuelles de développement étudiées, il n’y a qu’un
projet de développement réalisé par ces acteurs respectifs en dehors de l’unité agro industriel,
barurn. Les projets de grande envergure (construction des deux bâtiments d’école et le logement

326
des maîtres) réalisés sont financés par les partenaires extérieurs que sont la fondation PETROCI,
le conseil municipal et l’unité agro industriel, Barun. La seule activité financée sur fonds propre
de la MUDES n’est qu’une activité culturelle à savoir l’organisation de la fête de pâques.

5.3.3 Sources des financements des projets réalisés par la MUDESDA

Le financement de l’équipement des infrastructures et d’équipement d’intérêt communautaire,


réalisé par la MUDESDA provient de six grands acteurs. Ces acteurs et les infrastructures et
équipements financés sont consignés dans le tableau 56.

Tableau 56: Récapitulatif des acteurs de financement des projets réalisés par la
MUDESDA
Sources de Nature d’investissements Fréquence (%)
financements
Fondation Construction d’un bâtiment d’école de 3 8,33
PETROCI classes
- Construction d’un bâtiment d’école de 16,68
PAPC 3 classes plus bureau ;
-Construction de 4 logements des
maîtres.

État Électrification 8,33


Mairie Construction de réfectoire d’école 8,33
-Réparation de pompe ;
-Don de broyeuse de manioc ;
Situation sociale - Don de machine de presse de manioc
de membre broyé ;
-Don d’outil de travaux champêtres ; 50
-Don de chaussure d’enfant et de
femme ;
-Don de vivre à la cantine scolaire.
Fond propre de la Organisation de festivité initiée par la 8,33
MUDESDA MUDESDA
Source : Enquêtes personnelles, Avril 2018

Il ressort de ce tableau 56 que les investissements financés d’un membre de la MUDESDA en


fonction de son statut socioprofessionnel sont le plus élevés par rapport aux autres acteurs de
financements. Selon les investigations, il s’agit du président de la mutuelle qui est un
fonctionnaire de l’État ivoirien. Le taux d’investissement financé par le seul individu est suivi
par le financement de projet par le Projet d’Assistance Post-Conflit (PAPC) initié les partenaires
au développement internationaux. Les autres sources de financements viennent en 3ème position.

327
Il s’agit de la fondation PETROCI par l’État de Côte d’Ivoire et les fonds propres de la
MUDESDA avec 8,33% une réalisation au compte de la MUDES. Il faut signaler que le
financement des festivités de la fête ne se limite pas seulement aux financements des danses et
des jeux. Il y a également les locations des matériels tels que les bâches, les chaises, la
sonorisation et des condiments de vivres (riz, viande, alcool, etc.). Concernant l’école, la
planche 13 montre la pancarte des acteurs de financements.

Planche 13: Bâtiments d’école financés par le PAPC et la fondation PETROCI

X : 4.41118° W / Y : 7.04879° N X : 4.41136° W / Y : 7.04846° N


11 a. Bâtiment d’école financé par le PAPC 11 a. Bâtiment d’école financé par le PAPC

X : 4.411336° W / Y : 04849° N
X : 4.41764°W / Y : 7.04476° N
11 d. Pancarte de la fondation PETROCI
11 c. Bâtiment d’école financé par le PETROCI sur le mur du bâtiment

Prise de vue : KOFFI Antoine, Avril 2018

À propos du bâtiment construit par le Projet d’Assistance Post Conflit (PAPC), là encore il
s’agit principalement de l’influence du président de la MUDESDA qui a utilisé son influence
pour faire parvenir ce financement d’école dans son village.

Le Projet d’Assistance Post Conflit (PAPC) s’inscrivait dans le cadre de l’appui de la Banque
Mondiale au gouvernement de Côte d’Ivoire. Cet appui consiste à améliorer les opportunités
d’insertion économique et d’accès aux services sociaux des communautés et des individus

328
affectés par la crise socio politique en Côte d’Ivoire (INS, 2013). Sur le nouveau site de
Daouakro, il n’y pas d’école. De ce fait, le président de la mutuelle de développement à user de
tout son poids pour que Daouakro bénéficie du PAPC pour la construction du bâtiment d’école
plus un bureau et de quatre logements d’enseignants.

5.3.4 Acteurs des financements des projets réalisés par la Mutuelle pour le Développement
de Salé Balekro (« N’GATCHIÈ »)

Tout comme les autres mutuelles de développement qui ont fait l’objet de les investigations, la
Mutuelle « N’GATCHIÈ » pour le financement des projets réalisés a eu recourt aux divers
acteurs. Le tableau 57 indique ces acteurs avec les projets respectifs réalisés.

Tableau 57: Récapitulatif des acteurs de financement des projets réalisés par la mutuelle
pour le Développement de Salé Balekro (« N’GATCHIÈ »)
Acteurs de financements Nature d’investissements Fréquence (%)
Municipalité/État Forage et château d’eau 25
Situation social -Conférence ; 50
-Test de diabète et paludisme.
Fonds propre de « N’GATCHIÈ » -Organisation de fêtes. 25
Source : Enquêtes personnelles, Avril 2018

Il ressort également de ce tableau 57 que la majorité des projets financés pour le compte de
« N’GATCHIÈ » est financée par les membres en basant sur leur statut socioprofessionnel. En
effet, les membres de « N’GATCHIÈ », ressortissants de Salé Balekro usent de leur statut
professionnel pour faire parvenir des équipements médicaux pour faire des tests médicaux sur
les maladies qui font l’objet de leur conférence.

Concernant le financement de forage et de château de l’Hydraulique Urbaine, selon les


investigations, les démarches de demande ont été faites par la mutuelle pour « N’GATHIÈ ».
Dans les conditions de réalisation du projet, l’État a décidé de subventionner une partie tandis
qu’une partie revenait au bénéficiaire. Ainsi, les mutualistes ont sollicité le conseil municipal
pour le paiement de leur quotepart. C’est en ce sens que ce projet de création de forage et de
château d’eau a été financé par l’État ivoirien et la mairie. Le financement de projet par ces
acteurs (État ivoirien et la municipalité de Bocanda) constitue 25% des projets financés pour
« N’GATCHIÈ ».

329
Les autres 25% de financement sur fonds propre de « N’GATCHIÈ » relatif à l’organisation de
la fête comprennent plusieurs activités. Il s’agit des matériels d’animation, de boissons et les
pagnes spécifiques des années où l’on décide de faire de l’uniforme. Ce sont des récompenses
faites pendant les différentes danses et jeux lors des fêtes initiées par « N’GATCHIÈ », comme
le cas de 2017.

5.3.5 Sources des financements des projets réalisés par la Mutuelle pour le Développement
de Bombokro (MUDEBO)

Les investissements de la MUDEBO sont également le fruit de plusieurs acteurs. Le tableau 58


montre les acteurs de financement des projets réalisés par la MUDEBO.

Tableau 58: Récapitulatif des acteurs de financement des projets réalisés par la
MUDEBO
Acteurs de financements Nature d’investissements Fréquence (%)
État -Forage et château d’eau ; 40
-Électrification.
Statut social -Conférence 20
Fond propre de la -Réhabilitation de la toiture de l’école ; 40
MUDEBO -Organisation de fête.
Source : Enquêtes personnelles, Avril 2018

Le tableau 58 montre qu’au niveau de la MUDEBO, il y a quatre grands acteurs pour le


financement des cinq projets réalisés. Il ressort que soit 40% des projets sont financés
respectivement par l’État et sur fonds propre de la MUDEBO. Ainsi, les projets réalisés par la
MUDEBO financés sur fonds propres des membres actifs sont relativement faibles.

Ce faible taux de financement par les membres de la MUDEBO à titre individuel pourrait
s’expliquer d’une part par le fait que ces membres ne sont pas engagés. Le faible financement
par les membres à titre personnel pourrait s’expliquer par le fait que ces derniers n’obtiennent
pas les privilèges d’investisseurs extérieurs pour financer leurs projets de développement.

Ces deux hypothèses font que la MUDEBO ne peut que se contenter intensivement sur les
financements de l’État pour les projets les plus colossaux comme l’électrification et l’adduction
d’eau. Pour les projets moins coûteux que ceux précités, la MUDEBO se fait l’effort de les
financer.

330
5.3.6 Récapitulatif des acteurs des financements des projets réalisés par les Mutuelles
pour le Développement des villages de la commune de Bocanda

Les mutuelles de développement étudiées ont bénéficié de plusieurs sources de financements.


La carte 15 montre la répartition des acteurs de financement des projets de développement.

Carte 15: Répartition des sources de financement des mutuelles de développement des
villages de la commune de Bocanda en 2018

Source: BNETD/CCT, 2012 Réalisation : KOFFI Antoine, Avril 2018

La carte 15 révèle qu’il y a une diversité de source de financement des projets des mutuelles de
développement des villages de la commune de Bocanda. Dans l’ensemble, 70% des
investissements sont financés par les membres bienfaiteurs. Cela s’explique par le fait de
l’existence d’une élite au sein des mutuelles de développement. Cela montre le développement
des fonctions de courtage comme l’a signifié KAM O., (2009). Les études ont révélé que les
investissements financés sur fonds propre de ces mutuelles sont quasiment destinés aux
cérémonies, en général la fête de pâques. De toutes les mutuelles de développement étudiées, il
y a des financements provenant des membres bienfaiteurs et des financements sur fonds propres
de la mutuelle. Après les investissements financés sur fonds propre viennent en 3ème position

331
les réalisations financées par l’État. Ces réalisations financées par l’État sont en général
relatives aux infrastructures et équipements de bases (Électrifications et adductions d’eau). Ce
sont des financements qui demandent plus de décaissement (plus de ressources financières) par
rapport aux autres infrastructures et équipements. À la suite des financements par l’État
viennent les financements provenant des institutions internationales avec 66,67% des
financements des projets des mutuelles de développement des villages de la commune de
Bocanda. Les investigations ont également révélé que ce sont les infrastructures et équipements
collectifs qui sont aussi onéreux par rapport aux investissements des membres bienfaiteurs et
sur fonds propre. Les mutuelles qui en ont bénéficié sont au nombre de trois. Ces financements
des entreprises nationales privées sont en général moins d’un quart (1/4) des financements de
ces mutuelles à l’exception de la MUDESAK qui a bénéficié 25%. Le faible taux des
financements des entreprises privées de la Côte d’Ivoire pourrait s’expliquer par leur manque
de moyens ou des exigences demandés aux mutuelles de développement. Les mutualistes, en
accord avec les autorités coutumières orientent également la construction des habitations.

5.4. Occupation du sol des villages de la commune de Bocanda

Les mutuelles de développement constituent des principaux acteurs de planifications des


villages. À travers les visites de terrain, il ressort qu’il s’opère une dynamique des types de
construction et le mode d’occupation des villages sous la direction des mutuelles.

332
5.4.1 Occupation du sol caractérisée par la mutation des habitations d’Andianou-
Koumokro

La carte 16 permet d’apprécier l’occupation du sol d’Andianou-Koumokro.

Carte 16: Occupation du sol d’Andianou-Koumokro en 2018

HORS LOTISSEMENT

RA : Réserve Administrative ; GR : Gare Routière ; GVC : Groupement à


vocation coopérative ; M : Marché ; E : École ; CS : Centre de Santé ;
PT : Poste ; PP : Place Publique; FP : Foyer Polyvalent ; EV : Espace
Vert ; TS : Terrain de Sport ; ZV : Zone Verte ; C : Culte.
Source : MCU, 1988 Réalisation, KOFFI Antoine, septembre 2018

333
Il ressort de la carte 16 que les habitations modernes individuelles sont reparties dans l’espace
de façon discontinue contrairement au noyau villageois. Cette occupation de sol d’Andianou-
Koumokro s’explique par plusieurs facteurs.

Au niveau du noyau villageois, la population bâtissait des cours communes et l’extension du


village se fait de façon continue, la proximité des habitations se justifie par la consolidation des
liens familiaux. Ces habitations sont prédominées par les maisons traditionnelles. Le mode
d’acquisition du terrain se faisait par la demande auprès du chef de famille ou de ménage.
L’espace à bâtir n’était pas réservé à un individu au préalable.

Pendant la période faste de l’économie de plantation due à la culture de café, les populations
ont adopté le modèle de construction des bâtis des colons en ville avec les moyens qu’ils
obtenaient des revenus du café. Certains ont modifié leurs logis traditionnels en faisant de
crépissage, de tôlage et même de peinture. C’est ce qui se traduit par ce mixage de construction
des habitations à l’ouest en bordure de la voie principale Bocanda-Kando Koffikro. Avec
l’avènement du café, l’extension du village se construisait de plus en plus en maison avec des
matériaux modernes. Ainsi, le constate qui se dégage est la réduction d’habitation traditionnelle
au profit des habitations modernes en perdurant les cours évolutives. C’est ce qui explique la
réduction des habitations traditionnelles dans l’espace du village d’Andianou-Koumokro.

La prédominance des habitations modernes individuelles s’explique au niveau de l’est du


village et de façon discontinue dans l’espace s’explique par deux grands facteurs :

 Avec l’avènement du lotissement, le mode d’acquisition de terrains à bâtir sur le


territoire d’Andianou Koumokro a été changé. Désormais, l’acquéreur achetait des lots pour la
construction des logements. Ce faisant, chaque individu désirant avoir une propriété achète son
lot. Les terrains à bâtir s’acquièrent d’avance. Dès lors, l’on assiste à des constructions
d’habitations individuelles.

Avant l’avènement des mutuelles, les cadres, à partir de l’Association des Ressortissants
d’Andianou-Koumokro (ARAK) dirigeaient la politique de construction du village. Ils
recommandaient des habitations modernes dans l’espace loti non bâti. Du coup, les populations
construisaient des habitations modernes. Chaque individu construit sa résidence sur son lot
acheté. Les lots non encore bâtis se retrouvent dans l’espace du village au point où l’on constate
des habitations modernes individuelles reparties dans l’espace de façon discontinue. Si avant le
lotissement en 1987, le mode d’acquisition du terrain pour la construction se faisait par lien de
parenté ou d’amitié, cependant avec le lotissement et la vente des lots, l’on assiste désormais à

334
une ségrégation spatiale à Andianou-Koumokro basée sur le type d’habitation. Avec
l’avènement de la MUDESAK, elle s’est assigné comme mission la vente des lots, la délivrance
des lettres d’attribution des terrains du village. La MUDESAK consigne la construction de
résidence moderne en général et en particulier certaines zones du village sont exclusivement
promises pour la construction des habitations modernes. Selon les mutualistes et les autorités
coutumières cette politique permettra d’avoir une bonne image du village. De même, les
maisons modernes constitueront un atout pour ces ressortissants des villages lors des visites des
personnes étrangères et des demandes des projets d’investissement en équipements et
infrastructures collectifs (adduction d’eau, électricité, centre de santé, marché). Quel est le cas
de Soh N’Guessankro ?

5.4.2 Occupation du sol de Soh N’Guessankro majoritairement mixé par les types
d’habitations

Contrairement à Andianou-Koumokro où après le lotissement, l’acquisition de terrain pour bâtir


sa propriété se fait par achat, à Soh N’Guessankro, ce n’était pas le cas pour les ressortissants
du dudit village. Sauf, les personnes qui ne sont pas du village qui payaient des lots pour bâtir
leurs habitations. Le prix d’un lot pour ces derniers n’est pas statique. Le prix varie en fonction
du statut professionnel et sa relation avec son démarcheur venant du village. Selon, les
investigations les prix d’un lot varie entre 50 000 à 100 000 Frs CFA pour ces personnes. Ainsi,
six personnes non originaire et n’ayant pas de biens dans le village ont déjà payé des lots. Lors
des enquêtes de cette étude, ces acquéreurs n’ont pas encore mis en valeur leur terrain. Selon le
Bureau Exécutif de la MUDES, ces acquéreurs estiment qu’ils bâtiront leurs concessions
lorsque le village sera électrifié. Loti depuis 2002, au moment des investigations de cette étude,
il n’y avait pas d’ouverture des voies. La carte 17 montre le mode d’occupation du sol au
moment des investigations de la présente étude.

335
Carte 17: Occupation du sol de Soh N’Guessankro en 2018

HORS LOTISSEMENT

HORS LOTISSEMENT
HORS LOTISSEMENT

HORS LOTISSEMENT

R : Réserve ; GR : Gare Routière ; M : Marché ; E : École ; CS : Centre


de Santé ; LM : Logement de Maître; Ci : Cimetière ; PP : Place
Publique; ZM : Zone Marécageuse ; FP : Foyer Polyvalent ; EV :
Espace Vert ; TS : Terrain de Sport ; C : Culte.

Source : MCU, 2002 Réalisation : Antoine KOFFI, Septembre 2018

336
La carte 17 révèle qu’à l’ouest du village, Soh N’Guessankro a plus d’espace bâti contrairement
à l’Est. Au sud-ouest, il y a plus de maisons traditionnelles et de cours évolutives par contre aux
autres secteurs du village. De plus en plus, en allant vers le nord-ouest les maisons
traditionnelles s’amenuisent au profit d’autres types d’habitations. Au niveau de l’est de Soh
N’Guessankro, l’on constate moins d’habitations traditionnelles au profit des habitations
individuelles modernes. Cependant, à l’est du village, ces habitations individuelles modernes
sont reparties de façon discontinue dans l’espace.

Selon les enquêtes, cette répartition des habitations s’explique pour des raisons diverses. Au
sud-ouest du village, les habitations traditionnelles de cours communes prédominent du fait que
cette partie représente le noyau villageois. Avec l’avènement de la production de café par les
colons, la construction a connu une mutation, les matériaux ont été de plus en plus modernes.
Dès cet instant, la construction a connu une mutation progressive dans les villages du centre de
la Côte d’Ivoire, zone occupée par le groupe Baoulé. Après le lotissement, la population dans
leur installation a prisé au préalable la partie ouest du village; le site du village d’où est situé le
noyau villageois. Ce sont les raisons qui justifient la configuration spatiale de la zone ouest du
village.

Même si la mutuelle ne se charge pas des ventes des lots et n’oriente pas véritablement la
construction d’habitations, les populations comme dans les autres villages de Côte d’Ivoire
aspirent avoir leur propriété moderne et individuelle. C’est cette nouvelle conception sociale
qui se matérialise dans l’espace villageois de Soh N’Guessankro comme l’on le constate bien à
l’Est du village. La volonté de construire d’habitations individuelles et sa matérialisation
dépend de nombreuses obligations. Ainsi, comment se présente l’occupation du Sol de
Daouakro ?

5.4.3 Occupation du sol de Daouakro

Si les autres villages existaient sur leur site actuel avant le lotissement, ce n’est pas le cas pour
Daouakro. Selon les investigations, les acquisitions de terrains à construire à Daouakro se font
par simple demande aux autorités coutumières même après le lotissement. Lorsqu’une personne
demande un lot pour bâtir son habitation, il doit consulter la chefferie qui informe le président
des jeunes, après concertation, ces autorités lui proposent le lieu où il y a encore des lots sans
propriétaire. Le demandeur peut proposer le lieu où il désire bâtir sa future maison. Le nombre

337
de lots à prendre est fixé par le demandeur. La carte 18 présente l’occupation du sol par les
habitations.

Carte 18: Occupation du sol de Daouakro en 2018

RA : Réserve Administrative ; GR : Gare Routière ; M : Marché ; E : École ; CS :


Centre de Santé ; PP : Place Publique; FP : Foyer Polyvalent ; TS : Terrain de Sport ;
C : Culte.
Source : MCU, 1999 Réalisation : KOFFI Antoine, Septembre 2018

Il ressort de la carte 18 que les habitations sont inégalement réparties à Daouakro. Cette
répartition est due à la politique d’acquissions des lots mise en place. Cette politique est mise
en place pour encourager les populations à construire pour étendre rapidement le village. Ce
faisant, à Daouakro selon les enquêtes, chaque demandeur de lot possède de plus d’un lot. Quant
à la période de la mise en valeur du lot, il y va de la volonté de l’acquéreur. C’est cette politique
mise en place qui explique ces isolements d’habitations. Contrairement aux autres villages où
il y a des habitations évolutives, le lotissement de Daouakro avant les constructions et le mode
d’acquisition font de sorte que l’on a peu d’habitations évolutives. Cependant, il y a un autre
type d’habitation que l’on trouve à Daouakro. Ce sont des maisons construites à partir des
matériaux de récupération, des tôles. En effet, selon les investigations, les personnes n’ayant
pas encore les moyens pour se construire une nouvelle maison sur le nouveau site du village,

338
qui ont bâti ces types de résidences. Ces derniers ont décoiffé leurs maisons sur l’ancien site
pour bâtir ce type d’habitation, habitation spontanée en entendant de construire de nouvelles
maisons plus commodes. Malgré le nombre élevé de maisons traditionnelles et de maisons
précaires, le nombre d’habitations évolutives est relativement faible.

5.4.4 Occupation du sol de Salé Balekro

Le village de Salé Balekro a été loti en 1999 par les ressortissants du village. Loti en 1999, la
MURESSA a été l’actrice principale qui oriente la politique de construction. Cette politique a
été dévolue à « N’GATCHIÈ » dès sa création, Ainsi, la carte 19 présente l’occupation du sol.
Le constat qui ressort de la carte 19 est que les ilots situés au Sud sont quasiment mis en valeur.
Selon les investigations, cette partie est le noyau villageois. Il existe plus d’habitation évolutive
dans ce secteur du village. Cette présence de ce type d’habitation de façon significative
d’habitations évolutives s’explique par le fait qu’avant le lotissement, le mode d’acquisition se
faisait en se fondant sur le réseau familial. Pour consolider les relations sociales, l’on
construisait à proximité des membres de sa famille. Mais avec le lotissement, le mode
d’acquisition de terrain a connu une mutation. L’acquisition de lot se faire par la paie. Or, la
volonté de construire n’est pas synonyme de mise en valeur du terrain. Chaque acquéreur
construit en fonction de son bon plaisir. Du coup l’on assiste une occupation discontinue de
l’espace loti. Avec la politique de construction d’habitation moderne prônée par
« N’GATCHIÈ », l’on assiste une mutation des habitations. Particulièrement en bordure de la
voie principale menant Bocanda à Ananda.

339
Carte 19: Occupation du sol de Sale Balekro en 2018

RA : Réserve Administrative ; GR : Gare Routière ; GVC : Groupement à vocation


coopérative ; M : Marché ; E : École ; CS : Centre de Santé ; PT : Poste ; EECI :
Énergie Électrique de Côte d’Ivoire ; FP : Foyer Polyvalent ; EV : Espace Vert ;
TS : Terrain de Sport ; C : Culte.

Source : MCU, 1999 Réalisation : KOFFI Antoine, Septembre 2018


.

340
5.4.5 Mode d’occupation du sol de Bombokro

La carte 20 permet de vérifier si l’occupation du sol respecte les recommandations de Mutuelle


pour le Développement de Bombokro.

Carte 20: Occupation du sol de Bombokro en 2018

HORS LOTISSEMENT

HORS LOTISSEMENT

RA : Réserve Administrative ; GR : Gare Routière ; GVC :


Groupement à vocation coopérative ; M : Marché ; E : École ; CS :
Centre de Santé ; PT : Poste ; PP : Place Publique; FP : Foyer
Polyvalent ; EV : Espace Vert ; TS : Terrain de Sport ; ZV : Zone
Verte ; C : Culte.

Source : MCU, 1988 Réalisation : KOFFI Antoine, Septembre 2018

341
C’est la Mutuelle pour le Développement de Bombokro (MUDEBO) qui oriente la politique
de construction du dudit village.

La carte 20 révèle qu’il n’y a que des habitations modernes construites sur tout l’espace en
bordure de l’axe Bocanda-Dimbokro. Il y a également plus de concentration d’habitation dans
le Nord-ouest par rapport aux autres localités dudit village. Ainsi, au fur et à mesure que l’on
s’éloigne de l’axe principal, les types de maisons sont de plus en de plus mitigées. Cette
occupation du sol est le produit social d’une part la représentation que se faisait les villageois
avant le lotissement et d’autre part la politique de planification mise en place par la MUDEBO
après le lotissement. En effet, au Nord-ouest là où les habitations sont plus contiguës, habitation
évolutive, les habitations sont généralement construites avant le lotissement. À cette époque
pour consolider les rapports sociaux, l’extension du village se faisait en tache d’huile. L’on
construit à proximité de sa cellule familiale d’où le développement de l’habitat évolutif. Le type
de type de construction n’était pas un élément pour construire. C’est plutôt la volonté de
construire à côté de sa cellule familiale immédiate qui prédomine dans le mode d’occupation
du sol.

Mais avec l’avènement de la mutuelle de développement et le lotissement, la MUDEBO


recommande que toutes les habitations en bordure de l’axe reliant Bocanda-Dimbokro doivent
être exclusivement des résidences modernes. Cette politique constituerait une stratégie pour
faire la promotion de Bombokro. Cette stratégie mise en place par les mutuelles de
développement confirme l’assertion de KOFFI K. A., ASSI-KAUDJHIS N. B., et ASSI-
KAUDJHIS J. P., (2019). Selon ces auteurs, les mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda contribuent à la promotion des habitations moderne dans leurs villages.
En effet, pour les passants ces constructions modernes montrent que Bombokro est un village
moderne, c’est l’eldorado. Sur le collectif, c’est également un signe de respect à l’égard des
autres villages envers les ressortissants de Bombokro. Selon les dirigeants de la MUDEBO, ces
habitations modernes pourraient contribuer un atout pour bénéficier des investissements auprès
des acteurs de développement sollicités.

Quoique la MUDEBO préconise que les habitations soient modernes, mais la volonté de
construire et sa réalisation nécessitent des moyens financiers. Or, toutes les personnes
désireuses construire n’ont pas tous les moyens financiers conséquent pour se construire une
maison moderne. C’est ainsi que la MUDEBO décidé que les espaces éloignés de l’axe principal
soient des espaces libres pour la construction d’habitation. Dans ces lieux, chaque acquéreur
construit le type d’habitation selon son gré. C’est ce qui explique la mixité des habitions plus
342
l’on s’éloigne de l’axe reliant Bocanda-Dimbokro comme l’indique la carte 20. Dès le
lotissement avec le nouveau système d’acquisition de lot, l’on assiste à une extension spatiale
diffuse et éclatée.

En dehors des logements situés sur l’espace d’école, les logements des enseignants. Les
habitations modernes en bordure de l’axe Bocanda-Dimbokro sont plus aménagées par rapport
aux autres habitations modernes du village. La planche 14 présente quelques-unes de ces
caractéristiques à titre d’illustration.

Planche 14 : Particularité de résidences en bordure de l’axe Bocanda-Dimbokro de


Bombokro

X : 4.30571° W / Y : 6.59333° N X : 4.30558°


12 b. CourW / Y : 6.59330°
engazonnée N
à Bombokro

12 a. Résidence clôturée à Bombokro 12 b. Cour engazonnée à Bombokro

X : 4.3057° W / Y : 6.59132 ° N X : 4.30573° W / Y : 6.59136° N

12 c. Cour recouverte de pavée à Bombokro 12 d. Cour avec préau à Bombokro

Prise de vue: KOFFI Antoine, Septembre 2018

343
Toutes ces résidences qui bordent cet axe sont des villas clôturées en dehors du logement des
enseignants. En plus des bâtiments somptueux, les cours de ces résidences sont soit
engazonnées ou recouvertes de pavé. Ces types d’habitation sont quasi inexistants à l’échelle
des villages communaux de Bocanda dans lesquels cette étude a été menée.

Ces réalisations permettent également d’améliorer le cadre de vie et les conditions de vie des
résidents. De même, ces réalisations perment le respect de la famille d’où est issu le promoteur
en général et en particulier le promoteur auprés des siens. La construction de ces habitations
permet de montrer le niveau de développement du village aux passants et visiteurs. C’est un
support matériel qui traduit la prospérité, l’aisance. Cette conception à l’égard des logements
modernes dans l’ensemble des villages de la commune de Bocanda confirme l’assertion
d’ATTA K.L., GOGBE T. et KAKOU G.M., (2013) selon laquelle le peuple Akan se
particularise par la grande importance accordée à l’habitat (maison). Le dicton populaire des
Baoulé dit : ‘’soi ti kpa tra loto’’ ce qui signifie la maison est bonne plus que la voiture »,. La
mutation du paysage des villages en paysage moderne confirme également ce que KOFFI K.
P., (2008) a révélé concernant l’habitation des ivoiriens. L’auteur a révélé qu’avec la
colonisation, l’indigène a pris l’initiative construire son logis comme celui du colon.

Cette configuration spatiale de Bombokro révèle qu’il a une exclusion sociale à travers les
propriétés bâties. Cette exclusion spatiale découle de la politique de gestion de l’espace mise
en place par la MUDEBO.

5.5 Diversité des promoteurs des habitations des villages de la commune de Bocanda

Selon les enquêtes, la construction des logements dans les villages de la commune de Bocanda
est issue de l’autoconstruction par les ressortissants des villages. Les principaux promoteurs de
ces habitations peuvent être regroupés en cinq grands groupes en fonctions de leur statuts
socioprofessionnel. Il s’agit des cultivateurs, des planteurs locaux, des planteurs émigrés (de la
diaspora), des fonctionnaires (cadre du privé et d’État) et les autres professions.

344
5.5.1 Cultivateurs majoritairement promoteurs des habitations traditionnelles dans les
villages de la commune de Bocanda

Les enquêtes ont révélé qu’à l’échelle des villages de la commune de Bocanda, en dehors des
logements des enseignants, 100% des habitations sont bâties par autoconstruction. Néanmoins
80% de ces villages, ce sont les mutuelles de développement qui constituent l’acteur
d’orientation des types de logements en fonction de l’espace de construction. Généralement
ces promoteurs de ces maisons sont :

 les cultivateurs, c’est-à-dire les paysans résidents au village d’origine; producteur de


cultures vivrières ;
 les planteurs locaux, c’est autrefois les paysans producteurs des cultures d’exportation
(rente) dans leur région filiale ;
 les planteurs émigrés, ce sont les planteurs qui ont leurs plantations en dehors de leurs
régions d’origine ;
 les cadres, ce sont les personnalités qui travaillent dans l’administration moderne ;
 et les autres professions, il s’agit des personnalités qui exercent des emplois outre que
les domaines ou fonctions précités.

La carte 21 montre la répartition des habitations traditionnelles en fonction des catégories


socioprofessionnelles.

345
Carte 21: Répartition des promoteurs des habitations tradionnelles dans les villages de
la commune de Bocanda en 2018

Source : CCT/BNETD, 2012 Réalisation : KOFFI Antoine, 2018

Il ressort de la carte 21 qu’en majorité, les habitations traditionnelles sont bâties par les
cultivateurs. Les cultivateurs détiennent environ 50% des habitations traditionnelles. Cela se
justifie par le fait que les cultivateurs n’ont pas de moyens financiers conséquents pour se
construire des maisons qui demandent des matériaux modernes. Selon les investigations, c’est
l’igname qui est leur principale culture agricole. Elle est destinée pour l’autoconsommation.
Parfois c’est le surplus de la production qui est vendu localement ou en ville. Avec la non-
maîtrise du calendrier pluviométrique, il est rare que la récolte d’igname soit bonne pour qu’il
y ait de surplus. À côté de l’igname vient le riz, considéré comme la principale culture
commerciale. Pour les mêmes raisons de pluviométries, les paysans ne parviennent pas aux
objectifs escomptés. Avec l’introduction de nouvelles cultures de rentes telles que l’anacarde,
le palmier à huile, les rentabilités sont encore faibles. Ce faisant, la situation économique des
cultivateurs demeure inchangée. Néanmoins, certains parviennent à améliorer ces maisons
traditionnelles en couvrant de tôle pour certains, d’autres font le crépissage et même peignent.
La photo 27 montre le cas d’une maison à Bombokro.

346
Photo 27: Habitation améliorée à Bombokro

X : 4.30495° W / Y : 6.59193° N

Prise de vue : KOFFI Antoine, juin 2018


À la suite des cultivateurs viennent les planteurs locaux. Ce sont en grande partie des planteurs
ayant des plantations de café au village. Mais avec la chute de cette culture, ils se sont
reconvertis en cultures vivrières.

Au niveau des planteurs locaux émigrés, la plupart ont construit avant d’aller créer des
plantations dans les nouvelles zones pionnières de cacao et café. Pour certains, c’est de façon
provisoire qu’ils ont construit. En effet, avec la crise politico-militaire débutée en 2002 qui a
secoué le pays en général et en particulier l’ouest forestier, ces planteurs se sont trouvés
contraints de venir avec toute leur famille se réfugier au village. Vu la promiscuité et les rapports
sociaux querelleux dans la concession familiale, ces planteurs ont construit ces habitations
promptement pour résider en dehors de l’habitation habituelle.

Au niveau des autres professions, ce sont en majorité des personnes qui exercent des activités
libérales telles le commerce, la coiffure, la couture, la menuiserie, la maçonnerie, les chauffeurs,
les manœuvres agricoles n’ayant pas également des moyens conséquents pour construire ces
habitations pour leurs parents aux villages. Ces derniers ne sont pas nombreux du fait que le
Baoulé a pour activité principale l’agriculture. De ce fait, ceux qui s’adonnent aux autres métiers
sont peu nombreux (KOFFI B.A., 2008).

Enfin, le constate selon la carte 21 est qu’il n’y a aucune habitation traditionnelle construite
par les fonctionnaires (cadre d’État et du privé). Selon les investigations vues l’image que l’on

347
associe à l’habitation et son propriétaire ainsi que le rang qu’occupe-les cadres, ces derniers
préfèrent construire des habitations modernes.

5.5.2 Planteurs émigrés majoritairement promoteurs des habitations modernes dans les
villages de la commune de Bocanda

La construction des habitations modernes est la chasse gardée de toutes les mutuelles de
développement. La carte 22 indique la promotion des promoteurs des habitations modernes dans
les villages qui fait l’objet de cette étude.

Carte 22: Répartition des habitations modernes dans les villages de la commune de
Bocanda en fonction des promoteurs en 2018

Source : BNETD/CCT, 2012 Réalisation : KOFFI Antoine, 2018

La carte 22 renseigne que ce sont les planteurs émigrés qui possèdent plus d’habitations
modernes. Ils sont les propriétaires de maisons modernes d’environ 70% des habitations
modernes. À la suite viennent les fonctionnaires qui sont propriétaires de 20% de ces habitations
348
modernes. Ils sont suivis des autres professions. En dernière position se trouvent les planteurs
locaux. Les cultivateurs ne sont pas promoteurs d’habitations modernes.

En effet, les ressortissants de la circonscription de Bocanda ont pris pour habitude l’activité
économique les cultures pérennes telles que le Café, le cacao depuis leur introduction en Côte
d’Ivoire. Avec le déclin de cette culture dans leur région, le peuple Baoulé migre dans les
nouveaux fronts pionniers de ces cultures. Vu l’importance qu’il accorde à la maison. Quand
ils parviennent à se faire de revenus, une partie des gains est investie dans la construction de
logements modernes. Il accorde une priorité à l’immobilier parce que pour le peuple Baoulé,
quand une personne à des fortunes, il faut qu’il ait une propriété chez soi. Pour le Baoulé
construire une maison en dur, habitation moderne, est une affirmation de sa personnalité et de
sa richesse. Pour ceux qui ont les moyens sans construire chez soi, l’on a une mauvaise image
d’eux, peu importe leurs actions de bienfaisances. De ce fait, les valeurs d’appréciations du rang
social sont marquées par une belle maison. La maison est devenue une valeur psychologique et
le symbole ostentatoire de puissance économique et de réussite sociale comme mentionné par
ATTA K., GOGBE T., et KAKOU G.M., (2013). Même en dehors de son origine, affirmer que
l’on a une habitation moderne chez soi est un signe de respect et de responsabilité au milieu des
autres groupes selon les investigations. Ce sont ses raisons qui se traduisent par le nombre
significatif de constructions d’habitations modernes par les planteurs émigrés qui sont des
émigrés économiques. Depuis les lotissements des villages, ce sont les habitations individuelles
modernes que ces planteurs bâtissent progressivement au détriment des habitations modernes
en cours communes.

Les fonctionnaires qui viennent en deuxième position dans la construction des habitations
modernes avec 30% de maison moderne, ils bâtissent également des habitations modernes pour
respecter l’ordre social mental de leur société d’origine. Ils sont également soumis par la même
conception que celle des planteurs. Peu importe les services que les cadres rendent aux villages,
ils sont conviés à avoir une résidence pour se réaliser dans leur totalité. Par exemple, les cadres
n’ayant pas encore de bâtis sont beaucoup indignés. Le jour du décès de l’un de ses parents
proches, ils auraient honte. Ils auraient honte d’une part par le fait que le corps de la personne
décédée ne serait pas couché dans une bonne résidence. D’autre part, ils auraient honte quand
ces amis venus pour le soutenir verront qu’ils n’avaient pas de résidence dans son village. Eu
égard de ces considérations sociales, les cadres investissent dans la construction d’habitations
modernes dans leur village. Les investigations ont montré aussi que les habitations modernes
sont plus équipées par rapport aux habitations modernes des autres personnalités. Il s’agit des

349
équipements tels que les fosses septiques, la climatisation, les préaux, l’engazonnement de la
cour. Étant donné que la construction des habitations modernes est un véritable indice pour
asseoir son autorité, la remarque faite est que tous les villages qui ont fait l’objet de cette étude,
les présidents de mutuelles de développement ont tous une résidence moderne chez eux. Ce sont
tous des cadres.

Certains planteurs locaux (10%) ont construit des habitations modernes, ces habitations datent
de la période faste de l’économie de plantation de café dans la circonscription de Bocanda.
Avec le déclin de cette économie de plantation, les planteurs qui n’ont pas migré ne parviennent
plus à construire des habitations modernes. Cela s’explique par le fait qu’ils n’ont plus de
cultures agricoles marchandes capables de faire face à leur besoin.

Les cultivateurs et les autres personnalités exerçant des activités libérales n’échappent pas à
cette triste réalité au point qu’ils ne parviennent pas à construire des habitations modernes
comme les planteurs émigrés et cadres. Dans les villages où ces hommes de métiers ont bâti des
maisons, le taux de construction de ces derniers est relativement faible. Les cultivateurs et les
hommes de métier qui ont bâti des habitations modernes ont été aidés par leurs parents en exode
pour le financement de la construction selon les investigations.

C’est le fait de manque de moyen financier pour se bâtir d’habitation moderne qu’ATTA K.,
GOGBE T.et KAKOU G.M, (2013) ont affirmé ceci que :

La relation entre la volonté de construire et la disposition des moyens constituent un facteur


déterminant pour se bâtir une maison moderne. Il faut en effet disposer d’assez de moyens pour
s’offrir les matériaux de construction de type d’habitat moderne.

Toutes ces réalisations et des initiatives sous l’impulsion des mutuelles de développement des
villages de la commune de Bocanda montrent que les ressortissants desdits villages depuis leur
organisation en mutuelle de développement, ont pris à bras le corps certains problèmes
concernant leur village.

C’est sans doute pour cela que HAUHOUOT A. A., (2002) a fait cette déclaration selon laquelle
les actions de l’aménagement du territoire de la Côte d’Ivoire sous l’impulsion des mutuelles
de développement régionale et villageoise sont devenues un véritable fait de rivalité. De plus,
quel que soit le promoteur de la résidence, ce sont de plus en plus des habitations individuelles.
Ces signatures spatiales permettent d’étendre rapidement les paysages villageois contrairement
à la période qui précède les lotissements.

350
Conclusion

Les mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda contribuent au


développement économique et social de ces villages grâce au projet de développement réalisé.
Il s’agit entre autre de l’électrification d’un village, de la réalisation de trois forages
d’hydrauliques, des maintenances de pompe villageoise dans cinq villages, la construction de
trois bâtiments d’école et deux bâtiments de logements des enseignants dans deux villages.
Aujourd’hui (2018), elles se positionnent dans ces villages comme le principal acteur de la
rurbanisation. Ces réalisations sont financées par plusieurs acteurs. Il s’agit de l’État ivoirien,
les entreprises privées nationales, la collectivité locale, les organisations internationales, les
membres bienfaiteurs et l’autofinancement. À côté des investissements relatifs aux
infrastructures et équipements collectifs, ces mutuelles de développement de Bocanda orientent
la politique de construction des habitations. Dans tous les villages, l’on observe une mutation
dans le temps et dans l’espace des types d’habitations. Les habitations individuelles dans ces
villages et ces habitations sont prédominées par les habitations individuelles modernes. Malgré
ces investissements sous l’impulsion des mutuelles de développements des villages de la
commune de Bocanda, quels sont les défis à relever ? Au regard de ces défis quelles seraient
les perspectives ?

351
Chapitre 6 : défis et perspectives des mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda

Introduction

Les mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda ont vu le jour pour
auto réaliser des projets de développement vu la faiblesse des acteurs Étatiques chargés
d’accomplir cette mission. Après des années d’existence de ces mutuelles de développement,
le constat est que des réalisations ont été faites sous l’impulsion de ces acteurs. Néanmoins, les
populations demeurent dans cette gangrène économique, sociale et culturelle. Il existe des
projets de développement annoncés qui demeurent sans suite. D’autres projets de
développement sous l’initiative des mutuelles de développement dans des villages entamés ont
été abandonnés depuis plusieurs années. Par ailleurs au niveau des constructions des habitations,
le constat est que le paysage des villages ressemble de plus en plus à un paysage inachevé au
regard de l’isolement des maisons et de l’enherbement. En effet, de plus en plus ces associations
de développement sont incriminées d’avoir démissionné dans leur mission. Pour d’autres, ces
mutuelles de développement existent que de noms tandis que d’autres inculpent les populations
locales. Sans toutefois prendre position l’un pour l’autre, en tant que chercheur, il convient de
chercher de façon objective les facteurs limitants de ces mutuelles de développement. Après
avoir diagnostiqué ces limites, il serait judicieux d’identifier les perspectives.

6.1 Défis aux niveaux internes des mutuelles de développement des villages de la commune
de Bocanda

Il ressort des investigations que les mutuelles de développement qui ont fait l’objet de cette
recherche sont confrontées à plusieurs types de problèmes. Il s’agit des problèmes relatifs aux
mésententes entre mutualistes, faible participation aux réunions, à la mobilisation des fonds
propres.

352
6.1.1 Défis relatifs aux mobilisations des fonds propres

Malgré la volonté affichée des mutuelles de développement des villages de la commune de


Bocanda de prendre en main la gestion des villages respectifs afin d’améliorer les conditions de
vie des populations, elles ne disposent pas des moyens financiers nécessaires à la réalisation de
ses projets. Ces mutuelles sont toutes confrontées à des problèmes de financement liés aux
arriérés de cotisations ordinaires. Cette situation empêche les mutuelles d’avoir un budget
chaque année. Le tableau 59 montre la répartition des cotisations à l’échelle de chaque mutuelle.

Tableau 59: État de cotisation ordinaire des mutuelles de développement dans la


commune de Bocanda
Nom de la Nombre de Nombre de Taux de membre
mutuelle membres total membres à jour à jour (%)
MUDESAK 200 40 20
MUDES 105 15 14,29
MUDESDA 100 10 10
N’GATCHIE 95 21 22,1
MUDEBO 157 43 27,39
Source : Enquêtes personnelles, Avril 2018

Le tableau 60 révèle que c’est au niveau de la MUDEBO que le taux de cotisation annuelle est
le plus élevé avec 27,39%. Elle est suivie de « N’GATCHIÈ » avec un taux de 22, 1%. C’est
au niveau de la MUDESDA que l’on observe le taux de recouvrement de cotisation le plus
faible. Ces taux respectifs s’expliquent pour des raisons diverses.

-au niveau de la MUDEBO, avec la durée de son existence progressivement les membres ont
commencé à prendre conscience que c’est par leur apport individuel à travers la cotisation, que
l’association serait efficace pour financer les projets. Cet éveil de conscience pourrait expliquer
la plus vieille mutuelle de développement des villages de Bocanda. Rappelons que MUDEBO
a été créée en 1994 tandis que les autres mutuelles qui ont fait l’objet de cette analyse sont toutes
créées à partir des années 2000.

Le recouvrement de cotisation relativement le plus faible relevé à la MUDESDA pourrait se


justifier par le fait qu’il vive sous la manne nourricière de leur président de mutuelle. C’est leur
président seul qui détient 50% des réalisations. C’est encore lui seul qui fait des demandes
auprès des structures et des partenaires au développement au nom de la mutuelle. Dans ces
conditions, les autres membres sont dans l’assistanat.

353
Le constat au niveau de la quasi-totalité de ces mutuelles, les recouvrements des cotisations
annuelles ordinaires sont relativement très faibles, moins 30%. C’est plus de 2/3 des membres
qui n’honorent pas leur engagement au niveau des cotisations, ceux-ci constituent un véritable
frein pour le fonctionnement pour une organisation qui veut comme acteur de développement
de proximité. Selon les investigations, pour lever ces cotisations relativement faibles, les
trésoriers Généraux et Adjoints sont obligés de faire la police auprès des membres en dehors
des cadres (agents d’État et travailleurs de l’administration moderne). Malgré tout, le taux de
paiement des cotisations demeure relativement faible. Comme le disaient les présidents des
mutuelles de développement de Bocanda, « il y a la liberté d’appartenir à la mutuelle ». Mais
les ivoiriens n’ont pas la culture de l’association. Les investigations dans l’ensemble, ont relevé
qu’il y a plus d’arriérés. À titre d’illustration, le cas de la MUDES que le tableau 60 ci-après
montre.

Tableau 60: Bilan du recouvrement des cotisations ordinaires par les membres de la
MUDES à la fin de l’année 2017
Statut social de Nombre de Nombre de Taux de
membre membres membres à jour recouvrement (%)
Fonctionnaire et salarié 5 4 90
Planteur 7 5 71,43
cultivateur 31 3 9,68
Sans emploi 62 2 3,22
Source : Enquêtes personnelles, Avril 2018

Le tableau 60 témoigne que ce sont les fonctionnaires suivis des planteurs qui payent
régulièrement leurs cotisations annuelles. Tandis que pour les cultivateurs et les sans-emplois,
le paiement des cotisations est très faible. Cela peut se justifier non seulement par le manque de
volonté ainsi que le manque de moyen financier de ces derniers (cultivateurs et sans emploi).
Les cultivateurs des villages de la commune de Bocanda n’ont pas de véritables cultures
vivrières marchandes. Malgré les projets de développement pour revigorer leur situation, les
résultats demeurent délétères. Ils vivent vraiment dans la pauvreté (M.C.U. 1987 ; ALOKO N.
J. et KOUASSI Y.F., 2014 et Ministère du Plan et du Développement et Programmes des
Nations Unies pour le Développement, 2015). Cette situation entraine la plupart de la
population active des villages de Bocanda à l’exode sans trêve. Cette situation jumelée aux
apprenants (élèves, étudiants, apprenti de métiers) et les diplômés sans emploi démontrent le
taux élevé des sans-emplois.

354
Au-delà, il faut noter le manque d’esprit d’initiative de création d’activités rémunératrices
permanentes. Ce sont les organisations de fête de pâques seules qui sont des projets budgétisés.
Ces budgets s’articulent autour des dépenses telles que :

 communiquées à la radio (Radio Chaîne Nationale de Côte d’Ivoire et Radio Locale de


Bocanda, Bocanda Fm) ;
 boisson ;
 sonorisation ;
 prestations artistiques ;
 les jeux ;
 réception des invités ;
 location de chaises et de bâches pour certains villages.

Avec l’exode qui persiste par faute d’activités économiques capables de maintenir les jeunes
aux villages, l’on assiste à la perte des danses traditionnelles de réjouissante. Il s’agit des danses
traditionnelles telles que l’ « Adjoss », « le Djanko », « le Kortou », « l’Agbiro », « Cleba »,
« Abodan », « le klen kpli ».

Tous ces facteurs limitent les mutuelles de développement des villages de la commune de
Bocanda dans leur mission qu’elles se sont assignée. De ce fait, si elles veulent poursuivre leur
vocation dans ces conditions, elles seraient obligées d’être dépendantes des membres
bienfaiteurs et des partenaires au développement. Or, l’adage populaire dit que le donateur ne
donne que ce qu’il veut et non forcement ce que l’on le sollicite. Il est clair que quand l’on est
dépendant à celui qui donne, l’on est souvent assujetti, voire spolié.

Par ailleurs, quelle est l’ambiance qui prévaut entre les membres des mutuelles des villages de
la commune de Bocanda ?

6.1.2 Mésententes entre les membres des mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda

L’union des mutualistes doit être le gage pour parvenir au développement local tant souhaité.
Malheureusement, au sein des mutuelles de développement des villages de la commune, l’union
est loin d’être le quotidien des membres. Chaque mutuelle étudiée a au minimum un cas de sujet
qui constitue des points de mésententes.

355
6.1.2.1 Mésententes entre les membres de la MUDESAK sur le cas d’orpaillage

Dans la quête du développement économique et social souhaité, la mise en commun des forces
des mutualistes est un maillon primordial pour proposer et exécuter des projets de
développement viables pour le bien-être de tous les ressortissants et habitants. Selon les
investigations, c’est le contraire. Ces mutualistes sont confrontés à des mésententes entre les
membres. À titre d’exemple, le cas de la MUDESAK à propos de l’orpaillage. En 2014, il y a
eu un projet d’extraction d’or dans le bassin du cours d’eau N’zi, un affluent du fleuve
Bandama. Les mutualistes ont été en désaccord sur le sujet. Certains cadres, mutualistes, ont
désapprouvé le projet tandis que d’autres non.

 Raisons du refus de l’orpaillage par les dirigeants de la MUDESAK

Ces derniers ont désapprouvé du fait que l’extraction de l’or aurait des impacts négatifs sur
l’environnement et la société à court et à long terme par rapport aux bénéfices qu’ils pourraient
tirer. En effet, selon eux, au niveau de l’impact néfaste sur l’environnement, l’exploitation du
minerai d’or polluerait durablement l’environnement à savoir l’air, les eaux sans oublié la
dégradation du sol. La dégradation des sols restera impropre à l’agriculture pendant des siècles.
Les terrains communautaires situés entre Bocanda et Koumokro font partie intégrante de ce site.
La pollution de l’air par la poussière et le minerai avec les produits chimiques auraient des
conséquences néfastes également sur la santé de la population. La population courrait des
risques sanitaires tels que l’irritation, troubles digestifs, pneumopathie, stomatite, dépression,
hyperexcitation, chute de dents, convulsion, coma, intoxication, scarlatiniforme.

Au plan social et sécuritaire, cette activité entraînerait la dépravation des mœurs sur les sites
d’exploitation; ce qui peut faire accroître le taux des infections sexuellement transmissibles.
Cette activité d’orpaillage pourrait conduire certains paysans ainsi que les élèves de s’y adonner
totalement à l’exploitant de ce minerai. Ce qui conduirait d’une part une baisse du taux de la
production agricole et d’autre part du taux de scolarisation dans le département de Bocanda.
Sur l’axe routier Bocanda-Koumokro via Andianou, se développera le grand banditisme et
l’insécurité dans les villages et la ville de Bocanda.

À propos de la pollution de l’eau, les inconvénients de cette activité seraient d’avantage


dramatiques vu la proximité du site au N’zi. Quand le N’zi sort de son lit, la période de crue, à
partir du mois de septembre à Novembre, il inonde une partie du site de gisement d’or. Pour

356
éviter ces inconvénients susmentionnés, ces mutualistes ont demandé de refuser de cette
activité. La planche 15 montre l’état d’une partie du site où la pancarte de la société
concessionnaire a été fixée pendant avant et après la crue du N’zi.

Planche 15 : Environnement de la pancarte de la société prestataire d’orpaillage avant et


après pendant la période crue du N’Zi

X : 4.47837° W / Y : 7.02901°N X : 4.47837° W / Y : 7.02901°N


14 a. État du site pendant l’étiage du N’Zi 14b. État du site pendant la crue du N’Zi

Prise de vue: KOFFI Antoine, Septembre 2018

Il ressort de l’observation de la planche 15 que pendant la période crue du N’Zi, la zone est
immergée par le N’Zi. De façon empirique face à cet état, le risque de pollution de l’eau, du sol
ainsi que le risque sanitaire est vraiment élevé puisque pendant la période crue du N’Zi,
l’extraction continue. C’est toutes les agglomérations en aval de Bocanda qui utilisent cette eau
qui subiront cette pollution.

 Raisons du soutien de l’orpaillage par certains mutualistes

Tandis que pour d’autres mutualistes, la plupart des ressortissants d’Andianou, l’autorisation
de cette activité constituerait une opportunité pour le développement du village. Cette société
d’extraction minière constituerait un opérateur économique pour le village et la population.
Face à ce désaccord, certains mutualistes, cadres d’Andianou, ont conseillé aux autorités
traditionnelles de tracer la limite du terroir d’Andianou et de Koumokro. Ainsi, si le site

357
présumé lieu du gisement se trouve sur le terroir de Koumokro, il reviendrait aux cadres
mutualistes de Koumokro la décision finale. Dans le cas contraire, l’exploitation du site aurait
lieu. Les autorités de Koumokro voyant que le site ne se trouvant pas entre Koumokro et
Andianou, mais entre Andianou et Bocanda, elles ont décidé de ne plus en parler. Cependant,
les cadres mutualistes de Koumokro ainsi que certains cadres d’Andianou ont décidé d’envoyer
une note au préfet de Bocanda pour signaler leur désapprobation tout en mentionnant les
raisons. Par la suite l’activité d’orpaillage a eu lieu sur le site sans une réponse au niveau de la
préfecture.

6.1.2.2 Mésententes entre les membres de la mutuelle de développement de Salé Balekro,


« N’GATCHIÈ », sur l’uniforme

Le cas de ‘’ N’GATCHIÈ ’’ en 2017, lors des préparatifs de la fête de lumière et du château


d’eau à Salé Balekro, le Bureau Exécutif a décidé de faire un uniforme en confectionnant des
pagnes spécialement pour le village à cet effet. Un morceau de pagne devrait coûter 3 500 Frs
CFA. Cette initiative visait un double enjeu à savoir l’auto promotion du village et le
renflouement de la caisse de la mutuelle avec le bénéfice qu’ils auraient perçu. D’autres
membres de la mutuelle ont trouvé le prix onéreux vu qu’après l’achat du pagne, il va valoir
coudre. De ce fait, ils préconiseraient aussi la confection d’un tee-shirt spécial pour la
cérémonie. Cette dernière option n’a pas été adoptée. Parallèlement aux pagnes proposés, il y a
eu la confection de tee-shirt avec l’effigie de la mutuelle initiée par un membre. Le prix d’un
polo s’élevait à 2 500Frs CFA. Le bénéfice du pagne était réservé pour le compte de la mutuelle
tandis que pour le polo, le bénéfice revenait à un particulier. La planche 16 présente ce pagne.

358
Planche 16: Uniformes de la fête de la lumière et de l’eau pendant les fêtes de

Pâques 2017 à Salè Balèkro

16.a Pagne

16 b. Face du polo
16 c. Verso du polo

Prise de vue : KOFFI Antoine, Avril 2017

La planche 16 montre que le pagne tout comme le Polo sont fait confectionnées spécialement
pour la fête de lumière et de l’eau à Sale Balekro. Pour le pagne ce qui atteste, ce sont les dessins

359
de poteau électrique, d’ampoule, du château et surtout l’écriteau suivant: « fête de la lumière et
de l’eau à salé balekro ‘’e da ase’’ ». ‘’E da ase’’ est un mot en Baoulé est un mot qui en
Français, nous vous remercions.

Concernant le polo au niveau de la face, les symboles tels que le dessin de château, de robinet,
de lumière qui luit dans l’obscurité et l’écriteau mentionne « fête de l’eau et de la lumière à
salé Balekro » autour du dessin du robinet et de la lumière qui luit dans l’obscurité. De même
autour du dessin du château l’écriteau précise la date, le lieu encore de la cérémonie « Pâques
2017 à Salè, nous vous remercions ».

Au niveau du verso du polo, il est mentionnée en Baoulé « Salè Paki !!!, Affouè N’diè N’kÔ
Bié » ce qui signifie litérallement en Français « Pâques de Salè, cette année, j’irai aussi », cet
écritau indique la grandiose de l’évènement (fête de la lumière et de l’eau) au point où personne
ne veut se faire conter. Ces deux tenues vendues pour l’évènement indiquent qu’il y a eu une
concurrence commerciale.

Pour le bureau de jeunesse et plus de 60% des chefs de ménage enquêtés estiment que le polo
est plus admirable par rapport au pagne d’où leur choix pour ce dernier. Selon le bureau exécutif
de la mutuelle de développement, le polo a été plus acheté par rapport au pagne. Il estime qu’il
y a eu reste de pagne parce qu’il y a eu la vente de polo sans quoi certaines personnes allaient
faire l’effort pour s’en procurer. Le manque de consensus et/ou le non-respect des décisions
prises a été une perte et une discorde pour les mutualistes.

6.1.2.3 Mésententes entre les membres de la MUDES relatives aux ressources

Conformément aux textes, l’assemblée générale est l’organe suprême des prises de décisions.
Dans les faits ce n’est pas le cas. Il est reproché au président de prendre les décisions de manière
unilatérale. À titre d’exemple, il y a le cas de contrat entre la société KF IVOIRE MULTI-
SERVICE et communauté de Soh N’Guessankro (Mutuelle de développement, présidence des
jeunes, la notabilité).

En effet, la société KF IVOIRE MULTI-SERVICE en abrégé KFIMS voudrait s’implanter sur


le terroir de Soh N’Guessankro pour la création d’un centre de formation. La communauté
villageoise ainsi que certains membres de la mutuelle ont décidé que le terrain soit mis en
location. Le président de la mutuelle a décidé autrement. Pour ce dernier, le terrain doit faire

360
l’objet de vente. Malgré l’opposition des autres membres de la mutuelle ainsi les villageois, le
président de mutuelle a été imposé son point de vue.

En général dans les villages de la commune de Bocanda, les hauts cadres sont pour leurs villages
respectifs des personnalités incontestables. La considération que leur accorde leur communauté
faite de sorte que leurs décisions ne soient pas mises en cause. Ainsi, cette monopolisation par
ces dirigeants de mutuelles frustre d’autres membres-cadres de la mutuelle. Ces courtiers de
développement se trouvent marginalisés au sein de l’association au point qu’ils se
désintéressent. Ce manque d’engagement de certains membres cadre, constitue un frein pour
ces interfaces de l’administration moderne et traditionnelle. L’ensemble de ces mésententes
susmentionnées constituent un défi pour ces courtiers de développements dans leurs quêtes de
développement économique et social de leurs villages respectifs. Les mésententes entre les
dirigeants des mutuelles de développement de la commune Bocanda ne sont pas le fait de ces
associations développement étudiées seule. En effet des auteurs dont GNABELY Y. R., (2008)
WINTERBERT R., (2007), KAM O., (2012) ont abordé le même problème sur les associations
étudiées. Pour WINTERBERT R., (2007) le premier facteur de la crise que traverse
l’Association pour la taxation des transactions financières pour l’aide aux citoyens (Attac) est
l’incapacité de certains dirigeants nationaux à travailler ensemble et à gérer leurs désaccords.
Ces situations pourraient impacter sur le niveau de participation aux réunions. Alors, quel est
le taux de participation aux réunions de la mutuelle ?

6.1.3 Faible participation des membres aux réunions des mutuelles de développement de
la commune de Bocanda

Les réunions des mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda sont des
moments de concertations pour étudier et discuter dans l’intérêt des villages respectifs. Selon
les investigations, ces mutuelles sont également confrontées à des problèmes de faible
participation aux réunions. N’ayant pas eu toutes les listes de présence lors des réunions de
l’ensemble des mutuelles de développement qui ont fait l’objet de cette étude, cependant, il
revenait régulièrement que les taux de participations aux réunions sont faibles. La figure 26
montre l’évolution à la participation aux réunions de la MUDESDA et MUDES en 2017 à
Abidjan.

361
Figure 26 : Évolution des membres participants aux réunions mensuelles de la
MUDESDA et MUDES en 2017

45
Effectif de membre participant) 40
35
30
25
20 MUSDEA

15 MUDES

10
5
0
J F M A M J J A S O N D
mois

Source : Enquêtes personnelles, Avril 2018

La figure 26 révèle que lorsqu’il y a plus de personnes aux réunions, le nombre de membres
s’élève à 40 personnes. Ce sont les mois de mars et de juillet pour la MUDES. Au niveau de la
MUDESDA, ce sont les mois de mars et juin. Lorsqu’il y’a le plus faible taux de participation
aux réunions, le nombre s’élevait à 11 pour la MUDES et dans le mois d’avril tandis que pour
la MUDESDA le nombre s’élève à 10 et dans le mois de septembre. Selon les investigations, le
nombre élevé de participants aux réunions au mois de Mars s’explique par le fait qu’en 2017,
c’est dans ce mois qu’a lieu la fête de pâques. Chaque année, la dernière réunion du mois avant
d’aller pour la fête de Pâques, il y a de nombreux participants aux réunions. Cela se justifie par
l’intérêt qu’accorde le peuple Baoulé à la fête de Pâques. Ces citadins d’Abidjan, qu’ils soient
membres de la mutuelle de développement ou pas participent aux réunions pour s’imprégner
aux décisions qui seront prises pour l’organisation de la fête de Pâques. Comme l’a dit KOFFI
B. A. (2008), c’est le moment d’organisation des convois des Baoulé émigrés pour des
retrouvailles. Selon les enquêtes, ce retour massif aux villages d’origine vise plusieurs objectifs
à savoir :

 les besoins collectifs, il s’agit des décisions relatives au développement du village ;


 des besoins familiaux, il s’agit des réunions de familles, de réconciliations, de mariages,
de funérailles ;
 des besoins amicaux, il s’agit des retrouvailles de copinage, de festin ;
 des besoins culturels, il s’agit des sacrifices ;

362
 des besoins de construction, il s’agit de la construction de maisons, réhabilitation de
tombeaux ;
 des besoins sanitaires, il s’agit des traitements médicaux, accouchement.

À cet effet, il participe massivement plus que les autres mois de l’année. Ensuite, le mois qui
suit, le taux de participation aux réunions est faible pour le fait qu’après la fête de Pâques, il y
a un manque d’engouement par les mutualistes. De nombreux membres ne désirent pas venir
pour faire le point des décisions prises pour le développement du village. Après deux mois de
latence, le mois de Juin pour la MUDESDA et le mois de juillet pour la MUDES, l’on constate
un regain massif de participants aux réunions. Cela peut se justifier par envie de revoir leurs
frères et sœurs. Suite à cela la participation aux réunions devient de plus en plus faible jusqu’à
deux mois avant d’être rehaussée. Pour le cas spécifique de la MUDESDA, les enquêtes ont
révélé qu’en dehors du dernier dimanche de la réunion qui précède la Pâques lorsque le
président de la mutuelle est en mission de travail ou est empêché, la participation aux réunions
est très relativement faible. C’est ce qui explique ces faibles participations aux réunions du mois
d’août et de septembre. Selon le président de cette association, durant le mois d’août, il était en
mission et celui de septembre, il a été empêché.

Au niveau des autres sous-sections de ces mutuelles (MUDESAK, MUDES, « N’GATCHIÈ »,


MUDEBO et MUDESDA), il n’y a pas de réunions sauf quand le Bureau Exécutif Central
(BEC) décident d’aller tenir la réunion dans cette sous-section. C’est le cas de la MUDES, où
il y a lieu la réunion dite tournante à Divo, Soubré et Sinfra. De fois le Bureau Exécutif Central
(BEC) mandate des émissaires, en général des trésoriers de sections, pour aller lever les
cotisations dans les zones forestières. Même lors des réunions de l’Assemblée Générale
Ordinaire prévue en Pâques au village. Pour les mutuelles telles que « N’GATCHIÈ »,
MUDESAK et MUDEBO dont l’année sociale commence le lundi de Pâques et s’achève le
dimanche de pâque. À titre d’exemple, le cas de la MUDESAK où la réunion de l’Assemblée
Générale Ordinaire prévue en Pâques 2018 n’a pas pu avoir lieu. Cette situation a eu lieu parce
que les mutualistes, en dehors des membres du Bureau Exécutif Central (BEC) étaient
préoccupés à autres choses. Toutes ces raisons de participation aux réunions prouvent que la
plupart de ces mutualistes participent aux réunions pour des intérêts personnels. La participation
aux réunions est soit liée à la fête (fête de Pâques en générale) ou à une seule personnalité ou
encore à des retrouvailles. Cela démontre le manque de la volonté de se regrouper pour les
soucis de développement du village.

363
6.2 Défis des mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda niveaux
externes : difficulté d’union et non maîtrise de planification du village

Des difficultés externes diverses minent les mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda. Ces difficultés sont entre autres des rapports de méfiance entre les
mutualistes et les acteurs locaux, le manque d’acteur de financement des projets, la ruse des
partenaires de financements et les problèmes de planifications, difficulté d’unir les villages.

6.2.1 Difficulté d’union les populations d’Andianou-Koumokro par MUDESAK

Comme mentionné par l’article 4 des statuts de la MUDESAK, parmi les objets de cette
association vient au premier rang l’union des deux villages (Andianou et Koumokro). Selon les
mutualistes, la chefferie des deux villages doit être centralisée. Chaque village constituera un
quartier, quartier Andianou et quartier Koumokro. Cet objectif ne demeure qu’un rêve jusqu’au
moment de la fin de ces investigations de cette étude. Pire, il y’a des problèmes sociaux qui
ternissent l’image de ces deux villages.

Exemple, au niveau de la gestion pompes villageoises. Le prix du récipient varie en fonction


des ressortissants du village. Pour la MUDESAK à l’échelle des deux villages, les prix des
récipients à la pompe doivent être uniforme tant aux ressortissants d’Andianou que de
Koumokro. Or, les enquêtes ont révélés que lorsque les pompes d’un de ces villages sont en
pannes, ceux des ressortissants qui vont dans le village voisin payent double tarif par rapport à
ceux qui sont du village.

De même lorsque la MUDESAK décide d’organiser un évènement dans un des villages, ceux
du village voisin récrimine. Pour la préparation de l’évènement, les ressortissants des villages
qui n’accueillent pas l’évènement est faible. Lors du déroulement de l’évènement, ces derniers
ne participent pas massivement. En dehors des citadins, ceux qui participent se replient sur eux
d’où un sentiment de méfiance. Des tensions existent lorsque les deux villages doivent
s’associer pour mener des activités. Ces actes de communautarisme constituent un frein pour
l’unification des deux villages.

364
6.2.2 Défis de la planification de l’espace du village par les mutuelles de développement
des villages de la commune de Bocanda

Comme mentionné dans la théorie des Acteurs-Problèmes-Réponses face à la résolution des


problèmes, d’autres sentiments d’insatisfaction vont surgir à cause de nouveaux écarts entre
situations spatiales actuelles et situations spatiales voulues. Les défis au niveau de la production
de l’espace du village sont divers. Cette sous-partie abordera les défis au niveau du village de
la planification spatiale des villages étudiés.

6.2.2.1 Défis de la MUDESAK au niveau de l’organisation de l’espace d’Andianou-


Koumokro

En plus des problèmes susmentionnés, il y a des problèmes relatifs à la planification et


l’aménagement du territoire villageois. La carte 23 montre cette occupation du sol avec des
zones d’enherbement et la localisation de ces anciennes forêts sacrées.

365
Carte 23: Occupation du sol avec des lieux d’enherbement et la localisation des
anciennes forêts sacrées à Andianou-Koumokro

HORS LOTISSEMENT

HORS LOTISSEMENT

RA : Réserve Administrative ; GR : Gare Routière ; GVC : Groupement à


vocation coopérative ; M : Marché ; E : École ; CS : Centre de Santé ; FP :
Foyer Polyvalent ; EV : Espace Vert ; TS : Terrain de Sport ; ZV : Zone Verte ;
C : Culte.

Source : M C U, 1988 Conception et réalisation : Antoine KOFFI, Septembre 2018

366
À travers la carte 23, l’on constate qu’il y a deux grands types d’espaces. Il y a un espace
occupé par des habitations de façon continue et un espace d’occupation d’habitation de façon
éparse. L’on constate au regard de la carte est qu’au niveau du nord-ouest, l’ancienne zone de
forêt sacrée bâtie tandis qu’au Sud-Ouest l’ancienne zone de forêt sacrée demeure
broussailleuse. Les enquêtes ont révélé que là où le site d’ancienne forêt sacrée est mis en
valeur, fait partie d’Andianou et celui non encore mis en valeur fait partie de Koumokro. Il
ressort des investigations que lors du lotissement, la zone n’a pas été prévue en tant que forêt
sacrée. Ces deux masques sacrés ne doivent pas être vus par les femmes. Ainsi, il est interdit
aux femmes l’accès de cette forêt. Lors de la sortie de ces masques, les femmes se cachent.
Ainsi lors des ouvertures des voies en 1996, que les adeptes du masque au niveau d’Andianou
ont délocalisé le tien et il y a des ouvertures des voies dans cette zone. À Koumokro, le masque
n’a pas été délocalisé au point que l’ouverture des voies n’a pas eu lieu dans cette partie lotie.
Ainsi avec l’extension du village, la MUDESAK en 2014 a demandé de délocaliser le masque
hors du lotissement. En retour, les adeptes de ce masque ont refusé de délocaliser au risque de
mourir ainsi que leur famille. Selon ces adeptes de ce masque, celui qui prendrait l’initiative de
relocaliser le masque sera le premier à subir le sort ensuite les membres de sa famille. Mythe
ou réalité, cette réponse a frustré les mutualistes. En effet certains jeunes cadres de Koumokro
ont pris des lots à proximité de cette forêt sacrée, ils voulaient l’ouverture de la voie passant
dans cette forêt sacrée pour l’écoulement de leurs matériaux de construction. Ils désireraient
utiliser leur site pour en faire un quartier résidence communément appelée quartier de boss. La
réponse a frustré d’autres cadres qui ne voulaient plus bâtir leurs habitations. Pour certaines
populations, la présence de ce masque a des répercussions négatives sur le village. D’autres
affirment que l’inachèvement de l’électrification est dû aux influences mystiques néfastes de ce
masque. Grâce aux négociations fréquentes des cadres de Koumokro, les adorateurs de ce
masque sacré ont accepté de délocaliser en mai 2017. Malgré cela en plus des multiples
demandes des mutualistes les travaux d’électrification abandonnée depuis 2005 n’ont pas
encore repris au moment des investigations. Ce problème culturel a suscité de vives tensions
entre les mutualistes et la communauté de Koumokro et aussi entre les ressortissants
d’Andianou et de Koumokro. En réalité les adorateurs du masque sont pour la modernisation
du village également, mais ils ne veulent pas désobéir à leur dieu. C’est le même pour les
villages Bété de Gagnoa qui refusent de quitter leur villages se regrouper dans un autre village
de l’État dans son projet veut en faire un village moderne (GBAYA Z. B., 2005). Pour KOFFI
B. A., (2005) l’idéal de tout peuple de ce dans ce monde doit préserver son identité culturelle
propre, basée sur ses valeurs authentiques reconnues et acceptées comme telles par ses anciens.

367
C’est dans cette même veine que les adorateurs de masque sacré de Koumokro se situent, c’est
un dilemme pour eux à savoir délocaliser leur masque et subir les inconvénients ou alors
maintenir le masque sur le site pour empêcher le progrès du village ?

En plus de cela, il faut noter des lieux d’adorations familiales octroyés aux descendants de ces
adorateurs. Ces descendants en majorité convertie à la religion chrétienne, certains refusent de
bâtir leur maison sur le site pour éviter d’être sous l’emprise des esprits adorés par leur
ascendants. Toutes ces attitudes en plus des moyens pour bâtir les habitations expliquent la
dispersion des habitations depuis l’avènement de lotissement ce qui a pour conséquence
l’enherbement. Il y a également des problèmes liés à la vente des lots à Koumokro. Il se trouve
que des personnes ont bâti des habitations sur les lots sans aviser la commission chargée de
l’habitat et l’assainissement. De plus, le problème d’extension spatiale discontinue des villages,
ce qui engendre une configuration d’espace inachevé avec pour corollaire l’enherbement.

6.2.2.2 Manque de communication entre les autorités traditionnelles et les élites cadres
dirigeants de la MUDESAK

Selon les textes de la MUDESAK, toutes exploitations des ressources naturelles par une
structure, ONG, institution doit être taxé par la mutuelle de développement. Dans la pratique
lorsqu’il y a ces opportunités aux villages, les autorités villageoises n’informent pas la mutuelle.
Elles informent la mutuelle que lorsqu’elles sont confrontées à des dupes par le concessionnaire.
C’est le cas des exploitants forestiers à Andianou et Koumokro. Il arrive qu’après la saisie du
problème par les gérants de la MUDESAK, certains objets obtenus soient utilisés par un
particulier et non la communauté. Exemple les cinq tonnes de ciment données à Andianou. Une
autorité traditionnelle a utilisé pour son propre patrimoine. La mutuelle a été impuissante de lui
demander des comptes. Les autres autorités du village également n’ont pu que murmurer. Ces
problèmes entravent les actions de la MUDESAK.

6.2.3 Défis de la MUDES relatifs à la gestion de Soh N’Guessankro

Malgré la politique mise en place par la MUDES en union avec les autorités coutumières de
Soh N’Guessankro, la vente des lots aux ressortissants de Soh N’Guessankro n’est pas encore

368
mise en application selon les enquêtes. La carte 24 montre cet espace en construction qui donne
l’impression d’un espace inachevé.

Carte 24: Occupation du sol de Soh N’Guessankro avec les espaces enherbés en 2018
Source : M.C.U., 2002 Réalisation : KOFFI Antoine, Septembre 2018
HORS LOTISSEMENT
LOTISSEMENT
HORS

HORS LOTISSEMENT
HORS LOTISSEMENT

HORS LOTISSEMENT

R: Réserve ; GR : Gare Routière ; M : Marché ; E : École ; CS : Centre de Santé ;


FP : Foyer Polyvalent ; PB : Place Publique ; EV : Espace Vert ; TS : Terrain de
Sport ; ZM : Zone Marécageuse ; Ci : Cimetière ; LM : Logement des Maître ; C :
Culte.
Source : MCU, 2002 Réalisation : Antoine KOFFI, Septembre 2018

369
Il ressort qu’après le lotissement certaines personnes se sont installées sur l’espace loti sans
consulter la commission de gestion de lot. D’autres ont consulté les gestionnaires de lots sans
toutefois payer. Du fait de cette occupation anarchique et la non mise en valeur de l’espace loti
de façon discontinue donne l’impression de plusieurs campements disséminés sous les arbres.
Il ressort de la carte 24 qu’en dehors du sud-ouest dont quatre ilots sont totalement bâtis sur
toute l’étendue du village, l’on observe une dispersion des habitations. Selon les investigations,
c’est au niveau du noyau villageois que l’on a ces quatre ilots totalement bâtis. La dispersion
grandissante des habitations pourrait se justifier par la non-maitrise de la gestion de l’espace.
Ces habitations isolées pourraient élever le taux de risque des morsures des reptiles tels que les
scorpions, les serpents et les insectes (moustiques) par les résidents.

6.2.3.1 Méconnaissance des stratégies de sollicitation des acteurs pour les financements
des projets de MUDES par les populations de Soh N’Guessankro

En plus des défis liés à la mauvaise gestion de l’espace du village, s’ajoute l’incompréhension
des démarches de la mutuelle par la communauté villageoise. La communauté villageoise
méconnaît les actions de la MUDES. À titre d’illustration, il y a le cas du bâtiment de trois
classes avec un bureau réalisé par la MUDES et financé par la fondation PETROCI. Selon les
investigations lors des précampagnes des élections municipales 2018, une des candidates a
déclaré que c’est elle qui a conseillé le président de la MUDES d’écrire à cette structure. De ce
fait pour la communauté villageoise, le président de la MUDES n’a pas été véridique que c’est
plutôt la prétendue candidate qu’elle reconnait la paternité de cette école. Sans averti le
président de la mutuelle qui fait partir des conseillers municipaux du maire sortant en 2018 et
candidat à sa propre succession, la communauté villageoise a offert un mouton en signe de
reconnaissance à la prétendue candidate. Cette méconnaissance par la communauté villageoise
des actions du président de la MUDES a frustré son président. En revanche, le président a décidé
qu’il ne sera plus à la tête de la mutuelle de développement qu’il a fini son mandat. Dès lors,
les autres membres de la mutuelle ont mis en place un comité acc.doc.

370
6.2.3.2 Confiscations des biens par des autorités traditionnelles de Soh N’Guessankro

La communauté n’informe pas la MUDES dans certains contrats. C’est le cas de la société
Barun selon les investigations. Quoique ce soit par le canal d’un membre de la mutuelle cette
société s’installer à Soh N’Guessankro, pour le reste des négociations les autorités coutumières
n’ont plus associé les membres de la MUDES qui ne résident pas au village. Les sommes de
locations versées par la société Barun étaient inconnues par la MUDES. La vente de l’eau à la
pompe à motricité humaine est également dans le cas. Il arrive souvent que des voix s’élèvent
selon lesquelles l’on ne voit réellement pas où vont ces sommes d’argents faute compte bancaire
pour le village ou l’appropriation de ces fonds au compte de la MUDES. Le chef du village est
souvent taxé d’avoir détourné ces fonds (location de terrain de Bcomptearun et la vente d’eau).
Fausse accusation ou vraie, cette polémique constitue un véritable handicap pour la MUDES.

6.2.4 Défis de « N’GATCHIÈ » relatifs à la gestion de Salé Balèkro

Selon les investigations, certaines personnes de Salè Balèkro se sont implantées sans consulter
le comité de gestion de l’habitat et de l’assainissement. Ces personnes dans ces conditions n’ont
pas encore payé le terrain qu’elles se sont appropriées. Comme si cela ne suffisait pas, d’autres
ont bâti leur résidence dans les lieux de domaine public. C’est le cas d’une habitation
individuelle moderne construite sur l’espace réservé au marché.

Le village connait un recouvrement partiel en réseau électrique. Depuis l’électrification du


village en 1999, il n’y a pas encore d’extension du réseau électrique. Ce défaut d’éclairage
public laisse certaines zones du village dans l’obscurité. De même, certaines résidences des
personnes éloignées aux poteaux électriques connaissent ces obscurités également. En plus avec
l’extension spatiale diffuse et éclatée des constructions d’habitations, Salé Balekro n’échappe
au phénomène d’enherbement. La carte 25 montre cette configuration spatiale qui donne
l’impression d’être un paysage inachevé.

371
Carte 25: Occupation du sol avec les espaces d’enherbement à Salé Balekro en 2018

RA : Réserve Administrative ; GR : Gare Routière ; GVC : Groupement


à vocation coopérative ; M : Marché ; E : École ; CS : Centre de Santé ;
FP : Foyer Polyvalent ; EV : Espace Vert ; TS : Terrain de Sport ; EECI :
Énergie Électrique de Côte d’Ivoire ; C : Culte.

Source: M.C.U, 1999 Réalisation : KOFFI Antoine, Septembre 2018

L’on constate qu’au sud du village, en dehors de la périphérie du village tout l’espace est bâti.
Les zones d’enherbement sont quasiment inexistantes au Sud du village. Toute cette zone est
desservie par les poteaux électriques. Dans le nord du village, c’est le cas contraire. Les
habitations sont isolées de plus en plus que l’on s’éloigne de la voix principale Bocanda-
Ananda. Les poteaux électriques desservent partiellement cette partie du village. Selon les

372
investigations, les résidents de cette zone d’extension sont embêtés le plus souvent par les
insectes. En général lorsqu’il n’y a pas d’insolation, ils sont embêtés par les onchocercas de
volvulus qui sont vecteurs de maladies telles que l’onchocercose, de l’éléphantiasis selon le
district sanitaire de Bocanda. Les nuits, ils sont plus exposés aux piqûres de moustiques d’où le
risque de contraction du paludisme et autres maladies liées aux piqûres de moustiques. Les
risques de morsures de reptile comme les serpents et scorpions et autres sont aussi élevés vu
l’embroussaillement ou l’enherbement. Ils ne bénéficient pas d’éclairage public. Toutes ces
situations constituent un défi pour ces acteurs locaux, notamment « N’GATCHIÈ » qui se veut
un nouvel acteur de modernisation de Salè Balèkro. « L’accès à l’électricité est une commodité
primaire de la vie moderne » d’après le Ministère de l’Éducation Nationale de Côte d’Ivoire
cité par LOUKOU A. F., (2016).

Mais si ces habitations sont modernes, il faut noter aussi l’absence de clôture et
d’engazonnement. À Salè Balèkro, aucune habitation n’est clôturée contrairement à Bombokro.
Face à cela, l’on assiste à des problèmes environnementaux tels que l’érosion. La planche 17
présente les impacts de l’érosion dans ce village.

Planche 17: Action de l’eau de ruissellement à Salé Balekro

X : 4.43313° W / Y : 7.12178° N X : 4.43426° W / Y : 7.12177° N


15 a. dégradation par l’eau de ruissellement 15 b. Affleurement des pierres par l’eau de
ruissellement

Prise de vue : KOFFI Antoine, Octobre 2018

L’on constate que dans la localité de Salé Balekro où les habitations modernes sont alignées
(occupation du sol continue) il n’y a pas de couvert végétal, le sol est dans un état de dégradation
avancé. L’eau de ruissellement issue de ces maisons moderne entraine des ravins et
l’affleurement des pierres. Ces affleurements des pierres et les ravins constituent un véritable
défi pour les mutualistes, en occurrence la commission chargée de l’habitat et de
l’environnement.
373
6.2.4.1 Techniques rudimentaires de protection de l’environnement contre l’eau de
ruissellement dans les villages de la commune de Bocanda

Les techniques contre l’eau de ruissellement demeurent inefficaces. La planche 18 montre ces
différentes techniques sommaires de protection de l’environnement.

Planche 18: Stratégie mise en place de lutte contre l’eau de ruissellement dans la
commune de Bocanda

X : 4.43409° W / Y : 7.12285° N X : 4.43363 ° W / Y : 7.1207° N


16 a. Sillon mise en place pour réorienter l’eau de 16 b. Digue faite à l’aide de sacs pour
ruissellement empêcher l’eau de ruissellement

X : 4.43342° W/ Y : 7.12459° N X : 4.4336° W / Y : 7.12445° N


16 c. Remblayage à partir des sacs 16 d. Sillon servant à l’écoulement d’eau pluviale
Prise de vue : KOFFI Antoine, Septembre 2018

Comme l’on le constate, cette situation de dégradation de l’environnement met en difficulté le


déplacement des personnes et les engins. Dans les localités affectées par la dégradation avancée
de l’érosion, l’on ne peut passer à l’aide d’un engin quoiqu’il n’y ait pas d’enherbement. Alors
quelle est cette agglomération moderne où l’on ne peut utiliser d’engins sur les voies ? Même
au nord du village où c’est la nouvelle zone d’extension du village Salé Balekro,
374
progressivement les ravins prennent de l’ampleur. Parmi les villages de la commune de
Bocanda, Koumokro connait la même situation d’érosion. Pour ces derniers, c’est à cause de
la dégradation avancée du sol que leurs aïeux ont migré pour s’installer sur le site actuel. Ainsi,
naguère croyant trouvée une localité mieux où ils n’auront pas des problèmes de ravins et
d’affleurements des pierres. Mais aujourd’hui (2018), l’on constate le contraire. Face à ces
problèmes d’érosions, les méthodes de luttes contre cette érosion demeurent sommaires et
individuels. Il s’agit des planches mises en place pour réorienter le sens d’écoulement de l’eau
de ruissellement. Des sillons servant à l’écoulement d’eau. Des remblais faits à l’aide des sacs.
Toutes ces techniques sont inefficaces pour sauvegarder leur environnement. Ainsi comme
résultait la dégradation avancée du village.

En général, l’eau de ruissellement emporte ces digues au fil des pluies. Comme l’on le constate
au fil du temps le sac pourrit. Malgré cela, le sol subit perpétuellement des ravins lors des pluies.
Avec ce sillon, l’eau de ruissellement accélère la dégradation de plus en plus quand il pleut. Les
protecteurs de l’environnement sont contraints de renouveler régulièrement ces sacs pour ne
pas subir l’action de l’érosion. Il faut rappeler le manque de moyen financier, il est même
difficile de s’acheter des sacs pour faire ces remblais. La population est obligée de refaire
continuellement. En conséquence avec l’eau de ruissellement issu des maisons de plus en plus
grandes et modernes et des cours sans engazonnement et de gouttière l’on assiste à une
dégradation accélérée de l’environnement. Ces dégradations ternissent l’image de la beauté du
village.

6.2.5 Défis de la MUDESDA relatifs à la gestion de Daouakro

À l’instar des autres villages de la commune de Bocanda, Daouakro connait également les
mêmes problèmes relatifs à la dispersion des habitations. À cause de cette dispersion des
habitations, le constat de la configuration du village donne l’allure d’une série de campement.
La carte 26 montre l’occupation du sol avec les zones d’enherbement.

375
Carte 26: Occupation du sol avec les zones d’enherbements à Daouakro en 2018

RA : Réserve Administrative ; GR : Gare Routière ; M : Marché ; E : École ; CS :


Centre de Santé ; FP : Foyer Polyvalent ; PP : Place Publique ; TS : Terrain de Sport ;
C : Culte.
Source : M.C.U, 1999 Réalisation : KOFFI Antoine, septembre 2018
Le constat qui se dégage à travers la carte 26 de Daouakro, il y a peu d’ilots où les lots sont
totalement bâtis. Quoique la plupart des lots de logements ne soient pas mis en valeur, une
zone réservée à d’autres activités a été bâtie d’habitations. Comme l’on le constate, c’est le cas
du site réservé au terrain de sport. Selon les investigations, après le lotissement le plan de
cadastre a été donné aux premiers habitants du site actuel. Dès lors, c’est cette famille qui
indiquait les lots de logement. La Mutuelle de Développement Économique et Social de
Daouakro, MUDESDA, vu le jour en 2000 en remplacement de l’Association de
Développement de Daouakro (ADD) n’a pas donné cette charge à d’autres personnes. C’est
ainsi qu’en 2010 après l’électrification du village, les premiers habitants du village ont
commencé à donner ce site réservé au terrain de sport pour des logements. La mutuelle de
développent est restée indifférente à cette situation.

376
Par ailleurs le fait que les lots ne sont vendus jusque-là constitue aussi un facteur d’occupation
anarchique et l’enherbement. Les enquêtes ont révélé que les acquéreurs s’approprient de
nombreux lots pour leurs parents. Sur ces lots ce n’est qu’un lot qui est mis en valeur. Chaque
ressortissant de Daouakro en venant sur le nouveau site, le site actuel du village, désirant avoir
plusieurs lots fait le choix d’être dans un lieu où il n’y pas d’occupant. Ce faisant, il pourrait
s’approprier le nombre de lots de son choix. Or, comme susmentionné dans les autres parties,
l’isolement des habitations l’une de l’autre, expose davantage les résidents aux risques. En plus
des problèmes relatifs à l’aménagement du villageois, il faut noter les problèmes d’accès à l’eau
des pompes hydrauliques.

6.2.5.1 Difficulté d’accès à l’eau des pompes villageoises de Daouakro

Depuis les démarches menées par les mutualistes pour construire un forage et château d’eau
demeurent infructueuses. La population est toujours confrontée aux longs fils d’attente et les
disputes en un point finir. Dans le but de collecter de fonds pour la réparation des pompes, l’eau
à la pompe est vendue en fonction du volume du récipient. La vente se fait à tour de rôle et par
ménage. Un ménage veille sur la pompe par jour. Il se trouve que la gestion est déficiente. En
effet, il y a des ménages lorsque c’est leur tour de surveillance, ils laissent la charge au tout petit
de quatre à sept ans. La plupart ne pouvant pas parler devant des personnes âgées, certaines
personnes de mauvaise foi se ravitaillent sans payer lorsqu’il s’agit d’un enfant. D’autres
personnes quand elles surveillent, elles font du favoritisme. Elles n’encaissent pas certaines
personnes du fait des relations qui les lient. Au vu de tout cela, les autorités n’y arrivent pas de
collecter suffisamment de fonds pour faire face aux pannes récurrentes des deux pompes du
village. Souvent les autorités coutumières décident que l’on lève des cotisations extraordinaires
lors des pannes de la pompe, mais certains villageois utilisent des alibis pour ne pas lever cette
cotisation. Ce faisant, les autorités coutumières décident d’interdire ces personnes à
s’approvisionner de l’eau de pompe. Ces derniers refusent d’obéir à cette décision. De fois,
c’est le président de la MUDESDA, qui prend en charge personnellement ces réparations selon
les enquêtes. Ainsi, il arrive quelque fois que les parents du président de la MUDESDA
interdissent les récalcitrants de s’approvisionner à partir des pompes. KOFFI K. A., ASSI-
KAUDJHIS N. B., et KOUASSI K., (2019) confirme cette situation de climat social tendue sur
les pompes, par conséquent. Ces auteurs renchéris en affirmant que l’on ne parvient pas à
recueillir des fonds à partir des hydrauliques des villages de la commune de Bocanda pour

377
renflouer le compte financier des villages Ces agissements entrainent des disputes entre les
récalcitrants et la famille du bienfaiteur. Ces indociles reprochent aux parents du bienfaiteur de
s’auto-approprier un bien commun à cause du rang social qu’occupe leur parent. Ainsi, ils
arrivent que lorsqu’une pompe tombe en panne et elle reste durant une longue période avant
d’être réparée surtout en période pluvieuse. Tout simplement parce que pendant cette période,
la communauté de Daouakro recueille de l’eau de pluie. C’est cette eau qu’elle utilise pour tous
ces besoins hydriques. L’utilisation de cette eau pourrait constituer des risques de contraction
de maladie hydrique. Pour une mutuelle de développement axée quasiment sur une seule
personnalité, le problème perdure. Pour le président de la mutuelle, prendre des décisions
fermes de cette matière consisterait pour lui prendre parties du côté d’un protagoniste. Pour lui
son cheval de bataille est de doter son village d’un château d’eau, d’Hydraulique Urbaine (HU).
Cette hydraulique urbaine desservirait autres villages à savoir à Haali Koliè N’Zikro, Goli,
N’Da Broukro et Didiassa.

6.2.6 Défis de la MUDEBO relatifs à la gestion l’espace de Bombokro

La MUBEBO n’est pas exempte des défis auxquels les autres villages étudiés sont confrontés.
La carte 27 montre les zones d’enherbements du village dû aux problèmes de non maîtrise de
la planification.

De prime abord, il faut noter les difficultés relatives à la gestion des lots. Quoique les lots soient
vendus, il y a des habitants qui se sont installés sans consulter au préalable, les chargés de ventes
de lots. Ces personnalités n’ont pas déboursé d’argent pour s’acquérir ces lots. De même,
certaines personnalités ont avisé les chargés de vente de lots, mais sans payé tout en promettant
qu’ils payeraient ultérieurement. Ce mode d’acquisition des lots en se basant sur la vie
communautaire contrairement en ville où l’on paye avant que l’on le lui indique son lot met en
mal la gestion des lots. Ces modes d’implantations jumelées à la volonté et la possession d’en
avoir des moyens financiers de construire individuellement engendrent la répartition
discontinue des habitations, d’où une extension spatiale diffuse et éclatée. Comme résultat de
la configuration spatiale, l’embroussaillement et/ou l’enherbement. L’on se rend dans ces cours
à partir des pistes comme si l’on se rendait dans des campements.

378
Carte 27: Occupation du sol avec les zones d’enherbements à Bombokro en 2018

HORS LOTISSEMENT

HORS LOTISSEMENT

RA : Réserve Administrative ; GR : Gare Routière ; GVC : Groupement à


vocation coopérative ; PT : Poste ; M : Marché ; E : École ; CS : Centre de
Santé ; FP : Foyer Polyvalent ; EV : Espace Vert ; TS : Terrain de Sport ; ZV :
Zone Verte ; C : Culte.

Source : M.C.U, 1988 Réalisation KOFFI Antoine, septembre 2018

379
En plus de l’enherbement qui constitue un goulot d’étranglement dans la production de l’espace,
il faut noter les problèmes liés au taux faible de couverture du Réseau Voirie Divers (VRD).
En effet, le réseau de couverture du réseau électrique et d’adduction d’eau ne couvre pas tout
le territoire bâti.

6.2.6.1 Faible couverture du réseau électrique à Bombokro

Le constate de la couverture du réseau électrique est que ce réseau ne recouvre pas l’ensemble
du territoire de Bombokro. Selon les investigations à partir de l’ilot de l’école jusqu’au sud-
ouest la couverture du réseau du réseau est faite par un branchement privé. Ce sont deux
particuliers qui ont financé ce branchement. Il s’agit des propriétaires des deux premières
résidences clôturées situées en bordure de la grande voie Dimbokro-Bocanda en venant de
Dimbokro. Ne voulant que leur construction reste sans lumière fournie par la CIE alors qu’une
partie du village est ravitaillée, ayant les moyens financiers ces derniers ont réalisé ces poteaux
électriques. Ceux qui n’ont pas les moyens pour faire des branchements privés pour étendre la
ligne de basse tension jusqu’à leur domicile sont obligés de prendre de l’électricité de façon
parallèle, branchement anarchique. Ces derniers pourraient davantage courir des risques de
courts circuits.

Au nord-est du village, en dehors du noyau villageois les quatre poteaux électriques à compter
du forage sont réalisés par l’Office National d’Eau Potable (ONEP) pour l’approvisionnement
du forage en énergie. Au niveau du réseau d’adduction d’eau, avec l’extension du village. L’on
constate que le réseau d’adduction ne couvre pas toute l’étendue du village. Les personnes qui
désirent installer un compteur personnel à domicile ne parviennent pas. Les trois bornes
fontaines deviennent insuffisantes pour les ménages qui s’approvisionnent à partir de ces points
d’eau. Avec l’extension du village, certains ménages sont obligés de parcourir de longue
distance pour se ravitailler en eau à partir des forages. Face aux problèmes d’accès à l’eau issue
de l’HVA et l’énergie électrique produit par la CIE, les démarches de la MUDEBO pour
l’extension de ces réseaux demeurent sans résultat escompté. À côté de ces difficultés de
financement pour la réalisation de ces réseaux d’infrastructures de bases par la MUDEBO, il
faut noter le problème d’orpaillage clandestin.

380
6.2.6.2 Insoumission des populations de Bombokro à l’orpaillage clandestin

Selon les dirigeants de la MUDEBO, il y a des particuliers qui donnent subrepticement des
parcelles pour l’extraction de l’or. Sur ce fait, la MUDEBO a chargé les autorités coutumières
d’arrêter cette activité sur le terroir de Bombokro. En réponse ces derniers ont refusé
l’ultimatum donné par la MUDEBO. Malgré les menaces de la mutuelle de traduire ces
personnalités en justice, cette activité illicite perdure clandestinement. De plus en plus, les
autres villages de Bocanda sont aussi menacés par cette attitude. Les différentes mutuelles de
développement sont impuissantes face à cela.

6.3 Défis externes des mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda
aux autres leadeurs d’opinion

Il s’agit des difficultés relatives au rapport des mutuelles de développement et les autres acteurs
de développement. Ce sont des entraves avec les institutions publiques, les acteurs nationaux et
internationaux sollicités et la communauté villageoise.

6.3.1 Problèmes liés aux rapports entre les services administratifs d’État et les mutuelles
de développement des villages de la commune de Bocanda

Ces services concernent le service de la préfecture ou le service chargé de l’administration


territoriale et le service de sécurité.

6.3.1.1 Problèmes liés à la lenteur de délivrance de récépissé de déclaration d’association


par l’administrative compétente

Rappelons que pour éviter la lenteur administrative à la délivrance des récépissés de


déclarations d’associations du ministère de l’État, le ministère de l’intérieur de l’État ivoirien a
transféré cette compétence aux préfets. Ainsi, il revient aux préfets de délivrer des récépissés
de déclaration d’association suite au rapport de l’enquête de moralité sur les personnes
présumées de gérer la mutuelle. Malgré ce transfert de compétence, certaines mutuelles de

381
développement de Bocanda qui ont fait l’objet de cette étude ont subi la lourdeur administrative.
Rappelons que selon les autorités préfectorales à compter de la délivrance de récépissé de dépôts
d’associations, après un délai de deux mois, s’il n’y a pas d’infraction contre les personnes
présumées de gérer la mutuelle de développement, ces autorités compétentes (le préfet ou le
chef de service territorial) doivent délivrer le récépissé de déclaration d’association. Mais le
constat du tableau ci-dessous montre le contraire. Le tableau 61 montre les dates de créations
de ces mutuelles ainsi que les périodes de dépôts d’associations de dossiers et les délivrances
des récépissés de déclarations d’associations.

Tableau 61: présentation des périodes de dépôts de dossiers et de délivrance de récépissé


de déclaration d’association des mutuelles de développement des villages de la commune
de Bocanda
Date de délivrance de
Nom de la mutuelle Date de la Date de dépôt
récépissé de déclaration
de développement création de dossier
d’association
MUDESAK 2002 2002 2018
MUDES 2001 2006 2009
N’GATCHIE 2013 2015 2017
MUDESDA 2000 2017 pas encore
MUDEBO 1975 1980 1998
Source: Enquêtes personnelles, Novembre 2018

Le tableau 61 révèle qu’aucune des mutuelles de développements des villages de la commune


de Bocanda n’ont reçu leur récépissé de déclaration d’association à compter de deux mois du
dépôt de déclaration d’associations. Conformément à l’article 8, alinéa 3 de la loi n°60-315 du
septembre 1960 relative aux associations, le récépissé de dépôt de dossier d’association n’est
pas synonyme de reconnaissance de l’association. La délivrance du récépissé de dépôt de
dossier d’association par l’autorité compétente aux mutualistes n’est juste qu’une
reconnaissance au niveau de l’administration une demande de légalisation de l’association. Ce
retard de délivrance de récépissé de déclaration de l’association constitue un facteur limitant
pour ces mutuelles de développements auprès de certains partenaires de développement
sollicités. À titre d’illustration selon les investigations, les dirigeants de la MUDESAK ont été
confrontés auprès des partenaires sollicités. Ça été le même le cas de la MUDESDA auprès de
l’Office National de l’Eau Potable (ONEP). Ces partenaires exigent les papiers légaux qui
attestent que l’association qui les sollicite est reconnue par l’État voire une reconnaissance
légale et juridique. Faute de quoi, ils ne reçoivent pas leur demande pour une éventuelle
instruction. Cette situation d’irrecevabilité de requêtes auprès de certains bailleurs de fonds est

382
dépendante des mutuelles de développement. Ce refus d’avance de financement de ces projets
de développement initiés par ces mutuelles de développement incombe l’administration du fait
de sa lenteur de délivrer des récépissés de déclarations d’associations.

Comme l’on le constate à travers le tableau 61 qu’en dehors de la MUDESAK où les mutualistes
ont déposé le dossier d’agrément la même année de la création de l’association, les autres
mutuelles de développement c’est le cas contraire. Malgré ce dépôt de dossier la même année
de la création de la mutuelle, le récépissé de déclaration d’association n’a pas été délivré en
deux mois encore moins d’un an. Selon les mutualistes après plusieurs passages à la préfecture
pour le retrait du récépissé de déclaration de l’association, la réponse des agents de la préfecture
de Bocanda est que le dossier est en cours de traitement jusqu’à ce que le préfet d’alors soit
muté en 2016. À l’arrivée du nouveau préfet, ce dernier a dit qu’il n’a pas retrouvé le dossier
relatif à la création d’une mutuelle de développement d’Andianou-Koumokro. Ainsi, il les a
recommandés de refaire le dossier en repayant les 20 000Frs CFA destiné à la gendarmerie pour
l’enquête de moralité. C’est ce qui a été fait en 2016. C’est en 2018 qu’ils ont obtenu le récépissé
de déclaration de leur association. Cette lenteur de délivrance de récépissé de déclaration
d’association au niveau de la préfecture de Bocanda pourrait s’expliquer par le fait qu’en
majorité 80%, c’est à la même période (juste après la fête de pâque) que l’on dépose pour la
plupart des dépôts d’associations de toute sorte à la préfecture de Bocanda. Ainsi, avec l’effectif
insuffisant du personnel des gendarmes affectés à Bocanda et leur mission multiple, les enquêtes
tarderaient inévitablement. Rappelons que la brigade de gendarmerie de Bocanda couvre deux
départements celui de Bocanda et de Kouassi-kouassikro. Celui de Bocanda a 104 villages de
126 910 habitants (RGPH 2014) sur une superficie de 2 820 km2 avec une densité de 45
hbts/Km2 et celui de Kouassi-kouassikro 32 villages de 29 612 habitants (RGPH 2014) sur une
superficie de 1380 km2 avec une densité de 22 hbts/Km2.

À propos de la MUDEBO, avoir déposé le dossier à la sous-préfecture de Bocanda, il a été


transféré à Abidjan au ministère de l’intérieur. Sans suite jusqu’à ce que Bocanda soit érigé en
département par décret n°96-664 du 28 août 1996. Ainsi, les dirigeants de la MUDEBO ont
refait le dossier à la préfecture de Bocanda en 1997 et ont reçu le récépissé de déclaration en
1998.

Au niveau de la MUDESDA, selon le président, il n’était informé au préalable que pour avoir
reconnaissance officielle et juridique, il fallait déposer le dossier à la préfecture ou la
circonscription administrative où l’association à son siège social. En effet, c’est dans leur quête
de demande de financement des projets qu’ils ont informé qu’il fallait avoir un récépissé de
383
déclaration d’association. C’est ainsi qu’après avoir constitué le dossier, ils ont fait la demande
d’agrément en 2017 à la Direction générale de l’Administration territoriale à Abidjan. Jusqu’au
moment la fin de cette investigation, ils n’ont pas encore obtenu leur récépissé de déclaration.
Cette absence de récépissé de déclaration d’association constitue pour certains bailleurs une
organisation fictive ou non crédible. Ce faisant, ils ne reçoivent pas leur demande.

6.3.2 Difficulté de coopération des mutuelles de développement et le conseil municipal de


Bocanda

Selon BARZASI S. et BRAEMER N., (2008) les mairies constituent un partenaire


incontournable des associations en termes d’apport de ressources. C’est le cas contraire au
niveau de la mairie de Bocanda, il n’existe véritablement pas de partenariat entre les maires et
les associations de développement. Les investigations ont révélé que le plus souvent les
municipalités et les membres du bureau exécutif des mutuelles s’accusent mutuellement. Pour
les maires, les mutualistes se contentent qu’a fait des doléances auprès d’eux. Avec les moyens
financiers relativement faibles des mairies, en général, les municipalités n’arrivent pas à
répondre aux besoins sollicités des mutualistes. Pour flatter les dirigeants des mutualistes de
développement, les municipalités inscrivent les projets de développement des villages présentés
par les mutualistes dans les programmes triennaux sans toutefois les réalisés. De fois, le projet
est inscrit dans le projet programme sans description des acteurs de financement et les périodes
de réalisation. C’est le cas du projet d’achèvement de l’électrification d’Andianou-Koumokro
et celle de N’Da Broukro dans les programmes triennaux de 2016-2018 ; de 2017-2019 et de
2018-2020. Ce faisant, chaque année les mêmes projets fleurettent dans le programme triennal
de la mairie. Ainsi, le programme triennal devient qu’un projet de diagnostic de besoin et non
un document de projet en vue de réalisation. Les politiques ne font que narguer les mutualistes
ainsi que les communautés villageoises dans l’espoir d’être élu lors des élections.

Pour les mutualistes, de fois lorsqu’ils font connaître leurs besoins aux élus locaux, notamment
les maires en proposant un programme de cofinancement avec les conseils municipaux. Les
municipalités refusent le plus souvent ces propositions en avançant l’argument selon laquelle,
les ressources de la mairie sont insuffisantes. À ce propos LABIT A., (2010) abordant le même
problème a souligné que lorsque les collectivités n’arrivent pas à satisfaire les besoins des

384
associations, les élus locaux sont incriminés par les associations qu’ils ne travaillent pas. Ainsi,
les associations se présentent comme des acteurs à ne point négliger.

6.3.2.1 Politisation des mutuelles de développement de la commune de Bocanda

À leur création, les mutuelles sont des associations apolitiques d’après leurs statuts et
réglementaires intérieurs. Face à la difficulté de coopération avec les élus locaux pour réaliser
les projets de développements dans l’intérêt des villages, de plus en plus les membres du conseil
d’administration (Bureau Exécutif) des mutuelles s’interfèrent dans les campagnes électorales
des conseils municipaux. D’autres sont sur les listes des candidats sur l’initiative de leur
mutuelle dans le but de défendre et suivre les projets concernant leur village respectif au cas
où la liste est élue. Malgré cela il se trouve qu’en général leur besoin n’est pas réalisé quand
bien même la personne occupe une place importante dans le conseil municipal. À titre
d’exemple, le cas de:

 la MUDESAK où l’un des mutualistes, fonctionnaire, banquier à la retraite qui occupe


le poste de conseiller du Bureau Exécutif dans ladite association a été le premier au
Maire, maire résident de 2013 à 2018 étant donné que le maire était en service donc ne
résidant pas à Bocanda.
 le cas de la MUDES dont son président a été l’un des conseillers municipaux sur le
mandat de maire KOUAME Kouakou Lacina de 2013 à 2018. Ce dernier faisant partie
de la commission des affaires économiques, financières et domaniales du conseil
municipal.
 le cas de la MUDEBO où son président, fonctionnaire à la retraite occupait le poste de
3ème adjoint au maire de 1990 à 2001 sous le règne du maire ABOLEY Diby Michel.

En effet, soit 70% des mutuelles de développement qui ont fait l’objet de cette étude désigne
un membre du bureau exécutif pour qu’il soit dans le conseil municipal.

Dans ces conditions, quand le besoin prioritaire des mutualistes n’est pas réalisé, ces derniers
ainsi que la communauté villageoise entière n’accordent plus de crédibilité à ce courtier de
développement. Par conséquent, lors de nouvelles élections la plupart des autres membres de la
mutuelle font campagne contre l’équipe de leur membre envoyé d’alors même si les autorités
coutumières soutiennent le groupe politique de ce dernier. Des fois, ils délèguent des envoyés

385
pour accueillir le candidat qu’ils soutiennent pourtant ce ne fut pas le cas de l’équipe sortante.
Selon les autorités traditionnelles avant ce sont eux qui demande à la communauté villageoise
de fait le choix du candidat a voté lors des élections municipales. Mais avec l’avènement des
mutuelles de développement, ce sont les élites dirigeantes des mutuelles des villages qui
recommandent le candidat à voter. La carte 28 renseigne sur les résultats au niveau des villages
de la commune à l’issue des élections municipales en 2018. Il faut signaler qu’Andianou et
Koumokro ont le même bureau de vote lors des élections.

Carte 28: Présentation des résultats des villages de la commune de Bocanda lors des
élections municipales de Bocanda en 2018

Source: BNETD/CCT, 2012 Réalisation : KOFFI Antoine, 2018

La carte 28 révèle que 90% des villages étudiés, c’est le candidat RHDP qui a obtenu le plus de
voix. Sur les six villages qui ont fait l’objet de cette analyse, l’on constate que c’est à l’échelle
d’un seul village, Salé Balekro, que l’équipe sortante PDCI a eu plus de voix par rapport au
RHDP. Dans ce village, il y a plus de votant pour ce parti, PDCI, parce que cette équipe a
réalisé le besoin sollicité par « N’GATCHIÈ » lors de leur mandature 2013 à 2018. Le conseil
municipal a payé la quote-part pour la réalisation du forage et le château d’eau en 2015. Or, à
Andianou, Koumokro et Daouakro selon les enquêtes, leurs villages n’ont rien reçu comme

386
investissement de la part de cette équipe municipale. Tandis que pendant la campagne de
l’élection municipale de 2018, le candidat RHDP a réalisé pour chacun de ces villages une
pompe à motricité humaine. De plus, il ressort des investigations qu’à la proche des élections
municipales, les différents candidats frappent à la porte des cadres dirigeants des mutuelles. Ils
leur font la cour afin de convaincre les électeurs de leur villages à les voté.

Eu égard ces investissements sous l’égide des mutuelles de développement lors des campagnes
et les résultats de la carte à l’issu des élections municipales de 2018, les mutualistes influencent
l’électorat du conseil municipal à l’échelle des villages qui ont fait l’objet de cette étude. KOFFI
B. E., (2002) avait avancé que les élus locaux ne doivent pas ignorer les associations de
développement sis sur les territoires de compétence s’ils veulent remporter les échéances
électorales. FABRE P., (2014) confirme cette assertion en relevant que les associations en tant
que groupe de pression peuvent peser de façon non négligeable sur le choix des électeurs. La
planche 19 montre ces pompes à motricités humaine dans chacun de ces villages.

Planche 19: Pompe à motricité humaine réalisée par le candidat RHDP lors des
campagnes des élections municipales de 2018

X : 4.47309° W / Y : 7.01800° N
X : 4.24432° W / Y : 7.2582° N
18 a. Pompe à motricité humaine à Daouakro 18 b. Pompe à motricité humaine à Koumokro

X : 4.28278° W / Y : 7.1148° N
18 c. Pompe à motricité humaine à Daouakro

Prise de vue: KOFFI Antoine, 2018

387
Ces différentes pompes à motricité humaine permettent d’augmenter le nombre de pompes dans
ces villages. Il participe à l’amélioration des conditions d’accès à l’eau potable et c’est aussi un
facteur de préservation de la population. Le candidat RHDP a offert des chaises pour la
communauté de Koumokro et a réhabilité les portes de l’EPP Koumokro. Il a donné des chaises
et bâches à Andianou. Si sur cinq ans, ces villages n’ont pas bénéficié d’investissement de la
part du conseil municipal sortant. Pourtant l’un des membres actifs de la MUDESAK fut le
premier adjoint au maire. Ces villages viennent d’avoir en moins d’un mois des pompes et
d’autres biens d’utilités publiques de la part d’un prétendant au poste de premier magistrat de
leur commune. Eu égard de cette réalisation, ce dernier pourrait mériter leur confiance. Pour
ces élites de la mutuelle, ce n’est plus pour l’appartenance à un parti politique qui prime dans
le choix de candidat pour les élections locales relatives au conseil municipal et régional.
Néanmoins pour eux, c’est plutôt celui qui pourra subvenir à leur besoin.

Aujourd’hui (2018), c’est ainsi que les membres du Bureau Exécutif qui sont en majorité 70 %
des cadres influencent l’électorat dans leur village respectif. Ces positions de ces dirigeants des
différentes mutuelles sur la scène de la politique locale pourraient constituer un risque pour ces
associations qui se veulent apolitiques. En effet, elles courent d’une part le risque d’être sous la
domination des politiciens, si c’est leur candidat qui est élu. Elles pourraient être narguées une
fois leur candidat est élu. D’autre part, elles pourraient être marginalisées si leur candidat n’est
pas élu. De même, ces différentes mutuelles de développement de ces villages de la commune
de Bocanda pourraient courir le risque de conflit interne à cause des obédiences politiques que
défendraient certains membres influents (membre bienfaiteur, membre d’honneur). KOFFI B.
E. (2002) a écrit à ce propos en cas d’alternance au niveau du conseil municipal, l’association
peut être ignorée par l’équipe municipale. La position de ces mutuelles pourrait aussi provoquer
des altercations de certaines personnalités des villages, car ces derniers peuvent ignorer que
c’est pour l’intérêt du village que les mutualistes prennent ces positions. Ces autorités
traditionnelles ont une représentation des partis politiques différents aux dirigeants des
mutuelles.

388
6.3.2.3 Impuissance des dirigeants des mutuelles de développement de Bocanda pour la
défense des intérêts des villageois auprès des autorités administratives et juridique

L’un des objectifs des mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda est
de défendre les intérêts d’utilité publique de la communauté village devant qui de droit. En
d’autres termes selon leurs textes, les mutuelles de développement se présentent comme des
avocats sur les intérêts publics du village. Ainsi, elles s’engagent à défendre les terres agricoles
de la communauté rurale dont elles sont issues. D’après les dirigeants des mutuelles de
développement, le développement local escompté doit passer aussi par la relance de l’activité
agricole en vue d’améliorer le niveau de vie des paysans dans ces villages respectifs. Exempté
de Daouakro, les paysans des autres villages de la commune font face à des litiges entre les
éleveurs. Les zones savanicoles des villages sont confrontées aux dégâts des cultures par les
troupeaux de bœufs en divagations sur les terres agricoles. Selon les autorités traditionnelles de
ces villages, les bouviers ont occupé ces sites sans une demande au préalable. Les destructions
des champs causent des ressentiments et des révoltes au niveau des paysans. Les destructions
portées à la connaissance des autorités locales (préfet, sous-préfet, maire, directeur
départemental d’agriculture, brigade de gendarmerie) pour des règlements à l’amiable. Les cas
de dédommagements ne sont pas à la hauteur des dégâts causés. D’autres cas de plaintes
demeurent sans suite puisqu’aucun berger incriminé n’assume la responsabilité des dégâts
causés des bœufs. Ces derniers rejettent très souvent la faute sur les autres qui se trouvent tout
comme lui dans le même terroir. À plusieurs reprises, les autorités coutumières ont demandé le
départ définitif des bouviers sur le territoire rural communal de Bocanda. Jusqu’à la fin de
l’enquête, les bergers font la sourde oreille. Les autorités traditionnelles ont porté leur décision
devant les autorités, mais ces autorités demeurent sans réaction. Face à cela dans certains
villages les mutualistes, MUDESAK, MUDEBO, MUDES ont saisi le problème en les portant
à la connaissance des autorités administratives et politiques locales (maires, sous-préfet, et
préfet). Malgré cela, ces autorités administratives et politiques locales demeurent laxistes.

Ainsi individuellement, certains paysans portent plainte à la justice de première instance de


Dimbokro. Après plusieurs convocations à la justice, les paysans n’ont pas pu poursuivre la
procédure judiciaire parce qu’ils disent qu’ils n’ont plus de moyen financier pour assurer les
déplacements incessants (Dimbokro-Bocanda). Certains affirment que les autorités politiques,
administratives, sécuritaires et même judiciaires locale compétente de juger leur affaire sont des

389
complices aux propriétaires de bœufs, c’est ce qui traduit par leur latence et/ou leur indifférence
dans la gestion du problème.

À Salé Balekro malgré que les dirigeants de « N’GATCHIÈ» soient informés, ils demeurent
indifférents. Il revient aux paysans de gérer de façon individuelle le problème. À l’échelle des
villages, chaque paysan s’organise à sa manière pour veiller sur son champ.

Face à cette incapacité, des mutuelles de développement des villages de la commune de


Bocanda de défendre les intérêts des paysans auprès des autorités compétentes, les villageois
sont de plus en plus déçus de ces élites dirigeants des mutuelles de développement qui se
présentent comme les interfaces entre la société traditionnelle et l’administration.

6.3.3 Difficultés rencontrées entre mutuelles de développement dans la commune de


Bocanda et les acteurs de financements de projets sollicités

Ces difficultés sont multiples. Ce sont le manque d’acteurs de financement de projets, la ruse
des bailleurs de fonds.

6.2.3.1 Difficultés de financements des projets des mutuelles de développement des villages
de la commune de Bocanda

Les mutuelles de développement sont confrontées aux problèmes d’aides de financement des
projets malgré quelques projets financés par des bailleurs de fonds. Selon les dirigeants des
mutuelles, il y a eu plusieurs demandes d’aide aux structures étatiques comme privé qui sont
restées sans suite. Certaines structures donnent leur avis favorable pour le financement du projet
demandé. Mais leur avis ne s’accompagne de fait pour le financement total du projet. Ainsi,
après le démarrage du projet, les travaux sont abandonnés. Au titre d’illustration, l’on a le cas
des travaux d’électrification d’Andianou-Koumokro. Le projet est financé par le conseil
municipal de Bocanda sur fond d’État. Selon l’archive (programme triennal 2018-2020) de la
mairie de Bocanda, le coût d’électrification s’élevait 79 141 000 Frs CFA, les travaux effectués
est de 42% soit 33 420 000 Frs CFA. Le projet d’électrification a été démarré 2000, il a été
abandonné depuis 2005 par faute de moyen de financement. Les travaux ont été abandonnés au
niveau du câblage. Depuis lors, la fixation des lampadaires et le transfo ainsi que le branchement

390
au réseau Basse Tension (BT) et Moyenne Tension (MT) à partir de Bocanda n’a pas encore eu
lieu. Les courriers adressés à Côte d’Ivoire Énergie, structures chargées d’électrification reste
sans suite faute de financement.

À côté de l’abandon des travaux d’électrification, il y a l’abandon de réalisation de forage et la


construction du château d’hydraulique Urbaine (HU) en 2017 qui devaient alimenter Andianou-
Koumokro et un quartier de Bocanda, Blaidy extension. Les travaux ont été abandonnés la
même année.

D’autres demandes de financements de projets initiés par les mutuelles demeurent sans suite
selon les investigations. Il s’agit du cas de l’électrification de Soh N’Guessankro, le cas de
financement de société coopérative agricole à Sale Balekro initié par « N’GATCHIÈ ». Le
projet de construction de centre de santé et de château d’eau à Daouakro. L’extension du réseau
d’adduction d’eau et électrique à Bombokro, formulé par la MUDEBO.

De même, il faut ajouter les négociations infructueuses des mutuelles de développement avec
les bailleurs. Selon les dirigeants des mutuelles de développement souvent, les bailleurs
définissent ses termes de références comme modalité de financements des projets, ce qui est
très difficile pour les mutuelles de développement d’avoir des partenaires pour le financement
de ses projets. Les partenaires de financements sollicités d’aujourd’hui (2018) exigent une
participation des bénéficiaires. Conscients des faiblesses institutionnelles des mutuelles de
développement, les partenaires hésitent de collaborer avec eux.

6.2.3.2 Impuissance des mutuelles de développement face aux ruses de certaines


entreprises

Il faut signaler la mauvaise foi de certaines entreprises. Il y a des entreprises qui ne respectent
pas les clauses du contrat signé avec les mutuelles et/ou la communauté villageoise. À propos,
l’exemple de la société de l’exploitation forestière à Andianou-Koumokro. Conformément à
l’article 19 du règlement intérieur relatif aux ressources de la MUDESAK, la mutuelle prélève
une commission imposable directement à tout exploitant d’une ressource naturelle sur les terres
du village. C’est ainsi que la communauté villageoise d’Andianou-Koumokro a demandé à la
société d’exploitation forestière de lui donner la somme de 80 000 Frs CFA, quatre bâches, 30
tonnes de ciments, 200 chaises pour les villages. Au niveau des essences végétales, le prix
reviendra à la société de traiter avec le particulier chez qui l’on trouvera l’arbre recherché. Selon
391
les investigations, la société n’a rien versé à la communauté. Avec la poursuite de la
MUDESAK, la société prestataire n’a donné qu’une partie les objets demandés par la
communauté villageoise. Malgré les démarches menées par la MUDESAK, sous l’égide d’un
membre de la mutuelle, greffier à la retraite auprès des autorités administrative et juridique, la
communauté n’a obtenu qu’une partie des objets demandés. Il s’agit de deux bâches, de 80
chaises, 15 tonnes de ciment.

À Soh N’Guessankro, avec le groupe agro industriel, Barun, ce groupe agro industriel n’a pas
achevé la construction de logement des enseignants. La société agricole barun n’a pas achevé.
Les autres projets de développement demandés par la communauté de Soh N’Guessankro à
savoir l’électrification du village, les cinq autres logements des maîtres, le foyer des jeunes
n’ont pas eu lieu. Après 3 ans d’activité sur le terroir de Soh N’Guessankro, la société a arrêté
la production du piment sans avertir les manœuvres et ainsi la communauté villageoise. Or,
selon les dirigeants de la MUDES et les autorités coutumières, le contrat d’exploitation du sol
était de 20 ans. La MUDES n’a pas pu poursuivre ce groupe agro industriel alors que selon les
textes de ladite association, elle poursuivrait toute structure ou individu qui aurait abusé de la
confiance de la communauté au niveau des besoins d’intérêts publics.

Cette faiblesse des mutuelles de développement face aux ruses de certaines entreprises constitue
des défis à relever si ces associations désirent s’affirmer en tant que la véritable interface entre
leur communauté et les autres acteurs de développement.

6.2.3.3 Manque de coopération entre les mutuelles de développement des villages de la


commune de Bocanda

Les mutuelles de développement de Bocanda constituent des groupes fermés et sectaires du fait
qu’il n’y a pas de cadre de concertation entre les différentes mutuelles de la commune de
Bocanda. KAHINA M. et KHELLOUDJA A. M. (2014) avaient signalé également dans ce
même sens à propos des associations dans le développement local de la Wilaya de Bejaia, ville
Algérienne. Chacune des mutuelles de développement initie ces projets, peu importe
l’envergure du projet (projet qui pourrait bénéficier plusieurs communautés villageoises).
KOFFI Y. S K., KRA K. J. et ADIGRA M. E., (2018) partage le même avis que lorsqu’ils
affirment que les entités décentralisées et les associations villageoises de développement ne
mutualisent pas leurs efforts dans leur mission de développement local sur le même territoire.

392
Pis encore, ce sont des acteurs locaux rivaux selon ces auteurs. Ne dit-on pas parfois qu’étant
ensemble que l’on devient plus fort ? À titre d’exemple le cas du projet de construction d’un
dispensaire rural à Andianou-Koumokro. Ce projet de construction de ce centre de santé est
mené par la MUDESAK seule pour qu’Andianou-Koumokro soit construit un centre de santé.
Or, les autres villages en dehors de la commune de Bocanda sur le même axe ne sont pas dotés
de centre de santé. Il s’agit des villages tels que Kando-Koffikro, Tomoulou, Diakpo, Djo-
N’Gattakro. Sur cet axe, c’est à Kouadioblékro qui est un chef-lieu de sous-préfecture qu’il y a
centre de santé. Ces villages précités sont plus proches de Bocanda par rapport à Kouadioblékro.
De ce fait, c’est à l’hôpital général de Bocanda qu’ils viennent pour les soins sanitaires. En
général pendant la crue du N’Zi de septembre à Novembre, le N’Zi inonde la voie à partir de
son affluent communément appelé « N’MO ». Or, la voie qui relie Bocanda à ces villages via
Andianou-Koumokro passe par le « N’MO ». Par conséquent pendant la période crue du N’Zi,
l’on ne peut pas traverser à pied ni par des engins. La planche 20 montre l’état de cette voie
lorsque le N’zi sort de son lit pendant les mois de septembre à octobre.

Planche 20: Traversée de la voie reliant Bocanda Andianou à partir du N’MO pendant
la crue du N’ Zi

19 a. Personne en attente de la pirogue 19b. Accostage de la pirogue avec les passants et


leurs bagages

Prise de vue: KOFFI Antoine, Septembre 2018

L’on constate que les personnes et les biens sont traversés à l’aide de pirogue. Il y a des
personnes qui sont en attente d’être traversées pendant que l’on traverse d’autres personnes. Les
jeunes d’Andianou traversent les gens moyennant de l’argent selon les investigations. Il y a des

393
disputes sans trêve sur la négociation du prix. Le plus souvent, les personnes qui désirent que
l’on les embarque sans de l’argent sont refusées par les personnes qui traversent même si ces
passagers sont souffrants. Ces situations constituent une problématique d’accès au centre de
santé pour les populations d’Andianou ainsi que tous les autres villages sur la même voie.
Conscient de cela les dirigeants de la MUDESDA présentent le problème de besoin de
construction de centre de santé à titre individuellement au nom d’Andianou-Koumokro. La
plupart des instituteurs affectés dans ces villages résident en ville et se rendent chaque matin
dans ces villages respectifs pour le service. Souvent, les jeunes refusent de traverser ces
enseignants résidents en ville à Bocanda qui se rend dans les villages pour exercer leur fonction.
Ces situations engendrent des conflits entre ces enseignants et les jeunes ainsi que la
communauté villageoise. La communauté villageoise déplore l’attitude des jeunes. L’on
enregistre également des querelles sans cesse avec la communauté d’Andianou-Koumokro et
tout le passager. Face à cela aucune concession n’est en vue par les communautés
traditionnelles ainsi que les associations de développement des villages.

6.4 Perspectives internes relatives aux mutuelles de développement pour la


redynamisation du développement de la commune de Bocanda

Les dirigeants des mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda sont
invités à faire preuve d’ingéniosité pour animer et promouvoir le développement.

6.4.1 Perspectives au niveau de la mobilisation des fonds des mutuelles de développement


des villages de la commune de Bocanda : création d’activité génératrice de revenu

Selon 30% des cadres interrogés dans les villages enquêtés, ils préconisent que tous les
membres adhérents aux mutuelles de développement des villages soient formés sur
l’importance des fonds en dehors des grandes assemblées générales, notamment en Pâques. Ces
formations doivent se faire dans les sous-sections. Le développement local participatif doit
passer par les dévouements de toutes les couches sociales. Selon 80 % des paysans, ils suggèrent
que les cadres ainsi que les municipalités mettent en place des projets de développement,
particulièrement des Activités Génératrices de revenus (A G R) pour les populations
villageoises. De prime à bord, ils suggèrent que ces paysans soient formés sur la variation

394
climatique pour s’adapter à ce nouveau défi. L’accompagnement des paysans dans la production
agricole, la mise en place des projets de développement agricole ou autres Activités Génératrice
de Revenue (A G R) viable. La commercialisation de ces produits doit être suivie pour que le
prix de vente soit onéreux. Une fois, ces paysans auraient une activité de rente capable de se
prendre en charge, ils lèveront leur cotisation. Ils pourront également bâtir des maisons
modernes.

En effet, avec la redynamisation de l’agriculture dans les villages de la commune de Bocanda,


les paysans seront autonomes comme c'était le cas pendant la période glorieuse de production
de café. Eu égard au revenu tiré des paysans au village, les investissements de ces derniers, les
migrants économiques en occurrence les manœuvres agricoles resterons au village pour
s’adonner véritablement à l’agriculture. La bonne situation économique des paysans freinerait
l’exode des populations dont la région assiste depuis le déclin de l’économie de plantation du
café et de cacao. La création d’activités pour l’insertion sous l’initiative des mutuelles de
développement contribuerait à la réduction de la pauvreté. Pour éviter que l’on fasse la cour
chaque année sociale aux mutualistes dans les zones forestières avant de lever la cotisation pour
certaines mutuelles. Pour certains dirigeants (10%) des mutuelles de développement, ils
conviendraient de changer le mode de collecte de fonds. Ces derniers suggèrent que chaque
membre de la mutuelle respecte son engagement sur le plan financier en déposant leur droit sur
le compte bancaire des mutuelles de développement ou par mobile money des trésoriers.

6.3.2 Perspectives au niveau des conflits inter-membres des mutuelles de développement


des villages de la commune de Bocanda : la liberté d’expression et référence aux
textes règlementaires

Tous les membres enquêtés des mutuelles sont unanime qu’il faille que lors des réunions chacun
puisse s’exprimer. Sur un projet ou un évènement lorsqu’il y a un échange contradictoire entre
les membres, il serait judicieux de faire référence aux textes de la mutuelle de développement
(statuts et règlement intérieur). Au cas où les textes ne font pas mention de la situation
concernée, il faut procéder à un vote. Que cette volte se fasse au niveau des bureaux de
différentes sous-sections. Le Bureau exécutif veille à ce que la décision soit respectée. En
privilégiant la démocratie participative, il n’y aura pas de frustration pour toute personne de
bonne moralité.

395
6.3.3 Perspectives pour une participation massive aux réunions des mutuelles de
développement des villages de la commune de Bocanda : effort d’être présent

Pour des associations avec pour objectif principal l’intérêt public des villages, elles devraient
être l’affaire de tous selon les textes. De ce fait, les ressortissants et résidents devraient se sentir
concernés et participer activement aux réunions. Pour les réunions ordinaires chaque 1er et/ou
2ème dimanche de chaque mois comme le font certaines mutuelles telles que la MUDESDA, la
MUDES, pour les membres sis Abidjan, il conviendrait de faire les réunions ordinaires chaque
deux mois ou trimestriellement selon 40% des membres. Pour eux, la réduction des réunions
constituerait un moment de préparation des mutualistes.

Au niveau, des réunions durant les festivités pascales, les dirigeants des mutuelles de
développement recommandent perpétuellement que chaque mutualiste fasse l’effort pour y
participer peu importe les autres programmes que ces derniers ont pour la fête. Il serait judicieux
de modifier les statuts et règlementaires de ces mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda en fixant des conditions excusables d’abstention aux réunions (20% des
membres des Bureaux Exécutifs). Ainsi, toute membre qui s’absentera aux réunions sans raison
valable paiera une amende conformément aux textes légiférant la mutuelle.

6.4.2 Perspectives externes relatives aux mutuelles de développement pour la


redynamisation du développement de la commune de Bocanda

Pour prétendre promouvoir le développement à la base escompté, les mutuelles de


développement étudiées sont invitées à réorienter leur stratégie face aux autres acteurs de
développement selon les présidents de ces associations de développement.

6.4.2.1 Perspectives au niveau de la gestion des villages de la commune de Bocanda

Face à d’autres sentiments d’insatisfaction qui surgissent à cause de nouveaux écarts entre les
productions d’espaces actuelles et productions d’espaces voulues d’autres stratégies de
production d’espace devraient être envisagées comme indiqué la théorie des Acteurs-
Problèmes-Réponses (APR).

396
¨Pour l’union des deux villages, Andianou et Koumokro, elle doit passer par les cadres
dirigeants de la MUDESAK selon les populations. Pour la population villageoise, l’unité
manifeste par ces cadres ressortissants de ces villages pourraient être un modèle pour les jeunes
citadins. De plus en plus, les villageois suivent le genre de vie de leurs parents citadins. Une
fois les liens de fraternité, de solidarité entre les ressortissants de ces villages sont bien resserrés,
en union, en harmonie les deux communautés pourront vivre en l’unanimité. Les communautés
villageoise ‘Andianou et Koumokro) dans les villages ne se replieront plus sur elle.

Pour les lots acquis de façon anarchique, il conviendrait de délocaliser ces personnalités
inciviques si ces habitations ne sont pas modernes pour 10 % des membres du bureau exécutif.
Pour contre la communauté villageoise, en occurrence la notabilité que l’on leur accorde le lot
déjà mis en valeur.

Pour éviter l’érosion accélérée engendrée par des maisons de plus en plus modernes et l’absence
de couvert végétal, les cadres recommandent à la communauté villageoise à suivre des méthodes
de protection de l’environnement suivantes :

 l’engazonnement des cours non cimentées ou non pavées;


 en clôturant les habitations ;
 réalisation de gouttière aux abords des maisons couvertes de tôle pour recueillir les eaux
pluviales ;
 en réalisant de grosses citernes d’eau ou en achetant de grosses citernes d’eau pour le
recueillement d’eau de pluie issue des toits de tôle.

Ces méthodes pourraient atténuer l’eau de ruissellement. Le freinage de l’eau de ruissellement


par ces méthodes précitées ainsi que les anciennes méthodes de protection de l’environnement
aux abords des voies contribueront à éviter l’érosion accélérée en attendant la réalisation les
caniveaux.

Au niveau des difficultés issues des croyances religieuses, les élites dirigeantes préconisent de
former la population villageoise. Cette formation doit se faire dans le respect de la croyance
d’autrui. Ces formations doivent se faire en dehors de cette période étant donné qu’avec
l’émotion de la fête, il serait difficile de faire comprendre à la communauté des concessions que
chacun doit faire au nom de la modernité, l’amélioration du cadre de vie qu’à l’unanimité, ils
souhaitent.

397
Au niveau de la gestion des lots à Soh N’Guessankro et Daouakro, leurs mutuelles de
développement envisagent prendre en charge la gestion des lots. Selon les dirigeants de ces
associations de développement, ils vont désormais prendre en charge l’attribution des lots et la
vente. Les revenus reviendront aux mutuelles de développement.

Concernant l’embroussaillement constaté çà et là dans les villages, la MUDES et la MUDESDA


souhaiteraient qu’en payant les lots chaque acquéreur de lot paye que le et/ou les terrains qu’il
a mis en valeur ou il a son bâti inachevé. Les autres lots non bâtis contigus soient vendu aux
tiers demandeurs qui souhaitent bâtir leur habitation dans un délai de deux ans. Après deux ans,
si ces lots demeurent sans être mis en valeur, ces lots doivent être réattribués à d’autres
demandeurs. Les propriétaires déchus obtiendront des lots de compensation sur d’autres îlots,
s’ils le désirent, mais, ils ne peuvent pas obtenir un remboursement. Tous les demandeurs de
lots qui désiraient avoir plus d’un lot sur le même îlot, sur un espace contigu pourraient être
accordés. Néanmoins une fois ces voisins ont bâti leurs habitations, ces derniers doivent
transformer leurs terrains en jardin en attendant de Bâtir leur habitation, faute de quoi, ils leur
seront retirés et réattribué à d’autres demandeurs. Ces propriétaires déchus obtiendront
également un lot de compensation sur d’autre îlot s’ils le désirent, mais ils ne peuvent pas
obtenir un remboursement.

À propos des installations anarchiques par la construction d’habitation sur le domaine public en
occurrence, comme c’est le cas à Daouakro et Salè Balèkro (le terrain de sport, le marché), les
mutualistes de développement de ces villages envisagent modifier le plan cadastre. Dans les
villages électrifiés à savoir Bombokro, Salè Balèkro et Daouakro, les cadres des mutuelles de
développement et les villageois recommandent à ces membres d’user de leur relation
professionnelle individuelle et collective pour que leurs villages bénéficient de l’extension du
réseau électrique. Au-delà des démarches individuelles et collectives pour l’extension de
l’électrification pour le compte de leurs mutuelles de développement, La MUDESDA, la
MUDEBO et le « N’GACTHIÈ » encouragent également le branchement privé (installation des
poteaux electriques) pour ceux qui le peuvent. Lors des enquêtes, ce sont deux propriétaires de
maisons à Bombokro qui se sont abonnés tous seuls au réseau de la CIE comme le font certains
ménages de Lomé d’après FAGBEDJI K. G., HETCHELI F. et DANDONOUGBO I. (2017).
Selon ces derniers, certains habitants de Lomé ne beficifiants pas d’accès à la Compagnie
Energie Electrique du Togo (CEET) prennent en compte de la demande de CEET en financant
l’instalation des poteaux électriques. Ainsi, suivre ce modèle dans les villages de la commune
de Bocanda aiderait à acrôitre l’éclairage publique.

398
6.4.3 Perspectives aux niveaux des rapports des mutuelles de développement des villages
de la commune de Bocanda entre les autorités administratives Étatiques et les
autorités politiques

Pour accomplir leur mission pour le compte de leurs villages respectifs, les mutuelles de
développement étudiées souhaitent innover leur stratégie de management avec les acteurs de
développement sollicités.

6.4.3.1 Propositions de coopération des mutuelles de développement des villages de la


commune de Bocanda et les autorités politiques

Les mutuelles de développement envisagent proposer à chaque élection municipale un membre


de la mutuelle ou population ressortissant du village pour être sur la liste de chaque candidat.
Ainsi avec la liste élue et la règle de proportionnalité, les villages pourraient avoir un nombre
élevé de conseils municipaux. Avec un nombre assez représentatif, ces conseillers municipaux
pourraient proposer et soutenir valablement les projets de développement de leurs villages. Les
mutuelles de développement qui ont fait l’objet de cette étude souhaitent également négocier
avec la municipalité pour le cofinancement de leur projet inscrit dans leur le programme
triennal. Ces fonds des mutuelles de développement seront considérés comme fonds de
concours pour ces collectivités. En faisant ainsi, les dirigeants de ces mutuelles de
développement verront leur projet de développement se réaliser au lieu et place de présenter
leur doléance aux élus locaux puis croiser les bras pour attendre sa réalisation.

En effet, la réalisation du projet financé de façon bilatérale par le conseil de la collectivité et les
mutuelles de développement rehausserait l’image du village. De même, ces réalisations
rehausseraient également l’image du conseil des collectivités locales, singulièrement le maire
ou le président du conseil régional auprès des villageois. Les communautés villageoises auront
confiance à ces élus locaux en tant acteur de développement et cela pourraient garantir sa
réélection. C’est sans doute pour cela que KOFFI B. E., (2002) a signalé que toute autorité qui
désire réussir sa politique de développement local, les associations et les mutuelles de
développement doivent constituer des éléments incontournables pour cette autorité. En plus,
les mutuelles de développement auront la considération des villageois du fait des
investissements qu’elles drainent pour l’intérêt du village.

399
6.4.3.2 Proposition de mesure aux mutuelles de développement des villages de la commune
de Bocanda pour l’obtention des acteurs de financements de ses projets

Les membres des mutuelles de développement sont unanimes qu’il serait judicieux que toutes
les forces vives des mutuelles de développement réinvestissent leurs compétences
intellectuelles, professionnelles, culturelles et politiques, leurs relations personnelles dans la
conception et l’élaboration de projets, dans la mobilisation des fonds et leur gestion. Pour eux,
cette stratégie de développement participatif pourrait amplifier la probabilité d’avoir des
bailleurs de fonds pour le financement des projets dans les villages.

Sur le plan collectif, les dirigeants des mutuelles de développement envisagent une
diversification des stratégies de sollicitation des acteurs pour le financement de projet. À cet
effet, à l’échelle nationale, en plus des doléances faites aux autorités politiques et les courriers
adressés aux structures gouvernementales et privées pour solliciter des réalisations des projets,
les mutuelles envisagent :

 amplifier les demandes d’entretien auprès des bailleurs ;


 se présenter et défendre ces projets ;
 proposer des cofinancements avec plusieurs partenaires de développement sollicité.

Pour les dirigeants, les stratégies précitées aux niveaux collectifs et individuels pourraient
constituer une opportunité pour bénéficier de nombreux financements des projets pour le
développement de leurs villages distincts.

6.4.3.3 Propositions de coopération entre les mutuelles de développement des villages de


la commune de Bocanda

Selon les dirigeants de la MUDESDA, la coopération inter-mutuelle de développement pour la


réalisation de certains projets serait avantageuse pour l’obtention de financement. De ce fait,
les membres de ladite mutuelle de développement envisagent une coopération avec les villages
voisins pour la réalisation des projets communautaires tels que la réalisation du centre de santé,
la construction du château d’eau. Pour le centre de santé, la MUDESDA négocie auprès des
partenaires au développement pour le compte Daouakro, Haali Koliè N’ Zikro et Didiassa. Pour
le château d’eau, la MUDESDA et d’autres mutuelles de développement mènent des démarches

400
communes pour que le château en projet desserve le village de Goli, N’Da Broukro, Daouakro,
Haali Koliè N’ Zikro et Didiassa. En effet, cette coopération pourrait les aider à analyser certains
problèmes communs dont elles sont impuissantes de résoudre individuellement.

Conclusion

Les mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda sont confrontées à


deux grands types de difficultés. Ce sont des difficultés internes au niveau des membres de
l’association de développement et des difficultés externes relatives aux partenaires de
développement. Les difficultés relatives au problème interne sont du fait de l’insuffisance de
fonds propre, à la faible participation des mutualistes aux réunions et la mésentente entre les
membres. Au niveau des difficultés externes, elles sont liées au problème relatif au rapport entre
les mutualistes et les autorités déconcentrées. De même, ces mutuelles de développement sont
assaillies par les difficultés de trouver des partenaires pour le financement des projets, la ruse
de certaines entreprises et le manque de coordination entre les mutuelles de développement.
Pour éviter ces défis, des propositions ont été faites au niveau interne et externe par les
populations et les cadres. Ce sont entre autres la formation et la sensibilisation des membres,
les nouvelles méthodes de recherche de financement des projets, la nouvelle planification de
l’aménagement du territoire villageois, la création d’une coalition entre les mutuelles de
développement locales.

401
Conclusion générale

L’État de Côte d’Ivoire avait été le principal acteur de développement local en tant que maître
d’ouvrage et d’œuvre de la planification et de l’aménagement du territoire dès l’indépendance
jusqu’à 1980. Politique axée sur le centralisme a permis la réalisation de nombreux équipements
et infrastructures d’intérêts communautaires. Cette politique a été interrompue à partir de 1980
du fait de la crise économique et financière mondiale. La crise a ruiné les espoirs placés par les
populations dans ce mode de gestion de développement local.

L’ex-région du N’zi Comoé, ancienne boucle de cacao avant la crise économique, en occurrence
la circonscription de Bocanda a connu davantage les effets néfastes de la crise économique. La
région fut jadis la fierté du pays grâce à la production de cacao et café. Mais avec le déclin de
ces cultures dans la région, de nombreux services économiques se sont délocalisés. Les
opérateurs économiques et les populations actives ont massivement migré de la région. Les
infrastructures et équipements existants réalisés pendant la période faste sont devenus vétustes
faute de moyens financiers et d’entretien régulier.

Ainsi, avec la crise économique et financière mondiale, l’État ivoirien a réorienté sa politique
de développement local sur la proposition des bailleurs de fonds en adoptant les programmes
d’ajustements structurels (PAS). L’une des propositions des bailleurs de fonds fut la
décentralisation. La décentralisation s’inscrit dans une perspective de réduction de la disparité
régionale de développement face à la conjoncture économique et la baisse des investissements.
La politique de décentralisation avait pour but de lutter contre la disparité régionale de
développement face à la conjoncture économique et la baisse des investissements. Débutée
sous l’ère coloniale avec la communalisation, elle a été véritablement opérationnelle à partir de
la loi 80-1180 du 17 octobre 1980.

Cinq ans après la phase de démarrage effectif de la politique de communalisation, plusieurs


localités vont donc être érigées en commune. Dans cet élan d’extension de commune que
Bocanda a été érigé en commune. Elle couvre deux grands espaces, certains espaces ruraux et
l’espace urbain de Bocanda. L’érection de Bocanda en commune a constitué une source d’espoir
pour la population. Plusieurs projets ont été initiés dans l’optique de relancer le développement
économique et social. Il s’agit des projets tels que la santé, l’éducation, la voirie, l’hydraulique
humaine, l’électricité, la sécurité, la salubrité, la structuration des espaces. La ventilation de ces
projets est inégalement répartie en fonction de ces deux grands milieux qui composent la
commune de Bocanda. Le milieu urbain concentre le plus de projets, 70% inscrits dans le

402
programme triennal. La réalisation effective de ces projets pouvait impulser ce développement
escompté.

Pour la gestion de cette commune, plusieurs équipes municipales se sont succédé sans toutefois
inciter de véritables projets de développement capable d’améliorer le cadre de vie et les
conditions de vie de la population. Toutes ces équipes municipales ont été confrontées aux
mêmes difficultés à savoir les difficultés de mobiliser les fonds propres. Les mobilisations des
fonds propres se font uniquement à l’échelle urbaine et le taux de recouvrement demeure
relativement faible. Aucune municipalité et leur conseil municipal ainsi que leurs collaborateurs
n’ont pu trouver jusque-là la solution idoine. La subvention d’État constitue la principale
ressource financière. Le décaissement de la subvention se fait tardivement et souvent ce taux
déboursé est insuffisant par rapport à ce que prévoient les textes régissant la subvention des
communes par l’État. Du coup, le budget de la commune s’amenuise. Les budgets ne deviennent
qu’un rêve et non une réalité. Les fonds de concours sont rares. Face à cela, le taux de la
population croît malgré le fait que l’émigration des populations actives perdure. Nonobstant la
municipalité réalise des projets inscrits dans les programmes triennaux, mais le taux
d’investissement demeure faible dans l’ensemble. Néanmoins, le taux de réalisation en milieu
urbain est plus élevé 77% par rapport au milieu rural 23%. Dans toutes les localités de la
commune de Bocanda, les infrastructures et équipements de bases font défaut. La population
communale est insatisfaite du taux des investissements réalisés par les municipalités. Pour les
ressortissants des villages de la commune de Bocanda face aux projets affectés en milieu rural
ainsi que son faible taux d’investissement, ils admettent qu’ils sont marginalisés. Ainsi, pour
lutter contre cette disparité qui se manifeste à l’échelle communale et nationale, les
ressortissants des villages de la commune ont décidé de prendre à bras le corps le
développement économique et social de leurs villages d’origine respectifs. Comme moyen pour
l’autodéveloppement de leurs villages respectifs, ils se sont organisés en association de
développement. Ces associations de développement à l’échelle de ces villages ont été baptisées
mutuelles de développement. Eu égard de ce qui précède l’hypothèse 1 selon laquelle les
facteurs de créations des mutuelles de développement peuvent s’expliquer par le faible
taux de projets des municipalités aux villages qui se situent sur le territoire communal est
confirmée.

Les mutuelles de développements des villages à l’échelle de la commune de Bocanda sont des
associations apolitiques, non confessionnelles régies par la loi n°60-315 du 21 septembre 1960
portant réglementation des associations en Côte d’Ivoire. Chaque mutuelle de développement a

403
son mode d’organisation spécifique pour remplir sa mission. À l’échelle des villages, chaque
communauté tient son assemblée constitutive. Elle forme son bureau central ou exécutif ainsi
que les commissions et sous sections. Chaque organe et commission à son cahier de charge en
fonction ces mutuelles de développement. Généralement, la période privilégiée pour les
assemblées générales annuelles de ces associations à l’échelle de leurs villages est prévue
pendant les festivités pascales. Durant la période glorieuse de production de café et de cacao
dans la région, c’est lors la période des fêtes d’ignames qui constitue le facteur attrayant de
grandes rencontres des ressortissants dans leurs villages. À l’issue de ces rencontres, la
population se rassemblait massivement pour des réunions relatives au développement des
villages.

Le changement de cette période de grande rencontre de la fête traditionnelle de ce peuple à la


fête chrétienne est dû au fait que c’est pendant la période pascale que les populations émigrées
dans les zones de production de cacao et de café retournent massivement dans leurs villages.
Ce retour massif pendant cette période a deux raisons soit pour les activités champêtres ou soit
pour des constructions d’habitations après la grande traite de ce binôme. C’est en ce moment
que les cadres mutualistes et les autres ressortissants des villages Baoulé ont choisi pour faire
les points du fonctionnement des mutuelles puisqu’il y a de nombreuses populations dans ces
villages Baoulé. Chacune de ces mutuelles de développement des villages Baoulé se rencontre
pour faire le bilan de leurs activités. Ce moment est réservé pour faire rentrer des devises à
travers l’organisation de certaines activités culturelles, sociales. C’est le moment privilégié pour
ces mutualistes d’inviter les opérateurs économiques, des autorités politiques et administratives
pour solliciter des aides au bénéfice de leurs villages. C’est également le moment choisi pour
la plupart des élites ressortissantes des villages de rencontrer les élus locaux et les administratifs
locaux de Bocanda pour régler les affaires concernant leur village ou défendre les intérêts de
leurs villages. Chaque mutuelle de développement émet des projets pour le développement de
son village. Même si ces projets ont un intérêt communautaire au-delà d’un seul village, les
mutualistes à l’échelle d’un seul village s’organisent pour entreprendre des démarches pour sa
réalisation dans son village. Les mutuelles de développement en drainant des ressources pour
le développement de leurs villages respectifs occupent la fonction de courtage. De ce fait, elles
constituent des acteurs sociaux de développement dans les villages. Cette fonction s’exerce sur
deux grandes stratégies, il s’agit sur le plan individuel et sur le plan collectif. Les élites
mutualistes utilisent leur influence à partir de leur relation personnelle et catégorie
socioprofessionnelle pour la réalisation de certains projets des mutuelles. Sur le plan collectif,

404
les mutualistes mettent en commun des moyens financiers à travers des cotisations des
membres. Ils mettent en commun également les idées et les forces vives pour exprimer d’une
seule voix auprès des personnes et des institutions de développement les besoins de leurs
villages. Eu égard de ces modes d’organisation, l’hypothèse 2 selon laquelle les mutuelles de
développement de Bocanda s’organisent par le regroupement des ressortissants d’une
même localité en association pour la quête d’un auto-développement est confirmée.

Grâce aux mutuelles de développement des projets de développement ont été réalisés dans les
villages de la commune de Bocanda. Ce sont des investissements dans le domaine de
l’éducation, de l’électrification, de l’hydraulique humaine, de la culture, de l’action sociale, de
l’action sanitaire, du sport et loisir et de la planification de l’espace. Par la politique de la
planification du territoire villageois prônée par les mutuelles de développement certaines
localités du village sont en train d’être métamorphosées en habitation moderne. Dans
l’ensemble, il y a une mutation des habitations traditionnelles améliorées ou la construction des
habitations individuelles moderne au détriment des habitats évolutifs traditionnels. Ces
réalisations ont été financées sur fonds propres, par des particuliers et surtout par les institutions
publiques et opérateurs privés. Ces investissements sous la direction des mutuelles de
développement des villages étudiées ont entrainé de nombreuses transformations dans ces
villages étudiés. Ces investissements participent à l’amélioration des cadres et conditions de vie
des populations. Ils sont un facteur de fierté et de promotion du village pour les mutualistes et
les ressortissants de ces villages.

Bien que les villages de la commune de Bocanda étudiés soient en voie de modernisation sous
l’impulsion des mutuelles de développement, elles sont confrontées à de nombreux défis sur le
terrain. Les villages restent à la traîne. Il y a une inadéquation entre l’évolution spatiale des
villages et les infrastructures d’intérêts communautaires modernes existant d’une part et
l’absence de certaines infrastructures. Au niveau de l’accession au courant électrique, les
villages électrifiés donnent l’allure d’être ceux dont les électrifications ont été inachevées à
cause du faible taux de recouvrement des poteaux électriques et d’éclairages publics. Pour les
villages non électrifiés, les demandes pour le démarrage des travaux d’électrification ou
l’achèvement ne demeurent qu’une chasse gardée. Au niveau de d’hydraulique humaine, en
majorité les infrastructures de productions d’eau sont en inadéquation avec l’extension spatiale
des villages et la croissance démographique. Les projets relatifs aux réseaux électriques et aux
infrastructures hydrauliques n’ont jusque-là pas été exécutés pour pallier aux problèmes liés à
l’accès à l’eau potable. Les projets relatifs au niveau des infrastructures et équipements

405
scolaires, sanitaires et bien d’autres besoins en vue de réaliser demeurent sans exécution. La
politique de planification de l’espace recommandée par les mutuelles de développement n’est
pas suivie. En somme, l’on constate que les villages de la commune de Bocanda qui ont fait
l’objet de cette analyse sont des villages en attente d’être aménagés, d’être équipés, mais aussi
des villages en attente d’être relié à ces différents compartiments. Le bilan des investissements
des mutuelles de développement qui ont fait l’objet de cette contribution a montré que malgré
les investissements de ces mutuelles dans des domaines divers, le développement n’a pas
encore eu les effets escomptés. Au vu des situations susmentionnées, l’hypothèse 3 selon
laquelle le bilan des investissements des mutuelles de développement est mitigé du fait
que les mutuelles de développement sont confrontées à plusieurs difficultés est confirmée.

Les difficultés relatives aux projets sont liées aux obstacles internes et externes auxquels sont
confrontées les mutuelles de développement. Ces difficultés internes sont liées aux problèmes
de ressources financières singulièrement du faible taux de cotisation des membres et de
l’absence d’initiation des activités lucratives. Ce problème constitue une entrave pour les
mutualistes au point qu’ils ne parviennent pas à autofinancer ou payer une quote-part pour le
financement de leurs projets. Il faut noter également des conflits internes liés au leadership qui
fragilisent l’action de ces courtiers en développement. De ce fait, ils sont contraints de se baser
sur les autres acteurs pour les financements de leurs projets.

Or, au niveau externe, il y a également les difficultés liées aux problèmes de manque d’autorité
auprès des autres acteurs (autorités politiques locales et nationale, les autorités administratives
et les partenaires de développement privés). Elles sont aussi confrontées au niveau externe à
des problèmes de pesanteurs culturelles. Certaines mutuelles de développement sont
confrontées également à des problèmes de légalité vis-à-vis des textes régissant les associations
en Côte d’Ivoire. De même elles sont confrontées aux exigences des partenaires de financement
sollicités. Ces limites liées à ces facteurs externes susmentionnés constituent une faiblesse pour
ces interfaces de la société traditionnelle et moderne pour l’obtention des financements des
besoins exprimés.

En somme, cette recherche a permis de comprendre les facteurs qui incitent les populations à
créer les mutuelles de développement. Il a permis de comprendre le mode d’organisation des
mutuelles de développement, de dresser le bilan de leurs investissements et d’appréhender les
difficultés auxquelles elles sont confrontées.

406
Du point de vue méthodologique, la démarche quantitative et qualitative ont alterné pour mener
cette étude. Le fait de ne pas stratifier le nombre de chefs de ménages enquêtés en fonctions de
la taille des ménages de chaque village constitue une des limites méthodologiques de ce travail.
Également, le fait que la théorie utilisée pour mener cette étude ne montre pas les normes
relatives à l’insatisfaction constitue aussi une limite de cette contribution. Les projets et
investissements n’étant pas chiffrés pour vérifier la dynamique des acteurs par rapport aux
financements constituent une des limites pareillement de cette contribution. Les fonds des
mutuelles ne figurent pas pour savoir celles qui ont le plus de moyens financier pour auto
développer leurs villages. Ces limites pourraient constituer d’autres axes d’études pour
approfondir cette thématique.

Cette contribution pourrait aider les mutuelles de développements et autres acteurs de


développement, nationaux ou internationaux dans leurs démarches avec les courtiers de
développement du milieu rural. Les résultats de ce travail pourraient également être utiles à la
communauté scientifique.

407
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Liste des illustrations

La liste des cartes

Carte 1: Présentation de l’espace d’étude ................................................................................ 18


Carte 2 : Présentation des villages enquêtés............................................................................. 72
Carte 3 : Présentation des quartiers de la ville de Bocanda ..................................................... 73
Carte 4 : Réseau hydrographique de la commune de Bocanda ................................................ 89
Carte 5: Répartition de la population de la commune de Bocanda selon le genre en 2014 ..... 95
Carte 6: Présentation du réseau routier de la ville de Bocanda ............................................. 120
Carte 7 : Plan de lotissement de salé Balekro depuis 1999 .................................................... 245
Carte 8: Présentation du plan de lotissement de Daouakro depuis 1999 ............................... 246
Carte 9: Plan cadastre initial de Bombokro depuis 1987 ....................................................... 258
Carte 10: Plan cadastre modifié de Bombokro depuis 200 .................................................... 259
Carte 11: Couverture du réseau électrique de Sale Balekro en 2018 .................................... 273
Carte 12: Couverture du réseau électrique à Daouakro en 2018 ............................................ 279
Carte 13: Couverture du réseau électrique à Bombokro en 2018 .......................................... 283
Carte 14: Couverture du réseau d’adduction d’eau de Bombokro en 2018 .......................... 285
Carte 15: Répartition des sources de financement des mutuelles de développement des villages
de la commune de Bocanda en 2018 ...................................................................................... 331
Carte 16: Occupation du sol d’Andianou-Koumokro en 2018 .............................................. 333
Carte 17: Occupation du sol de Soh N’Guessankro en 2018 ................................................. 336
Carte 18: Occupation du sol de Daouakro en 2018 ................................................................ 338
Carte 19: Occupation du sol de Sale Balekro en 2018 ........................................................... 340
Carte 20: Occupation du sol de Bombokro en 2018 .............................................................. 341
Carte 21: Répartition des promoteurs des habitations tradionnelles dans les villages de la
commune de Bocanda en 2018............................................................................................... 346
Carte 22: Répartition des habitations modernes dans les villages de la commune de Bocanda en
fonction des promoteurs en 2018 ........................................................................................... 348
Carte 23: Occupation du sol avec des lieux d’enherbement et la localisation des anciennes forêts
sacrées à Andianou-Koumokro .............................................................................................. 366
Carte 24: Occupation du sol de Soh N’Guessankro avec les espaces enherbés en 2018 ....... 369
Carte 25: Occupation du sol avec les espaces d’enherbement à Salé Balekro en 2018 ......... 372

420
Carte 26: Occupation du sol avec les zones d’enherbements à Daouakro en 2018 ............... 376
Carte 27: Occupation du sol avec les zones d’enherbements à Bombokro en 2018 .............. 379
Carte 28: Présentation des résultats des villages de la commune de Bocanda lors des élections
municipales de Bocanda en 2018 ........................................................................................... 386

La liste des photos

Photo 1 : Élevage de caprin à Andianou ................................................................................. 102


Photo 2: Hôpital Général de Bocanda ................................................................................... 104
Photo 3 : État du bitume passant devant l’inspection de l’école primaire de Bocanda en 2018
................................................................................................................................................ 121
Photo 4: Taxi intra-urbain de Bocanda en 2018 ..................................................................... 122
Photo 5: Aprovisionnement d’eau potable à l’hôpital général de Bocanda en 2018 ............. 125
Photo 6 : Maison éclairée par un panneau solaire à Koumokro en 2018 ............................... 129
Photo 7 : étalement des produits vivriers au marché de Bocand ............................................ 132
Photo 8 : Présentation de la station de carburant de la commune de Bocanda ...................... 133
Photo 9 : Habitation construite à partir de matériau de récupération à Daouakro en 2016 ... 136
Photo 10: Présentation de la nouvelle mairie de Bocanda ..................................................... 167
Photo 11: Présentation du Bâtiment de la radio locale de Bocanda construit par la municipalité
................................................................................................................................................ 171
Photo 12: Clôture de la gendarmerie de Bocanda construite par le conseil municipal de Bocanda
................................................................................................................................................ 175
Photo 13: Présentation de l’ancienne école primaire publique de Daouakro ......................... 250
Photo 14: Présentation du bâtiment d’école réhabilité à l’EPP Salè Balèkro en 2017 .......... 251
Photo 15: Pompe à motricité humaine réalisée sur le nouveau site de Daouakro .................. 252
Photo 16: Rassemblement à la veille du jour de Pâques à la place publique de Salé Balekro
initiée par la mutuelle de développement ............................................................................... 263
Photo 17: Présentation d’un logement des enseignants de Salè Balèkro en 2018 ................. 274
Photo 18: Pompe à motricité humaine de Daouakro réparée par la MUDESDA .................. 297
Photo 19: Château d’eau réalisé par la Mutuelle pour le Développement de Salé Balekro
(« N’GACTHIÈ ») ................................................................................................................. 299
Photo 20: Présentation de l’EPP Soh N’Guessankro réalisée par la Mutuelle pour le
Développement Économique et Social de Soh N’Guessankro .............................................. 304

421
Photo 21: Présentation du logement des enseignants de l’EPP Daouakro ............................ 307
Photo 22: Présentation de la latrine de l’EPP Daouakro réalisée par la MUDESDA ............ 307
Photo 23: Bâtiment d’EPP Bombokro avec la toiture de réfection ........................................ 308
Photo 24: Danse de ‘’Klen Pkli’’ à la demande de la MUDESAK de la fête de paque en 2015 à
Andianou-Koumokro ............................................................................................................. 311
Photo 25: Pagne d’uniforme proposé par la MUDEBO pendant les fêtes pascales en 2017 314
Photo 26: Moulin de manioc réalisé par la MUDESDA ........................................................ 317
Photo 27: Habitation améliorée à Bombokro ......................................................................... 347

La liste des planches

Planche 1 : Massification des élèves dans les salles de classe Salè Balèkro et de Blaidy l’année
scolaire 2017-1208 ................................................................................................................. 111
Planche 2 : Différents types maison traditionnelles dans la commune de Bocanda en 2016 135
Planche 3 : Habitation moderne dans la commune de Bocanda en 2017 ............................... 137
Planche 4 : Infrastructure scolaire réalisée par le conseil municipal de Bocanda.................. 169
Planche 5: Bâtiment d’école construit par les communautés villageoises ............................. 241
Carte 10: Plan cadastre modifié de Bombokro depuis 2000 .................................................. 259
Planche 7 : Pompe à motricité humaine réalisée et réparée par la MUDESAK ................... 294
Planche 8: Pompe à motricité humaine entretenue par la Mutuelle pour le Développement
Économique et Social de Soh N’Guessankro (MUDES) ....................................................... 296
Planche 9: Réalisation dans le domaine hydraulique par la MUDEBO ................................. 300
Planche 10: Bâtiment d’école réalisé par la MUDESDA ..................................................... 306
Planche 11: Équipement socioculturel acquis par la MUDESAK ....................................... 309
Planche 12: Travaux inachevés initiés par les mutuelles de développement ......................... 321
Planche 13: Bâtiments d’école financés par le PAPC et la fondation PETROCI .................. 328
Planche 14 : Particularité de résidences en bordure de l’axe Bocanda-Dimbokro de Bombokro
................................................................................................................................................ 343
Planche 15 : Environnement de la pancarte de la société prestataire d’orpaillage avant et après
pendant la période crue du N’Zi ............................................................................................. 357
Planche 16: Uniformes de la fête de la lumière et de l’eau pendant les fêtes de .................. 359
Pâques 2017 à Salè Balèkro .................................................................................................. 359
Planche 17: Action de l’eau de ruissellement à Salé Balekro ................................................ 373

422
Planche 18: Stratégie mise en place de lutte contre l’eau de ruissellement dans la commune de
Bocanda .................................................................................................................................. 374
Planche 19: Pompe à motricité humaine réalisée par le candidat RHDP lors des campagnes des
élections municipales de 2018................................................................................................ 387
Planche 20: Traversée de la voie reliant Bocanda Andianou à partir du N’MO pendant la crue
du N’ Zi .................................................................................................................................. 393

La liste des tableaux

Tableau 1 : Caractéristique du choix des villages enquêtés de la commune de Bocanda ........ 71


Tableau 2 : Inventaire des mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda
.................................................................................................................................................. 74
Tableau 3 : Les mutuelles de développement de la commune de Bocanda étudiées ............... 75
Tableau 4 : Présentation des membres des mutuelles de développement enquêtés par village
.................................................................................................................................................. 77
Tableau 5 : Répartition des personnes enquêtées par village ................................................... 78
Tableau 6 : Tableau synoptique ............................................................................................... 84
Tableau 7 : les services de l’hôpital général de Bocanda en 2018 ......................................... 105
Tableau 8: Le ratio des prestataires de soins de l’hôpital général Bocanda en fonction de la
norme de l’OMS ..................................................................................................................... 106
Tableau 9: Présentation des écoles primaires publiques de la commune de Bocanda ........... 108
Tableau 10 : Effectif des élèves par classes et par bancs dans les EPP de la commune de
Bocanda en 2017-2018 ........................................................................................................... 110
Tableau 11: Effectif des élèves sans extrait de naissance durant l’année scolaire 2017-2018
................................................................................................................................................ 113
Tableau 12 : Répartition des enseignants du Lycée Moderne de Bocanda au titre de l’année
2017-2018............................................................................................................................... 115
Tableau 13: Répartition des élèves du Lycée Moderne de Bocanda durant l’année scolaire 2017-
2018 ........................................................................................................................................ 117
Tableau 14: Répartition des élèves du second cycle du LMB durant l’année scolaire 2017-2018
................................................................................................................................................ 118
Tableau 15 : Comparaison de nombre de pompe à motricité humaine à l’échelle des villages de
la commune de Bocanda par rapport à la norme de l’OMS ................................................... 127

423
Tableau 16: Couverture du réseau électrique de la commune de Bocanda ........................... 128
Tableau 17 : Inventaire des services publics sis sur le territoire communal de Bocanda ...... 131
Tableau 18: Ressources financières allouées par l’État pour le fonctionnement de la commune
de Bocanda ............................................................................................................................. 149
Tableau 19: Avis des ressortissants des villages par rapport aux programmes de développement
du conseil municipal de Bocanda en 2018 ............................................................................. 165
Tableau 20: Bilan des investissements des autorités municipales de Bocanda relatif au service
de la mairie ............................................................................................................................. 166
Tableau 21: Bilan des investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine
de l’éducation ......................................................................................................................... 168
Tableau 22: Récapitulatif des investissements dans le domaine socioculturel et loisir réalisés
par les autorités municipales .................................................................................................. 170
Tableau 23: Récapitulatif des investissements par les équipes municipales dans le domaine de
l’hygiène publique .................................................................................................................. 172
Tableau 24: Investissement dans le domaine de l’hydraulique par les autorités municipales de
Bocanda .................................................................................................................................. 172
Tableau 25: Récapitulatif des investissements réalisés par les autorités municipales de Bocanda
dans le domaine de la voirie ................................................................................................... 173
Tableau 26 : Récapitulatif des investissements communaux en matière de l’urbanisme et de la
planification ............................................................................................................................ 174
Tableau 27: Récapitulatif des investissements dans le domaine de l’économie par des autorités
municipales de Bocanda ......................................................................................................... 176
Tableau 28: récapitulatif des projets inachevés réalisés par les municipalités de Bocanda ... 178
Tableau 29: Niveau d’appréciation des ressortissants des villages de la commune de Bocanda
par rapport aux investissements du conseil municipal de Bocanda en 2018 ......................... 180
Tableau 30: Proposition de la fonction et effectif des membres du Bureau Exécutif par l’État
................................................................................................................................................ 201
Tableau 31: Composition du Bureau Exécutif de la Mutuelle pour le Développement
Économique et Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK)............................................... 205
Tableau 32: Composition des acteurs annexes du Bureau Exécutif de la Mutuelle pour le
Développement Économique et Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK) .................... 207
Tableau 33: Composition du Bureau Exécutif de la Mutuelle pour le Développement
Économique et Social de Soh N’Guessankro (MUDES) ....................................................... 209

424
Tableau 34: Composition du Bureau Exécutif de la Mutuelle pour le Développement Salè
Balèkro (« N’GATCHIÈ ») .................................................................................................... 214
Tableau 35: Composition des postes des membres du Bureau extra exécutif de la Mutuelle pour
le Développement de Sale Balekro, « N’GATCHIÈ »........................................................... 216
Tableau 36: Composition des titres et effectifs des membres du Bureau Exécutif de la
MUDESDA ............................................................................................................................ 221
Tableau 37: Composition des membres du Bureau extra exécutif de la MUDESDA .......... 222
Tableau 38: Composition du Bureau Exécutif Central de la Mutuelle pour le Développement de
Bombokro (MUDEBO) .......................................................................................................... 226
Tableau 39 : Composition des membres du Bureau Extra Exécutif de la Mutuelle pour le
Développement de Bombokro (MUDEBO) ........................................................................... 227
Tableau 40: Tarif de cotisation annuelle fixée par catégorie socio professionnelle pour la
MUDESAK ............................................................................................................................ 231
Tableau 41: Répartition de la cotisation annuelle de la Mutuelle de Développement Économique
et Social de Soh N’Guessankro (MUDES) ........................................................................... 233
Tableau 42: Présentation des droits d’adhésion et de cotisation annuelle de la Mutuelle pour le
Développement de Salé Balèkro (« N’GATCHIÈ ») ............................................................. 234
Tableau 43: Répartition des cotisations de la Mutuelle pour le Développement de Daouakro
(MUDESDA) ......................................................................................................................... 236
Tableau 44: Répartition de la cotisation de la Mutuelle pour le Développement de Bombokro
(MUDEBO) ............................................................................................................................ 237
Tableau 45: Période de réalisation des pompes à motricité humaine dans les villages situés sur
le territoire communal de Bocanda ........................................................................................ 248
Tableau 46: Inventaire des pompes à motricité réalisé par l’État après 1980 ........................ 252
Tableau 47: Présentation des projets de développement de la MUDESAK .......................... 265
Tableau 48: Présentation des projets de développement initié par la MUDES .................... 268
Tableau 49: Présentation des projets de développement de la mutuelle de développement de
Salé Balèkro (« N’GATCHIÈ ») ............................................................................................ 271
Tableau 50: Présentation des projets de développement de Daouakro initiés par la MUDESDA
................................................................................................................................................ 277
Tableau 51: présentation des projets de développement de la mutuelle de développement de
Bombokro (MUDEBO) .......................................................................................................... 281
Tableau 52: Évolution du taux de scolarisation à Soh N’Guessankro ................................... 305

425
Tableau 53: Présentation du taux d’appréciation des actions des mutuelles de développement
des villages de la commune de Bocanda ................................................................................ 323
Tableau 54: Récapitulatif des acteurs de financements des projets réalisés par la MUDESAK
................................................................................................................................................ 325
Tableau 55: Récapitulatif des acteurs de financements des projets réalisés par la MUDES . 326
Tableau 56: Récapitulatif des acteurs de financement des projets réalisés par la MUDESDA
................................................................................................................................................ 327
Tableau 57: Récapitulatif des acteurs de financement des projets réalisés par la mutuelle pour
le Développement de Salé Balekro (« N’GATCHIÈ ») ......................................................... 329
Tableau 58: Récapitulatif des acteurs de financement des projets réalisés par la MUDEBO 330
Tableau 59: État de cotisation ordinaire des mutuelles de développement dans la commune de
Bocanda .................................................................................................................................. 353
Tableau 60: Bilan du recouvrement des cotisations ordinaires par les membres de la MUDES à
la fin de l’année 2017 ............................................................................................................. 354
Tableau 61: présentation des périodes de dépôts de dossiers et de délivrance de récépissé de
déclaration d’association des mutuelles de développement des villages de la commune de
Bocanda .................................................................................................................................. 382

La liste des figures

Figure 1 : approche systémique du développement local relatif aux mutuelles de développement


.................................................................................................................................................. 49
Figure 2: La théorie des Acteurs-Problèmes-Réponses ........................................................... 55
Figure 3 : Répartition de la population de la commune de Bocanda par milieu urbain et ....... 93
rural en 2014............................................................................................................................. 93
Figure 4: Évolution du poids de la population rurale et urbaine dans la population générale de
la commune de Bocanda de 1985 à 2014 ................................................................................ 97
Figure 5 : Taux des élèves du secondaire par rapport à la population urbaine de Bocanda .... 99
Figure 6: Présentation du taux du budget prévisionnel et du recouvrement des fonds propres
pour le développement de la commune de Bocanda de 1986 à 2017 .................................... 148
Figure 7 : Évolution des projets socioculturels et loisirs dans les programmes triennaux de la
commune de Bocanda de 1986 à 2017 ................................................................................... 151

426
Figure 8 : Évolution des programmes de développement en milieu éducatif dans la commune
de Bocanda de 2001 à 2018.................................................................................................... 152
Figure 9 : Évolution des projets dans le domaine économique dans des programmes triennaux
de la commune de Bocanda de 2001 à 2018 .......................................................................... 153
Figure 10: Évolution des programmes de développement dans le domaine de la sécurité de la
commune de Bocanda de 2001 à 2018 ................................................................................... 154
Figure 11 : Évolution des projets de développement dans le domaine de l’assainissement et la
salubrité publique de la commune de Bocanda de 2001 à 2018 ............................................ 155
Figure 12 : Évolution des projets de développement relatifs au service de la mairie de Bocanda
de 2001 à 2018 ....................................................................................................................... 156
Figure 13: Évolution des programmes de développement relative à la santé de la population de
la commune de Bocanda de 2001 à 2018 ............................................................................... 157
Figure 14: Évolution des opérations dans le domaine hydraulique inscrites dans les programmes
triennaux de la commune de Bocanda de 2001 à 2018 .......................................................... 158
Figure 15: Évolution des programmes de développement relative à l’électricité dans la
commune de Bocanda de 2001 à 2018 ................................................................................... 159
Figure 16 : Évolution des programmes de développement relative à la voirie dans la commune
de Bocanda de 2001 à 2018.................................................................................................... 160
Figure 17: Évolution des projets relatifs à l’urbanisme et la planification dans les programmes
triennaux de la commune de Bocanda de 2001 à 2018 .......................................................... 161
Figure 18: Bilan du taux des projets inscrits dans les programmes triennaux de la commune de
Bocanda en fonction des domaines d’activité de 2001 à 2018 .............................................. 163
Figure 19: Évolution des programmes de développement triennaux de la commune de Bocanda
en fonction du milieu urbain et rural de 2001 à 2018 ........................................................... 164
Figure 20: Répartition des investissements réalisés par les conseils municipaux de Bocanda en
fonction du milieu rural et urbain ........................................................................................... 179
Figure 21: Répartition des travaux inachevés entre le milieu rural et urbain composant la
commune de Bocanda ............................................................................................................ 182
Figure 22 : Procédure d’établissement de récépissé de déclaration d’Association en Côte
d’Ivoire ................................................................................................................................... 186
Figure 23: Récapitulatif des projets des mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda ............................................................................................................ 288
Figure 24 : Répartition des projets prioritaires réalisés et non réalisés .................................. 320

427
Figure 25 : Répartition des actions non programmées sous la direction des mutuelles de
développement des villages de la commune de Bocanda ...................................................... 322
Figure 26 : Évolution des membres participants aux réunions mensuelles de la MUDESDA et
MUDES en 2017 .................................................................................................................... 362

428
Annexes

ENTRETIEN AVEC LES MEMBRES DU BUREAU EXECUTIF DE LA MUTUELLE


DE DÉVELOPPEMENT

1. Qui sont ceux qui ont pris l'initiative de créer la mutuelle de développement du village ?
2. Quels sont les Facteurs qui ont suscité la création de la mutuelle de développement du village?

3. Quelle est la date de création de la mutuelle de développement du village ?

4. Quel est l'objet de la création de mutuelle de développement du village ?

5. Quel est le nom de la mutuelle de développement du village ?

6. Où se trouve le siège de la mutuelle de développement ?

7. Quelle est la durée du mandat de l'équipe dirigeante (la présidence) ?

8. Quels sont les organes de la mutuelle de développement

9. Quelles sont les différentes commissions de la mutuelle ?

10. Où se trouve le siège de la mutuelle ?

11. Quel est le nombre d'adhérent (e) à la création de la mutuelle ?

12. Quel est le nombre d'adhérent (es) de la mutuelle actuellement (2017) ?

13. Quel est le nombre de membres selon le genre (le nombre de femme et d'homme) ?
14. Quel le nombre de sous-sections régionales?

15. Quel est le nombre des membres selon le genre par section?

16. Quelle est la date de dépôt de dossier de la mutuelle de développement du village auprès
des autorités compétente ?

17. Quelle est la date de la délivrance du récépissé de dépôt de dossier d'association ?

18. Quelle est la date de la délivrance du récépissé de déclaration d'association?

19. Quel est le nombre de membres selon la catégorie socioprofessionnelle ?


20. Quelles sont les sommes fixées par droit d'adhésions pour les nouveaux adhérents ?

429
21. Quelles sont les périodes déterminées pour la levée de cotisation ?
22. À quelle période se tiennent les réunions de l'Assemblée générale ordinaire ?
23. À quelle occasion se tiennent les réunions extraordinaires ?
24. Où se tiennent les réunions de l'Assemblée générale ?

25. Quelles sont les actions d'investissements réalisées par la mutuelle de développement ?

26. Et quelles sont les dates de ces investissements?

27. Les périodes prévues pour ces réalisations sont-elles été respectées? Oui....., Non……

28. Quelles sont les sources de financement de ces investissements ?


29. Quels sont les projets par ordre de priorité de la mutuelle de développement du village ?

30. Quelles les stratégies mise en place pour réaliser ces projets ?

29. Existe-il des projets inachevés initiés par la mutuelle de développement ? oui .. ; non……

30. Quels sont ces projets inachevés ?

31. Quelles sont les ressources de la mutuelle de développement ?

32. Aviez-vous signé des partenariats avec d’autres partenaires de développement? Oui…..
Non…..

33. Si oui, quelles sont ces partenaires de développements ?

34. Quelles sont les Stratégies mises en place pour l’organisation de l’espace :
- Des lots mis en valeur ?

- Des lots non mis en valeur ?

- Des réserves administratives prévues ?


35. Est-ce que lors des demandes des lots, la mutuelle de développement laisse des consignes
aux acquéreurs concernant le choix de la maison à bâtir et le délai de mise en valeur du terrain
? Oui…./Non…..

36. Quel est le rôle de la Mutuelle dans :


- les opérations de lotissement ?

- les opérations d’attribution des lots ?

- la mise en valeur des lots ?

430
37. Quelles sont les conditions d’attribution des lots dans :
- le noyau villageois?
- dans l’extension du village ?
38. Quelle est la procédure pour acquérir un terrain ?
39. Quelles sont les fonctions des différents demandeurs de lot à Bocanda?
40. Quelle est la catégorie socio-professionnelle prédominante de demandeur de lot ou de
terrains dans le village par an?
41. Combien de terrain ont été mis en valeurs?
42. Combien de terrain qui n’ont pas été mis en valeur ? Les motifs ?
46. Comment expliquez-vous la présence des friches dans le village?
47. Pourquoi l’entièreté du village n’est-il pas viabilisé pourtant le village est en pleine
évolution ?

50. Comment sont gérés les lots non mis en valeur dans les différents villages ?

51. Quel est le taux de l’habitat précaire dans chaque village ? Comment sont-ils gérés ?

52. Comment expliquez-vous la prolifération de la broussaille dans le village ?

53. Avez-vous déjà tenté de résoudre ce problème de broussaille ? si oui, comment ? si non,
pourquoi ?

55. Quelles sont les dispositions prévues pour lutter contre les occupations anarchiques ?

41. Quels sont les investissements réalisés par l'équipe municipale au profit du village? Et en
quelles années ces investissements ont été réalisés?

42. Quels sont les investissements relatifs aux intérêts communautaires réalisés par l'État de
Côte d’Ivoire dans le village?

-Et en quelles années ces investissements ont été réalisés?


43. Qu’attendent les mutuelles de développement de la chefferie ?
44. Qu’attendent les mutuelles de développement de la jeunesse?
45. Qu’attendent les mutuelles de développement de l'administration locale (préfecture; sous-
préfecture; mairie...) ?

46. Quelles sont les mesures prises à l'encontre des membres qui ne respectent pas leurs
obligations vis-à-vis de la mutuelle ?

431
47. Quelles sont les difficultés rencontrées par la mutuelle de développement ?
48. Existe-t-il d'autres associations dans le cadre du développement du village ?
49. Si oui, Quand elles ont vu le jour? Quels sont les investissements réalisés par ces
associations?

432
Guide d’entretien avec les différentes structures

433
Guide d’Entretien avec le secrétaire général de la Mairie de Bocanda
1. Quelle est la date et le décret de création de la commune de Bocanda ?
2-Quelle est la délimitation du cadre territorial et institutionnel de la commune de Bocanda ?
3-Quelles sont les compétences dévolues de la commune de Bocanda ?
4. Quels sont les différents services présents à la Mairie de Bocanda?

5-Quel est l’attribution de chaque service ?

6- Quel est l’effectif de la municipalité ?

7- Quel est l’attribution de la municipalité ?

8-Quel est l’effectif des conseillers municipaux ?

9-Quel est le rôle des conseiller municipaux ?

10- Quels sont les commissions de la marie de la marie de Bocanda ?

11-Quelles sont les équipes municipales qui se sont succédé ?

12- Quelles sont les ressources de la commune de Bocanda ?

12- Que pensez-vous des ressources de la commune de Bocanda par rapport au développement
local ?

13- Quelles sont priorités de la Mairie de Bocanda en matière de développement local ?

14-Est-ce que les communautés villageoises de la commune participent aux réunions du conseil
municipal ? Oui, Non
Si oui est ce qu’elles font des suggestions ?
Quelles sont leurs suggestions ?
Leurs suggestions sont-elles adoptées ?
15-Avez-vous tissé des relations de partenariat avec les mutuelles de développement des
villages de commune de Bocanda? Oui, Non.
16- Si Oui, quelles sont les réalisations à l’issue de la coopération ?
- Quelles sont les difficultés dans votre relation ?

434
Guide d’Entretien avec le Chef des Services techniques de la Mairie de
Bocanda

1-Quelles sont les missions du service technique ?


2- votre service en matière de gestion du cadre de vie de l’espace communal, ville et village ?
3. Qui organise les opérations de lotissement à Bocanda et les villages de la commune après son
érection en commune ?

4-Combien d’opération de lotissement a été réalisée par la municipalité? Et quelles sont les
différentes années ?

5- Quel est le rôle de la Mairie dans :


- les opérations de lotissement ?

- les opérations d’attribution des lots ?

- la mise en valeur des lots ?


6- Quelles sont les conditions d’attribution des lots ?
7. Quelles sont les conditions d’autorisation de construire ?

8. Quels sont les différents types de quartiers prévus dans les lotissements à Bocanda ?

9-Quelles sont les infrastructures administratives réalisées par le conseil municipal de


Bocanda ?

10-Quelles sont les infrastructures socio-culturelles réalisées (au niveau de l’école, au niveau
de la santé, de logement, au niveau de l’adduction d’eau, de l’énergie, de la voirie, du réseau
télécommunication, de marché,..) par la municipalité à Bocanda et les villages de la commune?
11-Quels sont les équipements (en matière de l’école, de santé, de logement, d’adduction d’eau,
d’électrification, de voie de communication, de réseau de télécommunication, de marché,...)
réalisés par les services municipaux à Bocanda et dans les villages de l’espace communal ?

435
Guide d’entretien avec le chef de service de financier de la mairie de Bocanda
1-Quelle est la composition des ressources financières de la commune de Bocanda ?
2-Quelle est l’évolution du recouvrement des recettes municipale de Bocanda depuis la création
de la commune de Bocanda ?
3-Quelle est la composition du patrimoine de la commune de Bocanda depuis sa création ?
4-Quels sont les différents budgets ?
5-Quels sont les différents programmes triennaux entrepris et leur importance ?
6-Quelles sont les difficultés de mise en œuvre des programmes précités ?
7-Quelle est la somme fixée de la subvention d'État réservée à la commune de Bocanda ?
8-Quelles sont les périodes fixées pour le décaissement de cette subvention ?
9-Comment cette subvention est-elle répartie?
10-Quelles sont les taxes de subvention d'État relatif aux fonctionnements et aux
investissements ces années antérieures?
11-Quels les acteurs ou organismes qui ont octroyé des aides ou des fonds de concours à la
commune de Bocanda ?
12-Quelles sont les prévisions relatives aux aides et fonds de concours par les acteurs ou
organismes ces années suivantes ?
13-Quelles sont les années de ces aides ?
Et quelles sont les natures de ces aides ou ces fonds de concours:
14-Quels sont les prévisions et les recouvrements des Budgets totaux d'investissements selon
les années suivantes?
15-Quelles sont les difficultés qui minent la commune de Bocanda?

436
437
438
439
440
441
442
Guide d’entretien à la brigade de gendarmerie
1. Quel est le rôle de la brigade dans la délivrance de récépissé d’association ?
2. Existe-t-il un délai pour faire l’enquête ?
3. Le délai est-il respecté ? Oui…… ; Non……..
4. Si non pourquoi, les délais ne sont pas respectés ?

Entretien avec le Directeur Départemental des Infrastructures Économiques

1- Quelles sont les missions de votre service en matière de gestion de l’aménagement du


territoire ?
2- Quelles sont les actions menées en termes d’infrastructure par la Directions Départementale
des infrastructures économiques à Bocanda d’une part et d’autre part les villages issu de la
commune de Bocanda ?
3- En quelle année la voierie de Bocanda a été bitumée ?

4- Quel est le nombre de kilomètres de voie bitumée et carrossables dans le chef-lieu de


commune de Bocanda ?
5-Comment expliquez-vous la dégradation du réseau routier ?
7- Qui doit entretenir le réseau routier de la commune de Bocanda?

6- Quels les facteurs favorisent la dégradation des voies routières ?

7- Êtes-vous conviés aux réunions du conseil municipal ? OUI :……/ NON : ………

8- Êtes-vous souvent sollicités par la mairie pour leur apporter une assistance ?

Entretien avec le Responsable de l’Arrondissement de la CIE de Bocanda

1- Pourquoi de nombreux quartiers de la ville et villages de la commune de Bocanda ne sont-


ils pas électrifiés ?
2-Que pensez-vous des branchements anarchiques ?
Que faites-vous pour arrêter cette pratique ?

443
4- À qui incombent les investissements à faire dans les nouveaux quartiers et dans les villages
?
5- Les populations se plaignent des coupures intempestives d’électricité. Quelles en sont-elles
raisons ?
5- Quelles sont vos difficultés au niveau de recouvrement de l’électricité ?
7- Êtes-vous conviés aux réunions du conseil municipal ? Oui :……/ Non ………
Si oui, exposez-vous votre difficulté ? Oui :…. / Non…….
Si oui, quelles sont les réactions des autorités municipales ?

Entretien avec le Responsable de l’Arrondissement de la SODECI de Bocanda

1-Informations sur l’agence SODECI (historique de la SODECI-BOCANDA) à sa mise en


place

2- Quelle est la ressource en eau utilisée ?


3-Quel est le nombre de forages ?

4- Quelle est la localisation du château d’eau ?

5- Quelle est la capacité du château d’eau ?

6- Quelle est la date de construction du château d’eau ?

7- Quel est l’état actuel du château ?


8- Le taux de population destinée à desservir ?
9- Quels sont les quartiers de la ville et les villages de la commune connectés à votre réseau ?

10- Quel est l’état des zones de prélèvement de la ressource en eau ?


11- Quel est l’état de l’unité de production ?
12- Quel est le coût de l’abonnement ?
13- Quel est le coût du branchement ?
14- Quel sont les Projets d’extension ou de renforcement des infrastructures et équipements
d’eau potable réalisés (nombre, coût et année de réalisation) ?

15- Nombre de coupure d’eau quartier par quartier et par mois comment sont prévenus les
ménages des interruptions de service d’eau ?
16- Quels sont les périodes de coupures ?

17- Quelles sont les causes des coupures ?

444
18- Quels sont les autres problèmes que vous rencontrez ?

19-Quelle est l’évolution moyenne journalière et annuelle de la production de l’eau ?


20- Quels sont les projets d’extension ou de renforcement des infrastructures et équipements
d’eau potable réalisés (nombre, coût et année de réalisation) ?
21- Quelle est l’évolution du réseau d’adduction ?

22- Quelle est la longueur des conduites de distribution par quartier ?

23- Pourquoi de nombreux quartiers de la ville ne sont-ils pas pourvus en eau potable ?

24- Où s’approvisionnent les populations de ces quartiers non connectés à votre réseau ?

25- Que faites-vous pour trouver une solution à cette situation ?

26- À qui incombent les investissements à faire dans les nouveaux quartiers et dans les
villages ?

27- Les populations se plaignent des coupures intempestives d’eau de votre réseau. Quelles en
sont les raisons ?

28- Quelles sont vos difficultés au niveau de l’adduction de l’eau ?


29- Quelles sont les mesures prises pour garantir un approvisionnement régulier, suffisant de
l’eau potable de qualité à la population ?
30- Quelles sont les mesures prises pour garantir un large accès des ménages à l’eau potable ?
31- Êtes-vous conviés aux réunions du conseil municipal ? Oui :……/ Non : ………
Si oui, exposez-vous votre difficulté ? Oui :…. / Non…….
Si oui, quelles sont les réactions des autorités municipales ?
32-Les mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda vous sollicitent ?

445
Guide d’entretien avec les jeunes des villages
1. Quel est le mode d’organisation des jeunes pour l’aménagement du village ?
2. Quelles sont les contraintes rencontrées dans cette gestion ?
3. Quelles sont les causes de ses contraintes ?
4. quelles sont les attentes des jeunes auprès de la mutuelle de développement ?

446
Guide d’entretien avec les chefs de ménages des villages

1. Saviez-vous qu’il existe une mutuelle de développement du village ? Oui ; Non


2. Si oui, êtes-vous membre ?
3. Si non, pourquoi ?
4. Que pensez-vous de la gestion de la mutuelle de développement ?
5. Êtes-vous satisfaire des actions de la mutuelle de développement ?
6. Si oui, pourquoi êtes-vous satisfaire ?
7. Si non, pourquoi êtes-vous insatisfaite ?
8. Quelles stratégies proposez-vous pour que la mutuelle de développement soit dynamique ?
9. Qui est le promoteur de votre habitation ?
10. Quelle est sa profession ?
11. Quelle était le mode d’acquisition des lots ?
12. Ce mode d’acquisition des lots a-t-il évolué ? Oui :……/ Non :…..
13. Si oui, pourquoi ?

447
Procès-verbal de l’Assemblée Générale Constitutive

448
449
450
Récépissé de dépôt de dossier d’association

451
Rapport d’enquête de moralité

452
453
454
Récépissé de déclaration d’association

455
456
Lettre d’attribution de terrain du village

457
Prospective de sensibilisation pour l’adhésion à la mutuelle de développement

458
Courrier de demande de départ des bouviers sur le terroir du village

459
460
Référence réglementaire
Loi n°60-315 du 21 septembre 1960 portant organisation des associations

Loi n°62-253 du 31 juillet 1962 relative plan d’urbanisme ;

Décret n°77-906 du 6 novembre 1977 relatif aux lotissements villageois ;

Loi de 1978 portant sur la communalisation avec 37 communes pour la phase d’expérimentation

Loi n°85-1085 du 17 octobre 1985 portant la création de 98 nouvelles communes

Décret n° 86-495 du juillet 1986 portant institution d’une commission de coordination du


Développement Communal et des Commissions Départementales des programmes et Budgets
des communes et la ville d’Abidjan ;

Décret n°82-1092 du 24 novembre 1982 fixant les règles de programmation et de budgétisation


des actions et des opérations de développement des communes et de la ville d’Abidjan, ainsi
que leur nomenclature budgétaire et comptable ;

Arrêté n°31/MI/DGCL du 13 février 1992 fixant les modalités et calendrier de programmation


et de budgétisation des communes et de la ville d’Abidjan ;

Article 61 n°95-608 du 3 août 1995 code de l’environnement ;

Loi n°2003-208 du 07 juillet 2003 portant transfert et répartition de compétences de l’État aux
collectivités territoriales ;

Loi n°2003-489 du 26 décembre 2003 portant régime financier, fiscal et domanial des
collectivités ;

Loi n°2012-1128 du 13 décembre 2012 portant organisation des collectivités territoriales ;

Loi n°2014-451 du 05 août 2014 portant orientation de l’organisation générale de


l’administration territoriale.

461
Table des matières

Sommaire ................................................................................................................................... 2
Dédicace ..................................................................................................................................... 3
Liste des abréviations et acronymes ........................................................................................... 4
Avant-propos .............................................................................................................................. 9
Remerciements ......................................................................................................................... 10
Introduction générale ................................................................................................................ 14
1. Justification du choix du sujet et du cadre spatial ................................................................ 15
1.1 Justification du choix du sujet ............................................................................................ 15
2. Revue de la littérature ......................................................................................................... 20
2.1 Moyens des acteurs du développement local ..................................................................... 20
2.1.1. Moyens des pouvoirs publics ......................................................................................... 20
2-1.2 Moyens des collectivités décentralisées et déconcentrées .............................................. 23
2-1.3 Moyens des associations ou mutuelles de développement ............................................. 26
2-2 Difficultés des acteurs du développement local ................................................................. 29
2-2.1 Difficultés des pouvoirs publics dans la gestion du développement local ...................... 29
2.2.2. Difficultés des collectivités décentralisées territoriale et déconcentrée dans leurs missions
........................................................................................................................................... 32
2.2.3. Difficultés des associations ou mutuelles de développement et les autres acteurs de
développement non étatiques ............................................................................................ 35
2.3 Suggestions pour un développement local efficient .......................................................... 38
2.3.1 Suggestions relatives aux pouvoirs publics .................................................................... 39
2.3.2. Suggestions relatives aux collectivités locales .............................................................. 40
2.3.3 Suggestions relatives aux associations ou mutuelles de développent ............................ 41
3. Problématique....................................................................................................................... 45
4. Objectifs de recherche .......................................................................................................... 48
4.1 Objectif général .................................................................................................................. 48
4.2 Objectifs spécifiques .......................................................................................................... 48
5. Hypothèses ........................................................................................................................... 48
6. Méthodologie de recherche .................................................................................................. 49
6.1. Approche conceptuelle ...................................................................................................... 49
6.2 Clarification des concepts opératoires ................................................................................ 50
6.2.1 Mutuelle .......................................................................................................................... 50
462
6.2.2 Mutuelle de développement ............................................................................................ 51
6.2.3 Développement ................................................................................................................ 51
6.2.4 Local ................................................................................................................................ 52
6.2.5 Développement local ....................................................................................................... 52
6.2.6 Commune ........................................................................................................................ 54
7. Approche théorique .............................................................................................................. 55
8. Unités d’observations de l’espace d’étude ........................................................................... 56
8.1 Échelle de la commune....................................................................................................... 56
8.2 Échelle des quartiers........................................................................................................... 57
8.3 Échelle des villages ............................................................................................................ 57
9. Variables d’analyses ............................................................................................................. 58
10. Matériels et méthodes de collecte de donnée ..................................................................... 61
10.1 Matériels de méthodes de donnée ................................................................................... 62
10.2 Collecte des données secondaires..................................................................................... 62
10.2.1 Documents textuels ....................................................................................................... 62
10.2.2 Documents statistiques .................................................................................................. 63
10.2.3 Documents cartographiques .......................................................................................... 63
10.3 Collecte des données primaires ........................................................................................ 64
10.3.1 Observation directe........................................................................................................ 64
10.3.3 Enquête par entretien ..................................................................................................... 65
10.3 .4 Enquête par questionnaire ............................................................................................. 69
10.4 Méthode d’échantillonnage ............................................................................................. 70
10.4. Caractéristiques du choix des villages enquêtés.............................................................. 70
10.4.2 Le critère de choix des mutuelles de développement ................................................... 73
10.4.3 Échantillonnages des personnes investiguées dans les villages .................................... 76
10.5 Traitement de l’information ............................................................................................. 79
10.5.1 Traitement statistique et graphique ............................................................................... 79
10.5.2 Traitement cartographique ............................................................................................ 80
11. Difficultés ........................................................................................................................... 80
11.1 Difficultés liées à la recherche documentaire .................................................................. 80
11.2 Difficultés liées aux enquêtes ........................................................................................... 81
Première partie: Les facteurs explicatifs de la création des mutuelles de développement dans
la commune de Bocanda ................................................................................................... 85
Chapitre 1 : Diagnostic territorial de la commune de Bocanda ............................................... 86

463
Introduction .............................................................................................................................. 86
1.1. Ressources naturelles de la commune de Bocanda ........................................................... 86
1.1.1 Commune de Bocanda : commune avec un relief monotonie et de sol varié ................. 87
1.1.2 Commune de Bocanda : un climat varié et un réseau hydrographie varié ...................... 87
1.1. 3 Couverture végétale diversifiée en constante dégradation à l’échelle de la commune de
Bocanda............................................................................................................................. 89
3.1 Atouts de la végétation de la commune de Bocanda .......................................................... 91
1.1. 3.2 Atouts des espèces végétales de la commune de Bocanda .......................................... 92
1.2 Démographie de la commune de Bocanda ......................................................................... 93
1.2.1.1 Commune de Bocanda, une répartition de la population quasiment égale en milieu rural
et urbain ............................................................................................................................ 93
1.2.1.2 Commune de Bocanda, une population majoritairement féminine en milieu rural ..... 94
1.2.2 Population marquée par la croissance démographique des villages de la commune de
Bocanda............................................................................................................................. 97
1.2.2.3 Facteurs de la croissance démographique des villages de la commune de Bocanda .. 98
1.2.2.4 Facteurs de la décroissance de la population urbaine de Bocanda .............................. 99
1.2.3 Agriculture dans la commune de Bocanda .................................................................... 100
1.2.3.1 Agriculture vivrière, la principale activité économique de la commune de Bocanda 100
1.2.3.2 Élevage, une activité secondaire prédominée par l’élevage traditionnel dans la commune
de Bocanda ...................................................................................................................... 102
1.3 Insuffisance d’infrastructures et d’équipements communautaires sur le territoire communal
de Bocanda ...................................................................................................................... 103
1.3.1 Unicité d’infrastructure sanitaire publique à l’échelle de la commune de Bocanda ..... 103
1.3.1.1 Insuffisance de prestataire de soin à l’hôpital général de Bocanda ............................ 105
1.3.1.2 Défaillance et l’insuffisance d’équipement sanitaire à l’hôpital général de Bocanda 107
1.3. 2 Massification des élèves dans les salles de classe et le sous équipement des écoles
publiques de la commune de Bocanda ............................................................................ 107
1.3.2.1 Enseignement préscolaire et primaire dans la commune de Bocanda........................ 108
1.3.2.2 Disparité dans la répartition des enseignants des écoles primaires publiques de la
commune de Bocanda ..................................................................................................... 109
1.3.2.3 Massification des élèves dans les salles de classes de l’EPP de la commune de Bocanda
......................................................................................................................................... 109
1.3.2.4 Sous-équipement considérable des EPP de la commune de Bocanda........................ 112
1.3.2.5 Manque d’extrait de naissance des élèves des EPP de la commune de Bocanda ...... 113

464
1.3.3 Unique école de l’enseignement secondaire public implantée dans la commune de
Bocanda........................................................................................................................... 114
1.3.3.1 Insuffisance des enseignants dans le lycée moderne de Bocanda et ses conséquences
......................................................................................................................................... 114
1.3.3.2 Effectif pléthorique des élèves par classe dans le lycée moderne de Bocanda .......... 116
1.3.3.3 Défaillance des infrastructures et équipements et l’insuffisance du personnel
d’encadrement du LMB .................................................................................................. 119
1.3.4 Réseaux Voiries Divers (VRD) de la commune de Bocanda ........................................ 119
1.3.4.1 Insuffisamment bitumée et dégradée, les voies de communication de la commune de
Bocanda........................................................................................................................... 119
1.3.4.1 Réseau de transport et de communication numérique dans la commune de Bocanda 122
1.3.4.2 Difficulté d’accès à l’hydraulique humaine et de faible couverture du courant électrique
à l’échelle de la commune de Bocanda ........................................................................... 123
1.3.4.3 Bocanda, une ville marquée par la pénurie d’eau potable .......................................... 124
1.3.4.4 Ambiance non reluisant dans les lieux de ravitaillement pendant la période de pénurie
d’eau ................................................................................................................................ 125
1.3.4.5 Insuffisance des infrastructures d’hydrauliques villageoises dans les villages de la
commune de Bocanda ..................................................................................................... 126
1.3.5 Commune marquée par un taux faible de couverture du réseau électrique................... 127
1.3. 5.1 Mode d’éclairage des villages de la commune de Bocanda non couvert par le réseau
électrique du CIE ............................................................................................................ 129
1.3.6 Services administratifs de la commune de Bocanda ..................................................... 130
1.3.6.1 Commune de Bocanda, une commune marquée par les problèmes d’implantation des
services et des autorités ................................................................................................... 130
1.3.6.2 Équipements économiques de la commune de Bocanda ............................................ 132
1.3.6.3 Services énergétiques et les ressources minières de la commune de Bocanda .......... 133
1.4 Commune marquée par l’évolution des constructions des habitations ............................ 134
1.4.1 Commune marquée par l’évolution des constructions des habitations traditionnelles . 134
1.4.2 Construction des maisons précaires dans la commune de Bocanda .............................. 136
1.4.6.3 Commune marquée par des constructions des habitations modernes ........................ 137
Conclusion .............................................................................................................................. 138
Chapitre 2: L’implication des autorités municipales de Bocanda dans le développement local
......................................................................................................................................... 139
Introduction ............................................................................................................................ 139

465
2.1 Compétences dévolues à la commune de Bocanda .......................................................... 139
2.1.1 Compétence en matière d’aménagement territoire et de la planification, d’urbanisme et
d’habitat sur le territoire communal de Bocanda ............................................................ 140
2.1.2 Compétence dévolue à la commune de Bocanda en matière des voies de communication
et des réseaux divers et le transport ................................................................................ 141
2.1.3 Compétence de la commune de Bocanda en matière de la santé, d’hygiène publique et de
l’environnement et des ressources naturelles .................................................................. 141
2.1.4 Compétence de la commune de Bocanda en matière de sécurité et de protection civile, de
l’enseignement et de formation professionnelle ............................................................. 143
2.1.5 Compétence de la commune en matière d’action socioculturelle, du sports et de loisirs
......................................................................................................................................... 144
2.1.6 Compétence de la commune de Bocanda en matière de promotion du développement
économique et de l’emploi et de promotion du tourisme................................................ 144
2.1.7 Compétence de la commune en matière de la communication ..................................... 145
2.1.8 Compétence de la commune en matière d’hydraulique, d’assainissement, d’électrification
et de la promotion de la famille, de la jeunesse, de la jeunesse, de la femme, de l’enfant des
handicapés et des personnes du troisième âge ................................................................ 146
2.2. Sources de financement des investissements communaux à Bocanda ............................ 147
2.2.1 Ressources propres mobilisées insignifiante dans la commune de Bocanda ................ 147
2.2.2 Subventions octroyées par l’État à la commune de Bocanda ........................................ 149
2.2.3 Apports des bailleurs de fonds à la commune de Bocanda ........................................... 150
2.3.2 Programmes de développement élaborés par les autorités municipales de Bocanda .... 150
2.3.1 Programmes de développement dans le domaine socioculturel et loisir de la commune de
Bocanda........................................................................................................................... 151
2.3.2 Projets de développement dans le domaine de l’éducation de la commune de Bocanda
......................................................................................................................................... 152
2.3.3 Programmes de développement dans le domaine économique de la commune de Bocanda
......................................................................................................................................... 153
2.3.4 Programmes de développement dans le domaine de la sécurité de la commune de Bocanda
......................................................................................................................................... 154
2.3.5 Projets de développement relatifs au domaine de l’assainissement et la salubrité publique
de la commune de Bocanda ............................................................................................ 155
2.3.6 Programmes de développement relatifs au service de la commune de Bocanda .......... 156

466
2.3.7 Programmes de développement relatifs à la santé publique de la population de la commune
de Bocanda ...................................................................................................................... 157
2.3.8 Programmes de développement de la commune de Bocanda relatifs à l’hydraulique .. 158
2.3.9 Programmes de développement relatifs à l’électricité de la commune de Bocanda ..... 159
2.3.10 Programmes de développement de la commune de Bocanda relatifs à la voirie ........ 160
2.3.11 Programmes de développement de la commune de Bocanda relatifs à la l’urbanisme et
la planification ................................................................................................................ 161
2.3.12 Bilan des opérations de développement inscrit dans les programmes triennaux de la
commune de Bocanda par secteur d’activité................................................................... 162
2.3.13 Répartition des projets de développement entre les 2 grands milieux composant la
commune de Bocanda ..................................................................................................... 164
2.3.14 Insatisfaction des projets de développement de la commune de Bocanda par les
ressortissants des villages ............................................................................................... 165
2.4 Investissements des autorités municipales de Bocanda ................................................... 166
2.4.1 Investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine de leur service
......................................................................................................................................... 166
2.4.2 Investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine de l’éducation
......................................................................................................................................... 168
2.4.2 Investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine socioculturel et
loisir ................................................................................................................................ 170
2.4.3 Investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine de l’hygiène
publique........................................................................................................................... 171
2.4.4 Investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine de l’hydraulique
......................................................................................................................................... 172
2.4.5 Les investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine de la voirie
......................................................................................................................................... 173
2.4.6 Investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine de l’urbanisme et
la planification ................................................................................................................ 173
2.4.7 Construction de la clôture de la brigade de gendarmerie de Bocanda par le conseil
municipal......................................................................................................................... 174
2.4.8 Investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine de l’économie
......................................................................................................................................... 176
2.4.9 Investissements des autorités municipales de Bocanda dans le domaine de la santé.... 177

467
2.4.10 Bilan des projets de développements inachevés initiés par les autorités municipales de
Bocanda........................................................................................................................... 178
2.4.11 Prédominance des investissements réalisés par le conseil municipal en milieu urbain par
rapport au milieu rural de la commune de Bocanda ....................................................... 179
2.4.12 Appréciation des ressortissants des villages de la commune de Bocanda par rapport aux
investissements réalisés par le conseil municipal de Bocanda ....................................... 180
2.4.13 Réalisations inachevées des autorités municipales de Bocanda .................................. 181
Conclusion .............................................................................................................................. 183
Deuxième partie : Les organisations et stratégies des mutuelles de développement des villages
de la commune de Bocanda ............................................................................................ 184
Chapitre 3 : Contexte de création et organisation des mutuelles de développement la commune
de Bocanda ...................................................................................................................... 185
Introduction ............................................................................................................................ 185
3.1 Condition préétablie par l’État ivoirien pour la légitimité et la légalité d’une association
(mutuelle) ........................................................................................................................ 185
3.1.1 Contexte spécifique des créations des mutuelles de développement dans la commune de
Bocanda........................................................................................................................... 188
3.1.1.1 Défi lié aux infrastructures communautaires : cas de la création de la Mutuelle pour le
Développement Économique et Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK) ............. 188
3.1.1.2 Mutuelle de développement fondée sur un antagonisme inter-village : cas de la création
de la Mutuelle pour le Développement Économique et Social de Soh N’Guessankro
(MUDES) ........................................................................................................................ 189
3.1.1.3 Création de Mutuelles de développement basée sur l’inefficacité de l’association
d’origine: cas de la mutuelle pour le Développement de Sale Balekro (« N’GATCHIÈ »)
......................................................................................................................................... 190
3.1.1.4 Mutuelle de développement fondée sur les besoins d’infrastructures communautaires:
cas de la Mutuelle pour le Développement de Daouakro (MUDESDA) ........................ 192
3.1.1.5 Défi lié au développement du village : cas de la création de la Mutuelle pour le
Développement de Bombokro (MUDEBO) ................................................................... 193
3.2 Organisation administrative des mutuelles de développement ........................................ 194
3.2.1 Organisation de la mutuelle préétablie par l’État ivoirien ............................................ 194
3.2.2 Organisation administrative de la Mutuelle pour le Développement Économique et Social
d’Andianou-Koumokro (MUDESAK) ........................................................................... 195

468
3.2.3 Organisation administrative de la Mutuelle pour le Développement Économique et Social
(MUDES) ........................................................................................................................ 195
3.2.4 Organisation administrative de la Mutuelle pour le Développement de Salé Balekro
(« N’GATCHIÈ ») .......................................................................................................... 196
3.2.5 Organisation administrative de la Mutuelle pour le Développement Économique et Social
de Daouakro (MUDESDA) ............................................................................................. 198
3.2.6 Organisation administrative de la Mutuelle pour le Développement de Bombokro
(MUDEBO)..................................................................................................................... 199
3.3 Composition des membres des mutuelles de développement et leur attribution ............. 200
3.3.1 Modèle de composition des types de membres de la mutuelle de développement et leur
attribution établie par l’État ivoirien ............................................................................... 201
3.3.1.2 Modèle de composition du Bureau Exécutif des mutuelles de développement et leur
attribution établie par l’État ivoirien ............................................................................... 201
3.3.1.3 Modèle de composition du Bureau extra Exécutif des mutuelles de développement et
leur attribution établie par l’État ivoirien ........................................................................ 203
3.3.2 Composition des membres de la Mutuelle pour le Développement Économique et Social
d’Andianou-Koumokro (MUDESAK) ........................................................................... 203
3.3.2.1 Différents types de membres de la Mutuelle pour le Développement Économique et
Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK) ................................................................ 203
3.3.2.2 Composition des membres du Bureau Exécutif de la Mutuelle pour le Développement
Économique et Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK) et leur attribution .......... 204
3.3.2.3 Composition des autres acteurs de la Mutuelle pour le Développement Économique et
Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK) et leur attribution .................................... 206
3.3.3 Composition des membres de la Mutuelle pour le Développement Économique et Social
de Soh N’Guessankro (MUDES) .................................................................................... 208
3.3.3.1 Différents types de membres de la Mutuelle pour le Développement Économique et
Social de Soh N’Guessankro (MUDES) ......................................................................... 208
3.3.3.2 Composition des membres du Bureau Exécutif de la Mutuelle pour le Développement
Économique et Social de Soh N’Guessankro (MUDES) et leur attribution ................... 208
3.3.3.3 Composition des membres du Bureau extra exécutif de la Mutuelle pour le
Développement Économique et Social de Soh N’Guessankro et leur attribution .......... 211
3.3.4 Composition des membres de la Mutuelle pour le Développement Économique de Salè
Balèkro (« N’GATCHIÈ »)............................................................................................. 212

469
3.3.4.1 Différents types de membres de la Mutuelle pour le Développement de Salè Balèkro
(« N’GATCHIÈ ») .......................................................................................................... 212
3.3.4.2 Composition des membres du Bureau Exécutif de la Mutuelle pour le Développement
Salè Balekro (« N’GATCHIÈ ») et leur attribution ........................................................ 213
3.3.4.3 Composition des membres du Bureau extra exécutif de la Mutuelle pour le
Développement de Sale Balekro, « N’GATCHIÈ » et leur attribution ......................... 216
3.3.5 Composition des membres de la MUDESDA ............................................................... 218
3.3.5.1 Différents types de membres de la Mutuelle pour le Développement Économique et
Social de Daouakro (MUDESDA) .................................................................................. 218
3.3.5.2 Composition des membres du Bureau Exécutif de la Mutuelle pour le Développement
de Daouakro (MUDESDA) et leur attribution ................................................................ 220
3.3.5.3 Composition des membres du Bureau extra exécutif de la Mutuelle pour le
Développement de Daouakro (MUDESDA) et leur attribution...................................... 222
3.3.6 Composition des membres de la Mutuelle pour le Développement de Bombokro
(MUDEBO)..................................................................................................................... 223
3.3.6.1 Différents types de membres de la Mutuelle pour le Développement de Bombokro
(MUDEBO)..................................................................................................................... 223
3.3.6.2 Composition des membres du Bureau Exécutif Central de la Mutuelle pour le
Développement de Bombokro (MUDEBO) et leur attribution....................................... 224
3.3.6.3 Composition des membres du Bureau Extra Exécutif de la Mutuelle pour le
Développement de Bombokro (MUDEBO) et leur attribution ....................................... 227
3.4. Organisation des ressources financières et budgétaires des associations ........................ 229
3.4.1 Proposition de modèle de ressource financière et budgétaire par le gouvernement ivoirien
......................................................................................................................................... 229
3.4.2 Organisation des ressources financières et budgétaires de la Mutuelle de Développement
Économique et Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK) ...................................... 230
3.4.3 Organisation des ressources financières et budgétaires de la Mutuelle de Développement
Économique et Social de Soh N’Guessankro (MUDES) ............................................... 232
3.4.4 Organisation des ressources financières et budgétaires de la Mutuelle pour le
Développement de Salé Balèkro (« N’GATCHIÈ »)...................................................... 233
3.4.5 Organisation des ressources financières et budgétaires de la Mutuelle pour le
Développement Économique et Social de Daouakro (MUDESDA) .............................. 235
3.4.6 Organisation des ressources financières et budgétaires de la Mutuelle pour le
Développement de Bombokro (MUDEBO) ................................................................... 236

470
Conclusion .............................................................................................................................. 237
Chapitre 4 : Stratégie de développement local des mutuelles de développement des villages de
la commune de Bocanda ................................................................................................. 238
Introduction ............................................................................................................................ 238
4.1 Stratégie de gestion des villages avant l’avènement des mutuelles de développement des
villages de la commune de Bocanda ............................................................................... 238
4.1.1 Aménagement de l’espace géographique des villages de la commune de Bocanda avant la
création des mutuelles de développement ....................................................................... 238
4.1.1.1 Aménagement de l’espace géographique des villages de Bocanda pendant la période de
production de café et cacao dans la région ..................................................................... 239
4.1.1.2 Aménagement de l’espace géographique des villages de Bocanda au lendemain du
déclin de production de café et cacao dans la région ...................................................... 240
4.1.2 Périodes privilégiées des grandes rencontres et la réalisation des projets d’intérêts
communautaires dans les villageois dans les années 1970 ............................................ 240
4.1.2.1 Période des fêtes d’ignames « ANAYA » : moment privilégié des rencontres ......... 240
4.1.3.1 Période de déclin de l’économie: moment privilégié des rencontres et les réalisations
d’intérêts communautaires par les ressortissants des villages ....................................... 242
4.1.3.2 Périodes des fêtes pascales: moment stratégique des rencontres des ressortissants des
villages de la commune de Bocanda pour les intérêts publics ........................................ 243
4.1.3.3 Réalisations d’intérêts communautaires par les ressortissants des villages après le déclin
de l’économie .................................................................................................................. 243
4.1.3 Investissements de l’État dans les villages de la commune de Bocanda ...................... 247
4.1.3.1 Investissements de l’État dans les villages de la commune de Bocanda avant la crise
économique mondiale ..................................................................................................... 247
4.1.3.2 Investissements de l’État dans les villages de la commune de Bocanda après la crise
économique mondiale ..................................................................................................... 250
4.2 Stratégie des mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda ..... 253
4.2.1 Stratégie au niveau de la mobilisation des ressources financières des mutuelles des
villages de la commune de Bocanda ............................................................................... 253
4.2.3 Stratégie mise en place par les dirigeants des mutuelles des villages de la commune de
Bocanda pour bénéficier des réalisations communautaires ............................................ 254
4.2.4 Stratégie mise en place par les mutuelles de développement de la commune de Bocanda
au niveau collectif pour le financement des projets ........................................................ 255

471
4.2.5 Stratégie mise en place par les mutuelles de développement de la commune de Bocanda
au niveau individuel pour le financement des projets ..................................................... 255
4.2.2 Stratégie mise en place par les mutuelles de développement au niveau de la planification
des villages de la commune de Bocanda......................................................................... 256
4.2.2.1 Stratégie mise en place par les mutuelles de développement de la commune de Bocanda
au niveau de la planification de la construction des logements ...................................... 256
4.2.2.2 Stratégie mise en place par les mutuelles de développement au niveau de la planification
des espaces publics des villages de la commune de Bocanda......................................... 257
4.2.3 Période privilégiée des grands rassemblements des mutuelles de développement des
villages de la commune de Bocanda ............................................................................... 261
4.2.3.1 Intérêt du choix de la période des fêtes pascales : moment privilégié des rencontres des
mutuelles de développement de la commune de Bocanda .............................................. 261
4.2.3.2 Grands sujets de rassemblements des mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda dans leur village d’origine ......................................................... 262
4.3 Inventaire des projets de développement des mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda ..................................................................................................... 265
4.3.1 Inventaire des projets de la Mutuelle de Développement Économique et Social
d’Andianou-Koumokro (MUDESAK) ........................................................................... 265
4.3.1.1 Nécessité de l’électrification et de l’achèvement du projet relatif à l’électrification du
village .............................................................................................................................. 266
4.3.1.2 Inadéquation d’infrastructure hydraulique à l’extension spatiale d’Andianou-Koumokro
et la croissance démographique : la nécessité de la réalisation d’infrastructure hydraulique
......................................................................................................................................... 267
4.3.1.3 Absence de foyer des jeunes, le manque de connaissance du rôle de la mutuelle et les
Infections Sexuellement transmissible (IST) et les grossesses indésirées et précoces des
populations ...................................................................................................................... 267
4.3.1.4 Nécessité de faire de don de vivre à l’EPP Koumokro et la construction de centre santé
......................................................................................................................................... 268
4.3.2 Inventaire projets de la Mutuelle de Développement Économique et Social de Soh
N’Guessankro (MUDES) ................................................................................................ 268
4.3.2.1 Nécessité de l’ouverture des voies et l’électrification de Soh N’Guessankro ............ 269
4.3.2.2 Projets de la MUDES relatifs à la construction de logement des enseignants ........... 269
4.3.2.3 Raisons évoquées par la MUDES relatives la réalisation de château d’eau et de foyer
des jeunes ........................................................................................................................ 270

472
4.3.3 Inventaire des projets de la Mutuelle de Développement de Salé Balekro
(« N’GATCHIÈ ») .......................................................................................................... 270
4.3.3.1 Inadéquation entre le poids démographique et l’hydraulique villageoise existante,
nécessitée de dotation d’un château ................................................................................ 271
4.3.3.2 Couverture partielle du réseau électrique à Salè Balèkro, nécessité de l’extension du
réseau électrique initié par « N’GATCHIÈ ».................................................................. 272
4.3.3.3 Insuffisance de logement des enseignants, raisons de la nécessité de la construction d’un
logement pour le directeur d’école ................................................................................. 274
4.3.3.4 Absence de coopérative agricole pour le développement des vivrières créations d’une
société coopérative agricole par « N’GATCHIÈ » ........................................................ 275
4.3.3.5 Raisons de la réalisation de logements sociaux à salé Balekro par « N’GATCHIÈ »276
4.3.3.6 Absence de bâti pour les rencontres public, nécessité de la construction de foyers des
jeunes .............................................................................................................................. 276
4.3.4 Inventaire des projets de la Mutuelle de Développement Économique et Social de
Daouakro (MUDESDA) ................................................................................................. 277
4.3.4.1 Électrification du village et la couverture totale en réseau électrique, un indicateur de
rurbanisation ................................................................................................................... 278
4.3.4.2 Raisons du choix des relatifs au milieu éducatif initiés par la MUDESDA............... 280
4.3.4.3 Faibles capacités de production d’eau potable des Hydrauliques villageoises, nécessitées
de la construction du château d’eau par la MUDESDA ................................................. 280
4.3.4.4 Nécessité de la réalisation d’un centre de santé à Daouakro initié par la MUDESDA
......................................................................................................................................... 281
4.3.5 Inventaire des projets de la Mutuelle de Développement de Bombokro (MUDEBO) . 281
4.3.5.1 Électricité en milieu rural, un indicateur de développement du milieu rural ............ 282
4.3.5.2 Projets de la MUDEBO en matière de la transformation de l’Hydraulique Villageoise
Améliorée (HVA) en Hydraulique Urbaine (HU) .......................................................... 284
4.3.5.3 Raisons de la MUDEBO en matière de la construction de centre santé .................... 286
4.3.5.4 Construction de foyer des jeunes et la mise en place d’uniforme ............................. 287
4.3.5.5 Insuffisances de logement d’enseignant et l’absence de bibliothèque à Bombokro .. 287
4.3.5.6 Récapitulatif des projets de développement des mutuelles de développement des
villages de la commune de Bocanda ............................................................................... 288
Conclusion .............................................................................................................................. 290
Troisième partie : Le bilan et défi des mutuelles de développement des villages de la commune
de Bocanda ...................................................................................................................... 292

473
Chapitre 5 : Bilan des investissements des mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda ..................................................................................................... 293
Introduction ............................................................................................................................ 293
5.1 Investissement des mutuelles de développement de villages pour les intérêts
communautaires .............................................................................................................. 293
5.1.1 Investissements dans le domaine du courant électrique et l’hydraulique humaine réalisés
par la MUDESAK ........................................................................................................... 293
5.1.1.1 Investissement en matière d’hydraulique réalisé par la MUDESAK ........................ 294
5.1.1.2 Investissement de la Mutuelle de Développement Économique et Social de Soh
N’Guessankro (MUDES) dans le domaine de l’hydraulique humaine .......................... 295
5.1.1.3 Investissements réalisés par la Mutuelle de Développement Économique et Social de
Daouakro (MUDESDA) dans le domaine hydraulique et la connexion au réseau électrique
national ............................................................................................................................ 296
5.1.1.4 Investissement en matière d’hydraulique humaine réalisé par la Mutuelle de
Développement Économique et Social de Daouakro (MUDESDA) .............................. 297
5.1.1.5 Investissement en matière d’électrification réalisée par la Mutuelle de Développement
Économique et Social de Daouakro (MUDESDA)......................................................... 298
5.1.1.6 Investissement de la Mutuelle pour le Développement de Salé Balekro
(« N’GATCHIÈ ») dans le domaine de l’hydraulique humaine ..................................... 298
5.1.1.7 Investissements dans le domaine du courant électrique et l’hydraulique humaine réalisé
par la Mutuelle pour le Développement de Bombokro (MUDEBO) .............................. 300
5.1.1.8 Mutuelle pour le Développement de Bombokro (MUDEBO) : acteur de la réalisation
d’Hydraulique Villageoise Améliorée ............................................................................ 300
5.1.1.9 Électrification de Bombokro réalisée par la Mutuelle pour le Développement de
Bombokro (MUDEBO) .................................................................................................. 301
5.1.2 Investissements réalisés par les mutuelles de développement dans le domaine
socioéducatif ................................................................................................................... 302
5.1.2.1 Investissements réalisés par la Mutuelle pour le Développement Économique et Social
d’Andianou-Koumokro (MUDESAK) dans le domaine socioéducatif .......................... 302
5.1.2.2 Investissements réalisés par la Mutuelle pour le Développement Économique et Social
de Soh N’Guessankro (MUDES) dans le domaine socioéducatif .................................. 303
5.1.2.3 La Mutuelle de Développement Économique et Social de Daouakro (MUDESDA) dans
le développement du domaine socioéducatif .................................................................. 305

474
5.1.2.4 Investissements réalisés par la Mutuelle pour le Développement de Bombokro
(MUDEBO) dans le domaine socioéducatif. .................................................................. 308
5.1.3 Investissements réalisés dans le domaine socioculturel et économique par les mutuelles
de développement de la commune de Bocanda .............................................................. 309
5.1.3.1 Investissements réalisés sur le plan socioculturel et économique par la MUDESAK 309
5.1.3.2 Investissements réalisés sur le plan socioculturel et économique par la Mutuelle de
Développement Économique et Social de Soh N’Guessankro (MUDES) ..................... 311
5.1.3.3 Investissements réalisés sur le plan socioculturel et économique par la Mutuelle de
Développement Économique et Social de Daouakro (MUDESDA) .............................. 312
5.1.3.4 Investissements réalisés au niveau socioculturel et économique par la Mutuelle pour le
Développement de Sale Balekro (« N’GATCHIÈ »)...................................................... 313
5.1.3.5 Investissements réalisés sur le plan socioculturel et économique par la Mutuelle pour le
Développement de Bombokro (MUDEBO) ................................................................... 313
5.1.4 Actions réalisées sur le plan social et sanitaire par les Mutuelles de Développement de la
commune de Bocanda ..................................................................................................... 315
5.1.4.1 Actions réalisées sur le plan social et sanitaire par la Mutuelle de Développement
Économique et Social d’Andianou-Koumokro (MUDESAK) ....................................... 315
5.1.4.2 Actions réalisées sur le plan social et sanitaire par la Mutuelle de Développement
Économique et Social de Daouakro (MUDESDA)......................................................... 316
5.1.4.3 Actions réalisées sur le plan social et sanitaire par la Mutuelle pour le Développement
de Salé Balekro (« N’GATCHIÈ ») ................................................................................ 317
5.1.4.4 Actions réalisées sur le plan social et sanitaire par la Mutuelle pour le Développement
de Bombokro (MUDEBO) .............................................................................................. 318
5.2 Bilan des actions prioritaires des mutuelles de développement des villages de la commune
de Bocanda ...................................................................................................................... 319
5.2.2 Bilan des réalisations non programmées par les mutuelles de développement ............. 322
5.2.3 Appréciation de la population du bilan des actions des mutuelles de développement de la
commune de Bocanda ..................................................................................................... 323
5.3 Sources de financements des projets réalisés des mutuelles de développement des villages
de la commune de Bocanda ............................................................................................ 325
5.3.1 Sources des financements des projets réalisés par la MUDESAK ................................ 325
5.3.2 Acteurs de financements des projets réalisés par la MUDES ....................................... 326
5.3.3 Sources des financements des projets réalisés par la MUDESDA ................................ 327

475
5.3.4 Acteurs des financements des projets réalisés par la Mutuelle pour le Développement de
Salé Balekro (« N’GATCHIÈ ») ..................................................................................... 329
5.3.5 Sources des financements des projets réalisés par la Mutuelle pour le Développement de
Bombokro (MUDEBO) .................................................................................................. 330
5.3.6 Récapitulatif des acteurs des financements des projets réalisés par les Mutuelles pour le
Développement des villages de la commune de Bocanda .............................................. 331
5.4. Occupation du sol des villages de la commune de Bocanda ........................................... 332
5.4.1 Occupation du sol caractérisée par la mutation des habitations d’Andianou-Koumokro
......................................................................................................................................... 333
5.4.2 Occupation du sol de Soh N’Guessankro majoritairement mixé par les types d’habitations
......................................................................................................................................... 335
5.4.3 Occupation du sol de Daouakro .................................................................................... 337
5.4.4 Occupation du sol de Salé Balekro ............................................................................... 339
5.4.5 Mode d’occupation du sol de Bombokro ...................................................................... 341
5.5 Diversité des promoteurs des habitations des villages de la commune de Bocanda ........ 344
5.5.1 Cultivateurs majoritairement promoteurs des habitations traditionnelles dans les villages
de la commune de Bocanda ............................................................................................ 345
5.5.2 Planteurs émigrés majoritairement promoteurs des habitations modernes dans les villages
de la commune de Bocanda ............................................................................................ 348
Conclusion .............................................................................................................................. 351
Chapitre 6 : défis et perspectives des mutuelles de développement des villages de la commune
de Bocanda ...................................................................................................................... 352
Introduction ............................................................................................................................ 352
6.1 Défis aux niveaux internes des mutuelles de développement des villages de la commune de
Bocanda........................................................................................................................... 352
6.1.1 Défis relatifs aux mobilisations des fonds propres ........................................................ 353
6.1.2 Mésententes entre les membres des mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda ..................................................................................................... 355
6.1.2.1 Mésententes entre les membres de la MUDESAK sur le cas d’orpaillage ................ 356
6.1.2.2 Mésententes entre les membres de la mutuelle de développement de Salé Balekro,
« N’GATCHIÈ », sur l’uniforme .................................................................................... 358
6.1.2.3 Mésententes entre les membres de la MUDES relatives aux ressources ................... 360
6.1.3 Faible participation des membres aux réunions des mutuelles de développement de la
commune de Bocanda ..................................................................................................... 361

476
6.2 Défis des mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda niveaux
externes : difficulté d’union et non maîtrise de planification du village ........................ 364
6.2.1 Difficulté d’union les populations d’Andianou-Koumokro par MUDESAK ............... 364
6.2.2 Défis de la planification de l’espace du village par les mutuelles de développement des
villages de la commune de Bocanda ............................................................................... 365
6.2.2.1 Défis de la MUDESAK au niveau de l’organisation de l’espace d’Andianou-Koumokro
......................................................................................................................................... 365
6.2.2.2 Manque de communication entre les autorités traditionnelles et les élites cadres
dirigeants de la MUDESAK ........................................................................................... 368
6.2.3 Défis de la MUDES relatifs à la gestion de Soh N’Guessankro ................................... 368
6.2.3.2 Confiscations des biens par des autorités traditionnelles de Soh N’Guessankro ....... 371
6.2.4 Défis de « N’GATCHIÈ » relatifs à la gestion de Salé Balèkro ................................... 371
6.2.4.1 Techniques rudimentaires de protection de l’environnement contre l’eau de
ruissellement dans les villages de la commune de Bocanda ........................................... 374
6.2.5 Défis de la MUDESDA relatifs à la gestion de Daouakro ............................................ 375
6.2.5.1 Difficulté d’accès à l’eau des pompes villageoises de Daouakro .............................. 377
6.2.6 Défis de la MUDEBO relatifs à la gestion l’espace de Bombokro ............................... 378
6.2.6.1 Faible couverture du réseau électrique à Bombokro ................................................ 380
6.2.6.2 Insoumission des populations de Bombokro à l’orpaillage clandestin .................... 381
6.3 Défis externes des mutuelles de développement des villages de la commune de Bocanda
aux autres leadeurs d’opinion ......................................................................................... 381
6.3.1.1 Problèmes liés à la lenteur de délivrance de récépissé de déclaration d’association par
l’administrative compétente ............................................................................................ 381
6.3.2 Difficulté de coopération des mutuelles de développement et le conseil municipal de
Bocanda........................................................................................................................... 384
6.3.2.3 Impuissance des dirigeants des mutuelles de développement de Bocanda pour la défense
des intérêts des villageois auprès des autorités administratives et juridique .................. 389
6.3.3 Difficultés rencontrées entre mutuelles de développement dans la commune de Bocanda
et les acteurs de financements de projets sollicités ......................................................... 390
6.2.3.1 Difficultés de financements des projets des mutuelles de développement des villages de
la commune de Bocanda ................................................................................................. 390
6.2.3.2 Impuissance des mutuelles de développement face aux ruses de certaines entreprises
......................................................................................................................................... 391

477
6.2.3.3 Manque de coopération entre les mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda ..................................................................................................... 392
6.4 Perspectives internes relatives aux mutuelles de développement pour la redynamisation du
développement de la commune de Bocanda ................................................................... 394
6.4.1 Perspectives au niveau de la mobilisation des fonds des mutuelles de développement des
villages de la commune de Bocanda : création d’activité génératrice de revenu .......... 394
6.3.2 Perspectives au niveau des conflits inter-membres des mutuelles de développement des
villages de la commune de Bocanda : la liberté d’expression et référence aux textes
règlementaires ................................................................................................................. 395
6.3.3 Perspectives pour une participation massive aux réunions des mutuelles de développement
des villages de la commune de Bocanda : effort d’être présent ...................................... 396
6.4.2 Perspectives externes relatives aux mutuelles de développement pour la redynamisation
du développement de la commune de Bocanda .............................................................. 396
6.4.2.1 Perspectives au niveau de la gestion des villages de la commune de Bocanda ......... 396
6.4.3 Perspectives aux niveaux des rapports des mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda entre les autorités administratives Étatiques et les autorités
politiques ......................................................................................................................... 399
6.4.3.1 Propositions de coopération des mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda et les autorités politiques ............................................................ 399
6.4.3.2 Proposition de mesure aux mutuelles de développement des villages de la commune de
Bocanda pour l’obtention des acteurs de financements de ses projets ........................... 400
6.4.3.3 Propositions de coopération entre les mutuelles de développement des villages de la
commune de Bocanda ..................................................................................................... 400
Conclusion .............................................................................................................................. 401
Bibliographie .......................................................................................................................... 408
Liste des illustrations .............................................................................................................. 420
La liste des cartes ................................................................................................................... 420
La liste des photos .................................................................................................................. 421
La liste des planches ............................................................................................................... 422
La liste des tableaux ............................................................................................................... 423
La liste des figures .................................................................................................................. 426
Annexes .................................................................................................................................. 429
Table des matières .................................................................................................................. 462

478
Résumé :
Les mutuelles de développement et le développement local de la commune de Bocanda

Malgré la volonté de l’État Côte d’Ivoire d’impliquer les populations locales dans le
développement local à travers la mise en place des collectivités territoriales, les problèmes de
développement persistent à l’échelle des territoires régionaux. Pour pallier l’intervention
discontinue des collectivités locales, les populations ont mis en place des mutuelles de
développement. Les données de ce travail proviennent des recherches documentaires et des
enquêtes auprès des dirigeants de mutuelles de développement, des autorités traditionnelles, des
chefs de ménages, des autorités administratives et politiques décentralisées de la commune de
Bocanda. Cette investigation a porté sur cinq mutuelles de développement de six villages parmi
les 10 villages de ladite commune. L’objectif de cette étude est de montrer la contribution de ces
associations de développement au développement local. Les résultats obtenus indiquent que grâce
aux mutuelles, les espaces ruraux sont en train d’être équipés en infrastructures socio-collectives
de base. Il s’agit entre autres de 17% de l’électrification, réalisation de 50% forages
d’hydraulique, des maintenances de pompe à motricité humaine dans 83% des villages,
construction de 40% de bâtiments d’école primaire. La période privilégiée pour les grandes
rencontres de ces associations de développement est la période pascale dénommé Paqui-Nou.
Quoique ces mutuelles de développement contribuent au développement local dans les villages de
la commune de Bocanda, elles sont toutes confrontées à des difficultés liées aux facteurs
endogènes et exogènes.

Mots clés: mutuelle de développement, Paqui-Nou, développement local, village, commune de


Bocanda.

Abstract:
Mutual development and local development and the municipality of Bocanda

Despite the will of the Ivory Coast State to involve local populations in local development through the
establishment of local authorities, development problems persist on the scale of regional territories.
To compensate for the discontinuous intervention of local authorities, the populations have set up
development mutual. The data for this work comes from documentary research and surveys of the
leaders of mutual development societies of traditional authorities, the population, decentralized
administrative and political authorities in the commune of Bocanda. This investigation involved five
mutual health insurance companies from six villages among the 10 villages in the said commune. The
objective of this study is to show the contribution of these development associations to local
development. The results obtained indicate that thanks to mutual, rural areas are being equipped
with basic socio-collective infrastructure. These include 17% of the electrification, completion of 50%
hydraulic drilling, maintenance of human-powered pumps in 83% of the villages, construction of 40%
of primary school buildings. The privileged period for the big meetings of these development
associations is the Easter period called Pâqui-Nou. Although these development mutual contribute to
local development in the villages of the commune of Bocanda, they all face difficulties linked to
endogenous and exogenous factors.

Key words: development mutual, Pâqui-Nou, local development, village, municipality of Bocanda.

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