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Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines
(FLASH)
UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
******
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE (DGAT)
*********
Mémoire de licence
*********
Présenté par :
Sous la Direction de :
1
SOMMAIRE
Sommaire……………………………………………………………… 2
Dédicace ………………………………………………………………... 3
Remerciements……………………..…………………………………... 4
Sigles et acronymes…………………………..………………………… 5
Résumé/Abstract………………………………………………………… 6
Introduction…………….……………………………………………… 7
CHAPITRE I : Cadre conceptuel et démarche méthodologique............. 10
CHAPITRE II : Présentation du cadre d’étude et caractéristique de
l’agriculture urbaine à Lokossa................................................................. 20
CHAPITRE III : Mutations socio-spatiales et défis pour assurer la
durabilité de l’agriculture urbaine……………………………………….. 32
Conclusion……………………………………………………………… 41
Bibliographie…………………………………………………………… 42
Annexe………………………………………………………………… 44
Liste des figures, tableaux et photos…………………………………... 45
Table des matières……………………………………………………... 49
DEDICACE
2
A mon père Victor GNAHOUI, pour ses multiples sacrifices, ce mémoire en
est le premier fruit. Merci pour m’avoir appris le sens de la vie et recevez toute
ma gratitude.
A ma très chère maman, Jeannette Kai HOUNKPEVI toi qui m’as donnée tout
ce qu’il faut pour évoluer, ce travail est le témoignage de mon amour et mon
affection que j’ai pour toi.
GNAHOUI Charles
A mon père Célestin DAKIN merci pour m’avoir appris le sens de la vie.
A ma très chère maman, Chantal TOHO retrouvez ici le fruit de votre sacrifice
quotidien et soyez réconfortée à travers ce travail.
DAKIN D. Mathias
Remerciements
3
La finalisation de cette étude n’a été possible que grâce à l’assistance technique,
matérielle et morale de certaines personnes. Il nous plait de leur adresser nos
sincères remerciements. Il s’agit de :
-Mr HOUNDJOVI Séraphin, pour ses encouragements et son appui ; c’est ici
plus que jamais le moment de lui témoigner nos reconnaissances ;
Sigles et acronymes
4
ABE : Agence Béninoise pour l’Environnement
5
Résumé
La présente recherche est menée dans l’Arrondissement d’Agamè pour analyser les mutations
socio-spatiales liées à la production maraîchère dans cet arrondissement.
Les données utilisées sont relatives aux pratiques agricoles et aux mutations socio-spatiales.
Outre les recherches documentaires, la méthode de collecte des données est axée sur les
enquêtes de terrain auprès de 155 ménages agricoles au moyen de questionnaires et de guide
d’entretien. Les outils de statistiques descriptives ont permis de traiter les données et
informations.
Il ressort de cette étude que l’Arrondissement d’Agamè connaît une croissance
démographique et une augmentation des espaces cultivés. Dans l’arrondissement, les plans
d’eau et les plantations sont en nette régression au profit des activités agricoles. De 1995 à
2010 les plans d’eau et les plantations ont régressé respectivement de 2137,14 ha et 802,58 ha
au profit des mosaïques de culture sous palmier (1020,58 ha) et mosaïque de culture et jachère
(1839,68 ha). Le développement de ces activités agricoles a engendré des changements tels
que la destruction du couvert végétal, la cherté du coût du foncier et les situations de conflits.
Mots clés : Lokossa, Agamè., agriculture urbaine, mutation socio-spatiale,
ABSTRACT
This research is conducted mainly in district of Agamè this analying the socio-spatial changes
related to urban agriculture in this district.
The data are related to agricultural practices and socio-spatial mutation. Beyond the
documentary research, the data collection method focuses on field surveys of 155 farm
households through questionnaires and an interview guide. Descriptive statistics tools allowed
to process data and information.
It appears from this study that the borough of Agamè experiencing population growth and an
increase in cultivated areas. In the district, the lakes and plantations are in sharp decline for
the benefit of agriculture. From 1995 to 2010 lakes and plantations were down 2137, 14 ha
and 802, 58 ha respectively at the expense of under palm cultivation mosaics (1020, 58 ha)
and mosaic of culture and fallow (1839, 68 ha) .The development these agricultural activities
have caused changes such as the destruction of vegetation, the high price of land and the
situation of conflict.
Keywords: Lokossa, Agamè, urban agriculture, socio spatial mutation.
6
INTRODUCTION
7
liées à la production maraîchère dans l’Arrondissement d’Agamè. Le présent
mémoire de licence est structuré en trois chapitres :
-le troisième chapitre présente les mutations socio- spatiales et les défis pour
assurer la durabilité de l’agriculture urbaine.
8
CHAPITRE I: CADRE CONCEPTUEL ET DEMARCHE
METHODOLOGIQUE
1.1 Problématique
L’un des faits majeurs de l’époque contemporaine est la croissance rapide des
villes, une croissance à la fois démographique et spatiale (Vissoh, 2012).
L’accroissement rapide des populations urbaines dans les villes africaines
surtout celles de l’Afrique subsaharienne devient de plus en plus important. Les
problèmes de logement, de circulation, d’accès la terre et d’alimentation sont
monnaie courante (Madokpon, 2014). Ainsi l’une des contraintes majeures
demeure l’accès à la terre en milieu urbain (Templé et Moustier, 2004). En effet,
depuis les années 1970, les espaces périurbains d’Afrique de l’ouest connaissent
une transformation foncière sans précédent. L’espace entre le rurale et l’urbain
devient un milieu privilégié de spéculation agricole et immobilière (Keita,
2013). L’agriculture de subsistance tend à disparaitre au profit des jardins et
immeubles. Les pays en développement se trouvent ainsi confrontés au
problème de subsistance surtout ceux liés à la faim. Par ailleurs, les besoins
alimentaires, sanitaires et énergétiques des populations, notamment citadines,
que l’agriculture béninoise devra satisfaire sont devenus croissants (Okou,
1992). Ainsi l’agriculture urbaine demeure cependant complexe en raison de sa
multifonctionnalité et les contraintes spécifiques que pose son développement.
En repose donc aux corolaires de l’accroissement urbain, il se développe à
l’intérieur des villes et leurs proches périphéries une production agricole
autoconsommée et commercialisée dit urbaine (Schilter, 1991 cité par Totin,
2011). Or l’urbanisation accrue des terres en ville prédispose ces terres à la
9
construction des logements et la pratique d’activité agricole ainsi que la
croissance des villes prend aussi la forme d’une expansion spatiale qui résulte du
jeu combiné de la croissance démographique et de l’augmentation de la
consommation d’espace par individu (Vissoh, 2012). Les populations en quête
des terres cultivables migrent vers les périphériques où elles estiment trouver
d’espaces susceptibles de favoriser la pratique agricole.
Le phénomène de mutation campagne-ville telle qu’il est observé dans les autres
villes du Bénin se constate é galement à Lokossa ou l’extension de la ville se fait
au détriment des terres des localités environnantes comme Houin, Agamè,
Ouèdèmè etc. Ainsi, à Agamè il est constaté des changements qui se traduisent
par une croissance démographique, l’installation de nouveaux bâtiments, la
cherté du foncier, la spéculation foncière ou des situations de conflit qui
découlent de l’extension du centre-ville de Lokossa vers ses périphéries.
1.1.1-Hypothèses de travail
10
-Le développement de l’agriculture urbaine est source de conflits entre les
citadins et les propriétaires terriens d’Agamè.
1.1.2-Objectifs de recherche
Spécifiquement, il s’agit de :
Agriculture urbaine : Elle se réfère à des petites surfaces (par exemple, terrains
vides, jardins, vergers, récipients divers) utilisées en ville pour cultiver quelques
plantes et pour élever des animaux de basse-cour ou d’autres filières moins
contraignantes en vue de la consommation du ménage ou des ventes de
proximité. Donadieu et Fleury(1997), l’emploient pour désigner les systèmes
agricoles des périphéries urbaines orientés vers les nouveaux besoins urbains.
Pour le compte de cette étude l’agriculture urbaine désigne l’ensemble des
techniques entrant dans la production tant des végétaux qu’animaux en milieu
urbain afin de mettre à la disposition des consommateurs urbains des produits
frais (fruits, légume et viande).
11
Maraichage : le thème a connu une évolution dans le temps et est devenu une
branche l'horticulture orienté vers la culture intensive et professionnelle des
légumes. L'horticulture comprend donc la culture des légumes, des petits fruits,
des fleures, des arbres et arbustes d'ornement (Petit Larousse, 2003). Le
maraichage est la culture intensive de légumes.
12
1.3-Démarche méthodologique
L’atteinte des objectifs fixés à la présente étude passe par la mise en œuvre
d’une approche méthodologique qui repose sur la mobilisation du matériel et
l’adoption des méthodes et techniques appropriées.
- les données sur le foncier et l’habitat, les conflits domaniaux, les modes
d’occupations du sol ;
Les méthodes mises en œuvre pour collecter les données ont pris en compte la
recherche documentaire et l’enquête en milieu réel.
13
Le tableau I présente les différents centres de documentation parcourus ainsi
que la nature des documents et des informations recueillies.
14
1.3.2.2-Enquête de terrain
Echantillonnage
Les enquêtes ont été menées dans les villages de l’Arrondissement d’ Agamè
(Adrogbo, Azizonsa, Agamè, Aligoudo et Agnigbavèdji). Ces villages sont
choisis dans le cadre de l’administration du questionnaire et de réalisation des
interviews. Ils comptent au total 1548 ménages agricoles (INSAE, 2002). La
technique du choix raisonné est utilisée pour l’indentification des ménages
agricoles enquêtés .
-avoir une ancienneté d’au moins deux (2) ans dans les villages ;
T = la taille de l’échantillon ;
15
T = 1548 x 10/100 = 154,8 ~155 ménages agricoles
Par ailleurs, un guide d’entretien a été utilisé pour s’entretenir avec quatre (4)
agent techniques du CARDER/MC, deux (02) agents de la mairie de Lokossa
(services aux populations et du personnel) et le chef d’Arrondissement
d’Agamè.
Plusieurs outils et matériels ont servi à la collecte des différentes données. Ces
outils et matériels sont :
- guide d’entretien, qui a servi à recueillir des informations auprès des personnes
ressources (autorités locales, chefs traditionnels etc.) ;
16
1.5 Technique de collecte des données
La technique de collecte des données adoptée lors des investigations en milieu
réel comprend les entretiens individuels avec les producteurs puis avec les
agents techniques de CARDER nous a aidé à mieux appréhender la production
agricole en milieu urbain. L’observation directe a permis d’appréhender le mode
de culture, les changements spatiaux. Par ailleurs, les focus-group (photo 1) ont
permis de confronter et de compléter les informations recueillies.
Les différentes données collectées ont été traitées et analysées grâce aux
méthodes essentiellement statistiques.
17
1.6.1 Dépouillement
Les fiches d’enquête ont été traitées manuellement et codées avant d’être traités à
l’ordinateur. Le traitement des données est fait avec du logiciel Excel. Par
ailleurs, le logiciel MapInfo a permis de réaliser les cartes d’occupation des sols.
Les travaux cartographiques ont porté sur l’élaboration des différentes cartes
d’occupation du sol de 1995 et de 2010. Elles ont servi de base pour l’étude
diachronique des différentes unités d’occupation du sol. L’analyse de l’évolution
des différentes unités d’occupation du sol entre 1995 et 2010 a été établie à
l’aide du protocole ∆ = S2010 - S1995 où S est la superficie d’occupation par
une unité en 1995 puis la superficie d’occupation du sol de la même unité en
2010 et ∆ la variation de cette superficie entre 1995 et 2010. Si :
∆ = 0 alors, il y a stabilité ;
F=fréquence
S=superficie
ST=superficie totale
18
1.6.3 Difficultés et limites du travail
-L’assimilation du présent travail par certains citoyens à une étude qui précède
la mise en œuvre d’un projet dans leur localité. Les réponses étaient donc parfois
très calculées lorsque les personnes enquêtées n’arrivaient pas à saisir du
premier coup l’objectif de l’étude. A Agnigbavèdji, par exemple, à la question
de savoir leurs noms et prénoms, il répondit à peu près ceci : « vous venez
prendre nos nom et les informations pour aller prendre de l’argent. Avant de
répondre vous aller nous donnée combien ? ».Il en était là lorsqu’apparut un de
nos anciens professeurs de collège qui l’informa de nouveau que l’étude entrait
dans le cadre d’un mémoire de maîtrise et le convia à nous donner des réponses
correctes franches. Alors il poursuivit en donnant son nom suivi des réponses au
question.
La conclusion à laquelle nous sommes parvenus est que le résultat de cette étude
est essentiellement lié à l’argent, varié, que les gens accordaient à nos propos.
Nous avons néanmoins bénéficié de l’assistance de certains amis qui nous ont
aidés à briser la chaine de rétention de l’information à certains endroits dans la
localité.
19
CHAPITRE II : PRESENTATION DU CADRE D’ETUDE ET
CARACTERISTIQUE DE L’AGRICULTURE URBAINE A LOKOSSA
2.1-Cadre physique
2.1.1-Situation géographiques
20
21
Figure 1 : Situation géographie de l’arrondissement d’Agamè
2.1.2-Climat et relief
22
200
180
160
140
Hauteurs des pluies (mm) 120
100
80
60
Hauteur(mm)
40
20
0
r r rs il ai in et t e e e e
nvie vrie Ma Avr M Ju uill Aoû mbr tobr mbr mbr
Ja F é J e c e e
pt O ov Dec
Se N
Mois
2.1.3-Sols et végétation
- Les sols ferralitiques et les sols hydromorphes. Ces deux types de sols ont
une texture et une structure qui ne favorisent pas nécessairement une
infiltration rapide des eaux de pluie ; il en découle que dans certaines
conditions particulières (début de saisons pluvieuses, mauvaise gestion des
eaux usées, pente forte), le ruissellement et le ravinement en soient les
conséquences. Autrefois, l’Arrondissement d’Agamè était une localité de
savanes arbustives et arborées. Actuellement, la végétation naturelle est
23
totalement remplacée par des palmeraies. Cependant, il existe encore
quelques espèces d’iroko (Chlorophora excelsa), de baobab (Adansonia
digitata), de fromagers (Ceiba pentadra) et de sambas(Triplochyton
scleroxylon) qui sont anarchiquement exploitées. Notons aussi que dans la
zone, on rencontre des plantations de teck (Tectona grandis), de palmier à
huile (Elaeis guineensis) et neem (Azadirachta indica). Il reste aussi une forêt
sacrée d’environ 0,5 ha (monographie de Lokossa) dans la zone d’Adrogbo.
2.1.4-Données humaines
2.2.1-Outils de production
Il s’agit des outils et techniques divers qui entrent en ligne de compte pour
l’exécution des travaux agricoles. La production agricole et de surcroit la
production maraîchère exige des outils appropriés. L’agriculture urbaine est
possible grâce à la disponibilité d’un minimum de terre mais aussi des outils.
Les outils utilisés sont constitués de la houe, coupe-coupe pour les travaux de
24
défrichage et de sarclage. Les crocs et râteaux sont utilisés pour aplanir la
surface des planches. L’arrosoir est l’outil par excellence dont se servent les
maraîchers pour l’arrosage des planches. Le pousse-pousse et parfois le brouette
sert au transport de fumure ou de terreaux. Le souci de produire toute l’année
conduit à la mise en place de système de forage, équipé de moto pompe ou
parfois des systèmes réalisés sous forme de pompe Naguézé. Le souci est de
favoriser l’irrigation des cultures surtout en saison sèche.
Dans la ville de Lokossa la production végétale se pratique sur les parcelles non
bâties, en enclos, sur les terres des hôpitaux, etc. Les espaces réservés à cette
activité sont souvent très modestes et les superficies varient entre 625m² et
1250m². Les principaux acteurs sont les propriétaires terriens, les héritiers mais
également les locataires qui louent et profitent de ces terres en attendant que les
constructions ne commencent. Les produits cultivés sont destinés à la
consommation familiale et parfois les surplus sont vendus. Les produits cultivés
sont le maïs, le manioc, les légumes à feuilles. A la périphérie urbaine de
Lokossa notamment à Agamè, les espaces agricoles sont relativement grands et
abritent des champs. Ici, la production agricole est plus importante. Il s’agit de la
production des céréales, des tubercules et racines, les légumineuses qui
connaissent le développement à Agamè. Chaque espèce est généralement
cultivée sur une parcelle séparée. La photo suivante illustre la production
végétale à Agnigbavèdji.
26
constitue sans doute l’activité qui revêt le plus d’importance dans l’agriculture
urbaine. Les principales cultures sont les tomates, les choux, les légumes à
feuilles. Les cultures sont très diversifiées et essentiellement destinées à la vente
sur les marchés locaux. Les recettes provenant de la vente représentent le plus
souvent les revenus de la famille, raison pour laquelle les agriculteurs visent à
produire toute l’année. Ces cultures dépendent pour la plupart de l’arrosage
permanent des planches. En effet, les planches, pour ce qui concerne les produits
comme l’amarante, le choux, la carotte, la laitue, etc., mesurent généralement
1,5m sur 3m et comptent environs 40 à 50 pieds. Le maraîchage à côté des bas-
fonds est presque absent compte tenu de la quasi-absence des cours d’eau dans
le secteur d’étude. Les puits creusés par la plupart des jardiniers servent à
l’arrosage des planches pendant la saison sèche. La production maraîchère est
basée sur les produits comme : le chou, la carotte, laitue, concombre, la tomate,
le piment, le gombo, légumes feuilles, etc. qui sont cultivés dans des quartiers et
villages de Lokossa etc. Les produits du système de production maraîchère sont
présentés par la figure 4 dans leur proportion respective.
15%
22%
6% Tomate
Carotte
Légume feuilles
13% Piment
19%
Gombo
Choux
25%
²²
27
production maraîchère. Le piment et le gombo sont aussi cultivés et représentent
13 % et 6 % de la production.
Cette activité est moins pratiquée et occupe environ les 4 % des personnes
enquêtées. Elle se caractérise par la culture des fleurs sur des terres au bord des
routes et des espaces vides. Cette production est faible compte tenu de
l’investissement qu’elle nécessite. En général, les producteurs gèrent toutes les
activités, de la production à la vente. L’arboriculture est aussi pratiquée à
Lokossa. L’activité est très marginale et se pratique au bord des routes. Les
espèces présentées sont essentiellement les tecks (Tectona grandis), les
eucalyptus (Eucaluptus camaldulens), les orangers (Citrus orantifolia), les
manguiers (Manguifera indica).
28
Photo 4 : Horticulture
Prise de vue : Gnahoui, Janvier 2016
2.2.2.4- Disponibilité des produits et accessibilité des prix
Les légumes occupent une place importante dans la satisfaction des besoins
alimentaires urbains. Selon les enquêtes de terrain les légumes feuilles, la laitue,
la carotte et crincrin sont les produits les plus consommés, avec respectivement :
34 % ; 25,6 % ; 22,5 % et 17,9 % de la quantité totale de légumes. La production
céréalière est surtout destinée à l’autoconsommation tandis que la
production maraîchère est partagée entre la vente et la consommation. Des
enquêtes menées auprès des producteurs, il ressort que 25 ,7 % des ménages
enquêtés pratiquent une agriculture d’auto consommation.
Quant à l’accessibilité des prix, il est constaté que, l’accès n’est pas garanti pour
toutes les couches sociales ; les populations pauvres et vulnérables ne disposent
pas de revenus suffisants pour s’approvisionner régulièrement en fruits et
légumes. La consommation des denrées alimentaires se fait en fonction de leur
disponibilité. En période de pluie, les vivres sont moins chers et sont
disponibles. Ils sont donc approvisionnés chez les producteurs, dans le marché
etc. Le tableau III présente la variation du prix de certains produits.
29
Tableau III : Variation des prix de certains produits
Cultures Dimension des Nombre de pieds Prix bas Prix fort Prix
planches par planche (saison des (saison moyen
pluies) sèche)
Laitue 6m x1.25m = 64 à 70 pieds 3000 6000 4500
7,5m²
Carotte 6m x1.25m = 190 à 200 pieds 10000 15000 12500
7,5m²
Chou 6m x1.25m = 64 à 70 pieds 10000 20000 15000
7,5m²
Source : Enquête de terrain, janvier 2014.
2.2.2.6- Commercialisation
30
produits aux consommateurs. Les restaurateurs et hôteliers sont les plus grands
clients des maraîchers. Ils se déplacent directement vers les jardins pour
s’approvisionner soit parce qu’ils désirent acheter une grande quantité, soit plus
de variété, soit parce que les prix sont meilleurs dans le jardin qu’au marché.
31
CHAPITRE III : MUTATIONS SOCIO-SPATIALES ET LES DEFIS
PROPOSES POUR ASSURER LA DURABILITE DE L’AGRICULTURE
URBAINE
3.1-Mutations socio-spatiales
36.80%
16.20%
33
vie est moins chère que celui de Lokossa. Les femmes et les hommes ont des
groupes socio-économiques d’entraide dans le but d’améliorer leurs conditions
de vie. Mais malgré tous ces atouts, ils rencontrent encore des difficultés.
Il s’agit :
34
Figure 5: Occupation du sol dans l’arrondissement d’Agamè de 1995 à 2010
35
La figure 5 montre l’occupation du sol en 1995 et en 2010.Le mosaïque de
culture et jachère a connu une évolution progressive passant de 1,33 % en 1995
à 43,58 % en 2010, de même que le mosaïque de culture sous palmier et
l’agglomération passent respectivement de 6,59 % et 1,12 % en 1995 à 30 % et
1,27 % en 2010 au détriment des plantations et plan d’eau qui ont connu une
évolution régressive entre 1995 et 2010.
3.1.4-Spéculation foncière
Tableau IV: Evolution des prix des parcelles dans l’Arrondissement d’Agamè
de 1990 à 2016
L’examen du tableau IV montre que dans toutes les localités d’Agamè, le prix
de parcelle s’est accru de 1990 à 2016.Les parcelles proches du noyau central
36
d’Agamè et celles situées au bord de la Route Nationale n°2 coûtent chère. En
1990 les parcelles d’une superficie d’environ 500 m² coûtaient en moyenne
90.000 F CFA à Agamè centre, à Aligoudo. A partir de 2005, ce prix a évolué
jusqu’à attendre environ 1.200.000 F CFA à Agamè centre et 1.000.000 F CFA
à Aligoudo en 2016. L’évolution rapide du prix de parcelle s’explique sûrement
par l’installation des migrants à Agamè ainsi que la conservation des terres par
la coopérative pour l’implantation des palmiers à huiles (Elaeis guineensis) qui a
fait que les terres ont pris de la valeur à Agamè.
Les conflits fonciers les plus fréquents à Agamè peuvent être catégorisés en
conflits de limites, les conflits entre agriculteurs et éleveurs fulbés sédentaires
ou transhumants.
Ce sont des conflits de voisinage qui naissent lorsque les repères servant de
limites à deux domaines contigus disparaissent. L’un des propriétaires estime
que lors du défrichement, l’autre a débordé sur son domaine. Les causes ici
résultent du fait que les limites des terres agricoles sont mal définies. En
attendant le règlement de ces conflits, les domaines litigieux sont frappés
d’interdiction de toutes formes d’exploitation réduisant ainsi les superficies
cultivables. C’est l’exemple de Dogbo et Aligoudo (Agamè).
37
3.1.5.3-Les Conflits entre agriculteurs et éleveurs Fulbés transhumants.
Transhumants sont même crées, des retenues d’eau sont construites etc. Malgré
tous ces efforts, ces conflits demeurent et conduisent à des affrontements et à
des morts d’hommes ; ils constituent des problèmes qui peuvent dangereusement
affecter les relations internationales si l’attention nécessaire ne leur est pas
accordée.
38
développement justifient cette option alors que des mesures techniques et socio-
économiques efficaces permettraient de contrôler les nuisances qu'elle génère.
- Le foncier
- L'accès au crédit
- L'eau
39
Les semences, engrais et pesticides ne sont pas facilement accessibles. La
qualité des produits en général n'est pas maîtrisée et les coûts sont élevés. Les
difficultés d'accès aux intrants sont les premiers éléments qui limitent les
performances agricoles.
40
Conclusion
Pour garantir une agriculture urbaine durable, les autorités à différents niveaux
doivent s'impliquer davantage dans ce secteur par la mise en place d'une
nouvelle politique agricole en redéfinissant des mesures préventives, des
stratégies d'adaptation développées jusque-là par la population. Conscient que
cette agriculture de proximité est menacée par le fait de la diminution
progressive des terres cultivables, la clé de sortie serait la prise de nouvelles
orientations vers la sécurisation foncière et l’intensification de la production.
41
BIBLIOGRAPHIE
43
ANNEXES
44
Annexes
45
QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX AGRICULTEURS
Identification de l'enquêté
1. Nom :…………………………………………………………………………
2. Prénom (s):……………………………………………………………………
3. Sexe :…………………………………………………………………………
4. Age :………………………………………………………………………….
Oui Non
Oui Non
46
11. Associer autres activités à celle de la production agricole?
Oui Non
14. Quelle est votre activité principale ici? Agriculture Elevage Pêche
……………………………………………………………………………………
16. Quel sont les raisons qui vous pousse à venir vous installer dans
l'arrondissement d'Agamè?
17. Quel changement constatez-vous depuis que vous êtes arrivé à Agamè?
…………………………………………………………………………………….
..…………………………………………………………………………………
47
Table des matières
Sommaire…………………………………………………………………... 2
Dédicace……………………………………………………………………. 3
Remerciements……………………………………………………………... 4
Sigles et acronymes………………………………………………………... 5
Résumé……………………………………………………………………... 6
Abstract…………………………………………………………………….. 7
INTRODUCTION…………………………………………………………. 8
CHAPITRE I:PROBLEMATIQUE, CLARIFICATION DES
CONCEPPTS ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE............................. 9
1.1 Problématique………………………………………………………….. 10
1.1.1 Hypothèses de travail………………………………………………… 10
1.1.2 Objectifs de recherche……………………………………………….. 11
1.2 Clarification conceptuelle……………………………………………… 11
1.3 Démarche méthodologique…………………………………………… 13
1.3.1 Données et informations utilisés et leurs sources…………………… 13
1.3.2 Collecte des données………………………………………………… 13
1.3.2.1 Recherche documentaire…………………………………………… 13
1.3.2.2 Enquête de terrain………………………………………………….. 15
1.4 Outils et matériels de collecte des données…………………………… 16
1.5 Technique de collecte des données…………………………………….. 17
1.6 Traitement des données et analyse des résultats……………………….. 17
1.6.1 Dépouillement………………………………………………………... 18
1.6.2 Analyse des données planimétriques………………………………… 18
1.6.3 Difficultés et limites du travail………………………………………. 19
CHAPITRE II : PRESENTATION DU CADRE D’ETUDE ET
CARACTERISATION DE L’AGRICULTURE URBAINE A
LOKOSSA ………………………………………………………………… 21
2.1 Cadre physique………………………………………………………… 21
2.1.1 Situation géographique……………………………………………… 21
2.1.2 Climat et relief……………………………………………………… 22
48
2.1.3 Sols et végétation…………………………………………………… 23
2.1.4 Données humaines…………………………………………………… 24
2.2 Caractérisation de l’agriculture urbaine à Lokossa……………………. 24
2.2.1 Outils de production………………………………………………… 24
2.2.2 Typologie des systèmes de production agricole dans la ville de
Lokossa…………………………………………………………………….. 25
2.2.2.1 Système de production pluviale urbaine…………………………… 26
2.2.2.2 Système de production maraîchère urbain…………………………. 27
2.2.2.3 Système de production horticole urbain…………………………… 29
2.2.2.4 Disponibilité et accessibilité des prix……………………………… 29
2.2.2.5 Contribution à l’amélioration des revenus………………………… 30
2.2.2.6 Commercialisation………………………………………………… 31
CHAPITRE III : MUTATIONS SOCIO-SPATIALES ET LES
SOLUTIONSS PROPOSES POUR ASSURER LA DURABILITE DE
L’AGRICULTURE URBAINE…………………………………………… 32
3.1 Mutations socio-spatiales………………………………………………. 32
3.1.1 Modes d’accès à la terre……………………………………………… 32
3.1.1.1 Acquisition des terres par achat……………………………………. 32
3.1.1.2 Acquisition des terres par héritage…………………………………. 32
3.1.1.3 Autres modes d’acquisition des terres……………………………... 32
3.1.2 Nouveau mode de vie………………………………………………... 33
3.1.3 Destruction du couvert végétal………………………………………. 34
3.1.4 Spéculation foncière…………………………………………………. 36
3.1.5 Les conflits liés à la terre…………………………………………….. 37
3.1.5.1 Les conflits de limites……………………………………………… 37
3.1.5.2 La vente illicite…………………………………………………….. 37
3.1.5.3 Les conflits entre agriculteurs et éleveurs fulbés transhumants…… 38
3.2 Les approches de solution……………………………………………… 38
Conclusion…………………………………………………………………. 41
Bibliographie………………………………………………………………. 42
Table des figures, tableaux et photo……………………………………….. 45
Table des matières…………………………………………………………. 49
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