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Rapport de Synthèse
SOCIO-ÉCONOMIQUE
14 décembre 2012
Rapport OSS-GICRESAIT no 11
Figure 1: Évolution de la population dans les états de l'OSS jusqu'en 2050 ......................... 41
Figure 2: Évolution des tensions de marché .......................................................................... 42
Figure 3: Dotation et engagement budgétaires du domaine de l’eau au Bénin, 2007, en
millions de FCFA ...................................................................................................... 48
Figure 4: Budget Eau du Burkina Faso réparti en sous-secteur, 2007 et 2008, en millions de
FCFA ........................................................................................................................ 48
Figure 5: Budget Eau du Niger réparti en sous-secteur, 2007 et 2008, en millions de FCFA 49
Figure 6: Budget Eau du Nigéria réparti en sous-secteur, 2008, en millions de FCFA .......... 49
Dans un premier temps, il s’agira établir un bilan des études prospectives nationales à
partir de l’existant, et principalement de quantifier, avec une méthodologie et vision
prospective, les besoins en eau à long terme (2025 et l’horizon 2050 si possible, pour la
consommation humaine, les besoins en irrigation, les secteurs productifs, l’industrie (surtout
minière).
Dans un second temps, il s’agira d’analyser l’impact de ces besoins sur les ressources en
eau, en termes de ressources disponibles et de stockage, notamment les aménagements
(barrages, retenue d’eau, etc.)
Pour les besoins de cette prospective, il faudra collecter les études prospectives nationales
chiffrées déjà existantes ou à défaut les données régionales. Au cas où ces documents ne
sont pas disponibles, on se basera sur une méthode basée notamment sur les données
démographiques, et les relations production-besoins en eau entre autres.
La documentation de base sera les tendances démographiques, les planifications et
politiques nationales ou régionales dans les secteurs que sont l’agriculture, le secteur
industriel, l’énergie, les plans d’aménagement du territoire, les tendances en consommations
humaines.
Les documents collectés devront permettre de répondre entre autres aux questions
suivantes dans chaque secteur.
Potentielles sources
Secteurs Questions clés pour l’analyse
d’information
1-Quels sont les objectifs de développement
agricole ? (sécurité alimentaire, développement
rural …) -Plan/ politiques nationales
2-Évaluer les besoins en termes d’augmentation de agricole
Agriculture la production et de la productivité pour les objectifs -Plan de développement rural
de développement Nationaux. -Plan d’investissement dans le
3-Y’a-t-il des objectifs de croissance des surfaces secteur de l’eau
irriguées et de la demande en eau?
4-Quels effets sur la ressource en eau ?
Quelle croissance de la demande en milieu rural et Plan nationaux eau potable, Plan
Eau potable et
urbain et quelles stratégies d’équipements pour y nationaux d’hygiène et
assainissement
répondre ? d’assainissement
Quels sont : 1- les perspectives de développement
énergétique national ?, Plan nationaux de production
Énergie
2-les plans de développement d’infrastructures énergétiques
hydroélectriques ?
Quelles sont : 1- les perspectives de
Plan / Politique de développement
Industries - mines développement du secteur ?, 2-les impacts sur les
du secteur minier
hydro systèmes ? (besoins en eau..)
Démographie Dynamisme démographique Politique national de la population
Tableau 1: Évolution de la population (en millions d’habitants) de la CEDEAO en 2015 et 2025
Pop. Pop. Pop. Croiss populati Proportion Pop. Pop. Pop. Pop.
Pays / Totale Totale Urbaine ance on ruraux Rurale urbaine totale urbaine
zones Taux
2006 2015 2015 2015 2020 2020 2020 2020 2025 2025
CEDEAO 286 325 50% 2,25% 382 37% 141 241 > 400 60%
2.2.2.2. Pauvreté
Tableau 3: Incidence de la pauvreté dans les pays de la CEDEAO
Zones Ensemble
Pays et période
Urbaine (%) Rurale (%) (%)
Bénin 24 32 28
Burkina Faso 20 52 46
Cap vert 12 ND 37
Cote d’ivoire 24 49 38
Gambie ND ND 47
Ghana 23 51 43
Guinée ND 60 49
Guinée-Bissau ND ND 88
Libéria ND ND ND
Mali 30 76 64
Niger 52 66 63
Nigeria 58 69 66
Sénégal 46 65 57
Sierra Leone 74 88 82
Togo ND 86 73
Source: Intégration Régionale, Croissance et Réduction de la Pauvreté en
Afrique de l’Ouest: Stratégies et plan d’action, Décembre 2006.
L’inégalité entre villes et campagnes est très criante comme le montre les tableaux
précédents. Les données ne sont certes pas harmonisées en termes de période, mais elles
montrent que dans tous les pays, quelle que soit la période considérée, le milieu rural est
bien plus pauvre que le milieu urbain. Par ailleurs, étant donné que 95 % de la population de
la région est rurale et vit essentiellement de l’agriculture, la pauvreté est surtout rurale et
touche les travailleurs du secteur agricole.
À de cette extrême pauvreté existe aussi une mauvaise répartition des richesses parmi les
habitants de la sous-région.
Tableau 4: Écart de richesse dans quelques pays de la CEDEAO
Pays 20% les plus 20% les plus Rapport entre 20% les
pauvres en riches en plus riches et les 20%
1998 1998 les plus pauvres en 1998
Burkina Faso 5,5 55,5 10,0
Côte d’Ivoire 7,1 44,3 6,2
Ghana 5,6 46,7 8,4
Gambie 4,0 55,2 13,7
Guinée 6,4 47,2 7,3
Mali 4,6 56,2 12,2
Niger 2,6 53,3 20,7
Nigeria 4,4 55,7 12,7
Sénégal 6,4 48,2 7,5
Sierra Leone 1,1 63,4 57,6
Source: Livre blanc pour une politique régionale de la CEDEAO
À la lecture du tableau ci-dessus, il est estimé que les 20% les plus riches s’accaparent 55%
des revenus ouest africains tandis que les 20% les plus vulnérables n’ont que 6%.
Cette distribution inéquitable induit: (1) une pauvreté généralisée et multidimensionnelle; (2)
ainsi qu’une insécurité alimentaire; (3) donc un accès limité aux moyens de production et aux
infrastructures sociaux de base (santé, éducation, routes, eau potable, etc.).
Le diagnostic du contexte socioéconomique de l’Afrique de l’Ouest, révèle un ensemble de
facteurs macroéconomiques qui entravent l’amorce d’un développement durable et rend
vulnérables les économies des pays de la sous-région.
Tableau 5: Facteurs macroéconomiques qui fragilisent les économies ouest africaines
Le doublement de la population entraîne une forte pression sur les opportunités d’emplois en zone rurale comme en zone
urbaine.
La sous-utilisation de 50% des ressources humaines constituées de femmes dont un meilleur accès à la terre et au
crédit favoriserait une meilleure croissance économique
Le renforcement des capacités humaines et institutionnelles n’a pas suivi (en termes de perspectives) les mutations du
contexte socioéconomique national, régional et international.
L’absence de politiques macro-économiques favorables aux entreprises privées qui n’a pas aidé à accroître la
rentabilité et à attirer les investisseurs, malgré le potentiel considérable de la sous-région et du continent d’une manière
générale.
La forte dépendance des économies du secteur agricole (agriculture, élevage, pêche) «axées sur la satisfaction des
besoins alimentaires nationaux et sur les filières de l’agro-industrie et l’agro foresterie pour l’exportation (arachide, coton,
huile de palme, café, cacao, etc.). Les produits primaires non transformés des secteurs agricoles et miniers représentent
l’essentiel des exportations des pays de la CEDEAO, à l’exception notable de la Côte d’Ivoire et du Nigeria qui disposent de
ressources d’énergies fossiles importantes. Or ce secteur de l’économie est extrêmement vulnérable aux aléas climatiques
et aux variations des taux de change, en particulier pour les pays de la zone CFA, et bien sûr aux cours changeants des
matières premières, nonobstant enfin la concurrence déloyale crée par les subventions agricoles payées par l’UE et les
États -Unis sur des produits similaires».
Une position marginale vis-à-vis du processus de la mondialisation, «notamment pour une majorité de pays parmi les
moins avancés de la sous-région, ainsi que l’attestent les indicateurs de participation aux échanges internationaux (0,7%
des exportations mondiales), de contribution à la valeur ajoutée industrielle (0,1%) et d’attraction des investissements
internationaux directs (0,01%) observés en 1990-1999».
Un accès aux marchés mondiaux de plus en plus contraignant: «les tendances des marchés mondiaux des produits de
base n’ont pas été globalement favorables aux pays au sud du Sahara depuis le début des années 80, et les perspectives à
moyen et long termes apparaissent difficiles».
Les importations de produits pétroliers: «elles ont représenté en moyenne sur la période 1993-2000l’équivalent de 40%
des exportations hors Côte d’Ivoire et Nigeria (voir annexe 1). Le doublement du prix du baril (qui semble être la tendance
actuelle) aurait donc des conséquences macroéconomiques catastrophiques en matière d’équilibre de la balance
commerciale et de la capacité des pays à assurer le service de la dette et partant, en termes de croissance économique».
Source : Livre blanc pour une politique régionale de la CEDEAO
Tableau 6: Axes et programmes d’actions prioritaires
Objectif global et objectifs spécifiques
L’objectif global du DSRRP est mettre à la disposition de des ensembles régionaux, un outil de travail qui définit les
programmes prioritaires en cohérence avec les programmes au plan local dans une optique de durabilité de la croissance et
réduction de la pauvreté.
Les objectifs spécifiques : Amener les pays à considérer les programmes régionaux dans la définition des stratégies
nationales;
1. Mettre à la disposition des partenaires au développement, des stratégies communes régionales développées par
la CEDEAO et l’UEMOA.
2. Politique Commerciale
a. Schéma de Libéralisation des échanges de la a. Poursuite du dispositif de la surveillance
CEDEAO commerciale (mise en œuvre du TEC,
b. Tarif Extérieur Commun (TEC) et facilitation du renforcement du suivi/évaluation)
commerce
c. Surveillance commerciale
d. Harmonisation des politiques liées à la
compétitivité
e. Programmes de la CEDEAO en matière de
normalisation et du contrôle de qualité
3. Politiques Financières
a. Intégration du marché financier régional : micro a. Projet régional d’appui à la micro finance
finance, banques régionales, climat des b. Bourses de valeurs (BRVM)
investissements c. Banques régionales (BRS, BOAD
b. Mise en place d'un fonds d'investissement de la
Diaspora
4. Politiques du marché du travail
a. Renforcement du Protocole sur la Libre
Circulation des Personnes
b. Charte foncière sous régionale
5. Politiques sur le secteur privé
a. Cadre de la CEDEAO pour la promotion du a. Programme pilote de mise à niveau et de
8. Industrie
a. Politique Industrielle Commune de l’Afrique de
l’Ouest (PIC-AO)
b. Renforcement des capacités de négociation des
APE
9. Aménagement du territoire
a. Aménagement équilibré du territoire
communautaire (Schéma de Développement,
cartographie)
1. Transport
a. Programme Régional de Facilitation des a. Construction/Achèvement de tronçons routiers
Transports et Transit Routier Inter États de dans États membres de l’Union (voir fiches
l’Afrique de l’Ouest (TTRIE) : TRIE, EDIFACT techniques)
b. Programme de développement des autoroutes b. Programme spécial Guinée Bissau
Inter-États de la CEDEAO c. Programme régional de facilitation
c. Programme de facilitation des transports d. Projet d’interconnexion des réseaux ferroviaires de
d. Réformes en matière de simplification, l’Afrique de l’Ouest
d’harmonisation et d’optimisation des procédures e. Réhabilitation du chemin de fer Dakar Bamako
administratives et de transit portuaire f. Mise à niveau et aux normes des infrastructures
e. Étude sur l'interconnexion des réseaux de chemin aéroportuaires des États membres
de fer de la CEDEAO g. Financement complémentaire du Dispositif
f. Liaison entre la partie continentale et la partie Communautaire pour la coordination de la sécurité
côtière aérienne (COSCAP)
g. Programme commun de transport aérien h. Renforcement de la sûreté de l’Aviation civile des
UEMOA-CEDEAO États membres
h. Sécurité aérienne i. Projet de création d’une compagnie aérienne sous
i. Performance des aéroports régionale
2. Énergie
a. Programme “West African Gas Pipeline” (WAGP) a. Projet d’interconnexion des réseaux électriques
b. Régulation régionale de la CEDEAO prioritaires Mali Côte d’Ivoire
c. West African Power Pool (WAPP)
d. Politique régionale d'accès aux services de
l'énergie en zone rurale et périurbaine
3. Télécommunications
a. Renforcement de la mise en œuvre d’ INTELCOM II a. Mise en place d’un réseau intra-communautaire à
b. Promotion des TIC dans la région CEDEAO, y haut débit en matière de télécommunication
compris la base de données régionale sur les Programme d’action communautaire pour la
Télécommunications (SIGTEL) promotion des TIC dans l’espace UEMOA
Axe 4: renforcer les capacités des ressources humaines et faciliter sa mobilité en vue favoriser la croissance qui
distribuer équitablement.
1. Santé
a. Politique de santé et du plan d'action de la a. Programme régional d’appui au renforcement des
CEDEAO capacités en contrôle et surveillance sanitaire,
2. Éducation
c. Stratégie de la CEDEAO en matière d’éducation a. Programme d’appui à la scolarisation des filles dans
d. Promotion de centres d’excellence les zones transfrontalières défavorisées des États
e. Standardisation des diplômes membres de l’Union
b. Création de centres d’excellence (enseignement
supérieur)
c. Soutien aux réformes des systèmes d’enseignement
supérieur dans les États membres de l’Union
3. Développement de l'Enfant
a. Programme de la CDEAO en matière de
développement de l’Enfant
4. Jeunesse
5. Genre
a. Renforcer les pouvoirs et les capacités de la
femme
6. Planification
b. Planification stratégique a. Planification stratégique
c. Programmation, budgétisation b. Programmation, budgétisation
d. Renforcement des capacités c. Renforcement des capacités
7. Mobilisation des ressources
Face à un contexte de pauvreté aussi extrême, les différents pays ont adopté des cadres
stratégiques pour lutter contre la pauvreté (CSLP). Selon les termes de ces documents,
quatre principaux objectifs stratégiques se dégagent à savoir:
Dans l’atteinte de ces objectifs stratégiques, même s’il s’agit de créer une synergie entre les
secteurs, le domaine agro-pastoral demeure le moteur de l’économie, pour tous les États de
la sous-région. Il s’agit en effet dans la pratique, de développer la croissance par la
diversification dans la production agricole, le développement des infrastructures afin non
seulement de stimuler cette productivité et cette production, mais aussi de faciliter les
échanges entre pays de la sous-région, de développer la formation surtout ceux du milieu
rural, de promouvoir une bonne gouvernance par la décentralisation de la décision en
général.
Dans ce développement, les infrastructures à usage agricole occupent une place importante.
En effet, l’adoption de politique d’irrigation (voir annexe inventaire des documents) dans la
plupart des pays répond non seulement à un besoin en infrastructures, mais aussi à un
objectif de bonne gouvernance. Les petites irrigations devraient permettre de promouvoir les
cultures de contre-saison dans le cadre de la diversification de l’économie, mais aussi une
meilleure implication des acteurs locaux par la mise en place d’infrastructures moyennes
directement gérables par les communautés.
À des actions propres aux pays de la sous-région, existent les actions prises dans le cadre
d’organisations de bassins. L’Afrique de l’Ouest totalise 28 bassins fluviaux transfrontaliers
dont le Niger, le Sénégal, la Volta et la Gambie.
Des aménagements communs sont envisagés par l’ABN, l’OMVG, l’ABV, l’OMVS. Certains
de ces aménagements sont à caractère régional, tandis que d’autres ont une portée
nationale.
Tableau 7: Évolution des superficies liées aux aménagements hydro‐agricoles dans les bassins.
Bassin du Niger (ABN)
Actuel (ha) Max (ha) Croissance attendue (ha)
Hivernage Contre-saison Hivernage Contre- Hivernage Contre-
(H) (CS) (H) saison (CS) (H) saison (CS)
ZD1 - - 3 000 10 000 3 000 10 000
ZD2 82 000 18 700 323 667 121 701 241 667 121 701
ZD5 55 139 83 439 242 139 178 739 187 000 178 739
Total 137 100 102 100 568 800 310 400 431 700 208 300
Bassin de la Gambie (OMVG)
Superficies Superficies à Potentiel
Pays Ouvrages
actuelles aménager irrigable
OMVG 181 200 ha 276 500 ha 94 000 ha
Gambie 7 700 ha
Guinée Kaleta 14 000 ha
Guinée- 2 000 ha
Bissau
Sambangalou 2 000 ha
Sénégal
(multi usage)
Bassin du Sénégal (OMVS)
Superficies nouvelles a
Superficies équipées devant être Total aménagé
Pays aménagées entre 2010 et
consolidées d’ici 2010 (ha) à terme (ha)
2025 en (ha)
Sénégal 94 300 (13 500 ha /an) 58 700 (3 900 ha /an) 85 000
700 en 2 ans (350ha/an) 11 300 entre 2004 et 2010 12 000
Mali
(1 600ha/an)
Source: ABN, OMVG, OMVS.
Si l’on considère que la sous-région est encore faiblement urbanisée, c’est la majorité de la
population qui a faiblement accès à l’eau potable. Le problème est en fait moins lié à la
disponibilité de l’eau qu’aux infrastructures.
Quant à l’assainissement, la situation est encore catastrophique. Pour la plupart des pays,
moins de 10% de la population dispose d’infrastructures pour l’évacuation d’excréta et plus
de 90 % utilisent des installations non hygiéniques. Face à cette situation, la quasi-totalité
des pays ont adopté des plans et programme d’accès a l’eau potable et a l’assainissement.
Sources: DSRP final guinée; Étude OMD Sénégal; Stratégie nationale de développement
de l’alimentation en eau potable au Mali 2007; PN-AEPA, novembre 2006, Burkina Faso;
Programme National d’hygiène et d’assainissement de base, Bénin; Situation de l’hydraulique
nationale, Niger.
2.2.4. Agriculture
L’agriculture occupe une place primordiale dans les économies de l’ensemble des pays de la
CEDEAO. «Elle joue un rôle essentiel dans le processus de développement économiques et
social», dit la Déclaration de Politique de Développement Rural du Bénin. Cette observation
est valable pour l’ensemble de pays de la sous-région. La place de l’agriculture dans le PIB
national est en général au-dessus de 30 %, procure environ 75% des revenus des ménages
et génère 40% des recettes extérieurs. Son potentiel de développement semble être encore
important, puisque qu’elle occupe moins de 60% des terres cultivables et sa productivité
peut être accrue par 100% avec l’adoption de pratiques culturales autres que celles
pratiquées de nos jours. C’est une agriculture qui a le potentiel d’assurer la sécurité
alimentaire et d’augmenter le revenu monétaire des ménages et de promouvoir les échanges
régionaux et internationaux en général, d’où le rôle qu’elle occupe dans le processus de
développement.
Tableau 10: Structure du PIB par pays et par secteur d’activité en 2005
Pays Agriculture Industrie Manufacture Services
Bénin 32 13 9 54
Burkina Faso 31 20 12,9 50
Cap vert 7 19,7 8 73
Cote d’ivoire 22 21 15,6 57
Gambie - - - -
Ghana 39 27 8,6 37
Guinée 23 34,7 3,8 37
Guinée-Bissau 60 12,9 9,6 25
Libéria 48 7,7 6,6 45
Mali 36 24 2,6 40
Niger 40 16,8 6,6 43
Nigeria 26 47,6 3,9 27
Sénégal 17 21,2 12,8 52
Sierra Leone - - - -
Togo 39 22,2 9,3 35
Source: Intégration Régionale, Croissance et Réduction de la Pauvreté en
Afrique de l’Ouest: Stratégies et plan d’action, Décembre 2006.
Dans la plupart des pays, le secteur tertiaire occupe la première place dans la production de
la richesse. En dépit de cela, le secteur agricole reste un pôle économique et social essentiel
pour les raisons ci-dessus mentionnées. Toutefois, l’autosuffisance et la sécurité
alimentaires sont loin d’être une réalité au niveau de l’ensemble des pays.
Malgré son importance, ses performances restent très en deçà de sa potentialité. Elle couvre
à peine les besoins alimentaires des pays qui composent la CEDEAO, et ne rapporte que de
faibles revenus monétaires aux exploitants; exception faite des exploitants des pays
producteurs de Cacao et de café que sont la Cote d’Ivoire, le Ghana et le Nigeria. Elle reste
donc une agriculture d’autoconsommation, qui n’arrive même pas assurer de façon
permanente, la sécurité alimentaire.
Le secteur agro-pastoral est marqué par la faiblesse de ses productions. Les augmentations
des productions sur la période 1980-2000 sont en grande partie le fait de l’accroissement
des surfaces cultivées plutôt qu’à une évolution de la productivité. De fait, la participation du
secteur agro-pastoral des pays de la CEDEAO dans les échanges mondiaux est faible. Cela
limite la capacité du secteur à réduire de façon substantielle la pauvreté du milieu rural.
Tableau 11: Balance commerciale agro‐alimentaire des pays de la CEDEAO (moyenne annuelle)
Exportations (1000$) Importations (1000$) Solde (1000$)
Pays 1980-1982 2000-2002 1980-1982 2000-2002 1980-1982 2000-2002
Burkina Faso 63 422 136 319 -79 896 -141 556 -16 474 -5 237
Bénin 32 182 184 288 -108 544 -140 709 -76 362 43 579
Cap-Vert 1 279 253 -26 840 -76 579 -25 561 -76 326
Côte d'Ivoire 1 695 452 2 314 732 -463 684 -418 642 1 231 768 1 896 090
Gambie 22 167 15 674 -42 953 -71 516 -20 786 -55 841
Ghana 533 873 517 975 -118 980 -480 817 414 893 37 158
Guinée 30 032 25 207 -55 037 -151 038 -25 005 -125 830
Guinée- 7 139 70 969 -15 765 -35 527 -8 626 35 443
Bissau 121 573 70 993 -99 076 -76 161 22 497 -5 167
Libéria 196 768 216 223 -72 989 -124 467 123 779 91 756
Mali 80 465 72 359 -97 302 -128 536 -16 837 -56 177
Niger 407 603 382 498 -2 337 441 -1 653 491 -1 929 838 -1 270 993
Nigeria 42 536 7 436 -84 139 -122 160 -41 603 -114 724
Sierra Leone 113 743 144 327 -271 107 -479 374 -157 364 -335 047
Sénégal 66 597 87 751 -100 547 -65 759 -33 950 21 992
Source: Cadre de politique agricole pour l’Afrique de l’Ouest, ECOWAP, Juillet 2004.
L’agriculture Ouest Africaine, même si elle est parfois qualifiée d’excédentaire, ne comble
pas les besoins alimentaires des populations. Ce problème s’illustre par le riz dont la
consommation, de plus en plus importante aussi bien en milieu rural qu’urbain, excède de
loin la production. En effet, entre 1980 et 2000, le volume de riz importé a été multiplié par
deux (plus de 3 870 000 tonnes). Les sorties de devises pour les importations de céréales et
riz absorbent de façon significative les richesses générées de l’exportation. Pour le Burkina
Faso, l’achat de céréales a englouti 13,4% des devises, celui du riz représente 10,3%; pour
le Mali, ces mêmes importations font respectivement 6,6% et 3,1%; 2,6% et 1% pour le
Nigeria; pour le Sénégal, cela culmine à 25,9% et 18,4%; 67,5% et 45,1% pour la Sierra
Leone. Le Nigeria, le Sénégal, et la Côte d’Ivoire et la Sierra Leone se distinguent comme
les plus gros importateurs de riz de la sous-région. En 2020, la zone CEDEAO aura besoin
d’importer 6,4 à 10,1 millions de tonnes de riz3.
Tableau 12: Évolution des importations de riz
1980-82 1990-92 2000-02
Burkina Faso 26 249 76 573 104 294
Bénin 23 921 200 625 82 086
Cap-Vert 10 896 13 701 23 417
Côte d'Ivoire 315 052 347 610 601 133
Gambie 27 256 64 748 71 252
Ghana 38 036 169 332 347 569
Guinée 84 045 203 603 251 956
Guinée-Bissau 19 434 59 545 51 810
Libéria 93 707 117 000 90 918
Mali 50 052 27 000 29 586
Niger 43 900 35 382 92 398
Nigéria 548 744 290 000 1 267 921
Sierra Leone 66 853 124 000 93 469
Sénégal 331 872 388 278 670 379
Togo 19 494 25 515 51 852
Source: Cadre de politique agricole pour l’Afrique
de l’Ouest, ECOWAP, Juillet 2004.
Les productions de riz sont donc en deçà des besoins alimentaires. Cette contre-
performance pose de nombreuses questions sur la capacité des grands aménagements
hydro agricoles initiés dans les années antérieures (autour de 1970) à améliorer de façon
significative la production agricole. Construits pour relever le défi de la maîtrise de l’eau et
assurer l’autosuffisance et la sécurité alimentaires, leur valorisation semblent poser
3
Cadre de politique agricole pour l’Afrique de l’Ouest, ECOWAP, Juillet 2004, p 71.
problèmes (moins de 10% du potentiel des 10 millions de terres irrigables sont effectivement
aménagés, et les aménagements existant n’ont pas amélioré de façon significative la
productivité.
La vulnérabilité des populations face à l’insécurité alimentaire s’illustre aussi par une
malnutrition atteignant plus du tiers des enfants âgés de moins de 5 ans dans la sous-région.
Le taux d’enfants malnutris est de 55,4% au Cap vert, 40% au Mali, 50% au Niger et moins
de 30% dans les pays côtiers comme la Cote d’Ivoire le Ghana, le Togo4, etc.
Afin d’améliorer la sécurité alimentaire de la sous-région, les différents pays adoptent des
politiques de restructuration du secteur avec des objectifs nouveaux, des moyens de
production modernes artificiels (maîtrise de l’eau, mécanisation, utilisation des intrants…) qui
trancheraient avec les pratiques actuelles.
De façon générale, les orientations définies par ces principales organisations régionales sont
proches et visent une convergence en termes d’objectifs. Toutefois, les outils peuvent
différer.
Les pays de la CEDEAO dans les différentes politiques de développement du secteur
agricole, se sont fixés comme objectif général de «Contribuer de manière durable à la
satisfaction des besoins alimentaires de la population, au développement économique et
social et à l’éradication de la pauvreté dans les États membres, ainsi qu’à la réduction des
inégalités entre les territoires, zones et pays5».
Concernant les orientations stratégiques, deux axes majeurs peuvent être retenus:
a. améliorer la productivité et la compétitivité de l’agriculture;
b. promouvoir les productions sur le marché régional et améliorer leur
accessibilité au marché internationale.
Ces principales orientations seront matérialisées par des plans d’actions dont l’échéance est
2015 en général.
Plans d’actions
Les plans d’actions viseront la modernisation des exploitations par la promotion de la petite
irrigation, des filières végétale et animale à forte valeur ajoutée sur le marché régional et
international, le développement de la pêche artisanale et aquatique…En somme, il faut
intensifier et diversifier les productions et ce, à travers des programmes bien définis.
Pour aborder la question des effets / eau, analyser les données pays.
4
Intégration Régionale, Croissance et Réduction de la Pauvreté en Afrique de l’Ouest: Stratégies et plan d’action,
Décembre 2006.
5
Plan d’actions régional 2005-2010 pour la mise en œuvre de la Politique Agricole de la CEDEAO (ECOWAP) et
du PDDAA/NEPAD en Afrique de l’Ouest, Mai 2005, p 7.
Actions stratégiques
Tableau 13: Orientations stratégiques et actions prévues
Axes stratégiques Actions ou programmes envisagés
1. moderniser et sécuriser les exploitations agricoles (accès aux technologies, au
crédit, aux intrants et existence d’un marché solvable:
a. développer la petite irrigation, aménager les zones humides de basse altitude;
relancer les grands périmètres irrigués et créer de nouveaux; appliquer la GIRE;
«L’Alliance pour la maîtrise de l’eau en Afrique de l’Ouest») (mettre en œuvre et
vulgariser des «itinéraires techniques» à même d’éviter la dégradation des terres;
élaborer des programmes destinés à restaurer les terres appauvries;promouvoir des
codes fonciers et forestiers);, intrants et équipements, formation,);promouvoir les
OPA, les «innovations des recherches systèmes d’information sur les productions
agricoles.
2. promouvoir les filières agricoles:
Améliorer la productivité
a. promouvoir les cultures vivrières (les produits agro forestiers, animaux, la pêche et
et de la compétitivité de
les activités aquacoles, la culture maraîchère) réservés à la commercialisation dans
l’agriculture
l’espace CEDEAO.
b. développer «la transformation, le stockage et la conservation des produits»;
c. apporter des appuis aux promoteurs des filières (crédits, information sur les
tendances sur le marché, formation, diffusion et promotion des résultats des
recherches scientifiques et techniques.
3. gérer les ressources communes
a. organiser «la transhumance» et aménager «les zones de parcours»;
b. gérer les formations forestières communes;
c. gérer les ressources halieutiques;
4. anticiper pour mieux gérer les crises et les catastrophes naturelles
a. prévenir et réduire «les risques de crises»;
b. gérer les situations de crises avérées.
promouvoir les 1. concevoir et améliorer les stratégies commerciales
productions sur le a. améliorer le plan de «libéralisation du commerce intra régional»;
marché régional et b. élaborer une politique commerciale orientée vers l’extérieur et adaptée aux
améliorer leur productions agricoles.
accessibilité au marché 2. désenclaver les zones rurales et favoriser ainsi les échanges sous-régionaux
international. a. améliorer les infrastructures commerciales;
b. développer «des systèmes d’informations commerciales».
3. création d’un mécanisme pour coordonner, financer, suivre et évaluer ECOWAP:
a. définir une institution chargée d’harmoniser les actions;
b. élaborer un mécanisme de financement;
4. programmes connexes
a. intégration du genre;
b. mobiliser et insérer la jeunesse dans le domaine de l’agriculture.
Source: Plan d’actions régional 2005-2010 pour la mise en œuvre de la Politique Agricole de
la CEDEAO (ECOWAP) et du PDDAA/NEPAD en Afrique de l’Ouest, Mai 2005.
Les plans d’actions aussi bien au niveau national que régional semblent converger.
La mise en œuvre de ces plans entraînera un accroissement des superficies ainsi que la
mobilisation des ressources en eau nécessaires à l’irrigation. Cette mobilisation se fera soit
par la construction de nouvelles retenues d’eau de ruissèlement, soit par la réhabilitation de
barrages existants.
Ainsi tous les pays ont dans leur programme l’exploitation de leur potentiel irrigable, afin
d’atteindre les objectif qu’ils se sont assigné pour le secteur agricole.
Tableau 14: Potentiel irrigable et terres irriguées, indiquer le % irrigué/irrigable
Pays (données Terres Terres
2001) Irrigables (ha) irriguées (ha)
Bénin 300 000 12 000
Burkina Faso 160 000 20 800
Cap Vert 3 100 2 780
Côte d’Ivoire 475 000 73 000
Gambie 50 000 3 000
Ghana 1 900 000 11 000
Guinée 520 000 95 000
Guinée Bissau - 17 000
Libéria 600 000 3 000
Mali 1 000 000 234 500
Niger 220 000 80 000
Nigeria 3 137 000 233 000
Sénégal 460 000 51 400
Sierra Leone 807 000 29 000
Togo 180 000 7 000
CEDEAO 9 884 100 922 480
Source: Aquastat
Tableau 15: Besoins en eau pour l’irrigation, l’élevage et le potentiel
Potentiel en
Irrigation Élevage Eau potable Énergie Industrie
eau
De 30 en
De 152 en 1999 13 milliards de
1999 à 1600 448 millions de 4130 millions de
Bénin à 1175 millions - (eau
millions de m 3/an en 2025 m 3/an en 2025
de m3 en 2025 de surface
m3 en 2025
10 milliards de
m3 (eau de
De 450 hm3 en
Burkina surface) et 113
2005 à 4000 -
Faso milliards de m3
hm3 en 2010
(eau
souterraine)
6 665 mm3 137 milliards
d’eau de m3 (eaux de
en 2015 et 150 millions de surface) et
Mali
11 908 m3 en 2015 66 milliards de
mm3 d’eau en m3 (eaux
2025. souterraines)
16,5 millions plus de 30
40 à 50 millions
de m3 d’eau milliards
de m3d’eau par
Niger par an de m3 d’eau
an à l’horizon
à l’horizon en année
2010
2010 normale
Nigeria
Sources: Bénin, Vision nationale de l’eau en l’an 2025: rapport de synthèse, décembre 1999; Burkina
Faso, Stratégie nationale de développement durable de l’irrigation au Burkina Faso, Août 2003; Mali,
PAGIRE, 1ère partie : état des lieux des ressources en eau et de leur cadre de gestion. Rapport final,
décembre 2007. Niger, Politiques et stratégies pour l’eau et l’assainissement; État des lieux des
ressources en eau et leur cadre de gestion, rapport final; février 2006; Sénégal, Politiques et stratégies
pour l’eau et l’assainissement; stratégie de gestion des ressources en eau, Juin 2009; Togo Politique et
stratégies nationales pour la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) au Togo, volume 1/3, état
des lieux du secteur de l’ eau et de l’assainissement, Juin 2005.
Les retombées du secteur de la pêche sont appréciables en ce sens qu’il (1) génère des
emplois et des revenus (création de richesse); (2) améliore la qualité nutritionnelle des
populations; (3) atténue l’exode rural tout en réduisant la pauvreté.
Tableau 16: Indicateurs de performances du secteur de la pêche en 2001
Nombre d’emplois créés 2,5 millions
Production totale en 2002 1 654 062 tonnes
dont :
a. Pêche maritime 106 817 tonnes
b. pêches 507 048 tonnes
continentales
c. Aquaculture 40 197 tonnes
Cons. moyen./hab. 13 kg
Importation 845 179 tonnes
Exportation 195 494 tonnes
Déficit commercial 649 685 tonnes
Source: politique de pêche régionale pour la CEDEAO, une composante de la
politique agricole commune (ECOWAP) ), octobre 2005.
La coopération régionale dont les bases ont été jetée par la déclaration d’Abuja sur la pêche
et l’aquaculture durable en 2005, constitue la solution concertée au développement dudit
domaine, gage de l’amélioration du commerce inter et intra étatique.
Tableau 24: Axes est domaines d’interventions de la politique régionale de la pêche
Axes stratégiques
1. Amélioration de la productivité et de la compétitivité des pêches et de l’aquaculture.
a. Recherches scientifiques/en matière des pêches
a. Conservation, développement et aménagement durable des pêches
b. Conservation, développement et aménagement durable des pêches
c. Harmonisation des politiques de pêche des états membres et leur intégration à la
politique régionale.
d. Aménagement conjoint des ressources halieutiques partagées.
e. Développement de l’aquaculture.
f. Renforcement des capacités et des institutions.
g. Protection des mammifères, des espèces menacées d’extinction et de l’environnement
aquatique
h. Responsabilisation et co-aménagement.
2. Développement des marchés régionaux et internationaux.
a. Amélioration du commerce, de la distribution, des infrastructures de marketing et des
exportations halieutiques de la région.
b. Renforcement des programmes d’aménagement de la qualité des poissons,
amélioration de l’hygiène et des conditions sanitaires des usines de transformation du
poisson dans les états membres.
c. Approche commun et unifiée dans la négociation des accords/arrangements d’accès à
la pêche.
d. Augmentation des contributions des pêches au budget du Secrétariat de la CEDEAO.
Source: politique de pêche régionale pour la CEDEAO, une composante
de la politique agricole commune (ECOWAP), octobre 2005.
En somme, cette stratégie de relance de la filière pèche par l’absence d’une évaluation des
besoins en eau. Ce qui pourrait constituer une entrave au développement du secteur
puisqu’il rendrait approximatives les estimations et la gestion des ressources halieutiques et
hydriques.
2.2.5.2. Navigation
Le développement intégré passe également par la libre circulation des biens et des
personnes. Faut-il encore disposer des infrastructures requises pour faciliter les échanges
entre les populations des différentes contrées de l’espace communautaire ouest africain.
C’est dans cette perspective, qu’il a été défini dans les différents projets de barrages, au
niveau des organisations autour des bassins en l’occurrence l’ABN et l’OMVS, des
aménagements d’installations portuaires.
La navigation sur les bassins (ABN surtout) inclut aussi bien les grosses embarcations que
les petites. Et pour permettre une exploitation rationnelle des ouvrages et contrôler les
prélèvements d’eau en aval des ouvrages, des débits minimums environnementaux ont été
définis conformément aux exigences d’habitats pour les espèces animales.
Tableau 17: Points de référence pour déterminer les périodes de navigation sur le bassin et valeurs
limites des débits mensuels moyens des mois navigables par les grosses embarcations.
Longueur Période de Débit
Zones de
Points bief navigation moyen
développe- Pays Biefs considérés
considérés navigable des gros du mois
ment
(en km) engins limite
Guinée et De kouroussà Aoùt à
ZD1-ZD2 Koulikoro 370 1618
Mali Koulikoro novembre
De Koulikoro à
ZD2-ZD4 Mali Koulikoro 504 Aoùt à janvier 610
Mopti
Septembre à
ZD2-ZD4 Mali Diré Delta intérieur 315 1395
décembre
Haut de
De Perma
ZD2-ZD4 Mali la boucle 270 Permanente
KoriouneàTaoussq nente
du Niger
Mali et Taoussa à Septembre à
ZD5 Diré 240 1395
Niger Ansongo décembre
d’Ansongo à Novembre à
ZD5 Niger Niamey 430 656
Niamey mars
Niger, Bénin De Niamey à
ZD5 Malanville 580 Aoùt à février 788
et Nigeria Kainji
ZD8 Nigeria Jebba De Kainji à Lokoja 370 Aoùt à février 1124
Cameroun Aoùt à
ZD9 Wuro-Boki Bénoué amont 690 170
et Nigeria novembre
Juin à
ZD10 Nigeria Umaisha Bénoué aval 230 957
décembre
Entre Lokoja et
ZD11 Nigeria Lokoja 430 Aoùt à février 2458
Onitsha
Source : étude d’élaboration du PADD du bassin du Niger, phase II.
2.2.6. Énergie
Exceptée la Côte d’Ivoire dont la production nationale d’électricité génère des surplus pour la
commercialisation, les États membres de l’Afrique de l’Ouest éprouvent des difficultés à
satisfaire les besoins de consommation d’électricité tant en zone urbaine que rurale. La
région est donc en proie à d’énormes déficits énergétiques.
Tableau 18: Quelques indicateurs économiques, sociaux et énergétiques
Pop. Taux % pop. Accès des Production Conso. Conso.
2005 croissanc Urbaine foyers à d’énergie d’énergie d’électricité/
(milliers) e 1990- 2005 l’électricité primaire/ hab. finale/hab. pop
2005 kgep/hab. kgep/hab. (kwh/hab)
Bénin 8 439 3,3% 46 22% 183 228 45
Burkina Faso 13 228 3,0% 19 5% 191 234 36
Cap-Vert 507 2,4% 58 - 49 217 -
Côte d’Ivoire 18 154 2,4% 46 39% 348 227 157
Gambie 1 517 3,3% 26 5% 221 221 121
Ghana 22 113 2,4% 46 35% 280 332 244
Guinée 9 402 2,8% 37 5% 104 181 96
Guinée Bissau 1 586 3,0% 36 5% 62 147 74
Libéria 3 283 2,9% 48 - 703 737 234
Mali 13 518 2,8% 34 8% 124 160 57
Niger 13 957 3,4% 23 8% 57 63 26
Nigeria 131 530 2,5% 48 20% 1 610 680 73
Sénégal 11 658 2,6% 551 32% 159 210 125
Sierra Leone 5 525 2,0% 40 5% 158 190 30
Togo 6 145 3,0% 36 12% 176 160 208
CEDEAO 260 562 2,6% 43 20% 915 454 88
PI Source: Livre blanc pour une politique régionale de la CEDEAO.
Le faible niveau des services énergétiques est lié: (1) à l’infime disponibilité financière (due
aux manques à gagner technique et commercial) des sociétés en charge de l’électricité pour
l’entretien du matériel de production et les investissements; (2) le manque d’investissements
privés et de collaboration au plan régional; (3) la focalisation des efforts sur le seul sous-
secteur de l’électricité.
L’énergie est pourtant un facteur important du développement économique et social. Elle est
à la fois «ressource, service collectif et facteur de production». Il existe en effet, une
corrélation entre énergie et développement humain; le statut de pays les moins avancés
(PMA) auquel appartient plus de la moitié des États membres de la CEDEAO, se traduit
également sur les niveaux de consommation d’énergie. La consommation moyenne
d’électricité par habitant est de 88 kWh, elle est plus de trois fois moins que le niveau de
consommation d’énergie par habitant en Asie de l’Est (350 kWh). La consommation et
l’accès aux services énergétiques sont par conséquent limités pour l’ensemble des pays de
la sous-région avec des niveaux de consommation qui sont mondialement parmi les plus
bas. Ce qui traduit une insuffisance de l’énergie disponible non seulement pour la
consommation mais aussi pour le développement des activités économiques.
1. Au demeurant, cette situation révèle un secteur industriel peu performant avec une
consommation d’énergie et un niveau de vie très moyens (faible climatisation des
habitations dans les grands centres urbains).
2. En outre, l’insuffisance de la connexion des populations à l’énergie électrique a une
influence sur le taux de scolarisation, la santé et l’autonomie des femmes et le
développement durable.
a. En effet, l’accès à la force motrice pour la transformation des produits
alimentaires favorise la scolarisation des filles en ce sens qu’elles se trouvent
ainsi déchargées de certains travaux domestiques (corvée d’eau, mouture,
décorticage…) qui leur incombaient. Au Mali par exemple, la vulgarisation des
plates-formes multifonctionnelles en 1996, a permis l’amélioration dans des
écoles du ratio filles/garçons de 90%. L’accès des jeunes au secondaire a aussi
connu une pondération de 7%.
b. Pour ce qui est de l’impact de l’énergie sur la santé et l’autonomie des femmes, il
est avéré, grâce à une étude réalisée au Burkina Faso et au Ghana, que les
populations utilisent la marche à pied à hauteur de 87% pour leur mobilité. Les
femmes passent 65% de leur temps à marcher dans leurs taches ménagères et
supportent chaque jour en moyenne des fardeaux de 20 kg sur des distances de
1,4 à 5,3 km. Le ramassage de bois, la collecte de l’eau pour la cuisine et les
occupations champêtres leur laissent très peu de temps pour les consultations
néonatales par exemple.
c. Afin de lutter contre l’érosion des sols et la pauvreté en milieu rural, le Sénégal a
introduit le gaz butane dans les habitudes de consommation depuis trente ans.
Cette campagne de butanisation qui consiste à substituer le gaz au bois et au
Tableau 19: Réserves et ressources énergétiques fossile et hydroélectrique
Réserves Réserves Réserves Potentiel
prouvées de prouvées de prouvées de prouvé
pétrole brut gaz naturel charbon hydro
(millions de (millions de (millions électricité
tonnes) m3) de tonnes) (Mw)
Bénin 21 2 800 0 300
Burkina Faso 0 0 0 900
Cap Vert 0 0 0 0
Côte d’Ivoire 13 20 000 0 1 650
Gambie 0 0 0 0
Ghana 1 24 000 0 2 000
Guinée 0 0 0 6 000
Guinée Bissau 0 0 0 60
Libéria 0 0 0 2 000
Mali nd 0 nd 2 000
Niger 0 0 70 400
Nigeria 3 300 3 400 000 495 10 000
Sénégal 10 500 15 300
Sierra Leone 0 0 0 1 000
Togo 0 0 nd 250
CEDEAO 3 324 3 444 500 580 25 760
Source: Livre blanc pour une politique régionale de la CEDEAO
Tableau 20: Principales centrales hydroélectriques de l’Afrique de l’Ouest
Puissance Production Pays Cours
installée Annuelle 2005 d’eau
(MW) (GWh)
Bassin des Konkouré, Kokoulo et Samou 119 MW
Garafiri 75 250 Guinée
Kinkon 3 Guinée
Donkea 14 Guinée
Baneah 5 Guinée
Grandes chutes 1 8 Guinée
Grandes chutes 2 14 Guinée
Bassin du Sénégal (OMVS) 201 MW
Manantali 200 800 Mali
Félou 1 3 Mali
Bassin de la Volta (ABV) 1105 MW
Akosombo 912 4186 Ghana
Kpong 160 871 Ghana
Bagré 18 45 Burkina Faso
Kompienga 15 33 Burkina Faso
Bassin du Mono 75 MW
Nangbeto 75 Togo
Bassin des Sassandra, Bandama, Comoé 606 MW
Ayame 1 22 Côte d’Ivoire
Ayame 2 30 Côte d'Ivoire
Kossou 174 Côte d'Ivoire
Taabo 210 Côte d'Ivoire
Buyo 165 Côte d'Ivoire
Fayo 5 Côte d'Ivoire
6
La pauvreté énergétique est selon le livre blanc de la CEDEAO, «l’absence de choix suffisants permettent un
accès à des services énergétiques adéquats, abordables, fiables et durables en termes environnementaux en
vue de soutenir le développement économique et humain».
Cette situation est rendue complexe par (1) l’inadéquation entre la répartition géographique
des ressources énergétiques et les frontières politiques; (2) la définition parcellaire des
politiques de développement énergétiques au niveau national.
Tableau 23: Évolution de la demande électrique dans les pays de la CEDEAO en GWh
Pays 2007 2011 2015 2020 Croissance
annuelle
Bénin & Togo 1732 2220 2823 3828 6,9 %
Burkina Faso 625 825 1030 1305 6,6 %
Côte d'Ivoire 4574 5774 7289 9755 5,8 %
Gambie 416 613 724 847 7,8 %
Ghana 12238 14502 17301 21526 4,7 %
Guinée 1084 2171 5785 6611 13,3 %
Guinée Bissau 132 192 248 288 6,5 %
Liberia 505 917 1072 - 6,2 %
Mali 723 970 1272 1623 6,5 %
Niger 415 531 681 929 6,4 %
Nigeria 35369 46358 60768 85235 9,0 %
Sénégal 2461 3405 4667 6285 7,9 %
Sierra Leone 234 298 379 511 6,2 %
Source: PADD, ABN, Juillet 2OO7.
La politique énergétique régionale est orientée par quatre axes stratégiques résumés dans le
tableau ci-dessous.
Tableau 24: Axes stratégiques et objectifs poursuivis
Axes stratégiques Objectifs définis
1. renforcer les capacités des acteurs privés et publics 5. permettre une meilleure définition des cadres politiques
(institutions publiques des États membres: agences institutionnels harmonisés faisant de l’énergie l’une
en charge de l’électrification rurale, autorités de des priorités de la région à travers le développement
régulation et les ministères en charge de l’énergie, de programmes énergétiques cohérents qui visent la
etc. réduction de la pauvreté.
2. soutenir la mobilisation de prêts concessionnels et des 6. mobiliser les financements additionnels pour compléter
financements du secteur privé pour les projets de ceux qui proviennent des budgets étatiques dans le
fourniture de services énergétiques en zones rurale cadre de remises de la dette, pour la mise en œuvre
et périurbaine; des programmes énergétiques.
3. échanger, promouvoir et diffuser les expériences sous 7. Créer un système d’échange de connaissances et de
régionales dans le domaine de fourniture de bonnes pratiques …
services énergétiques en milieux rural et périurbain; 8. doter la région d’un réseau de fournisseurs privés à
4. promouvoir la production locale de biens et de services même de satisfaire les besoins d’équipements et de
énergétiques. services énergétiques que nécessitera la mise en
œuvre des programmes d’investissements prévus et
des politiques sectorielles nationales dans les
domaines de l’éducation, de la santé, de l’accès à
l’eau de développement économique (artisanat, micro-
industrie…).
Source: Livre blanc pour une politique régionale de la CEDEAO
Les actions sont en phase avec la Politique Énergétique commune (PEC) de l’UEMOA et
concerneront l’accès aux services de cuisson moderne, de la force motrice et
d’électrification.
Tableau 25: Projets de centrales hydroélectriques au fil de l’eau sur le bassin du Niger
Nom Puissance Évaluation du Cours pays ZD
installée productible d’eau
(Mw) (Gwh)
Sotuba 2 6 42 Niger Mali 2
Markala 13 80 Niger Mali 2
Source: étude d’élaboration du PADD du bassin du Niger, phase II.
Tableau 26: Projets de barrages hydroélectriques sur les bassins
Bassin du Niger
Nom Puissance Evaluat.du Cours Pays ZD
installée productible d’eau
(MW) (GWh)
Bagoé 2 45 145 Bagoé Mali 3
Baoulé 3 30 96 Baoulé Mali 3
Baoulé 4 30 159 Baoulé Mali 3
Kénié 34 22à Niger Mali 2
Djenné - - Bani Mali 2
7
Dyondyonga 26 14 Mékrou Niger 6
Gambou 84 319 Niger Niger 5
Mabezanga 14 286 Niger Mali 5
Kogbedou 66 247 Milo guinée 1
Fomi 90 329 Niandan guinée 1
Taoussa 20 77 Niger Mali 5
Kandadji 120 228 Niger Niger 5
diaraguela 72 Non estimé Niger guinée 1
Zungeru I et II 950 1900 Kaduna Nigeria
Makurdi 1062 4000 Bénoué Nigeria
Mambila 2600 6000 Donga Nigeria
Basin de la Gambie
Kaleta 240 Mw 946 GWH/an Sénégal
Sambangalou 128 Mw 402 GWH/an Guinée
Basin du Sénégal
Felou en 2012 Mali
Gouïna en 2014 Mali
Source: PADD du bassin du Niger, phase II, juillet 2007.
Il est aussi envisagé une interconnexion des réseaux électriques des quatre pays de l’OMVG
comprenant 1 667 km de lignes de transport d’énergie à 225 KV et 15 postes de
transformation.
La Guinée, le Mali, le Niger et le Nigeria sont les pays concernés par les principaux projets
d’ouvrages hydroélectriques de l’ABN. Les données ci-dessous indiquées dans le tableau
permettent de mesurer le degré de satisfaction de la demande électrique de ces pays et la
production d’énergie liée aux projets hydroélectriques.
Tableau 27: Comparaison entre la demande en électricité et la production des projets
hydroélectriques sur le bassin du Niger
Demande 2007 Demande 2011 Demande 2015 Demande 2020
(GWh) (% (GWh) (% (GWh) (% (GWh) (%
projets projets projets projets
hydro sur hydro sur hydro sur hydro sur
le bassin) le bassin) le bassin) le bassin)
Guinée 1 084 53% 2 171 27% 5 785 10% 6 611 9%
Le constat qui s’impose si l’on met en relation le productible attendu des différentes
réalisations hydroélectriques et la demande en électricité des pays abritant les différents
projets hydroélectriques et leur production, est que ces centrales ne couvriront que la
demande nationale. Ce qui exclut toute exportation d’énergie vers un pays tiers. La
satisfaction de la demande énergétique et électrique en particulier, serait très partielle pour
la Guinée. Les énergies modernes et renouvelables (éolienne, solaire, etc.) combleraient le
déficit si des stratégies venaient à être élaborées pour soutenir leur promotion et leur
développement. Faute de quoi, les énergies ligneuses continueraient d’être utilisées à
grande échelle et constitueraient toujours le principal mode de cuisson des ménages.
7
Le projet de Dyondyonga n’est pas rentable le débit de la Mékrou sont relativement faibles (9 m3 /S en
moyenne).
Tableau 28: Plan directeur du développement du potentiel énergétique de la CEDEAO
Sites hydrauliques
La mise en valeur des sites hydrauliques d'intérêt régional : Mau au Ghana, Fomi et Garafiri en Guinée, Salthino en Guinée-
Bissau, Bumbuna en Sierra Léone, Manantali au Mali, Adjarala au Togo et au Bénin. Les sites de Manantali et de Garafiri
sont en cours d'exécution. Adjarala a fait l'objet d'une réunion de bailleurs de fonds. La mise en valeur de ce site permettra
de réaliser l'interconnexion Nord Togo-Nord Bénin.
Centrales thermiques
La construction des centrales thermiques à gaz à cycle combiné en Côte d'Ivoire et au Ghana ainsi que la réhabilitation des
centrales thermiques au Nigeria permettraient de disposer d'une capacité d'environ 9000 MW.
Programme régional des énergies renouvelables
Dans le cadre de la diversification des sources d'énergie, la CEDEAO a élaboré un programme régional d'utilisation des
énergies renouvelables pour répondre surtout aux besoins énergétiques des zones rurales défavorisées et isolées du
réseau électrique. Ce programme vise principalement le solaire (photovoltaïque), la biomasse, la mini et micro hydraulique
et les économies d'énergie.
Dans le cadre de la valorisation des ressources énergétiques de la CEDEAO, la conférence des chefs d'Etat et de
Gouvernement a accepté le principe d'un programme d'échanges énergétiques de la CEDEAO – "Power Pool" – qui
permettra de faciliter la production et les échanges d'énergie électrique entre les pays excédentaires et les pays déficitaires.
Pour le financement de l’ensemble de ces programmes, la CEDEAO compte jouer le rôle de facilitation auprès des
partenaires au développement et participer au financement de certains projets à travers la BIDC.
Projet d’interconnexion des réseaux électriques nationaux en cours d’élaboration
Ce projet porte sur la réalisation de l’interconnexion de réseaux électriques nationaux sur une longueur d'environ 5600 km
portant sur des tronçons dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest (Nigeria, Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire, Niger,
Burkina Faso et Mali).
La CEDEAO bénéficiera d'une capacité installée d'environ 10000 MW correspondant à la capacité nécessaire pour
satisfaire la demande estimée d'ici à l'an 2015.
Projet de Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest
Il est envisagé d'utiliser le gaz naturel qui est une énergie non polluante créditée actuellement d’être la source d'énergie la
moins chère par rapport aux autres sources d'énergies conventionnelles pour suppléer la production d'origine hydraulique
exposée aux aléas climatiques incontrôlables. A cette fin, le Bénin, le Ghana, le Nigeria et le Togo ont décidé de réaliser un
gazoduc qui permettra l'utilisation du gaz naturel du Nigeria par les quatre pays pour la production d'énergie. Les
caractéristiques du projet sont les suivantes : la construction d'un gazoduc entre Warri au Nigeria et la frontière entre le
Ghana et la Côte d'Ivoire en utilisant le système de gazoduc Lagos-Escravos existant; longueur totale du gazoduc 781 km;
une structure de consommation du gaz répartie de la façon suivante: Ghana 84% du marché; Bénin 7% et Togo 9%. Un
prix du gaz qui varie entre 1,70 et 2,43 $US par million de "British Thermal Unit" (MBTU). Le secteur privé a déjà exprimé
son intérêt pour la réalisation du projet qui est à un stade très avancé.
Source: Intégration Régionale, Croissance et Réduction de la Pauvreté en Afrique de l’Ouest: Stratégies et plan
d’action, Décembre 2006.
2.2.7. Industrie
L’industrie de la zone CEDEAO est très embryonnaire, la part du secteur dans la création de
la richesse, en l’occurrence dans le produit national n’est guère élevée (environ 15%)8.
L’activité industrielle est basée pour la plupart des pays de l’Afrique de l’ouest sur
l’agroalimentaire, l’exploitation minière et le textile. Les ressources sont très peu
transformées, les exportations étant constituées essentiellement de produits primaires; ce
qui fait que ce secteur emploie peu de personnes. Ce peu de performance est liée: (1) à
l’étroitesse des marchés, les pays possédant souvent les mêmes unités dans les mêmes
filières; (2) à l’inefficacité des moyens et techniques de production, parce que très primaires;
(3) au faible niveau de l’investissement direct étranger (IDE) qui était de 1,7% pour l’Afrique
en 2002; (4) à l’insuffisance de la participation du secteur privé formel dont les
investissements au niveau régional sont de l’ordre de 10%.
8
Intégration Régionale, Croissance et Réduction de la Pauvreté en Afrique de l’Ouest: Stratégies et plan d’action,
Décembre 2006, p 126.
Par conséquent les unités industrielles sont de petites tailles, la production demeure très
coûteuse avec une qualité approximative des produits et un accès limité au marché
international.
Cette faible participation aux échanges mondiaux est non seulement un frein sur la
croissance économique mais aussi est en déphasage avec les potentialités agricoles et
énergétiques de la sous-région.
Par ailleurs, les besoins en eau de ce secteur restent faible (7%) comparativement aux
autres secteurs, 17 % pour l’eau potable domestique, et 76 % pour l’agriculture irriguée.
Les besoins futurs à l’horizon 2025 se situeront dans une fourchette de 13 à 32% du
potentiel hydrique (1 300 milliards de m3) selon les sources9.
Pour ainsi sortir de l’ornière de pauvreté et amorcer un développement industriel, la définition
d’une stratégie régionale s’avère nécessaire.
9
Bilan des travaux de prospective sur l’eau et ses usages en Afrique de l’ouest, février 2008, p 111.
10
Intégration Régionale, Croissance et Réduction de la Pauvreté en Afrique de l’Ouest: Stratégies et plan d’action,
Décembre 2006, p 127.
2.2.8. Mines
La part du secteur minier dans le produit intérieur brut des pays membres de la CEDEAO est
très infime. Elle oscille entre 0,5% et 10%. Le sous-sol des États membres regorge à
contrario de réserves minières estimables. Et quoiqu’en pleine expansion, le secteur minier
est dominé par l’exploitation artisanale. L’orpaillage a ainsi un impact social et économique
considérable en ce sens qu’il constitue une source de revenus importante pour les
populations de la communauté. Ces apports, somme toute encourageants, demeurent
précaires et inconsistants pour insuffler une dynamique à la croissance économique.
L’UEMOA dispose d’un code minier qui sert également de repère à la CEDEAO pour la
régulation des activités dans le secteur. Une politique minière commune CEDEAO/UEMOA
est toutefois en réalisation afin de mieux rentabiliser ce secteur économique combien
importante en termes de création de richesse, d’emplois et de réduction de la pauvreté.
L’objectif global se résume à l’émergence d’un secteur minier compétitif qui impulse une
dynamique de croissance à l’économie de la sous-région. Parmi les objectifs spécifiques, on
peut retenir:
- Mettre en place un cadre attractif pour les investisseurs et promouvoir la
prospection, l'extraction et la transformation des minerais;
- Tirer le meilleur parti de l’orpaillage et des exploitations semi-industrielles;
- Varier la production;
- Renforcer les infrastructures (transport, télécommunication, eau, etc.);
- Multiplier les opportunités d’emplois;
- Faciliter l’accès des communautés aux matériaux de construction ;
- Concilier l’activité minière et l’écologie.
Les mines sont avec l’industrie, des activités consommatrices d’eau (17% du potentiel en
Afrique de l’Ouest, 1 300 milliards de m3) et ayant des conséquences néfastes sur
l’environnement (destruction de la flore, de la faune terrestre et aquatique, souillure de cours
d’eau par les rejets chimiques, etc.). Le secteur minier doit donc être corrélé aux autres
secteurs de développement car, de la gestion des ressources hydriques, dépend la réussite
des politiques de développement agricoles notamment l’irrigation, de desserte en eau
potable des populations, de la production d’énergie hydroélectrique. L’amélioration du bien-
être des populations et partant la réduction de la pauvreté supposent pour ainsi dire, une
exploitation adéquate future11 des ressources en eau et le développement des mines.
11
La consommation d’eau de l’industrie évoquée plus haut intègre celle des mines, soit 13 à 32% du potentiel hydrique
(1 300 milliards de m3) de la CEDEAO à l’horizon 2025 selon le rapport sur le «Bilan des travaux de prospective sur l’eau et
ses usages en Afrique de l’Ouest».
2.2.9. Environnement
Les réserves forestières des États membres de la CEDEAO occupent 12% des superficies
non inondées et les forêts classées, aires protégées, et formations agro-forestières
représentent 23%12. Les productions des formations forestières et agro-forestières («bois de
chauffe, bois d’œuvre et bois d’exportation») contribuent à la réalisation de la sécurité
alimentaire et à la réduction de la pauvreté. La foresterie et l’agro-foresterie constituent donc
une source de revenu pour les populations. Toutefois, les prélèvements de bois et fourrages
pour les animaux ne sont pas sans conséquences sur le couvert végétal. En effet, la
végétation ouest africaine pâtie d’une déforestation grandissante aggravée par les variations
de températures et de la pluviométrie. D’où l’impérieuse nécessité de définir une stratégie
régionale destinée à restaurer l’environnement.
12
Programme d’action sous régional pour réduire la vulnérabilité aux changements climatiques en Afrique de l’Ouest,
Partie I:Aperçu de la vulnérabilité aux changements climatiques et stratégies de réponse, février 2009, p 10.
Le PASR-AO est du reste, considéré non pas comme une branche d’une entité
environnementale prise isolément, mais bien comme un instrument sous régional de
politique environnementale par la PCAE et l’ECOWEP conformément à l’orientation
stratégique de «suivi de la mise en œuvre des accords, Conventions et traités multilatéraux
sur l’Environnement».
Tableau 29: Synthèse des objectifs spécifiques et des axes stratégiques
1. Le renforcement des capacités des populations en vue d’une gestion
viable des ressources environnementales (IEC);
2. La gestion durable des ressources naturelles (GIRE, forêts,
pâturages et biodiversité, ressources halieutiques, énergétiques,
lutte contre l’érosion et la désertification) qui favoriserait la
croissance économique et par conséquent, l’atteinte de la sécurité
alimentaire et la diminution de la pauvreté;
3. L’assainissement du cadre de vie des communautés (éradication de
la pollution, des nuisances et reconditionnement des effluents
chimiques);
4. La gouvernance environnementale (développement de la
coopération sous régionale, mise en place d’un système de contrôle
de l’environnement législations nationales).
Source: ECOWEP, PCAE et PASR-AO.
Pour être plus efficace, la coordination et l’harmonisation entre les politiques régionales
(PCAE et l’ECOWEP) devraient être améliorées. Il en est de même de la coopération entre
ces organismes régionaux et les politiques locales qui doivent en principe, s’aligner sur les
orientations sous régionales.
Les écosystèmes et les zones humides sont pourtant entamés fortement par les variations
du climat. Des mangroves qui assurent des revenus aux populations grâce à la pêche, dans
les pays côtiers sont en voie d’assèchement du fait de l’augmentation du niveau de la mer.
Les populations en souffriraient; en Côte d’Ivoire et au Bénin, les plantations de palmiers à
huile et de noix de coco pâtiraient de la montée du niveau de la mer.
Le fleuve Niger a vu son débit baisser de 30% sur la période 1971-1989 et de 60% pour les
fleuves Sénégal et Gambie. Aussi, l’augmentation des prélèvements d’eau pour l’agriculture
irriguée due à la croissance démographique, entraînerait la raréfaction de l’eau.
Les richesses en biodiversité (mangroves, forêts de la basse guinée où se trouve 0,25% des
mammifères du continent africain) et les différents écosystèmes terrestres et maritimes
n’échappent pas au péril des variations du climat, la surexploitation des ressources, les feux
de brousse, les polluants, la dégradation des sols, des berges et des côtes maritimes. La
biodiversité des plans d’eau subit une destruction lente et irréversible causée par l’invasion
des plantes aquatiques (algues, jacente d’eau) étouffantes. L’activité économique s’en
ressent et la croissance est ainsi inhibée, des investissements et pas des moindres, doivent
être faits pour assainir l’environnement et le maintenir en l’état. Il existe donc une corrélation
entre la production, la croissance économique et l’environnement.
Entre 1979 et 1990, les écosystèmes sahéliens, soudanais et guinéens ont régressé en
direction du Sud provoquant la détérioration de la végétation terrestre (pâturages, acacias,
faune) et aquatique et l’avancée du désert en région sahélienne.
Tableau 30: Quelques exemples de phénomènes extrêmes survenus en Afrique de l’Ouest au cours
de la dernière décennie sous l’effet des changements climatiques
1. 1998 : Crue de la vallée du Komadugu Yobe (Nord du Nigeria) ayant conduit à de
centaines de milliers de déplacés;
2. 1998 : Grande sécheresse qui s’est traduite par un abaissement critique du niveau du lac
de la Volta (Ghana) et la crise énergétique qui a affecté la sous-région;
3. 1999 : Inondations sur la partie ghanéenne de la Volta Blanche qui ont causé des
dizaines de morts et détruit des centaines de maisons;
4. 1999 : Pluies torrentielles sur le fleuve Niger et ses affluents bénino-nigérians ayant
entraîné d'énormes pertes humaines et matérielles;
5. 2001 : Inondation de la vallée du Komadugu Yobe ayant entraîné plus de 200 morts et
35 000 déplacés.
6. 2002 : Pluies torrentielles dans le sud de la Mauritanie et le nord du Sénégal,
accompagnées d'une vague de froid qui se sont soldées par des dizaines de morts et qui
ont décimé plus de 50000 bovins et 500000 petits ruminants au Sénégal.
7. 2006 : Faibles précipitations qui se sont traduites par un abaissement critique du niveau
du lac de la Volta et la crise énergétique qui a affecté la sous-région
Source: Programme d’action sous régional pour réduire la vulnérabilité aux changements
climatiques en Afrique de l’Ouest, Partie I: Aperçu de la vulnérabilité aux
changements climatiques et stratégies de réponse, février 2009.
60
50
Nigeria
40
Niger
Burkina
30
Mali
20 Benin
Mauritanie
10 Algerie
0
1950
1955
1960
1965
1970
1975
1980
1985
1990
1995
2000
2005
2010
2015
2020
2025
2030
2035
2040
2045
2050
(Source UNDSA)
Figure 1: Évolution de la population dans les états de l'OSS jusqu'en 2050
La persistance des phénomènes démographiques en cours vont conduire à une
surexploitation des ressources en eau souterraines dans les zones fortement urbanisées et
pour les aménagements agricoles irrigués alimentés par pompages dans les nappes. Cette
évolution attendue, va aller de pair avec l'aggravation des risques environnementaux
(assainissement, installations industrielles, déchets…) et la dégradation de l'environnement
naturel : déboisement, érosion, destruction de zones humides pour la mise en place de
cultures, salinisation des sols…
Figure 2: Évolution des tensions de marché
alimentaire : les populations dont l’alimentation repose désormais en partie sur des achats
ont été confrontées à des hausses de prix et à des chutes de leur pouvoir d’achat, soudaines
et importantes. Elles n’avaient plus accès aux marchés, même si ceux-ci étaient
approvisionnés.
Les dispositifs de prévention et gestion des crises alimentaires (PGCA) en vigueur dans la
région ont été configurés dans les années 1970/80 pour faire face aux crises de
disponibilités. Ils sont fondés sur une vision conjoncturelle des crises et ont pour principal
objectif de réduire les impacts d’un choc sur les ménages situés dans un environnement à
risque. Ces dispositifs peinent à prendre en compte les nouvelles dimensions de la sécurité
alimentaire et la diversité des situations pourtant l’espace régional n’est pas encore
considéré comme un facteur de sécurité alimentaire, d’amortissement des chocs, de
stabilisation des marchés.
Les pays seront toujours confrontés à deux préoccupations difficiles à concilier :
Garantir l’accès à l’alimentation pour les populations pauvres, urbaines comme
rurales, acheteuses de produits alimentaires ;
Tirer avantage de prix élevés, incitatifs pour les producteurs, afin i) d’augmenter la
production agricole nationale en « modernisant » leur agriculture et ii) réduire les
importations.
Trois pays de l’OSS présentent des taux d’accès à l’eau potable au niveau national et par
milieu à des niveaux intéressants, il s’agit de l’Algérie, du Bénin, et du Burkina. Le Mali, le
Niger et le Nigéria ont réalisé des efforts en milieu urbain pour obtenir des taux d’accès
significatifs, mais en milieu rural les investissements restent insuffisants par rapport aux
besoins des populations surtout pour le Niger et le Nigéria dont les taux affichés sont bien en
deçà de 50%.
Tableau 31: Taux d'accès à l'eau potable
Pays Urbain Rural National
Algérie 85 79 83
Bénin 84 68 75
Burkina 95 73 79
Mali 87 51 64
Mauritanie 52 48 50
Niger 100 39 49
Nigéria 74 43 58
Source : WHO/UNICEF/JMP
Tenant compte des facteurs identifiés précédemment, les pays se situent globalement dans
une bonne perspective pour réaliser une couverture satisfaisante des besoins en eau
potable à l’horizon 2050 mais cet équilibre à long terme reste précaire pour les raisons
suivantes :
La sollicitation des eaux souterraines sera plus importante dans les villes, dans les
centres semi urbains et dans les bourgs ruraux qui aspireront à de nouveaux
standards d’équipement à gros débit autres que les PMH et les puits modernes. La
raréfaction de la ressource en eau souterraine peut ainsi conduire à des situation de
crises.
Le maintien des taux d’accès à l’équilibre sur le long terme est conditionné à la
disponibilité de ressources financières pour non seulement réaliser de nouveaux
ouvrages mais également pour supporter les charges récurrentes liées aux
investissements de base. Pour le cas des PMH, le parc est vieillissant pour bon
nombre de pays et le taux de panne des pompes dépasse parfois le seuil de 30%.
2.3.8.2. Assainissement
différents mais ayant une interférence dans le domaine de l’assainissement. Dans tous les
pays on retrouve la même typologie d’acteurs des secteurs suivants : Eau potable en milieu
urbain et rural, Environnement, Santé, Urbanisme, …, cette situation complique à bien des
égards la centralisation des données et le suivi adéquat du sous-secteur de
l’assainissement, par conséquent les données qui servent à l’appréciation de la couverture
sanitaire sont éparses, partielles et anciennes. Elles donnent des indications sur la
performance de l’assainissement sans pour autant refléter toute la réalité. La seule donnée
qui est souvent saisie est relative à la réalisation des latrines familiales et institutionnelles
pour l’équipement des écoles et des formations sanitaires or l’assainissement concerne
divers domaines tels que l’évacuation des eaux usées et de ruissellement, l'évacuation des
déchets solides, l'évacuation des excréta et le traitement de tous ces éléments.
Tableau 32: Taux d'accès à l'assainissement
Pays Urbain Rural National
Algérie 98 88 95
Bénin 25 5 13
Burkina 50 6 17
Mali 35 14 22
Mauritanie 51 9 26
Niger 34 4 9
Nigéria 35 27 31
Source : WHO/UNICEF/JMP
2.3.8.3. Agriculture
Tableau 33: potentiel irrigable et terres irriguées
Pays Terres i Terres
(données 2001) irrigables (ha) irriguées (ha)
Bénin 300 000 12 000
Burkina Faso 160 000 20 800
Mali 1 000 000 234 500
Niger 220 000 80 000
Nigeria 3 137 000 233 000
Total 4 817 000 580 300
Source: Aquastat
Le développement surtout de la petite irrigation et de l’irrigation villageoise va entrainer une
augmentation significative de la consommation des eaux souterraines. Le développement de
l’agriculture irriguée va favoriser à long terme l’émergence des agro-industries.
D’une manière générale, le développement de l’agriculture (pluviale, irriguée) doit bénéficier
d’un ensemble pour sa modernisation parmi lesquelles on peut lister essentiellement :
investissements ; environnement économique en matière de crédit et d’assurance ; un type
de recherche particulier pour adapter des cultures spécifiques aux conditions écologiques,
sociales et économiques spécifiques ; formation et conseil agricole) paraît indispensable au
développement agricole. Cela devrait permettre d’intensifier (augmenter les rendements)
plutôt que d’augmenter les surfaces cultivées pour répondre à la croissance de la demande
alimentaire.
De plus, la question de la diversification est importante : il peut s’agir tant de la diversification
des productions à l’échelle de l’exploitation, même si on peut avoir spécialisation d’un terroir
sur son avantage comparatif, que de la diversité des productions à l’échelle régionale.
L’étude prospective des ressources en eau de la CEDEAO avait retenu les hypothèses
suivantes : La disponibilité d’énergie pas chère et avec un service d’approvisionnement
performant constitue un des facteurs essentiels pour le développement envisagé. Dans tous
les cas, il semble que les transferts de technologie devraient être favorisés par les traités
internationaux en matière de climat (notamment dans le cadre de dispositifs comme les
Mécanismes de Développement Propre). Les ressources énergétiques mobilisables
pourraient cependant être diverses : hydroélectricité, autre type d’énergie alternative, ou bien
poursuite de la dépendance à l’énergie fossile. Ces ressources se différencient notamment
selon le coût d’investissement et de fonctionnement de ces différentes options, et par
l’impact de ces options sur les ressources et les milieux aquatiques : il s’agit non seulement
des impacts de l’hydroélectricité, mais aussi par exemple des agro-carburants.
On suppose que ce développement d’options énergétiques nouvelles ne pourra se faire qu’à
l’échelle régionale, et qu’il n’est donc pas utile de considérer des options intermédiaires ou
les choix énergétiques seraient différents d’un pays à l’autre au sein de la région.
Les données quantitatives sur ce secteur ne sont pas disponibles, mais en général (en
dehors de l’Algérie) le secteur industriel est très embryonnaire dans les autres pays
membres de l’OSS.
Pour ce qui est des activités minières, elles sont en plein essor dans certains pays de l’OSS,
ce pose d’une part le problème de leur approvisionnement en eau et d’autre part leur impact
sur la qualité des eaux et des sols.
Le développement du secteur minier s’accompagne également d’un accroissement du
couvert végétal, favorise une pollution atmosphérique, l’ensablement des cours d’eau et la
dégradation de la qualité des eaux. En outre il favorise les migrations intérieures et
étrangères des populations qui vivent le plus souvent dans des situations de précarité.
Les pays membres de l’OSS disposeront à moyen terme des schémas nationaux et
régionaux d’aménagement du territoire. Ils sont conçus pour une meilleure gestion de
l’espace et des ressources naturelles, ils anticipent sur les conséquences d’une poussée
démographique, des migrations et du peuplement et ils mettent en synergie les potentialités
régionales. Manifestement les investissements à réaliser sur le long terme dans le secteur
de l’eau seront toujours croissants pour accompagner les évolutions territoriales dans la
région et les politiques en la matière.
En particulier les politiques suivantes seront encouragées :
Chaque année, les états font des efforts pour mobiliser des ressources importantes en
faveur du secteur de l’eau, ces ressources ont représenté environ 429 milliards en 2008
dans les pays de la CDEAO (hors Gambie, Guinée, Libéria et Mali), cet effort financier
indique qu’en moyenne le budget consacré au domaine de l’eau des pays de l’espace
CDEAO représente 4,54% du budget national soit une moyenne de 0,8% du PIB.
En rapportant le budget du secteur eau par le nombre d’habitant, il ressort que dans l’espace
CDEAO, la moyenne est de 3800 FCFA par habitant en 2008 avec les particularités
suivantes : 4 000 FCFA au Burkina Faso et au Bénin, 1100 FCFA par habitant au Nigéria,
2500 FCFA par habitant au Niger. Les données du Mali ne sont pas disponibles, mais dans
la suite des calculs, nous retiendrons la moyenne de 3800 FCFA par habitant pour ce pays.
Figure 3: Dotation et engagement budgétaires du domaine de l’eau au Bénin, 2007, en millions de
FCFA
Figure 4: Budget Eau du Burkina Faso réparti en sous‐secteur, 2007 et 2008, en millions de FCFA
Figure 5: Budget Eau du Niger réparti en sous‐secteur, 2007 et 2008, en millions de FCFA
Figure 6: Budget Eau du Nigéria réparti en sous‐secteur, 2008, en millions de FCFA
Une analyse de la répartition des efforts d’investissement (voir figures) réalisée par trois
pays de l’OSS (Bénin, Burkina, Niger) montre l’existence d’un effort soutenu dans les pays à
promouvoir l’eau potable, sans que l’assainissement ne puisse bénéficier de la même
attention, mais les prémices d’investissement qui se font jour sont encourageants. La
question de l’eau potable et de l’assainissement sera encore présente en 2050 et se
présentera avec une acuité plus forte.
Un autre fait majeur qui ne ressort pas nécessairement sur ces figures ci-dessus est le
développement de l’hydroélectricité qui devrait connaitre un essor considérable dans les
Pour tracer une esquisse des besoins d’investissement en 2050, l’étude retient deux
hypothèses :
La première hypothèse retient que le niveau actuel des efforts d’investissement
réalisé par les pays de la CEDEAO se maintiendra jusqu’à en 2050, soit un ratio de
3800 FCFA par habitant.
La deuxième hypothèse elle retient que le niveau actuel des efforts d’investissement
réalisé par les pays sont très en deçà des besoins réels d’investissement du secteur
eau surtout si l’on tient compte des besoins à long terme décrits dans la section
2.3.9. dans cette hypothèse le niveau actuel de l’effort devrait doubler au moins d’ici
2050 soit un objectif de 8000 FCFA par habitant à atteindre en 2050.
En retenant les grandes masses du secteur eau en 2050 pour l’AEPA, l’irrigation et
l’hydroélectricité, on aboutit au fait que le domaine de l‘AEPA restera très prépondérant sur
le long terme pourtant ce domaine est faiblement producteur de valeur ajoutée économique
et financière pour soutenir une politique d’autofinancement du secteur eau. Le domaine de
l’irrigation va s’imposer comme un secteur à forte valeur ajoutée économique qui nécessitera
une implication des investissements privés et un désengagement progressif des Etats. Enfin
l’hydroélectricité constituera un enjeu de développement sur le long terme, elle est rentable
sur le plan financier en général mais c’est un domaine qui a besoin d’un soutien conséquent
de la part des États plutôt orientés vers la promotion de la fonction sociale de l’eau.
Tableau 35: Situation des investissements en 2050, scénario 1
Le second scénario fait l’hypothèse d’une recherche d’un équilibre entre la fonction sociale et
la fonction économique de l’eau à l’horizon 2050. Sous cette hypothèse, il est admis que les
Etats feront des efforts pour répondre aux exigences du marché agricole en pleine
maturation en Afrique de l’ouest à travers une modernisation du secteur agricole. Par ailleurs
des efforts seront consentis pour exploiter judicieusement le potentiel hydroélectrique pour
accompagner le développement des villes et de l’agriculture.
Ce scénario exige la mobilisation de ressources importantes tant sur le plan financier que sur
le plan de la ressource en eau. Sa faisabilité sur le plan financier est bien sujette à
l’environnement international qui peut connaitre des crises plus ou moins profondes, il faut
donc dès présent anticiper sur cette probabilité et asseoir une politique de financement du
secteur de l’eau qui soit adaptée au contexte ouest africain en pleine évolution et en pleine
restructuration.
2.3.10. Conclusion
Au regard des documents collecté pour la présente analyse, on peut estimer qu’un important
travail de programmation et de planification est fait aussi bien à un niveau national que
régional. Ainsi pour l’ensemble des pays de l’Afrique de l’Ouest, existent des politiques
sectorielles ainsi que des planifications à moyens terme. Cependant les programmes et plan
d’action relèvent du moyen terme, notamment l’horizon 2015. Ces programmes et plans à
moyen terme comportent toujours peu de chiffres, limitant l’analyse des tendances.
En ce qui concerne les travaux de prospective, quelques pays ont effectué des travaux de
prospective portant sur le développement national dans son ensemble a l’’horizon 2025. Ces
travaux de prospective sont tout aussi limités dans les chiffres que les programmes et plans
à moyen terme qui les ont précédés.
En ce qui concerne les résultats de l’analyse, on constate encore une approche qui est
souvent sectorielle. La coordination entre les secteurs est assez limitée. L’eau notamment
n’est pas suffisamment prise en compte dans les politiques sectorielles. Ainsi on trouve très
peu d’informations sur les implications pour les ressources en eau dans le développement
des secteurs comme les mines, l’industrie et l’élevage si bien que les relations qui peuvent
être établies entre les usages restent pour le moment théorique à bien des égards.
La collecte des données effectuées dans le cadre de l’étude sont exhaustives pour certains
pays et partielles pour d’autres surtout pour la Mauritanie et l’Algérie.
Sur le plan méthodologique de l’étude prospective, l’état des lieux des données suggère que
l’analyse soit menée au niveau régional pour servir de cadrage à toutes les prospectives
nationales qui restent limitées dans le temps et dans l’espace. Les hypothèses de cette
étude ont donc une portée régionale, elles ont été testées par les éléments de prospective
nationale qui ont été collectés. La prise en compte des données manquantes de l’Algérie et
de la Mauritanie pourront servir à affiner les facteurs de changement identifiés dans le cadre
de cette étude, mais elles ne pourront pas modifier les tendances lourdes qui ont été
dégagées. Dans ses conditions tout exercice de quantification des besoins en 2050 peut être
entrepris sous ses hypothèses de prospective.