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ROYAUME DU MAROC

Ministère de l’Intérieur

SCHEMA DIRECTEUR DE FES


Rapport justificatif

Michel PINCEAU, Architecte


Août 1991
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1 - INTRODUCTION
U

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1 - INTRODUCTION
U

L'étude du Schéma Directeur est présentée en quatre parties :


Le présent document, le nouveau Schéma Directeur de la ville de FES, est un
document d'urbanisme qui se propose de fournir un cadre approprié pour orienter la
- "Présentation générale" situe la ville de FES dans son contexte historique,
croissance territoriale de la ville de FES.
géographique d'aménagement du territoire et d'urbanisme;
Ce nouveau Schéma Directeur de la ville de FES s'avérait nécessaire pour les
- "Diagnostic, prévisions et besoins sectoriels" consacré à l'analyse des différentes
raisons suivantes, évoquées dès 1983 dans un rapport du Ministre de l'Habitat et de
composantes du fait urbain Fassi contemporain, et à la formulation des variables
l'Aménagement du Territoire "Réactualisation du Schéma Directeur d'Urbanisme de la
à intégrer dans une prospective fiable;
ville de FES" :
- "Les options du SDAU" qui est la description du nouveau document d'urbanisme.
Pourquoi "la réactualisation" du SDUF ?
Aux questions précédemment formulées, il propose un certain nombre de
réponses réalistes;
La réalité urbaine de la ville de FES en 1983 peut être caractérisée par les faits
- "Stratégie et mise en œuvre" qui précise de quelle façon les recommandations
suivants :
énoncées plus haut peuvent être transcrites sur le terrain.
- L'ouverture à l'urbanisation de zones non retenues par le Schéma Directeur sous
l'effet principalement des tendances de l'habitat spontané et de l'urbanisation non
réglementaire;

- Le gel des zones retenues par le SDUF, en tant que zones prioritaires
d'urbanisation au profit d'autres mettant en cause la programmation arrêtée;

- Parmi les zones urbanisables, la transformation de la nature d'urbanisation


arrêtée pour certaines zones, à cause principalement d'affectations non
compatibles;

- Le peu de réalisations qu'ont connues les propositions du SDUF, relatives aux


équipements structurants et aux équipements...".

En effet, les moyens mis en œuvre pour assurer la "réussite" du SDUF ont été
insuffisants.

L'élaboration d'un nouveau SDAU devait donc prendre en considération la nouvelle


réalité de la ville de FES en 1991 et éviter les écueils cités précédemment.

Des moyens appropriés devront être mis en œuvre à la mesure de l'objectif : à


savoir, redonner à FES son statut national.

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2 - PRESENTATION GENERALE
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2 - PRESENTATION GENERALE
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- Les problèmes liés à l'expansion territoriale de l'agglomération urbaine pour un


En peu de temps, il s'est produit une évolution significative de quelques horizon de 15 à 20 ans. Cette expansion est liée à l'essor démographique -
composantes importantes de la ville, et quelques années après l'élaboration de SDUF environ 1 200 000 d'habitants à l'horizon 2010 – tout comme au développement
de 1980 un nouveau document d'urbanisme s'est avéré nécessaire. et à la diversification de l'activité économique de la ville. Cette dernière est en
effet appelée à jouer un rôle important dans le cadre de la Région Economique
En effet : du Centre Nord.

- L'une des grandes propositions du SDUF pour l'expansion géographique de - L'urgence de l'amélioration de l'état sanitaire de la ville et de la Protection de
l'agglomération était d'aménager une ville à l'Est de la Médina, en direction du l'Oued FES.
Sebou. Pour un certain nombre de raisons, cette option n'a pas été retenue ; en
conséquence la cohérence du document de 1980 s'est trouvée rompue.

- Par ailleurs, le SDUF de 1980 avait une perspective limitée à l'an 2000, ce qui
était devenu une échéance trop proche vu la modification de l'expansion de la
ville.
Pour ces raisons, il a été jugé nécessaire d'établir le présent document
d'urbanisme, qui, selon le Ministère de l'Habitat et de l'Aménagement du
Territoire, doit être compris comme une réactualisation du document précédent.
Ce Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme de la ville de FES prend
en considération, par ordre d'importance, les composantes suivantes •

- Les directives générales et spécifiques, données par Sa Majesté HASSAN II. Ces
directives visent à préserver et affirmer le caractère historique et monumental de
la ville, capitale religieuse du MAROC, ainsi que la mise en valeur des abords de
l'enceinte du Palais Royal et de la Médina, mais aussi se proposent d'affirmer la
présence d'une ville moderne en pleine expansion.

- Les nécessités impératives de conservation, de dédensification, de réhabilitation


et de requalification de la Médina, de son enceinte et de ses abords. Ces
nécessités ont déjà été exprimées par des orientations inscrites dans le Schéma
Directeur d'Urbanisme (S.D.U.F.) élaboré en 1980 par le Ministère de
l'Urbanisme et de l'Aménagement du Territoire, en collaboration avec l’U.N.E.S.C.O.

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2-1 OBJECTIF DU SDAU ET METHODE D'ELABORATION
B. La réglementation de l'urbanisme

Ce nouveau SDAU s'inscrit dans un contexte général qui doit être précisé a- Les textes généraux
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au plan institutionnel. Ensuite sont indiqués son objet et son contenu, et la façon
dont il s'articule avec le Schéma de 1980. - Le Dahir du 30.07.1952 définit les conditions d'établissement des
plans de zonage et des plans d'aménagement.
2-1-1 Rappel de l’environnement institutionnel
U

Il faut noter que, lorsqu'un plan d'aménagement est


approuvé, il vaut déclaration d'utilité publique, et à ce titre, il
A. Le cadre administratif territorial facilite les mécanismes de l'expropriation. Cette dernière peut
être utilisée de façon expresse par le Dahir du 3.04.1951. C'est là
L'agglomération urbaine de FES est composée de plusieurs une façon apparemment commode pour la puissance publique de
Circonscriptions Administratives, dont l'inadaptation à la réalité du terrain légitime répondre à des problèmes d'indemnisation qui peuvent être fort
un redécoupage. En effet, à l'heure actuelle, cette agglomération est composée complexes.
de :
-Le Dahir du 30.09.1953, relatif aux lotissements et aux
- La Commune Urbaine de FES, proprement dite, dont le périmètre a morcellements, vise à lutter contre les lotissements clandestins.
été fixé en 1984; Toute création ou tout développement de lotissement est en effet
soumis à l'obligation d'autorisation préalable. Cette autorisation
- des centres suivants : Ben Souda, Hay El Adarissa, Hay Montfleuri, est liée pour l'essentiel à la conformité au plan d'aménagement et
Hay Sidi Brahim et Hay Awinat El Hajjaj. Ces centres ne sont que à l'existence d'équipements appropriés qui doivent être réalisés
des parties des Communes Rurales voisines. dans un délai de trois ans;

Le recensement de 1982 s'appuie sur ce découpage ; il ne tient pas - Un ensemble de dispositions sont également contenues dans
compte de l'urbanisation qui s'est réalisée au delà de ces circonscriptions comme deux Arrêtés municipaux permanents (n° 689 du 23.09.1969 et
par exemple le secteur de Zouagha ; ceci a pour conséquence une difficile n° 712 du 20.03.1975). Le premier porte sur la construction en
appréhension de la réalité démographique. Ville Nouvelle, le deuxième concerne "le respect des normes et
du cachet urbanistique traditionnel marocain de type architectural
D'une façon plus générale, il faut noter que le découpage territorial local" dans la Ville Ancienne.
n'est plus adapté à la ville d'aujourd'hui et encore moins à celle de demain.

Dans cet esprit a été proposé un nouveau découpage consécutif au b- La législation sur les monuments historiques
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SDUF de 1980, intégrant le secteur de la "ville Est". Mais, compte tenu des choix
d'aujourd'hui, la reformulation du périmètre urbain reste à redéfinir spécialement
dans l'hypothèse d'une multiplication de communes urbaines. Le Dahir du 21.07.1945 relatif à la conservation des monuments
historiques et des sites, et à la protection des villes anciennes et des
En tout état de cause, le périmètre urbain à venir devra tenir compte architectures régionales, permet d'effectuer des classements entraînant un
de l'agglomération future, tout comme des zones de protection périphérique à certain nombre de servitudes qui visent à la protection des dits immeubles,
placer sous le contrôle des municipalités urbaines. monuments historiques et sites.

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Le cadre juridique existe, mais il paraît mal adapté aux réalités A la suite du SDUF de 1980, une série de 19 plans d'aménagement a été
d'aujourd'hui. En effet, si la législation de l'urbanisme inspirée du modèle produite, dont plus de la moitié n'a pas été homologuée. A la lumière de cette
français convient à des développements mesurés, elle est inadaptée pour expérience on peut dire que le trop grand nombre de P.A a été l'une des
faire face à des développements très rapides. raisons pour lesquelles il y a eu absence d'homologation.

Aussi, il sera nécessaire au niveau opérationnel de mettre en place des Le SDAU envisage donc deux secteurs de P.A. Le premier constitué par la
outils pour permettre la réalisation de grandes opérations à caractère social, Médina qui fera l'objet d'une réglementation particulière. Le second concerne le
faute de quoi l'habitat informel se développera sous différentes formes, reste de l'agglomération qui, pour des commodités, a été divisé en secteurs,
malgré la vigilance des organismes chargés du contrôle. mais qui ne devrait faire l'objet que d'une seule homologation.

2-1-2 Objet et contenu du SDAU


U

Le présent SDAU a pour objet la planification de la ville de FES à


l'horizon 2010. Il est composé de deux documents qui ne sont pas
juridiquement opposables au tiers et qui se présentent comme suit :

- Le rapport justificatif qui décrit la situation de l'agglomération,


explique les différentes options d'aménagement qui ont été choisies,
et indique la façon dont ces options pourront être réalisées sur le
terrain.
- Le document graphique à l'échelle du 1/20.000ème qui indique les
secteurs des zones urbanisées actuelles et futures ainsi que :

• Les espaces réservés aux activités;


• Les grandes liaisons routières;
• Les grands équipements;
• Les zones de protection;
• Les capacités d'accueil de population.

- Seront ensuite réalisés les différents plans d'aménagement à


l'échelle du ½.000è. Ces documents, opposables au tiers, couvriront
l'ensemble de l'agglomération, en fixant de façon précise l'extension
du domaine public et en déterminant les servitudes imposées aux
propriétés privées, ainsi que les réserves pour les équipements
publics. Il est souhaitable que ces plans d'aménagement soient
approuvés rapidement : ils faciliteront d'autant mieux la réalisation
des choix d'aménagement précédemment énoncés.

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2-2 LA PLACE DE LA VILLE DANS LE CONTEXTE URBAIN DU MAROC

2-2-1 Importance de la ville


U

Le Centre Urbain de FES, 3ème agglomération au recensement de La fonction de redistribution se développe à l'excès, les ressources
1982 derrière Casablanca et Rabat, devant Marrakech et Meknès représente que la Ville de FES draine lui échappent dans une proportion trop grande.
à cette date 5,14% de la population urbaine du MAROC. Ville de rang majeur,
FES bénéficie également d'une localisation privilégiée. FES n'assume qu'un rôle de transit, alimentant l'économie
casablancaise, au détriment de celle de la région, où ces ressources ne sont
Au pied du massif pré-rifain du Zalagh et, en vue des premiers plus réinjectées.
contreforts du Moyen Atlas, l'Oued Fès, dont la vallée constitue le site originel
de la ville, dissèque le rebord de la plaine du Saïs, deuxième site de la ville,
sur lequel se sont implantés Fès Jdid et la Ville Nouvelle, avant de rejoindre
le Sebou dans une zone demeurée jusqu'à présent vierge de toute CARTE MAROC NORD
U

urbanisation LA VILLE DE FES DANS LE CONTEXTE DU MAROC URBAIN


U

Le site de FES révèle ainsi tous ses avantages, en assurant à la


ville une position de contact avec les grandes entités physiques du MAROC
"Centre Nord", à savoir la plaine du Saïs et les chaînes du Rif, du Pré-Rif et
du Moyen Atlas.

Cette position carrefour explique l'influence de FES sur son arrière \ ALGERIE
pays, conduisant à la formation d'une vaste zone de rayonnement, à tel point
que, dès le 16ème siècle, FES peut être définie comme un exemple de "pôle
commercial".

FES conserve toujours cette fonction en demeurant le centre d'une


étoile commerciale dense, aux axes bien définis : Taounate, Karia, Taza.

L'intégration très forte de FES dans sa région a généré un pôle


remarquable ayant une fonction collectrice (rurale) et une fonction
redistributrice. Mais cette polarisation exercée par la ville peut être qualifiée
d'excessive, d'une part du fait de son intensité trop forte, mais aussi et
surtout, de par sa nature même. Son faible poids dans le domaine industriel,
malgré son rôle commercial de grand marché régional et ses fonctions
politiques et administratives, l'empêchent d'être un véritable pôle de
développement.

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R. ESCALIER, note qu'il manque au MAROC une série de villes Ain Chkeff, en raison de la proximité de FES et de la qualité de son site,
intermédiaires, relais indispensables pour un meilleur équilibre régional. peut devenir une zone résidentielle à fort pouvoir attractif. Il pourrait être
envisagé des secteurs de lotissements sur grandes parcelles (2.500 m²) pour
Ceci est particulièrement sensible des le cas de la région de FES, les les cadres des zones industrielles de Ben Souda, des hôtels et un camping, le
rares petits centres existants, tel Séfrou, voient leur influence baisser au profit fond de la vallée pouvant être utilisé pour un parc de loisirs.
de celle, hégémonique, de FES, ce qui a, petit à petit, contribué à aggraver le
divorce entre le milieu urbain et rural.

La conséquence actuelle de ce processus a été le déversement de


l'exode rural sur la seule ville de FES, entraînant un sous développement de la
région. REGION ECONOMIQUE DU CENTRE NORD
U

2-2-2 Evolution des villes périphériques


U

Pour enrayer l'immigration des ruraux vers FES, le développement des


villes périphériques doit être soutenu.

La ville de Sefrou avec Bhalil est susceptible d'un développement


important, basé sur des activités industrielles du type agro-alimentaire ou du
type industrie du bâtiment. Par ailleurs, un équipement universitaire peut être
implanté contribuant ainsi à soulager FES de la trop forte pression estudiantine.

Dans le cadre de cette politique visant à créer des pôles intermédiaires


entre les douars ruraux et la Ville de FES, les agglomérations de Sidi Harazern,
Moulay Yacoub, Ras El Ma, Oulad Tayeb et Ain Chkeff doivent être organisées
pour être susceptibles de recevoir une partie de l'immigration rurale.

Sidi Harazern et Moulay Yacoub, centres touristiques basés sur le


thermalisme, peuvent voir se développer, indépendamment de leur Station
Thermale, des petits bourgs susceptibles d'accueillir une zone d'activité et
d'habitat.

Ras El Ma peut en raison de sa gare de triage et de l'absence de valeur


des terres agricoles (terres exploitées pour l'extraction du sable) recevoir une
zone industrielle de type lourd.

Ouled Tayeb situé près de l'aérodrome peut justifier son expansion, par
des activités liées à celui ci : hôtel, restaurant etc...

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Enfin, des localités comme Karia et Tissa dont la vocation est - La variante industrielle qui mettait l'accent sur les centres urbains
essentiellement celle de gros bourgs agricoles doivent être développés et périphériques de la région considérés comme relais économiques
valorisés par des équipements de type urbain indispensables pour limiter dans la mesure du possible l'exode
rural et éviter qu'il ne se dirige principalement sur FES ce qui en
2-2-3 Le S.D.A.R. (Schéma de Développement et d’Aménagement
U
premier lieu impliquait de développer la région comme un
Régional) "complexe urbain industriel uni".

Dans la perspective de l'élaboration du Plan de Développement du


Royaume du Maroc, les Autorités Gouvernementales ont défini une Région LES INDUSTRIES DE LA PROVINCE DE FES
U

Economique du Centre Nord dont le pôle principal est la ville de FES.

Pour analyser la structure actuelle de cette Région (R.E.C.N) et


définir ses perspectives alternatives possibles, les autorités ont fait appel à
un organisme consultant étranger - l'entreprise d'Etat bulgare "TECHNO
EXPORT STROY".

En tenant compte du fait qu'actuellement, FES appartient au couloir


spatial d'infrastructure d'importance nationale : Casablanca - Rabat - Meknès
- Fès -Taza - Oujda (avec sa déviation Guercif-Nador) et que depuis, cet axe
s'est vu fortement accentué avec l'ouverture de la frontière Algérienne,
l'agglomération du grand FES polarise non seulement l'unité spatio-
économique du couloir central mais presque la totalité du territoire régional et
d'autres espaces extra-régionaux ; son hégémonie est donc très grande. - Une variante de rééquilibrage qui proposait la répartition des
activités industrielles dans des centres de différents niveaux
En 1986, l'Organisme Consultant proposait trois alternatives de hiérarchiques déterminés en fonction de la possibilité de stabiliser
S.D.A.R pour la R.E.C.N en définissant plutôt des orientations pour la l'exode rural et de redynamiser le secteur agricole par divers
production économique et des localisations régionales pour les activités moyens (agriculture intensive, agro-industries moyennes etc...).
majeures (c'est à dire les grandes lignes possibles pour les politiques
industrielles, agricoles et d'infrastructures) qu'un véritable aménagement de Au début de 1987 le Comité Régional a choisi pour le SDAR la
l'espace géographique régional. Ces alternatives prospectives consistaient en "variante industrielle". Le choix de la variante industrielle a comme
trois variantes : implication d'accepter que le "couloir Fès Taza" est et restera le principal
axe de la région, mais qu'un effort de création d'activités productives
important sera fait sur Taza de manière à augmenter son "poids
- Une variante tendancielle qui admettait la continuation de la démographique", ainsi que sur d'autres centres urbains comme Al Hoceima
tendance actuelle, c'est à dire une croissance toujours plus grande et Sefrou.
des activités et de la population sur le "couloir" FES-TAZA avec
comme corollaire un dépeuplement rural chaque fois plus affirmé à Dans cette variante, on estime que la population de FES en 2010
l'exception du couloir lui-même et une forte croissance devrait se situer autour de 1 million d'habitants.
démographique de la ville de Fès.

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2-3 ENVIRONNEMENT GEOGRAPHIQUE 2.3.2 Climatologie
U

L'environnement géographique de FES a été déterminant dans le choix Le climat de la cuvette de FES est plutôt continental. Lorsque la
de la localisation de la ville ldrisside. neige recouvre les montagnes voisines, les températures y sont basses, et
en été la chaleur y est souvent très forte. Mais les pluies sont suffisantes :
2-3-1 Le positionnement privilégié
U
500 millimètres environ dans la plaine, davantage en altitude.

La ville de FES est située à une altitude de 387 m, dans la La province de FES subit l'influence d'une masse d'air tempéré
dépression séparant les massifs littoraux du MAROC septentrional et l'Atlas, humide en provenance de l'Ouest et d'une masse d'air chaud, le chergin,
aux confins du bassin du Sebou et du couloir de Taza. d'origine orientale. Les pluies sont plus abondantes que sur la côte, en raison
d'un courant marin qui provoque la condensation au dessus de l'océan ; l'air
Le bassin du Sebou occupe l'emplacement du détroit Sud Rifain est plus sec, domaine semi-aride.
par lequel l'Atlantique communiquait avec la Méditerranée à l'ère tertiaire.
Les précipitations moyennes annuelles pour la période 1961-1985
Les marnes et argiles empilées dans cet ancien bras de mer sont se sont élevées à 515 mm réparties en 84 jours ; leur répartition fort inégale
dominées par le massif prérifain de Zalagh. est caractérisée par un maximum principal en février, mars, avril, un
maximum secondaire en novembre-décembre et un minimum en juillet-août.
A l'Ouest de FES, la plaine du Saïs, ancien lac d'eau douce, est L'humidité relative moyenne en milieu de journée est plus marquée de
formée de calcaires recouverts par les alluvions des cours d'eau qui novembre à mai.
descendent du Moyen Atlas.
Les températures moyennes présentent des minima de 3°9 en
Le seuil de Taza, partie la plus étroite de l'ancien détroit, est janvier et des maxima de 33°7 en juillet-août. Mais au cours de ces dernières
draîné par l'lnaouène, cours d'eau qui enfonce son lit au milieu de formations
années des températures absolues de -6°2 en février 1981 et de 44°4 en
géologiques très variées.
août 1985 ont été enregistrées.
Ces divers éléments du relief ont permis l'édification d'une grande
cité au croisement des deux grandes voies historiques du MAROC : axes de L'étude comparée de données pluviométriques relatives à des
circulation Ouest-Est de la Côte Atlantique vers la Meseta Orano-Marocaine, décennies antérieures et postérieures à 1960 montre une évolution
Nord-Sud du littoral méditerranéen vers le Sahara. caractérisée par une moindre pluviosité.

Les coordonnées de la ville sont : latitude 34°02 N, longitude 5°E. Entre 1925 et 1960 la pluviosité moyenne annuelle fut de 548 mm
pour la station FES agriculture, et de 587 mm entre 1917 et 1945 à la Ferme
La ville s'est installée là où la pente de l'Oued FES, après avoir Expérimentale ; sur le seul point de FES aviation avait été relevé, entre 1943
paressé dans la plaine marécageuse du Saïs, s'accélère pour rejoindre et 1957, une moyenne nettement inférieure de 460 mm.
l'Oued Sebou. Elle dispose dans son voisinage de bons matériaux de
A FES Saïs, entre 1960 et 1985, la moyenne annuelle s'est élevée
construction, briques et calcaires du Zalagh.
à 515 mm. Les pluies ont été moins importantes entre septembre et janvier ;
en revanche, les mois de février, mars et de mai-juin connurent davantage de
pluies.

Chose curieuse, cette moindre pluviosité s'est accompagnée de


températures moyennes mensuelles inférieures, sans que cela empêche des
amplitudes aussi prononcées que par le passé entre les maxima et les
minima.

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ELEMENTS CLIMATOLOGIQUES DE LA STATION
U

METEOROLOGIQUE DE PES . SAIS PERIODE 1961 . 1985


U

Si ces observations locales reflètent un changement au niveau de la


région, cette évolution ne peut manquer d'avoir une répercussion pour le
ravitaillement en eau d'une population en plein essor.

Le site de FES a été choisi par Idriss 1er, en partie en raison de la


présence de nombreuses sources.

2-3-3 Géologie, relief


U

FES est située à l'extrémité orientale du Sais, qui correspond à la partie


centrale du sillon Sud-Rifain. La ville, bordée au Nord par les Rides
Prérifaines, et au Sud par le Causse moyen atlasique, est installée dans une
dépression au pied des Jbels Tghat et Zalagh. Le secteur de FES est
complexe. Il comprend des reliefs, des plateaux et des vallées aux
caractéristiques géologiques différentes.

A. Les montagnes

Le jebel Tghat est un massif réduit mais élevé (837 m) ; ride anticlinale
fortement redressée, il domine de plus de 400 m la goutière synclinale de l'Oued
FES comblée par d'importants dépôts de colluvions. Le relief se poursuit à l'Est
en faiblissant, pour ne culminer qu'à 600 m au Bled Msika : il dessine de
longues crêtes parallèles correspondant à des niveaux plus durs de
conglomérats et à des calcaires sableux. En aval, aux alentours de la Ferme
Expérimentale, on trouve des dépôts tuffeux très épais jusqu'à l'Oued FES. Au
Sud de la ville, dans les marnes, des reliefs collinaires plus modestes culminent
à 537 m (Koudiat Ben Jelik).

Sources : Mémoire explicatif de la carte géotechnique de Fès, page 18 - Monographie


U U

de la Province de Fès 1988 - page 16.

12
B. Les Diateaux

Le développement de l'habitat clandestin est, face à ce risque, très


L'extrémité orientale de la plaine de Saïs est un plateau qui a été préoccupant, car construit à la hâte, sans aucun contrôle, et souvent sur des
morcelé en plusieurs unités sur son pourtour par le Sebou et ses affluents. La terrains de mauvaise qualité, en pente, etc...
première unité dite plaine du Saïs comprend des calcaires lacustres, des tufs
argilo-calcaires et des conglomérats (Ville Nouvelle).
Il convient donc d'envisager ce risque avec le plus grand sérieux
La deuxième unité est un lambeau de plateau isolé au Sud de Bab et de prendre dès maintenant des mesures préventives tant au niveau du
Ftouh culminant entre 360 m et 450 m, et formé de travertins, marnes et contrôle des constructions et de l'habitat existant que des moyens
conglomérats (Borj Sud). La troisième unité est plus au Sud, toujours sur la d'intervention.
rive droite de l'Oued Boufekrane dominant de plus de 200 m la vallée de Sidi
Harazern, elle est constituée de marne bleue altérée. N'observe-t-on pas déjà des immeubles s'effondrant d'eux-mêmes,
sans séisme.
En marge de toute classification, il faut noter une énorme masse de
travertins qui prolonge topographiquement la plaine du Saïs et constitue le
plancher d'une partie de la Médina. Ces travertins se redressent vers les
CARTE GEOTECHNIQUE
Mérinides et jusqu'au Fort Bourdonneau (417 m), lequel domine d'environ
U

200 m l'Oued Mellah

C. Les vallées

Les vallées sont celles de l'Oued Sebou, de l'Oued FES qui est un
de ses affluents, et de l'Oued Mellah affluent de ce dernier. L'Oued Sebou est
situé à l'Est et en contrebas de la ville ; sa vallée se caractérise par des
terrasses alluviales limoneuses. Les autres vallées n'appellent pas de
commentaire supplémentaire du point de vue géologique.

D. La séismicité de la région de FES

Il apparaît nécessaire de rappeler l'importance de l'activité


séismique cassée, autour de FES.

Le tableau et la carte ci-après illustrent clairement l'importance des


risques connus dans l'agglomération de FES. Le danger apparaît d'autant plus
important que de nombreuses habitations ne respectent pas les plus
élémentaires mesures de protection.

MINISTERE DE L'HABITAT ET DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

13
ZONES DE SEISMICITE PROBABLE
U SEISMES DANS LA REGION DE PES
U

INTERVALLES ANNÉES IMPORTANCE DU SÉISME

(ans) le 22 septembre : Fès et ses villages à 40 lieues à la ronde


1522
détruits
(47)
1569 le 16 juin : formidable tremblement de terre(Fès).
U à

(18)
1773 (12 avril?): gros dégâts à Fès. Tanger anéanti.

1906 1er juin : léger.


1926 17 décembre : léger.
1929 4 janvier : quelques
1929 dégâts.
J DEBRACH ET J.P ROTHE 1934 9 août : léger.
de 1936 31 mai : léger.
à 1964 plusieurs secousses
légères.
Source : Mémoire explicatif de la Carte Géotechnique de FES
U U

14
EPICENTRES DU MAROC
U

ET DES REGIONS VOISINES


U
2.3.4 Hydrographie
U

D'après J.P. ROTHE (1909-1960) et P. STAHL M910-1965)


U U

La région de FES est l'une des mieux arrosées du Maroc. Pendant des
siècles, cette richesse hydraulique a été le principal avantage de la ville ;
l'eau ruisselait partout dans les maisons et les jardins. Les eaux venues des
hauteurs voisines se concentrent dans cette région.

L'hydrologie présente un système hydrographique axé sur l'Oued FES


qui s'écoule d'Ouest en Est, depuis ses sources vauclusiennes de Ras El Ma
jusqu'au Sebou en traversant le vallon occupé par la Médina. L'Oued FES est
l'axe majeur du paysage urbain de FES, par où s'articulent les grands
espaces de ce paysage, comme la plaine haute du Saïs à l'Ouest, la plaine
basse du Sebou à l'Est, et sur lequel viennent s'appuyer les montagnes
(Tghat et Zaiagh à l'Ouest et au Nord) et les collines (Borj Sud, Koudiat Ben
Jellik) qui délimitent le site au Nord et au Sud.

HYDROGRAPHIE DE LA MEDINA
U

E. Les matériaux de construction


"L
Les besoins en matériaux de construction sont couverts par
plusieurs carrières à proximité de l'agglomération.

Les argiles et marnes utilisés surtout dans l'industrie céramique et


dans les briqueteries proviennent de Louajriyne et Ben Jellik ; les calcaires
employés dans la confection des matériaux de construction de Ben Souda.
Ain Smen et Séfrou

Les sables qui interviennent pour la production de béton et


d'agglomérés ont pour origine les alluvions de l'Oued Sebou et les travertins
de Ras El Ma et Ain Smen

15
A. Les composantes du cours de l'Oued FES B. L'importance des eaux souterraines

Le parcours de l'Oued FES se décompose en quatre sections distinctes et Sur son parcours, l'Oued FES reçoit cinq affluents sur sa rive droite : ce
successives, à savoir : sont l'Oued Smen, l'Oued Ain Chkeff, l'Oued Miyet, l'Oued Mahres et l'Oued
Boufekrane. Il en reçoit un sixième sur sa rive gauche et en aval, l'Oued
1. De la source à Dokkarat (+10 Km) : le cours traverse une zone humide Mellah. L'Oued Smen et l'Oued Ain Chkeff, d'origine vauclusienne, sont
de terrains plats et marécageux où l'Oued récolte ses principaux relativement courts (environ 10 Km), et de plus ramifiés en multiples réseaux
affluents et établit son équilibre avec la nappe phréatique. d'irrigation. Les OuedS Miyet, Mahres et Boufekrane sont tous trois alimentés
par des résurgences de la nappe phréatique ; quant aux deux derniers ils
2. De Dokkarat au Palais Royal (+3 Km) : les conditions naturelles sont les drainent des eaux de ruissellement.
mêmes que pour le premier tronçon, mais l'Oued est ici canalisé.
Au Sud-Ouest s'étend une nappe phréatique importante et de niveau
C'est un site acquis par la Municipalité, site qui doit voir se créer le élevé (-0,5 à -5 m max), enrichie par les réseaux d'irrigation particulièrement
projet d'entrée monumentale du Parc de l'Oued FES, doté d'un plan denses des Oueds Smen et Ain Chkeff, ainsi que de l'Oued Bou R'Kais en
d'eau à double fonction d'assainissement et de loisir. amont de Ras El Ma. Cette nappe comporte deux bassins versants : l'un
orienté vers l'Oued FES Amont, l'autre vers l'Oued Mahres et l'Oued FES
3. La traversée du Palais Royal, de FES Jdid et de leurs abords : ce Aval. La rupture des pentes s'identifie approximativement avec une ligne
tronçon correspond aux sites monumentaux des remparts de FES Jdid passant du Sud au Nord par la route d'Ain Chkeff.
et des jardins extérieurs et intérieurs qu'il irrigue. C'est dans ce secteur
que se trouve le système de répartition qui règle le débit des grandes
La nappe affleure en plusieurs points du vallon de la Médina, formant
ramifications qui alimentent la Médina.
neuf sources qui ont contribué jusqu'à l'époque récente, à l'alimentation en
eau de la Médina.
4. La traversée de la Médina se fait en quatre branches majeures qui se
retrouvent dans l'émissaire central, l'Oued Bou Kherareb, avant de
sortir des remparts au Nord de la ville. C'est sur ce tronçon que l'Oued D'autres affleurements se manifestent à proximité du lit de l'Oued FES
est entièrement domestiqué pour les besoins de la ville, et que se (Dokkarat, Zouagha) en bordure de l'Oued Mehrez et de l'Oued Boufekrane.
posent de graves problèmes sanitaires liés à la triple fonction des
canaux (alimentation, irrigation et assainissement, sans compter les Une des caractéristiques fondamentales de l'Oued FES est sa relative
dépôts sauvages d'ordures comme nous le verrons plus loin). pérennité. Il doit celle-ci à la pérennité de ses sources (Ras El Ma, Ain Bou
R'Kais) et au drainage de la nappe phréatique particulièrement riche au Sud-
L'Oued FES qui, en amont de la ville, est une simple rigole, voit ses Ouest (Bled Zouagha, Ben Souda), secteur où elle bénéficie d'un important
eaux s'enfoncer et dégringoler de 200 m sur les 10 kilomètres qu'elles apport de multiples ramifications naturelles et artificielles d'irrigation des
ont à parcourir jusqu'au confluent du Sebou. Oueds Smen et Ain Chkeff.

5. Le tronçon aval extra-muros, de la sortie de la Médina à son confluent


avec le Sebou, comporte un tracé de méandres encaissés et
nauséabonds, du fait entre autre de l'utilisation des eaux pour le
traitement des pausseries.

16
Cette zone joue un rôle de rétention assurant, par une restitution lente
de l'eau qu'elle a absorbée, l'alimentation régulière de l'Oued FES au débit C. Les contraintes de l'hydrologie
moyen de 43 m3/s. La richesse en eau de la région de FES est liée aux
ressources du Moyen Atlas, mais également à une pluviométrie locale
relativement régulière s'élevant en moyenne à 500 mm/an : cependant, nous En fonction du système particulier de l'Oued FES, les contraintes que l'on
avons déjà vu qu'il faut retenir un léger et récent progrès de la sécheresse peut énumérer sont les suivantes. Il s'agit tout d'abord de protéger l'Oued
depuis environ 1972, ce qui a notamment entraîné la conversion à FES contre la pollution amont, dans la zone de rétention de la nappe et plus
l'urbanisation illégale des zones de maraîchage en amont de Dokkarat, sur la généralement dans les zones où le drainage de la nappe est orienté vers
rive droite de l'Oued FES. l'Oued Fes Amont (Zouagha et sa Z.l, Nzalla Faraji, Z.A. de FES Amont
Dokkarat, Ouest de la route d'Ain Chkeff).

SYSTEME DES RESSOURCES EN


U
D'autre part, il est nécessaire de prendre en compte le niveau élevé de la
EAU DE LA PLAINE DU SAIS
U
nappe (-0,50 m à - 2,50 m) comme à Dokkarat, le long de la partie moyenne
de l'Oued Miyet, de l'Oued Mahrez ainsi que sur les terrasses basses du
Sebou.

Moyen Atlas

PROTECTION DE L'OUED FES AMONT


U

LEGENDE
— LIMITE DE BASSIN
VERSANT
•• LIMITE DE ZONE
A PROTEGER
___ VOIE PRINCIPALE
A SOURCE

-·- LIGNE DE SOURCES


_~ LIGNE DES 450m
~--~---`" AIN CHKEF

AIN SMEN

SOURCE : RAPPORT D'EXPERTISE M. ARNAUD. 1986.


U U

17
CARTE HYDROLOGIQUE
U
A. Les contraintes à prendre en compte

Le relief ainsi que les conditions de séismicité imposent un certain nombre


de contraintes qui permettent de définir, dans l'hypoyhèse d'une urbanisation, les
zones à éviter ou à créditer d'une attention particulière.

B. Les contraintes liées à la pente

Les pentes importantes (environ 15 %) réduisent les possibilités


d'urbanisation des collines au Sud-Est, des glacis du Djebel Tghat au dessus
d'Ain Kaddous et la majeure partie des versants hauts et moyens du Zalagh. Il
LIGNE DE PARTAGE est à noter que certaines de ces zones ont déjà été urbanisées par endroits,
DES EAUX
SUPERFICIELLES souvent par urbanisation illégale (Ain Kaddous haut, Sahrij Gnaoua). Un des
LIGNE DE PARTAGE DES
EAUX SOUTERRAINES
objectifs du Schéma Directeur, est de limiter l'expansion de ces zones en les
équipant et les protégeant au mieux (risques de glissements de terrains, tout
NAPPE PHREATIQUE A
MOINS DE 2,50 M DE
particulièrement dans les carrières Nord, par exemple) ; ce peut être également
PROF.
de mettre en place des propositions visant à détourner l'intérêt des clientèles,
NAPPE PHREATIQUE A
MOINS DE 5 m de PROF. attirées par ces zones, par une offre de logements adaptés à cette même
clientèle.
BONS SOLS
AGRICOLES
A contrario, les zones jugées favorables à l'urbanisation peuvent être
énumérées comme suit : la plaine du Saïs, le plateau de Dhar Mahres, le
plateau de Gaada, le plateau du Borj Sud et les terrasses hautes du Sebou. Les
SOURCE : MINISTERE DE L’HABITAT ET DE
bas versants du Tghat, pour des raisons de protection du paysage et de
U U

L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
constitution d'une réserve pour l'urbanisation future, doivent être à notre avis
interdits d'urbanisation pour une période allant au moins jusqu'à l'An 2010.

2-3-5 Les contraintes du relief

Outre les données pédologiques et géologiques, le site de FES se


caractérise par son relief, relief qui peut être brièvement présenté en

- Le plateau du Saïs et la vallée du Sebou;


- Le vallon étroit de l'Oued FES qui assure le passage entre le Saïs et
le Sebou;
- Des vallonnement très accidentés au sud.

18
CARTE DES PENTES
U

2. Les zones de qualité moyenne, où les sols sont de fondation stable mais
où la résistance à la compression est faible (tufs et limons) : Dhar
Dbibagh, Gaada, terrasses hautes du Sebou, zone de la Ferme
Expérimentale.

3. Les zones défavorables, aux caractéristiques irrégulières, à la haute


plasticité, avec faible résistance à la compression et risques de
LEGENDE glissements (marnes) : collines au Sud-Ouest, vallon du Boufekrane,
PENTES > 20 % piémont du Zaiagh et bassins versants de l'Oued Mellah.
PENTES ENTRE 10 ET 20 %
PENTES ENTRE 5 ET 10 %

2-3-6 Valeur agricole du sol

Les zones limoneuses irriguées (Sud-Ouest, vallée des affluents. Oued


FES Aval) autorisent d'importantes étendues de maraîchage et
d'arboriculture.

Les limons non irrigués (versants du Tghat, terrasses du Sebou et de


Gaada) permettent des cultures riches en céréales et en légumineuses.
SOURCE : MINISTERE DE L’HABITAT ET DE
U U

L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
Les versants plus ou moins rocheux du Tghat, du Zalagh et du plateau
du Borj Sud ont permis d'anciennes plantations d'oliviers et de figuiers
associés aux céréales. (source SDUF III page 4).
C. Les contraintes liées à la géotechnie
Pour des raisons de protection du paysage, de maintien des sols en
Ces contraintes sont liées à la structure géologique et recouvrent
pente, de préservation du potentiel productif agricole local, et pour éviter une
parfois les contraintes de pente. Trois zones peuvent être définies.
trop grande diffusion de l'habitat urbain, il parait utile de recommander :
1. Les zones favorables, où les matériaux rocheux sont homogènes,
- D'indiquer clairement la limite que l'urbanisation ne doit pas franchir
avec une forte résistance à la compression (calcaires,
au Sud-Ouest.
conglomérats, travertins) : plaine de Saïs, plateau de Dhar Mahrez,
- De maintenir ou d'encourager l'arboriculture sur toutes les pentes
zone de la route de Sefrou, plateau du Borj Sud.
encore libres autour de l'agglomération ; ceci afin de stabiliser les
sols, de maintenir l'intégrité du paysage urbain de la ville.
- De maintenir une protection de la végétation des vallées des Oueds
Smen et Mahrez, en vue de conserver le paysage.

19
2-4 BREF HISTORIQUE ET EVOLUTION DE LA VILLE

FES atteint son apogée aux 14 et 15 ème siècles et s'impose comme


L'histoire de la ville met en relief les composantes arabe et berbère, première ville du pays. Les Mérinides y édifièrent, à l'Ouest, des remparts,
politique et religieuse, artistique et commerciale qui persistent dans la nature une entité nouvelle : FES Jdid, la nouvelle ville par opposition à FES Bali,
contemporaine d'une cité qui a connu son apogée au 14ème siècle. De enfermée dans une double enceinte où le Palais Royal et les palais luxueux
même, sa dynamique de croissance au fil du temps s'est effectuée de façon révèlent encore aujourd'hui l'éclat de cette civilisation.
originale et toujours dans la même direction, en remontant le cours de l'Oued
FES. Cette extension comprenait aussi un quartier administratif et une
citadelle militaire. C'est l'époque de la création de nombreuses médersas qui
Fès a été fondée à la fin du 8ème siècle par IDRISS 1er, un des accueillirent les étudiants étrangers attirés par le renom des universités où
descendants du Prophète. Peu avant sa mort, il y transféra sa capitale enseignaient les savants les plus réputés. La Mosquée Quaraiyine est un des
jusqu'alors située à Volubilis ou Alila. Il s'agit alors d'une cité assez frustre hauts lieux d'enseignement spirituel et culturel, sa fondation remonte à
d'origine berbère installée sur la rive droite dans une cuvette creusée dans le l'époque des Almoravides en l'an 895.
calcaire par l'Oued FES. Sa situation, au carrefour de la grande plaine du
Saïs au Sud-Ouest, et de la vallée du Sebou à l'Est, en fait un site privilégié
sur les routes marchandes. De nombreuses sources, résurgences de la
nappe phréatique, et la confluence de trois Oueds, lui apportent de l'eau en
abondance. Le site possède donc d'énormes avantages pour permettre à
FES AU 9ème SIECLE
cette petite agglomération de se développer. U

Vingt ans plus tard, ldriss II crée sur la rive gauche une extension plus
complète comprenant Palais Royal, Mosquée, canaux et murailles.

Au 9ème siècle, ces deux quartiers vont accueillir des réfugiés


musulmans d'Espagne sur la rive droite, aujourd'hui quartier des Andalous, et
sur la rive gauche des Arabes de Tunisie aujourd'hui quartier des irMPT ncnn~iur TIF
• BAB STOI BOU-JIDA
Kairouanais. Ces nouveaux arrivants stimulèrent ces deux cités naissantes
par l'apport conjoint de techniques et de modes de vie élaborés, mais très OAI
JM>
différents. Il en résultat l'instauration à FES d'une civilisation originale. rcT>TVT'

QUARTIER
DES
Toutefois les deux cités continuèrent à se développer derrière leurs murs ANDALOUS
respectifs.
QUARTIEî :BUAUBELIUCUNfSA

Un nouvel apport sera donné au 11ème siècle par l'arrivée de la dynastie KATROT ANAT.e
DES

Almoravide, et par l'action de Youssef Ben Tachfine qui unifiera ces deux
cités en un seul ensemble. Les Almohades accentuent aux 12ème et 13ème
siècles la modernisation de la ville en installant à proximité de l'Oued des
BABIL- _•
moulins, des tanneries, des ateliers de cuivre et de céramique. iTinr

20
A la suite du traité de FES en 1912, le nouveau sultan Moulay Youssef
FES rayonnait alors sur tout le monde musulman et même au delà. L'art quitte définitivement FES pour Rabat, ville qui devient désormais capitale
hispano-mauresque atteignit son apogée vers 1350, raffinement d'une politique et administrative, laissant le rôle de capitale économique à
civilisation parvenue au sommet de sa perfection. Casablanca en raison de l'activité croissante de son infrastructure portuaire.
Cette décision condamne la ville à un rôle secondaire vis-à-vis de Meknès,
La dynastie suivante, celle des Saadiens au 16 ème siècle, marque le dont la fonction militaire est affirmée, et qui par ailleurs contrôle Saïs qui
début du retrait de FES par rapport à ses concurrentes Marrakech d'abord, devient la zone d'exploitation agricole. Le développement économique est
puis Meknès. La ville est alors flanquée des Borj Nord et Sud qui la protègent désormais lié à la côte Atlantique et tout spécialement à Casablanca, dont la
tout autant qu'ils la dominent. Le premier sultan Alaouite Moulay Rachid ne fonction portuaire est vivement encouragée. Cette perte d'influence de FES
redonne paix et prospérité que pour un temps. Déchue de son rôle de est le prélude au départ des éléments entreprenants de la ville vers les
Capitale, FES allait connaître une longue période de troubles. Jusqu'à la nouveaux pôles d'activités, abandon qui est suivi par un afflux de population
veille du protectorat français, la ville se caractérise par un effacement rurale qui trouvera refuge dans la Médina, et plus récemment dans les
politique tout en conservant une activité commerciale intense quartiers informels.

FES AU 14 EME SIECLE


U

FES AU 11 EME SIECLE


U

TVAPRES H niTTIAPn

IÏAB PriT-
PYIDI'I

21
Depuis l'époque de sa création, la ville a peu à peu remonté le cours 2. la ville nouvelle
de l'Oued FES tout en l'aménageant pour mieux l'utiliser, grâce à ses
extensions successives. Au cours du 20 ème siècle, le mouvement
d'extension, à contre courant, se poursuit cependant en plusieurs phases. Située sur la plaine du Sais, limitée au Nord par l'Oued FES Amont, et à l'Est par
les Oueds Mahrez et Boufekrane, la Ville Nouvelle fut conçue pour être le siège de
l'administration et du centre d'affaires.
C'est d'abord la création de la Ville Nouvelle, entre les deux guerres
mondiales, complètement dissociée de la Ville Ancienne, flanquée des Actuellement, la Ville Nouvelle se subdivise en cinq grandes zones.
installations militaires du plateau de Dhar Mahrez, il s’agit là d’un exemple
typique de création urbaine planifiée.

Après 1950, une nouvelle forme d'urbanisation basée sur de nouvelles


théories voit le jour. Au Nord-Est de l'ancienne ville, le Quartier d'Ain FES AU MILIEU DU 20 EME SIECLE
U

Kaddous se développe.

Ces politiques successives forment une citée composée de trois


entités distinctes qui sont :
- La Médina ou Ville Ancienne;
- La Ville Nouvelle;
- Ain Kadous ou les quartiers périphériques récents.

1. La Médina

L'ancienne ville, malgré l'arrivée massive d'immigrants ruraux, a


gardé en grande partie, et par la force des choses son dessin originel, mais le
départ des couches aisées vers la Nouvelle Ville a contribué à le taudification
progressive du bâti, auquel s'ajoute et se combine le défaillance dramatique
de l'assainissement, l'entretien de la Médina n'étant plus assuré par absence
de moyens. La couverture de l'Oued FES, jusqu'à la place R'cif est la seule
réalisation parmi de nombreux projets qui, en créant des percées à l'intérieur
de la Médina, pensaient pouvoir lui redonner un aspect plus fonctionnel.

22
- Le Centre Ville, situé à l'Est de Dhar Dbibagh est construit sur une trame 3- Ain Kaddous
triangulaire formée de villas et d'immeubles de type colonial. Elle subit un
développement accéléré et regroupe une grande partie d'activités Cette nouvelle ville se voulait une cité modèle, adaptée aux besoins de la
commerciales et administratives, équipements de services et de loisirs. population citadine d'origine rurale qui ne pouvait trouver sa place dans la
Celui-ci est devenu le centre de la Ville Nouvelle et s'adresse à une Médina.
clientèle aisée. Aujourd'hui on constate la transformation du secteur de
villas en immeubles R+5 et R+6 ; cette densification se développe surtout Actuellement la nouvelle ville d'Ain Kaddous offre l'image d'une ville faite
vers l'Est et le Sud-Est. en "vitesse", inachevée et sous-équipée. Elle se subdivise en trois entités
urbaines ayant des caractéristiques plus nuancées. Ain Kaddous même est
- A l'Ouest de l'Avenue HASSAN II, une zone hétérogène d'habitat et constitué d'une trame d'habitat continu en rez-de-chaussée, progressivement
d'activités, mélange de villas isolées, de villas en bande ainsi que surélevée, ajoutée à un sous-secteur d'immeubles d'habitat économique,
d'immeubles de trois à quatre étages a tendance à s'étendre en séparant la partie basse de la partie haute par des lotissements d'Etat et
lotissements vers l'Ouest. privés d'habitat néo-traditionnel. Ce secteur est peuplé de couches moyennes
ayant bénéficié des conditions avantageuses des lotissements et
- Au Sud, sur les embranchements des routes d'Immouzer et de Séfrou le équipements d'Etat.
quartier de l'Atlas se développe en centre secondaire très actif, secteur qui
se densifie actuellement. Ben Debbab constitue le noyau de départ du quartier né en 1950. Ce
secteur d'habitat néo-traditionnel, est habité par des couches moyennes.
- Le plateau de Dhar Mahrez dont l'urbanisation est liée à sa position
stratégique est l'ancien secteur des garnisons militaires ; aujourd'hui il A Ain Kaddous, comme à Dhar El Khémis, plusieurs opérations de
concentre de grands équipements consommateurs d'espace : hôpital, recasement de bidonvilles de douars améliorés connaissent une surélévation
université, la garnison et une zone d'habitat informel au Sud. Le générale. Plusieurs lotissements clandestins s'y sont développés depuis
déplacement des F.A.R. vers des sites périphériques devrait permettre de 1960. Quelques lotissements privés posent des problèmes d'assainissement,
grandes possibilités d'urbanisation. en raison de leur situation défavorable.

- Tout à fait au Sud, une zone résidentielle s'étend entre la route d'Ain Dans l'ensemble, ces secteurs souffrent du manque d'équipements
Chkeff et la route de Séfrou ; à l'Est de cette dernière sont apparus de sociaux et de l'absence d'un réseau de desserte correcte. Les commerces et
nombreux lotissements : celui de Narjiss étant déjà pourvu en l'artisanat y sont mal répartis et les industries absentes.
infrastructures.
Ceci pose de réels problèmes à la population.
D'une façon générale, la Ville Nouvelle est sous-densifiée : (90 hab./hect.).
Un des objectifs du SDAU est sa densification, ceci afin de donner à
l'agglomération un centre dynamique, doté des équipements nécessaires.

23
24
3 - DIAGNOSTIC,
U

PREVISION, BESOINS SECTORIELS


U

25
26
3. DIAGNOSTIC, PREVISION ET BESOINS SECTORIELS Par ailleurs, ceux-ci sont soumis à certaines conditions d'exploitation :
ils ne peuvent être ni loués, ni cédés à d'autres fins que l'agriculture. Cette
3.1 SITUATION FONCIERE disposition pose de graves problèmes, lorsque le développement de
l'agglomération est amené à englober les lots des coopérateurs l'intérieur du
périmètre urbain.
La situation foncière actuelle dans l'agglomération de FES et son
environnement immédiat, laisse apparaître une forte dominance du secteur privé ; Difficulté aggravée par le fait que le règlement de l'achat des terres
les terrains appartenant à la collectivité locale étant en général vite mis à la par les agriculteurs se fait sur vingt ans. Les lettres de propriété ne leur sont
disposition de l'urbanisation répondent ainsi à une forte demande en matière de remises qu'au bout de cette période, ce qui a permis à certaines
logements : administrations de s'approprier ces terres en les considérant comme
appartenant encore aux Domaines.
- Soit sous forme de grands lotissements d'Etat :

• Secteur situé au Sud de la zone industrielle de Sidi Brahim;


• La ceinture Ouest de la Ville Nouvelle;
• Et actuellement le secteur de Narjiss.
REFORME AGRAIRE
U

ETAT ACTUEL
- Soit utilisés pour des opérations de recasement de bidonvilles comme
U

l'opération Al Wifak sur la route d'Ain Smen, ou l'actuel problème de


recasement du bidonville de Ben Souda sur un terrain situé sur le
secteur de Merja.

D'autres grandes parcelles appartenant à la collectivité locale font l'objet de


projets différents :

- Le Parc de l'Oued FES, grande parcelle de plus de 200 hectares,


affectée à un programme plus spécifique tendant à l'aménagement d'un
parc, symbole d'une coulée verte, protégeant l'Oued FES.
- L'Hippodrome, au coeur du Centre Ville, parcelle d'environ 40 hectares
dont le programme complexe est encore au stade de l'étude. Sa situation
en fait l'une des composantes importantes dans le développement du
centre de la Ville Nouvelle.
- La parcelle 801 K, située au Sud de Ben Souda, s'étendant sur plus de
300 hectares, devrait regrouper à terme la grande zone industrielle de la
future agglomération.

Une autre composante est essentielle en vue du futur développement de


l'agglomération vers l'Ouest et le Sud, et se traduit par les terrains affectés à la
réforme agraire, qui sont à cheval sur le futur périmètre urbain.

La Réforme Agraire, démarrée en 1966 par un décret Royal, a été abrogée


par un Dahir en 1972. Ce décret organisait l'attribution de terre faisant partie du
LEGENDE SOURCE DUAT 1985
domaine privé de l'Etat à des agriculteurs regroupés au sein de coopératives étant
•TERRAIN DE LA
impartageables, incessibles et insaisissables. REFORME AGRAIRE

27
Cette situation ne pourra être solutionnée qu'au niveau de l'Etat. Trois autres facteurs interviennent dans le prix du foncier :

En tout état de cause, les attributions de lots incorporés dans les 1. L'affectation réglementaire du terrain
périmètres urbains devront être indemnisées sur les bases de terres à vocation
agricole. Les zones affectées à l'habitat, aux bureaux et commerces ont des valeurs
différentes selon l'offre face à la demande, et les possibilités qu'offre la
Une série de réunions entre les Représentants des Ministères de réglementation en vigueur.
l'Agriculture ont permis l'élaboration d'un accord visant à pouvoir disposer des
parcelles situées à l'intérieur du futur périmètre urbain ; les parcelles situées 2. L'environnement social
à l'extérieur du périmètre conserveront naturellement leur statut et
l'Administration devra veiller jalousement à ce Qu'aucune urbanisation ne Les classes sociales ont tendance à se regrouper par secteurs, provoquant
puisse intervenir dans ces secteurs. par là même des conditions spécifiques en matière de prix.

3-1-1 Evolution des valeurs foncières


U Cette règle peut être violée lorsque l'offre n'est pas adaptée à la demande.

A titre d'exemple, le quartier de Montfleuri : dans ce secteur réservé par le


Il existe une dépendance évidente entre la croissance P.A aux parcelles de haut standing (2500 m²) l'on voit aujourd'hui se dresser un
démographique et l'évolution de la valeur foncière. quartier informel sur toutes petites parcelles.
La progression rapide du nombre d'habitants à FES entre 1900 et 1982 3. Le niveau d'équipement des terrains
date du dernier recensement, s'est traduite par une forte demande en
logements qui a engendré une augmentation de la valeur foncière des Selon la réglementation officielle, le sol ne peut être utilisé à la construction
terrains, surtout depuis les années 70. qu'après la réalisation des équipements de base. Pourtant, avec le
développement de la construction clandestine, des lotissements s'ouvrent à
La crise du logement à FES, qui frappe surtout les couches sociales à l'urbanisation sans le moindre équipement préalable. Ce manque
bas revenus, la faiblesse de leurs moyens financiers, font que leur demande d'infrastructures explique en partie les différences de prix entre une zone
se limite aux petites parcelles dont les superficies varient généralement de 80 d'habitat non réglementaire et une zone réglementaire équipée.
à 100 m². La valeur du terrain ramené au m² des grandes parcelles (2500 m2
réservées aux zones d'habitat de haut standing), demeure beaucoup moins Ces trois composantes interviennent avec plus ou moins d'importance pour
chère que dans les secteur d'habitat populaire. fixer la valeur des sols.
Deux indicateurs essentiels sont à prendre en compte dans la fixation du Un autre élément important, facteur de disfonctionnement en matière d'offre
prix d'un terrain : le prix du sol à urbaniser et le droit de construire. Ceux ci foncière est constitué par le fait que la réalisation d'opérations de programmes de
dépendent en général des choix émis par le Schéma Directeur en vigueur. standing élevé dans un quartier vierge, provoque une valorisation du secteur,
rendant impossible tout achat foncier pour la réalisation d'opérations à caractère
On peut relever qu'en 1978, la volonté d'urbaniser un grand secteur social.
d’habitat à l’EST, a nettement contribué à l’augmentation du prix du sol sur ce
secteur Le comportement des propriétaires fonciers obère, pour une large part, le
prix des terrains dans un sens très spéculatif, en créant une pression qui
empêche toutes actions concertées au niveau de l'agglomération.

28
29
3-1-2 Carte des prix
U

3-2-1 Fès, dans l’urbanisation du Maroc


U

La lecture de la carte des prix au m² montre bien que le schéma


classique qui veut que les prix décroissent plus on s'éloigne du Centre Ville
n'est pas tout à fait applicable à la Ville de FES. Ceci est non seulement dû à A. Evolution démographique de la Ville de Fès de 1926 à 1982
sa configuration spatiale, avec la présence de deux centres importants : la
Ville Nouvelle et la Médina, complexité d'une agglomération bipolaire, mais Au cours de XXème siècle, l'accroissement de la population de la
aussi à cause de la demande en habitat économique qui se focalise en Ville de FES s'est opéré selon un rythme fort inégal. Le taux de
grande partie sur des parcelles de taille réduite, inexistante ou presque, sur le croissance, en hausse jusqu'en 1936, a connu une chute de 1936 à 1952,
marché officiel, d'où l'apparition d'urbanisation non réglementaire à la chute suivie d'une reprise.
périphérie de la Ville Nouvelle ou proches de la Médina.
Les obstacles à une expansion continue ont varié selon les
A Jnanates, en périphérie Nord-Est de la Ville Ancienne, le prix du m² décennies : crise économique, seconde guerre mondiale, famine de 1945,
équipé dépasse largement celui de certaines zones en plein centre de la Ville lutte pour l'indépendance, départ de nombreux étrangers et d'Israélites.
Nouvelle.
A partir de 1971, l'agglomération englobe les centres de : Hay
Cette pression est tellement forte que l'on assiste même à une Adarissa, Montfteuri, Sidi Brahim, Aouinat El Hajjaj (nouveau périmètre),
progression des prix sur des terrains impropres à la construction (carrières, Ben Souda et le Douar Zouagha.
pente,...) à l'intérieur de l'agglomération.
Le recensement de 1982 donne comme population pour
l'agglomération de FES 484.154 habitants. L'emprise territoriale définie par
le SDAU comme périmètre urbain de la Ville de FES est plus vaste que
celle retenue par les services du recensement pour chiffrer la population
de l'agglomération.

Il convient donc de différencier :


* Enquête auprès des agences immobilières.
- La population de l'ancien périmètre de la Municipalité de FES :
448.823 habitants en 1982;

- La population de l'agglomération de FES (correspondant au


découpage administratif retenu lors du recensement) : 484.154
habitants en 1982;

- La population urbaine de la Ville de FES considérée par le


SDAU : 500.831 habitants en 1982.

30
31
B. Population des villes de plus de 100 000 habitants en 1960, 1971 et D. L'agglomération et la province de Fès de 1971 à 1982
1982 et taux d'accroissement intercensitaire (en milliers)

N°d’ordre ville Population TAUX D'ACCROISSEMENT


RÉPARTITION DE LA POPULATION DE LA PROVINCE DE FES
annuel fO/DO) U

% 1987 % TAUX DE
Population 1971
CROISSANCE ANNUELLE

* La population de 16.677 correspond à la population des communes rurales


mitoyennes comprises dans le nouveau périmètre urbain du SDAU et donc
considérée comme urbaine. (Ces habitants sont des urbains par le mode de
vie, emploi etc...).

Ce sont :

Commune Rurale d'Ain Chkeff :

- Douar Grillou : 1.796 habitants


- Zouagha : 6.196 habitants
- Douar Sidi Brahim : 977 habitants
- Oued FES : 3.869 habitants
Malgré la baisse de la natalité, la croissance urbaine de FES est - Bloc 141 : 94 habitants
supérieure à celle des autres villes du MAROC, mais inférieure à l'essor de - Route d’Aïn Smen : 61 habitants
l'ensemble des villes marocaines entre 1971 et 1982, ce qui suppose une
évolution encore plus rapide des localités urbaines de moindre importance,
ainsi que le taux d'immigrants ruraux le plus élevé du MAROC.

32
RÉPARTITION DE LA POPULATION URBAINE
U

DE LA PROVINCE DE FES
U

Commune Rurale d'Ouled Tayeb :

- Ain Amir : 184 habitants;


- Douar Chami : 201 habitants.

Commune Rurale de Sebaâ Rouadi :

- Mzala : 920 habitants; Pourcentage


de la population 88 % 91 %
- Sidi Amir : 637 habitants;
urbaine de FES
- La Ferraille : 169 habitants;
dans la Province
- Douar Tourine : 1.0403 habitants.

Recensement 1982 * La population urbaine de FES comprend :


Total : 16.677 habitants
- La Municipalité de FES
- Les communes mitoyennes comprises dans le nouveau périmètre urbain du
Suivant la tendance générale observée pour les autres provinces du SDAU cité en D.
MAROC, la population urbaine dans la Province de FES passe de 63 % en - Les centres urbains compris dans le nouveau périmètre urbain du SDAU soit:
1971 à 70% en 1982.
• Centre de Ben Souda
• Centre de Hay El Adarissa
• Centre de Hay Montfleuri
• Centre de Hay Sidi Brahim
• Centre de Hay Aouinat El Hajjaj

Le poids de l'agglomération de FES dans sa Province a connu uni


augmentation de 1971 à 1982, passant de 88 % à 91 % de la population
urbaine de la Province. L'agglomération de FES représentant 56 % en 1971,
puis 62 % en 1982 de la population de la Province, elle constitue un pôle
d'attraction de plus en plus important.

La quasi absence de pôles urbains d'importance secondaire dans la


Province accentue d'autant l'attractivité de FES et en conséquence le nombre
des migrations vers FES.

33
3-2-2 DISTRIBUTION SPATIALE DE LA POPULATION
REPARTITION DE LA POPULATION 1982
U

La carte ci-contre fait apparaître de grandes disparités entre les


secteurs.

Le tissu urbain construit de la Médina (FES El Bali + FES Jdid


représente 80,8 % de la ville intra muros (sans le Palais Royal), alors qu'il DISTRICT N
DISTRICT N.l
ne représente que 50 % en Ville Nouvelle. Le quartier d'Ain Kaddous et le
ANOALOI
quartier Est disposent encore d'espaces d'extension non négligeables. L6MITIYE

Comme on peut s'en douter, la zone périphérique dénommée nouveau


périmètre urbain, est inutilisée sur les trois quarts de son étendue. Les
densités de population révèlent des disparités encore plus grande? Le
contraste est particulièrement net entre la Médina et la Ville Nouvelle
respectivement 830 hab/hect. et 90 hab/hect. de densité moyenne. Les
quartiers Est et Ain Kaddous ont des densités également élevées densités
qu'il est souhaitable de diminuer tout spécialement dans le secteur de Dar
El Khémis. La carte ci-après des densités, donne une image assez
significative à la date du recensement de 1982.

Le fait essentiel qui mérite d’être souligné est que la dédensification


ne doit pas se limiter à la médina.

34
DISTRIBUTION DE LA POPULATION ET DENSITÉ PAR SECTEURS (RECENSEMENT 1982 SELON LE DÉCOUPAGE ADMINISTRATIF)
U

35
DENSITE DE POPULATION 1982
U

DISTRICT N.1
DISTRICT N.3 MEDINA
AIN KAODOUS ANOAI.OUS
BEN OEB8AB LEMITIYENE
DHAR EL KHEMIS FES JOIO
SËPFARINg

DISTRICT N.4
DOKKARA1 * Agglomération de FES - recensement de 1982
ATLAS
SIDI BRAHIM Les quatre districts plus les cinq centres périphériques.
DHAR 0919AOH
Source • Recensement 1960, 1971 et 1982

L'augmentation de la tranche 0-14 ans, entre 1960 et 1971, est


attribuée au niveau de fécondité et à la diminution de la mortalité, tout
particulièrement celle des enfants. La baisse de la tranche d'âge 25-64 ans
provient de l'immigration vers les grandes villes, en particulier Casablanca,
mais également du départ des juifs et des étrangers.

Pour la période 1971-1982, on note une baisse sensible de la tranche


d'âge 0-14 ans, due à un ralentissement du taux de natalité. Par contre, la
tranche d'âge 15-24 ans augmente notablement passant de 15,3 % en 1971
à 23 % en 1982. Le départ vers les grandes villes, souvent lié à l'essor
3-2-3 Structure démographique
U

économique, s'est trouvé ralenti. L'arrivée sur le marché du travail Fassi de


cette tranche d'âge en nette progression, est un phénomène à prendre en
compte rapidement.
A. Répartition selon l'âge et le sexe
Lors du recensement de 1982, l'agglomération de FES comptait
Un élément capital est la jeunesse de la population Fassie. 448.154 habitants dont 241.226 de moins de 20 ans, soit 49,8 % de la
En 1971, 43 % des habitants avaient moins de 15 ans, 55 % moins population Fassie. On peut remarquer que pour cette tranche d'âge les
de 20 ans ; les personnes âgées représentaient 4 % de l'ensemble.
pourcentages sont plus élevés dans les secteurs périphériques, avoisinant
une moyenne de 53 %, sauf dans le cas de Hay El Adarissa, secteur
résidentiel où elle ne contribue que pour 48.6 % de l'ensemble.

36
TAUX DE MASCULINITÉ
U

POPULATION DE PES
U

Répartition selon l’Age 1982


U

Source : Recensement 1971 - 1982


U U

l FGFMDE
EE3 MOINS DE 20ANS
Lors du recensement de 1982,. la tendance s'inverse et on note une
DE 20 À 39 ANS supériorité d'hommes dans la tranche d'âge 30-34 ans ; ceux-ci semblent de
PLUS DE 39 ANS
plus en plus vouloir rester sur place.

Pour ce qui est de la population Fassie, ayant entre 20 et 39 ans, elle


représente 140.812 personnes, soit 29,1 % du total.

Ce sont les secteurs de Hay El Adarissa et de Hay Sidi Brahira qui ont (a
plus forte représentation avec respectivement 37,1 % et 44,1 % (secteurs en
pleine extension, et donc de construction récente).

On peut aussi noter le pourcentage de 34,8 % pour le district n°3 (Ben


Debbab, Ain Kaddous, Dhar El Khémis). C'est celui dont la proportion
d'origine rurale est la plus forte, et qui a reçu ces dernières années le plus de
ruraux : population jeune à la recherche d'un emploi.

La répartition par sexe révèle le déficit de la population de sexe masculin.


Lors du recensement de 1971, il n'y avait que 95 hommes pour 100 femmes :
déficit qui concernait surtout les tranches d'âges correspondant à
l’immigration.

37
PYRAMIDE DES AGES 1982
U
B. Répartition de la population active
RECENSEMENT 1982
U

Le taux d'activité a connu une augmentation assez sensible de 1960 à


1971 qui se poursuit actuellement comme l'indique le taux global pour 1982.

RÉPARTITION DE LA POPULATION
U

SELON L’ETAT MATRIMONIAL EN 1982 (%)


U

Etat matrimonial Sexe M. Sexe F. M. et F.

Le principal fait à souligner est la baisse de la natalité dans la demie


tranche d'âge. Ceci est le signe du début de l'infléchissement du taux
d'accroissement naturel de la population Fassie, comme cela a été
observé pour d’autres villes marocaines.

38
39
Les différences enregistrées au niveau des deux sexes sont dues :

- Pour la catégorie des célibataires, à la précocité relative des premiers D. Taille moyenne des ménages fassis
mariages féminins :
- Pour les divorcés, aux difficultés de remariage des femmes ;
- Pour les veuves, l'écart s'explique par la différence d'âge des conjoints
au mariage et, dans une certaines mesure, par la surmortalité
masculine.

Depuis 1960, l'âge moyen au premier mariage a augmenté d'un an pour


les hommes et de deux ans pour les femmes. Les causes de ce report
seraient l'allongement de la scolarité, la tendance chez les nouveaux couples
à ne plus cohabiter avec les parents du mari et le déclin du rôle de la famille.

Malgré tout, le mariage est très précoce : 50 % des mariages avant 16


ans ; 85 % des mariages avant 20 ans ; la fréquence de célibataires définitifs
est presque nulle.

L'âge moyen au premier mariage pourrait évoluer comme suit :

1978 -1982 1982-1987 FIN du XXème siecle Source : Recensement 1982


U U

19,57 ans 20,36 ans 22,74 ans

F. Alphabétisation et scolarisation

Il devrait en résulter une diminution de la fécondité de l'ordre d'un


L'alphabétisation a réalisé de très gros progrès : 33 % pour les deux sexes
cinquième d'ici à l'an 2000.
entre 1960, 68 % pour le sexe féminin.

Pourcentage des personnes sachant lire et écrire


U

Source : Recensement 1961 - 1971


U U

40
La proportion des jeunes scolarisés a également augmenté, proportion de 1971/1975 - baisse brute : 48 p/mille
qui naturellement atteint son maximum dans la tranche des 10 à 14 ans. - baisse accélérée : 47 p/mille

La chute à partir de 15 ans est plus marquée pour le sexe féminin en à 1995/2000 - baisse brute : 36 p/mille
raison de la condition traditionnelle de la femme. L'importance des couches - baisse accélérée : 32 p/mille
populaires est également à l'origine de cette situation.
D'après l'enquête démographique effectuée sous l'égide de l'U.N.E.S.C.O,
En ne considérant que les personnes âgées de plus de 10 ans, soit les taux de natalité pourraient connaître l'évolution suivante entre 1971 et 1996
74,05 % de la population totale recensée en 1982, on obtient 52 % sachant
lire et écrire.

On peut noter les très grandes disparités entre les différents secteurs.

Ainsi le secteur Est-Jnanate arrive en tête avec 57 % d'illettrés ; à


l'opposé, la Ville Nouvelle n'en compte que 32 % où dans ce secteur 40 % de PÉRIODES BAISSE BRUTE BAISSE ACCELEREE
la population atteint le niveau secondaire et 7,58 % le supérieur.

Pour le cas des centres périphériques on dénote le même contraste.

Ainsi Ben Souda et Awinat El Hajjaj comptent respectivement 68 % et


65 % d'illettrés. Par contre Hay El Adarissa, secteur de villas, regroupe les Source : Recensements 1961-1971
U U

meilleurs résultats : 35 % de la population accédant au secondaire et 11 % au


supérieur.

3-2-4 Mouvement naturel de la population


U
La baisse du niveau de la fécondité est conditionnée par des variables
socio économiques et culturelles : type d'activités, niveau de vie, attachement
aux coutumes et traditions, niveau culturel.
A. Croissance naturelle

L'étude du S.M.U.H, réalisée pour le compte de Ministère de b) La mortalité


U

l'Habitat en 1976 prévoyait une baisse du taux de croissance naturelle.


Le niveau de l'espérance de vie est encore modeste par rapport à celui
a) La natalité devrait diminuer et passer de 50 pour mille en 1960/65
U
des pays les plus industrialisés. La mortalité, et tout particulièrement la
à 28 pour mille en 1995/2000 mortalité infantile (90 décès pour 1000 naissances au cours de la première
année), demeure élevée.

De son côté, le Ministère du Plan avait envisagé deux Le rythme de la diminution escomptée est étroitement lié aux progrès
hypothèses pour l'ensemble du MAROC. réalisés en matière d'infrastructure médico-sanitaire et aux niveaux socio-
économiques et culturels.

41
B. Solde migratoire

a) Les entrées
U

Entre 1975 et 1982, le total des immigrants dans la ville de FES est
de 55.988 ; leur origine rurale pour 35.464 en 1975 représente un taux de D'après les prévisions démographiques, le solde migratoire resterait
ruralité de 63,3 %. Deux immigrants sur trois s'installant à FES, proviennent stationnaire et c'est le taux d'accroissement naturel qui devrait diminuer.
de la campagne et principalement de la province de Taounate et de Taza.
C'est la plus forte proportion enregistrée dans les grandes villes marocaines. c) Origine de la population de l'agglomération de FES
U

Le développement de l'artisanat de FES, au point d'ancrage d'une zone à


forte densité agricole, fait de cette ville un endroit idéal pour l'implantation de
la main d'œuvre non spécialisée. La population de FES est jeune : 50,11 % ont moins de vingt ans, dont
un quart sont nés à la campagne. Peu de Fassis sont originaires d'autres
Les immigrants d'origine urbaine proviennent surtout de l'axe villes marocaines, en particulier des grandes villes. L'immigration d'origine
privilégiéCasablanca-Oujda-Meknès ; Casablanca et Rabat totalisent 49 % de urbaine ne contribuant qu'à un douzième de la population.
cet afflux - Oujda et Taza ne représentant que 16 %.

ORIGINE DE L'IMMIGRATION PAR PROVINCE


U

b) Les sorties
U
CARTE MAROC NORD
U

L'émigration est une tradition ancienne : "Très tôt les entreprises


Fassies ont envoyé leurs représentants à la conquête des marchés. Depuis le
second conflit mondial, l'émmigration s'est accentuée et ne se limite plus aux
couches sociales aisées".

Les émigrants sont constitués essentiellement de citadins, artisans,


cadres et commerçants. Entre 1960 et 1971, le taux d'émigration était de
0,87 %.
LEGENDE
Casablanca est le principal pôle d'attraction avec l'axe Casablanca-
Kénitra, qui absorbe 72 % des émigrants Fassis. L'axe Meknès – Oujda ORIGINE RURALE

ORIGINE URBAINE
intervenant ensuite pour 15 %.

Au cours des années 1960-1971, le solde migratoire, différence entre


les entrées et les sorties, s'était élevé à 1,31 %. Cet accroissement était dû
SOURCE CERED 1986
pour deux tiers à l'excèdent des naissances sur les décès et pour un tiers au ANALYSES ET TENDANCES
DEMOGRAPHIQUES AU MAROC
solde migratoire positif.

Source : CERED 1986


U U

42
Prévisions démographiques
U

AGGLOMÉRATION DE FES
U

QUATRE DISTRICTS PLUS LES CINQ CENTRES PÉRIPHÉRIQUES


U
Deux facteurs influencent la croissance de la population durant la
RECENSEMENT 1982
U

période 1962-1982 :

- Premièrement, un fort taux de croissance naturelle jusqu'en 1970


tendant à diminuer depuis.
ORIGINE (LIEU DE NAISSANCE) NOMBRE % - Deuxièmement, une croissance élevée des migrations jusque
vers la fin de la décade de 1970. mais oui tend à se stabiliser
maintenant.

Les études prospectives faites à partir des informations des deux


derniers recensements montrent que les taux de fécondité de la
population, ainsi que l’immigration, verront leur croissance se réduire
dans les décennies à venir.

Il convient aussi de noter que, jusqu'aux années récentes, une


Une analyse plus précise nous révèle des différences entre les proportion élevée de l'immigration s'est établie à l'intérieur de la Médina.
différents secteurs de l'agglomération. Celle-ci, étant saturée, nécessite pour sa sauvegarde d'être dédensifiée.
Il est donc indispensable de contrecarrer l'afflux constant de nouveaux
En effet, on constate qu'une grande partie de la population est née immigrants vers la Médina en leur proposant des logements dans les
sur place ; c'est plus vrai pour le district n°1 : 77,5 % et dans une moindre zones retenues pour l'urbanisation par le SDAU.
mesure pour les districts 2,3,4 avec une moyenne de 60 %.
A partir de ces rapides observations tendancielles, on peut
L'origine rurale de cette population est plus importante dans les raisonnablement considérer que :
districts 2 et 3 où elle contribue pour 1/3 de l'ensemble. Cela confirme que les
ruraux ont plutôt tendance dans la période 71/82 à se fixer dans les - D'ici l'an 2000 :
extensions Nord et Est extra-muros.
a) Non seulement le taux de croissance de FES (territoire délimité
L'origine urbaine de cette population est surtout sensible pour le pour les fins du recensement) se réduira progressivement, mais
district n°4 où elle atteint 16 % et dans une proportion plus faible pour le il en sera de même des banlieues donc des concentrations de
district n°3 où elle est inférieure à 10%. populations périphériques;
b) La croissance démographique entraînant l'expansion territoriale
Les étrangers, quant à eux, préfèrent s'installer dans le district n°4 où urbaine, la Ville de FES et ses banlieues, concentrations de
populations périphériques, ne formeront plus qu'une seule
ils représentent 2 %.
agglomération urbaine.

- Après l'an 2000 :

La diminution des taux de croissance démographique continuera,


ainsi que celui des migrations.

Ces diverses considérations ont permis d'évaluer l'évolution de la


population de FES (ville et agglomération).

43
a) Pour FES, les chiffres de population de 1990 et 2000 sont ceux
A. L'évolution de la population urbaine projetés par le Centre d'Etudes Démographiques. On note qu'ils
correspondent à une chute significative du taux de croissance moyen
Actuellement, les informations démographiques décomposées annuel de population par rapport aux taux des années antérieures.
(fécondité mortalité, migrations) pour la Ville de FES et les centres urbains
de se périphérie, ne sont pas encore disponibles. Aussi, les calculs b) Pour les centres de population périphériques, les chiffres de
présentés se basent sur des hypothèses qui paraissent raisonnables dans la population pour 1960 et 1971 sont ceux donnés comme estimatifs par
conjoncture actuelle : celles-ci sont brièvement commentées dans les le Centre d'Etudes Démographiques. Seuls ceux de 1982 viennent du
paragraphes suivants. recensement.

Nous avons déduit des taux de croissance moyens annuels eux aussi
EVOLUTION DE LA POPULATION URBAINE DE FES
U
estimatifs ; ces taux bien qu'élevés devraient à peu près se maintenir
1926-2010
U

constants jusque vers l'an 2000, étant donné que ceux-ci s'appliquent
(APPROXIMATION FAITE A PARTIR DU RECENSEMENT DE 1982]
U

à des zones à prédominance populaire où le facteur migration peut


jouer un rôle important dans les prochaines années. Le cas de
Montfleuri devrait être différent car il s'agit d'une banlieue résidentielle
faisant l'objet d'une offre importante de lotissements pour la
population à niveau moyen.

Après l'an 2000, les taux de croissance de ces centres devraient


diminuer plus ou moins rapidement selon qu'il s'agit de centres plus
populaires comme Ben Souda, intermédiaires comme El Adarissa, ou
résidentiels comme Montfleuri.

Tout dépend de la manière dont le SDAU sera mis en oeuvre, mais il


est difficile de penser que la population totale des centres
périphériques, dont on évalue qu'elle pourrait passer de 15 335
habitants à 236 000 habitants en moins de 40 ans, augmente plus
rapidement. En effet, on sait que l'immigration de la population rurale
tendra à diminuer et que les prochaines années de croissance des
villes du MAROC se portera principalement sur les villes moyennes.

c) En l'an 2010 FES et ses centres périphériques ne formeront plus qu'un


seul territoire urbain qui aura vu passer sa population de 500 831 en
1982 à 904 000 en l'an 2000, et 1 177 000 en 2010 ; c'est à dire avec
un taux de croissance moyen annuel diminuant progressivement et
allant dans le sens des tendances de croissance des grandes villes
marocaines prévues par le Centre d'Etudes Démographiques.*

* On peut noter que c'est une estimation assez proche de cette prise
en considération par le SDAR (chapitre variantes du Développement
Démographique) dans le cas de la variante industrielle.

44
FES ET PERIMETRE URBAIN
U

EVOLUTION DE LA POPULATION JUSQUE L'ANNÉE 2010


U

Source : Situation démographique régionale au MAROC CERED 1988


U U

Remarque : D'après ces estimations, la population du périmètre urbain de FES atteindrait 1 177 000 habitants en 2010.
U U

45
B. Revenu des ménages

La connaissance des revenus est utile pour effectuer une programmation des Le revenu annuel moyen par personne est moins élevé dans la
logements, appropriés à la demande. Province de FES (urbain) que dans l'ensemble du MAROC urbain. La
comparaison paraît fiable, car les remarques au niveau des revenus
Pourtant, le revenu au MAROC est une donnée difficilement accessible à travers les complémentaires sont les mêmes pour chaque ville. Quant au monde rural,
enquêtes, car il existe une économie parallèle proche de l'auto-consommation qui le décalage reste important, surtout dans les revenus élevés.
engendre des revenus complémentaires dont l'appréciation est délicate. A l'heure actuelle,
les meilleures sources sont les enquêtes établies après chaque recensement.

Les enquêtes ayant suivi les recensements de 1960, 1971 et 1982 ont servi au CONSOMMATION DES MENAGES EN AGGLOMERATION URBAINE
U

Ministère du Plan pour élaborer les plans quinquennaux successifs.

GRANDS GROUPES DE PRODUITS 1960 EN % 1971 EN % 1984-1985 EN %

DEPENSES ANNUELLES MOYENNES PAR PERSONNE EN 1982


U

Source : Direction de la statistique "Consommation et dépenses des ménages


U U

1984 -1985".

Entre les recensements, l'élévation du niveau de vie s'est traduite par


une diminution relative des dépenses alimentaires. La part consacrée au
logement est en progression et, atteignant 22,8 % du budget, reste un des
éléments principaux des dépenses des ménages.

Source : Direction de la statistiques : consommation et dépenses des ménages 1984-1985


U U

46
3-3 ACTIVITE
3-3-1 Evolution du budget municipal face à l’évolution de la population
U

L'économie urbaine de FES, comme celle de la plupart des grandes villes


marocaines, est caractérisée par la juxtaposition d'une économie moderne et
d'une économie traditionnelle. Cette dernière est très difficile à cerner.
RECETTES RÉALISÉES DURANT LES ANNÉES 1987-1988
U

L'importance économique de FES est ancienne. Le rôle de l'artisanal reste DES COMMUNES DE LA PROVINCE DE FES
U

très important et la ville occupe aujourd'hui encore la première place parmi les
cités marocaines, l'importance de sa Médina, mais aussi (a diversification des
activités, contribuant largement à la vitalité économique de FES.

Quant à l'activité industrielle, avant l'indépendance, une quarantaine Année Taxe urbaine Taxe d’édilité
Commune
d'implantations avaient été réalisées, à Sidi Brahim. Les industries alimentaires
apparaissent à Dokkarat en 1935 avec la fabrique d'huile d'olive Guessous
Frères et la Société Fassie de conserves.

Pourtant, vers le milieu des années 60, l'activité industrielle en est encore à
ses débuts, l'emploi industriel (artisanat et BTP exceptés) ne regroupe à cette
époque en effet que 2,8 % du taux des emplois. Il atteint 8 % en 1971 et passe
à 11,4% en 1982.

Ce développement important permet à la Ville de FES d'occuper le


deuxième rang des villes marocaines. Aujourd'hui, l'emploi industriel augmente
de 3% à 4 % l'an, renforçant ainsi la place de FES dans l'espace industriel
marocain.

En 1977, on comptait 113 500 emplois - en 1983 134 500, soit 21 000
emplois créés en 6 ans, ou bien 3 500 emplois créés par année. Le secteur
primaire est pratiquement inexistant, le reste des emplois étant réparti
également entre les secteurs secondaire et tertiaire.

Source : D.U.A.T.
U U

Le tableau ci-dessus apporte des éléments concernant les recettes de


FES et des communes voisines pour les années 1987-1988.

La taxe urbaine représente les taxes perçues sur :

- Les autorisations de construire;


- Les occupations temporaires.

47
La taxe d'édilité correspond à la taxe d'habitation (valeur locative). 3-3-2 Répartition de la population active de l’Agglomération de Fès
en 1982
Les autres recettes proviennent essentiellement des subventions de
l'Etat. Ces recettes ont été supprimées en 1990, ces communes percevant
depuis une taxe d'édilité plus importante.

Les dépenses de fonctionnement ont augmenté dans de très grandes


proportions (66 %) par rapport à l'essor démographique (10 %) ; cette
augmentation a surtout été sensible entre 1986 et 1987.

L'essentiel est constitué par les dépenses de personnel, le matériel et


les frais de fonctionnement des divers services ; environ 95 % sur 1984 et
1986, 79 % en 1985 et 1987. En valeur absolue, elles ont connu une
progression de 26 % au cours de ces quatre années.

D'après les crédits ouverts, les dépenses d'investissement ont


beaucoup moins progressé (15 %). Leur répartition est très variable selon
15 8444
l'exercice budgétaire considéré. Les travaux neufs et les grosses
réparations constituent le chapitre essentiel : de 45% en 1984 à 77 % en
1986 et 1987. En revanche, les acquisitions immobilières demeurent faibles
soit 32,7 % de la population de l'agglomération de FES (484 154 hab)
; moins de 5 % en 1984 et 1985, 8,5 % en 1987.

D'autre part, les recettes correspondantes peuvent donner lieu à la Les chiffres que nous avons utilisés proviennent de quatre sources
remarque suivante. Dans le domaine des services, les recettes réalisées ont différentes :
été inférieures aux crédits définitifs accordés chaque année. En revanche,
les recettes d'investissement apparaissent supérieures aux prévisions
budgétaires, à l'exception de l'exercice 1987. - L'annuaire du KOMPASS 1987-88
- La liste des entreprises de la Province de FES "1987"
- La Chambre de Commerce et d'Industrie de FES "1988"
La Municipalité ne dispose donc pas d'une grande liberté de manœuvre - Les résultats du recensement de 1982.
pour intervenir dans la réalisation des objectifs présentés par le Schéma
Directeur. L'exploitation de ces différentes sources a permis d’affiner nos
renseignements, mais ceux-ci sont loin d'être exhaustifs. Le KOMPASS
laisse échapper, par exemple, un nombre important de petites et moyennes
entreprises...

48
3-3-3 Répartition des emplis par branche d’activité 3-3-4 Industrie

L'industrie fassie est caractérisée par la multiplicité des petites


unités aux faibles capacités de production. Ceci est dû au fait que nombre Le secteur industriel fournit aujourd'hui quelque 22 000 emplois
d'établissements sont issus de l'artisanat et gardent de ce fait une taille dans quelque 350 entreprises. Malgré l'éparpillement de certaines unités en
modeste. Il en résulte une structure caractérisée par un foisonnement de Ville Nouvelle, de quelques unes à Ain Kaddous sur la route de Meknès, elles
petits établissements et l'énorme poids de quelques grosses unités. se regroupent principalement sur quatre zones industrielles.

En premier lieu, les zones industrielles opérationnelles créées


dans les années 30, mais qui se sont surtout développées entre 1950 et
1960.
- La zone industrielle de Dokkarat sur une superficie de 90
hectares, divisée en 50 lots, contigüe à la voie ferrée à proximité de la gare
ONCF ; elle profite aussi de la route de Meknès proche de l'Oued FES. C'est
l'industrie alimentaire qui a l'emprise la plus importante, mais au point de vue
des effectifs, les treize maisons concernées par le textile emploient environ 3
400 personnes.

,Source
U U : Listing de commerce de Fès (Eté 1988)
PRINCIPAUX SECTEURS INDUSTRIELS À DOKKARAT
U

Ce listing est très incomplet puisque l'introduction du document


émanant de la Chambre de Commerce et d'Industrie donne une estimation
pour l'industrie : 700 entreprises moyennes et grandes et environ 20 000
emplois.

La comparaison de la structure industrielle Fassie – composante


essentielle de la région économique du Centre Nord - avec celle du MAROC
montre bien la petite taille des industries à FES

49
PRINCIPALES ENTREPRISES À DOKKARAT
PRINCIPALES ENTREPRISES DE SIDI BRAHIM
U

RAISON SOCIALE EFFECTIFS EN 1987 SURFACE EN M² ACTIVITÉ DATE DE CRÉATION

- Sidi Brahim est la principale zone industrielle, sur 107 hectares, avec
93 sociétés - située au Sud-Est de la Ville Nouvelle, elle ne bénéficie
pourtant pas de la proximité de la voie ferrée, ni de la route Meknès-
Taza

En 1987/88, les effectifs concernés étaient de 8 300 à 9 300 selon les


besoins des entreprises et les saisons. A peu près un douzième de la main
d'oeuvre ne bénéficie pas d'un emploi permanent. Les entreprises sont
d'importance inégale : le nombre d'emplois variant de 3 à 1 420 et l’emprise
de 350 à 16 000 m².

La principale activité est le textile avec 20 maisons ; cette industrie


occupe également la plus grande superficie à l'intérieur du périmètre de la
zone industrielle. Le tableau ci-dessous donne un aperçu des localisations les
plus importantes.

50
PRINCIPAUX SECTEURS INDUSTRIELS À SIDI BRAHIM
U
LOCALISATION DES PRINCIPALES ZONES D'ACTIVITE – ETAT ACTUEL
U

NOMBRE D'ENTREPRISES EFFECTIFS EN 198


DONT LES EFFECTIFS
SONT PRÉCISÉS

Ces deux zones regroupent aujourd'hui plus de la moitié des emplois


industriels. Pourtant, la vétusté de certaines installations, le manque
d'infrastructures de base, le problème encore non résolu de leur
assainissement - voir le cas de Dokkarat vis à vis de la nappe phréatique de
l'Oued FES - ajouté au jeu spéculatif, enferment de plus en plus ces deux
secteurs dans un attentisme qu'il faut contrer.

Devant cette constatation et la demande sans cesse croissante de


terrains, les Pouvoirs Publics ont décidé d'aménager de nouvelles zones
industrielles.

La zone de Ben Souda, d'une superficie totale d'environ 320 ha, la


première tranche n'occupant que 35 ha, dont la mise en oeuvre est récente
(1978). Elle ne reçoit actuellement que quinze entreprises opérationnelles,
pourtant le nombre de lots disponibles est de 131 dont 127 sont attribués.

Beaucoup de lots ont donc été achetés dans un but spéculatif. Il


convenait de les remettre à la disposition de véritables entreprises.

L'attribution de tous nouveaux lots dans de telles zones devra se faire


sous réserve d'occupation et d'utilisation à des fins productives sous un délai
maximum de 18 mois.

Elle profite de la proximité de la voie ferrée qui marque sa limite Nord.


La première implantation ne date en effet que de 1978, avec les tapis de Ben
Souda. Depuis 1980, l'industrie textile s'est confortée avec BDM Industrie et
la Société de Filature et de Bonneterie. La minoterie est représentée par les
Moulins Bab Guissa, mais l'entreprise la plus important est «Gum Industries»
avec un effectif de 450 personnes travaillant sur 13 200 m² qui produit des
gommes alimentaires.

Il est important de signaler la présence de la nappe phréatique


soulevant dont de temps en temps le problème du traitement des rejets de
cette zone industrielle et donc la préférence à donner à l’implantation.

51
Le secteur artisanal d'Ain Nokbi occupe aujourd'hui quelque 13
La ville de FES dispose d'atouts considérables pour voir son activité
hectares, où se trouvent des entreprises spécialisées dans la fabrication
industrielle se développer considérablement :
de céramiques et de briques. L'étude portant sur son extension n'en est
encore qu'au stade de projet ; elle porte sur l'installation de 750 artisans
- L'Etat souhaite contre-balancer l'hégémonie actuelle du centre
et devrait occuper environ 70 hectares. Sa principale vocation est
d'activités "Casablanca - Mohammédia" par un rôle accru donné à
d'attirer l'artisanat polluant de la Médina : c'est une démarche incluse
d'autres villes. Le code de 1973, repris par celui de 1983, a pour
dans le Plan général de "Réhabilitation et mise en valeur de la Ville
vocation de favoriser ce processus en procurant des avantages à la
Ancienne".
création d'entreprises. Quatre types de zones ont été créées avec des
avantages croissants ; FES se situe dans la troisième catégorie, et
EFFECTIFS DES ENTREPRISES DE FES PAR ZONE INDUSTRIELLE
U
bénéficie, du fait de ce classement, de la quasi-totalité des mesures
d'encouragement prévues par le code.

- A FES, l'Etat a créé ou contribué à la création de douze entreprises


industrielles, employant ainsi 3861 salariés. Ces créations s'inscrivent
dans le cadre de la politique générale de régionalisation du
développement industriel, qui vise à faire de la Ville de FES le
deuxième foyer industriel du MAROC. Dans un premier temps,
l'accent a été mis sur l'industrie textile, mais depuis 1975, on s'oriente
vers le développement de l'industrie mécanique.

Il faut bien admettre que la Ville de FES dispose d’atouts : son


potentiel sur le plan humain est énorme, les prévisions démographiques le
démontrent ; la jeunesse de la population due à une natalité forte procurera
une main d’œuvre nombreuse.

La présence d'une élite artisanale et commerciale disposant de


capitaux ne peut que favoriser l'émergence d'une classe d'entrepreneurs,
Source : KOMPASS 1987-88 - Liste informations 1987 - Listing de la Chambre
U U
susceptibles de prendre en charge le développement industriel de
de Commerce de FES été 1988. l'agglomération.

Enfin, l'ouverture de la frontière Algérienne va renforcer l'axe marocain


Est-Ouest - Casablanca - Oujda, sur lequel se situe la Ville de FES, qui
devrait pleinement profiter de cette nouvelle conjoncture.

52
CARTE MAROC NORD

La volonté de transférer l'artisanat polluant hors de la Médina, sur le site


LA VILLE DE FES DANS LE CONTEXTE DU MAROC URBAIN
d'Ain Nokbi, et d'étendre la zone industrielle de Ben Souda sur plus de 230
U

hectares a été l'une des composantes de la définition de l'axe structurant Est-


Ouest : son tracé permettant une liaison rapide entre les pôles d'intérêt déjà
existants, mais assurant aussi des déplacements rapides entre les différentes
zones d'habitation prévues par le SDAU.

\ îi npolp
Sahrij Gnaoua forme un tripode entre la Médina et le futur secteur
d'activité artisanale d'Ain Nokbi d'une part, et les terrains de Zouagha à
proximité de la zone industrielle de Ben Souda d'autre part. Les liaisons
étroites entre zones d'habitat et zones d'activités permettront une réduction
des déplacements infra-urbains.

La création d'un nombre suffisant de lots disponibles devrait assainir le


marché et permettre de redynamiser les anciens secteurs : Dokkarat et Sidi
Brahim. Un effort d'infrastructures s'avère nécessaire afin qu'ils retrouvent
leur dynamisme. La grande rocade périphérique permettra une desserte
rapide inter-régionale de la zone industrielle de Sidi Brahim, ces deux zones
se situant sur le grand axe routier Casablanca-Oujda.

Pour que l'industrialisation de FES soit une réussite, il faut que


0 50 100 ISQkin
l'agglomération Fassie joue pleinement son rôle de métropole économique
régionale, ce qui permettra d'éviter que les activités marocaines soient
uniquement concentrées à Casablanca.
Le SDAU doit prendre en compte ces nouvelles données en partant de
la réalité concrète du terrain, de l'état actuel des zones d'activités, de leur
implantation par rapport aux dessertes existantes et futures, mais aussi de la
localisation des futures zones d'habitation, pour diminuer les temps de
transport.

53
EVOLUTION DU PERIMETRE URBAIN
U

3-4 HABITAT

3-4-1 Expansion urbaine


U

En 1986, la population urbaine de FES était de 580.000 habitants


(estimation faite à partir du recensement de 1982) ; celle-ci occupait une
superficie urbaine construite d'environ 2.600 hectares.
POPULATION SURFACE SURFACE PAR HABITANT
URBANISABLE (HECTARES) (M2)
VILLE ANCIENNE
1932 1564 ha
1976-1977 425000 1300 30 1f4« 1628 ha
1986 580000 2800 45 1952 2538 ha

1S54 2678 ha
Source : CERED 1986. Analyses et tendances démographiques au MAROC.
U U
UiUiiiiiiii-i·l 1960 3878 hi

£•••••3 1986 6550 ha


U U

L'augmentation de la surface occupée par habitant durant la


période 1976-86, est due à l'extension de la ville au Sud, caractérisée
par la présence de quartiers d'habitat économique à trame lâche, ou de
secteurs de villas, consommateurs d'espaces.
Après la deuxième guerre mondiale, en 1948, les quartiers d'Ain
3-4-2 Evolution de l’aire urbanisée
U
Kaddous et de Ben Debbab sont créés et inclus dans le périmètre urbain par
l'Administration dans le cadre de la politique de "logements pour le plus grand
nombre". Ce secteur qui se voulait un modèle de cité nouvelle offre,
C'est entre les deux guerres que se développe réellement la aujourd'hui, l'image d'une ville faite "en vitesse", inachevée, sous-équipée.
Ville Nouvelle.
En 1952, le périmètre urbain représente une aire de 2.538 hectares,
A la limite de la plaine du Saïs, elle fut conçue pour être le avec le rattachement de la nouvelle zone industrielle de Sidi Brahim, et de la
siège de l'administration et du centre d'affaires. partie Nord à l'Oued FES Amont sur les pentes de Jbel Tghat ; celui-ci inclut
aussi les nouvelles extensions au Nord-Est de la Médina et Dhar Khémis.
En 1932, le périmètre urbain enferme quelque 1.564
hectares, incluant sur le plateau de Dhar Mahres, la base militaire. Les En 1954, ce sont les quartiers de Jnanates extensions Est extra-
premières constructions de la Ville Nouvelle comprennent déjà la zone muros qui appartiennent désormais à l'ensemble urbain dont la superficie
industrielle de Dokkarat. On peut aussi noter l'extension vers l'Est sur la s'élève alors à 2.538 hectares.
route de Taza.

54
La proposition de nouveau périmètre urbain en 1986, incluant les
nouvelles extensions prévues au S.D.U.F, atteignait ainsi une superficie de
En 1960, l'espace urbain passe à 3.878 hectares : extension au Sud, 6.550 hectares. L'extension à l'Est et au Sud rattachant par là même les petits
remontée générale de l'emprise au Nord et pris en compte d'une partie de la centres.
vallée de l'Oued Boufekrane et du plateau de Sahrij Gnaoua.
En 1991 le nouveau Schéma Directeur intègre le centre de Ben Souda,
Le recensement de 1982 s'est appuyé sur ce dernier périmètre en y les zones d'habitat non réglementaires de Zouagha, ainsi que les des parties
rattachant cinq secteurs périphériques : des communes rurales d'Ain Chkeff, .d'Oulad Tayeb de Sbaa Rouadi et Sidi
- Hay Adarissa Harazern.
- Hay Awinat El Hajjaj
- Hay Sidi Brahim
3-4-3 Typologie de l’habitat
- Hay Montfleuri
U

- Ben Souda L'agglomération actuelle se présente comme une somme d'entités


RECENSEMENT 1982
U
distinctes coupées par un relief contraignant :
LES 4 DISTRICTS ET LES 5 CENTRES
U

- La Médina, tissu traditionnel, surdensifié, s'implante au creux du


talweg de l'Oued FES, dominé par les extensions extra-muros Nord
DISTRICT N.3 DISTRICT N.1
AIN KADDOUS MEDINA ANOALOUS LEMITIYENE d'Ain Kaddous et Est du quartier des Jnanates.
BEN DEBBAB FES JDID SEFFARINE - La Ville Nouvelle sous-densifiée, en bordure de la plaine du Saïs,
DAR EL KHEMIS
tendant à s'unifier avec Ben Souda, représente 62 % de l'espace
bâti, mais n'abrite que 30 % de la population.
- Les extensions récentes, soit réglementaires avec permis de
construire : quartier d'habitat économique, soit non réglementaires :
DISTRICT N.2
habitat spontané comme à Zouagha ou Sahrij Gnaoua.
ADOUA
JNANAT

A. Type d'habitat

DISTRICT N.5
Les résultats, issus du recensement de 1982, permettent de faire une
HAY AWINAT première analyse. Les trois types de logements : (villa, maison traditionnelle et
EL HAJAJ
appartement) retenus, permettent une vision rapide du tissu qui compose les
différents quartiers de l'agglomération de FES.

La Médina se caractérise par l'importance de ses maisons


traditionnelles : 84 %.

55
En revanche, les villas y sont pratiquement inexistantes et l'habitat
informel heureusement réduit à 1 %. En ce qui concerne les extensions de la Ville Nouvelle, les contrastes
(excepté le cas de Hay Montfleuri) sont très significatifs ; que ce soit Hay El
Le quartier des Jnanates, quant à lui, se distingue par un équilibre Adarissa où la villa représente 72 % du type de logement ou bien Aouiinat El
entre les deux types d'habitat qui sont l'appartement et la maison Hajjaj, composé uniquement de maisons traditionnelles ou Hay Sidi Brahim où
traditionnelle avec respectivement 46 % et 45 %. les appartements interviennent pour 77,5 %.

La Ville Nouvelle présente une situation très différente A Ben Souda, ville satellite d'habitat populaire et non réglementaire,
l'équilibre s'opère entre l'habitat informel : 43 %, et l'habitat traditionnel : 55 %.
Les appartements représentent, en effet, 40 % des logements et les Le récapitulatif de tous des résultats donne une vision générale du tissu
villas 20 %. de l'agglomération de FES.

Les maisons traditionnelles ne représentent plus que 25 % du bâti, La maison traditionnelle représente le plus gros pourcentage en type de
mais le tissu informel intervient pour près de 15 %. logement avec 54,5 %, c'est à dire plus de la moitié.
REPARTITION PAR TYPE D'HABITAT 1982
U

RECENSEMENT 1982
U
L'importance du secteur informel, représentant presque 11 % de
l'habitat, est significatif d’une situation alarmante.

B. Les grands types et leurs caractéristiques

Une planche "Typologie de l'Habitat" a été réalisée sur une cartographie


de l'agglomération correspondant peu ou prou à la réalité sur le terrain en
1985. Cette planche a retenu une nomenclature thématique regroupant sept
rubriques :
1. Ancienne Médina
2. Villas
3. Immeubles orientés
4. Immeubles en alignement
LEGENDE 5. Bidonvilles
i HABITATS
INFORMELS
553 MAISONS
6. Habitat social
F::::a ... ..-.»-.».__ 7B271~b
TRADITIONNELLES
i""1 APPARTEMENTS
7. Habitat en dur autoconstruit.
•••«_....: HAY MOKTFLCUm____=—•Z—i
U U

~ C'est pour cerner au mieux la réalité de l'agglomération que cette


nomenclature prend en compte des aspects différents :

La morphologie (1,2, 3, 4) le processus de construction (5, 7) ou encore


la catégorie socio-économique des populations (6).

56
La rubrique n°1 "Ancienne Médina" comprend FES El Bali et FES Jdid,
autrement dit la totalité de l'habitat intra-muros.

La rubrique n°2 "villas" correspond à un habitat morphologiquement bien


défini : bâti isolé sur sa parcelle et sans continuité avec celui des parcelles
voisines, avec des hauteurs de R+2 maximum.

La rubrique n°3 "immeubles orientés" et n°4 "en alignement"


correspondent respectivement :

a) A une conception de l'urbanisme des CIAM, qui a donné lieu à


quelques réalisations à FES,
b) A l'habitat collectif sous sa forme la plus répandue.

La rubrique n°5 "bidonvilles" recouvre un habitat informel dont la hauteur


ne dépasse jamais le rez-de-chaussée.
S'il est permis de parler de district "privilégié" le DISTRICT ¹4 présente
La rubrique n°6 "habitat social" recouvre deux réalités : c'est d'abord une situation relativement meilleure que les autres.
l'habitat collectif public à escalier desservant plusieurs logements (R+3,
maximum), c'est aussi l'habitat informel qui, lorsqu'il atteint des densités Les appartements représentent les 40 % des logements, les villas 20 %
élevées (R+4) et couvre des zones importantes, a des performances et l'habitat traditionnel 25%, mais l'habitat informel intervient pour près de
comparables à l'habitat collectif public. 15 %.

La rubrique n°7 "habitat en dur autoconstruit" correspond à un bâti Le degré d'équipement peut être considéré comme bon si l'on excepte
réalisé au gré des contraintes du parcellaire, des pentes et des opportunités l'habitat informel.
foncières.
En ce qui concerne les centres périphériques, les choses sont très
Le tableau suivant donne une idée de l'importance en surface de différentes suivant les cas.
chacune des rubriques énoncées :
Le degré d'équipement est en effet peu satisfaisant pour Ben Souda et
Hay Aouinat El Hajjaj en est dépourvu.

Il est au contraire le plus élevé sur le secteur résidentiel de Hay


El Adarissa. Pour le centre Hay Montfleuri, le faible taux remarqué
correspondant à l'alimentation en eau courante est de 33,09 % et en
électricité de 53,80 % car les réseaux étaient en cours de réalisation.

57
58
TYPE D'OCCUPATION DES LOGEMENTS 1982
U

C. Statut d'occupation des logements URECENSEMENT 1982

L'étude détaillée à partir du recensement de 1982 sur le statut


RECENSEMENT 1982
d'occupation des logements révèle qu'au niveau de l'agglomération, le
pourcentage de locataires 54,45 % est supérieur à celui des propriétaires
43,51 %.

Ce phénomène est encore plus vrai en Médina, atteignant


65,75 %, et confirmant la transformation radicale de la population y
vivant.

Ces chiffres révèlent également l'importance des propriétaires


résidant dans le district n°3 : 49,13 %, ce qui démontre une certaine
stabilité dans l'occupation du logement.

On peut également faire cette constatation pour Ben Souda et


Awinat El Hajjaj, où l'habitat en dur autoconstruit représente
respectivement 78 et 68 %.
LEGENDE
— LOCATION •
D. Nombre de pièces par habitant
CJ ACCESSION
Dans la Ville de FES, pour des ménages de 5 à 6 personnes, A LA PROPRIETE
EE3 PROPRIETAIRE
chaque occupant dispose en moyenne de 0,43 pièce. Les conditions
de qualité du logement sont, en général, inversement proportionnelles
au nombre de personnes par ménage. D'autre part, en Ville Nouvelle,
la moyenne pièces/personne s'élève à 0,57.

L'analyse détaillée reste approximative. En effet, le recensement


de 1982 délimite des districts ne permettant pas d'avoir une idée
objective du nombre de pièces par ménage suivant le type d'habitat.

Les différentes proportions en villa ou en logement ou voire en


habitat informel ne font que souligner des moyennes difficilement
interprétables.

59
Le DISTRICT ¹1 se caractérise par l'importance du tissu traditionnel,
NOMBRE DE PIECES PAR MENAGE ET PAR PERSONNE
représentant à lui seul 80 % de tous les types d'habitat. Les villas y sont très
U

peu nombreuses et l'habitat informel heureusement réduit à 1 %.

NOMBRE DE PIECES NOMBRE DE PIECES Chaque immeuble est alimenté en électricité et possède au minimum
PAR MÉNAGE PAR PERSONNE un poste d'eau et un WC. 50 % des logements ne sont pas équipés en
cuisine, mais le plus étonnant réside dans le fait que 32 % ne disposent pas
de l'eau courante.

Le DISTRICT ¹ 2 se caractérise par la place qu'occupent deux types


d'habitat : l'appartement et la maison marocaine avec respectivement 46 % et
45 %. les villas y sont peu nombreuses mais l'habitat informel occupe 8 % du
total.

L'équipement y est déficient, en effet, plus d'un tiers des logements ne


sont pas alimentés en eau courante, il en est de même pour l'électricité.

Plus de 43 % des habitations ne possèdent pas de cuisine et plus de


Source : Recensement 1982
U U
11 % n'ont pas de WC. Bien entendu, le logement informel est le plus
démuni, mais la maison traditionnelle ne possède de cuisine que quatre fois
sur dix, d'eau courante qu'une fois sur deux, d'électricité que trois fois sur
Le ménage type de la ville a 2,32 pièces. quatre. Les appartements sont mieux équipés. Malgré tout 28,60 % d'entre
eux ne sont pas alimentés en électricité.
Une personne dispose en moyenne de 0,43 pièce.
La maison traditionnelle est de loin de principal type d'habitat : 36,47 %
Ces moyennes se situent entre les ménages de 5 à 6 personnes. dans le DISTRICT ¹3. Viennent ensuite l'appartement pour 25,63 % et
l'habitat informel 17 %.
E. Degré d'équipement et confort des logements En dehors des WC, bien qu'un bon dixième des logements n'en
comporte pas, l'équipement est insuffisant, surtout pour l'habitat traditionnel
dont un tiers manque d'eau courante et près d'un tiers d'électricité.
Il est nécessaire, pour bien comprendre ces tableaux, et donc
les analyses qui suivent, de faire un rapprochement avec la structure Naturellement le point le plus critique est la place occupée par l'habitat
typologique de chaque secteur. informel : 3220 logements dont la presque totalité ne possède ni eau
courante ni électricité.
La maison traditionnelle n'offre pas les mêmes caractéristiques
fonctionnelles que celles qui ont cours aujourd'hui.

Le patio central est le coeur de la maison. C'est un espace polyvalent


où se préparent les repas ; la cuisine est souvent réduite à un très faible
espace, permettant le rangement des ustensiles et denrées. Cet habitat
unifamilial à l'origine, a subi récemment des divisions et des transformations
pour permettre sa location à plusieurs familles.

60
D'abord principalement situés aux abords de la Médina, à l'Est
DEGRE D'EQUIPEMENT ET CONFORT DES LOGEMENTS
Jnanates et au Nord Dhar El Khemis, ces regroupements se sont ensuite
U

(POUR LES QUATRE PRINCIPAUX TYPES D'HABITAT]


produits en périphérie de la Ville Nouvelle au Sud et à l'Ouest à proximité de
U

pôles d'activités : zone industrielle de Dokkarat ou Sidi Brahim. Bensouda,


avec une population estimée à 5.570 habitants en 1977 (SDUF), devient un
centre périphérique important avec une population de plus de 17.000
habitants recensés en 1982.

HABITAT «SPONTANE» LOCALISATION


U

Source : Recensement 1982


U U

3-4-4 Habitat spontané


U

Il n'existe pas à FES de vrais "bidonvilles" par rapport à l'image


courante qu'évoque ce terme. Ce sont un certain nombre de hameaux (11
recensés en 1977), de type plus ou moins rural, où le pisé domine,
densement peuplés et qui jouent le rôle de quartiers semi-urbains.

Toutes ces constructions sont illégales, au regard des règlements


d'urbanisme, mais la plupart des chefs de famille, propriétaires ou locataires,
occupent les lieux en vertu d'un contrat régulier avec le propriétaire du terrain.

Leur développement a connu des phases d'activité et de ralentissement


successives, en fonction à la fois de la demande et de la rigueur
administrative. Apparus à la veille de l'indépendance, ces douars se sont
étendus, surtout dans les périodes de 1969-1970 et de 1976-1977 et ces
toutes dernières années.

61
TABLEAU RECAPITULATIF POPULATION "HABITAT SPONTANE-
U
En 1977, ces formations spontanées regroupaient environ 7 % de la
population totale de la Ville, soit 30.000 habitants, en ne prenant en compte
POP. 72 POP. 76-77 POP. 82 POP. M que les douars recensés. Entre 1972 et 1977, ceux-ci marquaient un taux
Estimation SDUF Recensement Estimation d'accroissement de l'ordre de 22 % l'an. Le tableau ci-dessous montre la
progression étonnante de ces lotissements clandestins, le recensement de
1982 laisse apparaître en effet une croissance très rapide de certains de ces
douars.

Privés généralement de tout équipement, de tous réseaux, ces douars


clandestins subissent une densification alarmante. Les plus anciens d'entre
eux comme le quartier des Jnanates où les constructions atteignent des
niveaux R+4, R+5, voient dans certains secteurs des densités de l'ordre de
1200 hab/ha.

La remise en cause du SDUF, dans les années 80, n'a fait que
renforcer cette dynamique, appuyée que le fait qu'aucune action importante
ne soit intervenue pour loger cette catégorie de population dans des
lotissements économiques.

Source : Recensement 1982 DUAT


U U

62
63
3-4-5 Situation actuelle
U
En 1988, les Autorités cherchent de nouvelles réponses au problème
de l'habitat économique, et lancent l'opération "Al Wifak" ; il s'agit de toucher
les classes défavorisées en mettant sur le marché des lots non construits,
Pourtant quelques actions récentes ont contribué à améliorer la situation. respectant un plan général de lotissement. L'habitat se réalise alors
progressivement en autoconstruction.

Sur une surface de 33 hectares environ, le programme regroupe 1527


OPÉRATIONS EN COURS
lots économiques, 264 parcelles de villas et un certain nombre d'équipements
U

de quartier, centre commercial et artisanal, écoles etc....

Ce secteur devrait regrouper à terme 12 500 habitants avec une


densité de 375 hab/ha.

Pourtant et malgré les efforts entrepris, l'analyse comparée de la


production en logements sur les trois années 1984-85-86 montre une
inadéquation par rapport à la croissance démographique.

EVOLUTION DE LA PRODUCTION DE LOGEMENTS


U

CONTROLES ET NON CONTROLES


U

Comme on peut le constater, les opérations en cours de réalisation se


situent toutes en extension Sud et Ouest de la Ville Nouvelle, exceptée une
opération très importante située au Nord de la RP1 sur les pentes du Jbel
Tghat et dénommée Ferme Expérimentale, terrain occupant 185 hectares
dont 80 hectares sont en réserve ; le reste se divisant en deux : le lotissement
Jbel Tghat sur 55 hectares et le lotissement Oued FES sur environ 50
hectares. Aujourd'hui, seules les infrastructures sont réalisées.

64
EVOLUTION DES BESOINS EN LOGEMENTS NEUFS
U
3-5 EQUIPEMENTS PUBLICS
U1985 - 2010

Le développement futur des services publics sera déterminé par


l'évolution démographique et économique de FES.
90.000
NOMBRE DE LOGEMENTS
Au fur et à mesure de la progression de l'activité économique, il sera
DEFICIT DE 53.455 LOGEMENTS
nécessaire de développer les infrastructures et les équipements, aussi bien
70.000_
f uni rfut»TB« t »• taceMriiTa kfûu)l »0tlfi L4
sous l'angle quantitatif que qualitatif.

50.000

Avec l'amélioration du niveau de vie, les facteurs sociaux prendront


30.000
davantage d'importance et entraîneront de nouvelles exigences, de nouveaux
NOMBRE DE LOGEMENTS REALISES AVEC rapports besoins - desserte.
PERMIS DE CONSTRUIRE SI LE TAUX MOYEN
DE CONSTRUCTION DES ANNEES 1964 A

Un soin de plus en plus grand devra être donné à l'organisation


fonctionnelle et spatiale de cette infrastructure. Chaque quartier, ou localité de
10.000
7.50C la périphérie urbaine nécessitera de nouveaux équipements en fonction de
2.500
Ci 'i
U U
l'essor démographique et des besoins à satisfaire.

3-5-1 Administration
U

La construction réglementaire ne répond en effet, dans aucun des La décision de Sa Majesté HASSAN II de créer, au printemps 1991,
cas, a plus de 46% de la demande. Cela laisse supposer que : trois préfectures pour l'agglomération de FES a conduit à repenser la
localisation des équipements administratifs.
- Soit le logement n'a pas été construit,
- Soit la population concernée n'a pu se loger qu'en habitat non C'est ainsi que la Wilaya pourra trouver sa place sur l'axe d'entré de
contrôlé, en surdensification ou en bidonville ... la ville en venant de l'aérodrome de FES Saïs. Le Borj de Dhar Dbibagh,
élément important du patrimoine pourra, après restauration, servir à accueillir
Or le besoin de logements neufs ne fera que croître au cours des les bureaux de Mr le Wali, ainsi que les services de la Préfecture de FES Jdid
années à venir comme le montre le graphique ci-dessus. Dhar Dbibagh.

De sorte que si les Autorités veulent maîtriser la croissance de La Préfecture de FES Médina à été prévue en lisière Sud de
l'espace urbain, celui-ci devra être multiplié par 2,4 entre 1982 et 2010. l'ancienne Médina, à l'extrémité de l'axe Est-Ouest, au Nord du Parc de
Wislane.
Elles devront répondre à la croissance de demande de logements
neufs nécessaires dans cette période. Cela implique l'adaptation à une Enfin, la Préfecture de Zouagha Moulay Yacoub sera implantée sur
situation nouvelle des normes urbaines et de mettre fin à l'extension de zones l'axe structurant Est-Ouest, dans un quartier en pleine réorganisation. Elle sera
d’habitat incontrôlé. le symbole de la reprise en main par l'administration des quartiers défavorisés.

65
A l'intérieur de la R.E.C.N, l'état des installations dans les 12 Centres
Par ailleurs, le SDAU propose de transférer sur le plateau de Dhar urbains était estimé bon pour 8,3 %, moyen pour 75 % est faible pour 16,7 %.
Mahrez, les administrations qui n'ont pas la nécessité d'être en contact Les Provinces de Boulemane et d'AI Hoceima avaient un meilleur équipement
journalier avec les usagers. Ceci aurait comme avantage de libérer une que celle de FES.
partie des terrains occupés par des administrations Avenue HASSAN II, et
permettrait ainsi des opérations immobilières d'une certaine envergure qui, à
terme, devraient redonner une image nouvelle au centre de la Ville nouvelle. EDUCATION NATIONALE
U

NIVEAU D'EQUIPEMENT
U

3-5-2 Equipement
U

EL HOCEIMA
/
Le système scolaire national comprend deux cycles : primaire et IMZOUREN

secondaire. Le cycle primaire est en principe obligatoire à partir de 7 ans. BM BOUK&CM

En réalité sur l'ensemble du MAROC, 68 % seulement des enfants


scolarisables y accèdent.

Le taux de scolarisation dans le milieu urbain est supérieur à celui du


monde rural. En effet, si en milieu urbain 80 % de cette population est
scolarisée, dans les campagnes 34,5 % seulement le sont (population âgée de ««ONTfLeuR

plus de 7 ans). HMIUf YACO-JE


EL ADARISSJI

OUINAT EL KAJA.
Le taux de fréquentation de la classe d'âge 5-19 ans (rapport entre la
population scolarisée 5-19 ans et la population totale de cette tranche) est de
64%.
LEGENDE
BON
L'analyse de la situation est fondée sur l'effectif des élèves et du MOYEN
personnel enseignant, ainsi que le nombre d'établissements et de classes. FAIBLE

A la suite du recensement général de la population de 1982, des


données ont été fournies sur l'enseignement dans la Province de FES et plus
particulièrement sur la situation en milieu urbain. Des statistiques consultées,
nous pouvons dégager quelques points essentiels : Source : S.D.A.R. 1984
U U

- En 1982, dans la Province de FES, les élèves représentaient 22,7 %


de la population totale. Pour 1000 habitants, on comptait 4
établissements scolaires ; 56,3 classes ; 78,1 enseignants. Chaque
enseignant avait une moyenne de 29 élèves et une classe comprenait
41 élèves. En raison d'un nombre de locaux insuffisants, le rapport
salle/classe n'était que de 0,76.

66
67
La carte scolaire doit évoluer dans le sens d’une augmentation a) L'enseignement général
U

du nombre de salles dans les écoles existantes et vers la réalisation


de nouveaux Centres scolaires en fonction des densités de population
des divers quartiers.
.
Grâce à des données plus récentes, il nous est possible de
préciser la situation de la Ville de FES.

A. Enseignement primaire

ETABLISSEMENTS SALLES CLASSES ELEVES ENSEIGNANTS


Les deux tiers des établissements d'enseignement général concernent les
89 1192 1754 58745 1775
collèges, avec 1.502 élèves en moyenne contre 1.127 dans les lycées.

Si nous nous référons d'autre part au S.D.A.R, en 1985, dans le milieu


urbain de la Province de FES, il y avait 1.257 salles et 1.989 classes, soit un rapport
Chaque école primaire compte en moyenne 13 à 14 salles pour de 0,63 inférieur à celui mentionné pour le primaire.
660 élèves.
Pour réduire les effectifs à 25 élèves par salle, il faudra accroître de 50 % le
On arriverait donc à une cinquantaine d'élèves pour ces 13à14 nombre de salles.
salles.
Si le pourcentage de lycéens augmente par rapport aux effectifs des
Afin d'éviter ce nombre trop important, il a été créé en fait 19 à collèges, les besoins en locaux deviendront encore plus nécessaires.
20 classes, portant le rapport salle-classe à 0,67, ce qui fait des
classes d'une trentaine d'élèves. Pour supprimer te roulement dans les
salles, il faut en construire 600 autres, ceci pour un nombre d'élèves
constant de 58.745. b) L'enseignement original et spécial
U

Cet enseignement dispensé dans trois établissements compte près de 49


B. Enseignement secondaire élèves par classe dans le premier cycle et 20 seulement dans le second.

Les établissements secondaires ont une importance locale et Là encore, tout au moins pour les plus jeunes, le nombre de salles s'avère
régionale. insuffisant..

Des élèves même originaires d'autres régions que la R.E.C.N


peuvent fréquenter des sections spécialisées de certains lycées de
FES. D'autre part, des élèves ruraux peuvent fréquenter les collèges et
lycées des centres urbains. Ce qui explique qu'en 1982, le taux de
scolarisation en milieu urbain était de 104,6 %.

68
CENTRES BRANCHES 1ERE ANNÉE 2EIVIE ANNÉE 3EME ANNÉE TOTAL

ETABLISSEMENTS CLASSES ELEVES ENSEIGNANTS

c) Enseignement privé
U

Source : Education Nationale


U U

L'enseignement privé comporte l'avantage d'avoir de faibles


effectifs par classe : 8 dans le premier cycle, 15 à 16 dans le second.
e) L'enseignement supérieur
U

ETABLISSEIVIENTS CLASSES ELEVES ENSEIGNANTS

En 1982-1983, FES comptait 18.872 étudiants soit 20,8 % des effectifs


universitaires du MAROC. La Ville de FES qui concentrait tous les établissements
d'enseignement supérieur de la province et même de la Région centre Nord, classait
la Région Economique du Centre Nord au troisième rang après le Centre 36,6 % et le
Centre Sud 24,8 %. En ce qui concerne les effectifs d'enseignants, FES, avec 716
instructeurs représentant 18,4 % de ceux du Royaume, n'arrivait qu'en cinquième
position.
d) La formation professionnelle
U

Les universités de FES sont des établissements qui soulignent l'influence


culturelle de la capitale spirituelle du MAROC.
63 centres de formation sont implantés dans la Province de FES. Ils
offrent un éventail de 59 branches de formation pour 5.234 élèves.
La Quaraouine, la plus ancienne université du monde Arabe avec ses
antennes à Tétouan, Marrakech et Agadir garde son importance au niveau national.
Les centres privés de qualification assurent quant à eux la formation
de 959 élèves.
De l'université Ben Abdellah dépendent les facultés de Meknès et de
Tétouan. La carte universitaire de FES couvre les mêmes territoires de la Région
Economique de l'Oriental pour certaines disciplines qui ne sont pas enseignées à
l'université de Oujda.

69
EFFECTIFS EN 1987 -1988
U

Les enseignements spécialisés Fassis exercent leur influence sur NIVEAU D'ETUDE
un espace plus ou moins vaste : centre de formation des adjoints ETABLISSEMENT 1ère ANNÉE 2ème ANNÉE 3ème ANNÉE 4ème ANNÉE TOTAL
techniques en urbanisme, centre de formation des techniciens en
équipements de FES. Le centre de formation administrative a un champ
qui dépasse les limites régionales.

Certains établissements intéressent l'ensemble du MAROC : Ecole


Nationale Supérieure, L'I.N.O.T et l'I.T.A de FES, et le C.F.I.I d'immouzer
Kandar.

La primauté de FES dans le cadre de la R.E.C.N apparaît encore


dans le fait que les C.P.R, l'Ecole d'Infirmières d'Etat etc... couvrent les
trois Provinces de FES, Touanate et Boulemane, tandis que des
établissements d'AI Hoceima et de Taza n'exercent leur influence que
dans leurs propres Provinces.

- L’effectif des étudiants :

Le tableau ci-contre montre les effectifs des étudiants répartis


par niveau d'étude dans les différents établissements supérieurs au titre
de l'année universitaire 1987 -1988.

Il ressort de ce tableau que l'effectif global des étudiants


des facultés et autres établissements supérieurs est de 26.052.
L'université Sidi Mohamed Ben Abdellah a le plus grand nombre d'étudiants
soit 21.185 suivie de l’Université Quaraouiyine avec 4.142.
Source : Education Nationale
U U

L'effectif des étudiants qui est en 1ère année de 11.940 diminue


sensiblement au niveau de la dernière année d'étude pour atteindre 3.152.

70
- Les équipements des Etablissements Supérieures :
EQUIPEMENTS UNIVERSITAIRES ET SCOLAIRES
Les établissements supérieurs de FES offrent 23 amphithéâtres, 58 R.E.C.N
salles de travaux dirigés, 125 salles de travaux pratiques et 11 laboratoires.
Ces équipements sont répartis par établissement comme suit :

LEGENDE
~ LYCEE
B UNIVERSITE MED BEN ABOELLAH
Q UNIVERSITE QUARAOUYINE

~ ECOLE NATIONALE SUPERIEURE

• • .LIMITE DE LA REGION CENTRE NORD


0_______________SOkm
SOURCE S.DAR.1984
Source : Education Nationale
U U

Pour les universités de FES, à cause de l'accroissement continu du


nombre d'étudiants, la densité étudiants/salle est particulièrement élevée. En
1982, elle était de 184 et de 40 dans les C.P.R. et E.N.S.

71
3-5-3 Santé
U
INFRASTRUCTURES SANITAIRES EN 1983. PROVINCE DE FES
U

La Province de Fès n’est pas particulièrement favorisée quant à son


réseau sanitaire. En 1983, elle se classait au 5ème rang parmi les cinq POPULATION CENTRES DESANTE DISPENSAIRES POPULATION
Province de la Région Economique Centre Nord pour les Communes PAR CENTRE DE SANTE PAR DISPENSAIRE
Urbaines et au 4ème rang pour les Communes Rurales.
URB. RUR. URB. RUR. URB. RUR. URB. RUR. URB. RUR.
548209 257255 9 3 20 21 60912 85751 27410 12250

ETAT DES EQUIPEMENTS SANITAIRES DANS LES CENTRES


U

URBAINS DES PROVINCES DE LA R.E.C.N.


U

En 1983, à FES, Ain Chkeff et Sidi Brahim, se trouvait un centre de


santé pour plus de 60 000 habitants, seules les localités d'immouzer et de
Séfrou en possédaient un pour moins de 45 000 habitants, ajoutés à Bhalil et
PROVINCES NOMBRE DE ETAT EN POURCENTAGE CLASSEMENT Ain Cheggag, elles étaient les seules communes dotées d'un dispensaire
COMMUNES BON MOYEN FAIBLE pour moins de 15 000 personnes.

A l'intérieur de la Province de FES, la répartition des établissements


était la suivante en 1983 :

HOPITAUX LITS CENTRES DISPENSAIRES

Source : S.D.A.R. Page 254


U U

Pour que la desserte de la population soit satisfaisante, on estime qu'il


faut un centre de santé pour une population inférieure ou égale à 45 000
habitants et un dispensaire par tranche maximum de 15 000 personnes.

En réalité, l'équipement est insuffisant, un bon niveau de


développement se situe entre 2,5 et 3 points. FES n'atteint pour sa part que
1,97 points.

72
En 1986, le nombre d'établissements dotés de lits était de 9 : 7
hôpitaux et 2 centres de santé avec respectivement 1635 et 22 lits, soit un
A FES, l'implantation des hôpitaux en bordure de la Médina ou à total de 1657.
l'Est de la Ville Nouvelle, fait apparaître un déséquilibre quant à leur
répartition dans l'espace urbain. A FES, les 1635 lits se répartissaient entre 1241 dans les hôpitaux
généraux et 394 dans les hôpitaux spécialisés dont 112 dans les
HOPITAUX LOCALISATION
établissements pour malades mentaux. Il y avait d'autre part 7 cliniques
NOMBRE DE LITS
privées, la plus ancienne créée en 1960 ; on en comptait déjà 6 en 1984.

AL GHASSAN l Plateau de Dhar Mahrez 545 La capacité hospitalière n'a donc guère progressé au cours de cette
IBN AL KHATIB Oasba des Chérards 546
OMAR DRISSI Batha
1 d7Fi

162
décennie puisqu'elle n'est passée que de 1529 lits en 1981 à 1657 en IQRR.
IBN AL HASSAN Est de FES EI Bali 112
IBN AL BAITAR Plateau de Dhar Mahrez 60
IBN MAIMOUN Ain Kaddous nn
TAUX D’OCCUPATION DES HOPITAUX DE LA PROVINCE DE FES
U

SANTE : LOCALISATION DES HOPITAUX


ETAT ACTUEL

Source : Annuaire Statistique National


U U

Par rapport à la R.E.C.N et à l'ensemble du MAROC, la Province de


FES connaît un léger déficit pour le nombre d'établissements hospitaliers et le
nombre de lits. En revanche, si l'on se réfère à la population, le rapport entre
le personnel sanitaire par tranche de 10 000 habitants de 11,4 personnes est
supérieur à la moyenne nationale et à celle de la Région Economique du
Centre Nord.

73
SERVICES SANITAIRES POUR 10.000 HABITANTS
U 3-5-4 Espaces verts
U

Les espaces verts revêtent dans la vie urbaine une importance aussi bien
psychologique que physiologique.

Ces deux fonctions font de l'espace vert un des éléments primordiaux à toute
vie urbaine dont l'objectif est de maintenir les conditions nécessaires à une vie saine
et équilibrée.

A FES, les différentes périodes d'urbanisation ont eu chacune leur façon


Source : S.D.A.R.
U U d'intégrer les espaces verts dans leur modèle urbain. Nous en distinguerons trois : la
Médina, le Protectorat et Aujourd'hui.

La Médina n'a pas toujours eu la configuration que l'on peut lui voir aujourd'hui.
Pour le proche avenir, la création d'une centaine de lits hospitaliers par En effet, jusqu'au début du XX ème siècle, sa superficie construite ne représentait
an, dont les deux tiers en médecine générale, le reste en médecine qu'un peu plus de la moitié des espaces intra-muros, le reste des terrains se
spécialisée paraît un minimum. composait de jardins, de vergers, de cimetières... sans oublier ceux à l'extérieur des
remparts, aujourd'hui quartier de Jnanates (jardins).
Les secteurs situés à la périphérie de FES : Awinat, Ben Souda, El
Adarissa, Montfleuri, Sidi Brahim ne disposent pas de centres de santé, de La Médina a dû affronter récemment l'exode rural et la densification. La terre
même Awinat, Ben Souda et Montfleuri ne bénéficient pas de la présence est devenue, par la force des choses, une valeur marchande qui a vite mis à mal le
d'un dispensaire. Les localités de Bhalil et de Moulay Yacoub en sont système urbain traditionnel - extensions intra et extra-muros - réduisant petit à petit
totalement dépourvues. les espaces verts.
La base matérielle existante est insuffisante pour que la population soit Entre les années 30 et 50, l'espace vert s'est développé suivant le concept de
couverte d'une manière optimale. Pourtant en raison de l'essor l'aménagement urbain ; il fait partie intégrante de l'urbanisme moderne, espaces
démographique, la création de nouveaux établissements est un impératif. aménagés publics pour l'embellissement de la ville.
Le SDAU préconise donc sur la seule ville de FES, et au vu de son Pourtant sans doute, à cause du peu de moyens pour faire face à l'extension
extension au Sud et à l'Ouest deux nouvelles implantations : l'une au Sud rapide de la ville, des quartiers entiers se sont développés au détriment de tout règle
proche de la route d'immouzer, l'autre à l'Ouest, à proximité de Bensouda en d'aménagement urbain. Le jeu spéculatif étant prédominant, et en l'absence de plan
liaison avec une Université de Mèdecine. d'urbanisme, chaque mètre carré a pris une telle valeur, que les espaces verts n'ont
pu être maintenus. Les rares terrains réservés sont devenus des terrains vagues qui,
faute de moyens, n'ont pas été plantés.

74
Aujourd'hui, si l'on considère que les normes internationales sont de - Tout autour de la ville, une ceinture verte d'environ 2 Km de large sera
10 à 15 m² par habitant, la Ville de FES a une proportion d'espaces verts imposée, de façon à éviter tout débordement de l'agglomération en dehors
très faible qui se situe autour de 0,5 m2 par habitant. Une visualisation des limites définies par le SDAU.
rapide de ces espaces dans la ville nous montre qu'il sont inégalement
répartis entre les différents quartiers. Une telle mesure s'impose pour préserver un environnement végétal de
qualité à la ville et afin que la collectivité ne soit pas tentée, par solution de
La Ville Nouvelle ne regroupant que 20 % de la population en est facilité, de déborder sur des terres à forte valeur agricole et appartenant à des
bien pourvue. En revanche, la Médina et ses extensions Nord et Est en sont coopératives.
pratiquement démunies.

Les facteurs ayant conduit à cette situation sont : LOCALISATION DES ESPACES VERTS
U

- La conjoncture foncière, qui n'a pas permis d'avoir une politique


urbaine volontariste;

- La spéculation foncière et la densité de certains quartiers n'ont pu


que faire repousser la prise de conscience vis à vis des espaces
verts;

- Sans aucun doute, le niveau culturel de la population d'origine


rurale qui ne reconnaît pas la valeur essentielle de ces espaces;

- La sécheresse de ces dernières années n'a pu que contribuer à et


état de choses.

Le SDAU préconise, en conséquence, non seulement la prise en


compte d'un ratio de 10 % en espaces verts par rapport à la superficie
totale de la future agglomération, mais juge qu'il est nécessaire de créer
des parcs à là dimension de la ville et d'engager une action de protection
de la Médina en aménageant ses abords :

- Le Parc de l'Oued FES, vaste coulée verte pénétrante à l'Ouest


jusqu'aux remparts du Palais Royal, sera réservé à la détente, aux
jeux et aux loisirs;

- Le Parc de Wislane, au Sud de la Médina;

- La protection des abords de la Médina qui devrait se voir doter


d'équipements publics au Nord;

- Une série d'actions qui devraient permettre de créer de vastes


espaces verts aménagés, grandes coulées vertes, charnières
entre les différentes entités de la ville.

75
3-5-5 Les équipements futurs
U C. Le marché aux bestiaux

Dans le cadre de l'évolution de la ville prévue par le SDAU, un


certain nombre d'équipements futurs sont à prévoir. Compte tenu de
besoins en superficie et des différentes contraintes à l'urbanisation, les Là aussi, les contraintes sont de même nature que pour le marché de
propositions suivantes peuvent être avancées : gros et les abattoirs.

C'est pourquoi une emprise de 4 hectares devra être réservée, en


A. Le marché de gros liaison avec les deux implantation précédentes.

Les trois implantations devront faire l'objet d'une étude globale


Sa localisation en zone périphérique s'impose. En effet, sa d'implantation. Les problèmes posés par l'assainissement de ces trois
fonction entraîne un trafic important de camions et de semi-remorques établissements devant être étudiés et traités de façon collective, avant rejet
qu'il ne paraît pas souhaitable de faire pénétrer à l'intérieur de la ville. dans le 1er bassin de lagunage.
Par ailleurs, sans être d'une absolue nécessité, la proximité Par ailleurs, ces trois localisations peuvent aussi trouver la justification
du rail peut s'avérer nécessaire. de leur implantation par la proximité du centre de Ben Souda, secteur réservé à
une population à bas revenus, susceptible de fournir la main d'oeuvre à ces
Aussi, une localisation le long de la rocade périphérique, à trois établissements.
proximité d'une gare de triage et d'autres activités grandes
consommatrices de surfaces, parait convenir à ce type d'activité.

C'est pourquoi le marché de gros a été implanté dans la D. Grand complexe sportif (20 hectares)
zone industrielle de Bensouda.

Il peut aisément trouver sa place au Nord-Ouest du secteur de


B. Les abattoirs Merja, situé en périphérie Ouest de la ville ; il profite d'une bonne accessibilité
et participe à la coulée verte se prolongeant jusqu'au Parc de l'Oued FES.
Les mêmes considérations de localisation que pour le
marché de gros semblent devoir s'imposer.
L'espace disponible prévu de l'entrée Ouest est largement suffisant pour
Aussi, un terrain de 2 hectares pourrait être recherché, en permettre aux divers équipements sportifs de trouver leur place, ai milieu des
mitoyenneté espaces verts. Son implantation est intimement liée à la protection de la nappe
phréatique, cette affectation permettant en effet d'éviter toute construction dans
cette zone très sensible.

Par ailleurs, ces équipements et les plantations qui leur seront


nécessairement complémentaires, formeront un masque à la zone industrielle
de Dokkarat.

76
E. L'hippodrome
3. Situé à proximité de l'Oued FES, l'eau peut être un élément d'attrait
Pour les mêmes raisons évoquées ci-dessus, celui-ci trouve tout de son environnement;
naturellement sa place auprès du complexe sportif.
4. Les jardins prévus au Plan d'Aménagement, la proximité du Palais
Royal ainsi que des remparts de la Médina, constituent des attraits
P. Le parc d'attractions et de loisirs indiscutables pour cette localisation;

Couvrant une superficie de 30 hectares, ce parc sera implanté à 5. Enfin, la qualité propre de l'architecture de la Makina, et
l'entrée Ouest de la ville, profitant ainsi d'une bonne desserte. Il profitera du l'importance des volumes permettent une exploitation
merveilleux paysage créé par le regroupement des diverses activités extraordinaire de ce cadre merveilleux, qui de ce fait, rehaussera
proposées dans ce secteur, vastes espaces de verdure. les manifestations qui s'y dérouleront;

6. Cette localisation participera à ta réhabilitation de ce quartier :


G. Le camping opération particulièrement nécessaire vu la proximité du Palais
Royal.
En complément de celui déjà réalisé sur une partie du terrain de
l'Aéroclub sur la route de Séfrou, un autre terrain d'une superficie de 50
hectares, agrémenté d'espaces verts, sera implanté en lisière du bassin de I. Les stations de traitement des eaux
l'Oued FES Amont, profitant ainsi de la proximité des nouvelles installations usées
de sports et de loisirs. Elles ne sont pas traités dans la présente étude et sa fonction de l’étude
d'assainissement. Elles ne nécessitent pas de surfaces très importantes ; aussi leur
H. Le grand complexe culturel (1 hectare) localisation figurera sur les plans d'aménagement.

Une réutilisation des bâtiments de la Makina paraît devoir s'imposer J. Les décharges contrôlées
pour plusieurs raisons :

La décharges existante, sur la route d'Oulad Jamaa, devra être agrandie


1. Le prestige de FES étant lié à son passé, le choix d'un terrain, et voir son type de fonctionnement complètement transformé, pour en faire une
pour des activités culturelles, en Ville Nouvelle ou dans les décharge contrôlée.
nouvelles communes, marquerait une rupture de la ville avec son
histoire; Pour complémenter celle-ci, une localisation sur un terrain de 3 hectares
devra être recherchée en bordure de la voie reliant Sidi Harazern à la rocade
2. Le site de la Makina est facilement accessible en voiture de périphérique, sans que la distance à partir de l'Oued Boufekrane ne dépasse 1,5
l'extérieur ; il l'est aussi à pied, que ce soit de FES El Bali Km et de façon à ce que cette station ne soit pas trop éloignée de la Médina et des
ou de FES Jdid. nouvelles extensions Est et Ouest, afin d'éviter des trajets trop longs aux bennes
d'ordures ménagères. Cette localisation doit permettre d'éviter les nuisances, ceci
en raison de l'éloignement de cette implantation de toute zone habitée.

77
Enfin, une autre décharge contrôlée devra être implantée dans le Profitant d'une très bonne desserte routière, sur la future déviation de
secteur de Ras El Ma, en étudiant très sérieusement les répercussions de son la RP1, elle sera en contact avec le trafic inter-régional et le transit avec
implantation sur les risques de pollution du milieu rural. l'Algérie ; elle profitera aussi de la proximité de l'aéroport international de FES
Saïs, les expositions permanentes seront pour les visiteurs la vitrine
K . Les cimetières commerciale de la ville.

Ils feront l'objet soit de créations nouvelles, soit d'extensions de M. Le siège des nouvelles préfectures
cimetières existants.

Les cimetières existants occupent une surface de 91 hectares. En fonction du récent découpage préfectoral, 3 implantations ont été
retenues pour la construction de nouvelles Préfectures :
Ont été retenues :
- la 1ère, destinée à la Wilaya dans le cadre prestigieux de l'Ancienne
- Une localisation en bordure de la rocade périphérique, à l'Est de Casbah de Dhar Dbibagh;
l'Oued Ain Smen pour une superficie de 24 hectares;
- la 2ème, affectée au secteur de la Médina à proximité du Borj Sud;
- Au Nord d'Ain Kaddous sur la route d'Oulad Jama, assurant le rôle de
limite à l'urbanisation, pour une superficie de 40 hectares; - la Sème dans le secteur de Zouagha, à proximité de la future gare
ONCF.
- A l'Est de Sahrij Gnaoua, en limite d'urbanisation, une zone de 10,2
hectares; N. Les équipements suivants :

- Le long de la rocade périphérique au niveau de la route d'Immouzer,


- Siège de Commune;
représentant 18,7 hectares.
- Marchés de quartiers;
- Complexes sportifs de quartiers;
- Espaces verts de quartiers;
L. La foire internationale - Salles des fêtes;
- Bibliothèques;
Située sur un terrain à l'Ouest de la route de Séfrou, pour une superficie - Parcs communaux;
d'environ 100 hectares, elle profitera de la proximité de la rocade périphérique
et participera au traitement architectural de l'entrée Sud, sur la RP20. ont volontairement été exclus de cette proposition ; leur taille ne
permet pas de les indiquer sur le SDAU. Ils feront l'objet d'implantations dans
chaque Plan d'Aménagement Communal.

(Sources : Rapport sur les propositions d'implantation des grands


équipements dans le cadre du SDAU de FES . F. PRIEUR 18.01.1988).

78
GRANDS EQUIPEMENTS
U
3.6 PATRIMOINE BATI HISTORIQUE ET CULTUREL

3.6.1 Patrimoine bâti


U

Le patrimoine bâti concerne essentiellement la Médina. La zone


construite à l'intérieur du mur d'enceinte était jadis séparée des remparts par
des vergers, cimetières ou terrains vagues, peu à peu gagnés par l'habitat.

La préservation du patrimoine architectural de la Médina est une


évidence. Il ne peut être question d'abandonner à la dégradation physique les
oeuvres d'art maghrébin, témoins des trois principales phases créatrices des
époques Almoravide, Almohade et Mérinide.

La totalité du cadre bâti a été inventoriée. Chaque catégorie d'édifices a


donné lieu à des enquêtes précises : sanctuaires avec minaret, répartis dans
les quartiers en fonction de la portée maximale de la voix du muezzin,
Médersas Mérinides dont plusieurs sont malheureusement abandonnées,
foudouks échelonnés sur les artères reliant les portes Bab Boujloud, El
Guissa et Ftouh à l'aire centrale, foudouks dont l'abandon fréquent est dû à
une perte de fonction, maisons à cour intérieure, demeures luxueuses et
Palais.

Les remparts font également partie du patrimoine bâti à sauvegarder.


En plus de leur intérêt architectural, en tant que limite, ils devraient réduire les
possibilités d'une urbanisation incontrôlée. En raison des nombreuses études
consacrées à la Médina, à la conservation des monuments historiques et à la
dédensification de l'habitat, le Schéma Directeur n'entend pas revenir sur ces
problèmes, qui font l'objet d'un accord unanime.

79
3-6-2 Autre élément du patrimoine : Le paysage
U
PATRIMOINE ARCHITECTURAL
U

Le paysage de FES a toujours exercé sur les Fassis un très grand


attrait.

La diversité provient de la rencontre des régions naturelles qui


encadrent la cité. Mais les nécessités urbaines ont modifié l'environnement
naturel : zones maraîchères, carrières, fortifications, cimetières occupant les
emplacements les mieux adaptés.

Ce paysage exceptionnel peut être perçu de quatre points différents :

- De l'intérieur de la Médina, couronnée sur toute sa périphérie de


collines et de montagnes proches qui composent l'horizon quotidien
de la population,
- De l'extérieur des remparts, du haut des collines qui l'entourent, la
ville en contre-bas offre un spectacle unique à contempler : plaine
du Saïs, montagnes du Moyen Atlas longuement enneigées, collines
fauves prérifaines en avant des crêtes dentelées du Haut Rif.
- Du plateau de Dhar Dbibagh d'où la vue s'étend sur les collines des
Mérinides et le Zalagh.
- Du haut d'Ain Kaddous, le paysage de FES apparaît dans toute son
ampleur.

La planification du développement urbain doit prendre grand soin de la Il en est de même d'un petit pont d'un seul tenant dont le
sauvegarde de l'environnement et des zones de haute vulnérabilité (collines charme est surprenant sur l'Oued FES Aval, au Nord de la Médina.
Sud et Nord).
Les tombeaux Mérinides enfin, malgré le délabrement des édifices,
La protection et l'aménagement de la Ville Ancienne et de ses abords sont sans doute encore un symbole important dominant la Médina.
est sans nul doute l'action majeure de sauvegarde du patrimoine bâti. Cela ne
doit pas faire oublier quelques éléments isolés. Ces quelques monuments doivent participer à l'action sur la Médina
intra-muros, en marquant le paysage d'éléments ponctuels historiques.

La mise en valeur et l'aménagement extérieur des Borj Nord et Sud Un autre élément majeur, mais situé dans la Ville Nouvelle, mérite
doivent être des actions à entreprendre : les panoramiques sur la Ville une attention particulière : c'est la Casbah Dhar Dbibagh. Affectée à l'heure
Ancienne sont en effet spectaculaires. Le Borj Nord renferme un musée, le actuelle aux logements militaires, et menaçant ruine, elle se trouve pourtant
Borj Sud doit recevoir une affectation compatible avec la conformation des en point de mire lorsque l'on arrive de l'aéroport sur la route d’Immouzer.
locaux.

80
Les terrains situés devant, initialement prévus pour un lotissement 1. La construction et la commercialisation de logements en dehors de la
militaire, sont en voie d'être récupérés par les Domaines Publics, afin d'être Médina, destinés aux populations concernées par la dédensification;
aménagés en espaces verts, dégageant ainsi la façade principale de la
Casbah. Elle ne manquera pas de devenir un élément symbolique de la Ville 2. La réhabilitation, la restauration et la rénovation des édifices situés dans la
Nouvelle ; en accueillant la Préfecture destinée à la Wilaya. Médina.

L'attention portée sur les vestiges du passé ne doit pas faire oublier le
paysage de l'agglomération de FES qui apparaît comme un patrimoine Bien que la qualité du patrimoine de FES ne puisse être mise en
fragile et dégradé du fait de l'habitat clandestin. question par quiconque, il est désastreux qu'aucune action, à part la
restauration des latrines de la Médersa Bou Inania, n'ait été entreprise en vue
Au Nord, au Sud, à l'Ouest et à l'Est partout l'entrée de FES est de mettre en valeur ou de restaurer des bâtiments anciens. Ceux-ci sont en
marquée par ces lotissements anarchiques ; aussi convient-il d'envisager général dans un état de décrépitude alarmante.
une nouvelle approche afin qu'ils ne nuisent pas à l'image de la grande
métropole régionale. Par ailleurs, est-il besoin de le rappeler : aucune action de valorisation
dans la Médina ne peut valablement être entreprise sans mesure d'envergure
La volonté manifeste ces dernières années de laisser vierge la grand en faveur de l'habitat social.
site du Parc de l'Oued FES permettait ainsi de laisser une coupure verte.
Ces deux actions sont la clef de voûte de toute action prospective : le
L'aménagement de ce parc participera à l'entrée Ouest en ne devenir de l'agglomération.
proposant la construction que sur une fine bande située au Nord.

De même, il apparaît important de mettre l'accent sur l'entrée Est, où


d'un côté le versant Nord-Est du plateau de Sahrij Gnaoua, mité à l'heure
actuelle par de l'habitat clandestin, doit être traité architecturalement, de
même de l'autre côté, on doit porter une attention toute particulière à la zone
artisanale d'Ain Nokbi, la route surplombant à cet endroit ce secteur, ainsi
que la rive gauche de l'Oued FES.

De toutes ces actions devrait résulter à terme une nouvelle image de la


ville, autant du point de vue du tourisme international et national, mais aussi
pour les habitants eux-mêmes et ceux de la Région.

A la différence d'autres villes du MAROC, la protection du patrimoine à


FES est assurée, administrativement parlant, par deux organismes :

- L’antenne locale de l'Inspection des Monuments Historiques;

- L'Agence pour la Dédensification et la Réhabilitation de la Médina de


FES (ADER-FES) qui bénéficie de l'appui de la Délégation à la
Sauvegarde dépendant du Ministère de l'Intérieur, fonctionne comme
une Société d’Economie Mixte. Elle a pour objet :

81
3-7 TOURISME
Cette situation provient de plusieurs blocages : foncier, rareté des
L'équipement touristique de PES est certainement l'un des points investisseurs, moyens de transport, absence de stratégie ... mais, peut- être,
faibles de la ville. aussi du fait que la Médina de FES n'offre pas les mêmes attraits pour le
touriste européen que le sable et le soleil d'Agadir, le climat et la vue sur
Dans ce domaine, FES ne peut rivaliser avec les autres villes de l'Atlas pour Marrakech.
même importance que ce soit Marrakech ou Agadir.
Le retard accumulé présente malgré tout l'avantage d'éviter des
erreurs commises ailleurs. En partant de la situation actuelle, il convient
REPARTITION INTERNATIONALE DU TOURISME
U
d'ébaucher une stratégie pour l'avenir.

3-7-1 La situation actuelle

A La clientéle

Le tourisme n'est pas un fait récent. Avant la période du protectorat, le


MAROC était déjà une terre d'élection pour les orientalistes européens.

Aujourd'hui, les touristes proviennent du monde entier, mais tout


spécialement du continent européen et en particulier de France. En 1988, 25
% des visiteurs étaient de nationalité française ; cela représente en chiffres
76.594 arrivées pour 136.952 nuitées.

Le tourisme national arrive en deuxième place avec 64.489 arrivées


pour 106.238 nuitées. L'ouverture de la frontière Algérienne a fait progresser
l'arrivée du tourisme Arabe de 396 %, mais ne représente encore que 4 % de
l'ensemble.

De même les africains, avec une augmentation de 555 % qui reste


faible en regard du reste. Cette progression impressionnante, mais non
encore significative, d'une clientèle ayant des revenus plus faibles, pose le
problème de l'hébergement dans des hôtels de catégorie moyenne.

B. Le potentiel attractif de Fès

La Médina, ensemble architectural culturel et religieux de premier


ordre, reconnue par l'U.N.E.S.C.O "Patrimoine de l'Humanité" en 1980, est
parmi les sites internationaux à conserver et à protéger.

82
Le thermalisme, avec les deux localités de Moulay Yacoub et Sidi Les différents circuits touristiques pour lesquels FES est le point de
Harazem, respectivement situées à 24 et 15 Kms de FES, constitue un départ ou la principale étape (circuit dans les lacs ou douyets, gorges du
potentiel d'attraction important pour les touristes maghrébins. Sebou, Bou lblane) présentent, indépendamment de la beauté des paysages,
un intérêt lié à la chasse et la pêche.
L'aménagement et la capacité hôtelière de ces deux localités
devraient être développés. Dans le cadre régional, les sports de montagne, circuits pédestres,
pistes de ski de fond, ski alpin... méritent d'être développés. Le lac de Moulay
Par ailleurs, la ville dispose d'un aéroport international notablement ldriss 1er pourrait devenir une base de loisirs nautiques.
sous-utilisé : la comparaison avec les autres villes marocaines est très
significative. En 1986, seulement 1.294 vols réguliers et 44 irréguliers ont été Presque tout reste à faire pour développer et valoriser ce potentiel
enregistrés, soit moins de 5 vols en moyennes par jour, ayant transporté touristique, et aménager ces divers sites. La réalisation d'hôtels à la périphérie
45.000 passagers dont 32.500 provenant directement de France (Source : de FES est une politique qui devrait être développée.
Annuaire de la statistique 1987).

En 1986, ce nombre de passagers ne représentait que 1,9% du trafic C. Capacité d'hébergement


marocain.
La capacité d'hébergement à la fin de l'année 1986 était trois fois moins
De même, la Ville de FES dispose d'une gare ferroviaire la reliant importante à FES qu'à Marrakech et cinq fois inférieure à celle d'Agadir :
directement à la côte Atlantique par les lignes Meknès-Rabat-Casablanca 3.041 lits pour 24 hôtels contre respectivement 10.215 en 1954 et 16.283 en
(290 Kms) et Sidi Kacem-Tanger, et à la frontière algérienne par la ligne 1971.
d'Oujda (406 Kms).

Malgré un trafic somme toute convenable, plus important de juillet à Les touristes en voyages organisés ou indépendants ne font à FES
septembre, 3 à 4 liaisons par jour pour Oujda, 4 à 6 vers Tanger, 7 vers qu'une halte restreinte à deux nuitées au maximum. La fréquentation est
Casablanca via Rabat et de 7 à 9 vers Meknès, la relative lenteur, en presque constante depuis 1982 : 288.000 arrivées pour 520.000 nuitées en
moyenne 5 heures pour 290 Kms, pour se rendre à Casablanca, ne favorise moyenne, avec un maximum en 1984 de 567.000 nuitées.
pas le déplacement des touristes entre les principales villes du MAROC. Cet
état de fait ne met pas la Ville de FES dans une position privilégiée et ne On constate par ailleurs entre 1986 et 1987 une progression des hôtels
facilite pas le désenclavement dans lequel elle se trouve à l'heure actuelle 5 étoiles et 3 étoiles respectivement : 10,8 % et 16,7 %, mais une chute
brutale de la fréquentation des villages de vacances : 14,4 %.

On retrouve aujourd'hui une progression depuis 1986, mais la durée


FREQUENTATION DE LA GARE - ANNEE 1987
U
moyenne de séjour reste faible : elle était de 1,7 jours en 1986. Le tourisme
de FES est un tourisme passager.

Les statistiques annuelles établies par la Délégation Régionale de FES,


révèlent une augmentation entre l'année 1987 et 1988 tant au niveau des
arrivées (+6,76 %), qu'au niveau des nuitées (+ 7,01 %).

Cette hausse a été constatée sur la quasi totalité de l'année, malgré


une baisse pendant les mois d'avril et de novembre 1988 ; cependant, la
Source : ONCF - FES
U U
moyenne de séjour dans la Ville de FES a stagné autour de 1,74 jours.

83
En mai 1988, les 17 hôtels homologués à FES totalisent 2.200 lits et 5
CAPACITE D'HEBERGEMENT
autres répartis entre Séfrou et Sidi Harazern qui totalisaient 521 chambres.
U

NOMBRE DE LITS AU 31 DECEMBRE 1986


U

On peut quand même noter l'ouverture en 1988 de l'hôtel Moulay


Yacoub avec 116 chambres.

A l'heure actuelle donc, la Province de FES dispose de 23 hôtels


homologués ayant une capacité d'hébergement de 2.837 lits, soit environ 5 %
de la capacité d'hébergement homologué dans l'ensemble du Royaume ; ceci
démontre nettement son sous-équipement.

La répartition géographique des 17 hôtels homologués de FES est, à


l'exception du Palais Jamaï et de l'hôtel des Mérinides, essentiellement
regroupée en Ville Nouvelle.

Le site de la Médina est sous-exploité.

D'autres positions stratégiques comme les grands axes routiers en


sont totalement dépourvus.

Quatorze demandes de permis de construire pour des hôtels ont été


déposées pour une capacité de 3.472 lits. Ainsi donc si l'on veut bien
admettre que ces projets se réalisent, FES apparaîtrait alors mieux placée
par rapport à ses concurrentes.
PROVINCE DE FES : FREQUENTATION TOURISTIQUE
U

DUREE MOYENNE DE SEJOUR


U

D. L'accueil non hôtelier


U1.7 JOURS

La carence de l'accueil non hôtelier trouve sa pleine expression dans


l'indigence du syndicat d'initiative, et donc de tous les supports et structures
600.000 qui pourraient en découler. Celui-ci n'est pas doté des équipements
indispensables : documentation à la disposition des touristes, plan de la ville
500.000 avec localisation des hôtels et lignes de transport, itinéraires à suivre en
.
Médina ou dans la région. Il n'y a pas de poste téléphonique pour appeler
400.000
l'interurbain, réserver un hôtel dans une autre ville, par exemple. On peut
300.00C
déplorer le fait qu'une succursale bancaire occupe actuellement une partie du
syndicat d'initiative.
200.00C

100.00C

84
IMPLANTATION HOTELIERE 1988
U
3-7-2 Vers une reconquête du marché touristique
U

La Ville de FES doit se donner les moyens pour mettre en valeur son
capital attractif ; cela passe par une amélioration et une diversification de ses
atouts.

Pour cela, plusieurs actions doivent être menées conjointement. Celles-


ci doivent s'insérer dans une politique globale, capable de gérer
intelligemment le potentiel attractif de FES et de ses environs. Les
orientations ainsi définies doivent s'inscrire dans le SDAU, synthèse des
différentes actions.

La Médina constitue sans conteste le centre d'intérêt principal. Sa


conservation et la réhabilitation de son patrimoine architectural sont au
centre de l'enjeu. Une politique soutenue envisageant des solutions
nouvelles doit être mise en place, visant :

- La création des itinéraires touristiques;


- La réhabilitation de certains foudouks : transformation de ceux-ci en
lieu d'hébergement, d'activités artisanales en rez-de-chaussée, de
commerce, d'exposition etc...

L'augmentation de la capacité d'hébergement est aussi un impératif


Le centre artisanal est mal situé, et de ce fait peu fréquenté, et souffre majeur. C'est une action qu'il faut gérer globalement en fonction des
de la forte concurrence des commerçants de la Médina. D'autant plus que la potentialités des différents sites de la ville, mais aussi de ceux situés aux
prolifération des guides sauvages qui harcellent le touriste en vue de lui environs. Des réflexions menées conjointement avec les Pouvoirs Publics et
faire visiter la Médina, prétexte à l'entraîner dans des bazars où des les promoteurs privés ont permis de dégager un certain nombre d'options :
marchands de tapis donnent aux visiteurs une très mauvaise image de la
ville. - La Médina et ses abords au Nord et au Sud offrent des sites de
qualité;
Aussi, une réorganisation complète de l’accueil des visiteurs doit être - Au contact du coeur de la Ville Ancienne, et profitant des superbes
engagée. vues panoramiques sur celle-ci, ces lieux se prêtent magnifiquement
à l'implantation d'équipements touristiques. Ce sont des
emplacements privilégiés pour une clientèle de luxe, mais ceux-ci
doivent satisfaire à des critères de qualité et respecter l'harmonie
des lieux.

85
ATTRACTIONS TOURISTIQUES DE FES
U
- Augmenter la capacité hôtelière ne suffit pas. Pour que le tourisme ne
ET SES ENVIRONS
U

soit plus uniquement un tourisme de passage, il faut diversifier les


attraits de la ville par la création d'équipements de prestige : golf,
palais des congrès, amphithéâtre dominant au Nord la Médina' (lieu
de spectacle avec son et lumière), mais il faut aussi revaloriser et
réaménager les circuits des lacs et des forêts de cèdres pour la
pêche et la chasse, les stations de sports d'hivers à Azrou et lfrane,
profiter du barrage de Moulav ldriss 1er en y implantant des activités
nautiques.

Les actions sont donc multiples et visent à créer tes éléments


nécessaires pour que la clientèle prolonge la durée de ses séjours.

Tout cela passe par une réorganisation générale de l'accueil, et le


réaménagement du Syndicat d'Initiative pour qu'il retrouve sa vocation
originelle, mais aussi par une action promotionnelle à l'échelle internationale
vantant les attraits qu'offre la région, le point d'orgue étant la visite de la
Médina de FES.

La situation du tourisme à FES est préoccupante, la mise en place


d'une politique régionale s'avère indispensable, pour mettre en valeur ses
nombreux atouts, le tourisme jouant enfin son rôle indispensable dans la vie
économique de la ville et de ses environs.
- Les sites retenus sur les grands axes routiers, en périphérie de la Ville
Nouvelle, sur la route de Meknès avec l'aménagement du Parc de
l'Oued FES ou sur la route d'immouzer, offrent des avantages de
toute autre nature. Situés à proximité d'axes routiers importants, ils
sont destinés aux touristes de passage ou encore aux pèlerins
maghrébins venant prier;

- Le projet Moulay Kamel sur 32 hectares de champ de course, terrain


mis à disposition par la Municipalité, offre une occasion unique
d'établir au centre de la Ville Nouvelle un programme différencié
comprenant entres autres un parc hôtelier, des logements, mais aussi
des équipements sportifs et un espace vert.

86
87
3-8 INFRASTRUCTURE DE TRANSPORT
TRAFIC MOYEN JOURNALIER ANNUEL

3-8-1 Réseau viaire


U U

ANNEES 1977 1980 1983 1986

Le territoire correspondant à l'ancien découpage administratif de ROUTES


FES est composé de trois entités distinctes :

- La Médina et ses extensions récentes Est et Sud;


- La Ville Nouvelle;
- Les extensions Nord d'Ain Kaddous.

Les liaisons qui relient ces quartiers sont, soit réduites aux axes
majeurs ou inexistantes ; on ne peut donc que constater leur insuffisance.

Un deuxième problème se superpose au premier ; aujourd'hui, le


réseau interurbain (régional et national) se compose de grandes
pénétrantes sur la Ville Nouvelle :
EVOLUTION DU TRAFIC ROUTES PRINCIPALES
U

- La RP1 reliant Rabat via Meknès à Oujda;


-La RP 20 en direction de Séfrou; TMJA

- La RP 24 en direction d'lmmouzer.

Toutes ces voies convergent actuellement sur l'avenue HASSAN II 5000


pour se poursuivre par l'Avenue Allai Al Fassi, longeant la Médina au Sud, 4500 RP 1 Meknès - Fés - Taza
puis se dirigeant ensuite vers Oujda. Ce système a l'inconvénient de voir
tout le trafic interurbain passer par le Centre Ville, celui-ci en toute logique 4 000
ne devant que s'accroître, fortement accentué par l'ouverture de la frontière
Algérienne. 3500

3000 .
2500

RP20 Fès - Immouzer


2000 _
1500 .
1000 -] RP26 Fès - Ouezzane
RP24 Fès - Sefrou
500 ]

ANNEES

88
On remarque donc qu'à l'heure actuelle, toutes les liaisons se font par La première résultant du parti adopté de l'extension de l'agglomération
les mêmes voies à l'intérieur de la ville. au Sud et à l'Ouest de la Ville Nouvelle ; la deuxième étant la résultante d'un
paramètre important : la proximité lieu de travail du lieu d'habitation.
Résoudre cette situation est l'une des préoccupations essentielles du
SDAU afin d'éviter cet engorgement. Il était, par contre, très important de raccourcir au maximum la
distance temps entre ces zones.
A partir de l'armature existante et des deux problèmes soulevés
précédemment, le SDAU se devait donc de répondre à l'homogénéisation Il en résulte deux propositions fondamentales du Schéma
des entrées entre elles et au désengorgement du Centre Ville en facilitant la Directeur :
fluidité du trafic interurbain d'une part, et à deux autres contraintes d'autre
part. - Une série de rocades concentriques;
- L'axe structurant Est-Ouest.

A. Une série de rocades concentriques

AXES ROUTIERS
U
C'est de la volonté de pouvoir contourner la ville, en évitant le Centre
ETAT ACTUEL
U

Ville, qu'est née la création d'une grande rocade périphérique, déviation de la


RP1 entre Rabat et Oujda, voie de contournement évitant la ville et limitant son
extension au Sud et à l'Ouest.

De même, l'opportunité de créer une rocade intérieure reliant la route


de Meknès à la zone industrielle de Sidi Brahim, en passant par l'hippodrome,
terrain affecté récemment à l'urbanisation, permettra sous peu d'éviter le
passage obligé des liaisons intra-urbaines périphériques par le centre.
l'Y vers OUDJA

ALGERIE
C'est dans une volonté similaire d'améliorer la fluidité inter-quartiers
vers RABAT
que le SDAU prévoit de grandes artères semi-circulaires autour de la Ville
MEKNES
Nouvelle, artères qui font la liaison entre les différentes entités et qui devront se
réaliser au fur et à mesure de l'extension de la future agglomération.

Bien entendu, la nouvelle structure viaire proposée par le SDAU


impliquera une réorganisation des lignes d'autobus et un redéploiement des
stations de taxis, afin de permettre une irrigation appropriée de l'ensemble des
zones d'extension Sud et Ouest de la Ville Nouvelle.

Source : Comptage routier annuel (x2)


U U

89
Cet axe de 11 km environ devrait pouvoir accueillir un moyen de transport
GRANDS TRACES URBAINS - ETAT FUTUR
public collectif rapide effectuant le parcours en 45/50 minutes.

Les points suivants montrent l'importance de cette communication Est-


Ouest dans le développement de FES :

- D'après les prévisions démographiques, environ 400 000 des 1 177 000
habitants de la Ville de FES en 2010, seront localisés le long de cet axe,
soit environ 30 % de la population totale;

- L'importance des diverses zones industrielles localisées le long de cet axe


(zones artisanales d'Ain Nokbi, Dokkarat, Ben Souda) nous permet
d'estimer qu'elles hébergeront 20 000 emplois à la fin du siècle si le
développement économique se fait dans des conditions normales. A ces
emplois devraient s'ajouter tous ceux créés par la dédensification de la
Médina et enfin l'augmentation de la population le long de cet axe.

EMERGENCE DE L'AXE STRUCTURANT EST-OUEST


U

SECTEUR ARTISANAL
~çM AIN NOKBI

B. Un axe structurant Est-Ouest

La nouvelle configuration découlant des options du SDAU fait


apparaître la création d'un axe Est-Ouest comme objectif fondamental
dans le système de voirie, communication et transport de FES. SAHRIJ GNAOUA

Sa réalisation jouera un rôle déterminant dans la dédensification de


la Médina et le maintien de son intégration avec une grande partie de la
Ville Future.

Son tracé apparaît sur le schéma ci-après, reliant Ben Souda à


l'entrée Est de FES par la route de Taza.
Zj. BEN SOUDA
01234

90
3-8-2 Réseau ferroviaire TRAFIC VOYAGEURS
U

1984 1985 1986 1987


La gare de PES placée sur la ligne Rabat-Oujda, et l'implantation
de deux nouvelles gares de part et d'autre de la gare de FES Ville, pourraient
être l'amorce de dessertes par navette de l'agglomération, selon l'axe
structurant Est-Ouest.

Par ailleurs, le report de la gare de triage à Ras El Ma devrait


permettre de faire face aux besoins d'extension engendrés par l'augmentation
du trafic marchandises :

- Par ailleurs, cet axe passera à proximité des grands


équipements publics métropolitains suivants : Hôtel de Ville,
gare ONCF, futur complexe sportif de l'Oued FES. Il permettra
ainsi de pénétrer dans la Médina par Bab Ftouh, Bab Jdid,
Bab Bounafa (place des Alaouites);

- Finalement il permettra d'éviter la pénétration de la Ville


Moderne par le trafic inter-régional (Meknès-Taza), tant que le
contournement de FES par Sidi Harazem ne sera pas
opérationnel.

Les caractéristiques de cet axe devront être déterminées par une


étude de transport, mais on peut déjà penser à un tramway simple ou une
chaîne de trolleybus sur voie séparée pour des impératifs de coût, site, débit
horaire.

A. L'augmentation du trafic

Sur les quatre dernières années, la gare de FES connaît une


augmentation notable de son trafic voyageurs.

Ainsi de 1985 à 1987, les départs de voyageurs sont passées


de 758.487 à 858.759 ; les arrivées de voyageurs de 728.147 à 826.375 Source : O.N.C.F.
U U

(dans les deux cas une augmentation de plus de 13 %).

Meknès est la ville à destination, ou en provenance de


laquelle, le plus grand nombre de billets a été vendu.

91
B. L'extension de la gare de Fès
En ce qui concerne le trafic marchandises, il faut noter tout d'abord, que
FES est beaucoup plus importatrice qu'exportatrice (les arrivages
représentent environ les quatre cinquièmes du trafic total). Compte tenu de la saturation des installations actuelles, et devant les
contraintes d'une progression du trafic lié pour l'essentiel à la réouverture des
D'autre part, les années 1985 et 1986 ont connu une chute du trafic frontières avec l'Algérie, l'ONCF doit prévoir l'extension et le remaniement de ses
marchandises, et le tonnage de 1987 est analogue à celui de 1984. installations.

TRAFIC MARCHANDISES
U
De plus, l'ONCF souhaite installer à FES un centre d'entretien du matériel
roulant.
1984 1985 1986 1987
Les installations ferroviaires ne doivent pas aller à la rencontre du projet
Expéditions de FES 143659 127 644 128623 149945 d'entrée monumentale sur l'emplacement du Parc de l'Oued FES.
PRINCIPALES GARES
DESTINATAIRES Le SDAU prévoit donc de ne garder sur le site de la gare actuelle, gare en
74200
cours de modernisation, que l'aire nécessaire au trafic voyageurs.
-PK310+817 87080 89890 102 868
- CASABLANCA 20520 11032 13904 18370
Le trafic marchandises avec la gare de triage et l'entretien du matériel
Arrivages à FES roulant, regroupés sur le site de Ras El Ma, zone excentrée à proximité des zones
PRINCIPALES GARES industrielles, permettront des extensions en fonction des besoins liés au
EXPÉDITRICES développement de l'agglomération.

C. Création d'une nouvelle gare ONCF

TRAFIC TOTAL 798 725 705 025 678 288 798181 Pour faire face à l'augmentation du trafic et pour une meilleure desserte,
des réserves de terrains pour l'implantation d'une future gare ONCF ont été
Source : O.N.C.P
U U
prévues, à proximité de la nouvelle Préfecture de Zouagha, permettant ainsi la
desserte à la fois des secteurs de Ben Souda, Zouagha et Merja.

Cette nouvelle gare, avec les deux autres existants actuellement,


pourraient dans un avenir plus lointain, servir d'ossature à un développement
linéaire basé sur l'infrastructure ferrée existante, la station de Ras El Ma et celle de
Sidi Brahim formant les extrémités d'une desserte où pourraient circuler des
navettes.

92
3-8-3 Infrastructure aéroportuaire
U

TRAFIC PASSAGERS DES PRINCIPAUX AEROPORTS


U

(ARRIVÉES + DÉPARTS ET TRANSIT INCLUS) ANNÉE 1986


U

En ce qui concerne les installations aéroportuaires, la situation


actuelle est issue du démantèlement de l'ancien aérodrome de Sidi Brahim
à la fin des années 50, aérodrome dont la vocation était militaire et sportive.

A la suite de quoi ont été créées les installations de l'aéroclub de FES


Séfrou et l'aéroport international de FES Saïs.

A. L'aéroport international de Fès Sais

Inauguré en 1960, cet aéroport international est le seul, dans les


limites de la Région Economique Centre Nord, qui mérite pleinement son
appellation ; celui d'El Hoceima ayant, pour l'instant, une vocation
exclusivement saisonnière et touristique. Il constitue un outil de
développement indéniable, bien qu'il soit loin d'être exploité dans toute sa
Source : "Le Maroc en chiffres 1986" Ministère du Plan
capacité. U U

a. Le trafic passager dans son ensemble


U

b. Le trafic passager régulier


U

Par rapport aux autres aéroports marocains, FES Saïs occupe un


rang bien modeste. Au cours de ces dernières années, le trafic régulier a évolué
différemment, avec un maximum en 1984 ; 1987 étant légèrement en retrait
Ainsi pour l'année 1986, FES n'arrive qu'au huitième rang pour le par rapport à 1984.
trafic passagers, loin derrière d'autres aéroports de province comme Agadir,
Tanger, Oujda ou Laayoune.
ANNÉES ARRIVÉES + DÉPARTS (VOYAGEURS)
Des données chiffrées relatives à l'origine du trafic international
passagers feraient apparaître la part écrasante de la clientèle française,
1984 51900
dont la motivation touristique, pour la grande majorité, ne fait pas de doute. 1985 54276
1986 48255
1987 51019

* le nombre de voyageurs en transit n'a pas été pris en compte

93
c. Le trafic passager non commercial
U

FREQUENCE DES ARRIVEES SELON LA NATURE DU TRAFIC


U

Cette catégorie concerne des aéronefs dits de "troisième


niveau" représentant aussi bien l'aviation d'affaires que l'aviation de
voyage, mais également des charters qui assurent les pèlerinages.

Source des 4 tableaux précédents : Ministère des transports. Administration de l'air,


U U

Direction de l'Aéronautique civile, aéroport de FES Saïs.

Réduit à un cinquième du trafic total en 1985-1986, ce trafic ANNÉES FRET AU KG POSTE EN KG


peut atteindre ou dépasser le quart.

En matière d'aviation d'affaire et touristique, il convient de


préciser qu'une partie seulement du parc aéronautique utilise la piste de
l'aéroclub de FES Séfrou, après avoir fait à FES Saïs une escale
technique.

d. Le trafic fret et poste


U e. L'équipement de Fès Saïs
U

L'aéroport de FES Saïs occupe une place modeste et celle-ci L'équipement de l'aéroport de FES Saïs peut être considéré comme
ne semble guère s'améliorer. Pour le fret, le tonnage transporté en 1987 suffisant pour le moyen terme. A l'heure actuelle, pour le trafic commercial,
est certes supérieur d'environ 10 % par rapport à 1984, mais le trafic les mouvements, arrivées et départs, sont de l'ordre de 4 par jour.
postal a été réduit pendant le même temps de près de 57 %.
Sous utilisé jusqu'à ce jour, l'aéroport pourrait connaître une activité
plus grande, si l'activité industrielle et le tourisme augmentent, entre autre.

94
L'équipement est de ce fait limité, c'est à dire qu'il est conçu pour Quoiqu'il en soit, l'aéroport de FES Saïs constitue un atout indéniable
servir de halte technique pour faire le plein de kérosène, et rien de plus. pour FES et lui permet de se démarquer utilement de Meknès dont l'aéroport
est d'usage purement militaire. De nouvelles conditions internationales, comme
De même le parking est dimensionné pour le stationnement d'un la réouverture des vols vers l'Algérie, ouvrent des perspectives intéressantes.
seul appareil commercial à la fois.
FES Saïs se doit de conforter sa position stratégique au sein du réseau
Par contre, des conditions climatiques favorables, en particulier aérien international. Le renforcement du trafic inter-maghrébin et
l'absence de nébulosités, offrent à FES Saïs une vocation supplémentaire l'accroissement des relations entre le MAROC et la Communauté Economique
d'aéroport de dégagement, vis à vis des villes de la côte Atlantique, Européenne sont des atouts majeurs pour cet aéroport situé au Nord du
avantage qu'il ne faut pas négliger. Royaume.

Enfin, des nuisances fort limitées ne constituent en aucun cas un B – L’Aéroclub de Fès Sefrou
obstacle à l'augmentation des mouvements d'avions : les pistes sont
orientées Est-Ouest, et le survol de la ville ne pose aucun problème majeur
quant à la pollution sonore. L'aéroclub de FES Séfrou comporte une seule piste d'atterrissage en
herbe.
L'installation de chargement de fret est réduite à sa plus simple
expression ; de même il n'y a pas de hangar pour abriter un avion de ligne. Il est situé à l'Ouest du croisement de la RP 28 (FES-Séfrou) et
de la RS320, donc bien à l'intérieur des nouvelles limites de l'agglomération
L'aérogare suffit pour l'utilisation qui en est faite aujourd'hui. Bien définies par le SDAU.
évidemment ces paramètres sont susceptibles d'évolution. Mais il apparaît
raisonnable comme nous le verrons ultérieurement, de combler en premier Les avions de tourisme arrivant de l'extérieur dépendent de toute façon
lieu le déficit en équipement de la ville elle-même. des installations de FES Saïs pour toutes les questions techniques avant de
pouvoir faire halte à FES Séfrou.
L'aéroport pourrait alors réviser à la hausse ses installations qui sont
d'ores et déjà capables de recevoir des appareils de type Boeing 747. Le SDAU propose la suppression de la piste de l'Aéroclub et le report du
trafic sur l'aérodrome international de FES Saïs. Ainsi, le danger lié à des
f. Perspectives d'évolution
U
installations aéroportuaires à l'intérieur d'une grande agglomération est annulé.
D'autre part, les terrains de l'aéroclub FES Séfrou ainsi dégagés présentent
une assiette foncière suffisamment importante pour insérer des logements
La confrontation avec les aéroports d'Agadir et de Marrakech fait neufs de niveaux moyens entre des zones de standings et de bas niveau.
apparaître des trafics "fret" et "poste" sensiblement équivalents, mais des
trafics "passagers" qui distancent de très loin ceux de FES.

Ainsi, l'analyse des mouvements à FES Saïs révèle indirectement le


manque de capacité d'hébergement de la ville.

95
3-9 CIRCULATION ET TRANSPORT A leur absence, le déplacement à pied est, pour la majorité de la
population, le seul moyen avec les deux roues, pour se rendre d'un endroit à
3-9-1 Taux de motorisation
U
l'autre.

(Source : Direction de la statistique)


U U

PERMIS DE CONDUIRE DELIVRES


U

PAR LE CENTRE D'EXAMEN DE FES


U

3-9-2 Transports en commun


U

1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 En ce qui concerne les transports automobiles, il est utile de
considérer les transports strictement urbains et les transports régionaux ou
4.640 3.103 3.202 3.912 3.539 3.881 4.116 3.978 3.424 3.376 nationaux.

Il faut noter l'ouverture d'un centre d'examen à Taounate en A. Les modes de déplacement
1983 délivrant en moyenne 500 permis tous les ans, et un autre à Missour en
1984 délivrant 150 permis en moyenne par an. Les transports urbains collectifs ou semi-collectifs sont constitués
actuellement de deux systèmes complémentaires :
Au 31 décembre 1981 : l'ensemble des véhicules en circulation
totalisait 30.738 véhicules, soit une augmentation de 17 % en cinq ans. - Le système des petits taxis :
U U

Au 31 décembre 1986 : véhicules en circulation selon le centre Le parc des petits taxis de couleur rouge enregistrés à la
immatriculateur et le genre, à FES Municipalité est de 624 unités. A titre d'information, 203
autorisations nouvelles ont été délivrées en 1986 et 178 en 1987;

Voitures de tourisme 23.278 - Le parc autobus :


U U

Camions – camionnettes 11.835


Autobus – Autocars – Ambulances 665 Les autobus urbains sont gérés par la Régie Autonome des
-------------------------- Transports Urbains de FES (R.A.T.U.F) créée en 1971. Cette
35.778 ensemble régie de transports est la seule au MAROC à être bénéficiaire,
alors que beaucoup de ses homologues ont été contraints de
concéder une partie de leurs lignes à des sociétés privées
(Rabat, Casablanca). La bonne santé de la RATUF s'explique
En considérant simplement l'agglomération de FES, avec une notamment par une gestion rigoureuse de son parc automobile.
population estimée à 550.000 habitants, avec une moyenne de 5,6 personnes
par ménage, cela fait à peu près 100.000 familles avec 23.300 voitures de Le réseau de la RATUF est composé de 30 lignes desservant
tourisme ; cela signifie que 80 % des ménages ne possèdent pas de voiture. l'agglomération de FES ; à signaler que l'une de celles-ci relie
Ces chiffres démontrent de façon éloquente le rôle primordial des moyens de FES à Bhalil et Séfrou.
transport en commun.

96
97
Le parc automobile est constitué de 171 autobus (dont 30 en cours de D'autre part, sur la Ville Nouvelle, une desserte en étoile composée de
remplacement et 26 immobilisés pour entretien, chiffres de 1988). Ce parc a cinq directions qui desservent chacun des zones d'habitations importantes ou
transporté 62 millions de personnes dans l'année 1988 dont 16 millions des zones industrielles.
d'abonnés.
- La première dessert la zone industrielle de Dokkarat;
B. Répartition spatiale du trafic - La deuxième passe par les quartiers d'habitations de Zouagha et de
Bensouda;
- La troisième suit la route d'Ain Chkeff;
Le réseau de transport en commun de ta Ville de FES est intimement - La quatrième atteint l'aéroport international de FES saïs en prenant la
lié à sa configuration urbaine composée de trois entités spatiales distinctes. route d'Immouzer;
Les lignes d'autobus doivent gérer les flux entre ces différents quartiers. - La cinquième suit la route de Séfrou en desservant au passage la
Zone Industrielle de Sidi Brahim;
Pour ce qui nous préoccupe actuellement : le transport en commun, la - Une sixième, plus petite, relie le plateau de Dhar Mahrez au Centre
ville se divise en deux parties : ville.

- La Médina d'un côté avec ses extensions Nord des quartiers d'Ain Pourtant ce système a le défaut de regrouper les lignes en certains
Kaddous, et ses extensions est composées des quartiers de endroits qui, mal aménagés, ont du mal à assurer leur rôle.
Jnanates;
- Et de l'autre côté la Ville Nouvelle avec ses prolongements au Sud La place de la résistance. Avenue HASSAN II, est le maillon essentiel du
et à l'Ouest jusqu'à Ben Souda. réseau, point de jonction entre les deux systèmes évoqués précédemment, et
d'où partent la plupart des lignes vers la Ville Nouvelle.
Deux systèmes bien distincts président au transport des Fassis :
La place de l'Atlas, second maillon, sert d'épicentre aux lignes partant vers
D'une part, une desserte, grande boucle ceinturant la Ville Ancienne, le sud ; elle est aussi un des points noirs de l'agglomération.
en n'y pénétrant qu'au Sud jusqu'à la place du R'cif, pourtant sous
dimensionnée et qui, de ce fait, se retrouve surchargé par le trafic important à
cet endroit (voitures de tourisme, petits taxis en plus des autobus...). C. Les orientations

Cette ligne circulaire a l'avantage de desservir les principales portes L'extension de la Ville de FES selon les prospectives du SDAU ne
de la Médina tout en passant dans le quartier des Jnanates à l'Est ; au Nord, manqueront pas de transformer le réseau actuel. D'autre part, en soulignant
elle se détourne sur Ain Kaddous pour revenir sur la Ville Ancienne en qu'à l'heure actuelle plus de 80 % des personnes ne disposent pas de voiture
longeant le Palais Royal. individuelle, et même si l'on admet l'hypothèse d'une voiture pour dix habitants
en l'an 2010, cela donne, suivant les prévisions démographiques émises par le
SDAU, un parc automobile d'environ 100.000 voitures, soit à peine trois fois
plus qu'aujourd'hui.

98
Les déplacements piétonniers et les transports en commun La carte précédente permet de visualiser cette future ligne et les
garderont indiscutablement la priorité, il a donc paru essentiel de leur différents pôles d'intérêts qu'elle desservira.
réserver dans la planification une place importante.
Ce schéma serait complété par une seconde ligne qui suivrait la
La localisation des principales fonctions de la ville ; la Médina, le rocade intermédiaire n°1, permettant ainsi de relier Ain Kaddous au réseau
Centre Ville, la gare ONCF, la zone industrielle de Dokkarat et les futurs principal et offrant une bonne desserte des extensions Sud de la ville, tout en
secteurs d'habitat économique sur Zouagha, associés à la future grande reliant la zone industrielle de Sidi Brahim et le complexe universitaire.
zone industrielle de Ben Souda à l'Ouest de la Ville Nouvelle d'une part, et
le secteur d'habitat sur le site de Sahrij Gnaoua, l'extension du secteur Ces deux axes seraient le support essentiel au réseau de transports
artisanal d'Ain Nokbi d'autre part, définissent une liaison Est-Ouest. Il est en commun de la future agglomération de FES.
apparu judicieux de relier ces différents pôles d'intérêt par un mode de
transports en commun efficace, permettant ainsi de réduire le temps des Les propositions avancées ici restent au niveau des grands principes.
déplacements
Des études devront par la suite préciser les caractéristiques des
Celui-ci emprunterait l'axe structurant Est-Ouest, sur la nouvelle voie systèmes et ouvrages suggérés.
créée, ou bien en suivant le réseau ONCF, en dédoublant par endroit
l'unique ligne existante, permettant ainsi de ne pas gêner le trafic D. Les transports régionaux
international.

Les transports régionaux sont assurés par des lignes d'autobus et des
grands taxis.
TRANSPORT EN COMMUN
U

Les grands taxis basés à FES sont au nombre de 300 environ. Leurs
terminus sont contigus aux gares routières.

FES dispose d'un parc de 289 autobus inter urbains (182 autocars
basés à FES, 25 transitant et 82 véhicules) dont FES est le terminus. Les
gares d'autobus sont situées sur le Boulevard MOHAMED V pour les lignes
~VERS TAZA
CTM et à Bab Ftouh et Bab Boujloud situées respectivement au Sud-Est et au
Nord-Ouest de la Ville Ancienne.

Le rôle des gares routières est important. Ce sont en effet les terminus
des transports régionaux ; leurs emplacements doivent se trouver à proximité
des fortes concentrations urbaines. La Médina qui joue toujours un rôle
commercial et où s'alimente le monde rural de la grande périphérie de FES,
est un pôle important.

Le SDAU se devait donc de prendre en compte ces différentes


données, tout en y associant les nouvelles contraintes liées aux choix des
extensions retenues.

99
Cependant, sous prétexte de moderniser, l'on assiste peu à peu à la
Il apparaissait aussi souhaitable d'y associer intimement les mise à l'écart des modes de transports traditionnels. En effet, aucune
transports en commun urbains au réseau autobus régional d'une part, mais nouvelle autorisation de transport n'a été délivrée aux âniers depuis 1984. Ce
aussi au réseau ONCF, dans un souci de faciliter les correspondances entre moyen, pour certains types de transports, convient bien mieux aux
les différents modes de transports. caractéristiques des voies de la Médina et est moins dangereux que le "pick
up Honda".
L'axe structurant Est-Ouest, dans sa configuration, permet en y
associant la rocade intermédiaire n°1 d'irriguer l'agglomération de FES dans Les 97 autorisations délivrées par la Préfecture entre 1984 et 1989 à
son ensemble ; sa proximité, sur une grande partie de son parcours, avec la des "pick up Honda", illustrent la politique suivie par l'Administration
voie ferrée prédisposait la localisation des nouvelles gares routières en Provinciale. Elle s'inscrit en faux contre la doctrine officielle visant à
symbiose avec la création de deux nouvelles gares ONCF plus petites, sur sauvegarder la Médina, car le "pick up Honda" ne peut desservir toutes les
des sites appropriés (voir carte page précédente). voies de la Ville Ancienne, et le transport des âniers, un des éléments du
pittoresque de la Médina, mérite d'être conservé. Toutefois, certaines
Trois sites ont été ainsi retenus par le SDAU pour l'implantation de ces mesures de salubrité et d'entretien des harnachements et des animaux
connexions inter-réseaux : devraient être envisagées.
- Près de la gare ONCF existante; Il serait intéressant de faire un parallèle entre cette action et
- A l'Est de Bensouda, à proximité de la future gare ONCF, desservant celle entreprise par le Gouverneur de Ben M'Sick en faveur de moyens de
les nouveaux quartiers d'habitation de Zouagha et Merja; transport des personnes, par traction animale, action couronnée de succès.
- Au Sud-est de la Médina, entre le futur secteur artisanal d'Ain Nokbi
et le nouveau secteur d'habitat de Sahrij Gnaoua. Il faudrait envisager une restructuration de ce mode de transport
pour lui offrir des conditions et des structures plus aptes à rendre les
nombreux services qu'on lui demande, à savoir maintenir les conditions de
3-9-3 Les transports de marchandises
U
fonctionnement des commerces et de l'artisanat de la Médina.

A. Les transports urbains Caractériser les charrettes par une couleur, les immatriculer
éventuellement, pourrait être des premières mesures de réhabilitation.
En ce qui concerne plus spécialement la Ville Ancienne, les
transports de marchandises sont l'affaire des "pick up Honda", des charrettes à B. Les transports interurbains
traction animale et des âniers.

Ces modes de transport ont l'avantage de se faufiler dans les ruelles A FES, le transport automobile interurbain de marchandises est
de la Médina pour transporter les produits qui alimentent les différents assuré par 62 camions déclarés, qui représentent une capacité de 885
commerces intra-muros. tonnes.

En 1986 le tonnage enregistré a atteint 219.137 tonnes. Selon les


normes communément admises au MAROC, ce dernier chiffre représente
environ 25 % du tonnage réel transporté ; la part de tonnage transporté,
représentée par des camions non enregistrés est, en effet, largement
dominante (véhicules de 5,5 tonnes de PTAC).

100
3-10 RESEAUX DIVERS ET SERVITUDES
POMPAGE DE L'OUED SEBOU
U

Les réseaux desservant l'agglomération de FES concernent l'eau SCHEMA GENERAL


U

(alimentation, assainissement, drainage), l'électricité et la gestion des


déchets.

3-10-1 Production et distribution en eau potable


U

Jusqu'à 1915, l'Oued FES assurait les besoins en eau de la Ville


de FES, date à laquelle fut captée la source d'Ain Chkeff. Son exploitation
fut suivie par celle d'Ain Amir en 1931 et d'Ain Bourkeiz en 1951.

Dès 1959, ces sources n'étaient plus en mesure de satisfaire les


besoins sans cesse croissants. On eut alors recours à l'exploitation de la
nappe profonde, par l'exécution de 14 forages dans la plaine du Saïs. Ces
ressources souterraines ont commencé à présenter dès 1979 des signes
de saturation, accentués par la sécheresse qui a sévi au MAROC. Malgré
l'ouverture de trois nouveaux forages entre 1979 et 1986, la production en
eau a chuté de 12%. De plus, au début des années 80, la pollution de la
nappe phréatique de l'Oued FES Amont, a conduit à fermer tous les puits et
sources publiques et privées de la Médina. La pollution due aux rejets
d'eaux usées, a d'autre part entraîné la fermeture de certaines sources
dans la plaine du Saïs (Ain Semned).

La mise en service de la première tranche du complexe Sébou, le


28 janvier 1987 a permis d'améliorer considérablement l'alimentation en eau
de la ville. Ce complexe entrepris par la R.A.D.E.E.F, en collaboration avec Cependant, le relevage de l'eau étant onéreux, il est utile de prévoir
l'O.N.E.P, comprend une station de pompage d'eau brute, une station de une limite de l'urbanisation en deçà de la cote de 450 m sur la partie Ouest et
traitement et diverses stations de pompage destinées à refouler l'eau aux Sud de la ville.
zones de consommation. Grâce à cet apport de 400 l/s, les coupures d'eau
dans la Médina et le quartier des Jnanates ont pu être supprimées. Par Il ne faut pas oublier aussi que le bon fonctionnement d'un
ailleurs, ce surplus de débit a permis d'alimenter convenablement, et en réseau de distribution en eau potable, repose sur un bon état général des
continu, la totalité de la Ville Nouvelle, seuls quelques quartiers de installations, et d'une capacité de stockage accrue pour faire face aux
périphérie Nord connaissent encore quelques restrictions. variations journalières de la demande.
Malheureusement, cette station de traitement a des arrêts fréquents dont
l'origine vient de crues de l'Oued Sebou qui provoquent une augmentation
trop importante du taux des matières en suspension.

La solution qui permettrait un fonctionnement en continu consiste


à équiper cette station en débourbeurs.

101
3-10-2 Assainissement et drainage
U A. La protection contre les crues et inondations

L'assainissement recouvre la double question du drainage des eaux


pluviales et de l'élimination des eaux usées. Cette double question a Compte tenu des précipitations irrégutières que connaît la région,
été résolue dans le passé par le principe du système unitaire. Aujourd'hui, il certains cours d'eau sont équipés d'évacuateurs de crues. Ainsi l'Oued FES
paraît préférable d'utiliser le système séparatif qui est mieux adapté. pour ses débits extrêmes est dévié sur le cours de l'Oued Mahrez-Zitoun. Par
contre, cette possibilité n'existe pas pour les Oueds Boufekrane et Mahres qui
Le système unitaire utilisé aujourd'hui autant en Ville Nouvelle qu'en doivent donc supporter toutes les crues. Pour ce dernier, la seule protection est
Médina évacue par ses canalisations tant les eaux de pluie que les rejets en le barrage de retenue constitué par le remblai de l'Avenue Mohamed Slaoui,
eaux usées des habitants. reliant le plateau de Dhar Mahrez à la Ville Nouvelle ; celui-ci devra être
amélioré.
Ce système a pour avantage d'éviter la réalisation de deux réseaux
établis souvent en parallèle ; il assure par temps de pluie une chasse utile Enfin l'Oued Boukrareb offre dans sa partie couverte une section trop
des canalisations. limitée en cas de grosses précipitations. Afin de doubler ce dernier, l'étude
Arnaud et Margat (janvier 86) réserve la possibilité d'utiliser le tracé de l'Oued
Son inconvénient majeur réside surtout dans la disproportion entre Masmouda pour doubler l'Oued Boukhrareb.
les flux d'eaux usées et les débits d'eaux pluviales, sujets à d'énormes
accroissements en périodes d'orages ou de fortes précipitations. Par ailleurs, le problème de l'entretien de ces Oueds laissé au bon
vouloir des riverains reste posé afin d'éviter toute catastrophe.
Pour pallier à ce phénomène, on a tendance à surdimensionner les
canalisations où à créer des déversoirs d'orage où les flux excédentaires Il a suffi le vendredi 13 octobre 1989 que quelques propriétaires
s'écoulent directement dans les Oueds qu'il faut aménager en conséquence. laissent déposer des matériaux de démolition et des carcasses de voitures
pour qu'une crue rapide de l'Oued Mahrez entraîne ces éléments vers un pont
Pour éviter les inconvénients précités, les zones récemment bloquant celui-ci, provoquant alors un débordement de l'Oued et mort
urbanisées sont équipées du système séparatif. d'hommes. Le problème de l'entretien nécessite une organisation au plan
municipal avec contrainte et sanction contre les propriétaires récalcitrants.
D'une façon générale, les réseaux qu'ils soient de type unitaire ou
séparatif sont considérés comme vétustés par les responsables de leur
entretien ; un effort de modernisation est donc nécessaire. B. La lutte contre la pollution de l'Oued Fès Amont

A ce propos, l'action sur la Ville Ancienne doit être entreprise


rapidement. En effet, à l'heure actuelle on a pu constater que la pollution à Outre la nécessité de créer une station d'épuration au débouché des
l'Aval de la Ville Ancienne est deux fois supérieure à celle enregistrée à égouts de la Ville Nouvelle qui pourraient emprunter le cours de l'Oued Mahrez,
l'entrée Amont de l'Oued FES. L'état des canalisations est un grave problème puis de l'Oued Zitoun, évitant ainsi le réseau d'eau propre de la vieille ville,
qui met en péril l'état général des constructions, et par voie de conséquence toutes les études qui ont eu à traiter de l'hygiène à FES ont attiré l'attention sur
l'état sanitaire de la Ville Ancienne. la protection de l'Oued FES.

Des études financées par la Banque Mondiale autant du point de


vue de la distribution en eau potable que de l'assainissement général de la
ville devraient apporter sous peu les solutions indispensables.

102
103
En effet, l'Oued FES Amont est aujourd'hui très fortement pollué. Cette C. Bassins versants à protéger
situation est due aux rejets effectués sur le bassin versant de l'Oued, par la
zone industrielle de Ben Souda d'une part, et d'autre part par les nombreuses Certains bassins versants doivent faire l'objet d'un protection absolue. En
zones habitées non réglementaires, s'implantant sur les secteurs de effet, y laisser s'y réaliser quelques opérations nécessiterait la création de
Zouagha. Ces rejets contaminent la nappe phréatique qui n'est qu'à faible longs émissaires coûteux, dont la rentabilité ne pourra être atteinte que lorsque
profondeur et affleure en certains endroits. tout le bassin considéré sera urbanisé.
Les nombreux cas de Choléra qui se sont déclarés en 1989 sont C'est la raison qui a motivé la protection du bassin versant de l'Oued
directement liés à cette pollution. Une action urgente s'impose. Mellah et de l'Oued Boufekrane.
Le SDAU ne peut ignorer cette situation critique. Il prévoit donc
l'établissement d'une zone de protection affectée à des équipements de 3.10.3 Collecte et distribution de l’électricité
U

sports et de loisirs prolongeant ainsi à l'Ouest l'aménagement du Parc de


l'Oued FES. Cette zone grossièrement définie par la cote 380, doit permettre
l'organisation d'une épuration par le sol. La Ville de FES qui nécessitait une puissance de 50 MVA en décembre
1985, est desservie en haute tension par un seul poste source de l'O.N.E "FES
El Bali", d'une puissance de 70 MVA, et en moyenne tension par un poste
source "FES Amont".
PROTECTION DE L'OUED FES AMONT
U

Un autre poste source dit "FES Sud" est en cours de réalisation et


comprendra en étape finale 4 transformateurs 60/20 KV de 36 MVA chacun.

Dans l'hypothèse de la poursuite du rythme actuel du développement


BASSIN urbain, ce complément d'apport d'énergie devrait suffire. Par contre, il en serait
BASSIN
OUED SEBOU autrement en cas de développement rapide à moyen terme, du secteur
OUED N'JA industriel.
LEGENDE
LIMITE DE BASSIN
VERSANT A. Ligne de transport 60 KV
il LIMITE DE ZONE
A PROTEGER
VOIE PRINCIPALE

A. SOURCE De l'usine de FES, située à Derb Jdid sur la RP1 FES-Oujda


•>.•>•>. LIGNE DE SOURCES
~'~'~''~\tN CHKEF -- u divergent quatre lignes :
AIN SMEN
LIGNE DES 450m
SOURCE : RAPPORT D'EXPERTISE M. ARNAUD. 1»8».
- Deux d'entre elles assurent la liaison usine de FES poste d'Ain El
Ouali situé à 25 Kms à l'Est de la Ville de FES : il est alimenté par
la ligne 2.25 KV Oujda-Meknès;

- La troisième relie l'usine de FES au barrage IDRISS 1er ;

- Le quatrième de FES à Sidi Kacern (cette ligne alimente la station


de l'ONCF).

104
B. Ligne de distribution 22 KV 3.11 PRISE EN COMPTE DES GRANDS PROJETS ET OPERATIONS
ENGAGEES
A partir du poste 60/22 KV de FES Sais, une ligne 22 KV relie l'usine
FES Amont.
L'élaboration du SDAU s'est faite parallèlement à un certain nombre de
Une deuxième ligne 22 KV assure le bouclage FES-Ain Kerna et projets qui ont été discutés et dont la réalisation devrait être prochaine.
dessert respectivement la CPR, l'aéroport, Ain Chkeff, l'usine CIMEF, Zouagha,
Ben Souda et Ras El Ma. Ces projets sont les suivants :

C. Ligne de distribution 5,5 KV - Zone artisanale d'Ain Nokbi;


- Zone industrielle de Ben Souda;
Deux lignes de 5,5 Kv sont issues de l'usine de FES et aboutissent à - Projet Moulay Kamel.
une unité hydraulique (FES Aval) à Awinat El Hajjaj, en passant à proximité de
Wislane et Bab Ftouh. 3-11-1 Zone artisanale d’Aïn Nokbi
U

La Ville de FES doit faire face à une augmentation de consommation Prévue pour le transfert de l'artisanat polluant hors de la Médina,
d'électricité de 7 % par an, pour faire face à celle-ci, la RADEEF a réalisé le l'installation de 750 artisans dans cette zone devrait, non seulement permettre
poste source "FES Sud", qui doit répondre à l'extension de l'agglomération à de régler en partie le problème de la pollution intra-muros, mais favoriser le
l'Ouest et au Sud. développement de l'activité artisanale ; la proximité du secteur d'habitat de
Sahrij Gnaoua ne pouvant que concourir au développement harmonieux de
cette partie Est de la ville, ces opérations conjuguées devant à terme concrétiser
la volonté de dédensification de la Ville Ancienne.

3-11-2 Zone industrielle Bensouda


U

Déjà implantée sur une étendue de 35 hectares, l'acquisition par la ville


de la parcelle 801 K d'une superficie de 400 hectares, permettra le
développement de cette zone. En contact avec les grands axes inter-régionaux
(réseaux routier et ferroviaire) la réalisation progressive de ce secteur devrait
répondre à la demande pressante en lots industriels d'une part, mais aussi
assainir le marché, en permettant de redynamiser les secteurs de Dokkarat et
de Sidi Brahim.

105
3-11-3 Projet de Moulay Kamel
U

Situé sur le terrain actuel de l'Hippodrome, son emplacement en fait un


site de choix dans l'action entreprise sur le Centre ville. Appartenant à la
Municipalité, il était donc important que l'établissement de son programme
réponde au moins à deux préoccupations essentielles :

- Gérer au mieux la potentialité du terrain, en y introduisant un


programme diversifié, tout en imprimant la volonté d'entreprendre la
densification du Centre Ville;
- Encourager le secteur hôtelier en l'associant à un édifice de choix "un
Palais des Congrès", par exempte.

Plus concrètement au cours de l'année 1989, deux actions


d'importance ont vu le jour : il s'agit d'opérations de recasement visant à
supprimer des secteurs de bidonville, tout en relogeant la population dans des
lotissements officiels, trame de lots non construits.

- L'opération Al Wifak - lotissement de parcelles économiques sur la


route d'Ain Smen, qui a démarré en 1988;
- La restructuration du bidonville de Ben Souda et son recasement,
entraînant un début d'aménagement sur le secteur de Merja;
- La résorption du douar Al Handia sur le site de Aouinat El Hajjaj,
permettra de résoudre un problème de logement et d'amorcer le
prolongement de la rocade intermédiaire.

Ces différents projets vont dans le sens des grandes options du SDAU,
leur réalisation concourra :

- A l'offre d'habitat pour les catégories les plus défavorisées de la


population,
- Au transfert de l'artisanat polluant hors de la Ville Ancienne,
- A l'offre de terrains industriels répondant ainsi aux besoins, tout en
assainissant le marché existant.

106
107
4 - LES OPTIONS DU S.D.A.U.
U

108
4 – LES OPTIONS DU S.D.A.U.
U 4-1-1 Maîtrise et réorienter la croissance urbaine
U

Suite à l’analyse des conditions existantes et à l’évaluation des


besoins futures, le Schéma Directeur définit les objectifs à atteindre A. Les dimensions de la croissance
dans les 20 prochaines années et l’organisation spatiale
correspondante.
Accueillir 500 000 habitants en 20 ans : Soit passer d'environ 700 000
4-1 OBJECTIFS habitants en 1991 à 1,2 millions en l'an 2010 (une augmentation de plus de
70 % de la population actuelle).
Ils sont au nombre de cinq :
Améliorer les conditions de vie d'une grande partie de la population
1 – Maîtrise et réorienter la croissance urbaine de Fès, mettre actuelle, dont la moitié s'est installée dans des conditions plus ou moins
en oeuvre la politique de développement régional pour précaires au cours de ces 20 dernières années.
réduire l’immigration rurale et proposer de nouveaux
secteurs de développement urbain;
Urbaniser 3 000 hectares : Pour réaliser cet objectif, il sera
nécessaire d'urbaniser environ 3 000 hectares, soit une moyenne de 150
2 – Développer une offre foncière adéquate pour l’habitat, la
hectares par an. L'habitat utilisera la moitié de cet espace, soit 75 hectares
maîtrise du foncier étant la clé de l’amélioration des
par an.
conditions d’habitat;

3 – Mettre en valeur la Médina, ce qui nécessite la


B. Réorienter la croissance urbaine
transformation de son rôle économique dans la ville et de
son image et la réalisation d’une infrastructure d’accès qui
permette ces changements;
Les développements spontanés autour de la Médina au Nord et à l'Est
sur des sites impropres à l'urbanisation doivent être stoppés et dirigé; vers des
4 – Promouvoir le développement économique, facteur de
secteurs d'extension Sud-Ouest, où des condition; d'équipement acceptables
richesse de la ville et permettre le développement de Fès,
peuvent être réalisées.
capitale régionale;

5 – Créer les conditions sanitaires nécessaires permettant le


développement de la ville.

109
C. Maîtriser l'afflux de migrants vers Fès Les opérations de recasement des bidonvilles ont montré les capacités
d'investissement remarquables des populations les plus défavorisées, ainsi que
Le chiffre de 500 000 habitants supplémentaires à accueillir à FES la mobilisation des ménages à faibles revenus pour leur habitat.
d'ici l'horizon du SDAU (2010) correspond à un ralentissement de la croissance
actuelle et en particulier des flux migratoires qui alimentent cette croissance au Le rôle de la puissance publique en matière d'habitat social consiste à
delà de la croissance démographique naturelle. FES est une grande métropole offrir des terrains constructibles à des prix raisonnables. Dans ces
dont l'aire d'attraction traditionnelle dépasse largement les limites de l'ancienne circonstances, la construction du logement n'est pas le rôle de la collectivité.
Région Economique (du Centre Nord).
Les mécanismes fonciers actuels sont inopérants et ont conduit à la
La réduction des flux migratoires ne saurait être attendue d'un situation présente : absence de terrains à bâtir pour les ménages à faibles
quelconque maintien des populations rurales sur leurs terroirs : la croissance revenus, d'où surdensification de l'habitat ancien et construction de lotissements
démographique y dépasse généralement les capacités d'accueil des terres illégaux.
cultivables et le processus de morcellement des exploitations y a déjà atteint un
seuil insupportable.
Pour sortir de ce cercle vicieux, une intervention publique de grande
envergure est nécessaire, permettant l'application d'une politique d'appropriation
La maîtrise des flux migratoires passe donc par une politique
des terrains correspondant aux besoins. Cela implique la création d'une Agence
d'urbanisation largement répartie sur l'ensemble de la zone d'attraction, allant du
Foncière. Elle doit s'appuyer sur la chance actuelle d'avoir une épargne des
petit bourg semi rural jusqu'aux villes secondaires. Une telle politique ne peut
ménages mobilisable pour l'habitat.
avoir des résultats que si elle vise un territoire plus étendu due la seule Wilaya
de FES.
4-1-3 Mettre en valeur la Médina et le patrimoine culturel
U U

4-1-2 Développer une offre foncière adéquate pour l’habitat


U

La Médina de FES, avec le quart de la population et près de la moitié des


Il
s'agit de mettre sur le marché un minimum de 50 hectares emplois de l'agglomération, est inscrite sur la liste du Patrimoine de l'Humanité
par an de lotissements pour accueillir l'accroissement de la population. 10 à de l'U.N.E.S.C.O.
20 hectares supplémentaires devront être ajoutés pour permettre des
opérations de dédensification de la Médina et des Quartiers surpeuplés.
Deux objectifs doivent être réalisés conjointement : maintenir la vie d'un
quartier extrêmement animé et sauver un ensemble architectural et urbanistique
Les terrains publics qui ont permis jusqu'à ce jour les opérations de exceptionnel.
recasement et d'habitat social, sont pratiquement épuisés. La mise sur le
marché de terrains constructibles constitue le défi majeur à la réalisation du L'échec des actions passées est la conséquence d'une stratégie
S.D.A.U. inadéquate, qui avait isolé le problème architectural de son contexte socio-
économique.
L'habitat constitue la moitié de la demande foncière ; il est la clé du
développement urbain. L'équilibre social repose sur la création de conditions
de logement acceptables pour l'ensemble de la population.

110
La stratégie de développement proposée doit s'appuyer sur les En prenant une moyenne de 150 emplois à l'hectare (50 à 70 emplois
capacités d'investissement des innombrables opérateurs privés, en les par hectare pour l'industrie - 200 à 300 emplois par hectare pour l'artisanat), les
orientant pour en faire converger les effets vers un objectif commun à tous : besoins en zones d'activités nouvelles s'élèvent à environ 400 hectares.

- Arrêter la dégradation en incitant les opérateurs privés à entretenir Cette nouvelle demande sera satisfaite par l'expansion et la
leur capital bâti; rationalisation des zones industrielles existantes, et par de nouvelles
implantations. La plupart des zones sont localisées sur la grande rocade
- Créer les conditions d'un redéploiement socio-économique de la périphérique, et par conséquent très bien reliées aux voies d'accès à
Médina en tant que quartier intégré à la vie de l'agglomération de l'agglomération.
FES : Passer d'une ville introvertie qui satisfaisait à tous ses
besoins, à un secteur urbain qui échange avec les quartiers
extérieurs. ZONES EXISTANTES A
U

RESTRUCTURER ET A DENSIFIER
U

4-1-4 Favoriser le développement économique


U

Dokkarat (Ouest) 90 ha
A. Industrie et artisanat Sidi Brahim (Est) 107 ha
Ain Smen (Sud) 20 ha
Les options du SDAR, qui visent à mettre l’accent sur le Ben Souda (Sud-Ouest) 35 ha
développement industriel des villes de la Région Economique du Centre Ain Kaddous (Nord-Ouest) 20 ha
Nord confirme la vocation de Fès pour les activités secondaires qui -----------
occupent plus de 40 % des actifs. Total 272 ha

Des avantages particuliers ont été accordés à FES par le code


de 1983, pour la création d'entreprises.

ZONES A CREER OU A ACCROITRE


U

La Médina de FES est célèbre pour son artisanat et sa


réhabilitation passe par la relocalisation des activités polluantes dans le
secteur d'Ain Nokbi.
Ain Nokbi 45 ha
Ben Souda + 285 ha
L'accroissement de la population active de 165 000 personnes en Ain Smen (technopole) + 30 ha
20 ans nécessite la création d'environ d'environ 65 000 emplois dans le Zone de l'Aéroclub 30 ha
secteur industriel et artisanal. --------------
Total 390 ha

La surface totale des zones industrielles passe donc de 370 à 660


hectares.

111
A. Protection de l'Oued Fès
B. Les Services

Le commerce : Le commerce de gros est très lié à la forte activité La vallée de l'Oued FES Amont doit être protégée des pollutions
artisanale. Il est nécessaire de favoriser son expansion à la fois dans la industrielles, urbaines et même agricoles (engrais), de telle sorte qu'à terme
Médina et dans le Centre Ville. la traversée de la Ville Ancienne (Médina) par les eaux de l'Oued ne constitue
plus un risque sanitaire ni même une gêne. Un objectif ambitieux (mais
Les administrations centrales : trois nouvelles préfectures sont à justifié par ce que fut l'hydraulique urbaine Fassie dans le passé et la qualité
édifier dans les secteurs suivants : de ce système pour la sauvegarde du patrimoine) consisterait à viser la
réhabilitation plus ou moins complète de ce système hydraulique (maintien de
- Dhar Dbibagh; la nappe phréatique et alimentation de jardins et de fontaines), à l'exclusion
- Zouagha; de l'alimentation en eau potable. Un tel objectif exige le contrôle des eaux de
- La Médina. l'Oued FES Amont avant leur entrée en ville.

L'hôtellerie :
B. Contenir l'urbanisation des terres agricoles
- Améliorer le centre hôtelier d'affaires en zone centrale;
- Développer de petits hôtels économiques dans le tissu urbain; La plaine du Saïs constitue un des potentiels agricoles notables du
- Créer à la périphérie, sur de vastes terrains, des complexes Maroc et la consommation de ce potentiel pour répondre aux besoins de
hôteliers destinés à la clientèle internationale. l'urbanisation, doit être réduite au minimum. La protection de cette agriculture
doit aller de pair avec son intensification, jusqu'aux limites adoptées par le
Schéma Directeur (ceinture verte), car celle-ci est la condition de maintien de
4-1-5 Améliorer les conditions sanitaires et protéger l’environnement
U

l'usage agricole et exige des investissements qui ne sauraient se justifier en


dehors d'une garantie de durée de l'exploitation agricole.
Quoique favorable à l'urbanisation dans son ensemble, le site de FES
requiert des mesures de protection de l'environnement à plusieurs titres :

112
113
4-2 ORGANISATION SPATIALE • Rocade intermédiaire n°2 qui constitue un boulevard urbain
assurant la liaison entre les centres de quartiers des futurs
4-2-1 Le parti général d’aménagement
U
secteurs d'expansion au Sud-Ouest.

L'objectif est de réaliser une grande "ossature" linéaire pour


A. Le parti retenu s'inscrit dans le sens de l'évolution de la l'extension Sud-Ouest de FES.
ville et respecte les contraintes du site
• Grande Rocade périphérique, route existante et voie
Historiquement, la ville a remonté le cours de l'Oued FES : la d'évitement de l'agglomération. Elle dessert les grandes zones
Médina - FES Jdid - le Centre Ville moderne et s'est étendue en éventail industrielles existantes et projetées, et des grands
sur la plaine du Saïs. Le développement se poursuit vers l'Ouest par des équipements (Foire Internationale, secteur récréatif de la Forêt
quartiers spontanés qu'il est urgent de structurer. Les extensions vers d’Aïn Chkeff).
l'Est ne peuvent être que très limitées.

Le parti de développement en éventail vers l'Ouest et le Sud, - L'extension Sud-Ouest : une option majeure du SDAU
U

reprend les tendances naturelles de l'urbanisation en les encadrant.


L'urbanisation de ce secteur de 1 750 hectares constitue l'une des
options majeures du SDAU, car il peut accueillir 60 % de l’accroissement de la
Un axe Est-Ouest relie les différents éléments de la Ville. population d’ici 20 ans.

B. Une organisation spatiale qui tire parti des éléments Sur un site de grande ampleur et de qualité, ne présentant pas de
suivants : difficulté particulière, l'urbanisation peut se développer de façon harmonieuse,
à distance raisonnable du Centre Ville, à condition que les tendances actuelles
- S'appuyer sur le système de routes radiales, support d'une
U
de développement spontané soient maîtrisées.
urbanisation linéaire, en les reliant par un système de
- La Médina
rocades
U

Le coeur historique de l'agglomération devra être mieux relié aux


Ces rocades permettent le contournement de la ville et de la
autres quartiers de la ville, afin d'éviter sa dégradation et son asphyxie d'une
Médina pour le trafic de transit.
part, et de jouer pleinement son rôle économique et résidentiel d'autre part, sa
fonction éminente de capitale historique renfermant un patrimoine culturel et
• Rocade intérieure contournant par la Ville Nouvelle architectural exceptionnel.
dense et collectant le trafic de celle-ci.
- La Ville Nouvelle, au centre de l'agglomération
• Rocade intermédiaire n°1 ou ceinture de la ville moderne
U

existante, reliant la route de Rabat à celle de Taza. Elle Grâce à son réseau viaire renforcé par les rocades et à sa faible
peut desservir de nombreux équipements dans la Ville densité résidentielle, le centre de la Ville Nouvelle peut se densifier pour
Nouvelle. accueillir le secteur tertiaire privé d'un Centre Ville d'une agglomération de plus
de 1 million d’habitants.

114
- Une ceinture verte
U

- Un document d'urbanisme fixant les règles générales applicables au bâti


Qui limite l'extension de l'agglomération vers le Sud en maintenant lors des reconstructions et des rénovations;
la vocation agricole des sols sur la plaine du Saïs ; elle interdit la construction - Un plan de voirie et transport;
dans des zones sensibles (périmètre de protection de l'Oued FES et - Un plan directeur des espaces publics et équipements collectifs,
Boufekrane) et à forte pente. Elle offre des espaces de récréation à faible - Des dispositions de police administrative régissant les activités et les
distance des quartiers peuplés (Nord de la Médina). commerces;
- Un inventaire des monuments classés et des mesures de protection
envisagées pour chacun et son environnement;
C. Une volonté de composition urbaine : assurer la continuité et - Etablissement d'un programme d'actions permettant de coordonner les
l’identité culturelle intervenants et de rassembler les financiers nationaux ou étrangers.

L'identité culturelle est un élément essentiel de qualité de la vie et de


stabilité sociale. 2 - Actions opérationnelles
U

L'amélioration du cadre de vie est l'oeuvre de tous et l'architecture des - Mise en place d'un organisme aménageur et coordinateur capable de
monuments publics doit constituer une incitation pour mobiliser les ressources garantir la pérennité et la continuité des opérations;
privées à l'embellissement de la ville et à l'établissement de meilleures conditions
sanitaires. - Mise en place d'un système permettant de clarifier la situation foncière et
d'identifier un interlocuteur unique pour chaque propriété. C'est une
Elle est l'affirmation d'un ordre dans la ville et d'une hiérarchie des valeurs. condition fondamentale pour rendre possible l'application des plans de
réhabilitation;

Il s'agit d'inciter et de stimuler, par des oeuvres monumentales - Amélioration de l'accessibilité et du transport par suite de l'augmentation
publiques, un urbanisme marocain contemporain de qualité qui complète le de la demande d'échanges avec le reste de l'agglomération;
Patrimoine traditionnel.
- Transfert sélectif des activités nuisantes à l'extérieur de la Médina el
restructuration des activités utiles;
4-2-2 Directives par secteur géographique
U

- Aide à la restructuration du bâti (fiscale, financière, technique).


A. La Médina

1 – Actions d’étude et de programmation


U

Nécessité d'un Plan d'Aménagement et de Sauvegarde ayant valeur


juridique et opposable aux tiers comprenant :

115
B. Le centre de la ville nouvelle - Ce grand aménagement sera structuré par la réalisation de deux
rocades et d'un boulevard urbain intermédiaire. Ce dernier reliera de
Situé au centre de l'agglomération future, elle prend toute la valeur grands équipements, préfecture, université, nouvelle gare ONCF,
d'un quartier d'affaires moderne. Sa structure permet la densification du bâti nouvelle hippodrome et se terminera à l’Ouest par le Parc de l’Oued
pour les activités tertiaires privées. Celles-ci peuvent résulter de l'expansion Fès.
des activités commerciales de la Médina, d'où la création : hippodrome et se terminera à l'Ouest par le Parc de l'Oued FES.
D. Les centres périphériques
- D'une forte liaison entre les deux centres (axe Est-Ouest –
rocade intérieure - Avenue HASSAN II); Afin de répondre aux objectifs de croissance régionale, le SDAU de
FES doit s'inscrire dans un Schéma d'Aménagement plus large, incluant les
- D'un réseau de voirie primaire reliant le centre aux rocades agglomérations et bourgs semi ruraux qui constituent l'armature urbaine
périphériques et aux grandes voies d'accès à la ville; actuelle ou future de la Wilaya.

- De la continuation de l'ordonnancement monumental sur les On distinguera :


grandes artères pour affirmer le caractère du Centre Ville;
- La ville de Séfrou, laquelle, associée à Bhalil, rassemble dès
- De la réhabilitation des monuments publics : Casbah Dhar aujourd'hui plus de 50 000 habitants et constitue, en raison de la
Dbibagh pour la Wilaya. distance qui les sépare de FES, une entité manifestement
autonome, dont le développement s'appuie sur des potentialités
certaines et peut en outre bénéficier de diverses formes de
C. Extension Sud-Ouest décentralisation de l'activité proprement Fassie. C'est
incontestablement, dans les limites de la Wilaya de FES,
D'une capacité d'accueil de 300 000 personnes, ce secteur l'agglomération qui offre le plus de possibilité de fixation de
accueillera plus de la moitié de la population nouvelle des vingt prochaines population migrante, même si le Sud n'est évidemment pas la zone
années. d'origine des principaux flux migratoires alimentant la métropole.
Un SDAU de l'agglomération Séfrou-Bhalil doit organiser l'accueil
- L'urbanisation sera réalisée à l’intérieur de quatre secteurs de cette population et favoriser le développement des activités
d’aménagement, d’une surface d’environ 500 hectares, pour une indispensables pour soutenir la croissance démographique. A
population de 50 à 100.000 habitants : Merja, Zouagha, Aïn l'horizon 2010, l'ensemble de Séfrou-Bhalil devrait pouvoir
Smen et Aïn Amir. rassembler plus de 100 000 habitants autour d'activités et de
services associant les deux unités urbaines actuelles.
- L'environnement sera protégé et mis en valeur :
- Les centres de Moulay Yacoub et Sidi Harazern, traditionnellement
voués au thermalisme, n'ont au contraire pas vocation à accueillir
• Création de jardins et espaces sportifs et de "coulées
une importante population et par conséquent à contribuer
vertes" dans le lit des Oueds (Ain Smen, Ain Chkeff, FES),
significativement à l'accueil de migrations dirigées vers FES.
pour parer aux risques d'inondations;
• Protection des vergers existants.

116
- Des petits centre ruraux périphériques, tels que Oulad Tayeb, Ain
Chkeff, Douyet ... qui sont à la fois trop petits pour polariser un D'autres centres conserveront, jusqu'à l'horizon du SDAU, des
développement économique et social et trop proches de l'agglomération fonctions très liées à l'agriculture, tels que Ain Cheggag et El Menzel, ou
Fassie pour qu'un développement, même limité, n'ait pas pour spécifiquement touristiques, comme Immouzer ou Kandar. Ils n'entrent pas
conséquence une extension incontrôlée du périmètre urbanisé au-delà dans le cadre du présent SDAU, mais n'en devront pas moins être
des limites du SDAU. Tout doit donc viser à en limiter le aménagés pour contribuer au développement général et à la fixation des
développement, du moins jusqu'à l'horizon du SDAU, et à conforter leur migrations.
caractère rural.

Cela ne pose pas de problème pour Douyet. Pour Ouled Tayeb, par
LES CENTRES PERIPHERIQUES
contre, une réorganisation spatiale s'impose, afin d'éviter que la U

traversée du village par la route de l'aéroport ne devienne dangereuse


et peu compatible avec cet accès majeur à la métropole Fassie. Il faut
organiser le déplacement du centre de gravité du village en dehors de
la route principale. Ain Chkeff, c'est la protection de la forêt et la mise
en valeur du site qui imposent l'organisation spatiale et la capacité
d'accueil à accepter, au demeurant modeste.

- Enfin, de part et d'autre de FES, en direction de l'Ouest (Meknès) et de


l'Est (Taza) la périphérie de l'agglomération participe de ce qu'il est
convenu de désigner sous le nom de " Couloir de Meknès-FES-Taza". Il
s'agit d'un espace linéaire, parcouru par la route (demain l'autoroute) et
le chemin de fer, espace majeur pour l'économie régionale et
l'aménagement du territoire national. Le SDAR a largement attiré
l'attention sur les potentialités à développer dans cet espace. Deux
compartiments doivent spécialement être visés :

• A l'Ouest, le compartiment de Ras El Ma, situé à la limite du bassin


de l'Oued FES Amont, constitué de terres de moindre valeur
agricole, fortement pénalisé par l'exploitation de carrières et
l'implantation de la nouvelle cimenterie, cet espace a vocation à
recevoir des développements industriels et urbains d'une ville de
100 à 150 000 habitants à terme. Ce potentiel n'est pas négligeable
dans le but de déconcentrer l'agglomération Fassie, même si
l'éloignement n'est pas très important, car il faut délibérément se
placer dans la perspective d'un pays fortement peuplé (plus de 38
millions de personnes estimées pour l'an 2010) et par suite
fortement urbanisé.

• Vers l'Est, la vallée du Sebou, en amont de Sidi Harazem offre des


possibilités de développement, spécialement là où la route nationale
se sépare du chemin de fer ; un vaste plateau surélevé par rapport au
lit de l’Oued, bien desservi, pourra recevoir des activités, notamment
en relation avec les transports et les matières premières en
provenance de l'Est du pays, zone d'origine d'une part importante de la
migration vers FES et accueillir quelques 100 000 habitants également
à terme.
117
118
119
5 - STRATEGIE DE MISE EN OEUVRE
U

120
STRATEGIE DE MISE EN ŒUVRE
U

5-1-2 L’Agence Urbaine et de Sauvegarde de Fès

La ville est un organisme vivant qui continuellement se transforme et se La mise en place de cette Agence au cours de l'année 1991
reconstruit sur lui-même, selon les nécessités socio-économiques. témoigne de la volonté des autorités d'orienter et de contrôler plus
efficacement le développement de l'agglomération Fassie.
Ceci est vrai pour la Médina, pour les quartiers conçus sur des modèles
européens ou les quartiers populaires. Au fur et à mesure de la croissance de l'agglomération, le besoin
d'études, de programmation et de coordination des investissements se fera
Le rôle du SDAU n'est donc pas de donner une image de la ville dans de plus en plus sentir.
20 ans, mais de définir les conditions et le cadre nécessaires pour que la
ville puisse se développer en s'enrichissant progressivement selon les La mise en oeuvre du SDAU implique non seulement le respect
moyens des organismes publics et des individus qui l'habitent. des règlements d'urbanisme, mais aussi la réalisation de programmes et
d'actions d'urbanisme opérationnel qui devront être soigneusement
5-1 LE CONTROLE DU DEVELLOPPEMENT URBAIN coordonnées dans le temps et dans l'espace par l'Agence.

5-2 PHASAGE
5-1-1 Les plans d’aménagements communaux
U

La mise en oeuvre du SDAU passe par la réalisation de certains


Parce qu'ils sont opposables aux tiers, les plans d'aménagement éléments structurants. Les directives générales de phasage permettent
communaux sont des outils indispensables pour contrôler le d'éviter des blocages futurs liés au foncier ou aux équipements.
développement urbain.

Il importe que ces documents d'urbanisme réglementaires 5-2-1 Extension Sud-Ouest


U

qui sont réalisés en cohérence avec le Schéma Directeur, soient


approuvés dans les meilleurs délais par les autorités compétentes.
Option majeure du SDAU, ce secteur offre des conditions très
Dans le cas contraire, l'administration serait, comme par le passé, favorables au développement et doit être rapidement organisé pour encadrer
dépourvue des moyens de s'opposer au développement anarchique. En l'habitat spontané.
effet, ce sont ces plans d'aménagement qui définissent les droits à
construire et qui indiquent les réserves d'équipements : voirie,
équipements de superstructure (écoles, dispensaires etc...).

121
L'ordre de priorité à l'intérieur du secteur Sud-Ouest devrait être le 5-2-3 Les Centres périphériques, capteurs de migrations rurales
U

suivant :

N° 1 - Zouagha : population existante importante. Proximité du Centre Les centres périphériques existants exigent un effort de développement
Ville. Projet de préfecture. Ce quartier doit être utilisé pour la aussi urgent que celui de FES de façon à profiter le plus vite possible de
dédensification de la Médina. toute leur capacité de fixation de population. C'est particulièrement le cas de
Sefrou-Bhalil qui, pour diverses raisons précédemment évoquées, n'a pas
-Ben Souda : ce quartier ne pourra être développé complètement connu le développement qu'il mérite. La désignation de Sefrou comme chef
que lorsque l'assainissement sera effectué au Nord de la voie lieu de province est bien le signe que les plus hautes instances sont
ferrée. La première phase se rapporte à la structuration de conscientes de l'importance de ce développement. Tout doit être mis en
l'existant sur des terrains publics. oeuvre pour exploiter rapidement cette volonté et assurer à l'agglomération
les équipements correspondants et les infrastructures d'accueil nécessaires à
N° 2 – Merja : Ce quartier est affecté par les mesures de protection de une croissance au taux moyen de 5 %, voire 6 % sur la période d'ici 2010.
l'Oued FES.
Pour la mise en oeuvre du potentiel constitué par les sites de Ras El Ma
N° 3 - Ain Amir : secteur de caractère résidentiel pour ménages à et l'amont de la vallée du Sebou, la stratégie est plus fine. Rien ne justifie un
revenus moyens qui constitue une extension naturelle de la investissement massif qui serait requis pour y fixer rapidement une population
Ville Nouvelle actuelle. importante. Inversement, ne rien aménager d'ici l'an 2010 aurait pour
conséquence de devoir alors mettre en place une politique extrêmement
N° 4 - Ain Smen : zone vierge actuellement, qui viendra terminer volontariste pour orienter vers des sites quasi vides (villes nouvelles), une
l'ensemble du secteur Sud-Ouest. population que l'on voudrait écarter de FES, avec le risque d'échec ou du
moins d'une piètre performance. La stratégie proposée est donc d'amorcer
progressivement le développement de ces sites, à commencer par celui de
5-2-2 Sahrij Gnaoua
U
Ras El Ma, plus facile, de telle sorte que les deux sites Ouest et Est
rassemblent quelques 50 à 75 000 habitants dès l'an 2010. Il sera alors facile
de programmer et de réussir leur passage à 100 ou 200 000 habitants dans
Ce site, dont l'urbanisation est déjà bien avancée, doit permettre le une période ultérieure. On n'oubliera pas d'intégrer dans ce programme le
desserrement des populations et des activités de la Médina (la Médina restant site favorable du bord du lac de retenue de Moulay IDRISS 1er.
le lieu d'emploi ou de sous-traitance d'activités peu polluantes).

Le développement de ce site doit être strictement limité. Accroissement


de la zone d'activités d'Ain Nokbi située au Nord de ce secteur.

122
5-3 ACTIONS MAJEURES Une telle procédure, qui renverse les pratiques traditionnelles
(équipement des terrains puis construction de l'habitat), permet :
5-3-1 L'habitat
U

- De construire rapidement des logements;


- De développer la ville en ordre cohérent, afin de réaliser les
La réussite du programme d'habitat est essentielle à la mise en réseaux.
œuvre du SDAU. Les difficultés à résoudre sont de deux ordres : foncières et rationnellement, donc à moindre coût.
réglementaires. 5-3-2 Création d’une Agence foncière et d’un cadre juridique adapté
U

Pour résoudre les problèmes fonciers, il convient de mettre en place


un opérateur foncier capable de rendre le marché des terrains plus fluide (voir La mise en oeuvre du SDAU, conjuguée à l'équipement progressif des
ci-après). terrains publics, va nécessiter l'acquisition par divers promoteurs de vastes
terrains agricoles qui auront acquis la qualité de terrains constructibles.
Dans le cas de l'habitat économique et de l'autoconstruction, il est
nécessaire de modifier le processus d'urbanisation afin de ne pas Il est essentiel que ces terrains puissent être urbanisés dans un
subordonner les vastes possibilités d'investissement privé dans l'habitat, aux certain ordre, imposé principalement par les contraintes de construction des
capacités limitées d'équipement des pouvoirs publics. réseaux de voirie, d'eau et d'assainissement.
Un processus d'équipement phase dans le temps pour le Or, les terrains mis sur le marché ne correspondent en général pas aux
développement économique cherchera à utiliser la dynamique de la séquences souhaitables de développement de la ville. D'où la nécessité d'un
construction informelle et des amicales de construction. organisme public, tel qu'une Agence Foncière, capable de réguler la mise sur le
marché de terrains constructibles.
1ère phase : Mise à disposition de terrains sommairement
aménagés pour permettre la construction et A. Le rôle de l'Agence Foncière
l'installation des ménages. Les aménagements
minima consistent en : - Acquérir un certain pourcentage de terrains nécessaires à
l'urbanisation future;
- Voirie principale;
- Points d'eau potable; - Mettre progressivement sur le marché des terrains équipés,
- Piquetage des lots. susceptibles de régulariser les prix fonciers et limiter les hausses
excessives.
Ces tâches doivent être exécutées par l'Agence
Foncière qui vend les terrains aux petits
promoteurs ou auto-constructeurs.

2ème phase : Equipement progressif des quartiers. L'Agence


Foncière remet ensuite les espaces publics à la
municipalité et aux Sociétés chargées de la
construction des réseaux au fur et à mesure des
possibilités.

123
5-3-3 Actions prioritaires
U

B. Volume des acquisitions nécessaires

Elles peuvent être estimées à environ 20 % des nouvelles surfaces A. Infrastructures


urbanisables (soit 30 hectares par an) pour avoir un effet suffisant sur la
régularisation des prix du marché privé et satisfaire aux besoins d'équipement. Réaliser la rocade intermédiaire n°1 puis la rocade périphérique.
Relier ensuite ces deux rocades à la Médina et à la zone industrielle de Ben
C. Cadre juridique : Droit de préemption et d'expropriation Souda par t'axe Est-Ouest.

Le droit de préemption a pour effet d'autoriser la collectivité, ou B. Activité économique


l'Agence Foncière qui agit en son nom, à acquérir tout terrain qui fait l'objet
d'une transaction dans une zone d'intervention. - Déplacer les activités polluantes de la Médina vers la zone
industrielle d'Ain Nokbi pour les plus légères et vers la zone
Toute intention de vente de terrain doit être déclarée à l'Agence qui industrielle de Ben Souda pour celles qui ne pourraient pas y
peut alors, soit se porter acquéreur, soit renoncer à l'achat. trouver place;
Si l'Agence se porte acquéreur, le terrain est estimé par les - Restructurer les équipements touristiques, halte-repos en Médina,
domaines, comme dans le cas d'une expropriation. le syndicat d'initiative et l'accueil des touristes;

D. Règle de détermination du prix d'acquisition - Prescrire le racket des guides sauvages et des bazaristes;

- Créer des hôtels-clubs à la périphérie, en liaison avec des activités


On prend comme référence le prix du marché existant au moins un sportives et de randonnées, afin d'utiliser les capacités de
an antérieur à la déclaration fixant l'exercice du droit de préemption sur un l'aéroport de F ES Saïs.
secteur donné. Si l'Agence renonce à l'achat, la transaction se fait librement,
mais à des prix qui restent limités ; en effet, les terrains sont susceptibles
d'être rachetés au prix fixé par les domaines, soit en cas de revente, soit par
expropriation.

E. Concertation Agence Foncière et Agence Urbaine

Les deux Agences doivent être en contact étroit, pour que l'Agence
Urbaine puisse prendre en compte dans ses projets d'éventuelles
opportunités foncières, et que l'Agence Foncière puisse acheter les terrains
les plus utiles.

124
C. Environnement
E. Patrimoine

- Aménagement et protection du bassin de l'Oued FES Amont : La - Réhabilitation de la Casbah Dhar Dbibagh pour les services de la
constitution d'un important lac de retenue utilisable pour l'épuration des Wilaya;
eaux en provenance du bassin versant ne requiert que la réalisation - Construction de 2 autres nouvelles Préfectures;
d'une digue de faible hauteur, au droit de la route périphérique de FES. - Réalisation de nouvelles "Portes" aux entrées de ville;
- Mise en place des structures permettant de commencer la
La réalisation d'un canal de drainage des eaux de pluies (et partiellement réhabilitation de la Médina.
chargées d'eaux usées des secteurs Ben Souda et Zouagha) s'impose
sur deux ou trois kilomètres pour dériver les eaux de ruissellement et
réduire, dans toute la mesure du possible, les pollutions de l'Oued FES à
son entrée dans la Médina. Autour du bassin de retenue ci-dessus, sur
les rives trop peu élevées pour pouvoir être drainées et assainies et
jusqu'à la hauteur des sources de résurgence qui alimentent l'Oued FES,
la protection doit aller rapidemment jusqu'à l'aménagement d'espaces
plantés et de loisirs de nature à résister à la pression urbaine.

- Aménagement et protection du bassin de l'Oued FES Aval :

- Blocage total de l'urbanisation aux abords de la Médina, et de tout


développement urbain à l'Est de Sahrij Gnaoua jusqu'à Sidi Harazern.

Cette zone a vocation à devenir un grand parc public à long terme. Pour
les 20 prochaines années, l'utilisation agricole doit être fortement
protégée par des mesures strictes d'interdiction de construire. Il serait
bon de matérialiser la volonté de ne pas urbaniser cette zone en la
délimitant physiquement par une bande de plantations publiques de 150
à 200 mètres de large, susceptible de s'accroître avec le temps.
- Protection des olantations d'oliviers
D. Habitat

- Engager de grandes opérations de logements près de la Préfecture de


Zouagha et restructurer l'habitat défectueux de ce secteur.

125
CONCLUSION
U

126
CONCLUSION
U

Doivent être considérés :


Le Schéma Directeur a pour objet d'orienter le développement urbain de
l'agglomération de FES, pour une période s'étendant jusqu'à l'an 2010. - Les besoins en logement d'une population sans cesse croissante au
niveau de vie très bas;
Toutefois, le fait de parvenir à cet objectif dans le temps donné est
entièrement subordonné à la stratégie urbaine et à la volonté générale de voir - Le problème de la répartition spatiale des différentes couches sociales
aboutir ces volontés. de population;
Ces objectifs ne seront atteints que grâce à une pratique administrative - Le problème de la pollution de l'Oued FES;
de suivi constant durant les années de mise en route du Schéma Directeur,
et dans les premières phases d'élaboration du plan. Cette pratique reposera - Le problème de la stabilité des bâtiments lié à celui des risques en
sur des recommandations qui paraissent essentielles : cas de secousses séismiques;
- Instruction rigoureuse et simplification des procédures des dossiers de - Enfin, la taudification de la Médina avec ses conséquences sur la
permis de construire; disparition d'un patrimoine irremplaçable.
- Délivrance des permis de construire pour l'ensemble de l'aire urbaine
future par une seule instance, (l'AUSF) évitant ainsi de faire délivrer des Face à toutes ces urgences, il apparaît nettement que les Autorités et la
autorisations par des communes rurales peu préparées et mal Municipalité ne peuvent faire face aux tâches immenses évoquées ci- dessus.
équipées pour cette fonction;
C'est pourquoi nous estimons que devant une situation aussi alarmante,
- Respect des règles d'immatriculation par la Conservation Foncière; l'Etat ne peut rester indifférent.

- Examen et suivi des grandes opérations engagées par l'AUSF coiffant Il parait d'une absolue nécessité que celui-ci engage une politique
l'ensemble de l'aire urbaine; visant à sauver FES du chaos dans lequel elle s'installe.
- Constitution d'équipes chargées, sur le terrain, de solutionner le des lots
clandestins; En effet, ce SDAU, pas plus que les précédents, n'atteindra son objectif,
s'il n'est pas envisagé des solutions de caractère exceptionnel.
- Mise en place d'une énergique politique d'acquisition foncière de la part
de la puissance publique visant à obtenir la maîtrise du foncier.
Ces moyens sont de deux natures :
En tout état de cause, un certain nombre de questions restent alarmantes
- La première concerne les hommes appelés à prendre en main les dites
et méritent :
actions;
- Soit des actions immédiates; - La deuxième concerne les moyens financiers que l'Etat doit
- Soit des études spécifiaues avant toute réalisation. absolument mettre à la disposition de la ville pour sauver une cité qui
doit rester un élément essentiel du patrimoine culturel et architectural
de la Nation Marocaine et de l'humanité.

127
TABLE DES MATIERES
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1 - INTRODUCTION
U

2 - PRESENTATION GENERALE
U

2-1 OBJECTIFS DU SDAU


2-2 PLACE DE LA VILLE DANS LE CONTEXTE URBAIN DU MAROC
2-3 ENVIRONNEMENT GEOGRAPHIQUE
2-4 HISTORIQUE ET EVOLUTION

3 - DIAGNOSTIC, PREVISIONS ET BESOINS SECTORIELS


U

3-1 SITUATION FONCIERE


3-2 DEMOGRAPHIE
3-3 ACTIVITES
3-4 HABITAT
3-5 EQUIPEMENTS PUBLICS
3-6 PATRIMOINE BATI HISTORIQUE ET CULTUREL
3-7 TOURISME
3-8 INFRASTRUCTURE DE TRANSPORT
3-9 CIRCULATION ET TRANSPORT
3-10 RESEAUX DIVERS ET SERVITUDES
3-11 PRISE EN COMPTE DES GRANDS PROJETS ET OPERATIONS ENGAGEES

4 - LES OPTIONS DU SDAU


U

4-1 OBJECTIFS
4-2 ORGANISATION SPATIALE

5 - STRATEGIE DE MISE EN ŒUVRE


U

5-1 CONTROLE DU DEVELOPPEMENT URBAIN


5-2 PHASAGE
5-3 ACTIONS MAJEURES

6 - CONCLUSION
U

128
CARTES COULEURS
U

- EVOLUTION DE FES

- VILLE DE FES - ETAT ACTUEL

- FONCIER

- VALEUR FONCIERE AU M²

- DEMOGRAPHIE

- TYPOLOGIE DE L'HABITAT

- ETAT DES PERMIS DE CONSTRUIRE

- EQUIPEMENTS

- TOURISME

- FLUX ET TRANSPORTS

- EAU – ASSAINISSEMENT

- CONTRAINTES ET SERVITUDES DU SITE

- STRATEGIE ET CHOIX D'AMENAGEMENT

- VILLE DE FES - SCHEMA DIRECTEUR

- SCHEMA D'AMENAGEMENT DE L'EXTENSION SUD-OUEST DE FES

129
SCHEMAS
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U Page
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U

RECENSEMENT 1982 63
CARTE MAROC NORD 12
REPARTITION PAR TYPE D'HABITAT 1982 64
REGION ECONOMIQUE DU CENTRE NORD 13
TYPE D'OCCUPATION DES LOGEMENTS 1982 67
CARTE GEOTECHNIQUE 17
HABITAT "SPONTANE" LOCALISATION 69
ZONES DE SEISMICITE PROBABLE 18
EVOLUTION DE LA PRODUCTION DE LOGEMENTS 72
EPICENTRES DU MAROC ET DES REGIONS VOISINES 19
EVOLUTION DES BESOINS EN LOGEMENTS NEUFS 1985-2010 73
HYDROGRAPHIE DE LA MEDINA 19
EDUCATION NATIONALE - NIVEAU D'EQUIPEMENTS 74
SYSTEME DES RESSOURCES EN EAU DE LA PLAINE DU SAIS 21
EQUIPEMENTS UNIVERSITAIRES ET SCOLAIRES R.E.C.N 79
PROTECTION DE L'OUED FES AMONT 21
LOCALISATION DES HOPITAUX 81
CARTE HYDROLOGIQUE 22
LOCALISATION DES ESPACES VERTS 83
CARTE DES PENTES 23
GRANDS EQUIPEMENTS 87
FES AU 9ème SIECLE 24
PATRIMOINE ARCHITECTURAL 88
FES AU 11ème SIECLE 25
REPARTITION INTERNATIONALE DU TOURISME 90
FES AU 14ème SIECLE 25
CAPACITE D'HEBERGEMENT 92
FES AU MILIEU DU 20ème SIECLE 26
PROVINCE DE PES : FREQUENTATION TOURISTIQUE 92
REFORME AGRAIRE 35
IMPLANTATION HOTELIERE 1988 93
REPARTITION DE LA POPULATION 1982 42
ATTRACTIONS TOURISTIQUES DE FES ET SES ENVIRONS 94
DENSITE DE POPULATION 1982 44
EVOLUTION DU TRAFIC ROUTES PRINCIPALES 96
POPULATION DE FES - REPARTITION SELON L'AGE 45
AXES ROUTIERS - ETAT ACTUEL 97
PYRAMIDE DES AGES 1982 46
GRANDS TRACES URBAINS - ETAT FUTUR 98
ORIGINE DE L'IMMIGRATION FASSIE PAR PROVINCE 50
EMERGENCE DE L'AXE STRUCTURANT EST-OUEST 98
EVOLUTION DE LA POPULATION URBAINE DE FES 1926 – 2010 52
TRANSPORTS EN COMMUN 107
LOCALISATION DES PRINCIPALES ZONES D'ACTIVITE 59
POMPAGE DE L'OUED SEBOU 109
CARTE MAROC NORD 61
PROTECTION DE L'OUED FES AMONT 112
EVOLUTION DU PERIMETRE URBAIN 62
LES CENTRES PERIPHERIQUES 127

130
TABLEAUX
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U
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U

PRINCIPAUX SECTEURS INDUSTRIELS A SIDI BRAHIM 59


INDUSTRIES DANS LA PROVINCE DE FES 14
EFFECTIFS DES ENTREPRISES DE FES PAR ZONE INDUSTRIELLE 60
ELEMENTS CLIMATOLOGIQUES 16
EXPANSION URBAINE 62
LES SEISMES DANS LA REGION DE FES DEPUIS LE XVIème SIECLE 18
NOMBRE DE PIECES PAR PERSONNE ET PAR MENAGE 68
POPULATION DES VILLES DE PLUS DE 100 000 HABITANTS EN
1960, 1971 ET1982 ET TAUX D'ACCROISSEMENT 40 RECAPITULATION RELATIVE DU DEGRE D'EQUIPEMENT
EN CONFORT, EN % 69
REPARTITION DE LA POPULATION DE LA PROVINCE DE FES 40
TABLEAU RECAPITULATIF POPULATION "HABITAT SPONTANE" 70
REPARTITION DE LA POPULATION URBAINE DE LA PROVINCE DE FES 41
OPERATIONS EN COURS 72
DISTRIBUTION DE LA POPULATION ET DENSITE PAR SECTEURS 43
LA FORMATION PROFESSIONNELLE 77
EVOLUTION DES CLASSES D'AGE SUIVANT LES RECENSEMENTS 44
L'EFFECTIF DES ETUDIANTS 78
TAUX DE MASCULINITE 45
LES EQUIPEMENTS DES ETABLISSEMENTS SUPERIEURS 79
REPARTITION DE LA POPULATION ACTIVE 46
ETAT DES EQUIPEMENTS SANITAIRES DANS LES CENTRES
REPARTITION SELON L'ETAT MATRIMONIAL 46 URBAINS DES PROVINCES DE LA R.E.C.N 80
L'AGE MOYEN AU PREMIER MARIAGE - EVOLUTION POSSIBLE 48 INFRASTRUCTURE SANITAIRE EN 1983 DANS LA PROVINCE DE FES 80
TAILLE MOYENNE DES MENAGES FASSIS 48 TAUX D'OCUPATION DES HOPITAUX DE LA PROVINCE DE FES 81
POURCENTAGE DES PERSONNES SACHANT LIRE ET ECRIRE 48 SERVICES SANITAIRES POUR 10 000 HABITANTS 82
EVOLUTION DU TAUX DE NATALITE 49 FREQUENTATION DE LA GARE EN 1987 91
AGGLOMERATION DE FES - ORIGINE DU LIEU DE NAISSANCE 51 TRAFIC MOYEN JOURNALIER ANNUEL 96
EVOLUTION DE LA POPULATION URBAINE DE FES 53 TRAFIC VOYAGEURS 99
DEPENSES ANNUELLES - MOYENNE PAR PERSONNE EN 1982 54 TRAFIC MARCHANDISES 100
CONSOMMATION DES MENAGES EN AGGLOMERATION URBAINE 54 TRAFIC PASSAGERS DES PRINCIPAUX AEROPORTS 101
RECETTES DES COMMUNES DE LA PROVINCE DE FES 1987-1988 55 TRAFIC PASSAGERS REGULIER 101
REPARTITION DES EMPLOIS PAR BRANCHES D'ACTIVITES 57 TRAFIC PASSAGERS NON COMMERCIAL 102
PRINCIPAUX SECTEURS INDUSTRIELS A DOKKARAT 57 FREQUENCE DES ARIVEES SELON LA NATURE DU TRAFIC 102
ENTREPRISES LES PLUS IMPORTANTES A DOKKARAT 58 TRAFIC FRET ET POSTE 102
PRINCIPALES ENTREPRISES DE SIDI BRAHIM 58 PERMIS DE CONDUIRE DELIVRES PAR LE CENTRE D'EXAMEN DE FES 104

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