REBUBLIQUE DU SENEGAL

Un Peuple – Un But – Une Foi

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

DE LA RECHERCHE ET DE L’INNOVATION
----------------
Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture (ENSA)

LES SOLS DU SENEGAL

PAR

IBRAHIMA SOW
PEDOLOGIE APPLIQUEE

RAPPORT SOUMIS A M. ATOUMANE LY

ENSA 2024
 SOMMAIRE
INTRODUCTION ................................................................................................................................................ 3
I. RAPPEL SUR LES ZONES AGROECOLOGIQUES DU SENEGAL ..................................................................... 4
II. LES TYPES DE SOL AU SENEGAL ............................................................................................................... 5
II.1 LES SOLS SUBARIDES ................................................................................................................................. 5
II.1.1 Les sols bruns rouges ....................................................................................................................... 6
II.2 Les sols bruns ....................................................................................................................................... 6
III. LES SOLS FERRUGINEUX. TROPICAUX ...................................................................................................... 7
III.1 LES SOLS FERRUGINEUX TROPICAUX NON LESSIVES OU SOLS « DIOR » ................................................................. 7
III.2 LES SOLS FERRUGINEUX TROPICAUX LESSIVES .................................................................................................. 8
IV. LES AFFLEUREMENTS DE CUIRASSES ....................................................................................................... 8
V. LES SOLS ROUGES FAIBLEMENT FERRALITIQUES ..................................................................................... 9
VI. LES VERTISOLS ET LES SOLS BRUNS EUTROPHES ...................................................................................... 9
VII. LES SOLS HYDROMORPHES ............................................................................................................... 10
VIII. LES SOLS SALÉS ................................................................................................................................. 10
IX. LES SOLS CALCIMORPHES ...................................................................................................................... 11
CONCLUSION .................................................................................................................................................. 12
REFERENCES ................................................................................................................................................... 13

LISTE DES FIGURES

FIGURE 1:PROPORTION ET SUPERFICIE DES TYPES DE SOLS AU SENEGAL(INP, 2013) ................................................................. 5
LISTE DES CARTES
CARTE 1:LA REPARTITION DES SOLS FERRUGINEUX AU SENEGAL ............................................................................................. 7
CARTE 2:CARTE DES SOLS DU SENEGAL (PNAT) ............................................................................................................... 11

2
 INTRODUCTION
Connaitre les différents types de sols du Sénégal, leur répartition, leur évolution et leur aptitude
culturale est une nécessité pour tout ingénieur agronome. C’est dans ce sillage que ce présent
rapport s’accentue sur les sols du Sénégal.
Nous nous baseront essentiellement sur une étude détaillée des sols du Sénégal par l'Office de
la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer (ORSTOM) remplacé par l'Institut de
recherche pour le développement (IRD) .
Situé à l'extrémité ouest de l'Afrique, le Sénégal est caractérisé par une diversité géographique
allant des côtes atlantiques aux régions arides du Sahel. Sa position géographique en fait un
témoin privilégié des dynamiques climatiques régionales. Les sols jouent un rôle fondamental
dans la vie des sénégalais, en tant que support essentiel à l'agriculture, source de subsistance
pour une grande partie de la population. On note les sols subarides, les sols ferrugineux.
tropicaux, les affleurements de cuirasses, les sols rouges faiblement ferrallitiques, les vertisols
et les sols bruns eutrophes,les sols hydromorphes , les sols salés et les sols calcimorphes1.

1
CHARREAU, C., & FAUCK, R. (1965). Les sols du Sénégal. Les Sols Du Sénégal, 43.

3
 I. RAPPEL SUR LES ZONES AGROECOLOGIQUES DU SENEGAL
En se basant sur 3 principaux facteurs naturels de production : climat, sol et eau, nous pouvons
découper le Sénégal en 7 zones agroécologiques. Ces zones vont du Nord au Sud et d'Est en
Ouest (Dia, 2015).
-La zone du fleuve (44 127 Km²) soit 22,3% du territoire. Elle va de Saint Louis à Bondji (prés
de Bakel). 35% des cultures sont pluviales dans les superficies où dominent le mil et le sorgho,
le béref; le niébé et l'arachide. Des cultures de décrue et irriguées aussi y sont notées
-La zone sylvopastorale (56 269 Km²) soit près du quart (1/4) du territoire. Elle comprend la
région de Louga moins le département de Kébémer et plus le département de Ranérou (région
de Matam). Les pluies sont souvent faibles et irrégulières(200-400mm). Une contrainte
agricole. Cette irrégularité des pluies en fait une zone essentiellement pastorale. La zone fournit
généralement entre 22 et 30% du cheptel national de bovins et petits ruminants. L'acacia arabica
est menacé ce qui réduit l'exploitation de la gomme arabica qui faisait bonheur à la population.
-La zone des Niayes, 0,28% du territoire nationale. Une forte dégradation écologique y est notée
à cause des dunes de sable malgré leur fixation par les filaos. Il y a une prédominance des
cultures maraichères et l'émergence des fermiers modernes.
-La zone de la Basse et Moyenne Casamance (7,5% du territoire national soit 14 632 Km²). Elle
comprend toute la région de Ziguinchor et le département de Sédhiou. La pluviométrie est
satisfaisante, 1000 mm en moyenne par an. Un potentiel en ressources agroforestières. Les
ressources forestières représentent 43,5% des potentialités nationales. La salinité, l’acidité, la
toxicité du fer etc., dans les rizières poussent à compenser les surfaces en riz par une extension
de cultures pluviales en défrichant la forêt.
-La zone du Sénégal Oriental et de la Haute Casamance, la plus vaste de toutes (73 335 Km²).
Elle couvre la région de Tambacounda et les départements de Kolda et de Vélingara.
L'aménagement du bassin de l'Anambé permet de faire la culture irriguée surtout sur la
riziculture.
-La zone sud du bassin arachidier (23 945 Km²) dont la principale caractéristique est la
production arachidière car seul le département de Kaffrine produit près du 1/4 de la production
arachidière du Sénégal. Kaolack et Fatick. Mil Sorgho, Maïs et niébé.
-La zone Centre Nord du Bassin arachidier (14 783Km²) soit 7,4% du territoire soit
Diourbel,Thies et et le département de Kébémer. Une baisse notoire de fertilité des sols. Les
cultures dominantes restent l’arachide, le mil et le niébé. Les cultures maraichères et fruitières
y occupent une place importante.
Par contre d'après le CSE (2015), il y a 6 zones éco-géographiques relativement homogènes: la
zone forestière du sud, la zone agrosylvopastorale, le bassin arachidier, la zone du littoral et des
Niayes ,la zone sylvopastorale du Ferlo et la zone du delta et de la vallée du fleuve Senegal.
Ce rappel est important dans la mesure ou la répartition des différents types de sols pourront se
justifier de par les caractéristiques constatées au niveau de chaque zone.
Une publication complète en thread sur twitter actuel « X »,a été faite sur les zones
agroécologiques du Sénégal par Ibrahima Sow élève-ingénieur agronome en 4eme année de
formation à l’ENSA de Thiès sur Son compte dédié à l’agriculture ,AGRIsecours2.

2
https://x.com/AGRIsecours?s=20

4
 II. LES TYPES DE SOL AU SENEGAL

Figure 1:Proportion et superficie des types de sols au Sénégal(INP, 2013)

Avec une proportion de 33,98%, les sols ferrugineux sont les plus représentés au Sénégal.
II.1 LES SOLS SUBARIDES
C’est au niveau des régions septentrionales du Sénégal qu’on observe ces types de sols. Ils
débordent largement vers le Nord, en Mauritanie. Mais, il est à noter que les régions subarides du
Sénégal sont, avant tout, des zones d’élevage (bovins, caprins) ce qui fait de cette une zone
agrosylvopastorale voir Rappel sur les zones agroécologiques du Sénégal.
Nous pouvons rencontré dans certains documents l’appellation de « sols steppique » mais le
terme « subaride » a été préféré à celui de « steppique » pour plusieurs raisons3 :
- les phytogéographes ne sont pas d'accord sur la dénomination des formations végétales
subarides des pays tropicaux,
- la pédogénèse de ces sols dépend étroitement de leur régime hydrique,
- les teneurs globales en matière organique rapprochent ces sols des sierozems, plutôt que
des sols steppiques décrits en d'autres régions du globe.
Seuls des sols bruns et des sols brun-rouges ont été reconnus au Sénégal. Mais, les premiers
dépendent étroitement de conditions particulières du milieu naturel (présence de calcaire,
drainage déficient), les seconds sont spécifiquement liés aux conditions climatiques qui règnent

3
Maignien, R. (1959). Les sols subarides au. XIV(5).
https://core.ac.uk/download/pdf/39894121.pdf

5
sur ces régions.(Maignien, 1959)
Ces deux types de sol sont souvent observés sur les plateaux et les dunes fixes, du Ferlo
septentrional à l'ouest du lac de Guiers.4 Mais le nord du Sénégal correspond zonalement à l’aire
des sols brun-rouge subarides.

Les sols subarides Brun-Rouge ont, en surface, un horizon humifère épais d’au moins 20cm de
couleur brune tandis que les horizons profonds ont une couleur rouge ou rousse caractéristique.
Ces sols développés sur des matériaux sableux sont très pauvres en éléments fins, (moins de
5% d’argile) et leur capacite de rétention pour l’eau est faible. Leur texture légère, leur bonne
aération et leur facilité de travail expliquent leur mise en culture assez générale(arachide ,mils).
Ils constituent de bonnes terres à sorgho (CHARREAU & FAUCK, 1965)
II.1.1 Les sols bruns rouges
Les sols brun-rouge subarides sont au Sénégal bien typés et très développés en superficie. Vers le sud,
ils passent progressivement aux sols ferrugineux tropicaux non lessivés, dont ils se distinguent
difficilement. Les critères de discrimination employés s'appuient sur les données de la pédogenèse.
Horizon humifère :
sols subarides : épaisseur au moins 50 cm, couleur brune, matière organique bien évoluée, assez
bien structurés.
sols ferrugineux tropicaux non lessivés : épaisseur moins de 30 cm ; couleur gris noir ; matière
organique plus minéralisée ; structure instable.
Horizon sous-jacent :
sols subarides : couleur rousse caractéristique ;jamais durci, parfois accumulations calcaires en
profondeur.
sols ferrugineux non lessivés :couleur ocre-rouge ; souvent légèrement durci par dessication,
jamais d'accumulations calcaires.
Les sols brun-rouge se développent sur des roches variées mais presque toujours à texture légère Ils
préfèrent les modelés accidentés qui valorisent leur drainage.(Maignien, 1959)
Selon le même auteur(Maignien), « la composition mécanique des sols brun-rouges est beaucoup plus
variée que celle des sols bruns. Ce fait confirme les tendances génétiques des sols des régions nord du
Sénégal. »
II.2 Les sols bruns
Les sols Subarides Bruns se développent surtout en position topographique déprimée, ou sur
des matériaux riches en calcium. Ils ont une texture plus lourde que les Brun-Rouges, avec des
réserves minérales en rapport avec cette texture. Leur drainage interne est réduit.5

4
Dieye, P. (s. d.). Sol—Végétation—5e | sunudaara. sunudaara. Consulté 14 janvier 2024, à
l’adresse https://sunudaara.com/histo-geo/sol-v%C3%A9g%C3%A9tation-5e
5
CHARREAU, C., & FAUCK, R. (1965). Les sols du Sénégal. Les Sols Du Sénégal, 43.
https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_5/b_fdi_23-
25/29248.pdf

6
III. LES SOLS FERRUGINEUX. TROPICAUX

Bien que le terme "Sols Ferrugineux Tropicaux" ait été créé par J.W. ROBINSON, il revient à
G. AUBERT d'avoir le premier reconnu et décrit ces sols en Afrique de l'Ouest dès 1945. En
1947, ces sols étaient déjà relativement bien définis et divisés en deux grandes catégories : les
les Sols Ferrugineux Tropicaux non lessivés, appelés « DIOR »6, et les Sols Ferrugineux
Tropicaux lessivés appelés "Sols beiges" (G. AUBERT, R. MAIGNIEN 1947). Cité dans
(Maignien, 1968)7

Carte 1:La repartition des sols ferrugineux au Senegal

III.1 Les sols ferrugineux tropicaux non léssivés ou sols « DIOR »
Ce sont des sols qu’on retrouve dans la zone du Cayor au Ferlo central. Selon CHARREAU, C., &
FAUCK, R. (1965),au Senégal ils présentent une grande extension entre les latitudes 14°30 et 15°30
soit, approximativement, entre les isohyètes 400 et 700 mm. Ils sont limités au Nord par les sols
subarides, au Sud par les sols ferrugineux tropicaux lessivés. Du même auteur, les sols Dior, sur sable
duanaire , ont une grande importance agricole. La plupart des productions d’arachide et de petit mil du

6
Nom wolof signifiant terre à arachides

7
Maignien, R. (1968). Les Sols Ferrugineux Tropicaux : Unités pédogénétiques. Réunion
Annuelle Des Pédologues ORSTOM, 35(13586). https://horizon.documentation.ird.fr/exl-
doc/pleins_textes/pleins_textes_5/b_fdi_10-11/13586.pdf

7
Cayor et du Baol sont fournies par ces terres. Ils sont profonds, bien drainés, perméables, faiblement
structurés. Ils ont une teneur en argile faible compris entre 2 et 6%, les sables sont en majeur partie des
sables fins. Le phosphore est souvent en manque. Avec un minimum d’effort sur les apports d’engrais
(10-10-20), l’arachide peut fournir de bons rendements. Par contre le mil demande des apports plus
importants en matière organique.
Les peuplements de Faidherbia albida (kàdd en wolof) contribuent, pour une part importante,à
l’améliorations du sol.
Pour les rotations il est recommandé de faire le type quinquennal(arachide-mil-arachide-
jachère) ou quadriennal (arachide-mil-arachide-engrais vert).8
III.2 Les sols ferrugineux tropicaux lessivés
Ce sont des sols qu’on peut retrouver au niveau du Sine-Saloum.
La morphologie de ces sols est caractérisée par l’existence, dans les horizons profonds, de
taches ou de concrétions qui, dans certaines conditions de topographie, peuvent se transformer
en de véritables carapaces. Ces dernières par mises à nu et desséchement fournissent des
cuirasses, généralement sur les pentes.9
Les teneurs en calcium sont bonnes mais celles en K20, P205 et soufre sont relativement faibles
et représentent la carence agronomique.
Les ferrugineux sont très sensibles aux érosions par ruissellement. C’est pourquoi qu’il faut
lutter contre ce fléau avant d’entamer toute autre technique d’amélioration.
IV. LES AFFLEUREMENTS DE CUIRASSES
Les affleurements de cuirasses sont des formations géologiques caractérisées par la présence de
roches résistantes qui affleurent à la surface du sol. Ces roches, souvent dures et imperméables,
forment une couche protectrice qui résiste à l'érosion. Les cuirasses peuvent être composées de
différents types de roches, telles que des grès, des basaltes ou d'autres roches résistantes à
l'érosion.
En ce qui concerne les sols, l'affleurement de cuirasses peut influencer la nature du sol à la
surface. Les cuirasses peuvent affecter le développement des sols en influençant la disponibilité
des nutriments, la perméabilité du sol et d'autres caractéristiques. Les sols développés sur des
affleurements de cuirasses peuvent parfois être moins propices à la croissance des plantes en
raison de la difficulté pour les racines de pénétrer dans la roche sous-jacente.
Dans tout le Sénégal, on peut rencontrer les cuirasses qui peuvent être regroupes ainsi :10
-affleurements le long des pentes : Moyenne Casamance
-affleurements de plateaux : ces larges surfaces où la cuirasse affleure ou est sub-affleurante

8
Les sols ferrugineux tropicaux non lessivés ou sols a Dior
CHARREAU, C., & FAUCK, R. (1965). Les sols du Sénégal. Les Sols Du Sénégal, 43.
https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_5/b_fdi_23-
25/29248.pdf
9
Il s’agit d’un groupe très particulier de sols de la classification G. AUBERT, contenant quatre sous-groupes :
-sans concrétions ;
- avec concrétions ;
-indurés en carapace ou cuirasse
-à pseudogley profond
10
CHARREAU, C., & FAUCK, R. (1965). Les sols du Sénégal. Les Sols Du Sénégal, 43.
https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_5/b_fdi_23-
25/29248.pdf

8
appelées Bowé11, sont absolument perdues pour l’agriculture et sont le domaine d’un élevage
extrêmement extensif. On les retrouve dans le Sénégal oriental.
-démantèlements de cuirasses : On en trouve énormément au Sénégal Oriental, et ailleurs en de
très nombreux endroits dans le Centre et le Sud du Sénégal.
-sols squelettiques sur cuirasse : De tels sols existent dans toute la région centrale du Sénégal,
dans le Ferlo, dans l'Est de la Casamance. Dans le Nord et dans l'Ouest, les recouvrements
sableux importants font que la cuirasse dite du Continental Terminal est à plus grande
profondeur.
V. LES SOLS ROUGES FAIBLEMENT FERRALITIQUES
Ces sols se sont formés sur le matériau sablo-argileux du Continental Terminal et se
caractérisent par leur couleur rouge uniforme, un faible capacité d'échange cationique et
l'homogénéité du profil. Ils sont pauvres en limons et riches en fer et alumine libre. Les
propriétés physiques de ces sols sont généralement bonnes avec une grande profondeur et une
structure finement polyédrique. La teneur en matière organique sous forêt peut atteindre 2,1%,
mais dès qu'ils sont mis en culture, celle-ci décroît pour se stabiliser autour de 1% (Fauck et al.,
1969). (cité dans Khouma, 2000)
Les plus grandes surfaces se trouvent dans la région de Bignona en Casamance, et leurs limites
extrêmes sont les isohyètes 1.000 et 1.600 mm.
VI. LES VERTISOLS ET LES SOLS BRUNS EUTROPHES
Les Vertisols sont un type de sol spécifique caractérisé par des propriétés uniques, notamment
une forte teneur en argile. Ces sols présentent des caractéristiques particulières liées à leur
comportement face à l'humidité et à la sécheresse. Leurs caractéristiques sont diverses :
-haute teneur en argile : Les Vertisols contiennent une proportion significative d'argile, souvent
plus de 30% de la masse totale du sol. Cette teneur en argile confère au sol une texture lourde
et collante,
-une couleur généralement foncée sur tout le profil, très souvent tirant sur le vert olive, ou sur
le brun,
-Une caractéristique distinctive des Vertisols est leur capacité à se contracter lorsqu'ils
s'assèchent et à se dilater lorsqu'ils absorbent l'eau. Ce comportement peut entraîner des fissures
profondes dans le sol pendant les périodes sèches et un relief spécial de la surface du sol appelé
microrelief gilgaï12.Ces mouvements dus à la présence d’argiles du type montmorillonite.
Malgré leur couleur foncée, ils sont pauvres ; en matière organique, c’est leur grande faiblesse,
et le point sur lequel il faudra agir pour les améliorer.
Au Sénégal, on les retrouve :
-le long du cours moyen du Fleuve Sénégal
-dans la zone de Bargny ;
-à Mbour où ils couvrent les grandes surfaces ;
au Sénégal oriental dans les zones ouest et nord-ouest de Kédougou, pratiquement partout où
affleurent des roches basiques ou ultrabasiques.13

11
Le terme bowal (un bowal / des bowé) est d'origine peul de la Guinée. Il est donné à des formes issues des
cuirasses latéritiques, une fois ces dernières dégagées par l'érosion.
12
Le terme "gilgai" fait référence à un type particulier de microrelief que l'on trouve souvent dans les Vertisols.
Le microrelief gilgai est caractérisé par la présence de petites dépressions circulaires (pots) et de monticules qui
se forment en réponse aux processus de gonflement et de rétraction des sols Vertisols pendant les cycles d'humidité.
13
Les vertisols et les sols bruns eutrophes. CHARREAU, C., & FAUCK, R. (1965). Les sols du Sénégal

9
 Quant aux sols bruns eutrophes, ils sont faiblement représentés au Sénégal et on les associe
généralement aux vertisols. C’est dans le Sénégal oriental qu’on en trouve dans des superficies
restreintes sur roches basiques. Mieux que les vertisols sur le plan agronomique.
VII. LES SOLS HYDROMORPHES
Cette classe regroupe tous les sols dont l'évolution est dominée par la présence d'un excès d'eau
par suite, soit d'un engorgement temporaire, de profondeur ou d'ensemble, soit de la présence
ou de la remontée d'une nappe phréatique.(Khouma, 2000)
Suivant les fluctuations de la nappe, les divers horizons du profil passent par des phases
alternantes d‘oxydation et de réduction, déterminant la précipitation ou la solubilisation du fer
et du manganèse. I1 s’ensuit pour ces éléments une répartition en taches ou en traînées, donnant
à certains horizons un aspect très caractéristique.
Sur le terrain, l’observation de l’état du fer dans le sol donne de bonnes indications quant à son
aération : par sa répartition et sa couleur (forme oxydée :rouille, ocre ou rouge ; forme réduite :
gris-verdâtre),c’est un excellent « traceur » des phénomènes d’oxydo-réduction dans les
sols.(Massenet, s.d.)
On distingue les sols hydromorphes organiques, à engorgement total et permanent et les sols
hydromorphes moyennement ou peu humifères, à pédoclimat
Au Sénégal la première sous-classe est surtout représentée par les sols tourbeux des Niayes.
Ceux-ci se trouvent localisés dans les points les plus bas des dépressions ; la nappe est
affleurante toute l’année ou stabilisée à faible profondeur. temporairement sec sur une partie du
profil.
Les sols Dior noirs sont des sols marécageux situés en périphérie des Niayes, dans les
dépressions locales appelées microcuvettes endoréiques et dans les creux de relief comblés
appelés thalwegs dans la zone dunaire. Ces sols présentent fréquemment une interférence entre
les nappes d'eau souterraine de profondeur et de surface. La composition de ces sols est
principalement sableuse ; la couche supérieure organique, appelée horizon humifère, peut
atteindre une épaisseur de 40 cm. Au-delà d'un mètre de profondeur, on trouve principalement
des sables blancs délavés, sans présence d'horizon de gley. Ces sols sont principalement utilisés
pour les cultures maraîchères et fruitières, tandis que la riziculture y est rarement pratiquée.
Les sols des cuvettes de décantation dans les différentes vallées; dans celle du fleuve Sénégal,
ce sont les sols de « walo » constitués principalement de « hollaldés »,-très argileux, pauvres
en matière organique, et d’une structure massive.
On note également les « dek » ou « ban » qui sont nettement plus argileux et sont localises aux
points les plus bas ; à leur emplacement il y a de véritables mares pendant l’hivernage.
VIII. LES SOLS SALÉS
Les sols salés présentent des concentrations élevées de sels solubles dans la solution du sol.
Selon la proportion de sodium fixé sur le complexe absorbant, on peut faire une distinction
entre deux catégories : les sols salés classiques et les sols salés à alcali.
Au Sénégal la salure est presque exclusivement d’origine marine et les sols salés sont localisés,
en majeure partie, dans des zones, deltaïques plus ou moins colmatées :
-pseudo delta du Sénégal,
-embouchure du Sine-Saloum,
-cours inférieur de la Gambie et de ses affluents,
-Casamance maritime,

10
La mise en valeur de ces types de sols pose beaucoup de problèmes du fait de leur tres forte
salinité et de leur position topographique souvent très basse qui restreint les possibilités de
drainage.
IX. LES SOLS CALCIMORPHES
Les sols calcimorphiques sont des sols formés dans des conditions bien drainées, en présence
d'une importante réserve de carbonates de calcium et de magnésium.14
La formation de ces sols est assez indépendante du climat Comme il y a de nombreux
affleurements dans la Presqu’Ile du Cap-Vert, c’est uniquement dans cette région que ces sols
ont été inventoriés. Ils sont couverts généralement de pelouses xérophiles à base de chloris
prieurii et de Schoenefeldia gracilis. Cependant, favorisée par les climats secs.
Au Sénégal, les sols calcimorphes ne sont pas très représentés.

Carte 2:Carte des sols du Sénégal (PNAT)

14
Godbout, G., & Mailloux, A. (1954). Etude Pédologique.
https://sis.agr.gc.ca/siscan/publications/surveys/pq/pq7/pq7_report.pdf

11
 CONCLUSION
En conclusion, la connaissance approfondie des divers types de sols au Sénégal, constitue un
atout majeur pour tous les professionnels du domaine agronomique. Ce rapport s'appuie sur un
classement des sols réalisé par l'Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer
(ORSTOM), actuellement remplacé par l'Institut de recherche pour le développement (IRD).
La variété des sols inclut les sols subarides, les sols ferrugineux tropicaux, les affleurements de
cuirasses, les sols rouges faiblement ferrallitiques, les vertisols, les sols bruns eutrophes, les
sols hydromorphes, les sols salés et les sols calcimorphes.
Cette connaissance des sols permet aux ingénieurs agronomes d'élaborer des stratégies
agricoles adaptées à chaque type de sol, favorisant ainsi le développement durable de
l'agriculture au Sénégal. Les efforts de recherche et de gestion des sols contribuent à optimiser
les pratiques agricoles, assurant une utilisation efficiente des ressources et une résilience accrue
face aux défis climatiques. En somme, cette ce rapport offre un éclairage essentiel pour
promouvoir une agriculture viable.

12
 REFERENCES
AGRIsecours https://x.com/AGRIsecours?s=20
CHARREAU, C., & FAUCK, R. (1965). Les sols du Sénégal. Les Sols Du Sénégal, 43.
Dia, O. K. (2015). L'Agriculture Sénégalaise, face aux ajustements structurels. Dakar, Senegal:
Les Editions Maguilen, 2015.
Dieye, P. (s. d.). Sol—Végétation—5e | sunudaara. sunudaara. Consulté 14 janvier 2024, à
l’adresse https://sunudaara.com/histo-geo/sol-v%C3%A9g%C3%A9tation-5e
Godbout,G.,&Mailloux,A.(1954).EtudePédologique.
https://sis.agr.gc.ca/siscan/publications/surveys/pq/pq7/pq7_report.pdf
INP. (2013). Atelier de lancement du partenariat sur les sols accra le 04 fevrier 2013.
https://www.fao.org/fileadmin/user_upload/GSP/docs/West_africa_partner/Senegal_Nde
ne.pdf
Khouma, M. (2000). Rapport sur les ressources en sols du monde 98. 9–13.
https://www.fao.org/3/Y3948F/y3948f07.htm
Maignien, R. (1959). Les sols subarides au. XIV(5), 38.
Maignien, R. (1968). Les Sols Ferrugineux Tropicaux : Unités pédogenetiques. Réunion
Annuelle Des Pédologues ORSTOM, 35(13586). https://horizon.documentation.ird.fr/exl-
doc/pleins_textes/pleins_textes_5/b_fdi_10-11/13586.pdf
Massenet,J.Y.(s.d.). PROPRIETES PHYSIQUES DU SOL. 54. http://jymassenet-
foret.fr/cours/pedologie/PEDO4-2012.pdf

13