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Corrélats /
Un sol est
composé
par une
succession
de couches,
appelées
horizons, de
composition
et de
structures
différents et
constituant
son profil.
» L'horizon B est un horizon enrichi par illuvion en éléments fins et amorphes : argiles,
oxydes de fer et d'aluminium, humus. Cet horizon est souvent appelé horizon
structural ou horizon d'altération. Il diffère de l'horizon A par sa structure et de la
roche-mère par son plus fort degré d'altération (présence de Fe 2O3 libre).
Les sols salins se rencontrent principalement dans les régions sèches. Ils se
développent au-dessus de roches riches en sodium. Il peut s'agir de roches
naturellement riches en sodium ou de roches secondairement enrichies en sodium en
provenance d'une nappe salée d'origine continentale ou marine. L'enrichissement
secondaire peut aussi résulter de mauvaises pratiques culturales, au cours desquelles
des remontées d'eau chargées en sel finissent par stériliser les sols. Les causes de
ces remontées de sel sont multiples. L'irrigation, associée à une forte
évapotranspiration, est une des causes la plus souvent avancée.
Les sols salins se caractérisent par un profil simple avec un seul horizon A, assez
épais, constitué de matières organiques et minérales encroûtées de dépôts de sel
précipité.
Les podzols sont des sols très évolués. On les rencontre principalement en climat
froid. Ce sont les sols caractéristiques de la taïga. L'humus des podzols est un mor
acide. Cette acidité résulte du fort lessivage qui affecte ces sols et qui a pour effet
d'entraîner les éléments basiques des horizons supérieurs A0 et A1 vers un horizon
plus profond Bh d'accumulation de substances humiques et un horizon Bs
d'accumulation de minéraux (sesquioxydes). Entre l'horizon A1 et l'horizon Bh
s'intercale un horizon éluvial A2, cendreux et souvent très épais.
Les sols hydromorphes se rencontrent surtout dans les régions humides. Ils résultent
de l'engorgement permanent des horizons profonds les rendant asphyxiques et
réducteurs. L'horizon A1 supérieur est un horizon mixte organique et minéral. Les
humus, selon les conditions, sont des hydromulls, des hydromoders, des hydromors
ou des anmoors.
L'horizon profond est un gley ou un pseudogley. Cet horizon se caractérise par ses
conditions asphyxiques et réductrices où le fer à l'état divalent (ferreux) lui confère
une couleur verdâtre. Dans la zone de battance de la nappe phréatique qui l'ennoie, on
peut observer des zones où le fer, parce qu'il a été au contact de l'oxygène, est sous sa
forme trivalente (ferrique) et de couleur rouille. La répartition, dans le profil du sol de
ces plaques de fer ferrique, sont une bonne indication sur l'amplitude de variation en
hauteur de la nappe d'eau.
Les sols rouges sont aussi appelés sols fersiallitiques. Ces sols se développent
surtout dans les régions méditerranéennes. Ils sont le résultat d'une association forte
et stable entre des colloïdes argileux (montmorillonite) et des oxydes de fer. Les " terra
rosea " méditerranéennes sont des sols rouges riches en oxydes d'aluminium qui se
sont formés lorsque ces régions connaissaient un climat tropical.
Ces sols sont généralement riches et fertiles, avec des humus stables, voire peu
mobilisables. Mais ce sont de sols fragiles, particulièrement sensibles à l'érosion
éolienne ou hydrique, surtout dans la situation de découverture végétale dans laquelle
ces sols se retrouvent après un incendie ou par suite du surpâturage. L'érosion réduit
ces sols à des sols squelettiques autour de croûtes calcaires stériles.
Les sols bruns sont les sols les plus fréquemment rencontrés dans les régions
tempérées. Ils se développent surtout sur des pédoclimax forestiers aussi bien sur
sols siliceux que calcaires. Ce sont ces sols qui fournissent les meilleures terres
agricoles. Celles-ci, quand elles sont fragilisées (manque d'amendement humifère ou
calcique), deviennent plus sensibles au lessivage, s'acidifient, deviennent battantes.
Cet appauvrissement est accéléré quand les agriculteurs " oublient " de pratiquer des
rotations dans les cultures et qu'ils satisfont les besoins des plantes, seulement en
leur apportant des engrais, en oubliant de soigner les sols. La maïsiculture intensive
est une pratique culturale très appauvrissante pour les sols.
L'horizon supérieur A1 est organique et minéral. Il peut être plus ou moins lessivé.
Selon la nature de la roche-mère, l'humus peut être un mull (sols riches en bases et/ou
en calcium actif), un moder (sols riches en bases, roche-mère siliceuse) ou un mor
(roche siliceuse ou argiles, sols pauvres en bases, acides).
Ce sont des sols épais, noirs, très riches en matières organiques qui se forment en
région tempérée au climat sec (pluviométrie inférieure à 500 mm par an), sur un
pédoclimax de prairie ou de steppe, de fruticées épineuses ou de forêt claire. Ces sols
sont des chernozems ou des brunizems. Ils donnent des terres agricoles très fertiles.
L'horizon A1 est épais, voire très épais, très riche en matière organique. La structure
est très grumeleuse, aérée. Les humus sont très stables, voire difficilement utilisables.
Les sols ferrallitiques sont des sols rouges très riches en oxydes de fer et en oxydes
d'alumine. Ces sols se forment sous couvert forestier et en climat tropical ou
équatorial. Ce sont des sols très riches, mais extrêmement fragiles. Dès l'instant où
l'on supprime le couvert forestier qui les protège de l'érosion, mais surtout du
lessivage, ces sols se transforment rapidement en cuirasses par suite d'une
latéritisation. Les oxydes de fer et d'alumine colloïdale précipitent pour former des
nodules (alios) qui, s'ils se soudent, forment des cuirasses définitivement stériles.
Ces sols se forment essentiellement dans les régions où règne une très longue saison
sèche et sur un pédoclimax de savane à graminées, c'est-à-dire en Afrique tropicale,
en Amérique centrale ou en Asie méridionale.
Ces sols sont riches en fer, en argiles (kaolinite), mais pratiquement, voire totalement
dépourvus d'alumine libre.
Si ces sols se révèlent peu sensibles à l'action humaine, il n'en va pas de même de
leurs couvertures végétales qui, suite aux cultures sur brûlis, sont profondément et
durablement appauvries.
Les sols peu évolués sont des sols jeunes qui se distinguent par une faible altération
des minéraux et une faible teneur en matière organique laquelle se superpose
généralement au substrat minéral sans former de complexe organo-minéraux. Ces
sols ont des origines diverses liées au climat, à l'érosion ou encore aux apports
extérieurs.
1.1 - Les sols désertiques ou aridisols : ce sont des sols à peu près
totalement dépourvus d'humus et qui résultent d'une dégradation physique :
1.2 - Les sols des toundras : ce sont des sols gelés en permanence en
profondeur (pergélisol ou permafrost). La matière organique hydromorphe
s'accumule en surface pour former soit de la tourbe, soit un anmoor.
Les sols colluviaux ou de bas de pente sont formés à partir des matériaux
arrachés par l'érosion aux pentes situées au-dessus. Ces sols sont le plus
souvent dépourvus de nappe d'eau souterraine.
Les sols alluviaux caractérisent les dépôts récents réalisés par les rivières et
les fleuves à la faveur des crues. Le plus souvent, ces sols sont pourvus
d'une nappe fortement battante (en relation avec les crues et l'étiage du
cours d'eau), la texture de ces sols est anisotrope (alternance sans ordre, ni
de granulométrie, ni de nature, de divers matériaux (argiles, sables, graviers)
; une forte production d'humus doux (mull actif) sauf si les alluvions sont
hydromorphes : nappe longtemps haute et à faible circulation.
Les sols alluviaux sont généralement fertiles et facile à cultiver : ils sont
plats, de texture légère, riches en limons et bien alimentés en eau. Les sols
alluviaux hydromorphes font souvent de bonnes prairies.
Les roches calcaires ou magnésiennes, quand elles libèrent des quantités suffisantes
de calcaire actif, sont à l'origine des sols calcimagnésiques, encore appelés sols
calcimorphes.
On peut rappeler que le calcaire actif a quatre effets principaux sur les sols : il stimule
fortement l'activité des lombrics, des bactéries et des autres composantes de la
pédofaune ou de la pédoflore ; il provoque un blocage précoce de l'humification avec
la formation de mull carbonaté (l'humus est fortement lié à l'argile par un pont
calcique) ; le complexe argilo humique est très fortement floculé, ce qui donne aux
sols une structure grumeleuse très caractéristique ; le fer est retenu dans les horizons
supérieurs qui apparaissent très colorés.
b) Les sols bruns calcaires et les sols bruns calciques, peu humifères. Ce
sont des sols plus profonds et surtout beaucoup plus riches, initialement, en
argile que les rendzines vraies. Cette richesse en argile influe sur les
processus de décarbonatation qui sont favorisés et entretenus ;
Les sols où abonde le calcaire actif sont des sols agricoles difficiles. Ils sont très
collants aussitôt qu'il pleut et bien trop secs pendant la période estivale. Si la matière
organique est rapidement décomposée, l'humus formé est tout à fait indisponible. Le
blocage du fer interdit pratiquement certaines cultures, par exemple, celle des fruitiers
rapidement atteints de chlorose. Le pH des sols est souvent alcalin ce qui limite
certaines cultures et certains microorganismes. Le phosphore est souvent bloqué
pour les plantes car il se trouve sous la forme apatite peu mobilisable.
Naturellement, les sols bruns calcaires et les sols bruns calciques, parce qu'ils sont
moins affectés par le calcaire actif, ne présentent pas tous les inconvénients cités et
sont de très bonnes terres pour les céréales.
Ces sols se caractérisent par un horizon humifère très noir, épais, désaturé, voire
acide. Cet horizon repose directement sur la roche-mère qui, si elle est une roche
silicatée, donne un sol nommé ranker et si elle est de nature volcanique, donne un
andosol.
D'un point de vue strictement morphologique, les rankers sont assez ressemblants
aux rendzines décrites précédemment puisque l'horizon superficiel unique se
compose d'un mélange d'humus et de fragments de roches.Mais les rankers se
distinguent des rendzines au fait que leur pH est acide (pH de 4.5 à 5) et que l'humus
qu'on y trouve est de type moder, sinon de type mor.
Généralement, on distingue trois types de rankers : les rankers d'érosion ou de pente,
souvent surmontés de maigres forêts de résineux ; les rankers alpins, principalement
en zone d'alpage, caractérisés par un humus de type hydromor ; les rankers
cryptopodzoliques, principalement en zone côtière venteuse et surmontés de landes
atlantiques.
Les andosols se forment surtout sur les cendres, les scories et les laves volcaniques.
Le plus souvent, la richesse en alumine de ces matériaux favorise la stabilisation de la
matière organique sous forme de complexes humus - alumine.
Les rankers, qui sont des sols jeunes, se caractérisent par un humus de type moder,
c'est-à-dire par un humus pauvre en azote et en bases. Cet humus se lie difficilement
avec les argiles néo formées à partir de la désagrégation des roches sous-jacentes.
Au bout d'un certain temps (plusieurs centaines, voire milliers d'années), le sol brun
acide devient un sol brun eutrophe (pH neutre) dans lequel l'humus est devenu un mull
eutrophe. On parle aussi souvent de mull forestier pour la raison que cette évolution
de ranker à sol brun acide et sol brun eutrophe se fait sous un couvert forestier qui lui
est très favorable.
a) Passe par la libération du fer actif qui insolubilise les substances pré-
humiques dans le mull forestier et forme un pont ferrique entre les argiles
néoformées et les humus.
b) Se produit plus favorablement sous un climat atlantique ou semi
continental, tempéré, humide et à faible altitude ; sous une végétation
améliorante de type forêt de feuillus dominants en plaine et forêt mixte
feuillus conifères en basse montagne.
L'évolution du ranker au sol brun illustre bien la notion de climax pédologique pour
lequel, finalement, ce n'est pas la nature de la roche-mère qui influe le plus sur le
devenir d'un sol, mais le climat qui règne sur la région et influe sur la végétation qui y
pousse.
Dans la nature, on va ainsi pouvoir mettre en évidence que sur un type de sol, on
observera toujours, dans des conditions normales, un type de végétation ultime que
l'on appelle le climax. Sur les sols bruns, en France, le climax serait la chênaie
charmaie atlantique.
Une des conséquences parmi les plus importantes est la constitution d'un horizon
d'accumulation de l'argile en profondeur (horizon Bt) qui a pour effet de créer une
couche imperméable qui favorise la mise en place d'une nappe perchée plus ou moins
durable sur l'année. C'est cette couche imperméable qui peut favoriser la constitution
des sols hydromorphes.
Le stade le plus avancé de la dégradation des sols bruns lessivés est réalisé avec les
sols lessivés glossiques ou sols à pseudogley. Dans l'horizon Bt d'accumulation de
l'argile, en été, il se forme des fentes de retrait. En hiver, ces zones de drainage
préférentiel vont se remplir d'eau acide qui contribuera à détruire les argiles et le fer
par complexolyse. L'horizon Bt va ainsi présenter des glosses (langues) blanches
entourées de concrétions de couleur rouille. Les sols à pseudogley n'autorisent
aucune culture. Il arrive même que la forêt n'y pousse que pauvrement. Les
enrésinements sur de tels sols sont catastrophiques puisqu'ils signent leur
destruction définitive.
Lorsqu'une nappe d'eau perchée, temporaire ou permanente, affecte les couches les
plus superficielles d'un sol, les conditions asphyxiques qui règnent dans les horizons
du sol le font évoluer vers un sol hydromorphe.
Les sols hydromorphes sont caractérisés, d'une part, par le fer qui est réduit en milieu
asphyxique (couleur verte du fer ferreux) et oxydé en milieu aéré (couleur rouille du fer
ferrique) et, d'autre part, par la faible vitesse de décomposition et d'humification de la
matière organique qui va donc s'accumuler.
b) Dans les stations où les sols sont très riches en argiles lesquels
s'opposent au drainage et créent les conditions requises à l'hydromorphie
(Pélosols et planosols).
c) Dans des sols lessivés dès lors que l'entraînement et l'accumulation des
argiles dans l'horizon Bt crée les conditions d'une nappe perchée plus ou
moins permanente (sols à pseudogley ou sols glossiques).
Les tourbes, les gleys et les pélosols sont des climax stationnels au sens où leur
existence ne dépend pas d'un climat ou d'une végétation, mais des conditions
hydrogéologiques locales où l'excès d'eau prédomine.
La podzolisation est une étape qui suit celle du lessivage, puis celle du lessivage
acide. Au cours du lessivage acide, les argiles et le fer sont entraînés séparément vers
les horizons inférieurs. Dans les horizons superficiels, l'humification se fait moins bien
du fait du ralentissement de l'activité biologique. Les acides fulviques solubles vont
prédominer.
Les sols podzoliques et les podzols se forment essentiellement sous des climats
froids (taïga, montagnes), fortement arrosés (régime atlantique) et sur des sols
pauvres en argiles.
En France, les grandes régions à podzols sont la Sologne, les Landes, la Brenne,
diverses stations sur quartzites en Bretagne ou en forêt de Fontainebleau, sur des
graves dans le Bordelais, etc.
Les sols podzoliques et les podzols sont des sols pauvres sur lesquels se développe
seulement une végétation acidiphile (éricacées, résineux, fougères, etc.). Cette
végétation acidiphile est aussi acidifiante et concoure donc à accentuer la dynamique
de podzolisation des sols sur lesquels elle s'installe.
Il n'est pas certain que les tentatives menées pour reconquérir des podzols ou des
sols podzoliques à des fins agricoles soit une bonne chose quand on sait qu'il faut à la
fois drainer et arroser, par exemple, pour espérer de maigres rendements en maïs,
seule culture, avec le fourrage, susceptible de pousser sur ces terrains.
Les sols isohumiques sont caractérisés par le fait qu'ils ont une même teneur en
humus dans tout le profil au-dessus de la roche-mère laquelle est le plus souvent un
loess.
Les sols isohumiques se forment sous climat continental, très froid en hiver, très
humide pendant le dégel printanier et très chaud et très sec en été.
Ces sols sont peu propices à l'installation des forêts, mais davantage à des
formations graminéennes de type steppes. Le chevelu racinien des graminées est
particulièrement favorable à une forte activité biologique de décomposition de la
formidable quantité de matière organique produite. L'humification est très intense et
aboutit à des humus gris très stables. Cette stabilité est liée au fait que les sols
isohumiques produisent des argiles néoformées de type illite et montmorillonite. Ces
argiles légèrement gonflantes piègent les hydroxydes de fer entre leurs feuillets. Les
ponts argile humus ainsi formés sont particulièrement stables puisque, dans les
chernozems, on admet souvent que les humus de surface peuvent être âgés de plus
de mille années et de plus de cinq mille ans en profondeur.
Parmi les sols isohumiques les plus remarquables, on peut citer les chernozems
(Ukraine, Russie), les castanozems ou sols châtains (Moyen-Orient, Géorgie), les
brunizems (prairie nord américaine), les sols marrons (Maghreb, Arizona), les
siérozems ou sols gris désertiques (désert du Néguev / Jourdain, Ouzbékistan).
Les sols vertiques sont ainsi nommés parce qu'ils sont l'objet de mouvements
verticaux déterminés par le retrait et le gonflement des argiles qui les constituent. Les
sols vertiques sont, en effet, des sols très argileux, constitués d'argiles gonflantes
(montmorillonite). Ces mouvements vertiques incorporent la matière organique très
profondément dans tout le profil du sol sans l'intervention d'une activité biologique.
Tous les types de sols peuvent avoir une extension " vertique " : sols bruns vertiques,
chernozems vertiques, sols alluviaux vertiques, sols à pseudogley vertiques, etc. Ce
qui détermine cette appellation, c'est la présence marquée des mouvements dus au
gonflement / retrait des argiles. Généralement, en été, les sols vertiques sont très
marqués en surface par d'importantes fentes de retrait. Généralement, en hiver ou
après une bonne pluie, le sol reste recouvert d'une couche d'eau de pluie que le sol a
du mal à absorber et qui s'évaporera surtout.
En Afrique, les sols vertiques sont surtout voués à la culture du coton et du riz.
Ces sols caractérisent surtout des régions soumises ou ayant été soumises à un
climat chaud. Ces sols sont le plus souvent riches en sesquioxydes de fer et
d'aluminium. Ils sont généralement colorés, mais leur couleur n'est pas seulement due
à leur teneur en fer, mais aussi à la nature des oxydes de fer présents.
d) Tous ces sols sont très anciens. Ils sont âgés de plusieurs
centaines de milliers d'années à un million d'années. Pour
comparaison, les sols en Europe n'ont guère plus de 15 ou 20 000
ans, c'est-à-dire qu'ils se sont construits depuis la dernière
glaciation.
Ces sols se forment sur tous les types de sols à la condition qu'ils ne
contiennent plus de carbonates. Sur les sols cristallins, ça n'est pas difficile.
Sur les sols calcaires, ceux-ci doivent donc avoir été décarbonatés. C'est
ainsi, par exemple, les argiles de décarbonatation formées à partir des
calcaires durs (terra rossa) supportent fréquemment ces sols fersiallitiques.
Les sols fersiallitiques sont de sols peu acides. Leur formation passe par un
certain nombre d'étapes :
Parce que leurs réserves en bases s'appauvrissent jusqu'à être nulles, parce
que leur structure devient médiocre faute d'argile pour former des agrégats,
parce qu'ils deviennent battants et sensibles à l'érosion, parce qu'à mesure
où la kaolinite domine, leurs capacités d'échange diminuent, puis cesse,
parce que les phosphates sont insolubilisés en présence des oxydes de fer
et d'alumine, les sols les plus évolués deviennent de moins en moins fertiles.
Ainsi on peut dire que la fertilité d'un sol diminue depuis les sols bruns
eutrophes, les sols rouges fersiallitiques, les sols ferrugineux tropicaux, les
ferrisols, les sols ferrallitiques jusqu'aux ferrallites.
Même si les sols ferrallitiques sont parmi les moins fertiles, ils supportent
très bien des forêts denses qui y prospèrent magnifiquement. La raison est
que toute la circulation de la matière est en circuit fermé. L'intense
production de matière organique est rapidement dégradée et humifiée. Les
minéraux sont ramenés dans les profils superficiels par l'intense activité de
la rhizosphère. Les sols protégés par la canopée ne souffrent pas du
lessivage en dépit des fortes précipitations quasi quotidiennes.
Les principales familles de sols d'après le référentiel pédologique (Voir aussi horizons
du sol)
On les observe souvent sous forêts ou végétation naturelle sur roches cristallines
acides altérées, les "arènes" granitiques ou schisteuses du Massif Armoricain, des
Vosges, du Morvan, du Massif Central.
2 - LES ANTHROPOSOLS (du grec anthropos, l'homme) sont les sols fabriqués par
l'homme (apports de matériaux artificiels ou de terre transportée) ou tellement
transformés par les activités humaines que le sol originel n'est plus reconnaissable ou
est enterré.
2.1 Les anthroposols transformés sont issus d'un sol naturel transformé par
la culture ou autres activités humaines
3 - LES ARÉNOSOLS sont des sols très sableux sur une épaisseur d'au moins 120 cm.
Ils ne sont pas affectés par des excès d'eau.
5 - LES SOLS CARBONATÉS ET SATURÉS sont caractérisés par la dominance des ions
Ca2+ et/ou Mg2+. Cette grande famille comprend plusieurs groupes :
5.3 Les CALCOSOLS correspondent aux anciens "sols bruns calcaires", avec
horizon Aca ou LAca / Sca / C ou M ou R. Il en existe de nombreuses
variantes selon le type de roche calcaire qui leur a donné naissance :
Calcosol argileux issu de marne, Calcosol graveleux, pétro-calcarique,
dolomiteux, pierreux, humifère, décarbonaté en surface...
6 - LES COLLUVIOSOLS sont des sols formés sur les versants, dans le fond des
vallées, au pied de grands talus ou terrasses, sur des éboulis ou colluvions. Ils
correspondent aux "sols peu évolués d'origine colluviale" de l'ancienne nomenclature.
10 - LES LITHOSOLS sont limités en profondeur par un matériau dur, roche non altérée
ou horizon pédologique durci à 10 cm de la surface ou moins.
11- LES LUVISOLS correspondent à la grande famille des sols lessivés et bruns
lessivés. Ds sont caractérisés par l'illuviation (lessivage) de l'argile, et présentent donc
un horizon E appauvri, et un horizon BT enrichi. De plus, d'autres horizons sont
possibles : O, A, LA, LE, LBT, Btg,... De nombreux sous-types : Luvisol typique, Luvisol-
rédoxisol, Luvisol dégradé, Néoluvisol, etc.
13 - LES PÉLOSOLS sont tellement riches en argile et en limons fins que leurs
caractéristiques pédologiques en sont affectées profondément.
14 - LES PEYROSOLS sont ceux dont la texture pierreuse et caillouteuse est telle que
leur pédologie en est affectée. On parle de peyrosol pierrique, cailloutique, avec des
versions calcaire, humifère, fersiallitique...
17- LES REGOSOLS sont des sols très minces sur matériau non ou peu évolué. On
trouve des régosols sur dunes, plages, ergs des déserts, sur colluvions, carrières,"
badlands" de ravinement...
Outre les "principaux sols d'Europe", le référentiel pédologique traite aussi des sols
présents non seulement aux marges méridionales et orientales de ce continent, mais
aussi des sols répandus largement au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, etc.
Il s'agit surtout des sols suivants :
. Les GYPSOSOLS, dominés par l'abondance du gypse ; . Les sols SALSODIQUES liés
au sodium et au sel.
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