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Maquette : PCA
Illustrations : Fotolia,
Patrick Leleux PAO (p. 15, 29-33, 149)
Direction d’ouvrage : Sur Mesure
Ouvrage réalisé avec la collaboration
de Christine Grall
© 2013 LEDUC.S Éditions
17, rue du Regard
75006 Paris – France
E-mail : info@editionsleduc.com
ISBN : 978-2-84899-609-7

Quotidien Malin est une marque des éditions Leduc.s


PHILIPPE ASSERAY

LE

POTAGER
MALIN

IQUOTIDIEN MALINI
'I-lill.II..'
Sommaire
Avant de se lancer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7
Un potager, oui, mais à quel prix ? . . . . . . . . . . . . .9
Où installer son potager ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Comment s’y prendre ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Les favoris : légumes et petits fruits
faciles à vivre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
Chouchouter son potager . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
Table des matières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
Avant de se lancer

Vous en avez assez de manger uniquement les


légumes du commerce ? Vous les trouvez trop
chers ou vous craignez les pesticides, ou encore,
tout simplement, vous pensez que tomates,
poivrons et courgettes manquent de saveur ?
Rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul ! Arrivés en
rayon à grands coups de produits de traitement,
la principale qualité de la plupart de ces légumes
n’est plus le goût (un comble pour un produit
alimentaire !), mais bien la résistance au transport
et au passage en chambre froide… Conséquence :
nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir
un potager*, et pas seulement à la campagne.

* Selon une enquête Unep-Ipsos (« Le jardin rêvé des Français »,


2011), 1 Français sur 3 rêve d’un jardin potager ou fruitier.
LE POTAGER MALIN

Si vous doutiez encore de l’intérêt d’un


potager, voici 5 bonnes raisons (au moins) de
s’y mettre :
1 Le prix : les légumes que l’on cultive soi-
même reviennent moins cher que ceux
qu’on achète dans le commerce (voir p. 18).
2 La qualité : vous maîtrisez toute la chaîne
de culture, et bien sûr, votre potager sera
100 % bio !
8 3 La fraîcheur : elle est unique, les légumes
passant directement du jardin à la cuisine.
4 Les saveurs : cultiver ses propres légumes
permet de choisir les variétés qu’on préfère,
et d’en changer.
5 La santé : jardiner, c’est faire de l’exercice
régulièrement, c’est bon pour le corps et
pour le moral !
Vous voilà décidé plus que jamais ? Alors, à
vous de jouer !
CHAPITRE 1

Un potager,
oui, mais à quel prix ?

Combien ça coûte ?
Vous vous posez forcément la question… Pas de
panique : faire un potager demeure une activité
globalement peu coûteuse !
Vous allez dépenser en deux temps :
• au départ, pour acheter votre matériel de
jardinage : pelle, râteau, arrosoir… sont en effet
indispensables (voir p. 14), mais une fois que vous
êtes équipé, c’est (presque) pour la vie !
• chaque année, pour acheter les plantes qui
produiront vos légumes de la saison, mais aussi
pour l’eau (pour arroser), le paillis (pour pro-
téger vos cultures de légumes), les engrais éven-
tuels (pour fertiliser le sol)…
LE POTAGER MALIN

Les plantes
Les sachets de graines
Un sachet de graines vaut entre 2 et 6 euros.
Certes, on sait rarement combien on a de graines
dans un sachet et cette quantité varie d’ailleurs
selon les espèces de légumes (de quelques grosses
graines seulement pour les courges à plusieurs
centaines pour les radis ou les carottes). Cela
10 peut aussi varier d’un producteur de graines à
un autre, ou d’une marque à l’autre. Mais vous
en aurez toujours pour votre argent : sauf à être
un fan de carottes ou de radis à tous les repas,
vous disposerez toujours d’assez de graines dans
un voire deux sachets pour couvrir la saison !
Un potager, oui, mais à quel prix ?

Combien de temps se conserve


un sachet de graines ouvert ?
La date de péremption qui figure sur le sachet
est valable, que le sachet ait déjà été ouvert ou
non. Elle indique simplement la période à partir
de laquelle le producteur de la semence ne peut
plus garantir que chacune des graines du sachet va
bien germer, et donc donner une plante. Ouverts
ou pas, gardez vos sachets de graines au frais et
surtout bien au sec ! Mais la bonne idée, c’est 11
de partager entre voisins pour ne jamais avoir à
conserver de sachets entamés…

Les mini-mottes
Ce sont de toutes petites mottes proposées
dans une plaque en polystyrène. Chaque motte
comporte un bébé plante. Pour environ 10 euros,
vous en avez 30 à 35, qui font de 2 à 3 cm de
haut. Mais il faut avoir la main verte pour faire
pousser ces bébés (voir p. 62). En jardinerie et dans
les grandes surfaces, on trouve surtout les salades,
les poireaux et les oignons sous cette forme. Pour
les autres plantes, voir sur Internet des sites
comme par exemple www.jardinexpress.fr.
LE POTAGER MALIN

Les plants en godets


Vous ne pourrez pas les rater : c’est sous cette
forme que sont vendus la plupart des légumes
en jardinerie ou dans les grandes surfaces. Les
godets sont ces petits pots de plastique carrés
dans lesquels les producteurs proposent des
jeunes plants. Cette formule convient bien aux
débutants. Avec ces godets, vous achetez juste le
nombre de plants nécessaires à vos besoins, et
12
vous avez un grand choix d’espèces, surtout en
début de saison. Comptez 1,5 à 3 euros le godet.

Les plants en conteneurs


Dès la fin du mois d’avril, on trouve en jardi-
nerie des plants de tomates ou de poivrons hauts
de 50 cm au moins, qui portent même parfois
déjà des fruits (oui, les tomates et les poivrons
sont des fruits !). Proposés dans des gros pots
en plastique noir (des conteneurs), ces légumes
express vont rapidement continuer à produire si
vous leur offrez de bonnes conditions de reprise.
Le revers de la médaille ? Ils sont beaucoup plus
chers, soit entre 5 et 7 euros le plant. Cette
solution ne se justifie qu’en juillet, quand on
n’a vraiment pas eu le temps de s’occuper de son
potager plus tôt !
Un potager, oui, mais à quel prix ?

Les autres postes


L’eau
Certes, si on utilise l’eau du robinet – par défi-
nition payante – pour arroser, un potager coûte
un peu d’argent. Combien ? Impossible à dire…
Tout dépend en effet bien sûr de la surface de
votre potager, de la météo de l’année (sécheresse
éventuelle ou été pourri…), de la nature des
légumes (gourmands en eau ou pas…). Mais, 13
même à 10 euros/m3, l’eau n’est pas un poste si
gourmand que ça, surtout si on arrose astucieu-
sement (voir p. 173).

Le paillis
Il permet de protéger vos cultures tout au
long de l’année (de la sécheresse, du froid, des
« mauvaises » herbes…). Lui aussi a un coût. Les
paillettes de lin ou de chanvre sont le produit
le plus adapté pour le potager. Avec un sac de
paillis, vendu aux alentours de 20 euros, vous
protégez environ 8 m2. Un coût à renouveler
tous les ans puisque le paillis se dégrade en une
saison. Le jardinier malin abaisse le coût de ce
poste en utilisant son compost maison comme
paillis (voir p. 167).
LE POTAGER MALIN

Les engrais
Les engrais permettent de maintenir un bon
taux de fertilité du sol, indispensable à la bonne
santé de tous vos légumes (voir p. 170). Pour moins
de 15 euros, vous vous procurerez un produit
spécial potager valable pour 100 m2. À renou-
veler aussi tous les ans.

Les outils
14
L’outillage de base comporte relativement peu
d’outils. Toutefois, il vaut toujours mieux payer
un peu plus cher un outil de qualité, mais qui
durera de longues années, plutôt qu’un produit
d’appel qui rejoindra la décharge au bout d’une
saison ! C’est un vrai investissement au départ,
mais un calcul qui paye quand on étale cela sur
plusieurs années (voir p. 18). Les outils les plus
courants ne dépassent généralement pas les 20
ou 30 euros…
Voilà une première liste d’outils bien utiles,
voire indispensables.
Un potager, oui, mais à quel prix ?

Une pelle : indispensable


pour épandre la terre ou le compost.

Un râteau : pour lisser


la terre et l’aplanir.
15

Une bêche, une fourche ou une greli-


nette : pour ameublir et entretenir la terre
(voir p. 149).

Un semoir à main (facultatif) :


pour semer plus facilement vos graines
fines de légumes.

Un plantoir : pour planter sans les


abîmer vos jeunes plants à racines nues.

Un transplantoir : pour planter les plants


en godets ou en mottes.

Un couteau désherbeur : pour enlever


les mauvaises herbes à racines pivotantes
(voir p. 153).
LE POTAGER MALIN

Bien choisir ses outils


Les manches :
• en bois. La grande majorité des manches d’outils de
jardin est en bois de frêne. C’est un matériau naturel,
souple, agréable au toucher. Revers de la médaille, il
est sujet à des variations de volume et peut casser.
Pour quel usage ? Pour tous les outils qui ne sont
pas sujets à torsion lors de leur utilisation, comme
les râteaux, balais, pelle…
• en fibre. Les manches en fibre de verre ont le
16
grand mérite d’être incassables. En contrepartie, ils
sont plus froids au toucher que les manches en bois.
Pour quel usage ? Pour tous les outils « à frapper »
(pioches, masses, haches…), mais aussi pour les outils
utiles pour le travail du sol comme les fourches et
les bêches.
Le « fer » :
On nomme ainsi la partie de l’outil qui travaille. Il
peut être :
• en acier. C’est dur, résistant, affûtable, réparable
par soudure. En revanche, au contact de l’humidité, il
rouille. Cela vous oblige à gratter les restes de terre,
passer l’outil à l’eau, puis le sécher (passez ensuite un
pinceau imbibé d'huile de table pour éviter la rouille).
• en inox. Deux à cinq fois plus chers, les outils
avec fer inox sont aussi solides que leurs homolo-
gues en acier, mais ils sont surtout plus faciles à
utiliser. En effet, ils ne rouillent jamais et leur surface
reste parfaitement lisse. Ils exigent moins d’effort
pour pénétrer dans la terre, et un simple coup de
chiffon suffit pour les nettoyer.
Un potager, oui, mais à quel prix ?

Les gants
Épines, poils urticants, sève toxique ou colo-
rante, le jardinage n’est pas toujours une partie
de plaisir pour les mains ! Sans parler des éven-
tuelles bestioles plus ou moins sympas pouvant
se trouver dans l’herbe ou dans les plantes. La
bonne idée, c’est donc de porter des gants.
Évitez ceux dits « de docker », car ils ne résis-
tent pas aux épines, ne sont pas imperméables à
17
la sève et sont trop amples pour conserver une
bonne sensibilité de la main. En cherchant un
peu, vous trouverez les gants qui vous correspon-
dent le mieux : en cuir, en plastique, en tissu, il
y en a pour tous les goûts. Moyenne de prix :
20 à 30 euros.
N’oubliez pas que, pour les gants, il y a dif-
férentes tailles, et qu’on travaille plus facilement
avec des gants ajustés. Essayez avant d’acheter !
LE POTAGER MALIN

Combien ça rapporte ?
Si le potager vous coûte un peu d’argent, il
vous permet parallèlement d’en économiser pas
mal ! Voici un petit comparatif qui se passe de
commentaires :
Prix au Espoir Prix en grande
Plante
jardin de récolte* surface
Tomate 1 plant en 3 à 5 kg de 2 à 5 €/kilo
godet = fruits
18
1,5 à 3 €
Radis 1 sachet de 100 radis
1 € au moins
graines = environ la botte d’une
3à4€ vingtaine de
radis
Laitue 1 sachet de 100 laitues 1 laitue =
graines = environ 0,90 à 1,50 €
2à5€
* On n’est jamais sûr…

Combien de temps consacrer


à mon potager ?
Un potager a bien sûr un coût en terme de
temps. Mais il n’est pas plus gourmand sur ce
plan qu’une activité sportive qui exige de s’en-
traîner une ou deux fois par semaine, plus éven-
tuellement une compétition le week-end.
Un potager, oui, mais à quel prix ?

En fait, il faut considérer la question à


l’envers : est-ce que j’ai ¼ d’heure à consacrer
au potager tous les soirs, ou 2 heures tous les
week-ends ? Dans ce cas, je réalise un potager
dont la taille est compatible avec mes disponi-
bilités (voir les chiffres repères, p. 27).

Bannir les travaux pénibles et longs


Dans un potager, il y a des tâches ingrates qui 19
demandent du temps : le bêchage, le désherbage
et l’arrosage. Le réflexe malin, c’est d’adopter,
aujourd’hui, les bonnes pratiques pour réduire,
demain, leur impact au minimum, voire
complètement les supprimer !
Ainsi, plutôt que de passer des heures bêche
à la main, faites le choix des outils biologiques,
plus respectueux de l’environnement mais qui
font aussi gagner du temps, comme la grelinette
(voir p. 149) qui ameublit la terre (la rend plus
malléable) en quatre fois moins de temps qu’une
bêche classique !
Vous ne voulez plus bêcher du tout ? Qu’à
cela ne tienne, il vous suffit de couvrir la terre
avec du paillage qui protégera sol et cultures
(voir p. 153 et 167) ! Ce même paillage empêche en
outre le développement des mauvaises herbes et
LE POTAGER MALIN

garde la terre humide. Plus besoin (ou presque)


de désherber ni d’arroser…

Troquez avec vos voisins !


Si vos voisins aussi sont pris par la « potagermania »,
pensez à mutualiser vos idées en échangeant
vos expériences, puis en mettant en commun vos
cultures.
Ainsi, n’hésitez pas à partager…
20
… vos sachets de graines. On utilise rarement
l’intégralité d’un sachet. Entendez-vous entre vous :
l’un achète les graines de carottes, l’autre, celles
de betteraves ; l’un fait le plant de poireau, l’autre,
le plant de salade ; et on partage au moment du
repiquage (voir p. 53).
… vos outils. Certains outils sont indispensables
au quotidien, d’autres non. Or ces derniers sont
souvent onéreux. Pourquoi ne pas vous mettre
d’accord pour les acheter à deux voire plus, et
vous les passer en fonction des besoins de chacun ?
… votre paillis. Ce n’est pas non plus une denrée
bon marché. En faisant un achat groupé, vous
bénéficierez sans doute d’une remise sur la quan-
tité, voire d’une livraison gratuite.
… vos récoltes. Quand arrive la saison des récoltes,
quel plaisir d’échanger et de partager les paniers
de haricots ou les salades fraîchement cueillies !
Avec un potager malin, c’est la fête des voisins
tous les jours !
CHAPITRE 2

Où installer
son potager ?

L’emplacement
Trois critères entrent en ligne de compte.

1. Près de la cuisine
On a longtemps eu pour habitude de cacher le
coin potager au fond du jardin. Ce n’est plus le
cas aujourd’hui… Les légumes ont gagné leurs
lettres de noblesse et on apprécie aujourd’hui de
les avoir à portée de main, idéalement près de la
cuisine. On hésite en effet beaucoup moins à se
rendre au potager pour y cueillir une salade ou
quelques tomates s’il est accessible en quelques
pas. Car c’est souvent au moment où l’on met
en train le dîner que l’on s’aperçoit qu’il manque
LE POTAGER MALIN

les trois brins de persil, la mâche ou les deux


carottes indispensables à la recette. Autre avan-
tage et non des moindres : le plaisir des yeux !
Car un potager, c’est beau, surtout quand il est
fleuri (dahlias, capucines, œillets d’Inde, roses)
et vous ne vous lasserez pas de le contempler
de la maison, surtout en été quand il produit si
généreusement…

22
2. Près d’un point d’eau
Autre contrainte : un point d’eau à proximité.
Point de potager en effet sans un minimum d’ar-
rosage ! Pour éviter d’avoir à traîner un long et
lourd tuyau depuis un robinet perdu au fond du
jardin, installez votre potager à proximité d’un
point d’eau. Ce peut être un robinet, mais aussi
une cuve de récupération d’eau de pluie reliée
aux gouttières de la maison, un ruisseau, une
mare, etc.

3. Près de l’abri de jardin


Quand vous apporterez du compost (voir p. 170)
ou du paillis (voir p. 153 et 167) dans votre potager,
vous apprécierez de ne pas avoir à traverser tout
votre jardin pour déposer votre chargement ! Si
Où installer son potager ?

vous manquez de place, il existe de petits modèles


(à partir de 2 m2) qui rendent bien service. Ou
fabriquez-en un vous-même, si vous êtes un peu
bricoleur ! Voir aussi p. 175.
Le conseil en + : Persil, basilic et autres plantes
aromatiques perdent rapidement leur parfum si
on les cueille trop longtemps avant de les uti-
liser. Si votre potager ne peut pas être en prise
directe avec la cuisine, pourquoi ne pas
23
créer malgré tout un petit carré
d’aromatiques juste devant
la maison ? C’est beau,
utile, et ça sent bon !

L’exposition
Au soleil, toujours
Les légumes sont des
lézards ! Ils ont en effet tous besoin de soleil,
même si certains apprécient un peu d’ombre
aux heures les plus chaudes de la journée. Au
moment d’établir votre potager, choisissez donc
impérativement l’endroit du jardin qui est exposé
toute la journée au soleil, et ce en toutes saisons.
LE POTAGER MALIN

Gare à l’ombre portée


L’ombre portée, c’est une zone au sol privée de
soleil par un élément vertical du jardin qui fait écran
aux rayons du soleil (un arbre, un mur, une haie, la
maison des voisins…). Cette ombre se déplace au fur
et à mesure du mouvement du soleil. Plus le soleil
est bas sur l’horizon, plus l’ombre s’étend en sur-
face. L’ombre portée peut ainsi n’apparaître qu’à cer-
taines saisons ou à certains moments de la journée.
24

Il n’y a aucun endroit du jardin


qui puisse bénéficier d’au moins
6 à 8 heures d’ensoleillement par
jour ? Tout n’est pas perdu ! Les
légumes dits « feuilles » (épinards,
salades, mâche…) se satisfont de
seulement 3 heures de soleil par jour.
Et les légumes dits « racines » (pommes de
terre, carottes, betteraves…) se contentent de 4 à
5 heures.
Le conseil en + : Si le soleil ne vient pas au
potager, allez à lui ! Mettez des tomates, poi-
vrons et autres courgettes en pots et déplacez
vos pots pour qu’ils soient le plus souvent pos-
sible au soleil !
Où installer son potager ?

Contre un mur
Les murs exposés au soleil, surtout ceux qui sont
en pierre, emmagasinent la chaleur au cours de
la journée, puis la restituent à l’air environnant
au cours de la nuit. Les plantes qui se trouvent
à proximité bénéficient ainsi de températures
moins « fraîches » la nuit, et c’est très important
notamment au printemps. Leur croissance est
plus rapide et surtout sans à-coups. Ce sont 25
des emplacements qu’aiment tout particulière-
ment les légumes « ratatouille » (tomates, poi-
vrons, courgettes, aubergines), qui raffolent de
la chaleur.

Vérifiez la température !
Pour être certain de votre coup avant d’installer
vos légumes préférés devant un mur, amusez-vous
à contrôler la température à
l’aide d’un thermomètre
mini-maxi (voir p. 166), et
comparez-la avec celle
donnée par un autre
placé dans le jardin, loin
de toute construction.
Vous serez surpris de la
différence…
LE POTAGER MALIN

Sur un talus au sud


Vous avez un talus exposé plein sud dont vous
ne savez que faire ? Installez-y votre potager ! Un
potager en légère pente est en effet non seule-
ment possible mais intéressant, à condition que
celle-ci soit dirigée vers le sud : au printemps, les
rayons du soleil étant plus perpendiculaires au
sol sur un terrain en pente, la terre se réchauffe
26 plus vite. C’est un avantage qui permet de
semer et planter plus tôt, et donc de récolter
une semaine ou deux avant les autres !

La superficie
Quand on pense potager, on a tout de suite en
tête l’immense parcelle de grand-papa, avec des
rangs de légumes à n’en plus finir, alignés au
cordeau et fiers comme Artaban ! Grave erreur,
car le potager, ça s’apprend et ça s’apprivoise, en
commençant modeste.
• La première année, 1 m2 suffit. Vous y plan-
terez quelques salades et sèmerez des radis à la
volée (voir p. 51).
• La deuxième année, les résultats sont là et
vous voilà prêt à aller plus loin ? Doublez la
Où installer son potager ?

superficie et passez à 2 m2. Ajoutez à vos salades


et radis quelques pieds de haricots verts grim-
pants, deux ou trois pieds de tomates, un ou
deux plants de courgettes.
• Les années suivantes, vous voilà devenu
un « accro » du potager ? La superficie de votre
potager définitif dépendra beaucoup de l’objectif
poursuivi (potager plaisir ? déco ? nourricier ?)
mais aussi et surtout du temps dont vous dis-
posez (voir encadré ci-après). Gardez toujours en 27
tête que l’important, c’est d’éprouver du plaisir
à faire son potager sur la durée, et ce quelle que
soit sa surface…

Quelques chiffres repères


3 ou 4 m2 sont largement suffisants si vous ne
pouvez consacrer à votre potager que 1 ou
2 heures de temps en temps. La culture en bac
ou en pot peut aussi être une solution.
40 à 50 m2 par personne, c’est ce qu’on compte
quand on peut lui consacrer 3 à 4 heures hebdo-
madaires, et qu’on a pour objectif de manger assez
régulièrement ses propres légumes. Comptez
½ heure par jour en avril-mai. Les mois suivants,
ça pousse tout seul ou presque : ½ heure tous les
3 jours suffira à maintenir le potager en bon état.
LE POTAGER MALIN

80 à 100 m2 par personne sont en revanche néces-


saires si vous souhaitez pouvoir nourrir toute la
famille uniquement avec les légumes du jardin tout
au long de l’année. À ce stade, on ne compte plus
vraiment son temps, surtout en pleine saison
(printemps).

28
Le sol
Les légumes aiment la bonne terre de jardin,
c’est-à-dire une terre riche, profonde, sans
cailloux, pas trop humide… Mais rares sont
les potagers qui peuvent s’enorgueillir d’un sol
parfait. Si vous craignez que le vôtre ne soit
pauvre (très sec, avec beaucoup de cailloux…),
pas de panique : vous allez pouvoir produire vos
légumes malgré tout, quitte à l’améliorer avec
du sable, du compost, de l’argile (voir p. 170)…
Attention quand même : vous ne pourrez peut-
être pas cultiver tous vos légumes favoris, chacun
ayant ses besoins spécifiques. En matière de sol,
la solution la plus sage, comme dans tout le reste
du jardin d’ailleurs, c’est de ne retenir que les
végétaux adaptés à la terre que vous avez à leur
proposer : c’est le gage de la réussite !
Où installer son potager ?

Le conseil en + : Vous voulez connaître la


nature de votre terre ? Faites faire une analyse
de sol, cela vous permettra de savoir comment
l’améliorer éventuellement. Demandez dans
votre jardinerie habituelle, ils vous guideront.

La forme
29
Vous avez le choix : aucune règle imposée en
matière de potager, c’est à vous de décider ce
qui vous plaît le plus, ou vous semble le mieux
adapté à votre terrain et à vos besoins.

Potager rectangulaire
Avec son allée auto-
route qui le coupe
en quatre, le méga
potager rectangulaire de grand-
papa impressionne ! Il n’obéit cependant
à aucune règle agronomique et doit son tracé et
sa taille aux habitudes des jardiniers d’autrefois,
qui étaient souvent agriculteurs en parallèle et
cultivaient leur potager comme leurs champs :
en rectangle. Mais ce n’est pas une obligation
pour obtenir de beaux et bons légumes !
LE POTAGER MALIN

Le principe : Vous plantez ou semez les


légumes à la queue leu leu, sur des rangs (ou
« planches »). Ceux-ci font généralement plu-
sieurs mètres de long sur 1 m à 1,50 m de large.
Les + : Il permet d’importantes récoltes, c’est
le potager nourrissier par excellence.
Les – : Il exige pas mal d’espace et laisse peu
de place à l’improvisation. Déconseillé pour les
petits potagers de ville.
30

Potager en rond
Il se compose de parcelles circulaires ne dépas-
sant pas 1 m de diamètre chacune.
Le principe : Vous plantez ou semez les
légumes les plus hauts au centre du cercle, les
plus bas tout autour.
Les + : Il permet un accès facile aux légumes
sans piétiner la terre (on tourne tout autour),
autrement dit sans la tasser, mais aussi sans
souiller ses chaussures.
Les – : Les parcelles
rondes sont parfois
difficiles à caser. Il y
a de l’espace perdu
entre les ronds.
Où installer son potager ?

Potager en lasagnes
Les lasagnes en cui-
sine, vous connaissez !
Plusieurs couches de
pâte et de garniture
préparées façon mille-
feuille. Eh bien, le potager en lasagnes, c’est un
peu le même principe, mais avec des couches
de matériaux organiques, notamment les éplu- 31
chures de fruits et de légumes issues de la cuisine.
Le principe : Vous étalez simplement sur
le sol des cartons déployés (eh oui !) les uns à
côtés des autres, en superposant les bords chaque
fois de 20 cm. Sur ces cartons, vous disposez
de la matière végétale en couches successives :
mauvaises herbes, tontes de gazon, déchets de
cuisine, rameaux d’arbustes passés au broyeur
de végétaux, mousse durement arrachée à la
pelouse, feuilles mortes automnales, etc. Ensuite,
vous arrosez régulièrement, puis vous complétez
vos lasagnes par une dernière couche de compost
(voir p. 170) de 5 à 8 cm d’épaisseur. L’ensemble
peut afficher une hauteur d’une bonne vingtaine
de centimètres. Il ne vous reste plus qu’à planter
tomates, courgettes, aubergines, poivrons… en
les arrosant régulièrement. Et ça pousse !
LE POTAGER MALIN

Les + : Il permet de faire un potager sur


n’importe quel sol, y compris du béton (ter-
rasse), et sans donner le moindre coup de
pioche ! Il est parfait pour les sols très durs et
herbeux (c’est souvent le cas quand on achète
un terrain nu…).
Les – : Il peut vite devenir un peu crapoteux
pour peu qu’on l’entretienne mal… Les déchets
entassés comportent en effet beaucoup de graines
32 indésirables qui ne manquent pas de germer et
de coloniser la lasagne. Il faut donc traquer les
mauvaises herbes au quotidien !

Potager à hauteur d’homme


Certains fabricants ont imaginé des « carrés »
préconstruits, avec un fond et des montants,
C’est donc un potager « sur pied », qui permet
de jardiner à sa hauteur. Conçus au départ pour
les jardiniers des villes, ces potagers sur pied sont
parfaits pour tous ceux qui souhaitent écono-
miser leurs efforts !
Le principe : Pas de technique spécifique.
Vous pouvez reprendre le principe du potager
en carré (voir ci-après), en le simplifiant ou non.
Ou adapter à la forme carrée la technique des
parcelles circulaires.
Où installer son potager ?

Les + : Il a le grand mérite


d’amener la terre à hauteur
d’homme, et donc vous
permet de jardiner debout
et le dos bien droit. Par
ailleurs, les légumes profi-
tent mieux de la lumière et
du soleil.
Les – : Son coût est un peu
plus élevé que d’autres types de potager 33
car il faut investir au départ dans les supports.
Mais vous pouvez éventuellement les fabriquer
vous-même.

Potager en carrés
Ce serait un Américain qui en aurait eu l’idée
le premier, il y a plus d’un siècle déjà, mais c’est
Jean-Paul Collaert, jardinier-écrivain qui, en
2005, a popularisé le principe en France avec un
livre entier consacré au sujet.
Depuis, le potager en carrés
joue les vedettes !
Le principe : Des
cadres en planches qui
forment des parcelles
carrées, elles-mêmes
LE POTAGER MALIN

divisées en petits carrés de légumes… On peut


ainsi cultiver jusqu’à 16 légumes différents par
parcelle. Aucune place perdue ! Commencez par
un modeste carré, puis un deuxième, et ainsi de
suite au fil des ans. Un peu comme les amateurs
de puzzle avec le nombre de pièces !
Les + : C’est le champion côté place car il
permet de cultiver un maximum de légumes
dans un minimum de place.
34 Les – : On récolte peu pour chaque légume.

Des allées « en dur »


Les allées dans un potager, c’est important ! Elles
délimitent bien les parcelles, notamment lorsque
celles-ci sont rondes, et facilitent surtout l’accès
aux cultures par tous les temps, même après une
pluie battante ! Classiquement, elles sont faites de
pavés ou de simples dalles posées sur du sable,
mais on trouve aussi des allées en caillebotis, en
briques, en gravier ou en béton. Choisissez en
fonction de vos goûts mais aussi de votre budget
(le bois, par exemple, est plus cher que le gravier
et surtout moins résistant à la longue). Évitez tou-
tefois les traverses de chemin de fer qui ont eu leur
heure de gloire dans les jardins, mais qui se sont
révélées polluantes pour le sol.
Où installer son potager ?

Votre potager en carrés,


pas à pas
Prévoyez vos carrés
Vos carrés ne doivent pas dépasser 1,20 ×
1,20 m pour que vous puissiez toujours accéder
au centre en n’ayant qu’à tendre les bras. Mais
ils peuvent être plus petits (0,90 m × 0,90 m,
voire 0,60 m × 0,60 m).
35
Commencez par un ou deux carrés la pre-
mière année et, si le principe vous plaît et que
ça marche bien, créez-en de nouveaux chaque
année.
À l’intérieur de ces grands carrés, vous allez
créer d’autres carrés, beaucoup plus petits. Eux
font toujours en principe 30 cm × 30 cm.
Ainsi, à l’intérieur d’un carré de 1,20 ×
1,20 m, vous allez installer 16 petits carrés de
30 × 30 cm à l’intérieur.

Construisez vos grands carrés


Un carré est toujours bordé de quatre planches
solidarisées au niveau des angles.
LE POTAGER MALIN

Solution 1
• Procurez-vous des planches dites de cof-
frage, d’environ 2 cm d’épaisseur sur 20 cm
de large.
• Coupez-les à la dimension voulue et
assemblez-les en carrés à l’aide d’équerres métal-
liques à visser.
Très simple et à la portée de tous les bri-
coleurs débutants, cette première solution est
36
aussi très économique, les planches de coffrage
ne coûtant pas grand-chose (comptez environ
2 euros le mètre). En revanche, elle a une durée
de vie relativement éphémère (le bois de coffrage
n’est pas très résistant et pourrit au contact de
l’humidité en moins de 5 ans).

Solution 2
• Procurez-vous du bois de charpente de sec-
tion 6,3 cm × 17,5 cm, avec, dans chaque angle,
des jonctions à mi-bois.
• Assemblez-les avec des tirefonds.
Cette deuxième solution est plus coûteuse
(environ 4 euros le mètre), mais elle permet une
réalisation plus durable qui peut atteindre plus
de 10 années !
Où installer son potager ?

Une fois vos planches assemblées, posez-


les sur l’emplacement prévu en les enfonçant
légèrement.
Le conseil en + : Que vous optiez pour l’une
ou l’autre solution, vos carrés doivent toujours
être bien horizontaux afin que l’eau de pluie ou
d’arrosage n’entraîne pas la terre à l’extérieur. Si
le terrain est en pente, ménagez des plateformes
horizontales, en escalier.
37

Délimitez vos petits carrés


Là encore, deux techniques sont possibles.
1 Délimitez vos petits carrés avec des bam-
bous de petit diamètre légèrement plus
longs que les carrés eux-mêmes. Ils vien-
nent à plat les uns sur les autres pour
former une « grille ».
Tous les 30 cm, clouez sur les planches des
grands carrés (de 1,20 m) deux clous séparés
de 1,5 cm.
Posez 6 bambous à plat sur les côtés opposés
des carrés : ils sont maintenus latéralement
entre les paires de clous, 3 dans un sens
et 3 dans l’autre, pour former 16 carrés
de base.
LE POTAGER MALIN

2 Vous pouvez faire exactement la même


chose mais avec de la ficelle à la place des
bambous. Dans ce cas, un seul clou suffit
tous les 30 cm, pour faire serpenter la ficelle
et former les mêmes 16 carrés. Cette solu-
tion est moins coûteuse mais elle est aussi
moins pérenne, la ficelle ayant une durée de
vie moindre.

38
Installez vos allées
L’intérêt du potager en carrés, c’est qu’il permet
d’éviter de mettre les pieds dans la terre (vous ne
mettez en effet jamais les pieds dans les carrés eux-
mêmes, seulement les mains !), et donc de souiller
ses chaussures. Vous pouvez renforcer encore le
système en disposant des plaques de caillebotis
en bois tout autour des carrés, pour former des
allées « en dur ». Pensez-y dans ce cas dès le début
de l’aménagement de votre potager en réservant
la dimension des caillebotis (il en existe de diffé-
rentes dimensions, 40 × 40 cm, 50 × 50 cm…).
Le conseil en + : Alignez vos carrés, c’est plus
joli ! Aligner ne signifie pas pour autant disposer
en ligne droite, les carrés pouvant former un
arc de cercle, un S ou un V ! Les formes géo-
Où installer son potager ?

métriques à angles droits facilitent cependant


l’aménagement du sol entre les carrés.

Apportez la terre
Vous voilà prêt à présent à remplir vos carrés.
Utilisez de préférence la terre de votre jardin
(pas de terreau seul, les légumes n’aiment pas
ça…). La bonne idée ? Avant de placer vos grands
carrés en planches sur le sol, tracez leur emplace- 39
ment avec du sable ou du plâtre. Creusez ensuite
la terre là où seront les futures allées, sur 5 cm
de profondeur, et déposez les pelletées de terre
sur les emplacements de vos futurs carrés. Il ne
vous reste plus ensuite qu’à poser vos carrés de
planches sur le sol des allées abaissées, avec la
terre déjà présente au milieu de chaque carré !

Choisissez vos légumes


Privilégiez les légumes feuilles. Laitues, chicorées,
poirées, poireaux et autres choux, c’est-à-dire
tous les légumes « feuilles », sont assurément les
vedettes du potager en carrés ! Avec leurs feuilles
lisses ou frisées, vertes mais aussi pourpres,
blanches ou jaunes, ils donnent des carrés aux
LE POTAGER MALIN

couleurs contrastées et assurent le spectacle


visuel avant le concert de saveurs en cuisine…
Invitez les variétés grimpantes ou coureuses.
Haricots ou petits pois grimpants, courgettes
coureuses, concombres, et bien évidemment les
tomates ont aussi droit de cité au potager en
carrés, à condition d’offrir un support à leurs
longues tiges souples ! Évitez de multiplier les
tuteurs au sein du carré, pensez plutôt à fixer
40 deux claustras de bois (sortes de paravents à
claire-voie) de 90 cm de largeur sur deux côtés
contigus de deux carrés voisins. Vissés entre eux
ainsi que sur les parois du carré, ils forment une
structure élégante et suffisamment rigide pour
supporter le poids d’une importante végétation.
Où installer son potager ?

Évitez les géants. Certains légumes sont


naturellement si imposants qu’ils ne peuvent pas
être installés dans un potager en carrés. Un pied
d’artichaut ou de rhubarbe, par exemple, occu-
perait en effet 1 m2 à lui seul, soit déjà presque
la surface entière d’un grand carré ! Si vous êtes
vraiment amateur, cultivez ces légumes à part, en
pleine terre. Il en va de même avec le cardon, le
crambé ou certains choux pommés…
41

Combien de légumes par carré ?


Il n’y a pas de règle universelle, et cela dépend de
l’encombrement de chaque légume. Un carré de
base de 30 cm de côté peut ainsi accueillir un seul
pied de tomates, un seul plant de chicorée frisée,
une seule touffe de crosne, un seul pied de pommes
de terre, un seul pied de thym, mais aussi deux
pieds de poivrons ou d’aubergines, deux pieds de
haricots verts, deux plants de poirée ou de céleri
à côtes, et jusqu’à 16 carottes et 100 radis !

Créez un carré de compost


Il vous sera très utile pour recycler les déchets
des autres carrés. Quelle que soit sa forme, un
LE POTAGER MALIN

potager génère en effet toujours des déchets


(feuilles de salades abîmées, tomates pourries,
mauvaises herbes, plantules éclaircies…). Plutôt
que de porter ces déchets à l’autre bout du
jardin, pensez carré malin et laissez vide l’un
de vos grands carrés pour y accueillir un petit
espace à compost (voir aussi les conseils liés au
compost maison, p. 167).

42
Entretenez votre potager en carrés
Faites tourner les légumes. Sitôt récoltés, sitôt
remplacés : pas de répit dans un potager en carré !
Aucun carré de base ne doit se retrouver vide,
d’abord pour éviter le développement des mau-
vaises herbes, ensuite pour assurer une récolte
toujours optimale au mètre carré. Par
exemple, dès qu’une salade a
été récoltée, on sème aussitôt
des graines de radis (voir
aussi les conditions de
semis du radis p. 135).
Faites fuir les para-
sites grâce aux aro-
matiques. Du persil au
basilic, plantes aromatiques et
condimentaires sont parfaite-
Où installer son potager ?

ment adaptées à la culture en carrés. N’hésitez


pas à les répartir dans tous les carrés, car leurs
parfums font souvent fuir les parasites. Les
légumes voisins se trouvent ainsi protégés ! Le
thym et la menthe sont à ce titre les plus effi-
caces. (Voir aussi les rubriques « Ses bons amis »
dans le chapitre 4.)
Regroupez les légumes suivant leurs besoins
en eau. Certains légumes comme les salades, les
tomates, les haricots ou les carottes affectionnent 43
particulièrement les terres fraîches, alors que
l’ail, le fenouil, le crosne ou l’estragon préfèrent
les terres presque sèches. Pour leur offrir aux
uns et aux autres des conditions de culture opti-
males, mais surtout pour faciliter les opérations
d’arrosage, construisez au moins deux carrés au
départ : un pour les légumes gourmands en eau,
l’autre pour les légumes chameaux !
CHAPITRE 3

Comment
s’y prendre ?

Réfléchir avant d’agir


Dessiner son potager
Pour éviter les erreurs, il est important de réflé-
chir avant d’agir… et de dessiner son potager
avant de se lancer. Les plus doués pourront faire
un plan à l’échelle. Pour les autres, un dessin
stylisé fera tout aussi bien l’affaire.
Partagez votre potager en plusieurs zones. Ce
peut être (voir le détail de chaque forme p. 29) :
des bandes, des carrés, des ronds, selon la forme
que vous voulez lui donner. C’est à l’intérieur
de ces différentes zones que vous allez répartir
vos cultures.
LE POTAGER MALIN

Choisir ses légumes


Faites parallèlement la liste des légumes que
vous auriez plaisir à récolter. Il est recommandé
aux débutants de commencer par des légumes
qui poussent vite, on récolte ainsi plus rapide-
ment le résultat de ses efforts !
Voici 7 champions de vitesse qui ne vous
décevront pas :
1 le radis : récolte 3 à 6 semaines (suivant les
46
variétés) après avoir semé ;
2 la laitue : récolte 1 mois après avoir planté
un jeune plant du commerce (2 mois si vous
semez vous-même) ;
3 la courgette : récolte 4 à 5 semaines après
avoir planté un jeune plant du commerce
(8 semaines si vous semez vous-même) ;
4 la roquette : récolte 6 semaines après avoir
semé ;
5 le pourpier : récolte 2 mois après avoir semé ;
6 le haricot vert : récolte 2 mois après avoir
semé (on ne trouve pas de jeunes plants
dans le commerce) ;
7 le navet : récolte 2 mois après avoir semé
(pas de jeunes plants dans le commerce).
Quels légumes choisir par ailleurs ? C’est
affaire de goût, de place et du temps que vous
Comment s’y prendre ?

aurez envie de leur consacrer. Certains deman-


dent en effet plus de soins que d’autres. Au départ
malgré tout, pensez « petit » et limitez-vous à 4
ou 5 légumes. Reportez-vous au chapitre sui-
vant qui détaille la culture de tous les légumes
courants.

47
Semer ses légumes
Vous voilà maintenant dans le feu de l’action !
Or un potager commence généralement par
des semis. Vous allez donc devoir apprendre
comment faire…

Avant de démarrer
Il faut savoir que le semis demande de la patience,
car vous ne récoltez que plusieurs semaines,
voire plusieurs mois après avoir semé. Il y a aussi
pas mal de « pertes », notamment parce que les
semis sont aléatoires (toutes les graines ne pous-
sent pas !) ou que l’on ne garde pas toutes les
graines qui ont germé (on « éclaircit » pour que
les autres aient toute la place qu'il faut pour bien
pousser).
LE POTAGER MALIN

Les avantages du semis


Semer présente de vrais avantages. Cela vous
permet :
• un large choix de légumes : vous n’aurez
que l’embarras du choix concernant les variétés,
surtout si vous vous plongez dans les catalogues
de vente par correspondance ou dans les sites
Internet spécialisés (voir nos adresses en annexe) ;
48 • un excellent rapport qualité/prix : dans un
sachet de graines, il y a toujours beaucoup de
semences. Même si on en perd un peu lors du
semis ou de l’éclaircissage, on peut toujours
espérer obtenir un nombre impor-
tant de plants de légumes pour le
prix (modique) d’un sachet ou
d’une boîte de graines. Sachets
et graines se trouvent facile-
ment dans le commerce (jardi-
neries, hypermarchés, grandes
surfaces spécialisées…).
Le conseil en + : Les 5 légumes
avec lesquels on peut réussir ses
semis à coup sûr sont le maïs, la bette-
rave, les haricots, les radis, les pois. Ils sont à la
portée de tous les débutants !
Comment s’y prendre ?

Découvrir les différentes techniques


pour semer
Il existe plusieurs techniques, toutes efficaces
mais chacune a ses avantages, à vous de choisir
suivant vos priorités !

1. Pour réussir quand on débute :


je choisis le ruban de graines
Légumes concernés : la laitue, la carotte, le poireau. 49
La technique : on utilise un « ruban de graines »
prêt à l’emploi. Le ruban mesure 1 à 2 cm de
large. Il est constitué de deux couches de fin
papier biodégradable entre lesquelles sont enfer-
mées les graines, disposées une à une suivant
le bon intervalle pour chaque légume (certains
légumes demandent à être plus espacés que
d’autres pour bien pousser).
Cette technique est presque inratable. Le
revers de la médaille ? Elle est plus coûteuse
que les autres (le ruban de graines est plus cher
à l’achat que les sachets ou les boîtes, et on le
trouve moins couramment).
Comment procéder ?
• Creusez un sillon de quelques millimètres de
profondeur.
LE POTAGER MALIN

• Découpez la longueur du ruban de graines


que vous voulez installer, et déposez celui-ci bien
à plat au fond du sillon.
• Recouvrez d’un peu de terre, tassez et arrosez.
• Arrosez ensuite régulièrement, juste pour
maintenir la terre humide en surface. Ce peut
être tous les jours ou tous les deux jours. S’il y
a du vent et du soleil, la terre sèche plus vite !

50 2. Pour gagner de la place :


je sème en ligne
Légumes concernés : tous.
La technique : semer en ligne (on dit aussi en
rang ou en sillon), c’est déposer les graines les
unes derrière les autres (« en rang d’oignons »)
dans un sillon. Les sillons sont parallèles les uns
aux autres, vous pouvez prévoir un, deux, trois,
vingt sillons voire plus, en fonction de la taille
de votre potager et de vos ambitions potagères !
Comment procéder ?
• Creusez un sillon peu profond. Arrosez légè-
rement le fond.
• Déposez à intervalles réguliers les graines une
par une au fond du sillon. Par exemple, pour les
carottes, tous les 8 cm ; pour les laitues, tous les
20 cm ; pour les radis, tous les 5 cm…
Comment s’y prendre ?

• Ramenez la terre sur les graines et tassez avec


le dos du râteau.
• Arrosez ensuite régulièrement, juste pour main-
tenir la terre humide en surface. Ce peut être tous
les jours ou tous les deux jours suivant la météo.

3. Pour gagner du temps :


je sème à la volée
Légumes concernés : toutes les salades, poireaux,
51
radis, choux pommés…
La technique : semer à la volée, c’est jeter les
graines devant soi de droite à gauche (ou l’in-
verse, pour les gauchers !), selon le « geste auguste
du semeur » ! Ces légumes dont les graines sont
très fines gagnent à être semés ainsi. Les graines
se retrouvent suffisamment espacées pour per-
mettre le bon développement de jeunes plants,
ce qui est presque impossible quand on sème en
ligne (les graines sont trop fines pour que le jar-
dinier parvienne à les espacer comme il se doit).
On les sème en général sur une parcelle dédiée,
que l’on appelle « pépinière ». Les jeunes plants
sont arrachés quand ils atteignent 10 à 15 cm de
haut, pour être repiqués (voir p. 53) à leur empla-
cement définitif, et avec un écartement suffisant
pour se développer.
LE POTAGER MALIN

Comment procéder ?
• Préparez la terre en l’aplanissant bien avec un
râteau sur la surface voulue.
• D’un geste large, semez en jetant devant vous
les graines choisies.
• Repassez le râteau délicatement là où vous
venez de semer pour « mélanger » les graines à
la terre.
• Tassez avec le dos du râteau puis arrosez.
52 • Arrosez ensuite régulièrement, juste pour
maintenir la terre humide en surface. Ce peut
être tous les jours ou tous les deux jours suivant
la météo.

Variante : le tapis de semence


Les professionnels ont imaginé un « tapis de
semence » qui reproduit parfaitement l’effet du
semis à la volée. Les graines sont enfermées (et
déjà réparties) dans un fin tissu biodégradable.
Vous posez le tapis sur la terre préalablement
ameublie, puis vous recouvrez d’une fine couche
de terre fine. Les plantes se développent alors
exactement comme après un semis à la volée. Sous
cette forme de tapis, on trouve en particulier la
mâche. Ce tapis est une bonne idée quand on veut
semer à la volée mais qu’on ne maîtrise pas encore
le geste.
Comment s’y prendre ?

Le repiquage au potager
Vos légumes semés en pépinière ont grandi ? Il
est temps de les repiquer au potager, à leur place
définitive… Ce sont des jeunes plantes, consti-
tuées de tissus tendres, et donc très fragiles. Il
faut user de beaucoup de délicatesse pour les
arracher de la parcelle où elles vivent depuis plu-
sieurs semaines, en pleine terre sous un tunnel
ou une bâche, et faciliter au mieux leur reprise
au potager. 53
• Soulevez délicatement les jeunes plants avec
un transplantoir. Éliminez le terreau qui est
autour des racines.
• Avec un couteau ou un sécateur, coupez
toutes les racines pour n’en conserver que 2 à
3 cm de long.
• Coupez aussi les deux tiers du feuillage.
Le geste peut paraître brutal, mais il évite que
les jeunes plants ne perdent trop
d’eau par transpiration (eh oui !
Les plantes transpirent par leurs
feuilles !).
• Le long d’un cordeau pour
planter bien aligné, faites un
trou vertical avec un plantoir
et introduisez le plant préparé
sur la moitié de sa longueur.
LE POTAGER MALIN

• Rebouchez le trou et tassez bien. Et ainsi de


suite pour tous les plants.
• Quand tout est repiqué, arrosez chaque plant
avec l’arrosoir sans sa pomme. Prévoyez ½ litre
par plant environ.
Le conseil en + : Opérez de préférence à
l’ombre pour éviter un flétrissement rapide des
plants. L’astuce : des cageots à légumes retournés
que l’on laisse sur les plants repiqués une petite
54
semaine, le temps qu’ils s’enracinent.

4. Pour mes légumes frileux :


je sème en godets
Légumes concernés : tous les légumes à ratatouille,
comme la tomate, le poivron, l’aubergine, la
courgette…
La technique : les légumes frileux ne peuvent être
plantés en pleine terre que lorsque les risques de
gelée printanière sont écartés, c’est-à-dire pas
avant avril ou mai suivant les régions. Or, pour
pouvoir les planter à ce moment-là, il faut avoir
semé des graines environ deux mois auparavant
(un mois pour les courgettes). On peut le faire
à condition de disposer d’une serre ou d’une
véranda chauffée (de 18 à 20 °C). Si vous n’en
avez pas, vous pouvez aussi semer en godets dans
Comment s’y prendre ?

une mini-serre à chauffage électrique, que vous


maintenez à la lumière derrière une fenêtre dans
une pièce chauffée.
Comment procéder ?
• Disposez devant vous quelques godets vides
(les godets sont des petits pots en plastique
carrés, parfois de couleur vive mais le plus sou-
vent noirs ; on en trouve dans toutes les jardi-
neries ou les magasins qui ont un rayon jardin).
• Remplissez-les aux trois quarts de terreau « à 55
semis ».
• Déposez dans chaque godet deux ou trois
graines, en les espaçant de 2 à 3 cm. On ne
peut en effet jamais être certain qu’une graine
va germer, ni que la plantule qui va apparaître
se développera bien.
• Enfoncez les graines délicatement avec l’index
sur 1 cm de profondeur, puis recouvrez-les de
terreau avant d’arroser délicatement.
• Arrosez ensuite régulièrement, pour main-
tenir le terreau humide. Tous les un ou deux
jours, cela dépend du terreau utilisé (certains
sèchent plus vite que d’autres).
• Quand une des plantules atteint 3 à 5 cm
de hauteur, arrachez les deux autres (eh oui !),
puis tassez délicatement avec l’index autour du
plant restant.
LE POTAGER MALIN

Variante :
les pastilles de semis compressées
Il existe dans le commerce des pastilles de semis
compressées, de la dimension d’une pièce de
2 euros, qui ne sont rien d’autre que des petites
mottes de terreau précalibrées. Entourées d’un
filet biodégradable très fin, elles sont déshydra-
tées quand on les achète. Vous les placez côte
à côte au fond d’un récipient peu profond (mais
56 bien étanche). Vous versez un peu d’eau dans le
récipient. Chaque pastille va « gonfler » jusqu’à
atteindre 3 à 4 cm de toutes parts. Vous déposez
(en l’enfonçant à peine) une graine dans chaque
pastille : le tour est joué ! Il ne vous reste plus
ensuite qu’à attendre que les graines germent, en
arrosant régulièrement comme vous le feriez en
pleine terre. Le moment venu, vous repiquez les
jeunes plants obtenus dans votre potager (on dit
repiquer et non planter car la graine a déjà été
mise en terre une première fois – en l’occurrence
ici dans les pastilles).
Cette technique est très pratique et à la portée
du premier venu !
Comment s’y prendre ?

C’est quoi, un légume frileux ?


La frilosité des légumes s’apprécie toujours par
rapport à une température de référence. Si
aucun ne résiste à – 40 °C, certains, comme la fève,
supportent des températures négatives de l’ordre
de – 2 °C. D’autres à l’inverse, comme le poi-
vron, ne tolèrent pas les températures inférieures
à 10 °C ! Un légume peut ainsi être considéré
comme frileux dans certaines régions, alors qu’il
est très courant et facile de culture dans d’autres… 57
Les légumes frileux sont la plupart du temps des
légumes fruits originaires de régions tropicales,
comme les tomates, les courgettes, les poivrons,
les aubergines, le melon. Cela étant, le haricot vert
exige lui aussi une température supérieure à 10 °C
et notre bonne vieille pomme de terre craint le gel…
Pour ne pas vous tromper, fiez-vous aux saints de
glace. Loup blanc de tous les jardiniers, les saints
de glace correspondent à une courte période qui
va du 11 au 13 mai. Jusqu’aux années 1990, en
plaine, les jardiniers n’étaient jamais à l’abri de
gelées matinales qui pouvaient survenir autour
de ces dates, auxquelles on fêtait depuis toujours
les Mamert, Pancrace et Servais, aujourd’hui
remplacés par Estelle, Achille et Cie… C’est la
raison pour laquelle on conseillait d’attendre que
soient passés ces fameux « saints de glace » pour
installer au potager tomates, poivrons et autres
légumes frileux ! Réchauffement climatique ou pas,
il y a belle lurette qu’il ne gèle plus en mai, sauf
LE POTAGER MALIN

exception. Il n’en reste pas moins qu’il est toujours


plus sage d’attendre le 15 mai pour installer les
légumes frileux au potager… (Voir aussi le détail
sur chaque légume, au chapitre 4.)
Cela étant, si, comme beaucoup de jardiniers,
vous ne tenez plus en place parce qu’il fait beau
dès avril, et que vous avez pris le risque de planter
tomates et consorts dans votre potager, le bon
sens commande de couvrir chacun de vos plants
avec une « cloche » en plastique (vous en trou-
58 verez en jardinerie), sorte de mini-serre qui permet
de maintenir les plants à une température douce au
cours des nuits fraîches de printemps… À mettre
en place en fin d’après-midi, en les retirant le len-
demain matin dès que le soleil réchauffe le potager.
Tunnels et châssis assurent parallèlement une
protection collective anti-froid sur tout un rang
ou une parcelle entière de légumes.

La plantation
Au potager, on sème bien sûr, mais on plante
aussi… C’est-à-dire qu’on met en place des
plantes déjà poussées.
C’est parfois plus simple, surtout quand on
débute. En effet, si, pour obtenir certains légumes
(les radis, par exemple), il suffit de semer des
Comment s’y prendre ?

graines pour que ça pousse vite et bien, pour


d’autres, il vaut mieux se procurer « du plant »,
comme disent les vieux jardiniers ! Ce sont des
jeunes légumes qui ont été semés au préalable
par les horticulteurs et qui sont vendus quand
ils sont prêts à être plantés au jardin ou en pot,
c’est-à-dire dès qu’ils atteignent 10 à 15 cm de
hauteur et qu’ils ont commencé à développer
des feuilles et des racines.
Mais on peut aussi planter les légumes que 59
l’on a soi-même semés en godet, comme les
légumes à ratatouille (voir p. 54)…

Pourquoi acheter des plants


du commerce ?
L’intérêt majeur de ce type d’achat :
• il y a très peu de gâchis, la plupart des plants
reprenant sans problème dès que vous les mettez
en terre ;
• la durée de culture est fortement raccourcie
par rapport au semis (4 à 5 semaines en moins,
voire plus) ;
• vous évitez tous les aléas du semis…
En jardinerie, vous trouverez facilement au
printemps des jeunes plants de tomates, poi-
vrons, courgettes, aubergines, choux, poireaux,
LE POTAGER MALIN

salades, ainsi que la plupart des aromatiques


courantes (ciboulette, cerfeuil, thym…).

Bon à savoir
Dans un potager de petite taille, le recours aux
plants est presque inévitable, car on manque
de place pour effectuer les semis en pépinière,
avant de les repiquer (voir p. 53) dans leur parcelle
définitive.
60

Comment planter ?
1 Trempez chaque godet dans un récipient
d’eau, en l’immergeant complètement.
Maintenez-le ainsi jusqu’à ce que toutes
les bulles d’air se soient échappées du ter-
reau. Le terreau des godets sèche en effet
très vite et il s’avère surtout très difficile à
humidifier par la suite, y compris après que
le plant a été installé au potager. Vous ne
devez planter vos légumes que lorsque les
godets ne flotteront plus, et qu’il n’y aura
plus aucune bulle en surface.
2 Disposez les godets contenant les jeunes
plants de légumes, en respectant l’écarte-
Comment s’y prendre ?

ment entre deux plants (voir les fiches de


chaque plante dans le chapitre qui suit).
3 Faites un trou un peu plus gros que la motte
du plant, soit avec un transplantoir si vous
en avez un, soit directement avec la main si
la terre est bien meuble. Si le godet est en
plastique, retirez-le ; s’il est biodégradable,
laissez-le en place.
4 Déposez la motte dans le trou sans laisser
de vide en dessous. Le dessus de la motte 61
doit affleurer le niveau du sol en place, ou
bien être légèrement en dessous. Jamais
au-dessus !
5 Rebouchez tout autour et tassez légèrement
avec les doigts avant d’arroser avec l’arrosoir
sans sa pomme pour bien mettre la terre en
contact avec les racines. ½ litre d’eau par
plant suffit.
6 Arrosez ensuite régulièrement, tous les
3 jours environ, en apportant 1 litre d’eau
à chaque plant.
Le conseil en + : Pour extraire le godet en plas-
tique sans briser la motte ni abîmer les racines,
n’hésitez pas à presser les parois entre vos doigts.
Cela suffit souvent à décoller la motte.
LE POTAGER MALIN

Futées, les mini-mottes !


Ce sont des petites mottes de 2 à 3 cm de côté,
proposées par 30 ou 35 dans des barquettes en
polystyrène qui ressemblent un peu à des boîtes à
(petits) œufs. Chaque alvéole de la barquette abrite
une plantule (jeune plante) de 2 à 3 cm de haut.
L’intérêt de ces mini-mottes ? Les mini-
plantes sont garanties saines et exemptes de
62 maladies. Si vous commandez une boîte de
30 mini-mottes et que vous suivez à la lettre
les conseils du producteur, vous êtes certain de
voir pousser en temps et en heure 30 légumes
en pleine forme !
Les mini-mottes ne se trouvent pas dans
les jardineries traditionnelles. Vous devez les
commander par Internet ou dans un catalogue
de VPC (voir nos adresses en annexe) et elles
vous sont livrées par la Poste. Le producteur
vous propose une période de quelques semaines,
favorable à la plantation de tel ou tel légume. Il
vous suffit de choisir la semaine de livraison qui
vous intéresse en fonction de votre disponibilité
ou de la météo habituelle dans votre région (la
fin des gelées, par exemple).
Les plants de légumes reçus en mini-mottes
ne sont encore que des bébés légumes, avec très
Comment s’y prendre ?

peu de racines, compte tenu du faible volume


de terre à leur disposition. Avant de les mettre
à leur place définitive au potager, elles doivent
grandir et forcir. Vous devez par conséquent les
planter dans des godets (un peu plus grands,
donc, que leur alvéole de départ) jusqu’à ce
qu’elles aient atteint 15 à 20 cm. Seule exception
à la règle : les salades en mini-mottes, que l’on
peut planter directement en place au potager.
Comment procéder ? 63
• Préparez autant de godets que de plantules.
• Disposez un peu de terreau dans le godet.
• Installez bien au milieu la mini-motte avec
sa plantule. Enfoncez légèrement avec le doigt
et tassez tout autour. Attention, il vaut mieux
l’enfoncer insuffisamment que trop !
• Arrosez délicatement, puis un peu tous les
jours pour maintenir le terreau humide.
• Quand la plantule a grandi et forci (elle
a atteint 15 à 20 cm), plantez-la
dans le potager à l’en-
droit voulu, comme
pour un godet
normal (voir
p. 60).
LE POTAGER MALIN

Un potager au balcon
Vous avez un balcon et vous rêvez d’un potager ?
Qu’à cela ne tienne ! Mais pour éviter toute
frustration, vous devez avoir conscience qu’un
potager de balcon ne peut pas avoir le rende-
ment d’un « vrai » potager. Sur un balcon, la sur-
face est en effet forcément limitée et les légumes
s’y trouvent plus à l’étroit. En conséquence, au
64 balcon comme en terrasse, vous aurez juste le
plaisir d’aller cueillir quelques tomates cerises
au moment de l’apéritif, pour épater les amis,
ou bien celui de prélever des pousses fraîches de
plantes aromatiques pour parfumer vos recettes
favorites. Mais c’est déjà beaucoup !
Voici quelques premières règles de base pour
un potager sur balcon sans soucis.

Des pots suffisamment larges


et profonds
Sur balcon, terrasse ou simple rebord de fenêtre,
on ne peut bien sûr cultiver les légumes que dans
des pots, des jardinières, des bacs ou des carrés
sur pied (voir p. 32)… Les plantes potagères s’en
accommodent presque toutes, à condition que
ces contenants fassent au moins 20 cm de large
Comment s’y prendre ?

et qu’ils puissent contenir au moins 20 cm de


profondeur de terre. Bois, plastique, métal, peu
importe ! Choisissez selon vos goûts ou votre
budget, sachant que les fourchettes de prix sont
très larges en la matière (de quelques euros pour
des jardinières en plastique à plusieurs centaines
pour de grands pots vernissés).

Recherchez la mi-ombre 65
Au balcon, contrairement à ce qui est recom-
mandé pour un potager de jardin, le plus
important c’est que pots ou bacs ne soient pas
directement exposés au soleil. En effet, vos
légumes risqueraient de mourir de soif s’ils
restent toute la journée en plein soleil, où ils
dépériraient rapidement. Pensez-y quand vous
installez les pots et jardinières, et recherchez les
coins où le soleil est présent seulement le matin,
par exemple (orientation est), car il est moins
chaud en plein été que sur des expositions plein
sud ou plein ouest.
Le conseil en + : Regroupez tous vos pots ou
bacs, pour qu’ils se fassent de l’ombre mutuel-
lement. Vous n’aurez plus ensuite qu’à abriter
ceux du premier rang !
LE POTAGER MALIN

Choisissez bien vos légumes de balcon


Oubliez tout de suite pommes de terre, haricots
verts et autres poireaux, trop longs à cultiver ou
qui exigent un trop grand volume de terre, ou
encore trop encombrants comparé à la récolte
espérée.
La première année, ne prenez
pas de risque. Optez pour
66 quelques légumes faciles à
vivre et bien adaptés au
balcon, par exemple :
• tomates (en particu-
lier les tomates cerises) ;
• laitues ;
• radis ;
• poirées ;
• courgettes et concombres (à condition de
leur fournir un treillage vertical sur un mur) ;
• fraisiers ;
• toutes les aromatiques.

Misez aussi sur l’esthétique de certains légumes :


• Poirées, rhubarbe et cardons font merveille
dans des grands pots grâce à leur feuillage très
graphique.
Comment s’y prendre ?

• Les choux, au feuillage bleuté, ainsi que


certaines laitues frisées ont des formes très
décoratives.
• Au-delà des tomates cerises, amusez-vous
avec les multiples variétés de tomates aux formes
et aux couleurs variées.
• Les poivrons, ainsi que toutes les cucurbita-
cées, sont autant de légumes superbes qu’il faut
savoir savourer des yeux avant, le cas échéant, de
prolonger le plaisir en cuisine… 67
• Pensez également à laisser fleurir de temps à
autre une chicorée ou un artichaut, votre récolte
ne s’en ressentira guère !
• Enfin, innovez en mêlant légumes et fleurs
(dahlias, capucines…), vous serez surpris du
résultat, souvent enchanteur !
Pour les conditions de culture de ces diffé-
rents légumes, voir le chapitre 4.

Installez un point d’eau


Sur un balcon ou une terrasse, l’eau constitue
le point le plus difficile à gérer. D’abord, parce
que les balcons ne sont pratiquement jamais
équipés d’un robinet et qu’il faut donc la plu-
part du temps, en traversant salon et couloir,
aller brancher un tuyau jusqu’à celui de la salle
LE POTAGER MALIN

de bain ou de la cuisine… Mais aussi parce que


l’eau qui s’écoule des pots et bacs par les trous
qui sont en dessous finit irrémédiablement sur
le transat ou le linge de la voisine du dessous !
Deux bons réflexes : d’une part faire installer un
robinet extérieur par un plombier quand on a
vraiment décidé de se lancer dans le jardinage,
d’autre part se procurer un bac à gâcher (voir
encadré ci-après) pour y regrouper tous ses pots,
68 qui pourront ainsi s’égoutter tranquillement en
vous évitant tout problème de voisinage…

Le bac à gâcher, bien utile !


C’est un récipient rond, carré ou rectangulaire
mais toujours à fond plat, d’environ 1 m d’en-
vergure. Il possède un rebord de quelques centi-
mètres : c’est lui qui évitera l’éventuelle inondation
post-arrosage ! Il sert habituellement à fabriquer
du mortier et du ciment (vous le trouverez dans
les grandes surfaces de bricolage) mais on peut
parfaitement l’utiliser comme « sous-pot » collectif
le temps de l’arrosage.
Comment s’y prendre ?

Surveillez le poids
La charge admissible sur un balcon est toujours
réglementée dès la construction de l’immeuble.
Pour éviter tout accident, il faut donc impéra-
tivement connaître ce poids maximal avant de
surcharger le balcon de pots et de bacs remplis
de terreau. Architecte, syndic ou propriétaire
doivent être en mesure de vous communiquer
cette donnée. Renseignez-vous, c’est important ! 69
Ensuite, tout dépend aussi bien sûr de la surface
dont vous disposez, du nombre de pots et de
leur taille, etc.

Jardiner avec la Lune,


c’est malin
Tout comme elle a une influence sur les marées,
voire sur notre sommeil ou sur la pousse des
cheveux, la Lune aurait des effets positifs sur
certains légumes. Si les jardiniers se divisent
nettement en deux clans – ceux qui y croient
et ceux qui en rigolent –, il n’en demeure pas
moins qu’il y a des concordances troublantes…
bien qu’invérifiables !
LE POTAGER MALIN

Le secret des phases lunaires


Aussi surprenant que cela puisse paraître, la Lune
croît et décroît pendant qu’elle monte et qu’elle
descend. Pire, elle peut croître et descendre, ou
décroître et monter en même temps… Bref, de
quoi s’y perdre vraiment !
En fait la Lune croissante ou décroissante
correspond à la modification apparente et
70 quotidienne du disque lunaire tel que nous le
voyons depuis la Terre. Ainsi, le jour de la Pleine
Lune, la Lune affiche un disque blanc presque
parfait. Durant les 14,5 jours suivants, ce disque
se réduit progressivement jusqu’à former un
croissant, puis disparaître à notre vue. On est en
Nouvelle Lune. Cette période où la surface du
disque lunaire diminue est la phase dite de Lune
décroissante. Au cours des 14,5 jours suivants,
le disque lunaire réapparaît jusqu’à former un
nouveau croissant, puis un autre disque parfait.
On retrouve une Pleine Lune. Cette période où
la surface du disque lunaire grandit de jour en
jour correspond à la Lune croissante.
Le phénomène de Lune montante et des-
cendante est à rapprocher de celui du Soleil.
Au printemps, il est bas sur l’horizon, puis de
plus en plus haut jusqu’à la fin juin, avant de
Comment s’y prendre ?

redescendre de plus en plus bas jusqu’à la fin


décembre. Ce cycle, que le soleil effectue en une
année, la Lune le boucle en 27 jours environ.
Pendant 13,5 jours, elle apparaît chaque jour
un peu plus haut dans le ciel que la veille, on
dit qu’elle est en phase montante, puis pendant
13,5 jours, elle apparaît un peu plus bas chaque
jour, elle est donc en phase descendante.
Les deux phases n’étant pas de durées iden-
tiques, elles se décalent au fil des mois… Vous 71
trouverez toutes les dates dans les nombreux
calendriers lunaires qui fleurissent sur le marché
chaque année en septembre (librairies, jardine-
ries, hypermarchés…).
Cela étant, si vous faites partie du clan des
convaincus, voici quelques premiers conseils
pour vous y retrouver !

Les périodes les plus favorables


au potager
Les phases lunaires les plus importantes au
potager sont les périodes montante et descen-
dante, car ce sont celles qui ont le plus d’effets
positifs probables sur les plantes.
• En Lune montante (on dit parfois « ascen-
dante »), la sève monterait plus vite vers les
LE POTAGER MALIN

parties supérieures des plantes, alimentant donc


davantage les cellules végétales, ce qui contri-
buerait à faire pousser davantage l’ensemble de
la plante. Ces périodes de Lune montante sont
donc à privilégier pour toutes les opérations de
semis. Cette montée de sève serait également un
atout pour récolter des fruits juteux, cueillir des
légumes aux feuilles généreuses, voire réaliser
de superbes bouquets de fleurs ou de plantes à
72 feuillages !
• En Lune descendante, la sève serait incitée à
se diriger vers les organes de la base de la plante,
soit, bien sûr, les racines. La période apparaît
donc comme favorable à toutes les opérations
de repiquage (voir p. 53) et de plantation, où le
système radiculaire doit rapidement se mettre en
place pour assurer la reprise. Il en va de même
pour les boutures. Côté récoltes, ce sont cette
fois les tubercules et les racines qui se gorgent
de sève pour le plus grand plaisir du jardinier.
C’est enfin la période idéale pour pincer, tailler,
couper ou tondre, tout en facilitant la cicatrisa-
tion des plaies (voir p. 155 le détail des petits gestes
pour entretenir son potager).
Comment s’y prendre ?

Quelle Lune pour quel légume ?


Certains légumes ne se travaillent au jardin que
dans une seule période (Lune montante OU
Lune descendante). L’épinard, par exemple, qui
est un légume feuille, aime la Lune montante,
mais pas la Lune descendante (voir pourquoi
plus haut). D’autres ne se sèment pas, mais se
plantent directement.
73

Lune Lune
Légumes
montante descendante
Aubergine Semis, greffe, Pincement
récolte
Betterave Semis Récolte
Carotte Semis Récolte
Chou pommé Semis, récolte Plantation
Concombre Semis, récolte Pincement
Courgette Semis, récolte Pincement
Crosne Plantation,
récolte
Épinard Semis, récolte
Fraises Récolte Plantation
Framboises Récolte Plantation
Haricot Semis, récolte
Laitue Semis, récolte Plantation
LE POTAGER MALIN

Lune Lune
Légumes
montante descendante
Mâche Semis, récolte
Panais Semis Récolte
Poireau Semis, récolte Plantation
Poirée Semis, récolte Plantation
Pois Semis, récolte
Poivron Semis, greffe,
récolte
74 Pomme de Plantation,
terre récolte
Pommier nain Greffe, récolte Plantation
Poirier nain Greffe, récolte Plantation
Potiron Semis, récolte Pincement
Radis Semis Récolte
Rhubarbe Récolte Plantation
Tomate Semis, greffe,
récolte
CHAPITRE 4

Les favoris :
légumes et petits
fruits faciles à vivre

Quel que soit le légume envisagé, il faut savoir


qu’il en existe toujours plusieurs variétés (plus
de 200 chez la pomme de terre !) et que cha-
cune présente ses propres caractéristiques : une
certaine durée de culture entre semis et
récolte, une période optimale pour le
semis, une bonne adaptation à être
au nord de la Loire ou en Pro-
vence, une certaine hauteur,
une résistance à des maladies
courantes, etc. Prenez donc bien
le temps de choisir pour éviter
tout échec qui risquerait de vous
dégoûter du potager !
LE POTAGER MALIN

Aubergine
L’aubergine est à la base de la ratatouille, et reste
un délice en gratin ou farcie à la viande.

Superficie nécessaire 1,5 m2


Nombre de plants/graines 2 plants ou
pour commencer* 6 graines (1 sachet)
Récolte moyenne attendue 5 à 8 fruits par pied
Réutilisation l’année suivante Non, craint le gel
76

Quelles variétés cultiver ?


Dans les régions où, en avril, les températures
diurnes atteignent péniblement 15 °C, préférez les
plants greffés des variétés ‘Bonica’ et ‘Vernal’, plus
vigoureux, ou alors une variété classique comme
‘Baluroi’. Au sud de la Loire et dans les régions où il
fait au moins 15 °C en mars ou avril, retenez plutôt
‘Violette de Florence’ et ‘Impérial Black Beauty’.

Quand semer ou planter et comment ?


On peut dès février semer des graines d’aubergine
sous serre ou véranda chauffée. Mais c’est plutôt
* Selon les légumes, on peut soit semer des graines, soit installer
des jeunes plants, soit encore faire les deux, au choix. Lorsque les
deux sont possibles, nous l’indiquons comme ici.
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

AUBERGINE
technique, avec un taux de réussite aléatoire. Il
est plus malin d’acheter des plants à installer au
jardin dès que les gelées ne sont plus à craindre
(entre le 15 avril et le 15 juin, selon les
régions). Respectez un écartement de
50 cm entre chaque plant.
Le conseil en + : Jetez deux poi-
gnées de compost au fond du trou de
plantation. L’aubergine apprécie en effet la terre
77
enrichie de matière organique bien décomposée.

Les soins à lui prodiguer


En juillet, après l’apparition de la seconde fleur,
coupez la tige 2 cm au-dessus. Deux ou trois
nouvelles tiges vont apparaître, qu’il faudra
aussi couper au-dessus de la seconde fleur. Sup-
primez toutes les autres branches qui pourraient
se développer.
L’aubergine apprécie un sol frais jusqu’à la
récolte. On arrose donc bien juste à la planta-
tion. Ensuite, on veille simplement à ce que la
terre reste humide.
Le conseil en + : Entourez le pied d’une
couche de paillis de 10 cm d’épaisseur pour que
la terre ne sèche pas. Arrosez ensuite au pied du
plant, qui restera ainsi humide.
LE POTAGER MALIN

De l’eau oui mais à bonne température


Chat échaudé craint l’eau froide, dit-on, mais l’au-
bergine aussi ! Si vous arrosez avec de l’eau trop
froide au cours de la floraison, cela fera tomber les
fleurs avant qu’elles ne soient pollinisées. Puisez
plutôt de l’eau à température ambiante dans une
citerne ouverte, dans le jardin.

78 Ses bons amis


L’aubergine pousse favorablement avec les pommes
de terre et les haricots verts.

Quand et comment récolter ?


Comptez 2,5 à 3 mois entre la plantation et le
début de la récolte. Les fruits d’aubergine sont
bons à récolter dès qu’ils sont brillants et souples
sous les doigts. Cueillez-les avec un sécateur, en
coupant 2 à 3 cm du pédoncule pour que le
fruit se conserve mieux. Attention, ce pédoncule
comporte quelques épines !

Ses maladies et parasites


Elle est de la même famille que la tomate et la
pomme de terre, et à ce titre, elle redoute le mil-
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

AUBERGINE
diou en cas de printemps pourri (voir encadré
ci-après) ! On peut l’éviter en couvrant le rang
avec un toit transparent (une porte-fenêtre de
récupération par exemple, posée sur un cadre
en bois, monté sur 4 pieds). Elle peut aussi être
broutée par des doryphores (voir encadré p. 80).
À collecter et éliminer à la main.

C’est quoi le mildiou ? 79


Il s’agit d’une maladie causée par un champignon,
qui se développe par températures comprises
entre 15 et 25 °C, et en présence de beaucoup
d’humidité (quand il pleut par exemple). Cela se
traduit par des taches huileuses sur les
feuilles, des taches brunes sur les tiges,
puis sur les fruits. Une application pré-
ventive de bouillie bordelaise (nom d’un
pesticide à base de cuivre commercia-
lisé dans les jardineries et magasins
spécialisés) tous les 15 jours, sur
l’ensemble de la plante, suffit géné-
ralement à empêcher l’apparition
de cette maladie.
LE POTAGER MALIN

Doryphore, ami ou ennemi ?


C’est un insecte coléoptère qui ressemble à une
grosse coccinelle, mais de couleur jaune rayée
de noir. Lui et sa progéniture se nourrissent des
feuilles de l’aubergine mais il est inoffensif pour
l’homme. Saisissez-le à la main et écrasez-le au sol.
Inspectez vos plantes tous les jours pour ne pas
vous laisser déborder.

80

Betterave
La betterave est de saveur sucrée, mais particu-
lière. On a l’habitude de la manger cuite, mais
elle est aussi bonne crue, râpée avec de la carotte !

Superficie nécessaire 0,5 m2


Nombre de plants/graines 18 plants ou
pour commencer 18 graines (1 sachet)
Récolte moyenne attendue 18 racines
Réutilisation l’année suivante Non, craint le gel

Quelles variétés cultiver ?


‘Rouge Noire Plate d’Égypte’ est une betterave
à racine plate, et qui se consomme rapidement
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

BETTERAVE
après semis. ‘Rouge Crapaudine’ a quant à elle
une racine longue, à chair rouge et sucrée.

Quand semer ou planter et comment ?


Attendez impérativement que le sol soit bien
réchauffé, en avril ou en mai, et que les risques
de gelée soient bien écartés, car si les jeunes
plantules ont froid, même un petit peu, elles
ne donneront pas de racines ! Semez les graines 81
directement en place, en rang, une graine tous les
5 cm. Quand elles atteignent 5 cm de hauteur,
« démariez-les » : vous séparez les jeunes plantules
les unes des autres et vous les remettez en terre
une par une tous les 20 cm environ.
Le conseil en + : En jardinerie, on trouve par-
fois des jeunes plants de betterave en godets.
Cela revient évidemment bien plus cher que
d’acheter un sachet de graines, mais en revanche,
le délai entre plantation et récolte est de l’ordre
de 2 à 2,5 mois.

Les soins à lui prodiguer


Entre le semis ou la plantation et la
récolte, maintenez le sol frais sur les
10 premiers centimètres d’épaisseur
LE POTAGER MALIN

de terre, par des arrosages réguliers, sinon la


racine est immangeable ! Un paillis de paillettes
de chanvre de 8 cm d’épaisseur sur la parcelle
permet de maintenir cette nécessaire fraîcheur et
de réduire le nombre des séances d’arrosage.

Ses bons amis


Elle pousse mal à proximité des haricots à rames,
82 c’est-à-dire ceux qui atteignent 1,80 m de hau-
teur et que l’on palisse (ou rame) sur des tuteurs
ou un filet. Sinon, elle est de bonne compagnie
avec les autres légumes.

Quand et comment récolter ?


Comptez 3,5 mois entre le semis et le début
de la récolte. On arrache les racines au fur et à
mesure de ses besoins, souvent à partir du mois
d’août, en choisissant sur le rang les racines les
plus développées, qui ont environ une dizaine
de centimètres de diamètre.

Ses maladies et parasites


C’est une plante qui n’est que rarement sujette
à maladies au point de devoir intervenir ou
prendre des précautions de cultures particulières.
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

CAROTTE
Carotte
La carotte est facile à réussir si la terre n’est pas
trop dure et sans cailloux.

Superficie nécessaire 3 m2
Nombre de plants/graines 100 graines
pour commencer (1 sachet)
Récolte moyenne attendue 10 carottes par mètre
Non, la plante
Réutilisation l’année 83
est détruite par la
suivante
récolte

Quelles variétés cultiver ?


Il existe beaucoup de variétés de carottes. Si cer-
taines sont sans saveur, d’autres sont sucrées et
presque « juteuses » : ‘Juwarot’ qui contient plus
de carotène que les autres (bon pour la
peau !), ‘Sprinter’ qui est à maturité
plus rapidement et ‘Rothild’ qui
se conserve très bien en silo pour
l’hiver.

Quand semer ou planter et comment ?


Semez d’avril à juillet, 2 mètres chaque mois,
pour échelonner aussi la récolte. Disposez les
LE POTAGER MALIN

graines en place, dans un sillon de seulement


1 cm de profondeur. Éclaircissez à 2 ou 3 cm
quand les plantules atteignent 3 cm, puis éclair-
cissez à nouveau, à 7 ou 10 cm quand les carottes
sont grosses comme le petit doigt. Respectez un
écartement de 30 cm entre les rangs.
Le conseil en + : Les graines de carottes sont
extrêmement fines, et dans 1 g, on peut ainsi
compter un millier de graines ! Pour faciliter le
84
semis, mélangez le contenu d’un sachet avec du
sable très fin et répandez ce mélange dans le fond
du sillon. Les graines se trouvent alors beaucoup
moins serrées, et vous gaspillez moins !

Les soins à lui prodiguer


Il est impératif de maintenir le sol frais pour que
les racines ne « creusent » pas. Ça ne se voit pas
de l’extérieur, mais en coupant une racine en
deux, on s’aperçoit de la présence d’un trou, il y
a moins de « matière ». Un tuyau poreux déroulé
entre les rangs et alimenté tous les deux jours
donne de bons résultats.
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

CAROTTE
Ses bons amis
La carotte apprécie beaucoup la proximité de
l’oignon, du poireau ou de l’échalote, trois
plantes qui repoussent la célèbre mouche « de
la carotte » dont la larve creuse des galeries dans
les racines (voir « Ses maladies et parasites »
plus loin). Comme deux rangs de carottes, ces
compagnons ne doivent pas se trouver à moins
de 30 cm des carottes. 85

Quand et comment récolter ?


Comptez 3 mois entre le semis et le début de la
récolte. Arrachez les carottes au fur et à mesure
des besoins, en commençant par les racines les
plus développées.

Ses maladies et parasites


La carotte, et plus particulièrement ses racines,
ne redoute que la mouche. Non, pas la mouche
domestique de nos maisons, mais une toute
petite mouche appelée Psilia rosae, à corps noir,
tête brune et pattes jaunes ! Pour inciter cette
mouche à aller pondre ailleurs, saupoudrez du
marc de café sur le rang immédiatement après le
semis et après avoir tassé avec le râteau.
LE POTAGER MALIN

Chou pommé
On distingue deux catégories chez le chou
pommé : le chou cabus, à feuilles lisses et qui se
mange cru ou cuit, et le chou de Milan, à feuilles
cloquées et qui ne se mange que cuit, mais à la
saveur plus délicate.

Superficie nécessaire 1,5 m2


86 Nombre de plants/graines 12 plants ou
pour commencer 1 sachet de graines
Récolte moyenne attendue 12 choux
Réutilisation l’année Non, la plante est
suivante arrachée lors la récolte

Quelles variétés cultiver ?


Parmi les choux cabus, que l’on récolte en
premier, ‘Quintal d’Alsace’ produit de grosses
pommes et ‘Tête-de-Nègre’ est rouge avec un
goût plus fort. Chez les choux de Milan, pour
une récolte plus tardive, ‘Gros des Vertus’ est une
valeur sûre car il grossit vite.

Quand semer ou planter et comment ?


Semez le chou de mars à juin, dans un coin du
potager, à raison d’une graine tous les 3 cm.
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

CHOU POMMÉ
Un mois plus tard, démariez pour ne garder
qu’un plant tous les 15 cm. Quand les plants
ont 4 feuilles, arrachez-les en les soulevant avec
un transplantoir et plantez-les au potager avec
un plantoir conique en enterrant les premières
feuilles sous 2 cm de terre.
Le conseil en + : Si vous avez manqué la bonne
période pour le semis, vous trouverez dans le
commerce des plants de choux pommés prêts à
87
planter. C’est plus facile !

Les soins à lui prodiguer


Il faut arroser beaucoup, dès le semis, et jusque
après le repiquage. La terre doit être bien imbibée,
presque boueuse. Quand la plante s’est déve-
loppée, le feuillage fait suffisamment d’ombre
pour retenir la fraîcheur de la terre et on n’arrose
qu’en cas de sécheresse avérée.

Ses bons amis


Le chou et les fraisiers ne
s’entendent pas, mais le
chou apprécie le voisinage
d’aromatiques comme la
menthe ou la lavande qui
LE POTAGER MALIN

éloignent certains parasites et notamment le


fameux papillon blanc qui a l’habitude d’ins-
taller ses chenilles sur les choux !

Quand et comment récolter ?


Comptez 4 mois entre plantation (ou repiquage)
et début de la récolte. Récoltez donc à partir
d’août, au fur et à mesure des besoins, en cou-
88 pant juste sous la pomme. Consommez le chou
dans les deux jours pour profiter de son meilleur
goût.

Le saviez-vous ?
Connaissez-vous le chou de Saint-Saëns ? Il s’agit
d’une variété ancienne, sauvée et maintenue grâce
à la ténacité de Gérard Mallet, horticulteur nor-
mand. Ce chou produit des pommes de près de
20 kg, qui trônent au milieu d’une végétation de
1,30 m de diamètre…

Ses maladies et parasites


Le chou craint surtout le manque d’air. Semis ou
plantation, il faut faire en sorte que les feuilles
de choux voisins ne se touchent pas…
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

CONCOMBRE
Concombre
Délicieuse crudité estivale, sa culture est très
facile si vous maintenez la terre fraîche en été.

Superficie nécessaire 2 m2
Nombre de plants/graines 2 plants ou
pour commencer 1 sachet de graines
12 à
Récolte moyenne attendue
15 concombres
Non, la plante est 89
Réutilisation l’année suivante
détruite par le gel

Quelles variétés cultiver ?


Attention, les longs concombres vert foncé et bien
lisses ne se trouvent que chez l’épicier ! Au potager
familial, ils sont plus courts, plus gros, et légère-
ment « épineux ». Mais bien meilleurs… ‘Marketer’
est une valeur sûre, suivie de près par ‘Long vert
amélioré’. ‘Paska’ est conseillé pour les enfants, car
moins amer et présentant moins de pépins…

Quand semer ou planter et comment ?


Semez en mai ou en juin, quand les températures
ne descendent plus au-dessous de 10 °C, dans
des trous de 20 cm de côté et de profondeur,
LE POTAGER MALIN

préalablement remplis de compost. Déposez


3 graines bien séparées sur le compost et enterrez-
les avec le doigt, à 3 cm de profondeur, avant
de recouvrir de compost. Quand les plants attei-
gnent 8 cm de haut, démariez pour ne garder
que le plus vigoureux des trois. Destin cruel…
Le conseil en + : Le concombre est aussi dis-
ponible sous forme de plants en godets. En
achetant simplement les deux plants nécessaires,
90
on peut gagner 3 semaines sur le délai entre
plantation et début de la récolte !

Les soins à lui prodiguer


C’est une plante qui produit beaucoup de végé-
tation, et qui demande donc beaucoup d’eau
pour la nourrir. Un arrosoir par jour et par pied
est un bon repère. Le réflexe malin, c’est d’uti-
liser un tuyau poreux qui serpente entre les pieds
pour ne pas mouiller le feuillage, sensible aux
maladies. Paillez pour garder la fraîcheur de la
terre et économiser de l’eau.

Ses bons amis


Le concombre est un bon voisin, sauf avec les
tomates et les pommes de terre dont il perturbe
le développement.
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

COURGETTE
Quand et comment récolter ?
Il faut compter 3 à 4 mois entre le semis et le
début de la récolte. On commence donc en général
à partir d’août, et au fur et à mesure des besoins.
Cueillez en coupant le pédoncule avec un sécateur.

Le saviez-vous ?
On l’ignore bien souvent, mais le concombre peut
se consommer cuit, farci, en gratin ou en potage. 91

Ses maladies et parasites


Le concombre ne craint véritablement que la
maladie de l’oïdium, cette poudre blanche qui
couvre les deux faces des feuilles en fin de saison.
L’application mensuelle d’un engrais foliaire
(c’est-à-dire que l’on applique sur les feuilles)
naturel, notamment à base d’algues, suffit géné-
ralement à éviter l’apparition de cette maladie.

Courgette
C’est le légume des débutants, facile à réussir,
jamais malade au point de traiter et avec une
grande production.
LE POTAGER MALIN

Superficie nécessaire 2 m2
Nombre de plants/graines 2 plants ou
pour commencer 1 sachet de graines
Récolte moyenne attendue 15 à 20 courgettes
Non, la plante est
Réutilisation l’année suivante
détruite par le gel

Quelles variétés cultiver ?


92 ‘Verte des Maraîchers’ pousse dans toutes les
régions. ‘Gold Rush’ est une courgette jaune,
curiosité pour les convives, mais qui a le même
goût que les vertes. ‘Grisette de Provence’ et
‘Ronde de Nice’ ne poussent vraiment bien que
dans les jardins du quart sud-est.

Quand semer ou planter et comment ?


La courgette se sème en avril ou en mai, quand
la température des nuits ne descend plus sous la
barre des 10 °C. Dans la terre ameublie, faites
des trous de 20 cm de côté et de profondeur,
remplis de compost bien décomposé. Dispersez
3 graines à la surface. Avec le doigt, enfoncez-les
à 2 cm de profondeur et recouvrez de compost.
Quand les plants font 8 cm de haut, éclaircissez
pour ne garder que le plus vigoureux.
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

COURGETTE
Le conseil en + : La courgette est aussi vendue
sous forme de plants en godets. En achetant
simplement les deux plants nécessaires, on peut
gagner presque un mois entre plantation et
début de la récolte !

Les soins à lui prodiguer


La veille du semis ou de la plantation, faites les
trous puis versez un arrosoir d’eau de 10 litres 93
pour bien humecter la terre. Arrosez beaucoup
tous les jours après le semis pour maintenir la
terre fraîche. Pour réduire cette contrainte, paillez
avec une épaisse couche de paillis pour garder la
fraîcheur de la terre et arrosez régulièrement avec
un tuyau poreux qui serpente au sol entre les
pieds pour ne pas mouiller les feuilles. L’humi-
dité sur les feuilles favorise en effet les maladies.

Ses bons amis


Il faut absolument éviter à la cour-
gette le voisinage de la pomme de
terre, car elle pourrait ne pas pousser.
Sinon, haricots, choux et maïs sont
de bons compagnons, car ils entre-
tiennent la fraîcheur de la terre grâce à
leur feuillage dense.
LE POTAGER MALIN

Quand et comment récolter ?


Entre le semis et le début de la récolte, il ne faut
que 2 mois ! Récoltez donc à partir de juin, au fur
et à mesure des besoins, quand les courgettes attei-
gnent 15 à 20 cm de longueur. Plus grosses, elles
sont moins bonnes et creuses. Juste bonnes à farcir !
Le conseil en + : Les fleurs mâles des cour-
gettes se consomment en beignets (c’est déli-
94 cieux !) mais aussi en omelette. Facile de les
reconnaître : le pédoncule des fleurs femelles
est toujours un peu renflé (c’est la future cour-
gette !), alors que celui des fleurs mâles est plus
fin. On ne cueille que la moitié des fleurs mâles
sur chaque pied pour qu’il en reste suffisam-
ment pour féconder les femelles, et on opère un
après-midi lorsque les fleurs sont bien ouvertes.
Coupez juste sous la corolle jaune.

Ses maladies et parasites


Ses principaux ennemis ne sont pas des maladies,
mais des ravageurs : c’est l’escargot ou la limace,
qui déciment les jeunes plants. Un épandage de
granulés Ferramol est indispensable pour sauver
la culture. Sinon, la courgette craint l’oïdium,
cette poudre blanche qui couvre les deux faces
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

CROSNE
des feuilles en fin de saison. L’application régu-
lière d’un engrais foliaire (c’est-à-dire que l’on
applique sur les feuilles) naturel, notamment à
base d’algues, suffit généralement à éviter l’ap-
parition de cette maladie.

Crosne
Son feuillage et le port de la plante ressemblent 95
à celui de la menthe, et le goût de ses petits
rhizomes évoque celui de l’artichaut. Sa culture
est très longue, mais elle est très simple.

Superficie nécessaire 1 m2
Nombre de plants/ 20 tubercules,
graines pour commencer soit 1 paquet
Récolte moyenne 200 grammes par
attendue poquet
La plante est détruite
lors de la récolte mais
Réutilisation l’année
on peut garder des
suivante
tubercules pour les
planter l’année suivante

Quelles variétés cultiver ?


Il n’y a qu’une seule espèce à cultiver. Il s’agit de
Stachys sieboldii.
LE POTAGER MALIN

Quand semer ou planter et comment ?


On ne sème pas de graines de crosne, mais on
plante des tubercules, comme pour la pomme de
terre. Ces tubercules sont en revanche bien plus
difficiles à trouver dans le commerce traditionnel
que ceux des pommes de terre ! Le plus malin, c’est
de se tourner vers les catalogues spécialisés ou de
chercher sur Internet (voir nos adresses en annexe).
96 La plantation s’effectue en mars ou en avril, en
terre non gelée, légère et bien drainée. Faites des
poquets (c’est-à-dire des trous dans la terre ameu-
blie, grands comme la paume de la main, et pro-
fonds de 2 à 3 cm) et déposez-y 3 à 4 tubercules.
Couvrez de terre fine et arrosez pour simplement
bien mettre la terre en contact avec les rhizomes.

Les soins à lui prodiguer


Vous devez maintenir la terre fraîche de la plan-
tation jusqu’à la récolte. L’idéal, c’est une couche
de paillettes de chanvre de 10 cm d’épaisseur.
En juin, buttez les plants pour augmenter la
production. L’opération consiste à remonter de
la terre le long des tiges des plants, de manière
à former une butte de 10 cm de hauteur. Si le
sol est paillé, écartez le paillage au moment du
buttage, puis remettez-le en place après.
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

CROSNE
Ses bons amis
Le crosne ne se connaît pas d’inimitié au potager.

Quand et comment récolter ?


Il faut savoir être patient et attendre 8 mois après
la plantation pour récolter ces petits rhizomes
torsadés, à peine gros comme un petit doigt.
Récoltez au fur et à mesure de vos besoins,
97
quand le feuillage se dessèche et jaunit. Pour
récolter les rhizomes, soulevez la souche avec une
fourche et ramassez-les un à un à la main. N’en
laissez pas dans le terrain car ils repousseraient de
manière envahissante lors du printemps suivant !
Le crosne se consomme rapidement après récolte
pour conserver toute sa saveur.
Le conseil en + : Comme la peau des rhizomes
est très fine, ne vous fatiguez pas à les éplucher
car vous y passeriez trop de temps. Frottez-les
simplement dans un linge humide avec du gros
sel puis jetez-les dans une poêle, couvrez d’eau
avec un morceau de beurre demi-sel et laissez
cuire doucement jusqu’à évaporation. C’est un
régal avec une viande blanche…
LE POTAGER MALIN

Ses maladies et parasites


Si la terre est bien drainée, le crosne n’est
jamais malade. Il ne redoute en effet que l’excès
d’humidité qui fait pourrir ses rhizomes.

Épinard
98 L’épinard contient du fer, mais bien moins que
le persil ! C’est un excellent légume d’hiver car il
apporte beaucoup de vitamines C…

Superficie nécessaire 1,5 m2


Nombre de plants/graines 1 sachet de graines
pour commencer
Récolte moyenne attendue 18 épinards
Non, la plante est
Réutilisation l’année suivante détruite lors de la
récolte

Quelles variétés cultiver ?


Avec ‘Monstrueux de Viroflay’, le semis de prin-
temps est toujours couronné de succès. Pour les
semis d’automne, préférez ‘Whitney’ et ‘Géant
d’hiver’.
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

ÉPINARD
Quand semer ou planter et comment ?
La chaleur ne lui convient pas du
tout. S’il a trop chaud, l’épinard pro-
duit une hampe florale, et ses feuilles
sont impropres à la consommation.
On effectue donc une culture au prin-
temps et une culture en automne. Semez
de mars à mai puis de septembre à octobre.
Inutile de s’esquinter à ameublir la terre, 99
l’épinard apprécie la fermeté. Griffez simple-
ment, tracez un sillon d’un bon centimètre
de profondeur, et semez en place. Couvrez de
compost, tassez et arrosez. Quand les plantules
ont 5 ou 6 feuilles, démariez pour ne garder
qu’un plant tous les 12 à 15 cm.
Le conseil en + : En été, semez de la tétragone,
une autre plante légumière au goût ressemblant à
celui de l’épinard, mais plus tolérante à la chaleur.

Les soins à lui prodiguer


La terre doit toujours être fraîche jusqu’à la
récolte. Si les précipitations ne suffisent pas, il
faut arroser pour compenser. Pour vérifier si la
terre est humide, écartez un peu le compost.
LE POTAGER MALIN

Ses bons amis


L’épinard s’accommode de tous ses voisins au
potager, mais il apprécie particulièrement le pois
et le haricot qui lui procurent un peu d’azote
dont il raffole !

Quand et comment récolter ?


L’épinard fait partie des légumes express, car il
100
ne s’écoule que 1,5 à 2 mois entre le semis et le
début de la récolte. Récoltez selon vos besoins, en
cueillant à la main les feuilles une à une, sur les
pieds les plus développés. Ne cassez pas les petites
feuilles au centre de la touffe, car elles vont se
développer à leur tour après votre cueillette.
Consommez l’épinard dans les heures qui sui-
vent. Les récoltes d’automne peuvent se congeler.

Ses maladies et parasites


L’épinard craint surtout les limaces et les escar-
gots quand il est à l’état de plantules. Il est donc
sage d’épandre des granulés bio Ferramol sur
tout le rang et ce avant la levée.
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

FRAISE
Fraise
La fraise contient surtout du potassium et du
calcium mais c’est l’un des fruits les plus riches
en vitamine C. C’est aussi le fruit préféré des
enfants ! Le fraisier est facile à cultiver, et reste
en place plusieurs années de suite.

Superficie nécessaire 5 m2
Nombre de plants/ 20 plants 101
graines pour commencer
Récolte moyenne Une centaine de fraises
attendue environ
Le fraisier ne craint pas
l’hiver. Son feuillage
est détruit par le gel
mais de nouvelles
feuilles apparaissent
au printemps ainsi
que de nouvelles
Réutilisation l’année fleurs. À noter que
suivante sa production baisse
nettement au bout de
3 ans. À l’issue de cette
période, il vaut donc
mieux installer de
nouveaux plants pour
s’assurer une récolte
digne de ce nom.
LE POTAGER MALIN

Quelles variétés cultiver ?


Il est vivement conseillé de cultiver plusieurs
variétés pour varier les grosseurs de fruits, les
saveurs et les périodes de production. ‘Delecta’,
‘Gariguette’ et ‘Mara des Bois’ constituent un
trio complémentaire qui assure une récolte de
fraises de mai à septembre.

102 Bon à savoir


Les plants proposés dans le commerce sont en
général garantis indemnes de virus, et facilement
reconnaissables grâce à l’apposition d’une vignette
bleue spéciale sur l’emballage. Ils sont aussi tou-
jours plus productifs que les plants issus de sa
propre multiplication.

Quand semer ou planter et comment ?


Pour garantir une bonne production dès l’été qui
suit, la plantation doit impérativement s’effec-
tuer en septembre pour les variétés non remon-
tantes, c’est-à-dire qui ne produisent des fruits
qu’en mai, mais elle peut attendre le début du
printemps pour les variétés remontantes, qui,
elles, produisent des fruits en mai ou juin, puis
en août et septembre. Utilisez plutôt un trans-
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

FRAISE
plantoir qu’un plantoir conique, pour effectuer
de vrais et larges trous, et dirigez bien les racines
du plant vers le fond. Prenez soin de ne jamais
enterrer le cœur de la touffe (le centre de la
plante), afin de lui éviter de pourrir. Espacez les
plants d’environ 40 cm en tous sens.

Les soins à lui prodiguer


À la plantation, arrosez immédiatement au 103
goulot, c’est-à-dire avec l’arrosoir sans sa pomme,
tout autour de chaque plant pour bien mettre la
terre en contact avec les racines. Par la suite, les
fraisiers apprécient la terre fraîche. Ils se plantent
d’ailleurs traditionnellement sur film plastique
noir (environ 1 euro le mètre) pour empêcher
la prolifération des mauvaises herbes, mais aussi
pour retenir la fraîcheur au niveau du sol. Le
paillis d’aiguilles de pin offre les mêmes résultats,
en plus joli et plus naturel…

Poser le plastique noir


Ameublissez la terre de la parcelle sur environ
20 cm de profondeur. Épandez du compost
en respectant le dosage indiqué sur le sac, puis
incorporez-le en griffant énergiquement la terre
LE POTAGER MALIN

avec un croc. Déployez le film plastique, tendez-le


bien, puis recouvrez les bords avec un boudin de
terre. Avec un cutter, faites des trous en croix de
10 cm, tous les 40 cm en tous sens. Il ne reste plus
qu’à planter les fraisiers dans chacun des trous.

Ses bons amis


Plantée entre les rangs de fraisiers, la bourrache
104 attire les insectes pollinisateurs qui en profiteront
pour passer chez les fraisiers. Deux ou
trois pieds suffisent pour la parcelle.

Quand et comment récolter ?


Les fraisiers dits non remontants pro-
duisent une seule fois dans l’année,
entre 3 et 4 semaines en mai et juin. Les
fraisiers dits remontants donnent une première
récolte en mai-juin, puis une seconde qui s’étale
du début août à la fin septembre.

Ses maladies et parasites


Le paillis d’aiguilles de pin a le pouvoir de dis-
suader limaces et escargots, principaux dévoreurs
de fraises. Par étés chauds et humides, l’oïdium
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

FRAMBOISE
peut faire des ravages. Une appli-
cation régulière d’engrais durant
toute la saison permet parfois
d’empêcher l’apparition de cette
maladie.

Framboise
105
La framboise fait partie de ces fruits que les
enfants (et leurs parents !) aiment grappiller au
jardin. Et ce sans se baisser !

Superficie nécessaire 3 m2
Nombre de plants/ 5 plants
graines pour commencer
Récolte moyenne Plusieurs centaines de
attendue framboises
Le framboisier ne craint
Réutilisation l’année
pas l’hiver. Il peut vivre
suivante
au moins 15 ans.

Quelles variétés cultiver ?


Préférez les variétés remontantes, qui fructifient
deux fois dans l’année, en juin, puis du mois
d’août à octobre, comme ‘Héritage’, et surtout
LE POTAGER MALIN

‘Sumo’ dont les fruits peuvent devenir gros


comme des noix.

Quand semer ou planter et comment ?


Le framboisier est vendu à racines nues, en hiver, ou
en conteneur toute l’année. Plantés de novembre
à février, ceux à racines nues, avec 3 à 5 belles
branches partant de sa souche, ont une meilleure
106 reprise. Faites un trou carré de 40 cm de côté et
autant de profondeur. Épandez 10 cm de gravier
dans le fond pour le drainage. Installez l’arbuste
et comblez de terre. Installez-les en rangs, avec un
intervalle de 50 cm entre deux pieds, et en respec-
tant un écartement d’au moins 1 m pour pouvoir
passer facilement lors de la cueillette. Arrosez.

Les soins à lui prodiguer


Arrosez bien à la plantation (comptez 10 litres par
plante), mais par la suite avec parcimonie car le
framboisier a horreur de l’humidité permanente.
Il aime d’ailleurs les expositions en plein soleil.
Le framboisier remontant se taille deux fois :
en juin après la récolte, en coupant les rameaux
qui ont fructifié, juste sous l’emplacement du
dernier fruit et, en octobre, après la récolte, en
coupant au ras du sol les rameaux ayant fructifié.
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

FRAMBOISE
Ses bons amis
Le framboisier voisine avec tous les légumes,
mais on le plante plutôt en périphérie du potager
à cause de ses drageons, nouvelles pousses qui
apparaissent en périphérie de la souche initiale
et ont tendance à s’étaler.

Quand et comment récolter ?


107
Il faut savoir attendre 2 et même 3 ans après plan-
tation pour obtenir une vraie récolte ! Pour récolter
les framboises sans les écraser, saisissez-les entre les
doigts, sans serrer, et tirez vers le bas. Le « cœur »
du fruit reste sur l’arbuste. C’est la raison pour
laquelle il faut manger les framboises rapidement.

Ses maladies et parasites


Le framboisier ne craint qu’une maladie, appelée
anthracnose, qui se traduit par des taches rondes
et rouges sur les tiges. Une poignée de soufre-
fleur, c’est-à-dire du soufre en poudre qu’il n’est
pas nécessaire de diluer dans l’eau, épandue au
pied des arbustes en mai suffit à prévenir cette
maladie.
LE POTAGER MALIN

Haricot
Le haricot vert est l’un des légumes les plus
faciles à cultiver, mais aussi très productif. Ne
vous laissez pas déborder !

Superficie nécessaire 10 m2
Nombre de plants/graines 100 graines
pour commencer (1 boîte)
Récolte moyenne attendue 2 kg par semaine
108
Non, on arrache
Réutilisation l’année suivante la plante à la fin
de la récolte

Quelles variétés cultiver ?


Les variétés dites « à filets sans fils » sont à privilé-
gier car ce sont les plus tendres et les plus savou-
reuses. Retenez ‘Novirex’, ‘Oxinel’ et ‘Aiguillon’.

Quand semer ou planter et comment ?


On peut semer le haricot dès avril et jusqu’en
juillet. Pour échelonner la récolte sur plusieurs
mois, on renouvelle le semis tous les 15 jours à
raison d’un rang de 5 m à chaque fois. La veille
du semis, placez les graines dans de l’eau tiède et
laissez-les toute une nuit. Cela facilite la germi-
nation. Tracez un sillon de 3 cm de profondeur
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

HARICOT
et posez un grain tous les 5 cm. Recouvrez de
terreau et tassez avec le dos du râteau.
Le conseil en + : La terre doit être réchauffée
pour que le semis réussisse. Pour connaître le bon
moment, enfoncez un doigt dans la terre ameu-
blie. Si vous ressentez une impression de chaleur,
c’est bon. Sinon, attendez quelques jours.

Les soins à lui prodiguer 109


Arrosez juste après le semis, maintenez frais en
couvrant la terre de paillettes de chanvre ou de
tontes de gazon de chaque côté du sillon, et
en arrosant au tuyau poreux. Quand les plants
atteignent une douzaine de centimètres de
haut, remontez la terre à la base des tiges.

Avec quelle plante les associer ?


Les haricots détestent les légumes de la
famille des Liliacées comme l’ail et l’écha-
lote, mais aussi les glaïeuls. Plantés à proxi-
mité, carottes et fraises agissent en revanche
comme des stimulants.

Quand et comment récolter ?


Le début de la récolte s’opère environ
2 mois après le semis. Cueillez les haricots
LE POTAGER MALIN

verts tous les 2 jours, dès qu’ils atteignent 8 à


10 cm de long. Ils sont ainsi meilleurs et sans
fil… Tirez d’une main sur les gousses, tout en
« retenant » le reste de la plante avec l’autre main
pour ne pas l’arracher ou casser ses branches.

Ses maladies et parasites


Les jeunes plantules peuvent faire les frais de
110 la voracité des escargots et limaces, voire des
pigeons ! Contre les premiers, un épandage de
granulés Ferramol est efficace, pour les seconds,
un voile de forçage, que l’on trouve partout en
jardinerie à partir de 50 centimes le mètre, suffit
à les tenir éloignés en attendant que les haricots
aient atteint 10 cm. Fin et très léger, il suffit de
le déployer sur le rang. Il se conserve très bien et
peut être utilisé plusieurs années de suite.

Laitue
Croquante ou tendre, verte ou rouge, à feuilles
lisses ou frisées, il y a des laitues pour tous les
goûts ! Elles poussent vite et sont faciles à cultiver.
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

LAITUE
Superficie nécessaire 3 m2
Nombre de plants/graines 20 plants ou
pour commencer 1 sachet de graines
Récolte moyenne attendue 20 salades
Non, on arrache
Réutilisation l’année suivante la plante lors
de la récolte

Quelles variétés cultiver ?


111
Chez les laitues classiques, retenez ‘Appia’
et ‘Nadine’ pour les cultures de printemps,
‘Barbarossa’ et ‘Merveille des 4 saisons’ pour les
cultures d’été. Chez les laitues batavias, ‘Rouge
Grenobloise’ est incontournable, et chez les lai-
tues romaines, il faut essayer ‘Pomme en Terre’.

Le saviez-vous ?
Contrairement aux idées reçues, la batavia est
une laitue, comme le sont également la romaine,
la sucrine ou la feuille de chêne… Le mesclun est
quant à lui un mélange de différentes salades.

Quand semer ou planter et comment ?


Les laitues peuvent se semer presque toute
l’année, mais le plus simple, c’est le semis de
LE POTAGER MALIN

mars à juin, afin de profiter d’une météo très


favorable à ces légumes. Les graines de laitue sont
très fines. Mélangez-les avec du sable fin pour ne
pas les semer trop serrées. Faites un sillon de
½ cm de profondeur et semez sans avoir la main
lourde. Recouvrez à peine de terreau ou de terre
fine et tassez avec le dos du râteau. Quand les
plants atteignent 8 à 10 cm de hauteur, arrachez
les plus faibles pour n’en conserver qu’un tous les
112 25 cm. Afin d’échelonner les récoltes, prévoyez
un semis tous les 10 jours environ.

Les soins à lui prodiguer


Maintenez la terre fraîche dès le semis effectué
en la couvrant de paillettes de chanvre ou de
tontes de gazon et en arrosant régulièrement.

Ses bons amis


La laitue est une bonne voisine, surtout pour
les radis qu’elle accepte jusque sous ses feuilles.

Quand et comment récolter ?


Il faut environ 2 mois entre le semis et le début
de la récolte. Récoltez les laitues au fur et à
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

MÂCHE
mesure des besoins en coupant la racine au ras
du sol dès que la pomme est bien formée.

Ses maladies et parasites


La laitue est susceptible d’être touchée par plu-
sieurs parasites ou maladies, mais ce sont les
limaces et escargots qu’il faut craindre le plus.
Un épandage de granulés Ferramol dès le semis
est indispensable. 113

Mâche
Boursette, doucette, coquille, grisette et j’en
passe, cette délicieuse salade porte de bien jolis
noms à travers tout le pays… Elle est très facile
à semer.

Superficie nécessaire 4 m2
Nombre de plants/graines 1 sachet de graines
pour commencer
Récolte moyenne attendue 8 saladiers
Non, la plante
Réutilisation l’année suivante est détruite lors
de la récolte
LE POTAGER MALIN

Quelles variétés cultiver ?


‘À grosse graine’ et ‘Coquille de Louviers’ sont
celles qui résistent bien au froid et qui peuvent
donc être semées en automne dans tous les
jardins.

Quand semer ou planter et comment ?


La mâche craint les fortes chaleurs. On la sème
114
donc à la fin de l’été, d’août à octobre, pour
une récolte en automne et en hiver. La terre
ne doit pas avoir été bêchée ni même ameublie
avant le semis, mais tout juste ratissée. Mélangez
les graines avec du sable fin et semez en sillon
de ½ cm de profondeur. Couvrez de terre fine
et tassez fortement avec le dos du râteau. Pour
échelonner les récoltes, il faut aussi étaler les
semis. Prévoyez un rang de 2 m tous les 20 jours.

Les soins à lui prodiguer


Arrosez en pluie fine dès le semis effectué. Par la
suite, pour maintenir la fraîcheur et faciliter
la levée, couvrez la terre avec des branchages
légers ou même une feuille de papier journal (à
retirer dès l’apparition des plantules).
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

PANAIS
Ses bons amis
La mâche accepte la proximité de tous les
légumes sans rechigner !

Quand et comment récolter ?


Comptez entre 3 et 5 mois entre le semis et le
début de la récolte. Coupez les plants au fur et à
mesure des besoins, au ras du sol dès qu’ils ont une
115
dizaine de feuilles, et consommez la mâche rapide-
ment. En fin d’hiver, cueillez tous les pieds restants
et consommez-les cuits comme les épinards.

Ses maladies et parasites


Seule la maladie de la rouille est préjudiciable à
la récolte, souvent due à un semis trop dense.
Un petit éclaircissage consistant à arracher ici et
là quelques plants suffit la plupart du temps à
sauver l’affaire.

Panais
Le panais produit une grosse racine blanche,
pivotante et charnue, comestible et même très
appréciée des gourmets. Cette racine est plutôt
LE POTAGER MALIN

courte et large d’épaules, contrairement à celle


de la carotte qui est souvent longue et plus ou
moins cylindrique. Le panais est facile à cultiver
et sa saveur est originale.

Superficie nécessaire 2 m2
Nombre de plants/graines 1 sachet de graines
pour commencer
Une vingtaine
Récolte moyenne attendue
de panais
116
Non, la plante
Réutilisation l’année suivante est arrachée lors
de la récolte

Quelles variétés cultiver ?


‘Demi-long de Guernesey’ est la plus facile à
réussir en de nombreuses conditions.

Quand semer ou planter et comment ?


Le panais se sème au printemps, après les der-
nières gelées, c’est-à-dire selon les régions, de
mars jusqu’en juin. Semez en sillon peu profond
de 1 cm, couvrez de terre fine et tassez ferme-
ment (on dit « plomber » pour ce geste). Quand
les plantules ont formé leur quatrième feuille,
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

PANAIS
éclaircissez pour ne conserver sur le rang qu’un
pied tous les 15 cm.
Échelonnez les semis pour étaler les récoltes
sur plusieurs mois. Réalisez un rang de 1 m tous
mois. Comptez un écartement de 40 cm
entre deux rangs.

Les soins à lui prodiguer


Arrosez immédiatement après 117
semis et maintenez le sol frais
durant toute la culture, éven-
tuellement en paillant, ce qui du reste limitera
la prolifération des mauvaises herbes.

Ses bons amis


Le panais s’accorde bien avec le radis que l’on
peut semer entre les rangs.

Quand et comment récolter ?


La récolte débute environ 4 à 5 mois après semis.
Arrachez les racines au fur et à mesure des besoins
en soulevant les racines avec une fourche tout en
tirant sur le feuillage. Les racines du panais ne
s’abîment pas en restant en terre.
LE POTAGER MALIN

Le conseil en + : Pour pouvoir continuer la


récolte quand il gèle, couvrez la terre des rangs
d’une épaisse couche de paillettes de chanvre ou de
fougères sèches pour limiter l’humidité de la terre
et garantir une meilleure conservation des racines.

Ses maladies et parasites


C’est une plante peu sensible aux maladies.
118 En cas de doute sur la santé d’un pied, il faut
l’arracher et l’éliminer.

Poireau
Pas toujours présentable dans l’assiette, au
potager il joue les sentinelles, droit comme un i !
Côté culture, il se révèle bon enfant…

Superficie nécessaire 1,20 m2


Nombre de plants/graines 20 plants ou 1 sachet
pour commencer de graines
Récolte moyenne Une vingtaine
attendue de poireaux
Non, la plante est
Réutilisation l’année arrachée et donc
suivante détruite lors
de la récolte
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

POIREAU
Quelles variétés cultiver ?
‘Maxim’, ‘Parton’ et ‘Carlton’ sont des variétés à
développement rapide pour récolte avant l’hiver,
alors que les variétés ‘Bleu de Solaise’
et ‘D’hiver de St-Victor’ sont
plutôt recommandées pour
récolter en hiver.

Quand semer ou planter et comment ? 119


Vous pouvez semer le poireau à plusieurs périodes
de l’année, mais c’est avec le semis en avril ou en
mai que vous aurez le moins de difficultés. Semez
en sillon de 2 cm de profondeur, 2 graines tous
les 3 cm. Couvrez de terreau, tassez et arrosez.
2 mois plus tard, les poireaux ont atteint le dia-
mètre d’un crayon et il est temps de les repiquer.
Arrachez-les délicatement en les soulevant
avec la fourche. Avec un sécateur, coupez les
racines à 1 cm du pied, puis le feuillage à 3 cm
du blanc. Faites un trou au plantoir conique,
introduisez le plant jusqu’à la partie verte, bou-
chez, tassez et arrosez. On repique les poireaux
en lignes de 5 m, tous les 15 cm, en respectant
un écartement d’une trentaine de centimètres
entre les rangs. Réalisez un semis début avril, fin
avril, puis fin mai, pour étaler la récolte.
LE POTAGER MALIN

Le conseil en + : Pour vous épargner un semis


fastidieux, pensez aux semences en tapis bio-
dégradable (voir p. 52). Étalez le tapis sur la terre
ameublie, arrosez, et recouvrez de terre fine. Les
poireaux lèveront sans se gêner et seront faciles
à repiquer.

Les soins à lui prodiguer


120 Après repiquage et arrosage, épandez une couche
de paillettes de chanvre sur 8 à 10 cm d’épaisseur,
sur toute la parcelle pour maintenir la fraîcheur
de la terre. Cela facilitera en outre l’arrachage en
hiver quand la terre sera gelée.

Ses bons amis


Le poireau aide la carotte en éloignant la
mouche dite de la carotte (voir p. 85), et cette
dernière repousserait un papillon parasite que
l’on appelle la teigne du poireau (voir « Ses mala-
dies et parasites » plus loin).

Quand et comment récolter ?


Il faut compter environ 5 mois entre le semis
et le début de la récolte. Si la terre est paillée,
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

POIRÉE
la récolte s’effectue aisément par arrachage à la
main. Sinon, il faut s’aider d’une fourche pour
soulever les poireaux sans les casser.

Ses maladies et parasites


Le poireau ne craint qu’un tout petit papillon
qui pond sur ses feuilles (la teigne) et dont les
larves pénètrent dans le cœur. Entretenez l’hu-
midité sur le feuillage du poireau pour dissuader 121
la femelle de pondre.

Poirée
La poirée est une cousine de la betterave. Elle pro-
duit de grandes feuilles avec une large nervure cen-
trale que l’on consomme de différentes manières.
On l’appelle aussi bette, carde ou encore bette à
cardes. Attention cependant à ne pas la confondre
avec le cardon, qui ressemble à l’artichaut, et que
l’on appelle carde dans certaines régions.

Superficie nécessaire 1,60 m2


Nombre de plants/ 1 sachet de graines
graines pour commencer
LE POTAGER MALIN

Récolte moyenne Une vingtaine


attendue de poirées
Non, la plante est arra-
Réutilisation l’année
chée et donc détruite
suivante
lors de la récolte

Quelles variétés cultiver ?


‘Rhubarb Chard’ affiche des pétioles rouges,
122 ‘Blonde à cardes blanches’, des pétioles blancs,
et ‘Bright Yellow’, des pétioles jaunes… Elles se
cultivent toutes de la même manière. Leur cou-
leur permet simplement d’animer les composi-
tions culinaires.

Quand semer ou planter et comment ?


En avril ou en mai, ameublissez bien la terre, sur
10 cm d’épaisseur, et tracez un sillon de 3 cm
de profondeur sur une longueur de 2 m. Posez
une « graine » tous les 30 cm environ (ce que
nous semons chez la poirée est en effet un lot de
4 graines). Recouvrez et arrosez. Faites un semis
en avril, sur 1 m, et un en mai, sur 1 m aussi,
pour échelonner les récoltes.
Quand les plants ont quatre feuilles, éli-
minez les plus chétifs au sein de chaque groupe
de quatre pour ne garder que le plus vigoureux.
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

POIRÉE
Les soins à lui prodiguer
La poirée redoute la sécheresse. Faites serpenter
un tuyau poreux sur le rang pour faciliter l’ar-
rosage en profondeur. Paillez en recouvrant le
tuyau pour entretenir la fraîcheur de la terre.

Ses bons amis


La poirée est appréciée des radis auxquels elle
apporte ombre et fraîcheur. 123

Quand et comment récolter ?


Entre le semis et le début de la récolte, il faut
compter environ 2,5 mois. Récoltez les feuilles
au fur et à mesure de vos besoins, en cassant leur
pétiole à la main, au ras de la terre.

Bon à savoir
On ne consomme que les pétioles, mais cela fait déjà
beaucoup de matière ! Les 6 à 7 pieds par rang per-
mettent d’assurer trois accompagnements de repas.

Ses maladies et parasites


La poirée est une plante solide. Elle ne craint
rien de vraiment méchant.
LE POTAGER MALIN

Pois
La saveur des pois du jardin n’a rien à voir avec
celle des petits pois en boîte, même associés à des
petites carottes. C’est en plus un légume facile de
culture, et qui permet de jardiner avec les enfants !

Superficie nécessaire 3 m2
Nombre de plants/graines 1 boîte de graines
pour commencer
124
Un saladier
Récolte moyenne attendue
par mois
Non, la plante doit
Réutilisation l’année suivante être arrachée après
la récolte

Quelles variétés cultiver ?


‘Utrillo’ ou ‘Lynx’ sont des variétés sucrées qui
réussissent bien au printemps.

Quand semer ou planter et comment ?


Semez les pois de février à juin, en rangs, en
respectant un espace de 40 cm entre les poquets,
et 30 cm entre les rangs. L’idéal est de réaliser un
semis d’un rang de 2 m tous les mois, pour assurer
une récolte permanente sans surproduction.
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

POIS
Ameublissez bien la terre et semez 5 ou 6 graines
dans des trous de 2 cm de profondeur et grands
comme la paume de la main. Recouvrez de terre.
Quand les plants atteignent 10 à 15 cm de haut,
remonter la terre à la base des tiges sur 10 cm
environ.

Les soins à lui prodiguer


Immédiatement après le semis, arrosez pour 125
maintenir juste frais. La terre ne doit en effet pas
être imbibée, au risque de faire pourrir les grains !
Après la levée, paillez la terre avec des
paillettes de lin ou de chanvre sur
environ 8 cm d’épaisseur.

Ses bons amis


Le pois pousse mal à proximité de
l’ail, de l’échalote et de l’oignon, mais aussi du
glaïeul… En revanche, il se trouve bien avec les
légumes racines comme les carottes ou les panais.

Quand et comment récolter ?


Commencez à cueillir vos pois quand les gousses
bien vertes deviennent bosselées du fait des pois
LE POTAGER MALIN

qu’elles contiennent, généralement 3 à 4 mois


après semis.
Pour ne pas arracher toute la plante, cueillez
à deux mains : l’une tient la tige et l’autre coupe
le pédoncule de chaque gousse avec les ongles.
À écosser et à consommer dans la journée, ou
à congeler.

Ses maladies et parasites


126
Mulots, souris et autres pigeons sont bien plus
redoutables que les quelques maladies suscep-
tibles d’atteindre les pois ! Les uns et les autres
s’en prennent surtout aux pois juste semés et aux
plantules. Adoptez le répulsif sur le rang contre
les deux premiers et le filet de nylon tendu au-
dessus du sol pour les derniers (comptez environ
2 euros le mètre).

Poivron
À moins d’habiter dans le Midi, il est difficile au
jardin d’obtenir des poivrons aussi gros que ceux
que l’on trouve sur le marché. Mais leur culture
est facile et ils sont aussi bons dans la mesure où
ils bénéficient de beaucoup de soleil !
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

POIVRON
Superficie nécessaire 2 m2
Nombre de plants/graines 6 plants ou
pour commencer 1 sachet de graines
Une vingtaine
Récolte moyenne attendue
de fruits
Non, la plante
Réutilisation l’année meurt avec les pre-
suivante mières températures
inférieures à 5 °C

127
Quelles variétés cultiver ?
‘Doux Long des Landes’ produit rapidement et
est intéressant pour les régions où l’été est court,
comme en montagne par exemple. ‘Ariane’ pré-
sente d’originaux et nombreux fruits orangés, et
les fruits du ‘Petit Marseillais’ se dégustent grillés
en apéritif…

Quand semer ou planter et comment ?


La chaleur est l’élément clé de la réussite du poi-
vron. Semez-le donc entre mars et mai, en godet
biodégradable et sous abri lumineux et chauffé
(serre, véranda ou derrière une fenêtre du salon),
sachant qu’il faudra le planter dehors 2 mois plus
tard, quand tout risque de gelée sera écarté et que
la terre sera bien réchauffée. Le poivron a besoin
LE POTAGER MALIN

de beaucoup de lumière et d’air. Comptez donc


un espacement de 50 cm en tous sens. Quand se
seront formés déjà 3 ou 4 fruits par pied, coupez
les tiges au-dessus du dernier fruit pour éviter
le départ de nouveaux rameaux et concentrer
l’énergie de la plante sur ces fruits.

Bon à savoir
128 Il est toutefois plus simple d’acheter des plants prêts à
planter au jardin, dès que les gelées printanières sont
terminées. Le plus sûr étant d’attendre début juin
pour profiter rapidement de températures douces.

Les soins à lui prodiguer


Après plantation, faites serpenter un tuyau poreux
entre les pieds pour maintenir le sol frais, et paillez
avec des coques de cacao sur 5 cm d’épaisseur.

Ses bons amis


Plantez-le avec les membres de sa famille végé-
tale comme la tomate ou l’aubergine.

Quand et comment récolter ?


Le début de la récolte est possible 5 mois après
le semis ou 2 mois après la plantation. Récoltez
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

POMME DE TERRE
les fruits au fur et à mesure des besoins,
au stade qui vous convient, quand ils
sont verts, jaunes ou rouges.

Ses maladies et parasites


C’est une plante qui ne craint pas de
maladie particulière. Il redoute davantage les
caprices de la météo, et notamment une absence
de chaleur. Pas grand-chose à faire, hélas. 129

Pomme de terre
On ne présente plus la pomme de terre ! C’est
un légume vraiment facile à cultiver moyennant
quelques bons réflexes.

Superficie nécessaire 4 m2
Nombre de plants/graines 15 plants
pour commencer
Récolte moyenne attendue 15 kg
Non, il est préfé-
Réutilisation l’année
rable de se procurer
suivante
des nouveaux plants
LE POTAGER MALIN

Quelles variétés cultiver ?


‘Charlotte’, ‘Ratte’ et ‘Pompadour’ sont les plus
savoureuses parmi les pommes de terre « à chair
ferme ». Pour les purées et les frites, adoptez la
‘Bintje’ et la ‘Sirtema’.

Quand semer ou planter et comment ?


Au potager, la pomme de terre ne se sème pas.
130
On installe en terre des petits tubercules produits
expressément pour cet usage. On les plante quand
les gelées ne sont plus à craindre, de mars à mai
selon les régions (en fait, quand le lilas est en
fleur). Plantez-les un à un, germes en l’air, dans
des trous de 12 cm de profondeur environ, pré-
parés dans une terre ameublie. Couvrez ensuite la
parcelle d’une épaisse couche de paille de 15 cm.
Le conseil en + : Choisissez toujours des
plants germés du commerce. Ce sont des plants
certifiés sains qui démarrent plus vite au jardin
et qui ne sont jamais porteurs de maladies.

Les soins à lui prodiguer


Maintenez simplement le sol frais en veillant à
ce que la paille reste bien en place. Les précipi-
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

POMME DE TERRE
tations suffisent généralement. S’il ne pleut pas
assez, il faudra compenser par l’arrosage.

Ses bons amis


Les pommes de terre poussent mal près des
courges, concombres et autres Cucurbitacées.
En revanche, pensez à placer des haricots non
loin, ils éloigneront les doryphores (voir p. 80),
friands des pommes de terre. 131

Quand et comment récolter ?


La durée entre la plantation et le début de la
récolte est spécifique à chaque variété (la ‘Char-
lotte’ se récolte par exemple 120 jours après
sa plantation, alors que la ‘Belle de Fontenay’
se contente de 85 jours). On compte environ
3 semaines après le jaunissement complet du
feuillage. Écartez la paille et aidez-vous d’une
fourche pour soulever chaque souche.

Ses maladies et parasites


Le doryphore est comme une
grosse coccinelle qu’il est facile
de saisir et de neutraliser à la
LE POTAGER MALIN

main (voir p. 80). En revanche, contre le mildiou


(voir p. 79), on ne peut que prévenir, pas guérir.
Une application préventive de bouillie bordelaise
tous les 15 jours limite les dégâts.

Potiron
132 On aime ou on n’aime pas le potiron, mais que
le potager est beau en automne avec ces gros
fruits orangés qui tranchent avec la terre se
libèrant peu à peu de ses cultures !

Superficie nécessaire 2 m2
Nombre de plants/graines 2 plants ou
pour commencer 1 sachet
Récolte moyenne attendue 4 à 5 potirons
Non, les premiers
Réutilisation l’année suivante gels détruisent
la plante

Quelles variétés cultiver ?


‘Rouge Très Hâtif d’Étampes’ est superbe si
la terre est un peu acide. Il se conserve bien.
‘Crown Prince’ est excellent et ‘Atlantic Giant’
est la variété des records…
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

POTIRON
Bon à savoir
Pour connaître « l’acidité » d’une terre, il existe en
jardineries des petits kits d’analyse. On prélève un
peu de terre de son potager, on la mélange avec
de l’eau, et on plonge dedans une bandelette qui
prend une certaine couleur selon l’acidité. À com-
parer ensuite avec les couleurs de l’emballage…

Quand semer ou planter et comment ? 133

En avril ou en mai, quand les gelées ne sont plus


à craindre, faites deux trous de 20 cm de côté et
de profondeur, remplis de compost et espacés de
1 m. Dispersez 3 graines à la surface du compost.
Avec le doigt, enterrez-les à 2 cm de profondeur.
Quand les plants font 8 cm de haut, éclaircissez
pour ne garder que le plus vigoureux. Pincez les
tiges (voir ce geste p. 155) pour éviter qu’elles ne
s’allongent et ne garder ainsi que 1 ou 2 fruits
par pied. Quand les fruits sont gros comme un
ballon de handball, glissez une planche dessous
pour qu’ils ne pourrissent pas au contact du sol.

Les soins à lui prodiguer


Arrosez après le semis pour bien mettre
les graines en contact avec le compost.
LE POTAGER MALIN

Par la suite, paillez avec des coques de cacao pour


garder la fraîcheur de la terre. Arrosez régulière-
ment sans mouiller les feuilles, en utilisant par
exemple un tuyau poreux qui court au sol.

Ses bons amis


Seule la pomme de terre perturbe sa croissance,
sinon il aimera tous ses voisins.
134
Quand et comment récolter ?
Commencez à récolter 4 mois après l’éclaircis-
sage, en coupant et conservant le pédoncule du
fruit avec le sécateur.

Le saviez-vous ?
C’est avec le potiron que l’on fait les concours du
plus gros fruit. Il n’est ainsi par rare d’obtenir des
spécimens de 200 kg et plus !

Ses maladies et parasites


Seul l’oïdium, qui se traduit par un feutrage
blanc sur les feuilles, peut causer d’importants
dommages au potiron. Respectez bien un espace
important entre les pieds et ne mouillez pas le
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

RADIS
feuillage pour ne pas créer un terrain favorable
à cette maladie.

Radis
Le « radis de tous les mois », ou radis
rose, est un incontournable du potager. Ses
graines sont grosses et il est très facile à réussir.
135
2
Superficie nécessaire 1m
Nombre de plants/graines 1 sachet de graines
pour commencer
Une centaine de
Récolte moyenne attendue
radis
Non, la plante
Réutilisation l’année suivante est arrachée lors
de la récolte

Quelles variétés cultiver ?


Les variétés à racines longues sont souvent de
saveur plus douce que celles à racines sphériques.
Retenez ‘Mirabeau’, le plus savoureux, ou ‘De
dix-huit jours’ pour une culture express. Les radis
à racines sphériques ont une saveur plus piquante.
Les bonnes variétés sont ‘Gaudry’, pour les pre-
miers semis de l’année, ou ‘Gloriette’.
LE POTAGER MALIN

Quand semer ou planter et comment ?


Semez-le dès mars, tous les 15 jours jusqu’en sep-
tembre, pour échelonner les récoltes. Émiettez la
terre d’un coup de râteau. Pour les radis à racines
longues, tracez un sillon de 2 cm de profondeur
et de 1 mètre de long, et posez une graine tous
les 2 cm. Recouvrez de terre fine. Pour les radis
à racines rondes, pas besoin de sillon ! Semez les
136 graines à la volée sur un carré de terre ratissée
de 50 cm sur 50, et tassez avec le dos du râteau.
Le conseil en + : On peut aussi gagner de
la place en semant les radis entre les rangs de
salades, de haricots, de carottes…

Les soins à lui prodiguer


Arrosez à la pomme d’arrosoir juste après le semis.
Ensuite, gardez la terre fraîche par des arrosages
dispensés dès que la terre sèche en surface.

Ses bons amis


Le radis s’entend avec tout le monde, excepté le
cerfeuil qui rend ses racines piquantes.
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

RHUBARBE
Quand et comment récolter ?
Il suffit d’attendre 4 à 5 semaines après semis
pour savourer votre première récolte. Si vous
avez maintenu la terre fraîche, il suffit d’arracher
la racine en tirant sur la base des feuilles. Pour
empêcher les racines de creuser, ne les laissez
pas grossir ! Passez dans le rang tous les 2 ou
3 jours et arrachez les plus gros. Cela laisse de
la place pour les autres qui grossiront d’ici les 137
3 prochains jours…

Ses maladies et parasites


Le radis ne craint rien.

Rhubarbe
Délicieuse en confiture ou en tarte, l’imposante
rhubarbe sert également d’abri aux crapauds,
orvets et autres hérissons, gros consommateurs
de limaces et de vers…

Superficie nécessaire 2 à 3 m2
Nombre de plants/graines 1 ou 2 plants
pour commencer
LE POTAGER MALIN

Une vingtaine de
Récolte moyenne attendue
pétioles par pied
Oui, le feuillage de
la plante disparaît
en hiver, mais de
Réutilisation l’année suivante
nouvelles feuilles
poussent au
printemps

138 Quelles variétés cultiver ?


Il y a peu de variétés proposées à la vente.
‘Goliath’ produit de fortes tiges garantissant un
gros volume de récolte. Idéale pour les confi-
tures. ‘Przodownik’ est une variété qui vient de
Pologne, qui produit également beaucoup de
feuilles, mais qui s’avère d’excellente saveur !

Quand semer ou planter et comment ?


Vous pouvez la semer, mais vous obtiendrez plus
rapidement un pied productif en achetant un
plant ou en prélevant un éclat sur une souche
existante. Dans les deux cas, plantez-le au prin-
temps, en mars ou avril, dans une terre bien
ameublie, dans un coin du potager où elle ne
gênera pas.
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

RHUBARBE
Bon à savoir
Si vous connaissez quelqu’un qui possède un beau
pied de rhubarbe, vous pouvez soulever les feuilles
pour repérer à la périphérie de la souche comme
des « bébés rhubarbes ». Séparez-les du pied prin-
cipal avec un couteau solide ou un transplantoir en
vous assurant qu’ils présentent quelques racines. Il
suffit ensuite de les replanter là où vous le souhaitez.

139
Les soins à lui prodiguer
Arrosez-la beaucoup au goulot, c’est-à-dire avec
l’arrosoir dépourvu de sa pomme, lors de la
première année. Par la suite, ses grosses racines
charnues s’enfonceront seules dans la terre pour
rechercher l’humidité. Arrosez alors seulement
en cas de sécheresse avérée.

Ses bons amis


Aucun légume ne gêne la rhubarbe. En revanche,
sa taille imposante et sa grande consomma-
tion d’eau peuvent ne pas être appréciées par
les légumes voisins. Il ne faut donc ni semer
ni planter de légume à moins de 1 mètre de la
souche de rhubarbe.
LE POTAGER MALIN

Quand et comment récolter ?


Vous pouvez commencer à cueillir les pétioles
l’année suivant la plantation, en mai et juin, puis
en septembre. Cassez-les simplement au ras du
sol, en gardant des jeunes feuilles pour assurer le
renouvellement du feuillage.

Le saviez-vous ?
140 Attention, on ne consomme que les pétioles sur
la rhubarbe. Les feuilles contiennent en effet une
substance toxique que n’apprécierait pas du tout
votre organisme ! Nausées, vomissements et diar-
rhées sont les symptômes les plus courants.

Ses maladies et parasites


Si elle est bien nourrie et qu’elle ne manque pas
d’eau, elle ne redoute aucune maladie.

Tomate
La saveur d’une tomate fraîchement récoltée
chez soi après avoir mûri au soleil n’a rien à voir
avec une tomate mûrie artificiellement en serre
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

TOMATE
et dont la peau est si épaisse qu’elle ne risque
certes pas de s’abîmer !

Superficie nécessaire 5 m2
Nombre de plants/graines 5 plants ou
pour commencer 1 sachet de graines
Une quinzaine
Récolte moyenne attendue
de fruits par plant
Non, le gel détruit
Réutilisation l’année suivante la tomate en fin
de saison 141

Quelles variétés cultiver ?


Il y a des centaines de variétés de tomates, rouges,
mais aussi vertes, jaunes et même blanches !
‘Beefmaster’ est une variété à fruits énormes,
‘Superprécoce Marmande’ est une valeur sûre
pour farcir, ‘Rose de Berne’ est une des
plus sucrées, la chair de la ‘Roma’ est
ferme et se tient bien dans les plats…

Quand semer ou planter


et comment ?
En mars ou avril, semez 3 graines dans des
godets biodégradables, sous abri chauffé (serre,
véranda ou derrière une fenêtre du salon),
LE POTAGER MALIN

sachant qu’il faudra installer les plants dehors


2 mois plus tard, quand tout risque de gelée
sera écarté et que la terre sera bien réchauffée.
Quand les plantules font 5 à 8 cm, arrachez les
deux plus chétives. Vous planterez les plants au
potager dès que leur diamètre sera de la taille
d’un crayon. Prévoyez un écartement en tous
sens de 80 cm. Utilisez un tuteur en spirale, au
sein duquel la tige se faufilera sans que vous ayez
142 besoin de l’attacher.
Au fur et à mesure de sa croissance, sup-
primez, en les pinçant entre les doigts, tous
les rameaux qui vont démarrer à l’aisselle des
feuilles. La tige principale suffira amplement
pour donner suffisamment de fruits, qui profi-
teront plus du soleil dans une végétation moins
dense, et qui seront faciles à récolter.

Bon à savoir
Il est toutefois plus simple d’acheter des plants
de tomates prêts à planter au jardin, dès que les
gelées printanières sont terminées. Le seul bémol,
c’est que l’on ne trouve pas toujours « en plants »
la variété recherchée.
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

TOMATE
Les soins à lui prodiguer
Paillez la terre pour qu’elle reste fraîche et faites
serpenter un tuyau poreux entre les plants, pour
ne jamais mouiller le feuillage. La tomate a sur-
tout besoin de beaucoup de soleil.

Ses bons amis


La tomate n’aime pas la proximité du fenouil et
143
du chou. En revanche, œillets d’Inde, carottes et
aromatiques la protègent de certaines maladies
et attaques parasitaires.

Quand et comment récolter ?


Le début de la récolte s’effectue 5 mois après le
semis ou 2 mois après plantation. Cueillez alors
les tomates au fur et à mesure de leur maturité,
en basculant le fruit et en cassant le pédoncule
d’un coup sec avec le pouce.

Ses maladies et parasites


La tomate ne craint véritablement que le mil-
diou (voir p. 79). Un simple « toit » transparent
au-dessus du rang suffit à abriter les plantes de la
pluie et donc à enrayer toute apparition de cette
LE POTAGER MALIN

maladie. Ça n’existe pas à la vente, mais on


peut détourner une ancienne porte-fenêtre, ou
découper un panneau de polycarbonate à poser
sur un cadre de bois. Au jardinier bricoleur de
trouver le bon truc ! Pour les autres, une pulvé-
risation de bouillie bordelaise (voir p. 79) tous les
15 jours après plantation peut avoir une action
préventive sur la maladie.

144
Les aromatiques, c’est malin
Les plantes aromatiques sont incontournables en
cuisine. S’il est plus simple et plus rapide de tendre
le bras pour saisir un flacon d’herbes séchées, il
faut reconnaître que la saveur d’un thym ou
d’une ciboulette fraîchement cueillis au potager
est incomparable et bien plus parfumée… Grâce
à leur parfum puissant justement, ces fameuses
plantes sont bien utiles au potager car elles per-
turbent l’odorat des parasites indésirables qui
éprouvent bien des difficultés pour trouver leurs
cibles habituelles !
En pot, c’est plus simple
Installez chaque aromatique dans son propre pot
de terre cuite. La terre cuite parce qu’elle est
perméable et laisse respirer les racines. Chacun
son pot, car cela permet de déplacer les plantes
en fonction de leurs besoins et des vôtres ! Leurs
besoins, c’est par exemple beaucoup de soleil pour
Les favoris : légumes et petits fruits faciles à vivre

TOMATE
le thym ou la sarriette, et plutôt de l’ombre fraîche
pour le persil ou la ciboulette. Vos besoins, c’est
par exemple de lutter contre les chenilles sur les
choux (les aromatiques sont championnes !), ou
encore d’approcher le basilic près du barbecue
quand c’est nécessaire.
Les 5 aromatiques incontournables
Il est difficile de proposer une liste type, car tous les
goûts sont dans la nature ! Celui ou celle qui n’aime
pas la saveur anisée ne cultivera pas d’aneth, et celui
qui n’aime pas le citron ne produira pas de mélisse… 145
Voici toutefois les 5 plantes qui font l’unanimité :
• le persil,
• le thym,
• le laurier,
• la ciboulette,
• le basilic.
Achetez-les toutes directement en plants. Vous
pourrez ainsi prélever les premières sommités un
mois après plantation. Persil et basilic peuvent être
plantés chacun dans un pot de 10 cm de diamètre,
car on les remplace chaque année. Les trois autres
doivent en revanche être plantés dans des pots
d’au moins 20 cm de diamètre, car ils vont rester
plusieurs années au potager.
L’art de la cueillette
Les jeunes pousses sont toujours les plus par-
fumées ! Cueillez donc aux ciseaux en prélevant
uniquement les extrémités et utilisez-les le plus
rapidement possible en cuisine !
CHAPITRE 5

Chouchouter
son potager

Ameublir la terre
Pour produire et rester fertile, la terre doit tou-
jours rester bien « meuble », c’est-à-dire souple,
légère… C’est à cette seule condition que pour-
ront y pénétrer facilement l’air et l’eau, indis-
pensables tant aux racines qu’à la microfaune,
des taupes aux vers de terre en passant par les
animaux microscopiques, qui y vit.
La pluie, le vent, le soleil ayant tendance à
durcir la terre, vous allez devoir régulièrement
l’ameublir (la rendre meuble). Plusieurs techniques
sont possibles.
LE POTAGER MALIN

Bêcher
C’est la technique de grand-papa. Elle consiste à
retourner la terre en profondeur à l’aide d’une
bêche ou d’une fourche. Long et fatigant (on tra-
vaille courbé), le bêchage est aujourd’hui remis
en cause par les jardiniers bio, au motif qu’il
bouleverse pour partie l’équilibre du sol en fai-
sant remonter à sa surface toute une microfaune
148 qui ne se trouve bien qu’en profondeur, et vice-
versa… Heureusement, il y a des alternatives !

Devinette
Savez-vous combien pèse une motte de terre sou-
levée avec une fourche ?
Près de 5 kg. Cela signifie que si vous devez
retourner la terre d’un petit potager, de 10 m2
par exemple, vous devrez manipuler plus de…
2 tonnes de terre… Est-ce bien raisonnable ?
Chouchouter son potager

Greliner
Ne cherchez pas dans le dictionnaire, ce
mot est une de mes inventions, en hom-
mage à la grelinette, un outil inventé par un
certain monsieur Grelin, jardinier de son
état. Cet outil à deux manches et à cinq
dents permet d’ameublir la terre avec beau-
coup moins d’effort qu’une bêche : on reste
debout et bien droit, et surtout on travaille 149
beaucoup plus vite puisque la grelinette est deux
fois plus large qu’une bêche ou une fourche !
Autre atout, la grelinette respecte la terre, car
elle ne la retourne pas : les couches profondes
restent au fond, la terre superficielle en surface.
Autant de bons points pour un outil vraiment
malin !
Depuis son invention, la grelinette a fait des
petits et vous pourrez en trouver à quatre voire
trois dents, idéales pour tous ceux qui trouve-
raient la grelinette d’origine un peu lourde.
Parallèlement à la grelinette, on trouve
aujourd’hui beaucoup d’outils similaires, appelés
bio-fourche, aérabêche, bio-bêche, etc. À vous
de voir le modèle qui vous convient le mieux…
La plupart d’entre eux sont en vente en jardi-
nerie ou dans les magasins spécialisés.
LE POTAGER MALIN

Faire travailler les vers de terre !


Dernière possibilité : ce n’est plus vous qui
travaillez mais les vers de terre ! Pour ce faire,
couvrez toute la terre de votre potager d’un
« matelas » de 8 à 10 cm de paillis organique : ce
peut être de la paille, des paillettes de chanvre,
du paillis du commerce type Fibralgo… Ce
paillis retient la fraîcheur dans les couches
150 superficielles, fraîcheur qui attire les vers du sol
qui vont alors monter chercher cette matière
organique qu’ils adorent. Leurs multiples et
nombreuses allées et venues contribueront à
ameublir la terre été comme hiver, qui plus est
en silence…
Dans une terre fraîche et normalement
pourvue en matière organique, la population de
vers de terre peut atteindre 150 à 200 individus
par mètre carré, et ce sur une profondeur de
40 cm. Ce serait vraiment dommage de se priver
de leurs services, non ?
Chouchouter son potager

Désherber son potager

Qu’est-ce qu’une « mauvaise herbe » ?


Des pissenlits dans un pré, ce sont de jolies fleu-
rettes qui colorent le paysage. Les mêmes pis-
senlits qui apparaissent au potager, ce sont des
mauvaises herbes qu’il faut traquer sans relâche.
Voilà un simple exemple pour montrer qu’il n’y
a pas de mauvaises herbes en soi, mais simple- 151
ment des herbes que le jardinier ne voudrait
jamais voir pousser dans son jardin ! Le désher-
bage apparaît comme une corvée pour beaucoup
de néo-jardiniers. Si certaines de ces « mauvaises
herbes » doivent être chassées résolument (le
liseron, par exemple) pour éviter que les légumes
ne soient envahis, on peut en tolérer d’autres,
sachant qu’elles donnent au final un certain
charme au jardin… Un changement de point de
vue qui vous évitera beaucoup de travail inutile !

Adopter le faux semis


Quand vous travaillez la terre, vous remontez iné-
luctablement, dans les tout premiers centimètres
qui se trouvent sous la surface, des quantités de
graines d’herbes folles qui n’attendaient que ça
LE POTAGER MALIN

pour germer et pousser ! Et quand vous sèmerez


ou planterez vos légumes dans cette parcelle tra-
vaillée, ceux-ci vont se trouver immédiatement
en concurrence avec ces « mauvaises herbes ». La
ruse, c’est donc de laisser un peu pousser les mau-
vaises herbes, puis de les détruire d’un léger coup
de râteau quand elles atteignent 2 à 4 cm. Vous
pourrez alors semer vos légumes tranquille…
Le conseil en + : Très envahissantes, certaines
152
herbes sont vraiment des indésirables. Ce sont
toutes celles qui développent de longues racines
souterraines horizontales (ou rhizomes) pour
coloniser de grandes surfaces de terrain. En la
matière, les reines de l’invasion sont le chien-
dent, le liseron et le chardon. On a beau les
arracher, on n’arrive jamais à extraire assez de
racines, et le moindre morceau qui reste en terre
redémarre illico… Et quand il y en a plein le
jardin, il est quasiment impossible de les éli-
miner, même à grands coups de désherbant (à
éviter bien sûr autant que possible !). Il faut
donc être plus malin qu’elles et les éliminer
dès qu’elles apparaissent. Pour cela, une seule
technique : apprendre à les reconnaître quand
elles sont jeunes (il existe d’excellents livres sur
le sujet, à vous de choisir le vôtre).
Chouchouter son potager

Comment éradiquer les mauvaises herbes ?


Plusieurs techniques sont possibles, qui peuvent
d’ailleurs coexister.
• Couvrir le sol. Pour pousser, les mauvaises
herbes ont besoin, comme toutes les plantes, de
chaleur, d’humidité, d’air et de lumière. Il suffit
de leur supprimer un de ces éléments pour mettre
à mal leurs velléités, au moins dans les massifs et
au potager. Le bon réflexe, c’est donc de couvrir 153
le sol avec une couche de matière organique et
naturelle de 8 à 10 cm d’épaisseur (paillettes de
chanvre, coques de cacao, fibres de coco, etc.).
C’est comme si les graines des mauvaises herbes
se retrouvaient à 10 cm de profondeur. Du coup,
elles ne germeront plus, ou plus aussi facilement.
• Arracher les racines. Supprimer les mauvaises
herbes en les coupant au niveau du sol, c’est
comme balayer le salon en poussant la pous-
sière sous le tapis. C’est propre en apparence,
mais cela ne fait que repousser le moment
où il faudra bien éliminer vraiment ce qui
nous gêne ! Pour arracher les mauvaises
herbes en étant certain qu’elles ne
repousseront pas, il faut enlever
leurs racines. Opérez toujours
quand la terre est humide, après
LE POTAGER MALIN

une pluie ou un arrosage. Et surtout, armez-vous


d’un solide couteau désherbeur ! Enfoncez-le
verticalement dans la terre, près du cœur de la
plante. Tirez d’une main sur la plante tout en
faisant basculer l’outil vers l’arrière avec l’autre.
Vous serez surpris d’extirper autant ou aussi long
de racine !

154 La bryone : attention, toxique !


Parmi les mauvaises herbes, certaines sont de sur-
croît toxiques. La bryone est l’une d’elles. C’est
une plante grimpante qui se développe souvent
dans les haies, formant de longues lianes souples
avec des feuilles qui ressemblent à des feuilles de
vigne. Elle produit des fleurs blanches en été, sui-
vies de petits fruits qu’il ne faut pas conserver,
faute de voir l’envahisseuse se ressemer ! C’est une
plante quasi indestructible ! En effet, si sa partie
aérienne semble fragile, elle développe sous la
terre une longue et grosse racine pivotante qu’on
ne peut pas arracher puisque… sous la haie. Le
contact avec la sève de la bryone entraîne notam-
ment des gonflements des muqueuses. Non seu-
lement il faut porter des gants, mais surtout, il ne
faut jamais porter ces gants à la bouche pour, par
exemple, chasser un insecte…
Chouchouter son potager

Tailler les légumes


Pour que les légumes produisent bien, il est néces-
saire d’en tailler certains. Ou, plus exactement, de
les pincer. Car, au potager, on utilise assez peu le
sécateur, plutôt les ongles du pouce et de l’index
entre lesquels on « pince » les tiges à supprimer.
Pincez tomates, courges, courgettes,
melons… ils aiment ça ! On pince en général les
tiges latérales pour que la tige principale forcisse. 155
Cela oblige la sève à alimenter uniquement cer-
tains organes, en général les fruits. On pince ainsi
surtout les légumes « lianes » qui développeraient
sinon d’importantes parties vertes et feuillées
plutôt que des fleurs et des fruits. C’est d’autant
plus utile dans les régions où l’été est court, car
il faut que ces derniers aient le temps de mûrir…
Rasez persil et ciboulette. Pour les plantes
vigoureuses, comme le persil et la ciboulette,
tailler à ras permet de provoquer le déve-
loppement de nombreuses pousses,
toujours plus parfumées que les
anciennes. L’astuce consiste à tailler
la moitié de la touffe au ras du sol,
non pas avec l’ongle du pouce et de
l’index, mais cette fois-ci avec
un petit sécateur. On peut ainsi
LE POTAGER MALIN

toujours utiliser et prélever des extrémités sur la


moitié conservée, en attendant la repousse de
l’autre moitié. Quand cette dernière aura atteint
15 cm de hauteur, la seconde moitié pourra être
rasée à son tour. Procéder régulièrement ainsi
tout l’été.

Soigner ses plantes


156 Vous pestez quand vous découvrez une plante
malade ? Dans la moitié des cas, sachez que vous
en êtes le grand coupable !
Voici comment peuvent se transmettre les
maladies ou les parasites :
• Les plantes porteuses de germes : vous
achetez une nouvelle plante sans imaginer que
celle-ci peut se révéler porteuse saine de germes
pathogènes. C’est très difficile à repérer mais,
heureusement, c’est assez rare !
• Des semelles de chaussures ou des gants
souillés : on foule ou on touche de nombreuses
plantes, y compris les mauvaises herbes, souvent
« plantes hôtes » de maladies ou de parasites qui
se font un malin plaisir de contaminer ensuite
les autres plantes, y compris les légumes. Pensez
à nettoyer régulièrement votre équipement à
l’eau savonneuse, surtout après avoir désherbé.
Chouchouter son potager

• Des outils sales : la lame du sécateur, par


exemple, se couvre de sève quand on taille. Cette
sève, plus ou moins collante, attire et retient la
poussière et les débris végétaux jusqu’à former
une couche noirâtre caractéristique. Or ce dépôt
organique est un nid à miasmes. Qui plus est, il
gêne et freine la friction des lames l’une contre
l’autre (obligeant la main à davantage d’efforts
et risquant de blesser la plante). En taillant les
plantes les unes après les autres, la sève qui en 157
sort dissout un peu de ce dépôt et l’entraîne sur
la plaie de taille, prêt à pénétrer dans les tissus
végétaux par cette porte grande ouverte… Net-
toyez par conséquent soigneusement vos outils
après chaque intervention au potager.

Passer les lames à l’alcool,


jamais je n’oublie !
Au jardin, la transmission de maladies via les outils
de taille n’est pas une légende, et elle ne concerne
pas que les arbres fruitiers et les rosiers ! La bonne
habitude à prendre, c’est de toujours avoir en
poche un petit flacon d’alcool à 90° et des cotons
à démaquiller. Cela permet de désinfecter facile-
ment les lames de son outil quand on a fini de
tailler une plante et avant de passer à la suivante…
LE POTAGER MALIN

• Des méthodes de culture inappropriées :


on plante parfois des végétaux juste parce qu’ils
nous plaisent, alors qu’ils ne sont pas forcément
adaptés à la terre du jardin ou à son climat.
Ou alors on plante trop serré. Ou encore, on
mélange les plantes qui aiment l’eau et celles qui
s’en passent très bien. La plante souffre et meurt,
car elle n’est pas dans un environnement propice.
Avant d’acheter vos plantes, regardez soi-
158 gneusement (sur les paquets de graines ou les
pots) les besoins de la plante et n’en dérogez pas.
Renoncez, même s’il vous en coûte, à celles qui
ne se plairont pas chez vous (mauvaise exposi-
tion, sol incompatible…). Ensuite, respectez les
conseils d’entretien pour celles que vous aurez
plantées ou semées (taille, arrosage…). Avec le
temps, on apprend à respecter la plante, mais au
début, c’est plus difficile !
Chouchouter son potager

Tuteurer tomates, haricots,


concombres…
Qui dit grimpants, dit tuteurs !
Vous adorez les haricots grimpants ? Vous raffolez
des concombres ? Ces légumes ont effectivement
beaucoup d’atouts : ils occupent peu de place au
sol, sont plus productifs que leurs homologues
« nains » et la récolte s’effectue plus facilement,
159
sans se baisser ! Cerise sur le gâteau, les fruits ne
sont jamais en contact avec la terre et sont loin
des éclaboussures liées à la pluie. Ils sont donc
toujours propres. Mais pour qu’ils produisent
vite, eh bien il va vous falloir les tuteurer.

Les différents tuteurs


Les tuteurs en bois ou en bambou, faciles à
vivre. Vous fichez en terre des tuteurs en bois ou
en bambou que vous achetez dans le commerce
pour quelques euros (à l’unité ou par lots). Au fur
et à mesure que la plante pousse, vous l’attachez
sur le tuteur. Traditionnellement, on tuteure les
tomates comme ça. Mais c’est valable aussi pour
les concombres, les haricots, les petits pois…
LE POTAGER MALIN

Façon tipi
Pour faire grimper vos haricots (attention, toutes
les variétés ne grimpent pas, renseignez-vous
auprès du point de vente), prenez 3 tuteurs et
attachez-les au sommet avec du raphia ou du fil
de fer pour former un « tipi ». Jolis comme tout,
et très tendance, ces tipis de haricots permettent
en outre une cueillette simplissime !

160
Façon Mikado
Pour un brin de fantaisie en plus, faites comme
ces jardiniers qui peignent leurs tuteurs avec leurs
restes de peinture, si bien qu’au bout de quelques
années, leur carré de tomates ressemble à un
Mikado géant ! Une belle et bonne idée, d’autant
qu’elle rend le bois imperméable et qu’on n’est
plus obligé de passer les tuteurs à l’eau de Javel en
fin de saison pour détruire les éventuels germes de
maladies qui pourraient s’être nichés dans le bois.

Le conseil en + : Noircissez au feu la pointe de


vos tuteurs en bois sur 30 cm de long environ,
cela protégera plus longtemps la partie enterrée.
Les tuteurs en spirales, spécial tomates. La
tomate ne disposant ni de vrilles ni de cram-
pons, elle ne peut s’accrocher toute seule. Il faut
Chouchouter son potager

par conséquent passer dans le rang tous les 2 ou


3 jours pour attacher les tiges sur le support,
sans trop les serrer. C’est une petite contrainte,
mais qui prend du temps. Le tuteur métallique
en spirale évite ce problème. Il se plante en terre
comme son homologue en bois, mais cette fois,
les tiges poussent au centre du support et « s’ap-
puient » par conséquent sur les anneaux de la
spirale. Même s’il faut parfois aider une branche
ou deux, c’est nettement plus simple et rapide ! 161

Tuteurs spirales en lots,


tuteurs à gogos
On trouve parfois, à des prix défiant toute concur-
rence, des lots de quelques tuteurs à spirales
métalliques liés par un ruban adhésif. Or, quand
on retire l’adhésif une fois rentré chez soi, on
s’aperçoit que ces tuteurs de 0,5 cm de diamètre
ne sont pas du tout assez rigides pour rester droit
et supporter le poids d’un plant de tomates avec
ses fruits… Soyez plus malins que ces fournisseurs
peu scrupuleux et n’achetez que des tuteurs dont
le diamètre du fer est d’au moins 1,5 cm !

Le filet à ramer, pour les haricots et pois.


C’est une sorte de grille souple avec des mailles,
sur laquelle les plantes vont enrouler leurs tiges.
LE POTAGER MALIN

On tend ce filet entre deux poteaux. Il est facile


à mettre et on le décroche tout simplement en
fin de saison, puis on le jette aux ordures avec les
restes de feuillages sans distinguo. Choisissez-le
de préférence en plastique.
Le treillage en bois, esthétique. Outre son
aspect, il est durable et vous le réutilisez d’une
année sur l’autre. Mais il nécessite, en fin de saison,
de détricoter une à une les tiges des haricots…
162 Le treillis à béton, spécial récup’. Le treillis à
béton, lui aussi fixé entre deux poteaux, est sans
doute moins glamour au potager qu’un discret filet
vert tendre, mais il présente une solidité à toute
épreuve, est réutilisable de longues années durant,
et il suffit de faire brûler sur place les restes dessé-
chés des haricots pour libérer les mailles. Pensez-y !
Un fil de fer, pour mes pois et haricots nains.
Les pois et haricots nains et demi-nains deman-
dent un soutien discret. Ils entremêlent leurs
tiges et finissent pas former un buisson continu.
Mais la pluie, le poids de la végétation, et sur-
tout les passages successifs nécessaires à la récolte
entraînent souvent l’affaissement du buisson sur
le côté. Pour pallier ce manque de tenue, l’astuce
consiste à tendre un fil de fer à 30 cm du sol,
entre deux poteaux juste au-dessus du rang. Le
« buisson » se trouvera ainsi discrètement mais
solidement maintenu à cœur.
Chouchouter son potager

La ficelle, universelle. Pensez aussi… à la


ficelle ! Les tomates enroulent presque naturel-
lement leurs tiges autour d’une ficelle accrochée
à un chevron de bois horizontal à 1,50 m du sol.
Ficelle qu’il suffit de couper en fin de saison et
de jeter avec les restes des plantes.
Les branches des arbustes. Les jardiniers
d’antan récupéraient des branches rameuses de
noisetiers qu’ils fichaient en terre sur le rang des
pois et haricots. Faites comme eux : c’est non 163
seulement joli mais écolo…

Mes tomates ne veulent pas grimper


Toutes les tomates ne sont pas aptes à l’escalade !
Elles se divisent en effet en deux catégories :
• les tomates dites à port déterminé, qui arrê-
tent leur croissance après la formation de quelques
bouquets floraux, à environ 1 m de hauteur ;
• les tomates dites à port indéterminé, dont la
croissance des tiges est permanente tant qu’il fait
chaud et que les racines sont assez puissantes pour
alimenter toute cette végétation.
Cette mention est parfois indiquée sur les sachets
de graines, mais jamais sur les plants. Ouvrez l’œil
selon que l’aspect grimpant ou non vous intéresse,
et demandez au vendeur qu’il vous conseille…
LE POTAGER MALIN

Protéger ses légumes


Certains légumes sont fragiles, surtout au début
du printemps quand les températures demeu-
rent fraîches (notamment la nuit) et que les
gelées sont encore à craindre. Heureusement, il
existe différentes techniques pour les protéger.

La housse « à tomates »
164
C’est une sorte de « grande chaussette » (grand
sac) dans laquelle on encapuchonne ses tomates
tous les soirs au printemps. Elle fait en quelque
sorte office de poncho ! On retire la housse le
matin, quand la température est remontée…
Comptez une dizaine d’euros la paire.

Le voile d’hivernage
Véritable innovation des années 2000, le voile d’hi-
vernage est un fin tissu perméable, mais qui fait
écran au froid. Idéal pour protéger les semis ou les
jeunes plantules fraîchement installées, il est léger
et s’étale facilement, directement sur les cultures.
Attention toutefois : ce n’est pas de la laine de verre
et cela n’assure une protection que de quelques
degrés par rapport à la température « extérieure ».
Comptez une vingtaine d’euros pour 10 mètres.
Chouchouter son potager

Le tunnel rigide
Des arceaux en demi-cercle fichés en terre de
chaque côté d’un rang de légumes pour recevoir
un film plastique, ça ne date pas d’hier et ça
existera encore demain ! Ce « tunnel chenille » est
pratique pour recréer un microclimat favorable à
certaines cultures. Mais il est long et fastidieux
à mettre en place ou à démonter. Plus actuels,
les tunnels en plastique rigide sont constitués 165
de plusieurs éléments qui s’emboîtent indéfi-
niment les uns dans les autres. Il en existe de
différentes tailles selon la hauteur des légumes à
protéger, certains étant même pourvus de trous
au sommet pour permettre l’arrosage sans les
déplacer ! Comptez 20 à 25 euros environ pour
un tunnel de 1 mètre.

Suivre la météo
de son potager
Suivre au jour le jour les températures et la pluvio-
métrie (c’est-à-dire le nombre de millimètres d’eau
tombés chaque jour) est très utile, voire indispen-
sable quand on a un potager. C’est la seule façon
de savoir s’il fait encore trop froid pour semer tel
légume, s’il est nécessaire de protéger tel autre
car il y a encore des gelées matinales, ou s’il faut
LE POTAGER MALIN

arroser pendant le week-end quand on n’a pas mis


les pieds dans son potager de la semaine…
• Le thermomètre mini-maxi
Il vous sera très précieux pour suivre l’évolution
des températures. Il garde en effet en mémoire
les températures minimales et maximales sur une
période donnée, grâce à deux curseurs colorés qui
suivent les mouvements du mercure. À n’importe
quel moment de la journée, vous pouvez visua-
liser rapidement quelle a été la température la plus
166 basse et la plus haute depuis le dernier contrôle (la
veille, 3 jours plus tôt, la semaine précédente…). Il
faut ensuite appuyer sur un bouton pour remettre
les curseurs au contact du mercure, et pouvoir
effectuer plus tard un nouveau contrôle…
• La petite station météo, pour jardinier geek
Plus sophistiqué, cet appareil électronique a une
fonction anticipatrice. Il donne en effet les tem-
pératures minimales et maximales prévues dans la
région pour les quelques jours à venir. La station
est en général reliée via un satellite aux données
du service météo départemental, et les indications
sont donc régulièrement mises à jour, plusieurs
fois au cours de 24 heures. Certaines stations sont
aussi capables de donner des alertes visuelles et
sonores en cas d’avis de tempête…
Chouchouter son potager

Faire son compost


Le compost a mauvaise réputation, notamment
auprès de ceux qui n’en ont jamais confectionné :
des déchets entassés, ça ne peut que sentir mau-
vais et attirer la vermine, n’est-ce pas ? C’est une
grossière erreur. Bien aéré, mélangé une fois par
mois et maintenu tout juste humide, un tas
de déchets végétaux (ce qu’est le compost) se
décompose lentement, en fleurant bon l’odeur 167
du sous-bois… Autrefois, on utilisait du fumier
de ferme au potager ; aujourd’hui, le compost
le remplace.

Que peut-on jeter au compost ?


Tous les déchets végétaux peuvent finir au
compost, notamment :
• les déchets dits « frais »
– tontes de gazon,
– mauvaises herbes,
– épluchures de fruits et légumes (hors
agrumes),
– fruits et légumes abîmés,
– fleurs fanées…
• les déchets dits « secs »
– cendres de bois de cheminée,
– marc de café,
LE POTAGER MALIN

– pommes de pin,
– feuilles mortes,
– rameaux issus de tailles de haies ou d’ar-
bustes (préalablement passés au broyeur à
végétaux si possible),
– coquilles d’huîtres, d’œufs…

Que ne faut-il pas jeter au compost ?


168 Pour éviter toute pourriture et aussi d’attirer
chiens, chats et rongeurs de tous poils, il ne faut
jamais jeter :
• les restes de viande,
• les os,
• la litière du chat,
• les graisses (restes d’huile…),
• le plastique,
• le métal,
• les plumes.
Certains déchets végé-
taux étant très longs à se
décomposer, on les réser-
vera également au conte-
neur d’ordures ménagères :
ce sont les trognons de
choux, les feuilles vernis-
sées, les peaux d’agrumes.
Chouchouter son potager

Comment ça marche ?
Chaque semaine, vous déposez sur votre com-
post les déchets organiques (c’est-à-dire issus de
matière vivante, végétale ou animale, voir listes ci-
dessus) au fur et à mesure que vous les produisez.
Ils vont former des « couches » successives.
Pour que le compost fonctionne bien, il faut
alterner des déchets dits « frais » et des déchets
dits « secs ». Voilà un moyen mnémotechnique 169
pour ne pas vous emmêler les pinceaux : pensez
« vert » et « brun », et alternez une couche de
« vert » (tontes de gazon, épluchures de fruits ou
de légumes, fruits abîmés, fleurs fanées…), une
couche de « brun » (branches broyées, feuilles
mortes, papier journal…), une couche de « vert »,
une couche de « brun », et ainsi de suite…
Une fois par mois, vous remuez votre
compost pour bien mélanger tous ces déchets :
cela facilite leur incorporation et leur décompo-
sition rapides et permet d’obtenir un compost
bien homogène au final.
Régulièrement, quand vous voyez que votre
compost commence à sécher, vous l’arrosez : il
doit en effet rester en permanence humide.
À part ça, vous n’avez (presque) rien à faire,
ce sont les vers qui travaillent pour vous… Les
LE POTAGER MALIN

déchets se décomposent lentement, aidés par


leurs allées et venues permanentes. Au bout de
quelques mois (comptez 6 à 8 mois environ),
vous récupérerez une matière très fine, foncée,
qui ressemble un peu à du terreau : c’est magique !

Comment utiliser votre compost ?


Une fois décomposé et transformé, votre compost
170 va vous servir à la fois d’amendement (pour
améliorer la qualité de la terre) et, plus acces-
soirement, d’engrais (pour nourrir les plantes).
En tant qu’amendement, votre compost
donne du « corps » aux terres sableuses ou, à
l’inverse, allège les terres trop argileuses.
En tant qu’engrais, il nourrit les plantes. En
se décomposant, il libère et met à disposition des
éléments minéraux qui étaient présents dans les
végétaux originels. Il contribue donc à nourrir
les légumes de votre potager.

Dans quoi faire votre compost ?


Deux possibilités s’offrent à vous : le tas à l’air
libre ou le composteur fermé. Les deux écoles
présentent des avantages et des inconvénients.
Chouchouter son potager

Le tas à l’air libre


C’est quoi ? Vous déposez les déchets en tas dans
un coin du jardin.
Les + : un tas à l’air libre se mélange et se
contrôle facilement. Il bénéficie en outre natu-
rellement de l’humidité apportée par la pluie, or
il est très important que le compost reste tou-
jours humide.
Les – : il occupe davantage de place au sol,
171
d’autant plus qu’il est souvent étalé par les
merles et les pigeons, quand ce n’est pas par le
chien de la maison ! Sans être horrible à regarder
(loin de là !), ça n’est quand même… qu’un tas
de déchets.
Où ? Plutôt dans les grands jardins, où il peut
être caché aux regards facilement, derrière une
haie par exemple.

Le composteur
C’est quoi ? Un contenant spécial compost,
vendu dans le commerce. Compter entre 30
et 200 euros, suivant le matériau (bois, plas-
tique…) et la contenance.
Les + : dans un composteur, le mélange est
invisible et à l’abri de tous les animaux qui vien-
nent gratter à la recherche de vers ou d’insectes.
LE POTAGER MALIN

Il occupe également une place limitée au sol et


convient donc bien aux petits jardins de ville,
par exemple.
Les – : son volume est limité. On peut rapi-
dement manquer de place pour incorporer de
nouveaux déchets. Comme il est fermé, il ne
reçoit pas la pluie, il faut par conséquent l’hu-
midifier régulièrement.

172
Choisir un bon bac à compost
Un bon bac à compost se doit d’être :
• pyramidal, pour pouvoir « démouler » facile-
ment le contenu et le déposer juste à côté, avant
de le remplir à nouveau en mélangeant bien les
éléments (voir plus haut) ;
• sans fond, pour que les déchets soient en
contact avec le sol, seule façon pour que le pro-
cessus de décomposition se fasse correctement !

Arroser
À l’heure où l’on conseille de privilégier les
« plantes chameaux » et de tout faire pour réa-
liser des économies en eau d’arrosage, il faut bien
avouer que le potager n’est pas dans le coup ! Il
Chouchouter son potager

est en effet complètement illusoire de vouloir


produire des légumes sans eau, ou au moins
en ne comptant que sur l’eau de pluie… Seuls
l’ail, l’oignon et l’échalote pourraient espérer
s’en sortir…

Arroser juste où c’est nécessaire


Les légumes ont besoin d’eau, c’est un fait.
Mais les légumes uniquement, pas les allées, 173
les haies et la pelouse voisines, l’abri de jardin,
la brouette, etc. Ce qui signifie qu’il est malin
d’utiliser des systèmes d’arrosage dits « loca-
lisés » pour arroser juste là où c’est nécessaire,
c’est-à-dire au pied des légumes. Le summum,
c’est de placer un programmateur ou
un Aquamètre en tête du tuyau
d’alimentation du système
localisé, pour déterminer la
durée exacte de l’arrosage, ou
bien la quantité d’eau que
l’on souhaite appli-
quer. Prenez conseil
auprès de votre
jardinerie ou de
votre magasin de
bricolage.
LE POTAGER MALIN

Indispensable pluviomètre
Pour moins de 5 euros, il faut savoir investir dans
un pluviomètre. Il s’agit d’un simple gobelet gradué
(en plastique ou en verre) qui sert à mesurer la
quantité d’eau tombée sur un terrain. Chaque gra-
duation correspond à 1 mm d’eau sur 1 m2. Ainsi,
après une période de pluie, vous pouvez visualiser
directement la quantité d’eau tombée au potager,
et juger de l’opportunité d’arroser ou non. Si le
174 pluviomètre contient au moins 5 mm d’eau, ce
n’est pas nécessaire.

Récupérer l’eau de pluie, un geste citoyen


Parfois elle tombe sans discontinuer pendant
plusieurs semaines d’affilée, puis on ne la voit
plus durant 2 mois ! La pluie, puisque c’est d’elle
qu’il s’agit, n’est pas véritablement au fait de nos
besoins potagers… En revanche, il nous est à
tous possible d’utiliser ces magnifiques capteurs
que sont les toitures de nos maisons, pour col-
lecter et récupérer cette eau précieuse via les
gouttières, et la stocker dans des réservoirs qui
seront bien utiles quand le ciel sera trop bleu…
Il existe de nombreux modèles de récupérateurs
d’eau dans le commerce, à des prix très variables ;
là encore demandez conseil à un vendeur.
Chouchouter son potager

Un bidon
ou un bac pour la pluie
Un baquet de récupération en bois ou une vieille
bassine en métal devraient faire partie de tout
potager bien équipé ! Ils se remplissent avec les
pluies, mais vous pouvez aussi compléter avec l’eau
de la cuve de récupération que vous n’aurez pas
manqué de placer sous les gouttières de la maison,
voire avec l’eau du robinet si besoin. Ce petit bac
d’appoint permet de conserver de l’eau à portée 175
de main, pour y plonger l’arrosoir et réaliser de
petits arrosages ponctuels, mais aussi pour laver
les légumes, les petits outils, ses mains…

Ranger ses petites affaires


Outils de base, sacs et boîtes de produits entamés,
gants et autres accessoires, pots, terreau, paillis,
tuteurs… sont toujours plus faciles à retrouver
s’ils sont regroupés au même endroit et bien
rangés à proximité du potager. De plus, ils sont à
l’abri des intempéries et s’abîment donc moins
rapidement.
Au début, vous vous satisferez d’un coin du
garage, par exemple. Un simple coffre en bois ou
LE POTAGER MALIN

encore un abri-placard dans la maison peut aussi


faire l’affaire si vous manquez de place.
Par la suite, n’hésitez pas à investir dans un
abri de jardin véritable, il en existe à partir de
2 m2. Très utile au jardinier, cet « abri » l’est à
tous les sens du terme. Il abrite certes le matériel
mais aussi le jardinier… Équipé d’un auvent, il
lui permet de se protéger du soleil, voire de la
pluie, notamment si le potager se trouve loin de
176 la maison…
Achetez-le ou construisez-le vous-même le cas
échéant. Ce n’est pas forcément un chalet tout
confort, mais ce doit être une véritable cabane
où vous pouvez tenir debout. Tout dépend de la
taille de votre potager, de la surface disponible,
et de ce que vous voulez y loger. Sachant aussi
que plus l’abri est grand, plus on y stocke de
choses inutiles !
Le conseil en + : Le dépôt d’un permis de
construire n’est obligatoire que pour les abris
de 20 m2 et plus. Mais alors, ce n’est plus vrai-
ment une cabane… Entre 5 et 20 m2, il faut
déposer en mairie une déclaration préalable de
travaux. Pour les abris de moins de 5 m2, aucune
formalité n’est à accomplir, sauf dans les zones
protégées.
Annexes

Le calendrier des travaux


au potager
À chaque mois ses petits travaux, alors suivez
le guide !

Janvier
Semer
Planter Framboisier
Récolter Mâche
Divers
LE POTAGER MALIN

Février
Semer Aubergine, Pois
Planter Framboisier
Récolter
Réveillez le tas de compost en le
Divers
retournant

178 Mars
X
Aubergine, Chou pommé, Épinard,
Semer Laitue, Panais, Pois, Poivron, Radis,
Tomate
Crosne, Fraisier, Pomme de terre,
Planter
Rhubarbe
Récolter
Divers Paillez les fraisiers

Avril
Aubergine, Betterave, Carotte, Chou
pommé, Courgette, Épinard, Haricot,
Semer
Laitue, Panais, Poireau, Poirée, Pois,
Poivron, Potiron, Radis, Tomate
Aubergine, Crosne, Pomme de terre,
Planter
Rhubarbe
Récolter
Annexes

Paillez les aubergines après plantation


Divers
Paillez les crosnes

Mai
Betterave, Carotte, Chou pommé,
b
Concombre, Courgette, Épinard,
Semer Haricot, Laitue, Panais, Poireau,
Poirée, Pois, Poivron, Pomme de
terre, Potiron, Radis
179
Aubergine, Concombre, Courgette,
Planter
Tomate
Épinard, Fraise, Laitue, Pois, Radis,
Récolter
Rhubarbe
Paillez les aubergines après plantation
Divers
Buttez les haricots

Juin
Carotte, Chou pommé, Concombre,
Semer
Haricot, Laitue, Panais, Pois, Radis
Aubergine, Concombre, Poireau,
Planter
Poivron, Tomate
Courgette, Épinard, Fraise,
Récolter Framboise, Haricot, Laitue, Pois,
Pomme de terre, Radis, Rhubarbe
Paillez les aubergines après plantation
Divers Taillez les framboisiers
Buttez les haricots
LE POTAGER MALIN

Juillet (
Semer Carotte, Haricot, Radis
Planter Poireau
Aubergine, Carotte, Courgette,
Épinard, Haricot, Laitue, Panais,
Récolter
Poirée, Pois, Pomme de terre, Radis,
Tomate
Pincez les aubergines
Divers
180 Buttez les haricots

Août
a
Semer Mâche, Radis
Planter
Aubergine, Betterave, Carotte, Chou
pommé, Concombre, Courgette,
Récolter Fraise, Framboise, Haricot, Laitue,
Panais, Poirée, Pois, Poivron, Pomme
de terre, Potiron, Radis, Tomate
Divers

Septembre c
Semer Épinard, Mâche, Radis
Planter Fraisier
Annexes

Aubergine, Betterave, Carotte, Chou


pommé, Concombre, Courgette,
Récolter Fraise, Framboise, Haricot, Panais,
Poireau, Poirée, Pois, Poivron,
Potiron, Radis, Rhubarbe, Tomate
Divers

Octobre
5
Semer Épinard, Mâche 181
Planter
Betterave, Carotte, Chou pommé,
Récolter Framboise, Panais, Poireau, Potiron,
Radis, Tomate
Divers Taillez les framboisiers

Novembre
Semer
Planter Framboisier
Crosne, Épinard, Mâche, Poireau,
Récolter
Radis
Voile d’hivernage sur cultures en
Divers
place si froid rigoureux
LE POTAGER MALIN

Décembre
Semer
:
Planter Framboisier
Récolter Crosne, Épinard, Mâche
Voile d’hivernage sur cultures en
Divers
place si froid rigoureux

182
Quelques potagers
remarquables à visiter
• Potager du roi, Versailles :
www.potager-du-roi.fr
• Potager du château de Valmer :
www.chateaudevalmer.com
• Potager du château de Montriou, Feneu :
www.chateau-de-montriou.com
• Potager du château de Villandry :
www.chateauvillandry.fr
• Potager du parc de Wesserling :
www.parc-wesserling.fr
• Potager du château de Saint-Jean-de-Beaure-
gard : www.domsaintjeanbeauregard.com
• Potagers des hortillonnages d’Amiens :
www.hortillonnages-amiens.fr
Annexes

• Potagers des marais de Bourges :


www.bourges-tourisme.com
(rubriques « À découvrir » puis « Lieux incon-
tournables »)

Les fêtes des plantes


autour du potager 183
• Haverskerque : http://des-paysages-des-jardins-
et-des-hommes.over-blog.com
• La Bourdaisiere : www.labourdaisiere.com
(rubriques « Événements » puis « Le festival de
la tomate »)
• Saint-Jean-de-Beauregard :
www.domsaintjeanbeauregard.com

Bibliographie potagère
Quelques ouvrages de référence
Le Potager facile, Philippe Asseray, Larousse.
Le Traité Rustica du potager, Victor Renaud,
Rustica.
Le Potager plaisir, Jean-Pierre Coffe, Plon.
LE POTAGER MALIN

La presse potagère
Jardiner bio magazine
Les 4 saisons du jardin bio
Plaisir du potager
Rustica hebdo

Sites Internet potager


www.gerbeaud.com
184
www.plantsdelegumes.org
www.plantdepommedeterre.org
www.semencemag.fr
Table des matières

Sommaire.........................................................................................5

Avant de se lancer ............................................................7

CHAPITRE 1
Un potager, oui, mais à quel prix ? ............9

Combien ça coûte ? .................................................................9


Les plantes ................................................................................. 10
Les autres postes ................................................................... 13
Combien ça rapporte ? ..................................................... 18
Combien de temps consacrer à mon potager ? 18
Bannir les travaux pénibles et longs.................... 19
LE POTAGER MALIN

CHAPITRE 2
Où installer son potager ?.................................. 21

L’emplacement ......................................................................... 21
1. Près de la cuisine.......................................................... 21
2. Près d’un point d’eau............................................... 22
3. Près de l’abri de jardin ............................................ 22
L’exposition ................................................................................. 23
186 Au soleil, toujours .............................................................. 23
Contre un mur ...................................................................... 25
Sur un talus au sud ............................................................ 26
La superficie ............................................................................... 26
Le sol.................................................................................................. 28
La forme ......................................................................................... 29
Potager rectangulaire ........................................................ 29
Potager en rond .................................................................... 30
Potager en lasagnes ............................................................ 31
Potager à hauteur d’homme ...................................... 32
Potager en carrés .................................................................. 33
Votre potager en carrés, pas à pas......................... 35
Prévoyez vos carrés ............................................................. 35
Construisez vos grands carrés ................................... 35
Délimitez vos petits carrés........................................... 37
Table des matières

Installez vos allées ............................................................... 38


Apportez la terre .................................................................. 39
Choisissez vos légumes ................................................... 39
Créez un carré de compost ......................................... 41
Entretenez votre potager en carrés ....................... 42

CHAPITRE 3
Comment s’y prendre ? ......................................... 45
187
Réfléchir avant d’agir ........................................................ 45
Dessiner son potager ........................................................ 45
Choisir ses légumes ........................................................... 46
Semer ses légumes ................................................................ 47
Avant de démarrer .............................................................. 47
Les avantages du semis ................................................... 48
Découvrir les différentes techniques
pour semer ................................................................................ 49
La plantation ............................................................................. 58
Pourquoi acheter des plants du commerce ? 59
Comment planter ? ............................................................ 60
Futées, les mini-mottes ! ................................................ 62
Un potager au balcon ....................................................... 64
Des pots suffisamment larges et profonds..... 64
Recherchez la mi-ombre ............................................... 65
LE POTAGER MALIN

Choisissez bien vos légumes de balcon ............ 66


Installez un point d’eau ................................................. 67
Surveillez le poids ............................................................... 69
Jardiner avec la Lune, c’est malin......................... 69
Le secret des phases lunaires ...................................... 70
Les périodes les plus favorables au potager... 71
Quelle Lune pour quel légume ? ............................ 73

188
CHAPITRE 4
Les favoris :
légumes et petits fruits faciles à vivre 75
Aubergine...................................................................................... 76
Betterave ........................................................................................ 80
Carotte ............................................................................................. 83
Chou pommé ............................................................................ 86
Concombre.................................................................................. 89
Courgette ...................................................................................... 91
Crosne .............................................................................................. 95
Épinard ............................................................................................ 98
Fraise ............................................................................................... 101
Framboise................................................................................... 105
Table des matières

Haricot.......................................................................................... 108
Laitue ............................................................................................. 110
Mâche ............................................................................................ 113
Panais ............................................................................................. 115
Poireau .......................................................................................... 118
Poirée .............................................................................................. 121
Pois ................................................................................................... 124
189
Poivron ......................................................................................... 126
Pomme de terre.................................................................... 129
Potiron .......................................................................................... 132
Radis ............................................................................................... 135
Rhubarbe .................................................................................... 137
Tomate .......................................................................................... 140

CHAPITRE 5
Chouchouter son potager ............................. 147

Ameublir la terre ................................................................ 147


Bêcher ........................................................................................ 148
Greliner..................................................................................... 149
Faire travailler les vers de terre ! ........................... 150
LE POTAGER MALIN

Désherber son potager ................................................. 151


Qu’est-ce qu’une « mauvaise herbe » ? ............. 151
Adopter le faux semis ................................................... 151
Comment éradiquer les mauvaises herbes ? 153
Tailler les légumes ............................................................. 155
Soigner ses plantes ............................................................ 156
Tuteurer tomates, haricots, concombres… 159
190 Qui dit grimpants, dit tuteurs !............................ 159
Les différents tuteurs ..................................................... 159
Protéger ses légumes....................................................... 164
La housse « à tomates »................................................. 164
Le voile d’hivernage ....................................................... 164
Le tunnel rigide ................................................................. 165
Faire son compost.............................................................. 167
Que peut-on jeter au compost ? .......................... 167
Que ne faut-il pas jeter au compost ? ............. 168
Comment ça marche ? ................................................. 169
Comment utiliser votre compost ? .................... 170
Dans quoi faire votre compost ? .......................... 170
Arroser........................................................................................... 172
Arroser juste où c’est nécessaire ........................... 173
Récupérer l’eau de pluie, un geste citoyen . 174
Table des matières

Ranger ses petites affaires .......................................... 175

Annexes.................................................................................... 177

Le calendrier des travaux au potager ............. 177


Quelques potagers remarquables à visiter 182
Les fêtes des plantes autour du potager ...... 183
Bibliographie potagère ................................................. 183 191
Quelques ouvrages de référence .......................... 183
La presse potagère ............................................................ 184
Sites Internet potager ................................................... 184
Achevé d’imprimer par
Black Print CPI Ibérica S.L.
Sant Andreu de la Barca (08740)
Dépôt légal : mars 2013

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