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Anton Parks
Corpus Deae
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œ
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façon dont le téléchargement, illégal,
est passible de poursuites judiciaires.
Je dédie cet ouvrage à Serge Killherr
qui m'a soutenu à une époque charnière de ma vie.
«Ils ont toujours une mauvaise conduite, et certains d'entre eux tombent
dans l'idol[âtrie, tandis que d'autres] ont [des D]é[mons] qui demeurent
avec eux, [comme] le roi D[av]id, qui établi[t] le(s) fondations de
Jérusalem, et son [fi]ls Salomon, [q]u'il engendra d[a]ns l'ad[ultère] (et)
qui construisit Jérusalem [grâ]ce aux Démons,
du fait qu'il avait reçu [un pouv]oir.
Toutefois, quand il eut fini de [construire, il enfer]ma les Démons [dans
le] Temple (et) il [les mit da]ns sept [jarr]es. [Ils rest]èrent longte[mps da]
ns les ja[rres], délaissés là-[bas]. Quand les Romains fure[nt] m[on]tés à
Jérusalem, ils enlevèrent le couvercle [dés] jarres e[t à ce mo]ment-là les
D[émons] sortirent des jar[res] en courant, comme des évadés de prison,
et les jarres en restèrent purifiées.
[Cepen]dant, depuis ces jours-là, (les Démons) [demeurent] avec les
hommes qui sont dans l'ignoranc[e] e[t ils sont restés su]r la Terre.
Qui donc est [Davi]d, et qui est Salomon?
[Et] qu'est-ce que la fondation?
Et qu'est-ce que le rempart qui entoure Jérusalem?
Et qui donc sont les Démons?
Et qu'est-ce que [les] jarres?[ ... ] ce [sont] là bien des my[stères]. »
Texte gnostique de Nag Hammadi (Égypte)
NH IX,3- Le Témoignage Véritable 70:1-30
TABLE DES MATIÈRES
1rePARTIE:
SUR LES TRACES DES ANCIENS ET DU MONT DU TEMPLE
I. Regard sur les patriarches
1. La bataille religieuse et politique d'Ebla..................................... 28
2. Abraham contre la magie des dieux et leur souffle .................. 35
3. L'origine probable de Moïse et des Hébreux :
l'enquête se poursuit... .. .............................................................. 41
II. La route sanglante vers Jérusalem
1. La conquête de Canaan : meurtres, sacrifices à YHWH,
inversions historiques et détournement des rites égyptiens .. 49
2. La Jérusalem de David et Salomon ............................................. 56
3. Le Mont du Temple ....................................................................... 61
4. Le culte de la Pierre Noire et de la Déesse-Mère
au Proche-Orient ........................................................................... 64
2ePARTIE:
LES TEMPLIERS À LA RECHERCHE DE LA PRÉSENCE DIVINE
I. Les origines secrètes de l'Ordre du Temple
1. Présentation et point de vue de Tau Eléazar, haut gradé
de la franc-maçonnerie ................................................................. 74
2. L'Ordre d' Amus et la Fraternité du Serpent ............................. 77
3. L'Ordre d' Amus et la gnose égyptienne d'Alexandrie ............ 81
4. Sylvestre Il, le pape de l' An 1000 ................................................ 88
5. Un étrange voyage en Palestine entre 1104 et 1107... .. ............ 89
6. Michel Psellos et la Société des Frères d'Orient ........................ 90
7. Les Druzes et Assasis .................................................................... 94
8. Bernard de Clairvaux .................................................................... 95
II. Jérusalem dans un monde et désordre
1. L'appel de Jérusalem ..................................................................... 99
2. L'irréalisable mission des Templiers ......................................... 102
3. Des tunnels sous le Mont du Temple ....................................... 106
4. Un fragment de tablette akkadienne de l'époque
d' Akhenaton trouvé à Jérusalem ............................................... 111
III. Les Templiers en Égypte
1. Les voies commerciales entre l'Europe et l'Égypte avant
les Croisades ................................................................................. 117
2. Deuxième Croisade : première présence officielle
des Templiers en Égypte ............................................................. 118
3. L'adoubement de Saladin à l'Ordre des Templiers
à Alexandrie (1167) ...................................................................... 121
4. Quatre années fructueuses en contact avec l'hermétisme
égyptien (1164-1168) ................................................................... 123
5. La perte de l'Égypte (fin 1168) ................................................... 124
6. Retour en Égypte (1218-1221) .................................................... 126
7. Sous le signe de la déesse Bat, forme protectrice d'Hathor ....... 131
3ePARTIE:
L'IMPOSSIBLE MYSTÈRE : DERRIÈRE LE VOILE D'ISIS
I. La faute du Fils de Dieu
1. Rappel historique: la fondation de Babylone .......................... 140
2. Présentation de la fête de l' Akitu .............................................. 142
3. Le début des cérémonies (les trois premiers jours) ................ 144
4. La mort de la déesse Nawirtum
tablette sumérienne G.l.2.b.1725 ............................................... 148
5. Le meurtre de la Mère du Trône en Égypte ............................. 161
II. La Passion et la Résurrection d'Horus, Fils de Dieu
1. La Chute de Lucifer .................................................................... 171
2. L'aveuglement du Porteur de Lumière .................................... 176
3. Le fonctionnement du 3e Œil d'Horus ..................................... 180
4. Le remplacement dissimulé de la Bien-Aimée du Trône
par la Bien-Aimée de la Tour ..................................................... 185
5. Anti Kirist : l'Antéchrist égyptien ............................................. 191
6. Le Démembrement d'Horus et sa Résurrection
grâce à la Porteuse du Graal ...................................................... 194
III. La Passion et la Résurrection de Bel-Marduk, Fils de Dieu
1. Sarpanitu, Porteuse du GAR-A-AL et les deux mar,
piliers du Temple ......................................................................... 203
2. La Porteuse du GAR-A-AL à la recherche du roi déchu;
le procès humiliant du Fils de Dieu et des deux criminels
devant les autorités religieuses (VAT 9555) .............................. 215
3. L'humiliation du roi et l'épreuve de l'eau amère (VAT 9555) ....... 221
4. Le nénuphar bleu ou la drogue de l'au-delà ........................... 226
5. La Passion et la rencontre avec l'invisible ............................... 231
6. L'incubation royale: l'expérience du seuil de la mort
(AO 3023) ...................................................................................... 237
7. Les derniers jours de la fête del' Akitu:
de la Résurrection. au Mariage Sacré ........................................ 249
4•PARTIE:
LES SECRETS DU BAPHOMET ET DU GRAAL
1. Le Baphomet décrypté
1. La chute de l'Ordre du Temple ................................................. 265
2. La tête coupée et son rôle divinatoire ...................................... 271
3. La «tête diabolique» du procès des Templiers ....................... 277
4. Quelques tentatives historiques pour décoder
le Baphomet (Mété, Métis, Mater, Materia) ............................. 283
S. Lumière sur le Baphomet : la véritable identité
de la tête des Templiers .............................................................. 287
II. Le Graal primitif
1. En quête du Graal égyptien et de la flamme intérieure ........ 304
2. Le Feu Sacré venu du Ciel ......................................................... 308
3. Les gardiennes du Feu Sacré, symbole de l'Œil d'Horus
dans les temples égyptiens ........................................................ 309
4. Le Graal sur la tête et l'intervention divine ............................. 318
Tout ce que l'on croit perdu, égaré, est pourtant devant nos yeux.
Tout est dans la manière de regarder et d'ouvrir son esprit.
Tau Eléazar
INTRODUCTION
DE L'AUTEUR
des parcours du combattant où seul «le meilleur» peut recueillir tous les
honneurs.
*
* *
*
* *
Mystères d'Isis, je tiens à rappeler aux lecteurs que j'ai grandi dans un
milieu catholique : ayant fréquenté l'Église pendant de nombreuses années,
j'ai tout naturellement connu le parcours habituel de tout bon chrétien
comme le baptême, le catéchisme, la communion solennelle (réception de
l'eucharistie) et la confirmation (sacrement de l'Église).
J'ai d'excellents souvenirs de moments passés auprès des prêtres à
prier et à étudier la Bible ainsi que les paroles du Christ. C'était bien avant
que je ne me lance dans l'écriture et la recherche. Nous étions également
loin, très loin des polémiques actuelles, sans doute justifiées, avec les
problèmes de viols sur mineurs et d'indulgence de la part de quelques
évêques et cardinaux sans scrupule. Bien que certaines accusations soient
souvent fondées et prouvées, nous ne pouvons qu'observer une volonté
évidente de détruire l'Église chrétienne2 et la culture occidentale en
général. Pourquoi? Parce que toute nation sans tradition est condamnée à
l'anéantissement ...
Certains verront peut-être comme une antinomie le fait d'étudier
des textes antérieurs à la religion judéo-chrétienne, et de me voir relever
leurs incohérences dans mes ouvrages, tout en me sachant «un peu
chrétien dans l'âme.» En 2009, ce sujet se retrouva au centre de plusieurs
discussions animées entre le scientifique Gerry Zeitlin, sa femme Malou et
moi-même. Quelques semaines après, le contact s'interrompit pour près de
cinq longues années3, jusqu'au moment où je pris connaissance du décès
de la femme de Gerry. J'appris bien après, par Gerry en personne, qu'il
pensait à tort que je prônais l'idée que la «religion sauverait l'humanité.»
Je n'ai jamais sud' où il tirait cette information erronée, mais je pense plutôt
qu'il aurait été difficile pour un scientifique de sa trempe de concevoir
qu'un chercheur comme moi puisse posséder une âme de Templier, raison
pour laquelle cet ouvrage existe aujourd'hui.
Par ailleurs, je me sens plus proche de l'Église gnostique apostolique4
2 Le viol sur mineurs reste un sujet très grave, mais il n'est pas l'apanage de la seule religion
chrétienne. Les médias ne parlent que des prêtres catholiques alors que ce problème concerne
les doyens de toutes les religions! Posez-vous la question ...
3 Pour rappel, Gerry Zeitlin travailla longuement sur les informations contenues dans Le
Secret des Étoiles Sombres et Âdam Genisi§ des Chroniques du CCrkù via son site Internet. Après
le décès de sa femme, je repris contact début 2014 et nous poursuivîmes nos échanges avec
beaucoup d'enthousiasme. Atteint d'un cancer, Gerry s'éteignit en décembre 2014. Dans la
réédition intégrale d'Adam Genisi§, dédiée à Gerry (parue en 2020 aux Éditions Nouvelle
Terre), les lecteurs intéressés par les Chroniques trouveront tous les éléments explicatifs sur
les raisons de la rupture de nos échanges et travaux en commun. Il ne s'agissait pas de
problèmes relationnels ou intellectuels entre nous deux, ni même d'ordre religieux, mais de
l'intervention d'un tiers affilié aux services secrets américains. Je sais parfaitement que cela
peut paraître incroyable, mais c'est pourtant véridique : j'en ai pour preuve tous les messages
privés de Gerry Zeitlin. Avoir repris contact un an avant le décès de Gerry, et avoir compris
ce qui s'était véritablement passé à notre insu, nous permit de faire la paix sur cinq longues
années d'incompréhension. Il y eut une volonté de stopper nos travaux en commun et de
freiner la sortie de mes ouvrages en langue anglaise, c'est certain.
• L'Église gnostique apostolique est considérée comme un cercle ésotérique par certains et
comme une secte chrétienne par d'autres.
22 CORPUSDEAE
*
* *
ces papyrus et tablettes d'argile racontent une même histoire connue des
scribes d'Égypte et de Babylonie : celle du fils de Dieu, responsable du
Graal primitif et du Mystère de la déesse des Origines, source de puissance
et de pouvoir.
Anton Parks
tre PARTIE
enhébreu8 •••
Les linguistes et scribes éblaïtes utilisèrent la phonétique et les
syllabes sumériennes, ainsi que l'écriture cunéiforme sumérienne
prédominante à l'époque pour élaborer leur propre langage et écriture.
Tout porte à croire que les Eblaïtes ne parlaient pas véritablement
sumérien et qu'ils durent apprendre la langue et les signes sumériens pour
les adapter à leur idiome. Pour effectuer cet exploit, ils disposaient d'un
matériel didactique très perfectionné retrouvé sur place. Les archéologues
déterrèrent des syllabaires et des manuels pour apprendre le sumérien, de
la grammaire éblaïte et 114 vocabulaires bilingues (sumériens-éblaïtes)9,
avec, dans certains cas, la prononciation des mots étrangers. Plusieurs
indices laissent à penser que les scribes d'Ebla écrivaient en sumérien
et lisaient en éblaïte. Comme l'indique Jean-Louis Ska (exégète belge et
professeur de l'Ancien Testament) : «Un peu comme aujourd'hui, un
Japonais emploie un grand nombre d'idéogrammes chinois, mais les lit et
les prononce d'une manière différente de celle des Chinois10• »
Giovanni Pettinato, assyriologue reconnu comme le grand
descripteur de la langue éblaïte et en charge des traductions des tablettes
d'Ebla, repéra parmi les documents en argile plusieurs noms bibliques
comme le roi EB-RI-UM qui évoquerait Eber, fils de Sem et ancêtre
d'Abraham. Apparaîtraient également les noms AB-RA-MU (Abraham?),
DA-U-DUM (David?), IS-MA-IL (Ismaël?) ou encore MI-KÀ-IL11 (l'ange
Mikael?), le dieu YA (Yahvé?), des noms comme IS-RA-IL1 2 et IS-RA-YA
(Israël?), ou encore, gravés dans la tablette TM.75.186013, les noms 51-DA-
MU et È-MA-RA que l'on trouve en ancien hébreu sous Sêdom et Amôrâ
(Sodome et Gomorrhe) 14 ••• de quoi laisser perplexes les spécialistes de
L'Orient ancien.
8 René Lebrun, «Les fouilles de Tell Mardikh (Syrie) : des découvertes capitales'" in Revue
théologique de Louvain, 8• année, fasc. 3, 1977, p. 389.
•La première fut trouvée le 4 octobre 1975 et porte le n° TM.75.G.2000.
10 Jean-Louis Ska, «Les découvertes de Tell Mardikh - Ebla et la Bible», in Nouvelle Revue
13 Boyce Rensberger, «Syria Accused of Trying to Suppress Clay Tablets Cache», in Sarasota
Herald Tribune, 19 avr. 1979, p. 15 & «Lost .Kingdom Meets Modem Politics», in Chicago
Tribune, 21 avr. 1979, p. 10.
14 Hans H. Wellisch, «Ebla: The World' s Oldest Library >>, in The Journal of Librairy His tory
début de la création biblique, non pas sur une tablette, comme le signifièrent
certains détracteurs plus tard, mais sur trois tablettes référencées comme
suit : TM.75.G.1682, TM.75.G.2196 et TM.75.M.250015 •
21 Cyrus H. Gordon, Gary A. Rendsburg &: Nathan H. Wmter, "Eblatica - Essays on the Ebla
Archives and Eblaîte language », Center for Ebla Research, New York University, Eisenbrauns,
4 vol., 1987, 1990, 1992 et 2002.
REGARD SUR LES PATRIARCHES 33
hors du contrôle des autorités du pays. Des images satellites du site, datant
de 2014, dévoilent des zones entièrement détruites et retournées par des
engins mécanisés22 • L'humanité perd ainsi des milliers d'années de son
histoire et de son patrimoine.
The United Nations Institute for Training and Research, Palais des Nations CH-1211 Geneva
10, Switzerland, 2014.
23 Lodovico Muratori, Antiquitates ltalicae, Il, Arretii -Typis Michaelis Bellotti, 1773, p. 905.
24 Paul Deschamps, Les chdteaux des Croisés en Terre Sainte, volume ill, Paul Geuthner, 1973,
p. 221. En 1114, Robert le Lépreux (seigneur de Saône) apparaît dans un acte de donation
du Casai de Merdic (Ebla) à Notre-Dame de Josaphat de Jérusalem qui deviendra en 1130
l'abbaye Sainte-Marie de la vallée de Josaphat.
25 L' Abbaye Sainte-Marie de la vallée de Josaphat, où se trouve aujourd'hui l'Église du
*
* *
28 Mes recherches sur le Graal primitif démarrèrent en 1993, lors de la composition musicale
et la rédaction des livrets qui accompagnent mes trois albums sur le Cycle du Graal. Les titres
des albums sont les suivants : « Mag Tured » (1994-1995), «The Wound » (1995) et « Dark Ages»
(1996 ). À cette époque, je portais le nom d'emprunt Wolf Lintz. Plusieurs magazines musicaux
importants comme Keyboards (n° 100 - juin 1996, et n° 141 - mars 2000) ainsi que Rock & Folk
(n° 346 - juin 1996) publièrent des critiques positives sur plusieurs de mes disques. Pour
plus de détails, voir la biographie de l'auteur, Du Plérôme à la Matière (Nouvelle Terre, 2019)
REGARD SUR LES PATRIARCHES 35
31 Babylone est même antérieure puisqu'elle s'est développée à l'époque d'Ur III, au 21•
siècle avant notre ère. On y a même trouvé une occupation préhistorique avec la découverte
36 CORPUSDEAE
*
* *
IHCDOOYZA.A.
2. Le nom Jéhovah inscrit en grec dans le manuscrit gnostique du Livre de Ieou (Égypte). Des
copies de ce genre de manuscrit se trouvaient sans doute
dans la Bibliothèque d'Alexandrie.
«'Paix à vous! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie.'
Ayant dit cela, il souffla sur eux et leur dit 'Recevez l'Esprit Saint'.»
L'Evangile selon Saint Jean, 20:21-22
32 Éric Crégheur, Édition critique, traduction et introduction des deux Livres de Ieou (MS Bruce 96),
Université de Laval, 2013, p. 335.
33 Carlos Bungé, La science du respir, Paris, Imprimerie Mahieux, 1926, p. 54.
34 Ibid., p. 55-56.
REGARD SUR LES PATRIARCHES 39
*
* *
0 4. Hiéroglyphes Râ-Mosé.
Nom du grand vizir de Thèbes
sous Amenhotep III et son fils
Akhenaton. Son nom veut dire «fils
1
de Râ» ou «grand fils», donc l'aîné
comme pour Moïse.
Râ Mosé
Vers le début de son règne, Akhenaton décide de construire, en
plein désert, sa nouvelle capitale consacrée à Aton, à près de 450 km au
nord de Thèbes et à 330 km au sud du Caire. En à peine plus de deux
années seulement, le gros œuvre d' Amama, cette gigantesque métropole
de plus de 9 km de long s'élève à l'écart de tout, sous une chaleur de plus
de 40°C. Dès lors, cet ouvrage titanesque plonge l'Égypte et son clergé
dans la confusion. Akhenaton s'y installe avec sa famille et tous les nobles
en l'an VI de son règne, soit un an après le commencement des travaux.
Exécuté en un temps record, le chantier requiert une main-d' œuvre
colossale! Mais rien ne semble s'être passé comme on aurait pu le croire ...
Il faut savoir qu'il n'y a jamais eu d'esclaves en Égypte: seuls des
prisonniers de guerre étaient affectés à des travaux domestiques chez les
particuliers ou aux temples! Les ouvriers responsables de l'édification des
bâtiments, des temples et des villes se trouvaient parmi le peuple où l'idée
de travailler pour le roi relevait de l'honneur, d'autant que les artisans
étaient rémunérés, parfois même en nourriture. L'image d'une Égypte
esclavagiste provient des auteurs grecs comme Hérodote ou Diodore qui
ne pouvaient imaginer la société égyptienne avec de tels bâtiments sans
aucun esclave. Le seul moment dans l'histoire égyptienne où l'on trouve
une forme d'esclavagisme se situe à l'époque d' Akhenaton!
Un article du National Geographic, daté du mois de mars 2013, résume
la situation. Il ressort d'analyses effectuées sur les squelettes des ouvriers
et celles réalisées directement sur le terrain, que sur les plus de 200 tombes
d'ouvriers examinées par les archéologues et anthropologues, seulement
20 possédaient des cercueils. Les squelettes déterrés, âgés entre 3 et 25
ans montrent des signes de scorbut et de rachitisme. Dans la majorité
des cas, les enfants arboraient des dents rainurées, marque révélatrice de
malnutrition, et plusieurs squelettes révélaient des retards de croissance très
graves. Les enfants, malnutris, subirent des niveaux anormalement élevés
d'activités physiques avec des signes d'utilisation constante des muscles.
REGARD SUR LES PATRIARCHES 43
Pire encore, nous venons tout juste de découvrir que la vie des
ouvriers à Amama était une vie de souffrance et parfois même de brutalité,
l'archéologie le confirme pour la toute première fois. En plus des problèmes
de malnutrition et de travail forcé, cinq squelettes se distinguent du reste
des ouvriers trouvés dans le cimetière sud de l'ancienne cité d' Akhenaton.
En décembre 2015, un article de l'international Journal of Paleopathology
indique que des archéologues identifièrent des «lésions de fracture
de type ouverte» dans les os ou omoplates des cinq hommes; lésions
profondes manifestement infligées par des armes blanches en guise de
châtiment corporel. Les auteurs de l'étude remarquent que les blessures
sur les squelettes furent produites par une personne debout, placée loin
derrière les victimes, ce qui exclut toute possibilité de blessures de combat.
Compte tenu de l'emplacement des blessures, ces lésions indiqueraient des
traumas spécifiques aux victimes poignardées à l'aide de longues lances.
Cependant, malgré la brutalité du châtiment, les chercheurs pensent que
certains des ouvriers purent retourner travailler36. Fait troublant, la Bible
raconte la même histoire : Moïse commença à prendre la défense des
ouvriers le jour où il découvrit justement ce type de châtiments ...
36 Gretchen R. Dabbs and Melissa Zabecki, « Slot-type Fractures of the Scapula at New Kingdom
Tell El-Amama », in Egypt International Journal of Paleopathology, décembre 2015 (volume 11),
p. 12-22 + MailOnline : http:/ /www.dailymail.eo.uk/sciencetech/article-3272664/The-
grim-reality-life-ancient-Egypt-Scarred-skeletons-reveal-workers-brutally-lashed-SPEARS-
stealing-slacking-work.html
44 CORPUSDEAE
remplir certains pylônes du temple d' Amon à Karnak. On y voit des ouvriers amamiens
soulevant de lourdes charges pour construire les édifices de la cité d' Akhenaton.
de La Chute d'Eden.
REGARD SUR LES PATRIARCHES 45
< >
7. UBR, Ubri ou Ubru au pluriel. Nom vraisemblablement
donné aux ouvriers malades d'El-Amama. UBR
se transforma probablement en «hébreu».
8. Les Hébreux traversent la mer Rouge avec l'Arche d' Alliance. James lïssot, 1896
II
La route sanglante
vers Jérusalem
38 Juges, 2:11.
39 Juges, 2:12.
40 Juges, 2:13.
41 Juges, 6:25.
42 Juges, 6:28.
43 Juges, 8:33.
44 Juges, 10:6.
45 lSamue!, 12:10.
LA ROUTE SANGLANTE VERS JÉRUSALEM 51
9. Scène biblique d'un sacrifice d'enfant par des prêtres juifs face à Molek (Moloch).
Charles Foster, 1897
46 Dany Nocquet, Le livret noir de Baal - La polémique contre le dieu Baal dans la Bible hébraïque et
l'ancien Israël, Genève, Éditions Labor et Fides, 2004, p. 34.
47 Jacqueline Genot-Bismuth, Jérusalem ressuscitée, Paris, Éditions Albin Michel, 1992, p. 38-
39.
52 CORPUSDEAE
«Tu prélèveras sur la portion des soldats qui sont allés à l'armée un
tribut pour l'Éternel, à savoir : un sur cinq-cents, tant des personnes
que des bœufs, des ânes et des brebis. Vous le prendrez sur la moitié,
et tu le donneras au sacrificateur Eléazar comme une offrande à
l'Éternel[ ... ] trente-deux pour le tribut à l'Éternel.»
Nombres 31:28-29 + 40 - Bible Louis Segond
10. Captivité des femmes madianites chez les Hébreux. Trente-deux d'entre elles seront
sacrifiées à YHWH selon les Nombres 31:28-29 + 40. James Tissot, 1900
50Jean Yoyotte, «Héra d'Héliopolis et le sacrifice humain», in École pratique des hautes études,
Section des sciences religieuses, Annuaire, tome 89, 1980-1981, p. 31-102; p. 41.
LA ROUTE SANGLANTE VERS JÉRUSALEM 55
Vers l'an 1000 av. J.-C., David, jeune roi de Juda et d'Israël,
s'empare avec ses troupes de la ville d'Urushalim et en fait sa capitale.
Elle n'appartient ni à Juda, ni à Israël, et semble cosmopolite. David ne
chasse pas les Cananéens et Hittites d'origine et crée ainsi une capitale
indépendante d'où il peut centraliser tous les pouvoirs. Il y entasse les
butins et tributs récoltés lors de ses nombreuses campagnes militaires
dans les royaumes voisins. Il transforme son royaume en une puissance
économique et militaire importante. La Bible prétend que David unifia
également les douze tribus d'Israël en un seul royaume à partir de
Jérusalem.
Certains assurent que le nom divin de la sainte ville tirerait son
origine du sumérien URU-SILIM, «la ville de la bonne santé (de la paix)»,
mais il n'est pas question de Sumer dans cette localité sans cesse conquise
par l'Égypte et l'Assyrie, à une époque où le sumérien ne se pratiquait que
par écrit parmi quelques lettrés.
D'après le nom assyrien Urû-Salîmu, la première Jérusalem devait
former à l'origine un tout petit village, le mot Urû voulant dire «étable».
Urû-Salîmu se traduit par «l'étable de la paix» ou «l'étable de la faveur
divine». Par un jeu de mots astucieux avec l'homophone Ûru, Ûru-Salîmu
se traduirait par «le toit de la paix» ou «le toit de la faveur divine». Sans
ironie, beaucoup préféreront de loin la seconde traduction ...
Selon la légende, cette ville fut fondée par le dieu assyrien Salîmu
(Shalem) associé au Soleil couchant et à Vénus. Repris ensuite par les
Cananéens et l'ouest sémitique, il incarnait le dieu de la Création. On le
retrouve par exemple dans les inscriptions ougaritiques de Ras Shamra en
LA ROUTE SANGLANTE VERS JÉRUSALEM 57
Syrie. Fils d'El (le Seigneur) et d' Anat, il était le pendant de sa propre mère
la déesse akkadienne l§tar (Vénus), double d' Astarté.
Dans une grande partie du Proche-Orient ancien, la Vénus orientale,
fille d' Atargatis et d' Astarté, était honorée par un feu perpétuel dans les
temples. On remarque souvent sur d'anciennes monnaies un autel allumé
abrité par un temple ou par une toiture. À Afek, non loin de Byblos au
Liban, à un certain jour de l'année, lorsqu'on se rendait au temple de la
déesse Ashtar pour l'invoquer, on voyait apparaître dans les airs un feu
qui s'enfonçait dans la rivière. On assimilait cette météorite tombée dans
le fleuve Adonis à Astarté ou Ashtar en personne, autrement dit Vénus,
l'Étoile du matin. Elle était issue de Ba'alat, une météorite qui transperça
le Ciel d'une flamme intense. Cette météorite engloutie dans le lac d' Afek
fut ensuite placée dans le temple de la déesse. Il n'est pas douteux que la
déesse s'identifiât non seulement avec la planète et le météore, mais aussi
avec le Feu Sacré qui brûlait sur son autel. On ne peut douter que, dans
les temples des divinités orientales, le miracle du renouvellement du Feu
Sacré se perpétuât avec le culte de Vénus53 •
*
* *
11. Le roi David danse devant l'Arche d' Alliance. James Tissot, 1898
53P. Saintyves, Essais de folklore biblique - Magie, mythes et miracles dans l'Ancien et le Nouveau
Testament, Paris, Librairie ~mile Nourry, 1922, p. 28-29.
58 CORPUSDEAE
12. Empreinte
du sceau du
roi Ézéchias
égyptianisé
avec deux Ankhs,
symboles de vie.
Étant âgé, David désire que son fils Salomon devienne le prochain
roi. Le souverain demande alors à Tsadok et à Nathan, le prophète, d'oindre
Salomon avec l'huile sainte. Le mot hébreu pour «oindre» et «onction»
est Mashiyah. Étrangement, ce terme évoque les deux mots égyptiens
employés pour désigner un crocodile : Mesah et Meseh. L'association entre
l'onction et le crocodile rappelle justement l'ancien rite égyptien de la
cérémonie du couronnement des Pharaons qui s'effectuait dans le temple
du dieu crocodile à Korn Ombo, où les prêtres employaient de la graisse
de crocodile en guise d'onction royale. Ce mot n'est pas sans rapport avec
le Messie. Lors de mon enquête auprès de francs-maçons, l'un d'eux m'a
signalé que les sacres des rois de France s'effectuaient à Reims de façon
ésotérique. L'huile consacrée dans la sainte ampoule, et ensuite mélangée
au saint chrême, aurait été de la graisse de crocodile comme chez les
anciens Égyptiens! Dans les derniers comptes rendus historiques, l'huile
en question se présentait sous la forme d'un baume desséché. Il serait à
envisager que ce genre de procédé, sans doute inspiré par Râmosé (Moïse),
s'opérait aussi à Jérusalem de la même façon.
Les textes saints présentent Salomon, roi de 968 à 928 av. J.-C., comme
poursuivant l' œuvre de son père David en construisant un sanctuaire pour
le Dieu unique et pour l'Arche d' Alliance. Considéré comme le plus grand
sage parmi les sages, Salomon est instruit à la langue des oiseaux (Coran
27:16), celle des initiés. Cultivé et sage, même magicien, on lui concède
aussi l'Amour mystique des femmes, celui détaillé dans le Cantique des
Cantiques de l'Ancien Testament.
Selon le Premier Livre des Rois, Salomon multiplie la taille de
Jérusalem en lançant un vaste programme de constructions. Initialement,
le village de David englobait 3 hectares tout au plus; celui de Salomon
allait atteindre 14 hectares tout autour de la colline du Temple et plus tard
240 000 mètres carrés. Les archéologues lui attribuent dans le meilleur
des cas près de 1500 mètres de long sur 70 à 100 mètres de large. Les
recherches sur le terrain révèlent de petits établissements à l'expansion
limitée. Pourtant, malgré les découvertes réalisées sur le site d'Ophel et
dans l'ancienne ville, à en croire les comptes rendus archéologiques, la
population de l'époque de David et Salomon était peu nombreuse et vivait
dans une zone qui ne correspond en rien à la version biblique où le peuple
de Juda est décrit comme vivant dans un vaste centre urbain organisé
selon un grand état.
nécessairement par Jérusalem57 • Nous verrons cela un peu plus loin, mais
les Templiers allaient, à leur tour, emprunter certaines de ces routes pour
réaliser quelques excursions ...
3. Le Mont du Temple
bassin (la mer d'airain), soutenu par douze bœufs et destiné aux ablutions
es prêtres.
Le Temple de Salomon fera 30 mètres de long sur 10 mètres de large
pour une hauteur de 15 mètres. Magnifique par sa forme et ses matériaux,
il disposait de beaucoup de salles. Les murs et les sols étaient couverts
d'or. Les prêtres apportèrent l'Arche d' Alliance qui y resta pendant plus
de trois cents ans sans être touchée par la main de l'homme.
14. Le Rocher de la
Fondation ou Even
Hashtiya («pierre
d'assise») du Saint des
Saints des différents
temples de Jérusalem.
Ce rocher se trouve
aujourd'hui au cœur
du Dôme du Rocher,
également dénommé
la mosquée d'Omar.
Photographie du
début des années 1900
LA ROUTE SANGLANTE VERS JÉRUSALEM 63
59 Israël Finkelstein et Neil Asher Silbennan, Les rois sacrés de la Bible, Paris, Éditions Bayard,
2006, p. 164.
60 Shlomo Sand, Comment la terre d'Israël fut inventée, Éditions Flammarion, 2012, p. 12.
64 CORPUSDEAE
Jawâd Ali, Al-Mufassal fi tdrîkh al-'arab qabl al-isldm, Dar al Malayin, Beirut / Makatanah al-
62
*
* *
«Alors tous les hommes qui savaient que leurs femmes encensaient
des dieux étrangers et toutes les femmes présentes - une grande
assemblée - avec tout le peuple établi au pays d'Égypte et à Patros,
firent cette réponse à Jérémie : «En ce qui concerne la parole que tu
nous as adressée au nom de YHWH, nous ne voulons pas t'écouter;
mais nous continuerons à faire tout ce que nous avons promis : offrir
de l'encens à la Reine du Ciel et lui verser des libations, comme
nous le faisions, nous et nos pères, nos rois et nos chefs, dans la
ville de Juda et les rues de Jérusalem. Alors nous avions du pain à
satiété, nous étions heureux et nous ne voyions point de malheur.
Mais depuis que nous avons cessé d'offrir de l'encens à la Reine
du Ciel et de lui verser des libations, nous avons manqué de tout et
avons péri par l'épée et la famine. D'ailleurs, quand nous offrons de
l'encens à la Reine du Ciel et lui versons des libations, pensez-vous
que c'est à l'insu de nos maris que nous lui faisons des gâteaux qui
la représentent et lui versons des libations?»
Jérémie 44:15-19
17. Plusieurs idoles d' Ashera en terre cuite, généralement associées au culte de la fécondité.
Âge de Fer: 1000-700 av. J.-C., royaume de Juda. Musée d'Israël, Jérusalem
LES TEMPLIERS
...
A LA RECHERCHE
,,
DE LA PRESENCE DIVINE
1
Les origines secrètes
de l'Ordre du Temple
A.P.: Tau Eléazar, merci de participer à cette enquête sur les Templiers
et le Graal. Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ? Quelle
loge vous a initié et quels degrés possédez-vous ?
T. E. : «C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions, dans le
but d'éclairer le public sur ce milieu hermétique qu'est la FM. Je
répondrai donc de manière à éclairer tout en gardant une discrétion
due à mes engagements, je veux bien éclaircir, mais en aucun cas
dévoiler. En utilisant le terme «dévoiler», nous entrons de front
dans le symbolisme maçonnique. En effet, dévoiler veut dire lever le
voile, donc je vous donnerai des informations de ce qu'il y a derrière
le voile, mais je ne vous emmènerai pas derrière le voile.
J'ai de longues années de Maçonnerie derrière moi, j'ai été initié à de
nombreux rites, maçonniques et autres ... tous ayant une symbolique
spécifique. Les grades que je possède, ma «hauteur» dans l'échelle
maçonnique n'a aucune importance, car nous ne sommes pas là
pour parler de moi, mais, je le rappelle, pour éclairer le profane.
Disons que je suis suffisamment élevé dans l'échelle pour savoir
de quoi je parle. Mais attention, être haut placé ne permet pas de
regarder les gens de haut ... Quelle que soit la «hauteur» d'un frère,
il apprend une chose, qu'il restera un éternel «apprenti» (premier
grade de la FM).
Quand vous êtes profane et que vous découvrez un certain savoir,
vous n'avez de regard que pour l'étendue de votre propre savoir qui
augmente, et vous apporte une certaine fierté. Puis, un jour, vous
prenez conscience, non plus de l'étendue de votre savoir, mais de
l'étendue de ce qu'il vous reste à apprendre, à découvrir, et vous
découvrez alors le sens du mot humilité, car la connaissance doit
vous mener non à la fierté, mais à l'humilité.
La franc-maçonnerie croit en un principe créateur etc' est là que nous
entrons dans le vif du sujet. Mais qui est donc ce créateur? S'agit-il
de Dieu? Les avis sont partagés et cette question divise. Il peut vous
être demandé si vous êtes en accord avec ce principe, mais il peut
également vous être demandé si vous êtes un bon chrétien.
La Chrétienté n'a qu'un seul Dieu, et pourtant il y a de nombreuses
Églises, catholiques, protestantes, orthodoxes, évangéliques,
coptes, maronites et j'en passe. Au sein même de l'orthodoxie, il y
a des branches telle l'Église orthodoxe de France, qui n'est pas la
même que l'Église orthodoxe russe ou l'Église orthodoxe grecque,
LES ORIGINES SECRÈTES DE L'ORDRE DU TEMPLE 75
18. Bassin de
purification à
Bahreïn, dans le
Golfe persique.
Il était destiné
aux cérémonies
de purification,
aux baptêmes
et autres rites.
Rappel de mes précédents ouvrages : EN-KI se traduit par« Seigneur de la terre» et É-A par
66
«Maison d'eau».
LES ORIGINES SECRÈTES DE L'ORDRE DU TEMPLE 79
67 Thèse originale détaillée depuis 2007 et largement reprise ensuite par d'autres auteurs sans
qu'ils en précisent la source. Voir également à ce sujet: Anton Parks, La Dernière Marche des
Dieux, 2013.
80 CORPUSDEAE
68La particule sumérienne A désigne à la fois : «un canal; l'eau; la source» ...
69La particule sumérienne A désigne à la fois : «un bras, la force, la puissance et le pouvoir» ...
'°La particule sumérienne A se confond avec le Wa akkadien (cf. M.E.A., 383) et désigne bien
!'«entendement».
LES ORIGINES SECRÈTES DE L'ORDRE DU TEMPLE 81
«Le but auquel il s'agit d'arriver est toujours le même : tous ceux
qui l'atteignent se trouvent à cet égard au même rang. Mais pour
y parvenir, le philosophe, tel que je le conçois, suit une voie bien
meilleure : il s'est tracé sa route, il avance par degré, il doit à lui-
même une partie de ses progrès; sa marche continue le mènera, il
doit l'espérer, au terme de ses désirs; s'il ne va pas jusqu'au but, du
moins il s'en est rapproché, et ce n'est pas un médiocre avantage : il
est au-dessus du vulgaire, autant que le vulgaire est au-dessus des
bêtes.
C'est ainsi que beaucoup de nos philosophes peuvent s'élever bien
haut, tout naturellement et par leurs propres efforts; mais pour
atteindre tout de suite à ces sublimes connaissances, il faut une âme
de noble race, inspirée du Ciel; il faut une intelligence éminente qui
trouve en elle toutes les ressources dont elle a besoin. Tel est Amus,
}'Égyptien : sans avoir inventé les lettres, il jugeait excellemment
cette invention; c'est qu'il avait un génie supérieur. Des esprits
aussi bien doués n'ont pas besoin de méthode philosophique pour
découvrir promptement la vérité : leur pénétration naturelle leur
suffit, surtout quand on les excite, quand on les provoque à déployer
leur force; le germe qui est en eux se développe merveilleusement;
la parole qu'ils reçoivent est comme l'étincelle qui allume un grand
incendie71 • »
Synésios de Cyrène, Dion, extraits 10 et 11
72 Une version peu fiable en fait la femme du philosophe Isidore. Cette version pose un
problème à propos du moment où Isidore aurait épousé Hypatie, soit avant la naissance
d'Isidore, soit après la mort d'Hypatie ...
LES ORIGINES SECRÈTES DE L'ORDRE DU TEMPLE 83
« Ô les plus audacieux des hommes, si vous pouviez nous faire voir
que vous êtes de ces âmes d'élite, comme Amus, comme Zoroastre,
comme Hermès (Thot), comme Antoine, penser que vous avez
besoin de vous améliorer, de vous instruire, ce serait faire injure à
des esprits assez bien doués pour saisir immédiatement la vérité.
S'il nous arrive de rencontrer un de ces hommes supérieurs, nous
aurons pour lui un religieux respect77 • »
Synésios de Cyrène, Dion, extrait 12
74 Ammonéens: peuple de tribus nomades sémites qui d'après la Bible, vivait dispersé en
Syrie et en Mésopotamie. Il s'agit des Amorrites (MAR-TU), fondateurs de plusieurs cités-
États comme Babylone.
75 Bibliothèque universelle des historiens par Elie du Pin, Amsterdam, Imprimeur François
sage qu'il était large pour exprimer son entendement ou son intelligence.
77 Bibliothèque universelle des historiens, op. cit., p. 333.
LES ORIGINES SECRÈTES DE L'ORDRE DU TEMPLE 85
A.P. : On peut lire ici et là, dans certains ouvrages sur la franc-
maçonnerie qu'un tgyptien dénommé Ormus serait le fondateur
d'une société initiatique dénommée Société des Ormus ou des Sages
de la Lumière. Cet homme aurait été converti au christianisme par
Saint Marc et serait à l'origine des Rose-Croix et de l'initiation
templière. Selon vous, s'agit-il d'un personnage réel ou fictif?
T.E. : «D'abord, ne pas faire de confusion avec l'ordre d' Amus, mais
je crois que ce livre en relate une partie. Ceci étant dit, l'histoire
d'Ormus m'a laissé assez souvent sur ma faim, et mes propres
recherches m'ont conduit en finalité dans des impasses. Pour espérer
pouvoir répondre tout de même à cette question, je me suis donc
tourné vers un chercheur, et pas n'importe lequel, il fallait pour
cela une personne de confiance, dont l'érudition et la notoriété ne
pouvaient laisser place au doute. J'ai nommé Serge Caillet, dont je
respecte énormément les travaux et qui pour moi est une référence,
je vais donc lui passer la plume, afin qu'il puisse nous éclairer.»
Serge Caillet: «L'histoire est une chose et les mythes en sont une autre,
78 Ibid., p. 330.
*
* *
81Cf. La Bible, par ex. Psaumes 46:4, où le terme Kadosch est employé pour désigner un
sanctuaire.
LES ORIGINES SECRÈTES DE L'ORDRE DU TEMPLE 87
20. Évocation de la bibliothèque d'Alexandrie vers le 3• siècle avant notre ère, selon Otto
Von Corvin (19' siècle). On notera l'idée de pylônes avec la tête de la déesse Isis-Hathor.
Beauclerc, ainsi que le pape Sylvestre II! Tout ce beau monde formait ce
que nous appelons le Cercle Secret de l'Ordre du Temple ...
Qui était donc Sylvestre Il, membre de l'Ordre d' Amus, et donc
cocréateur secret de l'Ordre des Templiers? Né entre 945 et 950 à Aurillac
en Auvergne, il deviendra Sylvestre Il, le premier Saint-Père français, le
fameux pape de l' An 1000.
Tout jeune, Gerbert est confié à l'abbaye Saint-Géraud d'Aurillac.
Il y étudie la liturgie, la grammaire, la culture latine et la poésie. Au
regard de ses prédispositions supérieures, l'abbé Adralde l'envoie, en
967, en Catalogne, auprès de l'évêque de Vich qui le fait bénéficier de sa
bibliothèque. Aussi, après deux ans de séjour à l'école de Vich, Gerbert se
retrouve à Cordoue, le plus grand centre intellectuel d'Europe.
Sur place, il fréquente les maîtres arabes aux sciences interdites dont
l'évocation inspirait la terreur en Occident chrétien. La bibliothèque du
calife Al-Hakam II lui procure des traductions d'ouvrages de géométrie,
d'arithmétique, de mathématique, d'astronomie et d'astrologie. Gerbert
côtoie ainsi des maîtres illustres aux connaissances infinies, lesquels tirent
leurs connaissances de la disparition des civilisations de l'Orient ancien,
démantelées par les conquêtes d'Alexandre le Grand.
La légende raconte qu'il acquit une bonne partie de ses connaissances
grâce à l' Abacum, le livre d'un alchimiste arabe, dans lequel il trouva toute
la science pour confectionner plus tard son abaque (machine à calcul avec
des chiffres arabes). On dit que cet ouvrage lui procura aussi du pouvoir
sur tous les démons et des accès à des trésors ...
Légende ou pas, Gerbert revient d'Espagne «plus savant que les
maîtres qu'il avait fréquentés.» De retour dans l'ordre bénédictin, il y
introduit une somme de connaissances mathématiques impressionnantes
touchant à la géométrie, à l'arithmétique, aux poids et mesures ainsi
qu'au système numérique arabe utilisé par les nombreux marchands de
Barcelone. Se découvrant des talents d'inventeur, Gerbert met au point
un instrument astronomique, un astrolabe permettant de lire l'heure en
fonction de la position des étoiles et du soleil. On lui doit aussi une horloge
à balancier, des orgues hydrauliques où les différentes pressions de vapeur
produisent toutes sortes de gammes ou encore le fameux «abaque de
Gerbert» - machine à calculer en utilisant les chiffres - mais aussi une
mystérieuse tête de cuivre qui, grâce à un dispositif inconnu, répondait à
ses questions par oui ou par non et lui prédisait même l'avenir.
Selon des propos diffusés après sa mort, et particulièrement dans le
Speculum Historiae de Vincent de Beauvais, on prétendit qu'il obtint toute
sa science et son élévation grâce à un pacte conclu avec le Diable alors qu'il
se trouvait encore en Espagne. Comme le Malin lui avait promis qu'il ne
LES ORIGINES SECRÈTES DE L'ORDRE DU TEMPLE 89
83 Pierre Jurieu, Préjugés légitimes contre le papisme, Amsterdam, Henry Desbordes, 1685,
p. 234-235.
"Gérard de Sède, Les Templiers sont parmi nous (1962), réédition J'ai Lu, 1973, p. 159-160.
90 CORPUSDEAE
86 Ch. Zervos, Un philosophe néoplatonicien du XI' siècle - Michel Psellos - Sa vie, son œuvre, ses
luttes philosophiques, son influence, Paris, Éditions Ernest Leroux, 1919, p. 93-94.
tr1 Ibid., p. 94-95.
88 Ibid., p. 96 et 99.
92 CORPUSDEAE
Jean Mallinger, Notes sur les secrets ésotériques des pythagoriciens, Bruxelles, J.,es Cahiers du
90
Voile d'Hermès, (tiré de l'édition originale de 1946 aux &litions Niclaus, Paris), p. 36 et 45.
LES ORIGINES SECRÈTES DE L'ORDRE DU TEMPLE 93
Nil arrose la terre des Égyptiens, mais ce sont mes discours qui vivifient
leur âme. Informez-vous auprès des Perses et des Éthiopiens, ils vous diront
qu'ils me connaissent, m'admirent et me recherchent. Récemment encore,
il est arrivé quelqu'un de Babylone, poussé par un insurmontable désir de
s'abreuver aux sources de ma parole. Les païens me saluent des noms de
flambeau de la Sagesse, de luminaire et d'autres surnoms plus élogieux les
uns que les autres.» Pourtant, sa gloire comme enseignant et philosophe
ne fut pas unanime. En 1054, un groupe de lettrés propagea l'idée que
l'enseignement de Psellos était impie et que le professeur s'adonnait à la
science des païens au grand dommage du christianisme. L'empereur le
somma de faire une déclaration de foi qui lui permit de poursuivre son
enseignement91 •
91 lbid., p. 99-100.
92 Michel Psellos rédigea un réquisitoire sur Cérulaire, mettant en relief l'ignorance de la
théologie de ce dernier, en précisant qu'il ne savait pas dissocier l'essence et les personnes et
la nature et l'hypostase (le principe premier).
93 René Lachaud, Templiers, chevaliers d'Orient et d'Occident, op. cit., p. 155-156.
94 CORPUSDEAE
Certains prétendent que l'ancien vizir aurait proclamé la divinité du calife Al Akim à sa mort;
ceci n'est pas tout à fait exact étant donné que le calife s'était lui-même proclamé prophète en
1017, soit quatre ans avant sa disparition.
LES ORIGINES SECRÈTES DE L'ORDRE DU TEMPLE 95
8. Bernard de Clairvaux
1969, p. 254.
96 CORPUSDEAE
Daniel Réju, La qu€te des Templiers et l'Orient, Éditions du Rocher, 1979, p. 45.
'17
Gérard de Sorval, Scala Dei (La Vierge Marie, arche de la sapience divine et canal des bénédictions),
98
«La véritable tâche des neuf chevaliers était de retrouver dans cette
région certaines reliques et manuscrits qui contenaient l'essence des
traditions secrètes du judaïsme et de l'ancienne Égypte, certaines
remontant à l'époque de Moïse. Il ne fait aucun doute qu'ils
remplirent cette mission et que le résultat de leur découverte fut
transmis par tradition orale dans certains cercles de l'Ordre99 • »
Gaëtan Delaforge
1. L'appel de Jérusalem
chrétiens. Pendant près de 200 ans, les pèlerinages vers Jérusalem s' effec-
tuent sans véritable problème; juifs, musulmans et chrétiens pouvant se
partager les lieux saints et effectuer leurs cultes en bonne entente ...
Malheureusement, dès 1009, Al-Hâkim, calife fatimide du Caire
depuis 996, s'engage dans un zèle religieux et détruit l'église du Saint-
Sépulcre de Jérusalem le 18 octobre de cette même année, afin dit-il, «de
détruire, saper et faire disparaître toutes traces de la sainte église de la
Résurrection. » La tombe attribuée à Jésus, pourtant taillée profondément
dans la roche, est défoncée à coups de pioche et pratiquement détruite.
La destruction de ce haut-lieu d~ la chrétienté met un terme aux relations
pacifiques entre l'Empire byzantin et l'empire fatimide. Le pape Serge IV
ne réagit pas alors qu'on crève les yeux du patriarche de Jérusalem,
transporté au Caire sur-le-champ où il finira par mourir.
En 1014, à la suite de plusieurs massacres, le calife du Caire remplace
peu à peu les fonctionnaires chrétiens par des musulmans et impose à un
grand nombre de chrétiens de se convertir à l'islam moyennant la peur
et la violence. L'année d'après, l'empereur Basile II interdit les relations
commerciales entre l'Égypte et la Syrie.
Simultanément à ces complications, les pèlerinages ne cessent jamais
réellement, même si le périple vers Jérusalem reste désormais bien plus
difficile qu'auparavant. Des combats font rage entre Turcs et Égyptiens de
la Palestine à la Syrie, mais l'Asie Mineure, autrefois plus sûre lorsqu'elle
faisait partie de l'Empire byzantin, ne permet plus sa traversée sans escorte
armée à cause de brigands turcs. De l' Anatolie au Moyen-Orient rôdent
des bandits sur les routes. Les pèlerins parvenant à surmonter tous ces
dangers et harcèlements rentrent en Occident sans ressources et épuisés,
avec des récits sur les conditions effrayantes régnant en Orient102 •
En 1078, les Turcs Seldjoukides attaquent Jérusalem et en prennent le
contrôle. Dès lors, ils interdisent le passage des pèlerins chrétiens pendant
deux décennies, jusqu'au lancement de la première Croisade. Après un
parcours de près de trois ans sur 4800 km, les pèlerins et Croisés arrivent à
Jérusalem le 7 juin 1099 et finissent par prendre la ville Sainte le 15 juillet.
Les chroniques arabes de Ibn al-Athîr (10:193-195) nous rapportent que
Jérusalem tomba par le côté nord. La population fut passée au fil de l'épée
et les Croisés massacrèrent les musulmans de la ville pendant une semaine.
Ils décimèrent plusieurs milliers de personnes près de la mosquée al-Aqsa
et dérobèrent plusieurs dizaines de candélabres en argent et en or ainsi
qu'un énorme butin103 •
Michael Haag, Les Templiers - De la légende à l'histoire, Bruxelles, 'f:ditions Ixelles, 2013, p. 74.
102
103Francesco Gabrieli, Chroniques arabes des Croisades, Paris, 'f:ditions La Bibliothèque arabe
Sindbad, 1977, p. 33.
102 CORPUSDEAE
·21. L'esplanade des mosquées sur le Mont Moriah: à gauche, le Dôme du Rocher
(mosquée d'Omar) et en haut, à droite, la mosquée al-Aqsa. Photographie d' Andrew Shiva
Entre 1118 et 1119, soit à peine plus de vingt ans après la prise de
Jérusalem par les Croisés de Godefroy de Bouillon, l'Ordre du Temple
apparaît pour la première fois sous l'ombre de neuf chevaliers français
vivement soutenus par le puissant Hugues, comte de Champagne. Au
début, l'Ordre se nomme simplement «Milice des Pauvres Chevaliers du
Christ du Temple de Salomon». Les historiens ne semblent pas d'accord
concernant la date de création de cette milice; les références étant peu
nombreuses et le changement de calendrier faisant débuter l'année en
janvier et non plus en mars, complique bien les choses.
Certaines références font remonter la fondation de l'Ordre du
JÉRUSALEM DANS UN MONDE EN DÉSORDRE 103
*
* *
La mosquée perdit son statut de Templum Domini à partir de 1187, lorsque les musulmans
104
reprirent Jérusalem.
104 CORPUSDEAE
MOSQUÉE EL·AKSA .
*
* *
105 Marie Deklos et Jean-Luc Caradeau, L'Ordre du Temple, ~ditions Trajectoire, 2005, p. 81.
106 Alain Desgris, Jésus et la gnose templière, op. cit., p. 81-82.
106 CORPUSDEAE
quelques clichés à des amis ou à des archéologues triés sur Je volet, mais Siegfried H. Hom,
spécialiste du Mont Nébo, releva la supercherie en indiquant que l'objet photographié était
de facture moderne avec des clous typiques de notre époque ...
JÉRUSALEM DANS UN MONDE EN DÉSORDRE 107
1118 Pallas - Revue d'études antiques, dossier d'Antoine Borrut, in Musulmans et tradition classique,
22. La grotte des âmes sous le Dôme du Rocher. D'après Harry Fenn (1881)
23. Coupe transversale du Mont du Temple par Emete Pierotti. Un tunnel relie la grotte
située sous le Dôme du Rocher à la mosquée al-Aqsa ...
City and the Holy Land, New York, Walter Morrison M. P., 1871, p. 228-254.
111 Robert Knight &: Robert Lomas, The Second Messiah, Arrow Books, 1997, p. 29-30.
110 CORPUSDEAE
112 Voir par exemple : Vincent Lemire, La soif de Jérusalem (Essai d'hydrohistoire, 1840-1948),
d'avis que l'Arche d' Alliance fut depuis longtemps déplacée dans un lieu
sûr dès le premier pillage babylonien de 598 av. J.-C. Peut-être se trouve-
t-elle quelque part en Éthiopie comme le pense Hancock. Une chose est
certaine : les Templiers ne trouvèrent sans doute pas l'Arche d' Alliance,
leurs découvertes concernaient un tout autre trésor, de loin bien plus
mystérieux ...
langue employées datent bien de l'époque d' Akhenaton, soit vers 1340 av.
J.-C. Cette missive royale appartenait vraisemblablement à un document
adressé à Akhenaton de la part du chef d'Urushalim soumis à l'Égypte114 •
Cette découverte indique clairement qu'à une époque où les résidents de
l'ancienne Palestine ne portaient pas encore le nom d'Hébreux, les chefs
locaux disposaient de scribes compétents capables de lire et d'écrire de
l'akkadien pour communiquer avec l'Égypte.
24. Ancien plan de l'esplanade des mosquées datant de la fin des années 1800.
L'Ophel se trouve en haut, à gauche.
Aussi distincte et séduisante que soit cette voie, elle n'explique pas la
transmission d'anciens secrets aux Templiers. Si ces derniers découvrirent
des archives entre la Palestine et l'Égypte, ils ne lisaient pas l'akkadien,
langue morte depuis au moins 1500 ans avant leur arrivée en Terre Sainte.
Alors que s'est-il passé? À moins que la Passion et la Résurrection du Fils
de Dieu ne soient nullement limitées aux seuls royaumes de Sumer et
d' Akkad? On imagine aisément l'effet suscité par une telle découverte
au sein du groupe des premiers Templiers, mais aussi au cœur de l'Église
chrétienne!
*
* *
115Michael Haag, La tragédie des Templiers, Bruxelles, ~ditions Ixelles, 2014 (version numérique),
p. 116-117.
114 CORPUSDEAE
leurs requêtes les plus audacieuses. Nous verrons cela dans la troisième
partie de cet ouvrage.
Ici démarre l'histoire que nous connaissons tous, celle d'une
expansion fulgurante de l'Ordre du Temple dans toute l'Europe avec une
puissance financière à faire frémir les plus grands rois. L'Ordre prête de
l'argent aux souverains et même au pape! Riche en domaines, en biens
immobiliers, en réserve de nourriture et en bétail, il gèrera aussi des
comptes spéciaux comme ceux de Blanche de Castille et de Saint Louis.
Les Templiers reprennent le domaine d'activité des banquiers florentins,
mais l'appliquent à toute l'Europe en inventant même la lettre de change,
le premier «chèque» de banque qui sert de caution pour le stockage des
fonds. Ils prêtent de l'argent aux particuliers et récupèrent sur les dettes
non payées. Le Temple fait fructifier sa fortune par une série de mesures
lucratives; ici démarre l'histoire du fameux trésor des Templiers envié par
Philippe le Bel et pourtant jamais retrouvé. Mais ceci est une autre histoire ...
*
* *
25. Horus cavalier terrasse le crocodile Seth, symbole du mal. Cette image évoque Saint
Georges combattant le Dragon. Les Templiers prirent Saint Georges comme protecteur
de leur Ordre. Saint Georges et Horus possèdent également le point commun des rites de
célébration du Soleil, de la Lumière et du Renouvellement.
Sculpture en grès du 4• siècle de notre ère, lors de la présence
gréco-romaine en Égypte, Musée du Louvre, réf. E 4850
III
. ,
Les Templiers en Egypte
116 Voir S.D. Goitein, A Mediterranean Society - The fewish Communities of the Arab World as
Portrayed in the Documents of the Cairo Geniza, Volume 1, University of California Press, 1983.
117 Michel Balard, Les Latins en Orient, Xl'-XV' siècle, Presses Universitaires de France, 2006,
p. 14-16.
118 À cette époque, Le Caire était la capitale du monde musulman ...
LES TEMPLIERS EN ÉGYPTE 119
À partir de fin 1164, date très importante pour notre enquête, les
Templiers, en bon terme avec la Cour d'Égypte, peuvent librement circuler
le long du Nil sous protectorat du grand vizir, ceux-ci étant regardés comme
de puissants intermédiaires avec le monde de l'Islam. Leurs contacts avec
les musulmans transparaissent dans leur histoire; John Charpentier ajoute
à ce propos : «Les Templiers, instruits probablement par les Fatimides du
Caire, conçurent la possibilité d'un universalisme pacifiste, renouvelé de
celui du Pharaon Aménophis IV (Akhenaton) 119 • » C'est peu dire!
119 John Charpentier, L'Ordre des Templiers, Paris, Éditions Tallandier, 1977, p. 154-155.
120 CORPUSDEAE
120 Alain Desgris, L'Ordre des Templiers et la chevalerie maçonnique templière, Paris, :éditions Guy
répertoriés121 :
121 Voir références in : Paul de Breuil, La chevalerie et l'Orient, Paris, Guy Trédaniel éditeur,
1990, p. 176et132-133.
122 L'abbé René-Aubert de Vertot, Histoire des chevaliers hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem,
car nous savons qu'Onfroy Il, bras droit d' Amaury et premier officier
de la Couronne, se trouvait aux côtés de son roi lors de cette fameuse
bataille d'Alexandrie, ce qui n'est pas le cas de son fils. De plus, M. Guizot,
professeur d'histoire à l'Académie française, indique bien la filiation
templière d'Onfroy 11124 •
Syrie, cette civilisation a atteint son apogée et possède sur l'Occident une
avance appréciable126 • »
Le libre accès des Templiers le long des rives du Nil put se prolonger
encore sur une année de paix, jusqu'au 1er novembre 1168, moment où le roi
de Jérusalem débarque à Bilbéis dans le Delta du Nil. Un mois avant, sous
Gérard Serbanesco, L'histoire de /'Ordre des Templiers et les Croisades, tome 1, ~ditions Byblos,
127
1969, p. 280-281.
LES TEMPLIERS EN ÉGYPTE 125
27. Saladin
victorieux.
Gustave Doré
Jérusalem était tombée aux mains des musulmans depuis 1187 grâce
à l'éclatante victoire de Saladin, moment historique où ce dernier, à la tête
de 30000 hommes, reprit la majeure partie du Royaume de Jérusalem et
une cinquantaine de châteaux croisés. La perte de Jérusalem suscita en
Europe la préparation d'une troisième Croisade.
Le 8 juin 1191, Richard ter d'Angleterre (Richard Cœur de Lion)
arrive sur les rives de la Palestine pour soutenir les Croisés engagés
dans le siège d' Acre depuis plus de deux ans. Le bras de fer contre
Saladin durera encore plusieurs mois; la ville se rend finalement après
trois années de blocus interminable et sanglant. Richard Cœur de Lion,
épuisé, n'a plus qu'une idée en tête : reprendre Jérusalem! Mais très vite,
il se ravise, estimant qu'il pourra peut-être la récupérer, mais sûrement
pas la conserver. Le 4 septembre 1192, les représentants du roi Richard
LES TEMPLIERS EN ÉGYPTE 127
et de Saladin signent un traité de cinq ans où il est stipulé que les Francs
conserveront la zone côtière entre Tyr et Jaffa. De leur côté, les chrétiens
reconnaissent l'autorité de Saladin sur le reste des régions. Jérusalem reste
sous le contrôle des musulmans, bien que la cité offre la liberté de culte
à tout le monde ainsi que le libre accès des lieux saints aux chrétiens. A
cet instant, les États latins d'Orient n'existent quasiment plus, la présence
chrétienne étant restreinte à la bande de terre octroyée lors du traité.
Fortement controversée, la quatrième Croisade renoncera à
atteindre l'Égypte - centre du pouvoir musulman au Proche-Orient - et
concentrera ses efforts sur la destruction de l'Empire chrétien de Byzance.
Cette Croisade permet la création de nouveaux États croisés, mais les
intrigues politiques et les querelles de succession affaiblissent grandement
les intérêts des royaumes francs.
Nous savons que les Templiers entretinrent une bonne entente avec
les Orientaux. La Règle des Frères Élus 128 annonce dans son article 24 :
«Pendant la période de paix, vous devez songer souvent que votre Dieu
est aussi celui des Juifs et des Sarrasins.» Cela n'enchanta guère l'Église de
Rome, en 1198, comme en témoigne le pape Innocent III dans sa lettre écrite
au Maître du Temple, Gilbert Erail, lequel participa activement à la trêve
de cinq ans signée entre le roi d'Angleterre et Saladin : «A présent, les gens
se refroidissent, en apprenant que vous faites des trêves avec les Sarrasins.
Nous-mêmes, ne nous refroidissons guère, mais tendons toujours vers
notre but.» Le pape s'excusait en même temps de ne pas envoyer de fonds
plus conséquents à l'usage des chrétiens d'Orient, façon élégante de faire
comprendre aux Templiers que s'ils souhaitaient l'aide de l'Occident, ils
devraient entretenir la guerre sainte129 !
*
* *
Chartres, fait partie des victimes et meurt le 26 ao1l.t 1219. Il sera remplacé par Pierre de
Montaigu, «Maître en Espagne et Provence».
133 Ou «cogue», type de voilier dérivé du lcnOrr viking (drakkar) souvent utilisé en mer du
Nord au cours du Moyen Age. Lorsqu'il ne servait pas pour le commerce, on pouvait l'armer
de canons pour la guerre.
134 Paris, Bibliothèque Nationale, Manuscrits, NAL 2226, n° 1 in Pierre-Vincent Gaverie,
«La marine du Temple dans l'Orient des Croisades», dans Les ordres militaires et la mer, La
Rochelle, Éditions du Cths, 2005, p. 49-50.
LES TEMPLIERS EN ÉGYPTE 129
135 Recueil des historiens des Croisades, publié par les soins de l'Académie des Inscriptions et
*
* *
138 Statue qui porte une figure de temple entre ses mains.
132 CORPUSDEAE
29. À gauche, statue naophore du vizir Paser (réf. CG 42164, Le Caire 1904) avec le collier de
la déesse Bat sur la poitrine.
30. À droite, une image classique de Bat avec, toutefois, le cercle solaire sur la tête à la place
des cornes de vache. Les pendentifs ou amulettes de Bat s' agrémentent souvent du nœud
d'Isis intitulé nœud Tit qui ressemble à l' Ankh égyptien, mais avec les deux boucles latérales
(bras) ramenées le long du corps.
royale».
Le fait troublant intervient dans le guide officiel du British Museum
de 1909: A Guide to the Egyptian Galleries, dirigé par Wallis Budge, exemplaire
que j'ai eu en mains dans les années 1990, lors de mon premier voyage à
Londres. Ce dernier nous décrit deux statues en basalte noir. La première
(EA 83) représente Pef-a-Net, un proche du roi Uah-ab-râ139 (souverain de
588 à 570 av. J.-C.}, donc encore de la XXVI• dynastie. Bien que l'objet soit
brisé sur le haut et qu'il nous soit impossible de voir au-delà de sa taille,
le socle nous offre quelques surnoms divins attribués à ce bras droit du
Pharaon de l'époque de la prise de Jérusalem: «Médecin en chef du roi»,
« Superintendant des trésors», «Conseiller en chef», « Superintendant du
palais royal», «Prêtre d'Horus et de Pe 140 », etc.
La seconde statue (EA 111) figure le roi Uah-ab-râ, lui-même, tenant
dans ses mains un naos contenant la figure d'Osiris141, un peu comme la
statue du Caire (CG 42164). Le Pharaon Uah-ab-râ est connu pour avoir
combattu Nabuchodonosor II lors de la prise de Jérusalem, à l'époque
de la nouvelle déportation des Hébreux à Babylone. Tout le monde se
souvient que la Bible mentionne Nabuchodonosor II comme le destructeur
du Temple de Salomon. L'ancienne Palestine se trouvait sous juridiction
égyptienne; malheureusement, ce Pharaon ne put s'opposer à l'avancée
babylonienne et à l'écroulement du royaume de Juda. Uah-ab-râ fut un
grand constructeur : on lui doit par exemple, un palais dans la grande
enceinte nord de Memphis. Cette statue fut trouvée par des marchands
entre le lac Mareotis et Alexandrie vers 1785. Le British Museum acquit
l'objet en 1844.
142 Inv. 1068 - R. 325, cf. Documenti inediti per servire alla storia dei musei d'Italia, Ministro della
Pubblica Istruzione, Volume Primo, Tropgrafia Bencini, 1878, p. 72 + Philippe Sénéchal, «Le
premier inventaire des antiques du Palais Farnèse, in Mélanges de !'École française de Rome,
«Italie et Méditerranée», tome 108, n° 1, 1996, p. 250.
134 CORPUSDEAE
- tout à fait le genre de titres portés par Râmosé (Moïse), le fameux vizir
d' Akhenaton qui fit sortir d'Égypte les ouvriers Ubru («malades») et
maltraités lors de la construction d' Amarna ...
Aujourd'hui, cette statue se trouve au Musée archéologique national
de Naples. Bien que le musée italien l'associe à la XIXe dynastie, son
inscription gravée dans la pierre relève du pur style saïte, généralement
présent sur les figures pharaoniques de l'époque du souverain Uah-ab-râ
(XXVIe dynastie) et du roi de Babylonie, Nabuchodonosor Il.
Pourquoi avons-nous trouvé un tel objet à Rome plusieurs siècles
avant l'intérêt que pouvait porter l'Europe à l'Égypte, donc bien avant
Napoléon et le début del' égyptologie lancée lors de sa campagne d'Égypte
(de 1798 à 1801)?
*
* *
1969, p. 238.
136 CORPUSDEAE
Les papes et l'Église redoutaient les Templiers étant donné que, par-
mi ses dirigeants spirituels, certains d'entre eux étudiaient attentivement
la Bible ainsi que les textes parallèles, dits gnostiques ou intertestamen-
taires, non retenus par le clergé lors du «montage» des Ancien et Nouveau
Testament. Les Templiers étaient donc gnostiques, mais aussi pauliniens,
à savoir qu'ils admettaient l'existence des principes du bien et du mal.
Comme les gnostiques, ils regardaient le monde matériel et de la chair
comme l' œuvre du mal.
Un seul objet permettait de rester en lien avec le divin et formait
une divine protection contre les forces du mal, il s'agissait de la tête de
Bat, véritable talisman protecteur de la Sainte Vierge Isis-Hathor, mère du
Christ égyptien Heru (Horus).
Nous allons maintenant étudier l'origine lointaine de ce concept de
tête magique et ce qu'il représentait aux yeux des plus grands Égyptiens et
des Templiers initiés ... Les Sumériens en connaissaient aussi le sens. Je le
rappelle, cette quête nous mènera là où aucun chercheur n'a encore jamais
posé le pied.
3ePARTIE
L'IMPOSSIBLE MYSTÈRE :
DERRIÈRE LE VOILE D'ISIS
1
La faute du Fils de Dieu
trouvé lors des excavations de l'Ophel démontre que les Juifs pratiquaient
l'akkadien bien avant sa redécouverte et son déchiffrement savant réalisé
en 1857. Le déchiffrement de l'égyptien par Jean-François Champollion
date des années 1820. Serait-il impensable de prévoir qu'une poignée de
lettrés juifs du Moyen Âge pouvaient encore lire ce genre de document?
Nous ne possédons malheureusement pas la réponse, mais nous disposons
de copies de textes orientaux traitant des sujets de la Passion, la Mort et
la Résurrection du fils de Dieu! Des textes qui furent de toute façon aux
mains des anciens Hébreux entre leur fuite de l'Égypte et leur retour d'une
captivité de 58 ans à Babylone ...
On imagine aisément l'effet dévastateur suscité par cette découverte
au sein du groupe des premiers Templiers, mais aussi au cœur de l'Église
chrétienne! Ne peut-on déceler ici la raison de la subite ascension des
Templiers? Ces derniers n'auraient-ils pas fait chanter l'Église, raison
pour laquelle la Milice du Christ fut sous la protection des papes jusqu'au
fameux procès templier? Une fois encore, nous ne pouvons apporter de
preuv.es formelles, mais les textes subsistent, c'est ce que nous allons
découvrir dès à présent.
À une très lointaine époque, bien avant la chute de Sumer, les tribus
arabo-cananéennes amorrites de l'ouest et autres nomades (Hanéens, Ben-
Toufic Fahd, La divination arabe <ttudes religieuses, sociologiques et .folkloriques sur le milieu
1• 1
150 Alexandre Moret, Histoire de l'Orient - tome 1, Préhistoire 4' et 3' millénaires, Éditions Presses
désigne aucunement une seule personne. MAR-DUK(Ù) exprime «ce qui est dispersé et
appliqué dans le Dukù». On donne le nom Mardukù au texte de loi élaboré par les divinités
Mamftu-Nammu et Nudfmmud-Enki en vue d'administrer les dieux Anunna lors de leur
création sur le Dukù. Le Dukù, «la sainte colline», désigne la planète principale du système
Ub!!u'ukkinna (étoile Maïa) dans la constellation Mulmul (les Pléiades). Il s'agit de la maison
originelle des Anunna, comme en témoignent de nombreuses tablettes sur argile. Du terme
Mardukù découle sans doute le nom Marduk, titre divin visant à désigner le souverain
exécutif des lois sacrées des dieux, donc du Mardukù.
153 Le Kir akkadien se confond avec le PES sumérien («fils»), cf. M.E.A., 346. Le IS (ou
ISI) exprime une «montagne» ou une «élévation» (possible assimilation à une étoile: les
montagnes du ciel étant des étoiles) et le Tl veut dire« vie».
144 CORPUSDEAE
et le rendait ainsi «légitime» aux yeux de tous. Ici se trouve révélé pour la
première fois le secret occulte du jeune Dumuzi transformé en Marduk, le
maître des lois!
Pourquoi un tel simulacre? Les historiens affirmeront que cette
cérémonie, suivie de l'accouplement sacré se rattache étroitement au
renouveau de la nature. Sans en connaître la raison, ils évoqueront
également l'humiliation forcée du souverain en place prenant ainsi le
rôle d'un dieu Marduk repentant et affligé. En effet, le cinquième jour des
festivités, le rituel de la Passion de Bel-Marduk se déroulait en présence
du grand prêtre Urigallil, lequel frappait le roi et l'obligeait à se repentir
de ses mauvaises actions. Quelle faute avait commise l'ancien dieu? Les
historiens, encore, diront qu'il s'agissait d'erreurs commises au cours de
l'année. Pourtant, une minutieuse observation des textes sur argile nous
apporte une tout autre raison ...
154 Julye Bidmead, The Akitu Festival - Religious Continuity and Royal LegiHmation in Mesopotamia,
Gorgias Press, 2002, p. 46.
155 É-SAC-fL, litt. «le temple au sommet élevé».
LA FAUTE DU FILS DE DIEU 145
«La Dame de Babylone qui n'est pas allée au temple de l' Akitu.
[Elle] est la gouvernante du temple ... Ils lui demandent 'qui est le
criminel' ? »
VAT 9538, lignes 40 et 45
«Ainsi, Bel marcha sur les coups de ses ennemis rebelles. Les chariots
(célestes) qu'il envoya depuis la steppe entrèrent à Assur (alors que)
Nabu piégea Anzu 159 • (Les flèches célestes) pleuvaient en bas, sur la
Terre. Les dieux, ses pères et frères, ainsi que les dieux maléfiques
Anzu et Asakku furent vaincus au milieu d'eux 160• Marduk portait
(comme) du bois de feu sur sa tête, et brûla les fils d'Enlfl et d' Anu
dans le feu 161 • (Tels) furent Marduk et Nabu! Marduk vainquit et
écrasaAnu 162 • [Marduk] bloqua Vénus en face de lui1 63 .»
Extraits des tablettes VAT 10099 et K 3476 (voir références)
Débutavril2017,soitplusdetroismoisavantderemettrelemanuscrit
au montage, d'ultimes recherches me dirigèrent vers un document
peu connu en provenance du Pushkin Museum de Moscou. Il s'agit
d'une tablette sumérienne initialement en possession de l'assyriologue
russe Voldemar Kazimirovich Shileiko (1891-1930) et transmise par sa
veuve au Pushkin Museum. Invité en 1957 par l'Académie des Sciences
de l'ancienne U.R.S.S., le célèbre sumérologue Samuel Noah Kramer
examina cette archive lors de son séjour de deux mois entre Leningrad et
Moscou. Kramer reconnut, dans cette tablette à double face, numérotée
G.l.2.b.1725, deux élégies (poésies sous forme d'éloges funèbres), un genre
littéraire jusque-là totalement inconnu dans les chroniques sumériennes.
Le document proviendrait de Nippur et remonterait au minimum à 1700
avant notre ère. Ces deux chants funèbres furent composés par un certain
LU-DICIR-RA (homme des dieux), qui se lamente une première fois sur
la mort de son père assassiné, Nannaya, et une seconde fois à propos de
la mort de Nawirtum (la brillante). L'auteur de la tablette semble être un
professeur d'une école de scribes de Nippur, car Kramer détecta un extrait
déjà connu dans l'élégie de Nannaya164 •
Cette découverte se confirma par la suite grâce aux nouvelles
traductions de plusieurs tablettes et fragments en rapport avec l'élégie
164 André Parrot : Samuel Noah Kramer, « Two Elegies on a Pushkin Museum Tablet. A New
Sumerian Literary Genre», in Syria, tome 39, fascicules 3-4, 1962. p. 325.
LA FAUTE DU FILS DE DIEU 149
165Cf. NA-WI-IR : « to shine »,in Old Akkadian Writing and Grammar by 1. J. Gelb, The University
of Chicago Press, 1952-1961, p. 187.
150 CORPUSDEAE
166 Comme nous l'avons vu dans la première partie : les fameuses idoles contre lesquelles
se bat YHWH! Cela confirme une fois encore le statut d'Isis et d'Osiris en qualité d'Elohim.
167 etcsl.orinst.ox.ac.uk
168 Samuel Noah Kramer, Two Elegies on a Pushkin Museum Tablet. A New Sumerian Literary
«Un mauvais jour [s'abattit] sur la jeune femme dans son [do-
maine?]. Sur la belle femme, la jeune femme aux belles cornes169, le
mauvais œil1 70 [s'abattit?]. L'oiseau de la jeune vache171, outrepas-
sant son nid 172, par-delà173 son faisceau de tempête174 [tomba].»
G.1.2.b.1725, lignes 1 à 3
Dans ces quelques lignes, le drame est planté. Une jeune et belle
femme avec des cornes (épithète souvent attribuée à Isis-Hathor), vient
de subir une attaque en provenance de son jeune fils regardé comme
un oiseau. Le jeune oiseau, le faucon, représente Horus en Égypte. Ce
dernier «outrepasse son nid», c'est-à-dire qu'il franchit une certaine
limite territoriale, comme une frontière qui n'est pas sous son autorité, en
faisant intervenir une arme ou un faisceau lumineux. S'agit-il du mauvais
œil indiqué en ligne 2? Il est intéressant de noter qu'une des armes très
connues d'Horus est son œil qu'il utilise lors de ses combats. S'agit-il du
fameux œil de Lucifer, responsable de sa chute? C'est fort probable. Nous
y reviendrons plus loin lorsqu'il sera question de restaurer cet œil, début
de la quête initiatique ...
«La mère qui met au monde 175, la mère des enfants fut tenue
rapidement par le filet (ou chausse-trappe) 176 [ ••• ].La vache fauve 177,
la vache fertile, la vache sauvage était étendue tel un pot en terre
cuite178, Nawirtum (celle qui apporte le chemin de l'entendement à
l'humanité179), la vache brillante, la vache fertile, la vache sauvage
169 Hé-du 7 : litt. «bien comé(e)>> : aux belles cornes.
170 Igi-Hul : «mauvais œil ».
171 Mu§en («oiseau»)+ Amar («jeune vache» ou «jeune veau»).
179 Rappel, Na-Wi-Ir -Tum, traduction mot à mot: «Celle qui apporte Je chemin de l'entende-
10
ment à l'humanité'" Les assyriologues traduisent généralement Na-Wi-Ir 10 par «la brillante>>.
152 CORPUSDEAE
était étendue tel un pot en terre cuite; elle qui n'a (jamais) dit 'je suis
malade !' et qui ne fut pas prise en charge. »
G.1.2.b.1725, lignes 4 à 7
Hut-Heru: «Hathor»
LA FAUTE DU FILS DE DIEU 153
111.1 Arhu§ («matrice, pitié»)+ Zi («vie»)+ Til («périr»)+ Zag (ga) («côté»)+ l («huile sainte»:
sainteté) + Sub («tomber»). Kramer et Krecher ne traduisent pas Arhu§-Zi Til par «La Matrice
de Vie avait péri», mais par «La pitié pour elle dont la vie arriva à sa fin».
154 CORPUSDEAE
«La race pure (sa famille) 184 la déposa dans un sarcophage en or (de
grande valeur)185 en témoignage pour la foule humaine qui se tenait
debout186 • Lui, la regarda. L'âme (de la jeune fille) était présente dans
les nuages187, il voulait l'atteindre, faire vivre la ressemblance et la
restaurer188• Les mères frappaient sur des tambours et formulaient
des lamentations pour elle afin de faire revivre la poitrine de la
ressemblance par le pouvoir du Ciel189 • »
G.1.2.b.1725, lignes 15 à 17
187 Lu («lui»)+ lgi («regarder»)+ Ni («elle»)+ lm («nuages»)+ Si («être là»)+ Bar («âme»).
190 Cf. Anton Parks, Le Testament de la Vierge, voir chapitre « Osiris-Enki et les sept Hathor».
191Sir-Sag( «lamentations de la tête»)+ [«pour»?]+ Di («échapper»)+ Inim («commandement»)
+ Du 10 («devenir bon»)+ Ga («ainsi»)+ Ke4 («du, de»)+ E («monticule»)+ Ne («celui-ci»).
192 I-lu («chant funèbre»)+ Sà-ne-§a («supplications») + Ki-§ar («Univers»)+ Ra(« atteindre»)
4
+lb («s'enflammer»)+ Si (préfixe)+ Kur(« romprelesœau») +Ru («ramener»)+ A («source»).
193 In («sommation, insulte»)+ Sag («favorable»)+ lm («souffle»)+ [«comme»?]+ Bf
9
(«brouillard»)+ lb («s'enflammer»)+ Gi4 («revenir»)+ A («source»)+ Re («pour que»)+ Sir
(«lamentations») + E§ («nombreux») +Mu («témoignage») + Un-Na («foule humaine») + Ab
(«mer») + Bé («diminuer, apaiser»).
194 Alam («statue, image ou sarcophag_e ») + Bàn-da («jeunesse») + A («source») + Ni («elle»)
«Le roi est cet Œil qui est tien, qui est au-dessus des cornes d'Hathor
et qui attend celle qui retourne les années201 ••• Reviens donc, reviens
donc, Maîtresse du Ciel, (car) la terre a ordonné que tu reviennes en
ton nom de 'Cité'! Le roi, c'est en vérité Horus qui a restauré son Œil
avec ses deux mains202 • »
Textes de la Pyramide de Pepy 1er, extraits des chapitres 405 et 587
200 Thème du prochain tome 4 des Chroniques du Crrkù. Dans d'autres études, j'ai déjà exprimé
plusieurs fois la thèse originale selon laquelle Quetzakoatl serait Hotus.
201 Textes des Pyramides. Pyramide de Pepy ter, 405:705a-705b.
«La mère l'avait engendré dans la Lumière du jour203, lui avait fait
don de la puissance et de l'utilisation des ténèbres204 en témoignage
pour la foule humaine au complet. (Son) Grand Secret fut emporté,
ses cornes brisées et placées à la source; déplacées au sanctuaire de
la santé205 en témoignage pour la foule humaine imposante. (Son)
âme fut emportée face à lui vers la mer206 (céleste); sortie du corps
détruit, diminué et tranché avec force2° 7• »
G.1.2.b.1725, lignes 29 à 31
203 Ama («mère»)+ Ugu, («engendrer»)+ Ni-ir («lui»)+ Ud («jour»)+ Zalag2 («lumière»).
204 Ba («don») + Da («puissance») + He2-si («devenir sombre ou ténèbres») + Â-Kar
(«utilisation»).
205 Hal-ha! («Grand Secret»)+ Bi («emporter»)+ Si («corne»)+ Pad («briser»)+ Ak («placerv)
34. Le site originel de Giza avec son réseau hydraulique tel qu'il est détaillé dans
Le Testament de la Vierge. Frantz Lasvignes et Anton Parks
5. Les ruines
d'El-Amama,
l'ancienne cité
d' Akhenaton.
6. Maquette du second Temple de Jérusalem, à l'époque d'Hérode.
7. Souterrain du Kotel avec ses 8. Les écuries de Salomon sous l'esplanade du Mont
pierres gigantesques (Jérusalem). du Temple à Jérusalem (photographie de 1878).
- sur le papyrus égyptien Sallier IV (XIX• dynastie, vers 1225 av. J.-C.)
- dans un texte datant du règne de Ramsès V (XX• dynastie, vers 1160 av.
J.-C.223)
- sur le papyrus grec Chester Beatty I (copie de l'époque chrétienne, 3• et
4• siècles de notre ère).
222 Rappel: An (ou Anu) exprime à la fois le dieu suprême du panthéon suméro-akkadien et
le Ciel.
223 Réf. de l'ancienneté du papyrus in : Claire Lalouette, Textes sacrés et textes profanes de
Meri (« bien-aimé(e) »)
22•Titre maintes fois repris ensuite pour nommer des Pharaons comme, par ex., Meridjefarâ
(XIV" dynastie); Merikarâ 1 et II (IX• et X• dynastie); Merikhepera (XIII• dynastie) ...
164 CORPUSDEAE
m Traduction rendue possible à partir du fac-similé édité dans : Michèle Broze, Les aventures
d'Horus et Seth dans le papyrus Chester Beatty 1 (Orientalia Lovaniensia Analecta 76), Éditions
Peeters, 1996.
166 CORPUSDEAE
«Isis fit des images de tout ce qu'elle trouvait, et elle les donna
successivement à chaque ville, comme si elle eût donné le corps
entier. Elle voulait ainsi qu'Osiris reçût le plus d'honneurs possibles,
et que Typhon (Seth), s'il venait à l'emporter sur Horus fût, dans sa
recherche du vrai tombeau d'Osiris, égaré et trompé par la diversité
de tout ce qu'on pourrait lui dire ou montrer. [... ] On ajoute qu'alors
une foule d'Égyptiens commencèrent successivement à passer
comme transfuges dans les rangs d'Horus, et que Thouéris228, la
concubine de Typhon, les suivit. Comme un serpent poursuivait
cette dernière, les partisans d'Horus le coupèrent en morceaux,
et c'est en souvenir de ce fait qu'ils jettent encore aujourd'hui au
milieu de leurs rangs un bout de corde qu'ils coupent en morceaux.
Un grand combat se livra; il dura plusieurs jours et se termina par
la victoire d'Horus. Typhon garrotté fut remis entre les mains d'Isis.
Mais la déesse ne le fit point périr; elle le délia et lui rendit la liberté.
Horus en conçut une indignation excessive; et portant la main sur
sa mère, il arracha le bandeau royal qu'elle avait sur sa tête. Hermès
228Ta Uret en égyptien, litt. «la Grande». Ta Uret est une déesse hippopotame généralement
associée à Hathor, donc à Isis ou Nephtys. Il s'agit ici de Nephtys qui appartenait aux rangs
de Seth.
LA FAUTE DU FILS DE DIEU 167
«Le roi est 'Vie' qui a reconstitué les têtes, qui a rétabli les nuques.
C'est le roi qui fait vivre les gosiers! J'ai reconstitué Atum. J'ai
rétabli la tête d'Isis sur son cou après que j'eus reconstitué la colonne
229 Plutarque, Isis et Osiris, extraits des chapitres 19 et 20, traduction de Mario Meunier, Guy
«combat» ou «lutte». Une vérification approfondie offre plutôt la lecture Kheraha qui est le
lieu de bataille entre Horus et Seth indiqué dans le chapitre 17 du Livre des Morts. Le lieu
Kheraha exprime «la place de la guerre du mai» ou «la place de la guerre maléfique».
232 François Joseph Chabas, Le calendrier des jours fastes et néfastes de l'année égyptienne
(Traduction complète du papyrus Sallier IV), Paris, ~ditions Maisonneuve et Cie, 1870, p. 28
à31.
233 François Joseph Chabas, traducteur du papyrus Sallier rv; tente de traduire ce mot par
Peter Sheehan, Babylon of Egypt (The Archeology of Old Cairo and Origins of the City) - ARCE
234
1. La Chute de Lucifer
235Wallis Budge, An Egyptian Hieroglyphic Dictionary, New York, Dover Publications, 1978
(première édition: 1920), p. 150.
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION D'HORUS, FILS DE DIEU 173
37. et 38. L'orbite de la planète Vénus forme un pentagramme inversé attribué à Samaël
et Lilith (Osiris et Isis), parents de Bel-Marduk (Horus). Beaucoup voient en ce symbole
le Baphomet ou le bouc du Sabbat. Nous verrons plus loin la véritable signification du
Baphomet. L'énergie de cette étoile à l'envers est souvent détournée lors de rituels magiques,
car dans l'inconscient collectif, le genre humain se souvient des déplacements de Vénus dans
le Ciel et des ravages qu'elle a occasionnés jusqu'à 3000 av. J.-C.
déterra la fameuse palette de Narrner où se trouvent deux têtes de la déesse Bat (forme
protectrice d'Isis et Nephtys : Hathor) en haut des deux faces du document en pierre.
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION D'HORUS, FILS DE DIEU 175
plus importante sur Terre (ainsi) fut projetée !'Étoile du roi avec le
Soleil249 • Le roi allume pour le Soleil une torche afin de le protéger250.
La flamme de son souffle brûlant [est contre vous] qui êtes derrière
le temple. Le déluge de feu de son souffle brûlant est contre vous251 •
[Roi1 détruis donc le Ciel et fais trembler la Terre (afin) que les
Impérissables te craignent252 ! Alors [il] disposera la flamme de son
Œil afin qu'il (son Œil) tourne autour de vous et qu'il place la rage
parmi les auteurs des actions (mauvaises) au point qu'il submerge
ces dieux primordiaux253 • Son Œil est sa force. Il est protégé de ce
qui a été fait contre lui. La flamme de son souffle brûlant de son
Uraeus est Renenutet qui est sur lui. Le roi a placé la crainte qu'il
engendre dans leur esprit en faisant un massacre parmi eux254 • 'Il y a
du tapage dans le Ciel! Nous avons vu quelque chose de nouveau'
ont dit les dieux primordiaux ... Horus (est) dans la Lumière du
Soleil! (Comme) il a fait trembler les Maîtres des Formes, la double
Ennéade l'entoure! Saisis la main (de !'Étoile du Matin) permets
qu'elle s'asseye sur le Grand Trône afin qu'elle puisse rejoindre
les deux chemins supérieurs du Firmament255 ! Étant donc assis à
la place du Maître de Tout, le roi s'emparera du Ciel et il fendra
son firmament256 ! Horus le Porteur257, roi qui s'est dressé en vérité
comme cette étoile dans la partie inférieure du Ciel et qui va (être)
jugé comme un dieu (après) qu'il eut entendu les propos comme
un magistrat258 • [Roi] prends donc l'Œil vert d'Horus, empêche qu'il
ne le porte259 ! Horus tombe à cause de son Œil260 • Le regard du roi
est tombé261 • L'Œil d'Horus a chuté dans les airs quand [Horus] est
tombé262 • [Il a été] commandé que tu puisses chuter comme une
étoile, comme !'Étoile du Matin263 ! Le roi ne peut parler sur Terre
auprès des hommes, il ne peut être accusé au Ciel auprès des dieux,
(car) le roi a écarté le(s) propos le concernant et qu'il a détruit pour
monter au Ciel264 • Il n'est pas question que le roi soit puni ... Il n'est
249 Textes des Pyramides. Pyramide d'Aba, 402:698a-698b.
250 Textes des Pyramides. Pyramide de Teti, 362:606a.
251 Textes des Pyramides. Pyramide d'Unas, 255:295a-295c.
pas question que le roi soit refoulé par les magistrats265 ! Redresse-
toi, roi, il n'est pas question que tu meures, réveille-toi pour Horus!
Celui qui s'est dressé, il ne peut se fatiguer, celui qui se trouve au
cœur de l' Abysse266 • N'ignore pas le roi, Taureau du Ciel, toi dont
on dit 'Cette étoile' ! Vois, le roi est venu! Vois, le roi est monté267 ! »
Le roi Horus, le Porteur de Lumière
Extraits de différentes formules tirées des textes des Pyramides
«celui qui réunit la partie antérieure (du reste du corps)» alors que dans
le 22e nome où se serait situé le délit, le prêtre était Semen Hat, «celui qui
fixe la partie antérieure (sur le reste du corps)268 », que des épithètes en
relation avec la décapitation d'Isis-Hathor! De vagues allusions semblent
présentes dans les textes funéraires égyptiens, mais, rappelons-le, la mort
d'Isis par son fils devait rester dissimulée au peuple :
269 Eugène Lefébure, Le mythe osirien, Paris, Librairie A. Franck, 1874, p. 76.
270 Ibid., p. 77.
271 D'Isis et Osiris, 55.
272 Eugène Lefébure, Le mythe osirien, op. cit., 1874, p. 63-64.
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION D'HORUS, FILS DE DIEU 179
283 Voir par exemple l'ouvrage de l'anthropologue Jérémy Narby, Le serpent cosmique.
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION D'HORUS, FILS DE DIEU 181
284Hiroaki Mano et Yoshitaka Fukada, «A Median Third Eye (Pinea! Gland retraces Evolution
of Vertebrate Photorect!ptive Organs) », Photochemistry and Photobiology, 2007, 83(1) :11-8.
182 CORPUSDEAE
«Le roi souhaite traverser[ ... le] Canal Sinueux, vers le côté oriental
285 Frank Waters, Le livre du Hopi, Paris, Éditions Payot, 1978, p. 21-22 + 27.
286 Rick Strassman, DMT, La molécule de l'esprit, Paris, Éditions Exergue, 2005, p. 84.
287 Ibid., p. 92-93.
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION D'HORUS, FILS DE DIEU 183
«Roi, prends donc l'Œil d'Horus qu'il a brûlé, Roi, prends donc
l'Œil d'Horus, ne le fais pas onduler!»
Textes de la Pyramide d'Unas, 119:76a-120:76c
40. et 41. La structure du cerveau, proche de la glande pinéale, rappelle l'Œil d'Horus, Udjat,
présent dans l'imagerie de l'Égypte ancienne.
289 Cf. Lourenço Eduardo Augusto, Pinea/, a glândula da vida espiritual, Sâo Paulo, Pelo Espfrito
«Prends les deux Yeux d'Horus : le noir (la Lune) et le blanc (le
soleil)! Porte-les donc à ta face afin qu'ils illuminent ton visage!»
Textes de la Pyramide d'Unas, 43:33a
«Si vient vraiment Thot avec cette venue mauvaise qui est sienne,
veuille ne pas lui ouvrir tes deux bras! Que ne lui soit pas dit son nom
de 'Sans mère.' ... Si vient vraiment Isis avec cette venue mauvaise
qui est sienne, veuille ne pas lui ouvrir tes deux bras! Que ne lui soit
pas dit son nom de 'Celle qui est en décomposition avancée.' ... Si
vient vraiment Nephtys avec cette venue mauvaise qui est sienne,
que ne lui soit pas dit ce nom qui est sien de 'Celle qui remplace celle
qui n'a pas de vagin'. «
Textes de la Pyramide de Pepy 1°', extrait du chapitre 534:1271a-1273b
Nephtys, son surnom de «Celle qui remplace celle qui n'a pas de vagin»
ne laisse aucun doute possible : Nephtys se substitua bien à la «vierge»
Isis.
Un autre passage des Textes des Pyramides exprime le remplacement
d'Isis par la concubine royale sous la figure de la déesse vache Bat, forme
protectrice d'Hathor. Bat possède deux visages, nous disent les textes, c'est
simplement pour indiquer les visages d'Isis et Nephtys. À l'image de sa
sœur jumelle Isis, Nephtys offre pouvoir, récompense et respect au roi,
représentation royale de l'Étoile du Matin :
« ô Bat, mon nom est 'Isis dans le lieu clos'; je suis en mon nom et
mon nom est divin; je ne vais pas l'oublier, c'est le mien.»
Textes des Sarcophages, M23C, 411:a-d
« Nephtys et Khenti-Enirty («celui qui n'a pas d' œil sur son front»
=Horus après sa faute), sont aux côtés du roi, (le côté) gauche où
se trouve Seth. Si le roi a reconnu son trône et si son aviron s'est
souvenu de lui, c'est que le roi a trouvé son trône inoccupé».
Textes de la Pyramide de Teti, 359:601e-602b
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION D'HORUS, FILS DE DIEU 189
*
* *
291 René Lachaud, L'Égypte ésotérique des pharaons, Tome 1, Paris, Éditions Trajectoire, 2008,
p.252.
292 Neb: «coupe» et corbeille», cf. Wallis Budge, An Egyptian Hieroglyphic Dictionary, op. cit.,
Miktal, «tour»
Fait étrange, à chaque fois qu'une courte allusion est faite au sujet
de la décollation d'Isis, et plus précisément de la Passion de son meurtrier,
le papyrus Jumilhac change volontairement le nom d'Horus en Anti et
celui d'Isis-Hathor en Hesat. Je le rappelle, il était hors de question pour
les lettrés égyptiens d'évoquer clairement les souffrances des dieux, car un
dieu n'est pas assujetti à la douleur et encore moins au trépas!
293 Jacques Vandier, Le papyrus Jumilhac, in Comptes rendus des séances de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, 89< année, n° 2, 1945. Jacques Vandier ne publiera la traduction et
ses commentaires du papyrus qu'en fin 1961.
294 Georges Posener, «Notice sur la Vie et les Travaux de Jacques Vandier, Membre de
l'Académie», in Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 119<
année, N° 1, 1975. p. 34.
192 CORPUSDEAE
Anti
295 Pour la nébride, voir explication un peu plus loin, dans le chapitre sur le démembrement
et la résurrection d'Horus.
296 Jean Hani, «Plutarque et le mythe du 'démembrement d'Horus'», in Revue des Études
du grec Anti («au lieu de», «contre»). Ce dernier terme forme plutôt un
«contraire» ou un «opposé», on le retrouve d'ailleurs dans le sanskrit
avec un sens similaire. Intéressant de constater que le dieu Anti («au lieu
de») peut également se substituer à quelqu'un; c'est très exactement son
rôle dans l'histoire qui nous occupe!
Si l'on adjoint Anti au terme égyptien Krst («enterrement», «mise
en terre»), déjà mentionné dans plusieurs de mes précédents ouvrages,
nous obtenons le nom du dieu et sa fonction, celle de protéger le mort pour
le mener vers sa destination finale : la tombe.
*
* *
«[Les gens des Écritures dirent :] 'Nous avons tué le Messie, Jésus,
fils de Marie, prophète de Dieu', alors qu'ils ne l'ont point tué et
qu'ils ne l'ont point crucifié, mais ont été seulement victimes d'une
illusion, car même ceux qui se sont livrés ensuite à des controverses
à son sujet sont encore réduits, faute de preuve, à de simples
conjectures. En réalité, ils ne l'ont pas tué297• »
Le Coran, sourate 4, verset 157
«Monte donc vers l'Œil de Râ, jusqu'à ce nom qui est tien qu'ont
créé les dieux pour Horus de la Duat, pour Horus qu'ils ont détruit,
pour Horus qu'ils ont abattu, pour Horus qu'ils ont redressé!»
Textes de la Pyramide de Pepy ter, 612:1734a-1734c
«Quand, pour venger son père, Horus eut tué sa mère, un des plus
anciens dieux jugea qu'il fallait lui laisser son sang et sa moelle,
mais lui enlever la graisse et les chairs, parce que celles-ci s'étaient
formées dans le sein de sa mère, tandis que ceux-là venaient de son
père par la génération. »
Plutarque, De libidine et aegritudine, 6
«C'est ce que dans leur mythologie les Égyptiens nous font entendre
sous forme d'énigme, lorsqu'ils disent qu'après la condamnation
d'Horus, son esprit et son sang furent donnés à son père, sa chair et
sa graisse à sa mère. »
Plutarque, De animae procreatione in Timaeo, 27
299 Rappel : Atfieh (Aphroditapolis en grec), dans le 22' nome d'Égypte, au sud de Memphis et
Djuf300. Aussi l'or est-il en horreur dans le nome de Djuf, car l'or ce
sont ses chairs et l'argent ce sont ses os. (... )Alors [Râ] se dirigea
vers le nome de Dunâuy301, avec les dieux de sa suite, Thot étant
à leur tête, sa peau étant avec lui. Le cœur de Hezat fut heureux à
cause d'elle. Elle fit, de nouveau jaillir son lait pour lui (cf. Anti), afin
de renouveler sa naissance, et elle fit monter le lait au bout de ses
seins, et elle les dirigea vers sa peau en cet endroit en y faisant couler
le lait. Elle fit, en cet endroit, un onguent dans son godet et, grâce à
lui, sa peau et ses chairs furent guéries.( ... ) Quant à cette colonne302
grâce à laquelle elle est élevée, c'est un godet avec son bâtonnet et ils
servent à faire des remèdes pour guérir son corps. Elle fut érigée en
présence d'Osiris, en ce lieu; elle fut établie là, et elle ne s'éloignera
plus de lui, en remplacement de son fils Horus. [Horus] fut là, en
bonne santé, ses chairs s'étant, de nouveau, affermies pour lui, et
sa forme ayant été de nouveau mise au monde. Sa mère, Isis, le
regarda comme un jeune enfant, après avoir renouvelé sa naissance
dans ce nome. Et on célébra, en son honneur, toutes les cérémonies
prescrites dans le Mammisi. Et Uadjet exista sous le nom d'Isis dans
le nome de Dunâuy où elle resta avec son fils Horus; on célébra en
son honneur toutes les cérémonies prescrites dans le Mammisi, le
premier jour du deuxième mois d'hiver, jusqu'à ce jour.»
Papyrus Jumilhac, 12:23-26/13:1-10
terme que valide Vandier en page 182 (note 381) de son étude sur le papyrus Jumilhac.
303 Serge Sauneron, ((Le germe dans les OS», BIFAO, n° 60, 1960, p. 20 et 25.
304 Jean Yoyotte, «Les os et la semence masculine», BIFAO, n° 61, 1961, p. 146.
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION D'HORUS, FILS DE DIEU 197
Égypte ancienne, les nébrides sont des outres faites d'une dépouille
animale servant à envelopper les membres dispersés d'un mort avant son
embaumement; Osiris fut le premier à avoir connu cette pratique. Les
nébrides des représentations picturales se trouvent près du mort lors des
cérémonies des Mystères où survient la restauration du corps du défunt
dans son parfait parachèvement. Horus est mis en stase dans un contenant
destiné à créer un effet d'incubation, où l'individu va connaître une
reconstruction de son être tout en se débarrassant de sa vieille peau.
«Si Nephtys a regroupé pour toi tes membres en ce nom qui est sien
de Seshat (déesse de la Sagesse), 'Maîtresse des constructeurs', c'est
qu'elle leur a rendu la santé pour toi305 ! C'est qu'elle les a transportés
au Ciel et qu'elle t'a rassemblé en son nom de Cercueil! Si tu es tiré
vers le haut par elle, c'est en son nom de Tombe. »
Textes des Pyramides de Pepy ter et de Teti, 364:616a-616f
«Elle fit, en cet endroit, un onguent dans son godet et, grâce à lui, sa
peau et ses chairs furent guéries.( ... ) Quant à cette colonne grâce à
laquelle elle est élevée, c'est un godet avec son bâtonnet et ils servent
à faire des remèdes pour guérir (le) corps. »
Papyrus Jumilhac, 13:5-7
'!IY7 Louis Charbonneau-Lassay, Le bestiaire du Christ, Éditions Albin Michel, 2006, p. 259.
308 Ibid., p. 200-201.
200 CORPUSDEAE
Ce n'est pas tout. La présence du lait dans cette histoire relève une
fois encore du symbolisme de l'alchimie où la matière première arrivée au
stade de rebis (mélange des deux œuvres : état double dit« hermaphrodite»)
au cœur même de l'œuf philosophique (la nébride), se retrouve combinée
à une solution dénommée «lait de vierge» (le mercure philosophique
obtenu avec «la rosée de mai»). Cet ensemble amalgamé se nomme le
«bain du roi» et restera au repos pour obtenir la pierre philosophale. On le
voit, rien n'a été placé au hasard dans le récit du démembrement d'Horus
et de sa résurrection.
L'auteur, Gérard de Sorval, dit à propos de la transmutation du
Feu de !'Esprit que l'épouse ou la fiancée du Cantique des Cantiques tant
appréciée de Saint Bernard, le fameux rédacteur de la règle de l'Ordre
des Templiers, «est la Shekhina d'en bas avec laquelle l'homme doit
s'unir spirituellement pour retrouver l'androgynat primordial du 'couple
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION D'HORUS, FILS DE DIEU 201
*
* *
lAi = D A
= D 111111111111 0 <::> c=__J
Garâal, «la pierre de Lumière qui fait ascensionner3 10 »
310 Ga : » pierre précieuse» + Râ : «Lumière, Soleil» +Al (ou Ar, le 1n'existe pas en égyptien) :
«ascensionner, monter, s'élever».
311 Jean Markale, La femme celte, Paris, Éditions Payot, 1972 (réédition 1992), p. 269-270.
III
La Passion et la Résurrection
de Bel-Marduk, Fils de Dieu
av. J.-C., date à laquelle correspondrait, selon moi, la mort d'Isis. Des
spécialistes comme Van der Toom312 pensent que la constellation devait
s'aligner sur l'Ésagil et que ce temple formait une réplique terrestre de la
constellation.
Effectivement, si l'on observe attentivement le plan du complexe de
la ziggourat de Babylone (Tour de Babel), on obtient une représentation
assez approchante du carré de Pégase et de ses alentours.
Van der Toom, «The Babylonian New Year Festival: New Insights from Cuneiform Texts
312
and their Bearing on Old Testament Study», in Congress Volume Leuven 1989, edited by J.A.
Emerton, E.J. Brill, 1991.
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION DE BEL-MARDUK, FILS DE DIEU 205
*
* *
[Toi] qui assembles le Ciel, qui amoncelles la Terre, qui mesures les
eaux de la mer, qui mets (les champs) en culture, (toi) qui habites
l'Éudul, Marduk sublime, qui fixes les Destins de tous les dieux,
qui donnes le sceptre saint du roi qui (te) craint; je suis l'Urigallû de
l'Ékura, qui te bénit. Pour ta ville, Babel, sois indulgent. Prends pitié
de l'Ésagll, ton temple! Seigneur des Grands Dieux, que la Lumière
luise à ta parole, devant tes enfants de Babel.»
DT 109, 1, lignes 2 à 10
t-UD-UL, la demeure de Marduk et sa compagne Sarpanitu, litt. «le temple qui brille
314
315 Voir à ce propos, Le Chaos des Origines, d' Anton Parks (2016, édition complétée en 2020 aux
Éditions Nouvelle Terre).
316 Cf. Sarpu («argent»)+ ittu («marque, caractéristique»): «qui ressemble à l'argent» en
akkadien.
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION DE BEL-MARDUK, FILS DE DIEU 207
Roberts, « Unity and Diversity : Essays in the History, literature and Religion of the Ancient
Near East», Baltimore 1975, 98-135; 0.0. Edzard, « Zur Ritualtafel der Sogenannten ». «Love
Lyrics» in F. Rochberg-Halton (ed.), «Language, litterature and History: Pylological and
Historical Studies Present to Erica Reiner» (AOS 67), New Haven CT 1987, 57-69; Leick, « Sex
and Eroticism in Mesopotamian Literature», 239-246.
208 CORPUSDEAE
*
* *
La tablette akkadienne VAT 8917 (Ier millénaire av. J.-C.), tirée des
chroniques divines, nous apporte quelques informations importantes sur
les deux déesses complémentaires et parfois rivales. Le ton est donné dès
sa première ligne, Piri§ti ilâni rabûti : «Le Secret des Grands Dieux». Dans
les lignes 19 à 22, nous pouvons lire:
«!Star de Ninive est 'Parole de Vie' 319 ; elle est la nourrice de Bel.
Elle possède [quatre yeux] et quatre oreilles. Ses parties supérieures
forment Bel, et ses parties inférieures forment Ninlfl (la Dame du
Souffle). La Dame d' Arbêla est la mère de Bel.»
VAT 8917, lignes 19 à 22
Assurbanipal, British Institute for the Study of Iraq, 2004, Volume 66, p. 41-44.
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION DE BEL-MARDUK, FILS DE DIEU 209
A.P.: Dans une précédente enquête sur l'Atlantide et, ici, sur le Temple
de Salomon (ou simplement les sanctuaires égyptiens en général),
deux colonnes encadrent les portes d'entrée du domaine aquatique
et du fameux Temple à Jérusalem. Le symbolisme des deux colonnes
semble très important en franc-maçonnerie, pouvez-vous nous dire
d'où il proviendrait et ce qu'il représente exactement?
T. E. : «Vous parlez certainement des colonnes du Temple : f akin et
Boaz. Encore un point qui divise. La Grande Loge Unie d'Angleterre
et le Rite écossais placent Jakin à droite et Boaz à gauche de l'entrée
du Temple ; tandis que le Rite français inverse leur place, peut-être
dans son souci permanent de se différencier des Anglais !
Un couple de colonnes a toujours marqué l'accès vers un autre
espace. Par exemple les Colonnes d'Hercule définissaient l'espace du
monde réel, physique, des vivants, par rapport à la réalité inconnue
du monde post-mortem, l'au-delà, le Mystère. Les colonnes ont
toujours marqué cette ligne fictive que nous appelons «limite» et
au-delà de laquelle nous devons être capables de faire face à un état
différent de celui d'où nous provenons. Les colonnes contiennent le
sens de l'épreuve.
Les colonnes d'Hercule gardent le passage vers l'inconnu.
Selon la version de Platon, au-delà des colonnes se situait le royaume
perdu d' Atlantide, le situant dans le royaume de l'inconnu, de
'l'autre côté'. Symboliquement, dépasser les colonnes d'Hercule
peut signifier quitter l'impureté du monde matériel pour accéder au
royaume supérieur de l'illumination.
Pour les colonnes maçonniques, il en est de même, mais cela dépend
de quelle obédience vous dépendez. Vous avez peut-être entendu
parler de loges « opératives » et de loges «spéculatives». Les
premières tenues (réunions) se déroulaient au pied des cathédrales,
dans de petits appentis. C'était l'endroit où les tailleurs de pierres,
les ébénistes et autres métiers se réunissaient pour parler des secrets
de construction. Il était en effet malaisé de parler en public de la
pièce de bois qui avait été coupée un soir de pleine lune pendant
la période de sève montante, pour la bonne tenue dans le temps,
condition indispensable pour la réalisation de l'édifice. Il était
difficile également d'affirmer en public que la pierre «taillée»
devait être placée dans l'agencement du mur dans le même sens que
celui du cours d'eau ou de la veine dans laquelle la pierre avait été
'prélevée', afin de conserver 'l'énergie' physique de cette dernière.
En effet, tout géobiologue sérieux vous dira que les pierres d'un
mur s'empilent dans le sens pôle positif et pôle négatif de chaque
pierre, comme des aimants, et tout géomètre vous affirmera qu'il y
a un nombre d'or, une règle Divine, en additionnant ou divisant des
proportions.
À l'époque où l'on brûlait les sorcières pour moins que cela, parler de
212 CORPUSDEAE
l'énergie des pierres pouvait vous amener au bûcher, c'est pour cela
que les loges ont été créées, pour pouvoir parler en toute discrétion.
Les spéculatifs étaient les hommes de savoir, les hommes de métier.
Le maçon opératif est un maçon de métier, c'est au cours du 17e siècle
que les loges de Maçons opératifs commencèrent à accepter des
personnes qui n'étaient pas du métier, que l'on appelait spéculatifs.
Spéculatif, définition : Celui qui se livre à des recherches abstraites,
théoriques. Nous pouvons donc dire que la maçonnerie opérative,
des hommes de savoir, est devenue· une maçonnerie d'hommes
théoriques. Je vous laisse méditer sur la différence ...
Citation : 'La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne
fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne
ne sait pourquoi.'
Revenons-en aux colonnes du temple, mais il faut savoir d'abord ce
que représente le Temple. Le Temple est érigé pour recevoir Dieu.
Pour y accéder, il faut gravir les marches, qui vous amènent sur
l'esplanade, ou parvis. Il y a deux colonnes à la gauche et à la droite
de la porte du temple. Lorsque vous trouvez la clé de la porte, vous
accédez à l'intérieur du temple.
La symbolique est la suivante (raccourcie). Le Temple est le symbole
de l'Homme. L'Homme erre dans la vie à la recherche de son idéal
de vie, il cherche son propre temple, son temple intérieur. Pour
cela il doit gravir les marches, appelées marches de l'élévation. En
gravissant ces marches donc, l'homme s'élève. Il s'élève jusqu'à
arriver sur le parvis. Le parvis est souvent symbolisé en damier,
composé de carrés égaux noirs et blancs, en nombre égal. Ce damier
représente l'équilibre de l'ombre et de la Lumière, du blanc et du
noir, comprenez du bien et du mal. Lorsque l'Homme aura réussi à
créer l'équilibre en lui, il n'est plus un profane, il ne lui restera plus
qu'à passer entre les deux colonnes fakin (qui signifie 'il établit', et
Boaz, qui signifie 'la force en lui'. L'Homme, une fois qu'il a établi
la force en lui, en passant entre Jakin et Boaz, qui représentent le
passage, n'a plus qu'à pénétrer dans le temple pour y accueillir Dieu.
Il me reste juste à vous préciser que toutes les obédiences ne seront
pas en accord avec ce que je viens de dire.
En effet, chaque obédience a sa vision des choses. Il y a des
obédiences mystiques et des obédiences plus 'intellectuelles', plus
terre à terre, et c'est très bien ainsi, chacun étant libre de penser
comme il l'entend. Ce n'est pas ce quel' on pense qui divise, car si on
laisse chacun penser librement, il n'y a jamais de problèmes. Ce qui
divise, c'est lorsque l'un pense qu'il a raison, et que l'autre a tort. Ce
qui divise, c'est lorsque l'un pense savoir mieux que l'autre. Ce qui
divise, c'est lorsque l'on regarde l'autre en voulant lui apprendre
quelque chose, au lieu de regarder l'autre en voulant apprendre de
lui.»
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION DE BEL-MARDUK, FILS DE DIEU 213
*
* *
«Elle est puissante, elle est déesse, elle est la plus élevée des déesses,
Sarpanitu, la plus brillante des étoiles, qui habite l'Éudul, la[ ... ] des
déesses, vêtue de Lumière, qui assemble le Ciel, qui amoncelle la
terre, Sarpanitu dont la station est haute; elle brille Beltia, elle est
sublime et très haute, parmi les déesses il n'y en a pas comme elle;
(elle est celle) qui accuse et intercède, qui abat le riche et redresse
l'humble, qui renverse l'ennemi, celui qui ne craint pas sa divinité,
(elle) qui sauve le captif, prend la main de celui qui est tombé. [+]
Du serviteur qui te bénit, prends pitié. Dans le besoin et la peine,
saisis sa main. Dans la maladie et la souffrance, donne-lui la vie ... »
DT 109, 1, lignes 12 à 23 + DT 114, Il, lignes 4 à 6
qui a du lin noir sur son dos et du lin rouge s4r le devant[ ... ] [le
lin rouge] du [devant] représente le sang du cœur qui a été versé.»
VAT 9555, lignes 20 et 21+27
« 'Laissez Bel en vie ! [... ] Laissez-(le) en vie ! Ne (le) tuez pas' ! Ils le
transportent. Elle les poursuit: «Mon frère, [mon] frère! [... ] [Elle]
qui a parcouru la cité, elle est une femme plaintive qui tourne autour
de la cité.»
BM 134503, lignes 14et15 +VAT 9538, ligne 67
«L'ensemble del' exposé est énoncé par les prêtres des lamentations;
cela concerne le crime de blasphème qu'ils commirent à l'encontre,
de lui-même et ses pères, les dieux qui s'agitèrent. »
VAT 9555, lignes 61-62
VAI 2.2.2.2. li~e:2 Z-2 !i:t 61-62 : Éymgil!i:~ d!i: Mathieu (26};
«Marduk est arrêté et interrogé Man; (H}; L:us:: (22}; l!i:m (lB) :
par des prêtres, on l'accuse de «Jésus est arrêté et interrogé
blasphème. » par des prêtres, on l'accuse de
blasphème.»
«Le cochon des roseaux s'est jeté sur le chemin de Nabu lorsqu'il
venait de Borsippa. Dans sa lancée, il voit (et dit): 'C'est le criminel
qui était avec Bel' ! Il le reconnaît comme complice de Bel. »
VAT 9555, lignes 24 à 26
«[Le garde? qui] ne sort pas avec Bel vers la maison de l' Akitu, tient
l'entrave du prisonnier et s'assoie avec lui.[ ... ] [dans les ténèbres].»
VAT 9555, ligne 39 + K6330, ligne 26
*
* *
«Je n'ai pas pêché, Seigneur des Pays. Je n'ai pas été négligent
envers ta divinité. Je n'ai pas détruit Babylone, je n'ai pas ordonné
sa dispersion ... »
MNB 1848, V, lignes 39 et 40
«Il est retenu ... Cela concerne celui qui est retenu fermement. [... ]
Irrémédiablement, Sakkukutu est sa femme qui pleure. Elle circule
dans la cité.»
K 6330, lignes 4 et 8 +VAT 9555, ligne 67
VAI 2555, liille JQ: «ils É~angil~ d~ Jean. 12;2J: « ... ils
enlevèrent les vêtements de prirent les vêtements de Jésus.»
Marduk.»
*
* *
«Procure des boissons fortes à qui va mourir, du vin qui est rempli
d'amertume: qu'il boive, qu'il oublie sa misère, qu'il ne se souvienne
plus de son malheur!»
Les Proverbes, 31:6-7
«Je suis ce pur lotus qui sort en portant le Lumineux, celui qui est
préposé au nez de Râ. Je suis descendu le chercher pour Horus. Je
suis le pur qui sort de la prairie marécageuse.»
Chapitre 81 du Livre des Morts, papyrus Nunu, BM 10477
52. Vignette
accompagnant le chapitre
81 du Livre des Morts.
Horus émerge de la fleur
bleue des marécages. Sur
l'original en couleur, les
pétales de la fleur sont
bleus.
332N .d.É. : Avis aux chercheurs francophones : on notera la déplorable publication française
du livre Surnaturel d'Hancock, aux ~ditions Alphée - Jean-Paul Bertrand, où aucune des notes
et bibliographie du volumineux ouvrage ne sont reproduites! Anton Parks dut se résigner
à acquérir la version originale anglophone pour accéder aux nombreuses références de
l'auteur ...
228 CORPUSDEAE
333José Luis Diaz, « Ethnophannacology of Sacred Psychoactive Plants used by the lndians of
Mexico», Annual Review of Pharmacology and Toxicology, vol. 17, april 1977, p. 647-675.
334 William Emboden, «Sacred Narcotic Lily of the Nile», Economie Botany, Volume 32,
Number 4, 1978.
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION DE BEL-MARDUK, FILS DE DIEU 229
335William Emboden, The Sacred /ourney in Dynastie Egypt: Shamanistic Trance in the Context of
the Narcotic Water Lily and the Mandra/œ, Journal of Psychoactive Drugs, vol. 21 (1), Jan.-Mar.,
1989, p. 63.
230 CORPUSDEAE
336 Richard Chaby & Karen Gulden, Mots et noms de l'Égypte ancienne, volume 2, Paris, Books
«Bel qui fixe le Ciel et prie Sin (la Lune) et $amaii (le Soleil)
«Laissez-moi vivre! »
VAT 9555, ligne 37
«Bel qui fixe le sol sur lequel son [corps?] a été déposé, parce qu'il
[re]vint de l'épreuve de l'eau. [ ... ] [Bel] est mis à terre. 'Laissez-moi
enseveli et endurer' [dit-il?].»
VAT 9555, ligne 37 et BM 134503, ligne 16
«Le roi qui se dirige vers la fosse, qui se tient au-dessus de la fosse
et sur la fosse accomplit les rites, c'est[ ... ] qui pour Bel l'a jeté dans
l'abîme et l'a confié aux Anunnaki. Le feu que l'on allume, c'est
Marduk.»
K 3476, lignes 2 à 4
Telle une furie soutenue par la «Torche des dieux», Anat se bat
avec la Mort. Les descriptions de son combat pour faire revivre Baal et le
soutirer du trépas, ressemblent fort à une opération alchimique comme
relevé plus haut. Les termes employés font partie, pour la plupart, du
vocabulaire alchimique, alors que quelques notions se retrouvent aussi en
franc-maçonnerie lors du passage des trois premiers grades :
«Elle saisit la divine Mort, avec le fer elle le fend, avec le van elle
le vanne, au feu elle le brûle, à la meule elle le broie, dans le champ
elle le disperse pour que les oiseaux dévorent sa chair, pour que les
moineaux en consomment les parties. La chair jaillit de la chair. »
Tablette d'Ugarit, 1 AB, colonne 2, lignes 31 à 37
337 André Caquot, Maurice Sznycer et Andrée Herdner, Textes ougaritiques, tome 1, Mythe et
légendes, Éditions du Cerf, 1974, p. 258-259.
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION DE BEL-MARDUK, FILS DE DIEU 235
«[Mon messager] possède des yeux, mais il ne peut pas voir. Mon
messager possède une bouche, mais il ne peut parler. Mon messager
qui approche est venu, lui qui approche est ainsi venu. J'ai placé
du pain et l'ai essuyé, (dans) un bol dont le contour n'avait pas
été souillé, j'ai versé de l'eau, j'en ai versé (aussi) sur le sol et il l'a
bu. Avec ma bonne huile, j'ai consacré le mur. Avec mon nouveau
vêtement, j'ai habillé le siège. L'esprit est entré, l'esprit est parti.
Mon Messager de la Montagne, au milieu de la Montagne, il était
tourbillonnant, il est maintenant en position de repos. »
Tablette TIM 9, lignes 39 à 49
*
* *
Ce point sera développé dans l'épisode des Chroniques du Cfrkù qui fera suite au Réveil du
338
Phénix.
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION DE BEL-MARDUK, FILS DE DIEU 237
339 Nous avons vu plus haut, dans la présentation de la fête de !'Akitu, que Durnuzi (litt. «fils
de la vie» ou « fils légitime») semble représenter un titre divin. Durnuzi figurerait l'enfant, le
jeune dieu, avant de se transformer en Bel-Marduk, le dieu-roi et« maître des lois du Dukù ».
340 François Thureau-Dangin, Rituels akkadiens, Paris, Éditions Ernest Leroux, 1921, p. 146.
238 CORPUSDEAE
*
* *
aux.petits».
GASAN-MAH («Grande Dame»), il s'agit d'une épithète
d'Inanna-IStar
«La porte en treillis est appelée ainsi (car quand) les dieux
l'entouraient, (Marduk) entra dans le bâtiment avec la porte
verrouillée derrière lui. Ils percèrent la porte et firent la guerre. »
VAT 9555, ligne 68
343 G.R. Tabouis, Nabuchodonosor et le triomphe de Babylone, Paris, Éditions Payot, 1931, p. 258-
259.
344 René Lachaud, Les déesses de l'Égypte pharaonique, Éditions du Rocher, 1993, p. 59.
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION DE BEL-MARDUK, FILS DE DIEU 241
Ninmah, l'ancienne reine de Kharsa~ cité sumérienne de l'Eden biblique, cf. Eden d' Anton
Parks.
348 AO 3023, face a, lignes 8 à 11.
(«santé, jeunesse, force de jeunesse, joie») + AH ( UH) («parasite, vermine, insecte, papillon,
chrysalide, nymphe»).
244 CORPUSDEAE
Marche des Dieux, devint un centre initiatique très important où les initiés
aux Grands Mystères d'Osiris étaient placés dans les dix-sept niches de
l'Osireion employées comme alcôves à incubation.
359 Voir plus haut l'association effectuées entre les deux déesses, cf. chapitre «Sarpanitu,
porteuse du GAR-A-AL et les deux gtar, piliers du Temple».
360 Svend Aage Pallis, The Babylonian Akitu Festival, Copenhague, A. F. Host, 1926, p. 223.
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION DE BEL-MARDUK, FILS DE DIEU 247
60. La lionne Sekhmet, à la fois forme guerrière d'Hathor et déesse de la guérison, prend le
bras d'un homme allongé tout en tenant un Ankh (signe de vie et de Vénus) dans son autre
main. La scène se joue devant une figure d'Isis et un temple à deux colonnes; l'ensemble
étant surmonté de deux arbres de vie présentés sous les formes de deux colonnes de feu, un
peu à l'image des deux colonnes ]akin et Boaz du Temple de Salomon. Sekhmet semble prête
à relever l'individu. Nous pourrions également reconnaître id une version de la poignée de
main maçonnique, véritable signe de reconnaissance dans la franc-maçonnerie.
Image tirée de Hieroglyphica du philosophe alexandrin Horapollon (S• siècle de notre ère) qui
s'inspira des écrits de l'alexandrin Chérémon, conservateur de la Bibliothèque d'Alexandrie
au premier siècle de notre ère. Édition de Venise, 1505
61.Babylone, Oriental
Institute Museum, Chicago.
Maurice Bardin, 1936.
1961, p. 34 à 36.
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION DE BEL-MARDUK, FILS DE DIEU 251
Le septième jour. Nabu, assisté par d'autres dieux, doit libérer par la
force Marduk de la montagne du monde inférieur. Les fidèles de Marduk
miment une bataille dans les rues pour délivrer le dieu et le sortir hors
de sa prison. Leurs forces se brisent sur l'immense porte du sanctuaire,
mais tous finissent par entrer dans le monticule : la porte du caveau saute
et les assaillants pénètrent dans la salle du tombeau. Les événements se
déroulèrent-ils de cette façon dans l'histoire réelle transformée en mythe
par nos historiens? Ou bien la fête babylonienne a-t-elle inventé cette
libération afin d'accroître la dramaturgie de l'épisode?
L'archéologue Henri Frankfort dit à propos de ce septième jour
consacré à la bataille pour libérer Marduk : «Le commentaire sur la fête
babylonienne mentionne quelques incidents ayant lieu pendant que la
procession allait du débarcadère au temple. Il ne paraît pas vraisemblable
que la véritable libération de Marduk ait pu s'opérer le jour même de
l'arrivée des dieux. En outre, la journée du sept était destinée à cette
cérémonie. Malheureusement, nous ne savons pas du tout comment on
représentait la libération363 • »
36.1Henri Frankfort, La royauté des dieux, Paris, Éditions Payot, 1951, p. 415.
364 Cf. Voir plus haut le chapitre sur l'incubation royale et l'expérience du seuil de la mort.
365 K 9962, lignes 145 à 150.
*
* *
63. Procession aux abords de la Porte d'Btar lors de la fête de l' Akitu. Herbert Anger, 1927
256 CORPUSDEAE
«Le Roi fit ériger une estrade pour la Souveraine du Palais, et le divin
souverain y coucha avec elle pour assurer la vie du pays tout entier;
pour célébrer exactement le Premier jour (del' An), pour accomplir
avec zèle les saints rites du 'Jour de dormir ensemble.' Au Nouvel
An, date <lesdits rites, un lit fut donc dressé pour ma Reine. On le
purifia avec des joncs et du cèdre parfumé; et cette couche pour ma
Reine une fois prête, on y jeta un couvre-lit. Un couvre-lit plaisant
qui agrémentait la couche. Ma Reine, alors, fut baignée [côte à côte]
. avec le Roi Iddin-Dagan ! Une fois la sainte Inanna lavée au savon,
l'on aspergea le sol d'huile odorante de cèdre. Puis le Roi, fièrement,
s'approcha du giron sacré : il rejoignit le glorieux giron d'Inanna et
[le Roi] coucha avec elle, palpant avec tendresse ses beaux seins!
Lorsque la Reine eut longuement reposé sur le giron du Roi. .. Elle
murmura : 'Iddin-Dagan, oui, je prolongerai ta vie' 372 ! »
Hymne à Inanna de la dynastie d'lsin
(entre 2017et1817 av. J.-C.), extrait des lignes 169 à 192
371 Julye Bidmead, The Akitu Festival- Religious Continuity and Royal Legitimation in Mesopotamia,
op. cit., p. 100.
m Samuel Noah Kramer, Le mariage sacré, Paris, Berg International, 1983, p. 71-72.
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION DE BEL-MARDUK, FILS DE DIEU 257
375 Cf. Anton Parks, Le Secret des Étoiles Sombres, édition intégrale, dossier «Le sens de l'arbre
*
* *
LA PASSION ET LA RÉSURRECTION DE BEL-MARDUK, FILS DE DIEU 261
résultats sont graves dira-t-on plus tard. Mais les charges reposent sur des
«bruits de couloir» et non sur des faits avec preuves à charge, documents
écrits et aveux. Il fallait discréditer l'Ordre, quitte à créer des faux. Alors
une campagne d'accusation et de diffamation est lancée. Comme les motifs
sérieux d'inculpation faisaient défaut, Nogaret et sa bande se lancent dans
la compilation de témoignages, souvent dénaturés, avec interprétations
ciblées des informations métamorphosées en faits outranciers à l'apparence
véridique ... On s'étonnera qu'une telle chose fût rendue possible, même à
cette époque.
En raison du manque de réaction du pape, Nogaret accentue la
pression en laissant entrevoir un marchandage, nous dit l'historien Alain
Demurger: Anagni contre Templiers! Les moines-soldats del' entourage du
pape préviennent le Grand Maître de l'Ordre du Temple, Jacques de Molay,
présent en France depuis quelques mois. Ce dernier prend les devants et
demande au pape l'ouverture d'une enquête pour laver de tout soupçon
l'Ordre accusé de mille manières. En août 1307, le pape annonce à Philippe
le Bel sa volonté d'ouvrir une enquête. Cette initiative va précipiter les
événements au profit du roi. A ses yeux, l'enquête pontificale risque de
traîner et d'aboutir à un non-lieu, tant la mauvaise volonté du pape semble
grande. On l'aura compris, Philippe le Bel ne souhaite aucun acquittement!
Alors, ajoute Alain Demurger, «passant outre aux prérogatives de la
juridiction de l'Église, la police royale et le pouvoir laïc prennent les choses
en mains et créent le fait accompli 380! »
portaient dans la vie séculière, nus, mis en présence de celui qui les
reçoit ou de son remplaçant, ils sont baisés par lui, conformément au
rite odieux de leur Ordre, premièrement au bas de l'épine dorsale,
secondement au nombril et enfin sur la bouche, à la honte de la
dignité humaine. Et après qu'ils ont offensé la loi divine par des
entreprises aussi abominables et des actes aussi détestables, ils
l'obligent, par le vœu de leur profession et sans crainte d'offenser la
loi humaine, à se livrer l'un à l'autre, sans refuser, dès qu'ils en seront
requis, par l'effet du vice d'un horrible et effroyable concubinat. Et
c'est pourquoi la colère de Dieu s'abat sur ces fils d'infidélité. Cette
gent immonde a délaissé la source d'eau vive, remplacé sa gloire par
la stahie du Veau d'or et elle immole aux idoles381 (. •• ). »
Extraits de la lettre de Philippe le Bel
dévoilée le jour de l'arrestation des Templiers
- Histoire, 2013.
383 Geneviève Béduneau & Bernard Fontaine, Mystères et meroeilles de l'histoire de France,
cordes), mains et pieds brûlés jusqu'à l'os par le fer rouge, crucifixion
sur un poteau entraînant l'asphyxie, etc. Un Templier fut tellement brûlé
qu'il en perdit des os de ses pieds. Un autre témoignage de supplicié du
Temple révèle que ce dernier aurait été «prêt à tuer Dieu» pour mettre fin
à son supplice. Les prêtres inquisiteurs de cette époque étaient de grands
malades capables des pires sévices. Inutile de prier pour ces détraqués
voués à l'Enfer !
Dans la capitale uniquement, 340 Templiers se retrouvèrent détenus
dans 19 maisons d'arrêt. Sur 138 Templiers suppliciés à Paris, 36 mourront
sous la torture. «Les chevaliers sont frappés d'une telle terreur, qu'il faut
bien moins s'étonner s'ils font de faux aveux qu'admirer le courage de
ceux qui soutiennent la vérité, malgré leur péril et leurs justes craintes»,
nous dit François Raynouard à qui l'on doit plusieurs détails contenus
dans les comptes rendus de procès384•
""' François Raynouard, Les Templiers, Tragédie en cinq actes, Paris, Éditions Giguet et Michaud,
1805, p. 48.
272 CORPUSDEAE
*
* *
Waldemar Deonna, «Orphée et l'oracle de la tête coupée», in Revue des Études Grecques,
385
Le mot est lancé : Théraphim. Ce terme est traduit par les rabbins
par «choses honteuses». La nature des Théraphim reste très discutée
aujourd'hui encore. Le Targoun de Jérusalem 31:19 (Targoun Pseudo-
Jonathan), où l'on trouve du matériel del' Aggada et du Talmud, explique
que les Théraphim étaient des têtes d'homme ou de premier-né décapitées,
rasées puis salées et épicées (sic). Le Targoun de Jérusalem poursuit en
annonçant que la tête momifiée était placée sur un mur pour qu'elle puisse
s'adresser au peuple388 •
Rabbi Eliezer (45 à 117 de notre ère) compila d'anciens midrash
dont on conserve 54 chapitres qui forment une importante somme de
renseignements en rapport avec les Livres de la Genèse et de l'Exode.
Rassemblés au début de 9e siècle, ces textes étaient utilisés par les
commentateurs juifs médiévaux, comme Rachi et Nahmanide. Ces
chapitres créèrent une impulsion capitale quant à la compilation de la
Kabbale et du Zohar. Rabbi Eliezer enfonce le clou dans le chapitre 36
de son très sérieux Pirké en apportant des détails supplémentaires
qui ne manqueront pas de nous faire froid dans le dos : «Que sont les
Théraphim? Ils assassinent un homme, un premier-né (qui devient) rouge
en couleur. Tout ce qu'une personne a besoin de savoir n'est pas écrit ici.
C'est impossible depuis que les hommes qui discutent de la connaissance
de la fabrication (de l'idole) ont augmenté. Tous ceux qui suivent cette
connaissance tombent en fin de compte en Enfer389 ! Ils rasent la tête, la
salent avec du sel et ils écrivent sur une plaquette en or le nom de l'esprit
mauvais et l'installent sous sa langue. Ensuite, ils placent (la tête) sur un
mur et allument des bougies autour d'elle, puis se prosternent et (la tête)
leur parle390 • »
Les versions anciennes citées ci-dessus évoquent de véritables têtes
décapitées jouant le rôle d'oracle. Les versions plus récentes parlent plutôt
de «figures», «d'images incultes» synonymes d'idolâtrie, «d'images
taillées» ou «d'images en fonte». Nous ne savons rien des véritables
386 Pierre Le Loyer, Histoire des spectres et apparitions des esprits, V, 1605, Paris, p. 544; cf. Collin
389 Gehinnom dans le texte, à savoir «Géhenne» en français, le séjour des réprouvés: l'Enfer!
390 Pirke Rabbi Eliezer, Londres, Kegan Paul, Trench, Trubner & Co. LTD, 1916, p. 273-274.
274 CORPUSDEAE
Paris, en la maison d'un des plus anciens médecins, un de ses amis faisait
parler une tête de mort et ne s'en cachait point395 • »
*
* *
'Je vais vous expliquer les vérités dont nous nous occupons.
Salomon, après avoir reconnu l'esprit de la reine de Saba, lui rendit
évidentes l'existence de Dieu et l'immortalité del' âme, lui fit détruire
le temple des faux dieux, écraser l'orgueil, couper la tête au serpent
et la conduisit ainsi à la connaissance de la première Matière ... Ma
LEBAPHOMETDÉCRYPTÉ 277
p. 258.
278 CORPUSDEAE
399 M. Babelon : Salomon Reinach, «Origine de la légende qui attribue aux Templiers une idole
en forme de tête humaine», in Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, 54• année, n° 6, 1910, p. 491.
400 Waldemar Deonna, «Orphée et l'oracle de la tête coupée», op. cit., p. 55-56.
LE BAPHOMET DÉCRYPTÉ 279
tête (la fille des Œuvres alchimiques). Et Boggio d'ajouter que l'opération
alchimique appelée Caput Mortuum ou tête de mort marque la séparation
du surnageant (dit «la tête») du reste de la Matière. Ainsi se forme le
véritable corps spirituel : «La jeune fille est alors la Matière première dont
est extraite la tête ou corps spirituel par les neuf opérations de l' Art, grâce
au noble Sidonien qui personnifie l' Artiste. Il s'agit de séparer le subtil de
l'épais, le pur de l'impur, le mental du physique. Cette opération est dite
'séparation ou décollation' et se retrouve dans certains signes d'ordres et
légendes initiatiques. Les alchimistes utilisent aussi la formule : 'couper la
tête du vase pour en sortir l'Élixif401'. »
On l'aura compris, tous ces éléments alchimiques se retrouvent
dans les épisodes relatifs à la décapitation d'Isis et à la Mort et
Résurrection d'Horus-Marduk disponibles dans les archives égyptiennes
et mésopotamiennes. La Matière première de toute chose (la Grande
Déesse) contient les quatre éléments (les quatre faces d'Hathor, voir plus
haut). Cette Matière première des Origines forme la totalité du Chaos, elle
représente le Tout dont on a besoin pour aboutir au Grand Œuvre.
*
* *
401Remo Boggio, «Le Baphomet des Templiers, matière première alchimique», in Revue
Atlantis, n° 403, 2000, p. 413-414.
280 CORPUSDEAE
67. À gauche, motif gnostique représentant le Grand Archonte assimilé au dieu de la Bible
Yahvé (~AW), accompagné du nom du prophète mésopotamien Mani qui tira son système de
pensée du gnosticisme. En ancien égyptien, IAW exprime l'adoration et la prière.
68. À droite, adaptation de ce type de motif sur un sceau templier (Archives nationales,
D 9860 bis) où l'on distingue un Abraxas panthée accompagné des mots Secretum Templi
(«Secret du Temple»). Dans la pensée gnostique, le coq représente l' éveillé qui renaît dans
la Lumière des rites et Mystères secrets ... Ce signe était celui du ralliement des gnostiques,
adeptes de Basilide à Alexandrie, au second siècle de notre ère. Difficile de ne pas conclure à
une connexion évidente entre gnose égyptienne et templarisme.
Dans certaines reproductions de ce passage, il se trouve une virgule entre« enfant» et« du
402
«C'est sur le visage d'Horus que tu cracheras à son bénéfice afin que
tu puisses supprimer la blessure qui est en lui.»
Textes des Pyramides - Pyramides de Pepy ter, Pepy II et Neit,
215:142a
403 Thierry Leroy, Les Templiers - Ugendes et histoire, Paris, ~ditions Imago, 2008, p. 60.
282 CORPUSDEAE
404 N.d.É. : Prière de se référer au Testament de la Vierge et au Chaos des Origines où l'auteur à
plusieurs fois commenté ces hiéroglyphes .
.os Tau Eléazar, Le Templier Kadosh ou le Templier noir, Éditions Alkemia, 2010, p. 46-47.
LE BAPHOMET DÉCRYPTÉ 283
œuvre, Les demeures philosophales (Livre second, chapitre VI, 289), que le
terme Baphomet pourrait provenir du grec baphé mètètios, traduisible par
«baptême de Mété », il précise : «Or, comme les Templiers, les Ophites
avaient deux baptêmes : l'un, celui de l'eau, ou exotérique; l'autre,
ésotérique, celui de l'esprit ou du feu. Ce dernier s'appelait le baptême
de Mété (la déesse Métis). Saint Justin et Saint Irénée le nommaient
l'illumination. C'est le baptême de la Lumière des francs-maçons. Cette
purification - le mot est ici vraiment topique - se trouve indiquée sur
une des idoles gnostiques découvertes par M. von Hammer [ ... ] Elle tient
dans son giron - remarquez bien le geste : il parle - un bassin plein de
feu. Ce fait, qui aurait dû frapper le savant autrichien, et avec lui tous les
symbolistes, ne semble leur avoir rien dit. C'est pourtant de cette allégorie
que le fameux mythe du Graal tire son origine408 • »
Malheureusement, le terme baphé reproduit dans cette citation n'a
jamais été du grec ni même du latin. Fulcanelli (1930) tire son information
erronée du baron Joseph de Hammer-Purgstall (1832) qui, lui-même, l'aura
sans doute récupérée chez Nicolas de Bonneville, dans son ouvrage de
1788, intitulé: La Maçonnerie écossaise comparée avec les trois professions et le
secret des Templiers. En effectuant mes propres recherches, j'ai pu constater
la multiplication de la même erreur sur - on s'en serait douté! - le Net,
mais surtout dans de nombreux ouvrages traitant des Templiers et du
fameux Baphomet.
En grec, «baptême» se dit plutôt baptisma ou encore baptizo. Le grec
ancien, langue sacrée employée pour traduire de nombreux manuscrits
religieux, reste cependant une référence pour comprendre l'hermétisme
caché et codifié des traditions judéo-chrétiennes. N'oublions pas que la
première traduction complète de l'Ancien Testament - à savoir des cinq
premiers livres de la Bible de Moïse, dénommée Pentateuque ou Torah
juive - fut rédigée en grec, il s'agit de la fameuse Bible d'Alexandrie. Pour
relier le grec au terme « Baphomet», il faudrait plutôt chercher la racine de
baptizo («baptême»), à savoir bapto («plonger, tremper, (s' )immerger») et
l'associer avec Mété (Métis), ce qui nous donnerait bapto-Mété: «plonger
dans Métis» ou «S'immerger dans Métis», donc «S'immerger dans la
connaissance de la déesse Métis». S'il y avait une relation certaine entre
le fameux Baphomet des Templiers et le langage grec, nous pourrions
trouver également une association avec le terme meter qui donna mater en
latin, «mère». bapto-meter se traduirait alors par «plonger dans la Mère»
pour exprimer le fait de «s'immerger dans la connaissance de la Déesse-
Mère ».D'après ces découvertes, le fameux Baphomet serait une image de
la Déesse-Mère, ou encore de sa Sagesse ...
grand orientaliste.
408Fulcanelli, Les demeures philosophales, Livre second, chapitre VI, Jean Schemit librairie.,
Paris, 1930, p. 291-292.
286 CORPUSDEAE
*
* *
On déclare que Gaucerant de Montpezat, premier Templier à
prononcer le mot fatidique dès le début du procès, parlait la langue d'oc et
que Bafomet signifierait Mahomet en occitan. Passons les nombreux textes
du Moyen Âge, français comme étrangers et autres dialectes, où le prophète
de l'Islam est écrit en toutes lettres : Mahomet! Passons encore cette idée
d'associer Mahomet à l'idole des Templiers alors que toute représentation
religieuse d'un dieu ou d'un prophète est strictement prohibée chez les
musulmans. A-t-on oublié que Mahomet fit détruire toutes les idoles lors
de sa conquête de la Mecque? Si la religion templière avait épousé le culte
musulman, il n'aurait jamais été question d'adorer une idole ou autre
statue. La fameuse tête des Templiers relève d'un concept purement païen
et non chrétien ou sataniste et encore moins musulman. Poursuivons et
revenons à cette langue d'oc qui brouilla les cartes.
Pour beaucoup, le poème Ira et dolor (1265) d'un certain Olivier,
Templier troubadour, prouverait l'association Baphomet = Mahomet.
D'autres poèmes ou chansons de langue occitane évoquent Bafometz ou
Bafomet comme synonymes de Mahomet, on notera à ce propos le poème
de 1195, Senhors per los mostres peccatz, du troubadour Gavaudan ou encore
le poème d' Autore d' Aorlhac, sur le sujet de la 7e Croisade et daté de 1250.
Dans le même ordre d'idée, il semblerait également que les termes occitans
Bahomerid ou Bafomerie représenteraient des mosquées, donc les temples
musulmans.
Dans le texte Ira et dolor (1265), Olivier, un ancien soldat de l'Ordre
du Temple, exprime sa peine et la question du bien-fondé de la Croisade.
On peut lire : «Bien fou celui qui veut lutter contre les Turcs, puisque
Jésus-Christ ne leur conteste plus rien. Ils ont vaincu - ils vaincront, cela
me pèse ... Ils savent que chaque jour ils nous abaisseront, car Dieu dort,
qui veillait autrefois, et Bafomet manifeste son pouvoir et fait resplendir le
Sultan d'Égypte ... »
*
* *
Salomon Reinach, «La tête magique des Templiers», Revue de !'Histoire des Religions, 1911,
409
«Esprit» «Féminin »
«Maître des dieux, en ce jour de rut, alors que les cous n'avaient pas
été attachés, que les têtes des dieux n'avaient pas été coupées, que le
disque n'avait pas été attaché sur les deux cornes et que le visage de
Bat n'avait pas été fixé.»
Textes des Sarcophages, CT4, G1T, 334:(181)1-o
69. Amulette de la
déesse Bat en or et
en forme d'épingle
(Moyen Empire, vers
2030 av. J.-C.).
E 4836, Musée du
Louvre
«'Prends pour toi l'encens pour purifier ta statue. Ton cœur s'unit
à son parfum, placé sur le feu. Sa fumée monte de sorte que ton
nez s'unisse à l'Œil d'Horus. Ton cœur joyeux, Bat de Bugem, que
ta majesté parcourt en beauté.' [ ... ] [Hathor], maîtresse du double
pays, faucon féminin divin, maîtresse, dame de Punt, princesse du
double pays des dieux, au parfum agréable parmi les déesses, Bat,
maîtresse de Bugem. Tant que la dame de Punt, apparaissant dans
sa maison comme Bat à la tête de Dendérah, place sa terreur, éclaire
le double pays et unit son cœur à la joie, elle est l'Or des dieux à la
tête du double pays des dieux411 • »
Chapelle du Per-Neser, scène ouest, Dendérah
Certains lecteurs pourront se dire que tout cela est bien joli, mais
ils ne comprendront pas encore l'association entre le Baphomet et la
déesse Bat. Il est temps maintenant de présenter le hiéroglyphe Bat-umet
exprimant «le lien, la liaison, l'engagement ou encore la promesse d'une
personne envers la déesse Bat» :
413 Salomon Reinach, «La tête magique des Templiers», op. cit., p. 7.
292 CORPUSDEAE
l' Assâssif. Quatrième prophète d' Amon à Karnak, sous la XXVIe dynastie,
Pabasa était aussi le Grand Chambellan de« la Divine Adoratrice, Nitocris,
fille du roi Psammétique II. Ce titre fait de lui un premier ministre.
414 René Lachaud, L'Égypte ésotérique des pharaons, tome 1, op. cit., p. 492 à 494.
294 CORPUSDEAE
71. et 72. Statue en granit gris de Paser, le grand vizir de Ramsès Il, trouvée à Karnak lors des
fouilles de Georges Legrain en mars 1904. On retrouve ici une autre variante de la tête de Bat
sur le nœud Tit. Une fois encore, la déesse se présente sous sa forme Bat-umet ~li.a~~':"~
«Bat liée», ficelée par un cordon sur la poitrine du grand vizir du Pharaon.
Musée du Caire, réf. CG 42164
qu'en 1945, mais plutôt pour s'initier à la Déesse des Origines de l'Égypte
prédynastique.
Narmer nous démontre avec précision qu'à l'aube des premières dynas-
ties égyptiennes, le souverain portait à sa ceinture l'emblème Bat-umet
~ ~=!'~'":" ~ , afin de rester connecté à la pureté originelle de la Déesse-
Mère. Gérard de Sorval exprime très bien cet état de conscience et cette
relation particulière entre le héros et la Dame divine; doctrine comprise
et révélée par Saint Bernard à travers la Vierge : «Dame suzeraine ou
souveraine, elle l'est, car c'est l'exemple divin de la beauté épiphanique,
le miroir sans tache, le cristal où l'attrait de l'âme noble trouve l'image
parfaite, ce qui fait d'elle l'inspiratrice et l'éducatrice des chevaliers du
Ciel415 • »Les Templiers souhaitaient garder ce contact intime avec la Vierge
des Origines. Pour Saint Bernard, il s'agissait de la Vierge Marie, mais pour
les Templiers initiés, disciples de la science gnostique (cachée) d'Égypte, la
divine inspiratrice représentait la déesse Bat-Hathor dont le double aspect
unifiait à jamais Isis (Marie) et Nephtys (Marie-Madeleine).
«Tant que la brillante qui brille dans le Per-Neser en tant que Bat
divine, souveraine de Punt, donne les rayons, éclaire l'obscurité et
réjouit son cœur avec l' œil d'Horus, elle est la dame de l'encens,
souveraine du pays du dieu, qui ordonne dans le double pays des
dieux[ ... ] La justice qui est à la tête de la Demeure de Maât, l'Or des
dieux, qui est à la tête de Dendérah, c'est celle de Dep, qui donne
des instructions dans le pays, qui massacre les pécheurs en sa place,
Bat aux formes multiples qui repose sur la justice, Hathor la grande,
dame de Dendérah417 • »
Chapelle du Per-Neser, scène est, Dendérah
416 Sauf un seul, mais nul n'en connaît la raison. Le rite de l'ablation du pénis relève de
la magie, car aux yeux des ~gyptiens nul ennemi ne peut renaître ou même procréer une
descendance dans l'au-delà et le monde réel sans ses parties vitales.
417 René Preys, Les complexes de la demeure du sistre et du trône de Râ, op. cit., p. 304 et '307.
298 CORPUSDEAE
77 et 78. À gauche, Néfertari, épouse de Ramsès Il, tient un sistre de Bat dans le temple
d' Abu Simbel (vers 1300 av. J.-C.). À droite, un miroir de Bat au Brooklyn Museum.
protectrice de son père parmi les dieux, Bat divine, maîtresse de Punt, au
parfum agréable, douce d'amour. Cuivre noir, plaqué d'or [sur sa peau].
Ses cheveux sont en lapis-lazuli, les cornes en cuivre noir, le trône en or
et l'Uraeus en or[ ... ] Justice. fille de Râ dans la demeure de Maât. dont
la statue est sacrée parmi les puissances. Mehenet. la grande. dame de
beauté. qyi commande dans ce pays. première des ancêtres. Bat des dieux
et déesses: 'le te donne la Justice sur Terre durant ta royauté de sorte qye
j'agrandisse ton prestig.e dans le monde420'. »
«Ce que les Grecs ont pris pour un boisseau est un vase en terre cuite
que les Égyptiens appelaient Gardal, et dans lequel on conservait le
feu; c'est en définitive un fourneau. Sérapis, le Vulcain égyptien,
est ordinairement représenté avec un Gardal sur la tête; c'était dans
ce Gardal que les prêtres conservaient le feu matériel dans son
temple, comme les vierges sacrées conservaient le Feu Céleste de
Ptah sur l'autel triangulaire à tête de bélier : le Gardal en écriture
hiéroglyphique exprime l'idée du feu (le contenant pour le contenu);
(à savoir:) le culte du feu éternel qui doit régénérer le Monde et dont
les vierges sacrées conservaient l'emblème à Memphis, sur l'autel
de Ptah422 • »
Camille Duteil, Dictionnaire des hiéroglyphes, 1841
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= D 111111111111 0 <:=> c:::..J
Garâal, «la pierre de Lumière qui fait asœnsionner42' »
423 Fulcanelli, Les demeures philosophales, Livre second, chapitre VI, 292 à 293, Paris, Jean
*
* *
425 Gérard de Sorval, La voie chevaleresque et l'initiation royale dans la tradition chrétienne, Éditions
80. «La réception du Saint-Esprit», peinture évoquant le Saint-Esprit sous forme de colombe
octroyant la flamme de l'illumination à Marie-Madeleine et aux apôtres lors de la Pentecôte.
El Greco, œuvre peinte vers 1600
426P. Saintyves, Essais de folklore biblique - Magie, mythes et miracles dans l'Ancien et le Nouveau
Testament, op. cit., p. 28-29.
LE GRAAL PRIMITIF 309
*
* *
Le rituel du culte divin se trouve sur les murs du temple de Sethy ter
à Abydos, mais aussi sur plusieurs papyrus, comme le n° 3055 du Musée
de Berlin. L'égyptologue français Alexandre Moret s'est longuement
intéressé au sujet. Il note que l'allumage du feu et l'éclairage du sanctuaire
formaient l'une des cérémonies essentielles du culte journalier qui assurait
la pureté du temple. La formule «battre le feu», signifie distinctement que
le feu s'obtenait par friction de deux pièces de bois. Mais le prêtre officiant
LE GRAAL PRIMffiF 311
428 Alexandre Moret, Le rituel du culte divin journalier en Égypte, Paris, Éditions Ernest Leroux,
1902, p. 10.
429 Déesse serpent qui s'enroule sur la tête des dieux.
U> René Preys, Les complexes de la demeure du sistre et du trône de Râ, op. cit., p. 285.
312 CORPUSDEAE
Horus pour le mettre devant sa place. Horus réalise la voix par son
Œil; l'Œil d'Horus détruit les adversaires d' Amon-Râ, seigneur de
Karnak, en toutes leurs places. Le roi donne l'offrande, car je me suis
purifié431 • »
Papyrus égyptien de Berlin, 3055, 1:2-5
ui Ils'agit ici de la Vierge Brunissen à la chevelure brune, dont le château se nomme Monbrun
(«monticule sombre»). Elle possède un verger merveilleux où chantent des oiseaux. Elle est
en quelque sorte» la déesse oiseau», donc le Saint-Esprit,·symbole de la Déesse-Mère!
œ Jean Markale, L'énigme du Saint Graal (de Rennes-le Ch4teau il Marie-Mildeleine), Éditions du
Rocher, 2005, p. 82.
314 CORPUSDEAE
*
* *
~ Saint Bernard de Clairvaux, Les douze prérogatives de la bienheureuse Vierge Marie, chapitre 2.
LE GRAAL PRIMITIF 315
sont tous morts', d'autres m'ont ri au nez, d'autres ont placé leur
poing sur le cœur et se sont écriés 'foi, charité, courage'.
A ceux qui m'ont dit que les Templiers étaient tous morts je dirai :
Tous vos ancêtres sont morts, pourtant votre nom perdure, grâce à
vous.
À ceux qui ont placé le poing sur le cœur je dirai : Tous les Templiers
sont morts, mais leur mémoire perdure, grâce à VOUS.
À ceux qui ont ri je dirai : Il reste toujours des profanes à éveiller,
grâce à VOUS.
Mais pour ceux qui pensent que le Templarisme est mort, je leur
demanderai juste d'enrichir leur culture. Un exemple :
Après la trahison de 1312, fut créé le 14 mars 1319 au Portugal (où
bon nombre de Templiers s'étaient réfugiés) l'ordre du Christ (Real
Ordem dos Cavaleiros de Nosso Senhor /es us Cristo).
En cinq siècles, de 1319 à 1834, l'ordre évolue d'un ordre religieux
militaire à un ordre honorifique de la royauté portugaise. Avec la
révolution du 5 octobre 1910, l'ordre est supprimé comme tous les
ordres honorifiques puis rétabli en 1917.
Cet ordre est aujourd'hui l'ordre honorifique officiel de la République
portugaise, ayant pour grand-maître le président de la République
portugaise lui-même!
Bien entendu la FM est issue du Templarisme, et je pense que cet
ouvrage l'aura expliqué.
Pour terminer ce paragraphe et vous confirmer que la chevalerie a
traversé les âges et existe encore de nos jours, je vais vous parler des
Chevaliers Teutoniques. Cet ordre se rrommait initialement «Ordre
de Sainte Marie des Allemands» (Ordo sanctae Mariae Teutonicorum ).
Je ne vous parlerai pas de l'Ordre en lui-même, cet ouvrage n'en
étant pas le but, mais plutôt de notre rencontre, dans un lieu cher
à tous les ordres chevaleresques chrétiens, j'ai nommé le Saint
Sépulcre de Jérusalem.
A Jérusalem donc, il y a quelques années, lors d'un pèlerinage, je me
trouvais sur une terrasse à quelques mètres du Saint Sépulcre avec
des amis, lorsque je vis devant moi un groupe d'une vingtaine de
personnes se rapprochant de nous. Ce groupe nous croisa et disparut
dans la foule. Je me rappelle très bien que ce groupe m'avait laissé
une impression bizarre, indéfinissable, comme un frisson le long de
la colonne vertébrale, puis ce sentiment disparut et j'oubliai ce détail
en reprenant la discussion avec mes amis.
Une heure plus tard, j'entendis un bruit de bottes grandissant,
comme un pas militaire, et je ressentis à nouveau ce frisson dans
la colonne vertébrale. Lorsque ce bruit arriva à ma hauteur, à ma
grande stupeur je découvris une vingtaine d'hommes et de femmes
en uniforme, marchant fièrement, se tenant bien droits, de position
altière et de fière stature. La prestance de ces personnes laissait
318 CORPUSDEAE
L'origine du mot Graal reste très discutée. Nous avons relevé ses
aspects primitifs sous les formes de« Pierre de Lumière qui fait ascensionner»
et de «Feu Sacré» dont la lumière illumine les temples égyptiens et les
protège des forces du mal. D'un point de vue ésotérique, ces deux aspects
figurent aussi la Pierre tombée du front de Lucifer (l'Œil d'Horus) et
son Œil divin préservé dans les temples. On ne saurait être plus précis.
Pour certains, ce mot proviendrait plutôt de l'occitan Grasal dont le
LE GRAAL PRIMITIF 319
sens évoque «un vase» ou «un plat». Nous avons maintes fois commenté
l'aspect de coupe ou du plat graalien posé sur la tête de Nephtys. Ce même
plat porte une tête ensanglantée dans le cortège du Graal de la version
galloise de Peredur (Perceval). On peut lire ici et là que Graal proviendrait
plus simplement du terme latin gradalis (plat large et creux). On aura beau
chercher, le seul gradalis latin de disponible exprime quelque chose «qui
progresse posément ou qui avance par degré : pas à pas.»
N'ayant rien trouvé qui confirmerait cette étymologie, certains
s'empressent d'invoquer cratalis (?)tiré du latin cratis qui exprime «une
claie», sorte de treillis ou de panier en osier, lui-même découlant de catêr, à
savoir un «vase». Ce catêr («vase»), pourrait être en lien avec le mot grec
kalathos, sorte de coiffure haute en forme de panier ou de corbeille en osier.
Véritable symbole de prospérité et de fécondité, on y plaçait les grains
des moissons ou les fruits des vendanges, des fleurs, etc. Cette coiffure en
forme de calice étroit se trouve sur les têtes de déesses comme Cybèle (la
gardienne des Savoirs), Perséphone (la gardienne du monde souterrain et
de la végétation lors du printemps), d'Athéna, sous la forme de Minerve
à Rome (déesse de la guerre, de la sagesse et des arts), de Déméter, sous la
forme de la Romaine Cérès (gardienne de l'agriculture et des moissons) ...
81 et 82. À gauche, Tyché, déesse grecque del' abondance et de la Fortune. Sa coiffe mélange à
la fois la tour de Nephtys (forteresse ou temple), la couronne royale et le Kalathos (Modius).
Marbre, copie romaine d'un original grec en bronze par Eutychides (3• siècle av. J.-C.),
n° 2672, Galleria dei Candelabri, Vatican
À droite, Buste de Sérapis avec un Modius sur la tête. Marbre, copie romaine d'un original
grec du 4• siècle av. J.-C. qui se trouvait dans le Sérapéon d'Alexandrie
84. Pectoral égyptien du Moyen Empire (vers 1890 av. J.-C.): Horus et Seth unifiés grâce à la
déesse Bat, seule divinité apte à équilibrer les forces opposées ...
Myers Museum, Eton College
*
* *
Anton Parks
ANNEXE
Chapitr~ 9, ligne::! 8-9 : «Le faucon Lignef! ~. l~, 18, 12 ~t 2~ : « L' oi-
Horus, fils de la vache Isis, se fâche seau de la jeune vache, outrepas-
contre sa mère et sort de sa zone sant ses limites, fait intervenir
de combat, son arme à la main. Il une arme meurtrière. Il ôte la tête
ôte la tête de sa mère Isis, puis il (de la déesse), et s'en empare avec
la prend dans ses bras et escalade fermeté et arrogance. Le corps de
la montagne. Après la mort d'Isis, la déesse est emmené sur un mon-
la déesse Hathor apparaît et la ticule pour connaître les rites de
remplace.» résurrection dénommés I-si-iS. »
• Papyrus Jumilhac
& Textes des Pyramides, La Bible de Jérusalem
(Égypte)
VAT 9,2,2,2, ligne!! Z-2 ~t 61-62 : Évangil~!! d.~ Mathi~y (26}; Mar~
«Marduk est arrêté et interrogé (14}; Lu~ (22}; l~an WH : «Jésus
par des prêtres, on l'accuse de est arrêté et interrogé par des prê-
blasphème. » tres, on l'accuse de blasphème.»
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M.E.A.: Manuel d'épigraphie akkadienne de René et Florence Malbran-
Labat, éditions Geuthner, 1999.
Composition et mise en page
réalisées par les ËNT I F-29590 Lopérec
septembre 2020
9
1 11111
782918 4 7 0403
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