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Centre national d'information indépendante sur les déchets

Fiche n°1 : Le lombricompostage ou


vermicompostage
Chaque jour en ville, environ 20 % des véhicules de collecte des ordures ménagères servent à
transporter de la matière organique à l’incinérateur où elle sera … réduite en cendres ! Traitées ainsi,
les matières organiques constituent des polluants ; des solutions plus écologiques et moins coûteuses
sont pourtant à notre disposition.

Le compostage traditionnel, en bac ou en tas, nécessite de disposer de quelques m2 de jardin, ce qui


est rarement le cas des citadins. Le lombricompostage remédie à cette difficulté : simple et performant,
il permet le compostage à l’intérieur des habitations. Il ne dégage pas d’odeurs, assure une
transformation rapide de nos déchets de cuisine tout en réduisant leur volume de 80 % et produit un
terreau de qualité utilisable pour les plantes en pots ou les parterres…

La lombricompostière d’intérieur :

• Le principe :
On place dans un récipient (la compostière) des vers de terre qui se nourrissent des déchets végétaux
que nous leur apportons. La matière digérée et restituée s’accumule et constitue le lombricompost qui a
la consistance d’un terreau et n’a pas d’odeur incommodante.

• Le récipient :
- Récupérer une boîte en plastique opaque, les vers n’aiment pas la lumière. Vous avez aussi la
possibilité de prendre un sceau à olives que vous pouvez trouver chez les petits commerçants.
Choisir une boîte avec un couvercle et de taille adaptée. Pensez à utiliser les emballages perdus et
gratuits.

- Percer le fond de la boîte de petits trous qui serviront à drainer l’excès d’humidité. Les faire assez
petits pour que les vers ne puissent pas les traverser.

- Placer un bac récupérateur sous la boîte pour collecter le jus (excellent engrais).

- Le couvercle permet d’empêcher que les mouches viennent pondre dans le compost tout en laissant
une légère aération pour éviter une mauvaise fermentation : il ne doit pas être parfaitement jointif et
il est conseillé d’y faire des petits trous. Il permet aussi d’éviter les tentatives de fuite des vers hors
du bac en cas d’erreurs dans la gestion du compost.

- Vous pouvez également acheter votre vermicompostière. Actuellement, il en existe 2 types :

Ø Le fût Wormery :
Une poubelle munie d’un robinet pour évacuer les jus et qui coûte entre 85 euros (23 litres) et 115
euros (90 litres). Ce système est relativement peu pratique car, lorsque le compost est mûr, il faut
retourner le fût pour le récupérer.

CNI I D , 21 rue Alexandre Dumas, 75011 Paris, tél. 01 55 78 28 60, fax : 01 55 78 28 61, e-mail : info@cniid.org,
site internet : www.cniid.org papier recyclé Association à but non lucratif.
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Ø Le Can-O-Worms :
Un système à étages plus élaboré et plus pratique : lorsque le compost est mûr, on retire l’étage
inférieur, on le vide et on le remet au-dessus de la pile. Ce montage possède aussi un robinet. Principal
inconvénient : son prix (à partir de 176 euros).

• Emplacement de la compostière :
Choisir un endroit dont la température varie entre 15 et 25° C. C’est la fourchette idéale, mais les vers
peuvent supporter entre 5 et 30° C. Au delà, ils peuvent mourir.

• Mise en place de la litière initiale :


Se procurer de la matière carbonée, par exemple des feuilles d’arbres ramassées au jardin public. Les
tremper dans l’eau puis les essorer en les pressant entre vos mains. On obtient ainsi un degré
d’humidité satisfaisant pour les lombrics.
Disposer cette litière dans la compostière sur une épaisseur de 15 cm.
Ajouter une couche de feuilles sèches par dessus sur 5 à 10 cm. Cette couche protectrice garantira une
bonne décomposition et l’absence d’odeur.

• Introduction des vers :


Le vers de fumier (Eisenia foetida), vers rouge mesurant 3 à 6 cm, convient parfaitement. On le trouve
facilement et gratuitement dans les tas de compost ou de fumier. Il est préférable de ne pas introduire le
vers de Californie (Eisenia andrei), espèce non autochtone.
Si vous n’avez pas suffisamment de vers au début ne vous inquiétez pas car ils vont se multiplier et
leur population s’adaptera naturellement au volume des apports. Dans de bonnes conditions, elle peut
doubler chaque jour. Il est conseillé de ne pas nourrir les vers pendant les deux premières semaines
afin de leur laisser le temps de s’acclimater.

Quantité de vers :

Pour les déchets de : Quantité de vers (en Kg) Dim. De la boîte (en cm)
1 à 2 personnes 0,5 60x60x20
2 à 3 personnes 1 60x60x30
4 à 6 personnes 1,5 à 2 90x60x30

• L’approvisionnement :
A chaque apport, enlever le couvercle de la compostière, puis soulever la couche de feuilles sèches du
dessus.
Une large spatule facilitera la manipulation. Glisser les déchets par-dessous pour qu’ils reposent sur la
litière. Laissez retomber la couche supérieure. Pensez à refermer le couvercle.
Dans un premier temps, on sera attentif à la quantité de déchets apportés car si les vers ne sont pas
encore assez nombreux pour les manger, il peut se produire une putréfaction. Un vers mange plus ou
moins l’équivalent de son poids de végétaux par jour. Augmentez progressivement les apports.

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• Ce qu’on peut leur donner :


- Quasiment toutes les matières végétales à condition qu’elles ne soient pas trop dures (le marc de
café, les sachets de thé, fruits et légumes (couper les plus gros morceaux), les céréales, les pâtes,
les coquilles d’œuf broyées).
- Le papier et le carton (mais attention car ils contiennent presque toujours des métaux lourds
présents dans les encres, des colles ou des produits de blanchiment).

• Ne pas leur donner :


Les produits d’origine animale : viande, poisson, œufs et produits laitiers sont à éviter en raison des
mauvaises odeurs garanties lors du processus de putréfaction ! Ils n’aiment pas non plus le sel, le
vinaigre et les huiles.

• Vous partez en vacances :


Pensez à les nourrir avant de partir, ainsi qu’à vider le bac récupérateur de jus. Les vers se nourrissent
en partie de la matière carbonée. Il conviendra d’en rajouter à mesure que la couche protectrice du
dessus sera absorbée. Cette réserve de nourriture leur permettra d’attendre votre retour même si vous
partez plusieurs semaines !

• La récolte :
- Le jus excédentaire ou engrais liquide : elle se fait régulièrement dans le bac récupérateur. Vous
pouvez vous en servir en remplacement des engrais liquides du commerce à condition de le diluer
(1 part de jus pour 9 parts d’eau).
- Le terreau : quand la compostière est pleine, l’objectif est de séparer le terreau des vers que nous
voulons garder pour notre compostière. La récolte du compost lui-même s’effectue lorsque toute la
litière est décomposée (les déchets étant digérés au fur et à mesure). Il est très étonnant de constater
à quel point le compostage diminue le volume des déchets solides : en moyenne, le volume du
compost représente 1/5 du volume des matières digérées ! Ainsi, même si vous jetez au total
l’équivalent d’une petite poubelle de déchets végétaux chaque semaine, vous n’aurez à récolter le
même volume de compost que toutes les 5 semaines ! !

Ø Méthode n°1 :

Placer le compost à la lumière vive. Les vers s’enfoncent pour trouver l’obscurité. Récolter la couche
superficielle. Renouveler l’opération autant de fois que nécessaire. Laisser juste un peu de compost au
fond avec les vers. Rajouter la couche de protection en feuilles sèches puis reprendre l’utilisation
normale de la compostière.

Ø Méthode n°2 :

Verser le contenu de la compostière dans un bac de même taille, percé au fond de trous plus gros
permettant le passage des vers. Placer ce bac au-dessus de la compostière que l’on continue à
alimenter.
Au bout d’environ 10 jours, les vers auront migré vers le bac inférieur où se trouve la nourriture. Il n’y
a plus qu’à récolter le compost du bac supérieur.

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• Utilisation du terreau :
Le produit fini est très concentré et utilisé pur, il « brûlerait » vos plantes. Il est nécessaire de le
mélanger au préalable avec de la terre (3 parts de terre pour une de terreau). Il est équilibré en carbone
et en azote : rapport C/N (feuilles/déchets).
Son pH est assez neutre (6,2), il n’acidifiera pas vos cultures.
Au moment de la récolte, il est généralement assez humide. On peut attendre qu’il sèche un peu avant
de l’utiliser.
Pour profiter pleinement de ses qualités, il convient de l’utiliser avant 6 mois, car avec le temps les
micro organismes disparaissent avec la raréfaction de la nourriture. Dans l’idéal, il est conseillé de
l’utiliser après 2 ou 3 mois, le temps qu’il se stabilise.

Contacts utiles (fournisseurs, plus d’informations):

Vers la Terre (Mme Allart)


6 rue des Orfévres
34120 Pézenas
04 67 31 75 23
info@verslaterre.fr
www.verslaterre.fr

Art Bio
6 rue des Orfévres
34120 Pézenas
04 67 98 51 66
artbio@tripandtrip.com

Passerelle Eco
42 rue du FBG Figuerolles
34070 Montpellier
www.passerelleco.info

Lombriculture de l’Orvert (M. Chavepeyer)


20 rue du Bruteau
6542 Sart la Buissière
071/59 41 31

Sources :
Passerelle Eco : www.passerelleco.info
www.ecoconso.be

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