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Gilles Paché,
Professeur,
Institut des Sciences de l’Entreprise et du Management,
Université Montpellier I, France.
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(1983), sur les stratégies d’intégration tions de coût et de service. Les rela-
verticale, en constituent une excellente tions d’échange se nouant au sein
illustration. d’une chaîne logistique étendue, notée
par la suite CLE, obligent dès lors à
Il n’est peut-être pas trop fort de parler penser la cohérence de décisions qui
de «révolution copernicienne», pour sont prises à la fois dans le temps long
qualifier la rupture intervenant au tour- du stratégique, et dans le temps court
nant des années 1970 et 1980 dans du tactique et de l’opérationnel. A la
plusieurs filières industrielles comme la différence d’une chaîne logistique «tra-
construction automobile, la micro-infor- ditionnelle», s’inscrivant d’abord dans
matique ou l’équipement électroména- une logique de coordination intra-
ger. En effet, l’émergence de nouvelles organisationnelle à l’intérieur des fron-
règles de la concurrence va radicale- tières d’une seule entreprise, la CLE
ment modifier la manière d’envisager pose, en effet, principalement des pro-
le contrôle efficace des ressources en blèmes de coordination inter-organisa-
vue d’atteindre un objectif. Désormais, tionnelle plus ou moins aigus, selon les
il s’agit moins, pour l’entreprise, de secteurs d’activité.
posséder des actifs matériels et imma-
tériels afin de mener à bien son projet Le fait que plusieurs acteurs participent
productif, que de savoir les mobiliser à une chaîne logistique complique sin-
auprès d’un réseau de partenaires gulièrement son pilotage, du moins en
fiables et performants (Paché & l’absence d’une instance capable
Paraponaris, 1993; Fulconis, 2004). d’imposer, par autorité, des normes
La prise de décision managériale voit globales de construction et d’activa-
ainsi son objet central évoluer vers des tion à tous les acteurs : par exemple, le
problématiques nouvelles de construc- niveau de capacités de production
tion et d’activation de relations inter- dans lequel investir aux différents
organisationnelles de qualité. points de la CLE, ou encore le niveau
de stockage à respecter pour minimi-
La structuration des chaînes logistiques ser les risques de rupture1. Ainsi, la
témoigne parfaitement de cette muta- conception et le lancement d’un nou-
tion, puisque les activités d’approvi- veau produit de grande consommation
sionnement, de gestion de production vont impliquer des entreprises indus-
et de distribution physique impliquent, trielles, des entreprises de distribution,
dorénavant, une pluralité d’acteurs en
1 Le problème est évidemment différent
étroite interaction, en vue de mettre à
lorsque la CLE s’appuie, en son centre, sur une
disposition les produits finis ou semi- firme-pivot qui oriente l’ensemble du système.
finis au consommateur (ou à l’utilisa- L’une de ses fonctions-clés est de définir des pro-
teur final), dans les meilleures condi- cédures logistiques, que devront respecter les
partenaires choisis, de fait quasi-intégrés à l’es-
pace relationnel constitué par la CLE (Paché &
24 Paraponaris, 1993).
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Concilier production au plus juste et agilité dans les chaînes logistiques étendues :
un double éclairage opérationnel et stratégique
volonté des firmes industrielles et com- le notent Mentzer & al. (2001), dans
merciales de répondre en quasi-temps un brillant article de synthèse, le mana-
réel aux demandes des clients, en gement intégré des CLEs se définit
étant capables de se maintenir en effectivement comme «la coordination
bonne place dans l’arène stratégique, systémique, stratégique et la gestion
par l’introduction régulière de nou- tactique des actions au sein des dépar-
veaux produits, dans des conditions tements d’une organisation particuliè-
satisfaisantes de coût et de qualité de re, ainsi que des affaires menées à l’in-
service (Chopra & Meindl, 2004; Lee, térieur de la chaîne logistique. Il a
2004). pour but d’améliorer la performance à
long terme de chaque organisation et
La démarche de type SCM revêt, par de la chaîne logistique inter-organisa-
nature, une vision intégrative et systé- tionnelle dans leur ensemble» (p. 18).
mique plutôt que fonctionnelle et cloi- Coordonner, c’est alors faire appel à
sonnée. Elle considère, en effet, la un ensemble articulé de moyens et de
logistique avant tout selon un angle ressources en vue d’orienter les activi-
stratégique (et non instrumental), en tés d’unités interdépendantes, de
référence à une entreprise «étendue» manière à atteindre un objectif
qui va des fournisseurs des fournis- (Benabdeljlil, 1999), ici de performan-
seurs, en amont, jusqu’aux clients des ce logistique.
clients, en aval (voir Figure 1). Comme
Fournisseurs de Détaillants
premier rang Entreprise
Concevoir Commercialiser
manufacturière
Fournisseurs
Consommateurs
de second rang
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Concilier production au plus juste et agilité dans les chaînes logistiques étendues :
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trop tôt, par exemple, de mise en fabri- visionnements, par laquelle un distribu-
cation, c’est risquer de créer un sur- teur délègue à certains de ses fournis-
stock, et donc des coûts liés à son finan- seurs industriels le soin d’établir des
cement (sans oublier sa possible obso- propositions de réapprovisionnement
lescence); prendre une décision trop des magasins en fonction des sorties
tard, c’est risquer de générer des pénu- aux caisses, est un bon exemple de
ries en matières et marchandises, là où cette dimension stratégique combinée à
la demande s’exprime (Colin & Paché, des problématiques de co-pilotage opti-
1988). Afin de s’assurer de la maîtrise mal des opérations (Winters, 1999).
de la circulation physique, d’amont en
aval, obtenue à un coût minimal pour un Si l’on adopte le point de vue selon
niveau de service optimal, la démarche lequel la démarche logistique a pour
logistique y associe un flux d’informa- finalité la maîtrise de systèmes d’infor-
tions de pilotage, d’aval en amont, mation assurant le pilotage des
comme l’indique la figure 1. réseaux de circulation physique, il est
alors possible de l’assimiler à un pro-
Pour parvenir à répondre au double cessus global de régulation, décompo-
objectif de continuité (pas de surcapa- sable en trois niveaux, à savoir la pro-
cités) et de fluidité (pas de ruptures), la grammation, le réglage et le suivi des
démarche logistique se déploie dans flux. A un premier niveau, la program-
plusieurs dimensions complémentaires, mation à moyen terme des flux assure,
impliquant chacune des responsabilités en temps voulu, la mise en place des
managériales distinctes. A la base, on moyens nécessaires à la réalisation
retrouve la conduite, en moyens des objectifs assignés, par exemple le
propres ou par recours à des moyens nombre de véhicules de transport suffi-
extérieurs, d’opérations logistiques élé- sant pour livrer aux clients le bon pro-
mentaires, qu’il s’agisse de transport, duit au bon moment (et en quantité suf-
de stockage ou de manutention. Afin fisante). A un deuxième niveau, le
d’être optimisées, celles-ci doivent s’in- réglage à court terme des flux permet
sérer dans l’organisation et la gestion un ajustement fin des charges de tra-
de la CLE, dont les flux seront parfaite- vail aux capacités disponibles, afin de
ment synchronisés. Ce qui sous-entend maximiser le taux d’utilisation des
l’existence de stratégies logistiques équipements, par exemple en faisant
coordonnées entre elles, afin d’identi- appel, ponctuellement, à un transpor-
fier les nécessaires arbitrages à rendre teur extérieur. Enfin, à un troisième
aux interfaces de la CLE, en vue de niveau, le suivi permanent des flux
faire émerger une solution d’ensemble prend en compte les aléas de dernière
globalement satisfaisante. L’implanta- minute et modifie les plans d’activité
tion d’une gestion partagée des appro- en conséquence, par exemple le report
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Figure 2: Planification et contrôle d’une CLE (d’après Mabert & Venkataramanan, 1998)
Horizon Fréquence de
temporel révision
Conception globale
2 à 5 ans Annuelle
de la CLE
Planification
Mensuelle ou
Programmation des flux 1 à 3 mois
hebdomadaire
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la chaîne. Les travaux conduits actuel- Force est d’admettre qu’il s’agit d’une
lement sur la façon de rendre une CLE représentation étroite et incomplète
flexible, reprennent cette idée en l’élar- des relations inter-organisationnelles.
gissant à des aspects organisationnels Pour mieux le comprendre, le recours
et informationnels, mais sans remettre aux travaux de Morgan (1999) semble
en question la vision instrumentale. Par pertinent. Selon l’auteur, toute organi-
exemple, Duclos & al. (2003) propo- sation peut être envisagée en référen-
sent un modèle conceptuel décompo- ce à différentes métaphores (ou
sant la flexibilité en six composantes images), la notion de métaphore
en interaction; il constitue une sorte de devant être entendue, en suivant le
«canevas» des décisions rationnelles Dictionnaire des sciences humaines
devant être prises par l’ensemble des (Dortier, 2004), comme une figure de
membres d’une CLE, pour en améliorer style s’appuyant sur la «force argu-
la réactivité (voir tableau 1). mentative» et la «puissance heuris-
Tableau 1: Flexibilité d’une CLE : les six composantes (d’après Duclos & al., 2003)
Composante Définition
Flexibilité des systèmes Capacité à reconfigurer, à chaque point d’une CLE, les actifs
opératoires et les opérations, pour réagir aux tendances d’évolution des
marchés en termes de volume, de prix de vente, etc.
Flexibilité face aux Capacité à effectuer une personnalisation de masse et à
marchés construire des relations étroites et durables avec les clients,
y compris en modifiant les produits déjà existants
Flexibilité des systèmes Capacité à réduire les coûts des biens reçus et expédiés, en
logistiques fonction des changements intervenus chez les fournisseurs
et/ou clients en termes de localisation, de politique de
différenciation retardée, etc…
Flexibilité des systèmes Capacité à modifier la politique de sourcing pour répondre
d’approvisionnement aux nouvelles attentes des clients, y compris en bouleversant
entièrement la structure du portefeuille de fournisseurs de
premier et second rangs
Flexibilité Capacité à procéder à un « alignement » des structures
organisationnelle organisationnelles, des cultures et des modes de GRH de
chaque membre de la CLE sur un modèle unique, réactif aux
attentes des clients
Flexibilité des systèmes Capacité à implanter des architectures informationnelles,
d’information permettant une parfaite synchronisation des systèmes
opératoires, logistiques et d’approvisionnement entre les
membres de la CLE
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dits «spécifiques» ne fait d’ailleurs cours dominant est celui d’une logique
émerger, la plupart du temps, aucun d’optimisation, dans laquelle les
climat coopératif particulier, ni aucune acteurs collaborent naturellement au
volonté du fabricant de pérenniser les fonctionnement efficace d’une CLE,
relations d’échange, car il considère sachant que la répartition induite des
que le prestataire de services logis- gains (et des contraintes) obéit à une
tiques pourra facilement mettre à dis- certaine équité. En l’état, c’est adopter
position les actifs spécifiques pour une vision irénique ignorant le jeu des
d’autres fabricants, du moins s’il s’en acteurs qui, pour les plus puissants
donne la peine sur un plan commercial d’entre eux, essaieront de faire sup-
(Knemeyer & Murphy, 2004). L’effort porter par d’autres les coûts d’adapta-
pour atteindre un niveau suffisant tion, dans une logique dominant-domi-
d’agilité au sein d’une CLE, dans des né5. Reste à savoir si la décision de
conditions économiques satisfaisantes, stabiliser a minima des configurations
est donc ici assumé unilatéralement logistiques, comme nous l’avons évo-
par l’une des parties prenantes, et non qué précédemment, résistera long-
pas conjointement par les deux. temps à ce type de comportement pré-
dateur.
Dans le chapitre introductif d’un ouvra-
ge consacré à l’économie industrielle,
Chevalier (2000) rappelle que la stra- Conclusion
tégie d’entreprise «vise essentiellement
à créer des rentes, protéger des rentes, Pour mener à bien les activités de
accroître des rentes, disputer des conception, de production et de com-
rentes, s’approprier des rentes, éven- mercialisation des produits, des entre-
tuellement s’entendre sur leur partage» prises industrielles et commerciales
(p. 24). La métaphore de la machine sont conduites à établir entre elles des
appliquée au management intégré des relations d’échange au sein de CLEs,
CLEs a eu tendance à nous faire qui constituent l’un des principaux sup-
oublier cette réalité, ô combien pré- ports des systèmes de chaînes de
sente, dans les relations inter-organisa- valeur décrits par Porter (1985). Il
tionnelles. A l’exception des travaux s’agit d’un thème important de la litté-
conduits par Cox & al. (2001), le dis- rature managériale, longtemps étudié
dans une perspective mathématique
5 Un parallèle avec les lois structurales de la d’optimisation sous contraintes (Chan
biologie, appliquées aux comportements
& Lee, 2005), mais qui retient aujour-
humains et à l’organisation sociale, est sans
doute possible ici. Ces lois ne rappellent-elles d’hui l’attention de nombreux cher-
pas, comme le souligne Laborit (1976), que tout cheurs en management stratégique et
système repose in fine sur des «hiérarchies de en théorie des organisations. En effet,
dominance», selon lesquelles un dominant cher-
chera toujours à imposer son projet à des domi-
nés ? 37
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s’interroger sur la structure et le fonc- ce, structurant la plupart des CLEs, ren-
tionnement des CLEs ne peut faire dront le projet particulièrement difficile
l’économie d’une analyse des modes à concrétiser, du moins en Europe du
spécifiques de pilotage des flux et de Nord. En l’état, dans les filières indus-
coordination des activités entre les dif- trielles des biens de grande consom-
férents membres. mation, ce sont effectivement quelques
puissants distributeurs, au contact
L’article a souhaité mettre l’accent sur direct des marchés aval, qui y profitent
un aspect singulier et relativement le plus souvent de leur position-clé
négligé pour l’instant : les processus pour capter le maximum de valeur,
de prise de décision, pour permettre alors que leur prise de risque en matiè-
l’implantation d’une CLE conciliant des re de décision logistique est finalement
objectifs d’agilité et de production au assez limitée. Les travaux récents
plus juste. Le débat est actuellement conduits sur la création – et la réparti-
extrêmement vivace, car être agile, tion – de valeur devraient permettre
c’est aujourd’hui être capable de d’y voir plus clair (Jokung-Nguéna &
s’adapter aux changements d’un envi- al., 2001), et proposer des pistes de
ronnement complexe et conserver ses recherche stimulantes pour le manage-
positions concurrentielles. La principa- ment des CLEs.
le difficulté tient au fait que plusieurs
niveaux décisionnels se superposent et Bibliographie
engagent, de manière plus ou moins
irréversible, les ressources de tel ou tel ARROW, K.-J.,1974, «The limits of organiza-
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