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UNIVERSITÉ ABDELMALEK ASSAÂDI

FACULTÉ DES SCIENCES JURISIQUES, ÉCONOMIQUES ET SOCIALES TANGER


1 ER ANNÉE MASTER : LPTI
MODULE : MANAGEMENT DES ENTREPRISES EN RÉSEAU

LES DÉFIS ET LES ENJEUX DE LA CHAÎNE


LOGISTIQUE, LA MSIE EN PLACE D'UNE
SUPPLY CHAIN,LA COORDINATION ET
L'OPTIMATION LOGISTIQUE.

REALISÉ PAR :
LAOUAD ABIR
IDBLAID NABIL
MARRAKCHI BASMA
TALBI JALILA
Les enjeux et les défis de la chaîne logistique :
La chaine logistique (supply chain) occupe une place primordiale dans le fonctionnement
de l’entreprise, elle commence de fournisseur du fournisseur et se termine au client du
client tout en passant par la fabrication et le stockage des produits en amont et en aval.
Pour faire face à la concurrence, chaque entreprise donc se voit intéressée par la maitrise
de ce processus de façon à avoir toutes les informations nécessaires à la mise en place
d’une politique commerciale, lui permettant de suivre la concurrence et préserver ses
parts du marché.
Les enjeux du supply Chain management sont devenus si sensibles que des organisations
sont créés autour de cette problématique : Directeur supply Chain, chef de flux ou supply
Chain manager, supply Chain développement manager ... etc. Rares sont les fonctions qui
ont émergé au cours des années 80 non seulement au niveau des entreprises mais aussi
au niveau des comités de direction. Ces fonctions présentent la caractéristique d'évoluer
de manière constante afin de s'adapter aux équilibres nouveaux dans laquelle la gestion
des opérations et la supply Chain doivent s'inscrire. Ainsi, il a fallu disposer de
gestionnaires opérationnels pour pouvoir faire face au management d'unités
opérationnelles de plus en plus grandes. Mais également il faut disposer des compétences
en matière de système d'information et gestion de projets.
Les enjeux associés à la bonne maîtrise du Supply Chain sont trois ordres :
• Une contribution directe à la création d'avantages concurrentiels ;
• Un appui à la mise en œuvre de la stratégie de l’entreprise ;
• Une diminution des capitaux immobilisés dans les opérations logistiques ;
Envisageons chacun d'entre eux.
Ajoutant à cela que de par sa nature même de fonction transversale dans l’entreprise, la
logistique est confrontée aussi à plusieurs défis d’ordre internes mais aussi d’ordre
externes, puisque cette dernière se trouve, aujourd’hui, beaucoup intégrée et gérée dans
le cadre d’une chaîne logistique plus élargie. Parmi ces défis :
• Les défis des TIC (Technologies de l’information et de la communication)
• Les défis de la traçabilité de la logistique et des produits
• Les défis de la logistique verte
• Les défis de l’utilisation de la logistique de retour ou de recyclage
• Les défis relatifs à l’élargissement et à l’ouverture de la logistique sur d’autres
types de flux en plus des flux anciens (physiques, d’informations et monétaires),
etc.
La mise en place d’une supply chain :
Le domaine de la logistique s’élargit aujourd’hui pour sortir du périmètre de l’entreprise
et intègre les flux reliant celle¬-ci à ses partenaires en amont (fournisseurs) et en aval
(distributeurs).
Autrement dit, La logistique est essentiellement une orientation et un cadre de
planification qui tente de créer un plan unique de la circulation des produits et de
l’information au sein de l’entreprise. La gestion de la chaine logistique, ou chaine
logistique s’appuie sur ce cadre, et cherche à assurer un lien et une coordination entre les
processus des autres parties prenantes de la chaine, à savoir les fournisseurs et les
consommateurs, et les processus de l’organisation. Ainsi par exemple un des objectifs de
la gestion logistique peut être de réduire ou d’éliminer les stocks- tampons qui existent
entre les organisations de la chaine, par l’échange de l’information concernant la demande
et les niveaux de stock actuels.
Un « supply Chain management » ou bien « management de la chaine logistique globale »
gère l’ensemble des flux physiques, informationnels et financiers, lies à la chaine
industrielle, nécessaires à la production et à la distribution du produit. Cette gestion
intègre des flux internes et d’autres incluant divers partenaires industriels et
commerciaux. (SCM) se développe en s’appuyant sur les TIC « Technologies de
l'information et de la communication » (désigne l'ensemble des technologies permettant
de traiter des informations numériques et de les transmettre) et la coopération entre les
acteurs de la chaine industrielle.
• La dimension informationnelle
La maitrise de ses flux repose sur la mise en place d’un système d’information qui
permette la synchronisation des activités des différentes entreprises participant à la
chaine opérationnelle assurant la création de valeur par l’entreprise. Ce système
informationnel doit produire et gérer des informations internes à l’entreprise ou
partagées avec d’autre partenaires. Ces informations sont pour l’essentiel, trans
fonctionnelles. Elles sont essentielles pour maitriser les couts logistiques et les délais,
sans lesquels la réactivité de l’entreprise serait compromise. Le pilotage des flux
physiques se faisant à distance, la qualité des informations permettant de suivre ces flux
est essentielle.
• La dimension financière
Le « supply Chain management » implique des investissements spécifiques,
essentiellement lies à la mise en place d’un réseau d’entrepôts, l’installation
d’équipements et de réseaux de « transitique » (ex : le filoguidage de conteneurs) et la
production et la communication des informations liées aux flux physiques. Le marché
permet de choisir entre acheter, louer ou prendre le matériel en crédit-bail. Le
management de la chaine logistique permet de réduire les stocks et d’accélérer leur
rotation et ainsi de réduire le besoin en fond de roulement de l’entreprise et donc
d’améliorer son équilibre financier à court terme.
• La dimension coopérative du management de la chaine logistique globale
Elargissant le contrôle des activités au-delà du périmètre de l’entreprise, le management
de la chaine logistique passe par une coopération avec les partenaires en amont
(fournisseurs, transitaires, transporteurs, etc.) et en aval (négociants, grossistes,
centrales d’achat, détaillants, etc.). En amont, l’entreprise industrielle devra préciser dans
un protocole (« charte logistique ») les relations qu’elle entend pratiquer avec ses
fournisseurs et sous-traitants. En aval, l’entreprise va chercher à contrôler la mise à
disposition de son produit à sa clientèle finale. Elle peut dans ce but développer un
système de concession ou de franchisage.
La coordination logistique :
La coordination est une étape très importante après la mise en place de n’importe quelle
Supply Chain. Aujourd’hui une grande partie de la compétitivité des entreprises se trouve
en effet à travers l’existence des liens entre les différents partenaires. Le concept de
coordination désigne l’évolution de l’entreprise dans un environnement changeable, le
changement de la demande des consommateurs, les cycles de vie des produits et le rythme
d’accélération des innovations, sont des causes induisant à une forte pression de
l’environnement sur la chaîne logistique.
La maîtrise des flux physiques, informationnels et financiers traduit par un effort de
coordination permettant de faciliter le travail de l’entreprise en réseau avec les différents
partenaires de la chaîne, pour mieux répondre aux exigences des clients et gagner d’une
chaîne logistique performante grâce à la performance organisationnelle.
L’intégration et la coordination des flux entre les entreprises sont essentielles à une
gestion efficace, elles assurent aux entreprises la bonne combinaison (relation,
harmonisation, ajustement, alignement), et un certain nombre d’objets (actions, objectifs,
décisions, connaissance de l’information) pour réaliser l’objectif et créer la valeur.
Pour n’importe qu’elle chaîne logistique l’objectif est d’explorer les opportunités et mise
en œuvre de nouvelles idées sur le marché, surtout que les exigences des clients évoluent
plus rapidement, sans oublier l’impact des changements environnementaux. La
réalisation de l’objectif voulu nécessite la création du processus et le partage de
l’information pour que la collaboration des entreprises soit performante et les résultats
soient bénéfiques.
Aujourd’hui avec le développement des technologies de l’information telles que la
blockchain, le cloud computing et le big data, la coordination dans la chaîne logistique ne
sera plus la même. La blockchain peut atténuer les problèmes causés par l'asymétrie de
l'information, le big data joue un rôle crucial dans la prévision de la demande et réduire
le Bullwhip Effect (Coup de Fouet) et en prenant en charge le temps réel les informations
partagées au sein des chaînes logistiques, le cloud computing peut réduire l'incohérence
des informations et les délais pour minimiser le Bullwhip Effect.

Nous allons parler de Bullwhip Effect comme exemple pour montrer le rôle et
l’importance de coordination à la réalisation de l’objectif en Supply Chain :
Le Bullwhip Effect désigne les variations qui se trouve entre la demande réelle des
consommateurs et la demande des acteurs de la chaîne logistique, cet effet commence
lorsque la demande d’un produit par les consommateurs augmente d’une façon imprévue.
Exemple : la demande d’un produit s’élève à x produit par jour, mais un jour les
commandes augmentent à x+1, cette augmentation de la demande oblige la chaîne à
comporter d’une façon anormale.
Les points de vente réagissent avec la demande par l’utilisation des stocks de sécurité en
vue de répondre à cette augmentation de la demande ce qui va entrainer à une autre
augmentation au niveau de la prochaine commande au grossiste, et la même chose qui
sera du grossiste envers le fabricant, tout ça aboutir à l’augmentation des coûts, les
déséquilibre et l’inefficacité des processus. Cet effet est dû de base au manque de vision
stratégique, manque de processus, manque des systèmes d’informations et les difficultés
de coordination à l’intérieur et l’extérieur de chaque entreprise de la chaîne.
Prenant en considération le concept d’entreprise en réseau, les solutions qu’on doit
apporter dans ce cas ne doivent pas se limiter sur la minimisation de l’effet coup de fouet
mais au même temps l’amélioration de coordination qui représente l’une des armes
contre cet effet.
Pour limiter le Bullwhip Effect et assurer une meilleure coordination dans la chaîne
logistique il faut :
• Une bonne utilisation des TIC pour une meilleure planification logistique ;
• Un esprit d’équipe en interne et une collaboration en externe ;
• Renforcer les liens entre les membres de la chaîne par le partage d’informations,
l’établissement des cadres juridiques, la vérification des données et la création des
processus ;
• Des entrepôts automatisés pour avoir des méthodes de travail adaptative et
réactive et faciliter la connexion globale dans la chaîne logistique.
D’après ce qu’on a vu dans cette partie on peut donc résumer que l’évolution de la
chaîne logistique conditionné par l’existence d’une meilleure combinaison entre les
différents acteurs de la chaîne (fournisseurs, producteurs, distributeurs, clients …), et ça
ne peut être possible qu’à travers l’amélioration de nombreux processus en intégrant les
TIC qui permettent d’entrainer un effet positif et un meilleur enchainement sur la
performance de l’intégralité de la chaîne. Enfin l’optimisation des opérations logistique
passe toujours par une bonne coordination.
L’optimisation logistique :
La chaine logistique peut être considérée comme le réseau d’entreprise qui participe en
amont et en aval, aux différents processus et activités qui créent de la valeur sous forme
de produits et de services apportées au consommateur final. Une chaine logistique est
composée de plusieurs entreprises en amont (fournisseurs) et en aval (Distribution) et
du client final. Ainsi la structure organisationnelle se caractérise par la mise en œuvre de
processus transverses à l’entreprise, mais également par une très forte interaction des
acteurs de la chaine logistique avec l’environnement externe et les parties prenantes de
l’entreprise.
L’optimisation logistique combine l’ensemble des solutions utilisées pour mieux
coordonner et mobiliser les différents services de l’entreprise, ainsi que la rationalisation
des ressources correspondant aux besoins pour atteindre les objectifs visés. Cette
optimisation peut être recherchée à un niveau interne de l’entreprise (intra-
organisationnel), il suppose une intégration des fonctions internes à l’entreprise
concernées par la gestion de la chaine logistique (R&D, Production, Distribution). Aussi à
un niveau externe appelé inter-organisationnel incluant l’ensemble des partenaires de la
chaine notamment les fournisseurs aussi les clients.
L’optimisation logistique passe par la compréhension avancée des processus de la supply
chain pour les ajuster. L’accent est mis sur l’optimisation des flux interne et externe. Les
flux internes sont les flux de production, de circulation des matières et composants au
sein d’un réseau de fabrication. Les flux externes incluent les flux en amont (depuis le
fournisseur jusqu’à l’entreprise) et les flux en aval (depuis l’entrepôt jusqu’à client) la
distribution.
Pour optimiser ces différents flux, on doit étudier : la gestion de stock, le transport, le suivi.
Tout d’abord, un meilleur supply chain management, permet de :
• Réduire les quantités stockées
• D’éliminer les couts inutiles.
Comme pour les stocks, ex : une bonne organisation de la chaine logistique peut permettre
de réduire le budget de transport.
La mise en place d’outils digitaux (ERP, WMS, TMS) dans le suivi de la supply chain donne
la possibilité d’accéder à toutes les informations en temps réel avec une grande fiabilité.
De cette manière la visibilité de la chaine logistique est augmentée et on peut fournir à
nos clients des informations claires et fiables sur les délais et le suivi des livraisons.
L’amélioration de ce suivi permet :
• Une réactivité en cas de problèmes.
• Augmente la satisfaction des clients et l’image de l’entreprise.
L’optimisation de la gestion de la supply chain permet de réduire les risques (risques de
perte, de retard, de blocage de marchandises) à chaque étape de la chaine et limite les
incidents. L’anticipation des risques est le moyen pour garantir la satisfaction des clients.
Entre diminution des coûts et amélioration de la satisfaction client, l’optimisation de la
logistique est la clé de voûte pour booster la rentabilité de notre entreprise.
Etude de cas (CISCO SYTEMS) :
La chaîne logistique de Cisco est très diversifiée, étendue et mondiale. Avec plus de 300
familles de produits, Cisco® dispose d’une large gamme d’équipements destinés à un
éventail de clients ayant des attentes et des exigences très différentes.

La plupart des produits Cisco, utilisent un modèle de production de configuration à la


commande (CTO : Configure-to-Order). Les produits sont construits en fonction des
commandes confirmées des clients. Un grand pourcentage de la croissance de Cisco
provient des acquisitions, et ils apportent leurs propres besoins et processus de chaîne
logistique qui doivent être intégrés dans les opérations de base de Cisco.

Une exception notable a été l’acquisition de Scientific Atlanta par Cisco en 2005, qui relève
actuellement du Service Provider Video Technology Group. Les boîtiers décodeurs et
modems Scientific Atlanta sont des produits à configuration fixe qui ont une structure de
coûts et une stratégie logistique différentes des produits de base de Cisco. Ils utilisent un
modèle de production construit en stock (BTS : Build To Stock). Les produits BTS sont
fabriqués et conservés en inventaire pour répondre à la demande au fur et à mesure des
commandes.

Jusqu’à récemment, Cisco maintenait des processus de chaîne logistique distincts et un


système de planification des ressources d’entreprise (ERP : Entreprise Ressource
Planning) pour sa division Scientific Atlanta.
En plus de plus de 1000 fournisseurs, ainsi que des partenaires de fabrication et des
fournisseurs logistiques, la chaîne logistique de Cisco comprend :

• 16 sites de fabrication de CTO ;


• 4 BTS sites ;
• 8 centres logistiques stratégiques ;
• Plus de 25 000 ID de produit pouvant être commandés (environ 25 % assemblés
sur commande, 75 % de pièces de rechange) ;
• Des millions d’envois par année (par exemple, environ 9 millions de cartouches
expédiées au cours du semestre se terminant en mars 2014).

Défis :

• L’agilité de l’entreprise est limitée par un système de supply chain hautement


personnalisé et de multiples instances ERP ;
• L’habilitation des pays et la capacité d’introduire de nouveaux modèles d’affaires
ont été entravées ;
• Peu de processus standard de l’industrie et d’efficacité de l’automatisation dans la
chaîne logistique ;
• Longue durée de mise sur le marché et d’intégration des acquisitions.

Solutions :

• 95% des opérations simplifiées utilisant la fonctionnalité Oracle R12 ;


• Le regroupement de plusieurs instances ERP de la chaîne logistique en une seule
(normalisation de bout en bout) ;
• La migration de tous les processus de la chaîne logistique vers un centre de
données hautement résilient, fonctionnant sur le système informatique unifié
Cisco ;
• L’intégration d’un modèle de constitution en stock dans la chaîne logistique
(intégration des processus de l’entreprise aux normes de l’industrie).

Résultats :

• Le temps d’ajouter un nouveau nœud (usine) est passé de 18 à 6 mois ;


• Réduction de 30 à 50 % du délai de mise sur le marché ;
• Jusqu’à 73 % de réduction des temps de cycle de commande ;
• Environ 25 % de réduction en contact avec le produit ;
• Le modèle interentreprises élimine les redondances et les transactions en double
pour les partenaires de fabrication de Cisco.

Enseignements tirés :

• Obtenir le soutien et l’engagement de la haute direction dès le départ.


• Socialiser les avantages commerciaux, les répercussions du changement et les
risques avec tous les intervenants de façon claire et précoce.
Pour plus d’informations ou détails concernant cette étude de cas, nous vous invitons à
visiter le site web (https://www.cisco.com/).

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