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La logistique

de retour

Présenté par : Boudad Abderrahman & Rachid Manouze


Encadré par : Pr Batrich Hassan

Module :Management logistique


MSL / Année universitaire 2022-2023
Plan

Introduction
1. Définition et objectifs
2. Logistique classique et logistique de retour
3. Importance de la logistique de retour
4. Les stratégies de la logistique de retour
5. Les activités de la logistique de retour
6. La mise en place de la logistique de retour
Conclusion
Introduction

Le retour des marchandises prend de plus en plus d’ampleur pour les entreprises,
les produits récupérés par les entreprises sont principalement directement réintroduits
sur le marché, lorsque possible, revendus sur un marché secondaire à très bas prix
ou encore simplement éliminés. D’où vient la nécessité d’intégrer les activités de
récupération, de traitement de produits inutilisés ou en fin de cycle de vie au sein
des entreprises , c’est la mise en place de la logistique inverse .
I. Définition et objectifs
Définition

« La rétro-logistique (appelé aussi logistique inverse ou logistique des retours) est


le processus de planification, de mise en place et de contrôle de la performance
de l’utilisation des matières premières, des en-cours : stock, production,
produits finis, et de la gestion de la chaîne d’information depuis le client vers
le fournisseur afin de récupérer, créer ou disposer de la valeur quant aux produits
vendus et les emballages associés, en minimisant l’impact sur l’environnement et
l’utilisation des ressources mises en œuvre ».

Adaptée de la définition de Rogers & Tibben-Lembke - 1998


La logistique inverse consiste donc à récupérer des biens du circuit commercial ou
du consommateur même, de les orienter vers une nouvelle étape de leur existence
et de les traiter dans le but d’en retirer le maximum de valeur en cherchant à les
réintégrer sur le marché ou de les disposer proprement.

Les cinq catégorie de retour de produits :


❑ les produits résiduels (rebuts et rejets de la production )
❑Les retours d’emballages
❑Les retours de produits sous garantie et rappel
❑Les retours en fin de vie
❑Les retours commerciaux et contractuels
Objectifs :
L’objectif principal de la logistique des retours est d’assurer le retour des
produit/matières de l’utilisateur au producteur. Elle comprend de nombreuses
activités telles que la collecte, le tri, la transformation, le reconditionnement,
l’enfouissement, l’incinération... Par ailleurs, ce concept n’est pas
restreint aux seules activités de récupération et de recyclage des matières
(rebuts ou rejets de production ou retours d’emballage), il intègre également les
activités de retour de produits pour cause de défectuosité ou de non-conformité
aux besoins (retours sous garantie, produits en fin de vie, retours commerciaux,
campagnes de rappel)
Ainsi, la logistique des retours n'est pas une pratique récente mais elle acquiert
de plus en plus un caractère stratégique. En effet, l'engouement des
consommateurs pour des produits faits de matières recyclées oblige en quelque
sorte les manufacturiers à concevoir de nouveaux produits et procédés, mais
surtout à mettre en place des réseaux capables de récupérer cette nouvelle
matière première.
II. Logistique classique & logistique
inverse
Entre la logistique classique et celle inverse existe plusieurs différences aux
différents maillons de la chaîne logistique et déterminants de la performance de
l’entreprise.
Aspect Logistique classique Logistique inverse
Prévision Relativement simple Difficile
Points de distribut° Un à plusieurs Plusieurs à un
Qualité des Prdt Uniforme Non uniforme
Prix Relativement uniforme Dépend de plusieurs
facteurs
Gestion des Stocks Cohérence Incohérence
Destination /route Définie indéfinie
III. Importance de la logistique de retour
Le poids de la logistique inverse dans la « supply chain » d’une entreprise est croissant
car la plupart des entreprises intègrent désormais les problèmes d’environnement et
mettent l’accent sur la qualité du service.

Cette démarche conduit à multiplier les retours en usine, d’une part, quand un produit
est défectueux ou présente un risque pour le consommateur et, d’autre part, quand le
consommateur individuel n’est pas satisfait par le produit. Ainsi, lorsque les produits ne
peuvent pas être réparés ou réutilisés en l’état, ils sont principalement recyclés.

La logistique inverse a donc pris au cours des dernières années un caractère stratégique
et son rôle est essentiel pour rendre la logistique durable notamment à travers le
recyclage et le traitement des substances dangereuses. Elle s’avère complémentaire
de l’« éco-sourcing » et de l’éco-conception.
Ainsi, aujourd’hui la logistique des retours est très fortement associée aux enjeux
environnementaux (recyclage et récupération des produits/matières). A l’évidence,
ce concept est justifié par les préoccupations environnementales et écologiques des
consommateurs et des gouvernements.
Les bénéfices qu’elle apporte à l’environnement sont connus et tangibles (recyclage
et récupération de substances dangereuses, etc.).
IV. Les stratégies de la logistique de retour
Aujourd’hui plusieurs stratégies sont utilisées afin d'améliorer les flux de
retour de marchandises. Pour certaines entreprises, les coûts liés aux flux de
retour peuvent réduire de manière considérable les bénéfices réalisés, parfois
jusqu'à rendre la transaction initiale non rentable. Ces entreprises doivent
désormais comprendre l'importance et le rôle stratégique de la reverse
logistique. Les gestionnaires doivent s'atteler à la réduction de ces coûts, en
améliorant certains aspects de leur logistique des retours :
- Rendre plus efficientes les technologies de filtrage, ou « gatekeeping
technologies ».
- Accélérer les prises de décisions quant à l'élimination des déchets.
- Accélérer les temps de cycle.
- Améliorer la gestion des données.
1.Réduction des flux de la logistique de retour

De nouvelles techniques ont été développées afin d'être certain que tous les
produits qui entrent dans les flux de la logistique inverse remplissent les
conditions requises pour être dans le système. On en cite quelques unes :
a- Les technologies de filtrage d'accès aux flux à rebours.
b- La gestion du cycle de vie des produits.
c- Les échanges de données informatisées.
c- Une conception adaptée à la reverse logistique.
a) Les technologies de filtrage d’accès aux à rebours :

Le filtrage d'accès, ou « gatekeeping », correspond au processus de décision


quant aux produits à admettre ou non dans le système de retour.
L'amélioration de ce filtrage va permettre la réduction du volume de
marchandises retournées et, par là même, la diminution des coûts globaux liés
aux flux retours. Cette amélioration passera également par une formation
adéquate des employés concernés.
b) La gestion du cycle de vie des produits :
La gestion du cycle de vie des produits implique pour l'entreprise la mise en
place de l'appui logistique et du marketing approprié aux différents stades
du cycle de vie du produit (lancement, croissance, maturité, déclin). Selon le
stade où se trouve le produit, l'entreprise doit effectuer une gestion et un
appui différent. En fin de vie du produit notamment, les coûts de détention de
stocks associés vont très fortement augmenter. Les coûts d'obsolescence et
d'entreposage vont être majoritairement responsables de la forte
augmentation de ces coûts.
Les entreprises doivent donc anticiper la fin de vie de leurs produits dès qu'il a
dépassé le stade de croissance, afin qu'un moindre volume devienne
obsolescent et entre dans les flux à rebours.
c) L'échange de données informatisées :

Même si de très nombreuses entreprises utilisent aujourd'hui l'échange de données


informatisé (EDT), elles ne considèrent pas toujours comme primordial un
investissement pour fonctionner également en EDT quant à la gestion des flux
retours. Pourtant, l'EDT peut être aussi utilisé pour automatiser le traitement des
retours
d) Conception adaptée à la logistique inverse :

Les entreprises, aujourd'hui, adaptent souvent leurs produits pour rendre


certaines opérations plus faciles et donc moins coûteuses. On parle ainsi de
conception adaptée à la fabrication «Design For Manufacture » ou encore de
conception adaptée à la gestion de la chaîne logistique « Design For Supply
Chain Management ». Depuis peu, on commence à voir apparaître la conception
adaptée à la logistique des retours « Design For Reverse Logistics ».
La conception adaptée à la logistique inverse consiste donc à tenir compte des
besoins en la matière dans la conception et l'emballage du produit, autrement
dit à intégrer besoins de logistique inverse et besoins de protection de
l'environnement d'une part, et produit et chaîne de la logistique des retours
d'autre part.
2- La gestion des flux de la logistique des retours :

Afin de gérer de manière efficace les flux retours des produits, les entreprises
doivent notamment diriger leurs réflexions vers l'externalisation des retours
et les marchés secondaires.
a) L'externalisation /sous-traitance des retours :

L'externalisation de la gestion des retours reste avantageuse pour les PME et


pour les grandes entreprises n'ayant pas acquis les moyens, les compétences et
l'expérience requise pour effectuer une gestion des retours aux meilleurs coûts
En effet pour ces entreprises,

Les entreprises qui se sont intéressées aux processus de reverse logistics ne


décentralisent pas toujours physiquement leurs centres de gestion des retours ;
elles décentralisent seulement son contrôle.
b) Les marchés secondaires :

On appelle marchés secondaires tous les intermédiaires, distributeurs et


détaillants spécialisés dans les produits qui ont déjà été vendus ou proposés à
la vente au détail. Dans le premier cas, les produits sont généralement réparés,
reconditionnés avant d'être revendus. Dans le second cas, plutôt que de faire
entrer ces produits dans le cycle coûteux des retours, certains gestionnaires
optent aujourd'hui pour leur vente à l'une des nombreuses entreprises
présentes sur le marché secondaire. Cette opération est désignée sous le terme
de recouvrement d'investissement ou d'actifs.
V- Les activités de la logistique inverse :

Comme au niveau de la logistique classique, la logistique des retours intègre


des intermédiaires qui doivent partager un certain nombre d'activités. Parmi
ces activités on trouve : la collecte, le triage, l’entreposage, le transport, le
traitement intermédiaire et le retraitement.
1 – la collecte

Il s’agit d’une démarche visant à détourner les actifs secondaires et à les diriger
vers un réseau à valeur ajoutée. La collecte peut se faire auprès d’un client
externe ou interne.
2 – Le triage

Au niveau de cette activité le produit doit être testé pour déterminer son état
afin de déterminer où le produit ira pour la prochaine étape. Ainsi, le triage
vise la séparation des différentes matières qui auraient été récupérées en vrac
(par exemple : les bouteilles de Coca cola qui doivent être retournées au
vendeur) ou démontage des produits complexes en leurs différentes
composantes (par exemple : machine à laver). Le triage est l'étape
opérationnelle la plus importante. S'il est effectué à la source, il réduit la
complexité et le coût de l'activité.
3 – L’entreposage

L’objectif principal de cette activité est la constitution d’un volume suffisant


pour permettre un transport de façon économique et qui répond aux
réglementations environnementales.
Ainsi, l'entreposage peut être nécessaire pour combler l'écart entre l'offre et la
demande. Par ailleurs, l'entreposage peut être une activité critique pour
certains intervenants des réseaux de logistique à rebours. En effet, le
processus de retour de produits peut créer un dédoublement des stocks
(produits à vendre et produits retournés) à certains points du réseau, par
exemple chez le détaillant.
4 – Le transport

C’est l’une des activités les plus importantes de la logistique inverse, il permet
d’assurer le déplacement des actifs secondaires vers les activités de traitement
intermédiaire et de retraitement. Le transport est une activité qui peut
constituer une contrainte importante sur la performance du réseau de
logistique des retours. Dans le cas du recyclage des produits, le transport peut
accaparer une part importante des coûts logistiques.
5 – Le traitement intermédiaire
Il s’agit d’une série d’activités en vue de préparer les actifs secondaires pour
les activités de retraitement (par exemple : lavage, granulation, filtration).
Cette activité peut consister en des contrôles exhaustifs de la qualité des
matières récupérées.

6 – Le retraitement

Les activités de retraitement permettent aux actifs secondaires de retourner à


un état leur permettant d’être réutilisés. Ces activités peuvent prendre la
forme de réparation, de reconditionnement ou de recyclage des actifs.
VI- La mise en place de la logistique
inverse :
La mise en place d’une logistique inverse nécessite des décisions stratégiques,
tactiques et opérationnelles. Ainsi, sur le plan stratégique la localisation des
installations et notamment barycentre, le choix des technologies de
production, l’organisation du système d’information sont essentiels.

Le but de cette organisation reste la conception du meilleur produit. Après


avoir déterminer quel type de retour l’entreprise sera prête à gérer, il faut
également penser à la fois le réseau de distribution de collecte en intégrant les
problématiques de transport, de manutention et d’entreposage, la gestion des
stocks, la planification des opérations mais aussi la gestion des informations.
1 - Les déterminants de la mise en place de la logistique
inverse :
La logistique inverse performante est nécessaire pour traiter rapidement les
retours afin d’éviter la gestion d’un gros stock. Elle nécessite un système
d’information permettant une bonne traçabilité des produit afin de les
identifier et de mettre en œuvre les bonnes actions.
Ainsi, et afin de mettre en place un système rétro-logistique, il faut répondre à
certaines exigences :
Sur le plan réglementaire :
De nombreux textes encadrent les processus de collecte, de tri et de recyclage
des déchets concernant différentes filières comme les emballages, les déchets
d’équipements électriques et électroniques (DEEE), les déchets
phytosanitaires, les piles et accumulateurs, les imprimés...
Sur le plan commercial :
Les consommateurs sont de plus en plus intéressés par l’achat de produits
limitant les impacts environnementaux. De plus, la satisfaction du client passe
par un service global offrant pour ce dernier la possibilité de retourner un
produit qui ne le satisfait pas, qui est défectueux ou en fin de vie. Une
optimisation de la logistique inverse est donc un moyen pour une entreprise
d’exercer sa responsabilité écologique et citoyenne.
Sur le plan économique :
La reprise d’un produit permet de générer des économies par rapport à la
fabrication d’un produit neuf ou de matières premières neuves. La logistique
inverse peut être mise en place par un groupement d’entreprises partageant
des intérêts communs afin de répartir des intérêts communs afin de répartir
les coûts.
2 - Les raisons des inefficacités de la rétro-logistique :
Une gestion inefficace des retours peut engendrer des effets négatifs qui
coûtent beaucoup à l’entreprise au niveau de son organisation interne qu’avec
ses acteurs externes.
Ainsi, il existe des indications de la gestion inefficace des retours et le fait
qu'ils soient tellement fréquents démontre l'importance de la gestion efficiente
et rapide de rétro-logistique. Parmi ces indications on peut trouver :
-Les retours arrivent plus vite qu'il n'est possible de les traiter (stocker,
transformer..) ; l’indicateurs ici est un manque de capacité face à la demande.
- De grandes quantités de stocks de retour qui restent entreposés dans les
entrepôts ;
-Des retours non autorisés ou non identifiés ;
- Lenteurs des cycles de traitement des retours ;
- Méconnaissance du coût logistique total des processus de retours ;
- Manque de confiance du client dans le processus de réparation ;
conclusion
le concept de la logistique inverse dépasse la problématique environnementale
(récupération, réutilisation et recyclage des produits) pour inclure le retour
des produits défectueux et non désirés par les clients. La maîtrise du flux
inversé peut donc être un facteur de survie pour plusieurs entreprises.

La logistique inverse n'équivaut en moyenne qu'à moins de 5% des coûts


logistiques d'une entreprise bien que son potentiel d'économies demeure
appréciable . Elle recèle un haut degré de complexité ce qui expliquerait les
difficultés associées à son implantation.
Ainsi, plusieurs études ont démontré que le phénomène reverse logistics va
s’amplifier dans les années à venir . Il devrait bientôt devenir un pivot des
politiques de protection de l’environnement. Les mesures prises dans ce
domaine par les pouvoirs publics tendent à se durcir et font de cette logistique
à l’envers l’un des challenges pour les logisticiens.
Références

 FASSIO G. Développement durable et organisation des réseaux


industriels.
«Logistique et Management »
 DORNIER P.-P. et FENDER M. La logistique globale et le supply
chain management : enjeux, principes, exemples.
www.developpement-durable.gouv.ma
www.logi-biz.com
www.missioneco.org/maroc.
www.finances.gov.ma/Rapports/etudes/doctravail/doctravail.htm

Merci pour votre attention

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