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Le Supply-Chain management / La logistique

Généralités

Le terme de Supply-Chain management est apparu dans le milieu des années 1990. On parlait depuis
le début des années 1980 de Logistique ou Logistique étendue et depuis bien plus longtemps, en
Amérique, de Materials management.

De nombreuses définitions avaient été données de la logistique, qui sont toujours valables (voir
dernière page), mais dans l’acception la plus courante, on assimile la logistique à tout ce qui se
rapproche du monde du transport et de l’entreposage, ce qui est réducteur. Le Supply-Chain
management est devenu le mot consacré pour parler de cette fonction, qui s’étend depuis les
fournisseurs des fournisseurs jusqu’aux clients des clients et qui gère les flux physiques et
d’information.

Des recherches récentes posent l’hypothèse que dans l’évolution du monde vivant, la raison d’être
d’un cerveau est de gérer le mouvement. Par une métaphore hardie, on pourrait dire que le Supply-
Chain management est le cerveau qui va commander tous les processus nécessaires au mouvement
des marchandises et de l’information. Le développement voire l’explosion dans les 30 dernières
années des mouvements de marchandises et d’informations dans le monde tend à développer les
fonctions de ce cerveau.

Pour décrire toutes les fonctions de ce cerveau, des associations se sont créées. Comme toujours, les
Américains ont eu la puissance de mettre ce cerveau en équations et de proposer leurs standards. La
vénérable institution APICS (American production and Inventory Control society) a ainsi créé le CPIM
(Certificate in production and Inventory management) qui est la formation la plus standard délivrée au
monde. Dans le même temps, les formations qualifiantes en logistique et Supply-Chain management
ont connu un boom significatif de par le monde. La fonction Supply-Chain est de plus en plus largement
présente et indiscutée dans un comité de direction.

En parallèle et depuis les années 1980 où des missions entières de cadres se sont rendus au Japon pour
« benchmarker » les méthodes de production à flux tendus (Les fameux Zéro défaut, Zéro stock, Zéro
délai, zéro mépris), se sont développés des concepts de gestion industrielle de plus en plus
sophistiqués. Issus de la méthode de production Toyota dont les bases avaient été posées aussitôt
après la deuxième guerre mondiale, ces concepts, d’abord développés dans l’industrie ultra complexe
et compétitive de l’automobile se sont généralisés et ont pris le nom (américanisé) de Lean
manufacturing. Au cours des années on a pu également parler de « Qualité Totale », de « six sigma»,
de « lean 6 sigma » et déployer un certain nombre d’outils et de concepts, à la discrétion des équipes
de management du moment , dont bien peu se sont avérés durables dans les entreprises.

Au-delà des concepts, le lean manufacturing est une culture. Quasiment toutes les entreprises ont
intégré quelques outils dans leurs boites à outils. Il n’en demeure pas moins qu’une infinie minorité
d’entreprises ont adopté cette culture lean de manière globale.

Lean manufacturing et Supply-Chain management sont étroitement imbriqués. Un Supply-Chain


manager qui serait en même temps un expert lean aurait à coup sûr l’opportunité de faire une très
belle carrière.
Dans le présent et – gageons le – le futur proche, le Supply-Chain manager sera de plus en plus
amené à prendre en compte des processus de responsabilité sociale et environnementale. Mais nous
en sommes encore, sur ces sujets, aux balbutiements…

Quelques entreprises de taille mondiale ont décidé que tout était Supply-Chain. Ils ont ainsi rebaptisé
leur organisation industrielle « Global Supply-Chain » afin de faire prendre conscience à tous que
chaque fonction est partie intégrante de la Supply-Chain. Cependant, la spécificité du travail du Supply-
Chain manager demeure.

Le Supply-Chain manager

C’est l’homme-orchestre du comité de direction. S’il le veut. S’il le peut.

Son but est la satisfaction du client. Au moindre coût global.

Celui de son équipe est traditionnellement d’approvisionner les matières, d’ordonnancer les produits,
de les livrer aux clients. D’établir les plans de production, de gérer les transports. Et les flux physiques.
Il est traditionnellement responsable des niveaux de stock.

Selon la culture des entreprises, l’ordonnancement lui est rattaché. Ou pas. Le procurement lui est
rattaché. Ou pas. La relation clients lui est rattachée. Ou pas. L’établissement des prévisions lui est
rattaché. Ou pas. La fonction achats ne lui est quasiment jamais rattachée.

Mais dans tous les cas de figure, rattachement hiérarchique ou pas, les processus feront qu’il aura à
guider, orchestrer, coordonner.

Son quotidien sera un mélange de gestion de l’urgence, de prise d’information, de communication, de


coordination, d’exécution de routines, de pilotage d’actions de convergence (retour au standard) ou
de projets de rupture. Selon la culture de l’entreprise, selon les circonstances, selon sa personnalité,
selon la personnalité de sa hiérarchie, le temps consacré à chacune de ces activités peut varier du tout
au tout.

L’équipe Supply-Chain repère avant les autres les dysfonctionnements. Elle peut en régler certains qui
sont directement de sa responsabilité fonctionnelle. Tous les autres nécessitent une prise de
conscience collective puis de la collaboration inter fonctionnelle.

A notre sens, l’efficacité d’un Supply-Chain manager, au-delà de ses compétences techniques se
mesure à différentes compétences personnelles, qu’il est souvent difficile de retrouver dans un même
individu :

L’empathie
La capacité à collaborer et à fédérer
L’optimisme et la résilience
Le sens de l’anticipation
La rigueur. La capacité à organiser
La réactivité.
La capacité à voir de manière globale.
La créativité
Quelques mots sur les fonctions globales (Les fonctions opérationnelles feront l’objet de document
ultérieurs)

Stratégie/ Gouvernance : Selon la nature et le business model de la société la stratégie logistique est
plus ou moins présente dans la sphère mentale du PDG. Dans tous les cas de figure, des améliorations
peuvent être apportées par le supply chain manager, qui a l’immense privilège d’avoir la vue globale.

Conception de solutions logistiques. Il s’agit ici, fondamentalement, de dessiner la chaine logistique


telle qu’on souhaite la faire fonctionner. Y compris dans ses aspects technologiques ( transitique,
traçabilité, EDI…). Il est très rare qu’on parte d’une feuille blanche. Un grand nombre de sociétés
informatiques proposent des aides à la décision, sous forme de modélisation, de simulation, de
dimensionnement dans les domanies du stockage, des flux industriels, des schémas de transport.

Achats / Développement fournisseurs. La tendance naturelle des directions achats est de centraliser
les responsabilités, dans l’immense majorité des cas par « commodités » afin de créer des ensembles
technico/commerciaux homogènes. Le discours a fortement évolué dans les précédentes décennies et
d’innombrables standards de cahier des charges fournisseurs et d’évaluation de la performance
fournisseurs font la part belle aux critères logistiques.

Une entreprise qui a des fournisseurs performants en termes de logistique est une entreprise qui a
forcément une implication très forte de la fonction supply chain avec les fournisseurs et une
collaboration constructive entre achats et logistique.

Deux point de forte attention :

1 L’aspect « prix » est ce qui fait l’énorme différence dans un compte de résultats, et la place
de l’acheteur est très souvent prépondérante dans la rentabilité de la société. C’est, au
final, sur ce critère unique qu’il est évalué. ( sauf en cas de crise logistique). La direction
des achats appréciera d’autant plus l’implication directe de la fonction supply chain sur
des sujets qu’elle qualifiera vite de techniques et sur lesquels elle s’avouera « trop
généraliste et incompétent ».
2 Il est tentant pour un être humain frustré par un manque de collaboration de ses collègues
de s’épancher auprés d’une oreille attentive. Il est tentant pour un fournisseur
de tenter de diviser les diffférentes fonctions de ses clients pour garder une position de force :
Extrème danger !

Management de la performance/ Amélioration : Fait l’objet de document spécifique.

Ressources humaines : Les compétences nécessaires à la fonction supply chain sont spécifiques. Un
DRH avisé se posera donc les questions suivantes :

- Le supply chain management est il une fonction de passage pour jeunes ingénieurs et
techniciens talentueux ou bien une fonction dans laquelle on peut faire une belle carrière ?
- Comment effectuer une saine rotation des talents pour éviter à mes cadres de
« s’embourgeoiser » ?
- Comment attirer LA compétence pointue dans mon entreprise si j’en ai réelleement
besoin ?
- Dans la mesure où la fonction supply chain est celle qui assure traditionnellement le rôle
de gestion de l’urgence en mode « pompier » comment gérer l’équilibre vie privée / vie
professionnelle, éviter les burn out et garder la notion de plaisir au travail dans ces
fonctions, quelquefois hyper sollicitées ?
LA LOGISTIQUE. Définitions historiques.
Les définitions en sont innombrables, les métiers qui prétendent en faire infinis.

C'est l'ensemble des techniques concernant la politique de stockage, de transport et de distribution


d'une entreprise.

C'est la technique de contrôle et de gestion des flux de matières et de produits depuis leurs sources
d'approvisionnement jusqu'à leurs points de consommation.

C'est l'ensemble des moyens mis en œuvre afin de réaliser physiquement toutes les opérations de
fabrication, de transfert et de stockage permettant d'assurer l'écoulement des flux depuis les
fournisseurs jusqu'aux clients.

C'est l'ensemble des activités ayant pour objet la mise en place au moindre coût d'une quantité
déterminée d'un produit à l'endroit et au moment où une demande existe.

(ASLOG)

C'est l'art et la science de la gestion, de l'organisation et des activités relatives aux besoins, à la
conception, aux moyens d'approvisionnement et de maintenance servant de support aux objectifs,
prévisions et opérations.

(SOLE)

La fonction de logistique dans l'entreprise est d'assurer au moindre coût la coordination de l'offre et
de la demande auxquelles elle s’intéresse, aux plans stratégique et tactique, ainsi que le maintien de
la qualité des rapports fournisseurs-clients impliqués.

(Que sais-je ? LA LOGISTIQUE)

Logistique : terme décrivant l'intégration de deux ou plus de deux activités dans le but de planifier,
mettre en œuvre et contrôler un flux efficient de matières premières, produits semi-finis et produits
finis, de leur point d'origine au point de consommation. Ces activités peuvent inclure, sans que la liste
ne soit limitative, le type de service offert au client, la prévision de la demande, les communications
liées à la distribution, le contrôle des stocks, la manutention des matériaux, le traitement des
commandes, le service après-vente et des pièces détachées, le choix des emplacements d'usines et
d'entrepôts, les achats, l'emballage, le traitement des marchandises retournées, la négociation ou la
réutilisation d'éléments récupérables ou mis à la ferraille, l'organisation des transports et le transport
effectif des marchandises, ainsi que l'entreposage et le stockage.

(National Council of Physical Distribution Management, USA 1985)

APICS

Supply-Chain: Réseau global de livraison de produits et services depuis les matières premières
jusqu’aux clients finaux à travers un flux élaboré d’information, un flux physique et un flux financier.

Supply-Chain management : Conception, planification, exécution, pilotage et suivi des activités de la


chaine logistique pour créer de la valeur, développer un réseau de distribution concurrentiel, déployer
une logistique internationale, synchroniser l’offre et la demande et mesurer les performances globales.

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