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Systèmes d’information logistique

par Nicholas SEIERSEN


Senior Manager, Advisory Services, Operations Improvement KPMG (Canada)

1. Évolution de l’informatique au service de l’entreprise................. AG 5 300 – 3


1.1 Réduction inexorable des coûts, augmentation incessante des
performances du matériel .......................................................................... — 3
1.2 Évolution des capacités des progiciels ...................................................... — 6
1.3 Amélioration de l’intégration des applications et des entreprises.......... — 8
1.4 Envers de la médaille .................................................................................. — 10
2. Trois niveaux dans l’architecture des systèmes ......................... — 11
2.1 Soutien aux opérations physiques............................................................. — 11
2.2 Planification et optimisation des opérations............................................. — 12
2.3 Direction des opérations courantes et des nouvelles initiatives, pilotage
des capacités et des nouvelles compétences ........................................... — 14
2.4 Principes de conception et de mise en œuvre des systèmes
d’information logistique ............................................................................. — 15

a logistique continue de prendre de l’ampleur dans les entreprises,


L qu’elles soient utilisatrices ou productrices de produits manufacturés.
Les consommateurs sont de plus en plus équipés, et l’offre de produits de
bon rapport qualité/prix est de plus large. Les consommateurs deviennent de
plus en plus exigeants – certains diraient même capricieux – pour se laisser
tenter par un autre achat, un nouveau produit. Pour répondre à ces exigen-
ces, qu’elles soient au niveau de la variété des produits, des prix bas, ou des
services offerts, voire les trois réunis, les entreprises doivent sans cesse dimi-
nuer les coûts, et augmenter la variété des produits proposés. Comme l’auto-
matisation et la conception rationnelle du travail dans les pays développés
ont déjà réalisé les plus importants gisements de productivité, les entreprises
cherchent à s’approvisionner de plus en plus loin, dans les pays en voie de
développement, là ou les coûts sont plus bas – main d’œuvre, immobilier,
énergie, charges administratives/fiscales/ et environnementales… La chaîne
d’approvisionnement (« Supply Chain », en anglais) devient de plus en plus
longue, de plus en plus coûteuse, et sujette aux aléas des transports interna-
tionaux. Et ce pour des volumes de chaque référence de plus en plus faibles.
La gestion de ces transactions multi-étapes, complexes se déroulant à toute
heure de la journée, partout dans le monde, ne peut plus se faire sans l’aide
de systèmes d’information hyper-performants. Performants car la capacité,
l’envergure et la quantité des transmissions à gérer dépassent les repères de
la conception humaine – imaginez la gestion de la nomenclature des
10 ingrédients d’un Big Mac – et il y a des centaines d’articles au menu d’un
restaurant MacDonald. 1 000 Big Mac sont vendus tous les jours dans un res-
taurant Mac Donald, or il y a des dizaines de milliers de restaurants… Faites
le compte du nombre de transactions…
Le schéma de la figure A illustre les divers stades fonctionnels de la logistique
de gauche à droite, et les trois strates verticales représentent les niveaux de
gestion – des briques de base que sont les transactions quotidiennes, jusqu’aux
outils de la direction des affaires en haut du schéma : la stratégie de l’entreprise.
Le premier niveau détermine les objectifs à atteindre, ainsi que les unités de

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mesure de la performance qui seront pertinents. Le deuxième niveau indi-


que les relations et les capacités qui seront mises en œuvre pour atteindre
ces objectifs, tels les contrats d’achat qui détermineront les volumes et le
prix des approvisionnements, les capacités de transport (en amont et en
aval), ainsi que les moyens qui seront mis en œuvre par l’entreprise –
prévisions de ventes, modifiées par le plan promotionnel, et appuyées par le
plan d’approvisionnement (mrp), de production (MRP) et de déploiement
des stocks (DRP). Ces plans seront mis en œuvre à travers les systèmes opé-
rationnels (ou transactionnels) que représente la troisième et dernière
étape : émission des ordres d’approvisionnement, gestion des opérations de
transport, génération et ordonnancement des ordres de fabrication et de
transfert aux centres de distribution, traitement des commandes clients, fac-
turation et encaissements, etc. Les technologies de base qui sont indiquées
en bas du schéma sont décrites plus loin dans ce dossier : l’identification
automatique (AEI), les réseaux et les protocoles de communication, ainsi
que les interfaces que les utilisateurs fréquentent pour maîtriser leurs sys-
tèmes d’informations.

Niveau Achats Approvisionnement Réception Stockage Gestion Expédition Facturation


de gestion des commandes et encaissement

1 Suivi, unités de mesure, soutien à la décision, simulation

2 e-Achats TMS Optimisation Système de Demand/Planning TMS Optimization


planification Forecasting
Avances :
DRP
MRP
Contrat mrp
Paiement Ordre d´achat Expédition Réception Commande Expédition Accusé de réception

3 e-Approvisionnement Gestion Gestion et EDI Gestion Paiement


EDI du transport affectation e-vente du transport à réception
des stocks Gestion du Crédit Présentation
Paiement Gestion d´Entrepôt électronique
à réception Gestion YMS des factures
Transfert Transferts de
de fonds fonds
électronique électronique

Technologies de base : AEI (RFID, Code à barres), Radio/sans fils, LAN/WAN, EDI/IP/XML, interfaces utilisateurs
(assistants personnels, Windows, Browser, réalité virtuelle, reconnaissance vocale)

AEI Automatic Equipment Identification


TMS Transportation Management System
YMS Yard Management System

Figure A – Technologies de l’information en logistique

(0)

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Sigles et abréviations
Abréviation Définition Abréviation Définition
ABC Activity Based Costing I/O Input/output
AEI Automatic Equipment Identification MES Manufacturing Execution Systems
ASN Advanced Shipment Notice MRP Manufacturing Resources Planning
BCP Business Continuity Planning mrp material requirements planning
CD – ROM Compact Disk – Read Only Memory PDF Portable Data File
CFAO Conception et Fabrication Assisté par Ordinateur RFID Radio Frequency Identification
CPFR Collaborative Planning, Forecasting and Replenish- SCEM Supply Chain Event Management
ment
DLC Date limite de consommation S&OP Sales and Operations Planning
DRP Distribution Resources Planning TMS Transportation Management System
DVD Digital Video Disk RVA Réseaux à valeur ajoutée
EDI Échange de données informatiques UNSPSC United Nations Standard Products and Services Code
ERP Enterprise Resources Planning VMI Vendor Managed Inventory
FTP File Tranfer Protocol VAN Value Added Network
HDTV Télévision à haute définition XML eXtensible Markup Language
ISBN International Standard Book Number YMS Yard Management System

calcul informatique ainsi que le prix du stockage de données en


Nota : les termes mrp, MRP et DRP promulgués par l’APICS (American Production
and Inventory Controm Society) ainsi que ses partenaires (CAPICS au Canada, BPICS
mémoire centrale des ordinateurs baissent de moitié tous les
au Royaume Uni) représentent les stades de sophistication du soutien informatique 18 mois (figure 2).
aux opérations de production et de distribution. Voir le paragraphe 2.2.1 pour plus de
détails sur ces processus (0)

Nota : la figure 2 est extraite de l’article Three Laws to Consider disponible sur le

1. Évolution de l’informatique web http://www.ntia.doc.gov.otiahome/top/conferenceworkshops

au service de l’entreprise
L’informatique soutient depuis fort longtemps les opérations
logistiques des entreprises. La nature de ce soutien a évolué d’une
Pourcentage des foyers aux États-Unis

part à cause des nouveaux besoins et des capacités logistiques, dus


à la sophistication accrue de cette branche de la gestion des entre-
prises, mais surtout grâce à l’explosion des performances de l’infor- 100 %
matique. 90 %

80 %
1.1 Réduction inexorable des coûts, 70 %
augmentation incessante 60 %
des performances du matériel 50 %

40 %
Comme toute nouvelle technologie, le matériel informatique a été
amélioré par de multiples innovations. Ce qui caractérise la révolu- 30 %
tion informatique, c’est la vitesse, tant des améliorations des perfor-
mances, que la rapidité avec laquelle les technologies de 20 %
l’information ont étés adoptées par les entreprises et les consom-
10 %
mateurs. Et on dirait que cela continue de s’accélérer… (figure 1).
0%
1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990
1.1.1 Puissance de calcul
Électricité Téléphone Téléphone
La « loi Moore », en hommage à l’un des cofondateurs du leader Radio Four à micro-onde cellulaire
de la fabrication des microprocesseurs, la société Intel, stipule que
Télévision couleur Ordinateur
la densité des transistors (l’unité de base de la puissance de calcul
des ordinateurs) qui pourront être produits dans un circuit intégré
doublera tous les 18 mois. Cette loi est toujours valide après un
demi-siècle. L’enjeu de cette loi est que le prix de la puissance de Figure 1 – Vitesse d’adoption des technologies

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On estime que la quantité d’informations dans le monde double tous


les 8 ans. Comme la majorité de ces nouvelles informations est déjà
numérisée, l’intégration de données créées avant l’ère informatique
Nombre de transistors par circuit intégré

1010 s sera de moins en moins significative.


oi
m s
18 oi Un des défis de la gestion des informations est la sélection des bons
109 le
s m Itanium 2
24 formats. Les disquettes informatiques tant utilisées il y a seulement
o us le
s (9 MB cache)
tt Itanium 2 10 ans, sont pratiquement obsolètes aujourd’hui. La musique en for-
108 lai
ub Pentanium
mat super 8, ou les films en format Betamax sont déjà presque inutili-
do Itanium sables. Une bataille se livre sur les formats de musique – MP3, WAV, …
rs
107 to Pentium III mais également dans les formats de la télévision à haute définition
s is
Pentium II
an (HDTV).
tr Pentium
106 de 486
e
br
m 386
no
105 le 286
1.1.3 Réseaux
Si
8086
104
8060 Comme il n’est plus possible de ressaisir les données pour les
2 300 8008
4004 traiter dans un autre ordinateur (l’effort de saisie serait surhumain),
les ordinateurs sont de plus en plus connectés par des réseaux
1971 1980 1990 2000 2004 informatiques.
Année
L’Internet aura été l’explosion de l’interconnexion des ordina-
Figure 2 – Loi « Moore » ou évolution des vitesses de calcul
teurs, grâce à un standard de communication ouvert et à une infras-
tructure de base gratuite. La loi Metcalfe stipule que la valeur liée a
l’appartenance à un réseau double avec le nombre de membres de
ce réseau. Avoir une connexion téléphonique n’a de valeur que si
Cette puissance informatique consommait beaucoup d’énergie vos interlocuteurs sont aussi connectés au même réseau. On ne se
électrique et générait beaucoup de chaleur : il y avait des ordina- pose plus la question pour le téléphone – les systèmes sont parfaite-
teurs refroidis par eau, ou même par azote, pour certaines applica- ment interconnectés de l’entreprise vers le réseau national, les
tions de superordinateurs. Aujourd’hui, votre ordinateur portable appels internationaux, les interconnections avec les utilisateurs
chauffe légèrement vos genoux, alors que cette puissance aurait mobiles ou satellites… La question se pose cependant encore pour
requis une salle entière de matériel il n’y a que 5 ans… certains réseaux à valeur ajoutée, ou des communautés informa-
tiques, qui n’ont pas encore l’ouverture technique ou économique
de l’Internet.
1.1.2 Capacités de stockage de l’information Ces réseaux exigent des débits de plus en plus importants. Le
débit effectif d’une liaison informatique est fonction de :
— la vitesse de transmission – la fibre optique transmet à la
En même temps, les capacités, ainsi que les options de format et vitesse de la lumière, mais il faut des répéteurs (amplificateurs de
de support de stockage de données ont fortement augmenté. Si à puissance) pour transmettre sur de grandes distances, sinon les pertes
l’origine des premiers ordinateurs, l’utilisateur actionnait des leviers en ligne de l’intensité lumineuse empêcheraient les signaux
pour programmer les données directement dans la mémoire de d’arriver ;
l’ordinateur, très rapidement il a fallu faire appel à des systèmes de
— le nombre de canaux qui peuvent être utilisés simultanément,
saisie et de restitution des données (input/output I/O). On se sou- c’est-à-dire le nombre de fréquences distinctes qui peuvent utiliser
viendra des cartes perforées qui permettaient de saisir, et de stocker, le même support. Ainsi, l’on utilisera plusieurs fréquences d’ondes
une série contenant jusqu’à 80 caractères. Parfois, un problème radio ou de couleurs du prisme de la lumière pour passer plus de
complexe de l’époque était littéralement trop lourd à porter, et il fal- canaux dans le même câble ;
lait un chariot pour amener les données à la salle d’informatique. — la densité des données transmises, que l’on augmente par :
Aujourd’hui, le moindre ordinateur personnel est doté d’un dis- • la commutation par paquets, où les données de chaque trans-
que dur de plusieurs centaines de gigaoctets – un seul mégaoctet mission sont tronquées en paquets et transmises dans le
représente environ mille pages de texte, et mille mégaoctets font un désordre avec d’autres paquets de données. Ainsi, l’on verrait un
gigaoctet. Ce même ordinateur est doté d’un enregistreur/lecteur de paquet de conversations téléphoniques, d’un paquet d’ordres
CD-ROM (Compact Disk – Read Only Memory) – 600 Mo, (ce qui cor- d’achats en bourse, d’un paquet de rapports financiers mensuels,
respond à une petite bibliothèque municipale), ou d’un enregistreur/ d’un autre paquet de conversations, d’un paquet de recherches
lecteur de DVD (Digital Video Disk) – 5 Go (ce qui doit correspondre Internet, etc. Les systèmes de commutation qui gèrent ces trans-
missions sont très sophistiqués, et ils permettent de reconstituer
à l’ensemble des ouvrages de la Bibliothèque Nationale). Chacun de
chaque flux de données comme s’ils avaient étés transmis d’une
ces supports ne coûte que quelques centimes. On y stocke toutes
seule traite. La taille du paquet sera déterminée par la fiabilité de
sortes d’informations – des chiffres, du texte, des images, mais aussi la transmission. Une clef de contrôle permet de vérifier que les
des sons et des films, dans divers formats numériques – générés par données ont bien étés reçues conformément au paquet envoyé, et
les logiciels qui ont créé ces données. dans le cas contraire, de faire renvoyer par le commutateur d’ori-
Exemple : c’est ainsi que WalMart, par ailleurs la plus importante gine, le paquet en question. Ainsi, un paquet de données transmis
société au monde par le chiffre d’affaires ($ 288 milliards en 2004), par ligne fixe sera de 512 octets, alors que le paquet de transmis-
rapatrie chaque transaction de vente de chacun de ses magasins dans sion cellulaire est plus petit ;
leur centre de calcul au siège social, et gère une base de données qui • la compactage des données, ou la suppression des espaces où
se chiffre en téraoctets, et qui atteindra bientôt les petaoctets – un il n’y a aucune information utile, comme le fait l’utilitaire « zip »
octet représente un caractère de données, et le « téra » représente largement utilisé sur les ordinateurs personnels. Le logiciel de
l’indice 12 (1012) – autrement dit mille milliards, alors que peta indique compactage et de décompression doit restituer une copie conforme à
l’indice 15. l’original.

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Un flux d’innovations fait progresser les débits des réseaux et pour identifier les animaux domestiques et le bétail. Ce n’est que
(figure 3). Ces mêmes progrès ont permis le développement des récemment que cette technologie est devenue entièrement numéri-
réseaux sans fils – par radiofréquence (par ex. téléphone cellulaire), que, et que les prix des composants ont permis une plus large
par liaison micro-ondes, par satellites, … palette d’applications.
(0) Certains distributeurs songent à faire poser par leurs fournisseurs
(les producteurs des produits de grande consommation qu’ils vendent),
une étiquette RFID sur chaque article. De cette façon, l’on peut savoir à
Nota : la figure 3 est extraite de l’article Three Laws to Consider disponible sur le
web http://www.ntia.doc.gov.otiahome/top/conferenceworkshops tout moment le stock disponible de façon très précise, et à un coût
minime, une fois l’infrastructure en place… Autre exemple, les proprié-
taires de Night Clubs font le contrôle d’accès et les paiements au bar
WalMart, comme General Motors, opère avec un système de par une puce sous-cutannée – plus besoin d’emporter un sac à main
satellites pour assurer toutes les communications avec les magasins – qui pourrait être volé.
transferts de données, vidéotransmissions des formations ou des con-
férences de direction, … ■ Un système RFID se compose de deux éléments clés : l’étiquette
et l’interrogateur.
L’étiquette se compose d’une puce électronique, semblable aux
1.1.4 Identification automatique (codes à barres, circuits intégrés ci-dessus, attachée à un capaciteur, et ensuite à une
RFID…) antenne. Dans le cas d’étiquettes semi-actives ou actives, il y aura
aussi une source d’énergie (par ex. une pile). L’interrogateur RFID
reprend les mêmes briques de base que les lecteurs de code à bar-
La saisie manuelle des informations dans les systèmes d’informa- res – une partie lecture de l’étiquette, avec validation, et une partie
tion est une tâche lourde, et dans bien des cas, fortement sujette à stockage ou transmission du code lu. L’interrogateur RFID émet une
des erreurs. Si l’on peut identifier automatiquement, avec un très onde d’énergie électromagnétique (il existe 9 fréquences radio auto-
haut niveau de fiabilité et de débit, les éléments qui sont destinés à risées dans diverses parties du monde) et cette énergie est accumu-
rentrer dans un système d’information, le résultat sera beaucoup lée par l’antenne dans le capaciteur. Quand l’énergie est suffisante,
plus utile et fiable. Ces technologies d’identification automatique le capaciteur émet une réponse en fréquence radio avec le contenu
captent des signaux ambiants, et les transforment dans une forme du circuit intégré. L’interrogateur a une partie lecteur qui capte cette
et un média que l’ordinateur peut traiter – une onde électromagnétique réponse. Dans le cas d’étiquettes actives, la transmission est pério-
de données binaires (numériques) : dique (par exemple toutes les 30 s) et ne requiert pas le stimulus de
— la reconnaissance des caractères, imprimés en encre optique, l’interrogateur. Quant aux étiquettes semi-actives, elles sont sou-
avec des formes qui permettent de distinguer les lettres et chiffres vent associées à des capteurs de conditions physiques (par
similaires – 1 et L, O et 0, 5 et S, G et 6, etc. Une empreinte sur écran exemple, température, humidité, GPS, accélération, ou encore
numérique est analysée par un logiciel qui transforme la forme en temps.) Ainsi, ces étiquettes se mettent à transmettre leur signal
caractères, par exemple dans la lecture des numéros de chèques ; quand un seuil dans la condition physique a été franchi (rupture de
— la reconnaissance des formes, même concept, qui serait chaîne de froid, humidité excessive, positionnement hors normes,
utilisée, par exemple, dans la reconnaissance des véhicules avant un déplacement inattendu, proximité d’expiration de la date limite de
péage automatique pour appliquer le bon tarif, ou dans la reconnais- consommation (DLC)…).
sance de visages ou d’empreintes digitales dans des applications de On trouve de plus en plus d’intelligence dans l’appareil qui
contrôle d’accès ou de sécurité ; comprend l’interrogateur. Ainsi, l’on charge l’interrogateur avec
— le code à barres, omniprésent dans le commerce, pour identi- tous les colis à expédier, et l’on vérifie que tous les colis ont étés
fier chaque article afin d’y appliquer la bonne désignation et les prix chargés, mais aussi qu’aucun colis de cette expédition ne reste
de vente corrects. Le code que l’on retrouve sur la plupart des pro- encore sur le quai. L’interrogateur peut localiser le colis manquant
duits de consommation courants est composé d’un code industrie, par la force directionnelle du signal, de même qu’un produit en
d’un code fabricant et d’un code article, suivi d’une clef de lecture limite de DLC pourra être localisé et consommé en priorité, dès que
qui permet de valider que le code a été lu correctement (cf. réseaux son étiquette semi-active se mettra à transmettre, ou par l’interroga-
du § 1.1.3). En librairie, le code ISBN (International Standard Book tion systématique du stock (étiquettes passives).
Number) utilisera six caractères supplémentaires à des fins d’identi-
fication, et souvent le prix de vente sera annexé à ce code. Cette
même technologie a vu l’avènement du code à barres à deux dimen-
sions. L’un des standards les plus connus est le PDF417 (Portable
Data File – fichier portatif) qui permet de stocker environ 2 pages de
données sur la surface d’un timbre poste. Le code à barres a deux
Capacité (bande passante) (Gigabit/s)

inconvénients majeurs : la lecture ne peut se faire qu’à des distances 1 000


très réduites, sans obstacle a la visibilité complète, et l’étiquette ne
300
peut accepter de complément d’information. Il faut réimprimer et
apposer une nouvelle étiquette avec cette technologie ROM. Ainsi, 100 Applications expérimentales
la mise en œuvre de cette technologie fait généralement appel à une 30
base de données complémentaire où toutes les données à jour sont 10
stockées, et le code à barres sert de pointeur à ce fichier. De ce fait, il
est plus souvent utilisé dans des applications captives ou internes ; 3
— l’identification par radio fréquence RFID (Radio Frequency 1
Identification), qui est enfin largement reconnue pour ses capacités 0,3
de lecture sans intervention humaine, sans imposer un arrêt com- Applications commerciales
0,1
plet (la lecture peut se faire à des vitesses excédant 200 km/h), et
dans des conditions parfois très difficiles pour d’autres technologies 0,03
(par exemple en chambre froide, ou sans ligne de visibilité directe). 80 82 84 86 88 90 92 94 96 98
Cette technologie était utilisée par les forces alliées pendant la
Année
deuxième guerre mondiale, pour éviter que les avions des alliés ne
soient abattus par la DCA des alliés. Cela fait des décennies que
cette technologie est utilisée pour identifier les containers maritimes, Figure 3 – Évolution des capacités des réseaux de communication

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1.2 Évolution des capacités des progiciels 1.2.2 La planification utilise ces mêmes données
opérationnelles

En parallèle, les outils qui commandent les ordinateurs ont évo- Cette même base de données de gestion a permis le développe-
lué. Du langage binaire très simple, où chaque élément du calcul ment des disciplines de recherche opérationnelles appliquées à la
devait être conçu et programmé en code binaire, il existe une pano- gestion pratique des entreprises.
plie d’outils qui permettent de gérer toutes les fonctions d’un sys-
tème d’information de façon synthétique, et avec des langages de La prévision des ventes a beaucoup progressé. Il n’est pas rare de
programmation très près des langages naturels. Cela est rendu pos- trouver des dizaines de calculs des prévisions de ventes, avec sélec-
sible par les augmentations fulgurantes des performances techni- tion automatique de la plus appropriée. Le stock disponible est
ques évoquées dans le paragraphe 1.1.1. L’on reconnaîtra les ensuite défalqué pour obtenir les besoins nets par site, compte tenu
langages de programmation comme le FORTRAN ancestral, le des stocks de sécurité et des politiques de réapprovisionnement,
Visual Basic, ou les langages spécialisés tels le LISP en Intelligence calculé dans le temps (DRP Distribution Resources Planning). Ces
Artificielle, mais aussi les outils d’administration des données et des besoins peuvent comprendre les capacités de production (matières
réseaux, ainsi que les progiciels applicatifs. Ces derniers seront évo- premières, heures machines et main-d’œuvre), les capacités de stoc-
qués avec plus de détails ci-après. kage et de transport, les services d’installation, ainsi que les besoins
financiers en fonds de roulement. Quand bien même la technologie
est devenue puissante dans le soutien aux prévisions et à la planifi-
cation, les entreprises performantes constatent qu’il est impératif de
1.2.1 ERP – automisation des tâches et données mettre en œuvre un forum où la validité des prévisions et des plans
cohérentes et consistantes soit vérifiée par les principaux responsables – marketing, ventes,
distribution, fabrication, finances, … À l’issue de cette réunion
S&OP (Sales and Operations Planning, planification des ventes et
des opérations), le plan d’approvisionnement des marchés est
À l’origine, le progiciel de gestion traitait soit les mouvements
accepté et mis en œuvre.
comptables, soit l’explosion de la nomenclature pour déterminer les
besoins en matières premières, afin de réaliser le plan de fabrication
(mrp Material Requirements Planning). Quand les besoins en capa-
cité des machines de production et en personnel direct ont été aussi 1.2.3 Optimisation
calculés, le MRP est né « Manufacturing Resources Planning »).
L’évolution suivante était de créer le lien entre les données de plani-
fication et les réalisations. Il n’était plus très difficile d’en faire des Ce plan d’approvisionnement des marchés servira de base pour
écritures comptables, et le logiciel de gestion intégrée est né. Il n’a l’optimisation des flux. Connaissant tous les mouvements, ainsi que
pas fallu longtemps pour réaliser que la logique utilisée dans chacun leurs délais, les probabilités, et les priorités, il devient possible de
des logiciels, conçus, programmés, et maintenus par chaque entre- mettre en œuvre des outils de recherche opérationnelle très pointus
prise, était la même, et si l’effort de conception pouvait être amorti qui identifieront les combinaisons et les enchaînements les plus per-
sur plusieurs firmes, le coût de réalisation et de maintenance serait formants, que ce soit dans le domaine de la fabrication ou des trans-
fortement réduit. ports. Ces plans optimisés permettront de réserver les bonnes
capacités au bon moment – capacités usine et main-d’œuvre, capa-
Ainsi, le progiciel de gestion intégrée est né. Finalement, l’éven- cités d’entreposage et de manutention/préparation/expédition,
tail des tâches que l’informatique pouvait soutenir s’est élargi – le capacités de transports route/fer/mer/fluvial/air et de containers/
paiement, la maintenance, la gestion des ressources humaines, les remorques, etc.
prévisions de ventes, la gestion des stocks…
L’avantage majeur des évolutions récentes des technologies de
L’élargissement des fonctions a été accompagné par une l’information est que ces plans d’approvisionnement optimisés sont
meilleure intégration des données – la même donnée saisie une maintenant facilement révisés au fur et à mesure des aléas et des
seule fois était utilisée par toutes les fonctions du progiciel, et donc changements.
par tous les membres de l’organisation : Exemple : en cas de mévente d’un produit dans une région, on
Exemple : les heures passées par telle personne sur machine va pourra réacheminer ses approvisionnements dans une autre région ou
alimenter la paie pour les heures travaillées, la comptabilité analytique, par un moyen de transport plus économique, souvent moins fiable et
les heures machine et la maintenance préventive et prédictive, les sta- moins rapide.
tistiques de réalisation de la production, l’analyse des performance, les
primes, les besoins en formation révélés par des pratiques inappro- Les erreurs dans les prévisions de ventes se détectent au fil des
priées, etc. ventes réelles, et mettent en cause les enchaînements et les quanti-
tés à fabriquer, à entreposer, à transporter, à livrer, à installer…
Quand les plans et les dernières réalisations sont intégrés dans les
Aujourd’hui, la plupart des entreprises utilisent des progiciels de mêmes systèmes, la réoptimisation est aisée et peut se faire chaque
gestion intégrée (ERP Enterprise Resource Planning) et bénéficient fois qu’il y a un changement. Ainsi, le plan d’opérations refait en
d’une productivité administrative et d’une qualité d’information temps réel est toujours d’actualité, et soutient réellement les affaires
accrue, mais surtout d’une base de données de gestion cohérentes quotidiennes de l’entreprise. Autre avantage de cette réactivité des
et conformes entre elles, disponibles et utilisées à travers toute systèmes de planification : les résultats sont pertinents au quoti-
l’entreprise. dien, les utilisateurs ont confiance et s’en servent.
Cette même base de données est maintenant « captive » du dic- L’un des défis majeurs dans la mise en œuvre des technologies de
tionnaire de données de l’éditeur du progiciel. Un dictionnaire de planification, comme de l’optimisation, tient en un paradoxe com-
données recueille la définition de chaque donnée, son format, ainsi mun à bien des sciences appliquées à la gestion : les concepts sont
que les applications qui la créent, qui la modifient ou qui l’utilisent. devenus si avancés qu’ils ne sont plus à la portée des utilisateurs.
La mise en œuvre d’un ERP libère l’entreprise de l’effort considéra- Comme ils ne comprennent pas comment l’ordinateur et son logi-
ble de concevoir et de maintenir son propre dictionnaire de don- ciel sont arrivés à tel résultat, ils ne lui font pas confiance, et ils
nées, mais au prix d’une dépendance accrue par rapport au choix de choisissent une option qui leur semble plus appropriée, car compré-
l’éditeur du progiciel. hensible par eux.

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1.2.4 Meilleure vision de la demande réelle — liste de consolidation avec référence du container, véhicule,
wagon, etc. ainsi que la référence du sceau ;
— avis d’expédition ;
L’une des réalités de la gestion des entreprises est que la prévision — avis d’exportation ;
est toujours erronée. Plus l’activité est volatile, moins la prévision
— avis de chargement et référence vaisseau ;
est susceptible d’être juste. Comme la prévision est une science
— avis d’arrivée ;
inexacte, il convient d’une part d’essayer de rendre la prévision la
plus précise possible, mais aussi de juguler les conséquences inévi- — avis de déchargement ;
tables de prévisions fausses. L’utilisation des modèles de prévision — avis d’importation ;
performants est généralement considérée lors des déploiements de — avis de déconsolidation, mise en stockage, … ;
systèmes de planification avancés (voir § 1.2.2). Il est communé- — avis d’expédition et référence véhicule ;
ment accepté que plus l’horizon de prévision est long, moins la pré- — avis de livraison ;
vision est précise. Il a également été démontré que plus la source de — avis d’acceptation ;
données sur le niveau des activités de vente est éloignée des tran- — avis d’installation ;
sactions, plus les variations sont importantes. A contrario, plus le — avis de mise en service ;
niveau de synthèse est élevé, plus les prévisions sont bonnes. — etc.
Par conséquent, les entreprises cherchent à obtenir des données Comme il s’agit de tâches pour lesquelles il est aisé de planifier un
sur les ventes réelles au point le plus proche de la demande réelle – le délai attendu, il devient possible de développer un plan pour chaque
point de vente pour les produits de grande consommation, ou le train d’événements. Ce sont également des tâches gérées active-
point de consommation pour les fournitures industrielles (par exem- ment par les opérations de chacun des intervenants, très souvent
ple, la citerne dans l’usine du client pour liquides en vrac, l’appareil dans leurs systèmes d’information. Il est donc théoriquement très
de distribution pour les gants de sécurité). Ainsi, les technologies facile de recevoir ces avis d’événements directement de leurs systèmes
d’identification automatique rendent l’acquisition de ces mouve- dans un système maître, chargé du suivi de chaque transaction par
ments aisée, et les technologies de transmission des données ren- rapport à son plan (figure 5).
dent possible le partage de ces données avec tous les acteurs de la À supposer que ce système soit en place, il existe l’opportunité
chaîne d’approvisionnement. d’intervenir en amont d’une défaillance de la chaîne logistique,
Si les conditions politiques de la relation commerciale le rendent avant même que l’incident n’ait provoqué de problème de service à
possible, le producteur peut gérer le stock de ses produits dans le la clientèle.
réseau de distribution, dans une relation que l’on nomme VMI (Ven- Exemple : le schéma de la figure 6 présente l’approche qu’adoptait
dor Managed Inventory, gestion des stocks par le fournisseur). Ainsi, Schenker au Canada pour le lancement de son service Logistics
certains distributeurs cèdent une partie de leurs rayons à la gestion Account Management. Toutes les expéditions du client étaient suivies
des représentants des producteurs, qui optimisent l’assortiment, la à chacune de ses étapes par un seul intervenant de ce géant du trans-
présentation, les quantités en stock, et même parfois les prix. Dans port multimode et international.
certaines relations, le producteur n’est rémunéré qu’une fois le pro-
duit passé en caisse et payé par le consommateur. Ce modèle est Ces systèmes permettent le suivi en « temps réel » de chaque
rendu possible par les très hauts niveaux de fiabilité de la lecture transaction dans la chaîne. L’ordinateur compare chaque événement
des codes à barres par les terminaux points de ventes (les caisses rapporté au plan mis en œuvre lorsque la transaction commerciale
électroniques que l’on trouve dans la plupart des commerces), les a été engagée. Si le délai est dans les tolérances, la donnée est notée
débits de transmission et les capacités de stockage importantes et sans suite (à des fins d’analyse statistique). Si la donnée est en
peu onéreuses de données informatiques, ainsi que les standards dehors des tolérances (par exemple retard de plus d’une demi-journée,
de communication bien établis. Un modèle voisin existe dans la ou avance de plus de deux jours), une alerte est sonnée auprès de la
manufacture de produits industriels : certains fournisseurs de personne désignée. Cela sert généralement à signaler qu’il y a peut-
l’industrie automobile ne sont payés que quand le véhicule quitte être un problème, et que la situation doit être surveillée. Si la situa-
les chaînes de montage. Dans la distribution des fournitures de tion se dégrade davantage, une alarme est activée, et une action
sécurité ou des produits d’entretien, le même modèle d’affaires correctrice doit alors être mise en œuvre.
existe – des distributeurs automatiques dans l’usine permettent aux
ouvriers de se servir à tout moment, en utilisant leur carte d’accès Exemple : imaginez que des expéditions de composants électro-
électronique. Chaque transaction donne lieu à une transaction de niques diverses soient en transit entre les fabricants chinois et l’assem-
facturation, à une écriture comptable, et à un réapprovisionnement. bleur sous contrat (Electronics Contract Manufacturer) au Canada.
Supposons que dans le lot, il y ait des composants de certains produits,
Dans d’autres cas, la prévision de vente est préparée par l’un des dont les ventes dépassent les prévisions. La firme qui s’est dotée d’un
auteurs, transmises à l’autre, et les écarts font l’objet d’une discus- tel système peut intervenir à plusieurs endroits pour accélérer l’ache-
sion afin d’arriver a un consensus. minement des pièces nécessaires à la fabrication des produits qui
connaissent ce succès imprévu. Il est possible de demander une fabri-
cation urgente, d’utiliser un transporteur rapide, de demander qu’une
1.2.5 SCEM – Gestion des événements réservation soit confirmée dans le prochain container, de choisir un
dans la chaîne d’approvisionnement navire qui part plus tôt ou qui a un itinéraire plus direct que celui prévu,
d’acheminer en camion à deux conducteurs qui vont se relayer pour
conduire (l’un se repose pendant que l’autre conduit) plutôt que de
SCEM (Supply Chain Event Management) permet de déterminer à prendre le train à travers le pays, ou encore d’opter pour un transport
quel stade en est chaque événement logistique (figure 4). Par en avion à chaque étape où il y a rupture du mode de transport.
exemple :
Si une telle fonctionnalité est des plus intéressantes dans la ges-
— passation de la commande auprès des fournisseurs ;
tion des mouvements physiques tant en amont qu’en aval, elle pose
— accusé de réception de la commande avec confirmation du de grands défis pour sa mise en œuvre. En effet, chaque acteur de la
délai de livraison (ou date d’expédition) ; chaîne – à commencer par le fournisseur qui pourrait être une petite
— préavis d’expédition (ou mise à disposition à quai pour société dans un pays en voie de développement où le niveau d’équi-
ramassage) ; pement informatique et l’infrastructure des télécommunications ne
— confirmation d’expédition (ASN – Advanced Shipment Notice) sont pas bien développés – doit être relié au système SCEM. Et cha-
avec référence du véhicule ; que avis d’événement doit être relié à la transaction qui l’a initié. Les
— avis d’arrivée au centre de consolidation ; détails tels les standards de connectivité, l’intégrité des données,

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Rattrapage des défaillances Suivi des niveaux de service Alertes et alarmes


de service
Fret express Comparaisons Évaluation des aléas
prix/performances

Expéditions réacheminées Variabilité des coûts et Lancement/suivi des réponses


en route des temps de cycle engagées

Préavis de retards Supply chain event management :


simulation des options, évaluation, exécution, ...

Suivi des événements

Repères de suivi pour chaque événement

Prévision/ ASN (avis Départ Export/Import Prise en charge Assemblage Mise


réservation d´expédition) Port Douane transporteur en service

Ordre Export/Import Arrivée Arrivée/départ Livraison Installation


d´approche/ Douane Port « Hub »
commande Décommissionnement,
client retour, recyclage,
Figure 4 – Repères d’avancement
réclamation, ...
dans la chaîne logistique

qui permettent à ces systèmes de pilotage d’opérer sans dégrader


les performances transactionnelles. Les transactions commerciales
et opérationnelles du niveau inférieur sont traitées de façon optimi-
sée dans des applicatifs transactionnels.
Transport Transport
Au besoin, certaines données sont échangées avec les partenaires
commerciaux, généralement dans un format standardisé comme
l’EDI. Régulièrement, certaines données sont extraites des bases de
Figure 5 – Différents points de saisie d’information dans la chaîne données opérationnelles pour alimenter un entrepôt de données. La
logistique cohérence et la correspondance des données est assurée par le
modèle de données, de façon à générer une base de données syn-
thétique servant de base pour l’analyse et le compte rendu, le Méta-
data. Ces tâches seront developées dans les paragraphes 2 et 3.
l’adhésion aux règles de gestion, les réponses à donner en cas de
relance, ainsi que la réticence à « donner les verges pour se faire
Notons simplement que la SCEM fait appel tant à la tracabilité des
fouetter » doivent être établis et gérés quotidiennement. Chaque
transactions qu’à la maîtrise des événements, et que l’optimisation,
acteur de la chaîne doit se mettre en règle avec chaque système
la planification de la demande et le déploiement des stocks ont déjà
SCEM de chaque client, ce qui pour un grand acteur comme Fedex
été abordés dans le paragraphe 1.2.
devient un effort colossal. C’est ainsi que Fedex, et bien d’autres, ont
ouvert l’accès à leurs systèmes de suivi internes (des SCEM internes
à leurs opérations) à des requêtes automatiques par leurs sites web.
Dans la mise en œuvre d’un SCEM, il s’agit de déterminer quel sera
l’éventail des événements à gérer par votre système, et quels événe- 1.3 Amélioration de l’intégration
ments seront gérés par les systèmes de vos partenaires commer- des applications et des entreprises
ciaux et logistiques. Il est évident que c’est votre transporteur qui
gérera la localisation de sa flotte à l’aide des 24 satellites GPS et
d’un réseau sans fils pour transmettre le positionnement géographi-
que et permettre la communication avec les véhicules, afin d’en L’intégration interne des entreprises se fait généralement par
optimiser l’utilisation. Le concept politique anglais Devolution, la l’adoption d’un seul ERP, ou à défaut, par la mise en œuvre d’un dic-
délégation au niveau approprié, est particulièrement à propos. tionnaire de données que toutes les applications déployées dans
l’entreprise devront adopter.

1.2.6 Autres outils d’aide à la décision L’intégration opérationnelle des entreprises devient de plus en
plus dépendante d’une intégration des données commerciales qui
gèrent les échanges. Certaines entreprises continuent à échanger
Dans les paragraphes qui ont précédé, de nombreux outils d’aide des fichiers par FTP (File Transfer Protocol), ce qui permet à un ordi-
à la décision bien couverts par l’offre progiciel ont été présentés. Il nateur de transmettre un fichier à un autre ordinateur. La validation
existe bien d’autres décisions que les systèmes d’informations peu- et la liaison avec les données internes est assurée après l’échange
vent faciliter. Il existe souvent une offre progiciel, mais moins déve- de ces fichiers. C’est un transfert qui nécessite une supervision
loppée que les cas analysés ci-dessus. La figure 7 en illustre les intense par rapport aux protocoles qui sont mis en œuvre de nos
principales. Ce schéma évoque également l’architecture des systèmes jours, notamment par l’Internet.

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Attente confirmation

Centre de
consolidation Mise en container Douane
LCF/FCL

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de fer
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Logistics Account estimé

rteur routier
Réception
manager Preuve de
la livrais
on
Client
Avis e
n ligne

LCL/FCL Less than Containers Load/Full Container Load

Figure 6 – Gestion des évènements par un prestataire de services internationaux

Profils clients :
Activité Coûts Outils comportement ... Systèmes Traçabilité Maîtrise Planification Déploiement
fondée sur complets de simulation Reporting d´achat, de des des de la des
les coûts par canal/... style de vie, fidélisation transactions événements demande stocks
... …

Historique des transactions : entrepôt de données


Modèle de données – Métadata

Fournisseurs EDI Flux de données ; transactions EDI Clients

Gestion et
Achats et Fabrication et Gestion Consolidation et Ventes et
satisfaction
approvisonnemment assemblage des stocks distribution marketing
des commandes
physique

Finances/comptabilité
Gestion des ressources humaines

Figure 7 – Aide à la décision en logistique

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1.3.1 EDI
Systèmes des partenaires commerciaux

L’EDI échange de données informatiques permet l’échange des


Gestion des interfaces – Sécurité et connectivité
données propres aux transactions commerciales (commandes,
bordereaux d’expédition…) directement d’ordinateur à ordina-
Sécurité des liaisons
teur sans impression, poste (PTT), ni saisie. Les secteurs de la
Gestion
production, du transport et du commerce furent parmi les pre- Règles de Gestion des transactions interne des
miers à utiliser EDI et demeurent à ce jour les plus grands gestion performances
utilisateurs. Gestion des profils partenaires

EDI met en œuvre des protocoles standards à l’échelle interna- Gestion des formats et des correspondances des données
tionale pour échanger des données directement d’un ordinateur à
un autre. À l’origine, il était utilisé principalement dans la trans-
Gestion des communications internes
mission de documents commerciaux (commandes, confirma-
tions, connaissements, fiches douanière) ; les évolutions sont
telles qu’il est désormais possible d’échanger des données et des- Systèmes internes
sins électroniques complexes, permettant ainsi d’accélérer la
prise en compte de modifications de commandes ou de valida- Figure 8 – Architecture des systèmes de gestion des communications
tions de prototypes. Les réseaux à valeur ajoutée (RVA, ou VAN avec les partenaires
Value Added Network) servent utilement à gérer tant la multipli-
cité des entités avec lesquelles il faut communiquer que la com-
plexité imputable aux formats variables de données et aux
protocoles de communication. En effet, chaque message doit être 1.4 Envers de la médaille
composé des mêmes données, dans le même ordre, et a une
longueur prédéterminée.

Quand bien même la mise au point d’EDI ne date pas d’hier, la Si les merveilles des technologies de l’information sont légion,
technologie n’est pas entrée dans les mœurs, en dépit de son elles n’ont pas que des avantages. Parmi les dangers que représente
l’utilisation des ces technologies, on distinguera la sécurité, une
évolution ; elle ne concerne guère plus de 50 % des relations com-
dépendance accrue et des effets secondaires.
merciales. Sa grande faiblesse résulte de sa plus grande force : la
standardisation. Quand le standard ne sied plus aux échanges, les
changements sont fort onéreux.
1.4.1 Sécurité

1.3.2 XML Quand toutes les données de l’entreprise sont concentrées dans
un seul endroit, dans un seul système, la fragilité de ce point de con-
trôle unique représente un risque beaucoup plus important pour la
firme que si les systèmes et informations étaient répartis géographi-
La montée des échanges aura permis à un protocole d’échange
quement dans divers systèmes. Les dangers peuvent être naturels,
plus flexible de prendre sa place. L’XML (eXtensible Markup Lan- telles les catastrophes naturelles (orages, tremblements de terre…)
guage) est un standard d’échange de données plus flexible qu’EDI. Il ou le résultat d’actes malveillants (virus, rupture de confidentialité
est possible d’échanger des données avec un partenaire commer- des informations compétitives ou personnelles, obtention fraudu-
cial, mais la description des données est incluse dans le message. leuse d’informations cruciales, destruction terroriste…) En tout état
Ainsi, les champs de données peuvent être dans le désordre, et de de cause, il devient encore plus important de mettre en œuvre un
longueur différente d’un message à un autre. Le même extrait de plan pour parer à toutes les éventualités. Étant donnée l’importance
fichiers opérationnels peut être envoyé sans traitement supplémen- que revêtent les systèmes d’information dans les entreprises, cette
taire à tous les partenaires commerciaux ayant besoin de recevoir discipline est nommée « planification de la continuité des affaires »
cette information. (Business Continuity Planning (BCP), et intègre tous les aléas,
même ceux qui ne touchent pas les systèmes d’information (incen-
die, accident industriel, produit contaminé, défaillance d’un fournis-
seur clé…) le vol de la propriété intellectuelle (données sur les
1.3.3 Portail de connectivité externe clients, les produits, les prix, les profits…). À tout le moins, chaque
entreprise se doit d’avoir un plan de repli en cas de défaillance ou de
destruction des systèmes. Cela fera souvent appel à un site secret où
Comme la plupart des entreprises entretiennent des liaisons élec- les systèmes et les données sont régulièrement sauvegardés, et qui
troniques fort diverses avec leurs partenaires commerciaux, ils sera à même de prendre le relais en cas de besoin. Il suffit de penser
s’équipent de portail de connectivité. Ce portail facilite l’échange de aux événements terroristes du 11 septembre 2001 pour se convain-
toutes les données, selon tous les protocoles, par tous les stan- cre de ce besoin.
dards, et selon toutes les techniques de transmission de données
(figure 8). (0)

(0) Nota : le magazine Fortune estimait l’impact des 10 plus importantes attaques de
virus sur les entreprises de ce millénaire. En haut du palmarès, Le « Love Bug » a un
coût estimé de $ 8,75 Milliards USD ! $ 31,5 Milliards en tout, pour les seuls 10 plus
Nota : le concept d’intégration des données est dévéloppé dans un White Paper importantes attaques de virus depuis l’an 2000. Fortune Magazine, Technology Special
édité par inovis, Consolidating Intergration Silos with a B2B Gateway. Report Microsoft, October 18, 2004, page 266.

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1.4.2 Dépendance accrue res de bureau ou de maintenance), de sélectionner les produits et de


les commander, dans la mesure où leur entreprise leur a accordé
cette latitude. La commande est produite électroniquement par le
Cette même fragilité accrue a une contrepartie dans l’entreprise,
système, et transmise électroniquement au fournisseur. Pour que
où la perte des équipements ou des données archivées représente-
ces systèmes soient opérationnels, les prix et les références doivent
rait souvent une perte irremplaçable, car ces informations ne sont
être impérativement à jour dans le catalogue utilisé par le client, ce
disponibles nulle part ailleurs. En effet, la plupart des entreprises
qui pose un défi quand chaque client a un tarif personnalisé ou des
victimes de désastres informatiques ne survivent pas. Autre aspect,
références spécifiques. Ces mêmes problèmes se posent pour les
notamment dans les systèmes d’optimisation sophistiqués : le per-
entreprises qui vendent par le web.
sonnel de l’entreprise ne sait plus fonctionner sans l’informatique.
Beaucoup d’entreprises développent des procédures « dégradées »
Dans tous ces cas-là, le système d’information devra assurer que
en cas de défaillance des systèmes d’information. Il est évident que
le catalogue en vigueur est présent dans chaque système qui génère
l’entreprise ne pourra assurer que les tâches essentielles.
des commandes. Un rôle de plus en plus important dans la relation
commerciale est celui qui assure la cohérence des données. Lors
des premières mises en œuvre de L’EDI, un grand effort manuel a été
1.4.3 Effets secondaires porté à la validation de chaque transaction, avec pour résultat que
les bénéfices administratifs n’ont souvent pas été réalisés. La mon-
tée en volume a été accompagnée par un foisonnement des formats
Le dernier aspect néfaste de l’utilisation accrue des systèmes – chaque partenaire commercial ayant « son » standard EDI. Ces
d’information est constitué par les effets secondaires dont on ne nouveaux systèmes visent à remonter la gestion de ce problème
connaît pas encore l’ampleur. L’utilisation tous azimuts des ondes d’une étape. Les données sont synchronisées avant l’élaboration de
radio (téléphones cellulaires, réseaux à fréquence radio, satellites…) la commande, par l’échange, la validation, et l’acceptation de
sont des radiations électromagnétiques au même titre que les ondes fichiers de référence – prix, référence, désignation, termes commer-
gamma et les rayons X dont on connaît les effets. Certains déplorent ciaux… Ces fichiers doivent donc être reçus, et les changements
aussi la perte des capacités de calcul et d’orthographe dans les (prix, substitutions…) doivent être approuvés par le client avant
générations des enfants de l’informatique. d’être mis en opération. L’importance de l’intégration des données à
travers la gestion du dictionnaire de données devient primordial.
Dans les produits de grande consommation, tous les fichiers articles
de tous les fabricants seront mis à disposition par une tierce partie,
2. Trois niveaux UCCnet. UCCnet a vu le nombre de ses membres croître de 21 dis-
tributeurs et 530 industriels en mai 2003 à 32 et 3 508 respective-
dans l’architecture ment en juin 2005. C’est sur ce site Internet que les industriels
déposeront les dernières données à jour, afin que les distributeurs
des systèmes puissent accéder à toutes les données de tous les fabricants dans un
seul endroit, selon un standard unique. Notons que lors de la valida-
tion des données soumises par les industriels, entre la moitié et les
Ce paragraphe reprend les trois strates des systèmes d’informa- trois quarts des données devaient être corrigées.
tion logistique (figure A) pour apporter un éclairage plus détaillé sur
les fonctions et les flux d’information tout au long de la chaîne logis- Un mode de commandes clients qui prend de l’ampleur dans cer-
tique, de la prévision de la demande jusqu’à la satisfaction du client – taines industries est la prise de commandes directement par sonde.
souvent par la livraison du produit commandé, mais de plus en plus Une sonde installée dans l’équipement de stockage sur les lieux du
allant jusqu’à la mise en service, ou même jusqu’à la disposition client (silo, citerne…) ou encore dans le matériel installé chez le
finale d’un produit arrivé en fin de vie. client (ordinateur, matériel médical tels MRI, voire équipements
lourds), détecte que le seuil de réapprovisionnement ou de nombre
d’incidents a été atteint, et envoie un message au fournisseur. Ces
applications ont rarement étés développées dans le système ERP, et
2.1 Soutien aux opérations physiques elles auront été intégrées spécifiquement par la firme.

2.1.1 Acquisition de la commande du client


2.1.2 Validation/acceptation de la commande,
vérification de la capacité à satisfaire
Tout acte commercial commence avec une commande de client, la commande
qui précise le produit ou service qu’il souhaite obtenir, le prix, le
délai de livraison, et d’autres aspects contractuels. Dans l’esprit de
bien des clients, le délai commence quand le vendeur quitte son Une fois que la commande est reçue, la compagnie doit s’assurer
bureau. La commande doit arriver rapidement dans les systèmes qu’elle est en mesure de la satisfaire. Il faut vérifier que le produit
d’information du fournisseur. Dans le cas de biens d’équipement commandé existe, que le prix et le délai sont conformes aux enga-
complexes, les spécifications auront été révisées par le même gements commerciaux, mais aussi que d’éventuels termes commer-
bureau d’études chargé de lancer la production du matériel, et ce ne ciaux supplémentaires sont acceptables. Cela impliquera non
sera qu’une transformation d’un code « prospect » en code seulement la vérification du crédit client (éventuellement avec
« fabrication ». Dans d’autres cas, la commande sera transmise par consultation d’un service d’évaluation du crédit externe) ainsi que la
EDI directement dans les systèmes, conformément aux accords déjà disponibilité en stock des produits commandés. Dans certains cas, il
en place depuis longtemps entre les deux partenaires commerciaux. faudra vérifier que la capacité de fabrication et de transport existe,
Parfois, la commande sera générée par des systèmes VMI ou CPFR que les fournisseurs pourront livrer les matières premières et com-
du fournisseur, ou d’une tierce partie spécialisée. Dans certains cas, posants en temps voulu. Ce n’est qu’après toutes ces étapes que
c’est l’analyse des ventes (sorties caisse) qui génèreront les com- l’entreprise aura déterminé comme nécessaire (et exécuté par les
mandes de réapprovisionnement. systèmes internes) que la commande pourra être officiellement
De plus en plus, d’entreprises se sont dotées de systèmes de « e- acceptée. Alors l’entreprise prendra l’engagement de la satisfaire,
approvisonnement » – des catalogues électroniques, qui permettent sous des conditions déterminées, pour le cas ou celles-ci différe-
aux utilisateurs (généralement des produits indirects, tels fournitu- raient de la commande du client. Cela sera confirmé par un accusé

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de réception de la commande, qui sera souvent envoyé par EDI. Il 2.1.5 Fin de vie
semblera évident au lecteur que toutes ces étapes imbriquées
s’appuient sur une masse de données communes. Quand un matériel arrive en fin de vie, il est important d’assurer
Pour ces raisons, l’applicatif est souvent intégré, et utilise une sa destruction, de manière à préserver l’environnement. Qu’il
base de données commune et unique. s’agisse d’une pile usagée, d’un appareil photo « jetable », d’une
photocopieuse, d’un ordinateur, ou encore d’un équipement indus-
(0)
triel conséquent, il y a des matières et des composants qui peuvent
être réutilisés, recyclés, ou dont certains composants peuvent être
Nota : dans le cas de crédits aux particuliers, il fallait des semaines pour avoir un récupérés (par exemple, les métaux rares dans le matériel informa-
rapport sur la situation financière publique. Aujourd’hui, une demande de prêt hypo- tique soit pour être réutilisés, soit pour en assurer une disposition
thécaire peut être traitée en quelques heures, grâce aux services en ligne proposés qui ne nuise pas à l’environnement.
par les agences de crédit
La gestion de ce cycle de logistique inversé est un domaine relati-
vement nouveau, qui s’applique tant au matériel en fin de vie qu’à
2.1.3 Satisfaction de la commande jusqu’à la mise toute autre marchandise retournée pour quelque raison que ce soit.
en service du produit Quand un matériel est destiné à être retourné, l’accord est donné
par une autorisation de retour qui précise pourquoi le retour est
Une fois la commande acceptée, il faut vérifier que tous les événe- entrepris, et à quelles conditions (port dû, reprise, numéro de
ments s’enchaînent pour permettre le respect de l’engagement pris série…) Lors de la réception, le lien avec l’autorisation de retour est
lors de l’acceptation de la commande client. L’entreprise disposera effectué, et les tâches appropriées sont ordonnancées. Une mar-
de systèmes de planification, d’ordonnancement, d’automatisation chandise retournée pour mévente sera vérifiée, afin de s’assurer
de la fabrication, de comptes-rendus, de tests, d’assurance qualité, que sa présentation est encore adéquate pour la vente. Elle sera
de mise en entrepôt, de préparation, d’expédition, d’acceptation, de alors remise en stock pour la prochaine commande. Une marchan-
mise en service, de facturation, etc. dise « défectueuse » sera testée pour confirmer le défaut (beaucoup
de retours « défectueux » sont soit des erreurs d’opération par l’uti-
(0) lisateur, soit un moyen de justifier le retour d’un achat qui n’est plus
souhaité), puis remise en état de marche et de présentation pour la
Nota : les systèmes de CFAO (Conception et Fabrication Assisté par ordinateur)
vente.
dans les fabricants de composants automobiles ou aéronautiques, ou les systèmes Dans le cas de biens d’équipement à longue durée, qui auront
MES (Manufacturing Execution Systems – systèmes de gestion de la production) dans
les industries de fabrication continue – pétrochimie, agroalimentaire, fabrication
subi des modifications, ainsi que des changements de pièces répé-
d’acier, aluminium, … – qui pilotent les matériels de fabrication continue hautement tés, il est utile de connaître l’historique d’opérations et de mainte-
automatisés à l’aide de capteurs qui constatent les caractéristiques des produits et des nances de l’appareil. Il sera alors possible de récupérer des pièces
conditions d’opération, permettent l’automatisation de la fabrication récemment changées, et de tirer des conclusions plus utiles entre
l’usure des pièces et les conditions d’usage, ce qui permettra d’amé-
Il s’agira non seulement de gérer les réservations de stock ou de liorer les conceptions ultérieures.
capacité de fabrication faites lors de l’acceptation de la commande, Plus l’on peut disposer d’informations sur le parcours et les
et des réalisations (par exemple, écarts de rendement ou consom- conditions d’utilisation du matériel, plus la logistique inversée peut
mation des réservations) mais aussi tous les événements qui être performante, peut maximiser le rendement des matières, et
mènent à la satisfaction du client. C’est le domaine des systèmes peut livrer des renseignements utiles. Les industriels pensent que
SCEM, tant internes qu’externes, déjà évoqués. les étiquettes seront fort utiles dans ce domaine, permettant de gla-
Exemple : dans la mise en œuvre des RFID chez WalMart, le ner l’historique complet de chaque appareil d’un seul coup.
géant de la distribution a promis à ses fournisseurs de mettre à leur dis-
position la lecture de cinq étapes à l’intérieur du réseau Wal-Mart :
l’arrivée au centre de distribution, le départ du centre de distribution,
l’arrivée au magasin, la sortie de l’aire de stockage vers la surface de
2.2 Planification et optimisation
vente, et la mise au compacteur (l’on présumera que la marchandise des opérations
aura été mise en rayon).

Pour compléter la gestion des opérations développées ci-dessus,


2.1.4 Service après vente il existe une strate d’applications informatiques qui planifient et
pilotent. Dans les paragraphes qui suivent, nous aborderons la
Quand le produit est en service auprès du client, il est souvent prévision des ventes, qui pilote le déploiement des stocks, la gestion
intéressant pour le client et pour le fournisseur, que le fournisseur des capacités mises en œuvre au service des besoins prévus, ainsi
suive l’utilisation de son matériel. Les grands systèmes informa- que l’optimisation opérationnelle de l’infrastructure existante. La
tiques sont depuis longtemps surveillés à distance par les construc- gestion à plus long terme sera développée dans le paragraphe 2.3.
teurs, dont les outils de diagnostic à distance sont très performants,
pouvant prédire les défaillances du matériel bien à l’avance. Cela a
permis des interventions programmées, sans urgence, avant même 2.2.1 Prévision des ventes
que le matériel ne devienne visiblement moins performant.
De plus en plus d’équipements peuvent être acquis en Power by Comme nous l’avons déjà évoqué, les progiciels de gestion pro-
the Hour : le fournisseur met à disposition le matériel, assure l’entre- posent une multitude de calculs pour améliorer la prévision des ven-
tien, le carburant, et parfois aussi l’assurance, l’opérateur, le finan- tes, prenant en compte des facteurs tels que l’historique de la
cement, etc. Assurés par des tiers depuis longtemps dans l’aviation, demande, les tendances de croissance ou de chute de volume, le
ces arrangements deviennent courants dans l’équipement médical, modèle de saisonnalité, les écarts prévision/réel constatés, l’impact
les engins lourds dans les mines ou les exploitations pétrolifères. de la publicité et des promotions (tant de l’entreprise que des
L’avantage pour l’utilisateur : des coûts variables et prévisibles, et concurrents), le stade de vie dans lequel se trouve le produit, la
pour le fournisseur un chiffre d’affaires plus important par des servi- conjoncture, la part de marché, etc. Ce ne sont que des outils statis-
ces, l’assurance que le matériel sera opéré conformément à sa con- tiques, dont certains sont très élaborés et dépassent la compréhen-
ception, ainsi que des informations de première main sur la fiabilité sion de la plupart des utilisateurs de ces systèmes. Pour que les
et les défaillances du matériel. prévisions soient utiles dans la gestion de l’entreprise, elles doivent

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refléter le maximum d’informations dont disposent l’entreprise et 2.2.3 Gestion de l’utilisation des capacités
ses partenaires. Beaucoup de compagnies utilisent un processus de industrielles et logistiques
planification des ventes et des opérations S&OP (Sales and Opera-
tions Planning). Ce processus réunit les acteurs des ventes qui peu-
Forts d’une vision sans cesse réactualisée de la production et des
vent apporter la vision du client, le Marketing qui apporte la vision
mouvements nécessaires, il est maintenant possible de réactualiser
du marché dans sa totalité ainsi que les opérations promotionnelles,
les plans de fabrication et de livraison, tout en maintenant les
sans oublier la logistique qui rend compte des difficultés d’approvi-
niveaux d’activité prévus. Comme les priorités changent, il devient
sionnement, de production ou de distribution, les finances qui arbi-
possible de mettre en œuvre des plans d’approvisionnement plus
trent les plans, les budgets et les impératifs de rentabilité et de
performants, que ce soit les enchaînements de fabrication ou les
liquidité, ainsi que bien d’autres facteurs selon les enjeux de chaque
réservations de capacités de transports. Dans le cas contraire, l’opti-
entreprise. L’objet de ce processus, qui comprend généralement une
misation de la programmation et de l’ordonnancement des opéra-
réunion mensuelle structurée, est d’arriver à une prévision de con-
tions (entreposage, livraisons, fret amont/aval/inter-sites, fabrication,
sensus tenant compte de toutes les perspectives, ainsi qu’un plan
réapprovisionnements…) peut limiter les effets néfastes des change-
d’opérations pour servir ces ventes. C’est ainsi que certaines entre-
ments de plans nécessités par une connaissance meilleure des ventes
prises dans la mode ou dans les produits à cycle de vie courts
(ou des besoins) probables. Les entreprises avancées dans ces dis-
demandent à leurs distributeurs, et même à certains consomma-
ciplines font appel à des outils de simulation et d’optimisation pour
teurs, d’apporter leur point de vue sur la réussite de tel modèle dans
soutenir la révision fréquente de leurs plans d’opérations. Ces outils
une collection ou une gamme donnée. Dans les produits de grande
font de plus en plus partie du progiciel de gestion intégré, comme le
consommation, une collaboration structurée existe sous l’égide du
module APO de SAP. D’autres entreprises utilisent des outils de simu-
CPRF, la planification, la prévision et le réapprovisionnement colla-
lation et/ou d’optimisation séparés. Il faut extraire les fichiers du pro-
boratifs (Collaborative Planning, Forecasting and Replenishment).
giciel de gestion, les traiter dans l’outil d’optimisation, puis
Producteurs et distributeurs échangent leurs prévisions, ainsi que
réintégrer les données dans le système de gestion. Comme les prio-
des révisions successives, dans un environnement sûr et secret, fré-
rités auront été débattues lors de la réunion S&OP, il ne sera que
quemment un site web à accès protégé. L’expérience a en effet mon-
rarement nécessaire de demander une réunion S&OP d’urgence.
tré que lorsqu’il y a convergence des avis, l’erreur de prévision est
souvent moins grande. Cet aspect de la science très imparfaite de
prévision des ventes donne une cotation de probabilité à la prévi-
sion, ce qui permettra de faire des arbitrages en cas d’insuffisance 2.2.4 Achats
de capacité ou d’autres contraintes d’approvisionnement, mais
aussi de choisir la politique d’achats la plus appropriée. La fonction achat s’est vue équipée d’outils nouveaux par les
développements récents en systèmes d’information. Dans le
paragraphe 2.1.1, nous avons évoqué le « e-approvisionnement »,
un outil très puissant pour réduire les efforts administratifs, pour
2.2.2 Gestion et déploiement des stocks assurer des échanges commerciaux conformes aux accords, et pour
diriger tous les besoins de l’entreprise vers les fournisseurs sélec-
La gestion des stocks consiste en la programmation des réappro- tionnés pour fournir tel produit. La mise sur réseau des annuaires
visionnements, de façon à éviter toute situation où l’entreprise ne fournisseurs, les sites web, les services de suivi de la santé finan-
puisse faire face aux demandes des clients ou aux engagements pris cière des entreprises rendent plus facile des tâches qu’assurait sou-
lors de la validation des commandes. À capacité infinie, sans délai vent la fonction achat, ce qui devrait permettre aux acheteurs de se
de mise en œuvre ni de livraison, aucun stock ne serait nécessaire. consacrer aux tâches les plus lucratives pour l’entreprise – la recher-
Malheureusement, ce n’est que très rarement le cas ! che des meilleures conditions auprès des meilleurs fournisseurs.
Une nouvelle famille de logiciels permet maintenant aux acheteurs
Les entreprises mettent donc en œuvre des réseaux de centres de d’être plus performants dans ces tâches.
distribution à proximité des clients, de façon à pouvoir assurer une
préparation de commande, une expédition et une livraison à l’inté- 2.2.4.1 Analyse des dépenses
rieur des délais promis aux clients.
L’analyse des dépenses permet de collecter l’ensemble des achats
Il faut donc un stock « outil » qui assure le relais entre chaque que fait l’entreprise, que ce soit par ordre d’achat électronique, par
réapprovisionnement. Ce stock est fonction de la quantité de réap- bon de commande, par contrat, par téléphone, sur le site web du
provisionnement – le camion complet de ravitaillement des centres fournisseur, par EDI, par VMI ou sonde chez le client, que l’achat ait
de distribution, la taille des lots de fabrication, la commande four- été payé avec une carte de crédit société, remboursé par note de
nisseur minimale. Le stock « outil » est également fonction du délai frais, chèque, virement électronique…
de réapprovisionnement, car il faudra assurer les livraisons à partir Ces dépenses doivent être analysées dans leur totalité afin de
du stock sur place jusqu’à l’arrivée des réapprovisionnements. Il faut déterminer :
également un stock de sécurité pour servir les commandes en cas — si l’entreprise dirige bien tous ses besoins vers le fournisseur
de ventes plus importantes que prévues, de délais de réapprovision- choisi pour l’approvisionner avec ce produit ;
nement plus importants, ou d’aléas de disponibilité (par exemple,
— si tous les produits sont repérés de façon conforme et unique
rupture de stock, problème à la production) auprès de la source. Il
(le même article ne paraît pas être plusieurs articles différents, par
existe une panoplie d’outils statistiques et de probabilité pour éta-
exemple, une pièce de maintenance – disons un moteur électrique,
blir les stocks de sécurité, ainsi que les paramètres de gestion des
qui serait géré sous la référence de l’équipementier, du fabricant ori-
stocks. Si les stocks sont éparpillés (dans le cas d’un réseau de dis-
ginel, et de chaque distributeur qui approvisionne l’entreprise) ;
tribution où les mêmes produits sont stockés dans plusieurs sites
— si les prix facturés par l’entreprise (et payés) sont conformes
auprès de leurs clients), la volatilité de la demande est généralement
aux accords ;
plus élevée, ce qui entraîne des stocks de sécurité plus importants.
Pour contrecarrer l’engagement important de fonds de roulement, — si les modalités de commande sont les plus appropriées…
les entreprises vérifient l’adéquation stocks/besoins qui seront donc Il est évident que ces tâches feront largement appel aux capacités
prévus plus fréquemment, et diminuent la période d’incertitude où des systèmes d’information – le stockage de l’entrepôt de données
les stocks de sécurité doivent protéger le service client. Cela néces- des dépenses, l’intégration des systèmes, le dictionnaire de don-
site des puissances de traitement transactionnelles importantes, des nées et les métadatas, les référentiels externes tels le schéma de
capacités de comptage des stocks performantes (sondes, RFID…) et classification des produits des Nations Unies – UNSPSC (United
des débits réseau rapides. Nations Standard Products and Services Code), ainsi que les outils

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de tri et d’analyse rendus performants par les langages de program- — assurer la gestion explicite des prestations et niveaux de ser-
mation, les progiciels statistiques, les puissances de calcul et de vice des fournisseurs ;
mémoire. — assurer la gestion des engagements vis-à-vis des partenaires
commerciaux (fournisseurs, clients, sous-traitants…) ;
2.2.4.2 Appels d’offre en ligne — s’assurer que les conditions consenties lors de la négociation
Cette activité est souvent une des plus lourdes et des moins bien sont respectées et appliquées, tant dans les contrats que dans les
organisées dans les entreprises. Il existe maintenant une panoplie faits.
d’outils qui automatisent ces tâches, mais aussi qui rendent l’enga- Ces progiciels feront appel aux capacités d’intégration avec le sys-
gement des fournisseurs plus rapide et plus efficace. Dans le cas tème de gestion intégré pour obtenir les données des prestations
d’un marché électronique, l’outil est intégré dans le site web, et opérationnelles (niveau de service, prix, volumes d’affaires…), mais
devient un des moyens de joindre la communauté des fournisseurs. fourniront également des informations importantes (prix et condi-
Un acheteur peut parcourir l’annuaire sur le web pour trouver tous tions d’achat, seuils de volumes…) qui viendront, entre autres, des
les fournisseurs qui se sont enregistrés, et qui sont prêts à fournir systèmes d’appels d’offres. Au-delà des liaisons électroniques entre
un produit ou un service particulier. Il peut regarder son profil finan- les systèmes, l’impact sur le dictionnaire de données devra être étu-
cier, ses capacités industrielles, les technologies de fabrication qu’il dié.
met en œuvre, les commentaires que d’autres acheteurs ont fait sur
sa prestation. Il peut demander des précisions. Il peut inviter
d’autres fournisseurs à rejoindre le marché électronique. Avec les
outils du site, il peut rédiger un appel d’offre, y joindre les termes 2.3 Direction des opérations
standards, préciser les critères d’attribution du marché, et l’envoyer
aux fournisseurs qualifiés. Les fournisseurs reçoivent l’appel d’offre courantes et des nouvelles
instantanément ; leur réponse est captée par le système, qui pro- initiatives, pilotage des capacités
cède alors à l’analyse comparative des offres, en fonction des critères et des nouvelles compétences
et des poids que l’acheteur aura précisés. Un type d’appel d’offre est
devenu bien plus répandu grâce aux nouvelles capacités des systè-
mes d’information. Il s’agit du marché aux enchères à l’envers.
L’appel d’offre précise tous les aspects de l’achat à effectuer, sauf le S’il est essentiel de piloter le bon déploiement des capacités
prix. À une heure fixe, les fournisseurs se connectent tous à un site mises en œuvre pour réaliser le plan d’opération (qui aura été mis
web à accès protégé, et ils proposent des prix à l’acheteur. Pour en adéquation avec le plan financier (le budget) lors des réunions
emporter l’affaire, il faut proposer un prix plus bas que le concur- S&OP, la direction de l’entreprise doit aussi veiller à assurer que les
rent. La vente aux enchères se termine quand aucun concurrent ne bonnes capacités seront disponibles pour les exercices suivants. Ce
propose plus un prix plus bas que le dernier proposé. sera l’objet de ce paragraphe.

Pour plus de détails sur le soutien qu’apportent les systèmes 2.3.1 Planification des volumes
d’information aux achats, voir « ePurchasing comes to Canada » d’affaires et des capacités nécessaires
par Nicholas Seiersen LQ, volume 8, issue 1, Spring 2002, pages
13 et 24, et aussi, « ePurchasing comes to Canada : a case
study » par Nicolas Seiersen, LQ volume 8, issue 3, Fall 2002, Les prévisions de ventes servent également au pilotage des opé-
pages 17 à 19. rations à plus long terme. Les mêmes outils, utilisés en mode simu-
Pour une étude de cas sur les ventes aux enchères à l’envers lation, génèrent des prévisions de besoins à horizon d’un an ou plus.
dans le fret, voir « What doesn’t kill you makes you stronger » Ces prévisions peuvent générer des plans d’approvisionnement des
par Jim Davidson, LQ, volume 9, issue 3/4 Winter 2003/2004, marchés (mrp, MRP, DRP…), mais on utilisera aussi ces outils pour
pages 33 et 34. déterminer si les capacités sont trop justes, et donc pour mettre en
Pour une étude de cas sur la vente aux enchères à l’envers, œuvre un plan pour accommoder ces périodes où la demande
voir « eProcurement comes to Canada — let’s make a deal » par excède la capacité. La plupart des marchés saisonniers ou de mode
Nicholas Seiersen, LQ volume 9, issue 1, spring 2002, pages 15- doivent accommoder cette dynamique, mais les capacités de trans-
17. port maritime et de containers seraient dépassées au troisième et
quatrième trimestres, si les entreprises n’anticipaient leurs expédi-
tions, et ne les faisaient transiter par des ports et des itinéraires
Dans ce domaine, les technologies de liaison, ainsi que l’intégra- moins recherchés.
tion avec les systèmes d’analyse des dépenses, sont les plus criti-
ques. Exemple : Canadian Tire, le distributeur canadien, fait acheminer
une partie de ses approvisionnements en Chine par le port atlantique
de Halifax – malgré la longueur du délai de transport. Les ports sont
2.2.4.3 Gestion des contrats moins engorgés, et les temps de transit du port d’entrée vers les mar-
Les grandes firmes ont souvent de nombreuses personnes (au chés de l’est du continent sont réduits.
siège, dans les usines, filiales, ou autre) qui exécutent des contrats
avec leurs fournisseurs de biens et de services. Il arrive qu’une Avec un bon système SCEM, cela donne plus de flexibilité, mais
entreprise aient des contrats redondants et contradictoires pour le au prix de nombreux entrepôts qui ne sont utilisés que quelques
même produit ou service, s’exposant au mieux à des conditions mois de l’année. Cette planification et ce pilotage des capacités avec
moins favorables et à des inefficacités de négociation, de gestion, et anticipation des besoins permet donc de déterminer le niveau
de mise à jour de ces contrats. La famille de logiciels de gestion des d’activité de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, mois par
contrats vise à : mois, ce qui viendra piloter le budget, le plan d’opérations et
d’approvisionnement, les prévisions de niveaux de stock, les
— automatiser la rédaction des contrats (consistance, efficacité) ; besoins en fonds de roulement, etc. Ces outils peuvent aussi éclairer
— éliminer les duplications (gestion du risque, consolidation des l’adéquation des capacités existantes par rapport aux tendances du
achats auprès du même fournisseur) ; marché, et aider aux décisions d’investissement dans de nouvelles
— assurer la gestion des étapes clés (éviter une reconduction capacités ou marchés, de sous-traitance de certaines activités, de
automatique sans décision consciente dans ce sens, acceptation par recherche de nouvelles sources d’approvisionnement, de collabora-
défaut de certains termes et conditions) ; tion, ou d’abandon de capacités excédentaires. Comme on connaît

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la fiabilité des prévisions, on évitera de puiser trop de détails dans les systèmes de gestion de la relation client dépassent le cadre de ce
ces simulations, et l’on restera vigilant à d’autres signaux de l’entre- dossier, nous n’aborderons pas les systèmes qui permettent de caté-
prise pour confirmer les renseignements que ces outils fournissent. goriser les clients et les contacts que l’entreprise a avec eux, ni les
systèmes de fidélisation.
La gestion de la continuité des approvisionnements à des niveaux
de prix compétitifs doit aussi être assurée. Cela exige une validation
avec les fournisseurs que leurs capacités de fabrication et de distri-
bution seront suffisantes pour couvrir leurs engagements, mais 2.4 Principes de conception
aussi que leur santé financière est assez robuste, et qu’ils pourront et de mise en œuvre des systèmes
continuer à vous approvisionner en cas d’incident (financier, infor-
matique, terroriste, désastre naturel…). Un autre aspect de la ges- d’information logistique
tion de la continuité des approvisionnements est de s’assurer que
les technologies de fabrication et de distribution restent effectives
sur le plan des performances et des coûts, tant dans ses propres L’éventail et l’envergure du soutien aux opérations de la chaîne
opérations que dans les opérations des fournisseurs, des sous- d’approvisionnement par les systèmes d’information nécessitent
traitants et des clients. des choix – aucune entreprise ne peut déployer toutes ces technolo-
gies pour toutes les fonctions. Ce paragraphe tentera d’apporter
Le dernier aspect de cette discipline s’inscrit dans le cadre de quelques éléments de réflexion qui permettront d’informer ces
l’assurance de la continuité des opérations en cas d’indisponibilité choix.
du système d’information, ou d’autres menace, largement couvert
dans le paragraphe 1.4.1.
2.4.1 Domaines de spécialisation requis
par la stratégie
2.3.2 Compte-rendu des activités, suivi
des niveaux d’activité et des engagements Première considération – est-ce que l’entreprise doit assurer sa
financiers à court terme propre logistique ? Il existe beaucoup de firmes qui ne font que
concevoir, promouvoir, ou commercialiser les produits et services
Dans les propos précédents, l’entreprise se sera équipée pour éla- qu’ils vendent. D’autres se chargent du reste.
borer un plan d’opérations, qui aura fixé, entre autres, les niveaux
Exemple : Cisco, le géant du matériel de gestion des réseaux infor-
d’activité, de productivité, de stocks, et d’encours financiers. Il s’agit
matiques et téléphoniques, ne fabrique que très peu de ses produits.
maintenant de réaliser le plan, avec les ajustements que les aléas
La plupart sont fabriqués par des sous-traitants, qui s’approvisionnent
des marchés et des opérations imposeront. Si les systèmes SCEM
auprès de fournisseurs choisis, qualifiés et gérés par Cisco. Les pro-
aident à la gestion quotidienne des opérations, en fin de compte, il
duits sont acheminés directement au client par des prestataires de ser-
faudra rendre compte des réalisations. C’est ainsi que les systèmes
vice logistiques. Dans le cas de Nortel, qui opère selon un modèle
de « reporting » ont été élaborés. Dans les systèmes de contrôle, le
similaire, le système d’information du prestataire logistique fait l’écri-
premier élément de « reporting » est d’afficher les performances
ture d’accusé de réception de la livraison dans les systèmes de Nortel,
réelles à côté des plans et du budget (mais si le S&OP est opération-
qui lance la facturation au client par les systèmes de Nortel. L’utilisation
nel, le plan reflétera le budget, compte tenu des aléas connus, et la
de distributeurs ou de vendeurs multicartes est une façon de déléguer
comparaison au budget n’apportera rien de neuf.) Un bon système
la relation avec les clients et les tâches de vente.
de contrôle des performances aura élaboré un plan qui met en
œuvre suffisamment de volume pour occuper les ressources dispo-
nibles, compte tenu des approvisionnements disponibles. Ce plan 2.4.2 Partenaires logistiques et nature
sera décliné dans le temps (du plan mensuel au programme hebdo-
des relations
madaire et journalier, jusqu’à l’ordonnancement heure par heure de
chaque machine), de façon à ce que chaque heure produise sa part
Il n’existe pas d’entreprise importante entièrement autonome et
du plan journalier, hebdomadaire et mensuel. L’agent de maîtrise
intégrée. Donc il y aura toujours des partenaires logistiques à inté-
fera son suivi chaque heure, et s’assurera que tout problème opéra-
grer dans la chaîne d’approvisionnement. Il existe deux extrêmes,
tionnel est réglé sur le champ, et les causes seront répertoriées à des
dont le premier est le « marché libre ». Imaginez une vente aux
fins d’analyse ultérieure. Les niveaux de production sont ainsi
enchères à l’envers pour chaque prestation.
atteints, et la productivité prévue est réalisée ; les produits prévus
sont mis à la disposition des réseaux de distribution et de vente, qui L’entreprise définit les termes pour chaque prestation, et l’offre au
opéreront avec cette même discipline. Cela permet d’assurer que moins offrant, à chaque fois. La transaction est onéreuse à gérer –
l’entreprise atteigne son plan. tant pour l’acheteur que pour le fournisseur – mais la prestation est
complètement ouverte à la concurrence.
Pour savoir si c’était le bon plan, on fera appel à des outils d’ana-
lyse que l’on retrouvera souvent dans un entrepôt de données L’autre modèle, le « partenariat aveugle », verrait toutes les tâches
(voir § 1.4.4). Le métadata assurera une base de données cohérente, assurées par des tierces parties, sélectionnées une fois pour toutes.
tenant compte du délai (et des différences de terminologie) entre les Tous les mois, un ordre de virement viendrait défrayer les presta-
différentes fonctions (par exemple, un chiffre d’affaires peut être une tions assurées. Dans ce cas, il suffirait d’avoir un entrepôt de don-
production complétée, une livraison expédiée ou livrée, ou encore nées bien connecté pour pouvoir suivre l’état des affaires. Il est
une facture émise ou encaissée). L’entrepôt de données permettra évident que chaque entreprise trouvera son équilibre entre ces deux
des analyses fonctionnelles (quelles sont les causes principales des extrêmes, et aura donc un mélange de besoins de systèmes transac-
pertes de rendement ou de matières premières, y a-t-il une relation tionnels et d’entrepôts de données.
avec le produit, la machine, l’opérateur, les paramètres
opérationnels… ?) ou des analyses mettant en cause toutes les fonc-
tions (quels sont nos clients/produits/services les plus/moins renta-
bles, quels marchés nous permettent de dégager le maximum de
2.4.3 Sources, propriétaires et flux d’informations
retour sur nos actifs engagés, et en quoi est-ce qu’ils diffèrent des
marchés les moins lucratifs ?).
Forts du modèle d’affaires, de la panoplie des partenaires
Pour élaborer ce genre d’analyse, il faudra peut-être une analyse commerciaux ainsi que de leurs rôles respectifs, il s’agira de rendre
des coûts sur la base des activités (ABC Activity Based Costing), afin opérationnel le dictionnaire de données et le métadata de l’entrepôt
d’allouer les coûts aux clients/produits qui les ont causés. Comme de données. Il s’agira de définir, pour chaque donnée, qui la crée,

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qui y a accès, et qui peut la modifier. Les informaticiens parlent de Établissez un relevé qui documente tous les problèmes soulevés
« source de vérité ». Il s’agit de la référence à laquelle il sera fait et les changements débattus (acceptés ou non), car si la décision
appel en cas de conflit. Dans le cas du stock par référence dans un semblait évidente au moment où elle a été prise, elle risque fort
entrepôt exploité par un prestataire, la « source de vérité » sera sou- d’être oubliée quelques mois plus tard…
vent le système intégré de gestion du donneur d’ordres. À intervalles
réguliers, le stock par référence dans le système du prestataire sera
oblitéré par la dernière version venant du système du donneur Tester et accepter les systèmes informatiques
d’ordres. Il faudra mettre en œuvre un moyen de prise en compte
des mouvements légitimes en entrepôt (casse, freinte, produits Avant d’accepter la mise en œuvre d’un système d’informa-
manquants à l’expédition…) Un aspect critique de cette politique de tion, il convient de le tester pour s’assurer qu’il agit selon les
gestion des données sera de définir et de clarifier les responsabilités spécifications faites lors de la conception du projet.
dans la maintenance, l’exactitude, la validité, et la mise à jour. Aux • Les tests de conversion de données. La qualité des données
États-Unis seulement, entre 9 heures et 11 heures du matin : est rarement aussi bonne que l’on le prévoit. Il faudra planifier
— 706 entreprises vont déménager ; des ressources et du délai pour vérifier et corriger les données
converties.
— 578 entreprises changeront de numéro de téléphone ;
• Les tests d’intégration permettront de vérifier que les infor-
— 60 entreprises changeront de nom ; mations saisies et acquises de diverses façons sont valides, et
— 40 entreprises cesseront leur activité ; sont intégrées conformément au spécifications. Généralement
— 10 entreprises déposeront leur bilan ; les tests de validité généreront des exceptions. L’analyse de ces
— une entreprise changera de propriétaire. exceptions permettra de résoudre les causes. Il faudra tester le
fonctionnement des filtres d’exception, en envoyant des don-
(0) nées non conformes.
• Les tests de volume et de stress vérifient que le matériel et
Nota : ces statistiques sont attribuées à la société Dun & Bradstreet, et sont rappor- la conception du logiciel et des bases de données sont à la hau-
tées dans une série d’articles publiés en 2005, sur le thème de la gestion des don- teur de la tâche prévue. On simulera un environnement extrême
nées, accessibles http://www.currentanalysis.com en termes de taille de bases de données, de volume de transac-
tions, de trafic sur le réseau, etc. On évaluera la dégradation des
performances (par exemple, le temps de réponse), pour s’assu-
rer qu’elle sera acceptable dans le cas peu probable où ces
2.4.4 Gestion des risques de projets conditions extrêmes surviennent.
et des systèmes informatiques • Les tests en parallèle, ou les résultats du nouveau système,
seront comparés aux résultats que donnent les système exis-
tants. Toute différence doit être complètement comprise et
La mise en œuvre d’un système d’information se fait à travers un acceptée avant de progresser.
projet de mise en place. Il existe une littérature importante sur la • Les tests les plus importants, car généralement les moins
gestion des projets. Nous ne traiterons ici que des risques à gérer pris en compte par les informaticiens, sont les tests d’accepta-
dans un tel projet. Les risques sont généralement liés : tion par les utilisateurs. Il est utile de rédiger les tests d’accepta-
— à la gestion du projet, des ressources affectées, du soutien tion lors de la conception du projet, puis de les réactualiser
apporté par les utilisateurs futurs, du financement, des sponsors et régulièrement. Ces tests vérifient que le nouveau système se
de leur intérêt soutenu pour la réussite du projet ; comportera comme prévu, sur les plans de l’interface utilisa-
teur, de la logique de calcul, des enchaînements d’opérations, et
— à l’organisation et à sa pérennité. Comme il faut du temps pour
de la présentation des résultats. En l’absence de cette étape, on
concevoir et faire approuver un projet de système d’information, il
découvre trop tard des incompréhensions entre le besoin de
est prudent de préparer un plan de projet qui ne soit que la moitié de
l’utilisateur et l’interprétation qui a été faite par le concepteur de
la durée de vie de l’organisation qui la sponsorise. Certaines gran-
la logique informatique.
des entreprises révisent l’organisation tous les ans, au début de
l’exercice fiscal. Les projets qui aboutiront seront surtout ceux qui
seront terminés et stabilisés avant la prochaine réorganisation ;
— aux technologies mises en œuvre. Les nouvelles technologies
2.4.5 Le progrès est-il mené par le système
ne sont que rarement ce que le vendeur a promis. Les performances,
la fonctionnalité, la robustesse, la polyvalence, les effets secondai- d’information ou par la stratégie
res, le service fournisseur, sont des incertitudes au moment de la et l’organisation de l’entreprise ?
sélection de la technologie. À cela s’ajoutera la pérennité du fabri-
cant, des standards utilisés, et l’obsolescence des choix Pour McKinsey, et la plupart des experts, la réponse est sans équi-
technologiques ; voque. Dans une étude menée auprès d’industriels de pays forte-
— aux politiques, aux processus et aux pratiques actuelles. À ment développés, ce sont les entreprises qui mettent en œuvre
moins d’une révolution expressément désirée, plus il faudra chan- d’abord des pratiques de gestion prouvées qui réalisent les plus
ger les habitudes, moins le projet aura de chances de réussir ; grandes avancées en productivité : + 8 %. Ceux qui y associent des
— à l’impact que les systèmes auront sur les opérations, lors du investissements en systèmes d’information performants réalisent
projet, de la mise en place, et après la stabilisation. Voir ci-dessus ; un effet multiplicateur : +20 %.
— à une plus grande dépendance par rapport aux systèmes en (0)
cas de défaillance. L’élaboration d’un plan de continuité des opéra-
tions prend toute son ampleur ici, au vu des aléas lors de la mise en
place. Nota : cette étude menée auprès de 100 industriels en France, Allemagne, au
Royaume-Uni, et aux États-Unis est disponible à http://www.mckinseyquarterly.com/
Un plan de gestion de ces risques est indispensable, car certaines newsletters/chartfocus/2005_06.htm
de ces difficultés surviendront. Avec un plan, les aléas seront sur-
montés aisément, car on s’y sera préparé, et l’on saura ce qu’il faut
Le système d’information est le serviteur de la stratégie de l’entre-
faire.
prise, et il permet la réalisation des objectifs tactiques et stratégi-
D’autres aléas peuvent être entièrement évités lors de la concep- ques. Sans une vision d’entreprise novatrice et ambitieuse, une
tion du projet, ou du plan visant à sa mise en œuvre. Il est même proposition de valeur attractive, et une discipline de mise en œuvre
prudent d’identifier dans quelles conditions et à quel moment le rigoureuse, le meilleur système d’information ne sera qu’un beau
projet pourra éventuellement être abandonné. jouet.

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Dossier délivré pour


DOCUMENTATION
03/10/2008

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