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Michel Nakhla
To cite this article: Michel Nakhla (2006) Supply Chain Management et performance de
l’entreprise “Value Based Supply Chain Management Model”, Logistique & Management, 14:1,
65-77, DOI: 10.1080/12507970.2006.11516855
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Logistique & Management
Michel NAKHLA
Professeur - CGS Ecole des Mines Paris et AgroParistech
michel.nakhla@ensmp.fr
niveaux de la chaîne, l’interaction des ni- L’objectif de cet article est de suggérer une
veaux « aval » et « amont », l’anticipation piste de réflexion en ce sens, en proposant
des risques de rupture dans la chaîne sont d’associer démarche de rationalisation des
quelques avantages attendus de ces trans- chaînes d’approvisionnement et performance
formations (Gavernini, 2001). financière de l’entreprise pour tenter concilier
• Une logique qui cherche à réduire les pro- stratégie financière et gestion opérationnelle.
blèmes de coordination liés à la multiplica- Pour répondre à cet objectif, nous développe-
tion des niveaux de la chaîne rons les points suivants : la section 1 présen-
d’approvisionnement et qui impose de ré- tera les problèmes de coordination au sein de
fléchir aux moyens de faire coïncider les in- la chaîne d’approvisionnement en mettant en
térêts des différents maillons. L’incitation à évidence les évolutions récentes liées à la
la performance et l’évaluation des efforts question de la maîtrise de ces coordinations.
individuels et collectifs par l’introduction La section 2 discute les voies de rationalisa-
d’indicateurs de performances s’inscrit tion explorées par les entreprises qui mettent
dans ce cadre. Le problème posé est celui l’accent tantôt sur des indicateurs physiques
de l’atteinte de performances quantifiées, de planification et d’optimisation de la SC
dans un contexte où les activités sont con- tantôt sur la performance économique. Dans
frontées à de multiples incertitudes et où le cette section, nous verrons comment il est
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jeu concurrentiel peut amener à remettre en possible d’envisager leur « couplage », via le
cause les niveaux de performance en place modèle Value Based Supply Management
(Cachon et Fisher, 1996 ; Cachon et Lari- « VBSM ». La section 3 s’appuiera sur deux
vière, 2001 ; Chen, 1988) Les modèles em- cas simplifiés pour illustrer comment s’opère
piriques (World Class Logistics puis World concrètement ce couplage en mettant en évi-
Class Supply Chain) développés par Michi- dence les enjeux pour les entreprises.
gan State University et le (Supply Chain
Operations Reference) s’inscrivent dans
cette logique en proposant des indicateurs Organisation de la SC
standards ou des méthodologies standardi- et approches gestionnaires :
sées de description et d’évaluation des flux quels modèles de performance ?
au sein d’une supply chain. Les indicateurs
de performance opérationnelle constituent, Gestion de la SC par une modélisation
dans ces modèles empiriques, une autre fa- intégrée et problèmes de coordination
çon d’approcher indirectement la perfor- Dans la littérature empirique et théorique, de
mance financière (Supply Chain nombreuses définitions ont été proposées
Operations Reference, version 7.0, supply pour la « supply chain » ; le lecteur pourra se
Chain Council, 2005 ; Estampe et Chandes, reporter aux travaux de (Croom et al 2000 ;
2003). Tan 2001) pour un état des lieux plus détaillé.
Nous retenons comme terme équivalent : « la
Le grand mérite de ces travaux, menés depuis chaîne d’approvisionnement », ce qui renvoie
quelques années, est d’avoir révélé l’impor- d’une part à l’idée de chaîne où les différents
tance majeure de l’implémentation de nouvel- acteurs d’un système de production indus-
les architectures logistiques et d’outils trielle sont interdépendants et d’autre part à
d’optimisation des flux physiques et d’infor- une définition au sens large de l’approvision-
mation. L’obtention d’un avantage concurren- nement (flux entre usines, flux entre un four-
tiel durable exige en effet une remise en cause nisseur et un client, flux entre deux postes de
du fonctionnement existant au profit d’une travail…). Les chaînes d’approvisionnement
flexibilité des structures organisationnelles, auxquelles on a affaire ici correspondent à la
d’un accroissement de la réactivité et d’une chaîne des flux qui incluent une entreprise
aptitude à s’insérer dans un réseau de parte- principale en se restreignant particulièrement
naires pour proposer la meilleure offre pos- aux fournisseurs et aux clients directs de cette
sible au client (Lambert et Burduroglu, 2001). entreprise : achat, fabrication, distribution et
vente du produit (voir figure 1). Des défini-
Toutefois, ces démarches restent discrètes par
tions proches se trouvent chez (Rota et al
rapport au débat sur la gouvernance d’entre-
2002 ; Croom et al 2000) et qui sont à la base
prise (Lee, So et Tang, 2000 ; Martin et Ryals,
des modèles d’organisation mis en avant
1999), la création de valeur et le retour finan-
aujourd’hui par plusieurs entreprises.
cier pour les actionnaires liés à une meilleure
maîtrise de la supply chain ainsi que par rap- La gestion de la chaîne d’approvisionnement,
port aux formes d’organisation de celle-ci. (Supply Chain Management « SCM ») se
donne alors pour objectif, d’une part, de coor- Figure 1 : Les acteurs de la supply chain
donner les activités et les flux depuis les four-
nisseurs et sous-traitants jusqu’au client final
et, d’autre part, d’intégrer la gestion des flux
tout au long de la chaîne, notamment, par
l’intermédiaire de l’informatisation des don-
nées. L’important est d’assurer une circula-
tion rapide des matières et des informations
pour garantir aux clients un service optimal et
réduire la trésorerie immobilisée dans les
stocks pour l’entreprise. Cela intègre la sup-
ply chain « Amont » mais aussi la demand
chain (flux d’information sur la demande).
Par rapport à cette représentation des chaînes d’informations et son partage au sein des dif-
d’approvisionnement, l’observation concrète férents niveaux de la SC. Dans ce cadre,
de leurs fonctionnements montre que, d’un (Chen, 1988) a simulé des stratégies de stoc-
côté, les synchronisations et ajustements entre kage basées sur les méthodes de « point de
les différents acteurs d’une chaîne donnée commandes » et les coûts qui leur sont asso-
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sont faits sur la base d’une certaine « vision ciés. Il a observé que le partage d’informa-
équilibrée » entre niveaux des stocks suppor- tions concernant la gestion des stocks
tables et taux de service souhaité. Cette vision permet de réduire ces coûts de 9%. De plus,
correspond en fait à un compromis entre le il met en évidence une décroissance des bé-
coût des stocks et les coûts de rupture liés aux néfices au niveau de la chaîne lorsque la va-
livraisons « ratées ». riance de la demande augmente ou lorsque la
chaîne de distribution comporte plusieurs ni-
De l’autre côté, les clients en aval cherchent veaux. D’autres développements, ont élargi
souvent à retarder au maximum les comman- ces résultats en analysant des scénarios avec
des de manière à pouvoir s’ajuster le plus fine- plusieurs fournisseurs ou plusieurs clients
ment possible aux fluctuations de la demande (Cachon et Fisher, 1996 ; Gavernini, 2001,
(quantité et qualité) en faisant reporter les ris- Gal-Or, 1991)
ques de rupture, de surstock et les coûts qui leur • Une seconde approche, interne, consiste à
sont associés sur l’amont de la chaîne. Cette travailler sur les relations à l’intérieur de
tension entre l’amont et l’aval est à l’origine de l’entreprise entre les fonctions d’approvi-
nombreuses inefficacités au sein des chaînes sionnement, de production et de distribu-
d’approvisionnement (rupture de livraison, tion. Ce sont des travaux qui envisagent la
surstockage, dégradation du taux de service…) SC du point de vue d’un décideur unique et
Ces quelques caractéristiques que l’on vient de déterminent les décisions qui minimisent
présenter posent des problèmes quant à l’orga- son coût global. Dans ces approches, la SC
nisation de l’action collective au sein d’une est considérée comme une structure vertica-
chaîne d’approvisionnement en situation lement intégrée et où toute l’information est
d’interdépendance entre acteurs et d’incerti- partagée et l’approvisionnement du produit
tude sur la demande et soulèvent plusieurs est contrôlé par le fabricant. On retrouve ici
questions. Comment ces problèmes sont-ils les applications et méthodologies comme le
résolus concrètement ? Selon quels arbitrages ? juste à temps, la production au plus juste, le
En fonction de quels indicateurs ? C’est ce que MRP (Billington et al, 1983 ; Baynat et al,
l’on va tenter d’illustrer. Ces questions ren- 2001). Ces analyses ont été élargies ensuite
voient à plusieurs approches de la gestion de aux situations d’entreprises multi-sites, en
plus en plus intégrées selon la complexité et travaillant sur les relations entre plusieurs si-
l’intégration de la SC : tes d’une même entreprise voire en intégrant
• Une première approche qui correspond à
quelques fournisseurs ou clients directs de
une vision partielle et morcelée centrée sur l’entreprise. Le développement ensuite de
les fonctions d’approvisionnement. A ce ni- logiciels de type APS (Advanced Planning
veau d’intégration, il est d’ailleurs difficile Systems) qui visent à une optimisation glo-
de parler à proprement dit de gestion de SC ; bale du fonctionnement de la chaîne logis-
il s’agit plutôt de logistique tout court. Plu- tique d’une entreprise (Vidal et al, 1997), se
sieurs travaux issus de la recherche opéra- situent dans cette catégorie.
tionnelle se sont intéressés au lien entre • Une troisième approche, intégrée, consiste à
bénéfice pour l’entreprise, maîtrise des flux travailler, au niveau d’une entreprise au sein
proportionnel au risque qu’ils ont accepté de valeur. Dans ce contexte, le couplage de RCE
prendre. Le coût du capital (K) est égal à la avec les indicateurs de performance peut
somme pondérée de la rentabilité exigée des s’opérer à travers le capital engagé. Pour la PE,
capitaux propres c’est-à-dire le taux de renta- la transition avec les indicateurs peut se faire à
bilité minimale sur les actifs que l’entreprise travers « l’arbre de valeur » qui permet de
puisse attendre. décomposer la valeur économique de l’entre-
prise en indicateurs de gestion des flux phy-
La métrique Rentabilité des CE (RCE)
sique de la SC.
A partir de ces notations, la rentabilité des CE De façon synthétique, la performance écono-
est donc égale au résultat d’exploitation (RE) mique est représentée par le résultat d’exploita-
divisé par le montant de financement de l’outil tion, le capital engagé et le coût du capital. Ces
industriel (CP+D), c’est-à-dire les capitaux quatre postes sont à mettre en parallèle des
mis en œuvre pour dégager ce résultat : indicateurs de performance opérationnelle de
RCE = RE / (CP+D) la SC. Cette instrumentation de la performance
globale n’est pas dissociable d’une réflexion
Une entreprise crée de la valeur dès lors sur les modes d’organisation sous-jacents, en
qu’elle dégage une rentabilité des capitaux termes de circulation de l’information et des
engagés supérieure au coût de ses ressources, niveaux de responsabilité au sein de la chaîne.
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PE = RE × (1 - Tis) - K × CE
Figure 5 : Performance économique et indicateurs physiques
Avec, de la supply chain
RE = résultat d’exploitation,
Tis = taux d’imposition des bénéfices,
K = coût de capital,
CE = capitaux engagés.
Une PE positive correspond donc à un enrichis-
sement des actionnaires, une PE négative cor-
respond à une destruction de richesse.
Dans ce cadre, vouloir relier performance éco-
nomique et indicateurs opérationnels de la SC
revient à proposer une vision élargie de la per-
formance (ou performance globale). Un des
rôles clés de cette approche est de mettre en
place une articulation entre les performances
opérationnelles de la SC et les informations
financières. Il s’agit de concilier une logique de
management à caractère financier avec une
logique de pilotage opérationnel de la SC en
examinant l’impact décisif des modes d’orga-
nisation sur les mécanismes de création de
tions de l’entreprise et d’obtenir ainsi une meil- Le premier cas industriel (cas Metal Steel noté
leure visibilité et un meilleur pilotage à court, par la suite MS) concerne la fabrication de
moyen et long terme. produits d’emballage et d’aciers spéciaux. Le
processus de transformation et d’atteinte de la
Cette tendance est très marquée dans le secteur qualité finale du produit suppose une mise au
agroalimentaire, et plus largement dans les sec- point complexe.
teurs de grande consommation où la grande
Le second cas industriel (cas Food Compagny
distribution est de plus en plus concentrée. Les
noté par la suite FC) fait appel à un process
grandes enseignes sont regroupées en centrale
court avec une grande périssabilité du produit.
d’achat. Les industriels tendent alors à calquer
Le tableau ci-dessous montre comment ces
leur organisation sur celles de leurs clients pour
deux cas vont être mobilisés pour éclairer les
répondre au mieux à la demande du consom-
différentes dimensions étudiées de la perfor-
mateur. Ainsi, l’organisation de la chaîne
mance :
d’approvisionnement devient également un
facteur clés dans la création de valeur. Elle
conditionne en tout cas la performance globale. 1. Cas “Metal Steel”.
Ces transformations débouchent très souvent Rentabilité des capitaux engagés
sur l’émergence de la fonction supply chain
et amélioration du taux de
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Tableau 1 : Positionnement des cas étudiés par rapport aux différentes dimensions
Service clients Réactivité et flexibilité de la SC Management financier Compétences
RCE Impact sur le délai, les ventes et sur le résultat Impact sur les capitaux mobilisés et sur Impact sur la performance globale de la
Impact sur le résultat d’exploitation
PE d’exploitation le Besoin en Fonds de Roulement chaîne
Cas Food Compagy
Illustration Cas Food Compagy Cas Metal Steel Cas Food Compagy
Cas Metal Steel
Attentes ↓
Clients
Délai court
Livraison en juste à temps à partir du stock Livraison en juste à temps à partir du stock ou selon le principe d’une spécialisation retardée
TS=90%
Délai moyen
Livraison à partir du stock et garantie des délais
TS=95%
Garantie absolue des délais et d’un taux de service très élevé coûteux
Délai long
Garantie absolue des délais et d’un taux de service très élevé
TS=100%
de diminuer le temps de cycle de produc- rents leviers ce qui donne les résultats présen-
tion. Les stocks sont positionnés à un stade tés dans le tableau 4. Les différents coûts sont
de production non différenciant. Ce levier mesurés par rapport à une situation de réfé-
permet, de livrer des produits en un délai rence (produit facile) et des lots moyens de
très court ou en juste à temps après une production de 20 tonnes. Les valeurs corres-
étape de différenciation. pondent à des surcoûts.
• Le levier surlancement qui consiste à lancer
en production une quantité supérieure à la La stratégie qui consiste à proposer de nou-
commande afin de compenser les aléas de veaux segments logistiques mieux adaptés au
production ou un éventuel taux de rende- marché pour améliorer le taux de service aux
ment faible du produit. clients et donc le résultat d’exploitation peut
pénaliser les coûts liés aux stocks et le capital
• Le levier anticipation de la production qui
engagé. Cet arbitrage est souvent nécessaire
permet en cas d’aléas de relancer la produc-
avant de reconfigurer l’ensemble de la SC. Il
tion sans pénaliser les délais. Ce levier est
renvoie également aux problèmes de coordi-
actionné pour les produits dont le délai de
nation que l’on peut observer entre logique
production est supérieur au délai commer-
commerciale et logique industrielle. Il faut
cial.
noter également que le tableau 4 n’intègre pas
Lien entre amélioration de taux de service les pertes de chiffre d’affaire liées à un produit
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ply chain et performance financière », des concrétisée par un passage d’une philosophie
réductions significatives de ses stocks et de de la gestion de la SC marquée par l’atteinte
ses crédits clients fournisseurs. La centralisa- de performances locales (commerciales, pro-
tion de la supply chain a impacté plus particu- duction, logistique, coût de revient) selon une
lièrement la gestion des commandes et des logique « métier » à une philosophie de la ges-
relations aux clients. Si nous supposons un tion de la SC comme levier de création de
résultat opérationnel stable, pour simplifier, valeur pour l’entreprise et pour le client, à un
on peut mettre en évidence l’importance de la coût acceptable par le marché. Dans ce cadre,
gestion de la Chaîne d’approvisionnement c’est une réelle réflexion sur l’articulation
dans la création de valeur mesurée par le PE, entre les deux philosophies qui devient straté-
comme le montre les résultats suivants : gique.
De ce point de vue, les expériences de gestion
Années 2002 2003 2004 2005
de la SC analysées peuvent être vues comme
Résultat Économique (€) 316 316 316 316 un moyen d’afficher, une exigence de progrès
Capital engagé (€) 2053 2043 2003 1913 continu, et par là de débattre de la portée et des
Coût du Capital 0,15 0,15 0,15 0,15
limites de création de valeur pour l’entreprise.
PE : Profit Économique (€) 8,05 9,55 15,55 29,55
PE cumulé (€) 62,2 Il reste que le modèle proposé vise avant tout à
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