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UNIVERSITE DE LOME REPUBLIQUE TOGOLAISE

TRAVAIL LIBERTE PATRIE

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES

UE :

HISTOIRE DES FAITS ECONOMIQUES ET SOCIAUX

DEPUIS L’ANTIQUITE JUSQU'A NOS JOURS

ANNEE ACADEMIQUE 2020-2021

1
INTRODUCTION GENERALE

L’histoire économique se fonde essentiellement sur des faits économiques et sociaux


dont l’agencement facilite la compréhension de l’évolution des sociétés humaines, la
maîtrise de la connaissance des sciences économiques.
L’histoire économique étudiée s’appuie sur les données de l’histoire universelle qui
en facilitent la compréhension.
L’histoire économique contribue beaucoup à l’enrichissement des connaissances
scientifiques et techniques pour peu qu’elle appréhende les faits dans leur globalité.

Analyser l’histoire des faits économiques et sociaux constitue une tâche difficile, vu
l’importance des faits économiques et sociaux du point de vue de leur nombre et aussi
du point de vue de la période que cette histoire couvre. Etudier cette histoire revient à
l’associer à l’histoire de la pensée économique à celle des idées.
On n’arrive pas à établir une préséance entre les deux histoires car les deux
réagissent l’une sur l’autre par interaction. Tel fait économique ou social a motivé
telle idée ou pensée économique ou sociale. Telle idée économique s’est matérialisée
ultérieurement par un fait économique. D’où l’intérêt représenté par le thème que
nous approfondirons, du fait qu’il s’agit d’en faire l’histoire en remontant aussi loin
que possible dans le temps.
Même si la véritable histoire des faits économiques et sociaux commence avec la
véritable révolution industrielle, il n’en demeure pas moins vrai que sa valeur dépend
de la connaissance de la situation antérieure à cette révolution industrielle. Cette
répartition ‘’diptyque’’ de l’histoire des faits économiques et sociaux répond au souci
de considérer les faits de la première époque comme diffus et ceux de la deuxième
époque comme caractéristiques.
Aussi les événements économiques de l’Antiquité à l’avènement de la Révolution
industrielle représentent-ils des éléments mineurs tandis que les événements
économiques, de l’avènement de la révolution industrielle à nos jours, constituent-ils
des éléments majeurs dont les manifestations pèsent de tout leur poids sur les
évènements récents.

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La répartition diptyque de l’histoire économique se présente dès lors comme
suit :

Révolution
Industrielle
Antiquité (- 8000) 0 Faits caractéristiques (majeurs)

Faits diffus (mineurs) JC nos jours (2 000…)

1750

Cette répartition facilite l’analyse historique car elle permet de considérer l’époque
antérieure à la révolution industrielle (1750) comme celle durant laquelle l’histoire
économique constituait ses bases (fondements) tandis que l’époque après la
révolution industrielle amorçait la dynamique de la véritable histoire
économique.

Toute l’histoire économique de l’humanité s’est déroulée comme si avant la


révolution industrielle le caractère statistique des faits économiques et sociaux qui
entraînera des bouleversements profonds dans l’organisation des sociétés humaines.

La révolution industrielle va entraîner des bouleversements et des mutations


jamais constatées auparavant et charger la physionomie non seulement des
économies nationales mais aussi des relations économiques internationales.

Elle permettra de propulser au-devant de la scène mondiale les puissances


industrielles qui ont bénéficié des bienfaits de la science et de technique pour réaliser
leur progrès économique et social.

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TITRE PREMIER : FONDEMENT DE L’HISTOIRE ECONOMIQUE

Chapitre I : Genèse de l’histoire des faits économiques et sociaux

La compréhension de l’histoire économique nécessite l’assimilation des concepts


qu’elle prend en compte (fait économique, fait social, pensée économique) à travers
leur définition, leur dimension et leur insertion dans les différentes étapes de l’histoire
économique de l’homme.

La genèse comporte les éléments qui fondent l’histoire économique (HFES) qui
justifient sa pertinence et surtout son importance dans l’évolution des sociétés
humaines.

SI - Définition des concepts et interactions

Paragraphe 1 : Signification de la notion de fait économique

Un fait économique caractérise un évènement qui se produit dans l’univers ou la


vie économique et dont les manifestations bouleversent le comportement de la
société.
Le fait économique provient ou fait partie du fait social et ne peut se concevoir sans
celui-ci.
Dans les sociétés humaines, la concomitance des évènements économiques et sociaux
se manifeste régulièrement si bien qu’il est difficile parfois de faire la différence entre
ce qui apparait comme un fait économique et ce qui se manifeste comme un fait
social.

Paragraphe 2 : Signification du concept de fait social

Un fait social caractérise toute forme d’activité, tout acte, toute combinaison, toute
formule adaptée par l’individu en vue d’aménager ses rapports avec la communauté

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dont il fait partie. Il constitue un évènement de même genre que le fait économique
avec cependant un champ d’application plus étendu
Un fait économique ne peut se produire sans impact sur un fait social. L’économie
prenant naissance dans une société organisée ou qui s’organise, le fait social
engendre le fait économique et vice-versa.
Préséance entre Fait Economique et Fait social

Fait économique et fait social se confondent et quelle que soit l’économie que l’on
étudie, la référence à l’un n’exclut pas celle de l’autre.
Pour l’Antiquité, le moyen-âge et l’époque préindustrielle, loin de nous cantonner
dans l’analyse de ces phénomènes, nous décrirons l’organisation économique propre à
chacune des périodes.

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SECTION II – L’ECONOMIE ANTIQUE ET MEDIEVALE

Situer l’Antiquité dans le temps nécessite le retour à l’origine des sociétés. Sa


délimitation difficile contraste avec celle du Moyen-âge ; les historiens voient son
origine autour de l’an 8000 avant Jésus-Christ et son terme vers les années 476 après
Jésus-Christ ; la fin de l’Empire romain (476) marque le début du Moyen-Age qui
s’étendra jusqu’en 1450, date de la prise de Constantinople par les Turcs.
Nombreuses sont les organisations économiques (systèmes ou régimes) qui ont
marqué ces deux époques historiques.
Rappel :
Antiquité :-8000 à 476
Moyen-Age : 476 – 1450
Economie de transition : 145 – 1500
Economie Préindustrielle : 1500 – 1750
Economie Industrielle : 1750 – Nos jours

PARAGRAPHE I – L’ECONOMIE ANTIQUE

Régime économique et pensée économique s’entremêlent lorsqu’on s’intéresse à


l’économie antique. Deux sortes d’organisations économiques antiques : l’économie
primitive et l’économie fermée de famille et de manoir.

A – L’économie primitive

La cueillette, la chasse, la pêche constituent ce qu’on dénomma la première étape de


l’économie primitive. L’homme se comporte en véritable nomade. Il en sera ainsi
pour la deuxième étape dite pastorale ou l’activité de berger prend le pas sur toutes les
autres formes d’activités1

Fatigué par cette vie nomade l’homme s’adonnera à l’agriculture. Cette étape fait de
l’homme un sédentaire, étape dénommée communément agricole.

1
GUITTON Henri, Economie politique – T.1.-., Précis Dalloz, Paris, 1967, p.19. (Sixième édition).

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La découverte de l’agriculture et de la domestication des animaux ont été
appelées par bon nombre d’économistes, la première grande révolution
économique dont l’effet immédiat fut la création d’une brèche dans la continuité
du développement historique.

Cette révolution agricole n’intervient que par suite de changements profonds dans les
niveaux de culture (progrès de la pensée, du comportement, etc.) et des conditions
naturelles du milieu.
Tout compte fait, il n’y a pas de véritable fait économique dans l’économie primitive.

B – L’économie fermée de famille et de manoir

L’agriculture a fixé l’homme sur sa terre. Celle-ci lui procure tout ce dont il a besoin.
Cette étape coïncide avec la formation des groupes sociaux que l’on retrouve dans
presque toutes les sociétés anciennes : famille, clan, tribu, village.
La famille devient le véritable noyau économique qui vit en cercle “fermé” sur la base
de l’autoconsommation. Il n’y a aucun surplus dans la production

L’économie antique est caractérisée par la stagnation des techniques, de l’esclavage et


de faits économiques diffus.

a) L’importance économique de l’esclavage

Elle représente l’énergie à l’état brut et ses sources sont variées. Les guerres
alimentaient l’esclavage et l’acquisition d’esclaves ce qui constitua un des profits
majeurs des guerres antiques.
Quelles que soient les sources de l’esclavage, ce dernier fait l’objet de commerce
régulier. L’esclave constitue une marchandise, une chose dont la valeur ne diffère pas
de celle des bêtes.

b) La stagnation des techniques

Les techniques propres à l’économie antique de type familial sont caractérisées par les
moyens de production très archaïques. L’existence de machines ne se substitue pas à
l’effort de l’homme mais permet à celui-ci de s’appliquer avec une plus ou moins
grande efficacité.

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Mais du fait que les techniques utilisées pour les réaliser sont demeurées les mêmes
durant des siècles, l’on a pu parler de stagnation des techniques de l’économie
antique.

c) Faits économiques diffus

Les évènements économiques qui caractérisent l’antiquité se révèlent à des échanges


par i le troc et la monnaie.

1 – L’âge du troc
Toutes les civilisations utilisaient le troc comme système d’échange. Avec un collier,
l’on peut obtenir une paire de sandales ; quelques grammes de produits jardiniers
permettaient d’obtenir du pain. La génération de ce système économique incomba aux
Phéniciens qui échangeaient les produits de l’agriculture contre les objets fabriqués
par l’artisanat. Si les produits faisant l’objet de troc dépassent une certaine quantité,
l’on recoure à une unité de compte constituée par diverses sortes de métaux précieux.

Cette pratique marque la fin du système de troc et l’aube d’un autre système : la
constitution d’un système monétaire. Tandis que chez les Assyriens les échanges les
plus importants s’effectuaient par l’intermédiaire des lingots, chez les Egyptiens un
étalon de cuivre servait de référence pour les prix mais à titre subsidiaire. Nous
touchons là la notion de monnaie symbole.

2- L’âge de la monnaie

L’importance des marchandises faisant l’objet de troc a introduit l’utilisation d’unité


de compte qui a amené à l’âge de la monnaie.

La monnaie devient le lingot de métal précieux dont le poids, la puissance d’achat


sont garantis par le type qui s’y trouve empreint.

Le système monétaire se généralisera rapidement. De la Grèce, il touchera tout le


bassin méditerranéen et les Etats en feront le signe de leur puissance.

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Il donnera bientôt l’impulsion aux échanges qu’il rendit cependant complexes au 16e
siècle par suite de la rivalité et de la vanité des sites, ce que corrobore la prolifération
des étalons monétaires.

L’émission de la monnaie s’inscrit dans les mœurs et l’autorité légale s’en réserve la
frappe ou l’émission que ce soit en Grèce ou en Rome.
Tels ont été les faits économiques diffus qui ont marqué l’économie antique et vis-à-
vis desquels les penseurs de l’Antiquité ne demeurent pas indifférents.

C – Les penseurs de l’Antiquité

Trois courants de pensée se dessinent et s’affirment : le courant de pensée


hébraïque, le courant de pensée grec, le courant de pensée romain

1 – Le courant de pensée hébraïque


Il caractérise une pensée religieuse qui condamne la richesse. L’argent et l’or, en
d’autres termes la richesse, ne représentent rien a côté de la noblesse d’âme.

2 – Le courant de pensée grec

Il définit l’organisation de la vie dans les cités. Deux auteurs dominent le courant de
pensée grecque : Platon et Aristote.

Pour Platon (427-348 ou 347 J.C.), la vie sociale de l’homme doit être organisée en
vue de la vie future. La vie actuelle n’est que le reflet de la vie future et
l’organisation économique sert d’instrument au salut des âmes. Platon recherche
une définition de la justice dans la société et dans l’individu.
La cellule sociale de base : la famille monogamique s’appliquera sous le contrôle de
l’Etat qui édictera des lois appropriées. Les inégalités éventuelles trouvent leurs
atténuations dans une fiscalité qui rétablira l’égalité économique. La véritable égalité
et la véritable justice nécessiteront un système démocratique de désignation des
dirigeants.

Pour Aristote, 384-322, l’organisation de la vie économique constitue un élément


adapté à la finalité propre de l’être humain. Il s’oppose à tout point de vue à Platon

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dont il combat le communisme. Il considère que le partage de la vie d’autrui, la
mise en commun des biens représente une entreprise difficile. Il épouse le
principe de la propriété privée et accepte la communauté de l’usage de la
propriété. Autant il condamne le communisme, autant il enseigne la ‘’répudiation’’
de la recherche illimitée de la richesse, du profit, de gain matériel. De ce fait, il
condamne le commerce et les activités financières qui éloignent du bonheur,

Aristote considère que l’esclavage constitue une institution acceptable et dans


l’organisation économique de la cité, il trouve normal que les esclaves, c’est-à-dire les
sous-hommes – s’occupent du travail et de la production des biens. L’esclavage se
justifie par l’infériorité congénitale de certains hommes qui doivent produire pour la
satisfaction des intérêts des membres libres de la collectivité. Les esclaves qui
possèdent la nature d’hommes libres constituent une exception

Dans sa tentative de représentation de l’organisation économique Aristote définit les


modes naturels d’acquisition des biens : c’est l’agriculture, l’élevage, la pêche, la
chasse. La condamnation du commerce par Aristote s’explique par le fait qu’il
considère cette activité comme un moyen artificiel d’acquisition des biens. Il accepte
volontiers la pratique du troc mais condamne l’usage de la monnaie, base du
commerce qui en s’introduisant dans la cité corrompt toutes les activités humaines.

3- Le courant de pensée romain

Héritiers des Grecs, les Romains ont moins marqué l’Histoire par l’Économie que par
le Droit.

L’absence de véritable pensée économique romaine s’explique par les révoltes


nombreuses d’esclaves, dictature du pouvoir, inégalités sociales et par une mauvaise
organisation économique.

Vers le 2e siècle, l’État favorise la concentration des exploitations agricoles et


développe l’exploitation de type esclavagiste, ce qui freine l’essor des techniques de
production et de la productivité du travail. Les premières crises monétaires et fiscales
apparaissent et aggravent le déficit de la balance commerciale. L’inflation s’installe et
avec elle les troubles sociaux se multiplient.

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Toute tentative d’insurrection aristocratique ou paysanne est mâtée. L’économie
stagne et le système d’économie fermé réapparaît à nouveau. Devant toute cette
politique incohérente faite d’anarchie, de dictature, de difficultés économiques, les
penseurs se détournent de l’histoire des faits économiques et sociaux.

Avec l’économie antique, l’étape de la vie nominale et pastorale a conduit à celle


de la vie sédentaire et agricole qui a débouché sur l’étape de la formation des
groupes sociaux. La période qui suivra demeurera très riche en événements.

PARAGRAPHE II- L’ÉCONOMIE MÉDIÉVALE

Elle se caractérise par un contraste avec la période antérieure. L’activité commerciale


de trouve perturbée dès le 6e siècle par suit des invasions barbares.

A la décadence sociale et politique, à la décadence économique centrée sur la


disparition de tout système monétaire et commerciale fera suite deux siècles plus
tard, une renaissance du commerce dont l’essor s’explique par la complexité
grandissante de la monnaie et l’apparition progressive des techniques nouvelles
destinées à promouvoir le développement harmonieux du système de charge bancaire.
Cette évolution se fera de façon lente.

Le commerce renaît au 8e siècle avec l’importation des produits venus d’Orient à des
prix élevés et l’exportation de produits (des draps et des armes) des pays voisins de la
mer du nord. Juifs, Scandinaves et Lombards excellent dans ce commerce.
La monnaie et la réforme monétaire vont donner l’impulsion aux échanges.

SECTION III- L’ÉCONOMIE PRÉINDUSTRIELLE DU 16e AU 18e SIECLE

Le capitalisme commercial des 12e et 13e siècles cèdera la place au capitalisme


commercialo-financier du 16e siècle dont la poussée annonce le capitalisme moderne.

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PARAGRAPHE I – LES CARACTÉRISTIQUES

Loin d’être une économie véritablement industrielle, les économies des 16 e, 17e et 18e
siècles présentent un aspect commercial et financier avec les tendances
industrialisantes d’où l’appellation d’économie préindustrielle. Les techniques
nouvelles appliquées au Moyen-âge trouveront leur généralisation à partir du 16e
siècle. Les pratiques bancaires (assurances, lettres de charge en aval ou endossement)
s’inscrivent dans les mœurs.

PARAGRAPHE II- LE SYSTÈME ÉCONOMIQUE

La fin du Moyen-âge amène l’organisation d’États territoriaux autour des cités dans
lesquelles, les hommes d’affaires jouent un rôle de premier plan.
Ces deniers constitueront une classe sociale dite bourgeoisie d’affaires. Ils érigent
avec le concours de penseurs, un système économique basé sur le mercantilisme et le
capitalisme commercial et financier s’étalant entre le 16e et 18e siècles.

A- Le mercantilisme

La doctrine mercantiliste ou mercantilisme apparut ente la fin du 15e siècle et le début


du 18e siècle. Il recommande à l’État l’utilisation de la puissance en vue de la
défense des intérêts nationaux.
La vie politique et l’activité économique ne peuvent être réglées que par l’État, le
contrôle du secteur primaire, secondaire, tertiaire conduirait à une meilleure
solution.
En conséquence, il faut maintenir dans l’État la quantité d’or et d’argent
nécessaire à la satisfaction des besoins nationaux (payement des fonctionnaires, de
l’armée, goût de luxe du peuple, les facilités d’échanges, etc.).
Le nationalisme naissant fit que chaque pays européen adopta la politique
commerciale qui cadrait le mieux avec ses réalités et objectifs, cependant que des faits
économiques importants apparaissent partout ailleurs.

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1- La diversité de mercantilisme

Trois formes de mercantilisme sillonnèrent l’Europe avec tout ce que cela implique
comme conséquences découlant de leur application.

a) Le Bullionisme

Il coïncide avec la découverte de l’or dans le Nouveau Monde. L’Espagne et le


Portugal en tirèrent largement profit. La garantie de la toute-puissance étatique
découlait de l’accumulation d’or et d’argent dont il fallait faciliter et pénaliser ou
interdire l’exportation.

b) L’Industrialisme ou le colbertisme

Il s’applique en France et englobe l’ensemble des mesures susceptibles de favoriser


l’expansion du commerce et de l’industrie au profit de l’exportation. Pour Colbert, le
mercantilisme est un système économique empirique au service de l’État, dû aux
conditions générales du 17e siècle. En France, le mercantilisme industriel amène le
développement des manufactures, et le blocage des importations.

c) Le Commercialisme

Il constitue l’apanage de la Grande-Bretagne. Les mesures de politique économique se


fondent sur la base du système des contrats et de la balance du commerce. Le
premier système stipule qu’une partie de la valeur des ventes anglaises à l’étranger
doit être rapatriée et que celle des achats étrangers en Grande-Bretagne ne doit pas
quitter le pays.

Le deuxième voudrait que la balance commerciale d’un pays soit favorable. Ainsi
la valeur des exportations dépassera celle des importations et l’excédent se règlera en
monnaie nationale.
Pour ce faire, une ‘’dévaluation déguisée’’ s’impose. Ce que fit la Grande-Bretagne
Quel que soit le pays concerné, le mercantilisme engendra en Europe l’inflation. Il
circule plus de métal précieux dans les économies qu’il n’en faut. L’enrichissement

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des uns entraînent l’appauvrissement. Les convoitises réciproques engendrent des
conflits qui de part et d’autre ont des répercussions profondes : la lutte entre les divers
impérialismes maritimes.

2- Les faits économiques marquants

L’unité dans le domaine commercial aux 16e, 17e, 18e siècles se résume en un mot :
mercantilisme qui occasionna des fluctuations de prix liées à l’abondance ou à la
pauvreté du stock monétaire. Baisse et hausse des prix se sont succédé dans le temps
et dans l’espace.

Les techniques financières se perfectionnent. Aussi verre-t-on apparaître aux Pays-


Bas à Amsterdam en 1609, la première banque publique de grande envergure. La
Banque d’Angleterre suivra en 1694. Toutes ces institutions financières jouent à la
fois le rôle de banque de dépôt, de crédit, de payement et de change.

A la fin du 18e siècle, des tendances libéralisantes (théorie classique), naissent sous la
plume de certains auteurs tel qu’Adam Smith, Turgot et Quesnay. Au moment où les
révolutions grondent en Europe, l’Amérique-se prépare à se soustraire de la
domination européenne qu’acceptent difficilement la colonie et les entreprises
coloniales.

B- Le capitalisme commercial et financier

Le mercantilisme joue un rôle transitoire entre l’économie inorganisée et l’économie


organisée.
Vers la fin du 18e siècle, le régime économique qui s’installe est de type commercial
et financier.
Commercial par suite du rôle prépondérant des marchands dont les commandes
vont soit aux artisans soit aux manufactures.
Financier car les banques financent le développement des échanges. Des
dépenses grandioses découlent de l’élargissement des affaires.

Partout, le libéralisme progresse mais lentement avec parfois des regains de


protectionnisme consécutifs à la baisse générale du niveau des prix.

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Les transformations de l’époque de l’économie préindustrielle des 16e, 17e et 18e
siècle ont marqué le domaine des idées et des faits. Leurs tendances tracent une
situation évolutive. Tous les pays connaîtront des situations identiques.

L’époque contemporaine avec des faits économiques réels se profile. Le contour


du monde se précise. Les auteurs ne joueront plus un rôle déterminant dans
l’apparition des événements. Ceux-ci s’imposent du fait de la structure du
système mis en place.

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*

* *

Les époques antiques et médiévale couvrent la plus longue période de l’histoire


économique et demeurent riches en événements économique et sociaux spécifiques à
l’évolution attendue des sociétés humaines.

La période antique a permis à l’homme dans l’adolescence où il prend conscience de


sa destinée et commence par recourir beaucoup à la raison qu’à l’instinct.

Les structures économiques et sociales s’affirmaient, les moyens d’échange se


perfectionnaient, et les courants d’échanges s’effectuaient malgré les vicissitudes de
la politique qui restait basée sur l’instinct de conquête et de domination.

Grâce à l’esprit créatif de l’homme, à sa capacité d’adaptation aux nouvelles


conditions, la transition de l’antiquité vers le Moyen-âge s’est inscrite dans la
continuité, source d’enrichissement et de progrès.

Les frontières auparavant inexistantes se constituaient dans des espaces


géographiques bien délimités que le pouvoir politique s’acharnait à la sauvegarde
mais surtout à étendre que restreindre car l’appétit du pouvoir s’installait dans les
mœurs politiques de l’époque.

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Chapitre II : LES FORMES DE SOCIETES DE L’HISTOIRE
ECONOMIQUE

Les formes d’organisations économiques mises en place pour l’être


humain durant son évolution ont occasionné l’installation de formes de
sociétés dans lesquelles s’organise et se déroule la vie humaine dont le
souci essentiel est la mise en œuvre d’une activité économique.

SECTION 1 – L’ÉCONOMIE DES SOCIÉTÉS ANTIQUES

Elle s’étend à toutes les sociétés qui, historiquement, font partie de


l’antiquité depuis l’Égypte ancienne jusqu’à la Rome antique en passant
par la Mésopotamie et les cités méditerranéennes.

PARAGRAPHE 1 – L’ÉGYPTE ANCIENNE

L’économie de l’Égypte ancienne est de type esclavagiste, terrien, massif


et étatisée. Elle profite de conditions géo climatiques favorables avec la
vallée du Nil, riche et propice à l’agriculture et à la politique de grands
travaux d’aménagement. L’agriculture constitue l’activité fondamentale
de la population. A côté du secteur agricole, l’Égypte ancienne exploite
les gisements de mines du Sinaï.

PARAGRAPHE II- LA MÉSOPOTAMIE

Le pays jouit d’une économie terrienne et contrôlée, possède des


conditions géo climatiques identiques à celles de l’Égypte. Le sous-sol du
pays est moins riche que celui de l’Égypte mais dans le domaine

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agricole, la richesse et la fertilité du sol permettent en Mésopotamie
d’avoir une agriculture plus productive.
Le développement agricole donne l’impulsion aux fonctions
bancaires.
Le troc des métaux précieux se réalise avec l’instauration du système
bimétalliste. L’économie mésopotamienne évolua identiquement à une
économie de type libéral moderne et facilita une certaine stratification
sociale qui profite à la classe aisée moins nombreuse.

La construction du pays sur le plan politique et économique fut freinée


par les invasions hittites ou Assyriennes. Les dégâts causés par ces
invasions eurent sur la Mésopotamie des répercussions profondes.

PARAGRAPHE III-LES CITÉS MÉDITERRANÉENNES

Les cités méditerranéennes telles que la Phénicie, les cités helléniques, les
cités romaines, se caractérisent économiquement par un quasi-capitalisme
commercial avec une spécificité propre à chaque cité. Ce qui justifie leur
étude distincte et succincte.

A- La Phénicie

Cette ancienne contrée de l’Asie antérieure possède une côte étroite et


aride peu propice à l’agriculture. La mer offre le terrain d’activité
privilégié facilitant ainsi le passage de convois divers. Les populations
s’adonnent surtout au commerce de blé, d’huile, de bois servant à la
construction de flottes pour lesquelles elles fondent des ports vivant
comme de véritables principautés autonomes unies par une étroite
solidarité commerciale.

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Les Phéniciens s’érigeront en véritables courtiers entre l’Occident et
l’Orient, créeront des comptoirs tout autour de la Méditerranée pour
permettre à leurs navires de placer les produits de leurs industrie (bronze,
pourpre, verre, bijoux, meubles, tissus).
L’activité économique de la Phénicie consiste en l’achat et revente de
produits, en contrefaçon d’articles grecs.

C- Les Cités grecques

L’histoire économique des cités grecques s’étend sur une longue période
allant de l’an 2000 à 1200 avant J.C
Au Ier millénaire avant J.C, une civilisation brillante s’étend autour de la
Méditerranée, la civilisation grecque.
Les grecs vivent sur des plaines étroites, sur le littoral ou à l’intérieur des
terres, dans un espace où la montagne est omniprésente. La mer est
essentielle pour leurs communications. L’agriculture occupe près de 80%
de la population, les céréales, l’olivier et la vigne sont les productions
essentielles avec l’élevage des ovins et caprins.
Le monde grec est divisé depuis le VIIIème siècle A.J.C. en une
multitude de cités (petit état indépendant regroupant une ville principale
et les campagnes alentours). Les cités fondent des colonies

Des cités indépendantes

A partir du VIIIème siècle et jusqu’au VIème siècle A.J.C. les cités


grecques fondent des colonies (Cité fondée par des Grecs hors de Grèce)
qui deviennent indépendantes.
La guerre fait partie des relations habituelles entre les cités et certains
conflits peuvent durer plusieurs dizaines d’années.

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PARAGRAPHE IV-L’ÉCONOMIE ROMAINE

Pour comprendre l’économie de la Rome antique, il faut placer la cité


dans son cadre historique. Les diverses recherches ont révélé les traces de
civilisation dès l’âge de fer près du Tibre qui arrose Rome. Celle-ci,
fondée vers -750, s’organise sur une base tribale, s’adonne à une activité
pastorale d’où l’on a pu parler d’économie familiale ou tribale fermée.

En fait, de l’économie pastorale des origines, on est passé à


l’économie agricole. L’organisation économique romaine varie selon
les époques où elle se situe.
D’ordinaire on distingue quatre époques qu’il convient d’analyser pour en
saisir l’organisation économique.

A- L’époque royale

Elle possède une organisation agraire complexe où la terre est partagée en


lots héréditaires appartenant à des clans qui utilisent un outillage agricole
rudimentaire.
L’économie de l’époque royale est donc une économie terrienne
progressive qui s’ouvre sur l’extérieur.

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B- L’époque républicaine

Elle coïncide avec la période d’expansion coloniale, où l’ambition


romaine paraissait sans limite. L’unification de la politique créa les
conditions d’une organisation économique type. Cette dernière a pour
base l’agriculture.

1) L’organisation agricole

Elle découle des conquêtes. Les grandes propriétés qui naissent


proviennent des terres conquises ou des domaines expropriés.
Cette organisation agricole, donne néanmoins l’impulsion au commerce
et aux banques.

2) Le commerce
Les conquêtes romaines se justifient par la recherche de débouchés et de
profit. L’exploitation des colonies créera un courant à sens unique où les
colonies alimentent la métropole en métaux précieux accaparés par une
élite.
Cet afflux de métaux précieux (or, surtout) déclencha dans l’économie
romaine la hausse des prix du matériel alors que les prix des denrées de
base baissent parce qu’elles sont extorquées aux colonies.

3) Les banques
Le système économique établi par Rome utilise la monnaie pour les
échanges. Les banques s’érigèrent en véritables marchés d’actions et
d’obligations.

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C- L’époque du Haut Empire

Elle débute en l’an 31 avant Jésus-Christ. La poursuite des conquêtes vers


l’ouest marque le début de l’européanisation’’.
Sur le plan politique et administratif, le pays fut organisé en régions et en
provinces dotées d’un corps important de fonctionnaires.
Dans le domaine agricole, le mouvement de concentration des terres se
poursuit avec comme corollaire l’abaissement du taux d’intérêt et la
suppression de la mise en servitude des débiteurs.
L’exploitation directe par les esclaves et l’apparition des tenures
annoncent la structure domaniale du Moyen-âge.

Sur le plan commercial et bancaire, l’exploitation forcenée des colonies


continue avec la persistance du détournement de trafic et de l’afflux des
métaux précieux.

Sur le plan social, le développement agricole et industriel accentue la


prolétarisation de la classe non possédante à laquelle on continue de
distribuer gratuitement les vivres. La classe possédante accumule les
richesses sans se soucier des menaces de crises sociales.

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